2
A la fois ville et village, Loos-en-Gohelle, 7 000 habitants, est située au cœur du Bassin Minier du Pas-de-Calais. Elle est membre de la CommunAu- pole de Lens-Liévin (CALL), qui compte 36 communes et 250 000 habitants. Cette commune initialement rurale (aujourd’hui encore, 70 % de son territoire est dédié à l’agriculture) a été marquée par l’exploitation du char- bon de 1873 à 1986 (7 puits de mine, 8 terrils) et par la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle elle a été totalement détruite. A l’arrêt de l’exploitation du charbon, Loos-en-Gohelle a choisi de tirer les leçons du passé en investissant les espaces ouverts par la crise et ainsi tenter d’infléchir la trajectoire du territoire. C’est ainsi qu’ont été engagés de nombreux programmes innovants, avec pour objec- tif de faire d’un territoire meurtri par le développement non durable de la mine un modèle de développement durable dans lequel chacun puisse trouver sa place. Une politique de mobilisation de la population au service du “bien vivre ensemble” Le projet politique s’est nourri d’une profonde réflexion sur la nécessité de redonner de la perspective au terri- toire et une réelle capacité d’initiative à ses habitants. Considérant la commune comme un écosystème com- plexe naturel, patrimonial, humain et culturel, Loos-en- Gohelle s’est engagée depuis une vingtaine d’années, avec et pour les Loossois, dans deux orientations straté- giques structurantes : un dispositif ambitieux de participation habitante ; une approche transversale qui croise en permanence l’économie, le social et l’environnement. Avec, en toile de fond, une prise en compte du long terme et l’idée que le local ne peut plus être déconnecté du global... Ecoconstruction, Ceinture verte, développement d’éco- entreprises, ateliers citoyenneté, plans Santé-nutrition et biodiversité… La complexité et le nombre des sujets à traiter appellent à une réponse systémique et à l’enga- gement de tous pour répondre aux enjeux. Ainsi, alors qu’elles étaient au départ menées “au coup par coup”, les actions engagées ont peu à peu dessiné une trame cohérente (exemplarité DD sur toutes les poli- tiques) avec en point de mire le “bien vivre ensemble”. Partager les leçons de l’expérience Cette montée en puissance progressive a fait émerger une fonction « laboratoire de développement » assise sur le réel : expérimenter, analyser les résultats, amé- liorer avant de généraliser. Après ces années d’expéri- mentation, on observe aujourd’hui des résultats concrets dans de nombreux domaines, avec un constat : nombre d’éléments se distinguent des indicateurs habituels de développement d’un territoire et confèrent à Loos-en-Go- helle un statut de Ville pilote du développement durable. De nombreuses analyses extérieures d’universitaires ou encore de journalistes laissent à penser qu’un nouveau type d’écosystème local commence à prendre forme. Loos-en-Gohelle est désormais regardée comme une “défricheuse”, avec comme premier objet de démons- tration la Base 11/19, ancien site minier devenu Pôle de référence du développement durable. Inscrite dans un réseau de partenaires ouverts aux expériences de rang national et international, la ville devient une ville pilote permettant le débat, l’appropriation, l’interprétation ou- vrant vers la transférabilité du développement durable. Son objectif, au-delà des “simples” résultats : contribuer à rendre le développement durable désirable pour tous. Loos-en-Gohelle, Ville pilote du Développement durable Loos-en-Gohelle, Ville pilote du Développem ent durable Quelques repères Urbanisme • Ecoconstruction : 82 logements écoconstruits depuis 1997. Répartis en 5 opérations, avec toutes les catégories d’habitat : social, très social, de standing, individuel ou collectif, en location ou accession à la propriété, par des acteurs publics ou privés. On compte parmi elles : la cité Chico-Mendès (15 logements en 2000), 1 re réalisa- tion française de logements sociaux HQE (– 35% et -–48% de consommation d’électricité et d’eau potable). VillAvenir (2009): 6 maisons sociales à haute performance énergétique avec une centaine de technologies différentes, par la Fédération Française du Bâtiment. 709 logements en projet, dont 600 dans l’écoquartier Ouest. • La Ceinture verte de 15 km (dont un corridor biologique au- dessus de l’A21) marque les limites de l’urbanisation et permet la reconnexion biologique des différentes parcelles du territoire. Des lots ont été réservés sur le Plan d’Occupation des Sols pour pouvoir l’étendre. Environnement • Sensibilisation des scolaires et des habitants, avec des opéra- tions comme “Un jardin dans chaque école” ou “Observer la nature à Loos-en-Gohelle” (comptage des nids d’hirondelles, des papillons, etc.) avec des habitants “sentinelles”. Chaque année, Radio France se fait d’ailleurs l’écho du retour des hirondelles à Loos-en-Gohelle… • Inventaire faune-flore réalisé par le CPIE Chaîne des terrils depuis 2008 (en 2010 : 11 espèces d’oiseaux, 2 d’amphibiens et 1 de reptile concernées par les mesures spéciales de conservation selon les directives européennes ; flore : 12 espèces excep- tionnelles, 13 très rares et 39 rares), et opérations spécifiques comme le baguage d’oiseaux ou le radiopistage. • Jardins de Cocagne, par l’association 3ID : maraîchage biolo- gique en démarche d’insertion (2010). • Gestion différenciée des espaces verts : 200 ha (friches) de gestion naturelle (dont 15 ha de fauchage tardif, 15 ha de bois en gestion conservatoire et 3,5 km de cavaliers) et 110 ha de gestion espaces verts (dont 2500 m 2 de prairie fleurie). Obten- tion d’une Première fleur en 2008. • Gestion alternative des eaux pluviales : 100 % des eaux infil- trées à la parcelle ou récupérées, 50 000 litres récupérés sur différents bâtiments (pour l’entretien des espaces verts ou alimen- tation des toilettes). • Aucun produit phytosanitaire sur les voiries et surfaces imper - méables, utilisation restreinte sur 3 ha de surface perméable. • Peinture à l’eau pour les bâtiments et voiries (2010). • La municipalité est équipée de 6 véhicules GNV, 1 véhicule électrique et 4 VAE (vélos à assistance électrique). Economie • La Base 11/19, devenue pôle de référence du développement durable, a permis de créer plus de 100 emplois, avec notam- ment la Chaîne des terrils (devenue CPIE en 2001), Culture com- mune (devenue Scène nationale en 1999), le Cd2e (Création Développement d’Eco-Entreprises), le CERDD (Centre Ressource du Développement Durable), la Pépinière d’éco-entreprises (qui permet d’accueillir 8 à 10 PME), la Plateforme R&D d’Analyse du Cycle de Vie des produits, le pôle de compétitivité national TEAM 2 (Technologies de l’Environnement Appliquées aux Ma- tières et Matériaux), seul pôle français sur la question de la réutili- sation des déchets, la Plateforme solaire de R&D et de formation ainsi que la Halle des écomatériaux, un espace d’exposition des nouveaux matériaux. • Politique d’achats responsables, avec des critères environnemen- taux, éthiques et équitables pour les achats et marchés publics. • Retour du commerce local : installation de commerces absents de la commune jusque là (opticien, esthéticienne, vétérinaire…). Social et sociétal • Participation habitante : l’habitant acteur 200 réunions d’information et de concertation dans le mandat précédent (2001-2008). espace collaboratif citoyen en ligne, citoyentic.fr (2010). • Plan santé-nutrition remarqué par l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé en 2010 ; il fait partie de l’étude de l’Institut de Recherche en Santé Publique (2009 à 2012). • Le dispositif Fifty-fifty permet aux habitants ayant un projet (fleu- rissement...) de le réaliser eux-mêmes, avec le soutien technique et matériel de la mairie. Autre coup de pouce, l’opération Per- mis de conduire : financement du permis de conduire pour des jeunes ayant un projet professionnel en contrepartie de 60 heures de bénévolat associatif (10 permis en 2010-2011). • La police et la société de transports publics notent moins de plaintes entre voisins, moins de petite délinquance contre les équipements publics et moins d’incivilités dans les bus et envers le mobilier des transports en commun. Evaluation et transférabilité Evaluation : • Calcul de l’Empreinte écologique de la municipalité en 2006 (1 er calcul de l’EE pour une municipalité au niveau national). • Travail sur l’Indice Participatif de Bien-Etre (IPBE – 2007). • Etude Elena (2010-2012) : travail sur la création d’indicateurs de la qualité de vie réalisé par 2 doctorants de la faculté de Sciences sociales et économiques de l’Institut Catholique de Paris. Transfert d’expérience : • 400 visites de la commune par an depuis 2002 (techniciens, élus, chercheurs, étudiants). • Démarche d’interprétation du territoire autour de la transforma- tion de la ville, de la durabilité et de la mémoire depuis 2009. 1 er sentier d’interprétation, coproduit avec les habitants, en 2011. • Bassin Minier Uni pour la candidature du Bassin minier à l’ins- cription au patrimoine mondial de l’Unesco, catégorie Patri- moine culturel évolutif : mobilisation de centaines de bénévoles depuis 2002 et classement de nombreux bâtiments à l’inventaire des Monuments historiques sur l’ensemble du territoire minier. Le dossier pourrait être présenté par la France à l’Unesco en 2012. En cas de sélection, il s’agirait de la première inscription d’un Bassin minier au niveau mondial... De nombreux projets, avec des réussites... et des échecs ! Mais chaque échec est l’occasion de comprendre les mécanismes et d’améliorer les actions suivantes… Crédits photo : Ville de Loos-en-Gohelle; Vincent Cohez (CPIE Chaîne des Terrils) ; cd2e

Urbanisme - loos-en-gohelle.fr · Ecoconstruction, Ceinture verte, développement d’éco-entreprises, ateliers citoyenneté, plans Santé-nutrition et biodiversité… La complexité

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A la fois ville et village, Loos-en-Gohelle, 7 000 habitants, est située au cœur du Bassin Minier du Pas-de-Calais. Elle est membre de la CommunAu-

pole de Lens-Liévin (CALL), qui compte 36 communes et 250 000 habitants. Cette commune initialement rurale (aujourd’hui encore, 70 % de son territoire est dédié à l’agriculture) a été marquée par l’exploitation du char-bon de 1873 à 1986 (7 puits de mine, 8 terrils) et par la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle elle a été totalement détruite.A l’arrêt de l’exploitation du charbon, Loos-en-Gohelle a choisi de tirer les leçons du passé en investissant les espaces ouverts par la crise et ainsi tenter d’infléchir la trajectoire du territoire. C’est ainsi qu’ont été engagés de nombreux programmes innovants, avec pour objec-tif de faire d’un territoire meurtri par le développement non durable de la mine un modèle de développement durable dans lequel chacun puisse trouver sa place.

Une politique de mobilisation de la population au service du “bien vivre ensemble”Le projet politique s’est nourri d’une profonde réflexion sur la nécessité de redonner de la perspective au terri-toire et une réelle capacité d’initiative à ses habitants. Considérant la commune comme un écosystème com-plexe naturel, patrimonial, humain et culturel, Loos-en-Gohelle s’est engagée depuis une vingtaine d’années, avec et pour les Loossois, dans deux orientations straté-giques structurantes :• un dispositif ambitieux de participation habitante ;

• une approche transversale qui croise en permanence l’économie, le social et l’environnement. Avec, en toile de fond, une prise en compte du long terme et l’idée que le local ne peut plus être déconnecté du global...

Ecoconstruction, Ceinture verte, développement d’éco-entreprises, ateliers citoyenneté, plans Santé-nutrition et biodiversité… La complexité et le nombre des sujets à traiter appellent à une réponse systémique et à l’enga-gement de tous pour répondre aux enjeux.Ainsi, alors qu’elles étaient au départ menées “au coup par coup”, les actions engagées ont peu à peu dessiné une trame cohérente (exemplarité DD sur toutes les poli-tiques) avec en point de mire le “bien vivre ensemble”.

Partager les leçons de l’expérienceCette montée en puissance progressive a fait émerger une fonction « laboratoire de développement » assise sur le réel : expérimenter, analyser les résultats, amé-liorer avant de généraliser. Après ces années d’expéri-mentation, on observe aujourd’hui des résultats concrets dans de nombreux domaines, avec un constat : nombre d’éléments se distinguent des indicateurs habituels de développement d’un territoire et confèrent à Loos-en-Go-helle un statut de Ville pilote du développement durable. De nombreuses analyses extérieures d’universitaires ou encore de journalistes laissent à penser qu’un nouveau type d’écosystème local commence à prendre forme.Loos-en-Gohelle est désormais regardée comme une “défricheuse”, avec comme premier objet de démons-tration la Base 11/19, ancien site minier devenu Pôle de référence du développement durable. Inscrite dans un réseau de partenaires ouverts aux expériences de rang national et international, la ville devient une ville pilote permettant le débat, l’appropriation, l’interprétation ou-vrant vers la transférabilité du développement durable.Son objectif, au-delà des “simples” résultats : contribuer à rendre le développement durable désirable pour tous.

Loos-en-Gohelle,Ville pilote du Développement durable Loos-en-Gohelle,

Ville pilote du Développement durableQuelques repèresUrbanisme• Ecoconstruction : 82 logements écoconstruits depuis 1997.

Répartis en 5 opérations, avec toutes les catégories d’habitat : social, très social, de standing, individuel ou collectif, en location ou accession à la propriété, par des acteurs publics ou privés. On compte parmi elles :

✓ la cité Chico-Mendès (15 logements en 2000), 1re réalisa-tion française de logements sociaux HQE (– 35% et -–48% de consommation d’électricité et d’eau potable).

✓ VillAvenir (2009): 6 maisons sociales à haute performance énergétique avec une centaine de technologies différentes, par la Fédération Française du Bâtiment.

709 logements en projet, dont 600 dans l’écoquartier Ouest. • La Ceinture verte de 15 km (dont un corridor biologique au-

dessus de l’A21) marque les limites de l’urbanisation et permet la reconnexion biologique des différentes parcelles du territoire. Des lots ont été réservés sur le Plan d’Occupation des Sols pour pouvoir l’étendre.

Environnement• Sensibilisation des scolaires et des habitants, avec des opéra-

tions comme “Un jardin dans chaque école” ou “Observer la nature à Loos-en-Gohelle” (comptage des nids d’hirondelles, des papillons, etc.) avec des habitants “sentinelles”. Chaque année, Radio France se fait d’ailleurs l’écho du retour des hirondelles à Loos-en-Gohelle…

• Inventaire faune-flore réalisé par le CPIE Chaîne des terrils depuis 2008 (en 2010 : 11 espèces d’oiseaux, 2 d’amphibiens et 1 de reptile concernées par les mesures spéciales de conservation selon les directives européennes ; flore : 12 espèces excep-tionnelles, 13 très rares et 39 rares), et opérations spécifiques comme le baguage d’oiseaux ou le radiopistage.

• Jardins de Cocagne, par l’association 3ID : maraîchage biolo-gique en démarche d’insertion (2010).

• Gestion différenciée des espaces verts : 200 ha (friches) de gestion naturelle (dont 15 ha de fauchage tardif, 15 ha de bois en gestion conservatoire et 3,5 km de cavaliers) et 110 ha de gestion espaces verts (dont 2500 m2 de prairie fleurie). Obten-tion d’une Première fleur en 2008.

• Gestion alternative des eaux pluviales : 100 % des eaux infil-trées à la parcelle ou récupérées, 50 000 litres récupérés sur différents bâtiments (pour l’entretien des espaces verts ou alimen-tation des toilettes).

• Aucun produit phytosanitaire sur les voiries et surfaces imper-méables, utilisation restreinte sur 3 ha de surface perméable.

• Peinture à l’eau pour les bâtiments et voiries (2010). • La municipalité est équipée de 6 véhicules GNV, 1 véhicule

électrique et 4 VAE (vélos à assistance électrique).

Economie• La Base 11/19, devenue pôle de référence du développement

durable, a permis de créer plus de 100 emplois, avec notam-ment la Chaîne des terrils (devenue CPIE en 2001), Culture com-mune (devenue Scène nationale en 1999), le Cd2e (Création Développement d’Eco-Entreprises), le CERDD (Centre Ressource du Développement Durable), la Pépinière d’éco-entreprises (qui

permet d’accueillir 8 à 10 PME), la Plateforme R&D d’Analyse du Cycle de Vie des produits, le pôle de compétitivité national TEAM2 (Technologies de l’Environnement Appliquées aux Ma-tières et Matériaux), seul pôle français sur la question de la réutili-sation des déchets, la Plateforme solaire de R&D et de formation ainsi que la Halle des écomatériaux, un espace d’exposition des nouveaux matériaux.

• Politique d’achats responsables, avec des critères environnemen-taux, éthiques et équitables pour les achats et marchés publics.

• Retour du commerce local : installation de commerces absents de la commune jusque là (opticien, esthéticienne, vétérinaire…).

Social et sociétal• Participation habitante : l’habitant acteur

✓ 200 réunions d’information et de concertation dans le mandat précédent (2001-2008).

✓ espace collaboratif citoyen en ligne, citoyentic.fr (2010).• Plan santé-nutrition remarqué par l’Institut National de Prévention

et d’Education pour la Santé en 2010 ; il fait partie de l’étude de l’Institut de Recherche en Santé Publique (2009 à 2012).

• Le dispositif Fifty-fifty permet aux habitants ayant un projet (fleu-rissement...) de le réaliser eux-mêmes, avec le soutien technique et matériel de la mairie. Autre coup de pouce, l’opération Per-mis de conduire : financement du permis de conduire pour des jeunes ayant un projet professionnel en contrepartie de 60 heures de bénévolat associatif (10 permis en 2010-2011).

• La police et la société de transports publics notent moins de plaintes entre voisins, moins de petite délinquance contre les équipements publics et moins d’incivilités dans les bus et envers le mobilier des transports en commun.

Evaluation et transférabilitéEvaluation : • Calcul de l’Empreinte écologique de la municipalité en 2006 (1er

calcul de l’EE pour une municipalité au niveau national).• Travail sur l’Indice Participatif de Bien-Etre (IPBE – 2007).• Etude Elena (2010-2012) : travail sur la création d’indicateurs de

la qualité de vie réalisé par 2 doctorants de la faculté de Sciences sociales et économiques de l’Institut Catholique de Paris.

Transfert d’expérience :• 400 visites de la commune par an depuis 2002 (techniciens,

élus, chercheurs, étudiants).• Démarche d’interprétation du territoire autour de la transforma-

tion de la ville, de la durabilité et de la mémoire depuis 2009. 1er sentier d’interprétation, coproduit avec les habitants, en 2011.

• Bassin Minier Uni pour la candidature du Bassin minier à l’ins-cription au patrimoine mondial de l’Unesco, catégorie Patri-moine culturel évolutif : mobilisation de centaines de bénévoles depuis 2002 et classement de nombreux bâtiments à l’inventaire des Monuments historiques sur l’ensemble du territoire minier. Le dossier pourrait être présenté par la France à l’Unesco en 2012. En cas de sélection, il s’agirait de la première inscription d’un Bassin minier au niveau mondial...

De nombreux projets, avec des réussites... et des échecs ! Mais chaque échec est l’occasion de comprendre

les mécanismes et d’améliorer les actions suivantes…

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Loos-en-Gohelle,Ville pilote du Développement durable

L’avenir de notre ville vous intéresse ? A vous la plume ! Répondez à ces questions et déposez votre bulletin dans une urne prévue à cet effet en mairie, avant le 30 janvier 2011. Celle-ci sera également

installée à la cérémonie des vœux, le 14 janvier 2011.

Rue : ...................................................................

Age : ...................................................................

Nom*: .................................................................

Prénom* : ........................................................... * Facultatif

L’habitat et le paysage

Si vous aviez la possibilité de déménager prochainement choisiriez-vous :• Une maison individuelle ❒ Une maison mitoyenne ❒

Un appartement ❒• Une location ❒ Une accession à la propriété ❒ • Une maison dans un écoquartier ❒ Une maison rénovée

(isolation, confort thermique et acoustique ?) ❒ Une maison à rénover ❒

Autre : ...........................................................................................

Que pensez-vous des nouvelles constructions écologiques (logements en bois Chênelet, six maisons Villavenir) ? Leur architecture est intéressante, originale oui ❒ non ❒Ils permettent d’économiser l’énergie, réduire les factures ❒

Ils s’intègrent bien dans le paysage oui ❒ non ❒ Autre : .........................................................................................

La rue et les espaces publics

Pour vous, la rue c’est : Un lieu de passage ❒ Le lieu dédié à la voiture ❒ Un espace de rencontre, de convivialité ❒ Un lieu de créativité (art, mobilier urbain, spectacles…) ❒ Un espace de jeu ❒ Autre : ...........................................................................................

Quel type d’espaces publics fréquentez-vous ?Terrains de jeux pour enfants ❒ Terrains de sport ❒ Places (marché, animations…) ❒ Espaces de repos (trame verte, parcs) ❒

Autre : ...........................................................................................

Les déplacements

Vous déplacez-vous en vélo :Tous les jours ❒ Plusieurs fois par semaine ❒ Plusieurs fois par mois ❒ Jamais ❒Pour quel type de déplacement : Trajet domicile/travail/école ❒ Loisirs ❒ Trajets quotidiens (courses, administrations) ❒Autre : ...........................................................................................

Quels aménagements vous encourageraient à pratiquer le vélo ? Une signalétique routière mieux adaptée (piste, bande cyclable) ❒ Parcs, locaux à vélos ❒ Des vélos en libre service ❒Autres : ..........................................................................................

Imaginons tous ensemble Loos en 2020…Comment mieux se déplacer dans la ville ?Se déplacer, c’est utiliser l’espace public : les routes, les rues, les trot-toirs, les chemins, les places. Parfois, notre comportement remet en cause la sécurité des autres. La voiture reste le plus souvent néces-saire mais aujourd’hui, la place prépondérante qui lui est accordée se fait au détriment des autres modes de déplacement. La municipalité souhaite encourager les « déplacements doux » : la marche à pied, le vélo, le roller, les transports en communs… Ceci est rendu pos-sible grâce à des aménagements spécifiques, comme la « ceinture verte », les pistes cyclables, des « zones 30 partagées » entre tous et protégeant les plus vulnérables. Tout ceci permet, de plus, de se déplacer dans un air moins pollué, préservant la santé et l’environne-ment. Plus nous serons nombreux en vélo, plus la rue sera libérée de la voiture.

Une ville pour tous ?L’espace public est par définition accessible à tous. Chacun peut en bénéficier, à condition, bien sûr, de ne pas gêner ou mettre en péril les autres. Une ville est agréable et bonne à vivre quand on se sent bien et en sécurité dans ses lieux de vie : les places, les jardins par-

tagés, les équipements publics… La disposition de ces espaces, leur mobilier, leur accès à tous (poussettes, personnes à mobilité réduite)

contribuent à leur qualité. Il y a peut-être d’autres lieux de vie à inventer ? La rue ne doit pas servir qu’aux voitures : c’est le premier des espaces publics. Comment développer des activités artistiques,

ludiques, commerciales ?

Comment allons-nous habiter demain ?On le sait maintenant : il faut construire des villes et des loge-ments qui consomment moins d’énergie et moins d’espace. Loos-en-Gohelle a déjà expérimenté des constructions de haute qualité environnementale et même « passives » (celles qui ne consomment pas d’énergie) : la résidence Chico Mendès, les six maisons Villavenir, les logements en bois rue de la Corse… Comment évolue la régle-mentation sur la construction, privilégie-t-on la maison individuelle, les logements en collectif, le rapprochement des générations sur une même opération (par exemple la cohabitation des jeunes et des seniors) ? Autant de questions dont il est nécessaire de débattre.

Comment concilier la nature en ville ?La biodiversité, c’est toute la richesse des espèces animales et végé-

tales dans notre ville mais aussi à l’extérieur. Elle est essentielle, surtout sur un territoire urbanisé comme le nôtre. Nous pouvons la préserver et la favoriser par un changement simple de nos compor-

tements. Ainsi, les terrils ont vu le retour d’espèces rares, le gibier sillonne les champs, les oiseaux se nichent le long de la ceinture

verte… La biodiversité, c’est l’affaire de tous : le promoteur amé-nage une trame verte dans un lotissement, l’agriculteur préserve

ses terres, les scolaires construisent des nichoirs, le jardinier évite les pesticides… Le retour des hirondelles en centre ville peut être un

beau témoin du retour de la biodiversité !

LeS GRANDS eNjeux

L’environnement et le cadre de vieComment poursuivre le développement de la ville tout en préservant l’environ-nement ? C’est la réflexion essentielle sur l’avenir de la ville : il s’agit de préserver les éléments naturels existants et d’encourager le retour de la nature en ville. Par exemple, l’eau, le végétal et la nature peuvent être présents et même au cœur de tout aménagement, sous forme de mare, de noue (fossé de recueil des eaux de pluie), de murs végétaux ou de toitures végétalisées... Le paysage y gagne, l’environnement et nous aussi !

Le développement humainPenser la ville à dix ou quinze ans, c’est repenser la place de chacun au sein de la cité : comment peut-on contribuer au bien-être de tous, à la vie de son quartier, au développement de nouvelles activités… Chacun a sa pierre à apporter à l’édi-fice ! Dessiner l’avenir de la ville, c’est imaginer les lieux de vie et de rencontre, l’accès aux services, aux équipements sportifs et culturels, et inventer le mieux-vivre ensemble.

Le développement économiqueIl y a déjà plus d’une centaine d’entreprises et commerces répertoriés à Loos. C’est beaucoup, mais encore insuffisant face au problème majeur du chômage. La création d’activités innovantes, qui bénéficient aux Loossois comme aux exté-rieurs, c’est très important pour le développement du territoire. Créer des emplois qui durent et non délocalisables, tel est l’enjeu de l’extension de la base 11/19 autour des « écotechnologies ». De même, le développement d’activités maraî-chères et de « circuits courts » permet de tisser un lien fort entre producteurs et consommateurs tout créant des emplois stables.

Vie associative et lien socialLoos-en-Gohelle est reconnue pour la qualité de sa vie associative (103 associa-tions locles), sa convivialité et sa capacité à mobiliser de nombreux bénévoles sur des temps forts comme les Gohelliades (festival), la Route du Louvre (mara-thon et randonnées) ou des créations collectives comme le spectacle Graines de Germinal.• L’opération Patchwork a demandé un an de travail pour aboutir en 2010 au

déploiement sur les terrils 11/19 d’une écharpe de 250 m sur 1,25 m de large par 400 personnes. L’écharpe était constituée de carrés de laine de 10 cm de

côté tricotés par des bénévoles...• Chaque année, le jour de la Sainte-

Barbe (3 décembre), a lieu une mon-tée des terrils aux flambeaux, qui se poursuit par la prise du briquet (casse-croûte du mineur) et un spec-tacle. Ce moment attendu et appré-cié est aussi l’occasion de montrer l’attachement au passé minier de la commune et à ses valeurs comme la solidarité et la convivialité.

C’est d’ailleurs de Loos-en-Gohelle qu’est partie en 2002 l’aventure Bassin Minier Uni (BMU) pour obte-nir l’inscription du bassin minier au

Patrimoine mondial de l’Unesco. Un rêve devenu réalité depuis le 30 juin 2012 ...

Base 11/19Les terrils 11 et 19, forts de leurs 146 mètres de hauteur (les plus hauts d’Eu-rope) dominent le “plat pays”. Ces vestiges de l’activité minière, associés au chevalement métallique et à la tour d’extraction en béton armé rescapés du carreau de fosse, étaient les symboles d’une activité non durable. La Base 11/19 étant devenue pôle de référence du développement durable grâce aux nombreuses activités pionnières en matière notamment d’écoconstruc-tion, d’énergies alternatives et de développement des éco-entreprises,ils sont aujourd’hui devenus emblématiques d’une reconversion économique respec-tueuse des personnes et de l’environnement.La Base 11/19 abrite désormais plus d’une centaine d’emplois. Elle abritera bientôt un centre de formation aux métiers de l’écoconstruction de la Fonda-tion d’Auteuil ainsi qu’un pôle référence d’écoréhabilitation, Réhafutur.

Un lieu de recherche et développement : la Plateforme solaire de R&D et de formation (lieu test de démonstration et d’expérimentation) comprendra à terme une soixantaine de structures fixes et mobiles servant de support à 1600m2 de capteurs photovoltaïques, pour une puissance de 81,25 kWc. Citons également la Plateforme d’Analyse du Cycle de Vie des produits, la halle des écomatériaux et le pôle de com-pétitivité national TEAM2 (Technologies de l’Environnement Appliquées aux Matières et Matériaux), seul pôle français sur la question de la réutilisation des déchets.

Ecoconstruction

• VillAvenir : 6 maisons à haute performance énergétique utilisant une centaine de technologies de pointe différentes construites en 2009 par la Fédération Fran-çaise du Bâtiment (FFB) puis rétrocédées à un bailleur social.

• Chênelet : 6 logements à caractère très social (dispositif PLUS) construits en 2009 avec un objectif énergétique de 45 Kwh/an/m2.

• Mairie : depuis 1997, tous les bâtiments communaux sont construits ou rénovés selon les principes de l’écoconstruction. Ici, la mairie et son extension.

Ces deux opérations sont emblématiques de la politique loossoise en matière de logement, considéré comme central pour la vie des foyers : il constitue le socle du vivre ensemble, au sein de la famille mais aussi du quartier, et est donc à ce titre l’un des premiers facteurs d’intégration sociale. Structurant pour la personne, le logement l’est aussi pour la ville : la façon de concevoir et de construire n’est donc pas anodine. Elle conditionne la création d’un “art de vivre”. Il s’agit dès lors pour la ville de travailler sur la qualité, mais aussi sur la mixité (logements sociaux, très sociaux, de confort, etc., en location ou en accession à la propriété, béguinage pour les personnes âgées, etc.) et l’environnement du logement.La municipalité favorise l’écoconstruction car elle donne trois types de résultats : environnemental (baisse des prélèvements énergé-tiques, des émissions de CO

2, etc.), social (baisse

des charges des locataires, économies d’énergie, d’eau, avec des éléments chif-frables, etc.), et économique (elle favorise les circuits courts et donc l’économie régionale, les compétences à valeur ajoutée, etc.).

Environnement et urbanisme• La Ceinture verte, aménagée progressivement depuis une dizaine d’années grâce notamment à des parcelles réservées au Plan d’Occupation des Sols (POS), s’étend aujourd’hui sur 15 km. Elle comprend notamment un ancien cavalier des mines et un corridor biologique enjambant l’A21. La ceinture verte a plusieurs fonc-tions relevant de l’environnement (reconnexion biolo-gique d’espaces jusqu’alors isolés), de l’urbanisme (elle marque les limites de l’urbanisation) et de la vie sociale des habitants (loisirs en ville et écomobilité).• Depuis des années, Loos-en-Gohelle a opté pour la gestion différenciée des espaces verts. Cela sa traduit concrètement par l’alternance d’espaces horticoles et d’espaces plus naturels permettant de laisser s’exprimer une flore plus locale. Un paysage à multiples facettes s’est créé, résultat de la graduation dans l’entretien des espaces verts inhérente à la gestion différenciée. Cinq types d’espaces sont définis : floraux (massifs, jardi-

nières...), horticoles (parcs et jardins), de fleurissement naturel en ville (prairies fleu-ries...), les terrains de football et enfin les espaces naturels (fourrés, terrils...).Cette gestion alternative ne signifie pas l’abandon de toute ambition esthétique : en 2008, Loos-en-Gohelle a obtenu sa Première Fleur au concours “Fleurir le Pas-de-Calais”. Ces aménagements sont accompagnés d’actions récurrentes de sensibilisation à l’environnement des scolaires et des habi-

tants (ex. suivi des populations d’hirondelles par les habitants), ainsi que d’un inven-taire faune-flore réalisé par le CPIE Chaîne des terrils, qui permet de vérifier l’effica-cité des aménagements choisis.

Les habitants acteursLoos-en-Gohelle base sa politique sur la participation des habitants, qui n’est pas enten-due comme un supplément d’âme, mais comme le fondement de l’action : celui qui garantit l’ancrage dans la réalité (partie des besoins), le soutien et l’appui à l’innovation. Cette approche vise à construire une société ouverte, composée d’acteurs autonomes, responsables, et donc à créer une gouvernance agglomérante, gage aussi de lien social.La commune a donc mis en place une démarche de concertation et de coproduction devenue systématique et cela quel que soit le thème ou le projet traités. Ainsi, l’ensemble de la population est régulièrement invité soit à participer à l’élaboration des projets communaux (comités de pilotage), soit à s’exprimer (réunions publiques, questionnaires). • Loos-en-Gohelle s’est engagée dans la démarche de transformation de son Plan d’Oc-

cupation des Sols (POS) en Plan Local d’Urbanisme (PLU). Ce document constituera l’un des outils de la définition de l’identité que les élus et la population souhaitent donner à la commune. A cette occasion, le projet de recherche-action Elena déve-

loppe, avec deux étudiants en thèse, un travail sur la production d’indicateurs de qualité de vie.• La politique loossoise en matière de participation des habi-

tants et d’outillage de cette participation habitante par les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) a notamment abouti à la création d’un espace collaboratif citoyen en ligne, citoyentic.fr.

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et de nombreux partenariats avec des universités, des acteurs privés…

Quelques zooms…