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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR *********** FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES *********** DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE Master II Aménagement du Territoire, Décentralisation et Développement local MEMOIRE DE MASTER II Thème : PRESENTEE PAR Sous la direction de Mme Ndiaye née Sibére Yague Pr Amadou Diop IMPACT DE L’ETALEMENT DE LA VILLE SUR LA GESTION URBAINE DE TIVAOUANE Année Universitaire : 2011-2012

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ***********

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES ***********

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

Master II Aménagement du Territoire, Décentralisation et

Développement local

MEMOIRE DE MASTER II

Thème :

PRESENTEE PAR Sous la direction de

Mme Ndiaye née Sibére Yague Pr Amadou Diop

IMPACT DE L’ETALEMENT DE LA VILLE SUR LA GESTION

URBAINE DE TIVAOUANE

Année Universitaire : 2011-2012

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DEDICACES

A la mémoire de mon père Ousmane Yague

Rien au monde ne vaut les efforts fournis jour et nuit pour mon éducation et mon bien être .Ce travail

est le fruit de ton sacrifice que tu as consentis pour mon éducation et ma formation.

Repose en paix papa.

A ma très chère mère Fama Gueye

Tu es l’exemple de dévouement qui n’a pas cessé de m’encourager et de prier pour moi. Puisse DIEU,

le tout puissant, te préserve et t’accorde santé, longue vie et bonheur.

A mon cher mari Alioune, pour son soutien aux moments difficile de mon travail et surtout pour sa

patience

A ma belle famille surtout papa Ismaila mon beau pére et mame coumba cissé ma belle mère

A Toute ma famille : rokhaya,ami,baba,pape,amadou,mame Faou,

betty,astou,tapha,khadi,cheikh,maguette,mansour,faly,seynabou,dabakh,mouhamed,awa.

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Remerciements

Nos remerciements vont à l’ endroit de tous ceux qui ont participe de prés ou de loin,

à la réalisation de ce document.

Nous tenons particulièrement à remercier :

Mr diop

Nos remerciements vont à l’ endroit de tous ceux qui ont participe de prés ou de loin,

à la réalisation de ce document.

Nous tenons particulièrement à remercier :

- Pr diop pour son encadrement scientifique. Outre ses conseils, sa disponibilité, ses

encouragements, la pertinence de ses critiques et suggestions ont marque de façon

déterminante le contenu de ce document,

-Mme Aby ndao du GEDAD

-Mr touré du CEDAF

_Ma famille tutrice mr mory touré et mme touré nd fatou lam

Nos remerciements vont également à l’ endroit des personnes qui me sont chères :

tacko, awa, anta, ami ,néné,mes cousins,cousines ,oncles etc.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE

I/ Contexte et Justification

II/ Problématique

III. Méthodologie

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MILIEU

CHAPITRE I : LE MILIEU ET LES HOMMES

CHAPITRE II : PROCESSUS DE L’ETALEMENT

DEUXIEME PARTIE : DYSFONCTIONNEMENTS CAUSES PAR L’ETALEMENT

CHAPITRE I : L’ETALLEMENT URBAIN ET SES CONSEQUENCES

CHAPITRE II. LES CONSEQUENCES DE L ETALEMENT SUR LA VILLE

TROISIEME PARTIE : STRATEGIE DE MITIGATION DE L’ETALEMENT

CHAPITRE I : RESTRUCTURATION URBAINE ET REGULARISATION FONCIERE.

CHAPITRE II. LES PHASES DE REALISATIONS

CONCLUSION GENERALE

BIBLIOGRAPHIE

TABLES DES MATIERES

ANNEXES

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SIGLES ET ABREVIATIONS

BDU : Base de Données urbaines

CEM : Collège d’Enseignement Moyen

CSPT : Compagnie Sénégalaise des Phosphates de Taïba

COTT : Cité Ouvrière de Taïba de Tivaouane

FDV : Fondation Droit à la Ville

GIE : Groupement d’Intérêt Economique

HLM : Habitat à Loyer Modérés

ICS : Industries Chimiques du Sénégal

INGESAHEL : Groupement d’Ingénieurs Conseils du Sahel

PAPASTI : Projet Agropastoral de Tivaouane

PDA : Plan directeur d’assainissement

PDU : Plan Directeur d’Urbanisme

PIC : Plan d’investissent communal

SGBS : Société Générale des Banques du Sénégal

SDE : Sénégalaise Des Eaux

SENELEC : Société Nationale d’Electricité

SONATEL : Société Nationale des Télécommunications

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Introduction générale

Les villes sont très importantes dans le développement économique et social d’un pays.

Aujourd’hui, près de la moitié de la population mondiale vit en zone urbaine (banque

mondiale) ; en 2025 ce chiffre dépassera 60%, soit cinq milliards de personnes. Avec la forte

concentration démographique, une accumulation des richesses, des acteurs et infrastructures,

la ville est devenue le moteur de la croissance économique et du progrès social lui-même lié à

de nouvelles façons de vivre, apparues dans les processus d’urbanisation en cours.

« Ce mouvement vers les centres urbains y crée des problèmes d’occupation de l’espace et

constitue un facteur de la paupérisation en milieu urbain.

C’est ainsi que le phénomène de pauvreté, jadis localisé en milieu rural s’est déplacé jusqu’en

milieu urbain réceptacle désormais de la misère des populations rurales. C’est dans ce cadre

qu’il faut comprendre et situer l’extension spatiale et la structure socioéconomique de la

plupart des villes en général et de l’Afrique en particulier. »1

Ainsi notre localité d’étude est la ville de Tivaouane .Tivaouane, ville sainte et capitale du

Tidjanisme en Afrique de l’ouest, est située au cœur du royaume traditionnel du cayor, dont

elle a été la capitale. Son existence était déjà signalée par le navigateur Vénitien Alvise

Cadamosto au XV siècle.

En 1904, elle était la cinquième ville du Sénégal après saint louis, Dakar, Rufisque, Gorée.

C’est aussi la capitale du tidjanisme au Sénégal. La tidjaniya, voie spirituelle musulmane, fut

fondée par AHMET TIJANE vers 1781 AIN –MAHDI en Algérie. C’est une voie dont la

doctrine est basée sur le coran et sur la sunna de MOHAMET. EL HADJI MALICK SY

(1855-1922), un érudit, un marabout et un des piliers de la confrérie soufie Tidiane, a

largement contribué à la diffusion de cette voie au Sénégal. Chaque semaine des centaines

d’adeptes viennent à tivaouane recueillir sur les mausolées, en particulier celui d’EL HADJI

MALICK SY. On y commémore aussi chaque année avec ferveur la naissance du prophète

MAHOMET(PSL).

1 SAMB, nd, m : extension spatiale, quartiers irréguliers et restructuration urbaine dans la ville de Tivaouane,

2007, p.10

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En 2003, le mausolée de EL HADJI MALICK SY, la mosquée de SERIGNE BABACAR SY

et la gare ferroviaire ont étaient inscrits sur la liste des Monuments historiques du Sénégal.

L’aspect religieux de la ville de tivaouane constitue sa particularité et le fondement de son

rayonnement au plan national voire international. Cet atout contribue à l’attractivité de cette

ville et son développement. Ce développement spatial se manifeste par l’étalement observé en

quatre phases : pendant la période précoloniale, de 1885-1902, de 1902- 1986 et de 1986 à

nos jours.

En effet l’étalement urbain est une expression désignant le phénomène de développement des

surfaces urbanisées en périphérie des villes. On parle aussi de périurbanisation.

Déjà au xix siècle, les théories hygiéniques préconisent à une époque où la ville s’industrialise

(avec toutes les conséquences que cela entraine) une faible densité de « faire circuler l’air ».

Ce mouvement s’accompagne des premières formes de transport en commun qui accroissent

la mobilité des populations : Le chemin de fer.

C’est aussi pour pallier les inconvénients de la ville qu’ebenezer Howard (urbaniste anglais)

imagine le concept des cités- jardins, entrainant une urbanisation à faible densité. Le

développement de l’automobile et sa démocratisation permettent un fort accroissement de

l’étalement urbain, car les déplacements se sont affranchis de la dépendance liée aux

transports en commun et ont ainsi permis la multiplication de ces urbanisations de très faible

densité essentiellement desservies par le réseau routier.

Ainsi cette situation est plus visible dans les pays du sud où elle inquiète par son rythme et

son caractère massif et où la mise en œuvre des politiques de décentralisation fait reposer

entre les mains des collectivités locales elles-mêmes la responsabilité d’apporter des réponses

aux multiples problèmes d’ordre urbain, environnemental et autres auxquels elles sont. C’est

une façon pour le géographe de se lancer dans des problématiques interdisciplinaires pour

saisir les causes et les enjeux de l’étalement urbain

C’est dans ce cadre que cette étude sur le rôle des villes secondaires spécifiquement

l’étalement urbaine dans la localité de tivaouane trouve sa pertinence car fournissant des

données analytiques de la situation urbaine caractérisée par une occupation anarchique et

spontanée de l’espace, son évolution, ses mobilités.

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I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION

A.CONTEXTE

La ville n’est pas un phénomène moderne, récent. Il remonte à des milliers d’années, que ses

racines plongent dans les grandes civilisations des vallées de la Mésopotamie, dans l’Egypte,

de l’inde, et de la chine. On les appelait alors cités, du latin « civitas » qui désigne un groupe

hautement organisé, comme les cités-Etats de la Grèce antique.

La ville joue et jouera à l’avenir un grand rôle dans notre vie quotidienne. Les centres urbains

ont grossi rapidement après la révolution industrielle. Ils ont littéralement « explosé »dans les

cinquante dernières années tant en nombre qu’en taille. C’est ce que l’on

appelle l’«urbanisation », phénomène particulièrement rapide actuellement en Asie, Amérique

latine et Afrique.

De tous les temps, la ville a favorisé l’essor économique, les progrès techniques et la création

culturelle.

En effet depuis longtemps les villes secondaires jouent un rôle très important dans la

thématique des études urbaines.

Les grandes villes ont, certes, toujours été privilégiées, mais un regain d’intérêt en faveur des

villes secondaires s’est fait sentir avec les crises économiques des années 1980 et politiques

de la décennie suivante. Elles représentent d’ailleurs l’essentiel des villes du monde et

particulièrement de l’Afrique au sud du Sahara.

« Le mouvement de l’urbanisation en général et celui de l’Afrique en particulier ont abouti a

la structuration urbaine actuelle des villes secondaires. Les villes secondaires apparaissent

ainsi comme l’unité urbaine qui sert de relais entre la grande ville et la campagne. Elles jouent

pour les populations rurales le rôle d’interface entre le village et la grande ville .Elles

constituent pour les chercheurs, les décideurs, les organismes bilatéraux ou multilatéraux une

alternative au développement économique local. »2

2 Ziavoula.R. ED, villes secondaires et pouvoirs locaux en Afrique sub –saharienne : le Congo

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Les autorités politiques ont redéfini un nouvel espace d’articulation qui prendrait en charge la

gestion des programmes d’animation rurale. Il s’agit des centres administratifs -capitales de

région ou de district transformés en villes secondaires par décision politique.

Elles sont des pièces maitresses de l’aménagement du territoire et de la diffusion de la

« modernité » dans le milieu urbain.

Au point de vue économique, la ville secondaire est un centre de collecte des produits vivriers

et sert aussi souvent le lien de grand marché hebdomadaire. Quotidiennement, elle reste un

lieu de ravitaillement en produit manufacturés de première nécessité pour les fonctionnaires

et la population environnante.

Au plan politique et administratif, elle exerce le rôle de chef-lieu, de préfecture, de sous-

préfecture, ou de district ou habite le personnel de tous les services publics et privés

notamment.

Au plan social, le contact permanent entre population alentour et « citadins » participe de

l’apprentissage de la « citadinité » dont peuvent se prévaloir habitants des grandes villes et ses

actions. Cette dynamique toucherait la majorité de la population si elle était continue et

soutenue et ses actions seraient d’une certaine manière, plus positive que celles des

métropoles nationales dont les efforts multiplicateurs sont certes plus visibles mais sur

nombre plus réduit par rapport à la population nationale

Le regroupement des villages, le retour des jeunes urbains en milieu rural, le regroupement

des paysans, de l’équipement, l’investissement, les services de proximités (police, état civil,

marchés, commerce etc.) et la décentralisation administrative sont autant des moyens mis en

oeuvres pour susciter une véritable « démocratie locale » c’est-à-dire un transfert réel des

pouvoirs aux communautés de base.

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A.JUSTIFICATION

« Le Sénégal a entamé un processus de transfert au profit d’instances locales depuis son

indépendance, apportant une orientation spécifique à l’architecture institutionnelle léguée par

la colonisation datant de 1884, avec, en 1966, la publication du code de l’administration

communale.

Ainsi certaines instances locales allaient devenir des communes mixtes à la suite du décret de

1981, l’application de cette même loi a permis l’érection de Thiès, Louga, tivaouane en

commune en 1904. »3

Ville historiquement constituée, chef-lieu de département, ancienne capitale du cayor, ville

carrefour polarisant des zones agricoles, rurale, semi-rurale et industrielle, tivaouane se

trouve être la capitale de la tidjaniya depuis l’installation de EL HADJI MALICK SY (RTA) .

Elle se présente comme une localité multidimensionnelle ou l’implantation humaine a obéi et

continu d’obéir à des facteurs historiquement, politiquement, socialement et économiquement

déterminés.

C’est pourquoi tivaouane offre aux chercheurs (géographie, sociologie et autres) un terrain

riche en données dont l’analyse permet de saisir les liens étroits et interdépendants entre les

différents contextes de la naissance, du développement, de l’environnement de la ville et de sa

gestion. Il est effectivement important de démontrer que la configuration urbanistique de toute

ville est éminemment liée à l’histoire de l’implantation humaine, au vécu socioculturel et

économique des populations mais aussi au cadre de gestion et de gouvernance.

Ces problèmes sont étroitement liés et renvoient aux différentes logiques portées par des

acteurs divers qui interviennent dans le processus de construction urbaine.

Ainsi, l’étalement urbain de Tivaouane doit-il être saisi et compris dans le cadre de

l’historique de l’établissement humain, du contexte socio-économique, de la gestion et de la

gouvernance urbaine.

3 Diop, yakham, cours sur la décentration et la gouvernance urbaine Master 1 ESD

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II.PROBLEMATIQUE

A. Discussions conceptuelles et théoriques

« La ville a fait l’objet d’importantes recherches qui s’inscrivaient dans un paradigme

déterministe (avec l’étude des sites et des situations) avant que celles-ci s’orientent vers des

considérations plus théoriques. En 1924 déjà M. Aurousseau s’étonnait de ce que les

« études urbaines s’intéressent si peu aux faits de distribution. » (Micheline C et Jean-Bernard

.R, 1998). « La ville est fondamentalement une organisation de l’espace destinée à maximiser

les interactions les plus diverses » (CLAVAL.P, 1981). Le cadre théorique de l’étude des

villes s’inscrit dans le cadre de la théorie des lieux centraux de Walter CHRISTALLER qui est

une théorie de la localisation des activités qui repose sur la notion de desserte d’un territoire par

les services qu’offre une place centrale. »4

La ville joue un rôle important dans l’aménagement de l’espace. Elle est un espace

polarisateur autour duquel gravitent différentes localités. Ces dernières bénéficient du

rayonnement de la ville et des services qu’elle offre .L’importance de la ville dans

l’organisation de l’espace a suscité une diversité de théories. Il en va la théorie des places

centrales de W. CHRISTALLER.

Géographe ouvert à la sociologie et à l'économie, Christaller a fondé dans sa thèse un modèle

de hiérarchisation des réseaux urbains en fonction des services et des commerces qui s'y

trouvent. Il considère ainsi que la ville correspond à une agglomération de producteurs et

qu'elle constitue le centre d'une région. Comme Von Thünen, il définit ce modèle à partir de

plusieurs postulats : l'espace géographique est homogène, chacun maximise son utilité ou son

profit, les prix sont fixes pour tous les agents et, enfin, le coût du transport est lié à la

distance. Le consommateur cherche donc le point de vente le plus proche, le plus avantageux

alors que des économies d'échelles permettent de diminuer les coûts de production. Si la

production s'accroît, cela permet de produire pour moins cher et donc de vendre ailleurs

(sinon chacun fabriquerait l'ensemble des produits consommés et cet éparpillement ferait qu'il

n'y aurait pas de ville).

Trois paramètres entrent en jeu : la portée du bien, soit son aire de marché (circulaire jusqu'au

prix maximum de transport), le seuil de production (lié aux économies d'échelle) et le seuil de

4 Diop, amadou, villes et aménagement territorial du Sénégal ,400 page

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demande (fréquence ou rareté d'un produit). Dès lors, une hiérarchie se met en place dans

laquelle en bas se placent les petites villes qui produisent les biens les plus demandés, les plus

concurrencés (aire de 4 km de rayon) tandis qu'en haut de cette hiérarchie se trouvent les

grandes villes qui offrent les biens les moins demandés et les services peu fréquents (aire de

187 km de rayon). Ce réseau structuré en hexagones comporte 6 niveaux de villes. Il ne se

vérifie pas dans la réalité de l'Allemagne du Sud des années 1930, en dépit des affirmations de

Christaller qui qualifie d'« anormale » la figure à 5 côtés résultant de ses observations alors

que sa figure théorique « normale » en prévoit 6.

Plus théoriquement, deux constantes se retrouvent dans tous les travaux de Christaller.

La première est l'existence d'un « ordre central » , forme élémentaire de « l'ordre

d'appartenance commune » , dans la nature inorganique et organique. « Cet ordre n'est pas

seulement une forme de pensée qui n'existerait que dans le monde de la représentation

humaine et qui serait née uniquement du besoin d'ordre de l'homme, mais il existe réellement

à partir de lois internes à la matière ». Walter Christaller utilise ce principe d'ordre afin de

chercher « la loi de régularité du nombre, de la répartition [spatiale] et de la taille des lieux

urbains représentés à partir de l'exemple de l'Allemagne du sud ». Cette régularité se traduit

dans le fait que les lieux centraux et leurs régions complémentaires sont de trois ordres :

« supérieur », « inférieur » et « très inférieur » .

L'ensemble des lieux centraux forme ensuite un « système hiérarchisé ». Il s'agit de la

deuxième constante de la théorie de Christaller qui a toujours essayé ou rêvé de modifier la

réalité pour la rendre conforme à ce qu'il estimait être une « idéalité » justifiée : organique

hiérarchique raciale d'abord (nazisme), sociale hiérarchique administrée ensuite

(communisme) et enfin économique hiérarchique libérale.

Le point commun à ces convictions successives est l'idée qu'il faut aménager la réalité quand

elle n’est pas « normale », c'est-à-dire non conforme au système idéal des lieux centraux.

Il se propose donc en 1950 « de rendre reconnaissable le désordonné et ce qui s'oppose à

l'ordre, afin de faire des propositions pour remettre de l'ordre et créer un nouvel ordre » en

Europe. A cette fin, il ne met pas au premier plan les éléments naturels mais « le système

historique humain et social des lieux centraux [qui] sont répartis sur toute la Terre selon des

règles précises et qui sont intégrés dans un système hiérarchique ». Il propose de réorganiser

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les lieux centraux de l'Europe où il distingue les « métropoles réelles » , les centres

géométriques « vrais » des pays et les « sites urbains idéaux. Il critique dans ces dernières

perspectives la localisation de Paris, Londres, Vienne et Berlin mais n'hésite pas en retour à

écarteler la Suisse entre trois systèmes dont les capitales sont justement Paris, Rome, Berlin

pour finir en proposant de transférer sa capitale de Berne à Lucerne.

A une échelle infra, la ville est aussi et surtout une réalité spatiale et son analyse passe par

l'étude de sa morphologie, son organisation interne. L’étude de la morphogenèse urbaine fait

aussi référence aux modèles spatiaux qui offrent des cadres explicatifs de la constitution des

trames urbaines.

L’analyse des structures urbaines repose sur trois grands modèles :

1-« Le modèle des zones centriques de BURGESS(1929) : Selon l’auteur, une ville s’étend

des directions radiales, à partir de son centre, de façon à former une série de zone -

concentriques .L’école de Chicago considère la ville comme un système complexe et varié.

Ce modèle tient compte de la dynamique socio- économique.

2- Le modèle des secteurs de HYOT(1939) : Il met en évidence que les villes disposent, de

plus en plus, de multiples centres d’attractions connectés entre eux par des axes de

communication. Les voies de communications jouent un rôle important dans l’organisation de

l’espace. En effet, les zones résidentielles tendent à se développer à proximité des axes

routiers et voies ferrés.

3-Le modèle des centres multiples de HARRIS ET ULLMAN(1945) :L’espace urbain est

polynucléaire. Il est centré non sur un seul noyau mais sur plusieurs noyaux. L’espace urbain

se structure en plusieurs polarités »5.

5 Diop, amadou, villes et aménagement territorial du Sénégal ,400 page

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B .ANALYSE CRITIQUE DE LA LITTERATURE

Selon Bonard. Y. et Apotheloz .B. (2008), l’étalement urbain n’est un phénomène récent,

mais ce qui le caractérise aujourd’hui c’est son changement d’échelle et de rythme dans le

développement ces phénomènes et l’amplification de la différenciation sociale de l’espace de

l’agglomération.

Ainsi les déterminants économiques de l’étalement urbain : les spécialistes des études

foncières Olivier Piron (2007), urbaniste, a montré que « beaucoup de ménages s’installent

dans le périurbain pour se rapprocher de leur travail à savoir les nouveaux pôles d’activités

économiques de périphérie. Prendre en compte le cout de leurs déplacements vers le centre-

ville n’a aucun sens » .

La principale motivation des personnes choisissant ce mode d’habitat, du logement urbain, en

raison essentiellement de forte demande pour les quartiers centraux. Une autre motivation

importante est le choix d’un cadre de vie plus agréable car plus proche de la campagne, plus

calme qui serait source de stress et d’agressivité.

Quant à Daphné Boret(2007) dans « le phénomène d’étalement urbain et croissance des

villes » dans le rapport no1 : développement urbain, les nouvelles contraintes de l’Institut

Veolia Environnement, l »étalement urbain n’est que la dénomination actuelle, à connotation

négative, comme la « tache urbaine » qui l’accompagne, de ce que l’on appelait autrefois

l’expansion urbaine, et de ce qui s’appelle aux Etats Unis Urban Sprawl. Pour Boret,

l’étalement urbain existe dans tous les pays. Ses causes sont nombreuses et bien souvent, on

évoque conjointement croissance urbaine et construction lointaine dans les villes pour

expliquer le phénomène.

Le livre de Zaninetti, J.M, et Maret. I ( 2008) sur l’étalement urbain et ville fragmentée à

travers le monde, acte du colloque étalement urbain et ville fragmentée à travers le monde,

des théories aux faits(26- 28 septembre 2007), presses universitaires d’Orléans , 256pages

(collection de CEDETE) qui regroupe les actes du colloque étalement urbain et ville

fragmentée à travers le monde, des théories aux faits, a été présenté avec dix études de cas sur

le phénomène de l’étalement urbain( extension catégorisée « naturelle » ou de désordonnée et

diffuse de la ville). L’étalement est conçu selon les divers contextes de développement. Pour

ces auteurs l’étalement découle, entres autres, de la multiplication des populations captives,

de la multiplication des coupures et des discontinuités dans la cadre bâti, du repliement

communautaire de certains groupes sociaux et de l’évolution de l’espace public qui permet de

s’y identifier et d’y vivre .

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L’étalement est conçu sous un autre angle dans le livre de Emmanuel

Amougou(2011) « étalement urbain, critique sociale d’une fatalité spatiale, l’harmattan,

192pages. Dans cet ouvrage Emmanuel Amougou nous propose de considérer la notion

complexe et métaphorique qu’est l’étalement urbain à travers le champ social et relationnel.

Une approche politico-sociologique pour répondre à un problème spatial.

Mais dans « étalement urbain et risque de fragmentation à Dakar de David Lessault et Papa

Sakho, (2008) pp 95- 118, le cas de Dakar est bien expliqué. De par sa situation, Dakar est

une ville propice à un étalement urbain un peu particulier .Situé sur la pointe sud de la

presqu’ile du cap vert, l’étalement de Dakar ne peut s’effectuer que dans un seul sens, vers le

nord. De ce fait, son étalement est porteur de risque de fragmentation .Ainsi, la

désolidarisation entre groupes sociaux ou entres espaces d’habitat affaiblie les liens

politiques, fiscaux, fonctionnels, sociaux, économiques, et autres dans l’agglomération.

Nous considérons donc l’étalement urbain comme un développement spatio-temporel, qui

influe sur le social, l’économie, le culturel, la politique etc., de la zone concernée.

Ainsi notre zone d’étude a subi un étalement urbain composé de quatre phases :

-Pendant la période coloniale

-De 1885 à 1902

-De1902 à 1986

-De 1986 à nos jours.

Ces phases que nous allons développer.

Les questions sont ainsi posées :

-Quelle est la dynamique de l’étalement urbain de Tivaouane ?

-Quels sont les problèmes de gestion urbaine qui vont en découler ?

-Quelles sont les stratégies qui sont développées par les acteurs face aux problèmes de gestion

urbaine

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C. OBJECTIFS ET HYPOTHESES

OBJECTIFS

Objectif général

Au regard des droits humains fondamentaux et des compétences dévolues aux différents

échelons de collectivités locales du Sénégal, la résolution des problèmes sus mentionnés

constitue une nécessité vitale qui appelle des politiques et interventions municipales.

Ainsi, l’objectif général de l’étude est d’analyser le processus d’étalement de la ville de

tivaouane et ses conséquences en matière de gestion urbaine.

Objectifs spécifiques

Les objectifs assignés à ce travail commandent nécessairement la direction dans laquelle

doivent être orientées nos recherches et analyses. Ainsi nos objectifs spécifiques sont d’:

- Etudier la dynamique de l’étalement urbain de tivaouane

- Analyser les problèmes de gestion urbaine qui en découlent

- Analyser les stratégies développées par les acteurs face aux problèmes de gestion

urbaine

HYPOTHESES

A la lumière de ce qui précède, les hypothèses suivantes ont été posées. :

1-l’évolution spatiale de tivaouane procède à des logiques diverses.

2- La configuration anarchique des quartiers a des conséquences sur l’organisation et la

gestion urbaine.

3-La politique de restructuration urbaine et de régularisation foncière présente des

opportunités en dépit des contraintes et des risques de conflits qu’elle fait surgir

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III . METHODOLOGIE

A. Revue Documentaire

Elle nous a conduits dans beaucoup de bibliothèques, de centres de recherche, de formation,

et de documentation. Il s’agit principalement du GERAD (bureau d’étude de recherche et

d’appui au développement), de la bibliothèque universitaire de Dakar (BU), de la bibliothèque

du département de Géographie (UCAD), de la bibliothèque de l’ENDA, de la bibliothèque de

l’ENEA (école nationale d’économie appliquée).

Les documents consultés peuvent être classés en trois catégories.

La première est constituée par les ouvrages généraux qui traitent le sujet de manière globale.

Ils ont surtout été consultés au niveau du GERAD.

La seconde catégorie de documents concerne les travaux scientifiques (thèses).

Enfin, la troisième porte sur les revues, les journaux, les articles et aussi sur l’internet.

Notre revue documentaire s’est basée sur des ouvrages traitant des thèmes comme la

ville. Ainsi, certains ouvrages nous ont beaucoup aider à conforter notre problématique. Il en

va celui de :

L’ouvrage sur villes et croissance : théories modèles et perspectives sous la direction de

Bailly Antoine et huriot jean marie, paris, anthropos, 1999, PP 259-272 en a parlé dans le

sens du développement social urbain durable.

Dans cette partie, l’auteur Bailly a introduit sur la croissance urbaine, sur l’urbanisation.il a

aussi parlé du » laisser –faire » en matière urbaine. De ce fait une régulation des villes devient

indispensable pour un bon développement social, économique et urbanistique.

Dans toujours le sens du concept ville l’auteur robert Edmond ziavoula dans son ouvrage

villes secondaires et pouvoirs locaux en Afrique sub-saharienne : le Congo, 143page, nordiska

afrikainstitutet a évoqué le rôle des villes secondaires dans le développement territoriale.

Elles constituent des relais entre la grande ville et la campagne

Dynamique urbaine d’une société en grappe : cas de Dakar par Emmanuel seyni ndione, enda

Dakar Sénégal 1987, 176 pages

Ici l’accent est mis sur le développement participatif des populations. De cet optique des

projets, programmes, organisations sont faits, il en va le projet des maraichers, des tontines,

des pesées, de la planification familiale,. Tous ces projets et organisations ont connu un

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échec. Due aux méconnaissances des démarches, aux respects des cultures, coutumes, aux

clans, religion.

Amadou Diop dans sa thèse d’état doctorat sur villes et aménagement du territoire du

Sénégal. La ville en son ensemble est bien traitée. Elle sert de support à l’aménagement du

territoire qui tous les deux contribuent au développement.

B. Enquêtes

Les enquêtes sont effectuées pour éclairer nos objectifs, hypothèses qui sont déjà

7900habitans en 1960 à 50000habitants en 2002.Sa population est très jeune, est composée à

43,7% des moins de 15ans.(DPS2001,PDU 1995). Ainsi pour ce qui est des acteurs, des

entretiens sont effectués auprès de personnes ressources et des tivaouanois, pour en savoir

beaucoup plus sur l’histoire mentionnés.

ENQUETES MENAGES

DETERMINATION DE L’ECHANTILLON

Les enquêtes sont menées dans les différents quartiers de Tivaouane .La répartition de la

population et des ménages se présentent comme suit

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Tableau1 : Les quartiers de Tivaouane

NOMS DES QUARTIERS populatio

n

Nombre de

ménage

COMMUNE DE TIVAOUANE 38749 4108

COMMERCIAL 883 111

EL HADJI MALICK SY 2696 300

FOGNY 3855 436

HLM COTT 2248 283

KEUR MATAR 1567 172

KOULY NGUIDIANE 3284 307

MEDINE 1655 187

NDOUTE 2262 257

TIVAOUANE MOURIDE 4348 422

DIALO 1537 133

TIVAOUANE OUOLOF 1989 225

TAMBA 475 36

PARBA 196 15

KEUR MAGUEYE 414 36

KEUR MASSAMBA DEGUENE 101 10

HLM ROUTE DE DAKAR 1382 154

WAKHALDIAM(KEUR MASS) 2601 299

KEUR CHEIKH MAROUBA 1484 152

NDIANDAKHOUM 1604 146

KEUR KHALY 1894 210

GOUMOUNE 576 52

DAROU SALAM 1693 165

Source : Yague Sibére, mémoire de master2, 2012

Pour déterminer la taille de l’échantillon, on va utiliser la formule de l’échantillonnage.

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(1,96)2 x N

n =

(1.96)2 + L

2 x (N-1)

Avec une marge d’erreur de 10%, la taille de l’échantillon est égale à :

(1,96)2 x 4108

n = = 351

(1.96)2 + (0,1)

2 x (10.000 - 1)

LE TIRAGE DE L’ECHANTILLON

Il est procédé à un tirage par quota et cet échantillon de 351 ménages est réparti entre les

différents quartiers en fonction de leur poids.

Tableau2 : Le nombre ménage de Tivaouane

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NOMS DES QUARTIERS populatio

n

Nombre de

ménage

Tirage par

quotas

COMMUNE DE TIVAOUANE 38749 4108 351

COMMERCIAL 883 111 10

EL HADJI MALICK SY 2696 300 26

FOGNY 3855 436 37

HLM COTT 2248 283 24

KEUR MATAR 1567 172 15

KOULY NGUIDIANE 3284 307 26

MEDINE 1655 187 16

NDOUTE 2262 257 21

TIVAOUANE MOURIDE 4348 422 36

DIALO 1537 133 11

TIVAOUANE OUOLOF 1989 225 19

TAMBA 475 36 3

PARBA 196 15 1

KEUR MAGUEYE 414 36 3

KEUR MASSAMBA DEGUENE 101 10 1

HLM ROUTE DE DAKAR 1382 154 13

WAKHALDIAM(KEUR MASS) 2601 299 25

KEUR CHEIKH MAROUBA 1484 152 13

NDIANDAKHOUM 1604 146 12

KEUR KHALY 1894 210 17

GOUMOUNE 576 52 4

DAROU SALAM 1693 165 14

Source : Yague Sibére mémoire de master2, décembre 2012

GUIDE D’ENTRETIENT DES ELUS LOCAUX ET DES CHEFS DE

SERVICES

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Ici il est envisagé des interviews auprès :

- Des chefs de service (SDE, SONATEL, SENELEC, Cadastre,) et du directeur du service de

l’urbanisme

- Du Préfet de Tivaouane, du Maire de Tivaouane

INFORMATIONS SUR LA GESTION URBAINE

Nous voulons nous imprégner de quelques aspects de la gestion urbaine dans la ville même

de Tivaouane. La gestion urbaine étant une compétence transférée à la collectivité locale, la

municipalité nous a paru la mieux indiquée pour fournir des informations sur l’état des lieux

et la façon dont elle gère le problème de l’occupation de l’espace urbain. Cependant, d’autres

acteurs et institutions sont ciblés. C’est le cas du service départemental de l’urbanisme de

Tivaouane pour une documentation récente sur l’état du foncier à Tivaouane et les grands

axes que préconisent les techniciens de l’urbanisme pour la ville (plan directeur d’urbanisme).

La préfecture aussi est ciblée pour les documents traitant du cadre institutionnel de la création

d’un quartier et du passé administratif de Tivaouane.

l’agence départementale de la SDE pour avoir des chiffres sur l’état de l’accès des

populations au réseau hydraulique et aussi les obstacles qui peuvent naître de la configuration

des quartiers pour la desserte en eau potable.

La SONATEL, pour apporter des informations sur l’accès des populations de la ville de

Tivaouane au service téléphonique et éventuellement les problèmes que ses agents rencontrent

dans les quartiers irréguliers.

La SENELEC, pour une liste sur les problèmes que l’électrification des quartiers irréguliers

peut rencontrer.

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CHAPITRE I: LE MILIEU ET LES HOMMES

Cette étude qui porte sur l’impact de l’étalement de la ville dans la gestion urbaine de la

commune de Tivaouane nous conduit à décrire et analyser toutes les caractéristiques

physiques et humaines dont la conjugaison explique la configuration urbaine actuelle de cette

ville. Par caractéristiques physiques, nous entendons tous les éléments géographiques (climat,

relief, pédologie, etc.) que présente le milieu et qui constituent des atouts ou des contraintes à

l’implantation humaine.

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I- cadre administratif et géographique général

La ville de Tivaouane se situe à 92 km de Dakar sur l’axe Dakar –Thiès- Saint Louis

au centre ouest de la frange littorale appelée « Zone des Niayes » s’étendant de Dakar aux

environs de Saint-Louis. Située dans l’ancien royaume Wolof du Cayor, Tivaouane est

implantée sur un important nœud de communication. En effet, les réseaux routiers et

ferroviaires la mettent en relation avec les principales villes de l’ouest et du nord du pays.

Située à 22 km de la capitale régionale, Tivaouane est le chef lieu de département le

plus vaste de la Région de Thiès avec une superficie de 3221 km2 contre 1873 km

2 pour le

département de Thiès et 1607 km2 pour celui de Mbour.

Elle constitue un relais naturel entre Dakar et le nord du pays, notamment Louga et

Saint Louis. Compte tenu de sa position stratégique et de ses attributs religieux, la ville de

Tivaouane joue aussi un rôle de centre d’échanges très important dont le rayonnement va au-

delà de la Région de Thiès. Toutefois, sa population est six fois moins élevée que celle de

Thiès et ne représente qu’un tiers de celle de Mbour.

Les voies de communication jouent un rôle très important dans le développement de

la ville de Tivaouane. Les axes routiers et ferroviaires permettent de relier Tivaouane aux

principales villes et zones rurales de l’intérieur (bassin arachidier, zone des Niayes, frange

maritime).

Le Département de Tivaouane abrite d’importantes unités industrielles : Les

phosphates de Thiès et les Industries Chimiques du Sénégal (ICS).

Ces deux entreprises emploient plus de 2000 personnes et octroient près de 6,5

milliards de FCFA de salaires par an (Source : Plan Directeur d’Urbanisme : PDU Tivaouane,

1994).

Capitale de la confrérie Tidjane, la ville de Tivaouane, avec l’installation d’El Hadj

Malick Sy, est devenue un centre religieux très important. La ville reçoit pendant le Gamou

des dizaines de milliers de pèlerins en provenance de toutes les régions du pays, de l’Afrique

de l’Ouest et même des pays occidentaux. Elle joue ainsi un rôle touristique et socioculturel

important pour le Sénégal.

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L’étude de la ville doit permettre de dégager l’importance de deux notions liées à la

localisation. Il s’agit, d’une part, de la notion de site et, d’autre part, de celle de position. La

notion de site traduit les caractères topographiques de l’espace sur lequel l’agglomération a

été construite. Celle de position est déterminée par la localisation de l’agglomération par

rapport au milieu géographique et qui favorise son développement (grands axes de

communication, port, réseaux ferroviaires).

II- Le cadre naturel

1- le relief et la géologie

Le Département de Tivaouane est marqué par une grande diversité des formations

superficielles et des formes en raison de l’histoire géologique antéquaternaire et des épisodes

morpho climatiques du quaternaire récent, rythmé par des changements de climat et des

variations du niveau marin. Ainsi, le substrat éocène recouvert vers l’Ouest du Département

par un manteau quaternaire sableux se relève et réapparaît à l’Est du département dominant

les Niayes de la côte nord et les ensembles dunaires qui leur servent de cadre. Le relief est

dans son ensemble plat dans le département et dans la commune de Tivaouane.

2- le climat

La ville de Tivaouane a une situation continentale assez marquée. Son climat est

influencé par deux facteurs : aérologiques et géographiques. Ces facteurs s’expriment à

travers les centres d’action de la circulation atmosphérique générale, les flux issus de ces

centres d’action et les discontinuités qui séparent les flux.

Les centres d’action sont au nombre de trois. L’anticyclone des Acores, centré sur

l’Atlantique Nord et est d’origine dynamique. Il est le centre émetteur d’un flux d’alizé

maritime qui se continentalise et arrive dans la ville avec très peu d’humidité. Cette humidité

non précipitable est déposée sous forme de rosée (précipitations occultes). L’anticyclone de

Sainte-Hélène est centré dans l’Atlantique sud ; il est d’origine dynamique. Il est à l’origine

du flux de mousson qui arrive dans la ville à partir du mois de juin. L’anticyclone saharien est

d’origine thermique. Il ne subsiste qu’en hiver boréal au sol et il y est remplacé en été par une

dépression. Il constitue le centre émetteur de l’alizé continental, l’harmattan, chaud et sec.

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2.1- Les vents dominants et l’humidité relative

Les alizés (harmattan et alizé maritime continentalisé) et la mousson dominent la

circulation. Les alizés proviennent de la cellule des Açores (alizé maritime qui est

continentalisé en arrivant dans la commune de Tivaouane) et de la cellule saharienne (alizé

continental, harmattan). Ces deux flux n’occasionnent aucune précipitation.

La mousson vient de l’anticyclone de Sainte-Hélène, situé dans l’Atlantique sud.

Alizé natif de l’Hémisphère sud, il traverse l’océan, se charge d’humidité précipitable, et

devient mousson chaude et humide après passage de l’Equateur géographique, où il change de

direction du fait de la force déviante de Coriolis, avec comme direction dominante le NW et le

NNW. La mousson chaude et humide est présente par les secteurs S et W.

Les vents humides alizés maritimes continentalisés et mousson ne dominent

réellement la circulation qu’en juillet et août (87% et 72%). Dès septembre, l’harmattan

réapparaît et domine légèrement les flux humides. Les calmes durant les mois de juillet, août

et septembre sont relativement élevés (11%).

2.2-Les précipitations

Le climat de la région est de type sahélien et se caractérise par l’alternance d’une

saison pluvieuse de 3 à 4 mois et d’une saison sèche qui dure 9 mois en moyenne. La saison

pluvieuse débute en juillet et se termine en octobre. L'évolution est uni modale avec un seul

maximum au mois d'août. Les trois mois d’hivernage (juillet, août, septembre), concentrent

plus de 85% des pluies tombées. Les mois de décembre, janvier, février et mars connaissent

parfois des pluies faibles appelées pluies de Heug.

Les totaux pluviométriques enregistrés se situent entre 337 mm et 485 mm et, au

regard des moyennes des périodes (de 1975 à 1999), ils sont faibles. Et les autres stations des

départements et régions voisines confirment cette faiblesse. Aucune station n'atteint 500 mm

par an. (cf. graphique n°1)

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Graphique1 : diagramme en barre des précipitations de 1975 à 1999

Source : mairie de Tivaouane

2.3- La température et l'évaporation

Les températures sont en permanence élevées en raison de la latitude de la ville

et de la quasi-absence d'influence océanique. Les températures varient avec les saisons.

Pour les températures maximales moyennes, le maximum principal est d'octobre

(35°C), le minimum principal de décembre (31°6C). Le maximum secondaire intervient en

juin (33°6 C) et le minimum secondaire en août (31°9C).

Pour les températures moyennes mensuelles (TM), le maximum principal est

d'octobre (28°8C) comme pour la TX, mais le minimum principal est de janvier (21°6C). Le

maximum secondaire est de juillet (28°3C) suivi aussitôt, en août, du minimum secondaire

(27°6C).

Les températures moyennes minimales et l'écart diurne connaissent une évolution

uni-modale. Pour la TN, le maximum est en juillet (23°7C) et le minimum en janvier (16°4

C). L'écart diurne (différence entre le jour et la nuit du point de vue thermique) a son

Précipatations dans les differentes stations témoins

de 1975 à 1999

0

100

200

300

400

500

600

TIVAOUANE

THIADIA

YE

MONT R

OLLAND

FISSEL

BAMBEY

BAMBIL

OR

MBORO

SEBIKO

TANE

MBOUR

BABA GARAGE

NGUEKHOKH

NOTTO

Stations

Qua

ntité

s en

mm

Série1

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maximum en février (15°8C) et son minimum en juillet (9°2C°). L'amplitude thermique

annuelle est de (7°2C).

L'évaporation a une évolution uni-modale avec un maximum en février (74 mm) et

un minimum en septembre (22 mm). Le total annuel est de 608 mm par an prélevés, soit en

moyenne 50 mm/mois. Cette intense évaporation limite les volumes d'eau utilisables pour les

cultures mais également pour l'alimentation des nappes.

2.4- La végétation

L’état du couvert végétal traduit de façon spectaculaire une double pression à

caractère socio-économique et naturel, donnant une signification très forte aux paysages

végétaux. En effet, la rapide dégradation des formations végétales est amplifiée par

l’insuffisance des disponibilités en eau et par des agressions anthropiques de plus en plus

vives.

La combinaison des facteurs naturels et anthropiques a entraîné un net recul de la

végétation. Sur l’ensemble du périmètre communal, il ne subsiste que quelques reliques

d’espaces boisés dans les zones périphériques mais qui sont de plus en plus gagnés par le front

d’urbanisation. Les espèces qui subsistent à l’intérieur de la commune sont Khaya

senegalensis (caïcédrat), Adansonia digitata (baobab) et Azadiracta indica (nîme).

Il existe également d’importantes plantations de Manguifera indica (manguiers) dans

la zone périurbaine. Cet espace connaît également un développement important de petits

périmètres maraîchers irrigués.

2.5- Atouts et contraintes du site

Les principales contraintes du site de Tivaouane sont liées à l'insuffisance voire

l'inexistence d'un système d'assainissement et à l’absence d’un plan directeur d’urbanisme lors

de la réalisation des lotissements (élaboré en 1994). Ces contraintes posent un sérieux

problème d'aménagement de l'espace urbain notamment :

Le ruissellement qui entraîne la dégradation des voies de circulation ;

L’absence d'un système d'évacuation des eaux pluviales et usées ;

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L’extension urbaine se faisant au détriment des terres agricoles et qui entraîne une

diminution des sources de revenus d'autant plus que la population est constituée d'une forte

proportion d'agriculteurs.

Les atouts et potentialités de la ville sont :

Sa position géographique par rapport aux grandes voies de circulation (Nationale II

et Nationale III) qui la relient aux autres centres urbains du pays ;

La disponibilité des ressources du sous-sol dont l’exploitation peut renforcer

l’économie locale ;

Sa situation de ville carrefour qui lui confère un rôle de centre économique

assurant la transition entre zone de production agricole du nord du pays et la capitale.

Les facteurs physiques étudiés ci-dessus jouent un rôle déterminant dans l’implantation

humaine et de surcroît sur la démographie.

III. Population

Avec le milieu naturel, la population définit les traits de caractère de l’occupation spatiale.

De par leur nombre, leur culture, leur âge mais aussi leurs activités économiques les hommes

marquent leur espace.

1- Démographie

Sur le plan urbain, le fort flux migratoire s’est traduit par un important

accroissement démographique et une prolifération d’habitats irréguliers. De 7900 habitants

en 1960, la population communale de Tivaouane est passée en 2002 à plus de 50.000habitants

avec un sexe ratio de 92 hommes sur 100 femmes. La population, très jeune, est composée à

43,7% des moins de 15 ans. Majoritaires, les wolofs représentent 80% de la population, les

peuls 9%, les Sérères 8%.( DPS 2001, PDU 1995).

Graphique 2 : composition ethnique de la population de Tivaouane

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Source : mairie de Tivaouane

Les principales destinations de la population communales sont : Dakar et les autres

villes du Sénégal, les pays africains, l’Europe, les USA, les pays arabes. Les raisons

essentielles de cette émigration sont le chômage, la pauvreté et les études.

La présence des ICS et le statut religieux de la ville constituent de véritables facteurs

attractifs des masses migratoires en provenance du département et des autres villes du pays

mais aussi de la sous région.

L’accentuation du flux migratoire en direction de Tivaouane a favorisé le

surpeuplement des quartiers et a beaucoup contribué à l’aggravation de la paupérisation des

populations. Les secteurs sociaux tels que l’éducation, la santé, l’accès au logement et au

réseau d’eau potable ainsi que l’assainissement connaissent de sérieux handicaps auxquels les

populations sont de plus en plus confrontées.

Sur le plan urbain, le fort flux migratoire s’est traduit par un important

accroissement démographique sans et une prolifération d’habitats irréguliers.

2. Equipement et activités économique

Composition ethnique de la population de

Tivaouane

Wolof

Peulh

Sérére

Autres

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La ville est un système où interagissent plusieurs activités qui en définissent les

aspects les plus marquants. La ville porte les empreintes des activités qui s’y déroulent surtout

celles économiques. C’est ainsi qu’on parle de ville industrielle, ville touristique, etc.

L’activité économique s’organise autour de ce qui fait la spécificité de Tivaouane, une ville

religieuse, siége de la confrérie Tidianya. Chaque année, la ville draine prés de 2 millions de

pèlerins lors du Gamou annuel sans oublier les ziarras périodiques. L’économie urbaine

profite non seulement de la présence de tous les services départementaux mais également de

la position géographique de la commune : carrefour en plein cœur du Cayor entre les zones

minières (ICS), maraîchères (Mboro), de pêche (Fass Boye) en plus de l’intense trafic sur les

axes : Tivaouane Mboro, Tivaouane –Toubatoul, -Tivaouane-Mékhé, Tivaouane -Mont

Rolland et sur la nationale 2, Dakar- Thiès- Saint Louis.

Les conséquences croisées de la sécheresse et de la pression démographique ont fait

que l’économie locale est dominée par le commerce et l’artisanat qui ont supplanté le secteur

agricole. Malgré la présence des ICS dans le département, le secteur industriel demeure

encore embryonnaire. L’économie urbaine est dominée par l’informel.

Les principaux acteurs de la vie économique de la commune sont : les gérants de

station d’essence, les boulangeries, les supermarchés, les pharmacies, les commerçants, les

transporteurs, les entrepreneurs, les émigrés…..

Le commerce et l’artisanat fournissent l’essentiel des revenus des ménages avec

respectivement 33,5% et 29,5% des actifs, suivis des services 27%, alors que l’agriculture

urbaine ne représente que 6,6% des actifs. (PDU, 1995)

Le commerce et l’artisanat constituent les vecteurs de l’économie locale autour

desquels s’articulent les autres activités

Le dynamisme du secteur du bâtiment avec une forte demande en matériaux de

construction participe à l’essor du secteur commercial. C’est ainsi qu’on peut noter la

présence de nombreuses quincailleries pour répondre à cette forte demande.

La ville de Tivaouane, réputée pour sa mangueraie, ne dispose d’aucune unité de

transformation ni de conservation des fruits et légumes. La production de mangue se

commercialise à partir d’un point de collecte communément appelé « parc mango », d’où

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viennent s’approvisionner les détaillants qui l’acheminent à l’intérieur de la ville et vers les

autres points de vente.

L’activité avicole, pratiquée essentiellement à domicile et à petite échelle, règle un

problème de chômage et contribue à la densification du secteur commercial.

Le secteur secondaire, très timide n’est pas fortement intégré aux autres secteurs.

Nous notons néanmoins, une unité de décorticage qui fonctionne de manière saisonnière et

utilise une main d’œuvre féminine pour le triage des arachides.

Le transport urbain bien que dominé par les calèches commence à se dynamiser

grâce à l’apparition de taxis urbains et de motos-taxis communément appelés « Jakarta » qui

assurent la desserte des élèves du lycée situé a l’entrée de la ville, ce qui rend plus importants

les flux de biens et de services.

Pour la mobilisation de l’épargne et le financement des activités économiques, il est

à noter la présence de mutuelles d’épargne et de crédit mais aussi l’installation récente de la

SGBS (société générale des banques du Sénégal), sans oublier les nombreuses tontines

destinées au financement des activités des femmes.

La commune de Tivaouane a, de ce fait, une vocation tertiaire avec une

prédominance de l’informel. Le manque de financement et l’absence d’obligation des stades

de commerce font que ce secteur est essentiellement constitué de détaillants dans

l’agroalimentaire. Ainsi, l’économie présente des atouts de taille dont la localisation au niveau

de la commune de la totalité des services départementaux, déconcentrés, de la capitale de la

tidjanya, carrefour et nœud de communication, dortoir pour les ICS. Parmi les opportunités,

citons aussi la proximité de la zone des niayes et des zones de pêche de Fass Boye et de

Lompoul en plus de la présence du PAPASTI (projet Agropastoral de Tivaouane) avec une

forte production maraîchère en vue (90 hectares de superficie en irrigation développée et des

infrastructures d’élevage et hydrauliques).

A côté de ces immenses opportunités, la commune de Tivaouane présente un certain

nombre de contraintes, parmi lesquelles : le fort taux de chômage des jeunes, la pollution de

l’environnement avec la présence des ICS, la pression démographique et l’insalubrité,

l’étroitesse du périmètre communal, la faiblesse de la présence des structures de financement,

le manque de structure d’encadrement et le manque de formation des opérateurs économiques.

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La ville polarise un département de prés de 40.000hbts qui compte 3 communes, 4

arrondissements, 14 communautés rurales et prés de 1005 villages. Les enquêtes menées

auprès des commerçants et des clients révèlent une forte attraction de la fonction commerciale

vis-à-vis de l’hinterland de la ville. La commune s’approvisionne généralement en produits

manufacturés et alimentaires sur les marchés de Dakar et de Thiès. Les produits agricoles qui

regroupent les produits fruitiers, maraîchers et les céréales proviennent essentiellement des

villages entourant la ville de Tivaouane. Il faut également souligner que, pour ces types de

produits, le marché hebdomadaire de Touba Toul est un lieu d’approvisionnement important.

Les produits halieutiques (poissons frais, poissons transformés) proviennent des différents

lieux de pêche (kayar, Fass Boye, Mboro, Loumpoul, etc.). La commune de Tivaouane est

reliée par un important réseau routier avec son environnement et constitue un véritable pôle

de développement économique.

L’étude du cadre physique et théorique de la commune de Tivaouane permet une

meilleure analyse de l’installation de la population pratiquant des activités socio économiques

telles que la pêche, l’agriculture, le commerce,…

Cependant, l’implantation humaine dans la commune de Tivaouane est le résultat

d’un processus historique et économique qui part de la période pré- coloniale à nos jours.

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CHAPITREII : PROCESSUS DE L’ETALEMENT

L’espace communal de Tivaouane a subi de nombreux développements spatiaux temporels

qui ont marqué de façon déterminante l’implantation humaine. Cette partie traite de l’analyse

historique de l’extension de la commune.

I. L’évolution de l’implantation humaine

L’extension du périmètre de la ville a obéi aux différents mouvements de populations motivés

chacun par des raisons particulières (économiques, politiques et religieuses).

Parler de l’extension de Tivaouane et de la manière dont cette dernière s’est faite jusqu’à

donner la ville que nous étudions aujourd’hui revient à relater les faits qui ont marqué

l’histoire du peuplement de la ville. Cette remontée historique permettra, certainement, de

comprendre la structuration actuelle de notre zone d’étude. En effet, des événements

historiques ont marqué de façon très significative les comportements des populations, ne

serait-ce que dans leurs options économiques et par-là migratoires ou encore dans leur façon

de s’établir sur l’espace d’accueil. Cette histoire est produite à la suite de faits qui ne sont pas

isolés dans le passé du Sénégal. Elle se décline essentiellement en quatre grandes phases qui

ont, une a une, bouleversé les réalités des précédentes, mais ne les ont pas empêchées de

survivre pour autant car chacune de ces phases a laissé une forme urbanistique singulière.

A la lumière de ce qui précède l’évolution urbaine de la ville Tivaouane peut être divisée en

quatre grandes périodes correspondant chacune à l’avènement d’une configuration spatiale

spécifique.

1. Le site rural et la période pré coloniale

La première phase de cette évolution spatiale correspond à la période précoloniale. Durant

cette époque, le site se caractérisait par un faible taux d’occupation de l’espace. Il était

occupé par les villages traditionnels ou encore par des concessions des représentants des

autorités de tutelle envoyées par le souverain du royaume dominateur.

2. Le site urbain et les périodes coloniale et post coloniale

La seconde phase concerne la période allant de 1885 à 1902. Elle est marquée par le

développement de la ville, à partir de l’Escale, avec l’ouverture du chemin de fer. Elle

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consacre l’immigration des populations des localités des régions de Diourbel, de Louga,

attirées par les potentialités économiques de la ville naissante. Ces immigrés ont constitué les

masses laborieuses de la machine coloniale. Ils étaient employés de maison, aides

commerciaux, dockers, commis, etc. Ils ont constitué les quartiers indigènes de la ville

autour de l’escale.

De 1902 à 1986 : L’année 1902 correspond à l’installation du guide religieux El

Hadji Malick Sy dans la ville de Tivaouane. C’est pendant cette période que la ville a connu

une extension rapide et aréolaire avec une nouvelle fonction religieuse qui entraîne

l’installation des populations des villages environnants venus apprendre le coran. L’influence

du khalife grandissant ainsi que le nombre de ses disciples ont contribué à la formation d’un

nouveau noyau d’urbanisme. Notons aussi que cette période est marquée par l’ouverture de la

Compagnie sénégalaise des phosphates de Taïba(CSPT) depuis 1964. Cette grande unité

industrielle attire des ouvriers venus de tout le pays et fera ainsi de Tivaouane une grande cité

ouvrière c’est à dire une ville dortoir de l’ex CSP Taïba et aujourd’hui des Industries

Chimiques du Sénégal.

La quatrième et dernière phase, de 1986 à nos jours, est marquée par la poursuite de

l’extension aréolaire. La combinaison des effets des années de sécheresses, de l’extension des

limites de la commune, les impacts environnementaux de la création d’une plate-forme

chimique en 1984 dans le périmètre départemental (Méouane et Darou Khoudoss) a œuvré et

continue à œuvrer à la déperdition du potentiel agricole des villages environnants de

Tivaouane. Ce déficit de terres arables et la disparition progressive de l’activité agricole

entraînent un exode rural massif en direction de Tivaouane où les ruraux intègrent le secteur

informel via des activités comme l’artisanat ou le commerce. C’est ainsi que les quartiers

centraux et péricentraux comme Tivaouane Mouride, Keur Matar, Wakhaldiam, Fogny, ont

surtout connu une forte croissance qui, au plan spatial, s’est traduit par la naissance des sous

quartiers Darou Salam, Keur Khaly, Ndiandakhoum, Keur Cheikh Marouba, etc., qui

constituent les prolongements respectifs de premiers. Des villages traditionnels comme Parba,

Pam, Tamba, Keur Magueye, Keur Massamba Déguène et Goumoune ont été rattrapés par

l’extension spatiale de la ville et sont aujourd’hui intégrés dans le périmètre communal.

Les réalités politiques et économiques précitées ont produit la ville de Tivaouane

telle que nous la connaissons aujourd’hui. En effet, Tivaouane, à l’exception de quelques

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exemples atypiques, est une somme de différents faits historiques qui ont façonné la structure

urbaine.

Nous allons démontrer cela grâce aux empreintes spatiales laissées par chacune de

ces situations à travers les différents noyaux d’urbanité recensés.

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II. Configuration des différentes zones urbaines de la Commune

1. L’escale

L’escale située sur ce qu’on appelle aujourd’hui le quartier commercial a été la porte

d’entrée de l’urbain dans la cinquième commune du Sénégal. Edifiée par l’autorité coloniale pour

administrer le cercle dont Tivaouane était le chef lieu mais aussi pour assurer l’acheminement de

l’arachide à partir de la gare ferroviaire de Tivaouane ouverte en 1885 (septième gare d’un réseau

de voie ferrée très dense) et enfin pour véhiculer la civilisation européenne à travers les grandes

maisons de commerce installées sur l’actuel site du marc Cette civilisation est aussi fortement

portée par les formes architecturales des édifices coloniaux comme la gare ou la résidence du

commandant de cercle abritant l’actuelle Préfecture, mais surtout par le tracé des rues et la forme

en damier du parcellaire ; les routes bitumées et hiérarchisées séparent des îlots de constructions

en dur parallèles les unes aux autres. L’escale de Tivaouane est une réplique parfaite des villes

coloniales Sénégalaises de cette période. Ces villes ressemblent à des greffes conçues pour

répondre aux préoccupations des populations qu’elle reçoit et il se trouve que ces dernières n’ont

pas de nombreux traits de ressemblance avec les populations autochtones.

Cependant, cette greffe générera une forme d’implantation typiquement locale appelée

villages indigènes. En effet, l’escale a constitué un véritable pôle d‘attraction des populations

rurales grâce au dynamisme économique de la machine coloniale. Ce dynamisme est perceptible à

travers le nombre important d’emplois générés par l’administration et les unités commerciales.

D’importantes vagues migratoires sont alors notées en provenance essentiellement des régions du

centre, du sud et des villages environnants. Ces personnes candidates à l’emploi se sont

regroupées dans des quartiers en fonction de leurs origines surtout régionales et ethniques. C’est

ainsi qu’on assiste à la création de quartiers indigènes comme Ndoutt en référence aux sérères

ndoutts et le quartier Fogny pour les Diolas de la Casamance. Ces quartiers étaient à l’image des

villages d’origine de ces employés de maison, aides commerciaux, commis dans l’administration.

Les quartiers indigènes étaient alors marqués par la sinuosité des rues, la précarité des matériaux

de construction, le manque d’équipements et surtout la structure anarchique de l’espace. Ces

caractéristiques traduisent le niveau socio-économique et professionnel très bas de ces populations

qui n’ont aucune formation professionnelle et occupent ainsi les derniers rangs de l’échelle

économique où culminent les colons. Les dualismes notés tout au long de l’émergence et du

développement de l’escale ont façonné de manière très déterminante la configuration de la ville.

Les différents quartiers comme Kouly, Dialo, Kogne Diaka (actuel El hadji Malick), Fogny et

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Ndoutt qui se sont développés autour de l’escale ont constitué ce que Alain Sinou appelle la « ville

indigène » dans son livre (comptoirs et villes coloniales du Sénégal : Saint Louis, Dakar, Gorée).

Il y dit que « les Africains se sont installés en des quartiers aux alentours de l’escale…ils ne sont

pas soumis au droit foncier occidental. En effet, ils demandent le plus souvent aux chefs de

lignage, responsable du sol et installé depuis très longtemps le droit d’occuper un terrain et d’y

établir un habitat ». Une partie des comportements en matière d’habitat qui sont aujourd’hui à

l’origine des problèmes que nous connaissons trouve source dans ces quartiers dits indigènes.

L’existence de ces villages est confirmée par le régime de l’indigénat mis en place par

Faidherbe. Et « ce système repose sur la constitution d’une catégorie sociale inférieure au

citoyen…Ainsi les domaines sont clairement distincts : la gare et sa périphérie pour le droit

foncier occidental, leurs alentours pour la coutume indigène ».

Photo1 : ancien siége de l’autorité coloniale (la gare, la poste, la caserne devenue la

police)

Source : mairie de Tivaouane

. La configuration est pratiquement restée la même après plus de 50 années car après

l’indépendance du Sénégal le nouveau régime en place a maintenu les mêmes édifices pour abriter

ses services. Et les quartiers des masses pauvres illettrées et de tradition foncièrement rurale

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malgré les quelques réhabilitations consenties sous l’impulsion d’une élite intellectuelle et

économique naissante, restent fortement marqués par l’anarchie de l’occupation, la pauvreté et le

sous équipement.

2- le centre religieux

L’année 1902 marque la date d’arrivée d’El Hadji Malick Sy (RTA) à Tivaouane. Cette

date est le début d’une nouvelle ère dans l’histoire du peuplement de Tivaouane : homme de

lettres, El Hadji Malick Sy est venu du Fouta pour s’installer à Tivaouane pour enseigner le coran

et véhiculer les préceptes de la confrérie Tidjania au Sénégal. C’est à partir de là que Tivaouane se

fit une place dans la cartographie religieuse du Sénégal. En effet, le saint homme était un des rares

hommes de lettres à s’installer dans cette région considérée comme le fief des Ceddo (grande

civilisation païenne dotée d’un grand pouvoir politique toutefois remise en cause par leur défaite

devant les occupants blancs). Cette période marque ainsi la naissance d’un grand intérêt des

populations païennes pour la religion musulmane car elle constituait une façon de dire non à la

domination française et de dire non aux exactions du pouvoir Ceddo. Les disciples vinrent de

partout pour apprendre le coran. Le nombre d’élèves était si important que la maison qui a été

prêtée dans le quartier Fogny au saint Homme ne pouvait plus les contenir. Alors, il décida de

s’installer à COGNE DIAKA ou l’actuel quartier El Hadji Malick. L’établissement du guide ne fut

pas sans conséquence sur le plan de l’occupation de l’espace car il entraîna le déplacement de

nombreuses familles Ceddo de cette zone dérangées par la cohabitation avec le pouvoir religieux

et surtout que l’influence du guide devenait très importante. Ces familles ainsi déplacées

occupèrent le coté opposé dégagé par la voie ferrée laissant un espace énorme que les disciples du

khalife ne tarderont pas à occuper.

En effet, les Talibés, à la fin de leur apprentissage, cherchent du travail dans la ville, se

marient et s’y installent définitivement en plus des originaires d’autres régions qui, une fois à la

retraite, choisissent d’acheter une maison prés de leur marabout pour y vivre avec leur famille.

Cette nouvelle fonction de la ville attire de nombreuses populations qui s’installent cependant de

façon très spontanée car les sites occupés n’ont fait l’objet d’aucun aménagement préalable de

l’espace pour prendre en compte leurs mutations mais surtout la fonction religieuse de la ville.

Tivaouane, capitale de la Tidjania au Sénégal, est devenue, depuis 1907, une ville touristique avec

l’organisation annuelle du Gamou ou Maouloud qui est la commémoration de la naissance du

Prophète (PSL). Cet événement initié par le Propagateur de la Tidjania à Tivaouane réunit des

millions de pèlerins pendant au moins trois jours. Ce rassemblement annuel met à nu les

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problèmes de circulation, d’assainissement que connaît la ville et ces problèmes sont plus aigus

dans le centre religieux qui est le lieu de pèlerinage.

3. la périphérie

En 1960, la population de la ville était estimée à 7900 personnes. Ce chiffre s’explique par un

taux d’accroissement naturel assez soutenu mais surtout par le dynamisme économique de

Tivaouane devenu un pôle incontournable dans la région grâce à ses fonctions administratives et

religieuses mais aussi grâce à sa position géographique qui en fait un nœud de communication

reliant les différentes zones du pays. Cette attraction de la ville sur son voisinage se traduit sur le

plan spatial par l’extension des premières cellules d’habitation devenues trop étroites pour

contenir les candidats au logement.

C’est ainsi que se créent des annexes des tous premiers quartiers. Situées plus à l’écart

des deux centres (l’escale et le centre religieux), ces extensions constituent les zones d’accueil de

populations rurales à la recherche de subsistance. Ainsi la ville commence à s’étendre sur les

champs les plus proches donnant alors naissance à la périphérie, nouveau front d’urbanisation de

la ville. C’est dans ce contexte que vont naître les quartiers comme Darou Salam, Keur Khaly,

Ndiandakhoum, Keur cheikh Marouba. Ces quartiers sont le reflet sur le plan de la structure de la

précarité des conditions de vie des personnes qui l’occupent.

En effet, ces migrants, sous la pression des longues années de sécheresse et de la crise du

monde rural en général, ont choisi l’exode pour se recycler dans la vie active. Les principales

activités de prédilection de ces masses sont l’artisanat et le commerce. Cependant, ces activités se

font dans l’informel, ce caractère se répercute sur la façon d’occuper l’espace qui les reçoit. Ainsi

comme leurs activités, l’usage qu’ils font de l’espace est aussi très informel et par conséquent

désorganisé : les maisons se font au gré des vagues migratoires, les matériaux de construction sont

dérisoires à l’image des moyens de subsistance.

Ensuite, une autre forme de migration apparaîtra plus tard avec l’installation de la

compagnie sénégalaise des phosphates de Taïba. Cette forme se différencie de la première par la

qualité des candidats, en ce sens qu’ils sont formés et bénéficient d’un emploi stable et rémunéré

contrairement aux vagues paysannes. Cette différence se fera sentir dans la spatialisation de ces

nouveaux venus avec la première expérience d’habitat planifié avec la création des HLM et des

COTT (Cité Ouvrière de Taïba Tivaouane). Les HLM COTT sont destinées à loger une partie des

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travailleurs des unités industrielles qui se situent à dix sept(17) kilomètres de Tivaouane. Ce

quartier a été conçu avec des maisons en dur identiques, avec une voirie organisée et des

équipements sociaux de base comme l’école primaire et des réserves foncières en vu d’autres

constructions collectives. Seulement, et pour illustrer l’impact négatif de certaines pratiques

cautionnées activement ou passivement par les autorités et les gestionnaires locaux sur la

configuration et le processus de construction urbaine, ces espaces sont aujourd’hui occupés à

d’autres fins car cédés à des particuliers. Il arrive même que des rues soient entièrement bloquées

à cause de tentatives d’extension de certaines maisons.

La périphérie, point de chute des récentes vagues migratoires est le reflet des conditions

des populations qui s’installent à Tivaouane. En même temps, elle sert de baromètre pour évaluer

l’ampleur du phénomène d’urbanisation et aussi, des effets induits par le manque de viabilisation.

Photo 2 : Zone d’extension Tamba-Tivaouane :

Source : Yague Sibére mémoire de master 2 , Décembre 2012

Cette zone, jadis occupée par des champs, était la limite matérielle de la commune de

Tivaouane. Depuis l’intégration du village de Tamba dans le périmètre communal, des

lotissements voient le jour dans cette nouvelle partie de la ville.

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DEUXIEME PARTIE : DYSFONCTIONNEMENTS CAUSES PAR L’ETALEMENT

URBAIN

CHAPITRE I : ETALEMENT URBAIN ET SES CONSEQUENCES

I. LE FONCIER

1. LES QUARTIERS DE TIVAOUANE

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2. Le découpage en quartiers

2.1 . Le périmètre communal

Les limites du périmètre communal de Tivaouane ne sont pas clairement définies. La

superficie urbaine totale est estimée à 550 ha par le Plan Directeur d’Urbanisme (PDU, 1994).

Les estimations faites à partir de la photographie aérienne en 1997 révèlent une superficie

urbanisée de 636 ha et un périmètre communal de 1241 ha. Toutefois, la ville a connu ces

dernières années une avancée du front d’urbanisation. A Tivaouane, on enregistre depuis au

moins cinq ans, en moyenne deux quartiers par an. Les besoins en espaces pour l’habitat ont

revêtu une telle acuité à Tivaouane, capitale religieuse enregistrant un fort taux de croissance

que des quartiers entiers se créent au delà des limites officielles de la ville aux dépens des

terres de culture des villages limitrophes (des villages comme Pam, Keur Magueye, Keur

Massamba ont été rattachés à la commune), ce qui pose la nécessité de redéfinir le périmètre

communal. Cette redéfinition doit être perpétuelle car les limites de cette ville en pleine

extension sont repoussées à une vitesse peu commune.

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Photo 3 : à 500m de la limite ouest de la ville

Source : Yague Sibére mémoire de master 2

Photo 4 : à 500m de la limite est

Source : Yague Sibére mémoire de master 2

2.2. Identification des quartiers irréguliers

Dans les documents trouvés à la préfecture, le nombre de quartiers à Tivaouane se limite à 11

alors qu’à la municipalité on nous a parlé de 18 et sur le terrain selon le découpage fait par les

populations elles- même, nous en avons compté 27. L’évolution spatiale se fait d’une façon si

rapide que les autorités peinent à la maîtriser. C’est pour cela que nous nous basons sur les

études réalisées récemment dans le cadre d’un projet de restructuration pour procéder au

découpage en quartier du périmètre communal en y intégrant les villages récemment rattachés

à la commune et par conséquent considérés comme des quartiers à part entière de la ville.

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Tableau 3 : Les quartiers irréguliers et réguliers de Tivaouane

Keur khaly Irrégulier

Keur massamba Irrégulier

Keur matar Irrégulier

Kouly Irrégulier

Lansar Irrégulier

Medine Irrégulier

Ndiandakhoum Irrégulier

Ndoutt Irrégulier

Pam Irrégulier

Parba Irrégulier

Tamba Irrégulier

Tivaouane mouride Irrégulier

Cité Serigne Mansour Régulier

Wakhaldiam Irrégulier

Commercial Régulier

Darou salam Irrégulier

Dialo Irrégulier

Djiddah Irrégulier

El hadji malick Irrégulier

Fogny Irrégulier

Goumoune Irrégulier

Hlm COTT Régulier

Hlm route de Dakar Régulier

Keur magueye Irrégulier

Source : plan directeur d’urbanisme

Cette liste est loin d’être définitive car la ville est un système en perpétuelle

mutation, en un mois un lotissement peut voir le jour et former un nouveau sous quartier. Les

quartiers irréguliers sont au nombre de 20 mais 18 sont pris en compte par les études sur la

restructuration foncière. Leur irrégularité est constatée sur la totalité ou une partie du quartier.

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II. ETUDE MONOGRAPHIQUE DE QUELQUES QUARTIERS

1. wakhaldiam

1.1. la population

Keur Mass de son ancien nom, Wakhaldiam était une concession, celle de Maissa Mbaye Sall

père de Massamba Sall. Le père était un dignitaire du Cayor et bras droit du Damel, le fils fut

le chef de canton. Cette maison était un des hauts lieux de la tradition des Ceddo ; c’est

d’ailleurs les pratiques et us Ceddo qui emmenèrent son déplacement du site originel localisé

entre le quartier El Hadji Malick et celui de Kouly. Ce changement de site s’explique par une

cohabitation forcément difficile entre le centre religieux (musulman) et les traditions d’une

société païenne (Ceddo). Le site d’accueil fut une partie de l’actuel emplacement des HLM

COTT. Ce second déplacement eut lieu en 1920. A part les différents changements

d’emplacement connus dans le passé, Wakhaldiam se caractérise aujourd’hui par la jeunesse

de sa population estimée à 3840 habitants en 2001, un taux de croissance assez élevé

approchant 4%. La population est wolof et musulmane dans sa majorité. Toutefois, on note

une présence assez forte, par apport aux autres quartiers de la ville, des séréres souvent de

confession catholique. Ce fait peut être du à l’influence polarisatrice de keur mass où résidait

Massamba Sall, chef de canton qui continua à exercer un certain pouvoir sur les Sérères mais

aussi par le fait que les villages séréres (Pambal, Yeundane, Douniane, Kadane, Khakh, etc.)

sont plus proches de ce quartier que des autres.

Les premiers habitants de Wakhaldiam pratiquaient l’agriculture. Cette activité

persiste encore aujourd’hui même si elle a fortement reculé à cause de la raréfaction des terres

de culture. En plus, les migrants qui constituent une bonne partie de la population actuelle

sont plus attirés par les autres activités comme le commerce, l’artisanat (surtout la couture et

la mécanique). En effet, les premières vagues de migration concernent les populations rurales

éprouvées par de longues années de sécheresses ; elles sont donc venues dans la ville dans

l’espoir de trouver autre chose que les activités paysannes. Actuellement, les actifs sont

répartis dans tous les domaines mais ce sont les secteurs primaires et tertiaires qui dominent le

secondaire où s’active une minorité de la population. Le taux de chômage est aussi assez élevé

à en croire le nombre de jeunes passifs dans les rues du quartier. Les revenus des populations

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sont dans l’ensemble très bas. La délinquance et l’insécurité sont aussi très déplorées par les

personnes enquêtées. L’émigration y est aussi très fréquente. Pratiquement dans chaque

famille, il y a une ou deux personnes qui sont soit à l’étranger (hors des frontières du pays)

soit à Dakar ou à Thiés pour travailler. Ce sont les revenus amassés par ses fils à l’extérieur

qui font vivre beaucoup de familles.

Ce qui fait la particularité de Wakhaldiam, c’est le fait qu’il soit un ancien quartier

traditionnel qui s’adapte à la modernité imposée par ses fils et par les nouveaux habitants issus

des migrations. Le mélange de ces deux réalités donne un caractère assez original au quartier

Wakhaldiam. Ainsi, on continue à respecter la hiérarchie sociale (le système des castes) même

dans l’organisation spatiale du quartier.

1.2. Les différents niveaux d’organisation du quartier

A la tête du quartier on retrouve le chef de quartier qui est aussi un chef coutumier

descendant du fondateur de ce quartier. Le titre de chef de quartier se transmet dans la famille.

Le chef de quartier est un gardien de la tradition, ce qui lui donne une certaine autorité sur les

populations qu’il représente. C’est pourquoi, il est très fréquent de voir le chef de quartier

régler certains litiges sans qu’on ait recours à la police. Le chef de quartier est aussi très

présent dans la gestion du foncier qui, pour ce qui concerne le quartier Wakhaldiam, est dans

sa quasi-totalité la propriété du fondateur du quartier. La famille Sall est une des plus grandes

familles qui organisent et opèrent la spéculation foncière à Tivaouane.

Il existe une autre organisation, cette fois-ci religieuse s’articulant autour de la

mosquée et dirigée par l’imam. Elle est plutôt chargée du culte et de la solidarité. Nous notons

aussi un mouvement associatif très dynamique à travers l’A.S.C et les groupements de

femmes. Les GIE sont aussi actifs dans la lutte contre la pauvreté.

1 .3. L’organisation de l’espace

L’organisation de l’espace est grandement le fruit du passé. L’ancienne fonction du

quartier a, en effet, tracé les formes majeures de l’occupation de l’espace. La concession du

chef occupait le centre d’un grand ensemble constitué de l’arbre à palabre ou « Taba ».

Ensuite se greffaient tout autour les maisons des griots, forgerons et autres castes et plus à

l’écart encore les maisons des captifs. Cette forme de spatialisation, même si elle n’est plus

pratiquée, laisse des empreintes encore visibles dans le centre du quartier où elle a longtemps

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prévalu. Depuis quelques décennies, la tendance distributrice et organisatrice de l’espace

héritée de l’organisation monarchique est complètement renversée avec la venue des ruraux

ou des fonctionnaires de l’État ou encore des employés des ICS. Ces gens issus de

l’immigration ont acheté des terrains et ont imposé une nouvelle organisation de l’espace

basée cette fois- ci sur un critère purement économique. Le foncier n’a qu’une valeur, c’est

celle monétaire. Grâce à cette logique, le quartier Wakhaldiam couvre une superficie de

72,01ha en raison d’une densité de 53habitants/ha. La part la plus importante de cette

superficie est accaparée par le bâti (64,7ha) laissant 5,2 ha aux équipements et seulement

2,1ha à la voirie, ce qui est manifestement disproportionné si on s’en tient aux normes de

l’urbanisme.

1 .4. Le bâti

Il se caractérise par la prépondérance du ciment dans la construction. Il existe

cependant quelques maisons en paille (07) surtout dans le noyau traditionnel. Le centre se

caractérise par les nombreux bâtiments qui partagent la même cour (l’ancienne maison de

Massamba sall ressemble à un quartier avec un seul mur servant de clôture). La périphérie est

marquée par un aspect plus individuel : es maisons sont plus petites, généralement en dur et

relativement récentes. A Wakhaldiam, 135 des toitures de constructions sont en dalle contre

336 en zinc sur un total de 542 constructions. Les rues sont sinueuses, sableuses sur toute

l’étendue du quartier qui est formée de grandes unités inaccessibles aux véhicules. Sous cette

rubrique, nous avons aussi le niveau d’équipement en eau et électricité des différents

ménages.

Toujours selon l’indice sur l’équipement tiré de l’audit urbain, 1776 personnes ont

accès à l’eau et à l’électricité soit un pourcentage de 93%, ce qui est quand même un

pourcentage satisfaisant.

1 .5. Les équipements collectifs

Le quartier Wakhaldiam bénéficie d’une bonne position géographique par apport

aux équipements collectifs. Il est entouré par les équipements scolaires : Le CEM

ABABACAR SY et une école primaire. Le poste de santé, construit en 1927, est le premier

équipement sanitaire de la ville. Il dispose d’un cabinet dentaire, d’une maternité, un cabinet

d’ophtalmologie mais pas de salle d’hospitalisation. Par ailleurs, il possède huit blocs

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sanitaires, trois salles de consultation, une salle de pansement et trois poubelles pour la

collecte des ordures. Le centre dispose d’eau courante, d’électricité, de téléphone et d’un

incinérateur pour traiter les déchets. A proximité, se trouvent des services comme la police, la

préfecture et la gendarmerie. Elle bénéficie par ailleurs d’une bonne situation par apport à la

route nationale.

2. TAMBA

2.1. La population

Ancien village rattaché à la commune, Tamba Dia est une illustration de

l’urbanisation galopante que connaît la ville de Tivaouane. La famille fondatrice était une

famille de marabouts. Le Damel avait alors fait appel aux services du marabout du nom de

Samba Sabbé Dia pour sa protection mystique, c’est après satisfaction que le Damel le

récompensa par les terres de l’actuel Tamba. Le fondateur du village s’y installa avec sa

famille et ses élèves. Le village connut alors une croissance naturelle assez forte. Cette

croissance combinée à l’avancée rapide du front d’urbanisation de la ville de Tivaouane

conduit au rattachement des deux localités et Tamba fut engloutie par la commune qui élargit

ses limites de toutes parts.

La population était estimée à 2111 habitants en 2001, elle est relativement jeune

même si une grande partie des jeunes actifs sont des émigrés soit dans les pays européens ou à

Dakar et Thiès. La Mauritanie aussi constitue une destination assez empruntée par les jeunes à

la recherche de travail. La population est majoritairement wolof et musulmane. Cependant, on

note une certaine diversification culturelle depuis que Tamba a commencé à recevoir des

ménages attirés par le nouveau statut administratif de la ville et la disponibilité du foncier. Les

habitants de l’ancien village sont restés très ruraux dans leurs activités dominées par l’élevage

et l’agriculture. Les salariés aussi constituent une classe très active dans la vie économique du

quartier que ce soit dans le premier noyau ou dans les nouvelles occupations où on retrouve

des enseignants, des policiers et des travailleurs des ICS. L’artisanat occupe certaines

personnes qui s’activent dans la couture, la mécanique, la bijouterie et la poterie. Ces artisans,

à l’exception des potières, travaillent dans le centre urbain et économique de Tivaouane

(l’escale).

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2.2. Les différents niveaux d’organisation du quartier

L’autorité qui représente l’administration est le chef de quartier. Il jouit d’un rang

que lui confère son appartenance à la famille qui a fondé le quartier, comme c’est le cas dans

le quartier Wakhaldiam. Le chef de quartier est le descendant le plus âgé de celui qui a fondé

le village devenu quartier. L’imam est la deuxième autorité du quartier, il est souvent choisi

dans la famille du chef de village et s’occupe de l’entretien de la mosquée, de la coordination

de certains actes de solidarité. Les regroupements de femme, les associations de ressortissants

et l’ASC sont autant d’organisations qui tentent de développer le quartier.

2.3. L’organisation de l’espace

L’espace est organisé selon deux modèles : le modèle traditionnel que l’on retrouve sur le site

de l’ancien village et le modèle dit moderne qui prévaut sur les extensions du quartier. Le site

traditionnel est en effet constitué autour d’une concession centrale, celle-ci polarisant d’autres

concessions de moindre envergure et une place publique. La place publique comprend une

école coranique, une mosquée, une place à palabre et un vaste étendu de terre qui sert d’aire

de jeu à l’occasion. Toute l’armature de l’ancien village s’articule autour de cette place. Elle

est encerclée par un réseau opaque de bâtis séparé par des petites ruelles sinueuses et

sableuses (il est très fréquent de voir une maison qui s’ouvre dans une autre). Cette

organisation contraste avec celle que l’on constate dans les extensions du noyau originel.

Cette périphérie se caractérise par son aspect plus organisé que le centre. Les maisons sont

alignées et séparées en îlots que matérialise une voirie bien hiérarchisée. Ces parcelles ont fait

l’objet d’une étude de planification préalable dans le cadre du lotissement opéré par la

municipalité en 1995. Cette opération de restructuration a produit 320 parcelles et établi des

repères géométriques à suivre par ceux qui seront tentés d’acquérir des parcelles à l’avenir

dans cette zone. Nous parlons de l’occupation future qui peut être faite de cet espace parce

qu’il existe encore quelques réserves foncières entre Tamba et WakhalDiam.

2.4. Le bâti

Selon l’indice que nous avions utilisé pour la première monographie, 60% de la population de

Tamba est sous équipé, 33% pas assez équipée et seulement 7% de la population auraient

chez eux l’eau et l’électricité. Cet indice montre que le caractère rural persiste dans certaines

zones du quartier où on s’éclaire encore à la lampe tempête ou à la bougie. Les formes

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architecturales rurales comme les constructions en paille persistent aussi à coté des maisons

construites en terre. Mais ces constructions se transforment petit à petit en maisons faites de

ciment et d’ardoise ou en des maisons à terrasses. Ce style moderne de construction est

évidemment plus répandu sur les extensions du quartier. Le pourcentage de terrain nu est très

important, 26,1% et c’est du au fait que Tamba reste une réserve foncière importante de la

commune. Vu le caractère récent de l’urbanisation dans ce quartier, cette situation est plus

marquée dans le quartier de Pam où les terrains nus représentent 50,6% de la superficie totale

du quartier ; il faut souligner que Pam comme Tamba est un ancien village récemment intégré

dans la commune.

2.5. les équipements collectifs

Les équipements du quartier se résument à la mosquée, l’école primaire et la case des

tout petits. Ces équipements scolaires sont des constructions très récentes. Le sous équipement

est une réalité très présente et il est ressenti par la population à cause de l’éloignement du

quartier par rapport aux services sociaux de base qui le polarisent. Et dans la mentalité des

habitants, Tivaouane reste une localité voisine car le nouveau statut de quartier est venu tout

seul sans des investissements conséquents pour des équipements sociaux ou de transport.

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CHAPITRE II : les conséquences de l’étalement sur la ville

I. les conséquences sur la mobilité

1- l’état de la voirie

L’essentiel de la voirie bitumée est constitué par les routes nationales et

départementales qui traversent la ville. Cependant, quelques artères de la commune sont

bitumées. La voirie revêtue est longue de 26 100 mètres dont 24 075 m en bon et 2025métres

en mauvais état. La voirie non revêtue en bon état ne représente que 750 m, il s’agit du

prolongement de la route de Pambal.

En ce qui concerne la voirie non aménagée (pistes), elle mesure 24855 m pour

l’ensemble de la commune. Elle est essentiellement constituée par les pistes reliant la ville

aux quartiers périphériques. Compte tenu de l’importance des cérémonies religieuses, un

accent particulier a été mis sur l’organisation de la voirie. Cependant, la ville de Tivaouane ne

disposant pas de réseau d’assainissement des eaux pluviales, les eaux stagnant au niveau des

points bas, dégradent la voirie communale. La circulation est difficile pendant la saison

pluviale et les risques de développement des agents pathogènes sont élevés.

Les liaisons routières sont classées en trois catégories :

- les voies artérielles d’une emprise minimale de 30m permettant une évacuation

rapide de la circulation

- les voies de distribution d’une emprise de 20m relient certains quartiers et les

pôles urbains (centres administratifs, commercial religieux …)

- les voies de desserte qui permettent la circulation à l’intérieur des quartiers.

leurs emprises varient entre 10 et 15m

- et enfin les voies qui caractérisent les quartiers irréguliers. Elles sont larges

d’un à 5m et constituent une part importante de la voirie de la commune car elles desservent

les différentes maisons d’un quartier irrégulier dans un réseau dense de petites ruelles. Les

infrastructures routières et ferroviaires sont représentées sur le plan qui suit :

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- Plan 1 : Tivaouane, routes, voies ferrées et gares

-

Source : BDU de la ville de Tivaouane

2- les problèmes liés à la mobilité

La mobilité est très difficile dans les quartiers irréguliers où elle est limitée le plus

souvent aux déplacements pédestres. Cette difficulté se ressent à plus d’un niveau dans ces

quartiers et pose des problèmes surtout de sécurité. L’insécurité se mesure aussi à la taille des

ruelles dont l’étroitesse permet difficilement le passage simultané de trois personnes. Cette

forme d’aménagement de l’espace est guidée par la course effrénée au logement. Cette

configuration rend certaines maisons inaccessibles aux voitures. C’est de là que naît

l’insécurité. En effet, dans certaines zones de la ville comme c’est le cas à Darou Salam, Keur

Khaly, Ndiandakhoume, Kouly, Tamba, Wakhaldiam, Dialo, les véhicules des sapeurs

pompiers, de la gendarmerie de la police ne peuvent pas accéder. En cas d’incendie cela peut

être très préjudiciable aux populations.

En outre, cette configuration peut aussi entraîner des difficultés pour la réalisation de

tâches pratiques comme l’acheminement de matériel de construction par des camions dans

certaines parties des quartiers irréguliers. Les usagers sont obligés de disposer leur matériel

sur des sites autres que celui du chantier ou encore d’acheter des briques déjà faites et plus

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faciles à transporter augmentant ainsi considérablement le coût des constructions. Les

enquêtes menées dans les services (SONATEL, SDE, SENELEC) nous montrent que

l’adduction d’eau, le branchement aux réseaux électrique et téléphonique sont aussi contraints

par cette prise en charge coûteuse des problèmes de mobilité. Celles-ci sont plus accrues en

période de pèlerinage. En effet, pendant le Gamou, qui a reçu cette année 2,5millions de

pèlerins selon la police, la ville est sous le poids d’une forte sollicitation des voies de

circulation, ce qui occasionne des embouteillages un peu partout dans la ville et

particulièrement dans les quartiers irréguliers. Le manque d’organisation au niveau de

l’occupation de l’espace place souvent les étrangers dans la confusion. Et tous les problèmes

évoqués plus haut sont accentués pendant les Gamou et Ziarras. Ainsi l’une des plus grandes

préoccupations des organisateurs du Gamou reste depuis toujours la circulation des personnes

et des biens dans la ville pendant cette période. Le plan de circulation défini par les forces de

l’ordre n’intègre que de façon très superficielle la mobilité dans les quartiers périphériques qui

rencontrent pendant ces événements des problèmes très aigus d’approvisionnement en eau

potable et autres denrées de première nécessité.

Les problèmes de mobilité se posent d’une autre façon à Tivaouane. L’éloignement

des quartiers spontanés par rapport à certains équipements collectifs comme le marché,

l’hôpital, le lycée rend la présence de grands moyens de transport nécessaire. Et ceci n’est pas

le cas car les transports urbains sont assurés pour l’essentiel par les calèches. Cet éloignement

des services et le caractère informel du secteur du transport urbain entraînent des dépenses

que les populations défavorisées supportent très difficilement.

II. LE SOUS EQUIPEMENT DES QUARTIERS IRREGULIERS

1. Les infrastructures de communication

1.1. La voirie revêtue

La ville de Tivaouane compte au total 26.100 m de voirie revêtue, constituée par 16,47% de

routes nationales et 9% de routes départementales, soit 74,53% de voies urbaines. Cependant,

2025 m soit 7,75% de la voie revêtue est en mauvais état. La répartition dans l’espace

communal montre que la voirie revêtue en bon état est localisée dans les quartiers Fogny,

Commercial, Médine, El Hadj Malick et Keur Matar. Concomitamment avec l’amélioration

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du centre ville (décongestionnement du marché central), la voirie de dégagement ainsi que les

liaisons interurbaines seront améliorées afin de permettre une fluidité dans le transport.

Tableau 4 : Desserte en voirie revêtue

Quartiers Voirie revêtue en bon état

(ml)

Score selon l’IPIE

Commercial 1155 8

Jeddah 630 2

El Hadji Malick 2160 2

Fogny 4605 8

HLM Cott 1113 2

Keur Matar 3255 6

Kouly Nguidiane 1230 2

Médine 3060 8

Ndoutt 855 2

Tamba 477 2

Tivaouane Mouride 3885 4

Wakhaldiam 1650 8

Source : profil environnemental de Tivaouane (agenda 21 local)

1.2.L’éclairage public

La voirie éclairée mesure 35 350 m et concerne l’ensemble des quartiers avec

toutefois des inégalités dans sa répartition. Le niveau d’éclairage de la ville est peu

satisfaisant aussi bien pour le centre que pour la périphérie. C’est le cas notamment pour les

quartiers Tivaouane Mouride, Wakhaldiam, Médine, Fogny et El Hadji Malick. Il est

nécessaire de procéder au renforcement et à l’extension de l’éclairage public, car c’est une

façon d’améliorer le cadre de vie mais aussi la sécurité. Le chef de la police a corroboré cette

idée en déclarant que la large majorité des délits de vol et usages de substances illicites

(drogue) sont enregistrés dans ces quartiers irréguliers peu éclairés. De plus, la ville de par

son statut de lieu de pèlerinage se doit de lever les contraintes en matière d’accessibilité à

l’électricité dans certains quartiers.

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1.3. Le réseau de distribution d’eau potable

L’analyse du nombre d’abonnés dans les quartiers et des scores accordés par l’IPIE,

révèle que les quartiers qui ont la meilleure desserte sont Commercial et Fogny

Tableau 5 : Desserte en eau potable

Quartiers Nombre d’abonnés Score selon l’IPIE

Commercial 223 10

Jeddah 156 8

El Hadji Malick 294 3

Fogny 786 3

HLM Cott 218 8

Keur Matar 421 5

Kouly Nguidiane 294 3

Médine 276 5

Ndoutt 203 3

Tamba 19 3

Tivaouane Mouride 628 3

Wakhaldiam 222 5

Total 3740 3

Source : SDE, Tivaouane

1.4. L’assainissement

L’évacuation des eaux pluviales

L’inexistence de canaux pose un sérieux problème d’évacuation des eaux de

ruissellement qui suivent les chenaux naturels et dégradent la voirie. Ce problème se pose

avec plus d’acuité dans les quartiers Commercial, HLM COTT, Dialo et Fogny. Il existe,

selon le médecin chef du district sanitaire, une corrélation directe entre le problème

d’assainissement et le taux de prévalence des maladies comme le paludisme, c’est l’exemple

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du quartier Fogny qu’il a souligné. En effet, ce quartier enregistre depuis trois années

successives le plus grand nombre de cas de paludisme pour la ville de Tivaouane

L’évacuation des eaux usées et des ordures

La ville de Tivaouane ne dispose pas de système collectif d’évacuation des eaux

usées. La gestion des réseaux est individuelle et se fait par le système des fosses sceptiques ou

étanches selon le niveau de vie des ménages. Le problème d’évacuation des eaux usées et des

ordures ménagères se pose avec acuité dans la Commune entraînant ainsi le risque du péril

fécal. Pour remédier à cette situation, il importe d’élaborer un plan d’assainissement car

l’amélioration de la santé des populations, ainsi que l’existence d’un cadre de vie sain passe

par l’élimination de toutes les sources de nuisance. De plus, Tivaouane constitue une ville de

rassemblement lors du Gamou annuel et des Ziarras périodiques, c’est pourquoi il est devenu

urgent de mettre en place un système d’assainissement. C’est ce que tente de faire l’Agenda

21 Local à travers le programme de prise en charge des ordures solides à partir de méthodes

participatives des populations. Ils ont procédé à la mise en place de comite de salubrité dans

chaque quartier, ces comités travaillent avec les charretiers ; ils deviennent ainsi les

gestionnaires de leurs ordures ne serait que jusqu’en dehors de leur quartier. Ce n’est

surement pas la finalité d’un projet de gestion durable mais faute de moyens, la station

d’exploitation des ordures solides qui devrait offrir plusieurs débouchés pour le maraîchage

notamment est toujours en stade de projet.

Cet inventaire permet de montrer que le sous équipement est présent partout dans la

ville de Tivaouane. Cependant, il est ressenti de façon plus aiguë dans les quartiers irréguliers

comme Tamba, Tivaouane Mouride, Ndoutt, Parba, Ndiandakhoum, Wakhaldiam, Darou

Salam, etc. En effet, le sous équipement se fait ressentir par ces populations à cause de la

mauvaise répartition spatiale des infrastructures qui sont pour l’essentiel concentrées au

niveau du premier noyau de la ville, dans le quartier de Commercial notamment. Les

distances qui séparent les équipements de certains quartiers sont parfois énormes, c’est le cas

du lycée à Keur Cheikh ou encore du stade municipal à Tamba pour ne citer que ces

exemples. Le sous équipement est ressenti très douloureusement par ces ménages aux revenus

substantiels. Si en plus de la dépense quotidienne, des frais médicaux que nécessitent

certaines maladies, le ménage doit aussi supporter les frais de déplacements quotidiens de

deux ou trois élèves soit 600 francs par jour, cela peut paraître insupportable financièrement

pour certains.

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Au regard des droits humains fondamentaux, il urge et cela constitue une obligation

pour les gouvernements, de trouver des solutions aux problèmes identifiés qui se résument à

la paupérisation, à l’accroissement démographique qui ne trouve pas de répondant dans les

infrastructures publiques, à l’occupation anarchique de l’espace urbain et aux difficultés

relatives à une bonne planification environnementale. Ainsi, la réglementation du cadre de vie

qui constitue un préalable à l’amélioration des conditions de vie des populations s’inscrit dans

les prérogatives actuelles du gouvernement local. Cependant, dans l’exemple de Tivaouane,

on n’est pas en présence d’une situation de misérabilisme pour reprendre Monique Bertrand

dans « les villes secondaires d’Afrique Noire » car les citadins cherchent des solutions à leurs

problèmes dans une vie active, faite de rapport de force mais pas de passivité. Des initiatives

naissent un peu partout dans la ville et l’exemple la plus concrète est l’intervention des GIE

dans la prise en charge du ramassage des ordures à l’aide de charrettes faute de moyens pour

acheter un véhicule motorisé.

Photo 5 : Dépotoir d’ordure en plein quartier Darou Salam

Source : Yague Sibére mémoire de master 2, 2012

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Photo 6 : un des nombreux dépotoirs sauvages d’ordure qui ceinturent la ville derrière HLM COTT

Source : Yague Sibére mémoire de master2, 2012

III. L’INSECURITE FONCIERE

1-La situation foncière

Selon les enquêtes menées dans le cadre des études de faisabilité, commanditées par la

commune de Tivaouane et la Fondation Droit à la Ville (FDV), dans les zones non loties de

Tivaouane, sur 3829 concessions recensées, 3218 propriétaires d’impenses soit 84% ne

disposent d’aucun titre de propriété. Il faut adjoindre à ce groupe, ceux qui affirment disposer

de papiers autres qu’un titre de propriété. Ils sont au nombre de 118 représentant 3%des

propriétaires d’impenses. Les dits titres sont en fait des attestations d’achat ou de cession

gratuite. Ces pourcentages confirment le caractère irrégulier et spontané des quartiers non

lotis. Cependant, ce pourcentage n’est pas homogène dans tout l’étendu des quartiers

irréguliers, il comporte des nuances selon les quartiers comme nous le montre le tableau qui

suit (tableau09).

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Tableau 6 : situation foncière des occupations selon les quartiers

Quartier aucun papier

papier

autre

qu'un titre

titre réel de

propriété Non-réponse Total

Darou salam 197 1 3 18 219

Dialo 100 6 27 2 135

Djeddah 43 6 0 49

El hadji malick 242 10 26 0 278

Fogny 317 19 41 1 378

Goumoune 41 2 43

Keur khaly 219 5 42 0 266

keur magueuye 20 6 0 26

keur massamba 17 8 0 25

keur matar 203 10 4 0 217

Kouly 439 16 20 117 592

Lansar 104 5 1 0 110

Médine 36 1 37

Ndiandakhoum 127 7 6 9 149

Ndoutt 137 2 7 0 146

Pam 60 6 66

Parba 16 7 23

Tamba dia 70 2 1 6 79

Tivaouane

Mouride 566 19 16 41 642

Source : Yague Sibére mémoire de master 2,2012

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GRAPHIQUE 3 : situation foncière des occupations selon les quartiers

Source : INGESAHEL (groupement d’ingénieurs-conseils du Sahel)

2-Les conséquences de l’irrégularité foncière

Le terme même de quartiers irréguliers recouvre une très grande diversité de

situations locales mais tous ces quartiers dits irréguliers ont un dénominateur commun : c’est

l’absence de sécurité foncière née d’un manque généralisé de papiers attestant du titre de

l’occupation. Les pourcentages du tableau ci dessus le confirment. Ceux qui habitent ces

quartiers peuvent être déguerpis sans compensation, le droit de vendre ou d’hypothéquer leurs

biens peut leur être contesté. En plus, les situations d’irrégularité foncière accroissent les

difficultés de réussite économique et sociale des populations, en ce sens que l’absence de titre

de propriété compromet leurs chances d’accéder au crédit. Ces populations évoluent dans leur

grande majorité dans le secteur informel comme nous l’avons souligné dans notre première

partie. Et pour qu’ils puissent agrandir leur affaire pour espérer avoir des revenus à la hauteur

de leurs charges, l’emprunt aux banques reste le seul recours. Mais malheureusement, les

banques ne prêtent pas aux non salariés sans hypothèque de garantie. Ces maisons pourtant

acquises à cout de millions ne peuvent être hypothéquées faute de papier légal. Cette frange

nombreuse des porteurs de projet se voit ainsi privée de crédit et par la même occasion de

chance de sortir de la pauvreté.

Pour les pouvoirs publics également, l’illégalité foncière constitue un obstacle au

montage d’opération d’urbanisme et d’équipement. Elle a aussi une incidence fiscale

importante pour les Etats et les collectivités locales. Si on sait à quel point les collectivités

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700

Dar

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Non-réponse

titre réel de propriété

papier autre qu'un titre

aucun papier

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locales comptent sur les taxes municipales pour assurer certains services qui leurs sont

dévolus depuis la loi sur la décentralisation, on comprend alors que cet aspect revêt un enjeu

de taille.

Les problèmes de mobilité, le manque d’équipements sociaux de base, l’insécurité

foncière sont le fait d’une mauvaise urbanisation qui fait que Tivaouane dans certains

quartiers présente aujourd’hui un visage peu attrayant avec des rues étroites et non

carrossables.

Tous ces éléments caractéristiques des zones défavorisées ne laissent aucune place à

la possibilité d’aménagements infra structuraux, situation dont aujourd’hui une bonne partie

de la population a pris conscience car se sentant étouffée dans son environnement. Le

sentiment d’insécurité est ressenti à différents niveaux mais surtout chez les populations. Cela

a motivé leur parfaite adhésion au programme de restructuration et de régularisation foncière

actuellement en cours dans la ville de Tivaouane. Mais aussi, l’enthousiasme des autorités à

l’annonce des solutions s’explique clairement par le fait que l’irrégularité, la pauvreté, le

chômage, le sentiment d’exclusion mettent aussi le pouvoir en situation d’insécurité. La crise

des banlieues parisiennes n’est pas une vision trop catastrophiste. C’est pour cela que l’ancien

président de la république Abdou Diouf disait " C'est en accordant aux établissements

humains toute l'importance qui sied, que nous assurons notre propre sécurité. Ce souci de la

sécurité nous dicte une certaine prévoyance afin de limiter les méfaits d’une urbanisation mal

maîtrisée ".

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CHAPITRE I: RESTRUCTURATION URBAINE ET REGULARISATION

FONCIERE

L’irrégularité des quartiers est un frein certain pour le développement de la ville de

Tivaouane. En plus des problèmes quotidiens qu’elle pose aux populations, elle est aussi une

contrainte à l’aménagement de la ville. Elle constitue, en outre, une source de déperdition des

recettes fiscales de la municipalité. L’irrégularité apparaît ainsi comme le goulot qui empêche

le développement de la ville de Tivaouane, c’est du moins la conviction des autorités chargées

de la gestion de la cité. Cette conscience ne date pas d’aujourd’hui car depuis 1964 des

tentatives de planification et de rectifications sont mises en place.

1-les opérations majeures d’urbanismes déjà réalisés dans la ville

Les lotissements de la ville de Tivaouane s’échelonnent de 1964 à 2006.Selon la

mairie, l’ensemble des lotissements concerne 3625 plus 600 parcelles à Pam et 2000 parcelles

Keur Dabakh dont la taille varie entre 300 m2 et 1200m

2. Ces lotissements qui concernent

pour l’essentiel la restructuration de l’habitat spontané, sont initiés par la municipalité.

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Tableau : Typologie du lotissement existant

ANNEE

S

LOCALISATION NOMBRE

DE

PARCELLE

S

TYPE Promoteur

s

1964 Lotissement HLM 301 Nouveau

lotissement

Commune

1983 Lotissement de Ndiandakhoum- zone

de recasement n° 3

806 Restructuration Commune

1986 Lotissement de la zone de recasement

(extension K. Matar)

108 Restructuration Commune

1986 Restructuration des quartiers

Ndiandakhoun, Dialo,

183 Restructuration Commune

1990 Lotissement de Tivaouane Ouolof :

zone Est

1143 Nouveau

lotissement

Commune

1990 Restructuration de la zone Tivaouane

Ouolof

123 Restructuration Commune

1995 Lotissement de PAM 641 Nouveau

lotissement

Commune

1995 Lotissement de Tamba 320 Restructuration Commune

Total 3625

Source : plans de lotissement du service du cadastre de Thiès

Toutefois, ces opérations ponctuelles ne sont pas arrivées à bout des problèmes créés

par l’implantation humaine irrégulière. Ces problèmes nés des diverses logiques

d’implantation que nous avons étudiées dans la deuxième partie, ne peuvent être résolus que

dans le cadre d’une démarche globalisante et participative regroupant tous les acteurs de la

ville. C’est l’enjeu représenté par la restructuration pour le développement urbain de

Tivaouane qui fait qu’il a été choisi avec la ville de Saint Louis pour abriter le projet de

restructuration urbaine et de régularisation foncière actuelle en cours de réalisation à

Tivaouane.

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2. Restructuration et Régularisation foncière

2.1. Le cadre institutionnel et opérationnel du projet de restructuration et de

régularisation en cours

La restructuration et la régularisation de la ville de Tivaouane sont un projet porté

par l’état du Sénégal qui l’a confié au ministère de l’urbanisme, c’est la Fondation Droit à la

Ville (FDV) qui est chargée de la mise en œuvre du projet. Cette fondation est une institution

crée par l’état sénégalais et financé par la république Fédérale d’Allemagne. C’est la

municipalité qui, après approbation du Conseil Municipal, a accepté de participer à la mise en

œuvre qui requiert une synergie des actions de tous les services, institutions et acteurs

concernés (Municipalité, Préfecture, Service Départemental de l’Urbanisme, Chefs de

quartier, Agenda 21 Local)

A l’état initial, le projet concernait 11 quartiers ; c’est par la suite, après la mesure de

l’ampleur du phénomène qu’il a été élargi au reste des quartiers irréguliers de la ville sous la

demande de la municipalité. La restructuration et la régularisation foncière, contrairement a

Saint louis et Richard Toll où elle ne concerne qu’un quartier ou a Dakar où on ne vise que

deux quartiers, est élargie a toute la ville de Tivaouane. Les différentes étapes du projet sont :

2.1. 1. Recensement des populations concernées

Cette partie réalisée depuis mai 2005 a permis de connaître le nombre de ménages

habitant dans les quartiers irréguliers ainsi que leur répartition selon les ethnies, leurs âges,

etc. Cette enquête confiée à INGESAEL (groupement d’ingénieurs-conseils du Sahel) fait état

de 3829 concessions réparties en 552 îlots.

2.1.2. Etape de sensibilisation des populations en vue de leur adhésion au

projet

Cette phase a déjà été réalisée et les résultats ont été publiés par INGESAHEL dans

le rapport final de l’étude de faisabilité du projet. Selon ce rapport à la question : seriez-vous

d’accord pour la restructuration et la régularisation foncière de votre quartier ? Les

populations sont d’accord à plus de 75%. Dans les quartiers de Médine et Wakhaldiam par

contre, ceux qui ne sont pas d’accord représentent des pourcentages assez élevés avec

respectivement 64,9 et 42,4% de non. Les taux d’accord les plus importants sont notés à

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Goumoune, Keur Khaly, Pam, Keur Massamba Déguéne et Parba avec un pourcentage de

100% à Parba.

Ces chiffres peuvent s’expliquer par le niveau d’information des populations car si la

même stratégie d’information a été utilisée partout, les canaux de diffusion de cette

information n’ont pas partout fonctionné de la même manière. Cela tenait parfois de la

disponibilité et du dynamisme des chefs de quartiers, principaux relais d’information mais

aussi d’autres voix moins autorisées mais qui ont joué un rôle important dans la vulgarisation.

L’autre explication viendra de l’attachement de certaines populations à leur quartier, comme

c’est le cas pour le quartier Wakhaldiam (quartier traditionnel) mais aussi de l’acuité des

problèmes liés à l’irrégularité des quartiers.

2.1.3. Organisation en zones des différents quartiers

Cette organisation vise à faciliter les opérations futures en regroupant les quartiers

concernés en zones selon la proximité géographique. C’est surtout dans la perspective des

équipements collectifs qui seront destinés à un ensemble de quartier que ces comités sont

formés. Ils sont surtout appelés à discuter des modalités pour harmoniser leurs besoins et

attentes par apport aux possibilités que leur offre le projet de restructuration et de

régularisation foncière.

2.1. 4. La création de GIE au niveau de chaque zone

Ces groupements d’intérêt économiques ont pour but de promouvoir la solidarité

entre les populations d’une même zone afin de couvrir une partie des dépenses requises par

les procédures de régularisation foncière car, d’après les études publiées par INGESAHEL,

les revenus très bas mais aussi très variables pourraient poser des problèmes dans la prise en

charge de la régularisation foncière. Cette dernière qui demande une contrepartie financière

venant des concessionnaires, constitue un volet entier de ce grand projet. Ainsi, les enquêtes

sur les revenus des populations ont montré que, sur les 1965 chefs de concession titulaires de

revenu, près de la moitié (59%) ont un revenu annuel inférieur à un million (ce qui équivaut à

un revenu mensuel inférieur à 83.000 francs). Un tiers des chefs de concession ont un revenu

annuel compris entre un million et deux millions de francs CFA. Seuls 17% on un revenu

annuel supérieur à deux millions

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2.1.5. Identification et localisation des différentes structures nécessaires

Les estimations des besoins se sont faites sur la base des réponses données par ces

populations.

Dans le cas de Tivaouane, presque tous les ménages disposent d’eau et

d’électricité. Ceux-là qui bénéficient de ces deux services sont ceux à même d’en

supporter le coût. Quant à ceux qui n’en disposent pas et pour qui cela constitue un luxe, il

faut comprendre qu’ils ne sont en mesure de se payer de tels services. Tous les ménages

par contre et quels que soient leurs niveaux de revenus, souhaiteraient pouvoir accéder à

des équipements de proximité tels que :

les marchés

les dispensaires

les écoles primaires

les systèmes de collecte et d’évacuation des ordures ménagères

les lieux de culte

les terrains de sport

les espaces jeunes, etc.

Proposer un minimum d’équipements et d’infrastructures dont le coût est

facilement récupérable avec une régularisation foncière est plus bénéfique et offre plus de

garantie pour la fondation droit à la ville (assure de récupérer l’équivalent du droit à la

superficie et la contribution aux frais d’aménagements du quartier et de la zone

d’aménagement).

Les besoins identifiés sont essentiellement constitués d’écoles, d’édicules

publics, de marchés, de lieux de culte, d’espaces jeunes et les infrastructures concernent

les réseaux d’eau potable et d’électricité. Cependant, les mosquées sont des édifices qui ne

sont pas pris en compte par un projet de restructuration et de régularisation foncière.

Le bureau d’étude qui a réalisé les études de faisabilité a préconisé une zone de

recasement située sur la partie Nord ou Nord ouest de la ville sur 7ha 53a30ca.

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CHAPITRE II. Phase de réalisation

C’est la phase certainement la plus critique du projet. Elle a commencé avec le marquage des

concessions qui seront touchées par les opérations. Ensuite, on procédera au dédommagement

des personnes touchées selon une grille définie par la Fondation Droit à la ville et les

populations représentées par les GIE.

Photo 7 : Début des travaux de restructuration par la démolition de constructions

pour faire place à une route (Keur Khaly),

Photo 8 : Reconstruction des maisons démolies à keur khaly

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1. Les avantages et les limites du projet

1.1. Les avantages

Grâce au projet de restructuration et de régularisation, les propriétaires d’impenses

pourront accéder à la propriété foncière à un coût moindre que ceux pratiqués sur le marché.

Sur le plan technique, toutes les tâches programmées pourront être réalisées sans

facteurs bloquant majeurs. En effet, la nature du sol (Dior) permet un lotissement sans risque

de non infiltration des eaux de ruissellement.

Sur le plan de l’acceptabilité sociale du projet, les populations adhèrent à l’opération,

de même que la collectivité locale.

Enfin la régularisation foncière assurera la sécurité foncière aux populations ; elle

améliorera très sensiblement le niveau d’équipement des quartiers, partant des conditions

d’hygiène et de salubrité.

La réalisation du projet stimulera l’investissement et permettra à la commune ainsi

qu’à l’état d’asseoir une meilleure assiette fiscale.

1.2. Contraintes et limites

Le projet d’un coût global de 5 milliards 800 millions a soulevé dans la ville une

spéculation foncière très grande. Depuis que le financement du projet est effectif, de nouvelles

constructions ne cessent de pousser dans ces quartiers ciblés. Cela est imputable à un faible

niveau d’information et aussi à un sens peu élevé de l’intérêt collectif. Ces comportements

auront pour effet de rendre l’indemnisation des ayants droit plus complexe qu’elle ne l’est

déjà. Car l’indemnisation n’est certainement pas suffisante pour gommer la perte de toutes les

relations affectives et sociales souvent construites par plusieurs générations.

Sur le plan du calendrier, l’organisation du Maouloud freine, chaque année, les

travaux pendant au moins un mois durant lequel tous les services de la ville sont concentrés

sur cet événement .Un autre facteur de retards de ce projet est la non disponibilité de tous les

fonds nécessaires à sa réalisation. En effet la somme dégagée est pour le moment arrêtée à

600 millions, ce qui est très peu par apport au coût global du projet et son ampleur.

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L’autre aspect concerne les acteurs locaux du projet. Le programme est une

entreprise usant de méthodes participatives, donc la communication et la transparence doivent

y être de mise. Malheureusement, les structures chargées de porter ce projet au niveau local et

qui sont censées représenter les populations (les GIE, la municipalité, les représentants des

familles religieuses) sont souvent marquées par leurs appartenances politiques, religieuses,

sociales qui si on n’y prête pas attention risquent de constituer une source de déperdition des

préoccupations premières du projet et partant de là, la réticence de certains groupes sociaux.

En plus des contraintes locales, la restructuration pose en elle-même des limites qui

sont liées à son aspect ponctuel, en ce sens qu’elle n’essaye pas de prendre en charge les

profonds motifs de l’irrégularité. La simple légalisation- régularisation d’un habitat qui se

trouve en situation urbanistico-foncière irrégulière a pour conséquence une augmentation de

son prix sur le marché. Il n’est toutefois pas sûr que cette augmentation, combinée à une

accessibilité selon le droit commun, conduise le possesseur occupant de cet habitat à

l’améliorer, ou à contribuer à l’amélioration de l’environnement du quartier, comme le

suggère beaucoup de partisans d’opération de régularisation foncière. Selon Alain Durand,

l’habitant concerné n’en voit souvent pas la nécessité parce que confronté à d’autres

problèmes plus urgents comme le repas quotidien.

Ainsi, par faute de moyens ou encore par manque de conscience « urbanistique », les

habitants des quartiers spontanés, souvent très défavorisés financièrement ne profitent pas des

projets. Parfois ils préfèrent vendre et aller habiter ailleurs. Ce sont alors les nouveaux

acquéreurs, appartenant à un groupe à revenus supérieurs, qui bénéficieront de ces

investissements. La restructuration n’aura alors fait que déplacer le problème en favorisant

l’extension d’autres quartiers périphériques de la ville. La pauvreté, principale cause de

l’irrégularité impose ses règles avant même que le programme de développement social de la

restructuration n’ait produit ses effets. Il apparaît donc que le cadre de vie entretient des

relations si étroites avec le niveau social qu’il est impossible de modifier efficacement le

premier sans prendre en compte le second.

Cependant, la régularisation d’un quartier favoriserait la spéculation foncière

populaire. L’opération de légalisation–régularisation génère effectivement une plus value qui

bénéficie aux propriétaires occupants. Or, si l’on cherche réellement l’amélioration de la

pauvreté, force est de reconnaître que mettre les pauvres en situation de capter cette plus value

est une méthode de lutte contre la pauvreté autrement plus efficace que beaucoup de

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programmes. C’est sans doute cela que les classes dirigeantes ne peuvent pas accepter. Le

droit de tirer profit d’une appréciation de leurs modestes logements est –il contre les normes

de la lutte contre la pauvreté ?

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CONCLUSION GENERALE

A la lumière de ce qui précède, nous pouvons dire sans risque de nous tromper que le quartier

est une entité spatiale et sociale très dynamique. Les qualificatifs qu’il peut avoir dépendent

essentiellement des deux variables : spatiale et sociale. Ces deux entretiennent des relations

étroites comme nous l’avions présumé dans notre première hypothèse. En effet, c’est le

niveau social des habitants qui dicte les règles de leur établissement spatial. Cependant, il ne

suffit pas d’avoir des revenus consistants pour pouvoir acheter un terrain viabilisé et

foncièrement légal. Encore faudrait t-il que l’autorité locale ait pris la précaution d’aménager

le territoire en habitations décentes, ce qui n’est pas le cas pour la ville de Tivaouane. La

pauvreté et le manque de planification urbaine conséquente ont fini par faire de l’irrégularité

la chose la plus partagée par les quartiers de la ville de Tivaouane. Cette configuration draine

un chapelet de difficultés qui se posent de façon prononcée dans la vie quotidienne des

populations. Cette précarité, si on n’y prend garde, va mettre les Tivaouanois surtout les

jeunes dans des situations conflictuelles avec les autorités étatiques et locales dans une

certaine mesure. Les gestionnaires de la ville, très souvent la municipalité, sont pointés du

doigt par les jeunes désemparés devant l’insalubrité, le sous équipement, la difficulté de se

mouvoir, etc. Le sentiment d’exclusion sociale éprouvé par les populations des quartiers

irréguliers sous-tend la crise urbaine dont il est question dans pratiquement toutes les

problématiques urbaines du monde, surtout avec les vagues de violence enregistrées en

banlieues parisiennes en 2005. L’insécurité sociale s’ajoute aux autres freins que

l’irrégularité pose au développement urbain et fait appel à des solutions radicales.

La restructuration est le remède brandi par l’Etat, par le biais de la municipalité,

pour venir à bout des difficultés notées au niveau des quartiers irréguliers de Tivaouane. Nous

croyons que cette opération telle qu’elle est amorcée à Tivaouane peut significativement

améliorer le cadre de vie des citadins et par là ouvrir d’énormes possibilités à cette ville aux

potentialités nombreuses. Mais la restructuration ne peut certainement pas améliorer l’état de

pauvreté dans lequel se trouvent bon nombre de ces ménages. La pauvreté, principale cause

de l’irrégularité, est bien plus complexe qu’un problème d‘équipement, de mobilité, de

salubrité ou de cadre de vie. C’est un système qui regroupe l’ensemble de ces problèmes eux

même entretenus par les faibles ressources d’une société donnée. Même si le cercle vicieux de

la pauvreté peut induire en erreur, en faisant paraître ces problèmes comme les causes de cette

première. C’est l’inverse qu’il faut considérer, afin d’aboutir au schéma logique de la

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pauvreté : ressources économiques précaires- habitats irréguliers (insécurité foncière, sous

équipement…etc.)-problèmes d’insertion dans la vie économique urbaine –pauvreté. Dés lors,

il devient clair que pour vaincre l’irrégularité, il faut s’en prendre à la pauvreté. Et toute

politique de restructuration urbaine doit nécessairement passer par la prise en compte des

conditions économiques et sociales des populations au risque de se tromper de destinataires.

En d’autres mots, une opération de restructuration ou de régularisation urbaine ne doit pas être

une superposition d’infrastructures et de routes bien dessinées mais une recherche de

l’équilibre entre cette dernière et la société qui l’accueille.

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38. Rapport no1 sur le développement urbain, les nouvelles contraintes, institut Veolia

Environnement : Phénomène de l’étalement urbain et croissances des villes de

DAPHNE BORET

39. ZANINETTI J.M et MARE .I (2008) sur l’étalement urbain et fragmentée à travers

le monde, acte du colloque étalement urbain et ville fragmentée à travers le monde,

des théories aux faits ,(26 -28 septembre 2007)presses universitaires d’Orléans, 256

pages( collection du CEDETE).

40. Plan d’investissement communal (PIC), commune de Tivaouane, 2002

41. Plan directeur d’assainissement (PDA), commune de Tivaouane, 2003

42. Plan directeur d’urbanisme (PDU), commune de Tivaouane, 1998

43. Plan directeur d’urbanisme (PDU), commune de Tivaouane, 2005

44. Rapport final étude de faisabilité : projet de restructuration et de régularisation

foncière des quartiers non lotis de la commune de Tivaouane, juin 2005

45. Rapport final étude de factibilite : projet de restructuration et de régularisation

foncière des quartiers non lotis de la commune de Tivaouane, mai 2005

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TABLE DES MATIERES

Introduction générale ………………………………………..1

I/ Contexte et Justification ………………………………………3

A/ Contexte………………………………………………………..3

B/ Justification…………………………………………………….5

II/ Problématique…………………………………………………..6

A/ Discussions théoriques et Conceptuels………………………...6

B/Analyse critique de la littérature………………………………….9

C/ Hypothèses et Objectifs …………………………………………11

III. METHODOLOGIE…………………………………………………………....12

A. REVUE DOCUMENTAIRE………………………………………………….12

B.ENQUETE………………………………………………………………………13

ENQUETES MENAGES………………………………………………….13

DETERMINATION DE L’ECHANTILLON…………………….14

LE TIRAGE DE L’ECHANTILLON………………………………15

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MILIEU

CHAPITRE I : LE MILIEU ET LES HOMMES………………………………..18

I.CADRE ADMINISTRATIF ET GEOGRAPHIQUE GENERAL………………..20

II .LE CADRE NATUREL……………………………………………………..……..21

1. LE RELIEF ET LA GEOLOGIE………………………………………………..21

2. LE CLIMAT…..……………………………………………………………….....21

2.1. LES VENTS DOMINANTS ET L HUMIDITES RELATIVES…………...22

2.2.PRECIPITATIONS …………………………………………………………..22

2.3. TEMPERATURE ET EVAPORATION …………………………………..23

2.4. VEGETATION …………………………………………………………....24

2.5. ATOUTS ET CONTRAINTES DU SITE……………..…………………....24

III POPULATION…………………………………………………………….25

1 DEMOGRAPHIE…………………………………………………… ….…25

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2 EQUIPEMENT ET ACTIVITES ECONOMIQUE ………………..…….27

CHAPITRE II : PROCESSUS DE L’ETALEMENT

I. L’EVOLUTION DE L’IMPLANTATION HUMAINE………………………….30

1 SITE RURAL ET PERIODE PRE COLONIALE………………….30

2 SITE URBAIN ET PERIODE COLONIALE ET POST COLONIALE

……………………………………………………………………….30

II.CONFIGURATION DES DIFFERENTES ZONES URBAINES DE LA COMMUNE…34

1 L ESCALE……………………………………………………………....34

2 LE CENTRE RELIGIEUX.................................................................….36

3 LA PERIPHERIE…………………………………………………….…37

DEUXIEME PARTIE : DYSFONCTIONNEMENTS CAUSES PAR L’ETALEMENT

URBAIN

CHAPITRE I : L’ETALLEMENT URBAIN ET SES CONSEQUENCES………..…39

I. LE FONCIER…………………………………………………………………...39

1.LES QUARTIERS DE TIVAOUANE……………………………………………….…..39

2. LE DECOUPAGE EN QUARTIERS ………………………………………………….…41

2.1. PERIMETRE COMMUNAL…………………………………………………………....41

2.2. IDENTIFICATION DES QUARTIERS……………………………………………...…42

II. ETUDE MONOGRAPHIQUES DE QUELQUES QUARTIERS IRREGULIERS…..…44

1Wakhaldiam………………………………………………… ……………………………...44

1.1population………………………………………………………………………………....44

1.2 les différents niveaux d’organisation du quartier………………………….….………….45

1.3l’organisation de l’espace………………………………………………………………...45

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1.4 le bâti …………………………………………………………………………………..46

1.5 Les équipements collectifs……………………………………………………………...46

2 Tamba………………………………………………………… ………………………….47

2.1 Population……………………………………………………… …….……………...…47

2.2 les différents niveaux d’organisation du quartier……………………..………………..48

2.3 Organisation de l’espace…………………………………………………………….….48

2.4 le bâti……………………………………………………………………………….…..48

2.5 les équipements collectifs……………………………………………………………...49

CHAPITRE II. LES CONSEQUENCES DE L ETALEMENT SUR LA VILLE

I. LES CONSEQUENCES SUR LA MOBILITE……………………………….50

1 .L’ETAT DE LA VOIRIE………………………………………………….50

2.LES PROBLEMES LIES A LA MOBILITE………………………..............51

II . LE SOUS EQUIPEMENT DES QUARTIERS IRREGULIERS…………………….52

1.Les infrastructures de communication……………………………….52

1.1. la voirie revêtue………………………………………..…………..52

1.2. l’éclairage public………………………………………………......53

1.3. le réseau de distribution d’eau potable……………………….…...54

1.4. l’assainissement…………………………………………………..54

III.L’ INSECURITE FONCIERE ……………………………………………………….….57

1.LA SITUATION FONCIERE………………………………………………....57

2.LES CONSEQUENCES DE L IRREGULARITE FONCIERE …………………..59

TROISIEME PARTIE : STRATEGIE DE MITIGATION DE L’ETALEMENT

URBAIN

CHAPITRE I : RESTRUCTURATION URBAINE ET REGULARISATION

FONCIERE………………………………………………………………………………...61

1-les opérations majeures d’urbanismes déjà réalisées dans la ville……………………..…61

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2-restructuration et régularisation foncière……………………………………………...63

2.1cadre institutionnel et opérationnel ………………………..………………………...63

2.1.1 recencement des populations concernées………………………………………….63

2.1.2etape de sensibilité des population…………………………………………..…….63

2.1.3 organisation en zone des différentes quartiers…………..………………….……..64

2.1.4 la création de GIE au niveau de chaque zone………………….………………....64

2.1.5 Identification et localisation des différentes structures nécessaires…...................65

CHAPITREII : LES PHASES DE REALISATIONS……………….………………66

1. Les avantages et limites …………………………………………………………67

1.1les avantages………………………………………………….……………….67

1.2Ccontraintes et limites…………………………………......................................67

CONCLUSION GENERALE………………………………………….…………………70

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QUESTIONNAIRE

A- Habitants

1. identification :

Nom :

Prénom :

Age :

Sexe :

Quartier :

Profession :

Statut dans la famille :

2. Date d’acquisition de la parcelle

3. Statut de la parcelle

4. Avez-vous ces éléments de confort :

Eau courante

Electricité

Téléphone

Autres

Comment appréhendez-vous la configuration de votre quartier ?

5. Quels problèmes rencontrez-vous au quotidien dans votre quartier ?

6. Selon vous qu’est ce qui est à l’origine de ces problèmes ?

7. Quelles solutions préconisez-vous pour la prise en charge de ces problèmes ?

8. Qui selon vous peut régler ces problèmes ?

9. Envisagez-vous votre déménagement dans une zone de recasement ?

GUIDE D’ENTRETIEN

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B. Chefs de quartier

IDENTIFICATION :

Nom :

Prénom :

Age :

Sexe :

1. Pouvez-vous nous faire l’historique de votre quartier ?

2. Quelles sont les différentes catégories socioprofessionnelles des résidents votre quartier ?

3. Quels problèmes se posent de façon récurrente dans votre quartier ?

4. Comment appréhendez-vous l’évolution démographique de votre quartier ?

naturelle

migration

5. Les services sociaux sont-ils accessibles aux populations de votre quartier ?

6. Comment se présente la question la mobilité dans votre quartier ?

7. Comment votre quartier est-il géré sur le plan environnemental ?

8. Comment s’approvisionnent les habitants de votre quartier en eau potable ?

9. Comment s’approvisionnent les habitants de votre quartier en électricité ?

10. Comment se fait l’acquisition de parcelle dans votre quarter ?

11. La configuration de votre quartier ne pose t’elle pas de problème à l’occasion des gamous et

ziarras

12. Quelles sont les actions entreprises pour résoudre les problèmes évoqués ?

C -Chefs de service

1. Quelles difficultés rencontrez-vous dans la desserte en eau des quartiers irréguliers (SDE) ?

2. Quelles difficultés rencontrez-vous dans la desserte en électricité des quartiers irréguliers

(SENELEC) ?

3. Quelles difficultés rencontrez-vous dans la desserte en ligne téléphonique des quartiers

irréguliers (SONATEL) ?

4. Quel est le coût supplémentaire de votre intervention dans les quartiers irréguliers ? (SDE

SENELEC SONATEL)

5. Qu’est ce qui vous pose le plus de problème dans les quartiers irréguliers ?

l’accessibilité

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l’identification de la position des clients

6. Le recouvrement des factures pose t –il problème ?

7. Ces installations présentent –elles des risques pour les populations ?

8. Quelles solutions envisagez-vous par apport à cette situation ?

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TABLE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1 : les quartiers de Tivaouane ……………………………………………………………14

TABLEAU 2 : le nombre de ménage de Tivaouane…………………………………………………16

TABLEAU 3 : les quartiers irréguliers de Tivaouane………………………………………………44

TABLEAU 4 : desserte en voirie revêtue…………………………………………………………..53

TABLEAU 5 : desserte en eau potable……………………………………………………………..54

TABLEAU 6 : situation foncière des occupants selon les quartiers………………………………58

TABLEAU 7 : typologie des lotissements existants………………………………………………62

LISTE DES PHOTOS

PHOTO 1 : ancien siège de l’autorité coloniale……………………………………………………35

PHOTO 2 : zone d’extension Tamba –Tivaouane……………………………………………….38

PHOTO 3 : à plus de 500m de la limite ouest de la ville………………………………………..42

PHOTO 4 : à plus de 500m de la limite Est de la ville………………………………………....42

PHOTO 5 : dépotoir sauvage d’ordure en plein quartier de Darou Salam…………………….56

PHOTO 6 : un des nombreux dépotoirs sauvage qui ceinture la ville…………………………57

PHOTO 7 : début des travaux de restructuration par la démolition de constructions…………66

PHOTO 8 : reconstruction de maisons démolies à Keur Khaly………………………………66

LISTE DES CARTES

CARTE 1 : localisation de la commune de Tivaouane………………………………………19

CARTE 2 : les quartiers de la commune……………………………………………………40

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LISTE DES CROQUIS

CROQUIS 1 : site rural précolonial…………………………………..33

CROQUIS 2 : site urbain colonial…………………………………….33

CROQUIS 3 : quartiers de Tivaouane en 1990…………………………33

LISTE DES GRAPHIQUES

GRAPHIQUE 1 : les précipitations de 1975à1999…………………………………….…23

GRAPHIQUE 2 : composition ethnique de la population de Tivaouane………………….26

GRAPHIQUE 3 : situation foncière des occupations selon les quartiers ………………….59

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PREMIERE PARTIE

PRESENTATION

DU MILIEU

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DEUXIEME PARTIE

DYSFONCTIONNEMENTS

CAUSES PAR

L’ETALEMENT URBAIN

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TROISIEME PARTIE

STRATEGIE DE

MITIGATION DE

L’ETALEMENT URBAIN

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ANNEXES

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