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LA MADELEINE VILLAGE TROGLODYTIQUE LE GUIDE

TROGLODYTIQUE - la-madeleine-perigord.com · Le site de la Madeleine, dépendant de la commune de Tursac, sur la rive droite de la Vézère, à la sortie du méandre, est organisé

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LA MADELEINE VILLAGE

TROGLODYTIQUE

LE GUIDE

Amis visiteurs, La madeleine est un site de mémoire, à cet égard le guide qui vous a été confié est à partager. Ne le froissez pas, ne le roulez pas, ne

l’emportez pas.Merci de le remettre à l’accueil à la fin de votre visite.

Merci,L’équipe de La Madeleine grand site.

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Gisement et site : Présentation généraleLe site de la Madeleine, dépendant de la commune de Tursac, sur la rive droite de la Vézère, à la sortie du méandre, est organisé sur trois niveaux, depuis le pied de la falaise jusqu’à son sommet. Celle-ci mesure 250m de long et culmine à 45m au dessus de la rivière. Le pédoncule de la peninsule se reduit à 65m, tandis que le méandre mesure 2,5 km. Orientée plein sud elle offre plusieurs abris sous roche.

- SECTEUR 1 - Le Belvédère

- Au niveau de la rivière : terrasse alluviale et gisement préhistorique.- Niveau intermédiaire : village troglodytique, on distingue nettement la chapelle du village construite sur la corniche de la falaise.- Au sommet, sur le coteau : ruines du château et boisement mixte.

- SECTEUR 1 - Notion de Géologie

Formation du massif et des abris Au crétacé supérieur, il y a entre 100 et 65 millions d’années, la mer coniacienne occupe la zone du Bassin Aquitain. Cette mer, relativement chaude, est habitée par une multitude de mammifères marins, poissons, dinosaures aquatiques, mollusques (ammo-nites, bryozoaires, crustacés), algues, microorganismes... Le calcium que ces espèces contiennent se dépose sur le fond de la mer, et avec le temps, cette accumulation constitue un important massif calcaire. Avec le retrait progressif de la mer, l’alternance de périodes climatiques chaudes et froides et les phénomènes d’érosion puis d’incision pratiquée par la rivière, le massif émerge et les falaises commencent à se distinguer.

Sous nos pieds se trouvent les abris sous roche, en partie responsables de la grande renommée du Périgord en raison de leur remplissage : les couches -ou strates- géolo-giques et archéologiques.Ils sont le résultat d’une combinaison de facteurs : la nature de la roche, l’humidité infil-trée et le froid intense. On appelle ce type d’érosion la gélifraction.Les abris se trouvent toujours le long des falaises de la vallée.

La France au Crétacé

- SECTEUR 1 - La Préhistoire

La Madeleine et les MagdaléniensLa période qui nous intéresse est le paléolithique supérieur, entre -17 000 et -10 000 BP.Cette période correspond à l’apogée de la préhistoire et plus particulièrement de la civilisation qui a vécu en ce lieu que l’on appelle «magdalénienne».

En 1863, deux archéologues, Édouard Lartet et Henry Christy, de retour d’une prospection dans la vallée, aperçoivent sur sa rive droite un vaste abri sous roche.Cette découverte, suivie de nombreuses fouilles, révélera un abondant outillage (pointes harpons, burins, lames) et de nom-breux objets gravés ou sculptés. Parmi ces œuvres le célèbre mammouth gravé sur plaque d’ivoire qui contribue de façon im-portante à la naissance de la préhistoire à

cette époque. Les parures ne sont pas en reste avec de nombreux bracelets, pende-loques et colliers.Ces découvertes témoignent d’une période où les manifestations de l’art atteignent le sommet de leur qualité, de même que l’ensemble de la production humaine (outillage, armes, parures, peinture, gravures, sculptures...)

La chapelle du village, située grosso-modo au dessus du gisement est dédiée à sainte Marie-Madeleine. C’est ainsi qu’elle donne son nom à un gisement de référence, une période et une civilisation : le magdalénien. La Madeleine en est le site éponyme dès 1898.

Deux grandes découvertes, deux symboles. Mammouth gravé sur ivoire de mammouth. 1864. Bison qui se lèche le flanc ; sculpture en bois de renne. 1908.

Vue partielle du gisement

- SECTEUR 1 - Le Gisement de La Madeleine (1/3)

En 1913, la berge mesurait 30 mètres de large entre la falaise et la rivière et les collines étaient déboisées.

Otto Hauser à la Madeleine.

© : musée national de la préhistoire des Eyzies

Durant la seconde moi-tiée du XXème siècle, la berge est réduite à 2,50 mètres et la forêt a repris ses droits.

© : https://tursac.jimdo.com/l-histoire/cartes-pos-tales-anciennes/

En 2017, la berge est toujours réduite à 2,50 mètres. Nous tentons de main-tenir un équilibre entre préservation et valori-sation du site.

- SECTEUR 1 - Gisement de La Madeleine (2/3)

Le Gisement en six actesQuelles sont les préoccupations vitales des magdaléniens ?

- 1- S’ABRITERDans un contexte de rigueur de climat (glaciation de würm), l’homme est contraint de se préserver du froid. Pour cela, les abris de la Madeleine orientés plein sud et proches de l’eau constituent un refuge idéal. Le magdalénien utilisait également les parois ro-cheuses contre lesquelles il appliquait cloisons et toitures sommaires.

- 2 - SE CHAUFFERGrace aux fouilles réalisées à la Madeleine on a pu exhumer des lampes à graisse, des restes de foyers qui ont permis de mettre en évidence des groupes composés de nombreux membres.C’est autour de ce feu que s’articule la vie du chasseur magdalénien, le feu qui éclaire, réchauffe, fait «bouillir la marmite» et rôtir les viandes.

- 3 - SE NOURRIRDans le renne tout est bon, le magdalénien consomme la viande, la graisse, la moelle des os après les avoir brisés avec des silex.Sur le site de la Madeleine, de 1864 à 1910, toutes les fouilles entreprises ont mis au jour de nombreux ossements de renne, et dans une moindre mesure, de cheval, de lièvre et bouquetin.Le renne est l’animal providentiel de la période magdalenienne, parfois appelée «Age du Renne» pour cette raison.La Vézère, riche en saumon, constitue un vivier non négligeable, cependant l’on peut difficilement quantifier leur consommation, les restes fossiles de poissons étant rares car les cartilages se dégradent très rapidement.

- 4 - CHASSERLe propulseur est une petite révolution de la période magdalénienne, c’est un lance sagaie qui permet d’augmenter la vitesse et la force du trait. À la Madeleine on a retrouvé de beaux exemples de propulseurs en bois de cervidés souvent sculptés. Le harpon est également présent sur le site, en grand nombre, décliné en plusieurs ver-sions.Le silex, est omniprésent dans la vie du chasseur-cueilleur, il en maîtrise la production et la taille. Le débitage laminaire est une véritable industrie du silex : partant d’un bloc de silex notre magdalénien détache de longues lames à partir desquelles il produira pointes de flèches, grattoirs, pointes de sagaies, burins ... Des centaines d’exemplaires de cet outillage ont été découverts dans les différentes strates du gisement.

- 5- CREERL’art au magdalénien s’exprime au moyen de supports mobiliers, transportables afin de faciliter la diffusion des thèmes et des symboles. En ce qui concerne les objets domes-tiques, le travail de l’os, des bois de cervidés, de la corne ou de l’ivoire tend à rempla-cer l’industrie du silex. Sagaies, harpons, pointes de flèches, aiguilles à chas forment le lot de la production magdalénienne.Dans le domaine de la parure, de nombreux éléments ont été trouvés sur le site, dont la célèbre et émouvante parure de l’enfant de la Madeleine composée de coquillages, dents et croches, pierres, fossiles...La gravure est également représentée, elle est largement utilisée à la Madeleine. Nous sont ainsi parvenus le fameux mammouth sur plaque d’ivoire et le bison se léchant le flanc, sculpté sur bois de renne, dont la tête est réalisée en champ-levé.Nous n’oublions pas la peinture et ses références universelles (Lascaux, Font-de-Gaume, Pech Merle) bien que nous n’en ayons pas d’exemple à la Madeleine.

- SECTEUR 1 - Gisement de La Madeleine (3/3)

© : Pierres gravées du Périgord magdalénien. Art, symboles, territoires, Gilles TOSELLO

© : http://www.hominides.com/html/lieux/la-madeleine-abri-sous-roche.php

- 6 - MOURIREn 1926, Denis Peyrony découvre la sépulture de l’enfant de la Madeleine à 2,60m de la paroi rocheuse. Le lieu de l’inhumation, la disposition du squelette témoignent du respect et/ou de la vénération dont la dépouille était l’objet : elle repose dans une fosse aménagée, saupoudrée d’ocre rouge et parée d’une multitude de petits ob-jets, qui s’avèrent être la décoration de son habit, disparu quant à lui. L’enfant avait autour de 4 ans lors de son décès.La datation de la sépulture situe ce décès il y a 10 190 ans. À cette période le climat change, il se réchauffe et devient tempéré. La fin de la glaciation marque la fin de la période magdalénienne, d’autres cultures vont émerger, plus adaptées au nouveau climat. Avançons dans le temps jusqu’au début du moyen-âge où vont être aménagés les abris du flanc de la falaise.

© : Parure : Musée national de la préhistoire ; dessin : extrait d’une lettre de Denis Peyrony

- SECTEUR 2 - L’abri de l’Est

Escalier donnant accès à la rivière

La configuration du méandre et de la falaise constituent une défense passive naturelle. Pour compléter, l’entrée du village est aménagée de sorte à empêcher tout assaut. Le passage de-vient étroit et le sentier, une corniche : un assaut de front est impossible et les indésirables sont facilement repoussés et chutent en contre-bas. En regardant par dessus la clôture on peu toujours voir un escalier taillé à même la roche suivit d’une échelle qui permettait l’accès direc-tement à la rivière et aux champs. L’échelle, en bois ou en cordage, est amovible et peut être relevée à tout moment et bien entendu la nuit. Le village est ainsi inaccessible et peut être défen-du par peu d’hommes. Dans l’abri les vestiges datent du VIIIe siècle. Ce sont principalement des ruines de lieux de travail, une forge sur la droite et un four banal (soumis à un impôt : la banalité) sur la gauche. Il ne reste rien des étages en bois hormis les «trous de boulins» dans les parois servant à caler les structures de bois. C’est là que rési-daient les habitants, bénéficiant de la chaleur des ateliers et des bergeries au dessous.

Sur le côté droit de l’abri se trouve une profonde entaille pratiquée par les occupants, il s’agit d’un larmier. On en trouve tout le long de la falaise. Ils ont pour fonction celle d’une gouttière, et ainsi éviter le ruissellement. On peut égale-ment récupérer l’eau. Les déchets et les eaux de pluies sont évacués grâce aux caniveaux creu-sés dans la corniche et conduisant à la rivière. Ces pratiques vont entraîner la pollution des eaux des rivières, la démographie augmentant et les populations vivant plutôt aux abords de celles-ci. Les sources vont avoir de plus en plus d’importance.

Vue de l’abri de l’Est

Four banal

Larmier

- SECTEUR 3 - Le poste de Garde

Vous êtes à présent devant l’ancien poste de garde qui protégeait l’entrée du village.On peut toujours voir la fondation monolithique d’une tour de guet (elle servira plus tard à accueillir un escalier menant directement du village au château au-dessus). L’entrée du village est défendue par une porte bouclier ; le point d’ancrage se dis-tingue encore ainsi que le linteau pour la verrouiller. Elle était surmontée d’une petite barbacane permettant une défense active.

Restes de l’ancrage de la porte défensive ; remarquez l’épaisseur des mursA droite, modélisation du poste de garde dans la conti-nuité de la tour d’escalier.

- SECTEUR 4 - Le déversoir

La construction troglodytique connaît sa pleine expansion au début du Moyen-Âge, elle est marquée par sa fonction de protection contre les barbares, puis contre les normands, et durant les guerres de religion. Le déversoir est un pan coupé de la fa-laise permettant de se débarrasser des agresseurs en leur offrant une belle glis-sade.Depuis il a été comblé, le remblai et la passerelle vous en assurent le franchisse-ment en toute sécurité.

- SECTEUR 5 - L’abri structuré (1/2)

De l’abri spontané à l’abri structuréAu Moyen-Âge, la maîtrise du travail de la pierre et des métaux entraine le passage à une occupation active de l’abri.Cet abri structuré est doté d’un étage aménagé dans le rocher prolongé par un plan-cher venant au dessus des bergeries. Un escalier taillé dans le rocher permet l’accès à l’étage.

La rue dessert l’ensemble du village, à la fois voie de communication et d’assainissement (présence de cani-veaux avec dérivations).

Les trous de boulins :Alignement de trous de boulins creusés dans la paroi, permettant d’y insérer des poutres : les boulins. La section de ces trous est fonction de la charge que celles-ci auront à supporter (plan-cher, charpente ou toiture)

- SECTEUR 5 - L’abri structuré (2/2)

Un anneau à flanc de paroi;celui-ci servait à manipuler la passerelle basculante.

L’escalier intérieur qui dessert l’étage.

La bergerie : on peut identifier les aménagements destinés à la basse cour (chèvres, porcs, volailles). Vous remarquerez au fil de la visite que la plupart des habitations sont dotées de mangeoires, auges, abreuvoirs et écoulements creusés à même le rocher.

La vie s’organise encore sur deux niveaux. Au rez-de-chaussée se trouvent les ani-maux, à l’étage les habitants.

- SECTEUR 6 - L’habitat médiéval (1/2)

A cet égard, cet abri est la tra-duction fidèle du monolithisme :

- Arasement des voûtes;- Percement de baies;- Différenciation de l’espace intérieur au moyen de cloisons- Spécialisation d’activité (ici foyer, four à pain).

Nouvelle donne : le monolithismeL’ensemble troglodytique de la Madeleine est impressionnant par sa superficie et son degré d’aménagement.

Façade médiévaleRemarquez la parfaite cohérence entre le bâti et l’escarpement rocheux ainsi que le larmier qui court le long de la paroi.

Le conduit extérieur de la cheminée

- SECTEUR 6 - L’habitat médiéval (2/2)

Au cours du moyen-âge, le foyer était situé à même le sol. Plus tard, l’exigence d’un confort relatif à déterminé l’installation de cheminées dotées de conduit d’évacuation des fumées. Les cheminées que vous pouvez observer datent du XVIIe siècle : la France d’alors est bien sûr essentiellement rurale.

Le four à painLa vie en communauté est la règle, l’enjeu en est la transmission du patrimoine.Ici le boulanger cuit le pain pour la communauté.

La cheminée (XVIIème)Remarquez le linteau.Dans la cheminée cuisent soupes, viandes et poissons.

Les anneaux taillés dans la voute permet-taient de suspendre et conserver l’alimen-tation par la technique du fumoir.

Les évolutions de l’habitat suivent le cours de la visite : la notion de confort est claire-ment perceptible, l’espace est cloisonné en fonction des besoins, ainsi : - A l’étage : dortoir et espaces domes-tiques,- Au rez-de-chaussée : animaux, ateliers, matériel, niches et placards.

Pour la conservation des aliments : le fumoir

- SECTEUR 7 - L’abri du tisserand

La maison suivante est appelée maison du tis-serand. Les multiples trous au sol devaient probable-ment servir à l’installation de métiers à tisser, les «bacs» aménagés au sol auraient alors servit à stocker la laine ou la teindre.Outre la laine, les fibres fréquemment utilisées sont le lin, le chanvre et même l’ortie. Les cou-leurs et teintures sont strictement réglementées, les paysans ayant droit principalement au brun, et au bleu pour les jours de célébration.

Entrée

L’ abri du tisserand

- SECTEUR 8 - La Chapelle gothique (1/2)

Nous avons atteint le coeur du village, la chapelle. Elle profite de l’orientation est/ouest de la corniche sur laquelle elle est construite. Le vitrail au dessus de l’entrée du tunnel est donc orienté vers l’est. Cette construction est la seule qui ressorte de la falaise, le reste du village étant enfoncé dans l’abri. En 1863, lors de la découverte du site pré-historique l’aspect général était similaire, si ce n’est une végétation plus dense. Édouard Lartet et Henry Christy longeaient ou empruntaient la rivière pour leurs déplacements, les routes et ponts n’existaient pas encore (pont de Lespinasse construit dans les années 1920). Lorsqu’on se situe en contre-bas du village, au niveau de la Vézère, tout ce que l’on voit du village est la chapelle, comme suspendue à la falaise. Cette chapelle étant dédiée à Marie-Madeleine, Édouard Lartet s’en inspire pour nommer le gisement pré-historique. C’est ainsi que quelques années plus tard, le site devient site de référence, la culture magdalénienne tirant son nom de Maria-Magdalena signifiant en latin : Marie la magdaléenne, ou Marie de Magdala.Au moyen âge les questions mystiques et théologiques sont primordiales, ainsi le tunnel qui permet d’accéder à la chapelle concrétise le passage de l’ombre vers la lumière. Il a aussi une fonction défensive : d’éventuels assaillants sont ralentis mais plus efficace-ment, le vitrail orienté à l’Est indique la direction de Jérusalem et la présence de l’autel à l’intérieur. Passer dans le tunnel signifie passer sous l’autel, ce qui évidemment ne peut se faire les armes à la main pour un chrétien digne de ce nom! Hélas les vikings ne sont pas concernés dans un premier temps (jusqu’à ce que Rollon se convertisse), l’on peut toujours espérer qu’ils se blessent tant le tunnel est bas.Cette chapelle est une construction remarquable. Elle est construite à partir de la fin du XIIe siècle probablement sur des fondations du Xe.

Vue de la chapelle depuis la rive gauche de la Vézère.

- SECTEUR 8 - La Chapelle gothique (2/2)

Cette chapelle est une construction remar-quable. Elle est construite à partir de la fin du XIIe siècle probablement sur des fondations du Xe. Une fois à l’intérieur on s’aperçoit, d’ail-leurs, qu’elle est composée de deux parties, la plus ancienne est une excavation et possède un double autel roman. La seconde partie, visible depuis l’extérieur, est de style gothique, les arcs ayant probablement été rajoutés par la suite, au XVe siècle (d’où la présence de l’épure gravée dans l’enduit). Sa longévité peut s’ex-pliquer par le soin apporté à son édification. La voûte est en continuité avec la forme de la roche, le pisé au sol améliore l’atmosphère en évitant l’humidité. Enfin, le seuil de la chapelle est constitué de grandes dalles, dont la première est amovible grâce à un levier.

En dessous se trouve une petite pièce, possiblement une crypte. Le château est construit durant la même période sur le haut de la falaise, et l’escalier de la chapelle coïncide avec la douve au-dessus. Une sorte d’escalier ou échafaudage était aménagé de façon à pouvoir passer directement du château à la chapelle. On imagine l’intérêt de ce dispositif en cas de conflit, on peut y cacher quelque trésor, des vivres vraisem-blablement ou s’y dissimuler.

Intérieur gothique de la chapelle

Epure

Seuil dallé et sol en pisé

Salle sous la chapelle

- SECTEUR 9 - Le centre du village et sa place (1/3)

Comme précédemment, les habitations sont accolées les unes aux autres, l’emprise sur la paroi et dans les cavités est dense et l’on retrouve des amé-nagements sur deux niveaux.

Sur la paroi, vous pouvez voir : - Larmiers- Trous de boulins - Feuillures - Anneaux - Conduits de cheminée - Niches et placards - Ancrage de portes et cloisons

Et au Rez-de-chaussée : - Mangeoires - Auges - Trous de poteaux - Rigoles d’évacuation

À noter : la présence d’une source intermittente.

Source intermittente

Larmier Trous de boulins et niches

Anneaux de mur Anneau dans la voûte

Feuillure Serrure à glissière

Mangeoire ou auge

- SECTEUR 9 - Le centre du village et sa place (2/3)

Le XIIe siècle est un siècle charnière dans l’histoire médiévale. La population aug-mente significativement et les besoins en nourriture également. S’en suivent «les grands défrichements». Les paysages ruraux (comme le bocage) que l’on connaît encore aujourd’hui ont souvent été façonnés à cette époque. Un nouvel outil, la charrue, se généralise. De meilleurs rendements sont alors obtenus et des surplus peuvent être échangés. Foires et marchés se développent, avec des besoins en transport accrus.Ici le marché peut être installé dans cette zone couverte ou bien sur les terrasses supérieures du jardin si l’espace manque. Cet endroit restera néanmoins le port ou point d’approvisionnement.

Dans la roche au-dessus a été aménagée une large entaille qui accueillait un treuil. Actionné par un animal sur la berge juste en dessous de la corniche il permet-tait de monter et descendre un palan avec les marchandises à échanger.

La rivière est alors le principal moyen de communication avec la navigation des gabares. Elles remplacent progressivement les barques. Le halage permet de remonter les courants même avec de lourds chargements (matériaux de construction), leur fond plat autorisant leur utilisa-tion y compris sur les cours d’eau peu profonds.

Notre village devient un point de passage important et naturellement des péages sont instaurés comme partout sur le territoire, ce sont les tonlieux. Il s’agit d’un prélèvement sur les marchandises transportées, le plus souvent.

Poste de ravitaillement

Exemple d’un poste de ravitaillement

- SECTEUR 9 - La maison en encorbellement

La dernière maison du village présente une architecture typique des habitations tro-glodytiques : l’encorbellement. Ce système de construction en porte-à-faux permet de gagner de l’espace habitable par rapport à la corniche, et en l’occurrence d’éviter d’utiliser un poteau de soutien qui viendrait au niveau de la rivière. L’encorbellement consiste en une sorte de balcon, les poutres horizontales s’encastrant dans la roche, un montant vertical s’emboîtant par dessus et dans la voûte en haut. Pour consolider l’ensemble un aisselier vient en dessous et s’appuie sur la falaise.

Emplacement de l’architecture en encorbellement. Traces d’encastrement de poutres au sol.

Trous boulin

Poutre de blocage

Solive en encorbelle-ment

Tuiles en bois de châtaignier

Trous boulinAisselier

Schéma d’une construction en encorbellement

1,80m

1,80m

- SECTEUR 10 - Le Cluzeau

Les cluzeaux existeraient dans la vallée de la Vézère depuis le néolithique. Ce sont des aménagements per-mettant à la fois de se cacher et de surveiller les alen-tours. Ils sont parfois aménagés en habitation perma-nente donc plus vastes que celui-ci. Ici il ne s’agit que d’un poste d’observation. Il fait par-tie d’un ensemble de 23 cluzeaux. Chacun a dans sa ligne de mire deux autres points. Le dispositif a été testé, un signal sonore a pu être transmis depuis le château de Campagne jusqu’à la Roque Saint-Chris-tophe en 6 minutes, alors que la distance, à vol d’oi-seau, est d’une vingtaine de kilomètres. À l’époque médiévale il fallait compter une journée pour parcou-rir cette distance, par voie terrestre ou par la rivière. L’on peut considérer que nous avions là un efficace moyen d’alerte, certainement utile durant l’âge des ténèbres. Cependant tous ces lieux n’étaient pas né-cessairement occupés par des communautés alliées. Au cours du XIIe siècle il permettait peut-être de repérer les navires marchands et d’organiser le prélèvement des taxes, mais hélas, à la fin de ce siècle et le début de la guerre de Cent Ans le dispositif global ne devait plus être fonctionnel.

Au-delà de la barrière, en contrebas, se trouve le gisementpré-historique, actuellement fermé à la visite.Vous trouverez toutes les explications au musée de l’accueil.À présent, faites demi-tour pour vous diriger vers le château, la visite se poursuit à partir du potager.

Cluzeau de guetteur

Guetteur donnant l’alerte

Réseau de cluzeaux

- SECTEUR 11 - Le Potager

Le potager en espaliers assure l’autonomie de la population du village, il reste acces-sible même en cas de conflit en contre-bas. L’on y cultive légumes, aromatiques, utili-taires et plantes médicinales.Vous pouvez y voir au fil des saisons quelques unes des plantes courantes durant le haut moyen âge.

- SECTEUR 12 - Le château fort du « Petit Marzac »

Il illustre la division de la société en trois classes : «les uns prient, les autres combattent, les derniers travaillent» (d’après Aldébaron, archevêque de Reims, poème au roi Dago-bert vers 1027).

Le château est construit par la famille de Sireuil au XIIIe siècle. Ici s’affrontent, durant la guerre de Cent Ans, les familles du Perigord. En 1400, la famille Beynac de Tayac prend le château et l’occupera jusqu’en 1623, date à laquelle il est la proie d’un incendie. Le château est alors abandonné, il sert alors de reserve de pierre.

Tour Saint-Martin Facade ouest : un corbeau

L’archère vue de l’exterieur.Archère à double croisillon. Notez l’épaisseur des murs : environ 80 cm (vue de l’interieur)

Vous êtes au bout du chemin.Le site de La Madeleine est maintenant derrière vous et, par votre visite, vous

avez contribué à agrandir le sillon du passage des hommes sur Terre.

Ce lieu en pleine nature, caché des routes, est un témoignage vibrant de la vie depuis nos ancêtres magdaléniens jusqu’à aujourd’hui.

Et demain ?Se dresse devant nous un chantier de conservation et de restauration. Il sera énorme et nous demandera beaucoup d’efforts, de courage et de volonté.

Mais nous avons l’obligation de tout faire pour transmettre ce site aux géné-rations futures.

Vous pouvez nous y aider. Vous pouvez participer à cette formidable aven-ture en rejoignant l’Association La Madeleine Grand Site Toutes vos bonnes

volonté seront les bienvenues. Encore merci d’être passés nous voir.Vos ancêtres et vos contemporains

L’équipe de la Madeleine

s

Fin de la visite...

Nous espérons que vous avez passé un agréable moment.

Sachez qu’au sein de notre équipe, chaque «Magdalénien» participe à la pré-servation et la valorisation de ce lieu. Nous souhaitons que vous puissiez en

apprécier toute sa beauté.

Chacun de nous à en commun avec nos ancêtres la volonté de transmettre notre patrimoine.

Pour participer à cette démarche, n’hésitez pas à nous faire part de vos ques-tions ou remarques.

Toute l’équipe de la Madeleine vous remercie de votre visite et vous souhaite une excellente journée !

La Madeleine 24620 Tursac05.53.46.36.88http://[email protected]

Textes et photos Johana Bouvier et

la famille HamelinFacebook : Village de la Madeleine et assolamadeleinegrandsite