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Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture Conseil exécutif ex Cent cinquantième session 150 EX/15 PARIS, le 16 août 1996 Original anglais Point 3.5.1 de l'ordre du jour provisoire LES ENJEUX DES AUTOROUTES DE L'INFORMATION : LE ROLE DE L'UNESCO RESUME Au cours de l'examen par le Conseil exécutif, à sa cent quarante-neuvième session, des "Questions relatives à l'information et à la communication pour le développement" (point 7.1.2 de l'ordre du jour), plusieurs membres du Conseil ont demandé des informations complémentaires sur les activités de l'UNESCO visant à relever les défis des autoroutes de l'information. Le Directeur général, ayant proposé l'inscription de ce point, pour examen, à l'ordre du jour de la cent cinquantième session du Conseil exécutif, soumet le présent document au Conseil en vue de l'informer des actions entreprises par le Secrétariat pour placer l'UNESCO à l'avant-garde du débat international sur ce sujet important. Le Conseil est également invité à donner son avis sur les orientations futures, en ce qui concerne en particulier la convocation par l'UNESCO d'une Conférence sur l'information et la communication au service du développement en 1998 et le rôle que l'UNESCO se propose de jouer dans la formulation d'un ensemble de principes applicables au cyberespace. Décision proposée : paragraphe 27.

UNESCO. Executive Board; 150th; Les enjeux des …unesdoc.unesco.org/images/0010/001043/104356f.pdf · les médias spécialisés dans ... avec beaucoup de soin les avantages et les

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Organisation des Nations Uniespour l'éducation, la science et la cultureConseil exécutif ex

Cent cinquantième session

150 EX/15PARIS, le 16 août 1996Original anglais

Point 3.5.1 de l'ordre du jour provisoire

LES ENJEUX DES AUTOROUTES DE L'INFORMATION :LE ROLE DE L'UNESCO

RESUME

Au cours de l'examen par le Conseil exécutif, à sa cent quarante-neuvièmesession, des "Questions relatives à l'information et à la communication pourle développement" (point 7.1.2 de l'ordre du jour), plusieurs membres duConseil ont demandé des informations complémentaires sur les activités del'UNESCO visant à relever les défis des autoroutes de l'information. LeDirecteur général, ayant proposé l'inscription de ce point, pour examen, àl'ordre du jour de la cent cinquantième session du Conseil exécutif, soumet leprésent document au Conseil en vue de l'informer des actions entreprises parle Secrétariat pour placer l'UNESCO à l'avant-garde du débat internationalsur ce sujet important. Le Conseil est également invité à donner son avis surles orientations futures, en ce qui concerne en particulier la convocation parl'UNESCO d'une Conférence sur l'information et la communication auservice du développement en 1998 et le rôle que l'UNESCO se propose dejouer dans la formulation d'un ensemble de principes applicables aucyberespace.

Décision proposée : paragraphe 27.

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I. Les défis des technologies de l'information et de la communication

1. Aux termes de son Acte constitutif, l'UNESCO est tenue de "favorise[r] laconnaissance et la compréhension mutuelle des nations en prêtant son concours aux organesd'information des masses", de "faciliter la libre circulation des idées, par le mot et parl'image", d'aider "au maintien, à l'avancement et à la diffusion du savoir", et d'"imprime[r]une impulsion vigoureuse à l'éducation populaire et à la diffusion de la culture".

2. Depuis l'avènement de l'ère de l'information, non seulement ces tâches ont conservé touteleur pertinence, mais elles ont pris un caractère plus pressant encore, et les moyens concrets deles mener à bien devront être adaptés au nouvel environnement technologique. La distinctionentre les différentes formes d'information devient de plus en plus floue et le principe de la "librecirculation de l'information" - qui jusqu'à une date récente avait été envisagé essentiellementsous l'angle des divers médias de grande diffusion - doit à présent s'appliquer à tous les typesd'information de nature à promouvoir l'éducation, la science, la culture, la paix et ladémocratie.

3. Une fois accessibles à tous - quels que soient la race, la nationalité, le sexe, le lieu derésidence, la profession ou la position sociale de chacun - les technologies de l'information etde la communication peuvent faciliter l'avènement d'un développement réellement centré surl'être humain. Il est vrai que, pour l'heure, les intérêts économiques et commerciaux semblentêtre le principal moteur de la construction des autoroutes de l'information. Pourtant, ledéveloppement de la culture, de l'éducation et de la science, en tant qu'éléments distinctsfaisant partie intégrante de notre civilisation, ne peut à l'évidence être laissé aux seules forcesdu marché. On ne saurait accepter que les autoroutes de l'information ne soient rien d'autre quede nouveaux et plus puissants vecteurs électroniques de la consommation. Il faut qu'ellesdeviennent de vastes espaces ouverts au partage du savoir et des valeurs, à la créationartistique et au débat public. Tout comme les médias traditionnels, les nouveaux réseauxélectroniques doivent assurer la diffusion d'opinions aussi diverses que possible, en mêmetemps que d'informations n'ayant pas nécessairement de valeur commerciale, ou n'intéressantéventuellement que des groupes minoritaires. Il est par conséquent de la plus haute importancede réaffirmer ce qui constitue l'une des missions des médias de service public, à savoir répondreaux besoins fondamentaux des individus en matière d'éducation, de science et de culture dansle cadre du nouvel environnement technologique.

4. Au coeur de ce défi figurent la notion de service universel et la question de savoir sousquelle forme se concrétisera le "droit de communiquer" dans un univers numérique où lesservices de base auxquels devra avoir accès l'ensemble des citoyens seront de plus en plusétendus et complexes. En la matière, l'accès n'implique pas seulement qu'un service soitmatériellement disponible à un prix abordable, mais que l'utilisateur ait acquis un niveauminimal de "compétence numérique" et dispose d'interfaces convenablement adaptées pourpouvoir en tirer profit. Dans le monde de l'information et de la communication de plus en plusplacé sous le signe de la concurrence et du profit, les groupes défavorisés - à l'intérieur dechaque société comme au niveau international - risquent fort de se retrouver exclus. Le risqueest particulièrement grand dans les pays en développement, qui devront mettre en place despolitiques claires et imaginatives s'ils veulent récolter les fruits de la révolution de lacommunication et de l'information qui s'annonce.

5. L'un des aspects du "droit de communiquer" touche l'accès des secteurs "intellectuels"aux installations télématiques à un prix abordable. C'est là un enjeu extrêmement important, carles médias spécialisés dans l'éducation, la science, la culture et la communication, les

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bibliothèques et les services d'archives ont un rôle crucial à jouer dans le développement desinfrastructures nationales de l'information. On ne saurait pour autant sacrifier au libre accès ledroit des créateurs et des producteurs d'oeuvres intellectuelles d'être protégés contre toutediffusion ou modification de leurs oeuvres sans leur consentement, chose qui devient plus aiséedans l'univers numérique.

6. Un autre problème important est celui de la préservation de la diversité linguistique etculturelle dans la société de l'information. La mondialisation, fruit du progrès technologique,est perçue par beaucoup comme une menace pour les coutumes, les valeurs et les croyanceslocales. On cite fréquemment comme exemple le fait que la grande majorité des donnéescirculant sur l'Internet sont en anglais et que le principal logiciel de "navigation" utilisé pour yaccéder n'est même pas capable de lire d'autres caractères que ceux de l'alphabet latin.Néanmoins, la technologie offre aussi la possibilité de développer des services spécialisésrépondant à des besoins culturels variés, et l'on ne voit pas pourquoi de tels services ne seraientpas florissants dès lors qu'il existe une demande légitime dans le domaine culturel, éducatif ouscientifique. Ces perspectives sont toutefois assombries par le danger que ces groupesd'utilisateurs privilégient leur spécificité culturelle au détriment de la diversité et du dialogue,au risque de s'enfermer dans un ghetto culturel. Dans le même temps, il importe de garder àl'esprit que de nombreux pays de petite taille, ou même de taille moyenne, n'ont pas atteint leseuil critique, sur le plan économique ou démographique, pour être en mesure de proposer descontenus endogènes adéquats, et qu'ils risquent donc de devoir faire appel dans une largemesure à des programmes et à des services importés. Les progrès rapides des techniques deradiodiffusion et leur convergence avec l'informatique et les télécommunications ajoutentencore à la complexité du problème.

7. L'élargissement de l'accès aux réseaux et bases de données interconnectés soulève aussides problèmes d'ordre éthique et juridique, en ce qui concerne notamment la confidentialité del'information et le droit de regard des individus sur les données personnelles les concernant, quicompte de l'avis général parmi les droits fondamentaux de la personne humaine. La question dela réglementation de la diffusion des données d'un caractère intolérant, raciste, violent oupornographique sur les autoroutes de l'information, et en particulier de la possibilité que lesenfants y aient accès, donne également lieu à un vif débat. Le piratage et les autres formes decriminalité informatique se répandent et, dans le domaine du droit d'auteur, le besoin se faitsentir d'étendre la protection légitime des droits de propriété intellectuelle pour l'adapter àl'univers en pleine évolution du multimédia. Dans le même temps, il importe que l'informationnécessaire à la promotion du développement économique et social demeure accessible. Lesgouvernements souhaiteront sans doute peser avec beaucoup de soin les avantages et lesinconvénients de chacune des mesures qu'ils pourraient envisager de prendre en la matière. Il sepeut que d'autres solutions, fondées par exemple sur l'initiative des consommateurs ou sur descodes de déontologie élaborés spontanément par les professionnels de l'information, se révèlentplus efficaces. Le fait que les technologies de l'information contribuent en elles-mêmes àrésoudre partiellement ces problèmes n'y change pas grand-chose.

8. Enfin, les avis sont partagés quant à l'influence de la technologie informatique sur lesindividus et sur leur comportement social. Avec un ordinateur, il est possible aujourd'huid'étudier, de travailler, de faire des achats, de regarder un film, de converser avec un ami, devisiter une bibliothèque ou un musée, de lire le journal ou de jouer. Les possibilités sontimmenses, à condition de ne pas privilégier à l'excès le rapport avec la machine au détriment dela réflexion, de l'autonomie et de l'épanouissement personnel. A un niveau plus général, lesnouvelles autoroutes de l'information sont un facteur important des grandes mutations sociales,comme l'internationalisation des échanges commerciaux et l'émergence d'un marché

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économique mondial, la mondialisation de l'information et des communications privées etl'évolution du marché de l'emploi et des conditions de travail. Les autoroutes de l'informationdonnent également naissance à de nouvelles formes de communication culturelle à traverslesquelles des communautés virtuelles réorganisent le dialogue entre les cultures dans ununivers sans frontières, en court-circuitant certaines fonctions traditionnelles des institutions etdes gouvernements. Les risques et les chances dont sont porteurs nombre de ces phénomènessont encore mal compris, et une analyse scientifique plus approfondie sera nécessaire avant queles décideurs puissent les apprécier à leur juste mesure.

II. Cadre d'action

9. L'UNESCO a tenu pleinement compte de ces tendances et de ces enjeux au moment del'élaboration de sa Stratégie à moyen terme (doc. 28 C/4) et de son Programme et budget pour1996-1997 (doc. 28 C/5). Il convient également de rappeler que le document établi par leSecrétariat pour servir de base de discussion à la réunion conjointe des commissions duprogramme sur les "enjeux éducatifs, scientifiques et culturels des nouvelles technologies del'information et de la communication" qui s'est tenue durant la vingt-huitième session de laConférence générale.

10. La Conférence générale, ayant examiné les projets de documents 28 C/4 et 28 C/5 et lesrecommandations pertinentes du Conseil exécutif, a adopté la résolution 28 C/15, dans laquelleelle a souligné l'importance des problèmes de société posés par les technologies del'information et les dangers potentiels que présentent les autoroutes de l'information pour lespays en développement, et invité le Directeur général :

(a) à prévoir que, dans la version finale de la Stratégie à moyen terme (1996-2001),l'essor rapide des nouvelles technologies de la communication sera évoqué demanière à susciter une réflexion interdisciplinaire et intersectorielle sur cestechnologies en tant que facteur de développement et à revoir le document 28 C/5en conséquence ;

(b) à lancer parallèlement une réflexion globale sur les conséquences du dévelop-pement de ces technologies pour les programmes de l'UNESCO afin quel'Organisation soit apte à s'adapter à ces évolutions et à les anticiper dès 1996-1997sur la base de consultations régionales ;

(c) à promouvoir une approche déontologique, conforme à la mission éthique del'UNESCO, visant à un développement harmonieux de ces technologies, dans lerespect du pluralisme linguistique et culturel et du droit à la vie privée ;

(d) à entreprendre dès le présent exercice biennal des démarches en vue del'élaboration, avec les divers partenaires concernés, de projets précis etrigoureusement contrôlés, notamment dans les domaines de l'enseignement àdistance et des bibliothèques virtuelles.

11. Immédiatement après la Conférence générale, le Groupe sur les technologies del'information et de la communication mis en place par le Directeur général a apporté denouveaux éclaircissements sur le rôle que pourrait jouer l'UNESCO. Réunis pour la premièrefois en décembre 1995, les membres éminents de ce groupe de haut niveau ont souligné quel'UNESCO avait compétence pour jouer un rôle de premier plan dans ce domaine, tant au seindu système des Nations Unies que sur le plan international.

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12. A la lumière des orientations définies par les organes directeurs de l'UNESCO et desrésultats du processus de consultation, le Directeur général a pris récemment les mesuressuivantes :

• en avril 1996, la coordination des activités de l'UNESCO dans le domaine destechnologies de l'information et de la communication a été renforcée par la création ausein du Secteur de la communication, de l'information et de l'informatique d'une nouvelleDivision de l'information et de l'informatique qui sert de secrétariat commun auProgramme général d'information (PGI) et au Programme intergouvernemental d'in-formatique (PII). Compte tenu de l'importance croissante de la télématique - mariage destélécommunications et de l'informatique qui offre tout un éventail de nouveaux serviceset de nouveaux moyens fondés sur les technologies numériques - une "Unité de latélématique" a été chargée, à l'intérieur de cette division, de mener à bien les activitésrelevant de ce domaine et de mettre sur pied des projets pilotes interdisciplinaires encollaboration avec les autres unités compétentes du Secrétariat ;

• en mai 1996, un document sur les défis des autoroutes de l'information et le rôle del'UNESCO intitulé "L'UNESCO et une société de l'information pour tous"*(doc. CII-96/WS/4 - reproduit en annexe) a été mis au point et publié en vue deprésenter la stratégie de l'Organisation dans ce domaine aux Etats membres, auxdécideurs et au grand public.

13. Le cadre conceptuel tel qu'il est défini dans la Stratégie à moyen terme et le Programmeet budget biennal actuels de l'UNESCO prévoit que l'Organisation s'acquittera, en collaborationavec le système des Nations Unies et l'ensemble de la Communauté internationale, des tâchessuivantes :

dans le cadre de son rôle en matière de coopération intellectuelle internationale,

• encourager et faciliter l'analyse des répercussions sociales des technologies de lacommunication et de l'information ;

• contribuer à l'élaboration et à la promotion de politiques internationales concernant laconstruction des autoroutes de l'information conçues pour intégrer les pays endéveloppement à la société de l'information et pour empêcher que ne se créent, àl'intérieur des pays, de nouveaux types d'exclusions dus à des obstacles d'ordreéconomique ou autre ;

• faciliter le débat international sur les problèmes qui se posent à l'aube de l'ère del'information dans le domaine des droits de l'homme, et notamment sur le droit d'accès àl'information et le droit à la confidentialité de l'information ;

• promouvoir la réflexion internationale sur les grands problèmes éthiques et culturelssoulevés par les autoroutes de l'information, en ce qui concerne notamment les donnéesqui y circulent, et en particulier leur dimension cognitive ;

* Ce document contient des informations plus détaillées que la version

résumée qui en est ici proposée.

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• participer au réexamen des conventions relatives au droit d'auteur et à la propriétéintellectuelle pour faire en sorte que ces instruments conservent leur pertinence et leurefficacité dans la nouvelle société de l'information ;

• catalyser la réflexion sur le problème du droit au respect de l'intégrité des oeuvresartistiques et du droit moral, menacés par les possibilités nouvelles qu'offre la techniquede déformer des oeuvres et de diffuser des oeuvres déformées ;

• encourager l'élaboration et la diffusion de méthodes de traitement de l'information dans ledomaine de l'éducation, de la science, de la culture et de la communication, et d'accès àcette information ;

• réaffirmer la mission des médias de service public qui est de répondre aux besoins lesplus fondamentaux des individus en matière d'éducation, de science et de culture dans lenouvel environnement technologique ;

et, dans le cadre de son rôle en matière d'assistance technique,

• aider les Etats membres à élaborer des politiques nationales et des stratégies régionalesvisant à tirer le meilleur parti de l'information et à optimiser l'accès à celle-ci par lerecours à la technologie moderne, ainsi qu'à créer des conditions favorables audéveloppement des industries culturelles électroniques ;

• encourager, au moyen par exemple de projets pilotes et de programmes de formation,l'utilisation des réseaux d'information et de technologies novatrices dans le domaine dumultimédia afin de promouvoir le développement dans les domaines de compétence del'Organisation, en ce qui concerne en particulier :

• la libre circulation de l'information dans le domaine de l'éducation, de la science, dela culture et de la communication, et le rôle nouveau que les bibliothèques, etnotamment les bibliothèques publiques, sont appelées à jouer en tant que pointsd'accès à l'information électronique ;

• l'enseignement à distance et les approches novatrices de l'enseignement et del'apprentissage non formels tout au long de la vie ;

• la création de laboratoires scientifiques virtuels permettant à des chercheurs despays en développement et des pays développés de collaborer à des projetscommuns par le truchement des télécommunications et de la télématique ;

• la production et la diffusion de divers produits culturels de nature à contribuer à lacompréhension et au dialogue entre les cultures.

III. Activités présentes et futures de l'UNESCO concernantles autoroutes de l'information

14. La présente section passe en revue les activités de l'UNESCO récemment menées àterme, en cours d'exécution ou envisagées afin de relever le défi lancé par les autoroutes del'information. Elles sont regroupées selon les trois principaux domaines d'action identifiés dansle document de l'UNESCO. Cette énumération ne prétend pas à l'exhaustivité, mais vise plutôt

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à mettre en relief les applications novatrices, interdisciplinaires et intersectorielles destechnologies de l'information et de la communication.

A. Répercussions sociales

• Sur la base de l'Accord de coopération signé par les deux organisations en octobre 1992,l'UNESCO collabore étroitement avec l'Union internationale des télécommunications(UIT) dans ce domaine. Une étude conjointe intitulée "Le droit de communiquer : à quelprix ? Obstacles économiques à l'utilisation efficace des télécommunications en matièred'éducation, de science et de culture et pour la diffusion de l'information"(UNESCO/CII-95/WS/2) présente un certain nombre de stratégies et derecommandations. Cette étude définit une approche prometteuse pour assurer auxutilisateurs des secteurs axés sur le développement l'accès aux moyens télématiques à unprix abordable. Elle a inspiré en partie le "Plan d'action de Buenos Aires" de l'UIT,adopté par la Conférence mondiale de développement des télécommunications(CMDT/94, Buenos Aires, mars 1994).

• Dans le cadre du suivi de la réunion de Buenos Aires, l'UNESCO coopère avec lesCommissions d'études constituées par le Secteur du développement de l'UIT à laformulation de recommandations tendant à renforcer le rôle des télécommunications etde la radiodiffusion dans le développement. L'UNESCO participe également à lapréparation par la Commission des Nations Unies de la science et de la technique auservice du développement (UNCSTD) d'un rapport directif sur "La technologie del'information et le développement" qui sera soumis, pour examen, aux Etats membres etaux organisations du système des Nations Unies. Ces contributions de l'UNESCO à laréflexion internationale s'appuient plus particulièrement sur les résultats de ses propresactivités dans ces domaines.

• Le Secteur de la culture a organisé, avec l'appui technique du Secteur de lacommunication, de l'information et de l'informatique (CII) et en coopération avec legouvernement espagnol un Colloque international de l'UNESCO sur le droit des auteurset la communication dans la société de l'information (Madrid, mars 1996). Les débatsont porté notamment sur la création, la diffusion et l'utilisation des oeuvres électroniques,et en particulier sur la difficulté d'en garantir l'accès au grand public tout en protégeantles droits moraux et économiques de leurs créateurs et de leurs producteurs.

Dans le domaine de la technologie, les efforts des pays en développement pour se doterdes infrastructures de base en matière de communication butent sur des obstaclesparticuliers, a conclu le Colloque. Le soutien de la communauté internationale leur estnécessaire pour concevoir leur propre stratégie dans ce domaine et mettreprogressivement en place les infrastructures requises pour assurer l'accès à l'informationcomme au savoir.

S'agissant du droit d'auteur, la convergence croissante des technologies soulève desproblèmes de plus en plus nombreux en ce qui concerne la protection des oeuvresintellectuelles. Ces problèmes doivent être résolus d'urgence afin de lever les incertitudesd'ordre juridique qui, autrement, risquent de faire obstacle au bon développement del'infrastructure mondiale de l'information.

Conçus pour protéger les oeuvres reproduites sous forme analogique, les instrumentsexistant en matière de droit d'auteur et de droits voisins ne sont pas toujours pertinents.

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Il est nécessaire de les adapter dans plusieurs grands domaines, comme la définition desactes protégés - qui doit être étendue à la transmission de données numériques - lesmoyens de faire respecter le droit moral, les usages exemptés de redevances - qu'il fautréviser intégralement - et la mise en place de mécanismes efficaces pour gérer les droitsd'auteur.

• Dans le cadre du suivi de la réunion de Madrid, il est prévu d'organiser une série deréunions régionales d'experts (en 1996, à Bogota et New Delhi, pour l'Amérique latine etles Caraïbes et l'Asie et le Pacifique, et en 1997 pour l'Afrique et l'Europe) en vue deformuler des recommandations concrètes concernant les droits de propriété intellectuelleet l'organisation des industries culturelles au niveau national.

• L'UNESCO organise en coopération avec les commissions nationales française etallemande un Congrès international sur les aspects éthiques, juridiques et sociétaux del'information numérique - INFO-ETHIQUE - qui se tiendra en France du 10 au 12 mars1997. Ce Congrès a pour objectif de réaffirmer l'importance de l'accès universel àl'information et d'examiner les moyens de l'assurer et de le préserver au sein desinfrastructures mondiales de l'information. Trois grands thèmes sont inscrits à l'ordre dujour : Accès à l'information numérique, avec des sous-thèmes tels que "accès auxautoroutes de l'information, droit d'auteur et usage loyal", "multilinguisme et diversitéculturelle", "sécurité et liberté de l'information" ; Conservation de l'information et desdocuments numériques, et notamment archivage, fiabilité et transparence de ce typed'information et cadre juridique nécessaire à sa conservation à long terme ; Préparationde nos sociétés à l'univers multimédia, et notamment questions telles que la "compétencenumérique" et son acquisition, et les responsabilités en matière numérique.

• Un Forum mondial sur la Protection du folklore, qui sera organisé à Phuket (Thaïlande)en avril 1997 en liaison avec l'OMPI, examinera le rôle des technologies de l'informationet de la communication dans la protection et la promotion du patrimoine intangible auxfins du développement culturel et de l'échange interculturel.

• L'UNESCO participe activement aux préparatifs de la Conférence diplomatiqueorganisée par l'OMPI en décembre 1996 en vue d'adapter la législation sur les droits depropriété intellectuelle à l'ère de l'information en adoptant un nouveau Protocole qui seraannexé à la Convention de Berne, ainsi peut-être qu'un nouvel instrument renforçant laprotection des droits des artistes interprètes ou exécutants et des producteurs dephonogrammes. Les efforts ont visé principalement à dégager un consensus sur uneformule conciliant les intérêts respectifs des auteurs et des producteurs, des titulaires dedroits d'auteur et du grand public, ainsi que ceux des exportateurs et importateursd'oeuvres protégées, en participant à de grandes consultations spécialisées, comme cellesde la Commission européenne du droit d'auteur et des droits voisins au seuil duXXIe siècle (juin 1995) et de l'Intellectual Property Conference of the Americas (juillet1996).

• Le deuxième Congrès international sur L'éducation et l'informatique (Moscou, juillet1996) a été l'occasion de débattre des défis, des retombées potentielles et des stratégiesdans le domaine des technologies de l'éducation, ainsi que des orientations et actionsfutures de l'UNESCO dans ce domaine.

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• L'UNESCO a envoyé à la Conférence sur la "société globale de l'information" (ISAD)(Midrand, Afrique du Sud, 13-15 mai 1996) une délégation conduite par le Sous-Directeur général pour la communication, l'information et l'informatique dont faisaientpartie les présidents des Conseils intergouvernementaux du PIDC et du PGI et desfonctionnaires des Secteurs de la culture et de l'éducation. Il est envisagé d'associerétroitement l'Organisation au suivi de cette conférence, qui devrait faire avancer ledialogue entre pays industrialisés et pays en développement à travers une série deréunions et de projets pilotes.

• Le programme pour 1996-1997 prévoit la promotion d'un observatoire électroniqueinternational chargé de suivre les résultats de la recherche dans le domaine de lacommunication et les utilisations novatrices des technologies dans les médias, lapublication de journaux et les services et produits d'information. Ce travail prendra appuisur les autres efforts actuellement consentis pour offrir une tribune internationale à laréflexion interdisciplinaire et intersectorielle sur les incidences des technologies de lacommunication et de l'information dans les domaines de compétence de l'UNESCO- comme, par exemple, le réseau ORBICOM des chaires UNESCO en communication,ou encore le Rapport sur la communication dans le monde et le Rapport mondial surl'information, qui sont l'un et l'autre en préparation.

B. Politiques nationales et stratégies régionales

• Un Colloque régional africain sur la télématique au service du développement a étéorganisé à Addis-Abeba en avril 1995 par l'UIT, la Commission économique des NationsUnies pour l'Afrique (CEA), l'UNESCO et le Centre de recherches pour ledéveloppement international (Canada). Ce colloque a rassemblé plus d'une centaine despécialistes représentant des associations d'utilisateurs réels ou potentiels de latélématique, des prestataires de service, des opérateurs de télécommunications et desorganismes gouvernementaux compétents, ainsi que des représentants d'une vingtained'organismes de coopération régionale, internationale ou bilatérale travaillant dans cedomaine en Afrique. Il a proposé un certain nombre de stratégies nationales et régionalesqui ont été approuvées en mai 1995 par la Conférence des ministres africains chargés dudéveloppement économique et social et de la planification.

A l'issue de la Conférence des ministres, la CEA a, en collaboration avec les autresorganisateurs du Colloque et avec leur concours, constitué un Groupe de travail de hautniveau sur les technologies de l'information et de la communication en Afrique, lequel aélaboré un cadre d'action régional intitulé "Initiative Société africaine à l'ère del'information" (AISI), qui a été approuvé par la Conférence des ministres africains en mai1996. Au niveau international, le travail de planification et de collecte des fonds a déjàcommencé, le but étant de mettre sur pied un programme d'un montant de 11,5 millionsde dollars des Etats-Unis - intitulé "Mettre la technologie de l'information au service dudéveloppement" et conduit par la CEA, la Banque mondiale, l'UNESCO, l'UIT et laCNUCED - qui contribuera à lancer l'AISI dans le cadre de l'Initiative spéciale dusystème des Nations Unies pour l'Afrique.

• Il est prévu d'organiser des colloques sur la télématique au service du développement en1996 pour les Etats arabes et en 1997 pour l'Amérique latine et les Caraïbes, en liaisonavec d'autres organisations régionales et internationales intéressées.

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• La Commission des communautés européennes (CCE) et l'UNESCO ont lancé en juin1996 le projet STACCIS (de soutien à la coopération avec la Communauté des Etatsindépendants en matière d'applications télématiques). Ce projet, auquel est alloué unmontant de 400.000 ECU (plus de 500.000 dollars) au titre du Programme d'applicationstélématiques de la CCE pour une période de trois ans, vise à promouvoir ledéveloppement régional et la coopération Est-Ouest en matière d'applicationstélématiques dans ces domaines clés que sont la recherche, l'éducation etl'environnement.

C. Applications et projets pilotes

• Le projet de Réseau régional informatique pour l'Afrique (RINAF) du Programmeintergouvernemental d'informatique (PII) de l'UNESCO, qui a mobilisé plus d'un millionde dollars fournis par plusieurs organismes de financement bilatéraux, et notamment parle gouvernement de l'Italie, a déjà organisé plusieurs stages de formation à l'intention desgestionnaires et techniciens de réseaux africains et aidé au raccordement de quatre paysafricains au réseau Internet. Une réunion stratégique et un stage de formation ont étéorganisés à Libreville en avril 1996 en vue de planifier des activités qui auront pour effetd'améliorer la connectabilité aux réseaux de la sous-région Afrique centrale. Un projetd'autoroute de l'information modèle a été lancé au Ghana sous l'égide du CRDI, del'UIT, de la CEA et de l'UNESCO.

• Un Projet pilote sur l'accès aux services télématiques dans les Caraïbes a été lancé enfévrier 1996 sous l'égide du Commonwealth of Learning (COL), du Conseil internationalpour l'information scientifique et technique (ICSTI), de l'UIT, de l'Organisationpanaméricaine de la santé (OPS), du PNUD et de l'UNESCO. Ce projet, d'une durée de18 mois environ, vise à promouvoir une utilisation durable de l'information scientifique ettechnique au service du développement par le biais de l'Internet à la Barbade, à Sainte-Lucie et à Saint-Vincent-et-les Grenadines.

• Une étude sur "L'utilisation des technologies électroniques de l'information dansl'enseignement ouvert et l'enseignement à distance" a été entreprise en vue de servir debase à la section consacrée aux technologies de l'éducation du document directif surl'enseignement ouvert et l'enseignement à distance préparé pour l'UNESCO par leConseil international de l'enseignement à distance (ICDE) et aux discussions dont a faitl'objet l'action de l'UNESCO dans ce domaine lors d'une Consultation sur lestechnologies de l'information dans l'éducation à distance (UNESCO, septembre 1994).Une conférence internationale sur l'utilisation de la technologie de l'informationélectronique dans l'enseignement à distance dans les neuf pays en développement les pluspeuplés (DE9) a été organisée à New Delhi en janvier 1996, et une base de donnéespilote sur l'utilisation des médias électroniques dans l'enseignement à distance etl'enseignement ouvert vient d'être constituée.

Un soutien d'ordre méthodologique sur les technologies éducatives a été fourni, dans lecadre de l'initiative "Apprendre sans frontières", à plusieurs Etats membres, dont l'Egypteet l'Afrique du Sud, ainsi qu'à des projets pilotes menés dans ce même cadre au CostaRica, en Inde et à Maurice.

Une série de projets pilotes UIT-UNESCO sur les applications de la télévision interactiveau service de l'éducation sont en cours d'exécution en Inde, au Mexique et au Maroc.Ces projets conjoints ont pour but de vérifier si cette technologie se prête à des

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applications pédagogiques d'un coût abordable dans les pays en développement, et defournir des informations sur l'avancement du processus de normalisation entrepris parl'UIT dans ce domaine.

• Les besoins de la communauté scientifique internationale en matière d'autoroutes del'information ont été clarifiés au cours de la première réunion du Conseil consultatifinternational sur la communication scientifique mondiale - ACOSC (septembre 1995) etde la Conférence d'experts sur la publication électronique en sciences CIUS-UNESCO(février 1996), qui a recommandé que l'UNESCO contribue à l'élaboration d'un code dedéontologie en matière de publication électronique des travaux scientifiques, ainsi qu'àdes projets pilotes visant à créer des journaux électroniques dans les pays endéveloppement. Le Conseil pour les actions en physique (PAC) a organisé avec lesoutien de l'UNESCO des programmes de formation à la gestion de réseaux en Ukraineet dans la Fédération de Russie, ainsi que plusieurs consultations de scientifiques pourdéfinir une stratégie régionale en matière de réseaux. Des activités de coopération enmatière de réseaux sont également en cours d'exécution dans le domaine del'environnement, en particulier dans le cadre de la Commission océanographiqueintergouvernementale et du programme sur L'homme et la biosphère.

• Un Centre d'échange d'information a été créé dans le cadre du programme "Gestion destransformations sociales" (MOST) en vue de favoriser l'échange d'information et lacoopération entre chercheurs et décideurs. Ce centre a déjà facilité l'interconnexion dequatre institutions participant au programme, l'objectif étant de connecterprogressivement entre elles toutes les équipes de recherche de soixante pays. Desgroupes de discussion et des bases de données sont proposés sur l'Internet, et un télé-atelier international sur le Centre d'échange d'information du programme MOST a étéorganisé en 1996 sous l'égide du Comité international pour l'information et ladocumentation en sciences sociales (CIDSS). Des principes directeurs concernant lepartage des données de recherche sous forme électronique ont été élaborés encoopération avec la Fédération internationale des organisations de services de donnéesen sciences sociales (IFDO) et du CIDSS.

• L'UNESCO a entrepris avec la Communauté européenne une étude conjointe sur lescontenus culturels des productions audiovisuelles et multimédia en vue d'identifier desstratégies de développement pour les industries endogènes de l'audiovisuel dans le nouvelunivers numérique. Des indicateurs normalisés de la consommation de biens culturelssont élaborés en partenariat avec un institut de recherche de la République de Corée, envue de mesurer les habitudes nationales et d'identifier les changements apportés à ceshabitudes par la mondialisation des technologies de la communication.

• Deux réunions internationales d'experts sur l'archéologie faisant appel aux techniquesspatiales ont été organisées, et un programme de recherche en coopération pour l'étudede sites archéologiques mis sur pied avec les agences spatiales de la France, du Japon etdes Etats-Unis. Le programme de production de CD-ROM sur les civilisations ancienneset les sites du patrimoine culturel est en voie d'être élargi de manière qu'il soit accessiblesur l'Internet et permette une expérimentation en réalité virtuelle. Un Réseaud'information sur le patrimoine mondial est en cours de constitution avec le soutien del'UNESCO.

• Le Séminaire régional pour l'Asie et le Pacifique sur l'utilisation des technologies del'information dans la publication de journaux, qui s'est tenu à Madras (Inde) en 1995, a

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formulé des recommandations sur la manière dont les journaux à petit ou moyen tiragede la région pourraient tirer un meilleur parti des technologies de la communication, del'information et de l'informatique en tenant pleinement compte des facteurs sociaux etculturels, comme la nécessité d'adapter ces technologies aux langues nationales oulocales.

• Le réseau FEMMED-WOMMED, constitué en 1995 sous les auspices de l'UNESCO envue de faciliter un accès équilibré à l'expression et à la décision dans les médias, sansdistinction de sexe, s'appuie très largement sur le réseau Internet pour promouvoir etdévelopper son travail.

• Un stage de formation sur l'utilisation de l'Internet par les journalistes a été organisé avecl'appui de l'UNESCO durant le "Colloque sur les autoroutes de l'information : quellestratégie pour l'Afrique ?" (Dakar, décembre 1995). L'UNESCO collabore avec l'Agencede presse panafricaine (PANA) à la mise en place de son Réseau africain pourl'intégration et le développement (RAPIDE) qui mettra à profit la coopération entremédias et services d'information publics et privés de la région pour proposer sur l'Internetdes nouvelles, des données sur les marchés et des informations dans le domaine juridique,administratif et culturel, en vue de promouvoir l'investissement, le commerce et ledéveloppement.

• Un projet, qu'il a été proposé à la DANIDA et à l'UIT de financer, envisage la mise enplace, dans cinq pays d'Afrique, de programmes pilotes sur la mobilisation et leperfectionnement des professionnels de l'information et des bibliothèques et centresd'information communautaires, afin que ceux-ci soient capables de proposer de multiplesservices axés sur le développement et faisant appel à des technologies électroniquesappropriées. En Asie et dans le Pacifique, l'UNESCO élargira son action concernant lesCentres communautaires d'apprentissage et de recherche (CLARC) de façon à tirer lemeilleur parti des technologies de l'information et de la communication par le biais deprojets pilotes menés au Bhoutan et au Viet Nam. Le principe de ces activités a étéexaminé au cours d'un séminaire sur l'autonomisation des communautés dans la sociétéde l'information (Afrique du Sud, mai 1996), organisé avec le soutien de l'UNESCO enmarge de la Conférence sur la "société globale de l'information".

• Le programme "Mémoire du Monde", le Réseau international d'écoles debibliothéconomie et de sciences de l'information (SLISNET), le Programme de gestiondes documents et des archives (RAMP) et les réseaux régionaux de partage desressources et d'échange d'information font de plus en plus appel dans leur travail auxautoroutes de l'information, les bibliothèques et dépôts d'archives virtuels imitant demieux en mieux leurs modèles réels.

• Des efforts sont faits pour renforcer la coordination de la formation à l'échelle régionaledans les Etats arabes et en Afrique, où l'UNESCO s'emploie à promouvoir l'élaborationde programmes d'étude communs, ainsi que des activités de coopération internationalevisant à former des planificateurs et des techniciens spécialisés dans la gestion desréseaux et la conception des applications, en tenant compte des possibilités offertes par lacommunication, l'information et l'informatique. Des liens opérationnels étroits sontétablis à cet égard avec d'autres organisations internationales compétentes, telles quel'ACCT, l'AUPELF-UREF, le COL, l'Internet Society, l'UIT, le Physics Action Councilet l'UNITAR. Dans le cadre du suivi d'un atelier pour la sous-région arabe organisé en

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mars 1996 au Caire par l'IIP sur le thème "Concevoir et construire une autoroute del'information", il est prévu d'organiser des stages de formation à Accra et Tunis en 1996et à Bamako au début de 1997.

IV. Conférence de l'UNESCO sur l'information et la communication au servicedu développement et formulation de principes concernant le cyberespace

15. Si elle veut atteindre les objectifs qui lui ont été assignés dans sa Stratégie à moyenterme, l'UNESCO devra jouer un rôle de pivot dans la réflexion actuelle sur la sociétémondiale de l'information, en concentrant plus particulièrement ses efforts sur l'élaboration destratégies et de politiques aptes à assurer la participation des pays en développement et del'ensemble de la société civile. L'accent continuera d'être placé sur le rôle des autoroutes del'information dans le développement, et sur la promotion des utilisations de ces autoroutespour favoriser le développement dans les domaines de compétence de l'UNESCO - c'est-à-dire,par exemple, des groupes de recherche virtuels, des bibliothèques numériques, des programmesd'apprentissage facilité par la technologie, des systèmes d'information à l'usage desgouvernements et de centres communautaires d'information et de médias.

16. Seuls les efforts conjoints de tous les pays et de l'ensemble des organisationsinternationales permettront d'édifier une société mondiale de l'information véritablementdémocratique. Afin que son programme ait un réel impact, l'UNESCO s'emploiera à renforcerles mécanismes internationaux d'échange d'informations et de données d'expérience sur lacontribution potentielle des autoroutes de l'information aux processus du développement.

17. Soucieuse de rapprocher les différents acteurs de ce processus, l'UNESCO a coopéréavec ses partenaires nationaux et internationaux à l'organisation de toute une série deconférences régionales et internationales visant à identifier des politiques et des stratégiescommunes et à jeter les bases d'une action concertée. Ainsi, le Colloque régional africain sur latélématique au service du développement (Addis-Abeba, 1995) sera suivi d'autres consultationssimilaires dans les Etats arabes et en Amérique latine et aux Caraïbes, respectivement en 1996et 1997. La Conférence sur la publication électronique en sciences, organisée en liaison avec leConseil international des unions scientifiques (Paris, février 1996), le Colloque international surle droit des auteurs et la communication dans la société de l'information (Madrid, mars 1996),et le deuxième Congrès international sur "L'éducation et l'informatique" (Moscou, juillet 1996)seront suivis par le Congrès international sur les aspects éthiques, juridiques et sociétaux del'information numérique (France, 1997) et le Forum mondial sur la protection du folklore.

18. Ces forums internationaux, régionaux ou thématiques sont autant d'éléments d'unprocessus de consultation à l'échelle de la planète que l'organisation par l'UNESCO d'uneConférence sur la communication et l'information au service du développement, qui se tiendraiten 1998, viendrait renforcer. Cette conférence serait axée sur les aspects du développementpour lesquels les technologies de l'information et de la communication peuvent jouer un rôlesignificatif et offrirait une tribune à tous ceux qui souhaitent contribuer à la recherche d'unconsensus international en la matière.

19. Sur le plan social, la révolution mise en marche par les nouvelles technologies del'information et de la communication a pour principal effet de creuser le fossé entre les pays etles régions - et, à l'intérieur de leurs territoires, entre les groupes - qui ont accès à l'informationet ceux qui en sont privés. Une action positive est nécessaire pour enrayer cette tendance quirisque sinon de s'autoalimenter. Une difficulté majeure tient au fait que plus certains pays etrégions renforceront leur aptitude à accéder à la masse considérable d'informations disponibles

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et - chose plus importante encore - à maîtriser intellectuellement cette richesse, moins ils serontà même de réduire le fossé avec les laissés-pour-compte. Toutefois, la situation actuelle peutaussi avoir des effets très positifs. Pour un investissement relativement minime, moyennant unsystème de formation étendu et efficace, appuyé par des efforts de coopération du type accordsde jumelage Nord-Sud et Sud-Sud, les médias électroniques peuvent rapidement donner accèsà une profusion de moyens d'apprentissage, d'informations, de bases de données et de conseilsen ligne. Aussi, la conférence devrait-elle centrer la réflexion sur les stratégies et les politiquesqu'il conviendrait de mettre en oeuvre à tous les niveaux pour que tous ceux qui le souhaitentpuissent jouer pleinement leur rôle dans la société de l'information.

20. A l'heure actuelle, les informations et les ressources de caractère culturel accessibles enligne proviennent pour la plupart des pays développés. Il importe au plus haut point que lesautres cultures et civilisations aient la possibilité de présenter et de promouvoir leurs propresrichesses dans ce domaine sur les réseaux télématiques. Cela est nécessaire, non seulementdans leur propre intérêt, mais aussi pour contribuer à perpétuer et enrichir la diversité culturellede notre monde et pour leur permettre d'y être mieux représentés.

21. La conférence devrait également se pencher sur un certain nombre de problèmes éthiquespatents, mais épineux, comme le rôle des fournisseurs d'information dans le nouvelenvironnement technologique, la question du droit à la vie privée et celles de la liberté, de lafiabilité et de la responsabilité de l'information. L'un des principaux objectifs de la conférenceserait par conséquent d'explorer les nouvelles formes de coopération internationale quipermettraient d'harmoniser les différentes approches des problèmes sociaux, culturels,juridiques et éthiques, en tenant compte de la diversité culturelle, mais aussi des besoins variésdes pays en développement comme des pays développés. A cet effet, elle pourrait par exemplearrêter un cadre approprié pour l'analyse permanente des tentatives, réussies ou avortées,visant à atteindre un niveau adéquat de consultation, de production et de circulation del'information aux fins du développement et à assurer pleinement l'échange international dedonnées d'expérience en la matière, y compris en ce qui concerne les sources d'énergie quipermettraient, en tous lieux, une plus large utilisation du cyberespace. Il serait égalementsouhaitable de formuler des propositions quant aux modifications, adaptations ou extensionsqui pourraient être nécessaires pour permettre aux mécanismes ou instruments internationauxexistants de résoudre les problèmes rencontrés.

22. La conférence serait organisée en consultation avec d'autres institutions et programmesdu système des Nations Unies, les organisations internationales et non gouvernementalesintéressées et les organismes compétents au sein des Etats membres. On prêterait une attentionparticulière au rôle des commissions nationales pour l'UNESCO et des organisations nongouvernementales, qui seraient invitées à contribuer à l'élaboration de l'ordre du jour et desdocuments de travail et à proposer des participants. La possibilité d'organiser conjointement laconférence avec d'autres institutions des Nations Unies, telles que l'UIT, serait activementexplorée.

23. Au cours de la période précédant la conférence, des projets pilotes reflétant la diversitéculturelle et sociale dans les domaines de compétence de l'UNESCO seraient lancés danschaque région par l'UNESCO et les autres institutions intéressées. La conférencesélectionnerait et présenterait les meilleurs d'entre eux, qui deviendraient ainsi des modèlesd'excellence, de même que des ouvrages de référence illustrant la contribution de toutes lessociétés à l'avènement de l'ère de l'information. Une telle démonstration serait en outre riched'enseignements sur la manière de concilier les intérêts commerciaux et les attentes desconsommateurs.

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24. Le débat au sujet de la liberté d'expression, de la propriété intellectuelle, de la sécurité,du respect de la vie privée, de l'égalité d'accès et du pouvoir juridictionnel sur les autoroutes del'information est de plus en plus axé sur la nécessité de cadres juridiques appropriés, et leslitiges survenus récemment un peu partout dans le monde sont la preuve d'un décalagecroissant entre le droit et la technologie des réseaux télématiques. Dans le document finalrédigé par l'Union interparlementaire à l'issue de la conférence qu'elle a tenue à l'UNESCO du3 au 6 juin 1996, on peut lire ceci : "La conférence estime que l'UNESCO est l'un desprincipaux forums pour débattre des progrès et des défis des autoroutes de l'information. Ellerecommande à l'UNESCO d'envisager la création, sous ses auspices, d'un conseilintergouvernemental chargé des questions relatives aux autoroutes de l'information où toutesles régions du monde seraient représentées".

25. En coopération avec d'autres organisations intéressées, dont l'OMPI, l'OMT, le BIT,l'ISO, l'UIT, l'UNICEF, l'OCDE, l'Union européenne et le Conseil de l'Europe, ainsi que laCour internationale de justice de La Haye, l'UNESCO prépare actuellement une publicationconçue pour contribuer au débat international sur le droit du cyberespace dans le cadre de laDécennie des Nations Unies pour le droit international. Il s'agit essentiellement d'inciter àréfléchir à une doctrine originale du cyberespace qui, au-delà des différents aspects dumultimédia, définisse des principes plus généraux sur le plan juridique et éthique. Cettepublication traitera notamment de la liberté d'expression et des relations entre toute une sériede problèmes apparentés qui se posent dans l'univers télématique, à savoir les problèmes del'attribution, de l'intégrité, de l'anonymat, de l'autonomie et de la responsabilité, de la sécurité,de la moralité et de la violence dans le cyberespace. Les nouvelles propositions avancées en cequi concerne l'application de la loi, le respect de la vie privée et le cryptage des données,l'égalité d'accès au cyberespace et le droit de recevoir des informations qui concilientimpartialité et accessibilité universelle feront l'objet d'une attention particulière ; on étudieraaussi tout spécialement le rôle fondamental du droit international et les conflits de lois enmatière de souveraineté, de libre concurrence et de droit du travail.

26. Il existe un lien étroit entre les autoroutes de l'information, les industries culturelles, lapropriété intellectuelle et la mondialisation des échanges commerciaux. Aussi est-ilindispensable d'harmoniser les systèmes juridiques si l'on veut promouvoir la libre circulationde l'information et un échange mondial des biens culturels qui reflète notre diversité culturelleet les différentes traditions culturelles et économiques. En tant qu'institution spécialisée desNations Unies responsable de la sphère intellectuelle, l'UNESCO est toute désignée pour servirde tribune de recherche d'un consensus sur un droit et une éthique du cyberespace, et elle estprête à offrir ses services à la communauté internationale afin que soit progressivement définiun ensemble de principes applicables dans ce domaine.

27. A la lumière de ce qui précède, le Conseil exécutif souhaitera peut-être adopter unedécision rédigée comme suit :

Le Conseil exécutif,

Ayant examiné le document 150 EX/15,

1. Notant le large consensus qui s'est dégagé des consultations entreprises parl'UNESCO dans le domaine des autoroutes de l'information et des nouvellesapplications des technologies de l'information et de la communication,

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2. Ayant à l'esprit l'importance que la Conférence générale attache à la promotiond'une approche déontologique des technologies de l'information conforme à lamission éthique de l'UNESCO et visant à un développement harmonieux de cestechnologies, dans le respect du pluralisme linguistique et culturel et du droit à lavie privée,

3. Convaincu de la nécessité de mettre en oeuvre, avec efficacité et en temps voulu,les stratégies et les activités prévues dans les documents 28 C/4 et 28 C/5 en ce quiconcerne les autoroutes de l'information et les nouvelles applications destechnologies de l'information et de la communication,

4. Se félicite des progrès accomplis dans l'établissement d'un cadre d'action en lamatière et dans la mise en oeuvre des activités intersectorielles et interinstitutionsinscrites au programme dans ce domaine ;

5. Invite le Directeur général à poursuivre le travail accompli par l'UNESCO àl'intérieur de ce cadre afin que le programme ait un impact maximal au cours desdeux derniers exercices biennaux couverts par la Stratégie à moyen terme del'UNESCO ;

6. Accueille favorablement la proposition d'organiser une conférence de l'UNESCOsur l'information et la communication au service du développement, sous réserveque des ressources suffisantes puissent être mobilisées au sein même del'Organisation et auprès de ses partenaires extérieurs ;

7. Souligne l'importance de la contribution de l'UNESCO à la formulation d'unensemble de principes applicables au cyberespace.

150 EX/15Annexe

ANNEXE

L'UNESCO et la société de l'information pour tous1

L'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a reçunotamment pour mandat de ses 184 Etats membres de promouvoir la libre circulation desidées par le mot et par l'image et de renforcer la coopération internationale dans le domainede la communication, de l'information et de l'informatique, de manière à réduire le fosséexistant entre les pays développés et les pays en développement dans ces domaines. LaStratégie à moyen terme de l'UNESCO pour 1996-2001 prévoit que l'accent sera mis toutparticulièrement sur l'utilisation des technologies de la communication et de l'information auservice du développement, de la démocratie et de la paix. Le présent document passe en revueles chances et les défis dont sont porteuses ces technologies et définit un cadre pour l'actionde l'UNESCO.

I. LES CHANCES ET LES DEFIS

L'accélération spectaculaire, ces dernières années, du développement et de l'utilisationdes technologies de l'information et de la communication a déclenché à l'échelle de la planèteun processus à la faveur duquel la société "industrielle" fait peu à peu place à la "société del'information". En raison de son ampleur et de son caractère non linéaire, ce processus sembleavoir pour l'humanité des conséquences sociales, économiques et culturelles beaucoup plusprofondes que ce ne fut le cas hier de la révolution industrielle. Activité économique,éducation, formation, recherche, loisirs - il n'est, semble-t-il, aucun aspect de l'existence où nese fasse sentir l'influence croissante des réseaux électroniques et des technologies dumultimédia, qui représentent pour chacun de nous de nouvelles chances et de nouveaux défis.Au seuil du troisième millénaire, il est primordial de comprendre les changementsfondamentaux qu'entraîne cette "révolution de la communication et de l'information" et depeser sur eux. Les problèmes complexes et intriqués auxquels le monde est confrontéaujourd'hui défient les explications et les solutions classiques et exigent une approcheradicalement nouvelle, qui devra être à la fois exhaustive et interdisciplinaire. De plus,individus, groupes et communautés devront acquérir non seulement de nouveaux outilsd'analyse, mais aussi une mentalité et des attitudes très différentes pour s'adapter à cette"nouvelle" civilisation fondée sur l'information et le savoir qui est en train de naître.

Au coeur de cette mutation, les progrès technologiques : possibilité de numériserdiverses formes d'information - textes, chiffres, sons et images - et de les combiner en unproduit unique, le fameux "multimédia" ; intelligence artificielle et incorporation, dans lesproduits et services d'information, d'interfaces interactives adaptées aux besoins del'utilisateur ; techniques de compression numérique et de commutation facilitant la diffusion devolumes de données toujours plus importants ; progression exponentielle de la puissance decalcul des ordinateurs en même temps que baisses spectaculaires des coûts ; câbles à fibresoptiques bon marché et nouvelles technologies sans fil ; et, plus impressionnante sans doute

1 Le présent document a été rédigé pour la réunion conjointe des commissions du programme sur les "enjeux

éducatifs, scientifiques et culturels des nouvelles technologies de l'information et de la communication" quis'est tenue en novembre 1995 durant la vingt-huitième session de la Conférence générale de l'UNESCO. Il aété ultérieurement actualisé afin de tenir compte des résultats de ce débat, ainsi que des recommandationsdu Groupe consultatif sur les technologies de l'information et de la communication constitué par leDirecteur général de l'UNESCO en décembre 1995.

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que tout le reste, croissance explosive des réseaux informatiques et, en particulier, du plusgrand d'entre eux, l'Internet, qui relie des millions d'ordinateurs individuels et d'utilisateurs dansle monde entier.

La combinaison et l'interaction de ces technologies donnent le jour à de nouveauxproduits et services fondés sur la vidéo, les méthodes de pointe de traitement de l'image et dela voix, de puissantes techniques permettant d'automatiser la recherche de l'information ettoutes sortes d'opérations de routine, qu'un ensemble de réseaux en interfonctionnement rendde plus en plus accessibles. Ces "nouvelles" technologies - ou, plus exactement, ces nouvellesutilisations de la technologie - stimulent la convergence des diverses branches d'activité. Dansles pays industrialisés, on voit depuis quelques années les câblo-opérateurs, les services detélécommunications et les opérateurs de réseaux de radio-télédiffusion, ainsi que les industriesde l'informatique, de l'édition et des loisirs amorcer des rapprochements et des alliancesstratégiques. Désireux d'étendre leurs activités hors de leurs frontières traditionnelles enproposant des services interactifs, fournisseurs et diffuseurs de l'information partentagressivement à l'assaut de nouveaux marchés.

Par dessus tout, de nombreux pays manifestent la volonté politique de soutenir etd'encourager ces processus. De nouveaux cadres et de nouvelles normes juridiques sont mis enplace afin de faciliter le développement et l'interconnexion des infrastructures de l'informationnationales. Bien conçues, les autoroutes de l'information stimuleraient encore les marchésnationaux et internationaux déjà florissants des services et produits d'information.

A l'heure actuelle, les pays industrialisés ont une avance écrasante dans tous cesdomaines, alors que dans bon nombre de pays en développement, même les "vieilles"technologies, comme la télévision, le téléphone, voire l'électricité, demeurent inaccessibles.Tout bien considéré, on s'aperçoit cependant que les nouvelles technologies de l'information etde la communication offrent à toutes les sociétés et à tous les individus d'immenses possibilitésd'accéder à l'information et de la diffuser par des voies nouvelles, véritablement universelles etsouvent moins coûteuses.

On ne compte déjà plus les pays en développement qui mettent la technologie del'information au service de l'éducation ou de la santé pour mieux briser le cercle vicieux de lapauvreté et de l'isolement, ou qui se dotent de nouveaux secteurs de nature à assurer undéveloppement économique durable, comme la production de logiciels ou le traitement desdonnées, en sautant l'étape de l'industrie lourde. L'importance de la révolution de l'informationa été reconnue au plus haut niveau par les responsables politiques de nombreux pays endéveloppement. Un exemple récent en est la décision de la Conférence des ministres africainschargés du développement économique et social et de la planification (Addis-Abeba, mai 1995)de confier à un groupe de travail de haut niveau composé d'experts africains la tâche d'élaborerun plan d'action régional sur les technologies de l'information - l'Initiative Société africaine àl'ère de l'information - et de mobiliser les ressources financières nécessaires à sa mise enoeuvre.

Pour les pays en développement, le problème en ce qui concerne leur participation à lasociété de l'information n'est pas tant de savoir si cet enjeu doit se voir accorder une prioritéélevée, mais comment mettre efficacement les technologies de l'information au service dudéveloppement de manière à réduire le fossé entre "nantis" et "déshérités" au lieu de l'élargir etde le creuser, aggravant encore les inégalités de part et d'autre de la ligne de fracturetechnologique. Les principales difficultés ne tiennent pas aux technologies elles-mêmes - qu'il

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est en général possible d'acquérir et d'adapter à condition de mobiliser les ressourcessuffisantes - mais plutôt aux problèmes d'ordre politique, social, organisationnel et éthiquequ'elles soulèvent.

Pour que l'humanité tout entière bénéficie de ces chances, il ne suffira pas de procéder àdes transferts de technologies, il faudra d'abord et avant tout renforcer la capacité humaine detirer le meilleur parti possible de la technologie de l'information. C'est à cette condition que lasociété de l'information peut espérer atteindre sa visée ultime : l'autonomisation de tous lescitoyens par l'accès au savoir et l'aptitude à l'utiliser.

De nouvelles promesses pour le développement

Les autoroutes de l'information ouvrent certes des perspectives prometteuses sur lesplans économique et commercial, mais peut-être plus important encore est l'impact destechnologies informationnelles sur les secteurs d'intérêt public. Les incidences des autoroutesde l'information et des technologies du multimédia dans les domaines "intellectuels" au coeurmême du processus de développement concernent tout particulièrement l'UNESCO.

Dans le domaine de l'éducation, les technologies de l'information apparaissent commeun moyen de compléter les techniques éducatives traditionnelles pour mettre les systèmesd'enseignement à même de répondre aux différents besoins d'apprentissage et de formation dessociétés. La simulation sur ordinateur, la télématique et les téléconférences, parallèlement à latélévision ou la radio éducatives, offrent d'immenses possibilités de toucher un public plusvaste que l'enseignement traditionnel, tout en rendant l'apprentissage plus efficace, attrayant etstimulant. La variété croissante des médias interactifs (par exemple le CD-I et la télévisioninteractive) élargit le champ et les possibilités de l'apprentissage autonome. Ces outils offrentune possibilité sans pareille "d'atteindre les exclus", en particulier les 900 millionsd'analphabètes du globe et les 130 millions d'enfants qui ne peuvent fréquenter l'école primaire,ainsi que de rendre l'éducation permanente réellement accessible à tous et notamment à ceuxpour qui elle reste largement hors de portée en raison de contraintes de temps et d'espace,d'âge, d'environnement socioculturel et d'horaires de travail, ou encore de handicaps physiquesou mentaux. Des systèmes d'enseignement à distance modernes, dont l'initiative "Apprendresans frontières" de l'UNESCO est un précurseur, permettraient aux apprenants d'accéder auxconnaissances disponibles dans différentes parties du monde et d'avoir, entre eux et avec lessources de savoir, ce dialogue qui est le principal facteur d'un apprentissage efficace.

Le domaine de la recherche scientifique, dont les réseaux informatiques et nombred'applications de la télématique sont initialement issus, demeure l'un des plus gros clients de cestechnologies. Pour les scientifiques, les autoroutes de l'information ont surtout l'avantage depermettre d'accéder plus rapidement, à plus grande échelle et de façon plus interactive auxinformations scientifiques, ainsi que de diffuser celles-ci et de partager les installations derecherche dans les mêmes conditions. Les groupes de recherche, en sciences de la naturecomme en sciences sociales, vont devenir de plus en plus "virtuels", c'est-à-dire composés despécialistes interconnectés, travaillant sur le même problème dans différentes parties du monde.L'édition électronique va rendre plus rapide et meilleur marché l'accès à la littératurescientifique, en même temps qu'elle facilitera la conservation d'archives internationales desréalisations dans ce domaine. Ces tendances profiteront plus particulièrement aux scientifiquesdes pays en développement qui ont d'ordinaire difficilement accès aux laboratoires, à ladocumentation et aux bases de données ; elles leur offriront de nouvelles possibilités de

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collaborer avec leurs collègues dans d'autres pays et atténueront, à défaut de le résoudre, leproblème de l'exode des compétences du Sud vers le Nord.

Dans le domaine de l'environnement, ces technologies contribueront à mettre l'humanitémieux à même de comprendre et de maîtriser les phénomènes physiques et écologiques, ainsique de prévoir les catastrophes et d'y réagir. Les systèmes planétaires de surveillance del'environnement qui sont actuellement mis en place dans le cadre d'une initiative à l'échelle dusystème des Nations Unies, et dans lesquels l'UNESCO joue un rôle majeur, ne sont réalisablesqu'en raison des progrès de la télédétection ainsi que du traitement, de la communication et dela présentation des données. Les technologies de l'information vont également permettred'améliorer les systèmes d'alerte aux catastrophes et d'aide à la planification préventive et à lacoordination des secours ; directement reliés aux moyens de communication sur les lieux detravail et dans les foyers, ces systèmes réduiront plus aisément la mortalité, les dommagescorporels et les pertes matérielles.

Dans le domaine de la culture, les technologies du multimédia offrent d'ores et déjà deformidables possibilités de promotion et de diffusion du patrimoine culturel matériel etimmatériel. La présence de produits et services culturels multimédia sur les autoroutes del'information offrira à chacun des occasions illimitées d'apprécier la culture du monde danstoute sa diversité. A tout moment, on pourra écouter un concert ou visiter un musée en modevirtuel sans avoir à voyager ni à faire la queue. De plus, les images en trois dimensions et lesinterfaces interactives ouvrent de nouveaux et vastes horizons à l'art expérimental. Dansl'ensemble, ces technologies ont des potentialités immenses en tant que moyens de renforcer lesidentités culturelles, de promouvoir le dialogue interculturel et de stimuler la créativitéartistique.

Les médias ont d'ores et déjà adopté des innovations technologiques majeures tels lemontage électronique et la synthèse d'images dans la production des programmes de télévision,ou la publication assistée par l'informatique et la communication électronique dans la presseécrite. La télévision interactive et le multimédia ouvrent des perspectives encore inexploréesnon seulement dans le domaine du divertissement mais aussi pour ce qui est des émissionséducatives et culturelles et pour la vulgarisation scientifique, ce qui valorisera sans doute lerôle de la télévision de service public. Les agences de presse sont les bénéficiaires évidents destechnologies informatiques qui leur permettent de produire et de diffuser plus rapidement lesnouvelles. Si les technologies en développement rapide des médias deviennent accessibles surun réseau large bande véritablement universel, la capacité d'information et de divertissementdes médias augmentera au-delà de ce que l'on peut imaginer.

Les bibliothèques - que ce soient les bibliothèques scolaires, universitaires, publiques ouspécialisées - sont certainement appelées à jouer un rôle sans cesse croissant dans la diffusiondu savoir et de l'expérience. Informatisées et interconnectées, elles pourront mettre en communleurs ressources et offrir à leurs lecteurs l'accès à d'immenses stocks d'information. De plus,elles sont idéalement placées pour offrir au public une voie d'entrée sur les autoroutes del'information en fournissant aux usagers, comme elles le font déjà, accès, assistance etformation. Les archives adapteront leurs fonctions d'entreposage et de préservation pour tenircompte du caractère non permanent de l'information numérique qui, dans bien des cas,remplacera les documents sur support papier. Elles s'emploieront aussi de plus en plus à fournirde l'information sur support électronique, à mesure que les besoins de leurs clients- administrations, chercheurs et grand public - deviendront plus complexes.

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Les frontières entre les métiers et les institutions des secteurs de la diffusiond'informations et de l'enseignement s'estomperont à mesure que de nouveaux servicesapparaîtront et se développeront, stimulés par la demande d'une clientèle informée et active. Si,dans les pays industrialisés, ces services seront surtout tournés vers l'offre de prestations àdomicile et sur les lieux de travail, dans nombre de pays en développement, en particulier enmilieu rural, la fourniture d'accès au niveau communautaire prendra une importanceparticulière. Moyennant une organisation coopérative des services, et la mise en place dudernier maillon technologique de la chaîne de la télécommunication, il deviendra possible decréer des "télécentres" communautaires qui offriront un accès aux bibliothèques, à l'informationet aux médias, à des services sociaux - d'enseignement et de télémédecine par exemple - à destribunes de participation aux mécanismes démocratiques et à des moyens de communicationinterpersonnelle.

De nouveaux défis pour la société

Au coeur du défi posé par la nouvelle société de l'information figurent la notion deservice universel et la question de savoir comment se concrétisera le "droit de communiquer"dans un univers numérique où les services de base auxquels devra avoir accès l'ensemble descitoyens seront de plus en plus étendus et complexes. En la matière, la notion d'accèsn'implique pas seulement la disponibilité matérielle des services à un prix abordable ; ellesuppose que l'utilisateur ait acquis un niveau minimal de "compétence numérique" et disposed'interfaces convenablement adaptées pour pouvoir en tirer profit. Dans le monde del'information et de la communication de plus en plus placé sous le signe de la concurrence et duprofit, les groupes défavorisés - à l'intérieur de chaque société comme au niveau international -risquent fort de se retrouver exclus. Ce risque préoccupe en particulier les pays endéveloppement, qui devront mettre en place des politiques claires et imaginatives s'ils veulentrécolter les fruits de la révolution de la communication qui s'amorce.

Un aspect important du "droit de communiquer" touche à la possibilité d'accéder pour uncoût abordable aux installations télématiques, offerte aux acteurs sociaux "intellectuels"- enseignement, recherche, culture, médias, bibliothèques et archives - qui ont un rôle crucial àjouer dans la mise en place des infrastructures informationnelles nationales. Une étude réaliséeconjointement par l'Union internationale des télécommunications (UIT) et l'UNESCO1 proposeà ce sujet une stratégie prometteuse comprenant les trois volets suivants, à mettre en oeuvre encollaboration : (i) coopération entre les usagers en vue du regroupement de leurs demandes deservices télématiques, (ii) partenariat entre les entreprises de télécommunication et les usagersen vue de la mise en place et de l'expansion des services, compte tenu des principes du marchéet (iii) politiques éclairées des pouvoirs publics, qui visent à promouvoir la construction etl'utilisation d'une infrastructure télématique dans les secteurs intéressant le développement.

Un autre problème important est celui de la préservation de la diversité linguistique etculturelle dans la société de l'information. La mondialisation, fruit du progrès technologique,est perçue par beaucoup comme une menace pour les coutumes, les valeurs et les croyanceslocales : à l'heure actuelle, par exemple, 90 % des bases de données présentes sur l'Internetsont en anglais. La technologie offre aussi la possibilité de développer des services spécialisésrépondant à des besoins culturels variés, et l'on ne voit pas pourquoi de tels services ne seraient

1 "Le droi t de communi quer : à quel pri x ? Obst acl es économi ques à l 'utilisat ion ef ficace des

télécommunicat ions en matière d'éducat ion, de sci ence et de cul ture et pour la di ffusi on de l'informat ion" .UIT et UNESCO, Paris, mai 1995 (UNESCO/CII-95/WS/2).

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pas florissants dès lors qu'existe une demande légitime dans le domaine culturel, éducatif ouscientifique. Ces perspectives sont toutefois assombries par le danger que ces groupesd'utilisateurs privilégient leur spécificité culturelle au détriment de la diversité et du dialogue,au risque de s'enfermer dans un ghetto culturel. Dans le même temps, il importe de garder àl'esprit que de nombreux pays de petite taille, ou même de taille moyenne, n'ont pas atteint, surle plan économique ou démographique, le seuil critique leur permettant de proposer descontenus endogènes adéquats, et qu'ils risquent donc de devoir faire appel dans une largemesure à des programmes et à des services importés. Les progrès rapides des techniques deradiodiffusion et leur convergence avec l'informatique et les télécommunications ajoutentencore à la complexité du problème.

L'élargissement de l'accès aux réseaux et bases de données interconnectés soulèved'importants problèmes d'ordre éthique et juridique qui ont trait, notamment, à laconfidentialité de l'information et au droit de regard des individus sur les données personnellesles concernant - qui compte de l'avis général parmi les droits fondamentaux de la personnehumaine - à la réglementation de ce qui circule sur les autoroutes de l'information (informationsd'un caractère intolérant, raciste, violent ou pornographique et, en particulier accès des enfantsà celles-ci), à la piraterie et aux autres formes de criminalité informatique, et enfin, au droitd'auteur, domaine où il faut s'efforcer d'étendre la protection légitime de la propriétéintellectuelle à l'univers en pleine évolution du multimédia numérique tout en préservant l'accèsaux informations qui sont nécessaires à la promotion du développement socio-économique.Dans tous ces domaines, il faudra peser avec beaucoup de soin les avantages et les risques quis'attachent à des mesures coercitives ; il se peut que d'autres solutions, fondées par exemple surl'initiative des consommateurs ou sur des codes de déontologie élaborés spontanément par lesprofessionnels de l'information, se révèlent plus attractives. Le fait que les technologies del'information contribuent en elles-mêmes à résoudre partiellement ces problèmes ne change pasgrand-chose.

L'effet des technologies informatiques sur les individus et sur leur comportement socialprête également à controverses. D'ores et déjà, on peut faire pratiquement n'importe quoi surun ordinateur : étudier, travailler, faire ses achats, regarder un film, bavarder avec un ami,visiter une bibliothèque ou un musée, lire le journal ou jouer. D'immenses possibilités d'accèss'offrent ainsi, mais qui peuvent aussi privilégier outre mesure le rapport avec la machine, audétriment de la réflexion, de l'autonomie et de l'épanouissement personnel. A un niveau plusgénéral, les nouvelles autoroutes de l'information sont un facteur important des grandesmutations sociales, comme l'internationalisation des échanges commerciaux et l'émergence d'unmarché économique planétaire, la mondialisation de l'information et des communicationsprivées et l'évolution du marché du travail liée au recours accru à la télématique. Les risquesdont sont porteurs nombre de ces phénomènes sont encore mal connus, et une analysescientifique plus poussée sera nécessaire avant que les décideurs puissent les apprécier à leurjuste mesure.

II. LE ROLE DE L'UNESCO

Aux termes de son Acte constitutif, l'UNESCO est tenue de "favorise[r] laconnaissance et la compréhension mutuelle des nations en prêtant son concours aux organesd'information des masses", de "faciliter la libre circulation des idées, par le mot et parl'image", d'aider "au maintien, à l'avancement et à la diffusion du savoir", et d'"imprime[r]une impulsion vigoureuse à l'éducation populaire et à la diffusion de la culture".

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Depuis l'avènement de l'ère de l'information, non seulement ces tâches ont conservé touteleur pertinence, mais elles ont pris un caractère plus pressant encore, et les moyens concrets deles mener à bien devront être adaptés au nouvel environnement technologique. Alors que ladistinction entre les différentes formes d'information devient de plus en plus floue, le principede la "libre circulation de l'information" - qui jusqu'à une date récente avait été envisagéessentiellement sous l'angle des divers médias de grande diffusion - doit forcément s'appliquer àtous les types d'information de nature à promouvoir l'éducation, la science, la culture, la paix etla démocratie.

Une fois accessibles à tous - indépendamment de toute considération de race, denationalité, de sexe, de lieu de résidence, de profession ou de position sociale - les technologiesde l'information et de la communication pourront faciliter l'avènement d'un développementréellement centré sur l'être humain.

Il est vrai que, pour l'heure, les intérêts économiques et commerciaux semblent être leprincipal moteur de la construction des autoroutes de l'information. Pourtant, ledéveloppement de la culture, de l'éducation et de la science, en tant qu'éléments distinctsfaisant partie intégrante de notre civilisation, ne peut à l'évidence être laissé aux seules forcesdu marché. On ne saurait accepter que les autoroutes de l'information ne soient rien d'autre quedes modes de consommation électronique nouveaux et plus puissants. Il faut qu'elles réserventde vastes espaces au partage du savoir et des valeurs, à la création artistique et au débat public.Tout comme les médias traditionnels, les nouveaux réseaux électroniques doivent assurer ladiffusion d'opinions aussi diverses que possible, en même temps que d'informations qui n'aientpas nécessairement de valeur commerciale, ou qui n'intéressent éventuellement que desgroupes minoritaires. A cet égard, il est de la plus haute importance de réaffirmer la missiondes médias de service public, qui est de répondre aux besoins les plus fondamentaux desindividus en matière d'éducation, de science et de culture dans le cadre du nouvelenvironnement technologique.

Le cadre conceptuel décrit ci-dessus est pris en compte dans la Stratégie à moyen terme(1996-2001) et le Programme biennal (1996-1997) actuels de l'UNESCO, qui prévoient quel'Organisation, en collaboration avec le système des Nations Unies et l'ensemble de lacommunauté internationale, s'acquittera des tâches suivantes :

dans le cadre de son rôle en matière de coopération intellectuelle internationale,

• encourager et faciliter l'analyse des répercussions sociétales des technologies de lacommunication et de l'information ;

• contribuer à l'élaboration et à la promotion de politiques internationales de constructiondes autoroutes de l'information qui tendent à intégrer les pays en développement à lasociété de l'information et à empêcher que ne se créent, à l'intérieur des pays, denouveaux types d'exclusions dus à des barrières d'ordre économique ou autre ;

• faciliter le débat international sur les problèmes qui se posent, à l'aube de l'ère del'information, dans le domaine des droits de l'homme, et notamment sur le droit d'accès àl'information et le droit à la confidentialité de l'information ;

• promouvoir la réflexion internationale sur les grands problèmes éthiques et culturelssoulevés par les autoroutes de l'information, en ce qui concerne notamment les données

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qui y circulent, et en particulier leur dimension cognitive et l'admissibilité sociale del'information propageant l'intolérance, le racisme, la violence ou la pornographie ;

• participer au réexamen des conventions relatives au droit d'auteur et à la propriétéintellectuelle pour faire en sorte que ces instruments conservent leur pertinence et leurefficacité dans la nouvelle société de l'information ;

• catalyser la réflexion sur le problème du respect de l'intégrité des oeuvres artistiques etdu droit moral, lesquels sont menacés par les possibilités nouvelles offertes par latechnologie de déformer des oeuvres et de diffuser des oeuvres déformées ;

• encourager l'élaboration et la diffusion de méthodes de traitement de l'information dansles domaines de l'éducation, de la science, de la culture et de la communication, etd'accès à cette information ;

• réaffirmer la mission des médias de service public qui est de répondre aux besoins lesplus fondamentaux des individus en matière d'éducation, de science et de culture dans lenouvel environnement technologique ;

et, dans le cadre de son rôle en matière d'assistance technique,

• aider les Etats membres à élaborer des politiques nationales et des stratégies régionalesvisant à tirer le meilleur parti de l'information et à optimiser l'accès à celle-ci par lerecours à la technologie moderne, ainsi qu'à créer des conditions favorables audéveloppement des industries culturelles électroniques ;

• encourager, au moyen par exemple de projets pilotes et de programmes de formation,l'utilisation des réseaux d'information et de technologies multimédias novatrices, afin depromouvoir le développement dans les domaines de compétence de l'Organisation, en cequi concerne en particulier :

• la libre circulation de l'information dans les domaines de l'éducation, de la science,de la culture et de la communication, et le rôle nouveau que les bibliothèques, etnotamment les bibliothèques publiques, sont appelées à jouer en tant que pointsd'accès à l'information électronique ;

• l'enseignement à distance et les approches novatrices de l'éducation et del'apprentissage non formels tout au long de la vie ;

• la création de laboratoires scientifiques virtuels permettant à des chercheurs despays en développement et des pays développés de collaborer à des projetscommuns grâce aux moyens de télécommunication et à la télématique ;

• la production et la diffusion de divers produits culturels de nature à contribuer à lacompréhension et au dialogue entre les cultures.

Cette stratégie vise à permettre à l'UNESCO de jouer le rôle moral et intellectuel qui luiincombe face à la nouvelle société de l'information, en tenant compte des besoins de toutes lesnations et de tous les individus en matière d'éducation, de science et de culture et en favorisantune authentique symbiose des cultures, fondée sur le respect et l'enrichissement mutuels.