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UNIVERSITE PARIS-EST CRETEIL VAL DE MARNE FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL <<<<><><><><><><>>>> ANNEE 2011-2012 THESE POUR LE DIPLOME D'ETAT DE DOCTEUR EN MEDECINE Discipline : Gynécologie obstétrique ------------ Présentée et soutenue publiquement le 17 octobre 2012 À la faculté de médecine Paris V Pierre et Marie Curie ------------ Par Fatma BELMAGHNI Née le 8 Mai 1980 à Bezons ------------- TITRE : ENDOMÉTRIOSE PROFONDE SANS ATTEINTE DIGESTIVE : ÉVALUATION DE L’EFFICACITÉ DU TRAITEMENT CHIRURGICAL SUR LA QUALITÉ DE VIE ET IDENTIFICATION DE FACTEURS PRÉDICTIFS D’AMÉLIORATION. Étude préliminaire rétrospective sur 69 patientes PRESIDENT DE THESE : LE CONSERVATEUR DE LA Monsieur le Professeur Emile DARAÏ BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE DIRECTEUR DE THESE : Monsieur le Docteur Marcos BALLESTER Signature du Cachet de la bibliothèque Président de thèse universitaire Signature du Cachet de la bibliothèque Directeur de thèse universitaire

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UNIVERSITE PARIS-EST CRETEIL VAL DE MARNE

FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL

<<<<><><><><><><>>>> ANNEE 2011-2012 N°

THESE

POUR LE DIPLOME D'ETAT

DE

DOCTEUR EN MEDECINE Discipline : Gynécologie obstétrique

------------

Présentée et soutenue publiquement le 17 octobre 2012

À la faculté de médecine Paris V Pierre et Marie Curie ------------

Par Fatma BELMAGHNI

Née le 8 Mai 1980 à Bezons

-------------

TITRE : ENDOMÉTRIOSE PROFONDE SANS ATTEINTE DIGESTIVE :

ÉVALUATION DE L’EFFICACITÉ DU TRAITEMENT CHIRURGICAL SUR LA QUALITÉ DE VIE ET IDENTIFICATION DE

FACTEURS PRÉDICTIFS D’AMÉLIORATION. Étude préliminaire rétrospective sur 69 patientes

PRESIDENT DE THESE : LE CONSERVATEUR DE LA Monsieur le Professeur Emile DARAÏ BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE DIRECTEUR DE THESE : Monsieur le Docteur Marcos BALLESTER Signature du Cachet de la bibliothèque Président de thèse universitaire

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UNIVERSITE PARIS-EST CRETEIL VAL DE MARNE

FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL

<<<<><><><><><><>>>> ANNEE 2011-2012 N°

THESE

POUR LE DIPLOME D'ETAT

DE

DOCTEUR EN MEDECINE Discipline : Gynécologie obstétrique

------------

Présentée et soutenue publiquement le 17 octobre 2012

À la faculté de médecine Paris V Pierre et Marie Curie ------------

Par Fatma BELMAGHNI

Née le 8 Mai 1980 à Bezons

-------------

TITRE : ENDOMÉTRIOSE PROFONDE SANS ATTEINTE DIGESTIVE :

ÉVALUATION DE L’EFFICACITÉ DU TRAITEMENT CHIRURGICAL SUR LA QUALITÉ DE VIE ET IDENTIFICATION DE

FACTEURS PRÉDICTIFS D’AMÉLIORATION. Étude préliminaire rétrospective sur 69 patientes

PRESIDENT DE THESE : LE CONSERVATEUR DE LA Monsieur le Professeur Emile DARAÏ BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE DIRECTEUR DE THESE : Monsieur le Docteur Marcos BALLESTER Signature du Cachet de la bibliothèque Président de thèse universitaire

Signature du Cachet de la bibliothèque Directeur de thèse universitaire

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REMERCIEMENTS

Au Présidents du jury, Monsieur le Professeur Emile Daraï :

Vous m’avez fait l’honneur de me confier ce travail et de présider cette thèse. Merci pour votre

enseignement universitaire et chirurgical, qui est pour moi un modèle à suivre.

À mon Directeur de thèse, Monsieur le Docteur Marcos Ballester :

Merci, tu m’as fait l’honneur d’accepter de diriger ce travail. Merci pour tout ce temps que tu

m’as consacré, tes qualités humaines et techniques m’ont été d’une aide précieuse.

À Monsieur le Professeur Emmanuel Barranger :

Vous me faites l’honneur de juger mon travail. Merci de m’avoir guidé dans mes premiers pas

en chirurgie.

À Monsieur le Professeur Roman Rouzier:

Merci d’avoir répondu à mon appel d’urgence aussi vite. Travailler à tes cotés a été un privilège,

tu m’as beaucoup appris.

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À mes parents, Kheira et Laïd: Merci d’avoir toujours été là pour me soutenir. J’espère que

pourrez toujours être de moi.

À mes frères et sœurs adorés, Abdellah, Khoukha, Kader et Zozo, pour m’avoir supportée et

encouragée en toute circonstance.

À mes grands parents : Bouhi et Moa : Merci pour votre amour inconditionnel, vous me

manquez. Je vous aimerai toujours.

À tous ceux qui sont de l’autre coté de la méditerranée : Mes plus beaux souvenirs d’enfant,

c’est avec vous que je les ai. Surtout ne changez rien.

À Hala: Ma confidente, je t’adore. J’espère que notre amitié perdurera longtemps

À Kholoud: Tu es une vraie sœur pour moi.

À Fahri : Mon confident exilé. A nos fous rires et nos anecdotes insolites. Reviens vite.

À mes amis du Lycée : Cécile, Aliénor, Philippe, Olivier. Que ce lien qui nous unie reste à

jamais.

A Fatiha : Tu as été ma collègue de sous-colle à la fac, ma co-inter. Tu seras ma co-chef l’année

prochaine. Mais surtout tu es une véritable amie. Et un grand merci pour tes corrections de

dernière minute.

A mes maîtres d’internat :

Au Docteur Roland Jeny

Au Professeur Emmanuel Barranger: votre humanité, votre rigueur seront toujours pour moi des

modèles dans la pratique de mon exercice.

Aux Professeur Dominique Luton, Bassam Haddad, Arnaud Fauconnier, et Jean François Oury.

Au Docteur Bernard Vacher et Alain Valverde : La chirurgie viscérale à été une révélation, bien

tard hélas.

Aux Professeurs Philippe Morice: travailler à vos côtés a été un grand honneur.

Au Professeur Roman Rouzier : J’ai pour vous un profond respect.

Au Professeur Charles Coutant

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Aux praticiens qui ont particulièrement marqué mon internat :

Au Docteur Denis Bardou.

Aux Docteurs Karima Benakli, Emmanuelle Antonetti, Guillaume Ducarme, Karine Davitian,

Olivier Poujade.

Aux Docteurs Richard Berry, Aurélie Bernier, Céline Dufour,

Aux Docteurs Thomas Schmitz, Marie Bornes, Denis Heitz, Sonia Estrade, Charles Buy, Celine

Lecam, Philipe Bouhana, Jean Philippe Bault

Aux Docteurs Anne-Laure Rivain, Coralie Brugier, Yann Delpech, Élisabeth Chéreau,

Bénédicte Lesieur, Jeremy Seror, Cyril Touboul, Sonia Zilberman, Corine Bezu.

Aux Docteurs Aminata Kane, Chafika Mazouni, Catherine Uzan, Charles Guillaume Karsenti,

Benjamin Serfati, Nicolas Lemarie, Catherine Uzan, ce semestre de fin d’internat avec vous a été

extrêmement formateur.

A mes collègues internes et particulièrement :

Fatiha, Édouard, Jérémy, Bruno, Claire T, Ève, Alix, Marion, Vanessa, Claire N, Amandine,

pascale, Morgane, Zied, Ninon, pour tous ces moments partagés au cours de nos stages.

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TABLES DES MATIERES

INTRODUCTION 9

GÉNÉRALITÉS 11

I. EPIDEMIOLOGIE 11

1) Définition et prévalence 11

2) Les Facteurs de risque : 12

II. PHYSIOPATHOLOGIE 16

1) La théorie de l’implantation 16

2) La théorie de la métaplasie 19

3) La théorie de l’induction 19

4) La théorie des emboles vasculaires et/ou lymphatiques 20

III. LA DOULEUR 21

1) Les Mécanismes de la douleur dans l’endométriose. 21

2) La modulation de la douleur: 23

IV. OUTILS D’ÉVALUATION DES SYMPTÔMES ET DE LA QUALITÉ DE VIE. 25

1) L’échelle d’évaluation de la douleur 25

2) L’évaluation de la qualité de vie 27

3) L’intérêt de mesurer les douleurs et la qualité de vie dans l’endométriose. 30

V. PRISE EN CHARGE DE L’ENDOMETRIOSE PROFONDE 32

1) L’interrogatoire 32

2) L’examen clinique 32

3) L’imagerie 33

4) La chirurgie 35

OBJECTIF DE NOTRE ETUDE 37

MATERIEL ET METHODE 38

I. POPULATION ET RECUEIL DES DONNEES 38

II. EXPLORATIONS PRÉOPÉRATOIRES 40

III. LES QUESTIONNAIRES UTILISÉS 41

1) L’autoévaluation par l’échelle analogique de l’intensité des symptômes 41

2) L’évaluatin de a qualité de vie par le questionnaire MOS SF-36 41

IV. TECHNIQUE OPERATOIRE 43

V. ANALYSE STATISTIQUE 45

RÉSULTATS 46

I. CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION 46

1) Caractéristiques générales 46

2) Les symptômes préopératoires : 48

3) Les données d’ IRM pelvienne préopératoire. 51

4) Le temps chirurgie 51

5) Le suivi post opératoire et les complications 54

II. Analyse des questionnaires d’autoévaluation : 54

1) Résultats de l'autoévaluation par l’échelle analogique de l’intensité des symptômes : 54

2) Évaluation de l’échelle de qualité de vie : 58

III. RECHERCHE DE FACTEURS PREDICTIFS D’AMELIORATION DES SYMPTÔMES ET

DES SCORES DE QUALITE DE VIE 60

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7

DISCUSSION 64

I. Le bénéfice de la chirurgie 64

II. Les facteurs prédictifs d’amélioration : 67

IV. Limites de l’étude 69

CONCLUSION 71

Bibliographie 72

Annexes 79

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TABLE DES ILLUSTRATIONS

Figure 1 : Théorie de l'implantation ............................................................................................. 16

Figure 2 : extraite du : « Manuel de l’utilisateur et guides d''interprétation des scores » de A.

Leplège .................................................................................................................................. 28

Figure 3 : Intensité moyenne des symptômes .............................................................................. 48

Figure 4 : Répartition des lésions d’endométriose profonde à l’examen clinique. ...................... 49

Figure 5 : Comparaison quantitative des symptômes en pré-opératoire versus post-opératoire. 57

Figure 6 : Amélioration significative pour chacun des items du questionnaire SF -36 ............... 59

Figure 7 : Partition récursive prenant en compte l’intensité des dysménorrhées préopératoires et

permettant de prédire l’amélioration significative des dysménorrhées après traitement

chirurgical .............................................................................................................................. 61

Figure 8 : Partition récursive prenant en le score MCS en préopératoire et permettant de prédire

une amélioration significative de la qualité de vie après traitement chirurgical. .................. 62

Tableau 1 : Caractéristiques des patientes ................................................................................... 47

Tableau 2: Caractéristiques cliniques des patientes .................................................................... 50

Tableau 3 : Localisations anatomiques des lésions d'endométriose profonde à l'IRM................ 51

Tableau 4 : Gestes chirurgicaux et données opératoires .............................................................. 53

Tableau 5 : Tableau de corrélation : entre les caractéristiques des patientes, les gestes

chirurgicaux et l’amélioration d’au moins 1 DS des scores des items : PCS, MCS,

Dysménorrhée, Dyspareunie. Analyse univariée. ................................................................ 63

Annexe 1 : Echelles numériques des symptomes ......................................................................... 79

Annexe 2 : Questionnaire MOS SF-36 ......................................................................................... 80

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INTRODUCTION

L’endométriose profonde est définie par l’infiltration en profondeur de l’espace sous-

péritonéal et de la paroi des organes pelviens par du tissu endométrial ectopique1. L’incidence

exacte de l’endométriose profonde n’est pas connue, mais on estime qu’elle affecterait environ

20% des patientes endométriosiques2. Elle est considérée comme une forme agressive de

l’endométriose dont les différentes localisations, en dehors de l’atteinte digestive, sont par ordre

décroissant de fréquence les ligaments utéro-sacrés (66%), le vagin (14%) et la vessie (6%) 3,4

.

L’endométriose profonde sans atteinte digestive est une pathologie bénigne affectant des

femmes jeunes en âge de procréer. Le maitre symptôme de cette pathologie est la douleur

chronique dont la nature et l’intensité sont corrélées à la localisation5 et la profondeur

d’infiltration des lésions1. La symptomatologie associe à des degrés d’intensité divers des

douleurs gynécologiques (dysménorrhée, dyspareunie profonde, douleurs pelviennes

chroniques)6-8

, un syndrome rectal en cas d’atteinte postérieure (diarrhée, constipation, spasmes

intestinaux, dyschésies, douleurs à la défécation, épreintes )1,9

et des troubles urinaires en cas d’

atteinte antérieure ( dysurie, impériosité )10

.

De plus, comme chez tout patient souffrant de douleurs chroniques, il a été démontré

qu’il existait une hyperalgie généralisée chez les patientes souffrant d’endométriose profonde, en

raison d’une longue durée d’activation des fibres nociceptives et d’une diminution du système

anti-nociceptif11

. Ainsi, plusieurs études ont montré que ces douleurs chroniques sont

responsables d’une réduction considérable de la qualité de vie12, 13

.

Quelque soit le mode de présentation de la maladie, en cas d’endométriose

symptomatique, les thérapeutiques médicamenteuses sont recommandées en première

intention15

. Cependant, ces traitements n’ont qu’un effet suspensif, assortis d’effets indésirables

importants.

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10

En cas d’échec du traitement médical, la chirurgie reste alors la seule alternative 15

. Or,

elle ne garantit pas l’amélioration définitive des symptômes et de la qualité de vie. De plus, il

peut s’agir d’une chirurgie difficile, en raison des adhérences et du caractère inflammatoire des

lésions, et engendrer des complications sévères pouvant compromettre la fertilité et la qualité de

vie post opératoire de ces patientes jeunes. Abbott et coll16

rapportent, sur une série de 135

patientes traitées par cœlioscopie (tous stades confondus), qu’un tiers des patientes ont les

mêmes douleurs voire une aggravation des symptômes cinq ans après la chirurgie. Il est donc

important de trouver des moyens objectifs pour sélectionner les patientes pour qui la chirurgie

aura un effet bénéfique.

A l’aide du questionnaire de qualité de vie généraliste, le MOS-SF 36, validé et

largement utilisé dans l’endométriose15,17,-18

et d'échelles quantitatives évaluant l’intensité des

principales douleurs retrouvées dans l’endométriose, nous avons évalué l’efficacité du traitement

chirurgical chez des patientes présentant une endométriose profonde symptomatique sans

atteinte digestive. Le second objectif de notre étude a été d’établir les facteurs prédictifs

cliniques de bonne réponse à la chirurgie.

Nous avons constitué un modèle de prédiction mathématique à l’aide de partition

récursive. Les modèles de nomogramme ou de partition récursive sont des outils tutilisés en

cancérologie pour aider les oncologues à prédire les réponses aux traitements par chimiothérapie

et radiothérapie. Dans l’endométriose Dubernard et coll19

, a réussi à élaborer un modèle de

prédiction pour le traitement chirurgicale de l’endométriose profonde avec atteinte digestive. A

travers notre étude, nous avons tentés d’établir un modèle de prédiction pour le traitement

chirurgical de l’endométriose profonde sans atteinte digestive.

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GÉNÉRALITÉS

I. EPIDEMIOLOGIE

1) Définition et prévalence

L’endométriose est une pathologie chronique spécifique des femmes en âge de procréer.

Les premières descriptions de cette maladie sont faites par l’Allemand Shroen en 169020

. Dans

son traité anatomique sur les ulcères, il décrit un type d’ulcère particulier localisé au niveau du

péritoine recouvrant la vessie, l’intestin, les ligaments larges, l’utérus ou le col. Ces ulcères ont

tendance à s’enflammer et à créer des adhérences. Il ajoute même qu’il s’agit d’une pathologie

fréquente des femmes jeunes. Il faudra attendre Sampson en 192721

, pour avoir la première

définition anatomopathologique de l’endométriose qui nous sert de référence aujourd’hui :

« presence of ectopic tissue which possesses the histological structure and function of the uterine

mucosa ». Il s’agit en effet de foyers ectopiques de tissu endométrial en dehors de la cavité

utérine et du muscle utérin.

L’endométriose est une pathologie polymorphe. Son diagnostic est porté dans trois

circonstances principales plus ou moins associées : l’exploration d’algies pelviennes chroniques

(dysménorrhée, douleurs pelviennes non cycliques, dyspareunie), l’infertilité, ou la découverte

d’un kyste ovarien. En raison de son hétérogénéité clinique et anatomique et de la difficulté à

obtenir une certitude diagnostique en préopératoire, il est difficile de donner une prévalence

exacte de cette pathologie dans la population générale22

. Celle-ci varie selon les études et les

populations étudiées. Ainsi on retrouve de l’endométriose chez 5 à 50% des patientes infertiles,

5 à 21% en cas d’algies pelviennes et 2 à 18% chez les patientes asymptomatiques23

. On estime

que la prévalence moyenne de l’endométriose est de 10 à 15% chez l’ensemble des femmes en

âge de procréer24

.

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12

Cette pathologie bénigne mais agressive, est caractérisée par trois grands types lésionnels :

les lésions superficielles, les endométriomes et les lésions profondes. L’endométriose profonde

est définie comme une lésion infiltrant l’espace sous-péritonéal et/ou la paroi des organes

pelviens à une profondeur d’au moins 5 millimètres1. Cette entité très hétérogène affecterait

20% des patientes endométriosiques2. Elle est considérée comme une forme très agressive de

l’endométriose dont les différentes localisations par ordre décroissant de fréquence sont les

ligaments utéro-sacrés, le vagin et la vessie4. Elle est responsable de douleurs pelviennes

chroniques et réfractaires dont l’intensité semble corrélée à la profondeur de l’infiltration des

lésions1.

2) Les Facteurs de risque :

L’âge :

L’endométriose pelvienne touche préférentiellement la femme en période d’activité

génitale. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 30 ans25

. Aucune lésion endométriosique

n’a été décrite en période prépubère. Elle est rare à l’adolescence et tend à quasiment disparaître

après la ménopause26

. Deux à 4% des cas rapportés concernent des femmes en période post-

ménopausique. Il s’agit probablement de formes méconnues en pré-ménopause, ayant évolué

sous traitement hormonal (THS, tamoxifène…)27

. Chez l’adolescente, l'endométriose a été

décrite pour la première fois au début des années 194028

. La prévalence de l’endométriose chez

les adolescents souffrant de douleurs pelviennes chroniques est de 19% - 47%29

, et ce chiffre

tend à croître ces dernières années. L’endométriose serait due à une exposition à des facteurs

promoteurs agissant en amont de la puberté, voire lors de la vie in utero, et dont le caractère

symptomatique serait secondaire à la sécrétion endocrine lors de la puberté30-32

.

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13

Il n’y a pas de corrélation retrouvée entre l’âge au moment du diagnostic et la sévérité de la

maladie25

.

Le niveau socio-économique et l’origine ethnique.

On observe une plus grande fréquence de l’endométriose chez les patientes de niveau

socio économique élevé et d’origine caucasienne. Il peut s’agir d’un biais diagnostique résultant

d’une différence d’accès aux soins. Les rares études ayant comparé des groupes de femmes de

même classe socio-économique et ayant la même indication de cœlioscopie n’ont pas retrouvé

de différence significative en terme de prévalence de la maladie chez des femmes d’ethnies

différentes25, 33

.

La ménarche.

Des études épidémiologiques américaines et italiennes ont montré qu’il existait une

augmentation de 30% du risque d’endométriose chez les femmes ayant eu des ménarches

précoces, des cycles courts et réguliers et des règles abondantes34

.

Par ailleurs, l’endométriose pelvienne sévère est fréquemment décrite chez les femmes

présentant des anomalies congénitales obstructives du tractus génital favorisant le reflux tubaire

menstruel 25

.

La parité

Concernant les antécédents obstétricaux, les données épidémiologiques suggèrent que la

parité est inversement proportionnelle au risque d’endométriose. Il n’a pas été mis en évidence

de lien significatif entre l’âge de la première grossesse, les fausses couches spontanées du

premier trimestre ou l’interruptions volontaires de grossesse et l’endométriose35

.

La contraception oestro-progestative

Les études concernant un lien entre l’endométriose et la contraception oestro-progestative

(OP) sont contradictoires. Il existe probablement un biais dans l’analyse du rôle des OP sur

l’endométriose, les OP étant souvent prescrits pour traiter les dysménorrhées36

.

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Les facteurs endocriniens

L’exposition aux œstrogènes est un des principaux facteurs de risque de l’endométriose.

A l’opposé, la progestérone aurait un effet protecteur ce qui explique que la grossesse et les

progestatifs diminuent la progression de la maladie chez beaucoup de patientes. Des études ont

démontré que la progestérone favoriserait l’expression de gènes de différenciation de

l’endomètre alors que ces mêmes gènes seraient altérés dans l’endométriose, favorisant alors

l’invasion péritonéale des cellules refluées23

.

L’influence protectrice du tabac et de l’exercice physique connue depuis longtemps serait

en partie liée à l’induction d’une hypo-œstrogénie. A l’inverse, la consommation d’alcool et de

repas riches en graisse saturée augmentent le taux d’œstrogène circulant et favoriseraient

l’endométriose36

.

Les facteurs génétiques

Le risque de développer une endométriose est plus important chez les femmes ayant un

antécédent familial au premier degré (mère ou sœur atteinte d’endométriose). Simpson et Coll.

rapportent un risque six fois plus important chez les sœurs des patientes atteintes37

. Il existe

également une forte concordance de l’endométriose chez les jumelles homozygotes. Plusieurs

gènes de susceptibilité à l’endométriose ont été mis en évidence comme le cytochrome P450

1A1, les enzymes Glutathion-S-Transférase M1 et Galactose-1-Phosphatase uridyltransférase,

les gènes des récepteurs aux œstrogènes ou la protéine P5338

.

Le BMI

Les patientes au morphotype grand et maigre ont un risque accru. Les femmes ayant un

surpoids (IMC supérieur à 30) ont un risque plus faible d’endométriose. Ceci pourrait

s’expliquer par la fréquente irrégularité des cycles chez les patientes obèses39

.

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15

Les autres facteurs

Des études récentes ont mentionné qu’une exposition à la dioxine, au PCB ou aux phtalates

augmente le risque de développer une endométriose 36

. La relation entre l’endométriose et

l’exposition aux toxiques est possiblement expliquée par leurs effets sur le système immunitaire.

En effet, d’autres données épidémiologiques montrent une relation entre l’endométriose et les

maladies auto-immunes, comme la polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux disséminé, les

dysthyroïdies, la sclérose en plaque et l’asthme25, 38

.

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16

II. PHYSIOPATHOLOGIE

La physiopathologie de l’endométriose reste actuellement obscure. Quatre hypothèses

principales sont avancées pour expliquer la survenue de ces lésions : la théorie de l’implantation,

la théorie de la métaplasie, la théorie de l’induction et la théorie des emboles. Aucune de ces

théories ne peut expliquer à elle seule la survenue de l’ensemble de différents types de lésions

endométriosiques.

1) La théorie de l’implantation

Cette théorie développée par Sampson au cours des années 1920 repose sur l’hypothèse que

les lésions endométriosiques résultent de la régurgitation par les trompes de Fallope de tissus

endométriaux présents dans les menstruations21

. Il y aurait une dissémination de cellules

endométriales, puis une implantation dans la cavité abdomino-pelvienne. Plusieurs arguments

vont dans le sens de cette théorie : l’introduction via les trompes de cellules endométriales dans

la cavité péritonéale40

, la viabilité ainsi que la capacité d’implantation et de prolifération de ces

cellules endométriales régurgitées41-44

.

Figure 1 : Théorie de l'implantation (Sampson, 1927)21. Lors des menstruations, du tissu

endométrial passe par les trompes de Fallope (1) et va s’implanter au niveau de la cavité

abdominale (2). Les fragments d’endomètre adhèrent (3) et envahissent la surface péritonéale

(4). Pour finir, ces fragments acquièrent un réseau vasculaire (5).

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17

Néanmoins, la majeure partie des femmes présentent un reflux tubaire (76 %) et ne développent

pas pour autant systématiquement une endométriose. Cette théorie ne permet pas à elle seule

d’expliquer la physiopathologie. Seules 54% des patientes avec un reflux tubaire menstruel

développeraient une endométriose45

.

Cette théorie réside en différentes étapes nécessaires à la genèse et au développement des lésions

endométriosiques :

Survie des cellules endométriales en dehors de la cavité utérine :

Une diminution de l’apoptose spontanée de l’endomètre eutopique en fin de cycle a été

observée chez les patientes endométriosiques. Il a également été retrouvé une

augmentation de l’expression du gène anti-apopototique Bcl-2 chez les patientes

endométriosiques46

.

Adhésion des cellules au péritoine:

Au sein de l’endomètre, certains facteurs de croissance et cytokines sécrétés par les

cellules stromales permettraient l’adhésion, alors que d’autres, produits par les cellules

glandulaires, seraient responsables de la prolifération des cellules refluées47, 48

.

Prolifération estrogéno-dépendante des lésions endométriosiques

Les œstrogènes, responsables de la prolifération des cellules endométriales eutopiques,

auraient le même rôle sur les cellules endométriales ectopiques, elles-mêmes porteuses de

récepteurs aux œstrogènes de type α. Il existerait par ailleurs une production locale

d’œstrogènes dans l’endomètre ectopique. Le rôle de l’enzyme aromatase semble crucial

dans cette production. L’administration d’anti-aromatase chez la souris a permis de

démontrer une diminution significative des implants endométriosiques par rapport aux

souris non traitées49, 50

.

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Capacité d’invasion des cellules ayant une perte d’expression de l’E-cadhérine :

Cette protéine transmembranaire permet l’adhérence intercellulaire. La perte

d’expression de l’E-cadhérine est également retrouvée au niveau des cancers

épithéliaux lors de l’acquisition d’un phénotype invasif. Cette phase d’invasion ferait

intervenir également les métallo-protéinases matricielles (MMPs) et leurs inhibiteurs

naturels, les inhibiteurs tissulaires des metalloproteinases (TIMPs). En effet de

nombreuses études ont retrouvé une surexpression de certaines MMPs et une

concentration de TIMPs plus faible au niveau de l’endomètre eutopique et ectopique

ainsi que dans le liquide péritonéal de patientes endométriosiques par rapport à des

sujets sains51

. Ces MMPs surexprimées pendant les règles et régulées par les hormones

stéroïdiennes permettent une destruction de la matrice extracellulaire et pourraient jouer

un rôle important dans le processus d’invasion indispensable au développement des

lésions d’endométriose profonde52,53

.

Phénomènes d’angiogénèse et de lymphangiogénèse :

Cette étape semble primordiale pour le développement et la pérennisation des lésions

endométriosiques. Parmi les facteurs angiogéniques, le VEGF joue un rôle prépondérant,

retrouvé à des concentrations élevées dans le liquide péritonéal des patientes ayant une

endométriose. Le phénomène de lymphangiogénèse observé aussi dans les lésions

d’endométriose profonde pourrait en partie expliquer la dissémination de l’endométriose

digestive à distance de la lésion primitive 54, 55

.

Phénomènes inflammatoires avec cicatrisation sous forme de fibrose :

L’endométriose est une affection inflammatoire faisant intervenir de nombreux

médiateurs de l’inflammation et de la réponse immunitaire. On retrouve dans le liquide

péritonéal des patientes endométriosiques une concentration plus importante de TNF-α,

de cytokines et de facteurs de croissance dont le TGF-β, l’IL6, l’IL1 mais aussi des

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macrophages qui sécrètent la PGE2 et expriment la COX2 de manière plus importante

que chez les femmes saines. L’évolution naturelle de l’endométriose se fait vers le

développement d’une fibrose (les cytokines sécrétées par les lymphocytes activent les

myofibroblastes). Ceci entraîne la formation de brides adhérentes au niveau du péritoine

et des noyaux fibreux douloureux dans les lésions profondes51

.

2) La théorie de la métaplasie

Cette théorie est fondée sur l’hypothèse que tout tissue provenant de la même origine

embryologique (la cavité cœlomique) pourrait être à l’origine d’une métaplasie de type

endomètre. Initiée au XIXe siècle par Waldeyer, cette théorie a été approfondie par Meyer56

.

Tous les tissus provenant de l’épithélium cœlomique auraient la capacité de se transformer en

tissu de la lignée müllérienne57

. De multiples variétés de métaplasie de type müllérienne, dont

l’endométriose, ont été décrites au niveau ou à proximité des ovaires, sur le péritoine pelvien, sur

l’épiploon et au niveau des adénopathies rétropéritonéales pelviennes. Le principal argument

clinique en faveur de cette théorie est l’existence de localisations atypiques telles que la présence

de lésions endométriosiques chez des femmes ayant une absence d’endomètre fonctionnel

(syndrome de Rokitansky-Kuster-Hauser, syndrome de Turner ou une dysgénésie gonadique) 58-

60 . L’ensemble de ces localisations atypiques est très rare.

3) La théorie de l’induction

Cette hypothèse fait appel à un phénomène bien connu en embryologie : l’induction. Il s’agit

de la transformation d’un tissu sous l’influence d’un tissu adjacent61.

Ainsi des facteurs

biochimiques endogènes libérés par les cellules endométriales issues du reflux menstruel

pourraient stimuler la différenciation des cellules péritonéales mésenchymateuses indifférenciées

vers un tissu de type endométriosique62-64

.

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La nature de ces substances reste à déterminer. Elles n’ont pu être mises en évidence à

l’heure actuelle dans le liquide péritonéal.

4) La théorie des emboles vasculaires et/ou lymphatiques

Cette théorie repose sur l’observation d’envahissement endométriosique au niveau des

vaisseaux lymphatiques du myomètre et des trompes, mais aussi des ganglions lymphatiques

inguinaux et pelviens65,66

. Cette voie de dissémination pourrait expliquer les localisations à

distance (rénale, cutanée, cérébrale, pulmonaire)67,68

.

L’impact de facteurs environnementaux est de plus en plus évoqué dans la genèse de cette

pathologie, notamment pour les formes digestives remettant en cause la physiopathologie de

l’endométriose.

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III. LA DOULEUR

La douleur est définie comme une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable

associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle69

. La douleur chronique est définie comme

une douleur « qui continue au-delà du temps de cicatrisation prévue »70

. Elles sont

extrêmement fréquentes chez les femmes représentant le principal motif de consultation en

gynécologie, soit un tiers des consultations. On estime que près de 40% des cœlioscopies

diagnostiques sont motivées par des algies pelviennes71

.

Le spectre des symptômes douloureux associé à l'endométriose varie d’une personne à

l’autre. Chez certaines patientes, la douleur est invalidante, alors que d'autres sont totalement

asymptomatiques avec un diagnostic histologique fortuit. Les symptômes englobent un nombre

indéterminé de combinaisons comprenant : la dysménorrhée, la dyspareunie, les douleurs

chroniques non-menstruelles, les douleurs viscérales, la dysurie, la dyschésie, les douleurs ostéo-

articulaires et les fibromyalgies.

D’après Fauconnier et Chapron, seules les lésions d'endométriose profonde sont

constamment associées à des douleurs pelviennes. Les douleurs chroniques non-menstruelles et

les symptômes gastro-intestinaux apparaissent à un taux plus élevé chez les patientes qui

présentent des atteintes digestives ou vaginales2.

1) Les Mécanismes de la douleur dans l’endométriose72

.

On décrit trois types de mécanismes : la douleur nociceptive, la douleur inflammatoire et la

douleur neuropathique.

a. La douleur nociceptive

La douleur nociceptive survient en réponse à un stimulus nociceptif qui avertit

l'organisme d’une lésion tissulaire réelle ou imminente. Il agit d’un système d'alerte précoce qui

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annonce la présence des stimuli qui pourraient endommager ou ont endommagé les tissus

normaux. La douleur nociceptive est souvent considérée comme « la douleur normale ».

b. La douleur inflammatoire

La douleur inflammatoire est due à une lésion tissulaire résultant d’un processus

inflammatoire. La douleur inflammatoire peut également être considérée come une douleur

« normale », mais dans certains cas elle devient chronique ou persistante et représente alors une

douleur pathologique.

L'inflammation est l'un des principaux mécanismes qui causent la douleur viscérale par

l'activation des nocicepteurs viscéraux silencieux.

Il est prouvé que de nombreux nocicepteurs dans les viscères sont silencieux. Ces récepteurs

ne sont pas faits pour répondre à des stimuli mécaniques ou thermiques, mais uniquement à une

inflammation du tissu environnant. Lorsqu’ils sont activés, ils vont stimuler la sécrétion d’autres

substances qui ont pour rôle de pérenniser l’inflammation. Ce processus est appelé

«inflammation neurogène»73, 74

. De plus ces fibres une fois sensibilisées vont conserver une

activité électrique continue même après la fin de l'inflammation, phénomène bien décrit dans les

pathologies inflammatoires chroniques75

.

L’endométriose est une pathologie inflammatoire. Les macrophages et mastocytes présents

en forte quantité dans le liquide péritonéale des femmes atteints d’endométriose, vont être

responsables de la synthèse de nombreux médiateurs de l’inflammation. Cette cascade

inflammatoire va aboutir à la sécrétion de prostaglandines. Les prostaglandines sont capables

d’activer directement les terminaisons nerveuses de la douleur, et vont également déclencher la

libération d'autres médiateurs de la douleur (l'histamine, la sérotonine, NGF, et prostanoïdes)

provenant d'autres cellules et des nerfs afférents75- 77

.

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c. La douleur neuropathique

La douleur neuropathique est produite par des lésions ou un dysfonctionnement des

neurones du système nerveux périphérique ou central. Elle est indépendante de tout événement

déclencheur et conduit souvent à un état de douleur chronique. Il s'agit d'un mécanisme de la

douleur pathologique. Elle est impliqué dans la douleur pelvienne chronique de l'endométriose72

.

2) La modulation de la douleur:

a. Augmentation du nombre de fibres nerveuses dans les lésions endométriosiques :

Mechsner et coll. ont constaté que la densité des fibres nerveuses est corrélée à la sévérité de

la douleur78

. Dans de nombreuses études cliniques, il a été démontré que l'innervation est plus

dense dans les lésions d’endométriose profonde que dans les autres types de lésions, surtout

dans les localisations rectales. May et Becker, attirent l'attention sur le fait que les lésions

d'endométriose doivent être vascularisées pour se développer. Lors de cette angiogenèse, les

vaisseaux créés sont innervés par des fibres sensorielles et sympathiques de telle sorte que les

facteurs qui agissent sur la néo-vascularisation stimulent également la formation des fibres

nerveuses (VEGF, NGF, sémaphorines, nétrines)79

. Ainsi, en même temps que l’angiogenèse, se

crée un réseau de nouveaux nerfs qui vont innerver les lésions d’endométriose.

b. Rôle du NGF.

Anaf et coll. ont montré que l'expression du NGF était surexprimée chez les patientes

présentant de l’endométriose péritonéale, ovarienne et recto-vaginale. Les niveaux les plus

élevés sont retrouvés dans les lésions recto-vaginales76

. Le NGF favorise la germination des

nocicepteurs, augmente le nombre de neurones sensoriels et est connu pour stimuler les douleurs

inflammatoires. Le NGF peut fonctionner comme un médiateur de la douleur et est soupçonné

d'être impliqué directement dans l'hyperalgésie et la douleur inflammatoire chronique80

. Il induit

également l'expression de la substance P et du calcitonine gene-related peptide, qui sont des

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neuropeptides impliqués dans la modulation de la transmission de la douleur centrale. Sa

surexpression dans l’endométriose pourrait expliquer la survenue de la douleur et l’hyperalgésie

chez de nombreuses patientes souffrant d'endométriose81

.

c. Rôle des l’œstrogènes

Les œstrogènes augmentent les niveaux de NGF dans l'utérus. Dans un modèle animal,

l'expression du NGF est régulée par les œstrogènes et la progestérone. Ces observations peuvent

expliquer en partie la variation des douleurs au cours du cycle, ainsi que l’effet des traitements

qui abaissent les niveaux d'œstrogène tels que les antagonistes de la GnRH. D’après Kaur et coll,

les œstrogènes peuvent directement activer les fibres nerveuses par mécanisme de

sensibilisation centrale82

.

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IV. OUTILS D’ÉVALUATION DES SYMPTÔMES ET DE LA QUALITÉ DE VIE.

1) L’échelle d’évaluation de la douleur

L’évaluation de la douleur et en particulier des douleurs chroniques, est particulièrement

complexe de par la diversité des symptômes, leur caractère potentiellement cyclique, intermittent

et leur forte intrication psychique, sociale et culturelle. L’hétéro-évaluation de la douleur

chronique est l’évaluation par un tiers du comportement observable de la douleur. Elle a

longtemps été la mesure de référence, mais il a été montré que les médecins avaient tendance à

sous-estimer l’intensité de la douleur en particulier des douleurs fortes et à la surestimer quand la

douleur était faible83, 84

.

Aujourd’hui, les méthodes d’auto-évaluation sont préférées. Il existe trois types d’échelles :

les échelles unidimensionnelles, les échelles multidimensionnelles, et les échelles spécifiques

explorant plus particulièrement certaines dimensions de la douleur.

a. Les échelles d’intensités unidimensionnelles

Ce sont des échelles d’autoévaluation subjective. A partir d’une question simple « avec quelle

intensité avez-vous mal ? », le patient doit évaluer sa douleur. Il existe trois échelles

fréquemment utilisées : L’échelle visuelle analogique (EVA), l’échelle numérique (EN) et

l’échelle verbale simple (EVS).

L’échelle visuelle analogique : A l’aide d’une règle graduée, l’intensité de la douleur est

mesurée en millimètre. Le chiffre est arrondi au millimètre le plus proche. Son utilisation

est simple, rapide, reproductible même plusieurs fois par jour, et elle demande peu de

temps d’explication au patient. C’est un instrument très largement utilisé qui est cité

comme référence dans de nombreux articles.

Les échelles numériques : Il existe plusieurs types d’échelles numériques comportant

généralement une numérotation de 0 à 10 ou de 0 à 100. Le patient doit attribuer un

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chiffre à l’intensité de sa douleur, 0 étant l’absence de douleur et 10 ou 100 la douleur

maximale imaginable. Les échelles à 101 niveaux n’apportent pas plus d’information que

les échelles à 11 ou 21 niveaux85

. Ces échelles permettent d’obtenir une mesure de la

douleur au moment de la consultation mais également de façon rétrospective et ce de

façon stable86

.

L’échelle verbale simple : Les échelles verbales simples permettent également une

évaluation de l’intensité douloureuse. Elles sont fondées sur le choix d’un adjectif pour

définir l’intensité de la douleur. Un score correspond à chaque adjectif. La mesure se

limite à 5 ou 6 niveaux87

.

b. Les échelles multidimensionnelles de la douleur

Elles évaluent de nombreuses dimensions de la douleur, notamment les composantes

physiques, psychologiques, sociales, comportementales et cognitives. Il en existe de

nombreuses. Les plus utilisées sont le MacGill Pain Questionnaire (MPQ)88

et sa forme courte le

MPQ-SF89

, le questionnaire de la douleur de Saint- Antoine (QDSA) qui est l’adaptation

française du MPQ et sa forme courte le QDSA abrégé. Ce sont des échelles principalement

qualitatives avec une description verbale de la douleur. Elles sont constituées d’une série

d’adjectifs qualifiant la douleur, repartis en plusieurs sous groupes.

c. Évaluation des symptômes spécifiques de l’endométriose

Dans le cadre de l’endométriose, les échelles unidimensionnelles sont utilisées pour évaluer

les différents symptômes douloureux comme les dysménorrhées, les dyspareunies, les douleurs

pelviennes non cycliques, les douleurs à la défection. Leur utilisation dans de nombreux essais

cliniques dans le cadre de l’endométriose

a montré leur sensibilité au changement. L’EVA a

présenté un intérêt majeur dans le diagnostic de l’endométriose profonde90-92

.

Certains auteurs comme Biberoglu et Andersch93,94

ont

développé des échelles semi

quantitatives spécifiques de l’endométriose. Ces échelles n’ayant pas fait l’objet d’études

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méthodologiques ne sont pas validées mais elles sont utilisées par plusieurs auteurs notamment

Donnez et coll. dans leurs publications95

.

2) L’évaluation de la qualité de vie

La définition de la qualité de vie est difficile. Il existe de nombreuses définitions qui

varient en fonction des auteurs et des objectifs de mesure. La diversité des définitions rend

compte de la complexité du concept. L’évaluation de la qualité de vie est multidimensionnelle,

c’est une variable dynamique à forte variation au fil du temps prenant en compte des paramètres

physiques, psychologiques et sociaux96

. Une diminution de la qualité de vie est le résultat des

symptômes, de leur association et de leur intensité ainsi que de la stérilité associée. L’âge de

début des symptômes peut également impacter sur la qualité de vie par les répercussions sur la

vie sociale, sentimentale et professionnelle97

.

Laursen et coll. 98

ont démontré une relation entre l’augmentation de l’intensité de la douleur

et une diminution de la qualité de vie à l’aide d’échelles visuelles analogiques. Cependant, les

EVA sont insuffisantes pour quantifier l’impact de l’endométriose sur la qualité de vie dans les

domaines du bien-être général, le rendement au travail, la sexualité et les activités de loisir99

.

a. Les échelles généralistes de qualité de vie

Le questionnaire Medical Outcome Study Short Form 36 (MOS SF-36)

C’est le questionnaire généraliste qui permet d’évaluer le point de vue des patients sur leur

propre état de santé. Il est le plus utilisé en France, toutes spécialités confondues. Ce

questionnaire est issu d’une étude d’observation menée aux États-Unis. Il doit son importance au

projet IQOLA (International Quality of Life Assessment project)100

qui est un programme de

traduction et d’adaptation culturelle réalisé simultanément dans 15 pays différents, dont la

France. Cet auto-questionnaire comporte 36 questions à choix multiples évaluant huit

dimensions : l’activité physique (PF), les limitations dues à l’état physique (RP), les douleurs

physiques (BP), la santé perçue (GH), la vitalité (VT), la vie et la relation avec les autres (SF),

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les limitations dues à l’état psychique (MH), la santé psychique (MH). Des algorithmes

permettent de calculer les scores de chacune des dimensions du SF-36 ainsi que les scores

résumés physiques (PCS) et psychiques (MCS). Ce questionnaire a été validé et est largement

été utilisé chez les femmes ayant une endométriose101

.

-

Figure 2 : extraite du : « Manuel de l’utilisateur et guides d''interprétation des scores » de A.

Leplège102

Le Short Form 12 (SF-12)

Il s’agit de la forme simplifiée du SF-36103

. Les 12 items comprennent une ou deux questions

pour chacune des dimensions du SF-36. Les questions sont évaluées et analysées à l’aide d’un

algorithme statistique permettant d’évaluer l’état physique et mental des patients (Physique

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Component Summary [PCS] et Mental Component Summary [MCS]). Ces évaluations peuvent

être comparées au fil du temps.

Le EuroQol EQ-5D

C’est un auto-questionnaire qui définit l’état de santé en cinq dimensions : la mobilité, les soins

personnels, les activités habituelles, la douleur/inconfort et l’anxiété/ la dépression. Chaque

dimension est divisée en trois niveaux : 1) pas de problème, 2) un problème et 3) un problème

extrême. Le résultat donne lieu à l’établissement d’un score, sous forme de 5 chiffres

consécutifs, correspondant aux 5 réponses. Par exemple, un score de 11311 correspond à de

sévères difficultés dans l’accomplissement des activités usuelles, alors que les 4 autres domaines

ne sont pas altérés. Cette première partie de l’échelle est appelée « EQ-5D descriptive system »

et est complétée par une échelle visuelle analogique, dénommée « EQ-5D VAS », graduée de 0 à

100, où le patient doit indiquer son état de santé actuel, 100 étant « meilleure santé imaginables

» et 0 « pire état de santé imaginable»104

.

Les autres échelles de qualité de vie généralistes

D’autres questionnaires généralistes évaluant la qualité de vie, comme le Psychological

General Well-Being Index Questionnaire (PGWBI)105

, ont été également utilisés pour évaluer la

qualité de vie des femmes ayant une endométriose. Ces questionnaires ont été rarement utilisés

dans les études cliniques.

Les échelles de qualités de vie spécifiques.

Plusieurs questionnaires évaluant des dimensions spécifiques de la qualité de vie comme la

sexualité (le Derogatis Sexual Functioning Inventory 106

ou Global Sexual Satisfaction Index107

)

et l’anxiété/dépression (Hospital Anxiety and Depression) ont été utilisés dans les populations de

femmes ayant une endométriose.

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b. Questionnaires de qualité de vie spécifiques des femmes porteuses d’une

endométriose

Échelle développée par Colwell

Le premier questionnaire évaluant la qualité de vie spécifique de femmes ayant une

endométriose a été développé par Colwell et coll108

en 1998. Ce questionnaire comporte 91

items permettant de calculer 21 scores. Il présente des propriétés psychométriques satisfaisantes

mais reste difficile à exploiter du fait de sa longueur.

Endometriosis Health Profile-30 (EHP-30) et Endometriosis Health Profile-5 (EHP-

5)

Jones et coll109, 110

ont développé un questionnaire de qualité de vie pour les femmes

ayant une endométriose appelé le Endometriosis Health Profile-30 (EHP-30) .Ce questionnaire

se compose de deux parties : un questionnaire de base applicable à toutes les femmes ayant une

endométriose et comportant 30 questions explorant 5 dimensions (la douleur, le contrôle et

l’impuissance, le bien-être émotionnel, les relations sociales et l’image de soi). La seconde partie

modulaire n’est pas nécessairement applicable à toutes les femmes ayant une endométriose et

est composé de 23 questions explorant 6 domaines (les relations sexuelles, le travail, la relation

avec le monde médical, l’infertilité, la relation avec les enfants et le traitement). Chaque réponse

aux domaines évalués par l’EHP-30 est transformée en données numériques de 0 (indiquant le

meilleur état de santé) à 100 (indiquant le pire état de santé). En pratique, il est difficile d’utiliser

ce questionnaire du fait de sa longueur. C’est pourquoi les auteurs ont réalisé une version plus

courte Endometriosis Health Profile-5 (EHP-5), comprenant 11 questions issues du

questionnaire principal.

3) L’intérêt de mesurer les douleurs et la qualité de vie dans l’endométriose.

Ces questionnaires ont un intérêt dans trois principaux domaines d’application : la recherche

clinique, la santé publique et la pratique médicale quotidienne. Dans l’endométriose, ces échelles

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ont permis d’évaluer l’efficacité des traitements médicaux et des traitements chirurgicaux. Elles

ont également été utilisées pour sélectionner les candidates à la chirurgie pour endométriose

colorectale19

.

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V. PRISE EN CHARGE DE L’ENDOMETRIOSE PROFONDE

1) L’interrogatoire

L'endométriose est une affection très polymorphe et aucun symptôme n’est réellement

pathognomonique de cette pathologie. D’ailleurs, plusieurs études ont prouvé qu’il n’existe pas

de corrélation entre la classification révisée de l’American Fertility Society (rAFS) et

l’importance des douleurs111

. Ainsi, certaines patientes avec une atteinte importante peuvent être

asymptomatiques alors que d’autres peuvent présenter une symptomatologie riche, malgré des

lésions d’endométriose minimes.

Malgré les limites de, l’information obtenue par l’interrogatoire, il permet d’orienter le

diagnostic et de réaliser une première évaluation de la topographie et l’étendue des lésions

d’endométriose profonde. L’interrogatoire doit préciser le type de douleur, sa localisation mais

également sa fréquence. Il faut également rechercher le caractère cyclique de la douleur qui est

très évocateur112

. Le type et la localisation de la douleur permettent d’orienter le praticien vers la

localisation des lésions. Ainsi selon certains auteurs, une dyspareunie profonde et postérieure

évoque une atteinte des ligaments utéro-sacrés et/ou de la cloison recto-vaginale, des symptômes

urinaires cycliques orientent vers une atteinte de la vessie ou des paramètres, alors que des

signes intestinaux vont évoquer des lésions digestives113-117

.

2) L’examen clinique

Il doit débuter par un examen sous spéculum, à la recherche de lésions bleutées au niveau

de l’aire rétro cervicale ou des parois vaginales. Ce type de lésion est retrouvé dans 5 à 17 %

des patientes atteintes d’endométriose profonde118

.

Le toucher vaginal recherche une induration douloureuse des ligaments utéro-sacrés et/ou

du torus uterinum et évalue la taille des lésions. On réalise également une mobilisation utérine

afin d’apprécier le degré d’adhérences pelviennes (le pelvis est dit « gelé » en cas d’atteinte

majeure). Le toucher rectal vient compléter le toucher vaginal, il permet en effet la palpation des

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nodules de la cloison recto-vaginale ou des nodules infiltrant la paroi rectale, ainsi que la

possible extension aux paramètres dans les atteintes majeures.

Plusieurs études ont évalué la corrélation entre l’examen clinique et le diagnostic

d’endométriose profonde en fonction des différentes localisations. Ainsi on retrouvait une

sensibilité de 56 % chez Ripps et coll119

, 73,5% chez Bazot et coll120

et 83% chez Chapron et

coll121

pour les lésions des ligaments utéro-sacrés. Pour les atteintes vaginales, les sensibilités

étaient respectivement de 37%, 50% et 100%. Concernant le diagnostic des atteintes digestives

à l’examen clinique Bazot et coll120

retrouvaient une sensibilité de 46% alors que pour Chapron

et coll121

, elle était de 98%. Ces résultats très hétérogènes ne sont que le reflet de l’expérience et

du recrutement des équipes qui ont publié ces résultats.

3) L’imagerie

Les limites de l’examen clinique et de la cœlioscopie diagnostique imposent la réalisation

d’examens complémentaires pour obtenir une cartographie pré opératoire la plus précise possible

des lésions d’endométriose. Les méthodes de diagnostic préopératoire recommandées

actuellement dans l’endométriose profonde sont l’échographie vaginale, l’IRM et

l’échoendoscopie rectale (EER).

a. L’échographie

L’échographie pelvienne, sus-pubienne et endovaginale, constitue l’examen de première

intention. Lorsqu’elle est réalisée par un opérateur entraîné, elle permet un premier bilan

lésionnel précis au niveau pelvien. D’autant plus que cet examen a l’avantage d’être peu invasif,

facile et peu onéreux. Les critères échographiques d’endométriose varient en fonction de la

localisation des lésions : elle se présente soit sous la forme d’un épaississement linéaire

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hypoéchogène anormal, ou d’une image de nodule ou de masse aux contours réguliers ou

irréguliers122

.

Bazot et coll.122

rapportent que la sensibilité et la spécificité de l’échographie

endovaginale pour le diagnostic d’endométriose profonde sont respectivement de 78,5% et

95, 2%. Ces chiffres varient en fonction des différentes localisations. Ainsi cette technique est la

plus sensible et spécifique pour le diagnostic d’endométriome et pour l’évaluation préopératoire

de l’endométriose vésicale, avec une sensibilité de 90,4% et une spécificité de 91,5% pour le

diagnostic d’endométriome, et de 71,4%, et de 100% pour la mise en évidence de lésion

vésicale123, 124

. Concernant le diagnostic des lésions postérieures, les sensibilités sont plus

faibles. Ainsi la sensibilité de l’échographie pour le diagnostic d’une endométriose de la cloison

rectovaginale est de 28,6%, de 70,6% pour le diagnostic d’atteinte des ligaments utéro-sacrés et

de 29,4% pour l’endométriose vaginale124

.

b. L’IRM

L'IRM est l’examen essentiel pour un bilan complet des lésions d’endométriose

profonde. Malgré son coût élevé, elle permet d’effectuer une cartographie exhaustive des lésions

endométriosiques profondes postérieures et antérieures. Ces lésions profondes présentent un iso-

ou hyposignal en séquences pondérées T1 et surtout T2 en rapport avec la présence de

l'hyperplasie fibromusculaire 125, 126

. De petits spots hyperintenses en T1 traduisant des implants

hémorragiques et des spots hyperintenses en pondération T2 traduisant des implants kystisés

peuvent être visualisés au sein des lésions.

Sa sensibilité pour la détection des lésions d’endométrioses est variable en fonction de la

localisation de l’endométriose. Elle est de 69,2 à 90%127-129

pour les lésions du torus , de 50%

pour les atteintes vaginales, de 80 %130

pour le diagnostic de nodule de la cloison rectovaginale

et de 88 % pour les atteintes du dôme vésical4.

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c. L’écho endoscopie rectale

L’écho-endoscopie rectale est considérée par certains auteurs tels que Chapron131

et

Fedele132 comme l’examen de référence pour le bilan de l’infiltration rectale des lésions

d’endométriose. Sa sensibilité pour le diagnostic d’atteinte rectale varie entre 76 et 97 % dans la

littérature133, 134

. Cependant, même si elle parait plus sensible que l’IRM dans le diagnostic

d’infiltration rectale135

elle reste moins pertinente pour l’exploration des ligaments utéro-sacrés,

le vagin et ainsi que des lésions digestives remontant au-delà du sigmoïde136

.

d. Les autres examens

L’urographie intraveineuse était indiquée lorsqu’il existait une suspicion d’endométriose

vésicale ou lorsqu’il existait une infiltration des ligaments utérosacrés pouvant avoir un

retentissement rénal. Mais cet examen a vite été supplanté par l’uro-IRM, du fait de sa toxicité

rénale137

.

La cystoscopie est réalisée en cas de suspicion d’endométriose vésicale, sachant qu’un

examen négatif n’élimine pas le diagnostic138-139

. Outre son intérêt diagnostique, la cystoscopie

permet de situer la lésion par rapport au trigone vésical.

4) La chirurgie

La faisabilité de la chirurgie cœlioscopique pour le traitement de l'endométriose profonde a

été démontrée par plusieurs travaux qu'il s'agisse de l'endométriose rectovaginale, [des ligaments

utérosacrés, ou vésico-urétérale. Il n’y a pas d’étude démontrant formellement la supériorité

d’une voie d’abord par rapport à l’autre. Mais la voie cœlioscopique, quand celle-ci est possible

est à préférer du fait de la diminution des coûts, des douleurs post-opératoire, et d’une

récupération plus rapide.

L’objectif est de réaliser une exérèse complète des lésions en un temps, puisque l’efficacité

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du traitement chirurgical dépend de la radicalité de la résection140

. C’est la localisation des

lésions d’endométriose profondes qui dicte la technique opératoire. La prise en compte du

caractère multifocal des lésions d’endométriose profonde impose en cas de multifocalité

d’associer plusieurs gestes chirurgicaux.

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OBJECTIF DE NOTRE ETUDE

Les objectifs de notre étude sont : d’évaluer l’efficacité du traitement chirurgical en

utilisant des questionnaires de qualité de vie et des échelles quantitatives numériques des

douleurs liées à l’endométriose et d’établir des facteurs prédictifs objectifs de bonne réponse à la

chirurgie à partir de critères préopératoires. De plus nous allons tenter de réaliser un modèle de

prédiction mathématique à l’aide de partition récursive. A partir de l’analyse, des résultats

obtenus aux échelles de qualité de vie SF-36 et des EVA des symptômes. Nous allons déterminer

des valeurs seuils des scores de qualité de vie et des EVA préopératoire pour prédire

l’amélioration après la chirurgie.

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MATERIEL ET METHODE

I. POPULATION ET RECUEIL DES DONNEES

Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique, menée dans le service de gynécologie

obstétrique de l’Hôpital Tenon à Paris (AP-HP). Sur la période de Novembre 2008 à Février

2012, 115 patientes présentant une endométriose profonde symptomatique sans atteinte digestive

ont eu une prise en charge chirurgicale dans le service. Elles ont toutes subi une résection

optimale de l’ensemble des lésions endométriosiques par cœlioscopie ou laparotomie.

Le diagnostic était porté en préopératoire sur les données de l’anamnèse, de l’examen

clinique et des examens paracliniques : échographie pelvienne transvaginale et IRM abdomino-

pelvienne. Ce diagnostic était confirmé lors de l’exploration chirurgicale et par l’examen

anatomo-pathologique systématique des pièces opératoires.

Ont été exclues de l’étude :

les patientes présentant une atteinte digestive profonde découverte pendant la chirurgie

et nécessitant une résection chirurgicale,

les patientes qui n’avaient pas rempli les questionnaires en préopératoire ou

postopératoire et dont les données étaient inexploitables (46 patientes).

Les 69 patientes incluses ont accepté de remplir deux types de questionnaires en pré

opératoire. Elles ont ensuite été recontactées par courrier ou par téléphone, à distance de la

chirurgie pour remplir à nouveau les mêmes questionnaires.

Grâce à ces questionnaires nous avons pu comparer en pré et post opératoire :

l’évolution des symptômes gynécologiques, digestifs, urinaires, et généraux à l’aide

d’une échelle numérique analogique

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le degré de satisfaction des patientes en terme de qualité de vie, grâce au

questionnaire « Medical Outcome Study (MOS) 36 items short-forms heath survey »

ou « MOS SF 36 ».

Pour chaque patiente, les données rétrospectives cliniques, paracliniques et biologiques ont été

extraites à partir des dossiers médicaux archivés dans le service.

Les données recueillies étaient les suivantes :

Données individuelles concernant les patientes : âge, poids, taille, gestité, parité,

antécédent d’infertilité primaire ou secondaire, durée d’infertilité, recours à une

procédure de Procréation Médicalement Assistée (PMA), antécédent de chirurgie

pelvienne et antécédent de chirurgie pour endométriose.

Symptômes préopératoires : dysménorrhée, dyspareunie, dyschésie, douleur à la

défécation, douleur pelvienne chronique, dysurie, douleurs mictionnelles. Données de

l’examen clinique préopératoire : atteinte vaginale, des ligaments utéro-sacrés, du torus

utérinum, du rectum, du paramètre ou présence d’une masse annexielle.

Données de l’imagerie préopératoire :

o En IRM : existence d’une adénomyose, d’une atteinte vaginale, des ligaments

utéro-sacrés, du torus utérinum, du rectum, existence d’une lésion sigmoïde

associée ou d’une autre lésion digestive, atteinte vésicale, existence d’une

infiltration paramétriale, d’une urétérohydronéphrose, présence et taille des

endométriomes ovariens.

o En écho-endoscopie rectale : présence d’un nodule endométriosique de la cloison

recto-vaginale, taille, localisation, existence d’une infiltration de la paroi

digestive et profondeur de celle-ci.

o A la cystoscopie : présence d’un nodule vésical, sa taille et sa localisation.

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Données concernant le geste chirurgical réalisé : voie d’abord, durée opératoire, nombre

d’organes ou de structures anatomiques réséqués (colpectomie, résection des ligaments

utérosacrés, du torus utérinum, hystérectomie, salpingectomie, annexectomie uni ou

bilatérale, kystectomie ovarienne, « shaving » rectal, cystectomie partielle), nécessité

d’une urétérolyse extensive, d’une paramétrectomie, réalisation d’une dérivation

intestinale (iléo ou colostomie), nécessité de transfusion peropératoire.

Données concernant les complications urologiques postopératoires :

o durée d’hospitalisation,

o dysurie nécessitant des autosondages et durée d’autosondage,

o complications infectieuses : infections urinaires et abcès,

o Complications hémorragiques : hémopéritoine ou hématome,

o reprises chirurgicales : intervalle postopératoire, nombre et suites.

II. EXPLORATIONS PRÉOPÉRATOIRES

Une échographie endovaginale et une IRM pelvienne étaient systématiquement réalisées en

préopératoire. Une écho-endoscopie rectale était prescrite chez les patientes qui avaient une

atteinte de la cloison recto-vaginale avec un doute d’infiltration rectale à l’examen clinique ou

sur l’imagerie.

Pour les patientes qui présentaient une suspicion d’atteinte vésicale, une cystoscopie était

réalisée avant le geste chirurgical afin de diagnostiquer la présence d’un nodule, de préciser sa

taille et sa topographie par rapport au trigone vésical.

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III. LES QUESTIONNAIRES UTILISÉS

1) L’autoévaluation par l’échelle analogique de l’intensité des symptômes

Il s’agit d’une échelle visuelle analogique permettant une auto-évaluation de l’intensité de 15

symptômes communément décrits en cas endométriose. Les patientes choisissaient une note de 0

à 10 pour exprimer l’intensité de chacun des items proposés, 0 étant l’absence de douleur et 10 la

douleur maximale que l’on puisse supporter. Les 15 items évalués par ce questionnaire sont :

- Symptômes gynécologiques : les dysménorrhées et les dyspareunies.

- Symptômes digestifs : diarrhée, constipation, rectorragies, faux besoins, spasmes ou

crampes intestinales, dyschésies.

- Symptômes urinaires : dysurie, impériosité, incontinences urinaires spontanées

et d’effort, impression de vessie pleine.

- Symptômes généraux : douleurs à irradiation postérieure et asthénie.

2) L’évaluatin de a qualité de vie par le questionnaire MOS SF-36

Nous avons choisi d’utiliser le questionnaire MOS SF-36 qui est généraliste non

spécifique de l’endométriose. Il comporte 36 questions qui explorent 8 domaines :

- Quatre dimensions psychique de la qualité de vie (ou MCS): Vitalité (Vitality ou

VT), Vie et relations avec les autres (Social Functioning ou SF), Santé

psychique (Mental Health ou MH) Limitations dues à l'état psychique (Role

Emotional ou RE)

- Quatre dimensions physique de la qualité de vie (PCS) : Activité physique

(Physical Functioning ou PF), Limitations dues à l’état physique (Role Physical

ou RP), Douleurs physiques (Bodily Pain ou BP) , Santé perçue (General Health

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ou GH).( cf figure 2)

Pour notre modèle de partition récursive nous avons utilisé uniquement le score résumé

de santé physique (« Physical Component Summary » ou PCS) et le score résumé de santé

mentale (« Mental Component Summary » ou MCS).

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IV. TECHNIQUE OPERATOIRE

Les patientes qui présentaient un doute sur une atteinte rectale à l’examen clinique ou à

l’imagerie recevaient en préopératoire un traitement par un analogue de la GnRH pour au moins

3 mois et une préparation digestive par voie orale (régime sans résidu pendant au moins 8 jours

et l’ingestion d’un sachet de X-prep la veille de la chirurgie). La chirurgie était réalisée par

voie coelioscopique sauf en cas de contre indication majeure (antécédents multiples de

laparotomie).

Les points essentiels de la technique cœliochirurgicale sont les suivants:

La patiente est installée en décubitus dorsal, membres inferieurs très légèrement fléchis,

cuisses écartées, les fesses débordant légèrement de la table. Une sonde urinaire est mise en

place. La mobilisation utérine est assurée grâce à la canulation par un hystéromètre et une pince

de Pozzi, permettant ainsi une exposition optimale au cours de l'intervention.

Tout d’abord, une exploration complète de la cavité abdomino-pelvienne est réalisée

permettant un bilan exhaustif des lésions endométriosiques.

Pour avoir une parfaite accessibilité au pelvis, l'intervention débute par une levée des

adhérences pelviennes voire même un salpingo-ovariolyse si nécessaire. Les lésions

d’endométriose ovarienne sont traitées par kystectomie ou par destruction. Lorsque les lésions

sont trop importantes, une salpingectomie ou une annexectomie est réalisée.

Les uretères sont systématiquement repérés avant de débuter la dissection. En cas

d’infiltration importante, on débute par une urétérolyse plus ou moins extensive, uni ou

bilatérale.

La libération de l'uretère doit débuter en zone saine, au niveau du péritoine latéro-

pelvien. Cette dissection permet de refouler l'uretère en dehors et d'individualiser le bord externe

du ligament utéro-sacré jusqu'à son insertion utérine. En cas d’'infiltration du tissu paramétrial,

on réalise alors une urétérolyse extensive pouvant nécessiter une paramétrectomie avec

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décroisement entre l’artère utérine et le tissu endométriosique situé sous le niveau de l’artère

utérine. Lorsque l’urétérolyse n'est pas suffisante pour libérer l’uretère et/ou qu’il existe une

urétérohydronéphrose, la portion urétérale infiltrée est réséquée et l’uretère est réimplanté sur

vessie psoïque en fin d’intervention. Une fois la face latérale externe du ligament utéro-sacré

entièrement libérée, on procède à l’ouverture de l'espace rectovaginal et de la fosse pararectale

homolatérale. Si la lésion infiltre la séreuse rectale, un shaving rectal est alors réalisé. On

termine la libération progressive de la face antérieure du nodule. S'il existe une atteinte de la

paroi vaginale, une colpectomie partielle est réalisée en monobloc.

S'il est nécessaire de réaliser une résection d’un nodule de la vessie ou du cul-de-sac

utérin, après le repérage des uretères, on réalise l’ouverture de l’espace vésico-uterin, puis

l’exérèse du nodule ou la résection en pastille de la vessie après repérage du trigone.

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V. ANALYSE STATISTIQUE

Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel R. Les variables

quantitatives considérées comme obéissant à une loi normale ont été analysées par un test de

Student apparié ou un test de Mann-Whitney. Les variables qualitatives ont été comparées par un

test de Chi2. Une amélioration des scores (différence entre le score postopératoire et le score

préopératoire notée delta) était définit comme significative si le delta était supérieur à une

déviation standard (calculée sur le score préopératoire). Une différence était considérée comme

significative si p était inférieur ou égal à 0,05.

Un modèle de partition récursive a été utilisé pour déterminer les seuils des sous-scores

du SF-36 et des symptômes permettant de prédire une amélioration après traitement chirurgical.

La partition récursive est non-paramétrique, n’imposant aucune restriction a priori sur les formes

de distribution des variables prédictives. Le résultat est un algorithme simple et intuitif. A

chaque étape, le modèle de partition récursive détermine pour chaque variable (dans ce cas, les

scores) les seuils permettant de séparer de manière optimale les patientes en sous-groupes

homogènes.

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RÉSULTATS

I. CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION

1) Caractéristiques générales

L’âge moyen des patientes était de 32,7 ans (19 à 51 ans). Le poids moyen était de 60 kg

pour une taille moyenne de 1,64 m, soit un IMC (Indice de Masse Corporelle) moyen de 22,4

kg/m² (16,0-36,4). Trente neuf patientes étaient nulligestes (56,5%). Vingt-neuf pourcent des

patientes étaient infertiles : 65 % avaient une infertilité primaire et 35% une infertilité

secondaire. La durée moyenne d’infertilité était de 2,5 ans (1-6 ans).

Soixante deux pourcent des patientes ont reçu un traitement préopératoire par analogues à la

GnRH, pendant une durée de 3 mois.

Quarante-deux patientes (61%) avaient des antécédents de chirurgie pelvienne dont un tiers

pour endométriose.

Sur les 23 patientes ayant déjà été opérées pour endométriose, 8 ont eu une cœlioscopie

exploratrice plus ou moins associée à une adhésiolyse, 7 patientes ont bénéficié d’une

kystectomie pour endométriome, 5 patientes ont été opérées d’une résection de ligament utéro-

sacré ou de la cloison rectovaginale sans résection digestive, 3 patientes ont eu une résection

vésicale. Aucune n’avait d’antécédent de résection colorectale.

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Caractéristiques des patientes (n = 69) n (%) Moyenne ± écart type

(extrêmes)

Age (ans) 32,7 ± 6,7 (19-51)

IMC (Kg/m

2) 22,4 ± 3,8 (16,0-36,4)

Gestité 0 (0-4)*

0 39 (56,5%) 1 12 (17,4 %) ≥ 2 18 (26,1 %)

Parité 0 (0-3)*

0 45 (65,2 %) 1 10 (14,5 %)

≥ 2 14 (20,3 %) Infertilité 20 (29,0 %)

Primaire 13 (65,0 %) Secondaire 7 (35,0 %)

Durée d'infertilité (année) 0 (1-6)*

1 3 (23,1 %) 2 7 (53,8 %) ≥ 3 3 (23,1 %)

AMP 10 (50 %)

FIV 9 (90 %) IIU 1 (10 %) Nombre tentatives 2,3 ± 1,4 (1-4)

Antécédent de chirurgie abdominale 42 (60,9 %)

0 27 (39,1%) 1 18 (26,1%) ≥ 2 24(34,8%)

Antécédent de chirurgie pour endométriose 23 (33,3%)

0 46 (66,7%) 1 15 (21,7%) ≥ 2 8 (11,6%)

Tableau 1 : Caractéristiques des patientes

(* : Médiane (extrêmes))

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2) Les symptômes préopératoires :

La majorité des patientes (87,7%) présentaient une dysménorrhée associée dans 75% des cas à

une dyspareunie profonde et dans 26% des cas à des douleurs pelviennes chroniques. Sur les 44

patientes (63,8%) souffrant de dyspareunies, seules trois avaient des dyspareunies isolées sans

dysménorrhées. Cinquante-quatre pourcent des patientes se plaignaient d’une dysurie

préopératoire et 40% de symptômes digestifs.

Avant la chirurgie, l’intensité moyenne des dysménorrhées sur une échelle numérique

allant de 0-10 était de 7,0 (écart-type= 3,0 ; [0-10]), et l’intensité moyenne était de 4,8 (écart-

type = 3,7 ; [0-7]) pour les dyspareunies.

Figure 3 : Intensité moyenne des symptômes

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L’indication opératoire était motivée par des douleurs exclusives pour 74%, pour 23% par des

douleurs associées à une infertilité et pour 3% par une infertilité seule.

L’examen clinique retrouvait une atteinte du torus utérinum et/ou des ligaments utéro-sacrés

dans 85% des cas. Chez six patientes l’examen clinique était considéré comme normal (9%).

Une atteinte rectale était suspectée chez 18% des patientes. Chez 4 patientes (6%), une

infiltration paramétriale était notée à l’examen clinique.

Figure 4 : Répartition des lésions d’endométriose profonde à l’examen clinique.

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Caractéristiques préopératoires n = 69 (%) Moyenne ± écart type

(extrêmes)

Symptômes préopératoires

Dysménorrhée 60 (87,7%)

Dyspareunie 44 (63,8%)

Douleurs pelviennes chroniques 25 (36,2%)

Symptômes digestifs 28 (40,6%)

Dysurie 37 (53,6%)

Localisations anatomiques à l'examen clinique

Atteinte des ligaments utéro-sacrés 59 (85,5%)

Unilatérale 21 (30,4%)

Bilatérale 38 (55,1%)

Atteinte du torus 51 (73,9%)

Atteinte rectale 18 (26,1 %)

Atteinte paramètriale 4 (5,8%)

Atteinte vaginale 17 (24,6%)

Atteinte ovarienne 10 (14,5%)

Nombre de lésions cliniques 3,0 ± 1,5 (0-6)

GnRH pré opératoire 43 (62,3 %)

Durée moyenne de GnRH pré op (mois) 2,9 ± 0,7 (1-5)

Tableau 2: Caractéristiques cliniques des patientes

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3) Les données d’ IRM pelvienne préopératoire.

Toutes les patientes ont bénéficié d’une IRM pelvienne préopératoire. Le tableau 5 récapitule les

localisations anatomiques des lésions sur l’IRM préopératoire.

Localisations anatomiques sur l’IRM n = 69 (%) Moyenne ± écart type

(extrêmes)

Adénomyose 19 (27,5%)

Vagin 14 (20,3%)

Torus 51 (73,9%)

Ligaments utéro-sacrés (LUS) 60 (87,7%)

Unilatérale 22 (31,9%)

Bilatérale 38 (55,1%)

Endométriomes 28 (40,6%)

Unilatérale 22 (31,9%)

Bilatérale 8 (11,6%)

Taille moyenne des kystes (mm) 45,1 ± 32,7 (10-200)

Atteinte urologique

Vessie 11 (15,9%)

Cul de sac vésico-utérin 9 (13,0%)

Urétérohydronéphrose 1 (1,4%) Atteinte paramétriale 3 (4,3 %)

Atteinte rectale 6 (8,7%)

Nombre de lésions IRM en moyenne 3,8 ± 1,7 (0-8)

Tableau 3 : Localisations anatomiques des lésions d'endométriose profonde à l'IRM

4) Le temps chirurgie

Soixante-trois patientes (96%) ont été prises en charge par cœlioscopie. Deux patientes (3%) ont

nécessité une laparoconversion en raison d’un syndrome adhérentiel majeur dans un cas et en

raison d’un saignement peropératoire non contrôlé dans le second cas.

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La durée opératoire moyenne était de 115 minutes (40-390). Deux patientes ont nécessité une

transfusion de culots globulaires en raison d’une hémorragie peropératoire.

Seize patientes (23%) ont eu un shaving rectal en raison d’une atteinte superficielle sans

infiltration de la musculeuse.

Quatorze patientes (20%) ont eu une hystérectomie et 17 (25 %) une colpectomie partielle.

Vingt et une kystectomies ovariennes (30%) et six annexectomies uni ou bilatérale (9%) ont été

réalisées. Cinquante-neuf patientes ont eu une résection des ligaments utéro-sacrés (86%), la

résection était bilatérale dans 30% des cas.

Soixante-quatre patientes (80%) ont nécessité une urétérolyse (bilatérale dans 40% des cas).

Pour une seule patiente l’urétérolyse extensive n’a pas été suffisante pour libérer l’uretère et une

résection urétérale segmentaire avec réimplantation urétéro-vésicale sur vessie psoïque a été

nécessaire. Cinq cystectomies partielles ont été réalisées. Une paramétrectomie unilatérale a été

nécessaire chez trois patientes (4,3%).

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53

Chirurgie n = 69 (%) Moyenne ± écart type

(extrêmes)

Voie d’abord

Laparotomie 3 (4,3 %)

Cœlioscopie 66 (95,7%)

Laparoconversion 2 (2,9 %)

Durée opératoire (min) 115 ± 57 (40-390)

Hystérectomie 14 (20,3%)

Salpingectomie 6 (8,7%)

Unilatérale 3 (4,3 %)

Bilatérale 3 (4,3 %)

Annexectomie

Unilatérale 4 (5,8%)

Bilatérale 2 (2,9 %)

Kystectomie

Unilatérale 16 (23,2%)

Bilatérale 5 (7,2%)

Résection torus 51 (73,9%)

Résection ligament utéro-sacrés 59 (85,5%)

Unilatérale 41 (69,5%)

Bilatérale 18 (30,5 %)

Colpectomie 17 (24,6%)

Paramètrectomie 3 (4,3 %)

Shaving rectal 16 (23,2%)

Gestes urologiques

Cystectomie partielle 5 (7,2%)

Urétérolyse

Unilatérale 40 (60,0%)

Bilatérale 14 (20,3 %)

Tableau 4 : Gestes chirurgicaux et données opératoires

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5) Le suivi post opératoire et les complications

La durée moyenne d’hospitalisation était de 4,2 jours (2- 14) et la durée moyenne de

sondage vésical de 2,2 jours (0- 14).

L’examen anatomopathologique des pièces opératoires a confirmé l’endométriose

profonde chez 67 patientes sur 68 (98,5%). Pour une patiente, seule des lésions de

fibrose ont été retrouvées.

II. Analyse des questionnaires d’autoévaluation :

Nous avons comparés pour tous les questionnaires et chacun de leurs items, les scores obtenus

en préopératoire avec ceux obtenus en postopératoire. Les questionnaires postopératoires étaient

remplis au moins un mois après la chirurgie. La durée moyenne entre la chirurgie et les réponses

au questionnaire postopératoire était de 10 mois (1- 36 mois).

1) Résultats de l'autoévaluation par l’échelle analogique de l’intensité des symptômes :

Les résultats de l’évaluation qualitative des troubles gynécologiques, digestifs, urinaires et

généraux sont représentés sur l’histogramme ci-dessous.

Pour l’ensemble de la population, il existait une diminution significative de l’intensité :

Concernant les symptômes gynécologiques :

Les dysménorrhées : sur les 55 patientes (92%) décrivant une dysménorrhée, 50 (83%) ont

décrit une amélioration en postopératoire. L’intensité moyenne des dysménorrhée est de 7,0

(écart-type= 3,0 ; [0-10]) en préopératoire et de 2,0 (écart-type= 3,1 ; [0-10]) en post opératoire.

Ce qui représente un écart moyen de 6 significatif avec p < 0,0001.

Les dyspareunies : Quarante deux patientes (70%) se plaignaient de dyspareunie, 38 (90%) ont

décrit une amélioration en postopératoire. L’intensité moyenne des dyspareunie en préopératoire

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est de 4,8 (écart-type= 2,7 ; [0-10]) en préopératoire et de 1,3 (écart-type= 2,5; [0-10]) en post

opératoire. Ce qui représente un écart moyen de 3,5 significatif avec p < 0,0001.

Concernant les symptômes digestifs :

La constipation : Quarante deux patientes (71%) décrivaient une constipation en préopératoire,

30 (79%) constatent une amélioration après la chirurgie. L’intensité moyenne de la constipation

est estimée en préopératoire à de 4,4 (écart-type= 3,3 ; [0-10]) en préopératoire et à 2,9 (écart-

type= 2,5; [0-10]) en post opératoire. Ce qui représente un écart moyen de 1,4 significatif avec p

= 0,003.

Les spasmes abdominaux : sur les 44 patientes (72%) décrivant une des spasmes abdominaux,

31 (70%) ont décrit une amélioration en postopératoire. L’intensité moyenne des spasmes

abdominaux est de 4,1 (écart-type= 3,3 ; [0-10]) en préopératoire et de 2,6 (écart-type= 2,9 ; [0-

8]) en post opératoire. Qui représente un écart moyen de 1,5 significatif avec p = 0,0009.

Les dyschésies : Trente et une patientes (53%) décrivaient des dyschesies en préopératoire, 26

(84%) constatent une amélioration après la chirurgie. L’intensité moyenne des dyschésies est

estimée en préopératoire à 3,2 (écart-type= 3,3 ; [0-10]) en préopératoire et à 1,2 (écart-type=

2,5; [0-10]) en post opératoire. Qui représente un écart moyen de 1,9 significatif avec p = 0,003.

Concernant les symptômes urologiques :

La sensation de vessie pleine : Trente deux patientes (52%) de plaignaient en préopératoire de

sensation de vessie pleine, 27 (84%) notèrent une amélioration de l’intensité en postopératoire.

L’intensité moyenne est en préopératoire de 2,8 (écart-type= 3,0 ; [0-10]) en préopératoire et à

1,4 (écart-type= 2,4; [0-10]) en post opératoire. Qui représente un écart moyen de 1,6 significatif

avec p = 0,0006.

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Concernant les symptômes généraux :

Les douleurs à irradiations postérieures (DIP) : Vingt six patientes décrivaient des douleurs

irradiant en postérieur, 21 (81%) ont fait part d’une amélioration. L’intensité moyenne est en

préopératoire de 2,8 (écart-type= 3,0 ; [0-10]) en préopératoire et à 1,4 (écart-type= 2,4; [0-10])

en post opératoire. Qui représente un écart moyen de 1,4 significatif avec p = 0,01

L’asthénie: Trente huit patientes (95%) ressentaient une asthénie préopératoire, 38 soit 73 % ont

fait part d une amélioration après la chirurgie. L’intensité moyenne est en préopératoire de 5,7

(écart-type= 3,0 ; [0-10]) en préopératoire et à 3,5 (écart-type= 2,4; [0-10]) en post opératoire.

Qui représente un écart moyen de 2,4 significatif avec p < 0,0001.

En revanche, aucune amélioration significative de la dysurie, de la diarrhée, des rectorragies,

des faux besoins, des impériosités mictionnelles, des fuites urinaires spontanées et d’efforts n’a

été constatée.

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Figure 5 : Comparaison quantitative des symptômes en pré-opératoire versus post-opératoire.

( : p

< 0

,05 ;

: p

< 0

,001; : p

<0,0

001)

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2) Évaluation de l’échelle de qualité de vie :

Les résultats du SF- 36 montraient une amélioration significative sur l’ensemble des items du

questionnaire. Les résultats sont représentés sur l’histogramme ci-dessous.

- PCS: écart moyen de 5,9 ; p < 0,0001

- MCS : écart moyen de 3,5 ; p < 0,0001

- PF : écart moyen de 1,37 ; p = 0,003

- RP : écart moyen de 1,5 ; p = 0,0009

- BP : écart moyen de 2,3 ; p < 0,0001

- GH : écart moyen de 1,2 ; p = 0,0086

- VT : écart moyen de 1,6 ; p = 0,0006

- SF : écart moyen de 1,4 ; p = 0,01

- RE : écart moyen de 2,4 ; p < 0,0001

- MH : écart moyen de 1,4 ; p = 0,01

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Figure 6 : Amélioration significative pour chacun des items du questionnaire SF -36

( : p

< 0

,05 ;

: p

< 0

,001; : p

<0,0

001)

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III. RECHERCHE DE FACTEURS PREDICTIFS D’AMELIORATION DES

SYMPTÔMES ET DES SCORES DE QUALITE DE VIE

Aucune caractéristique clinico-chirurgicale permettant de prédire une amélioration des

scores de qualité de vie ou des symptômes n’a pu être mise en évidence (Tableau 5).

Concernant les dysménorrhées, sur les 60 patientes (87%) décrivant le symptôme en

préopératoire, 50 (83%) ont décrit une amélioration en postopératoire (delta <0). Parmi elles, 43

(86%) ont décrit une amélioration significative (delta supérieur à 1 déviation standard).

L’intensité des dysménorrhées en préopératoire était le seul critère corrélé de façon significative

à une amélioration du symptôme (OR=1.5 ; IC=1.2-1.9 ; p=0.0005). Aucune corrélation n’a été

retrouvée avec les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et chirurgicales.

Concernant le score PCS, sur les 67 patientes pour lesquelles le score a pu être calculé,

46 (68.6%) ont décrit une amélioration en postopératoire (delta>0). Parmi elles, 18 (39%) ont

décrit une amélioration significative (delta supérieur à 1 déviation standard). Le score PCS en

préopératoire était le seul critère corrélé de façon significative à une amélioration du score

(OR=0.85 ; IC=0.77-0.93 ; p<0.001). Aucune corrélation n’a été retrouvée avec les

caractéristiques épidémiologiques, cliniques et chirurgicales.

Concernant le score MCS, sur les 67 patientes pour lesquelles le score a pu être calculé,

51 (76%) ont décrit une amélioration en postopératoire (delta>0). Parmi elles, 27 (53%) ont

décrit une amélioration significative (delta supérieur à 1 déviation standard). Le score MCS en

préopératoire était le seul critère corrélé de façon significative à une amélioration du score

(OR=0.89 ; IC=0.83-0.95 ; p<0.001). Aucune corrélation n’a été retrouvée avec les

caractéristiques épidémiologiques, cliniques et chirurgicales.

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61

Aucun modèle de partition récursive suffisamment robuste et pertinente pour la sélection

des patientes pouvant bénéficier d’un traitement chirurgical n’a pu être établi en raison de

l’effectif insuffisant.

Exemple de partition récursive étudiée prenant en compte l’intensité des

dysménorrhées en préopératoire :

La courbe ROC montrant une aire sous la courbe à 0.6 (p=0.048).

< 3

≥ 5.5 < 5.5

≥ 3

< 3

0 %

71 % 84%

Dysménorrhées

Figure 7 : Partition récursive prenant en compte l’intensité des dysménorrhées préopératoires

et permettant de prédire l’amélioration significative des dysménorrhées après traitement

chirurgical

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Exemple de partition récursive étudiée prenant en compte le score MCS en

préopératoire :

La Courbe ROC montrant une aire sous la courbe à 0.55 (p= non significatif).

≥ 42

< 32 ≥ 32

< 42

< 48 ≥ 48

0 %

29 %

47 % 74%

MCS

Figure 8 : Partition récursive prenant en le score MCS en préopératoire et permettant de prédire

une amélioration significative de la qualité de vie après traitement chirurgical.

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Tableau 5 : Tableau de corrélation : entre les caractéristiques des patientes, les gestes

chirurgicaux et l’amélioration d’au moins 1 DS des scores des items : PCS, MCS, Dysménorrhée,

Dyspareunie. Analyse univariée.

PCS MCS Dysménorrhée Dyspareunie

non oui p non oui p non oui p non oui p

Age 0,9 0,9 0,6 0,7

IMC 0,6 0,6 0,5 0,9

Nombre de lésions pré opératoire

0,7 0,7 0,6 0,4

Nombre de lésions réséquées

0,9 0,9 0,7 0,1

Hystérectomie 0,4 0,8 0,9 0 ,3

Non 40 13 32 8 14 33 25 4

Oui 9 5 21 6 3 10 22 9

Résection des ligaments US

0,99 0,99 0,1 0,6

Non 7 2 5 35 0 8 5 24

Oui 42 16 4 23 17 35 3 26

Résection du torus 0,99 0,8 0,99 0,08

Non 12 4 10 30 3 14 9 3

Oui 37 14 6 21 9 34 20 28

résection vaginale 0,8 0,8 0,4 0,3

Non 37 13 37 13 31 9 23 21

Oui 12 5 12 5 19 8 6 10

Shaving rectal 0,7 0,1 0,3 0,7

Non 38 11 33 7 11 33 22 22

Oui 13 5 18 9 6 10 7 9

Résection de vessie

0,5 0,9 0,6 0,99

Non 45 18 37 3 17 0 28 1

Oui 4 0 26 1 40 3 29 2

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DISCUSSION

Cette étude est la première ayant pour objectif de définir, à l’aide du questionnaire de

qualité de vie MOS-SF 36, un outil prédictif permettant de sélectionner les meilleures candidates

à un traitement chirurgical de l’endométriose profonde sans atteinte digestive. Cette étude

s’intéresse spécifiquement à l’intérêt du traitement chirurgical à travers l’auto-évaluation des

symptômes douloureux par les patientes. Ainsi, notre travail a montré l’efficacité de la résection

complète des lésions d’endométriose profonde sur les symptômes gynécologiques, digestifs et

généraux, ainsi que sur la qualité de vie des patientes avec une amélioration significative

concernant toutes les dimensions du questionnaire MOS SF-36. Le second but de l’étude était

de déterminer des facteurs prédictifs de bonne réponse à la chirurgie. Malgré une amélioration

des scores postpératoires concernant les dysménorrhées, le PCS et le MCS, aucun modèle

prédictif suffisamment robuste n’a pu être élaboré en raison d’un effectif insuffisant.

I. Le bénéfice de la chirurgie

Les résultats de notre étude confirment l’amélioration significative des EVA des

symptômes communément retrouvés dans l’endométriose après traitement chirurgical, avec un

score moyen de l’intensité des différents symptômes évalués (généraux, gynécologiques et

digestifs) significativement plus faible après la chirurgie. Nous rapportons également une

amélioration significative de la qualité de vie mesurée à l’aide du questionnaire validé MOS SF-

36. Soixante-neuf pourcent des patientes (46/67) ont décrit une amélioration du score PCS (p <

0,0001), et 76% (51/67) ont décrit une amélioration du score MCS (p < 0,0001). Notre étude est

conforme aux données de la littérature en démontrant le bénéfice de la résection chirurgicale

complète des lésions d’endométriose profonde chez les patientes symptomatiques.

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Deux essais randomisés ont comparé le traitement par résection complète des lésions en

cœlioscopie au traitement placebo par laparoscopie diagnostique seule. Sutton et coll. ont montré

une amélioration significative des dysménorrhées, des dyspareunies et des douleurs pelviennes à

l’aide d’une échelle visuelle analogique, dans le groupe traité (63% vs 33%)141. Abbott et coll.

confirmaient ces résultats, montrant une amélioration du score de l'EVA des dysménorrhées, des

douleurs chroniques non cycliques, des dyspareunies et des dyschésies ainsi que de la qualité de

vie pour 80% des patientes traitées (vs 32%)142. Néanmoins, il est important de souligner que les

populations de ces deux essais ne sont pas superposables à celle de notre étude. En effet, dans

un des essais, les patientes avaient une endométriose superficielle et/ou un endométriome

isolé141

, et dans l’autre étude les patientes avaient une endométriose digestive associée142

. Des

études rétrospectives sont également en accord avec nos résultats. Ainsi le taux d’amélioration

des symptômes douloureux était de 89% pour Reich et coll143

chez des patientes traitées pour

endométriose du cul de sac de Douglas sans infiltration rectale et de 60 à 70 % pour Angioni et

coll. sur une série de patientes traitées par cœlioscopie pour un nodule de la cloison

rectovaginale sans atteinte digestive144

. Enfin Chapron et coll145

ont rapporté une amélioration

des dysménorrhées et des dyspareunies respectivement de 82 à 88 % chez des patientes ayant eu

une résection cœlioscopique uni ou bilatérale des ligaments utérosacrés. Les autres études

rétrospectives qui attestaient de l’intérêt de la chirurgie, étaient des séries hétérogènes

comprenant des patientes avec endométriose profonde avec et sans atteinte digestive.

Dans la littérature, deux types d’outils sont utilisés pour évaluer le bénéfice des

traitements chirurgicaux : d’une part, les études utilisant des échelles analogiques pour évaluer

l’intensité des symptômes, et d’autres part les études utilisant des questionnaires spécifiques de

qualité de vie. La plupart des auteurs utilise des EVA95 , 149-154

. Pourtant, l’endométriose est une

pathologie chronique ayant des répercussions sur la vie sociale, la vie professionnelle, la vie

sexuelle et l’état psychologique des patientes. Il est donc nécessaire d'évaluer globalement ces

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66

patientes aussi l’utilisation d’un questionnaire de qualité de vie paraît plus adaptée pour juger de

l’efficacité des traitements pour cette pathologie.

Nous avons choisi d’utiliser dans notre étude, le questionnaire SF-36 . Il s’agit du questionnaire

généraliste le plus utilisé dans l’endométriose 18,147,148

. Disponible dans de nombreuses langues,

il a l’avantage d’être le plus diffusé dans le monde. Abbott142

et Garry146

ont choisi les

questionnaires SF-12 ou le EuroQol-5, qui sont des questionnaires généralistes plus courts et

plus simples. Mais ces derniers sont moins précis que le SF 36. Jones et coll109

ont développé

des questionnaires de qualités de vie spécifiques de l’endométriose, le EHP-30 et le EHP-5. Ces

questionnaires ont l’avantage d’être plus sensibles et décrivent plus précisément les variations de

la qualité de vie dues à l’endométriose. Mais ils sont peu utilisés dans les études, car leur

utilisation est payante et ils ne sont pas validés dans de nombreuses langues (notamment en

français).

Bien qu’il existe une amélioration significative des principaux symptômes décrits par les

patientes, nos résultats soulignent que l’exérèse chirurgicale des lésions d’endométriose

profonde a un faible impact sur certains symptômes comme la diarrhée, les rectorragies et les

ténesmes. Il s’agit des symptômes les moins fréquents et les moins spécifiques de l’endométriose

profonde. Dans notre série, seules 13% (8/61) se plaignent de diarrhées, 13% (8/61) ont des

rectorragies et 16 % (10/61) décrivent des ténesmes en préopératoires. Ces résultats sont en

accord avec ceux de Redwine et Wright152

qui, en utilisant des évaluations qualitatives et semi-

quantitatives des symptômes après résection complète d’endométriose profonde avec

oblitération du cul de sac de Douglas, montraient que la chirurgie ne permettait pas d’améliorer

tous les symptômes. Dubernard et coll18

rapportaient des résultats similaires sur une cohorte de

58 patientes ayant eu une résection colorectale.

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67

La chirurgie de l’endométriose profonde sans atteinte digestive ne garantit pas la

disparition des symptômes ou une amélioration de la qualité de vie chez toutes les patientes.

Dans notre série, 17% des patientes n’ont pas d’amélioration des dysménorrhées, 10% se

plaignent de dyspareunies persistantes. Concernant la qualité de vie, celle-ci n’était pas

améliorée pour 27% de nos patientes. Ainsi, Abbott et coll142

, rapportaient sur une série de 135

patientes traitées par cœlioscopie (tous stades confondus), qu’un tiers des patientes avait les

mêmes douleurs voire une aggravation des symptômes à cinq ans de la chirurgie. De plus les

complications inhérentes au traitement chirurgical peuvent compromettre également

l’amélioration de la qualité de vie et des symptômes. Dans notre travail, nous obtenons un taux

de complications per opératoires de 2,9 % (deux hémorragies peropératoires) et 3 patientes

(4,3%) ont eu des complications post opératoires ayant nécessité une prise en charge chirurgicale

ou par radiologie interventionnelle. Ces taux sont comparables à ceux rapportés par les

principales équipes ayant une forte expérience de la prise en charge chirurgicale des

endométrioses profondes. Ainsi, Donnez et coll95

, dans une série de 500 patientes traitées par

shaving rectal pour une endométriose de l’espace rectovaginal, rapportaient un taux de

complications per et postopératoires de 4% ( soit 1,4% de perforations rectales, 0,8% de lésions

urétérales et 0,8 % de dysuries post opératoires).

L’amélioration inconstante des symptômes et de la qualité de vie justifie l’identification

de critères prédictifs de bons résultats de la chirurgie pour sélectionner les patientes ayant un

bénéfice potentiel à cette chirurgie.

II. Les facteurs prédictifs d’amélioration :

Dans la littérature, la recherche de moyens de sélection des patientes devant bénéficier d’un

traitement chirurgical n’a été étudiée que pour les patientes présentant une endométriose

digestive. Redwine et Wright152 ont suggéré que les patientes présentant des nodules dont la

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68

palpation reproduisait la douleur spontanément ressentie étaient de bonnes candidates à la

chirurgie. Mais l’utilisation de la capacité à reproduire la douleur au cours de l’examen

préopératoire est un critère peu objectif et peu reproductible. Ce critère est sujet à des variations

en fonction de la localisation de l’endométriose, de l’accessibilité de la lésion à un examen

clinique, de la taille de la lésion, ainsi que de l’expérience du chirurgien. Dubernard et coll18

,

sont les premiers à avoir utilisé le questionnaire MOS questionnaire SF-36 afin d’identifier des

critères objectifs pour sélectionner les bonnes candidates à la résection digestive chez les

patientes ayant une endométriose colorectale.

Dans notre étude, l’analyse univariée n’a pas mis en évidence de facteurs prédictifs

épidémiologiques, clinique et chirurgicaux, de bonne réponse à la chirurgie. Seuls les scores

préopératoires d’intensité des dysménorrhées (OR=1.5 ; IC=1.2-1.9 ; p=0.0005), du PCS

(OR=0.85 ; IC=0.77-0.93 ; p<0.001) et du MCS (OR=0.89 ; IC=0.83-0.95 ; p<0.001) étaient

prédictifs de bonne réponse à un traitement chirurgical. Comme Redwine et coll152

et Dubernard

et coll18

, nous avons constaté que les patientes qui étaient les plus susceptibles de constater une

amélioration en postopératoire étaient celles qui avaient une altération importante de la qualité

de vie ou des symptômes intenses en préopératoire. Partant de ce constat nous avons tenté,

comme l’avaient fait Dubernard et coll18

, d’utiliser un modèle mathématique de partition

récursive pour déterminer des seuils de PCS, de MCS du questionnaire SF -36 et d’EVA des

dysménorrhées afin de prédire une amélioration de la qualité de vie et de sélectionner les

patientes pour la chirurgie.

En effet sur une population de 93 patientes ayant une endométriose colorectale,

Dubernard et coll18

ont conçu et validé un algorithme décisionnel en identifiant des seuils de

PCS et MCS afin de prédire l’amélioration de la qualité de vie après résection colorectale. Les

auteurs ont montré que les femmes ayant un score PCS préopératoire inferieur à 37,5 avaient une

probabilité de 80,7 % d’être améliorées en postopératoire, confirmant que les patientes avec une

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qualité de vie très altérée étaient celles qui avaient le plus de probabilité d’être améliorées par le

traitement chirurgical. Contrairement à l’étude publiée par Dubernard et coll18

, nous n’avons pas

pu établir à partir de nos données un modèle de partition récursive suffisamment robuste et

pertinent pour la sélection des patientes pouvant bénéficier d’un traitement chirurgical en raison

d’un effectif insuffisant.

IV. Limites de l’étude

La principale limite de cette étude en dehors des biais inhérents à sa nature rétrospective,

est la taille de notre effectif. De ce fait, nous n’avons pas pu mettre en évidence de facteurs de

bonne réponse à la chirurgie en dehors des symptômes et des scores de qualité de vie

préopératoires. Ces derniers critères ne nous ont pas permis de constituer de modèle prédictif

suffisamment robuste. Cependant, comme Dubernard et coll18

, nous retrouvons une tendance

cohérente avec une amélioration plus importante pour les patientes les plus symptomatiques et

les plus lésées au niveau de la qualité de vie en préopératoire. Ces résultats sont encourageants

et suggèrent de poursuivre cette étude sur une population plus importante.

De plus, en dépit de l’exclusion des patientes présentant une endométriose digestive,

notre population reste hétérogène. En effet, notre série comporte : 5 patientes (7%) ayant

antérieur une atteinte antérieur isolée, 25% (17 patientes) ayant une atteinte vaginale et 23% (16

patientes) ayant une atteinte de la séreuse rectale. Or pour chacune de ces localisations

correspond une symptomatologie, une chirurgie et des complications propres. Mais notre faible

effectif ne nous a pas permis de réaliser une analyse en sous groupe, ou de choisir de travailler

que sur une seule localisation d’endométriose profonde.

Par ailleurs, le choix d’un seuil arbitraire à la définition d’une amélioration peut

représenter une limite à cette étude. En effet, une amélioration avec un delta (différence entre le

score postopératoire et préopératoire) supérieur à 0 nous a semblé peu pertinente. Ainsi, comme

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Dubernard et coll18

, nous avons choisi arbitrairement de définir une amélioration significative

pour un delta supérieur à une déviation standard (1 DS) se basant sur le score de qualité de vie

préopératoire. Nos écart-types étant larges du fait de notre faible échantillon de patientes, le

nombre d’évènements montrant une amélioration était insuffisant pour pouvoir constituer un

modèle.

Enfin un biais est à signaler dans cette étude. Certaines de nos patientes ont reçu un

traitement hormonal post-chirurgical (contraception orale, progestatif, prise en charge en PMA),

qui peut impacter sur les douleurs et la qualité de vie154

. L’étude étant rétrospective, ce biais est

difficile à évaluer mais semble limité. Certaines des patientes ont été suivies et traitées par des

gynécologues de ville après la chirurgie. Par conséquents ces informations sont absentes du

dossier médical.

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CONCLUSION

La chirurgie de l’endométriose profonde sans atteinte digestive peut s’avérer difficile, et

engendrer des complications sévères pouvant compromettre la fertilité et la qualité de vie

postopératoire de patientes jeunes. Il est donc utile de trouver un moyen simple de sélectionner

les patientes pour qui la chirurgie aura un effet bénéfique.

L’intensité des dysménorrhées et les scores de PCS et MCS préopératoires ont été

identifiés dans notre étude comme des facteurs prédictifs de bonne réponse à la chirurgie. Plus

les patientes ont des dysménorrhées de forte intensité ou une qualité de vie altérée, plus le

traitement chirurgical a une forte probabilité de les améliorer.

Il s’agit d’une étude préliminaire, dont les premiers résultats sont encourageants et

motivent la poursuite de cette étude sur une population plus importante.

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Échelles de satisfaction sur les différents symptômes

Évaluation quantitative

Répondez aux questions suivantes par oui ou non. Si oui précisez l’intensité de la

symptomatologie par une échelle numérique allant de 1 à 10

Troubles gynécologiques

Douleurs de règles (dysménorrhées) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Douleurs lors des rapports sexuels

(dyspareunies) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Troubles digestifs

Diarrhée 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Constipation 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Sang dans les selles (rectorragies) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Faux besoins d’aller à la selle 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Spasmes ou crampes intestinales 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Douleur à la défécation (dyschésie) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Troubles urinaires

Difficulté pour uriner (dysurie) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Besoin impérieux d’uriner 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Fuites urinaires spontanées 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Fuites urinaires à l’effort 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Impression de vessie toujours pleine 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Troubles généraux

ANNEXE 1

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Douleurs à irradiation postérieure 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Asthénie (fatigue) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

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ANNEXE 2

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9. Les questions qui suivent portent sur comment vous vous êtes sentie au cours de ces 4 dernières semaines. Pour chaque question, veuillez indiquer la réponse qui vous semble la plus appropriée. Au cours de ces 4 dernières semaines, y’a-t-il eu des moments où : (entourez une seule réponse par ligne)

en

permanenc

e

très

souvent souvent

quelque

fois rarement jamais

a. Vous vous êtes sentie dynamique? 1 2 3 4 5 6

b. Vous vous êtes sentie nerveuse? 1 2 3 4 5 6

c. Vous vous êtes sentie si découragée que rien ne pouvait vous remonter le moral?

1 2 3 4 5 6

d. Vous vous êtes sentie calme et détendue?

1 2 3 4 5 6

e. Vous vous êtes sentie débordante d’énergie?

1 2 3 4 5 6

f. Vous vous êtes sentie triste et abattue?

1 2 3 4 5 6

g. Vous vous êtes sentie épuisée? 1 2 3 4 5 6

h. Vous vous êtes sentie heureuse ? 1 2 3 4 5 6

i. Vous vous êtes sentie fatiguée 1 2 3 4 5 6

10. Au cours de ces 4 dernières semaines y a-t-il eu des moments où votre état de

santé, physique ou émotionnel, vous a gênée dans votre vie sociale et vos relations

avec les autres, votre famille, vos amis, vos connaissances ?

(entourez la réponse de votre choix)

En permanence 1

Une bonne partie du temps 2

De temps en temps 3

Rarement 4

Jamais 5

11. Indiquez, pour chacune des phrases suivantes, dans quelle mesure elles sont

vraies ou fausses dans votre cas :

(entourez une seule réponse par ligne)

totalement

vraie

plutôt

vraie

je ne sais

pas

plutôt

fausse

totalement

fausse

a. Je tombe malade plus facilement que les autres

1 2 3 4 5

a. Je me porte aussi bien que n’importe qui 1 2 3 4 5

b. Je m’attends à ce que ma santé se dégrade

1 2 3 4 5

c. Je suis en excellente santé 1 2 3 4 5

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RÉSUMÉ :

ANNEE : 2012

NOM ET PRENOM DE L’AUTEUR : BELMAGHNI Fatma

PRESIDENT DE THESE : Monsieur le Professeur DARAÏ

DIRECTEUR DE THESE : Monsieur le Docteur BALLESTER

TITRE DE LA THESE : ENDOMÉTRIOSE PROFONDE SANS ATTEINTE DIGESTIVE : ÉVALUATION DE L’EFFICACITÉ DU TRAITEMENT CHIRURGICAL SUR LA QUALITÉ DE VIE ET IDENTIFICATION DE FACTEURS PRÉDICTIFS D’AMÉLIORATION : Étude préliminaire rétrospective sur 69 patientes

Introduction : La chirurgie de l’endométriose profonde sans atteinte digestive ne permet pas l’amélioration définitive des

symptômes et de la qualité de vie chez toutes les patientes. L’objectif de notre étude est d’évaluer l’amélioration de la

qualité de vie et des symptômes de nos patientes à l’aide de questionnaires d’autoévaluation et de mettre en évidence les

facteurs de bonne réponse.

Matériel et méthode : Étude rétrospective d’une série de 69 patientes présentant une endométriose profonde

symptomatique sans atteinte digestive ayant nécessité une résection complète des lésions entre novembre 2008 et février

2012. Les bénéfices de cette chirurgie ont été évalués à partir de questionnaires remplis par les patientes en préopératoires

puis en postopératoire : le SF-36 et des échelles numériques d’intensité des principaux symptômes rencontrés dans

l’endométriose. Nous avons également tenté de réaliser un modèle de prédiction de bonne réponse à la chirurgie à partir

des scores obtenus aux questionnaires.

Résultats : sur les 69 patientes : 61(90%) des patiente ont eu une résection uni ou bilatérale du torus ou des ligaments

utérosacrés, 17 (25%) ont une colpectomie, 3 (4%) une paramétréctomie, 16 patientes (23%) shaving rectale et cinq (7%) une

cystéctomie patielles. Nous avons montré une amélioration significative des symptômes généraux, gynécologiques et

digestives ainsi que des scores PCS et MCS de qualité de vie. Il n’a pas été mis en évidence de facteurs prédictifs significatifs

autre que l’intensité des dysménorrhée pré opératoire (p=0,0005), et les scores préopératoires de qualité vie préopératoire

PCS (p<0,0001), et PCS (p<0,0001). Enfin nous n’avons pas pu construire un modèle de prédiction assez robuste faute

d’effectif suffisant.

Conclusion : Notre étude n’a pas mis en évidence de facteur discriminant de bonne réponse à la chirurgie. Cependant il s’agit

d’une étude préliminaire encourageante. Une étude à plus grande échelle nous permettra très probablement d’identifier les

patientes dont le traitement chirurgical apportera un réel bénéfice.

MOTS-CLES :

- Endométriose --Chirurgie / Endometriosis -- Surgery

- Études rétrospectives / Retrospective studies

- Qualité de vie / Quality of life

- Questionnaires / Questionnaires

ADRESSE DE LA FACULTÉ DE MEDECINE DE CRÉTEIL : 8, Rue du Général Sarrail - 94010 CRETEIL