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tribun e LE JOURNAL DU PLR VAUDOIS | N O 2 | MERCREDI 20 FÉVRIER 2013 Pages 6, 7 et 8 JAB 1005 Lausanne Place de la Riponne 1 – 1005 Lausanne Annoncer les rectications d’adresse révision de la loi sur l’énergie 2050, c’est demain! Actuellement en cours d’examen par une commission ad hoc du Grand Conseil, la révision de la loi vaudoise sur l’énergie se veut une réponse pragmatique aux défis de demain. 2050, c’est pas si loin, anticipons et préparons la transition et la sortie du nucléaire. Analyse et commentaire. le dilemme de la crise : le repli ou le progrès ? Page 13 sommaire Edito 2 Votations fédérales 4- 5 Point fort 9 La chronique d’Uli Windisch 12 La chronique de Pascal Décaillet 14 Questions de valeur 14 Dans le monde 15 Frivolités essentielles 16 Administration: Tribune, place de la Riponne 1, 1005 Lausanne, T: 021 323 72 78, F: 021 320 60 86, E: [email protected] Editeur: PLR.VD. Rédaction: Fabienne Guignard, rédactrice en chef, E: [email protected] Publicité: Régipub SA, T : 021 317 51 92, E : [email protected] BCV c.c.p: 10-725-4 / IBAN : CH42 0076 7000 Z525 3578 7 Layout: Nicolas Tschanz, www.ceramiko.ch ORGANE ISSU DU MARIAGE DE LA NOUVELLE REVUE RADICALE ET DU FORUM LIBÉRAL Stop à la mendicité organisée succès plr à lausanne Page 11 Refuser la politique des bâtons dans les roues Page 3 40 % c’est la consommation en électrité à remplacer en suisse par d’autres sources énergétiques. Entre 25 et 30% pour Vaud Pages 6, 7 et 8 dossier énergie

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Journal du PLR.Les Libéraux-Radicaux Vaud

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tribuneLE JOURNAL DU PLR VAUDOIS | NO 2 | MERCREDI 20 FÉ VRIER 2013

Pages 6, 7 et 8

JAB 1005 LausannePlace de la Riponne 1 – 1005 Lausanne

Annoncer les rectifi cations d’adresse

révision dela loi sur l’énergie2050, c’est demain !

Actuellement en cours d’examen par une commission ad hoc du Grand Conseil,la révision de la loi vaudoise sur l’énergie se veut une réponse pragmatique aux défis de demain. 2050, c’est pas si loin, anticipons et préparons la transition et la sortie du nucléaire. Analyse et commentaire.le dilemme de la crise:

le repli ou le progrès?Page 13

sommaireEdito 2Votations fédérales 4- 5Point fort 9 La chronique d’Uli Windisch 12La chronique de Pascal Décaillet 14Questions de valeur 14Dans le monde 15Frivolités essentielles 16

Administration : Tribune, place de la Riponne 1, 1005 Lausanne, T : 021 323 72 78, F : 021 320 60 86, E : [email protected] Editeur : PLR.VD. Rédaction : Fabienne Guignard, rédactrice en chef, E : [email protected]é : Régipub SA, T : 021 317 51 92, E : [email protected] BCV c.c.p : 10-725-4 / IBAN : CH42 0076 7000 Z525 3578 7 Layout : Nicolas Tschanz, www.ceramiko.ch

O R G A N E I S S U D U M A R I A G E D E L A N O U V E L L E R E V U E R A D I C A L E E T D U F O R U M L I B É R A L

Stop à la mendicité organiséesuccès plr à lausannePage 11

Refuser la politiquedes bâtons dans les rouesPage 3

40 %c’est la consommation en

électrité à remplacer en suisse par d’autres sources énergétiques.

Entre 25 et 30% pour VaudPages 6, 7 et 8

dossier énergie

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la gaucheet sescontradictions

édito

par Philippe Miauton,secrétaire général du PLR VaudIl y a urgence dans la demeure! 2035 et la fermeture de nos centrales, c’est demain. Il faut tout de même s’apprêter à remplacer 40% de l’énergie consom-mée en Suisse. Notre canton se propose d’y répondre de manière effi cace et réa-liste : en partie par des économies de consommation, en partie par de l’éner-gie estampillée renouvelable. A Berne, il a fallu une ministre démocrate-chré-tienne pour débloquer la situation là où un socialiste a siégé quinze années sans entreprendre de réformes signifi catives. Je laisse à chacun la liberté de choisir si c’est parce que le PDC est défi nitive-ment tombé du mauvais côté du centre ou si c’est parce que le socialiste n’a jamais brillé par son courage. Peu im-porte. Le PLR, lui, n’a pas peur des défi s et sa conseillère d’Etat le démontre. Mais pour y répondre, il faudra aussi que le PS et les Verts mettent du leur. Car en matière d’énergie les positions de la gauche ne sont pas toujours aussi claires qu’elle aimerait nous le faire croire. N’a-t-elle pas toujours prétendu que la sortie du nucléaire n’avait été dif-férée que par la faute du centre-droite? Cela, quand bien même les conseils d’administration des grands groupes électriques sont largement aux mains de collectivités publiques teintées rose-verte. Ainsi pour Gösgen et Leibstadt, on retrouve les villes de Zurich et de Berne, deux cités depuis longtemps à gauche. La ville de Lausanne – dont un Vert gère les questions énergétiques – complète cette liste par le biais de la participation d’EOS. Mühleberg, la plus vieille et décriée des centrales, appar-tient, quant à elle, au BKW, majoritaire-ment aux mains du canton de Berne. Un canton… à majorité de gauche. Et l’on pourrait multiplier les exemples. Ce sont donc ces collectivités publiques qui ont repoussé la fermeture de ces installa-tions? Aujourd’hui, on pourrait croire que la guerre idéologique est fi nie. Bien au contraire ! L’éolien constitue un bon exemple. Vous aurez d’un côté des Verts qui n’auront que le mot renouvelable et éolien à la bouche. De l’autre, des as-sociations écologistes qui entraveront l’installation de toutes nouvelles hélices.

appel aux membrescommissionsde réfl exion du plr: annoncez-vous!De nombreuses commissions de réfl exion sur les principaux thèmes politiques actuels sont mises sur pied dans le cadre de la nouvelle organisation du parti (voir liste ci-dessous). Ces séances sont ouvertes à tout membre vaudois du PLR qui souhaiterait s’impliquer sur le plan cantonal. N’hésitez pas à contacter le secrétariat général. Pour plus d’information ou pour vous inscrire : [email protected].

une nouvellesection plr: bourg-en-lavauxLa septième section du PLR La-vaux a été offi ciellement consti-tuée le 13 février dernier. Plein succès à cette nouvelle section et félicitations à MM. Jean-Louis Bandini, Grandvaux, président de la toute nouvelle section fu-sionnée et Jean-Marie Berthet, Epesses, vice-président.

Pour les panneaux solaires, même constat. Les possibilités d’opposition imaginées par les écologistes sont aujourd’hui tellement vastes que l’on décourage plus que l’on encourage. Tout simplement désolant ! Le canton propose aujourd’hui de nouveaux défi s. Reste à savoir si la gauche saura nuan-cer ses contradictions?

la liste des commissions Commission sécurité et justice Commission santé et sécurité sociale Commission formation Commission économie, fi nance et fi scalité Commission énergie, aménagement du territoire et infrastructures

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refuser la politiquedes bâtons dans les roues

message du président

par Frédéric Borloz, président du PLR Vaud, députéDéfi s, projets : le quotidien des élus politiques est parsemé de ces mots. Sur le terrain, on doit en effet répondre au défi d’une population qui croît, d’une demande toujours plus grande de loge-ment, de transport, d’infrastructures de loisirs ou d’utilité publique. Mais les dé-fi s sont aussi économiques. La «guerre» que se livrent les pays occidentaux pour soulager leur dette en témoigne. Et la Suisse n’est pas épargnée. Il faut d’un côté répondre aux défi s pour maintenir le bien-être de nos concitoyens. Les projets, quant à eux, doivent répondre à leur besoin de rêver, de se projeter dans l’avenir. Impossible d’échapper à cette réalité comme syndic d’une commune, dans les travées du Grand Conseil ou auprès des membres de notre parti.

Mon problème: la majorité des objets soumis à votation tendent au contraire à barrer la route aux défi s. Pire, ils visent même plutôt à mettre des bâtons dans les roues des projets d’avenir, grands ou petits. La LAT par exemple. Com-ment interpréter une loi qui va imposer un moratoire de cinq ans et obliger les communes à planifi er pour les quinze prochaines années? Plus la campagne avance, plus les exemples de défauts s’accumulent. Qui aurait imaginé il y a quinze ans, soit en 1998, tous les déve-loppements du canton et leur besoin en terrain et nouvelle construction? Pêle-mêle on peut citer le M2 à Lau-sanne, les huit millions d’habitants pour la Suisse, la libre-circulation des per-sonnes avec l’Europe. Plus concrètement encore, parlons de l’hôpital du Chablais, projet emblé-matique s’il en est. Près du quart des terrains de cette infrastructure inter-cantonale sont classés agricoles, inter-médiaires ou d’habitation et le reste en zone sportive. Avec la LAT, transformer

ces terrains en zone à bâtir devrait inévitablement induire un déclasse-ment compensatoire quelque part dans le canton. Où compenser ces ter-rains? Prendra-t-on des parcelles non construites prévues en héritage pour les enfants d’un agriculteur? Empê-chera-t-on une petite commune de garder une marge de manœuvre pour offrir des logements en temps voulu à de nouveaux habitants? En donnant cet exemple, on comprend tout le nœud du problème. Chercher à anticiper et pla-nifi er l’évolution de notre société est indispensable. Mais rigidifi er une plani-fi cation signifi e aussi qu’on s’empêche de s’adapter à une évolution qui sera forcément différente que prévue. A ce titre, le courrier envoyé par le Conseil d’Etat à la Confédération montre bien toutes les interrogations que suscite la LAT, même au sein d’une majorité de gauche.

Le problème, c’est que les défenseurs de la LAT avancent une noble cause: freiner le mitage du territoire. Soit, qui n’adhère pas à ce principe? Sauf que face aux grands principes, il y a la réa-lité du terrain. Il a bien fallu une parcelle à disposition pour accueillir Nespresso,

ses emplois et ses retombées fi scales à Avenches. Le savait-on en 1998? Aux défi s et projets qui font rêver notre population, les défenseurs de la LAT opposent tout simplement la stagnation et la décroissance. Ce qui me fait dire que les vrais conservateurs en Suisse se trouvent aujourd’hui plutôt à gauche.L’autre grand thème c’est évidemment Minder. A nouveau, l’intention est bonne mais les outils handicapants. Le plus remarquable c’est qu’Ethos (la Fonda-tion pour l’investissement responsable et l’actionnariat actif) qui défend les petits actionnaires comme l’Union syn-dicale suisse ne soutiennent pas l’ini-tiative Minder. On ne peut pas reprocher à ces deux associations d’être spécia-lement du côté de la grande économie

que la gauche pointe du doigt à tort. Ces deux associations ont compris quelles menaces l’initiative faisait planer sur les 350 000 emplois en Suisse que représentent les entreprises cotées en bourse. Seul le contre-projet, qui sera appliquée automatiquement si l’on re-fuse Minder, apporte des solutions. Les actionnaires pourront ainsi décider d’un règlement de rémunération incluant les bonis sans immiscer l’Etat dans les entreprises privées. Ne faisons pas de quelques exceptions des règles par trop contraignantes et inapplicables! Le PLR est résolument du côté des défi s et des projets. A nous de rompre tous les bâtons que les chantres de l’immo-bilisme et de la décroissance souhaitent mettre dans les roues du canton.

«mon problème:la majorité des objets

soumis à votation tendent à barrer la route

aux défi s.»

«ne faisons pas de quelques exceptionsdes règles par trop

contraignantes et inapplicables.»

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par Mathieu Blanc, vice-président PLR Vaud et députéLe débat sur l’initiative populaire contre les rémunérations abusives est passionné. A chacun ses arguments techniques ou émotionnels. Dans tous les cas, personne ne reste indifférent. Mais c’est à mes yeux une initiative qui ne résout rien. Pire, qui met notre économie suisse en danger. Pour le PLR Vaudois, comme pour le parti suisse, la situation est claire : l’initiative est porteuse de faux espoirs pour la popu-lation. Rappelons qu’un NON du peuple suisse impliquera l’entrée en vigueur de facto du contre-projet du Conseil fédéral approuvé par les chambres et qui reprend le 80 % des exigences de l’initiative, quelque peu excessive comme on le verra. L’initiative populaire se compose de 24 dispositions rigides qui seraient inscrites dans la Constitution. A l’inverse, le parlement a muri sur plusieurs années un contre-projet précis et effi cace qui crée un véritable équilibre entre les différents organes d’une société anonyme et limite fortement les risques d’abus dans les rémunérations. Si l’initiative Minder est acceptée, le Parlement devra repartir de zéro ou presque… Du temps gâché.Nous vous livrons en cinq points les principales raisons de refuser l’initiative Minder et donc d’accepter le contre-projet indirect.

1. L’initiative censée combattre les rémunérations abusives ne fi xe aucune limite en matière de rémunération des dirigeants d’entreprises. A l’inverse, le contre-pro-jet indirect prévoit que les conseils d’administration doivent adopter un rapport de rémunération qui sera soumis aux actionnaires. En outre, le contre-projet précise que les salaires des dirigeants de sociétés cotées seront déterminés selon la situa-tion économique des entreprises.

2. L’initiative sera une source de charges et dépenses importantes pour les entre-prises concernées qui devront consacrer beaucoup de temps à régler des questions

administratives au lieu de s’attacher à la gestion proprement dite, stratégique et opérationnelle. En outre, les caisses de pension – dont l’initiative exige qu’elles participent au vote de toutes les assemblées générales des sociétés dont elles dé-tiennent des titres –, ne seront pas épargnées par des frais de gestion conséquents. Frais qui seront répercutés. De plus, comment les caisses de pension pourraient-elles déterminer l’intérêt de chacun de leurs assurés avant de voter, comme le demande le texte de l’initiative Minder? Ici aussi, l’initiative est irréaliste.

3. L’initiative repose sur l’idée qu’en confi ant davantage de responsabilité aux actionnaires, la société sera mieux gérée. C’est oublier que les actionnaires des sociétés cotées en bourse sont souvent des fonds de placement qui n’ont pas d’autres but ou intérêt que de maximiser leurs revenus à court terme. Est-ce à ces actionnaires qu’on souhaite confi er l’avenir de nos plus grandes sociétés suisses et des milliers d’emploi qu’elles créent?

4. Un argument choc des initiants, très démagogique, prévoit l’introduction de sanctions pénales pouvant aller jusqu’à 3 ans de prison contre les dirigeants qui ne respecteraient pas ses principes. Or le droit pénal sanctionne déjà la gestion déloyale et autres agissements illicites des administrateurs de sociétés. Ici aussi, le seul effet de l’initiative serait d’inscrire dans notre Constitution des normes pénales sans égal à l’échelle européenne.

5. Le droit suisse des sociétés est fl exible et des sociétés viennent en Suisse aussi grâce à ce cadre équilibré. Avec l’initiative, le droit suisse des sociétés serait sans doute le plus rigide d’Europe.

C’est donc un NON clair qu’il faudra mettre dans l’urne ce 3 mars prochain.

une initiative à risquespour l'économie suisse

initiative minder contre les rémunérations abusives

votations fédérales

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votations fédérales

révision de la loi fédérale sur l’aménagement du territoire

mitage, dézonage, ratage...par Christelle Luisier Brodard,syndique de Payerne et députéeLe 3 mars, nous voterons sur un pro-jet de loi raté. Un diktat fédéral inac-ceptable dont les conséquences pour notre canton seraient dramatiques. Les efforts accomplis jusqu’ici dans ce domaine seraient purement et simple-ment réduits à néant. Cette révision de la loi implique des taxes obligatoires sur la plus-value, taxes qui ne suf-fi sent de loin pas à couvrir les indem-nisations versées pour le dézonage. Car on ne dézone pas sans contreparties.

Autrement dit, il faudra augmenter les impôts. Sans compter un moratoire de fait de cinq ans sur les nouvelles zones constructibles. Un moratoire catas-trophique pour le développement des communes et au fi nal au détriment de la population. De nombreux lotisse-ments et projets d’infrastructures ne verraient pas le jour, gelés sur l’autel d’une loi privant les régions de leur

Le moratoire de cinq ans prévu dans la LAT nouvelle mouture signifi e que lescantons ne peuvent pas augmenter leur surface totale de zones à bâtir tant que le Conseil fédéral n’aura pas accepté les adaptations de leur plan directeur cantonal, d’où ce gel fort probable de projets d’utilité publique. Quelques exemples.A Payerne, un projet sportif à court terme nécessite un déclassement de zone inter-médiaire à zone constructible. Un nouveau quartier de logements devrait voir le jour d’ici deux à trois ans. «Nous n’avons aucune marge de manœuvre, dira Christelle Luisier Brodard, pour compenser les dézonages nécessaires. Nous avons ainsi perdu toute compétence. Frustration, voire sentiment d’injustice, sont des mots que l’on entend souvent dans les communes et les régions qui cherchent à se développer. Nous avons besoin de reprendre notre destin régional en main». A Lausanne, c’est bien le projet Métamorphose qui sera concerné par ces blo-cages, tout comme celui de La Longeraie à Morges sans oublier l’Hôpi-tal du Chablais qui se situe à ce jour en partie en zone agricole. Et dire que le Conseil d’Etat vient juste de voir le problème, tout en sous-estimant encore leseffets... Le réveil a sonné!

dans le canton, des projets qui pourraient rester dans les tiroirs…

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autonomie, alors même que les besoins en logements ou équipements collectifs comme les zones sportives sont une priorité. Bien sûr qu’il faut un équilibre entre zones d’habitat et préservation des paysages. Bien sûr qu’il faut gérer notre sol avec le plus grand soin. Mais ces objectifs, nous devons les atteindre avec des mesures praticables, effi caces et fi nancièrement supportables, des mesures qui prennent en considération la protection de la propriété privée ainsi

que notre système étatique fédéraliste. Regardons la réalité en face : il faudra des habitations pour les dizaines de mil-liers de personnes qui viendront s’ins-taller en Suisse ces prochaines années. Défi des plus réels où des interdictions de construire et réductions artifi cielles des zones constructibles ne sont pas la solution. La cause de l’actuel boom de la construction ne s’explique pas, il faut le souligner, par des erreurs qu’auraient faites les cantons en matière d’aména-gement du territoire.

Nous devons laisser les cantons plani-fi er leurs zones constructibles en tenant compte à la fois des besoins en logements et des principes d’aménagement du ter-ritoire (surfaces d’assolement, construc-tions proches des transports publics, etc.). Nous devons aussi veiller à ce que les par-celles constructibles existantes puissent être utilisées. Nous avons besoin de pres-criptions et procédures pragmatiques. En bref nous souffrons en la matière d’un trop de bureaucratie. Nous pouvons ainsi éco-nomiser le terrain constructible sans que cela ne coûte un franc à l’Etat. Tout ce qu’il faut ici c’est simplement du bon sens! Mais le bon sens, ce n’est pas si simple...

«cette révision de la loiimplique des taxes obliga-toires sur la plus-value,

taxes qui ne suffi sent de loin pas à couvrir les indemnisations versées

pour le dézonage.»

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politique énergétique :

de la parole aux actes !

dossier énergie

par Jacqueline de Quattro, conseillère d’Etat Le Conseil d’Etat s’est donné les moyens d’y parvenir. Il a revisité la loi sur l’énergie qui est actuellement de-vant le Grand Conseil. Le gouvernement

Le canton de Vaud veut être un acteur de la nouvelle politique énergétique de la Suisse. Un acteur qui compte.

a ainsi anticipé la stratégie énergétique 2050 de la Confédération. Il a préparé la transition énergétique et la sortie du nucléaire prévue pour 2035. La décision du Conseil fédéral de re-noncer à l’atome met les cantons face

à des défi s majeurs. Il s’agit notamment de remplacer les 40 % de la consom-mation en électricité (entre 25 et 30 % pour le canton de Vaud) par d’autres ressources énergétiques. Or parallèle-ment, la consommation d’énergie aug-mente. Dans notre canton, elle a grimpé de 20 % entre 1990 et 2008, d’où l’ur-gence d’entreprendre des réformes. L’effi cacité énergétique constitue le principal champ de compétences des cantons. Le domaine du bâtiment fi -gure parmi les secteurs les plus gour-mands en énergie. Il engloutit 45 % de la consommation totale du pays. La révision proposée par le Conseil d’Etat veut relever ce défi en s’attaquant no-tamment à l’assainissement des bâti-ments. Le renforcement des énergies renouve-lables est l’autre axe important de cette réforme. Les nouvelles constructions par exemple, devront à l’avenir cou-vrir au moins 20 % de leurs besoins en électricité grâces aux énergies vertes.

Le Conseil d’Etat veut agir en priorité au niveau du photovoltaïque qui corres-pond à 45 % du potentiel et de l’éolien qui en représente plus de 20 %. Ces deux domaines bénéfi cient déjà d’une partie des 100 millions de subventions mis à disposition par le gouvernement l’année dernière.

La révision proposée est parfaitement en phase avec la stratégie 2050 de la Confédération et rejoint les efforts fournis par les autres cantons. Nous voulons être un acteur de la nouvelle politique énergétique de notre pays et ne pas seulement en subir les consé-quences.

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dossier énergie

exemples concrets

commentaire

Une des mesures proposée par la révi-sion vise la suppression des chauffages électriques (25 000 appareils sont concernés). Pour répondre aux inquié-tudes suscitées par cette proposition, des dérogations et des exceptions ont été inscrites dans la loi. Ainsi le propriétaire sera dispensé de remplacer son chauffage électrique: si cela dépasse clairement les capa- cités fi nancières du propriétaire ; si plus de 50 % de la consommation

de l’installation provient d’énergies renouvelables ; ou si l’objectif visé par la loi peut être atteint par d’autres moyens comme l’isolation.

Les chauffages électriques repré-sentent 8 à 9 % de la consommation d’électricité cantonale. Dans 20 ans, la plupart d’entre eux auront 40 à 50 ans. Ils seront largement amortis. Les chauffages à mazout et au gaz ont

d’ailleurs été soumis à des obligations avec des délais beaucoup plus courts, par le passé.La révision de la loi prévoit aussi l’intro-duction d’un certifi cat énergétique pour les bâtiments neufs ou subissant des rénovations d’une certaine importance. Une exigence du Grand Conseil.Mais cet audit ne signifi e pas obligation d’assainissement. Cette décision est laissée à la responsabilité du proprié-taire.

Avec la révision de la loi sur l’énergie, le can-ton de Vaud est prêt à relever les défi s de demain. Nous devons être prêts lorsque les centrales nucléaires arrêteront leurs réac-teurs ! Cette réforme est un signal fort qui permet d’anticiper et de préparer la transition énergétique. Si la population ne veut pas que l’énergie devienne un luxe, elle doit accepter les mesures proposées pour la préserver et diversifi er les sources d’énergie.

Cette stratégie est surtout une réponse crédible aux enjeux énergétiques. Elle allie avec pragmatisme les économies d’énergie et le développement des énergies renouve-lables. Le canton de Vaud a besoin d’un mix énergétique afi n d’assurer durablement le bien-être de sa population et sa prospérité économique.Les solutions au défi énergique viendront de notre capacité à innover, tout en fi xant des priorités et en trouvant de subtils équi-libres. Cette révision nous montre la direction à reprendre. A l’image du Conseil d’Etat, le Grand Conseil doit aujourd’hui prendre ses responsabilités en faisant primer l’intérêt général sur les intérêts particuliers. C’est le prix à payer si le canton de Vaud ne veut pas subir les changements imposéspar la sortie du nucléaire.

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une réponse crédibleaux enjeuxénergétiques

«les solutions au défi énergétique viendront

de notre capacité à innover, tout en fi xant des priorités et en trouvant de subtiles

équilibres.»

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dossier énergie

par ici la sortie...

par Charles-Denis Perrin, président d’ECO2, conseiller communal LausanneAlors qu’il y a 18 mois à peine, la Suisse s’interrogeait pour savoir s’il était possible de se passer du nucléaire, aujourd’hui elle s’organise sur le plan fédéral et cantonal pour dire comment y renoncer défi nitivement… Ainsi, le projet de révision de la loi vau-doise sur l’énergie témoigne de cette volonté politique d’envisager un autre avenir pour le Canton, qui permettra de respecter notamment deux objectifs essentiels et vitaux : assurer un appro-visionnement énergétique à long terme

et protéger le climat en diminuant les émissions de CO2. Dès lors pour ECO2, le groupe du PLR en charge des thèmes «Energie, environnement et aménage-ment du territoire», la question est de savoir si les mesures envisagées sont suffi santes, économiquement suppor-tables, techniquement réalistes et poli-tiquement «vendables». Prétendre que les mesures envisa-gées aujourd’hui vont permettre à elles seules de remplacer la production des centrales nucléaires et combler les augmentations de consommation fu-ture, apparaît prématuré.

En effet, si on observe, par exemple, l’évolution des prix du solaire photovol-taïque, on constate, avec plaisir, que la parité réseau est pratiquement atteinte, c’est-à-dire, que le prix de revient de production des KWh est identique au prix facturé par les distributeurs. Elle était pourtant annoncée par l’Agence Internationale de l’Energie pour 2020 seulement… Ce qui signifi e très concrètement que le subventionnement ne sera plus nécessaire à très court terme, mais surtout qu’il deviendra rentable d’équiper le parc immobilier existant, sans avoir besoin de légiférer.D’autres développements sont égale-ment en train de voir le jour et suscep-tibles de bouleverser les perspectives d’approvisionnement. Grâce à la micro cogénération, par exemple, il sera pos-sible au moyen de chaudières à gaz domestique de produire simultanément de l’électricité et de la chaleur et ceci en hiver, quand la production suisse de courant est justement au plus bas.Comme on peut le constater à travers ces deux exemples, les évolutions sont extrêmement rapides dans les domaines de l’énergie. La position du PLR suisse à ce sujet paraît donc par-ticulièrement judicieuse et appropriée : il faut laisser aux politiques la respon-sabilité de fi xer le cadre général et les incitations nécessaires et aux forces du marché le soin d’amener les solutions viables et rentables.Ainsi, dans un contexte aussi évolu-tif, pour ECO2, il apparaît nécessaire, que parallèlement à la mise en place d’un cadre légal approprié, le déve-loppement d’indicateurs de suivi des consommations, des productions et des émissions de CO2 soit encouragé et mis en place rapidement. Ainsi, en toute connaissance de cause et dans le but d’atteindre les objectifs fi xés pour 2035, respectivement 2050, il sera possible d’adapter la loi et les règle-ments d’application.Sur un plan plus pratique, le groupe ECO2 a relevé quelques points de la loi qui devraient être précisés

ou encore développés. Par exemple, que se passe-t-il en cas de confl it entre les objectifs de la loi sur l’énergie et ceux de la loi sur l’aménagement du territoire ; assurer la cohérence est une condition nécessaire, mais pas suffi -sante car les restrictions permanentes introduites dans la LAT peuvent empê-cher la réalisation de projets indis-pensables pour atteindre les objectifs d’approvisionnement. Sur le plan fédéral, la notion d’intérêt général ou prioritaire va être introduite pour permettre la réalisation de grands projets stratégiques, quid sur le plan cantonal? On est aussi en droit de se poser la même question au sujet des normes OPAIR. En remaniant la loi sur l’énergie n’était-il pas l’occasion d’agir sur les vecteurs énergétiques auto-risées dans les zones critiques où les normes sont systématiquement dépas-sées, par exemple, en ce qui concerne les particules fi nes PM10, le dioxyde d’azote, l’ozone? Enfi n, dans plusieurs articles du projet de loi, il est fait men-tion de la pose de panneaux solaires photovoltaïques, soit pour permettre un chauffage à l’électricité, soit pour satis-faire l’obligation légale de production. L’expérience montre cependant que les surfaces de toiture ne sont pas toujours suffi santes ou adéquates, dès lors il paraîtrait judicieux d’accepter que les productions exigées le soient à travers des participations fi nancières dans des projets de production d’énergie renou-velable reconnus.En conclusion, force est de constater que la responsabilité des élus du Gand Conseil est immense. A vouloir trop édulcorer le projet de révision de la loi, il risque d’empêcher le Canton de négocier suffi samment tôt le tournant énergétique, mais à vouloir aller trop vite, notamment en remettant en cause les mesures d’exception relatives à l’interdiction du chauffage électrique, il ouvre la porte au référendum et au risque d’ajourner la mise en vigueur d’un nouveau cadre légal indispensable et attendu.

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point fort

Par Jean-Marie Surer, présidentdu groupe PLR au Grand ConseilDepuis notre canton, l’attitude des élus fédéraux donne parfois l’impression que notre région compte pour beurre dans leurs décisions. Cela passe par la posture, confi nant à la nonchalance, de la ministre des Finances, Eveline Wid-mer-Schlumpf, dans le dossier de la convention fi scale avec la France. Ou, dernièrement, le vote pour le moins égoïste de sénateurs alémaniques au sujet des primes payées en trop. Nous pourrions malheureusement multiplier les exemples. Ce désintérêt ne contribue qu’à entre-tenir un sentiment d’injustice chez nos citoyens qui alimente, hélas, les anti-pathies stériles entre Romands et Alé-maniques. Pourtant la région lémanique a connu, ces dix dernières années, un taux de croissance plus important que le reste du pays, contribuant grande-ment à sa santé fi nancière. Parallèle-ment, notre canton est grand contri-

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votations fédéralesDimanche 3 mars 2013

tribuneProchaine parution: 20 marsDélai rédactionnel : 11 mars

plr lausannoisJeudi 7 mars 2013, 19 h 30Hôtel Alpha-Palmier, LausanneAssemblée générale

Jeudi 7 mars 2013, 12 h à 14 hRestaurant du Théâtre, LausanneStamm mensuel du PLRLInvité d’honneur : Frédéric Borloz, président du PLR Vaud.Prix du repas, boissons comprises, CHF 38.– par personne.Inscription au 079 210 61 58ou à franç[email protected]’ici au 5 mars 2013.

les mousquetaireset leurs amisJeudi 14 mars 2013, 12 hRestaurant Le Vaudois (sous-sol),LausanneDéjeuners-débatsAvec Philippe Miauton, secrétairegénéral du PLR Vaud, sur le thème: «Le mirage de la décroissance».

congrès plr vaudMercredi 20 mars 2013, 20 hNyon (salle encore à défi nir)

les femmes plrSamedi 27 avril 2013, LausanneJournée de formation en media coachingPour de plus amples informations,envoyer un courrier à l’adresse:[email protected] franç[email protected]

buteur dans la péréquation fédérale. Ne pas se préoccuper de notre région équivaut donc, pour toute la Suisse, à se tirer une belle balle dans le pied. Le PLR a déployé tous les instruments possibles pour faire entendre la voix et les intérêts vaudois dans la Berne fédérale. La diplomatie dans un premier temps. Nous avons écrit un courrier à la mi-nistre PBD, cosignée par le PLR Ge-nève, pour enjoindre Eveline Widmer-Schlumpf à ne pas courber l’échine face aux pressions françaises. Car cer-taines positions de nos voisins s’appa-rentent, comme l’a dit Pascal Broulis, à une «déclaration de guerre». Montrer un peu plus les dents n’est pas interdit.A l’intérieur de nos frontières, la soli-darité confédérale, à laquelle contribue grandement le canton de Vaud, ne doit pas être à sens unique. Ce qu’il est pos-sible de faire entre deux états souve-rains, l’est également entre un canton et la Confédération. Dans d’autres pro-

portions s’entend. Le PLR a donc remis l’ouvrage sur le métier dans le cadre des primes excédentaires. Il a même réussi à réunir l’ensemble des forces du Grand Conseil derrière la résolution rédigée par ses soins. C’est à l’una-nimité que le Grand Conseil a enjoint au Conseil d’Etat de solliciter une ren-contre urgente avec le M. le Conseiller fédéral Alain Berset et les présidents des Commissions de santé et de sécu-rité sociale des Chambres fédérales. Il a en outre demandé une réunion de l’ensemble des gouvernements canto-naux, sous la houlette de Pascal Broulis, le président de la CdC (Conférence des gouvernements cantonaux). Après la diplomatie, les coups de se-monce. Si cette méthode douce ne por-tait pas ses fruits, la résolution prévoit également que le gouvernement prenne toutes les mesures utiles visant à déblo-quer la situation et rétribuer les sommes dues. Il a beaucoup été fait mention de geler notre versement à la péréquation sur la lancée de ce que Genève avait entrepris. Ni nos élus, ni l’UDC ne vou-laient évoquer cette menace. Pour des raisons différentes toutefois. De notre côté, pour ne pas pénaliser les cantons alors que c’est la Confédération qui a commis l’erreur. Du côté de l’UDC, pour ne pas exercer de chantage. En

revanche, les députés PLR ont évoqué une arme bien plus effi cace que la péré-quation pour raisonner l’administration fédérale : ne pas verser l’impôt fédéral direct que prélève le canton. Mais nous n’en sommes pas là. La commission du Conseil des Etats est depuis revenue sur sa décision de ne pas entrer en matière sur une rétroces-sion des primes payées en trop. Qui sait ce qui ressortira de ces nouvelles discussions. Le PLR, quant à lui, restera attentif usant tour à tour de diplomatie ou de coups de semonce.

de la diplomatieau coup de semonce

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pas de leo qui nivelle par le bas !les députés en action

par Nicolas Tripet, secrétaire général adjoint

LE PLR DÉFEND UNE ÉCOLE PERFORMANTEET EXIGEANTE POUR LES GÉNÉRATIONS FUTURESChistelle Luisier et Christine Chevalley ont dénoncé le nivellement par le bas del’application de la LEO et le non respect des engagements pris dans son application. Pas satisfaites de la réponse du Conseil d’Etat à leurs interpellations, elles ont ponc-tué leur intervention d’une détermination. Cette dernière, très largement soutenue par le Grand Conseil, prie le Conseil d’Etat de respecter l’esprit et la teneur du texte de la LEO. Les interpellatrices seront particulièrement attentives : au cadre général d’évaluation ; aux conditions d’accès à la voie pré gymnasiale ; aux conditions d’accès de niveau 2 des disciplines de la voie générale.

Le cadre général d’évaluation qui sera adopté dans les prochains mois fait égale-ment l’objet d’inquiétude. Marc-Olivier Buffat, dans le cadre de la réponse à son postulat sur les enseignements de base et le renforcement des mathématiques et du français, se dit vigilant sur : la dotation en heures des enseignements de base essentiels dans les grilles horaires ; la pondération des différents facteurs d’évaluation.

UN CONTOURNEMENT DE MORGES INCONTOURNABLELe Grand Conseil a débattu du contournement de Morges et des différentes alterna-tives possibles. Le Groupe PLR a soutenu une résolution privilégiant l’unité autour de la proposition du Conseil d’Etat : le grand contournement de Morges avec piqûre et déclassement de l’actuelle autoroute de contournement de Morges. Cette option est la seule manière de faire entendre la voix vaudoise à Berne et de faire enfi n aboutir ce projet. Il s’agit désormais de montrer un front vaudois uni et d’activer nos parlementaires fédéraux.

INTERDICTION TOTALE DE LA MENDICITÉDANS LE CANTONPar la voix de Mathieu Blanc, le PLR a déposé une motion visant à traiter la problé-matique de la mendicité dans l’ensemble du canton tout en respectant l’autonomie communale (voir article page 11). Dans ce contexte émotionnel, l’UDC annonce le lancement possible d’une initiative demandant l’interdiction totale de la mendicité dans tout le canton... Affaire à suivre.

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ils ont dit ils ont dit

pascal broulis(24 h, réfl exions, 11.02.13)«La Suisse n’a pas à s’asseoir en bout de table en position d’accu-sée. Elle n’est ni un paradis ni un enfer fi scal mais un état fédéra-liste démocratique qui prélève des impôts pour fi nancer les presta-tions fournies à sa population.»

philippe leuba(24 h du 11.02.13)«Avec la LAT, la société se retrou-vera sous cloche alors qu’elle a besoin de souplesse pour s’adap-ter aux réels besoins.»

«Cette loi viole le fédéralisme et porte en elle les ferments d’un confl it entre l’Etat cantonal et les communes et entre les communes elles-mêmes.»

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ARRÊTS CFF SUPPRIMÉS EN VOIE DE RÉTABLISSEMENTCatherine Labouchère a remercié le Conseil d’Etat pour sa réponse à son inter-pellation concernant les horaires de la ligne Pied du Jura. Comme il l’a mentionné dans son programme de législature, le Conseil d’Etat a pour objectif de permettre, à terme, le rétablissement de manière systématique des arrêts de train ICN pied du Jura à Nyon et à Morges. Cette ligne est non seulement essentielle pour répondre aux besoins des entreprises qui ont établi des plans de mobilité, mais également à ceux des étudiants de l’ouest vaudois se rendant à la HEIG VD d’Yverdon. La dépu-tée souligne également l’importance de ce tracé pour maintenir des liens solides avec la Suisse alémanique.

Christine Chevalley

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stop à la mendicité organisée:

succès plr à lausanne...et bientôt dans le canton

vu dans le canton

La mendicité ne doit en aucun cas devenir une activité organisée! C’est au quotidien que la population est confrontée à cette problématique. Les mesures proposées par le PLR se veulent adaptées plutôt qu’extrêmes et inapplicables. A l’écoute des préoccupations des ci-toyens en la matière, le PLR a même été précurseur sur ce thème dans la Riviera, l’Ouest lausannois et dernière-ment à Lausanne réussissant l’exploit de forcer la municipalité de gauche à proposer un contre-projet à l’initiative «Stop à la mendicité par métier» qui a abouti le 3 mai 2011 avec 9500 signa-tures. Contre-projet qui reprend l’es-sentiel des propositions PLR et qui vient d’être validé par le Conseil communal de Lausanne, à une large majorité. Par souci de rester une force de proposi-tions constructives, les initiants, élus PLR principalement, retirent leur initia-tive car l’objectif est atteint sans avoir recours au vote populaire. La pression de la rue a sans doute été suffi sante

quand vercingétorixs’invite dans les arsenauxvaudois et genevois!

Dans un contexte émotionnel relayé par des faits divers tragiques, en Suisse et aux Etats-Unis récemment, la posses-sion d’armes est ainsi un sujet récur-rent. Les conseillers d’Etat vaudois et Genevois, Jacqueline de Quattro et Pierre Maudet, lancent une opération commune invitant les citoyens à rendre les armes, munitions comprises. D’une

manière volontaire et sous réserve d’anonymat sauf s’il apparaît qu’une arme est en lien direct avec une affaire pénale. Toutes les armes démilitarisées et pri-vées seront détruites. Il s’agit ainsi de la mise en place d’un large systèmede récupération. Les arsenaux de Morges et Genève seront même ouverts jusqu’à 20 heures chaque premier jeudi du mois. Cette opération dite Vercingé-torix se veut une réponse pragmatique aux demandes de la population. Dans le canton de Vaud, il est aussi possible de les déposer à tout moment auprès des postes de gendarmerie. Belle initiative du PLR ou quand la sy-nergie profi te aux citoyens! FG

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pour que la Municipalité de Lausanne prenne enfi n les choses en main. Au tour du Canton de légiférer.Dans cette continuité, Mathieu Blanc, député et conseiller communal lausan-nois, vient de déposer une motion au Grand Conseil pour traiter ce sujet dans l’ensemble du canton tout en respec-tant l’autonomie communale.

Sa motion demande au Conseil d’Etat de légiférer pour interdire effi cacement les abus liés à la mendicité sur le do-maine public et la mendicité organisée. A chaque commune de décider si elle voudra ou pas l’interdire totalement sur son territoire.Avec cette intervention parlementaire, au plan cantonal, les libéraux-radicaux proposent un cadre légal pragmatique et adapté. En effet, une interdiction to-tale de la mendicité serait, à l’instar de Genève, plus diffi cilement applicable, pouvant engendrer des coûts élevés. C’est à l’aspect le plus dérangeant et pernicieux de cette nouvelle forme de mendicité que s’attaque le PLR: celle

qui entrave le passage sur le domaine public et celle manifestement organi-sée par le biais d’une répartition des emplacements ou du produit de l’acti-vité. Cela couvre également la mendici-té qui implique des mineurs. L’excellent travail du PLR à Lausanne doit servir d’exemple aux partis du centre-droite. Le PLR est parvenu non seulement à imposer cette thématique dans une ville à majorité de gauche, réfractaire à légiférer en la matière, mais aussi à élaborer un texte allant dans l’intérêt des habitants.Beau succès lausannois. Qu’il en soit de même sur le territoire vaudois très bientôt ! PhM

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l’éternel retour de la question des naturalisations :

brader ou durcir ?

la chronique d’uli windisch

Le fi lm Die Schweizermacher, Les Fai-seurs de Suisses, même s’il pointait quelque excès de zèle à l’époque où il a été diffusé, a été à la base d’une vraie tradition : se moquer du Suisse trop suisse et en donner à rire pour longtemps. Mais l’immigration a totalement changé de nature. Très schématiquement, dans les années 1960-1980, les immigrés étaient prêts à faire des efforts très considérables d’adaptation, voire d’as-similation. Le but visé était de se fondre dans la population et de «ne pas créer de problèmes». Depuis lors, on a passé de l’assimila-tion à l’intégration : L’immigré ne doit plus renoncer à sa culture pour en adopter une autre ; il devient biculturel, il s’adapte tout en gardant ce qu’il sou-haite de sa culture d’origine.Mais si le processus d’intégration plu-rielle continue à faire majoritairement son chemin, des tendances diamétrale-ment opposées se font jour et sont tota-lement inacceptables pour une grande partie de la population, et même pour les communautés immigrées tradition-nelle. Il s’agit notamment de la partie de l’immigration, musulmane notam-ment, qui refuse explicitement même l’intégration, et qui a des revendications sans cesse nouvelles. Certains leaders musulmans vont, en effet, jusqu’à demander à leurs jeunes de ne pas s’intégrer, tout en prétendant le contraire.

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L’IRRUPTION DU FANATISMEISLAMISTED’autre part, l’intolérance fanatique envers les critiques de l’islam dont font preuve certains islamistes a aussi mar-qué les esprits. On pense notamment aux assassinats d’hommes politiques, d’intellectuels, de journalistes, d’artistes, qui ont émis des critiques, tout à fait justifi ées suivant notre conception de la liberté d’expression. Ces actes et d’autres, des plus odieux, ont marqué les esprits bien au-delà de leur lieu d’exécution, et pour longtemps.Alors quelle pratique de la naturalisa-tion dans notre pays face à ce nouveau contexte international? Réponse: rester exigeant sur les délais, les critères de la naturalisation et l’examen approfondi des demandes. Pourquoi pas une natura-

lisation à l’essai en cas de doute? La naï-veté et l’angélisme ne sont plus de mise.

A LA FOIS FERMETÉ DÉTERMINÉE ET OUVERTUREAUDACIEUSEEn contrepartie des exigences sus-mentionnées, j’avance depuis plus de 20 ans des propositions apparem-ment encore audacieuses. Je pense à l’octroi de certains droits politiques aux immigrés assez rapidement après leur arrivée. Notre système politique de la démocratie directe, avec des votations populaires qui permettent de discu-ter de tous les problèmes quotidiens importants et qui concernent aussi bien les Suisses que les étrangers, est si participatif qu’il permet de renverser la thèse classique et largement admise

qui veut qu’il faut être largement inté-gré socialement et culturellement pour participer à la vie politique. En Suisse la discussion politique est permanente autour des votations populaires et réfé-rendums et ces discussions politiques ont une grande fonction intégratrice, sociale, culturelle et politique.La naturalisation deviendrait ainsi le couronnement d’une intégration réelle et globale, et d’une identifi cation au-thentique et profonde à notre pays.Rester exigeant et ferme, sans gêne aucune et sans se laisser intimider, mais ouvert comme personne avec ceux qui adoptent et respectent inconditionnelle-ment nos valeurs les plus fondamentales. En matière de naturalisation, et dans bien d’autres domaines...

Uli Windisch

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le dilemme de la crise :

le repli ou le progrès ?

parole aux jlrv

Le premier recours est celui du pro-tectionnisme. Ainsi, en France, Arnaud Montebourg n’a cessé de prôner le re-tour à un «protectionnisme européen» – rejoignant ainsi la position de Marine Le Pen – en décrivant une volonté de construire une muraille commerciale sensée protéger le marché commun des invasions de produits bon marché.

Outre le caractère naïf de la proposi-tion, celle-ci bute surtout sur deux fai-blesses. D’une part, elle fait totalement abstraction du concept de réciprocité. Or, si la balance commerciale euro-péenne est défi citaire, le commerce extérieur représente néanmoins de très nombreux emplois dont la survie serait en danger. D’autre part, bloquer ou taxer signifi cativement le commerce extra-européen reviendrait à torpiller le pouvoir d’achat et restreindre le libre-choix de la population. Les mesures de protectionnisme se réaliseraient à perte : les conséquences négatives l’emporteraient sur les éventuels bien-faits.La deuxième réaction est celle de l’exclusion. Comme le dit Marc Levy : «On est tous l’étranger de quelqu’un». Mais c’est oublier que, bien souvent, les travailleurs étrangers sont présents pour des tâches que les travailleurs indigènes ne peuvent ou ne souhaitent remplir eux-mêmes. C’est oublier que la migration des talents va dans les

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par Vincent Arlettaz, membre du comité directeur des JLRV

Le monde traverse depuis quelques années une crise économique dévastatrice – non seulement à cause de la faiblesse de l’activité économique mais surtout par le découragement ambiant. Face à l’espoir si faible d’une reprise, certains politiciens semblent s’orienter vers des positions populistes désespérées...

deux sens et qu’elle permet le dévelop-pement économique, culturel et intel-lectuel. C’est oublier qu’elle est vecteur d’entrepreneuriat et de création d’em-plois. C’est vouloir mettre la faute sur son voisin plutôt que d’en analyser les causes et d’établir des solutions. Pour-tant, si les migrations se doivent d’être observées et régulées – afi n de s’assu-rer que la croissance démographique n’excède celle des infrastructures, par exemple – la circulation des travailleurs est un élément essentiel pour la pros-périté du continent européen.Mais l’exclusion ne cible pas seulement la population étrangère. Désigner un bouc émissaire étant si aisé, d’aucuns aiment à pointer du doigt les entre-prises ou leurs dirigeants – considérant qu’il s’agit de « leur crise» – tandis que d’autres s’en prennent aux individus fortunés, coupables de ne pas souffrir suffi samment dans la situation actuelle.

Là aussi, l’attaque est plus aisée que l’argumentation. D’abord parce que la crise est globale et qu’il est insensé de supposer que les actes d’un indi-vidu ou d’un petit groupe d’individus seraient suffi sants pour générer les conséquences présentes. Et ensuite parce que le concours de ces individus et entreprises est nécessaire pour per-mettre le redressement économique. Se les aliéner est donc contre-productif.Ainsi, dans la crise actuelle, le choix du repli sur soi semble plus aisé et donc plus populiste. Pourtant, au-delà des raisons morales, le défaut de cette ligne de conduite réside dans ses effets : un repli sur soi ne permet pas d’éviter une crise ou de s’en sortir. Il est au

«bloquer ou taxer signifi cativement

le commerce extra-européen reviendraità torpiller le pouvoir d’achat et restreindre

le libre-choix de la population.»

contraire nécessaire de créer les condi-tions propices à la relance économique. Ainsi, plutôt que de mettre des carcans juridiques supplémentaires à ceux qui créent des emplois, il est temps, au contraire, de s’assurer que le fardeau administratif demeure aussi restreint que possible. Et plutôt que de souhai-ter contraindre une société à conserver

une activité strictement inchangée mal-gré l’évolution du temps, il serait plus utile de mettre la même énergie à per-mettre la création d’entreprises et de nouveaux emplois. Croire que le monde ne change pas et qu’il suffi t d’un rap-port de force pour conserver les ves-tiges du passé est illusoire. Il est temps, au contraire, de faire un pas en avant !

«un repli sur soi nepermet pas d’éviter une crise ou de s’en sortir.»

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l’estime de soi, selon l. armstrongquestions de valeur

par Jean-François Ramelet, pasteurConnaissez-vous l’Alpe d’Huez? Chez les cyclistes pratiquants comme je le suis, ce nom est mythique: une montée de 14 kilomètres, pour un pourcentage moyen de 8 %. Vingt et un virages, les-quels se terminent après une étape dantesque. Cette année les coureurs du Tour de France la graviront deux fois dans la même journée. On se réjouit déjà du spectacle et que le meilleur gagne!A propos de «petite reine», je n’ai pas été surpris d’apprendre que Lance Armstrong (LA) était dopé. Il suffi t de s’être retrouvé une fois à la dérive dans un col, «dans le rouge», en danseuse «debout sur les manivelles», pour com-prendre combien la tentation est grande de vouloir échapper à cette fi chue pesanteur terrestre qui vous scotche au bitume. Même dopés, Fausto Coppi, Marco Pantani, LA se livraient à des efforts surhumains. Je n’ai pas envie de tirer sur une ambulance.

Par contre ce qui m’a frappé dans cette affaire, c’est la motivation qui a poussé le cycliste américain à se confesser chez Oprah Winfrey. Si LA a parlé, et s’il risque encore de déballer les secrets de la longue impu-nité qui l’a accompagné pendant sa carrière professionnelle, c’est unique-ment – a-t-il précisé – pour obtenir une remise de sa suspension à vie de toute compétition.

Bien sûr, l’homme a exprimé des re-grets, mais ce qu’il attend de ses aveux, c’est de pouvoir défi er à nouveau le chonomètre : en triathlon ou dans le marathon qu’il imagine courir pour ses cinquante ans.

LA ne peut pas envisager sa vie sans compétition. La compétition est sa substance dopante la plus puissante et sa plus grande dépendance. Je m’interroge: «Est-ce par le goût de l’effort? Le besoin de dépassement de soi?». Je me risque à une autre hypo-thèse: «Et si la compétition était pour LA une source (la seule?) d’estime de soi?». Le drame de LA, c’est que privé de compétition, il ne serait plus rien à ses yeux. Cette triste affaire – une par-mi tant d’autres – nous interroge sur notre manière de nous juger, de nous apprécier, de nous valoriser.La compétition fait probablement par-tie de notre «écosystème» depuis notre naissance. Etre en vie, c’est être confronté à d’autres, souvent sur le mode de la rivalité. On le sait, certains sont plus ou moins bien outillés pour affronter cet état de fait. Le problème actuel est que la compé-tition est devenue le modèle dominant

(c’est le cas de le dire) et qui régule non seulement notre activité sportive, mais tous les domaines de notre vie, y com-pris notre vie affective. Nous sommes conditionnés par la quête de la perfor-mance que nous avons érigée en un véritable culte. Qu’on le veuille ou non, nous sommes profondément dépen-dants par la manie des classements (les fameux ranking), les résultats, les succès, les exploits et prouesses.Je veux croire que la valeur d’une per-sonne ne se mesure pas à ses perfor-mances. Qu’à côté du modèle de la compétition (qui exerce un véritable monopole, ce qui heurte mon esprit libéral), puisse cohabiter avec d’autres modèles, comme celui de la coopéra-tion. Rêvons: et si LA mettait à profi t son expérience de vie, même misérable, au profi t des jeunes pour la promotion d’une saine compétition. Ce serait une belle rédemption.

la retraite à 86 ansla chronique de pascal décaillet

Bien sûr, j’ai moins aimé ce pape que son prédécesseur. Moins fou. Moins charis-matique. Moins habité par la fureur pastorale. Pourtant, je porte à Benoît XVI un infi ni respect. Sous sa réserve et sa discrétion, le 265e souverain pontife, premier depuis des siècles à se retirer avant la mort, aura été un immense théologien, pas-sionné par la volonté de défi nir les contours et les spécifi cités de la foi catholique. Cette entreprise de précision identitaire, nourrie de mille livres et de vingt siècles de réfl exion, évidemment jamais achevée, est plus nécessaire que jamais. Chaque Eglise, chaque courant spirituel a le droit, et sans doute le devoir, de délimiter ses horizons, dire ce qu’il est. Non un marécage, ni un grand marché libre, mais un lieu de confl uences. Vers quelle verticalité?

Confl uences de quoi? Mais d’expériences humaines! Depuis vingt siècles. Et cer-taines, terriblement puissantes, et jusqu’à vous arracher à la vie d’ici. N’allons pas jusqu’au martyre. Ne considérons déjà que la foi, l’espérance, la révolte de tant de millions de fi dèles, ceux qui se sont nourris de cette indéfi nissable autre chose. Oui, tenter de défi nir, par l’infatigable lecture des textes, ce que peuvent avoir de com-mun la multitude de ces témoignages. Alors tout cela, oui, sous des chasubles d’un autre temps, avec des orgues, des mitres et des crosses, un message de démission en latin comme pour défi er le temps d’aujourd’hui, sublimer l’archaïsme. Il aurait pu démissionner en grec, en araméen, en copte, en syriaque, en géorgien. Evêque de Rome, il a choisi le latin. Il est dans sa nature, sa limite, dans la juste succession

de vingt siècles. Qui le regardent. Défi er le temps. Le rôle d’un chef spirituel, peu importe la chapelle, est-il de se plier au temps, ou de maintenir ce qui lui apparaît comme le noyau dur de son message? L’Arche Sainte, celle qui échapperait aux modes, aux facilités. Et ne venez pas nous parler de fondamentalisme: ce pape-là à vécu dans les textes, c’est vrai, pour tenter, toute sa vie, d’en établir l’apparat cri-tique, la dimension de la philosophie et celle de l’Histoire. On est loin de la sanctifi -cation du texte pour le texte. On est dans une lecture plus relativiste que ne laissent l’imaginer les apparences.Au fi nal, après la sublimation pastorale de Jean-Paul II, oui, ce fut un pontifi cat plus réservé. On ne refait ni sa nature, ni son caractère. On n’est que ce qu’on est : un brillant intellectuel, d’une grande douceur, un homme âgé au milieu d’une autre monde. Mais il est toujours autre, le monde, aux yeux d’un chrétien, puisqu’on nous brandit l’idée folle d’un vrai monde, ailleurs. Au fond, le décalage archaïsme-mo-dernité fait ontologiquement partie du jeu. Reconnaissons qu’en l’espèce, depuis 2005, il a été poussé assez loin. Et même, souhaitons que le prochain pontifi cat soit celui de l’ouverture, et des murs qui s’écroulent. Oh, vieille ambition, parfois réalisée, souvent ratée : fou, ignorant, celui qui verrait l’Histoire de l’Eglise comme autre chose que de perpétuels essais de réinvention, dans la dialectique ouverture-fermeture, progrès-tradition, instinct-explication. Rien n’est acquis. Tout demeure à construire.En attendant, pour ma part, hommage à ce vieil homme qui, très sagement, prend la décision de se retirer de son vivant. L’Histoire seule, plus tard, jugera son legs. Elle pourrait se montrer, à son actif, bien moins sévère que les facilités du temps.

Pascal Décaillet

«souhaitons que le prochain pontifi cat soit celui de l’ouverture et des murs qui s’écroulent.»

«je veux croire que la valeur d’une personne

ne se mesure pasà ses performances.»

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hollande et ses objectifsstratégiques contradictoirespari perdu

dans le monde

par Pierre SchaefferDès son entrée en fonction en mai dernier, François Hollande affi chait les deux priorités de sa politique économique. D’abord le rétablissement des fi nances publiques sur la base du maintien de la France dans la zone euro et de la réduction des défi cits à 3 % en 2013. Ensuite, l’inversion de la courbe du chômage qui dépasse aujourd’hui les 10 %. Autant d’ambitions fortes du nouveau président qui entendait mettre un terme à la désindustrialisation de la France et à l’exode de ses entreprises, le tout à l’enseigne du « redressement productif ».Hollande avait-il mesuré la contradiction de ces deux objectifs? Le maintien de la France dans la zone euro lui interdisait tout chemin de repli vers l’autre politique, celle qui avait la faveur de l’extrême-gauche, c’est-à-dire infl ation, défi cits, sortie de la zone et retour au protectionnisme. Au contraire, Hollande se condamnait à accélérer la marche de l’économie française vers la croissance zéro, celle qui augmente mécaniquement le chômage par l’alourdissement des prélèvements obligatoires pour revenir à l’objectif des 3 % de défi cits. Hollande choisissait une manière de double peine économique en soumettant la France à la défl ation de la monnaie et et de la purge fi scale.La contradiction de ces deux objectifs se mesure au-jourd’hui à leurs effets boomerang. La France est l’un des pays les moins attractifs pour l’investissement en raison de l’augmentation de la fi scalité d’entreprise. L’investissement, principal moteur de la croissance, ne sera donc pas au rendez-vous de la création d’em-plois. La France connaît une grave crise du logement, aggravée par les mesures fi scales appliquées aux pro-priétaires. Après dix mois de pouvoir de la gauche, la

France doit s’accommoder d’un double constat néga-tif. Elle n’est pas victime d’un cycle comme l’Occident en connaît depuis deux siècles. Elle est dans une situation d’affaissement structurel de son appareil productif alors qu’elle vit depuis plus d’un demi-siècle dans une union régionale de libre-échange. La France atteint ainsi, sous le quinquennat de François Hollande, le stade ultime de son affaiblissement économique et d’abord industriel. Cet effondrement s’accompagne d’une paupérisation sans précédent du pays qui doit

assumer la charge de six millions de sans emploi dont la couverture sociale est fi nancée par cotisations sur des salaires en peau de chagrin. L’autre constat, corol-laire du premier, c’est le délitement du tissu écono-mique et social qui enferme Hollande dans le rôle du sapeur Camembert, tenu de colmater des brèches qui se multiplient.Un tel constat rend très aléatoire la réalisation des deux objectifs stratégiques de Hollande. Le plafond de 3 % de défi cits, toujours revendiqué par le gouverne-ment, apparaît plombé par un taux de croissance qui ne sera pas de 0,8 % mais proche de zéro, soit un manque-à-gagner de près de 20 milliards de francs suisses. Des voix s’élèvent déjà à gauche pour récla-mer un déplafonnement dont le premier résultat serait de faire bondir le coût du refi nancement de la dette française. Le risque serait alors d’un décrochage de l’Europe du sud et d’une nouvelle crise de l’euro, sur fond de retour de Berlusconi en Italie et d’échec de Rajoy en Espagne.Enfi n, l’inversion de la courbe du chômage devrait res-ter un vœu pieux, aggravé par le risque de troubles sociaux, attisés par un syndicalisme d’obédience communiste qui bloque tout accord avec le patronat, à l’instar des résultats obtenus par Schröder dans son agenda 2010. Hollande va devoir payer une double erreur : l’augmentation massive des prélèvements obligatoires avant même les économies et une poli-tique de Gribouille, fondée sur l’assommoir fi scal des entreprises, suivi d’une rétrocession sous forme de crédit d’impôt.La France reste confrontée à une même crise, qui surgit de plus en plus souvent, celle de sa faiblesse économique dans une zone de libre-échange.

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par Fabienne GuignardVirus gastrique, malaise, chute, déshy-dratation, commotion cérébrale, throm-bose, accident d’avion mystérieux, mort du chef de la sécurité américaine lors d’une mission secrète en Irak, atterris-sage catastrophe en Iran sont bien les ingrédients d’un bon fi lm américain,à succès, digne des nominations aux Oscars. Dans le rôle principal, Hilary Clinton. Un titre racoleur «Les deux der-niers mois d’Hilary». Mais c’est pour de vrai. Son retour aux affaires, après plus d’un mois à l’hôpital, en fait pour dire adieu à son administration, a suscité dans le petit monde des médias inter-nationaux tous les questionnements. Pourquoi cette absence mystérieuse? De quoi souffre-t-elle vraiment? On la dit sous anticoagulant. En voilà une de plus sous Sintron…Les grands professeurs de médecine s’interrogent sur cette médication. Car le sintron, ce n’est pas pour n’importe quel caillot. Il en faut un dans les jambes, dans les poumons ou dans la tête. Pas de sintron pour une chute ou une commotion cérébrale. Alors quoi? Les très méchants disent qu’elle a tout inventé pour ne pas se présenter devant la justice au sujet de l’attentat de Benghazi où un ambassadeur amé-ricain avait été tué. Ils sont vraiment méchants...Mais ce qui est sûr, c’est qu’elle a beaucoup maigri. Alors gastro ou pas gastro? Faut dire qu’un petit virus gas-trique, c’est l’idéal pour commencer un régime. Pas besoin de se forcer au début et après quelques jours de diète, c’est parti. Comme un déclic. Et comme elle va prendre une longue pause (tiens comme Leonardo Dicaprio…), elle veut reconquérir son mari qui pour la première fois s’est pointé à la cérémo-nie des Golden Globe fi n janvier pour présenter le dernier fi lm de Spielberg, Lincoln. Bill va peut-être se mettre au cinéma. On parlerait même de lui dans un fi lm avec Bruce Willis... Un petit rôle mais tout de même de quoi monter les marches. Ce qui est sûr c’est qu’il va passer une journée avec le beau Leo qui a versé la modique somme de quatre cent mille dollars, en faveur d’Haïti, pour le voir. Je soupçonne Hil-lary de vouloir l’accompagner... Ouah on la comprend!Mais est-ce bien un virus qui a tout déclenché? Faut dire qu’avec les 112 pays qu’Hilary a visités, et les 1700

on met le feu frivolités essentielles

par Jerry Khan & associés

LE RETOUR DELA SUPRÉMATIE BLANCHE Incroyable, le municipal PLR de Bussigny, Jean-Daniel Luthi a réussi l’exploit de remettre au goût du jour la ségrégation en ville de Lausanne. Dorénavant les noirs sont bannis et c’est «White only» partout! Politiquement incorrect s’abstenir. Voilà bien les poubelles de l’exploit !

SOLDE, ÇA BRÛLE LES POCHES Le groupe PLR au Grand Conseil est celui qui compte en son sein le plus de colonels. Il a pourtant renoncé à ali-gner les exonérations fi scales pour les militaires à celles des pompiers. Avec une solde de colonel de 23 francs par jour de service militaire, il fallait quand même 391 jours de service par année pour atteindre les 9000 francs accordés aux pompiers. Comme quoi on peut être militaire et pas mauvais en calcul.

HISTOIRE DE MUSES...Quelle est la différence entre la muse de Gustave Courbet lorsqu’il a peint L’Origine du monde et Marie-Ange Brélaz, muse du syndic de Lausanne qui vient de poser à demi nue pour une exposition lausan-noise? Réponse: en tombant le bas, lapremière à fait rêver des milliers d’(a)ma-teurs alors qu’en tombant le haut, la se-conde a rassuré de milliers de citoyens...

A LA FIN, C’EST L’ÉTAT QUI PAIELe député socialiste Bendahan propose une application pour partager la note du resto... sans surprise, au prorata du salaire. Il est toutefois inutile que les socialistes l’uti-lisent, on sait déjà ce qui sera inscrit sur leur smartphone: «C’est l’Etat qui régale! ».

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Ecoute – Confiance – Dignité

POMPES FUNÈBRESOFFICIELLES

Organisation de funérailles en Suisse et à l’étrangerEtablissement de conventions pour obsèques futures

av. des Figuiers 28 – 1007 Lausanne(Accès possible par l’av. de Montoie,

à 100 m du centre funéraire)Téléphone permanent :

021 315 45 4524 h/24

www.lausanne.ch/pfoTL : lignes No 1, 2 , 6 et 25, arrêt Maladière

Sortie autoroute Lausanne-Sud, direction Centre.Facilités de parcage.

Depuis1948

sommets internationaux qu’elle a fré-quentés, il y a de fortes chances qu’elle en ait chopé au moins un de virus. Un verre d’eau mal lavé, une petite cre-vette bizarre, pas assez de piment dans la sauce, un légume crû et puis c’est fait. J’en connais un qui revient du Cameroun et qui ne se sent pas très bien non plus... Alors Hilary, si elle a dû atterrir mystérieusement en Iran, suite à un accident d’avion et l’assassinat ou morts mystérieuses de quelques-uns de ses accompagnants, elle a dû se sentir mal. La tête explose. Son départ à la retraite aussi a dû la perturber même si elle s’intéresse à la succession de Barack en 2016, paraît-il. Son mari dira à sa sortie d’hôpital qu’elle a encore le temps d’avoir trois maris après lui tant elle tient la forme. Il faut tout de même qu’elle se dépêche… Ou alors elle deviendrait la plus fameuse cougar du siècle car je ne la vois pas épouser plus âgé qu’elle ou alors elle aurait vraiment perdu la tête...Son retour au bureau fut aussi celui du retour de ses lunettes, car pour une raison que je ne comprends pas bien, son caillot derrière l’oreille droite ne lui permettrait plus de mettre ses lentilles de contact. On nous dit qu’elle voit très

bien avec ses lunettes. J’espère pour elle, car avec des verres si épais, cela serait dommage que cela ne fut pas le cas. Elle a ressorti sa vieille paire, preuve qu’elle espère ne plus en avoir besoin très longtemps. Un petit tour chez Visilab aurait pourtant fait l’affaire. En une heure tu as une nouvelle mon-ture... C’est vrai qu’elle a longtemps été moquée de par le monde, sur ses coupes de cheveux rarement réussies notamment. Mais elle s’est sérieuse-ment améliorée ces dernières années. La voilà pourtant partie en grande dame. Et dire qu’elle vient d’être rem-placée par John Kerry. Vous vous sou-venez de John Kerry, candidat à la pré-sidentielle contre George junior, le plus français des américains. Langue qu’il parle couramment. Encore mieux que Mitt Romney. Cousin germain de Brice Lalonde, héritier de la famille Forbes et des Ketchup Heinz, le voilà le plus riche de tous les ministres. Près d’un milliard de dollars. Et dire qu’il a commencé sa carrière en ouvrant un magasin de cookies et muffi ns... Ce n’est pas aux énarques français que cela arriverait. En Suisse, on n’est jamais si riche. Et dire que nous, on doit voter sur l’initia-tive Minder. C’est pas juste.

la mystérieusemaladie d’hilary