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Plan d’action Agir ensemble pour mieux les jeunes SOUTENIR TROUBLE DE DÉFICIT DE L’ ATTENTION/HYPERACTIVITÉ

Trouble de déficit de l'attention/hyperactivité - Plan … · Agir ensemble pour mieux SOUTENIR les jeunes Plan d’action TROUBLE DE DÉFICIT DE L’ATTENTION/ HYPERACTIVITÉ ensemble

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Plan d’action

Agir ensemble pour mieux

les jeunesSOUTENIR

TROUBLE DE DÉFICIT DE L’ATTENTION/HYPERACTIVITÉ

Agir ensemble

pour mieux

SOUTENIR

les jeunes

Plan d’action

TROUBLE DE

DÉFICIT DE

L’ATTENTION/

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PRÉSENTATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

PLAN D’ACTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

• Suivre l’évolution des connaissances et en assurer la diffusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

• Soutenir le personnel au regard de l’évaluation, du diagnostic, de l’intervention et du traitement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

• Favoriser l’accès aux ressources et la concertation des interventions . . . . . . . . . . . . . . . . 9

• Soutenir les parents. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

• Suivre l’implantation du plan d’action. . . . . . . . . . . . 12

© Gouvernement du QuébecMinistère de l’Éducation, 2000-00-0085

ISBN: 2-550-36080-X

Dépôt légal :Bibliothèque nationale du Québec, 2000

TDAH

Depuis quelques années, on entend parlerabondamment des jeunes ayant un trouble de «déficit de l’attention/hyper-activité1» et de leurs difficultés, ainsi quecelles de leurs parents et du personnel quiintervient quotidiennement auprès d’eux.Beaucoup d’information, souvent contra-dictoire, circule dans les médias sur cesujet, ce qui sème de la confusion chez lesparents et les intervenants. Leur besoind’aide pour mieux comprendre la situationet pour mieux intervenir a maintes fois étéexprimé.

Nous sommes particulièrement heureux derendre public le présent plan d’action quipropose, comme son titre l’indique, d’agirensemble pour mieux soutenir les jeunes.

Ce trouble touche différents aspects de lavie de l’enfant et plusieurs personnes sontappelées à intervenir. Il est donc essentielqu’elles travaillent ensemble pour avoirune vision globale de la situation et desmoyens d’intervention. C’est d’ailleurs enpartenariat qu’ont été déterminées lesmesures proposées dans ce plan d’action.Nous tenons à souligner la contributionexceptionnelle des membres du comité-conseil mis sur pied pour conseiller leministère de l’Éducation (MEQ) et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) sur le sujet. Ils ontdémontré clairement leur préoccupation àl’égard des jeunes et leur volonté de faireconsensus sur des mesures d’aide destinéesaux jeunes et à leurs parents. Nous les

1. Dans la littérature, différentes appellations sont utilisées pour désigner le trouble qu’est le déficit de l’attention/hyperactivité.Dans le présent document, nous avons opté pour «déficit de l’attention/hyperactivité» et pour son abréviation «TDAH».

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remercions sincèrement ainsi que lespersonnes et organismes qui ont été con-sultés en prévision de la publication de ceplan d’action.

Nous tenons aussi à souligner les effortsdes intervenants des milieux concernés etdes parents qui ont développé, au coursdes dernières années, une expertise ayantinspiré le choix des mesures privilégiéesdans ce plan d’action. C’est avec cœur etconviction que ces personnes ont su mettre leur expérience et leur créativité auservice des jeunes qui vivent des difficultés,et ce, en vue de leur offrir un avenirmeilleur. Nous comptons encore sur leurengagement pour assurer la réalisation desmesures proposées.

Ce plan d’action rejoint les grandes préoc-cupations actuelles dans les domaines del’éducation et de la santé: la concertationet la prévention. En effet, il imported’intervenir ensemble le plus tôt possiblepour prévenir les difficultés et en réduireles incidences. D’autres mesures en coursdevraient contribuer à créer un contextefavorable à sa réalisation. Pensons auxmesures annoncées par le ministère del’Éducation dans le cadre du plan d’actionen adaptation scolaire, notamment cellequi vise la diminution du nombre d’élèvesdans les classes de maternelle et du pre-mier cycle du primaire et celle qui favorisel’ajout de ressources professionnelles àl’école. Soulignons également les mesuresadoptées par le ministère de la Santé et des

Services sociaux, comme le programme desoutien aux jeunes familles vulnérables qui a pour but d’aider les enfants et leursparents, et d’autres visant à accroître ladisponibilité des services médicaux offertspar les omnipraticiens pour des fonctionsplus complexes précisées dans l’ententesignée dernièrement avec la Fédération desmédecins omnipraticiens du Québec(FMOQ). Une autre mesure qu’il importede signaler est l’élaboration d’un cadre deréférence conjoint en vue de l’organisationdes services de santé et des services sociauxpour les enfants d’âge scolaire.

De meilleures connaissances au regard duTDAH et des moyens d’intervention, unmessage plus clair sur les rôles et respon-sabilités de chacun, une invitation à travailler davantage en concertation à tousles niveaux, voilà ce que propose ce pland’action. Il constitue, selon nous, un gesteconcret dans la bonne direction. Sonsuccès dépend toutefois, comme toujours,de la volonté de chacun et chacune d’ycollaborer.

Nous sommes persuadés que cette initiative contribuera au développement d’une belle complicité entre parents etintervenants des deux réseaux concernés, et ce, dans l’intérêt de tous les jeunes ayant des difficultés. En fin de compte,tous visent le même but: aider les jeunes àgrandir et à réussir leur vie en disposantdes meilleures conditions possible pour y arriver.

4Plan d’action

ÉÉlléémmeennttss dduu ccoonntteexxttee

Les jeunes ayant un déficit de l’atten-tion/hyperactivité (TDAH) présentent unmode persistant d’inattention et/ou d’hyperactivité qui est plus fréquent etplus sévère que ce qu’on observehabituellement chez les personnes d’unniveau de développement similaire.Signalons que les garçons présentent cetrouble dans une plus grande proportionque les filles. Les manifestations du trou-ble entraînent des difficultés qui peuventavoir des incidences sur le plan scolaire,social et familial. En effet, ces jeuneséprouvent de la difficulté à rester attentifsen classe et à respecter les consignes; leursrelations avec les pairs sont souvent con-flictuelles; leurs parents doivent déployerbeaucoup d’efforts pour maintenir un cli-mat familial harmonieux. En somme, cesjeunes requièrent des services et unencadrement susceptibles de favoriser leurplein développement et leur bien-être.

Les recherches les plus récentes tendent à démontrer que les causes du TDAHseraient biologiques ou génétiques. Des facteurs sociaux peuvent toutefoisexacerber les symptômes ou contribuer à leur persistance. De plus, la présenced’autres problèmes, comme un troubledes conduites ou un trouble anxieux, est souvent observée. Le dépistage et le diag-nostic de ce problème nécessitent doncune évaluation minutieuse faisant appel à des professionnels de différentes disci-plines afin de bien cerner le trouble, lesproblèmes associés et les besoins de l’enfant et de ses parents.

L’intervention auprès de ces jeunes estune question complexe qui suscite desdébats tant sur le plan scientifique que

sur le plan humain. Une approchethérapeutique qui est souvent envisagéepour contrer les difficultés liées au TDAH,mais qui est aussi controversée, est l’usagede stimulants du système nerveux central(SSNC). Depuis quelques années, le nom-bre de prescriptions de SSNC a consi-dérablement augmenté. Il est toutefois difficile de déterminer s’il y a utilisationsurabondante ou s’il s’agit d’une augmen-tation des cas traités en raison d’unemeilleure connaissance du problème,d’une identification précoce des jeunesayant un TDAH ou d’une utilisation prolongée de la médication jusqu’à l’âgeadulte. Ces médicaments agissent à courtterme sur les symptômes d’impulsivité et d’inattention; ils ne corrigent pas le trouble de façon permanente. C’estpourquoi plusieurs cliniciens et cher-cheurs reconnaissent l’importance demettre en place des mesures pour outillerle jeune face à ses difficultés. Ainsi, uneapproche multimodale – qui tientcompte de tous les besoins du jeune et de sa famille et qui peut comprendre desmodifications dans l’environnement de la classe, des rencontres familiales permettant de démythifier le trouble, des interventions sur le plan cognitif etcomportemental et un entraînement auxhabiletés sociales – devrait accompagnerla médication lorsqu’elle est utilisée.

UUnn ppllaann iissssuu ddee llaa ccoonncceerrttaattiioonn

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Devant la complexité de la situation et lacontroverse existant dans la populationau regard de l’usage de SSNC, le ministèrede l’Éducation et le ministère de la Santéet des Services sociaux ont mis sur piedun comité-conseil afin de faire le point

PPRRÉÉSSEENNTTAATTIIOONN

5Plan d’action

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sur la situation actuelle au Québec et dedéterminer des actions efficaces pouraider ces jeunes et leurs parents, et poursoutenir l’intervention. Ce comité a étéformé de représentants des principauxpartenaires concernés par l’interventionauprès de ces jeunes (la composition ducomité-conseil est donnée en annexe).Les avis et commentaires de personnesintervenant auprès des jeunes ainsi queceux d’autres partenaires intéressés ontaussi été recueillis à l’occasion d’une collecte d’information de même que lorsde rencontres.

Les principales difficultés signalées par lesparents et les intervenants couvrent essen-tiellement quatre rubriques: le manquede connaissances sur le sujet et la néces-sité de tenir à jour ces connaissances; lebesoin d’information et de formation surle sujet; les difficultés d’accès auxressources d’intervention et l’importanced’une plus grande concertation de cesressources; ainsi que la nécessité desoutenir les parents de ces jeunes. Lesactions proposées sont directement liéesaux difficultés mentionnées.

PPoossiittiioonn ddeess mmiinniissttèèrreess

Certains principes de base ont guidé lechoix des actions retenues. Ils traduisentl’esprit dans lequel doit se faire l’interven-tion auprès des jeunes visés. Ainsi, lesdeux ministères, en accord avec le comité-conseil, considèrent que le jeune qui a undéficit de l’attention/hyperactivité ou quien présente des symptômes est d’abordun jeune qui possède de nombreusesqualités et ressources que les adultesdoivent considérer et mettre à profit. La première préoccupation de tout inter-

venant doit être de répondre aux besoinsdu jeune en difficulté. Différentesmesures doivent être envisagées dès lespremières manifestations des difficultés,avant qu’un diagnostic formel soit posé.Si les difficultés sont importantes etqu’on croit qu’il peut s’agir d’un jeuneayant un TDAH, une évaluation multi-disciplinaire doit être effectuée de façon àéliminer tout autre diagnostic possible etpour que soient pris en considérationtous les facteurs pouvant contribuer àl’émergence des difficultés observées. Lerecours à une médication ne doit êtreenvisagé que dans le contexte de cetteévaluation multidisciplinaire, quand il estdémontré que sans ce soutien ledéveloppement du jeune pourrait êtrecompromis sur le plan scolaire, affectif et social. En outre, l’intervention doitinclure diverses mesures sur les planspédagogique, psychosocial, comporte-mental et familial et non uniquement médical, dans la perspective d’uneapproche multimodale. Enfin, la concertation entre les intervenants concernés et les parents est essentiellepour assurer la cohérence, la complé-mentarité et le suivi de l’intervention.

Le plan d’action qui suit propose desmesures qui visent à soutenir l’interven-tion auprès des jeunes ayant un déficit del’attention/hyperactivité ou en présentantdes symptômes. Ces mesures seront misesen œuvre progressivement au cours destrois prochaines années. Par ce pland’action, les ministères reconnaissent,d’une part, l’effort déployé par les parentset le personnel concerné pour aider lesjeunes visés et, d’autre part, la nécessité desoutenir leur intervention dans le meilleurintérêt des jeunes et de leur famille.

6Plan d’action

SSUUIIVVRREE LL’’ÉÉVVOOLLUUTTIIOONN

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Les connaissances sur le TDAH et sur l’intervention appropriée évoluent sanscesse. Les scientifiques s’intéressent àplusieurs aspects de ce trouble: certainsen étudient la nature, les causes, les mani-festations dans la vie de tous les jours,tandis que d’autres s’intéressent auxméthodes d’intervention les plus efficacespour venir en aide aux jeunes et à leursparents. L’information, souvent contra-dictoire, véhiculée par les médias peutentraîner des préjugés défavorables de lapart de la population à l’endroit des per-sonnes ayant un TDAH et de leur famille.

L’abondance de documentation com-plexifie la tâche des personnes qui s’intéressent à ce trouble. Leur défi estd’adapter continuellement leurs interven-tions aux données scientifiques les plusrécentes, ce qui nécessite beaucoup detemps et d’efforts et peut alourdir consi-dérablement leur tâche. Dans plusieursmilieux, on a développé une expertise fortpertinente dans l’intervention auprès desjeunes visés. Les intervenants pourraientgagner un temps précieux s’ils avaientaccès à l’information la plus récente sur le sujet.

L’augmentation importante de la con-sommation de stimulants du systèmenerveux central (surtout leméthylphénidate, ou Ritalin) constatéedans notre population ces dernièresannées suscite de nombreuses questions.Plusieurs personnes insistent sur la néces-sité d’obtenir des données fiables sur laconsommation de ce médicament afind’analyser, de comprendre et d’expliquerles facteurs responsables de cette hausse.

Au Québec, aucun fichier ne permet deconnaître le profil des consommateurs etles contextes de prescription. De tels renseignements permettraient de suivrel’évolution de la problématique et deprendre des mesures pour corriger la situation, le cas échéant.

Dans ce contexte, le ministère de l’Éducation et le ministère de la Santé et des Services sociaux s’engagent à:

• Renseigner la population sur ce qu’est ledéficit de l’attention/hyperactivité et surles conséquences qu’il entraîne pour lesjeunes visés et leurs parents;

• Assurer la mise à jour des connaissancesdu personnel des réseaux scolaire, de lasanté et des services sociaux au sujet dece trouble et des interventions appro-priées;

• Suivre de près les fluctuations de la con-sommation de médicaments prescritspour contrer ce trouble afin d’intervenir,si nécessaire.

MMooyyeennss

• Le ministère de l’Éducation et le ministère de la Santé et des Services sociaux diffuseront une brochure d’infor-mation destinée aux parents, aux inter-venants ainsi qu’à la population engénéral. Cette brochure aura pour but desensibiliser la population à ce problèmeen donnant de l’information sur leTDAH, sur ses conséquences pour l’enfantet son entourage ainsi que sur les inter-ventions et les ressources pertinentes.

• Les deux ministères publieront leprésent plan d’action et le transmettrontaux parents et au personnel du réseauscolaire et du réseau de la santé et desservices sociaux pour les informer des

PPLLAANN DD’’AACCTTIIOONN

7Plan d’action

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mesures prises pour soutenir l’interven-tion auprès des jeunes ayant un TDAHou en présentant des symptômes.

• Les deux ministères veilleront à ce queles connaissances les plus récentes sur leproblème et sur les interventions appro-priées soient accessibles sur un site Webà la disposition de toute personneintéressée.

• Le site sera alimenté et mis à jour à partir de recherches documentairesainsi que de références fournies par despartenaires reconnus. De plus, des liens seront établis avec d’autres sitesexistants – francophones et anglo-phones – dans le domaine de la santéet de l’éducation de façon à rejoindretous les intervenants concernés.

Ce site fera aussi connaître des projetsou initiatives du milieu scolaire ou dela santé et des services sociaux à ceuxqui voudraient s’en inspirer pouraméliorer leur intervention. De plus, lespersonnes s’intéressant au TDAH pour-ront y trouver un lieu d’interaction etde discussion sur le sujet.

• Le ministère de la Santé et des Servicessociaux mettra au point un systèmequébécois de surveillance pour obtenirdes données précises sur la consom-mation de SSNC prescrits pour le TDAH,particulièrement le méthylphénidate. Un comité, formé de représentants duMSSS, du Collège des médecins, del’Ordre des pharmaciens et de la Régiede l’assurance-maladie du Québec, aurale mandat d’implanter et de développerce système. D’autres partenaires pourrontêtre associés au besoin.

• Les deux ministères, en collaborationavec les organismes concernés par ledéveloppement de la recherche (univer-sités, fonds de recherche, autres),

proposeront des sujets de recherchepermettant, d’une part, l’améliorationdes connaissances sur le TDAH et,d’autre part, des interventions plus efficaces dans ce domaine.

• Le ministère de la Santé et des Services sociaux demandera à la Régiede l’assurance-maladie du Québec d’utiliser les moyens à sa dispositionpour exploiter les renseignementsqu’elle possède et de lui faire desrecommandations, s’il y a lieu, sur l’u-tilisation des stimulants du système nerveux central.

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RREEGGAARRDD DDEE LL’’ÉÉVVAALLUUAATTIIOONN,, DDUU

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L’évaluation et l’intervention auprès d’unenfant présentant des symptômes duTDAH constituent un défi particulierpour le personnel du réseau de l’éduca-tion et celui de la santé et des servicessociaux puisqu’il n’existe pas d’outil diagnostique propre au TDAH. Le diagnostic du trouble doit se faire sur labase de l’observation de manifestationscomportementales qui surviennent prin-cipalement à l’école, mais aussi à la maison et dans d’autres contextes. Or, lesmécanismes de communication entre lesdeux réseaux sont souvent déficients.L’information dont a besoin le médecinpour émettre un diagnostic n’est souventpas disponible. Il le fait alors sur la foid’une observation sommaire lors de lavisite médicale et des faits rapportés parles parents.

Pour sa part, le personnel scolaire a aussiune tâche ardue. En effet, le personnelenseignant doit adapter son enseigne-

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Plan d’action

ment et favoriser l’apprentissage en tenantcompte des particularités de chacun dansun contexte collectif. Les besoins mani-festés par les élèves sont variés: ils peuventrelever autant du domaine médical que dudomaine psychologique et social et avoirdes incidences pédagogiques importantes.C’est particulièrement le cas pour lesjeunes qui présentent un TDAH. Il peutêtre difficile pour l’enseignant de recon-naître précocement les manifestations pré-cises du trouble, de choisir les stratégiesd’enseignement et de gestion de la classeles plus pertinentes et, le cas échéant, dediriger l’élève vers les services d’aideappropriés.

Les directeurs et directrices d’école ont,pour leur part, la tâche de soutenir le personnel enseignant, et ce, dans diversessituations difficiles. Une méconnaissancedu trouble et de ses symptômes peut rendre leur tâche ardue, parfois mêmeimpossible. Les professionnels du milieuscolaire sont aussi appelés à intervenirauprès des élèves en difficulté, que ce soitpour évaluer les difficultés ou déterminerdes stratégies d’intervention. Ils doiventdonc suivre de près l’évolution des con-naissances pour être en mesure d’aider lesélèves ou d’apporter un soutien au personnel enseignant.

Le besoin d’une information de base commune au personnel des deux réseauxet favorisant une intervention cohérenteet concertée ressort clairement del’analyse de la situation.

Dans ce contexte, le ministère de la Santéet des Services sociaux et le ministère del’Éducation s’engagent à:

• Favoriser l’harmonisation de la pratiquedes médecins et des psychologues quiinterviennent auprès des jeunes ayantun TDAH;

• Favoriser la formation du personnel desréseaux de l’éducation, de la santé etdes services sociaux au regard du TDAH.

MMooyyeennss

• Le ministère de la Santé et des Servicessociaux accordera un soutien financierau Collège des médecins et à l’Ordredes psychologues du Québec pour laréalisation de travaux visant l’émissionde lignes directrices pour guider l’inter-vention professionnelle de leurs membres. Des représentants de ces deuxgroupes professionnels élaboreront descritères pour l’évaluation, le diagnostic,le traitement et le suivi des jeunestouchés par le TDAH. Ces lignes directrices seront diffusées à tous lesmembres concernés.

• Le ministère de l’Éducation et le ministère de la Santé et des Servicessociaux soutiendront l’élaboration etl’implantation d’un programme de formation pour l’intervention auprès deces jeunes. Ce programme fournira unebase commune de connaissances faci-litant la concertation et l’harmonisationdes pratiques. Le contenu de la forma-tion abordera différents aspects de laquestion, comme le développementnormal de l’attention, les manifes-tations du trouble, les difficultés pouvant survenir lors des appren-tissages, les approches pédagogiquesfacilitantes, la gestion de la classe, lesmodalités d’évaluation (entre autres lesinstruments d’observation), les typesd’intervention les plus pertinentes, l’importance du plan d’intervention etde la collaboration avec les parents etles autres intervenants.

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La formation sera offerte conjointement àdes intervenants désignés des réseaux del’éducation et de la santé et des servicessociaux provenant de chacune desrégions afin de favoriser la concertation.Ces personnes donneront, à leur tour, dela formation dans leur région, particu-lièrement au personnel scolaire et à celuidu réseau de la santé et des servicessociaux. Les parents pourront être invitésà participer à ces formations. Par la suite,un soutien et un accompagnement serontofferts pour favoriser l’intégration ducontenu de formation. Pour le réseau del’éducation, les ressources régionales desoutien seront mises à contribution. Pource qui est du réseau de la santé et desservices sociaux, les responsables de laformation sous la responsabilité desrégies régionales seront sollicités pour laformation du personnel. Une représen-tation du secteur anglophone devra êtreassurée.

• Le ministère de l’Éducation fera desreprésentations auprès des établisse-ments d’enseignement collégial etuniversitaire afin que de la formationsur le TDAH soit offerte aux futursenseignants, techniciens et profes-sionnels concernés par le problème.

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RREESSSSOOUURRCCEESS EETT LLAA

CCOONNCCEERRTTAATTIIOONN DDEESS

IINNTTEERRVVEENNTTIIOONNSS

Le manque de ressources pour intervenirauprès des jeunes ayant un TDAH est souvent évoqué dans les médias et parplusieurs intervenants. L’accessibilité auxservices demeure précaire malgré lesefforts faits dans les deux réseaux aucours des dernières années. Les personnes

aptes à reconnaître le TDAH et à inter-venir efficacement auprès des jeunes sontpeu nombreuses. Plusieurs d’entre ellesmanquent de disponibilité pour répondreà toutes les demandes étant donné l’ampleur de leur tâche. Il peut en résulterde longs délais avant d’accéder à cesressources, ce qui peut compromettre la mise en place des mesures d’aide adaptées aux besoins de l’enfant et de sesparents. La solution ne repose toutefoispas uniquement sur l’ajout d’inter-venants, mais aussi sur la formation dupersonnel puisqu’il y aura ainsi plus depersonnes aptes à intervenir. De plus, laplanification et la répartition desressources spécialisées, et plus particu-lièrement des modalités d’organisationdes services assurant une utilisation maxi-male des ressources existantes, peuventaussi contribuer à une meilleure accessi-bilité. Il importe de poursuivre les effortsconsentis au cours des dernières années,dans les deux réseaux, pour favoriser l’accès aux services.

Le TDAH est un problème complexe quirequiert un diagnostic différentiel résul-tant d’une évaluation multidisciplinaire.Afin de favoriser le plein développementde l’élève, les intervenants concernésdoivent établir un consensus sur lesmoyens d’intervention spécifiques pourchaque enfant. Les agents d’éducation, parleur présence quotidienne auprès del’élève, peuvent observer ses comporte-ments et les conséquences des interven-tions. Ils deviennent ainsi des partenairesprivilégiés pour le personnel du réseau dela santé et des services sociaux.

Le défi de ces personnes consiste à colla-borer et à coordonner leurs interventionsafin d’offrir des services adaptés aux

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Plan d’action

besoins des jeunes ayant un TDAH ou enprésentant des symptômes. Cette collabo-ration permet aux intervenants de mettreen commun leur expertise et de partagerl’information disponible, de déterminerensemble les besoins du jeune et de pren-dre les décisions qui s’imposent. Une tellecollaboration nécessite, entre autres, ladéfinition des rôles et des responsabilitésde chaque personne.

Dans ce contexte, le ministère de l’Éducation et le ministère de la Santé et des Services sociaux s’engagent à:

• Mobiliser les intervenants des deuxréseaux afin de favoriser une com-préhension commune du problème, desmoyens d’intervention et des façons detravailler ensemble;

• Amener les instances régionales à effectuer une démarche conjointe visant à favoriser l’accès aux ressources et laconcertation;

• Favoriser, à l’échelle régionale et locale,la coordination des interventions.

MMooyyeennss

• Le ministère de l’Éducation et le ministère de la Santé et des Servicessociaux verront à l’organisation et à latenue d’un colloque provincial réunis-sant les parents et le personnel rattachéaux secteurs d’intervention concernésafin de mettre à jour leurs connais-sances, de les sensibiliser à l’importancede la collaboration et de la concertation,et de susciter leur mobilisation.

• Les deux ministères s’assureront que lecadre de référence provincial pour l’organisation des services de santé etdes services sociaux offerts aux jeunesd’âge scolaire, qui est en cours d’élabo-

ration, donne lieu à des services plusaccessibles et mieux harmonisés entreles deux secteurs d’intervention.

• Les deux ministères inciteront les régiesrégionales de la santé et des servicessociaux et les directions régionales del’éducation à entreprendre ou à pour-suivre une démarche conjointefavorisant une planification d’ensembledes services, un meilleur accès auxressources pour les jeunes de leurterritoire ayant un TDAH et une plusgrande concertation des interventions.La situation des milieux défavorisésdevra être examinée afin de déterminersi des mesures d’aide plus particulièresdevraient y être accordées.

• Les deux ministères feront connaître desdémarches régionales d’organisation deservices et des mécanismes de concerta-tion qui favorisent l’accès aux ressources.Ces initiatives pourront servir deréférence aux intervenants d’autresrégions qui poursuivent leur réflexionen ce sens. Les ministères feront aussi lapromotion d’outils de concertation déjàexistants. En effet, dans plusieursmilieux, les intervenants ont élaboré unguide ou un protocole qui précise lesrôles et les responsabilités de chacun despartenaires à l’échelle locale (famille,école, médecin et autre) et qui proposede désigner une personne chargée d’assumer la coordination des interven-tions et la concertation entre les inter-venants. Le site Web, prévu pour la miseà jour des connaissances, servira de support pour faire connaître les outilsou les projets intéressants.

• Le ministère de la Santé et des Servicessociaux invitera les principales associa-tions ou fédérations représentant lesmédecins à examiner les contraintes

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liées à la mise en oeuvre des mesuresproposées quant à l’intervention auprèsdes jeunes ayant un TDAH et à suggérerdes pistes de solution.

• Le ministère de l’Éducation a déjàannoncé, dans le plan d’action quiaccompagne la nouvelle politique del’adaptation scolaire, différentes mesuresqui peuvent soutenir l’interventionauprès des élèves ayant un TDAH ou enprésentant des symptômes: la diminu-tion du nombre d’élèves en maternelleet au premier cycle du primaire, l’ajoutde ressources professionnelles et de soutien pédagogique, la consolidationdes ressources régionales de soutien de même que le développement de larecherche au regard de l’interventionauprès des élèves à risque. Ces mesuresainsi que d’autres prévues au plan d’action en adaptation scolaire devraientpermettre d’apporter un meilleur sou-tien aux jeunes visés.

SSOOUUTTEENNIIRR LLEESS PPAARREENNTTSS

Outre des difficultés scolaires, le TDAHpeut occasionner plusieurs perturbationsimportantes dans les milieux de viefréquentés par l’enfant (école, garderie,famille, autres). Les parents doiventnégocier, souvent quotidiennement, avecles responsables de ces milieux de vie afinde favoriser l’intégration de leur enfant enproposant des stratégies d’encadrement etde soutien à l’enfant. Ils doivent aussimaintenir un climat familial harmonieux.Leur tâche est exigeante et souvent sansrépit. Ainsi, ils ont besoin d’être informés,soutenus, encouragés et guidés. Il est aussiimportant qu’ils puissent échanger avecd’autres parents vivant des difficultés semblables.

Plusieurs parents se sont mobilisés pourmettre sur pied des associations ouregroupements pouvant leur offrir les services requis. Cependant, ils éprouventparfois certaines difficultés organisation-nelles. Ces associations n’existent pas surtous les territoires et ont souvent de la difficulté à se faire connaître.

D’autre part, certains parents vivent dessituations très exigeantes avec leur enfantayant un TDAH et ressentent de la détresse.Ils ont alors besoin d’un moment de répitou de repos pour faire le point et pourmieux accompagner leur enfant dans sesdifficultés quotidiennes. Toutefois, detelles ressources de répit ou de dépannagene sont pas toujours accessibles à cesparents.

Dans ce contexte, le ministère de la Santé et des Services sociaux et leministère de l’Éducation s’engagent à:

• Offrir aux parents de l’informationadaptée à leurs besoins au sujet duTDAH et des ressources existantes;

• Favoriser la mise sur pied d’associationsde parents et le soutien aux associationsexistantes;

• Offrir aux parents la possibilité debénéficier d’un service de répit ou dedépannage.

MMooyyeennss

• Le ministère de l’Éducation et le ministère de la Santé et des Servicessociaux collaboreront à la diffusion d’information sur le TDAH, l’interven-tion et les ressources disponibles. De plus, les ministères feront connaîtreaux parents le site Web prévu pour suivre l’évolution des connaissancessur le sujet;

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Plan d’action

• Le ministère de la Santé et des Servicessociaux, par l’intermédiaire des régiesrégionales de la santé et de certains établissements, soutiendra la mise surpied et le maintien d’associations ou deregroupements pour venir en aide auxparents qui ont un enfant aux prisesavec ce problème;

• Le ministère de la Santé et des Servicessociaux, en collaboration avec les régiesrégionales de la santé et des servicessociaux, verra à ce que des services derépit ou de dépannage soient accessiblesaux parents d’un enfant ayant un TDAH.

SSUUIIVVRREE LL’’IIMMPPLLAANNTTAATTIIOONN

DDUU PPLLAANN DD’’AACCTTIIOONN

Le ministère de l’Éducation et le ministèrede la Santé et des Services sociaux veulents’assurer de l’instauration et de l’efficacitédes mesures proposées dans le présentdocument.

MMooyyeennss

• Le ministère de l’Éducation et le ministère de la Santé et des Servicessociaux mettront sur pied un comité desuivi et d’évaluation constitué des principaux partenaires en vue de suivrel’implantation du présent plan d’actionqui se fera sur une période de trois ans.

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TROUBLE DE DÉFICIT DE L’ATTENTION/HYPERACTIVITÉ