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UE 5.6 S6 Analyse de la qualité et traitement des données scientifiques et professionnelles ECTS : 8 SWOL Laura Note : Observations :

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UE 5.6 S6 Analyse de la qualité et traitement des données scientifiques etprofessionnelles

ECTS : 8

SWOL Laura

Note :

Observations :

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ECTS : 1

Laura SWOL

Note :

Observations :

Résumé

Au cours de ma deuxième année de formation infirmière, j’ai eu l’opportunité deréaliser un stage en service de gynécologie. J’ai eu ainsi la chance de pouvoir suivre etassister à la prise en charge des IVG médicamenteuses. Cependant, j’ai pu constater quela prise en charge globale de ces patientes était particulièrement difficile car ellesvivaient toutes différemment cette épreuve. Je me suis donc demandée quelle était lameilleure prise en charge infirmière ainsi que les attitudes à adopter face à ces situationsle plus souvent mal vécues. Après avoir observé et analysé en particulier l’IVG d’unejeune femme de 19 ans et en m’étant appuyé sur des recherches documentaires, j’airéalisé que chaque femme devait être prise en charge de façon très personnalisée. Eneffet, plusieurs éléments doivent être pris en compte. Il y a d’abord l’accueil de lapatiente avec l’information du déroulement de la journée, la prise en compte de son âge,la maîtrise de la douleur, les attitudes infirmières et la relation d’aide, la gestion dustress de la patiente et enfin l’éducation et la prévention infirmière pour éviter « uneprochaine fois ». A l’issue de ce mémoire de recherche, j’ai ainsi compris que ladifficulté de cette prise en charge consistait à traiter les patientes au cas par cas et quel’infirmière a un rôle primordial et des attitudes spécifiques à adopter face à cetteépreuve qu’est l’avortement.

Mots clés : service de gynécologie, IVG médicamenteuse, prise en charge de, épreuve,attitudes, personnalisé, au cas par cas

Abstract

In the course of my second year of training nurse, I had opportunity to accomplish atraining period in service of gynecology. I had so the chance to be able to follow andattend the taking care of the medicinal abortions. However, I could note that the globaltaking care of these patients was particularly difficult because they lived this test very inanother way. I therefore wondered which was the best taken care nurse as well asattitudes to be adopted faced with these situations most often badly lived. Havingnoticed and analysed particularly the abortion of a 19-year-old young woman and bybeing supported to me on documentary researches, I realized that every woman must betaken care in a very individual manner. In effect, several elements must be taken intoaccount. There is the reception of the patient with the information of the sequence of theday, the taking into account of the age, the workmanship of pain, the attitudes nursesand help relation, management of the stress of the patient and finally education andprevention nurse first to avoid “a next time”. At the end of this research memo, I sounderstood that the difficulty of this taking care consisted in treating the patients case bycase and that the nurse has a primordial role and specific attitudes to adopt faced withthis test that the abortion is.

Key words: service of gynecology, medicinal abortion, taking care of, test, attitudes,individual, case by case

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SommaireI.1ère partie : présentation d’une situation sur l’IVG médicamenteuse.......................................3

A.Description de la situation....................................................................................................3

1.Quelques généralités sur L’IVG en France..........................................................................3

2.Situation de Melle X..........................................................................................................3

3.Questionnement sur la situation en rapport avec le rôle infirmier....................................4

B.Etat des connaissances sur la question..................................................................................5

1.L’accueil et l’information d’un patient...............................................................................5

2.La prise en charge d’un jeune patient majeur...................................................................6

3.La prise en charge de la douleur........................................................................................6

4.Les attitudes infirmières et la relation d’aide.....................................................................8

5.La prise en charge du stress...............................................................................................9

6.Prévention et éducation..................................................................................................11

II.2ème partie : Comprendre pour améliorer la prise en charge globale et les attitudes de l’infirmière face à l’IVG médicamenteuse...................................................................................12

A.Analyse de la situation avec les connaissances scientifiques..............................................12

1.Melle X a-t-elle été bien accueillie, informée et préparée par rapport à son hospitalisation ?.................................................................................................................12

2.A-t-elle bénéficié d’une prise en charge adaptée par rapport à son âge ?......................14

3.La douleur de Melle X face à cette situation a-t-elle bien été dépistée et soulagée ?.....14

4.Les attitudes infirmières étaient-elles suffisantes face à la situation ?............................16

5.Avons-nous su gérer efficacement le stress que présentait Melle X ?.............................17

6.Est-ce qu’une action de prévention et d’éducation a été menée par l’infirmière pour Melle X ?.............................................................................................................................18

B.Exposé ou recherche de solutions.......................................................................................18

1.Une formation sur la prise en charge infirmière des jeunes adultes (18-25 ans).............18

2.L’aide d’autres professionnels de santé............................................................................18

3.Vers une meilleur relation soignant/soigné dans le cadre de l’IVG médicamenteuse......18

4.La prévention infirmière pour éviter « une prochaine fois »...........................................19

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Introduction

A l’issue de mes trois ans de formation en soins infirmiers, j’ai souhaité réalisermon mémoire de fin d’étude sur le thème de la prise en charge et les attitudesinfirmières face à une situation sur l’IVG médicamenteuse.

En effet, durant un stage de deuxième année en service de gynécologie, j’ai eul’opportunité de pouvoir suivre et assister à la prise en charge des IVGmédicamenteuses.

Cependant, j’ai pu remarquer que la prise en charge de ces patientes étaitparticulièrement difficile car elles vivaient toutes différemment cette épreuve.

Sensible à ce sujet, j’ai donc choisi d’analyser le cas de l’IVG de Melle X âgée de19 ans en traitant les points suivants : l’accueil et l’information, la prise en charge selonl’âge, la douleur, les attitudes et relation d’aide de l’infirmière, la gestion du stress ainsique l’éducation et la prévention infirmière.

Ainsi, dans une première partie, je vais vous présenter tout d’abord quelquesgénéralités sur l’IVG en France. Ensuite, je vais exposer la situation de Melle X endétaillant le déroulement de son IVG par méthode médicamenteuse et proposer unquestionnement en rapport avec le rôle infirmier. Enfin, je vais réaliser une recherchedocumentaire sur l’état des connaissances de la situation.

Dans une seconde partie, j’élaborerai une analyse de la situation de Melle X grâceaux apports théoriques que j’ai développés précédemment. Et puis je terminerai – justeavant de conclure – par une recherche de solutions qui pourraient améliorer la situationde départ.

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I. 1ère partie : présentation d’une situation sur l’IVG médicamenteuse

A. Description de la situation

1. Quelques généralités sur L’IVG en France

Avant d’exposer la situation sur laquelle je me suis basée pour réaliser monmémoire, je souhaite d’abord faire un court rappel sur les généralités de l’IVG enFrance.

En France, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est réglementée depuis1975 par la loi Veil. Elle « garantie le respect de tout être humain dès le commencementde la vie. Il ne saurait être porté atteinte à ce principe qu'en cas de nécessité et selon lesconditions définies par la présente loi ». Une femme en « situation de détresse » peutdonc pratiquer une IVG, en respectant toutefois une condition : la grossesse ne doit pasdépasser 12 semaines ou 14 semaines d’aménorrhées.

Ainsi, en 2009, 237 000 IVG ont été réalisées dans notre pays et 15 000 sontpratiquées tous les ans sur des mineures.

Il existe 2 méthodes : l’IVG par médicaments et l’IVG par méthode chirurgicale.La méthode retenue est toujours choisie par le médecin.

Avant un projet d’IVG, la femme doit impérativement se rendre à2 consultations obligatoires et espacées de 7 jours pour prendre une décision en touteconnaissance. La première visite permettra de déterminer la datation de la grossesse etd’informer la patiente sur les risques et les effets secondaires possibles de l’IVG. A ladeuxième consultation, la patiente confirme sa demande d’IVG et 48 heures avant sonhospitalisation, elle reçoit la « pilule abortive » ou Mifégine® RU 486 délivrée par lemédecin.

Entre les 2 consultations, un entretien psychosocial est systématiquementproposé à la patiente. Il est obligatoire pour la patiente mineure.

2. Situation de Melle X

Au cours de ma deuxième année de formation en soins infirmiers, j’ai effectuéun stage en service de gynécologie. A cette époque, le service accueillait et prenait encharge 3 fois par semaine les interruptions volontaires de grossesse (IVG)médicamenteuses en même temps que son activité habituelle : la chirurgie.

Ce stage m’a ainsi permis de découvrir les pratiques de l’IVG médicamenteuseainsi que la prise en charge et les attitudes de l’infirmière face à cette situation. J’ai puconstater en effet que la prise en charge des patientes était très différente selon :l’infirmière, la douleur, le stress, l’âge de la patiente et le contexte de son IVG.

Voici la situation sur laquelle je me suis appuyée pour exposer mon mémoire defin d’étude :

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Melle X, est admise en service de gynécologie pour une IVG médicamenteuse.C’est une patiente jeune puisqu’elle a 19 ans. La jeune femme est à 9 semainesd’aménorrhée, soit 7 semaines de grossesse.

Il s’agit de sa première grossesse.

Son petit ami est avec elle ; il a souhaité l’accompagner dans sa démarche. Ilsont pris ensemble cette décision car ils ne désiraient pas d’enfant pour le moment : « Onest trop jeune, ce n’est pas le bon moment pour cela. » disaient-ils.

Je les accueille et les dirige vers la chambre. J’explique à la jeune femme qu’elleest en chambre double avec une autre patiente, à peu près du même âge et qui est venueégalement pour les mêmes raisons. Cela avait l’air de la déranger mais je lui disais quec’était dans l’habitude du service de fonctionner ainsi. Elle n’a rien répondu et estrentrée sereinement dans la chambre. Elle semblait très sure d’elle mais ne voulait pasdiscuter plus. Etait-ce de la timidité ? Ou bien autre chose ?? Je la sentais un peufrustrée mais je ne voulais pas faire de jugement. Je les laisse s’installer.

Quelques instants après, une infirmière vient se présenter et explique ledéroulement de la journée aux 2 jeunes femmes. Elle leur demande si elles ontd’éventuelles questions auxquelles elle peut répondre et se renseigne pour savoir si touta bien été compris. Melle X acquiesce que c’est bon et ne demande rien de plus que savoisine. Etait-elle gênée de poser une question à côté de l’autre patiente ? Le petit amide Melle X ne disait rien non plus.

Une fois confortablement installée dans le lit, le médecin et l’infirmière viennentadministrer les médicaments. Je n’étais pas présente à cet instant et je ne peux pas diresi Melle X avait avalé les médicaments avec ou sans envie. En effet, certaines patientesn’aiment pas ce moment qui induit l’enclenchement de l’avortement.

L’infirmière pose une voie veineuse périphérique. Devant le visage contrarié dela patiente, elle lui explique que c’est pour faciliter le soulagement de la douleur. Ellen’avait pas l’air convaincu et ne s’attendait pas à ce qu’on prenne autant de précautionspour gérer la douleur. Y avait-il eu un manque d’informations à ce propos ?

Une heure après, j’entre dans la chambre pour poser un antalgique suite à lademande du petit ami, et j’aperçois Melle X totalement accablée par la douleur. Je metsalors en œuvre le protocole antalgique de l’IVG médicamenteuse.

Je vois que son faciès est très expressif. Son visage est rouge vif et présente des sueurs.Ses sourcils sont froncés, des grimaces très prononcées et ses traits sont figés.

Tantôt la patiente gesticule dans son lit, tantôt elle se remet en position de chien de fusil.Elle ne sait plus dans quelle position antalgique se mettre pour soulager sa douleur.

Stressée, elle perd totalement la maîtrise de son comportement et commence àmonter en colère : « Faites vite ! Donnez-moi de la morphine ! C’est un véritablesupplice ! Faites quelque chose bon sang ! » « Vos médicaments n’agissent pas !! »

Elle indiquait une échelle numérique à 10/10.

A côté d’elle, sa voisine aussi avait l’air de souffrir. Est-ce que les douleurs de la voisineinfluençaient-elles celles de Melle X ? Je me suis rendue également compte d’une autrechose : une ligue des 2 patientes s’était montée contre moi. En effet, je trouvais que les2 demoiselles solidaires s’étaient ralliées pour faire pression contre moi afin d’obtenirplus d’antidouleurs.

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Je constate alors que ma patiente qui était très calme et sereine, devient tout àcoup très agitée et agressive. Aurais-je fait ou dit quelque chose qu’il ne fallait pas ?Avais-je pris une attitude ou une expression que je n’aurais dû prendre ?

Je me suis également demandée si autre chose avait causé une telle expression de ladouleur. Je sais bien que l’on peut perdre contrôle de ses gestes et paroles face à ladouleur, néanmoins, on peut se demander s’il n’y a pas autre chose derrière tout cetafflux de colère.

N’y avait-il pas une douleur psychologique aussi ? (Qui pouvait augmenter la douleurphysique initiale !)

Après que la douleur se soit peu à peu calmée, je suis revenue auprès de lapatiente et de son ami pour discuter un peu avec elle. Je lui ai demandé ce qui s’étaitpassé : avait-elle été mal informée sur la douleur de l’IVG ? Avait-elle del’appréhension face à cela ? Elle m’indiquait qu’elle ne s’attendait pas à avoir aussi mal.Mais rien de plus. Je ne pouvais pas savoir si quelque chose d’autre que la douleurl’avait perturbé, la patiente ne voulait pas plus se dévoiler. De la gêne ? De la honte oude la timidité ?

Une fois l’embryon perdu, tout fini par rentrer dans l’ordre. Moment auquel elledira être « soulagée que cela soit terminé ». Un soulagement de la douleur ? Ou bien del’arrêt du « calvaire » ?

Elle est devenue tout d’un coup très apaisée et plus souriante. Tout allait mieux. Commesi l’expulsion avait réglé le problème !

Là encore, je m’inquiétais de savoir s’il n’y avait pas quelque chose de plus profond àdécouvrir derrière cette douleur et cette colère mystérieuses…

3. Questionnement sur la situation en rapport avec le rôle infirmier

J’ai choisi de prendre pour exemple la situation qu’a vécue Melle X car elle est lereflet le plus complet de toutes les situations d’IVG médicamenteuses auxquelles j’ai puassister durant mes 10 semaines de stage. Ces IVG sont généralement des prises encharge particulières parce qu’elles sont compliquées et délicates à gérer à cause ducontexte.

En effet, l’IVG n’est pas une maladie. Pourtant, des femmes qui ont choisi de lapratiquer viennent en service pour interrompre cette grossesse comme pour prendre untraitement pour soigner sa maladie. C’est ce contexte si particulier qui rend la prise encharge de l’IVG médicamenteuse très complexe. La femme n’est pas considérée commeune malade mais elle a besoin de traitements et de soins pour stopper sa grossesse.L’infirmière doit comprendre cette distinction afin d’adapter sa prise en charge et sesattitudes auprès de la patiente.

La situation de Melle X reprend tous les points que j’ai souhaité développer dansce mémoire afin de comprendre ce que doit faire une infirmière dans la prise en charged’une IVG médicamenteuse et quelles sont les attitudes qu’elle doit adopter.

Voici les questions que je me suis posée en rapport avec le rôle infirmier et avec lasituation donnée :

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Comment s’est déroulé l’accueil de Melle X et quelles informations lui ont ététransmises par rapport à l’IVG qu’elle allait suivre ?

Est-ce le jeune âge de la patiente qui a eu une incidence dans sa prise encharge ?

Comment la douleur et le stress ont été pris en charge ? L’infirmière et moi avions-nous eu une bonne attitude et une bonne relation

d’aide avec la patiente ? Comment gérer le fait d’avoir une deuxième patiente dans la même chambre

avec le même motif d’hospitalisation et qui a pu exercer une certaine pressionet/ou influence sur Melle X ?

Quel a été le rôle de l’infirmière dans la prévention et l’éducation de cettepatiente

B. Etat des connaissances sur la question

1. L’accueil et l’information d’un patient

L’accueil et l’information selon la charte de la personne hospitalisée :

Selon la charte de la personne hospitalisée (voire annexe I), 2 articles définissentla qualité de l’accueil et de l’information à l’hôpital :

L’article n° 2 : « Les établissements de santé garantissent la qualité de l’accueil, destraitements et des soins » stipule que :

« Les établissements de santé assurent les examens de diagnostic, la surveillanceet le traitement des malades, des blessés et des femmes enceintes en tenantcompte des aspects psychologiques de chacun d’eux. Ils leur dispensent les actesde prévention, d’investigation de diagnostic ou de soins […] Par ailleurs, ilsveillent à la continuité des soins à l’issue de leur admission ou de leurhébergement. »

L’article n° 3 : « L’information donnée au patient doit être accessible et loyale »affirme que :

« Le médecin doit, au cours d’un entretien individuel, donner à la personne uneinformation accessible, intelligible et loyale. Cette information doit êtrerenouvelée si nécessaire. »

« Afin que la personne malade puisse participer pleinement, notamment auxchoix thérapeutiques qui la concernent et à leur mise en œuvre quotidienne, lesmédecins et le personnel paramédical participent à son information et sonéducation, chacun dans son domaine de compétences. »

Ainsi, « accueillir un patient à l’hôpital est une étape importante qui conditionnele bon déroulement de la prise en charge. Les soignants doivent prendre le temps deréaliser l’accueil comme un soin à part entière, afin de faire de la personne soignée unvéritable partenaire. »1

Rôle de l’infirmière :

1 Selon le livre « L’accueil à l’hôpital, un soin à part entière »

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L’infirmière doit assurer toutes les modalités administratives nécessaires àl’admission du patient. Elle inscrit l’admission dans le « cahier des entrées » et établitun dossier infirmier dans lequel elle retranscrit les paramètres pris à l’entrée, un recueilde données et une macrocible d’entrée. Elle s’assure en même temps que le patient aitbien compris le motif de son hospitalisation, les soins qui lui seront faits et s’il ad’éventuelles questions à poser.

2. La prise en charge d’un jeune patient majeur

Selon son âge, un patient bénéficie de soins personnalisés dans la prise en chargede sa maladie.

On peut citer par exemple :

la néonatologie qui s’occupe des nouveaux nés prématurés la pédiatrie qui soigne les enfants de 0 à 17 ans la gérontologie qui est spécialisée dans les soins dédiés aux personnes âgées

Quelle est la place du jeune majeur à l’hôpital ?

« Pour l’OMS, l’adolescence évoque au sens large la période de 11 à 24 ans. Elleest limitée par de nombreux spécialistes à 12-19 ans et les textes réglementaires françaissupposent une majorité sexuelle à 15 ans, une majorité « psychiatrique » à 16 ans et unemajorité légale à 18 ans. »2

Ainsi, généralement à l’hôpital, lorsqu’un patient est âgé de 18 ans, il estconsidéré et traité comme un adulte à part entière.

Cependant, on peut noter qu’il existe en France des structures médicales qui se sontspécialisées au niveau de la prise en charge adolescente. Par exemple : La MaisonSolenn qui s’occupe des adolescents présentant des troubles du comportementalimentaire.

3. La prise en charge de la douleur

Définition de la douleur :

Selon l’Association Internationale pour l’Etude de la Douleur (IASP), ladouleur se définit comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable,associée à un dommage tissulaire présent ou potentiel, ou décrite en termes d’un teldommage »

Distinction douleur aiguë et douleur chronique : Il est important de distinguer la douleur aiguë, symptôme d'une lésion, de

la douleur chronique, qui est une maladie à part entière.Douleur aiguë VS douleur chronique :

Caractéristiques Douleur aiguë Douleur chronique

Le début Brusque ou lent Brusque ou lent

2 Selon le site Internet hopital.fr

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L’intensité Varie de légère à sévèreVarie de légère à sévère.Constante ou récurrente

L’arrêt Prévisible Imprévisible

La durée ≤ 6 mois ≥ 6 mois

Le rôleSignale d’alarme permettant

de se protégerRôle inutile pour l’organisme.C’est une véritable pathologie

3 types de douleurs :

La douleur nociceptive : ou douleur par excès de nociception. Il s’agit d’unelésion qui provoque une douleur due à une stimulation nerveuse périphérique.Exemple : une coupure, un choc, une brûlure, un accouchement…

La douleur neuropathique : ou dite « neurogène », c’est la conséquence d’unelésion ou d’une altération d’un nerf. Il s’agit d’une douleur chronique.Exemple : la douleur du zona, d’une sclérose en plaque, due à une opération etc

La douleur psychogène : douleur causée par des facteurs psychologiques,émotionnels et comportementauxExemple : certaines douleurs comme les maux de têtes, douleur à l’estomac,douleur dorsale…

Douleur et charte de la personne hospitalisée :

Selon la charte de la personne hospitalisée, l’article n°2 nommé « Lesétablissements de santé garantissent la qualité de l’accueil, des traitements et dessoins » explique que « La dimension douloureuse, physique et psychologique de la priseen charge des personnes hospitalisées, ainsi que le soulagement de leur souffrance,constituent une préoccupation constante de tous les intervenants. Tout établissement doitse doter des moyens propres à organiser la prise en charge de la douleur des personnesqu’il accueille »

Le rôle de l’infirmière face à la douleur :

L’infirmière a 2 rôles majeurs dans la prise en charge de la douleur :

Dans le cadre de son rôle propre, elle réalise une évaluation de la douleur grâceà différents outils comme l’échelle visuelle analogique ou l’échelle numériquepar exemple. Elle note le résultat dans le dossier soins infirmiers et n’oublie pasde signaler tout changement de la douleur au médecin.3

Elle dispose aussi d’un rôle sur prescription médicale où elle met en œuvre lesthérapeutiques et protocoles prescrits par le médecin.4

Les recommandations de l’HAS par rapport au traitement des douleurs de l’IVGmédicamenteuse :

Selon l’HAS : « L’interruption volontaire de grossesse médicamenteuse estresponsable de douleurs, modérées à sévères pour plus de 50 % des femmes, liéesprincipalement à l’utilisation des prostaglandines. L’efficacité des traitementsantalgiques proposés dans l’IVG a été peu évaluée. »

3 Art. R4311-5 du décret infirmier

4 Art. R4311-7, 8 et 9 du décret infirmier

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Ainsi, l’HAS recommande l’utilisation d’antalgiques de palier 1 (paracétamol,néfopam) et de palier 2 (codéine, tramadol) dans le traitement de la douleur aiguë. Unanti-inflammatoire non stéroïdien peut également être associé (kétoprofène).

Causes et conséquences physiques et psychologiques de la douleur provenant d’uneIVG médicamenteuse :

Les causes :

Le manque ou l’absence d’informations sur les douleurs provoquées par l’IVGmédicamenteuse

La mauvaise compréhension des informations données L’IVG médicamenteuse : douleurs dues aux contractions utérines L’appréhension, la peur… Le souvenir d’une IVG médicamenteuse douloureuse chez une patiente qui a

déjà vécu cette expérience L’expérience et l’éducation à la douleur. Elles sont propres à chacune. En chambre double, si la voisine subit également une IVG, elle peut transmettre

sa douleur à l’autre patiente vulnérabilisée par la situation. Une sorte de« douleur contagieuse ».

Tous les aspects psychologiques entrainés par l’avortement tels que : la mort dufœtus, le manque de soutien psychologique quel qu’il soit, la décision de l’IVGnon acceptée, la vue des pertes sanguines, etc.

Les témoignages de personnes ayant subit la même chose (par exemple sur desforums Internet)

Les conséquences :

Directes : provoquant des émotions intenses (colère, stress, agitation…) Un souvenir traumatique. Cela peut aller jusqu’au refus d’avoir un enfant par

peur de l’accouchement Apparition de troubles comportementaux due à la « peur d’une prochaine fois »,

se manifestant par des actes de surprotection. Par exemple : le refus d’avoir denouveaux rapports sexuels, le cumule dangereux de plusieurs moyenscontraceptifs…

Le refoulement de la douleur : « Face à la société qui banalise l'avortement, faceà la honte personnelle et au déni professionnel les femmes refoulent plus leurdouleur provoquant des désordres psychiques comme la dépression, les troublesalimentaires, des modes de vie autodestructeurs pouvant aller jusqu'au suicide »5

Des troubles de la libido.

4. Les attitudes infirmières et la relation d’aide

5 T. Burke, “The Unspoken Pain of Abortion”, sur IVG.net

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Définition d’attitude : « n.f. Disposition à l’égard de quelqu’un ou quelque chose ;jugements, tendances provoquant un comportement. »6

Qu’est-ce que la relation d’aide ?

« C’est la capacité que peut avoir un soignant à amener toutes personnes endifficultés à mobiliser ses ressources pour mieux vivre une situation, c'est un soinrelationnel. »7 (voire annexe II)

Ce qu’en disent les textes législatifs :

L’Art R4311-5 8 :

40° : Entretien d’accueil privilégiant l’écoute de la personne avec orientation sinécessaire ;41° : Aide et soutien psychologique ;42° : Observation et surveillance des troubles du comportement

Les attitudes infirmières dans la relation d’aide sont nombreuses, voici les principales :

L’écoute active Le sourire La disponibilité La confiance et la confidentialité avec le respect du secret professionnel L’absence de jugement de valeur L’empathie Le respect d’autrui

5. La prise en charge du stress

Définition du stress : Selon l’OMS, « le stress apparaît chez une personne dont lesressources et stratégies de gestion personnelles sont dépassées par les exigences qui luisont posées »

Les 3 stades du Syndrome Général d’Adaptation 9 :

La réaction d’alarme : elle consiste en la réaction immédiate face au stress. Soitl’être humain fuit le stress, soit il se bat.

La résistance : Si la réaction d’alarme se poursuit, le corps s’adapte. Cependant,la résistance au stress est dangereuse pour la santé car l’organisme centre touteson énergie pour combattre le stress.

L’épuisement : Si le stress persiste, notre corps faiblit et finit par céder à celui-ci.Par exemple : la crise cardiaque est une conséquence de l’épuisement face austress de longue durée.

Causes et conséquences face au stress :

6 Selon le dictionnaire « Le Robert »

7 Selon le site Internet soinsinfirmiers.com

8 Code de la Santé Publique, Livre III : Auxiliaires médicaux – Titre Ier : profession d’infirmier ou d’infirmière

9 Selon la théorie de Hans Selye

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Causes : Les causes du stress sont nombreuses et peuvent se présenter sous différentesformes, en voici quelques unes :

Physiques : comme la douleur, une maladie chronique, la fatigue, la dépendanceà un produit (café, alcool, tabac, drogue…) etc.

Psychologiques : dues à un évènement, une situation, un individu, uncommentaire ou tout ce que nous interprétons comme négatif ou dangereux. Ex :un décès, un licenciement, un examen, une difficulté pécunière.

Conséquences : Les effets néfastes du stress sont multiples et peuvent avoir desconséquences plus ou moins graves sur notre organisme.

On peut citer notamment :

Les désordres digestifs : maux de ventre, diarrhées, nausées, vomissements Les conséquences cardiaques : tachycardie, hypertension artérielle, infarctus du

myocarde Les conséquences au niveau de la peau comme le psoriasis, l’eczéma et autres

dermatites D’autre réactions physiques : tremblements, hypertonie musculaire, diminution

de la sécrétion salivaire, etc. Les effets sur le moral : la panique, les troubles du sommeil, perturbations de la

libido, la dépression nerveuse, la perte du contrôle de soi, l’agressivité, lestroubles de l’humeur, le suicide…

Le rôle de l’infirmière face au stress :

L’infirmière a plusieurs rôles face à un patient qui présente du stress :

Son rôle sur prescription médicale : Administrer les thérapeutiques prescrites parle médecin pour diminuer ou supprimer le stress du patient et évaluer l’efficacitéet les effets secondaires du traitement.

Son rôle propre : elle établit un projet de soins infirmier à partir d’un diagnosticinfirmier et d’un recueil de données réalisé au près du patient.

Par exemple :

Projet de soins infirmierProblème Objectifs Actions infirmières Résultats

Excès de stress10 lié à l’IVG médicamenteuse, se manifestant par de lacolère accrue et un sentiment d’impatience accru

Rassurer la patiente Faire verbaliser la patienteSuggérer au médecin la prescription d’un anxiolytique

Patiente stressée, qui n’arrive pas à se détendre

6. Prévention et éducation

10 Selon la taxinomie des diagnostics infirmiers

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Dans le cadre de la compétence 5 : « initier et mettre en œuvre des soinséducatifs et préventifs », l’infirmière a un rôle d’éducation et de prévention.

Elle donne des informations et conseils sur la santé en direction d’une personneou d’un groupe de personnes :

vérification de la compréhension des informations et recueil du consentementaux soins ;

information sur les soins techniques, médicaux, les examens, les interventions etles thérapies ;

informations et conseils éducatifs et préventifs en matière de santé ; conseils à l’entourage de la personne ou du groupe : famille, amis, personnes

ressources dans l’environnement (milieu du travail, milieu scolaire…) ; information sur les droits de la personne, l’organisation des soins et les moyens

mobilisables ; entretien d’éducation et conseils visant à renforcer ou promouvoir des

comportements adéquats pour la santé, ou modifier des comportements nonadéquats ;

entretien d’aide visant à la réalisation de choix de santé par la personne.

Elle réalise des soins à visée préventive :

vaccinations ; dépistage de différents risques : maltraitance, risque liés au travail… ; entretiens à visée préventive ; éducation thérapeutique d’une personne soignée ; éducation individuelle et collective pour la santé ; actions de préventions des risques liés aux soins.

Dans une situation d’IVG, le rôle de l’infirmière consiste par exemple à éduqueret conseiller la personne concernée en l’informant ou en faisant un rappel sur lesdifférentes méthodes de contraception, ou encore sur la prévention des risquesd’infections sexuellement transmissibles. Elle peut également expliquer le principe de lapilule du lendemain, quand elle doit être utilisée et pourquoi. Le plus important et derépondre aux questions de la patiente, et d’apprendre à la connaître pour mieux l’aider.

II. 2ème partie : Comprendre pour améliorer la prise en charge globale et les attitudes de l’infirmière face à l’IVG médicamenteuse

A. Analyse de la situation avec les connaissances scientifiques

1. Melle X a-t-elle été bien accueillie, informée et préparée par rapport à son hospitalisation ?

a) L’accueil de Melle X

Dans un premier temps, je me suis chargée d’accueillir Melle X et soncompagnon à leur entrée dans le service.

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En effet, dans le cas d’une IVG, il est important d’inclure l’accompagnant à laprise en charge de la patiente, car il a un rôle essentiel dans le soutien. Qu’il soit un petitami, un mari, une personne de la famille ou un(e) ami(e) par exemple, il est accueilliavec la patiente qui a souhaité sa présence.

Je me suis d’abord présentée en leur donnant mon nom et mon statut d’élèveinfirmière et ai vérifié qu’il s’agissait bien de Melle X qui venait pour une IVGmédicamenteuse ce jour.

Après confirmation de la patiente, je les guide vers la chambre qui a été attribuéeà la patiente.

C’est une chambre double. En voyant l’étonnement de la jeune fille, je lui explique quele service a l’habitude d’attribuer une chambre double à ces patientes du fait que leurshospitalisations ne durent qu’une journée. La patiente a compris et a accepté la chambredouble.

Ainsi, je lui montre la chambre et lui présente la patiente avec qui allait passer lajournée. Je lui indique la salle de bain, les toilettes et l’armoire pour déposer sesaffaires. Enfin, je n’oublie pas de lui expliquer le principe de la sonnette durant soncourt séjour.

A cette première étape, je pense que l’accueille de Melle X a été réalisé dansles meilleurs conditions. Je me suis présentée, j’ai vérifié l’identité de Melle X, j’ai prisen compte l’accompagnement de son petit ami et je lui ai présenté la chambre danslaquelle elle s’installait ainsi que le fonctionnement de la sonnette.

Dans un second temps, je réalise la prise des paramètres de l’admission et lesretranscris sur une feuille de surveillance. Dans le service de gynécologie, le suiviinfirmier des IVG médicamenteuses est particulier car tout est noté sur la « feuille desurveillances ». On s’assure que la feuille de désignation de la personne de confiancesoit dûment complétée mais on ne réalise pas de dossier infirmier. C’est uneparticularité propre au service de fonctionner ainsi.

Les premières constantes sont importantes car elles permettent de connaîtrel’état général de la patiente.

Je vérifie et note donc :

La tension artérielle Les pulsations La saturation en oxygène en air ambiant La température La douleur par une échelle numérique Si la patiente est bien à jeun au cas où il faudrait réaliser un curetage La quantité des pertes sanguines Si la patiente a bien pris le comprimé de Mifégine® RU 486 48h auparavant.

Enfin je n’oublie pas de demander à la patiente si elle possède une carte degroupe sanguin dans le cas où il y aurait une anémie nécessitant une transfusion ou siune intervention chirurgicale serait nécessaire. C’est un principe de précaution.

A la suite de cet entretien d’accueil, je note l’entrée dans le cahier desadmissions et je vérifie le dossier médical de la patiente. Je regarde donc si tous lesrendez-vous de consultations ont été réalisés. Je cherche le consentement de l’IVG signépar la patiente. Je m’assure du nombre de semaines d’aménorrhée pour savoir si le

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protocole mis en place est bien celui qu’il faut appliquer. Je vérifie les bilans sanguinss’il y en a ainsi que les photos et compte rendu des échographies.

A cette seconde étape qui comprend la mesure des paramètres vitaux et ledomaine administratif, je pense que l’admission de la patiente a été réalisée dans lesrègles.

b) L’information de Melle X

Après avoir assuré l’accueil de la patiente, j’accompagne l’infirmière quis’apprêtait à expliquer le déroulement de l’IVG aux deux jeunes femmes.

L’infirmière se présente en s’adressant aux deux patientes et commence àexpliquer le déroulement de la journée.

Elle les informe en insistant notamment sur les points suivants :

La douleur : elle leur explique qu’elles auront des douleurs correspondant à« des règles douloureuses » et qu’il y aura des contractions utérines ;

Les pertes sanguines : elle leur signale qu’elles perdront du sang avec quelquescaillots et que la quantité peut varier d’une patiente à l’autre ;

L’infirmière les avertit quant au fait qu’elles peuvent se lever pour aller auxtoilettes mais qu’elles doivent s’asseoir sur un bassin ;

Une échographie de contrôle : l’examen est réalisé en fin d’après-midi pourvérifier si l’embryon et le placenta ont bien été évacués.

Après leur avoir donné ces informations, l’infirmière s’assure que les deuxpatientes ont bien compris ce qu’elle leur avait expliqué et leur demande si elles ont desquestions à propos de l’IVG. N’ayant pas de demande de la part des patientes, elle leurpropose de réaliser une prise de sang juste avant de mettre en place la perfusion.

Après avoir assisté aux informations que l’infirmière a donné à Melle X ainsiqu’au suivi de son IVG, j’ai constaté que Melle X a mal supporté la douleur due àl’avortement.

Je me suis donc demandée si la patiente avait reçu les bonnes informations sur ledéroulement de l’IVG et des douleurs engendrées.

En partant du principe que « l’information donnée au patient doit être accessible,intelligible et loyale et qu’elle doit être renouvelée si nécessaire »11, on peut sedemander si les informations sur l’IVG médicamenteuse ont bien été données à lapatiente lors de ses consultations médicales.

Ainsi, par le souci de savoir si Melle X avait bien été informée par le médecin,l’infirmière aurait pu demander à la jeune fille ce qui lui avait été dit à propos dudéroulement de son IVG : perfusion, médicaments, douleurs, sang…

L’infirmière aurait pu alors participer à l’information et à l’éducation de la patiente siles explications n’avaient pas été données ou bien si elles avaient été mal comprises.

Cependant, on peut noter que l’infirmière a pris le temps de tout expliquer. Maisa-t-elle bien fait de s’adresser aux deux jeunes femmes en même temps ou bien était-ilmieux de le faire par un entretien individuel ? En effet, on peut supposer que Melle Xn’osait peut-être pas poser de question parce qu’elle était gênée ou timide… Le rôle de

11 Charte de la personne hospitalisée, article n° 3

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l’infirmière aurait consisté alors à faire verbaliser Melle X ou bien de demander à sonpetit ami si elle avait des interrogations quelconques.

L’étape d’information de la patiente est essentielle au bon déroulement del’IVG car elle permet de démarrer une communication dans laquelle la patiente inquiètepeut se délivrer.

Ainsi, j’ai pu remarquer que l’infirmière a donné des explications et desinformations très claires à Melle X mais elle n’a pas pu vérifier correctement si tout avaitété dit et compris par la jeune fille. Elle n’a pas su la faire verbaliser sur sesinterrogations et c’est peut-être pour cela que la patiente a eu du mal à accepter la posede la perfusion ; elle n’avait surement pas compris l’intérêt de la perfusion dans lesoulagement de la douleur…

2. A-t-elle bénéficié d’une prise en charge adaptée par rapport à son âge ?

Melle X a 19 ans. C’est une jeune adulte. Dans le service, elle est considéréecomme une patiente adulte qui est donc capable de prendre des décisions sans l’autoritéparentale.

Cependant à l’hôpital, aucun texte, procédure ou protocole ne détermine la priseen charge spécifique d’un jeune adulte.

Melle X a donc été prise en charge et considérée comme une adulte à part entièrevu qu’elle a plus de 18 ans, la majorité civile.

Dans cette situation, l’infirmière reste tout de même plus attentive aux demandes de lapatiente car elle est plus sensible et vulnérable que peut l’être une femme de 30 ou 40ans.

Toutefois, à cet âge, l’infirmière peut jouer au niveau de la prévention et del’éducation pour éviter une autre IVG à cette jeune femme. En effet, dans la prise encharge par rapport à l’âge de la patiente, c’est un point sur lequel il est important des’appuyer, car plus la personne est jeune, plus elle est attentive aux conseils d’unprofessionnel de santé.

Nous parlerons du rôle de l’infirmière dans l’éducation et la prévention plus tarddans le mémoire.

Finalement, Melle X a bénéficié d’une prise en charge adaptée à son âge. Elle aété considérée comme une adulte et l’infirmière a en même temps respecté le fait qu’elleest jeune et qu’elle a donc d’autres attentes.

3. La douleur de Melle X face à cette situation a-t-elle bien été dépistée et soulagée ?

En s’appuyant sur la définition de la douleur de l’IASP (l’associationinternationale pour l’étude de la douleur), on peut constater que Melle X présente dessignes de douleur.

En effet, la patiente présente une « expérience sensorielle et émotionnelledésagréable » lié au « dommage tissulaire » de l’IVG.

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Je vais alors analyser quelle sorte de douleur il s’agit et si elle a été soulagée dela meilleure façon.

a) Douleur physique ?

Le dépistage de la douleur :

Selon le tableau distinguant la douleur aiguë de la douleur chronique, j’ai purepérer qu’il s’agit d’une douleur aiguë car celle-ci est apparue brusquement avec uneintensité plutôt modérée à sévère (échelle numérique jusqu’à 10 !). Elle a duré quelquesheures et a pu être soulagée par un protocole d’antalgiques adapté.

Cette douleur est caractérisée également de douleur nociceptive à cause d’unexcès de nociception. En effet, les nerfs périphériques ont été beaucoup stimulés, ce quia engendré cette douleur vive.

De plus, on peut ajouter que la douleur était peut-être aussi d’originepsychogène, mais je vais développer ce point dans le prochain titre « douleurpsychologique ».

Pour dépister cette douleur, j’ai réalisé :

Une évaluation à partir de l’échelle numérique (EN) plusieurs fois dans lajournée. J’ai pu relever une EN jusqu’à 10, autrement dit une douleur maximaleselon ma patiente.

Une évaluation par les expressions du visage et du corps : Au moment où ladouleur était la plus élevée, j’ai constaté plusieurs signes :

• Un visage crispé : des traits figés, des sourcils froncés, les yeux fermés,des mimiques expressives

• Un visage rouge vif• Une position du corps en chien de fusil, des gigotements• La présence de sudation : sueur qui perle au niveau du front, chemise

fendue légèrement humide• Des gémissements

Traitement de la douleur :

Pour soulager la douleur physique de Melle X, un protocole antalgique est alorsmis en place. Il s’agit d’un protocole qui se base sur les recommandations de l’HAS etqui se compose de 2 substances à utiliser dans l’ordre suivant et selon les besoins :

Le Perfalgan® 1g : paracétamol, utilisé pour soulager les douleurs faibles àmodérées. C’est un palier I selon la classification de l’OMS.

Le Topalgic® 50 mg : tramadol, utilisé pour le traitement des douleurs modéréesà intenses. C’est un antalgique de palier II (avec opiacé).

Ces deux antalgiques n’ayant pas suffi à diminuer la douleur, l’infirmière a prisl’initiative d’appeler le médecin qui lui a prescrit une ampoule d’Acupan® (néfopam,palier I).

30 minutes après l’injection du dernier antalgique, la patiente allait beaucoupmieux au niveau de ses douleurs. En descendant à 4.

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Nous pouvons donc conclure dans cette première partie que l’équipesoignante et moi avons su caractériser la douleur de la patiente (douleur aiguë etnociceptive), évaluer son intensité par l’EN, l’expression du visage et du corps et nousavons réussi à la soulager : EN passant de 10 à 4.

b) Douleur psychologique ?

Comme j’ai pu constater précédemment, la douleur de Melle X est une douleuraiguë de type nociceptif. Toute fois, je pense qu’il est important de soulever un secondtype de douleur : la douleur psychogène qui je pense a eu un impact sur la douleurphysique.

Je sais que la douleur psychogène est causée par des facteurs psychologiques,émotionnels et comportementaux. Plusieurs signes m’ont évoqué cette hypothèse :

Sa contrariété face à la mise en place de la perfusion Son comportement : stress, colère, agressivité et agitation

Ainsi pour mieux comprendre ce que vivait la patiente, j’ai tenté decommuniquer avec elle pour mieux connaître les causes de cette éventuelle douleur.Mais en vain, cette approche ne mena à rien, la patiente était épuisée et trop occupée àpasser cet évènement. Je ne pouvais pas savoir si l’appréhension de l’IVG, la peur, lemanque d’informations, la mort ou d’autres causes avaient eu un impact sur la douleurde Melle X.

Pour conclure cette deuxième partie, le diagnostic d’une éventuelle douleurpsychologique chez Melle X n’a pas pu être réalisé, peut-être parce que je n’avais pas lescompétences pour le faire et aussi parce que ce n’était peut-être pas le bon moment pourle réaliser. Du coup, le soulagement de cette possible douleur n’a pas pu être entrepris.

Finalement, en observant les directifs de la charte de la personne hospitalisée,article n° 2, la dimension douloureuse, physique et psychologique de Melle X a bien étéprise en compte par l’équipe soignante dans le soulagement de ses souffrances.

4. Les attitudes infirmières étaient-elles suffisantes face à la situation ?

a) Les attitudes infirmières

Dans la relation avec Melle X, l’infirmière et moi avons su faire preuve :

D’écoute active : nous avons pris attention à ce que nous demandait la patienteet aussi à ce qu’elle ressentait par rapport à ce qu’elle vivait, ce qu’elle croyait etce qu’elle désirait

D’amabilité et de sourire : nous avons été courtoises, respectueuses et poliesavec la patiente

De disponibilité : à chaque sonnette, nous avons su répondre à ses demandes De confiance : le respect du secret professionnel a été tenu De non jugement de valeur et de respect : nous avons pris en compte le choix de

la patiente à propos de l’IVG, il n’y a pas eu de jugement sur son âge D’empathie : nous nous sommes placées dans la situation que vivait la jeune

femme et nous avons saisi les sentiments et points de vue de la patiente.

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Pour terminer l’analyse des attitudes infirmières face à la situation de Melle X,j’ai trouvé que l’infirmière et moi étions performantes dans nos attitudes etcomportements et nous avons su respecter le tempérament réservé de la patiente. Nousavions choisi de rester disponibles et de ne pas trop la perturber durant son séjour.

b) La relation d’aide

Selon la définition de la relation d’aide et face à la personnalité et auxcomportements de Melle X, je me suis trouvée dépourvue de soutien psychologique. J’aisu observer et surveiller ses comportements face à la douleur, mais je n’ai pas réussi àsolliciter sa coopération pour l’aider à mieux « vivre » son IVG.

Dans la situation de ma patiente, la relation d’aide n’a pas été évidente àmettre en place malgré le fait qu’elle avait peut-être besoin de parler à quelqu’un…

5. Avons-nous su gérer efficacement le stress que présentait Melle X ?

Selon la définition du stress de l’OMS, Melle X était en situation de stress intense.La patiente a mis en place une stratégie d’adaptation (syndrome général d’adaptation)qui prit la forme suivante :

La réaction d’alarme : elle a débuté avant son hospitalisation La résistance : son corps s’est adapté au stress avant et au début de son

hospitalisation L’épuisement : il a eu lieu lorsque la patiente s’est retrouvée confrontée à

l’apparition de la douleur, elle a perdu sa capacité à gérer son stress et sontapparues des réactions d’agitation, d’agressivité, de colère et de perte decontrôle de soi.

Plusieurs causes peuvent expliquer le stress de la patiente :

Physiques : la douleur principalement, la fatigue ; Psychologiques : l’appréhension, la gestion de l’IVG, la vue des pertes

sanguines, la voisine dans la chambre double qui est peut-être aussi stressée.

En évaluant le stress que subissait Melle X, l’infirmière n’a pas jugé utile dedemander au médecin la prescription d’un anxiolytique. Elle souhaitait d’aborddiminuer la douleur de la patiente afin de voir si la patiente se calmait. C’est en effet ladiminution de la douleur qui a permis un retour au calme. Une fois soulagée, la patientea attendu plus sereinement la fin de l’IVG.

Par conséquent, Melle X a subi un excès de stress. Elle n’a pas su contrôler soncomportement puisqu’elle s’est montrée impatiente, agitée et énervée. C’est grâce à laconnaissance des différentes étapes du stress que l’infirmière a compris que la patienteétait en phase d’épuisement. Elle a su réduire considérablement le stress de la patientepar la diminution de la douleur qui en était la principale cause. On peut se demandertoutefois si la séparation des deux patientes de la chambre par un paravent aurait eu unimpact sur cet aspect.

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6. Est-ce qu’une action de prévention et d’éducation a été menée par l’infirmière pour Melle X ?

La prévention et l’éducation font parties du rôle propre de l’infirmière.L’infirmière est un des principaux acteurs dans la promotion de la santé publique.

Dans la situation de Melle X, aucune action de prévention et d’éducation n’aété menée auprès de la patiente durant sa journée d’hospitalisation. Pourtant il était toutà fait possible d’engager la conversation avec la jeune femme après son IVG avant leretour à domicile.

En effet la patiente est jeune, il se peut que dans sa famille ou à l’école, lesthèmes de l’IVG, de la contraception ou encore des infections sexuellementtransmissibles ne sont pas abordés. Son hospitalisation était peut-être pour ellel’occasion d’en discuter afin qu’elle puisse parler de ce qu’elle sait et livrer sesinterrogations.

L’infirmière aurait pu ainsi parler des différents moyens de contraceptionadaptés à Melle X pour éviter que se reproduise une grossesse non désirée, elle aurait puexpliquer également le principe de la pilule du lendemain et remettre à la patiente desfascicules d’information.

B. Exposé ou recherche de solutions

1. Une formation sur la prise en charge infirmière des jeunes adultes (18-25 ans)

Comme nous avons pu le voir dans la situation de Melle X, prendre en comptel’âge de la patiente était fondamental dans sa prise en charge.

Cependant, dans le service, les infirmières ne sont pas formées à gérer les jeunespatientes qu’elles soient mineures ou jeunes majeurs (18-25 ans) comme c’était le casde notre patiente de 19 ans. En général, elles font souvent référence à leurs expériencesprofessionnelles pour gérer une difficulté, mais faire à sa façon n’est pas le meilleurmoyen dans ces situations.

Ainsi, je me demande s’il n’existe pas de formation professionnelle quipermettrait de former les infirmières sur « la prise en charge IDE des jeunes adultes de18 à 25 ans ». Cette formation aiderait par exemple l’infirmière à mieux cerner lapersonnalité de ces patients afin d’adopter les meilleures attitudes infirmières etd’optimiser le soin relationnel, important dans une prise en charge performante.

L’infirmière apprendrait notamment comment parler à un patient réservé ettimide, ou comment gérer la confidentialité lorsque ces patients demandent à ce queleurs parents ne soient pas tenus au courant de certaines informations…

2. L’aide d’autres professionnels de santé

Au moment où Melle X n’arrivait plus à gérer sa douleur malgré les antalgiques,je me suis demandée si d’autres professionnels de santé pouvaient aider la patiente àmieux passer ce cap.

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L’intervention d’une sage-femme, experte de l’accouchement par excellence,aurait pu être utile à ce moment précis. Elle aurait pu aider la patiente à mieux maîtriserles contractions utérines en lui préconisant des exercices de respiration par exemple.Elle aurait pu également rassurer la jeune femme sur l’état d’avancement de l’IVG.

Le recours à un sophrologue ou à un professionnel formé à la sophrologie auraitpu également être proposé auprès de Melle X pour tenter d’apaiser la douleur et le stressde la patiente.

3. Vers une meilleur relation soignant/soigné dans le cadre de l’IVG médicamenteuse

Comme nous avons pu le constater précédemment, la relation soignant/soigné aeu du mal à s’établir.

En effet, la patiente était peu coopérante et l’infirmière et moi avions du mal àétablir un contact autre que par les soins.

Afin de remédier à cette difficulté, l’infirmière aurait pu demander conseil àplusieurs de ses collègues et à la cadre de santé pour connaître quelles sont leursméthodes pour aborder une patiente peu communicante.

Si malgré les conseils de ses collègues soignants l’infirmière n’arrive tout demême pas à mettre en place une relation soignant/soigné avec plusieurs de ses patients,elle peut alors demander une formation en soins relationnels pour améliorer sescompétences.

4. La prévention infirmière pour éviter « une prochainefois »

Durant l’hospitalisation de Melle X, l’infirmière n’a pas réalisé de prévention. Eneffet, dans le service, les infirmières répondent aux questions des patientes lorsqu’ellessont sollicitées ou prennent le temps d’informer et conseiller les patientes qui viennentsuivre une deuxième IVG médicamenteuse. L’éducation et la prévention chez cespatientes ne sont alors pas faites systématiquement.

C’est pourquoi, instaurer un programme de prévention et d’éducation chez lespatientes concernées par l’IVG dans le service serait utile pour diminuer le nombre derécidives.

Je ne pense pas qu’il faut consacrer une heure d’informations et de conseils pourchaque patiente, mais qu’il est intéressant de réserver 5 à 10 minutes – ou bien le tempsnécessaire – pour répondre aux questions ou au manque d’informations des patientes.

Les thèmes de la contraception et de la prévention contre les risques d’infectionssexuellement transmissibles peuvent être abordés.

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Conclusion

Ce mémoire de fin d’étude m’a permis de mieux comprendre la prise en chargeet les attitudes que l’infirmière doit adopter face à la pratique d’une IVGmédicamenteuse.

En effet, en analysant la situation de Melle X, j’ai constaté que le rôle del’infirmière et ses attitudes ont été très importants pour garantir le bon déroulement del’IVG de la patiente.

L’infirmière et moi avons ainsi pris en compte plusieurs éléments qui ontconditionné la prise en charge de la jeune patiente.

Nous avons d’abord assuré son accueil dans le service avec la bonne délivrancedes informations médicales et des soins qui allaient être entrepris. Nous avonségalement tenu compte de son âge et avons donc adapté la prise en charge par rapport àses 19 ans.

Ensuite, nous nous sommes chargées d’évaluer et de diminuer la douleurphysique et psychologique lorsqu’elle souffrait. Nous nous sommes assurées dediminuer le stress qu’elle subissait, et enfin, nous n’avons pas oublié d’adopter uneattitude et des comportements rassurants face à la situation que vivait la jeune femme.

Cependant, nous avons rencontré plusieurs difficultés et points à améliorer dansla prise en charge de la patiente. Notamment du point de vue de la relation d’aide quenous n’avons pas réussi à instaurer, ou encore sur l’absence de prévention etd’éducation à la santé pour éviter une nouvelle grossesse non désirée.

Ainsi, pour diminuer ces quelques petites inattentions et pour améliorer la priseen charge et l’accompagnement des patientes, j’ai choisi de proposer quelquessolutions : une formation sur la prise en charge infirmière des jeunes adultes (18-25ans), l’aide d’autres professionnels de santé lorsque la situation est difficile à gérer seul,une formation sur la relation soignant-soigné et le recours à la prévention infirmière…

Finalement, afin d’accompagner au mieux une patiente suivant une IVGmédicamenteuse, l’infirmière doit adopter une prise en charge spécifique et une attitudeprofessionnelle adaptée à la situation. Cependant, on peut se demander comment unepatiente peut être prise en charge dans les meilleures conditions si l’infirmière nedispose pas assez de temps et de ressources pour s’occuper d’elle.

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Bibliographie

III. Les documents sur support papier

A. Les livres

NANDA International. Diagnostics infirmiers – Définition etclassification 2009-2011. Elsevier Masson, 2010, 551p. ISBN :9782294097348

Ministère de la Santé et des Sports. Profession infirmier. Berger-Levraut,2010, 199 p.

B. Les articles de revue

Anne BUISSON. « L’accueil à l’hôpital, un soin à part entière » L’AideSoignante, 2008, n°102, p 26-27, ISSN : 1166-3413

C. Décret, loi, circulaire papier

Ministère de la Santé. Charte de la personne hospitalisée. 2007

IV. Ressources multimédia

A. Sites internet

Institut UPSA de la Douleur. Mécanismes de la douleur. Disponible sur :http://www.institut-upsa-douleur.org/fr-FR/id-126/Mecanismes_de_la_douleur.igwsh (consulté le 07.12.2012)

HAS Santé. Interruption volontaire de grossesse par méthodemédicamenteuse. Disponible sur : http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_961137/interruption-volontaire-de-grossesse-par-methode-medicamenteuse?xtmc=&xtcr=5 (consulté le 12.11.2012)

SOS IVG. IVG en France en 2009. Disponible sur :http://www.ivg.net/droits-des-femmes/ivg-en-france-en-2009 (consulté le12.11.2012)

Centre d’Etudes sur le Stress Humain (CESH). Gros plan sur… LeSyndrome général d’adaptation. Disponible sur :http://www.stresshumain.ca/le-stress/quest-ce-que-le-stress/historique-du-stress/le-syndrome-general-dadaptation.html (consulté le 17.12.2012)

Soins infirmiers.com. La relation d’aide. Disponible sur :http://www.soins-infirmiers.com/relation_aide.php (consulté le26.12.2012)

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Hôpital.fr. Les adolescents à l’hôpital. Disponible sur :http://www.hopital.fr/Hopitaux/Vos-droits/Les-adolescents-a-l-hopital(consulté le 26.12.2012)

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Annexes

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Annexe I

Charte de la personne hospitalisée

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Charte de la personne hospitalisée (suite Annexe I)

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Annexe II

La relation d'aide (source : soins-infirmiers.com)DéfinitionPourquoi la relation d'aide est-elle un soin ?Comment établir une relation d'aide ?Les éléments à prendre en compte dans la relation d'aide

Définition La relation d'aide est la capacité que peut avoir un soignant à amener toutes personnes endifficultés à mobiliser ses ressources pour mieux vivre une situation, c'est un soin relationnel.

Pourquoi la relation d'aide est-elle un soin ? La relation d'aide est un soin puisqu'elle permet de rassurer le patient, de diminuer sa peur etson anxiété face à la maladie et au traitement. Elle aide le patient à accepter une situation difficile (maladie grave, modification du schémacorporel, perte, deuil). Elle va aider le patient à être clairvoyant donc dans sa situation et l'aide à prendre desdécisions. La relation d'aide repose sur un ensemble de principe et d'attitude avec lesquelles le soignantdoit se familiariser. Il y a certaines valeurs à ne pas écarter : le respect, le non-jugement et lamise ne confiance.

Comment établir une relation d'aide ?Techniques non-verbales

V. Le toucher.

VI. Un signe de tête.

VII. Sourire de complicité.

VIII.Attitude : éviter la dominante perpendiculaire, ne pas tourner le dos, privilégier le face àface.

IX. L'écoute : écoute active, attentionnée, concentrée, savoir se taire.

Techniques verbales Les techniques verbales sont les différentes techniques d'entretien :

1. Le reflet simple : relevé un élément important ou reproduire les dernières paroles.

2. La reformulation : utiliser lorsqu'il est important que l'interlocuteur se rend comptequ'il a été bien compris ou pour savoir si l'information a été bien comprise ou lorsquel'interlocuteur est en difficulté pour trouver une solution ou pour dégager un terraind'entente dans une négociation. Elle permet au patient de prendre du recul ; d'aller plusloin dans la conversation car il se sent compris et écoutés ; de mettre des mots sur sasouffrance ; de baisser sa défense ; d'établir une relation de confiance.

3. L'élucidation : elle vise à relever des sentiments et des attitudes qui ne déroulent pasdes paroles du sujet, mais qui peuvent raisonnablement être déduites de lacommunication ou de son contexte.

Les éléments à prendre en compte dans la relation d'aide1. L'attitude empathique : c'est ressentir l'univers particulier du patient comme si c'était

le sine. C'est être au plus proche de la compréhension du patient et de lui faire savoir.

2. La notion de distance.

3. Les émotions : c'est un phénomène psychologique naturel que l'on ne choisi pas devivre ou de ne pas vivre. Elles arrivent spontanément et sont involontaires dans notrerelation avec l'entourage. Elles sont des réactions complexes qui engagent à la fois lecorps et l'esprit.

L'émotion est une action alors qu'un sentiment est subjectif, c'est un ressenti. Le sentiment estla conséquence de l'émotion. Elles se traduisent par des expressions faciales, une modification vocale, une modificationcomportementale et de posture, une tachycardie ou bradycardie (en cas de peur). Il y a 6 grandes familles d'émotions :

La peur.

La joie.

La colère.

La surprise.

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La tristesse.

Le dégout.

Le mécanisme de défense : il intervient inconsciemment pour protéger l'individucontre des émotions insupportable à vivre, c'est donc afin de maintenir un équilibreémotionnel supportable :

Le refoulement : rejet dans l'inconscient d'idées insupportables.

L'évitement.

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