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UNIVERSITE DE FRANCHE-COMTE
Faculté de Médecine et de Pharmacie de Besançon
Mise en place du bilan initial partagé pour les enfants
et les adolescents présentant un surpoids de
degré 1 et 2
Mémoire de Diplôme Universitaire d’éducation thérapeutique
Aurélien Saunière
Septembre 2013
UNIVERSITE DE FRANCHE-COMTE
Faculté de Médecine et de Pharmacie de Besançon
Mise en place du bilan initial partagé pour les enfants
et les adolescents présentant un surpoids de
degré 1 et 2
Mémoire de Diplôme Universitaire d’éducation thérapeutique
Aurélien Saunière
Septembre 2013
REMERCIEMENTS
Merci à …
… Toute l’Equipe du DU pour leur accompagnement bienveillant tout
au long de cette année et pour m’avoir permis de cheminer encore
dans mes pratiques soignantes et dans l’éducation thérapeutique du
patient.
… Tous les intervenants, pour leur ouverture d’esprit, le dynamisme
de leur enseignement et toutes les connaissances apportées.
… Mon conjoint Clency pour son aide en informatique ( ! ), sa
réassurance et son soutien permanent.
… Mes parents pour leurs relectures et leurs corrections
orthographiques.
…Toute la « Classyteam », pour ces riches échanges, les bons
moments et les repas partagés, la bienveillance et le non-jugement du
groupe.
SOMMAIRE
I. INTRODUCTION ET PROBLEMATIQUE ................................................................. 1
II. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ............................................................................ 4
1. Le concept d’éducation thérapeutique .................................................................. 4
a. Education pour la santé ou éducation thérapeutique ? ............................................ 4
b. L’éducation thérapeutique, comment la définir ? ..................................................... 4
c. Un patient apprenant? Oui mais pas seulement. ...................................................... 5
2. Les bases législatives de l’éducation thérapeutique ......................................... 6
3. L’obésité ......................................................................................................................... 7
a. Une maladie chronique ? .............................................................................................. 7
b. Quels sont les enjeux ? ................................................................................................. 8
4. Les différents stades du développement cognitif de l’enfant .......................... 9
5. Le bilan initial partagé .............................................................................................. 11
a. Bilan initial partagé ou diagnostic éducatif : quel terme utiliser, quelle
définition ? ............................................................................................................................ 11
b. Par qui ? ......................................................................................................................... 13
c. Comment le mettre en place ...................................................................................... 15
6. Les compétences éducatives nécessaires ......................................................... 16
III. RAPPORT DE STAGE ........................................................................................... 22
1. Mes lieux de stage ..................................................................................................... 22
2. Stage au REPOP-FC .................................................................................................. 24
a. Présentation du réseau et de son fonctionnement ................................................. 24
b. Quels financements ? .................................................................................................. 25
c. Présentation de l’équipe du REPOP-FC .................................................................. 26
d. Déroulement du bilan initial partagé .......................................................................... 26
e. Cas concret d’un enfant au cours de la journée d’accueil du 4 mars 2013 ........ 30
f. Synthèse des points forts et des difficultés identifiés lors de ce stage ................ 31
3. Stage à la Maison d’Enfant à Caractère Sanitaire Spécialisé de la Beline . 34
a. .Présentation de la structure ....................................................................................... 35
b. Mes objectifs lors de ce stage .................................................................................... 36
c. Déroulement des « Mercredis de la Beline » ........................................................... 36
d. Synthèse des points forts et des difficultés identifiés lors des Mercredis
d’Education Thérapeutique de la Beline .......................................................................... 38
IV. ELABORATION DE PROJET ................................................................................ 38
1. Analyse de la situation et du contexte : rappel sur l’avancé de mon projet
avant mon travail .................................................................................................................. 38
2. Objectifs généraux et spécifiques ......................................................................... 39
3. Evolution du projet et stratégie d’action ............................................................. 40
a. La création d’un dossier de Bilan Initial Partagé ..................................................... 40
b. Création d’un dossier de bilan éducatif de suivi ...................................................... 41
c. Formalisation d’un programme d’éducation thérapeutique ................................... 42
d. La création d’un parcours de soins « Ville-Hôpital » pour les enfants et les
adolescents en surpoids. ................................................................................................... 42
e. Un travail d’équipe ........................................................................................................ 43
4. Quelle évolution de notre projet dans l’avenir ? ............................................... 44
V. SYNTHESE PERSONNELLE ................................................................................. 44
VI. BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................... 45
VII. ANNEXES ............................................................................................................... 45
I. INTRODUCTION ET PROBLEMATIQUE
1
I. INTRODUCTION ET PROBLEMATIQUE
Etant infirmier diplômé depuis décembre 2006, j’ai passé mon année de
spécialisation d’infirmier puériculteur en 2011.
Au cours de ma formation d’infirmier, il m’est vite apparu que les relations et les
échanges noués entre le patient et le soignant, constituent la base du soin. Cette
relation me semble être déterminante, tout au long de l’hospitalisation et de la prise en
charge. Car la qualité des soins apportés, la compréhension du malade et son adhésion
à la prise en charge et aux traitements, en dépendent. Pour moi, cette compréhension
et cette adhésion passent par une relation privilégiée entre le soignant et le patient,
ainsi que l’éducation de ce dernier.
Tout au long de mes 6 ans de pratique hospitalière en pédiatrie et aux urgences
pédiatriques au Centre Hospitalier William Morey de Chalon-Sur-Saône, ma vision de
l’éducation a changé. Nouvellement diplômé, j’avais intégré un groupe de travail sur la
prise en charge des enfants et adolescents diabétiques de type 1. Le but de ce groupe
était d’instaurer les bases d’une pratique et d’une éducation commune, notamment lors
de la découverte du diabète. Nous voulions harmoniser nos pratiques professionnelles.
A cette époque, il me semblait que l’éducation des enfants diabétiques passait plus par
une information, un transfert unilatéral de connaissances du soignant vers le malade.
Puis au fur et à mesure que nous mettions en place les suivis infirmiers de ces
enfants, nous nous sommes rendu compte que la clé de l’amélioration de leur état de
santé n’était pas que l’enseignement de connaissances. Le succès dans la prise en
charge réside plus dans l’accompagnement et l’aide au patient à atteindre des objectifs
qu’il s’est fixé lui-même concernant sa maladie. La prise en charge du malade
chronique passe donc par l’éducation thérapeutique.
Hors l’ETP1 n’avait pas été abordée au cours de ma formation initiale. C’est lors
de la formation continue, concernant notamment le diabète, puis grâce à une collègue
formée en ETP, que j’ai pu en aborder quelques notions.
En 2011, j’ai effectué mon année de spécialisation en tant qu’infirmier
puériculteur, et réalisé un mémoire sur « l’amélioration de la prise en charge
1 Comprendre Education thérapeutique du Patient pour ETP pour la suite
2
pluridisciplinaire, de l’enfant obèse et sa famille, par la mise en place de consultations
d’éducation thérapeutique en milieu hospitalier ». En effet suite à la mise en place d’un
programme d’ETP de l’enfant diabétique, nous avions constaté avec la pédiatre du
groupe diabète que nous avions un nombre important d’enfants en surpoids
hospitalisés ou passant en consultation. L’obésité pédiatrique est un problème de santé
publique, et est reconnu comme maladie chronique. Or, les prises en charge proposées
restaient limitées à des consultations très espacées avec des pédiatres et une
diététicienne.
En suivant ce diplôme universitaire en ETP, j’attends bien sûr des bases
théoriques plus solides sur lesquelles je pourrais m’appuyer et me servir pour pratiquer
l’ETP, mais aussi la défendre. Je souhaite également définir plus clairement ma
conception de l’éducation thérapeutique. Mais, ce qui m’a, par ailleurs, motivé à suivre
cette formation, c’est de mettre en place correctement et réellement un programme
organisé d’ETP, en commençant par l’entretien initial.
A ce jour certains objectifs de mon projet ont été atteints :
- Nous avons créé un groupe de travail sur l’éducation thérapeutique de l’enfant
obèse en pédiatrie.
- Le dépistage des enfants et adolescents hospitalisés ou venant consulter, est
réalisé de manière systématique.
- Une consultation pluri professionnelle (psychologues, pédiatres, diététicienne et
infirmier puériculteur) leur est proposée.
Cependant à ce jour, nous n’avons pas réellement mis en place un programme
d’ETP. Certains enfants, faute de place voient seulement la diététicienne. Nous
n’arrivons pas encore à regrouper les consultations des différents professionnels sur la
même journée. De plus les informations recueillies sur le patient et sa famille ne sont
pas centralisées en un seul et même dossier, ce qui complique la prise en charge multi
professionnelle.
Je me suis donc interrogé sur la mise en place d’un programme d’éducation
thérapeutique de l’enfant et de l’adolescent en surpoids et de leurs parents ?
3
Quels seraient les professionnels intervenants, et quels seraient leurs rôles dans
ce programme ?
Comment rendre efficiente la prise en charge ?
En quoi le premier entretien avec le patient est-il important pour la suite de
l’ETP ? Et quelles sont les différences avec la consultation de suivi ?
Où et par qui cet entretien initial doit-il être réalisé ?
Finalement je me demande comment mettre en place le bilan initial partagé
en éducation thérapeutique, en service de Pédiatrie, auprès des enfants et des
adolescents en surpoids ainsi que leurs familles ?
II. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
4
II. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1. Le concept d’éducation thérapeutique
a. Education pour la santé ou éducation thérapeutique ?
Au fil de ma pratique, je me suis aperçu que les termes d’ « éducation
thérapeutique », dans l’air du temps, sont souvent utilisés à tort. En effet cette dernière
est souvent confondue avec l’éducation pour la santé.
L’éducation pour la santé représente "… une composante de l’éducation générale et
considère l’être humain dans son unité, ne pouvant dissocier les dimensions
biologiques, psychologiques, sociales et culturelles de la santé. Elle doit permettre au
citoyen d’acquérir tout au long de sa vie les compétences et les moyens qui lui
permettront de protéger voire d’améliorer sa santé et celle de la collectivité." [1]
L’éducation thérapeutique fait partie de l’éducation pour la santé, définie par la charte
d’Ottawa puisqu’ ‘elle permet le renforcement de l’action communautaire et l’acquisition
de compétences individuelles. [2]
L’ETP2 est donc un des niveaux de l’éducation pour la santé. Elle concerne la
personne déjà malade, permet la promotion de la santé, et l’un de ses objectifs est
d’agir sur les conditions de vie et de travail du patient afin d’améliorer l’état de santé de
ce dernier. Elle nécessite une interdisciplinarité des professionnels autour du malade.
[3]
b. L’éducation thérapeutique, comment la définir ?
Apparu il y a une quinzaine d’années en Europe et une dizaine d’année en France
[4], l‘OMS3 fût la première en 1996 à avoir défini clairement le concept d’éducation
thérapeutique du patient. Pour l’OMS, l’ETP « …vise à aider les patients à acquérir ou
maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une
maladie chronique. Elle fait partie intégrante et de façon permanente de la prise en
charge du patient. Elle comprend des activités organisées, y compris un soutien
psychosocial, conçues pour rendre les patients conscients et informés de leur maladie,
2ETP : Comprendre éducation thérapeutique du patient pour la suite de cet écrit
3OMS : Organisation Mondiale de la santé
5
des soins, de l’organisation et des procédures hospitalières, et des comportements liés
à la santé et à la maladie. Ceci a pour but de les aider, ainsi que leurs familles, à
comprendre leur maladie et leur traitement, à collaborer ensemble et à assumer leurs
responsabilités dans leur propre prise en charge, dans le but de les aider à maintenir et
améliorer leur qualité de vie. » [5]
L’éducation thérapeutique, c’est un processus qui ; par la relation à l’autre, à la
personne malade ; vise le renforcement des capacités et compétences du patient et/ou
de son entourage. L’éducation thérapeutique nécessite une autre approche du patient,
dans laquelle le soignant doit abandonner son statut d’expert, pour prendre celui d’aide
et d’appui en reconnaissant au malade et son entourage leurs propres capacités. L’ETP
n’appréhende plus le patient comme un objet de soins, mais comme un patient sujet à
part entière, acteur de sa santé. [3]
L’éducation thérapeutique demande de considérer le patient dans sa globalité
d’être humain, dans son environnement quotidien, avec ses propres ressources, dans
ses différentes dimensions biophysiologique, psychologique et sociale. Le soignant doit
donc « …écouter le patient, l’entendre, comprendre ce qu’il ressent et le sens qu’il
donne à sa maladie, à son traitement… » [6] afin d’aboutir à un projet commun (ou
démarche éducative) « … qui prenne en compte les représentations, les connaissances
et les attentes de l’un et de l’autre. » [3] Elle permet la rencontre et les échanges entre
les compétences du soignant et celles du patient. C’est cette précieuse rencontre qui
permet au patient de construire un projet de soins et de vie, approprié et négocié avec
le soignant. Ainsi la finalité de l’éducation thérapeutique n’est pas la compliance du
patient et la bonne observance thérapeutique, elle vise surtout à améliorer la qualité de
vie du patient et à l’aider à prendre le pouvoir [7], sur lui, en définissant ses propres
priorités pour améliorer sa qualité de vie et en étant autonome face à sa maladie. [8]
c. Un patient apprenant? Oui mais pas seulement.
« Tous ces croires qui résistent aux savoirs… »
Anne LACROIX
Lors de mon diplôme universitaire et de mes recherches, j’ai pris conscience qu’il
existait différents courants de pensée. Certains auteurs considèrent le patient
6
principalement en tant qu’individu apprenant, auquel il faut transmettre des
connaissances. On parle d’approche cognitive. D’autres adoptent une approche
prescriptive, c’est-à-dire convaincre le patient de manière péremptoire.
Au début de ma pratique je pensais l’ETP comme tel. Mais durant mon diplôme
universitaire, ma vision de l’ETP, qui avait, certes, déjà évolué, a bien changé. Entre ma
pratique et cette formation en ETP il me semble essentiel d’allier une approche
responsabilisante du patient ; en lui donnant les clés pour se prendre en charge ; avec
une approche participative, permettant de construire avec le patient un projet éducatif et
de soins personnalisés. [9]
Certes, l’éducation thérapeutique, de l’enfant obèse, par exemple, passe
forcément par une transmission de connaissances, sur les facteurs favorisants, la
diététique, les risques pour la santé. Mais ce n’est pas un transfert unilatéral de savoirs
scientifiques du soignant vers le soigné, mais plutôt une fusion. C’est le partage et
l’échange entre le savoir scientifique de l’éducateur, et le savoir profane du patient lié à
son expérience de la maladie. Brigitte Sandrin-Berthon parle non pas de transmission
mais de « médiation », et c’est le soignant qui sert de médiateur. [10]
Ainsi, soignant et patient s’éduquent réciproquement et, ce qui fait de l’ETP un
mode d’éducation novateur, c’est le fait que « …le soignant n’est plus celui qui sait pour
l’autre… » c’est « …celui qui doit découvrir avec l’autre ce qui est le mieux pour lui. »
[11]
2. Les bases législatives de l’éducation thérapeutique
L’OMS a permis à l’ETP de prendre son essor en la définissant officiellement en
1996 [5]. Il me semble important de connaître la législation en matière d’ETP, car la loi
permet aujourd’hui d’harmoniser les pratiques et de savoir ce que l’on abordait sous les
termes d’éducation thérapeutique du patient, en en donnant une définition et en lui
fournissant un cadre officiel. En France, un plan national d’éducation pour la santé
lancé en Février 2001, a annoncé les prémisses de l’éducation thérapeutique. Ce plan
requiert l’intégration de l’ETP dans la procédure d’accréditation des établissements de
santé.
La loi du 4 Mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système
de santé a conforté ce plan en recommandant le développement d’actions d’éducation
thérapeutique du patient.
7
Mais il ce n’est qu’en avril 2007 que l’ETP est devenue une priorité des pouvoirs
publics, qui s’est traduit par la publication du Plan 2007-2011 pour l’amélioration de la
qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques. L’ETP fût alors
reconnue comme faisant partie intégrante de la prise en charge du patient. En
conséquence, la Haute Autorité de Santé a émis des recommandations quant à sa
définition, ses finalités et son organisation [11] .
Puis en 2009, la loi « Hôpital, Patient, Santé, Territoire » (dite loi HPST) n°
2009-879 du 21 juillet 2009 a inscrit officiellement l’ETP dans le parcours de soins du
patient. Cette loi a permis d’intégrer l’ETP dans le Code de Santé Publique. Elle a
formalisé et structuré l’ETP et en a renforcé la reconnaissance dans la législation
française [12] Ainsi pour qu’un programme d’ETP soit reconnu et validé par la Haute
Autorité de Santé, le personnel participant doit être formé et comprendre la présence
d’au moins un médecin et d’un autre professionnel de santé.
Mais si développement de la législation a procuré aux soignants des bases
solides sur lesquels s’appuyer, elle comporte aussi des limites. La reconnaissance
financière et institutionnelle de l’ETP reste encore insuffisante. Il me semble que, si la
législation a permis la reconnaissance de l’ETP, elle l’a aussi enfermée. Par ailleurs elle
laisse, à mon sens, les initiatives de programmes d’ETP avec peu de moyens. En effet,
même si les Agences Régionales de Santé allouent une participation financière, il
n’existe pas de tarification à l’acte ni de cotation AMI spécifique dans la nomenclature
des actes professionnels. Le nombre de professionnels formés reste par ailleurs limité.
Enfin, si les textes officiels me donnent la possibilité de construire un programme
d’ETP reconnu, subventionné, la précarisation des conditions de travail des soignants
dans le contexte économique actuel me semble être un frein pour allouer du temps à
une activité chronophage, que l’ETP soit intégrée aux soins ou fasse l’objet d’une
activité à plein temps.
3. L’obésité
a. Une maladie chronique ?
« On ne guérit jamais du désir de guérir. »
Anne LACROIX
8
Pour beaucoup de soignants, il est encore difficile de considérer l’obésité, à
l’instar du diabète ou de l’asthme, comme une maladie chronique.
Pour la Haute autorité de Santé, la maladie chronique est « …une maladie qui
évolue à long terme, souvent associée à une invalidité ou à la menace de complications
sérieuses, et susceptible de réduire la qualité de vie du patient. » [13]
L’obésité est une maladie chronique car son apparition est progressive, et évolue
en plusieurs mois. Elle présente une ou plusieurs causes qu’elles soient
biologiques/génétiques, psychologiques, ou cognitives. Il est plus facile de la stabiliser,
d’en stopper l’évolution que d’en guérir. [14] L’obésité, comme toutes les maladies
chroniques, retentit sur l’identité de l’enfant, sur sa vie affective et familiale, sur sa vie
sociale car il est confronté au regard d’autrui sur sa différence, et est souvent moqué,
isolé et exclu. L’enfant n’a pas choisi d’être malade, et présente souvent des difficultés
à se reconnaître comme tel. L’obésité engendre une souffrance qui blesse l’estime de
soi, touche l’image et le schéma corporel, et affecte toute la famille. L’enfant risque de
voir apparaître des complications à moyen et long terme s’il ne se soigne pas. Car
l’obésité connaît « …une tendance à l’aggravation avec le temps.» [15]
C’est pourquoi le Plan Obésité 2010-2013 reconnaît l’obésité comme maladie
chronique. [15]
b. Quels sont les enjeux ?
L’enfant par définition, est un adulte en devenir. Il est en plein développement
physique neurologique et psychologique. Hors, l’on sait que si on n’agit pas sur l’obésité
dès le plus jeune âge, les risques qu’elle persiste à l’âge adulte sont importants : il
existe 20 à 50% de risques pour que le surpoids se maintienne à l’âge adulte s’il était
déjà présent avant la puberté [16]. L’adolescent qui est en surcharge pondérale à 15
ans à 17,5 fois plus de chances d’être obèse à l’âge adulte. [16]
Tous ces chiffres montrent ainsi que l’évolution du surpoids se joue très tôt dans
l’enfance, et que s’il n’est pas stabilisé au plus vite, il s’aggravera à l’âge adulte,
donnera des complications pour la santé. Le développement du surpoids chez l’enfant
est favorisé par plusieurs facteurs, et c’est le plus souvent leur association qui aboutit à
l’obésité.
9
Il existe différents facteurs favorisants : physiologiques et génétiques, environ-
-nementaux (alimentation, environnement obesogène…), socio-économiques et le sexe
puisque les garçons sont plus touchés que les filles. [17]
Le surpoids entraîne des complications à court et moyen terme. Ces
complications sont d’ordre somatique, psychosocial , comme la stigmatisation par les
pairs, les insultes et moqueries et l’isolement. Il en résulte une perturbation de l’estime
de soi, une fragilité narcissique et une perte de confiance en soi. [18] D’où l’existence
d’un risque plus important de dépression.
L’enfant et l’adolescent ont du mal à percevoir les risques de leur surpoids, l’âge
adulte leur paraissant loin.
L’obésité de l’enfant est donc un problème de santé complexe plurifactoriel et
pluridimensionnel qui engendre une altération de sa santé physique et psychique. Il est
donc important, comme toute maladie chronique, de prendre en charge l’obésité pour
éviter l’apparition de maladies à l’age adulte et donc limiter les dépenses de santé dans
le futur. C’est à ce titre que l’obésité, et notamment l’obésité de l’enfant est un véritable
problème de santé publique.
4. Les différents stades du développement cognitif de l’enfant
Etant infirmier puériculteur en pédiatrie, il me paraît indispensable de traiter le
développement de l’enfant dans mon travail. Dans notre pratique quotidienne, nous
réajustons et réadaptons sans cesse notre discours et nos explications aux capacités
de compréhension, cognitives, au niveau de développement de l’enfant.
Il est donc impératif de connaître les différentes phases de développement de
l’enfant afin de pouvoir adapter sa communication et le message éducatif au plus
proche de l’enfant.
Les travaux sur le développement de l’enfant de J. Piaget sont une référence dans
nos formations de soignants. Ce professeur en psychologie a distingué quatre stades
successifs du développement intellectuel chez l’enfant. [19] [20]
Il y a tout d’abord le stade sensori-moteur, de la naissance à 2 ans. C’est la période
pendant laquelle l’enfant apprend le monde à travers de ses interactions sensorielles et
motrices avec le monde et les objets qui l’entourent. Les objets qui n’apparaissent plus
10
dans son champ visuels n’existent plus pour lui. L’enfant ne se différencie pas du
monde qui l’entoure.
A ce stade de développement, l’éducation thérapeutique s’adressera principalement
aux parents, puisque l’enfant n’a pas encore les facultés nécessaire pour comprendre
son surpoids, commencer d’agir sur lui-même. Mais c’est aussi parce que sont les
parents qui maîtrisent l’alimentation de l’enfant à cet âge. En outre, l’ETP doit de toute
manière s’adresser aussi aux parents des jeunes enfants puisque, dès tout petit, se
joue la construction de la relation à la nourriture, la transmission des comportements et
des habitudes alimentaires, notamment par imitation des parents. Ainsi j’ai pu observer
que certains parents ne répondent aux pleurs de l’enfant que par l’alimentation.
Puis il accède au stade préopératoire de 2 à 7 ans. C’est le stade de l’intelligence
symbolique qu’il développe par l’imitation, le jeu symbolique, le langage, l’image
mentale et le dessin. L’enfant interagit grâce au langage. L’enfant est dit
« égocentrique » car il perçoit le monde à travers son propre point de vue. Il me paraît
alors intéressant de mener l’éducation par le jeu (pâte à modeler..) et le dessin auprès
des enfants de cet âge.
L’enfant accède ensuite au stade opératoire concret de 7 à 11 ans. Il acquiert
progressivement le raisonnement abstrait et logique. Il réalise les opérations
arithmétiques. L’enfant est donc capable de comprendre son obésité, ses possibles
causes, ses facteurs de risques et ses conséquences. Il s’autonomise progressivement,
mais a encore besoin de l’aide de ses parents pour modifier ses habitudes de vie.
Puis vient le stade opératoire formel de 11 à 15 ans, où l’enfant va acquérir la
pensée hypothético-déductive et est capable de résoudre des problèmes seul. C’est la
période de l’adolescence, où le jeune comprend les normes qui régissent la société
dans laquelle il vit, mais qu’il peut aussi les négocier et les transgresser. C’est une
période de grands remaniements d’ordre physio-biologique, avec les modifications
hormonales, la puberté et la sexualisation du corps. Ces bouleversements sont aussi
psychiques. Avec l’accès possible à la sexualité, l’adolescent s’autonomise et montre
une volonté marquée d’individualisation vis-à-vis des parents.
11
A cette période le jeune en surpoids peut être particulièrement en souffrance que
son obésité soit très ancienne ou plus récente. Il est confronté aux moqueries, à la
stigmatisation et l’isolement social. Il ne peut pas s’habiller comme il le souhaite. De
plus, la prise de poids gomme les formes qui impliquent une sexualisation. En effet, la
musculature du garçon est masquée et il peut présenter une gynécomastie.
L’atténuation de certains caractères sexuels secondaires peut aboutir à l’annulation de
l’identité sexuelle, ce qui peut renforcer l’isolement social. Mais cet effacement peut
aussi venir répondre à une peur de l’adolescent ou du pré-adolescent face à la
sexualisation du corps.
En ayant connaissance des différentes étapes du développement cognitif de
l’enfant selon son âge, nous pourrons donc mieux adapter notre discours en matière
d’éducation, et ajuster notre démarche éducative, en commençant par le bilan initial
partagé.
5. Le bilan initial partagé
a. Bilan initial partagé ou diagnostic éducatif : quel terme utiliser, quelle
définition ?
Les recommandations de la Haute Autorité de Santé prévoient une planification
du déroulement de l’ETP en 4 étapes [11] :
1 : « Elaborer un diagnostic éducatif »
2 : « Définir un programme personnalisé d’ETP avec des priorités
d’apprentissage »
3 : « Planifier et mettre en œuvre les séances d’ETP individuelles ou
collective ou en alternance »
4 : « Réaliser une évaluation des compétences acquises, du déroulement
du programme »
Cette planification permet d’assurer la cohérence des actions d’ETP des
différents acteurs de santé.
L’exercice de l’ETP débute donc par un diagnostic éducatif, « une séance
individuelle d’élaboration du diagnostic éducatif ou son actualisation pour identifier les
12
besoins et les attentes du patient, formuler avec lui les compétences à acquérir et les
priorités » [11].
Le diagnostic éducatif, c’est « …la première étape de la démarche d’éducation
qui permet d’appréhender différents aspects de la personnalité du patient, d’identifier
ses besoins, d’évaluer ses potentialités, de prendre en compte ses demandes dans le
but de proposer un programme d’éducation personnalisé. » [21]
Que l’on parle de diagnostic éducatif ou de bilan initial partagé, ces deux termes
désignent la première étape d’une démarche d’éducation thérapeutique du patient.
Pour Brigitte Sandrin-Berthon, il s’agit de « …l’amorce d’un nouveau mode
relationnel… » [22], d’une rencontre avec le patient, dans le but de faire connaissance.
Lors de cette rencontre, le soignant doit être amené à se poser plusieurs
questions sur le patient, qui lui permettront de mieux connaître ce dernier et d’aborder
différentes dimensions du patient [21] :
Qu’est-ce qu’il a ?
Qu’est-ce qu’il fait ?
Qu’est-ce qu’il sait ?
Qui est-il ?
Quels sont ses projets ?
Certaines de ces données peuvent être destinées à changer au cours de la
démarche éducative. Le bilan initial peut être actualisé au cours de la démarche
éducative.
Le bilan initial partagé est un échange permettant au patient d’exprimer son point
de vue, d’évaluer sa situation grâce à l’écoute active non sélective et la reformulation
dont doit faire preuve le soignant. [23] La finalité de ce bilan est de mieux connaître le
malade, ici l’enfant et son entourage ; les facteurs qui pourront influencer la démarche
éducative ; d’identifier ses ressources affectives, cognitives, motrices, sociales, ses
moyens, et ses difficultés. Les soignants pourront ainsi repérer les leviers et les freins à
la démarche éducative, qui permettront d’aboutir à la construction d’objectifs communs
à atteindre et de compétences à acquérir, et tout cela négocié entre le patient et le
soignant.
Cette construction, ou comme le dit B. Sandrin-Berthon, « ce bricolage » [22],
permettra au patient de trouver son propre chemin et ses propres solutions. Il pourra
ainsi accéder à un mieux vivre et un mieux-être.
13
Mais alors bilan initial partagé ou diagnostic éducatif, quelle est la
différence ?
Il m’est apparu dans mes recherches bibliographiques que certains auteurs
comme J-. F. D’IVERNOIS ; R. GAGNAYRE parlaient de diagnostic éducatif, et lors de
de mon diplôme universitaire, les formateurs parlaient plus de bilan initial partagé.
Brigitte Sandrin-Berthon, médecin en santé publique, nous apporte un éclairage
pertinent.
En effet le terme de diagnostic renvoi l’identification figée d’un problème de santé
que l’on établit grâce à une série préétablie de questions fermées et une écoute
sélective. Alors même que le bilan initial partagé est évolutif et peut être modifié, repris,
et qu’il considère le patient dans toutes ses dimensions.
Le diagnostic ne requiert pas du patient d’être acteur de sa santé et le relègue à
la passivité. Si l’on parle de diagnostic éducatif, alors, comme tout diagnostic posé (ou
imposé), ce terme induit que c’est le soignant qui fixe les objectifs en matière
d’éducation, et les compétences à acquérir, et ce, unilatéralement, sans participation ni
implication du malade. Il serait alors difficile de personnaliser la démarche éducative.
Et enfin, le terme de diagnostic demande au soignant son expertise, met l’accent
sur un problème, un symptôme, donc des éléments négatifs.
A contrario le bilan initial partagé conduit soignant et patient à apprendre l’un de
l’autre. Cet échange demande au soignant d’être empathique, de valoriser les
compétences et les ressources que possède déjà le patient. [23]
Pour moi, l’emploi du terme de bilan initial partagé plutôt que de diagnostic
éducatif n’avait, auparavant, pas de réelle pertinence. Mais au cours de ce travail et au
cours de ma formation, le choix du terme bilan initial partagé a pris tout son sens et
toute son importance. Il me semble maintenant plus pertinent de parler de bilan initial
partagé avec le patient plutôt que de diagnostic éducatif.
b. Par qui ?
Après avoir compris ce qu’était le bilan initial partagé, il me semble nécessaire
qu’il puisse être réalisé par plusieurs catégories de professionnels plutôt qu’une en
14
particulier.
Réaliser un bilan initial auprès d’un malade, demande au professionnel de
connaître et d’utiliser à bon escient des techniques relationnelles, telles que l’écoute
active, la reformulation, l’empathie. Cela nécessite d’être attentif au langage verbal et
non verbal, de prendre du recul par rapport à ses propres valeurs et représentations qui
ne sont pas forcément celles du malade.
Exercer en ETP demande de connaître le processus de la maladie chronique,
l’approche du malade, et la philosophie relationnelle à laquelle fait appel l’éducation
thérapeutique.
Le bilan initial partagé de l’enfant en surpoids par exemple, peut être réalisé
aussi bien par l’infirmier puériculteur que par la diététicienne, la psychologue ou
l’éducateur médico-sportif. C’est pourquoi la démarche éducative nécessite, un travail
en équipe, une interdisciplinarité plutôt qu’une pluridisciplinarité [3]. C’est-à-dire qu’elle
nécessite que des acteurs de santé de différentes professions travaillent autour de
l’enfant, non pas chacun individuellement, mais en interconnexion. Cette
interdisciplinarité se fait par des échanges importants et réguliers. Elle demande donc
du lien entre les différents professionnels prenant en charge le malade.
Cependant j’ajouterai une nuance puisque l’infirmier puériculteur en pédiatrie, est
spécifiquement formé aux soins, à la psychologie et à l’accompagnement de l’enfant et
de ses parents, et qu’il fait souvent le lien entre les différents professionnels. L’infirmier
puériculteur sait évaluer le développement psychomoteur de l’enfant, et recueillir des
données sur la vie de l’enfant et de sa famille. Il me semble alors que, spécifiquement
en pédiatrie, il serait peut-être pertinent qu’il fasse plus particulièrement partie des
professionnels qui réalisent le bilan initial partagé, afin de favoriser l’interdisciplinarité, la
complémentarité des informations recueillies.
Si ce bilan est réalisé par un professionnel, il peut être complété par d’autres. Et
le bilan initial partagé, pourrait aussi être réalisé par deux professionnels. (infirmier-
diététicienne par exemple) Cela permettrait une complémentarité et une
interdisciplinarité lors du bilan initial, un recoupement des informations recueillies et un
échange après l’entretien.
Mais que ce bilan soit réalisé par un ou plusieurs soignants, il est important de
s’interroger sur les modalités de la mise en place du bilan initial partagé.
15
c. Comment le mettre en place
« Cela commence par la possibilité d’être entendu, puis accepté tel qu’il est et
non tel qu’on voudrait qu’il soit. »
Anne Lacroix [24]
Comme nous l’avons vu précédemment l’éducation thérapeutique est une
nouvelle façon de prendre soin, de considérer le patient, et je la considère même
comme une philosophie du soin. Et il me semble que l’ETP doit être exercée au cours
de tous soins, régulièrement et à petites doses. C’est pourquoi elle ne doit pas être
dissociée du soin.
L’ETP doit être incorporée non pas au parcours de soins ; ce qui impliquerait des
temps spécifiques dédiés dans ce parcours où l’on exerce l’ETP ; mais aux soins
quotidiens en eux-mêmes et à la relation au malade.
Le bilan initial partagé peut donc être pratiqué lors de l’hospitalisation, lors de
temps de contact avec le patient. Il peut être complété sur quelques entretiens afin que
le malade fixe ses objectifs à la sortie de l’hôpital.
Mais avec les difficultés économiques actuelles des centres hospitaliers et la
demande constante des hiérarchies de réduire toujours plus le rapport temps/efficacité
auprès du patient, il semble aujourd’hui encore ardu d’incorporer l’ETP et le bilan initial
partagé aux soins. Car cela demande du temps.
D’autant plus que des patients ne passent pas forcément par l’hôpital pour
rentrer dans un programme d’ETP. Ils peuvent être adressés par le médecin traitant,
par exemple.
Le bilan initial doit donc être réalisé en recueillant les informations permettant de
connaître le malade, le plus possible au cours des soins en hospitalisation. Il est aussi
important de le prévoir dans le temps, afin qu’il ne se fasse pas à l’improviste, que le
patient soit prêt. Mais l’on peut parallèlement mettre en place des temps d’entretiens
individuels dédiés au bilan initial partagé et aux séances de suivi éducatif, surtout si les
patients sont adressés dans le programme par des professionnels libéraux. Ces temps
permettent au soignant de ne pas être parasité par les autres soins et multiples
sollicitations dans le service (téléphone, collègues…). Cela permet d’assurer la
confidentialité de l’entretien. Ainsi le soignant pourra créer un environnement favorable
16
à l’expression du patient, propice à l’échange, dans une salle où l’entretien ne sera pas
interrompu. Cela favorisera et soutiendra l’analyse, la réflexion et l’élaboration du
malade sur sa situation pour aboutir à la construction de solutions, d’un projet commun
avec le soignant. [25]
Nous avons vu que selon l’âge et le stade de développement de l’enfant, le bilan
initial nécessitera la présence des parents. Mais certains enfants veulent aussi nous
livrer des choses qu’ils ne désirent pas partager avec leurs parents. Il convient donc de
leur demander s’ils souhaitent ou non la présence de leurs parents pendant l’entretien.
Enfin, tout comme l’accueil du malade hospitalisé, le déroulement du bilan initial
partagé, l’établissement d’un climat et d’une relation de confiance, conditionneront et
influenceront l’adhésion du patient et la suite de la prise en charge.
Mais alors que l’on parle des compétences des patients, quelles compétences
doivent posséder les soignants pour mener à bien ce bilan initial partagé et plus
largement l’ETP ?
6. Les compétences éducatives nécessaires
Lorsque l’on parle d’ETP, on évoque souvent les compétences du patient mais
aussi celles du soignant. Finalement en quoi un soignant peut-il être compétent en
éducation thérapeutique ?
W. Hesbeen nous éclaire sur la notion de compétences. Pour lui, la compétence
repose sur l’intelligence du singulier. Cette intelligence « …n’est pas fonction d’un
niveau de qualification ni celui d’un statut. Elle est fonction de la capacité de détecter et
de décoder en une situation de soins ce qui se vit, ce qui se trame, ce qui s’éprouve, ce
qui se joue, ce qui se fantasme, ce qui agite et s’agite en une existence. » Elle dépend
de « … la pertinence des manières d’être et de faire du professionnel en regard de la
manière particulière qu’a l’autre de vivre ce qu’il a à vivre. » [26]
Etre compétent en éducation thérapeutique, c’est prendre en compte la personne
dans toutes ses dimensions en tant que sujet communiquant, et non comme un objet
réduit à un diagnostic ou à des soins techniques. Le soignant doit considérer la
personne avec son entourage dans toute sa singularité, sa sensibilité et sa dignité. Il
17
doit être attentif aux réactions du malade, à sa souffrance, sa vulnérabilité, à sa
manière et ses habitudes de vie, afin de pouvoir l’accompagner au mieux au travers de
sa maladie, et ce, de la façon la plus adaptée et la plus personnalisée possible. Car la
qualité de la relation entre patient et soignant impact la relation qu’a le patient avec sa
maladie.
Pour cela, comme nous l’avons vu auparavant, le soignant devra accepter
d’abandonner son statut d’expert, de recevoir les émotions du patient mais aussi les
siennes. Le soignant devra identifier ses propres valeurs et représentations afin de
pouvoir prendre du recul et accepter que ces dernières soient différentes de celles du
patient.
L’ETP, c’est une autre manière d’être dans la relation, de connaître l’autre et d’en
prendre soin. Elle fait surtout appel aux compétences relationnelles du soignant, mais
aussi aux aptitudes en psychologie, en andragogie et en pédagogie. (L’andragogie est
la science permettant l’éducation des adultes, donc des parents, et la pédagogie est la
science permettant l’éducation de l’enfant.)
Ces compétences nécessitent, en tant que soignant, de prendre du recul, de
réfléchir et de travailler sur soi, afin par la suite de pouvoir les analyser et les évaluer.
Le nouveau référentiel de formation en soins infirmiers prévoit 180 heures de
formation dédiées à l’unité d’enseignement n°5 « Soins et activités à visées préventive,
diagnostique, thérapeutique » [27]. Cette Unité d’enseignement comprend la définition
de l’éducation thérapeutique et de certains concepts qui y sont liés. L’infirmier diplômé
d’état est donc formé à l’éducation à la santé et au concept d’éducation thérapeutique.
Mais il ne possède pas pour autant les compétences nécessaires pour exercer
l’éducation thérapeutique.
Il me semble que la place de l’infirmier puériculteur dans l’ETP au sein d’un
service de pédiatrie est importante, par ses compétences en pédagogie et en
andragogie, permettant la transmission d’informations nécessaires à un moment donné
de la démarche éducative ; par sa formation spécialisée dans les soins enfants-parents,
et par son aptitude en psychologie. Son rôle est complémentaire de celui des autres
acteurs de soins dans le cadre d’une équipe interprofessionnelle. L’infirmier puériculteur
fait souvent le lien entre les différents professionnels et peut être le garant de la
démarche éducative de l’enfant et de ses parents.
18
On voit bien ici que l’infirmier puériculteur possède des compétences d’éducation
à la santé, et en éducation thérapeutique. Mais il ne pourra développer pleinement ces
dernières sans une formation spécifique et plus approfondie.
Il est donc indispensable que le professionnel de santé, quel qu’il soit, se
sensibilise et se forme en éducation thérapeutique du patient. Il me semble donc
primordial, de sensibiliser un maximum de soignants à l’éducation thérapeutique au
sein des services hospitaliers afin de l’exercer avec cohérence.
Pour conclure, mes recherches bibliographiques, m’ont permis de mieux
appréhender ce qu’était l’ETP, le bilan initial partagé, et les différentes étapes de la
démarche éducative. Pas le biais de mes recherches j’ai pu comprendre l’importance
d’utiliser les termes de bilan initial partagé plutôt que de diagnostic éducatif. J’ai perçu à
quel point ce bilan était nécessaire pour faire connaissance avec le patient, pour établir
avec lui une relation humaine qui déterminera le bon déroulement du reste de la
démarche éducative, et donc l’amélioration de la vie du malade.
Mais après ce travail théorique, qu’en est-il en pratique, sur le terrain ?
Comment se déroule réellement le bilan initial partagé avec le patient ?
Quels sont les supports et les outils utilisés ?
III. RAPPORT DE STAGE
22
III. RAPPORT DE STAGE
1. Mes lieux de stage
Suite à mon travail de recherche, il m’a fallu définir quels lieux pouvaient être
pertinents pour explorer les pratiques actuelles. Je souhaitais aussi connaitre des
exemples de programmes d’ETP avec les enfants en surpoids sur lesquels je pourrais
m’appuyer pour mon propre projet. La finalité était de réaliser une observation qui
m’aiderait par la suite.
Je me suis donc demandé ce que j’allais rechercher lors de ces stages avant de
choisir les lieux en eux-mêmes.
Mes objectifs étaient :
- Observer la mise en place du bilan initial partagé auprès d’enfants en
surpoids et leurs parents/familles :
Quels lieux ? (salle, etc…)
Quels professionnels ?
Sur quelles plages de temps ?
Quels sont les supports ?
Comment la prise en charge est personnalisée ?
- Observer les avantages d’un réseau d’ETP, et son fonctionnement ?
- Quel est le parcours de l’enfant ?
- Suivre un enfant (cas concret …)
- Comment est financée la prise en charge et les actes sont-ils côtés ?
- Comment est construit le dossier éducatif de l’enfant ? (recueil de données
etc…)
23
- Décrire comment se déroule une consultation individuelle lors du BIP :
Comment est mené l’entretien ?
Quels thèmes sont abordés ?
Comment se construit le BIP entre l’enfant, sa famille, et les
soignants ?
- Découvrir comment s’articule le travail interdisciplinaire autour du patient.
(rythme des rencontres, quels échanges…) ?
- Points forts/ Difficultés.
Suite à cela j’ai donc recherché deux lieux de stage différents. J’ai effectué, en
mars 2013, quatre jours au Réseau de Prévention et de Prise en charge de l’Obésité
Pédiatrique de Franche-Comté à Besançon (REPOP-FC) ; et un jour à la Maison
d’Enfants à Caractère Sanitaire Spécialisé (MECSS) « La Beline » à Salins-les-Bains
dans le Jura.
24
2. Stage au REPOP-FC
GUIDE DU ROUTARD EN EDUCATION THERAPEUTIQUE - STAGE
Stagiaire Nom : Saunière
Prénom : Aurélien
Profession : Infirmier Puériculteur DE
Date du stage : 04/06/13 ; 18/03/13 ; 20/03/13 ; 29/03/13
Etablissement REPOP-FC
Adresse CHU, Saint-Jacques – 25030 Besançon cedex
Personne contact
(Nom, prénom,
fonction) :
Cardinal Sophie, Infirmière puéricultrice DE
Tel : 03 81 21 90 02
Mail : [email protected]
Pathologie (s)
concernée(s):
Obésité de l’enfant
Mes commentaires
Ce que le stage peut
apporter
Equipe accueillante, ouverte qui explique bien ce qu’elle pratique et
qui adopte une réelle position d’éducation thérapeutique. Les
professionnels attendent des critiques et sont prêts à se remettre en
question.
Le stage permet d’avoir une connaissance d’un travail interdisciplinaire
et en réseau réussit. Il donne la possibilité d’observer des entretiens
en ETP de différents professionnels avec les enfants et leurs familles.
Je conseille ce stage
à :
Infirmières puéricultrices,
Professionnels réalisant des recherches sur les réseaux de soins
Professionnels réalisant des recherches sur l’ETP de l’enfant obèse et
sa famille.
Nombre de chats
Sur 4 (la plus haute
note)
a. Présentation du réseau et de son fonctionnement
En 2003, des réseaux ville-hôpital, de prévention et de prise en charge de
l’obésité pédiatrique (REPPOP), ont vu le jour dans le cadre des PNNS.
25
Ces réseaux régionaux, possèdent le statut d’associations régies par la loi 1901.
Les adhérents des REPPOP sont principalement des professionnels libéraux.
Ces REPPOP assurent des missions de prévention en milieu scolaire et structures
d’accueil de l’enfance, apportent un soutien aux enfants et leurs parents par des
professionnels adhérents, formés. Ils assurent quelquefois la formation ou l’information
des professionnels travaillant auprès des enfants et dans les collectivités.
Ces réseaux permettent à des groupes d’enfants en surpoids et leurs parents de
bénéficier dans leur région, d’un programme d’éducation thérapeutique organisé. Mais
ils permettent surtout de s’appuyer sur un réseau de professionnels compétents
sensibilisés à l’ETP, au plus près de leur domicile en assurant la liaison entre prise en
charge hospitalière et de ville.
Il existe trois niveaux de prise en charge au niveau de la région Franche-Comté :
- Niveau 1 : Prise en charge seulement par le réseau :
Le suivi est réalisé en extra-hospitalier par des médecins du réseau qui ont été
formés. L’enfant peut, en plus de ce suivi extra-hospitalier, être suivi par l’équipe
référente hospitalière pour un programme d’ETP.
- Niveau 2 : Prise en charge hospitalière :
Les enfants et leurs parents viennent directement consulter l’équipe. Une
« Journée d’Accueil » (ou « JAC ») est réalisée en hôpital de jour en début de
programme. Lors de difficultés de prise en charge individuelle, des journées de suivi
appelées « Journées Santé » (ou JOS), sont proposées. Ces journées d’ETP
regroupent des enfants d’âge homogène. Ces « Journées Santé » ont lieu toutes les
trois semaines. Le suivi en ETP est effectué par l’équipe référente hospitalière et peut
être complété par le médecin traitant en fonction des besoins.
- Niveau 3 : Prise en charge dans un centre spécialisé sur la région du
REPPOP pour un an. C’est la MECSS de la Beline qui dispose d’un internat.
b. Quels financements ?
Il me semblait intéressant lors de ce stage de savoir comment le fonctionnement
26
du REPOP-FC était financé, ce qui pourra m’aider pour mon projet en Pédiatrie.
Le financement et la demande de budget sont négociés tous les 3 ans. Le
FIQCS, (Fond d’intervention pour de la qualité et la coordination des soins : enveloppe
budgétaire nationale allouée aux régions pour financer certaines activités de soins),
budget dont disposent les ARS, finance 90% du réseau.
L’équipe référente hospitalière est financée par le CHU via l’activité qu’elle
génère, c’est-à-dire principalement les consultations médicales et les hospitalisations
de journée. Les consultations d’éducation thérapeutique de la puéricultrice ne sont
financées que par l’hôpital et non valorisée en T2A. (T2A : tarification à l’activité) Mais
la consultation est tout de même notée sur le bon administratif du patient. Les
consultations infirmières d’ETP sont valorisées en MIGAC (Mission d’intérêt général et
d’aide à la contractualisation).
En libéral, il existe un forfait pour l’éducation thérapeutique appelé NMR
(Nouveau mode de rémunération) équivalant à 300 euros par an par patient.
c. Présentation de l’équipe du REPOP-FC
Ce REPOP est composé d’une équipe référente hospitalière dont la pédiatre fait
partie, et d’un réseau de professionnels extra-hospitaliers. Le réseau permet un
décloisonnement des professionnels et des pratiques.
L’équipe du REPOP est multidisciplinaire, ce qui paraît aux différents professionnels,
indispensable dans la prise en charge de l’enfant.
Elle est composée d’une pédiatre, d’une infirmière puéricultrice, d’un éducateur
médico-sportif, d’une diététicienne, d’une psychologue, une assistante de coordination
et une secrétaire qui ont tous reçu une formation en ETP. On peut noter que l’infirmière
puéricultrice est diplômée d’un Master en ETP depuis un an.
d. Déroulement du bilan initial partagé
Le BIP (bilan initial partagé) pratiqué lors des JAC (journée d’accueil), n’est pas
réalisé dans le service du REPOP, mais en hôpital de jour en pédiatrie au CHU Jean
Minjoz, Ce sont toujours les enfants/adolescents et leurs parents qui font la démarche
de s’inscrire. Cela semble important à l’équipe dans le sens où le patient est acteur de
27
sa prise en charge dès le départ. Les patients ont connu le REPOP soit par internet, par
ouï dire, soit sur conseil du professionnel qui suivait déjà l’enfant pour un surpoids.
Suite aux inscriptions, l’équipe crée des groupes d’âge homogène (4/7ans, 8/12
ans, 13/16 ans…), de quatre à cinq enfants. Une JAC est réalisée pour chaque groupe.
J’ai pu observer des JAC avec différents groupes d’âge, mais le déroulement reste le
même. Ces journées débutent à 8h30 et finissent vers 16h.
La journée démarre à 8h30. Chaque enfant arrive à jeun et l’infirmière
puéricultrice leur fait une prise de sang, pour le bilan biologique. L’accueil est
chaleureux. Les enfants déjeunent ensuite ensemble en présence de leurs parents. Les
professionnels de l’équipe viennent se présenter et tous font connaissance. La
diététicienne récupère des questionnaires sur les habitudes et le comportement
alimentaire (Cf. ANNEXE 1) ; et l’éducateur médico-sportif un questionnaire sur les
activités pratiquées par les enfants et leurs goûts en matière de sport (Cf. ANNEXE 2).
Ces questionnaires leur ont été envoyés préalablement.
Vers 9h, un temps de groupe a lieu avec la pédiatre. Cette dernière expose au
groupe la philosophie du REPOP (de l’ETP) en leur expliquant que ce sont eux qui
trouveront leurs propres solutions, que chacun est différent et qu’il n’y a donc pas de
conseils types. Elle fixe le cadre (respect, non jugement, écoute) et précise le rôle de
chaque professionnel. La pédiatre définit le surpoids, les différentes causes possibles,
les facteurs favorisants. La pédiatre explique ensuite ce qu’est l’indice de masse
corporelle, à l’aide d’une courbe de corpulence du PNNS grand format sur laquelle elle
peut écrire au feutre effaçable. Elle se sert d’un cas inventé d’un enfant en surpoids et
leur fait calculer l’IMC de cet enfant à l’aide de calculatrices. Une courbe de corpulence
PNNS est remise à chaque enfant.
La pédiatre explique les risques pour cet enfant notamment si la courbe continue
de progresser. Le but est de faire prendre conscience aux enfants que, même s’ils
n’éprouvent pas de réelles difficultés vis-à-vis de leur surpoids, il n’en sera pas de
même dans l’avenir.
Les enfants vont ensuite rencontrer individuellement, chaque professionnel de
l’équipe (psychologue, pédiatre, éducateur médico-sportif, diététicienne), tour à tour,
dans des ordres différents. Ces ordres de passage sont notés sur une fiche remise à
chaque enfant. L’enfant et ses parents connaissent donc à l’avance l’ordre dans lequel
ils vont rencontrer chaque professionnel.
28
Les entretiens individuels commencent vers 10h et finissent vers 11h45. Le
temps d’entretien auprès de chaque professionnel est d’environ 20-30 minutes. Les
entretiens se déroulent auprès d’un professionnel à la fois. Un dossier partagé entre les
professionnels suit chaque enfant. Cela permet de ne pas reposer les mêmes questions
au cours des différents entretiens, et de le compléter progressivement.
Ce dossier constitue un véritable recueil de données sur l’enfant et sa famille, et
explore les différentes dimensions de la vie de l’enfant (Cf. ANNEXE 3) :
o Sa dimension socio-économique : sa famille, la profession
de ses parents, son lieu de vie, ses activité et loisirs… (Infirmière
puéricultrice, éducateur médico -sportif)
o Ses habitudes et comportements alimentaires (diététicienne)
o Sa dimension physio-biologique : antécédents, histoire de l’obésité,
facteurs favorisants, antécédents familiaux d’asthme, diabète…
(pédiatre complété par l’infirmière puéricultrice)
o Sa dimension psycho-cognitive : difficultés psychologiques qui
peuvent être une cause ou une conséquence du surpoids, souffrance
psychique (psychologue), mais aussi niveau de développement
cognitif, apprentissages, niveau scolaire, sommeil… (infirmière
puéricultrice)
Ce dossier d’éducation regroupe donc un recueil de données détaillé sur la vie
de l’enfant, sur la diététique, le suivi médical, infirmier et psychologique. Il centralise
toutes les informations en termes de connaissances et de suivi de l’enfant. Il permet la
transmission de ces données entre les professionnels, ce qui facilite les synthèses sur
la situation de l’enfant, la collaboration interdisciplinaire et la cohérence d’équipe. C’est
l’outil de référence pour l’établissement du bilan initial partagé et du suivi en ETP de
l’enfant.
Avant de débuter l’entretien, chaque professionnel lit ce qui a été écrit
précédemment dans le dossier, afin de pouvoir repréciser certains points ou compléter
le recueil de données individuelles. Les enfants sont amenés par les professionnels à
réfléchir sur leurs priorités pour stabiliser leur poids. Ces entretiens se déroulent dans
29
un climat d’écoute bienveillante, où enfants et parents sont invités à prendre la parole et
faire connaissance. On les questionne aussi sur les raisons de leur inscription au
REPOP. Les entretiens se déroulent dans des salles prévues à cet effet, sans
téléphone ce qui permet d’éviter les interruptions. Ces salles sont situées dans le
service de consultation et d’hôpital de jour du CHU.
L’éducateur médico-sportif pendant son entretien, fait passer un test d’effort de
10 minutes à chaque enfant afin d’évaluer leur tolérance à l’effort, avec un cardio-
fréquence-mètre, un tensiomètre. Il s’appuie sur une échelle de perception de l’effort
qu’il a lui-même créé. Il mesure également leur débit expiratoire de pointe à l’aide d’un
peak-flow afin de dépister un asthme, notamment d’effort, plus fréquent chez les
enfants et adolescents obèses. L’éducateur reprend le questionnaire sur le sport que
l’enfant avait rempli et explore la motivation à l’activité physique, les activités déjà
pratiquées…
Avant la pause repas un temps de groupe enfants-parents a lieu avec la
diététicienne. Celle-ci reprend avec enfants et parents les différents groupes
alimentaires, définit la balance énergétique, explique l’inutilité des régimes. La
diététicienne parle aussi des sensations alimentaires et du temps du repas souvent trop
court. Elle s’aide d’un support Power-Point.
L’infirmière puéricultrice fait travailler les plus petits sur le choix de leur menu du
midi avec des photographies de chaque plat. Car le repas se déroule au self du
personnel et comporte beaucoup de tentations alimentaires. Les plus petits peuvent
emmener au self ces photographies des plats choisis afin de s’y tenir.
La pause du repas a donc lieu entre 12h30 et 13h45.
A 13h45 un temps de groupe avec enfants et parents est organisé avec
l’éducateur médico-sportif. Ce dernier interpelle les enfants sur leur définition de
l’activité physique, leur tolérance à l’effort. Il leur explique à quel niveau les enfants
doivent normalement se situer sur l’échelle de tolérance à l’effort, pour pratiquer une
activité physique ou un sport afin de ne pas s’épuiser et pour pouvoir pratiquer
régulièrement. L’éducateur leur explique également que l’activité physique ce n’est pas
forcément un sport en club, mais que c’est bouger régulièrement au quotidien.
30
Vers 14h30, une infirmière puéricultrice du « Don du Souffle » (Association
Franche-Comté s’occupant de l’assistance post-hospitalière concernant les
appareillages respiratoires, de nutrition, de perfusion, et de maintien à domicile), vient
expliquer et faire la démonstration de l’appareillage pour une poly-somnographie que
les enfants auront à domicile pour la nuit qui suit afin de dépister de possibles apnées
du sommeil. Pendant ce même temps, les professionnels de l’équipe ont un temps de
synthèse sur le cas de chaque enfant.
A 15h chaque enfant avec ses parents est revu en entretien individuel. Mais
cette fois-ci l’entretien dure 15 à 20 minutes et se fait avec la pédiatre, l’éducateur
médicosportif, en même temps. Au cours de cet entretien, l’enfant fait le bilan de la
journée, sur la forme et le fond puis, il est amené à se fixer deux, voire trois objectifs
maximum. Un carnet de suivi est ensuite remis à l’enfant. Dans ce carnet, les objectifs à
atteindre sont notés, ainsi que le poids, la taille et l’IMC. L’enfant devra amener ce
carnet à chaque consultation au REPOP, où seront notés l’évolution ou l’atteinte des
objectifs ainsi que les mêmes constantes.
e. Cas concret d’un enfant au cours de la journée d’accueil du 4 mars
2013
Joris est un garçon de 10 ans (le prénom est volontairement changé). Il habite à
Besançon en appartement avec toute sa famille. Joris est au CM2. Il est en troisième
année de hautbois au conservatoire. Sa maman est très soutenante, le papa n’est pas
venu et est décrit comme moins aidant. Joris mesure 1,42 mètre pour 57,900 kg. Son
IMC est à 28,7.
Au niveau de son activité physique, Joris va à l’école en voiture. Il a abandonné
le karaté l’année dernière car il « décrochait » vite. Il présente un asthme d’effort et une
douleur articulaire de la cheville droite liée à son surpoids et à sa croissance. Il aimerait
s’inscrire à la boxe.
A l’école certains enfants se moquent de lui.
Au niveau des repas, Jordan mange beaucoup de charcuterie et de fromage, y
compris au goûter, il mange souvent en moins de 15 minutes, et se ressert très
régulièrement. Il dit que contrairement à sa maman, son papa ne l’aide pas car il achète
très souvent du saucisson et du fromage. De plus, Joris dit manger très souvent entre
31
les repas sans avoir faim lorsqu’il est seul à la maison. Joris mange de tout et n’est pas
difficile.
A la fin de la journée, Joris dit avoir trouvé ses objectifs pour stabiliser son poids :
- diminuer la charcuterie et le fromage dans son alimentation
- Diminuer les quantités alimentaires en essayant de manger plus lentement
pour mieux ressentir la satiété.
La maman ayant réfléchi pendant cette journée se fixe spontanément un
objectif : mettre en œuvre en famille les efforts afin de soutenir son fils et se positionner
face au papa pour qu’il soutienne également son fils.
Pour l’activité physique, Joris réfléchira pour s’inscrire à la boxe à la prochaine
rentrée scolaire. Les professionnels leur demandent s’ils pensent pouvoir atteindre ces
objectifs et au bout de combien de temps. Joris et sa maman pensent pouvoir mettre en
place leurs efforts d’ici 3 mois.
Ces objectifs sont mis en place d’un commun accord entre l’enfant, ses parents
et l’équipe. Rien n’est imposé, et l’on sent la discussion ouverte.
f. Synthèse des points forts et des difficultés identifiés lors de ce stage
Point Forts Difficultés rencontrées
Un travail main dans la main entre l’équipe,
l’enfant et sa famille avec de réels échanges,
une écoute attentive de la part de l’équipe.
Un temps assez réduit pour les
échanges interprofessionnels lors de
ces journées et donc pour réaliser une
synthèse sur l’enfant
Des journées d’accueil permettant d’allier
transmission d’informations sur l’obésité, la
diététique, et l’activité physique, et bilan initial
partagé.
Les journées d’accueil denses et
longues (toute une journée) ce qui m’a
semblé délétère vis-à-vis de l’attention
et de la concentration des enfants.
Des journées de BIP qui alterne temps de
groupe et temps individuels personnalisés.
Un des professionnels gardait encore
un réflexe correcteur, c’est-à-dire qu’il
avait encore tendance à proposer ses
solutions.
32
Point Forts Difficultés rencontrées
Un dossier éducatif complet, véritable outils
permettant une prise de connaissance globale
de l’enfant, un suivi cohérent, une
centralisation des données le concernant, et
une collaboration d’équipe.
Une formation en ETP de chaque
professionnel qui partage une vision commune
de l’éducation thérapeutique.
Des salles propices aux entretiens
individuelles situées sur le même couloir, une
mise à disposition du self du personnel pour le
déjeuner qui permet de faciliter les échanges
entre équipe, familles et enfants.
Des outils éducatifs utilisés avec parcimonie
mais à bon escient.
Ce stage au REPOP-FC m’a été très profitable et a conforté mon projet
professionnel. Il a aussi illustré et validé mes recherches bibliographiques. Mon stage
m’a donné un exemple de bilan initial partagé que je trouve assez inédit puisqu’il allie
savamment temps de groupes et temps individuels personnalisés.
Cet exemple de Bilan Initial Partagé, redémontre l’importance (surtout lors du
BIP), de l’accueil, ouvert et chaleureux, qui conditionne la suite de la relation au
patient. Mais il démontre aussi l’importance de l’attitude bienveillante, empathique et
non jugeante des professionnels qui permet la mise en place d’une réelle relation de
confiance, indispensable pour le suivi éducatif ultérieur. Il m’apparait évident que
l’éducation thérapeutique réalisée par une équipe pluridisciplinaire formée
spécifiquement, est la base d’une meilleure prise en charge.
Ce BIP, basé sur une journée, permet d’avoir une connaissance globale,
holistique de l’enfant, son entourage son environnement, ses habitudes de vie grâce
aux 5 entretiens successifs multidisciplinaires et complémentaires. Ces entretiens
permettent d’identifier les problèmes de soins, les difficultés et les ressources pour
33
l’enfant et sa famille. Ces derniers pourront alors identifier et fixer plus facilement leurs
priorités et objectifs.
Par ailleurs, les temps de groupe, permettent aux enfants d’y trouver des
ressources, des échanges, et un soutien moral. Ils permettent aussi un transfert de
connaissances, nécessaire à un moment donné de la prise en charge.
Pour l’équipe, ces journées présentent plusieurs avantages. En effet, elles
permettent aux soignants de grouper et croiser leurs entretiens de BIP et ainsi d’avoir
une plus grande richesse. Elles permettent également d’organiser et structurer le
déroulement du Bilan Initial Partagé.
Cependant, l’enchaînement des entretiens présente aussi des limites. La
successivité ne permet pas aux membres de l’équipe d’échanger entre ces temps.
Lorsque l’enfant a livré, à un soignant, un élément important pour les entretiens
suivants, ce temps d’échange semble bien manquer. Cela peut alors favoriser une
certaine redondance dans les sujets et les questions évoqués, et alors être un frein aux
échanges.
Ces journées m’ont également semblé denses. Je me suis alors demandé ce
que l’enfant et sa famille avaient retenu des nombreux échanges avec les différents
professionnels, mais aussi du déroulement de la prise en charge.
Ce modèle d’éducation thérapeutique de l’obésité pédiatrique en réseau, que ne
possède pas ma région Bourgogne, me semble transférable, applicable et utile puis
qu’il permet de lier les professionnels libéraux et hospitaliers dans une même prise en
charge.
J’ai pu ainsi, grâce à cette expérience professionnelle et aux échanges avec l’équipe
du REPOP, faire la critique de ce que nous réalisions dans mon service. J’ai pu mieux
percevoir comment organiser un bilan initial partagé, et comment mettre en lien les
professionnels autour de l’enfant grâce à la formalisation d’un dossier partagé
d’éducation thérapeutique. Cet exemple de BIP me semble transférable dans mon
service, en termes de moyens matériels et humains.
Enfin, mon stage m’a aussi permis d’acquérir des connaissances relatives aux
possibilités de financement d’un projet d’éducation thérapeutique de l’enfant en
34
surpoids et ses parents. Et cette connaissance des financements de l’ETP est
importante pour la réalisation de mon projet.
3. Stage à la Maison d’Enfant à Caractère Sanitaire Spécialisé de la
Beline
GUIDE DU ROUTARD EN EDUCATION THERAPEUTIQUE - STAGE
Stagiaire Nom : Saunière
Prénom : Aurélien
Profession : Infirmier Puériculteur DE
Date du stage : 06/03/2013
Etablissement Maison d’Enfant à Caractère Sanitaire Spécialisé de la Beline
Adresse 2, rue des Tours Bénites 39110 Salins les Bains
Personne contact
(Nom, prénom,
fonction) :
Marques Genez Pauline
Tel : 03 84 73 08 56
Mail : [email protected]
Pathologie (s)
concernée(s):
Obésité de l’adolescent
Mes commentaires
Ce que le stage peut
apporter
Il me semble important de réaliser un stage de plusieurs jours afin
d’avoir un meilleur aperçu de la structure
Exemple de prise en charge de groupe en ETP
Ce que le stage
n’apporte pas
L’observation d’entretiens individuels, des exemples de supports écrits
précis et formalisés pour le bilan initial partagé
Je conseille ce stage
à :
Infirmières puéricultrices,
Professionnels réalisant des recherches sur les réseaux de soins
Professionnels réalisant des recherches sur l’ETP de l’adolescent et sa
famille
Nombre de chats
Sur 4 (la plus haute
note)
35
4.
Suite à mon stage au REPOP-FC j’ai tenu à effectuer une journée de stage
supplémentaire à la MECSS de la Beline à Salins-Les-Bains dans le Jura. Ce qui a
motivé le choix de ce lieu, c’est que nous y adressons certains adolescents avec
lesquels nous sommes en échec dans la maîtrise de leur surpoids, et que le REPOP-
FC y adresse également certains jeunes.
Cette présentation sera plus courte que la précédente étant donné le temps court
d’observation que j’y ai effectué.
a. .Présentation de la structure
La Beline est une structure située dans un parc de 2 hectares, qui accueille
quarante pré-adolescents et adolescents âgés de 10 à 17 ans originaires de Bourgogne
et Franche-Comté la prise en charge de l’obésité morbide.
Elle est gérée par l’UGECAM de Bourgogne-Franche Comté. Les UGECAM
(Unions de Gestion des Etablissement de la Caisse d’Assurance Maladie), sont des
unions nées en 1999, regroupant la gestion des établissements de l’Assurance Maladie,
tout en leur donnant l’autonomie juridique et stratégique nécessaire à
l’accomplissement de leurs missions. Les UGECAM ont pour mission d’affirmer l’offre
de santé de la Sécurité Sociale dans la gestion d’établissements à caractère sanitaire et
médico-social et, de gérer et développer des centres d’accueil et de soins, ouverts à
tous. Treize UGECAM existent en France dont dépendent 150 établissements.
A la Beline, Il existe différents types de séjours et prise en charge :
- Des séjours de moyenne durée de 3 semaines à trois mois, notamment
pendant les vacances scolaires.
- Des séjours de longue durée sur toute l’année scolaire. C’est pourquoi la
Beline possède un internat. La scolarité est aménagée et est assurée par
les collèges et lycées de la ville de Salins-les-Bains et des villes voisines.
- Un programme d’éducation thérapeutique appelé « Les Mercredis de la
Beline ». Ce programme se déroule pour des groupes d’adolescents qui
ne séjournent pas à la Beline, un mercredi par mois sur 6 mois.
36
La structure est dotée d’une équipe pluridisciplinaire composée d’un pédiatre, d’une
psychiatre, de psychologues, de diététiciennes, d’infirmières, d’un enseignant en
éducation physique adaptée, d’aides-soignants, d’assistant de service social, et
d’éducateurs.
Sur les moyens et longs séjours, les adolescents obèses sont pris en charge par
l’équipe pluridisciplinaire au niveau diététique sous forme d’ateliers, au niveau
psychologique sous forme d’entretiens individuels et groupes de parole. Au niveau de
l’activité physique le suivi est réalisé grâce à des ateliers d’activité physique adaptée
variés. Les adolescents sont très entourés par une équipe d’éducateurs, d’infirmiers et
d’aides-soignants. Cela permet de leur fournir, tout au long du séjour, un soutien
psycho-social et motivationnel important.
Mais contrairement au mercredi de la Beline ces séjours ne relèvent pas de
l’éducation thérapeutique mais de l’éducation à la santé.
b. Mes objectifs lors de ce stage
Etant donné que mon stage se déroulait sur une seule journée, mes objectifs
étaient plus restreints. Mon but était :
- D’avoir une source de comparaison par rapport au modèle du bilan initial
partagé du REPOP-FC.
- De découvrir comment était réalisé le bilan initial partagé pour les
« Mercredis de la Beline », et comment étaient adaptées ces journées par
la suite.
- De savoir si le dossier d’éducation partagé était aussi utilisé.
- De comprendre le parcours de l’enfant.
- Observer le déroulement de cette journée.
c. Déroulement des « Mercredis de la Beline »
Le bilan initial partagé a lieu, en partie, en amont de ces mercredis par le biais
d’entretiens. Je n’ai pu en voir qu’un compte rendu écrit (Cf. ANNEXE 4). Le BIP a
37
lieu en commun avec la diététicienne et l’éducateur en activité physique adaptée. Un
dossier-support est utilisé. Il consiste en une fiche, et m’est apparu peu formalisé. Il
ne permettait notamment pas, en le lisant, d’avoir une vision globale de l’enfant et
d’avoir une prise en charge personnalisée. Il traite uniquement les thèmes de
l’activité physique, de la diététique, et un peu l’histoire familiale. Il m’a semblé plus
ardu de faire le lien entre les professionnels avec cet outil.
La journée débute à 10h. Les groupes sont généralement constitués de 5
adolescents. (Cf. ANNEXE 5) Parents et adolescents sont accueillis
chaleureusement par la diététicienne et l’éducateur en activité physique adaptée.
Des boissons leurs sont proposés.
De 10h à 11h45, un temps est consacré à la création d’une dynamique et d’une
cohésion de groupe. Chacun doit faire l’exercice de présenter son voisin, puis tout le
monde joue au « jeu de la peluche » : le groupe est en cercle et chacun doit lancer
la peluche à la personne dont il se souvient du prénom. Cet exercice permet de
mémoriser progressivement les prénoms dans le groupe.
Ensuite les adolescents sont invités à remplir une échelle de perception des
moqueries, de la facilité à faire du sport et à s’habiller. Un questionnaire sur le sport,
la perception de leur apparence physique, leur est également remis. Les parents
doivent remplir les mêmes questionnaires, en transcrivant leur perception du
ressenti de leurs enfants. (Cf. ANNEXE 6 et 7)
Entre 11h45 et 12h30, un groupe de parole a lieu entre les adolescents et la
psychologue, et un atelier reposant sur « l’outil des zones » animé par l’éducateur
en activité physique adaptée et la diététicienne qui permet aux parents de cibler
leurs attentes vis-à-vis des journées, de cibler leurs motivations à aider leurs enfants
vis-à-vis de leur poids. L’outil des zones permet aussi aux adolescents d’identifier
les éléments et personnes ressources dans leur entourage ; puis les personnes et
éléments non aidant ou constituant un frein dans les changements à mettre en place
pour maîtriser leur poids.
Entre 12h et 14h a lieu la pause déjeuner.
Entre 14h et 15h les parents sont aussi en pause, tandis que les adolescents
participent, à leur tour, à l’atelier avec l’outil des zones.
38
A 15h les adolescents participent avec l’éducateur en activité physique adapté, à un
atelier sur la perception de l’effort lors de l’activité physique. L’éducateur se sert de
l’échelle de perception de l’effort physique du REPOP-FC (Cf. ANNEXE 8). Pendant
ce temps les parents collaborent à un atelier avec la diététicienne sur les notions
diététiques de balance énergétique, l’équilibre alimentaire, la durée du repas qui se
termine par la dégustation de chocolat. (travail sur la satiété et les sensations
alimentaires)
La journée se termine à 17h.
d. Synthèse des points forts et des difficultés identifiés lors des
Mercredis d’Education Thérapeutique de la Beline
Point Forts Difficultés rencontrées
Des ateliers de groupe permettant aux enfants
et aux parents de cibler leurs motivations, les
personnes ressource sur lesquelles s’appuyer.
Un bilan initial partagé peu formalisé
en termes de dossier support, de lien
entre les professionnels
Un passage d’informations important. Des journées d’ETP se déroulant
uniquement en groupe, sans aucun
temps individuel, ce qui ne permet pas
à l’enfant et sa famille de se dévoiler
et de parler plus librement.
Des supports éducatifs intéressants. Ces journées sont « standardisées »
programmées sur 6 mois avant même
de connaître enfants et famille, leur
histoire, leurs motivations, ce qui ne
m’a pas semblé permettre de
personnaliser la prise en charge ce qui
est pourtant un facteur de réussite de
l’éducation thérapeutique.
Des échanges enrichissant au sein des
ateliers.
Pas de formalisation écrite ni orale des
objectifs pédagogiques.
Pour conclure, ce stage m’a permis d’avoir un modèle plus nuancé de bilan initial
partagé. Certes la présence d’une équipe pluridisciplinaire est primordiale mais il me
39
semble, et comme l’expose Brigitte Sandrin-Berthon, qu’elle doit aller de pair avec
l’interdisciplinarité, avec des liens entre les professionnels. Réaliser un bilan initial
partagé doit se faire, au moins en partie, en entretien individuel avec le patient. Et pour
être efficient, faire la synthèse en équipe sur le patient, sur ses motivations, ses
objectifs, son histoire, son environnement, il me semble indispensable d’avoir une trace
écrite au moyen d’un dossier d’éducation.
Le BIP est un temps nécessaire et indispensable pour faire connaissance avec
l’enfant et ses parents, le situer dans son environnement de vie. En identifiant les
problèmes que rencontre le patient, les motivations qui lui sont propres, le professionnel
et l’équipe pourront aider le patient à se fixer des objectifs et dégager des priorités qui
lui permettrons de cheminer, d’avancer dans une autonomisation face à la maladie, ici
le surpoids, la diététique, le comportement alimentaire. Cette autonomie permettra,
(selon l’âge et le stade de développement) à l’enfant ou à l’adolescent, et avec l’aide de
ses parents, de se prendre en charge, de stabiliser et maîtriser sont surpoids mais
aussi et surtout de changer ses comportements et habitudes de vie. Et ces
changements lui permettront d’avoir une meilleure qualité de vie.
Je me suis aussi interrogé sur la place des parents lors des entretiens et du bilan
initial partagé. Il me semble essentiel de les intégrer à l’ETP. Mais il m’apparaît aussi
important, selon l’âge et le stade de développement, d’avoir un temps individuel avec
l’enfant sans la présence de ses parents, notamment à partir de la préadolescence vers
9-11ans puis encore plus à l’adolescence. Car l’adolescent tend vers l’autonomie vis-à-
vis de ses parents et il est parfois en conflit avec ces derniers.
Par ailleurs, le BIP doit être réalisé dans un environnement propice aux
échanges et peut s’appuyer sur des supports. L’exemple de la Beline m’a fait
m’interroger sur l’intérêt de réaliser le BIP en binôme avec un autre professionnel,
notamment en binôme infirmier-diététicienne. Je ne l’avais pas envisagé auparavant. Le
binôme pourrait permettre une complémentarité et une plus grande richesse dans les
échanges et les questions vis-à-vis du patient. D’autre part il me semble que le recueil
de données ne peut en être que plus complet. C’est pourquoi je pense réaliser le bilan
initial partagé en binôme dans le cadre de mon projet.
40
Il me semble que c’est seulement suite au BIP que peuvent être proposés des
ateliers et séances de groupe adaptés aux patients que l’on connaît préalablement. En
outre, la durée du BIP et des ateliers, doit être adaptée aux capacités de concentration
et d’attention qui diffèrent selon le stade de développement de l’enfant.
Enfin, mes stages m’ont permis de pointer que les temps de synthèse en équipe
sur les patients sont difficiles à mettre en place ou inexistant.
Il me semble que plus le dossier éducatif est complet plus il permet d’être cohérent
dans la prise en charge de l’enfant. Mais un temps de synthèse, même réduit est
nécessaire.
Ces stages, tout comme ma formation, ont donc questionné et remis en question ma
pratique. Et je compte m’appuyer sur les points forts des différents modèles pour mettre
en place dans mon service de pédiatrie, un bilan initial partagé avec le patient,
formalisé, mais surtout personnalisé en faisant attention à ne pas tomber dans le piège
d’une standardisation rassurante. Et cela nécessite de mettre en place une réelle
interdisciplinarité.
IV. ELABORATION DE PROJET
38
IV. ELABORATION DE PROJET
Grâce à ce diplôme universitaire en éducation thérapeutique, j’ai pu cheminer tout
au long de l’année. Ma conception de l’ETP a mûri. J’ai pu adopter un regard critique
sur ma pratique et ainsi la modifier. Ma manière d’être dans la relation au patient
mais plus largement dans ma relation à l’autre dans la vie quotidienne a changé. Je
suis plus à l’écoute, plus empathique, et moins dans le conseil standard et
systématique.
Mes recherches bibliographiques et mes stages m’ont permis de mieux
appréhender le bilan initial partagé, sa mise en place, ses acteurs. J’ai donc pu
répondre à ma problématique :
Je me demande comment mettre en place le bilan initial partagé en
éducation thérapeutique, en service de Pédiatrie, auprès des enfants et des
adolescents en surpoids ainsi que leurs familles ?
Mon projet était déjà en cours de réalisation lorsque j’ai commencé cette
formation. Je l’ai ainsi, dès le départ, fait évoluer en mettant à profit mes cours, mes
recherches et mes stages.
1. Analyse de la situation et du contexte : rappel sur l’avancé de
mon projet avant mon travail
Lorsque j’ai commencé cette formation et mon mémoire, nous avions
constitué, dans mon service, en équipe pluridisciplinaire, un groupe de travail pour
mener à bien la création d’un programme d’ETP de l’enfant en surpoids et sa famille.
La création de ce groupe faisait suite à la demande d’une pédiatre, et au
constat d’un nombre croissant d’enfants en surpoids hospitalisés ou consultants aux
urgences pédiatriques. Par ailleurs la seule prise en charge proposée par certains
pédiatres était une consultation médicale isolée. Et ces consultations étaient
saturées. La prise en charge diététique n’était pas systématique.
Notre groupe de travail avait permis de systématiser le dépistage des enfants
et adolescents.
39
Nous travaillions sur la mise en place d’une consultation pluri -professionnelle
avec 2 psychologues à temps partiel (l’une à 20% et l’autre à 80%), 4 pédiatres, 1
diététicienne et moi-même.
Mais nous n’avions pas officiellement mis en place de programme d’ETP sur
le surpoids de l’enfant. Faute de temps pour certains professionnels, certains enfants
ne voyaient que la diététicienne. Nous avions des difficultés pour regrouper les
consultations des différents professionnels sur la même journée afin d’éviter un
absentéisme lors des consultations. Et enfin, nous n’avions pas de réel dossier
éducatif que ce soit pour le bilan initial partagé ou pour les séances de suivi éducatif.
Les difficultés que j’ai pu rencontrer sont un manque de moyens en termes de
temps, puisque les réunions et travaux se sont traduits en heures supplémentaires,
et une absence de financement pour l’instant.
D’autre part le congé maternité d’une des professionnelles, moteur pour le
projet a entrainé un ralentissement de nos avancées.
Les avantages pour notre projet sont un groupe de travail motivé, ouvert aux
échanges, un travail qui fut enrichi par mon Diplôme Universitaire réalisé en
concomitance.
2. Objectifs généraux et spécifiques
L’objectif général de mon projet était la création d’un programme structuré d’ETP
de l’enfant, l’adolescent et sa famille, leur permettant d’être accompagnés, soutenus
et autonomisés face à l’obésité.
Les objectifs spécifiques de mon projet sont de :
- proposer une prise en charge pluridisciplinaire formalisée et organisée, de l’enfant
et l’adolescent en surpoids et sa famille,
- améliorer la qualité de vie des enfants en surpoids,
- fournir à l’enfant et sa famille un soutien motivationnel tout au long de la prise en
charge, notamment lors des périodes plus difficiles,
40
- permettre à l’enfant et/ou ses parents d’acquérir les connaissances leur permettant
d’être autonome dans la maîtrise de leurs poids et de l’évolution favorable de leur
IMC. (Et ainsi diminuer les complications liées au surpoids chez l’enfant)
3. Evolution du projet et stratégie d’action
a. La création d’un dossier de Bilan Initial Partagé
(Cf. Annexe 9)
Dès novembre 2012, nous avons commencé par définir des temps de réunion de
notre groupe de travail d’environ 2 heures tous les mois. Nous avons défini un
échéancier des différents travaux à réaliser. Lors de ces réunions nous avons
travaillé en premier lieu sur la création d’un dossier de bilan initial partagé, que
chaque professionnel pourrait compléter au fur et à mesure des consultations et qui
permettrait de bien connaître l’enfant et sa famille.
Pour cela mon travail de recherche et mes stages nous ont aidés. Pour créer
notre dossier, nous avons rédigé un guide pour le recueil de données. Notre dossier
reprend des éléments administratifs comme la date de début de prise en charge, le
nom des différents professionnels suivant l’enfant, l’adresse et le lieu de vie de
l’enfant. Puis sont reprises les différentes dimensions de l’enfant et ses parents,
c’est-à-dire :
- La dimension psycho-socio-économique
- La dimension bioclinique
- La dimension cognitive
Ces dimensions sont explorées en répondant aux cinq questions :
Qu’est-ce qu’il a ?
Qu’est-ce qu’il fait ?
Qu’est-ce qu’il sait ?
Qui est-il ?
Quels sont ses projets ?
41
Le dossier se termine par une synthèse des ressources, difficultés afin de
dégager les priorités et les objectifs.
Pour créer ce dossier nous nous sommes inspirés de celui du REPOP-FC et
de celui du programme d’ETP des enfants diabétiques de notre service.
Concrètement, pour l’année scolaire 2013 - 2014, nous intégrerons 10
enfants : 5 enfants de moins de 11 ans (école primaire) et 5 enfants de 11 à 17
ans. Nous suivrons ces enfants et adolescents sur 18 mois. A l’entrée dans le
programme, nous organiserons une journée d’accueil pour chaque groupe sur le
modèle de celle du REPOP-FC. Au cours de cette journée le bilan initial partagé
sera réalisé lors d’entretiens individuels avec les psychologues, avec une pédiatre
(il procèdera lors de ce temps à l’examen somatique), et avec la diététicienne en
binôme avec moi-même.
Des temps de groupe auront également lieu pour les enfants et les parents
autour de la diététique (travail/exposé sur la santé alimentaire et l’équilibre
énergétique), autour de la définition du surpoids avec la pédiatre et moi-même
(causes/facteurs favorisants/complications/prise en charge proposée), autour de
l’activité physique avec notre kinésithérapeute et lors de groupe de parole avec
les psychologues. Nous nous servirons de notre salle d’éducation pour les temps
de groupe, et des salles de consultations externes pour les entretiens individuel.
Un temps de synthèse en équipe aura lieu au cours de la journée, puis en fin de
journée avec l’enfant et ses parents. L’enfant devra alors dégager ses objectifs.
Puis pour clôturer la journée, les familles dégusteront un goûter préparé lors d’un
atelier diététique.
Par la suite les enfants auront, sur l’année, des entretiens individuels en
alternance avec des ateliers de groupe. La rythmicité et la participation aux
ateliers seront à adapter à chaque enfant, mais nous avons eu besoin de les
définir sur le papier pour pouvoir ensuite être flexibles.
b. Création d’un dossier de bilan éducatif de suivi
Nous avons ensuite créé un dossier de suivi éducatif qui permettrait de rendre
compte de l’évolution du patient entre les séances, de l’atteinte ou non de ses
42
objectifs, des difficultés rencontrées et la poursuite des objectifs fixés ou
l’établissement de nouveaux objectifs que le patient pouvait se fixer. Et nous avons
abouti à la création d’un dossier éducatif partagé. (Cf. ANNEXE 10)
c. Formalisation d’un programme d’éducation thérapeutique
Ensuite nous avons travaillé sur la mise en place de notre programme d’ETP (Cf.
ANNEXE 11). Nous avons défini des objectifs généraux, spécifiques, puis
opérationnels, les moyens mis en œuvre, le nombre de séances individuelles et
collectives. Tout cela sera à adapter à l’enfant mais pour faire valider le programme
par l’Agence Régionale de santé, nous avions besoin de rédiger le projet. Notre
programme a été autorisé par l’ARS en avril 2013. La mise en place de notre
programme est prévue pour septembre 2013. Nous travaillons actuellement sur
différents outils et supports.
Finalement nous avons finalisé différents temps d’entretien-consultation auprès,
des pédiatres, des psychologues, et de la diététicienne en binôme avec moi-même
(consultation diététique/infirmière)
L’avantage pour la mise en œuvre du programme est la présence de moyens
matériels, notamment la présence d’une salle d’éducation spacieuse dans notre
service.
La principale difficulté reste la non reconnaissance de notre activité en éducation
thérapeutique, car le temps de travail qui m’est dégagé dans notre service
représente pour plus de la moitiés des heures supplémentaires, surajoutées à notre
temps de travail dans le service. D’autre part, nous n’avons pas de cotation de nos
consultations d’ETP pour la valorisation en T2A.
d. La création d’un parcours de soins « Ville-Hôpital » pour les
enfants et les adolescents en surpoids.
Parallèlement à notre action dans notre service, nous avons créé un autre groupe
de travail, cette fois-ci avec le « Grand Chalon », c’est-à-dire la communauté
d’agglomération de Chalon-Sur-Saône. Ce groupe a pour objectif de développer une
coordination et une collaboration ville-hôpital dans la prise en charge du surpoids de
43
l’enfant. Nous avons également pour but de nous décloisonner afin de pouvoir
articuler les professionnels libéraux et hospitaliers dans une même prise en charge.
(Cf. ANNEXE 12)
Nous avons ainsi définit différents niveaux de prise en charge de l’enfant en
surpoids :
- Niveau 1, enfants et adolescents à risque de surpoids où avec un
surpoids de degré 1 : prévention et dépistage et prise en charge par
les professionnels libéraux (PMI, pédiatre, médecins généralistes…)
Mise en place d’actions de prévention.
- Niveau 2, enfants et adolescents Surpoids de degré 1 avec
contexte psycho-social défavorisé, et évolution rapide du surpoids
et surpoids de degré 2 simple : Prise en charge dans les séances de
groupe d’éducation à la santé mises en place par la ville.
- Niveau 3, Surpoids de degré 2 compliqué (associé soi à un échec
des prise en charge ultérieures, et/ou un contexte psychosocial
défavorable, et/ou des complications pour la santé) : Programme
d’ETP pluridisciplinaire du service de pédiatrie du Centre Hospitalier
William Morey, avec possibilité de bilans ponctuels pour les enfants
relevant des niveaux 1 et 2.
- Niveau 4, enfants et adolescents ayant été pris en charge à
l’hôpital, et en échec dans la maîtrise de leur poids : Centre de
prise en charge spécialisé.
La ville a engagé une éducatrice médico-sportive qui animera des ateliers
d’activité physique adaptée (Cf. ANNEXE 13). Nous pourrons créer des passerelles
et les enfants de notre programme d’ETP pourront y participer.
e. Un travail d’équipe
Tout le travail réalisé sur notre projet s’est fait en équipe. Comme je l’ai déjà dit,
notre groupe de travail est moteur, et je n’ai pas rencontré de résistance au
changement. Chacun avait la parole, dans le respect des autres. Je me suis plus
44
situé en tant qu’animateur et modérateur de projet et de réunion, car j’étais l’initiateur
principal du projet. Mon rôle était de définir une répartition des tâches, d’apporter de
la cohérence et un guide dans notre travail grâce à ma formation, mes recherches
bibliographiques et mes stages. Les dates de réunion étaient fixées à l’avance. Le
travail était réparti pour la prochaine réunion, une de nos collègues rédigeait les
comptes- rendus et je concevais l’ordre du jour pour chaque réunion ultérieure. Et
lorsque l’un de nous avait un emploi du temps chargé ou était en vacances, un autre
prenait le relais.
Nous avons par la suite regroupé nos différents dossiers et supports dans un
classeur mis à disposition dans le service afin d’informer l’équipe sur notre travail.
Nous avons aussi réalisé une réunion de service pour informer sur les avancées de
notre projet.
4. Quelle évolution de notre projet dans l’avenir ?
La réalisation de mon projet s’étant déroulée en parallèle de cette année de
formation, nous pouvons dire qu’à ce jour, notre projet est en cours de finalisation.
Les consultations infirmières pour les enfants en surpoids existent depuis septembre
2012.
Nous travaillons actuellement sur les derniers outils et supports éducatifs dont
nous avons besoins. Notre programme structuré d’ETP débutera en septembre 2013.
Cette première année sera donc un test car nous pourrons alors mettre à l’épreuve
nos travaux, nous outils et nos supports. Il nous était aidant de commencer par un
programme structuré au départ, afin de pouvoir par la suite le faire évoluer et de le
personnaliser davantage face aux enfants. Restera alors toute la phase d’évaluation
de notre travail et de notre programme afin de pouvoir nous réajuster.
V. SYNTHESE PERSONNELLE
44
V. SYNTHESE PERSONNELLE
Lorsque j’ai choisi d’effectuer cette formation universitaire, j’avais pour principal
objectif d’y trouver une formalisation théorique permettant d’organiser ce que je
pratiquais au « feeling » dans ma pratique. Je venais donc y chercher des apports
théoriques, et une aide pour mettre en œuvre mon programme d’éducation
thérapeutique de l’enfant en surpoids. Mon expérience professionnelle de plus de 6
ans en Pédiatrie, et ma culture infirmière des sciences humaines, me faisait
sincèrement penser que je maîtrisais les différentes dimensions de ma relation au
patient.
Mais dès les premiers modules, j’ai été totalement dérouté. Je retiendrais :
- L’intervention de Pascal Gache sur « Les 7 clés de la rencontre » qui m’avait fait
conclure que je n’étais pas empathique avec mes petits patients alors que je pensais
l’être.
- L’intervention sur les représentations m’a permis d’élargir mon ouverture
d’esprit.
- Le module sur l’Ethique et les échanges bouleversants que nous avons eu dans
notre promotion.
- Les lumières de Brigitte Sandrin-Berthon dans l’obscurité de l’évaluation , qui
m’ont permis, outre ses apports théoriques sur l’évaluation, de voir cette évaluation
un peu plus « glamour », de comprendre que « nous ne sommes pas obligés de tout
évaluer », et qu’on évalue pas pour rendre des comptes mais pour améliorer.
- La métaphore de la « mousse au chocolat » de Cécile Zimmerman, qui me
permet d’appréhender l’ETP incorporée dans ma pratique quotidienne, dans mes
soins, et non comme une pratique à part.
- Qu’il faut aussi « faire l’éducation thérapeutique des soignants » pour qu’il
puisse se l’approprier à leur tour.
Ma conception de l’éducation thérapeutique du patient a aussi évolué : pour
moi l’ETP, c’est une philosophie des relations humaines.
45
Moi qui pensait que l’objectif premier de l’ETP était de permettre au patient de
mieux comprendre sa maladie pour favoriser son adhésion à la prise en charge et sa
compliance , je pense aujourd’hui que le principal objectif de l’ETP est d’aider le
patient à faire des choix, à se fixer des objectifs qui lui permettront un mieux-être et
un mieux-vivre, à le soutenir dans ses efforts pour mettre en œuvre des
changements. J’irai même plus loin. Pour moi, si l’ETP c’est aider la personne au
travers de la relation humaine à cheminer dans la maladie, vers une meilleure qualité
de vie et un mieux-être, c’est aussi respecter ses choix et en le considérant comme
ultime décideur pour lui-même, y compris dans la non-compliance et la non-adhésion
thérapeutique partielle ou totale.
Tout au long de cette année j’ai perdu mes certitudes, je me suis déstructuré
pour mieux me restructurer.
Les bons moments passés avec la « Classyteam » (ma promotion), tous les
échanges de savoirs, d’idées, de pratiques, entre des personnes d’horizons
professionnels et personnels différents m’ont marqués. Ils m’ont permis de me sentir
soutenu et de cheminer aussi bien au niveau professionnel, dans ma pratique, qu’au
niveau personnel dans mes relations aux autres et les messages que je voulais faire
passer. Je sors de ce DU plus fort pour aider les enfants et leurs familles.
Ainsi, pendant cette formation, j’ai réussi à mettre en place le bilan initial partagé
de l’enfant en surpoids et sa famille dans mon service. Avec mon équipe, nous avons
pu mettre en place un programme d’éducation thérapeutique autorisé par l’ARS.
Mais après tout ce chemin parcouru, je me pose vraiment la question de la
pertinence des programmes d’ETP tels qu’ils sont conçus aujourd’hui (ou tels qu’on
nous demande de les concevoir) alors que l’on va vers une éducation thérapeutique
incorporée dans nos pratiques soignantes au quotidien.
Pour moi le DU est comparable à la transformation d’une chenille en papillon. J’ai
commencé l’année à l’état de chenille. J’ai construit ma chrysalide tout au long de
l’année. Je l’ai construite en gardant tout ce qui faisait partie de moi, ce qui m’était
cher, mais en rebâtissant tout le reste d’une autre manière et avec d’autres éléments
46
et façons d’être. A la fin du D.U., je suis sorti de ma chrysalide transformé en
papillon, volant vers de nouveaux patients, et de nouveaux horizons.
« Qu’est-ce que signifie apprivoiser ?... Ça signifie créer des liens… Il faut
être patient... Tu t’assoiras d’abord un peu loin de moi, comme ça… Je te
regarderai du coin de l’œil et tu ne diras rien. Le langage est source de
malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t’assoir un peu plus près… »
Le Petit Prince, Chapitre XXI, Antoine de Saint-Exupéry
VI. BIBLIOGRAPHIE
45
VI. BIBLIOGRAPHIE
[1] Secrétariat d’Etat à la Santé et aux Handicapés. Plan national d’éducation pour la
santé. Paris (France) : ministère de l’Emploi et de la Solidarité ; 28 février 2001. 23 p.
http://outils-formateurs-education-patient.inpes.fr/apports/index.php?action=definitions
[2] FOURNIER C.; KERZANET S.; Communication médecin-malade et éducation du
patient, des notions à rapprocher : apport croisés de la littérature ; Santé Publique
2007, volume 19, n°5, p.413-425
[3] Sous la direction de. SANDRIN - BERTHON B, Comité Français d’Education pour
la santé ; L’éducation du patient au secours de la médecine, Paris : Ed. PUF, 2000,
198 p.
[4] HECQUARD P., Education thérapeutique, vers des patients acteurs de leur
santé, Médecin, 2009, n°7, pp. 22-27
[5] HAS Santé ; L’éducation thérapeutique du patient en 15 questions-réponses ; p 5
http://www.inpes.sante.fr/70000/cp/07/pdf/Questions_reponsesETP.pdf
[6] SANDRIN-BERTHON B. ; L’éducation thérapeutique : pourquoi ? ; 7 p.
http://utep-besancon.fr/UTEP_fichup/193.pdf
[7] SANDRIN-BERTHON B.; A quoi sert l’éducation pour la santé pour pratiquer
l’éducation du patient ? ; Santé de l’homme ; mai-juin 2006 ; n°383 ; p. 40-42
[8] SANDRIN-BERTHON B. ; Contexte et principes de l’éducation thérapeutique du
patient, Soins cadres, n°73, Février 2010, p 18
[9] Module 1 du D.U. d’Education Thérapeutique du Patient, Présentation ETP et
Maladies chroniques.
[10] SANDRIN-BERTHON B. ; Patient et soignant: qui éduque l'autre? Contact santé
2008, volume 225, pp 43-45
46
[11] HAS, Recommandations : Education thérapeutique du patient : Définition,
finalités, organisation, Juin 2007 8 p.
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/etp_-
_comment_la_proposer_et_la_realiser_-
_recommandations_juin_2007.pdf#page=2&zoom=auto,0,122
[12] Loi « Hôpital, Patient, Santé, Territoire », site internet Légifrance,
http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT
000006072665&idArticle=LEGIARTI000022666199&dateTexte=&categorieLien=cid,
[13] HAS, L’éducation thérapeutique dans la prise en charge des maladies
chroniques. Enquêtes descriptives, les modalités de l’éducation thérapeutique dans
le secteur des soins de ville. 207, 142 p.
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2008-
08/document_de_travail_-_resultats_denquetes_descriptives.pdf
[14] ASSAL J-.P., Traitement des maladies de longue durée : de la phase aiguë au
stade de la chronicité; 16 p.
http://ofep.inpes.fr/apports/pdf/Assal-Texte1.pdf
[15] Ministère de l’emploi et de la santé, Plan Obésité 2010-2013, 46 p.
http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Plan_Obesite_2010_2013.pdf
[16] PEROCHON, P. Obésité de l’enfant, Petite Enfance, N°7, novembre-décembre
2009, p 9
[17] GELWANE, G. ; GUILLEMIN-CREPON, S. L’obésité en Pédiatrie, un véritable
défi de santé publique, Cahier de la puériculture, N°235, Mars 2010, p.9
[18] BORYS J.-M. et TREPPOZ S., L’obésité de l’enfant ; Issy-Les-Moulineaux : Ed.
Masson, 2004, 166 p.
[19] Site internet de l’Université de Fribourg. Le développement cognitif selon Jean
Piaget,
47
http://nte.unifr.ch/cms/psychopeda/index.php?page=le-developpement-cognitif-selon-jean-
piaget-2
[20] GEISER S., Mémoire de Master interdisciplinaire des droits de l’enfant, La
participation des enfants au sein de la famille, Institut Universitaire Kurt Bösch,
Berne, Juillet 2011, 116 p.
http://doc.rero.ch/record/27251/files/Geiser_St_phanie_M_moire_
[21] D’IVERNOIS J-. F.; GAGNAYRE R.; Apprendre à éduquer le patient ; Clermont-
Ferrand : Ed. Maloine, 3ème édition Août 2008, 142 p.
[22] SANDRIN-BERTHON B. ; Diagnostic éducatif ou bilan éducatif partagé ? ;
Médecine de maladies Métaboliques, Février 2010, Vol. 4, n°1, pp. 38 - 43
[23] Conférence débat avec A. LACROIX. Education thérapeutique du patient : une
nouvelle relation ? 25janvier 2007, Ecole Normale Supérieure de Lyon, consulté le 3
février 2009, 52 p.
www.craes-crips.org/publications/2007/synthese_colloque.pdf
[24] SIMON D. ; TRAYNARD P-. Y. ; BOURDILLON F. ; GRIMALDI A. ; Education
thérapeutique, Prévention et Maladies chroniques; Issy-Les-Moulineaux: Ed.
Masson, 2008, 269 p.
[25] SANDRIN-BERTHON B.; Education thérapeutique du patient : de quoi s’agit-il ?
adsp, mars 2009, n°66, pp. 10-15
[26] HESBEEN W.; Compétences soignante, formation initiale et évaluation ;
Perspective soignantes, Septembre 2011, N°41, pp. 36-51
[27] Arrêté du 31 juillet 2009 relatif au diplôme d’Etat d’infirmier, p 17
VII.ANNEXES
ANNEXE 1
ANNEXE 2
ANNEXE 3
BBiillaann iinniittiiaall ppaarrttaaggéé
Date :……………………… Nom : Prénom :
Entourage, personnes référentes :
Médecin traitant :
Nom : Prénom :
Adresse :
Téléphone :
Rencontre proposée par :
Médecin traitant :
Autre médecin spécialisé: précisez : ……………..
P.M.I : Santé scolaire
L'enfant : Les parents
Autre : précisez : ………………………..
Motif :
Esthétique Moqueries à l'école
Difficultés à faire du sport Dépistage obésité
Autre (précisez) ……………………………………………………………………
Motivation :
Motivation de l’enfant : oui non
Motivation des parents : Mère : oui non
Père : oui non
Nom Lien de parenté Adresse ≠ patient Tél. ≠ patient Port ≠ patient E-mail
Date de naissance : Lieu de naissance :
Sexe :
Adresse parents :
Téléphone(s) parents :
Portable du jeune :
Adresse courriel :
SITUATION FAMILIALE
Parents en couple
Parents divorcés : date ___/___/___
Parent veuf : date ___/___/___
Garde principale : Père Mère Alternée
Famille recomposée : Père Mère Famille monoparentale : Père Mère
Les parents :
Père Mère
Profession
Origine géographique
Consanguinité parentale : oui non
La famille Rang dans la fratrie :
Mère Père 1er
enfant 2ème
enfant 3ème
enfant 4ème
enfant 5ème
enfant
Age (ans)
Poids (kg)
Taille (cm)
IMC
Sexe
Décès
Autres enfants : ……………………………………………………………………………………………………
Taille cible : …………
Facteurs de risque vasculaire :
Père Mère Grands-parents
paternels
Grands-parents
maternels
Obésité oui non oui non oui non oui non
Diabète oui non oui non oui non oui non
Hypercholestérolémie oui non oui non oui non oui non
Hypertension oui non oui non oui non oui non
Problèmes cardio-vasculaires
prématurés oui non oui non oui non oui non
Ou
Commentaires
L’ENFANT / L’ADOLESCENT
Naissance Poids (kg) : Durée de l'allaitement maternel (mois) :
Taille (cm) :
Terme :
Pathologie(s) autres que l’obésité :
Allergie / Asthme : oui non
Pathologies neurologiques : Epilepsie Maladie neuromusculaire
Retard psychomoteur léger Retard psychomoteur moyen
IMC Autres : précisez ……………………………….
Pathologies carcinologiques : ……………………………………………………………………………..
Pathologies endocriniennes : Diabète Dysthyroïde Puberté précoce Cushing
Pathologies osseuses ou orthopédiques : ………………………………………………………………….
Autres pathologies :
Prises médicamenteuses associées :
Dépakine Autre anticonvulsivant Corticoïde par voie orale Neuroleptiques
Antidépresseur / anxiolitique Antihistaminiques Traitement substitutif hormonal
Autres : précisez ………………………………………………………………………………………
Sommeil :
Nombre d’heures de sommeil :
Troubles du sommeil (Précisez)……………………………………………….
Polygraphie ventilatoire nocturne :
Mode de garde :
Après l'école : Mère Père Grands-parents Autre membre de la famille
Assistante familiale Accueil ASE Voisins Seul
Autre : précisez ……………………………………………………….
Pendant les vacances : Mère Père Grands-parents Autre membre de la famille
Assistante familiale Accueil ASE Voisins Seul
Autre : précisez ……………………………………………………….
Scolarité :
Classe actuelle :
Redoublement :
Orientation scolaire :
Projet scolaire et / ou professionnel :
Commentaires :
Histoire du surpoids :
Age du rebond (ans, mois) : Age du début de surpoids :
Age du début de l’obésité :
Evolution de la courbe :
Facteurs déclenchants : non oui , précisez :
accident ou maladie de l’enfant
maladie / accident / décès d’un proche
maltraitance/ placement
difficultés sociales ou familiales de l’entourage (ex : chômage, divorce …)
déménagement
autre : précisez ……………………………………………………………………………………
Prise en charge antérieure : non oui , précisez :
diététicien pédiatre
médecin traitant endocrinologue / nutritionniste
journées d’éducation thérapeutiques bilan en hospitalisation 24h ou 48h
hospitalisation en centre, lequel : …………………………………………………………………
autre : précisez ……………………………………………………………………………………
HABITUDES ALIMENTAIRES
Cantine oui non Habitudes alim. Culturelles oui non
Petit déjeuner : absent incomplet ou excès correct
Goûter : absent incomplet ou excès correct
Grignotages : oui non
Boissons sucrées : quotidiennes irrégulières non
Quantités excessives : oui non
Nombre de fruits et légumes quotidiens :
Consommation émotionnelle : oui non
Compulsions : oui non
Restrictions : oui non
Mauvaise perception des sensations alimentaires :
Alimentation : analyse
- Difficultés principales :
- Ressources :
- Priorités:
DIMENSIONS ACTIVITÉ PHYSIQUE ET SPORTIVE
Mode de vie : Ville Campagne Commentaires
Trajet domicile école à pieds (ou en vélo, patinette…) : oui non
Durée par jour : min
Activité sportive :
Nombre d'heures par semaine : à l'école : h
en dehors : h
Structuré (club de sport) : ………………………………………………….
Non structuré (en autonomie) : …………………………………………….
Activités sportives des parents oui …………………… non
Activités sportives avec les parents oui ……………………. non
Télévision, jeux vidéo :
Nombre d'heures par jour : d’école : h
en dehors de l’école : h
Télévision dans la chambre : oui non
Ordinateur dans la chambre : oui non
Freins à une pratique physique régulière :
Capacité physique limitée essoufflement
Locomoteur gène, douleur ostéo-articulaire
Image corporelle dévalorisée moquerie
Difficulté d’intégration en groupe
Environnement accès, personnes accompagnantes
Autre : ………………………………
DIMENSIONS PSYCHOLOGIQUE ET SOCIALE
Existence d'un trouble psychologique :
Trouble anxieux Troubles dépressifs Instabilité psychologique
Troubles du comportement Maladie psychotique Autres : ……………………
Prise en charge psychologique : oui , précisez :……………………………………………………….. non
Prise en charge autre
(orthophonie, psychomotricité) : oui , précisez :……………………………………………………….. non
Difficultés sociales : oui , précisez : ………………………………………………………. non
Commentaires
Activité physique et sportive : analyse
- Difficultés principales :
- Ressources :
- Priorités:
PREMIERE CONSULTATION MEDICALE
Date : __/__/___ Dr : Accompagné(e) par ………………………………
Examen médical :
Age : ans mois
Anthropométrie :
Poids (kg) : Périmètre crânien (cm) :
Taille (cm): Z-score d’IMC :
IMC : Tour de taille (cm) : Tour de taille / taille :
(si > 0.5 = obésité abdominale)
Puberté :
Stade selon Tanner : P…/A…. / S/G….
Date des premières règles : ___/___/____ Troubles des règles : oui non
Tension artérielle :
Morbidité associée à l'obésité :
Vergetures Intertrigo
Gynécosmastie Hirsutisme
Acanthosis nigricans Dypnée et/ ou toux à l'effort
Ronflements nocturnes Trouble de la statique vertébrale
Anomalies des membres inférieurs Hépatomégalie
Céphalées Caries dentaires
Autres anomalies cliniques :
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
BILAN COMPLEMENTAIRE
Si obésité ou surpoids avec antécédents familiaux :
Ambulatoire Hospitalier
Glycémie (g/l) : (± Insulinémie (µUI/ml) :
Cholestérol HDL (g/l) : Cholestérol LDL (g/l) HDL / LDL
Cholestérol total (g/l) : Triglycérides (g/l) :
ASAT / ALAT
Selon contexte et antécédents familiaux :
HGPO Holter TA Test d’aptitude à l’effort Enregistrement sommeil
TSH : mU/l T3 : mU/l T4 : mU/l
IGF1 :
Âge osseux (ans, mois) :
Autres :………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………….
Conclusion :
SYNTHESES ET DECISIONS COMPLEMENTAIRES
Âge : ans IMC :
Croissance staturale : régulière avance infléchissement
Absence d’argument pour une obésité secondaire
Surpoids Obésité Familial oui non
Évolue depuis l’âge de : ans
Complications :
Synthèse
o Difficultés principales :
o Ressources :
- Priorités et ressources thérapeutiques : (Choisir quelques objectifs(<3) à atteindre pour la prochaine consultation)
o Activité physique et sportive :
o Alimentation :
o Autre :
p. 8/8
ACCOMPAGNEMENT PROPOSE
Suivi envisagé Bilan complémentaire Autres propositions
Activité physique
Sylvain Quinart
Kiné
Club
Autre
ts
Autre
Diététique
Janine Bulliard
Libéral
Autre
Psycho
Patricia Carrola
Libéral
Autre
Médical
Véronique Nègre
médecin traitant
médecin libéral RéPPOP
Interne en Médecine Générale
Christelle Bouveret
ANNEXE 4
Bilan Partagé Initial
K.
Les mercredis de la Beline
Données Observations
Date : 18/09/2012 EPA :
K. subit des moqueries en EPS / au poids ce qui la blesse,
avant elle réagissait par la violence mais depuis 4 années elle
sourit.
K. n’a pas de copain dans son village et bouge peu.
Des difficultés pour participer à la natation au collège, elle se
fait faire ses disp, mais papa n’est pas d’accord.
K. à une image déformée d’elle-même.
Elle ne fait pas de sport en club peu d’activité de loisir, elle
participe à l’EPS mais en difficulté.
Diététique :
K. est très motivée pour perdre du poids et envisage un
moyen séjour. Elle aimerait venir avec son amie qui a aussi des
problèmes de poids. Elles sont dans la même classe. Jusqu’à
présent K. mangeait à la cantine le midi, cela se passait bien.
Elle va maintenant prendre le déjeuner chez son amie, le papa
de son amie ferait les « voyages » tous les midis (raisons de
ce changement ?). A la maison, K. se limite depuis un mois
(suppression des gâteaux, chocolat, chips…) ; la belle maman
en achète pour le petit frère mais K. s’interdit (sans demande
des parents) d’en manger. Elle a parié avec ses parents que si
elle perdait du poids, ils devraient arrêter de fumer. La belle
maman de K. a de nombreuses questions par rapport à
l’alimentation, a l’impression qu’elle et le papa cuisinent trop
Personne(s) présente (nt) :
Belle maman
Date de naissance : 22/11/2000
Age : 12 ans
gras (beurre, viandes en sauce, à la crème..).
Ils ont vu une diététicienne une seule fois qui a énormément
culpabilisé le papa et la belle maman par rapport au poids de
K. : ils n’ont donc pas amorcé un suivi.
Après discussion, K. semble prête à venir aux mercredis de la
beline. Nous lui proposons un suivi individuel jusqu’à décembre
(pour répondre aux nombreuses questions de la belle maman
et de K. notamment en matière diététique) et lui proposons
d’intégrer un groupe en janvier-février 2013.
Remarques générale :
K. vit à … avec papa, belle maman et son petit frère de 3.5
ans. Elle a passée l’année 2009-2010 chez sa maman à …, mais
cela ne s’est pas bien passé elle est donc retourné chez papa.
K. a une petite sœur qui vit chez sa maman mais n’en a pas
parlé pendant l’entretien.
Très fusionnelle avec papa et de très bonnes relations avec
belle maman.
Selon belle maman, K. à besoin d’affection, elle a peur de
perdre sa famille mais d’un autre coté se sans prête pour
venir en moyen séjour à la Beline.
K. fait très bien le lien entre son histoire, est la prise de
poids. A 1.5 ans dispute des parents et à 2 ans divorce.
Maman a surveillé de très près le poids jusqu'à l’âge de 5 ans.
son ½ frère : très bonne relation M.
sa sœur : plus de relation
elle décrit son papa
comme petit gentil avec un petit embonpoint
maman petit et forte (physiquement)
elle : petite et forte comme maman mais voudrait être comme
son papa
prête pour les mercredis
belle maman et papa prêt à s’investir
8 1
2
3
.
5
?
ANNEXE 5
ANNEXE6
ANNEXE 7
ANNEXE 8
Annexe 9
DOSSIER DE BILAN INITIAL PARTAGE DE L’ENFANT EN SURPOIDS
PEDIATRIE
Date de début de suivi :
Médecin Traitant :
Pédiatre Référent :
Infirmier Référent :
Diététicienne Référente :
Psychologue Référent :
Professionnel(les) ayant réalisé ce bilan initial partagé :
Etiquette Patient
BILAN INITIAL PARTAGE/DIAGNOSTIC EDUCATIF
DIMENSION SOCIALE
I- Etat civil
Nom : Prénom :
Date de naissance :
Adresse et type d’habitation :
Adresse des parents différente (parents divorcés):
Téléphone :
II- Situation familiale
Parents : Mariés En concubinage Divorcés Famille Recomposée
Mode de garde (avec qui vit l’enfant ?) :
- Principal :
- Après l’école :
Cantine : Oui Non
Fratrie :
Religion et culture :
III- Situation socio-économique
Profession du père :
Profession de la mère :
IV- Vie sociale
Intégration au groupe de pairs :
Personnes ressources (famille, amis, groupes, associations, soignants,…)
V- Habitudes alimentaires
Petit déjeuner Déjeuner Diner
Gouter Autre
Grignotage Oui Non
Se ressert à table Oui Non
Pain Oui Non
Consommation de boissons sucrées Régulière Irrégulière Jamais
Recueil de données diététiques
Recueil de données psychologiques
VI- Activité Physique/Loisirs/Sédentarité
Sports (intra/extra-scolaire, nombre et durée hebdomadaire des entrainements) :
Pratiqués avec les parents : Oui Non
Habitudes de sommeil :
Autres loisirs :
Trajets scolaires : A pieds En vélo Motorisés
DIMENSION BIOCLINIQUE
Enfant Père Mère
Poids
Taille
IMC
Tension artérielle
Obésité : Degré I Degré II
Antécédents
(Maladies, hospitalisation, et
pour l’enfant : à la naissance,
terme, poids, taille, durée de
l’allaitement maternel, âge à la
diversification)
Traitement en cours
Histoire de l’obésité (moment d’apparition, évolution…) :
Facteurs Favorisants identifiés :
Etiologies connues :
Complications physiques :
métabolisme glucidique
métabolisme lipidique
métabolisme hépatique
endocriniennes
hémodynamiques
respiratoires
orthopédiques
cutanées
cardio-vasculaires
Complications psychosociales :
DIMENSION COGNITIVE
Classe/Niveau d’étude :
Maîtrise de : La langue orale L’écriture
Lecture Calcul
Connaissances liées au surpoids :
Définition Etiologies Facteurs favorisants
Complications
Représentation du surpoids (peurs, croyances, phobies, à quoi l’attribue-t-il ?)
Vécu du surpoids (comment le vis-tu, quelles sont tes attentes, qu’expliques-tu à ton
entourage, passivité ou activité dans la prise en charge.)
Projets et sources de motivation liés au surpoids et projets non médicaux à court, moyen
et long terme :
OBJECTIFS
Réalisés en commun, exprimé par l’enfant (par rapport au quotidien, à l’alimentation, la sédentarité et
complications au sens large)
Qu’est-ce- qu’on peut faire, mettre en place … afin d’améliorer ton quotidien ? Pour réaliser tes projets … ?
SYNTHESE DU BIP
Synthèse du déroulement de la séance en reprenant :
- les ressources :
- les difficultés :
- les priorités :
- et les objectifs :
ANNEXE 10
Consultation Infirmière de suivi du surpoids
Date :
Poids :
Taille :
IMC :
Rappel des objectifs :
Difficultés rencontrées, objectifs atteints, points améliorés depuis la dernière
consultation :
Etiquette Patient
Nouveaux objectifs ou poursuite des objectifs précédents :
ANNEXE 11
CONDITION DU PROGRAMME D’EDUCATION THERAPEUTIQUE DE L’ENFANT EN SURPOIDS
PEDIATRIE – CENTRE HOSPITALIER WILLIAM MOREY
A. NOMBRE D’ENFANTS
2 groupes de 5 enfants suivis sur 18 mois (soit 10 enfants au total) :
- 5 enfants âgés de moins de 11 ans (école primaire)
- 5 enfants âgés entre 11 et 17 ans
Passerelles possible selon le niveau de maturité de l’enfant.
B. CRITERES D’INCLUSION DANS LE PROGRAMME
Surpoids de DEGRE 2 sur la courbe de corpulence associé à au moins un des autres critères
suivants :
- Difficultés sociales/précarité : score « EPIS »
- Echec des prises en charge libérales antérieures
- Complications physio-biologiques et psychosociales importantes
Possibilité de bilan ponctuel en hôpital de jour pour les enfants ne présentant que le critère du
surpoids de degré 2 ou pour les enfants présentant un surpoids de degré 1 avec des complications
physio-biologiques.
Possibilité pour les familles en précarité de rencontrer l’assistante sociale de l’hôpital.
C. DEROULEMENT DU PROGRAMME
Bilan Initial Partagé (= Diagnostic Educatif) fait au préalable, avant la première séance de
groupe :
Groupe A (les moins de 11 ans) en juin 2013
Groupe B (les 11-17 ans) début septembre 2013
D. Détail des Moyens du Programme d’Education Thérapeutique pour les
enfants en surpoids en service de Pédiatrie (sur 18 mois)
(Un bilan biologique et clinique sera réalisé pour chaque enfant à l’entrée
dans le programme)
I- Une séance groupale initiale d’entrée dans le programme pour chaque
groupe A et B (soit deux séances initiales en septembre 2013)
Quoi Réalisé par Pour
9h-10h15) Examen somatique Pédiatre Enfants
(10h15 – 10h45) Définition du
surpoids Explication des causes
facteurs
favorisants/complications et
prise en charge proposée
Pédiatre et IPDE Enfants et Parents
(10h45 – 11h15) Exposé sur la
santé alimentaire et l’équilibre
énergétique
Diététicienne Enfants et Parents
(11h15) Atelier Diététique avec
support pédagogique et
préparation du gouter
Diététicienne et IPDE Enfants
(11h15) Groupe de parole sur
les difficultés liées au surpoids
au quotidien
Psychologue Parents
(12h15) Pause Déjeuner Repas au self avec choix des
menus
(13h30) Groupe de parole sur
les difficultés liées au surpoids
au quotidien
Psychologue Enfants
(13h30) Atelier Diététique Diététicienne Parents
(14h30)Atelier sédentarité et
activité physique
Kinésithérapeute ou
Instituteur/Professeur d’EPS
une partie avec enfants et
parents
Une autre partie avec
seulement enfants
(16h – 17h) Dégustation du
gouter
Discussions, évaluation de la
journée
Tous les professionnels Parents et enfants
II- Séances de suivi individuel avec IPDE, diététicienne, psychologue
(octobre pour le groupe A et novembre 2013 pour le groupe B)
III- Ateliers en groupe à destination des enfants : un pour chaque groupe
(soit deux ateliers en Janvier 2014)
13h30 - 14h30 atelier sur la perception corporelle et l’image de soi
14h30 – 16h atelier sur les étiquetages alimentaires, atelier sur les
sens et dégustation
= 2 demi-journées
IV- Séances de suivis individuelles
- Février 2014 : enfants du groupe A
- Mars 2014 : enfants du groupe B
V- Avril 2014 : Atelier sédentarité et activité physique pour les 2 groupes
soit 2 demi-journées
VI- Séances de suivis individuelles
- Mai 2014 : enfants du groupe A
- Juin 2014 : enfants du groupe B
VII- Une demi-journées d’ateliers pour chaque groupe à destination des
enfants et des parents (Septembre 2014)
13h30 – 15h Atelier Diététique
14h30 - 16h Atelier socio esthétique ou autre
atelier par rapport au corps et à la relaxation
Pour cette séance réfléchir à un pique-nique en bord de Saône ou à la Prairie St
Nicolas avec activités physiques sur place et élaboration du pique-nique.
Réflexion à propos d’activités originales (fauconnerie, plongée, utilisation du pass
vacances de la ville de Chalon) afin de montrer la diversité de ce que recouvrent
les activités physiques
VIII- Séances de suivi individuel
- Octobre 2014 : enfants du groupe A
- Novembre 2014 : enfants du groupe B
IX- Atelier Sédentarité et Activité physique (Décembre 2014)
X- Séances de suivi individuel et de sortie du programme pour les deux
groupes et évaluation (Janvier 2015)
A noter, que les dates sont à adapter selon celles du programme d’activités
physiques du grand chalon.
Travail en cours avec la kinésithérapeute
ANNEXE 12
Objectifs intermédiaires
Objectif général
Instaurer une prise en charge du surpoids de l’enfant en pédiatrie
Objectifs opérationnels
Dépister systématiquement les enfants hospitalisés, à
leur entrée
Informer l’enfant et ses parents sur son surpoids et la possibilité de prise
en charge
Concevoir un programme d’éducation thérapeutique de l’enfant en surpoids
et ses parents
Réaliser la traçabilité de ce dépistage: report de l’IMC calculé sur les courbes de corpulence
Créer des supports écrits et visuels expliquant
l’obésité, et présentant la prise en charge pour les
enfants/parents
Animer un groupe de travail
Diplôme Universitaire d’ETP en cours pour
l’infirmier puériculteur
Former
adéquatement mes
membres de l’équipe
Redirigé sur le médecin traitant et sur le
programme du Grand Chalon pour une poursuite
de prise en charge
Entrée dans le programme hospitalier d’ETP de
Pédiatrie
Objectifs :
Acquisition de compétences diététiques et sur l’équilibre nutritionnel permettant au patient de recouvrir un meilleur état de santé par un changement durable de ses habitudes de vie.
Mieux être physique (baisse de l’indice de l’indice de masse corporel, diminution ou disparition des complications liées au surpoids), et psychologique (acceptation de soi, renforcement de l’estime de soi).
Diminution de la sédentarité, par l’augmentation de l’activité physique.
3- PROGRAMME D’EDUCATION THERAPEUTIQUE
Enfants (et leurs parents) dépistés lors de l’hospitalisation ou adressés par les professionnels libéraux
Moyens :
Consultations pluridisciplinaire (diététicienne, infirmier puériculteur, psychologue, pédiatre) avec un bilan initial partagé, objectifs
fixés avec l’enfant.
Evaluation de l’atteinte des objectifs en consultations infirmières de suivi
Atelier thématiques d’éducation : image du corps, groupes de parole, ateliers sensoriels, ateliers diététiques, sédentarité et activité
physique
ANNEXE 13 Programme d’activités physiques spécifique enfants en surpoids et obèses de 3 à 16 ans
3 ateliers de ¾ d’heure pour 3 groupes d’enfants de :
de 3 à 7 ans accompagnés de leurs parents
de 7 à 12 ans accompagnés de leurs parents
Adolescents de 12 à 15 ans
10 séances : de septembre à juin 2013-2014 :1 séance par mois
Séance
n°
Titre Objectifs Messages clés Support pédagogique
1 Je sens mon corps Définir son activité physique :
Dans la vie courante
les activités de loisirs ou le
sport.
Les différentes activités
physiques :
Nature, durée, fréquence, intensité
Je repère mon activité physique ou
mon inactivité physique
Fiche de son activité physique de la
semaine
Défi du mois :
Demander d’observer ce qui ce passe
quand les enfants pratiquent une
activité physique
Sensation physiques, transpiration,
essoufflement…
2 Bouger tous les jours Augmenter son activité
physique
Les recommandations de l’OMS
60 minutes par jour
Je bouge 60mn / jour, je suis en
bonne santé
Utilisation du podomètre
Fiche semaine marche
Ressources locales
Défi du mois
3 Plus je bouge, mieux je
respire
Développer ses capacités
cardio-respiratoires
Plus je bouge, plus je suis
endurant
J’apprends à doser mes efforts
(lutte contre la fatigue)
Echelle de perception de REPOP
Utilisation du cardio fréquencemètre
pour les adolescents
Fiche d’exercices physiques
spécifiques
Défi du mois
4 Plus je bouge plus je me
dépense
Améliorer sa force :
Plus je bouge, plus je suis fort.
.Plus je bouge, plus je me dépense
Fiche d’exercices physiques
spécifiques
Défi du mois
5 Bouger une question
d’équilibre
Améliorer son équilibre Plus je bouge, plus je me tiens
« droit »
(meilleur équilibre, évite les
chutes…)
Fiche d’exercices physiques
spécifiques
Défi du mois »
6 Bouger tout en souplesse Améliorer sa souplesse Plus je suis souple, plus je suis
efficace, moins je me fais mal
Fiche d’exercices physiques
spécifiques
Défi du mois
7 Gagner en adresse Améliorer son adresse Plus je suis adroit, plus je suis
agile
Fiche d’exercices physiques
spécifiques
Défi du mois
8 Bouger me détends Apprendre à se détendre Plus je me détends, plus je
récupère vite
Fiche d’exercices physiques
spécifiques
Défi du mois
9 Je bâti ma séance Construire sa propre séance :
Echauffement
Corps de séance
Récupération
Je choisis des exercices en
fonction de mon objectif :
Force, souplesse, endurance,
équilibre
Méthode SELF
Défi du mois
« Idée Jeux des 7 familles »
10 Bien bouger tout au long de
l’année
Définir son projet activités
physiques
Je décide de bouger tous les jours
pour prendre soin de moi
Défi de l’année à venir
UNIVERSITE DE FRANCHE-COMTE
Faculté de Médecine et de Pharmacie de Besançon
Mémoire D’Education Thérapeutique
Septembre 2013
Aurélien SAUNIERE Infirmier Puériculteur
Mise en place du bilan initial partagé pour les enfants et les adolescents présentant un surpoids de
degré 1 et 2
PROBLEMATIQUE : Comment mettre en place le bilan initial partagé en éducation thérapeutique, en service de Pédiatrie, auprès des enfants et des adolescents en surpoids et leurs familles ?
Résumé :
Infirmier en Pédiatrie et Urgences pédiatriques au Centre hospitalier de Chalon-sur-Saône depuis 2006, je me suis vite trouvé insatisfait face aux pratiques soignantes actuelles. Je me suis alors progressivement intéressé à l’Education Thérapeutique du patient. Au fur et à mesure de mon exercice professionnel, nous avons constaté avec mon équipe, que nous avions un nombre important d’enfants en surpoids hospitalisés ou passant en consultation. L’obésité pédiatrique est un problème de santé publique, et est reconnue comme maladie chronique. L’offre de soins reste restreinte avec des consultations de pédiatres et de diététiciennes saturées. D’où l’épuisement des professionnels face à ce problème de santé. En réalisant ce travail et en suivant ce diplôme universitaire, je souhaite clarifier ma conception de l’éducation thérapeutique. J’aimerais également mettre en place un bilan initial partagé dans le cadre d’un programme d’éducation thérapeutique organisé et formalisé.
Je me suis donc demandé comment mettre en place le bilan initial partagé en de l’enfant et l’adolescent en surpoids et sa famille en Pédiatrie. Quels seraient les professionnels intervenants et quel serait leur rôle ? Comment avoir une prise en charge optimum ? En quoi l’entretien initial est-il important pour la suite de la prise en charge ? Quelles sont les spécificités du bilan initial partagé par rapport à la consultation de suivi ? Où et par qui doit-il être réalisé ?
Mots-clés : Obésité, pédiatrie, développement cognitif, bilan initial partagé/diagnostic éducatif, maladie chronique, patient apprenant, médiation thérapeutique, législation, compétences