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N° 50 Publication mensuelle spécialisée / Editée par Media Pub Santé Avril 2016 UROS 10 Ans La prise en charge du cancer de la prostate, de A à Z ! : “du diagnostic, à la thérapeutique” Les thérapeutiques évoluent, dans le cancer de la prostate Le dixième anniversaire d’UROS témoigne de l’engagement d’Ipsen, dans la formation médicale continue des médecins et du bien-être des patients Notre association a, pour but, de promouvoir l’urologie algérienne En France, on enregistre 60.000 cas, par an, de personnes atteintes de cancer de la prostate Depuis 1970, nos connaissances ont progressé, concernant les causes et les mécanismes de l’autisme Pr Philippe Evrard Il importe de mettre en place des protocoles codifiés, devant baliser la prise en charge des enfants autistes Pr Nassima Metahri Le plan de prise en charge de l’autisme prévoit trois principaux volets Pr Mohamed Chakali A Oran, la plupart des malades se présentent à un stade métastatique de leur cancer de la prostate Pr Shahrokh Shariat Dr Adlane Soudani Dr Belaidi Abdelkader Pr Morgan Roupret Pr Mustapha Yousfi

UROS 10 Ans - mediapubsante.comet les mécanismes de l’autisme Pr Philippe Evrard Il importe de mettre en place des protocoles codifiés, devant baliser la prise en charge des enfants

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N° 50Publication mensuelle spécialisée / Editée par Media Pub Santé Avril 2016

UROS 10 AnsLa prise en charge du cancer de la prostate, de A à Z ! : “du diagnostic, à la thérapeutique”

Les thérapeutiques évoluent, dans le cancer de la prostate

Le dixième anniversaire d’UROS témoigne del’engagement d’Ipsen, dans la formation médicale continue des médecins et du bien-être des patients

Notre association a, pour but, de promouvoir l’urologie algérienne

En France, on enregistre 60.000 cas, par an, de personnes atteintes de cancer de la prostate

Depuis 1970, nos connaissances ont progressé, concernant les causes et les mécanismes de l’autisme

Pr Philippe EvrardIl importe de mettre en place des protocoles codifiés, devant baliser la prise en charge des enfants autistes

Pr Nassima Metahri

Le plan de prise en charge de l’autisme prévoit trois principaux voletsPr Mohamed Chakali

A Oran, la plupart des malades se présentent à un stade métastatique de leur cancer de la prostate

Pr Shahrokh Shariat

Dr Adlane Soudani

Dr Belaidi Abdelkader

Pr Morgan Roupret

Pr Mustapha Yousfi

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SOMMAIRE

Dossier

Recherches médicales

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Pour stopper les fuites urinairesCancer du poumon: inégalités, dans l’accès aux traitementsAnémie: des traitements plus supportablesRecherches médicales: L’endométriose s’en prend au cœur des femmesEviter de manger la nuit, réduirait le risque de rechute du cancer du seinGynécologie: La place de l’implant, dans la contraceptionConstantine: Le Dr Masseboeuf, père fondateur de la médecine de travail

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M. Adlane Soudani: Le dixième anniversaire d’UROS témoigne de son engagement...Pr Morgan Roupret: En France, on enregistre 60.000 cas, par an, de personnes atteintes...Ipsen célèbre les 10 ans UROS, en AlgériePr Rozet François: La surveillance active vise à ne pas sur-traiter le patient ...Pr Raphaelle Renard-Penna: L’imagerie médicale est un examen permettant de détecte ...Pr Shahrokh Shariat: Les thérapeutiques évoluent, dans le cancer de la prostateDr Erwan Floch: Une publication d’un article médical doit apporter une recherche nouvellePr A. BelKacem-Nacer: Trois-quarts des patients, atteints de cancer de la prostate...Pr Mustapha Yousfi: Dans notre service, à Oran, la plupart des malades se présentent ...Dr Belaidi Abdelkader: Notre association a, pour but, de promouvoir l’urologie algériennePr Abdelkrim Kadi: Le cancer de la prostate, en Algérie

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Pr Philippe Evrard: Depuis 1970, nos connaissances ont progressé, de manière explosive...Pr Nassima Metahri: Il importe de mettre en place des protocoles codifiés...Dr Mohamed Chakali: Le plan, intégré, de prise en charge de l’autisme prévoit...Ghardaïa: Plus de mille cas de brucellose humaine diagnostiqués, depuis janvierSyndrome d’Edwards: Une trisomie méconnueAlgérie-France: une convention de coopération, dans le domaine du médicament...Maladie de Parkinson: se rassembler, pour avancerPlus de 400 millions de personnes vivent avec le diabèteSanté: les entreprises françaises prêtes à accompagner leurs homologues algériennesPr Sigismond Lasocki: Ne pas sous-estimer les symptômes d’une carence martialePr Stephan Muhlebach: Le médicament générique du fer IV n’est ni identique, ni équivalent...Cancer colorectal: 6000 nouveaux cas, par an, en AlgériePr Lila Mahfouf: Le syndrome du canal carpien: Une souffrance, au quotidienMaladie d’Alzheimer: la piste de l’immunothérapie

L'obésité touche 13% de la population adulte mondialeLa santé mentale a besoin d’argentDiabète: mobilisation générale, pour enrayer l’épidémieÉpilepsies: Vers la sortie de crises?La CNAS s'oriente vers la préparation des insuffisants rénaux à la greffe rénaleAMAAC: L’algérien Adda Bounedjar élu vice-présidentAlgérie: "Beaucoup de réalisations", dans le domaine de la SantéPlace de l’Evorilimus, dans le traitement des astrocytomes à cellules géantes (SEGA)...La psychiatrie... 50 ans aprèsDr Namane Leïla: Maladie épileptique et comorbidité psychiatriqueLe triste sort des malades mentauxLa santé, en Afrique: Les succès, contre les maladies transmissibles, rattrapés ...

Évènement

Actualité

Directeur de la publication:Achouri Abdelkader

Directeur de la rédaction:Achouri MohamedEmail: [email protected]

Coordinatrice de la rédaction:Fortas Nadjia

Directrice technique:Abdelatif Rabea

Comité de rédaction:Ait Tanina | Maya Harcha | Zahaf Loubna Nahlil Djaouida | Soltane Hania | Ramzy Chahra Badredine Sawsen | Hamdi Rania

Conception graphique: Brikh Kamel

Correction: Gharnaout Amar

Pr Salim NaftiPr Mohamed ArezkiPr Karima Achour-AmeurPr Mustapha SadibelouizPr Belkacem ChafiPr Adda Bounedjar

Pr Louiza ChachouaPr Smaïl BenkaidaliPr Habib DouaguiPr Messaoud SaïdaniPr Tahar RayanePr Farid Kacha

Comité scientifique:

ISSN

2253

-00

6118

8-20

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Avril 2016 N° 50

Santé-Mag: Magazine mensuel de la santé �Edité par Media Pub SantéAdresse: Cité des 36 logts, les Bananiers, Blida.Tél./Fax: +213 (0) 25 35 01 37Mob.: +213 (0) 550 95 46 53 / +213 (0) 661 49 57 23Site web: www.santemag-dz.comEmail: [email protected]

N 50Pub ica ion men uel e spé ia i ée / Edi ée par Media Pub Santé Avr l 2016

UROS 10 AnsLa pr se en charge du cancer de la prostate de A à Z ! “du diagnostic à la thérapeut que”

Les thérapeutiques évoluent dans le cancer de la prostate

Le dixième anniversaire d UROS émoigne del’engagement d’Ipsen dans la formation médicale con inue des médecins et du bien être des patients

Notre association a pour but de p omouvoir l’urologie algérienne

En France on enregistre 60 000 cas par an de pe sonnes atteintes de cancer de la p ostate

Depu s 1970 nos connaissances ont p ogressé concernant les causes et les mécanismes de l’autisme

Pr Philippe Evrardl impo te de mettre en place

des protocoles cod fiés devant baliser la prise en charge des enfants autistes

Pr Nassima Metahri

Pr Mohamed Chakali

A Oran la plupart des malades se présentent à un stade métastatique de leur cancer de la prostate

Pr Shah okh Shariat

Dr Adlane Soudani

Dr Belaidi Abdelkader

Pr Morgan Roupret

Pr Mustapha Yousfi

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Chaque dollar investi, pour développer la prise en charge de la dépression et de l’anxiété, en rapporte 4.

Telle est la conclusion d’un rapport, publié par la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). La Banque mondiale et l’OMS ont réalisé une

étude qui, pour la première fois, a permis d’estimer les avantages, pour la santé et l’économie, comparés à la hausse des investissements, dans la santé mentale. Et plus précisément au niveau de la prise en charge de la dépression et de l’anxiété. Pour ce faire, les auteurs ont analysé la projection du coût des traitements et les résultats sanitaires entre 2016 et 2030, dans 36 pays à revenu faible, intermé-diaire, ou élevé. Résultats, un budget total, estimé à 147 milliards de dollars et des retours sur investissement dépassant de très loin l’enveloppe des dépenses. L’amélioration de l’état de santé de millions de per-sonnes permettrait, en effet, de rapporter 710 milliards de dollars, entre 2016 et 2030.

DÉPRESSION: UNE MALADIE EN PLEINE EXPANSION «Nous savons que le traitement de la dépression et de l’anxiété se justifie pleinement, pour la santé et le bien-être», explique le Dr Margaret Chan, Directrice générale de l’OMS. «Cette nouvelle étude confirme, également, son bien-fondé, au niveau économique. Nous devons désormais trouver des moyens, pour veiller à ce que l’accès aux services de santé mentale soit une réalité». Or, aujourd’hui, les investissements dans ce secteur de la santé paraissent bien faibles. Selon l’enquête de l’Atlas de la Santé mentale de l’OMS, les gouvernements dépensent, en moyenne, 3% de leur budget, dans ce domaine. Pire, dans les pays sous-dé-veloppés, ce pourcentage dépasse à peine 1%, contre plus de 5%, pour les pays développés.

A noter: l’incidence des troubles mentaux est en pleine expansion. Entre 1990 et 2013, le nombre de patients concernés est passé de 416 millions à 615 millions, dans le monde

La santé mentale a besoin d’argent

L'obésité touche 13% de la population adulte mondiale

L'obésité touche, aujourd'hui, près de 650 millions d'adultes; soit, 13% de la population mondiale adulte, un pourcentage qui pourrait atteindre 20%, d'ici 2025 en cas de maintien du rythme de progression actuelle, selon une

étude publiée, dans la revue médicale britannique, The Lancet. Selon l'étude, basée sur des données concernant quelque 19 mil-lions de personnes, âgées de 18 ans et plus, vivant dans 186 pays, le nombre d'obèses adultes passe à 641 millions, en 2014; dont, 375 millions de femmes et 266 millions d'hommes. En 1975, ils n'étaient que 105 millions. En 40 ans, l'IMC moyen est, selon l'étude, passé de 21,7 à 24,2 chez les hommes et de 22,1 à 24,4 chez les femmes adultes, soit une augmentation de poids de 1,5 kg, tous les 10 ans, en moyenne. Une explosion liée, notamment, à une alimentation industrielle trop riche; mais, aussi, à des prédispositions génétiques. Le pourcentage des obèses a triplé, chez les hommes, passant de 3,2%, en 1975, à 10,8%, en 2014 et plus que doublé, chez les femmes (passant de 6,4% à 14,9%), avec des disparités très im-portantes, selon les pays. L'obésité constitue désormais "un problème important de santé publique" dans de nombreuses régions à revenu intermédiaire (Pacifique, Moyen-Orient, Afrique du nord, certains états d'Amé-rique du sud, ou des Caraïbes), relève l'étude. A l'inverse, l'insuffisance pondérale - ou sous poids - (IMC infé-rieur à 18,5), liée à la malnutrition, reste un problème majeur dans d'autres régions du monde, comme l'Asie du sud, ou certains états d'Afrique. Selon l'étude, près d'un quart de la population était en sous poids, en Asie du sud, en 2014, contre 12% à 15% de la popu-lation en Afrique centrale et orientale. Alors que le sous poids est tenu pour responsable d'une mortalité accrue, chez les femmes et les très jeunes enfants, avant et après l'accouchement, et accroît le risque de décès ,lié à des maladies infectieuses, comme la tu-berculose, l'obésité favorise, elle, certains cancers et les maladies cardiovasculaires

Santé-MAG N°50 - Avril 2016

ACTUALITÉ

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Diabète:mobilisation générale,

pour enrayer l’épidémie

En 35 ans, le nombre de diabétiques a quadruplé, dans le monde ! Il est, en effet, passé de 108 millions, en 1980, à plus de 420 millions, en 2014.

Une progression qui justifie, à elle, seule, la tenue d’une journée mondiale de la santé, organisée par l’OMS, ce 7 avril 2016. Maladie chronique, le diabète se caractérise par un défaut

de production d’insuline, hormone régulatrice de la glycémie (taux de sucre sanguin). Concernant le diabète de type 1, le pancréas ne produit pas d’insu-line. Les patients recourent à des injections, pour survivre. Quant aux diabétiques de type 2 – représentant 90% des cas – la synthèse d’insuline se fait normalement. Mais, cette hormone est sécrétée en quantité insuffisante, ou elle est utilisée à mauvais es-cient. Généralement, liée au mode de vie, cette dernière affection atteint, le plus souvent, des patients en surpoids et sédentaires.

DE NOMBREUSES COMPLICATIONS Le diabète entraîne de graves complications. En 2012, cette maladie métabolique est à l’origine de 1,2 million de décès, dans le monde. Dans son rapport mondial, publié, à l’occasion de cette journée, l’OMS cite, également, «l’infarctus du myocarde, l’accident vascu-laire cérébral, l’insuffisance rénale, l’amputation des jambes, la perte de la vision et des lésions nerveuses». Enfin, pendant la grossesse, «une mauvaise maîtrise du diabète augmente le risque de mortalité fœtale et d’autres complications».

EXERCICE PHYSIQUE ET HYGIÈNE ALIMENTAIRE En progression, rapide, dans de nombreux pays, le diabète de type 2 touche, de plus en plus, la population infantile. En prévention, «l’expérience a montré que des mesures simples sont efficaces.Maintenir un poids normal, pratiquer, régulièrement, un exercice physique et une alimentation saine, peuvent réduire les risques», souligne-t-elle. En France, 3,5 millions de diabétiques seraient sous traitement. Soit, environ 5% de la population ! A noter qu’ils ne sont pas, pour autant, à l’abri des complications. En 2013, plus de 20 000 d’entre eux ont été hospitalisés, pour une plaie du pied, dont près de 8 000, pour amputation d’un membre inférieur; soit, un risque 7 fois supérieur à celui de la population générale. Au total, 17 000 ont été victimes d’un AVC et 12 000 ont dû être hospitalisés, pour un infarctus du myocarde. Un risque 2,2 fois plus important, comparé à la population non diabétique

L’épilepsie s’accompagne parfois de troubles cogni-tifs et psychiatriques, des comorbidités loin d’être anecdotiques. Ainsi, «on estime qu’un malade sur deux dont les crises résistent aux médicaments

souffre aussi de dépression», indique Philippe Kahane. Un lien que l’équipe de Christophe Bernard de l’INS vient de confirmer. «Quand on stresse des rats, on provoque chez la moitié d’entre eux une vulnérabilité à l’épilepsie et aux troubles cognitifs et psychiatriques. Lorsqu’ils deviennent épileptiques, seuls ces animaux sont "dépressifs" et pré-sentent des déficits de mémoire, relate le chercheur.On remarque que chez les rats vulnérables, le taux de BDNF sanguin, un facteur de croissance du cerveau, mesuré entre le premier stress et l’installation de l’épilepsie, est plus bas. Or, si on les traite avec un analogue du BDNF juste après le premier stress, ils ne développent ni dépression, ni déficit de mémoire. Chez nos modèles animaux, la comorbidité peut, donc, être prédite et traitée.Reste à étudier si c’est transposable chez l’homme, sachant que le concept-clé est que le passé d’un individu; en par-ticulier, des événements stressants comme un deuil, un divorce, le chômage, influent fortement sur le développe-ment d’une épilepsie et de ses comorbidités».Plus largement, pour expliquer les comorbidités, Pierre Szepetowski de l’Institut de neurobiologie de la Méditerra-née (Inmed) à Marseille propose deux mécanismes: «D’une part, une même cause peut avoir deux conséquences dif-férentes [épilepsie et troubles cognitifs/psychiatriques]; mais, d’autre part, les crises, et les anomalies [de l’activité électrique du cerveau] entre cellesci, peuvent, aussi, altérer durablement les réseaux neuronaux, avec des effets sur la cognition, l’humeur, etc... En fait, il est, sans doute, fréquent que les deux mécanismes coexistent, et que leur influence respective puisse sous-tendre la variabilité des symptômes observés, pour une même cause». Ainsi, son équipe a mon-tré que chez 20 % des malades souffrant d’épilepsies fo-cales et d’encéphalopathies épileptiques, associées à des troubles du langage, ces pathologies, dont les symptômes et la sévérité sont très variables, ont pour origine un seul et même gène, Grin2a, qui code pour une des sous-unités des récepteurs NMDA, impliqués dans la communication entre les neurones. Concernant les troubles associés à l’épilepsie, Valérie Crépel du même Institut, explique que «dans l’hip-pocampe de rats, modèles de l’épilepsie du lobe temporal, il a été constaté un codage neuronal [une organisation des neurones] aberrant, qui pourrait contribuer à l’apparition des troubles cognitifs, des atteintes qui sont, aussi, obser-vées, chez les malades, en dehors des crises»

Épilepsies:Vers la sortie de crises?

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La CNAS s'oriente vers la préparation des insuffisants rénaux à la greffe rénale

Le directeur général de la Caisse nationale des assurances so-ciales des travailleurs salariés (CNAS), Tidjani Hassan Haddam,

a annoncé, à Oran, que son instance s'oriente, actuellement, vers la prépara-tion des insuffisants rénaux à la greffe rénale, en œuvrant à réunir tous les moyens et les conditions nécessaires, pour cela. Le même responsable a souligné, dans une déclaration à la presse, en marge du deuxième séminaire régional, sur "l’amélioration de la prise en charge des insuffisants rénaux", que la CNAS s’oriente vers cette tendance, dans le cadre de l'amélioration de ses presta-tions, conformément au programme du gouvernement visant à renforcer les opérations de greffe du rein. M. Tidjani a ajouté que son instance œuvre à suivre l’évolution de la prise en charge des malades chroniques, à l’ins-tar des insuffisants rénaux, signalant l'introduction, à la liste des médicaments rem-boursables à 100 cent pour cent, de nombreux produits entrant dans le cadre de la

réparation à la greffe rénale. A ce sujet, il a expliqué que ces nouveaux produits ont un lien avec les pathologies cardio-vasculaires et l’anémie, pour préparer la personne atteinte d'insuffisance rénale; notamment, sur le plan physique, à ce genre "d'opération lourde", qui néces-site des médicaments d'accompagne-ment. D’autre part, le même responsable a salué, dans son allocation d’ouverture de cette rencontre régionale d’évalua-tion, pour l'amélioration de la prise en charge des insuffisants rénaux, les ré-sultats "positifs" dans l'application de la convention entre la CNAS et plus de 150 centres d’hémodialyse au niveau natio-nal, qui a permis, selon lui, d’assurer une

couverture, totale, en matière de pres-tations, pour tous ces malades, sur le plan quantitatif et qualitatif. M. Tidjani a ajouté, dans ce sens, que de telles rencontres d'éva-luation contribuent à l’amélioration des prestations et la concrétisation

de nouveaux programmes de moder-nisation de l’opération de prise en charge des insuffisants rénaux, à l’instar d’autres maladies chroniques. A titre illustratif, le même responsable a indiqué que la couverture des frais de l'opération d’hémodialyse, au pro-fit des insuffisants rénaux, est estimée à près de 8 milliards DA, par an, dont bénéficient, environ, 9.200 malades, à raison de 3 séances d’hémodialyse, par semaine, pour une valeur d’un (1) million DA, pour chacun. Il a souligné que ce budget ne comprend pas les dépenses de la caisse, allouées au transport du malade et les remboursements liés aux arrêts de travail. A une question relative à la prise en charge des soins à l’étranger, M. Tidjani a indiqué que l’opération n’a connu au-cun changement et qu’elle fonctionne selon les textes de loi, tout en rappelant l’existence d’une commission spécia-lisée, qui étudie les dossiers déposés, dans ce sens. Cette rencontre d’une journée a vu la participation de directeurs des agences CNAS de l’ouest du pays, aux côtés des responsables des centres d’hémodia-lyse et des opérateurs conventionnés par la caisse Mr. Tidjani Hacène Heddam

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Association des médecins arabes de lutte contre le cancer (AMAAC):

L’algérien Adda Bounedjar élu vice-président

Le Pr Adda Bounedjar a été élu vice-président de l’Association des médecins arabes de lutte contre le cancer (AMAAC), a l’issue de l’assemblée générale élective, qui s’est tenue, en marge du 16ème congres

panarabe d’oncologie, qui a eu lieu au Caire (Egypte), du 28 au 30 avril. Le jordanien Sami Khatib a été réélu secrétaire général, pour un nouveau mandat, à la tête de cette organisation médicale arabe. Par ailleurs, l’Algérie a été choisie, pour abriter la pro-chaine édition du panarabe d’oncologie, au mois d’Avril 2017. Sous le thème "le monde arabe, contre le cancer", cette édition s’est articulée autour de l’immunothérapie, à travers l'exploration des différentes expériences et des études de cas, dans les 22 pays arabes. Les participants, à cette rencontre scientifique, qui a rassemblé plus de 600 praticiens, ont re-péré des similitudes, entre les expériences. Comme ils ont convenu de poursuivre la relation entre les pratiques médi-cales actuelles et les recommandations internationales, ainsi que d’examiner l'expérience clinique du monde arabe, à la lumière des perspectives économiques régionales de la santé. Cette occasion a été mise à profit, pour présenter d’impor-tants progrès de la recherche, dans plusieurs domaines, comme celui du traitement du cancer poumon, ou encore,

de l’immunothérapie du méla-nome… Plusieurs nouveaux trai-tements ont donné des résultats prometteurs contre des cancers avancés du poumon résistant aux autres thérapies, selon des essais cliniques dévoilés, confirmant les avancées, dans la lutte contre cette maladie, laisse entendre le Pr Oukkal Mohamed, chef de service oncologie, au CHU de Beni Messous.

L’immunothérapie marque, encore, des points, contre le méla-nome, «Il s'agit d'une thérapie prometteuse, qui fait ressortir moins de réapparition du cancer, parmi les patients qui ont un risque élevé de rechute», apprend-on auprès du Pr Larbaoui Blaha, chef de service oncologie au CAC d’Oran. Selon les études exposées, le traitement de l’américain MSD est capable de bloquer le processus utilisé par le cancer, pour échapper au contrôle du système immunitaire. "Cette nouvelle thérapie aide le système immunitaire à combattre ce cancer, auparavant très difficile à traiter, efficacement" Pr Adda Bounedjar

Le rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à la santé, Dainius Puras, a indiqué, à Alger, qu'il y avait eu "beau-coup de réalisations", en Algérie, dans le domaine de la santé; notamment, la gratuité des soins. "Il y a eu

beaucoup de réalisations en Algérie; par exemple, les citoyens algériens ont un accès, gratuit, à la santé", a-t-il déclaré à la presse, au terme de ses entretiens avec le secrétaire général de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNPPDH), Merdjana Abdelwahab. Il a ajouté, dans ce cadre, qu'il était, "donc, très important" d'avoir une bonne législation et des moyens de sa mise en œuvre, pour qu'elle soit "efficace". Pour sa part, M. Merdjana a relevé qu'il avait discuté des réali-sations de l'Algérie, en termes de droit des algériens à la santé, ajoutant avoir informé son interlocuteur des lois mises en place, dans ce cadre et qui sont en compatibilité avec les conventions internationales, ratifiées par l'Algérie. M. Pûras, effectue une visite, en Algérie, depuis le 27 avril au 10

mai, pour "évaluer l'étendue du droit à la santé, dans le pays". Cette visite, première du genre d'un expert indépendant du Conseil des droits de l'Homme, permettra au rapporteur spé-cial d'examiner, avec les responsables algériens, les questions relatives à la "jouissance du droit à la santé, en incluant la dis-ponibilité, l'accessibilité et la qualité des services de santé, des biens et des installations"

Algérie "Beaucoup de réalisations", dans le domaine de la Santé

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Une alternative à la chirurgie

Place de l’Evorilimus, dans le traitement des astrocytomes à cellules géantes (SEGA), dans la sclérose tubéreuse

de Bournaville

RÉSUMÉ: La sclérose tubéreuse de Bourneville (STB) est une maladie génétique rare, qui touche, aussi bien, l’adulte que l’enfant et dont les manifestations cliniques peuvent varier.Les anomalies neurologiques et der-matologiques dominent le tableau cli-nique. Elles sont présentes chez 90 à 95 % des patients. Du fait de cette atteinte multi-systémique, une prise en charge, pluridisciplinaire et spécialisée, s’avère nécessaire; d’autant plus que la STB est, souvent, sous-diagnostiquée. Ce sous-diagnostic peut, ainsi, être à l’origine d’une prise en charge insuffisante. Elle reste une maladie méconnue, malgré l’existence de critères cliniques bien éta-blis. Nous rapportons le cas d’un enfant, suivi pour STB, diagnostiqué dès l’âge de 9 mois et qui a développé, au cours de l’évolution de sa maladie, un astrocy-tome à cellules géantes (SEGA), localisé près du trou de monro. L’évorilimus a été prescrit, chez notre enfant, comme alter-native à la chirurgie.

Mots clés: Epilepsie, critères majeurs, SEGA, l’évorilimus.

Introduction:La sclérose tubéreuse de Bourneville (STB) est une maladie génétique, de transmission autosomique dominante, multi-systémique qui touche les enfants, comme les adultes.Sa prévalence est de 1/10.000. On l’es-time à près d’un million d’individus, dans le monde. Elle se caractérise par la présence d’ha-martomes multiples, dans différents or-ganes; particulièrement, le cerveau.La STB est la conséquence de mutations, dans le gène TSC2, qui code, pour la tubérine ou TSC1, qui code pour l’hamar-tine. Ces deux protéines sont impliquées dans la régulation de la croissance et la prolifération cellulaire, en inhibant le complexe mTOR.Les manifestations neurologiques sont l’épilepsie, le retard mental, l’autisme, les tubers, les nodules sous-épendy-maires et les astrocytomes à cellules

géantes(SEGA).Le diagnostic peut être difficile, en rai-son de la grande variété des manifes-tations et du manque de spécificité de la plupart des signes. Actuellement, des critères cliniques, majeurs et mi-neurs, ont été établis, par Gomez, en 1988 et révisés en 1998, afin d’aider au diagnostic.La présence de 2 critères majeurs, ou 1 critère majeur et 2 critères mineurs, confirme le diagnostic.

OBSERVATION:Nous rapportons le cas d’un petit garçon, âgé de 6 ans, suivi pour une STB, depuis l’âge de 9 mois, révélée par un syndrome de West. Le diagnostic été posé sur la présence de deux critères majeurs: les taches achromiques et les tubers corti-caux et nodules sous-épendymaires à la TDM cérébrale.L’enfant a été traité, pour son épilepsie et a bénéficié d’un suivi régulier, clinique et radiographique. Il a très bien évolué, sur le plan du développement psychomoteur. Son épilepsie s’est stabilisée; par contre,

il a développé un syndrome d’hyperacti-vité, avec défaut d’attention et retentis-sement sur la scolarité. Lors du suivi et à l’occasion d’une TDM cérébrale systématique, l’enfant déve-loppe, à l’âge de 6 ans, un astrocytome à cellules géantes (SEGA) mesurant 17 mm intra-ventriculaire (figure1).Sur le plan clinique, absence de signes neurologiques et la cure chirurgicale n’était pas envisagée, dans l’immédiat. De ce fait, un traitement par le lévéroli-mus (Votubia) - qui est un immunosup-presseur, inhibiteur de la voie mTOR,- a été proposé, chez notre malade, à raison de 5mg/j. La tumeur a diminué de vo-lume, passant à 11 mm après 6 mois de traitement (figure2). Ce dernier a été bien toléré, par l’enfant. On a décidé de le poursuivre avec des contrôles cliniques et radiologiques.

DISCUSSION:La STB est une maladie multi-systémique à hérédité autosomale dominante, carac-térisée par la croissance d’hamartomes et d’autres tumeurs, dans différents or-

B. Metidji *, K. Ait Idir**, H. Boufenar*, M. Agha*, D. Dahlouk**Par

Fig. 1: Astrocytome de 17 mm

Fig. 2: Astrocytome de 11 mm, après evolution de 6 mois, sous traitement

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ganes, tels que le cerveau, les reins, la peau, le cœur, l’intestin, le foie, la rétine et les poumons. Le diagnostic est posé, cliniquement, selon des critères bien établis (cri-tères majeurs et mineurs). La morbidité et la mortalité de la sclérose tubéreuse sont considé-rables. Chez 5–15% des patients, les nodules sous-épendymaires asymp-tomatiques peuvent dégénérer en astrocytomes à cellules géantes (appelés sub ependymal giant cell astrocytoma, ou SEGA), qui peuvent devenir symptomatiques, dans l’en-fance, ou au début de l’adolescence. Ils sont, souvent, localisés dans la fosse caudothalamique, à proximité des trous de Monro et progressent, généralement, lentement. Mais, avec le temps, ils peuvent obstruer les trous de Monro et provoquer une hydrocéphalie, avec pression intra-crânienne de plus en plus élevée. Les enfants ayant d’importants défi-cits cognitifs courent le risque que les signes d’hypertension intracrâ-nienne, tels que la diminution du champ visuel, l’ataxie ou les cépha-lées, exigeant une intervention neu-rochirurgicale en urgence, ne soient pas diagnostiqués, correctement, à temps. Les connaissances, sur le rôle de la voie de signalisation de la mammalian Target Of Rapamy-cin (mTOR), dans la pathogenèse de cette maladie, font qu’actuelle-ment les inhibiteurs de la voie mTOR peuvent être utilisés, avec succès, dans le traitement de certaines de ses manifestations organiques.Il n’y avait, jusqu’à récemment, aucune option thérapeutique, pour les astrocytomes à cellules géantes sous-épendymaires inopérables. Le recours aux inhibiteurs de la voie mTOR a, ici, ouvert une large brèche. L’évorilimus (Votubia) est un immu-nosuppresseur utilisé, depuis des années, pour prévenir les réactions de rejet, après transplantation d’or-ganes. Plusieurs études ont démon-tré l’efficacité du l’évorilimus, dans le traitement des SEGA, avec une dimi-nution d’au moins 30% du volume de la tumeur, en l’espace de 6 mois. L’évérolimus est, globalement, bien toléré. Ses effets indésirables, les plus fréquents, ont été la présence de stomatite et des

CONCLUSION: La STB est une maladie à multiples facettes et symptômes. Elle touche des patients de toutes classes d’âge.

La prise en charge, coordonnée et continue, de ces patients pose de grands défis et nécessite une étroite collaboration interdisciplinaire. Un diagnostic précoce de la STB, asso-cié à un suivi régulier de ses compli-cations, par un réseau de spécialistes et la mise en place d’un traitement individuel adapté, peut en influencer, favorablement, l’évolution clinique. En plus des traitements symptoma-tiques, la découverte du rôle de la voie de signalisation mTOR, dans la pathogenèse de la STB et les don-nées, récentes, sur l’efficacité des inhibiteurs de la voie mTOR, ont ou-vert de nouvelles perspectives thé-rapeutiques

B. Metidji *, K. Ait Idir**, H. Bouf-enar*, M. Agha*, D. Dahlouk**

*Service de pédiatrie.Hôpital central de l’armée,Aïn Naâdja – Alger.** Service de pédiatrie. Centre de consultations spécialisées de l’armée, H-Dey – Alger.

Bibliographie

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Il y a 50 ans, en 1967, était ouvert le C.E.S, Certi-ficat d’étude spéciale de psychiatrie, à l’hôpital Mustapha, par le professeur K. Benmiloud. Depuis 1971, chaque année, une nouvelle pro-

motion de psychiatres vient renforcer la prise en charge des patients.Mais, avant l’indépendance, en 1953, un psychiatre célèbre, le Dr Frantz Fanon, avait, déjà, marqué son passage, dans la plus grande citadelle de la psy-chiatrie du pays, qui comptait plus de deux mille lits (2000): l’hôpital psychiatrique de Blida. Cet hôpital, qui porte son nom, aujourd’hui, avait réalisé, grâce à la détermination de F. Fanon, la première expérience de psychiatrie institutionnelle, dans notre pays. Frantz Fanon est mort d’une leu-cémie, en 1961. Il n’a pu réaliser son rêve et trans-mettre, aux générations des psychiatres algériens, son enthousiasme, son humanisme et sa vision de la psychiatrie. Il a, tout de même, laissé des écrits, qui sont une source inépuisable de réflexions: «Chaque génération doit chercher, dans une certaine opacité, sa mission; la remplir, ou la trahir». a-t-il écrit.Si la génération de l’indépendance et celles pos-tindépendance, avaient la chance de percevoir et d’identifier les missions, qui leur incombaient, la mis-sion des générations des psychiatres, d’aujourd’hui, reste, souvent, dans l’opacité la plus sombre.Alors que leur nombre et celui des psychologues ne cesse d’augmenter, que les services de psychiatrie sont ouverts dans toutes les régions, les conflits, les convoitises, les fuites en avant ont, lentement, érodé les volontés et les sacrifices, éventuels, mobi-lisés, pour sortir la psychiatrie des fonctionnements asilaires. C’est cette évolution de la psychiatrie, de F. Fanon à celle de nos jours, que nous avons souhaité aborder et débattre, dans cette rencontre, organi-sée par la Société Algérienne de Psychiatrie, pour son 19ème congrès

Pr F. Kachaprésident de la Société algérienne de psychiatrie.

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Maladie épileptique et comorbidité psychiatrique

Les personnes, atteintes d'un trouble neurologique, ont une prévalence de trouble psychia-trique plus élevé, que la popula-

tion générale. Ainsi, l'épilepsie peut être accompagnée de troubles de la cogni-tion, de troubles du comportement et peut être associée de troubles psychia-triques. La comorbidité psychiatrique précède, est concomitante, ou se dé-clare après l'épilepsie. L'incidence des troubles psychiatriques est plus élevée, chez des patients atteints d'épilepsie, que dans la population générale. Elle est, aussi, plus importante, que dans les autres affections neurologiques. Ainsi, l'épilepsie a, non seulement, des réper-cussions sur la santé individuelle du su-jet; mais, a, aussi, des répercussions sur sa vie relationnelle.Or, la plupart des personnes, atteintes d'épilepsie, n'ont pas plus de bagages émotionnels, que les autres. Cependant, certaines personnes, qui font des crises, présentent des changements d'humeur extrêmes, ou des comportements, qui ne sont pas considérés comme sociale-ment acceptables.Ainsi, les principaux tableaux cliniques psychiatriques rencontrés, chez ces pa-tients, atteints de maladie épileptique, nous retrouvons:La dépression, qui est le trouble psy-

chiatrique le plus fréquemment retrou-vé, chez les patients épileptiques. L'inci-dence sur la vie entière, toutes formes d'épilepsies confondues, est estimée, selon les études, entre 6 et 30%. Chez les patients avec une épilepsie du lobe temporal, cette incidence, sur la vie en-tière, est estimée entre 24 et 72%. Selon cette même étude, le trouble bipolaire n'est pas plus fréquent, que dans la population générale. À titre de com-paraison, dans la population générale, l'incidence de la dépression, sur la vie, est estimée entre 6 et 17 %.On observe un taux plus élevé de trouble dépressif, dans les épilepsies du lobe temporal, comparé aux autres types d'épilepsies. Pendant la phase post-ictale, certains patients présentent une symptomatologie dépressive, d'in-tensité variable, qui peut durer quelques heures, à quelques jours. Rarement; mais, parfois, ces épisodes peuvent s'accompagner d'idée, ou de geste sui-cidaire.Dans un tiers des cas, les symptômes dépressifs sont présents, avant une crise d'épilepsie tonico-clonique généralisée et une symptomatologie dépressive, d'intensité variable, peut faire partie de l'aura. Certains patients décrivent des épisodes sévères et ont un sentiment, fort, de désespoir.

Les principaux symptômes rencontrés (l’insomnie, l’anhédonie, l’asthénie, l’irri-tabilité, le ralentissement psychomo-teur, les troubles de la concentration et de la mémoire, l’anorexie, les troubles somatoformes, les idéations et tenta-tives de suicides...).

QUELS SONT LES MODALITÉS DE PRISE EN CHARGE ?Les épisodes dépressifs, avant et pen-dant une crise d'épilepsie, ne nécessitent pas un traitement pharmacologique an-tidépresseur. Les états dépressifs post-critiques réagissent bien à de faibles po-sologies d'antidépresseurs. En première intention, on privilégie la classe des antidépresseurs inhibiteurs spécifique de la recapture de la sérotonine (SSRI).Enfin l'électro-convulsivothérapie, pour les dépressions sévères résistantes, reste une possibilité thérapeutique et n'est pas contre-indiquée, en cas d'épi-lepsie.Nous préconisons, aussi, la prescription de certains traitements antiépileptiques, qui sont utilisés comme stabilisateur de l'humeur, ainsi que la psychothérapie in-dividuelle, de groupe, ou de famille, qui peut être envisagée, devant l'échec d'un traitement pharmacologique et/ou face à une situation personnelle, ou psycho-sociale, complexe.

le Dr Namane LeïlaPar

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De nombreux autres troubles peuvent être liés à l’épi-lepsie, nous citons:Les anomalies de la personnalité: tous les types de troubles de la personnalité peuvent coexister, dans une épilepsie.Dans la littérature, on décrit un changement de la per-sonnalité, chez certains patients épileptiques, sous le nom de "interictal behavior syndrome". Ce tableau clinique est plus spécifique, dans les épilepsies et se retrouve, plus spécifiquement, chez les patients, avec une épilepsie du lobe temporal. Le diagnostic n'est pas aisé à poser. Ces personnes seraient, plus spécifique-ment concernées, par des questions philosophiques et religieuses et auraient des accès de colère, des fluctua-tions importantes de l'humeur, une viscosité relation-nelle, une difficulté, pour se déterminer et des troubles sexuels. Ce trouble est, souvent, décrit. Cependant, il est rarement mis en évidence et est, probablement, plus fréquent, dans les épilepsies du lobe temporal.Un suivi psychothérapeutique est, souvent, souhaitable. D'autre part, les neuroleptiques, comme la risperidone à faible dose, peuvent améliorer le pronostic et la quali-té de vie de ces personnes, sans oublier les traitements antiépileptiques, qui ont, également, un effet psycho-trope, qui peut induire sur le devenir de ces personnes.Des formes psychotiques chroniques hétérogènes, de type schizophrénique, souvent fluctuantes, dont le trai-tement, chez les patients épileptiques, est identique à celui d'un patient psychotique, non épileptique. Il consiste en un traitement pharmacologique neurolep-tique, d'une aide psychothérapeutique et psycho-édu-cative, ainsi qu'un accompagnement social.A travers cet article nous avons voulu mettre en relief les enjeux, cliniques et thérapeutiques, de cette comor-bidité psychiatrique, avec ce trouble, qui est l'épilepsie. Ainsi, du point de vue clinique, il est important de re-connaître un trouble psychiatrique et de l'inscrire de manière anamnestique, par rapport à la crise d'épilep-sie. Ceci est important; car, les mesures thérapeutiques ne seront pas les mêmes. De plus, la qualité de vie des patients épileptiques est, généralement, altérée. Par conséquent, pour des rai-sons de comorbidité et de qualité de vie, un travail en réseau est souhaitable. Ainsi, dans un certain nombre de situations, une bonne collaboration, entre psychiatre et neurologue, devient hautement profitable pour le patient épileptique

Bibliographie

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[2] Kwan P, Brodie MJ. Neuropsychological effects of epilepsy and antiepileptic drugs. Lancet 2001; 357: 216-222

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[7] Bazil CW. Comprehensive care of epilepsy patient. Control, comorbidity, and cost. Epilepsia 2004; 45: 3-12

Aujourd’hui, un spectacle désolant. Un portail d’entrée, qui date de plusieurs décennies. Une réalité qui témoigne des conditions de vie exécrables de ces malades, qui continuent à porter ce maux, qui est la folie, longtemps et toujours considérée comme synonyme de honte, d’exclusion et d’abandon.Si l’hôpital offre des conditions meilleures, pour leur prise en charge, la famille quant à elle, les rejette maltraite et continue à les exclure.

Et contrairement au traitement auquel ils avaient droit, souvent matérialisé par l’isolement, le casernement, la vulgarisation de la psychiatrie a permis de comprendre que la maladie mentale n’est pas une fatalité. Encore

mieux, la ‘’folie’’, du terme scientifique schizophrénie, n’est pas un problème irréversible. La stabilisation est possible. Toutefois, une volonté d’ensemble est nécessaire. Dans ce cas précis, le malade étant dans une situation de "perte de contact avec la réalité", l’entourage joue un rôle déterminant. Les parents devraient s’investir dans le bien-être de leur proche, et les pou-voirs publics, dans la mise à disposition de structures adéquates adaptées, pour une prise en charge effective. Gardez-le au moins deux, à trois mois. On ne peut pas le faire sortir. Il est mieux à l’hôpital. Nous avons une fête, il ne peut pas rester à la maison. Nous sommes tous occupés, il est dérangeant,

Ces phrases résument un peu la situation de ces "fous", qui sont livrés à leur triste sort (l’asile, ou l’errance).«Notre devoir n’est pas de nous débarrasser du fou; mais, de dé-barrasser le fou de sa folie» disait Albert Londres.La situation actuelle est critique: le nombre de malades mentaux hospitalisés ou, plutôt, abandonnés ne cesse de croître, puisqu’ils séjournent à l’hôpital des mois; voire, des années; voire, toute leur vie. De même, rencontrer un malade mental, dans la rue, relève, désormais, de la banalité.La stigmatisation et l’exclusion des malades mentaux remontent à très loin et ont été des faits presque universels. Leur situation actuelle est un problème, qui mérite un regard particulier.Dé-stigmatisation, prise en charge communautaire et réinsertion socio-familiale sont indispensables, afin de nous permettre de lut-ter, contre une certaine forme de découragement et de sentiment d’impuissance; mais, malheureusement, de rejet…des malades mentaux, abandonnés à leur triste sort

le Dr Namane LeïlaPar

Le triste sort des malades mentaux

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Des responsables d’organisa-tions africaines de santé ont souligné que l’Afrique, qui a, longtemps, lutté contre les

épidémies de malaria, d’Ebola, de polio se voit, aujourd’hui, confrontée à un «nouveau défi», qui est les maladies connues, jusque-là, pour être spéci-fiques aux pays développés. Dawit Wallu Diglu, directeur d’un centre de santé et représentant d’une organi-sation éthiopienne de santé, a souligné qu’il est vrai que la mortalité mère-en-fant a été réduite d’une façon remar-quable, que l’Ebola a été éradiqué en Afrique occidentale; mais, le cancer estdevenu, aujourd’hui, un problème de santé public, dans plusieurs pays afri-cains. Il cite, en exemple, l’Ethiopie, ou l’espérance de vie, qui est passée de 48 ans à 60 ans; mais, où des maladies plus «difficiles» et plus «coûteuses» à traiter sont apparues, tel que le cancer, le diabète et les maladies cardio-vascu-laires, qui devraient être intégrés dans une politique globale de santé publique,

a-t-il relevé. Il rappelle que, lors de ces quinze dernières années, le nombre de diabétiques a doublé, en Afrique et s’at-tend à ce que cette tendance ne change pas, en raison du manque de spécia-listes diabétologues. Le président de la plateforme santé de l’Afrique subsaharienne, Amit Thak-ker, a, pour sa part, relevé que le pro-grès s’est fait et se fait très lentement, pour «plusieurs raisons, pas toujours financières». Il évoque un faible niveau de gouvernance et de responsabili-sation, la corruption; parfois, à tous les niveaux, l’instabilité politique, les conflits, et les faiblesses du système de santé. Pour M. Thakker, tout ce qui contribue à freiner la qualité de vie, touche à la stabilité sociale et maintient la pauvreté, contribue, par la même, à la dégradation de la santé publique. Il cite la mauvaise qualité nutritionnelle, le taux élevé de la population n’ayant pas accès à l’eau potable (300 millions, selon les chiffres, de l’OMS, de 2015), et le manque d’hygiène. Le cancer, a-t-il

dit, par ailleurs, enregistre plus de 800 000 nouveaux cas, chaque année, en Afrique, sans compter ceux qui ne sont pas consignés. Directeur au centre «african centre ehealth excellence», Tom Jones, sou-ligne également que, malgré les amé-liorations réalisées au niveau des résul-tats de santé, en Afrique, les progrès palpables «sont encore limités». Parmi les raisons qu’il avance, l’utilisation non rationnelle des ressources destinées à la santé, à des proportions plus éle-vées que dans le reste du monde; ce qui n’aide pas à l’amélioration des résultats sanitaires. La croissance rapide de la population a occasionné des demandes croissantes sur les services de santé, notamment en Afrique subsaharienne, ou le taux de natalité est l’un des plus élevés dans le monde, enfonce davan-tage la mauvaise santé, a-t-il souligné. Cette région compte le nombre le plus élevé de cas de porteurs de virus du sida, dans le monde, qui est la première cause de mortalité, dans cette région. L’Afrique subsaharienne, dont la popu-lation est estimée, aujourd'hui, à 650 millions d'habitants; soit, 11% de la population mondiale, devrait atteindre en 2020, un (01) milliard d'individus et 1 milliard 500 millions en 2050. Elle compte l'un des plus forts taux de crois-sance démographique, 2,6 %; soit le double de la moyenne mondiale, selon des chiffres avancés lors du sommet. Tous se sont accordés à dire que la solution à l’amélioration de la santé en Afrique, réside en une politique globale de planification, dans tous les secteurs touchant directement le développe-ment humain, tel que l’éducation et l’accès général à l’eau potable. Le trans-fert de technologies de pointe, et le partenariat entre les gouvernements et le secteur privé devrait être renforcé de façon à être, plus intelligent, plus effi-cace, pour le bien-être des populations, en Afrique

La santé, en Afrique:

Les succès, contre les maladies transmissibles, rattrapés par les pathologies modernes

La santé, en Afrique, progresse «lentement» et a réussi à améliorer l’espérance de vie; mais, les succès, contre les maladies trans-missibles, ont été rattrapés par les pathologies modernes, connus, jusqu’alors, dans les pays développés, ont indiqué, à Londres, des participants au sommet sur la santé en Afrique.

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Santé-MAG

DOSSIER

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Santé Mag: IPSEN fête, au-jourd’hui, le dixième anniversaire d’Uros. Pourriez-vous nous faire un petit historique ?

M. Adlane Soudani: UROS est un événement dédié à la formation médicale continue des urologues algériens, de tout le territoire national et nous somme à son dixième congrès. Le premier événement a été orga-nisé en 2005, avec le professeur Zerbib et a rassemblé 30 méde-cins. Depuis cette date, chaque année, le cercle s’élargit, puisque nous réunissons de plus en plus de médecins algériens, afin d’ap-profondir leurs connaissances, dans ce domaine. Ces rencontres sont organisées avec des sommités internatio-nales; notamment, en ce concerne le cancer de la prostate. Cette année, 110 urologues sont présents et nous avons, aussi, in-vité quatre experts - trois français et un médecin austro-iranien, qui encadrent la session.

Quel est votre engagement, dans le domaine ?IPSEN s’engage assurer la formation médicale continue, chaque année, sur les différentes aires thérapeutiques: cancer de la prostate, acromégalie, tumeurs neuroendocrines, spasticité et gastro-entérologie. Nous organisons, environ, 150 événements scientifiques, par année. Ces événements sont inscrits à court et long terme.

Y a-t-il un engouement des médecins, quant à l’objet? Les médecins s’y intéressent de plus

en plus, aussi, grâce à cette formation médicale continue, nous avons contri-bué à améliorer la prise en charge des patients souffrant du cancer de la pros-tate et aujourd’hui, les moyens théra-peutiques se sont nettement améliorés, par rapport à ce qu’ils étaient, il y a dix ans. Pour se faire, nous encourageons la présence des experts étrangers. Ceci permet des échanges de connaissances, de pratiques sur le terrain et d’expé-riences, avec les médecins algériens. Aussi, le laboratoire IPSEN est très fier de son dixième anniversaire, car ceci

témoigne de notre engagement, auprès des médecins et du bien-être des pa-tients algériens. D’autres perspectives… En effet, nous sommes en train de travailler active-ment, pour construire une usine, en Algérie et d’ici la fin de l’année, on va signer un contrat, pour lancer les tra-vaux de construction

* M. Adlane Soudani,- General Manger-IPSEN Pharma, bureau de liaison Algérie.

Le dixième anniversaire d’UROS témoigne de son engagement dans la formation médicale continue des médecins et du bien-être des patients

M. Adlane Soudani* à Santé Mag

Propos recueillis par Tanina Ait

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Santé Mag: Qu’est-ce que la prostate et quelle est sa fonction ?

Pr Morgan Rouprêt: La prostate est une glande masculine sexuelle, compo-sée de tissus conjonctifs, de muscles et d’épithélium. Si les spermatozoïdes proviennent des testicules, il n’en demeure pas moins que 80% du volume émis, lors de l’éja-culation émanent de la prostate. Par ailleurs la prostate grossit physiologi-quement avec l’âge autour de l’urètre; ce qui entraîne parfois des difficultés à uriner. Ce phénomène survient généra-lement à partir de 50 ans. L’hypertrophie de cette glande peut être bénigne. Aussi, le traitement consistera à en réduire le volume. Lorsqu’il s’agit d’un cancer, le sujet peut en décéder, s’il n’est pas pris en charge, en temps opportun. D’où la nécessité d’un diagnostic pré-coce.

La maladie de la prostate peut-elle avoir des conséquences néfastes, sur l’activité sexuelle de l’homme ?Si, en elle-même, la maladie n’a pas d’impact négatif sur la sexualité, le trai-tement y afférent peut produire des effets néfastes sur l’activité sexuelle du sujet; notamment, des difficultés d’érection et des modifications, lors de l’éjaculation. Cette situation est des plus délicates à aborder, en consulta-tion avec le patient, compte tenu des pesanteurs sociologiques, quant à l’ob-jet; en l’occurrence, des tabous encore prégnants, même en France nonobs-tant son degré d’évolution des mœurs. Je suppose que c’est aussi le cas, dans votre pays.Aussi le médecin doit expliquer aux pa-tients qu’après avoir traité la maladie, leur vie sexuelle risque, néanmoins, de s’en trouver alterée. Il faut être clair à cet effet, afin que le patient ne puisse pas se sentir quelque part trahi.

Quelle est l’incidence du cancer de la prostate, dans le monde ?Son incidence ne cesse d’augmenter. En France par exemple, sur environ 70.000 habitants on enregistre 60.000 cas par an et s’il faut faire une comparaison, dans notre pays la route tue 5.000 per-sonnes chaque année. C’est dire si le cancer de la prostate est un véritable problème de santé publique.

Combien, précisément, de personnes, atteintes de cancer de la prostate, en France, meurent, chaque année ?A l’évidence et heureusement, ce ne sont pas toutes les personnes diagnos-tiquées, qui décèdent. Néanmoins, 10.000 patients meurent chaque année de ce cancer. En Algérie, les chiffres ne sont pas très précis; mais, les sujets ne sont pas dia-gnostiqués précocement; alors cela devient un véritable problème de santé publique.

En France, on enregistre près de 60.000 cas par an, de personnes atteintes de cancer de la prostate

Pr Morgan Rouprêt* à Santé Mag

Propos recueillis par Tanina Ait

l y a des formes plus agressives que d’autres et c’est au spécialiste d’identifier les cas les plus graves

Santé-MAG

DOSSIER

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Le laboratoire français Ipsen a célèbre les 10 ans UROS, en Algérie, en organisant des journées scientifiques, au profit des urologues, du 24 au 26 mars dernier, au Sheraton Oran.

Acteur majeur, dans la prise en charge des cancers génito-urinaires (prostate et vessie), Ipsen continue de renforcer sa présence d’entreprise citoyenne, en Algé-rie.Ayant pour thème: La prise en charge du cancer de la prostate de A à Z ! "du diagnostic à La thérapeutique", ces journées de formation médicale continue ont re-groupé, l'evenement est passé tous les praticiens spé-cialistes du pays et seront encadrées par des sommités internationales de renom; à savoir, le Pr Morgan Rou-prêt et le Dr Raphaële Renard-Penna, de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière (France), ainsi que le Pr Shahrokh F. Shariat (University of Texas Southwestern Medical Center, Dallas USA). L’épidémiologie mondiale du cancer de la prostate, l’intérêt du dépistage dans le cancer de la prostate, les moyens diagnostics modernes et l’alternative thé-rapeutique, ainsi que les dernières recommandations, européennes et mondiales, seront au menu de cette dixième édition.

Le cancer de la prostate, dont l’incidence est impor-tante, dans la population, est le plus fréquent, en Algérie, chez l’homme de plus de 50 ans. "Le cancer de la pros-tate se guérit bien, à condition qu’il soit découvert tôt. À défaut de faire un dépistage de masse, il faut se baser sur le dépistage individuel", affirment les spécialistes, qui recommandent de procéder automatiquement, chez les patients de plus de 50 ans, au toucher rectal et à un dosage PSA (Prostate Specific Antigen); d’au-tant que les deux tiers des cancers de la prostate sont découverts, en Algérie, à un stade localement avancé, ou métastatiqueLa publication médicale figurera parmi les points qui seront débattus, au cours de cette rencontre scienti-fique. Pourquoi publier des articles scientifiques et dans quelle langue sera le thème d’une communica-tion, qui sera présentée par le gérant d’une entreprise, spécialisée dans l’édition scientifique. Ipsen s’engage à aider les médecins à améliorer leurs compétences, pour publier les résultats de leurs recherches

Ipsen célèbre les 10 ans UROS,

en Algérie

Quels sont les signes cliniques du cancer de la prostate ?Les signes sont assez pernicieux. Ils s’expriment par des troubles urinaires; car, l’hypertrophie de la prostate comprime la vessie. En outre, on note, parfois, la présence de sang, dans les urines, ou, dans le sperme, lors de l’éjaculation. En pré-sence de ces signes, il faut consulter; car, souvent, ce n’est pas une infection bénigne. Lorsque la maladie est à un stade avancé, elle se manifeste par une altération de l'état général du patient, avec perte de poids, fatigue, apparition de ganglions….Aussi, le diagnostic précoce permet de prendre en charge le malade comme il se doit, afin de préserver son espérance de vie. Le diagnostic précoce, à partir d’un simple examen de la PSA (Prostate Specific Atigen) est d’une grande utilité et de faible coût financier. Cependant, un PSA élevé n’est pas le signe, absolu, d’un cancer de la prostate. Aussi, face à un tel cas, il y a lieu d’approfondir les investigations, par une IRM et biopsie de la prostate et autres explorations.

Existe-il des formes plus agressives que d’autres, dans le cancer de la prostate ? Effectivement, il y a des formes plus agressives que d’autres et il revient, au spécialiste, d’identifier les cas les plus graves.Après le prélèvement biopsique, c’est le role de l’anatomo-pathologiste de décrire, au moyen du microscope, le degré d’agressivité de la tumeur et d’en évaluer son extension. C’est ce qu’on appelle la classification de Gleason et les per-sonnes, qui ont un score de GLEASON très élevé, il faut les traiter immédiatement. Dans le cas où la maladie est à un stade localement avancé, le pilier du traitement consiste en la suppression de l’hormono-dépendance par l'induction d'une castration chimique, inhi-bant la testostérone.

Y a-t-il des cas de récidive ?En effet, comme pour tous les cancers, il peut y avoir récidive. Aussi, 70% des patients traités, en première ligne, connaissent une guérison totale et 30%, donc, seront exposées à une reci-dive; mais, sous une autre forme. Il faudra, alors, envisager un autre traitement, comme la chimiothérapie, par exemple. En tout état de cause, il s’agit de suivre ces malades, au moins dix ans, après le traitement de première ligne.

Un mot, pour conclure…Tout d’abord, je remercie le laboratoire IPSEN, pour nous avoir invités à l'occasion du 10ème anniversaire de «URO-IPSEN». Je remarque qu’en Algérie, il y a un bon système de santé uro-logique; à la fois, que ce soit pour le diagnostic précoce ou le traitement chirurgical du cancer de la prostate. Mes confrères algériens étant très compétents; aussi, j’incite, vivement, tous les hommes à les consulter, à partir de 50 ans, ou dès 45 ans, en cas d’antécédents familiaux

* Professeur Morgan Rouprêt,- Chirurgien-urologue enseignant-chercheur à l’hôpital de la Pitié Salpetrière – Paris (France).

- Chercheur notamment dans les mécanismes de cancérogenèse en onco-urologie (cancer de la prostate et carcinomes urothéliaux).

- Auteur de plus de 500 publications scientifiques référencées.

Santé-MAG

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Santé Mag: L’une de vos communica-tions porte sur les nomogrammes du cancer de la prostate à haut risque; pourriez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?

Dr Rozet François: les nomogrammes sont des outils prédictifs, qui consistent à prédire, chez un patient donné, les risques d’extension de la maladie. A cet effet, il en existe plusieurs types, tels que les nomogrammes de Partin, ou des tables, qui sont dispo-nibles sur internet et qui permettent, notamment, de mieux catégoriser les patients atteints d’un cancer. Ceci permet d’opter pour une straté-

gie thérapeutique, selon le stade et l’agressivité de la maladie. Faut-il opérer tous les patients at-teints d’une tumeur ? Il y a des patients qu’il ne faut pas opérer; mais, que l’on met sous sur-veillance active. La surveillance active, en effet, est une stratégie, qui consiste à surveiller les patients, porteurs d’un cancer faible-ment évolutif et que l’on ne traitera que lorsque la maladie présentera des signes d’agressivité. Cette surveillance active fait partie des approches thérapeutiques, consistant à surveiller le malade tous les 6 mois, ou chaque année, par un suivi clinique,

biologique, imagerie et biopsie. C’est une stratégie, qui vise à ne pas sur-traiter et opérer ces patients, qui sont porteurs d’un cancer à faible risque évolutif.En conséquence, la chirurgie sera, dès lors, réservée aux cas de cancers de risque intermédiaire, et haut risque évolutif, cancer agressifs et localement avancés. Il s’agira, ainsi, d’associer à la prostatectomie des techniques de curage. Toujours est-il, il existe, de nos jours, de grands avantages, en termes de stadification et c’est ce que j’ai, d’ailleurs, présenté, lors de ma communication.

La surveillance active vise à ne pas sur-traiter le patient atteint d’un cancer de la prostate

Dr Rozet François* à Santé Mag

Propos recueillis par Tanina Ait

Il y a des patients qu’il ne faut pas opérer; mais, que l’on met sous surveillance active

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L’imagerie médicale est un examen permettant de détecter et caractériser le cancer de la prostate

Dr Raphaelle Renard-Penna* à Santé Mag

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A ce propos, j’ai, également, échangé avec mes confrères, sur l’anatomie de la prostate et les techniques chirurgi-cales, afin d’optimiser le geste chirur-gical, par la préservation des fonctions urinaires et sexuelles, tout en attei-gnant l’objectif carcinologique, qui est l’exérèse totale de la tumeur. Il existe, également, la thérapie focale, qui consiste à éviter de retirer la prostate en totalité, au risque d’endommager les nerfs érectiles et les muscles envi-ronnants, le sphincter urinaire, la ves-sie, ou le rectum. Par ailleurs, pour les formes les plus localisées, il existe des traitements focaux. Enfin, de nouvelles molécules ne cessent d’être développées. En clair, la recherche avance, dans le

domaine du cancer de la prostate, quel que soit le stade de la maladie.

La chirurgie est-elle un traitement de choix, pour les cancers de la prostate à haut risque ? Si la chirurgie est le traitement stan-dard du cancer de la prostate, il n’en demeure pas moins que des effets se-condaires peuvent survenir, sur le plan urinaire et sexuel.Aussi, dans notre pratique, nous fai-sons en sorte de limiter les effets se-condaires, par une chirurgie, ou une irradiation la plus précise.

La chimiothérapie, dans le cancer de la prostate, a-t-elle connu des avan-cées notables ? La chimiothérapie évolue. Le cancer

de la prostate n’était pas une patho-logie chimio-sensible. Néanmoins, il a été découvert une nouvelle molécule permettant de traiter les cancers les plus résistants à la castration.La chimiothérapie est, également, prescrite au stade hormono-sensible, dans le cadre d’un protocole, pour traiter le cancer de la prostate locale-ment avancé

* Docteur Rozet François,- chirurgien urologue.

- Responsable du Comité cancérologie de l’Association française d’urologie;

- Membre de l’Association française et européenne d’urologie.

Santé Mag: Quel peut-être l’intérêt de la radiologie, dans la détection du cancer de la prostate ?

Dr R. Renard-Penna: l’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) est un examen indispensable, dans la détec-tion des cancers de la prostate. Ce dernier est réalisé, lorsque le médecin urologue suspecte la présence d’une tumeur. Le diagnostic est effectué après exa-men clinique (touché rectal), ou par dosage élevé du PSA, dans le sang. Par la suite, l’urologue va demander une IRM, à son patient, pour visualiser la tumeur et évaluer son degré d’ex-tension, afin de proposer différents méthodes thérapeutiques. Ainsi, il est important de dire que l’IRM est un examen incontournable, durant toutes les étapes de la prise en charge du patient. Il est, aussi, utile de rappe-ler que, dans un premier temps, le can-cer est visualisé par l’IRM et dans une deuxième étape, l’équipe médicale

effectuera une biopsie ciblée. Dans cette deuxième étape, le per-sonnel soignant aura recours à l’IRM, comme outil d’information, pour faire des prélèvements ciblés. Cet examen servira, aussi, dans le bilan d’exten-sion, pour préparer l’intervention, ou pour proposer des alternatives théra-peutiques, comme la chirurgie, ou la surveillance active.

Le matériel, dont on dispose, au-jourd’hui, est-il plus performant que dans les années passées? Le matériel utilisé actuellement per-met de donner des informations, sur la façon dont les tissus fonctionnent et de détecter, précisément, les foyers cancéreux. Cette technique n’était pas accessible auparavant et c’est une grande avan-cée, dans le domaine de la prise en charge du cancer. Par ailleurs, il est nécessaire de dire que nous travaillions en collaboration avec les urologues et les patients nous

sont adressés par ces spécialistes. Ainsi, pour une bonne prise en charge, nous préparons les cartographies et nous travaillons sur les images. En outre, la localisation des lésions est réalisée, pour déterminer leurs volumes et leurs situations. Après l’analyse de ces données, le compte-rendu et les images sont retournés à l’urologue. Ce dernier va se servir de ces informa-tions bien précises, pour traiter, adé-quatement, le patient. De ce fait, le rôle de l’imagerie médi-cale réside dans la détection et la ca-ractérisation du cancer

* Docteur Raphaëlle Renard-Penna,- Radiologue experte en IRM du cancer de la prostate, à l’hôpital de la Pitié-Salpetrière.

- Référente, française, du comité de l’Association Française Urologie (AFU) du cancer de la prostate CCAFU.

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Santé Mag: Quelle est l’incidence et la prévalence du cancer de la prostate, dans le monde ?

Pr Shahrokh Shariat: La prévalence, l’incidence et les causes du cancer de la prostate sont très diverses; c'est-à-dire, hétérogènes. Ceci, d’ailleurs, varie selon les pays et donc, des conditions du dépistage, de l’espérance de vie et de la génétique, qui y prévalent. Au demeurant, le cancer de la pros-tate est le cancer le plus fréquent, chez l’homme. Aux USA et dans certains pays asiatiques et du Moyen-Orient, il représente 25% des cas. Cependant, on ne peut répondre, précisément, à cette question; car, nous ne disposons pas de données fiables. Pour le reste des pays, en proie à des guerres civiles, les urgences du moment sont autres que celle d’approcher la situation épi-démiologique. Ce n’est, donc, que dans les pays de l’hémisphère nord, où le ni-veau de développement atteint accroît l’espérance de vie et de ce fait, accroît le risque de cancer de la prostate, que la prévention de cette pathologie est

rendue possible, puisque les besoins fondamentaux sont satisfaits (alimen-tation, logement, éducation, transport …). C’est lorsque les besoins de bases ne sont pas fournis qu’apparaissent, alors, les maladies infectieuses, dont la prise en charge devient prioritaire, pour les pouvoirs.

Quelles sont les nouvelles approches, diagnostiques et thérapeutiques, du cancer de la prostate ? D’emblée, nous avancerons une évi-dence: la médecine évolue et vite, eu égard aux avancées réalisées dans la re-cherche, la biologie et des constations cliniques. Aussi, nous disons que cela induit un shift; c'est-à-dire, un change-ment permanent, dans les approches diagnostiques et thérapeutiques; no-tamment, dans le cancer de la prostate.

Premièrement, s’agissant du cancer à faible risque évolutif, nous disposons, aujourd’hui, de bonnes alternatives à la radiothérapie et à la chirurgie; c’est la surveillance active, lorsque ce cancer est détecté précocement évitant, par la

même, la chirurgie; car, ce cancer risque très peu d’évoluer. Aussi, on surveille, attentivement, la personne atteinte de cancer et si on décèle des signes de croissance de la tumeur, ou des signes montrant un risque accru d’évolution, on la traite. En ce qui concerne le can-cer de la prostate à haut risque localisé, celui-ci était, auparavant, traité par la radiothérapie et l’hormonothérapie. A l’heure actuelle, c’est, plutôt, la chirur-gie; puis, la radiothérapie seule, ou associée à l’hormonothérapie, si néces-saire. Cette méthode est plus béné-fique, pour le patient.

Quelles sont les complications, dues à la chirurgie des cancers à haut risque et à très haut risque ? Il y a, effectivement, des risques; car, souvent, on ne parvient pas à préserver les bandelettes neuro-vasculaires avec, comme conséquence, un dysfonction-nement érectile. Mais, ce qui importe, d’abord, dans ce cas-là, c’est la survie du patient, même si son activité sexuelle en est, négativement, impactée. Il ne faut pas oublier que le cancer de la prostate, à haut risque et à très haut risque, tue. Au demeurant, on explique, au patient concerné, les avantages de cette chirur-gie et ses inconvénients. Toujours est-il que la décision finale revient au patient et parmi eux, il y en a certains qui de-mandent des thérapies pas adaptée à leurs cas et non conforme à la morale et à l’éthique; aussi, je m’y refuse. Ils s’adressent, alors, à d’autres confrères; mais, cela est très rare

* Professeur Shahrokh Shariat,président du département d’urologie ‘’Cancer Center’’ Université médicale de Vienne – Autriche.Professeur-adjoint d’urologie, université de Texas Southwestern Medical Center, Dallas, TX – USA.

Les thérapeutiques évoluent, dans le cancer de la prostate

Pr Shahrokh Shariat* à Santé Mag

Propos recueillis par Tanina Ait

Au demeurant, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent, chez l’homme

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Santé Mag: vous avez présenté une communication, relative à la rédaction d’un article scientifique; pouvez-vous nous en donner les grandes lignes ?

Dr Erwan Floch: En l’occurrence, la pre-mière chose à entreprendre, c’est de procéder à une recherche bibliogra-phique; autrement dit, recenser tout ce que les auteurs ont écrit, sur la théma-tique que nous voulons étudier. A ce propos, le site «Pub MED» est incon-tournable.

Comment accéder à ce site ?L’accès n’est pas évident; néanmoins, il faut se familiariser avec les méthodes de filtrage et sélection des articles mis à disposition.

Quelles sont les règles auxquelles doit obéir une publication ?Comme je le disais, tantôt, il importe de procéder à la constitution d’une bibliographie, de manière à ce que la publication apporte, effectivement, une recherche nouvelle et non pas déjà énoncée par des prédécesseurs. En outre, cette bibliographie permettra d’assoir la future publication sur des références antérieures, qu’elle enrichira par la même, ou qu’elle remettra en cause, le cas échéant. Le recueil de référence évitera des

écueils, du genre: «voilà ce que j’ai dé-montré, aujourd’hui», alors que ceci a, déjà, été dit. Ce sont des précautions à prendre, obligatoirement. En plus des références, tirées de revues scientifiques, il est intéressant, égale-ment, de prendre en considération ce qui est paru, dans les journaux spécia-lisés; puisqu’il n’est pas évident de pu-blier, de prime abord, dans des revues scientifiques. En effet, de jeunes auteurs publient, dans des journaux, des articles assez courts, certes; mais, intéressants et qui valent la peine d’être référenciés; surtout, dans l’attente d’être dévelop-pés, dans des revues. Par ailleurs, pour que l’article soit per-tinent, son auteur doit compléter sa bibliographie, pour une participation à des forums; où, souvent, des théma-tiques nouvelles sont débattues. Ce qui orientera d’autant la résolution future de la problématique posée, par rapport à l’existant, dans la littérature y afférente.

Comment contrer le plagiat ? En effet, il est constaté beaucoup de plagiat. Cependant, de nos jours et à l’heure de Google, on a directement accès à ce qui a été fait auparavant, sur une thématique donnée; donc ceci limite les possibilités du plagiat. Ce qu’il faut savoir, par contre, est que

les articles médicaux se présentent dans le même style et il faut s’inspirer de la façon, dont sont écrits les articles et non pas faire du copié-collé, sans rien changer.

De quelles longueur peut-être un ar-ticle médical et dans quelle langue il serait opportun de l’écrire ?Généralement, un article scientifique est d’un format court - 2.500 à 3.000 mots - et il faut publier en anglais; car, les journaux les plus connus sont anglo-phones. C’est ainsi que la personne à plus de chance d’être diffusée, à l’inter-national.

A cet effet, quels sont les pays qui pu-blient le plus d’articles médicaux? Aujourd’hui, les pays qui publient le plus sont les États-Unis, la Chinearrive en deuxième position. Il y a eu un essor de publication important, depuis2014; notamment, des chinois, puisqu’aujourd’hui, on parle de plus d’unmillion d’articles publiés et il existe, environ, 6.000 journaux indexés, dans PubMed

* Docteur Erwan Floch,gérant de NEWMED PUBLISHNG, entreprise indépendante d’experts, spécialisée dans le domaine de la publication médicale.

La publication d’un article médical doit apporter une recherche nouvelle

Dr Erwan Floch * à Santé Mag

Propos recueillis par Tanina Ait

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Santé Mag: Quelles est la situation du cancer de la prostate, en Algérie ?

Pr A. BelKacem-Nacer: La situation du cancer de la prostate devient inquié-tante, en Algérie, étant donné qu’un faible % de patients, seulement, est diagnostiqué à un stade localisé. Envi-ron trois-quarts sont diagnostiqués à un stade localement avancé, ou bien, métastatique; souvent, de mauvais pro-nostic. Il n’existe pas, encore, de dépis-tage de masse, en raison de l’absence de moyens. Afin de permettre un diagnostic pré-coce, nous préconisons, à moyen et à long terme, un dépistage individuel et cela concernera tous les hommes, à par-tir de la cinquantaine. De plus, en cas d'antécédents familiaux, il est conseillé de débuter le dépistage plus précoce-ment; soit, à partir de 45 ans. A ce propos, lorsqu’un patient se pré-sente chez son médecin, quel que soit le motif de la consultation, le praticien doit procéder à un examen clinique, qui consiste en un touché rectal et deman-dera, impérativement, le dosage du PSA, comme cela se, fait de manière classique, pour un dosage de glycémie, ou tout autre examen biologique.

Au niveau de votre service d’urologie, au sein du CHU de Bab El Oued, vous recevez combien de patients, annuel-lement ? Au CHU de Bab El Oued, nous étions

les pionniers, dans le traitement et la prise en charge des patients atteints du cancer de la prostate localisé. D’ailleurs, depuis les années 2003/2004, nous proposons, à ces patients, une prosta-tectomie radicale, lorsque leur cancer est découvert précocement. Cette inter-vention consiste en l’ablation de la pros-tate et apporte d’excellents résultats. Ceci dit, nous traitons, par cette chirur-gie, environ une centaine de cas, par année. Aussi, il est souhaitable d’opérer plus de cas, à un stade précoce de leur cancer.

Quels sont les autres actions, que vous menez, au sien de votre établissement de santé, en plus de la prise en charge des patients? Des médecins sont formés, notamment les médecins généralistes. Ces derniers sont la pierre angulaire du système de santé, en Algérie. Des techniques de diagnostic et la connaissance de cette pathologie leurs sont enseignés. D’autre part, des journées de sensibilisation, en collaboration avec les médias, sont organisées. A ce titre, les médias sont incontournables, dans l’information de la population, sur les risques de cette pathologie et du bien-fondé du dépis-tage précoce.

Y a-t-il des effets secondaires, suite à une prostatectomie radicale ?En effet, deux complications postopéra-toires peuvent survenir. La première ré-

side dans le dysfonctionnement érectile. Par contre, lorsque le cancer touche un seul lobe, sachant que la prostate com-porte deux lobes, il est possible de pré-server, chez certains patients, les nerfs responsables de l’érection. En outre, nous disposons de traite-ments, par injections, à faire avant chaque rapport sexuel, pour justement permettre l’érection. Il est, donc, pos-sible de préserver une activité sexuelle post- opératoire. La deuxième complication, pour le pa-tient, est l’incontinence urinaire; mais, qui est relativement rare; car, depuis que nous avons commencé à dévelop-per la technique chirurgicale, celle-ci est bien maîtrisée et ce risque devient mi-nime. Cependant, lorsque le cancer est plus évolué, nous n’avons plus d’autres choix; aussi, le plus important est de guérir le malade de son cancer.

Un mot, sur l’organisation du dixième anniversaire d’UROS ? Je félicite le laboratoire IPSEN, qui est, d’ailleurs, un leader et participe acti-vement à la formation médicale conti-nue des médecins urologues, depuis 10 années. A ce titre, nous fêtons le dixième anni-versaire d’UROS et nous lui souhaitons longue vie

* Pr BelKacem-Nacer Abdelwahab,service urologie du CHU Lamine Debaghine de Bab El -Oued – Alger.

Trois-quarts des patients, atteints de cancer de la prostate, sont diagnostiqués tardivement

Pr Abdelwahab BelKacem-Nacer * à Santé Mag

Propos recueillis par Tanina Ait

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Santé Mag: Quel est l’état des lieux du cancer de la prostate, dans le monde, en général et en Algérie, en particulier?

Pr Yousfi Mostafa jamel: Comme nous venons de le constater, à travers les communications présen-tées, lors de ce congrès, qui se tient à Oran et organisé par le labora-toire IPSEN, le cancer de la prostate représente, de par le monde, le quart de tous les cancers confondus et consti-tue le premier cancer, chez l’homme. Ce chiffre est alarmant. Dans notre pays, ce cancer est, malheu-reusement, peu diagnostiqué et c’est, pour cette raison, qu’il faut encourager le dépistage précoce. Or, dans les pays oc-cidentaux, on remarquera que la courbe de son évolution à diminué, par rapport aux années passées, où la mortalité était très élevée; notamment grace au dépis-tage précoce, grâce au dépistage pré-coce. En effet, le dépistage permet de trai-ter ce cancer à ses premiers stades et d’identifier, par la même, les cas les plus agressifs, en les soignant, par la chirurgie et la radiothérapie conformationnelle.

Que dit le registre régional d’Oran, sur le cancer de la prostate ? Le registre régional, élaboré à Oran, ne reflète pas la réalité du terrain; car, pour obtenir une étude épidémiologique fiable, que ce soit au niveau régional, ou national, il importe de travailler en réseau. Au demeurant, tous les cas de cancer de la prostate doivent être colli-gés; ce qui n’est pas, encore, fait. Cepen-dant, dans le cadre du Plan national de lutte anti-cancer 2015/2019, on constate

les prémisses d’une approche épidémio-logique; ce qui permettrait, à l’avenir, d’avoir une idée correcte, sur l’état des lieux de ce cancer. Toujours est-il que le cancer de la pros-tate arrive en troisième place des cancers de l’homme; mais, tous les cancéreux ne sont pas diagnostiqués. Au sein de votre service d’urologie, à l’EHU d’Oran, à quel stade de l’évolution de leur cancer se présentent, générale-ment, vos patients ?Dans notre service, malheureusement, la plupart des malades se présentent à un stade métastatique; ce qui fait que notre intervention ne consiste qu’à des soins palliatifs et non curatifs. En outre, ces soins palliatifs sont fort onéreux et grèvent d’autant le budget de la santé publique; alors que, lorsque ce cancer est à un stade localisé, le traitement est moins lourd et les chances de guérison sont plus grandes.

Les traitements du cancer de la prostate sont-ils disponibles, en Algérie ?En termes de disponibilité de traitement, nous disposons de l'hormonothérapie de deuxième ligne, la chimiothérapie; mais, encore, une fois, dans le cas métasta-tiques, nous ne pouvons dispenser que des soins palliatifs.

Quelle est la tranche d’âge concernée, par ce cancer ?Généralement, ce cancer de la prostate survient chez l'homme a partir de 50 ans, d’où la nécessité de dépister précocement, à partir d’un dosage du PSA. En outre, il ne s’agit pas, uniquement, de le dia-gnostiquer; mais, d'évaluer l'agressivité des cas.Aussi, si on conseille la surveillance, seulement, lorsque le cas n’est pas agressif. Pour les autres, la

chirurgie ablative est obligatoire.

Quelle est la prise en charge de cette pathologie, dans votre service ?Dans notre établissement, on prend en charge, effectivement, cette pathologie; mais, nous ne disposons que d’une petite unité d’oncologie médicale. Cependant, nous travaillons, avec d’autres centres d’oncologie, se trouvant, entre autres sites, à Oran, Sidi-Bel-Abbès et Tlemcen. Au niveau de ces centres, nous tenons des réunions de concertation pluridis-ciplinaire, qui permettent d’optimiser la qualité de soins et la prise en charge des patients. Enfin, il y a lieu de rappeler qu’en ce qui concerne, précisément, le cancer de la prostate, nous recevons plus de cas mé-tastatiques, que les cancers de la vessie et des reins. Nous espérons, en tout état de cause, inverser la tendance; s’agis-sant, donc, du cancer de la prostate, par le dépistage précoce, comme je le disais tantôt et le pratiquer pour le plus grand nombre d’individus, eu égard à la fré-quence de cette pathologie

* Professeur Yousfi Mostafa J amel,chef de service d’urologie, à l’Etablissement Hospitalier Universitaire d’Oran (EHUO).

Dans le service d'urologie à l'EHU d'Oran, la plupart des malades se présentent à un stade métastatique de leur cancer de la prostate

Pr Yousfi Mostafa Jamel* à Santé Mag

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Santé Mag: Vous êtes président de l’AAU, En quoi êtes-vous actifs ?

Dr Belaidi Abdelkader: L’association a été créée en 2001, dans le but de pro-mouvoir l’urologie algérienne. En effet, des insuffisances importantes concer-nant la prise en charge des patients ont été constatées; d’où l’objectif du lance-ment de cette association. Depuis cette date, l’association a pris un élan ascendant grâce à l’adhésion important de nos confrères urologues du secteur privé et public. Exemple, nous venons d’organiser en décembre dernier le congrès maghrébin d’urolo-gie avec des référents étrangers. Dans cet ordre d’idée, l’Association européenne d’urologie (EAU) nous a sollicités en vue de la préparation et

l’organisation de la session des pays maghrébins. Cette rencontre s’est tenue en mars 2016 et s’est déroulée dans de très bonnes conditions. De plus en décembre 2016 nous organise-rons le congrès international d’urologie à Alger. Par ailleurs, l’Association Algérienne d’Urologie s’occupe également de la formation des jeunes urologues algé-riens avec des référents étrangers. Aussi, le 29 avril nous avons prévu une journée scientifique à Annaba sur l’andrologie la sexologie et la stérilité masculine. A cet effet, nous avons invité des som-mités étrangères; à savoir: le Pr An-toine Faix, urologue et andrologue, à Montpellier et le Pr Daniel Chevallier, urologue au CHU de Nice qui sont des

référents, au niveau de l’EAU. De plus, nous avons prévu d’autres programmes de formation, comme l’échographie en urologie, l’oncologie et l’urétéroscopie…

Ce type de rencontres sont onéreuses, avez-vous une aide financière ? Il est vrai qu’il faut des moyens finan-ciers, pour préparer ce type d’événe-ment. Cependant, nous avons obtenu l’aide de nos partenaires-laboratoires et grâce à leurs contributions, nous avons pu préparer plusieurs congrès et journées de formation, au profit des médecins. Pour se faire, les laboratoires sponsorisent nos événements et nous permettent d’inviter des médecins na-tionaux et étrangers et ce sont bien les laboratoires, qui prennent en charge, financièrement, nos hôtes.

L’Association algérienne d’urologie a pour but de promouvoir l’urologie algérienne

Dr Belaidi Abdelkader * à Santé Mag

Propos recueillis par Tanina Ait

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A cet effet, quels sont vos impressions, quant à l’organisation du dixième anni-versaire d’UROS qui se déroule, en ce moment, au Sheraton d’Oran?En résumé, je dirais qu’IPSEN est un exemple de partenaire scientifique, qui est à féliciter. En dehors de l’aspect médicamenteux, il s’agit d’un labo-ratoire qui contribue énormément à l’émergence scientifique. De surcroît, il est incontournable, dans la plupart des congrès; notamment, en urologie. Cette édition, dédiée au cancer de la prostate, de A à Z, en témoigne.

Concernant, justement, le cancer de la prostate, en Algérie, quel est l’état des lieux ? Nous n’avons aucun chiffre fiable, par rapport au cancer de la prostate. En revanche, ce qu’il faut retenir c’est que c’est le premier cancer de l’homme, à partir de la cinquantaine. D’ailleurs, il est appelé «la maladie de la cinquantaine, chez l’homme». En ce moment et selon les dernières recommandations internationales, il est recommandé au médecin, lorsqu’il reçoit un patient, pour une consultation de routine, de réaliser un toucher rectal, qui est la première étape, dans la re-cherche d'un cancer de la prostate et de demander un dosage du PSA, à partir de 50 ans, tous les ans. Ces examens sont d’autant plus nécessaires, à partir de 45 ans, lorsqu’il existe des antécédents de tumeur de la prostate.

A cet effet, quel est le rôle du médecin généraliste, dans la prise en charge des malades ? Le rôle du médecin généraliste est très important et incontournable. D’ailleurs, nous leurs assurons des journées de for-mation, en matière de dépistage, sur le cancer de la prostate. En outre, le pre-

mier médecin, que consulte le patient, est le généraliste (le médecin de famille). Justement, nous avons attiré l’attention, de ces médecins, sur la fréquence de ce cancer. Ainsi, l’intérêt du dépistage est de permettre un diagnostic précoce de la maladie et une prise en charge immé-diate du patient, afin de limiter la pro-gression de la maladie et la survenue de métastases. Lorsque ce cancer est décelé à ses débuts, on procède, alors, à une prostatectomie radicale, ou la radio-thérapie conformationnelle est, géné-ralement, de bon pronostic. Par contre, pour un cancer, découvert à un stade lo-calement avancé, le traitement est plus lourd long et onéreux, avec des chances de guérison très réduites.

La prise en charge du cancer de la prostate, en Algérie, répond-t-elle aux normes internationales ? Du dépistage au diagnostic, jusqu’à la prise en charge thérapeutique de ce can-cer, nous disposons de tous les moyens humains, ainsi que les outils nécessaires, pour faire face à cette pathologie. Ce-pendant, un bémol est à noter, au sujet des rendez-vous en radiothérapie, qu’on ne peut obtenir en temps nécessaire; que ce soit pour le cancer de la prostate, ou les autres cancers. Il s’agit d’un véritable problème et ceci peut altérer la prise en charge théra-peutique des patients. A cet effet, notre pays a accusé un grand retard, quant à la création d’unités de radiothérapie et d’oncologie et les centres existants sont saturés, au vu de la démographie galo-pante et la progression constante des cancers

* Docteur Belaidi Abdelkader,urologue, dans le secteur libéral (Boufarik- Blida). Président de l'Association algérienne d'urologie.

L'Association algérienne d'urologie a l'honneur d'organiser, les 8-9-10 décembre 2016, à Alger, hôtel El Au-rassi, le congrès de la Fédération des associations et sociétés d'urologie de langue française (FASULF), jumelé au 12ème congrès national d'urologie (AAU).

Il s'agit d'un congrès qui débattra de thèmes, variés et importants, de notre activité quotidienne, en urologie:- Le cancer de la prostate, l' hypertro-phie bénigne de la prostate- L'infection, en urologie - L'infertilité du couple et sexologie - L'incontinence urinaire

D'autres activités seront associées au programme du congrès:- Séances vidéos- Cas cliniques - Ateliers de chirurgie, sur simulateur - Posters.- Une revue scientifique spéciale congrès FASULF, sera éditée.

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Santé-MAG

DOSSIER

22 N°50 - Avril 2016

Le cancer de la prostate, en Algérie

Pr Abdelkrim Kadi * à Santé Mag

Propos recueillis par Tanina Ait

Santé Mag: Quelle est l'incidence et la prévalence du cancer de la prostate en Algérie

Pr Abdelkrim Kadi: Pas de statistiques officielles nationales, en Algérie; peut-être chez Hamdi Chérif, de Sétif, qui aurait un registre correctement tenu. Les registres des cancers sont épars et mal rensei-gnés, lorsqu'ils existent.

Quels sont les traitements préconisés, dans le can-cer de la prostate?Les explorations diagnostiques se sont beaucoup améliorées, permettant de faire des diagnostics de cancer à des stades précoces et accessibles aux trai-tements curateurs, la chirurgie et la radiothérapie. Le traitement dépend du stade d'évolution de la maladie, pouvant être médical ou chirurgical, curatif ou palliatif (radiothérapie conformationnelle, pros-tatectomie radicale, hormono-radiothérapie, hor-monothérapie et chimiothérapie, pour les stades en échappement hormonal).

Quels sont les axes de prévention, que vous pré-conisez? Les principaux axes de la prévention passent, for-cément, par le dépistage; mais, pas le dépistage de masse, puisque très onéreux et exposé au sur-diagnostic et au sur-traitement, mais le dépistage individuel. Ce dépistage individuel passe par la sensibilisation du large public; mais, aussi, par les médecins. D'où, l'intérêt de faire des TR et demander un taux de PSA, annuel, pour les patients dépassant la cinquantaine.

Est-ce que les malades algériens bénéficient des mêmes traitements qu'ailleurs? Le patient algérien bénéficie d'un accès aux traite-ments curateurs (aux CHU), par la meilleure maîtrise des gestes chirurgicaux et la plus grande disponibi-lité des centres deradiothérapie.

Le mot de la fin? De plus en plus de traitements voient le jour; sur-tout, aux stades avancés, ou localement avancés

* Professeur Abdelkrim Kadi,Chef de service d’Urologie, CHU Annaba

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Santé Mag: Quels sont les symptômes de l’autisme?

Pr Philippe Evrard: Les trois principaux symptômes de l’autisme comportent: le déficit sévère des interactions sociales, le déficit de la communication (compré-hension et expression du langage, lan-gage du corps, expression faciale, ges-tualité) et la restriction, parfois extrême, du répertoire comportemental (produc-tion restreinte d’activités imaginatives, avec faible variété des comportements; souvent, stéréotypés et répétitifs). Environ 70 % des enfants et adolescents autistes présentent un déficit intellec-tuel. Entre 15 et 30 % des adolescents et enfants, avec autisme sévère, souffrent d’une épilepsie. La plupart des per-sonnes autistes présentent, aussi, des signes positifs: des îlots de compétence exceptionnelle sont, souvent, présents; même en cas d’atteinte profonde, tels, par exemple, une extraordinaire mémo-risation des itinéraires, ou des perfor-mances du calendrier. Les autistes, qui ont des capacités mentales élevées, bénéficient, sou-vent, d’atouts neuropsychologiques, qui peuvent en faire des contributeurs importants, dans certains domaines; y compris, dans la recherche. Ils souffrent; mais, aussi, jouissent d’une moindre dépendance des centres du langage, qui pourrait améliorer l’analyse visuelle, en réduisant la compétition vision/lan-gage. Ils ont, parfois, des compétences exceptionnelles, pour discriminer la hauteur des sons, pour l’analyse de structures visuelles et pour la manipu-lation de formes, dans les trois dimen-sions. Certains ont des capacités synes-thésiques, susceptibles d’applications; notamment, artistiques. Ce ne sont là que quelques exemples. Depuis un demi-siècle, les symptômes positifs de l’autisme ont été, maintes

fois, rapportés; mais, trop souvent, considérés négativement; parfois, même, avec mépris.

Quelles sont les causes de cette patho-logie ?Depuis 1970, nos connaissances ont pro-gressé, de manière explosive, concer-nant les causes et les mécanismes de l’autisme.Nous savons, maintenant, que les co-lonnes radiaires de neurones, bâties avant le milieu de la grossesse, qui composent le néocortex cérébral sont différentes de la normale (ou, mieux, de l’habituel), dans les cas d’autisme, où cela a été étudié. Nous savons aussi que l’autisme est une maladie, ou une variante cérébrale, dont l’apparition et le développement sont

déclenchés et/ou contrôlés par d’impor-tants facteurs génétiques. Les technologies, permettant l’étude du génome entier, ont, considérablement, fait avancer les connaissances et permis de montrer que quelques processus, communs à l’autisme, sont, vraisem-blablement, atteints par des mutations, dans des gènes différents. La concordance, chez les jumeaux monozygotes, atteint 70 à 90 %, alors qu’elle ne dépasse pas 5 à 10 % entre faux-jumeaux. Le risque de récurrence de l’autisme, dans une fratrie, après la naissance d’un premier enfant autiste, est de l’ordre de 5 à 10 %. Ces données plaident pour un déterminisme géné-tique très prédominant; mais, non exclu-sif (sans quoi, les vrais jumeaux seraient, totalement, concordants).

Depuis 1970, nos connaissances ont progressé, de manière explosive, concernant les causes et les mécanismes de l’autisme

Pr Philippe Evrard*

Propos recueillis par Tanina Ait

à Santé Mag

Environ 70 % des enfants et adolescents autistes présentent un déficit intellectuel

Santé-MAG24 N°50 - Avril 2016

ÉVÈNEMENT

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Toutes études confondues, l’héritabilité de l’autisme est estimée à 0,80, niveau très élevé. La génétique de l’autisme est complexe, caractérisée par une immense hétérogénéité des gènes en cause et nous ne savons pas, encore, si la majorité des personnes, ayant un trouble du spectre autistique (TSA), le doivent à des interactions multigé-niques, ou à des mutations rares, avec effets majeurs. À l’heure actuelle, en pratique clinique, les techniques de diagnostic génétique, y compris les méthodes par puce ADN, permettent d’identifier une anomalie génétique, cliniquement significative, chez, environ, 10 % de patients avec autisme, et nous n’en sommes qu’au début. Cette robustesse de la composante génétique ne diminue en rien l’impor-tance de l’interaction avec l’environ-nement, les stimulations, l’éducation, les thérapeutiques comportementales et développementales et l’épanouis-sement affectif, pour contrecarrer les effets génétiques et génomiques en cause et pour exploiter les potentialités positives, dont il a été question ci-des-sus. L’existence d’autismes d’origine ex-clusivement environnementale n’a pas été formellement démontrée; mais, la recherche, à ce sujet, n’est pas terminée. Les modèles animaux récemment ap-parus vont, encore, accélérer ces re-cherches et permettre des études phar-macologiques. Depuis 1975 et même avant, des publi-cations ont rapporté des anomalies, multiples et variées, situées dans le lobe temporal, dans le cervelet, dans le corps calleux et à bien d’autres endroits, lors de contrôles anatomiques, en cas de décès et, souvent, actuellement, lors des imageries cérébrales, effectuées chez des personnes autistes. Toutes ces anomalies sont vraies; mais, elles ne représentent, sans doute, que des conséquences inconstantes, multiples, à des endroits différents et survenues à des moments variés du développement des facteurs génétiques et environne-mentaux. La question de la signification de l’autisme dans l’évolution de l’espèce humaine nous est posée suffisamment fréquemment pour l’évoquer ici. Toute modification génique ou génomique peut éventuellement être renforcée et pérennisée dans notre communauté hu-maine, si elle a du succès, selon les lois de l’évolution, en tenant compte du fait que l’homme a acquis la conscience de ces lois et en contrôle certains aspects.

Quelles sont les recommandations, de bonne pratique, de la Haute autorité de santé ?La Haute Autorité de Santé (HAS) a été créée, en France, afin de contribuer au maintien d’un système de santé solidaire et au renforcement de la qualité des soins, au bénéfice des patients. L’éva-luation objective des thérapeutiques, la promotion des bonnes pratiques et le bon usage de soins, figurent parmi les outils de cette mission. La HAS, en col-laboration avec l’ANESM (Agence Na-tionale de l’Évaluation et de la Qualité des Établissements et Services Sociaux et Médico-sociaux), a publié, le 12 mars 2012, ses recommandations de bonnes pratiques professionnelles, «Autisme et autres troubles envahissants du déve-loppement: interventions éducatives et thérapeutiques coordonnées, chez l’enfant et l’adolescent». Ces recommandations ont été établies après un travail national, étalé sur deux ans, qui a impliqué 140 experts natio-naux et étrangers, 23 sociétés scienti-fiques et professionnelles, 7 départe-ments ministériels, 1 académie nationale, 202 instituts et associations et 10 ana-lystes et méthodologistes. Forgées de manière tout à fait originale et indépen-dante, nos recommandations françaises présentent de nombreuses spécificités nationales. Elles sont, aussi, en parfaite convergence avec les travaux similaires, effectués à l’étranger. Pour améliorer les pratiques françaises, en faveur des personnes autistes, rap-pelons les deux principaux messages de ces recommandations. En premier lieu, il est nécessaire que tout enfant avec TSA-TED, qu’il ait, ou non, un retard mental associé, puisse béné-ficier, dans les trois mois qui suivent le diagnostic et si possible, avant l’âge de quatre ans, d’un projet personnalisé d’interventions, globales et coordon-nées, autour de professionnels formés, visant à améliorer l’ensemble du déve-loppement de l’enfant: communication et langage, interactions sociales, émo-tions et comportements, fonctions sen-sorielles et motrices, autonomie quoti-dienne. En deuxième lieu, l’attention, portée à la place et à la singularité de la fa-mille et de l’enfant, dans l’accompagne ment, est essentielle. Toute famille, qui le souhaite, doit être associée à l’éla-boration du projet; elle doit pouvoir participer aux séances et bénéficier d’un accompagnement spécifique, ou d’une formation.

Ces messages appellent quelques pré-cisions et réflexions. Nous sommes convaincus de l’intérêt des programmes d’interventions, dites éducatives et comportementales, associant tech-niques d’apprentissage, stratégies développementales et implication des familles; car, à l’aide d’études contrôlées bien menées (de grades B et C) et de consensus d’experts et usagers (AE), ces interventions ont montré qu’elles peuvent améliorer le développement de la communication, du quotient intel-lectuel et de manière plus modérée, les comportements adaptatifs de l’enfant. En France, cela implique d’encoura-ger les professionnels à développer les interventions éducatives, comporte-mentales et développementales qui, en 2012, sont encore peu répandues, chez nous. Nous avons, aussi, souligné leurs limites: cette amélioration est observée, chez certains enfants, seulement - envi-ron 50 % d’entre eux - et les études ne permettent pas, jusqu’ici, de connaître leurs effets, à l’adolescence, ou à l’âge adulte. C’est pourquoi, la recommandation précise les critères de qualité de toute intervention, la nécessité d’un regard «pluri-professionnel», sur le dévelop-pement de l’enfant et la définition, avec la famille, des acquisitions importantes souhaitées. Par exemple, l’orthopho-niste juge de l’évolution de la communi-cation de l’enfant, signale les faiblesses et les points forts, qui seront utilisés, par le thérapeute, avec sa stratégie d’apprentissage (ou par l’orthophoniste, formé aux techniques d’apprentissage). Le suivi médical est, également, essen-tiel, pour repérer et traiter les troubles fréquemment associés aux TSA-TED, qu’ils soient somatiques (épilepsie, par exemple), ou psychiques (anxiété, dé-pression, etc…). Certaines pratiques n’ont pas pu faire l’objet de recommandations. Nous avons appliqué, avec un grand respect des opinions de chacun, la méthode de recommandation, qui repose sur les trois éléments, déjà, cités: une analyse des travaux de recherche clinique, un partage des expériences profession-nelles avec les experts et le recueil des attentes et préférences des personnes avec TSA-TED et des familles

* Professeur Philippe Evrard,ancien chef de service de neuro-pédia-trie à l’hôpital Robert-Debré, à Paris. Président du Comité de pilotage de la Haute autorité de santé (HAS).

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ÉVÈNEMENT

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Santé Mag: Existe–il des structures dé-diées à la pédopsychiatrie, en général et à l’autisme, en particulier ?

Pr Nassima Metahri: Il faut dire qu’à l’heure actuelle, nous disposons de très peu de structures, dédiées à la pédopsychiatrie. De ce fait, les familles d’enfants autistes sont désemparées. Cette détresse est d’autant plus grande; car, aujourd’hui, si internet permet une information, globale, sur la maladie, il n’en demeure pas moins que, pour les profanes, cela les angoisse encore plus; car, ils n’ont pas les connaissances tech-niques nécessaires, pour comprendre les tenants et les aboutissants d’une pathologie non encore entièrement connue, par les professionnels de la santé, eux-mêmes. Aussi, il arrive que des parents, en quête de réconfort, parcourent de longues distances, pour rejoindre les quelques structures de soins spécialisées, dans les grandes villes. Ces structures, donc, en nombre insuffisant, à l’évidence, face à cette forte demande. Cette contrainte doit–être levée au plus tôt, sous peine d’êtres dépassée, par une situation ex-plosive, sous peu. En effet, annoncer à la famille qu’on ne peut prendre en charge leurs enfants, faute de moyens, est tout aussi inacceptable, que dangereuse. Cette situation est pénible, à la fois, pour la famille et pour les médecins. Un médecin, dont l’agenda ne peut prendre en charge le malade, est désespéré de ne savoir quoi répondre, à une famille angoissée. Cette situation dramatique ne saurait perdurer. C’est pourquoi, encore une fois, nous en appelons aux pouvoir publics, pour qu’une solution soit trouvée, à ce problème.

Il existe combien de structures, dé-diées à la pédopsychiatrie, à travers le territoire ? Nous avons deux services à Alger, un

service à Blida. A l’Est du pays, il y a en a 3: à savoir, Sétif, Annaba et Constantine, et un autre service, à Oran, qui vient d’ouvrir.

A votre avis, ces deux journées inter-nationales, consacrées à l’autisme, sont-elles porteuses d’espoir, quant à la situation de ce problème ? De par la qualité des participants à ces journées; à savoir, responsables poli-tiques, médecins, associations des pa-rents d’autistes, nous pouvons dire qu’il y a une prise de conscience, sur la gra-vité du problème. Aussi, devons-nous, d’ores et déjà, pro-fiter de cette dynamique, pour trouver, dans un premier temps, des solutions à court terme et dans l’urgence. "Au de-meurant, même si ces réponses ne té-moignent pas d’une grande qualité, elles ne sont pas, pour autant, au rabais." Ces solutions sont appelées à s’améliorer, à l’expérience, pour qu’à moyen terme, elles constituent une prise en charge acceptable. Trouver des solutions est obligatoire. On ne peut plus laisser cette situation telle qu’elle est, aujourd’hui. Recevoir des familles, qui vous sup-

plient de consulter leurs enfants, même pour cinq minutes, est d’autant plus angoissant, lorsqu’on sait, nous, les pro-fessionnels de la santé, que ce type de diagnostic est très long à établir.

Un mot, pour conclure….Je dirais qu’un début de prise de conscience est apparu, lors de ces jour-nées d’études. Il s’agit de saisir cette opportunité, pour un choix stratégique, dans le traitement de l’autisme, dans les structures de san-té publique. Comme je l’ai souligné tantôt et empê-cher, par la même, certaines (structures NDLR), dans le secteur libéral, faisant du n’importe quoi, au plan médical, pour soutirer de l’argent à des familles en détresse morale et souvent, démunies, au plan financier. Au plus vite, il importe de mettre en place des protocoles codifiés, devant baliser la prise en charge de cette pa-thologie

* Professeur Nassima Metahri,Chef de service en pédopsychiatrie, hôpital Frantz Fanon, Blida.

Il arrive que des parents, en quête de réconfort, parcourent de longues distances, pour rejoindre les quelques structures de soins spécialisées

Il importe de mettre en place des protocoles codifiés, devant baliser la prise en charge des enfants autistes

Pr Nassima Metahri* à Santé Mag

Propos recueillis par Tanina Ait

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ÉVÈNEMENT

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Santé Mag: Est-ce que le nombre d’en-fants autistes, en Algérie, est connu ?

Dr Mohamed Chakali: Pour l’heure, on ne connaît pas, rigoureusement, le nombre d’autistes, dans notre pays; en raison du fait qu’il n’existe pas de base de données, en l’occurrence. Néan-moins, il existe des informations chif-frées, pour la plupart des autres patho-logies psychiatriques, de l’enfant et de l’adolescent, de par les consultations effectuées. Par ailleurs, à travers les communi-cations présentées, lors de ces deux

journées internationales, consacrées à l’autisme, que nous avons écoutées, il apparaît, de par le monde, que la pré-valence d’enfants autistes est d’environ 1% de cette catégorie de la population. Si nous devons extrapoler, directement, cette donnée, en Algérie, on pourrait dire, alors, que, chez nous, 400.000 enfants sont autistes et qui présentent l’ensemble du spectre de cette patho-logie; d’autant que, lors de ces deux journées d’études, nous avons appris que l’autisme se présente sous diffé-rentes formes. Par exemple, concer-nant l’autisme de haut niveau, le sujet

ne perd pas ses facultés intellectuelles et il peut, même, être performant, dans un domaine donné et réussir à s’adapter, également, dans la société, au quotidien. Cependant, le problème est que cette pathologie est en constante évolution rapide; d’où, la difficulté de constituer une banque de données, si de véritables enquêtes épidémiologiques ne sont pas menées.

Un plan intégré, relatif à l’autisme, vient d’être mis en place; en quoi consiste-t-il ? Cette idée de plan a germé, suite au discours, à nos travaux, de M. Abdel-malek Boudiaf, ministre de la Santé et de la réforme hospitalière. Ce plan va être intégré au plan global de la santé mentale, en Algérie; lequel a été élaboré conformément aux recommandations de l’OMS et à valider, par cette institu-tion, dans le cadre de ses perspectives 2013/2020. A proprement parler, notre plan, de prise en charge de l’autisme, prévoit, entre autres, trois principaux volets qui sont: la santé, qui relève du secteur et les deux autres volets; à savoir, le social et l’éducatif, qui seront traités, en synergie, par une commission multisectorielle.En tout état de cause et globalement, ce plan se déclinera en termes d’infras-tructures et de formation du personnel spécialisé, s’agissant, précisément, du volet éducatif. Nous noterons, déjà, que, pour l’année 2015/2016, des classes spéciales, pour autistes, ont été créées; initiative qu’il faut encourager et de renforcer, par un appui multisectoriel, justement

* Dr Mohamed Chakali,sous-directeur de la promotion de la santé mentale, au ministère de la Santé, de la réforme hospitalière et de la population.

Le plan, intégré, de prise en charge de l’autisme prévoit, entre autres, trois principaux volets

Dr Mohamed Chakali* à Santé Mag

Propos recueillis par Tanina Ait

Nous noterons, déjà, que, pour l’année 2015 / 2016, des classes spéciales, pour autistes, ont été créées

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ÉVÈNEMENT

N°50 - Avril 2016

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Ghardaïa:

Plus de mille cas de brucellose humaine diagnostiqués, depuis janvier

Mille quatorze (1.014) cas de brucellose humaine ont été dia-gnostiqués et pris

en charge, par les structures de santé, depuis le début de l’an-née en cours, à travers les diffé-rentes localités de la wilaya de Ghardaïa, a-t-on appris, auprès des services de la prévention à la direction locale de la santé, de la population (DSP). Selon le bilan de la DSP, le nombre de cas de brucellose, une zoonose, contractée au contact d’animaux d’élevage et à la consommation de lait cru, ou de produits dérivés du lait cru, notamment la "Kamaria", un fromage traditionnel du ter-roir, est en hausse, dépassant le nombre cumulé enregistré durant les trois dernières an-nées (427 cas en 2015, 277 en 2014 et 116 en 2013), a précisé Dr Tahar Semache, responsable de la prévention. La recrudescence de cette anthropo-zoonose, dénommée, égale-ment, fièvre de Malte, observée dans la wilaya de Ghardaïa, depuis le début de l’année en cours, est "inquiétante", poussant les autorités locales à un ren-forcement, "conséquent", des opéra-tions de contrôle sanitaire, sur les pro-duits laitiers et dérivés, pour éviter la propagation de la pathologie. Un arrêté de la wilaya, interdisant la vente de lait cru en vrac ,sans traçabilité et autres produits dérivés, tels le petit lait, le lait caillé, ainsi que le formage "Kamaria", sur la voie publique, a été mis en exé-cution, a indiqué le responsable de la prévention à la DSP. Les directions des Services agricoles et de la Santé ont lancé des appels aux habitants, afin de s’abstenir de prendre du lait cru non bouilli et autres produits issus du lait cru, comme elles ont appelé les éleveurs et leurs familles à effectuer des prélèvements de sang, pour pouvoir circonscrire ce qui est devenu une "véri-table épidémie", a-t-on fait savoir.

Selon les éléments des enquêtes épi-démiologiques, lancées par les services de la santé et les services vétérinaire de Ghardaïa, cette recrudescence de la brucellose est attribuée au non-respect et au mépris des règles d’hygiène et sanitaire, au refus de certains éleveurs de vacciner leurs cheptels, arguant que la vaccination provoque l'avortement de femelles gravides (sans preuve), et l’utilisation, régulièrement, par plusieurs éleveurs d’un géniteur mâle, potentielle-ment infecté, pour la reproduction. La vente de lait non pasteurisé de vache, de caprin et de camélidé à l’état brut, dans des bouteilles usitées destinées, initialement, à l’eau minérale, l’absence de contrôle et de répression, contre la commercialisation de lait cru, d’origine douteuse, non étiqueté, ainsi que le fro-mage du terroir "kamaria", très prisé par la population du M’zab, sur la voie publique, est à l’origine de cette recru-descence de cette pathologie, confirme le directeur général de la Prévention au ministère de la Santé, Pr. Ismail Mesbah,

contacté par l’APS.De leur côté, les services vété-rinaires ont décelé près de 100 cas de brucellose animale, cir-conscrits dans 17 foyers à Ghar-daïa, Métlili, Daya Ben Dahoua, Guerrara, Berriane et El-Menea, depuis le début de l’année en cours, précisant qu’une opéra-tion de dépistage est effectuée, sur le cheptel caprin, bovin, ovin et camelin, pour procéder à l’abattage sanitaire des ani-maux infestés et contrecarrer la propagation de cette patholo-gie animale contagieuse. Pour maîtriser la propagation de cette pathologie de Brucellose, de nombreux praticiens esti-ment qu' il faut, d’abord, s’atta-quer, en priorité, au réservoir animal et à l’éventuel vecteur de transmission de la patholo-gie, et renforcer la coopération entre médecins et vétérinaires d’une part, et le contrôle per-manent du cheptel, du lait, des laiteries et des crémeries et

autres commerçants de lait et dérivés. "Le lait est un produit sensible et dan-gereux car, pas plus contrôlé que l'ani-mal qui l'a produit, il transmettra, sûre-ment, toutes les maladies de celui-ci, auxquelles il faut ajouter celles liées au manque d'hygiène de la collecte, du conditionnement et du transport", a affirmé Dr Mustapha Khenin, un méde-cin de l’hôpital Tirichine Brahim de Sidi-Abbaz. De son côté, un vétérinaire privé a souligné que le lait provenant d'ani-maux malades et dont les germes res-ponsables se transmettent à l'homme, est à l’origine de maladies; notamment, la tuberculose et la brucellose. La brucellose se manifeste par une fièvre intermittente, des céphalées, une sudation abondante, des frissons, une perte de poids et des douleurs généra-lisées, a-t-on fait savoir. Elle constitue "un lourd fardeau" financier, pour le Trésor public, avec un coût, de prise en charge d’une personne malade, estimé à 180.000 DA /jour

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Une trisomie méconnueSyndrome d’Edwards:

La trisomie 18, ou syndrome d’EDWARDS, a été décrite, pour la première fois, par le généti-cien anglais, John H. Edwards,

en 1960. C’est la plus fréquente triso-mie, après le syndrome de Down et la trisomie 13. Elle touche, environ, une naissance vivante, sur 8000 à 10000 naissances. Il y a une prédominance féminine, le sex-ratio est de 4F/1M. Il y a, également, un risque majeur d’avor-tement.Cette aberration chromosomique est létale. La survie est de quelques se-maines; voire quelques mois. La plupart des écrits mentionnent une survie d’une année, dans seulement 10% des cas. Ex-ceptionnellement, des enfants ont sur-vécu jusqu’à la troisième décade de vie; mais, avec un retard mental.A la naissance, on note un retard de croissance intra-utérin, une hypotro-phie musculaire, une déformation des membres avec position de «suppliant» des bras, mains crispées, les doigts en flexion permanente, l’index recouvrant le 3ème doigt et le 5ème, le 4ème. Aux membres inférieurs, on note des pieds bots, varus équins et en piolet. Le cou est court, le thorax et le bassin sont étroits, l’abdomen paraît long. Il existe une dysmorphie cranio-faciale, avec dolicho-microcéphalie importante, des fontanelles béantes. La racine du nez est fine et même sail-lante, le nez est, souvent, retroussé, des fentes palpébrales horizontales, ou obliques, en bas et en dehors; parfois, courtes avec épicanthus bilatéral, une hypoplasie des rebords orbitaires, des opacités cornéennes, une microphtal-

mie, une petite bouche, une voûte pala-tine étroite, une micrognathie impor-tante. Le front haut et la micrognathie donnent, à la face, une forme triangu-laire, des cheveux et oreilles faunesques, bas implantés. Par ailleurs, il s’y associe de nombreuses malformations viscérales; surtout, car-diaques (95%) et neurologiques (30%), pulmonaires, diverticules de Meckel, une omphalocèle, rein ectopique, etc...Dans 80 % des cas, il s'agit d’une triso-mie libre homogène; dans 10 % des cas, d'une mosaïque; dans 10 % des cas, soit d'une translocation, soit d'une double aneuploïdie.Les tests sérologiques, du premier tri-mestre de la grossesse, permettent de dépister 89 % des trisomies 18, avec un taux bas de PAPP-A (Pregnancy asso-ciated plasma protein-A) et de la sub-unité bêta de hCG (Bêta-hCG).

* K. Ait Idir (1), B. Metiji (2), H. Boufenar (2), M. Agha (2),1. Service de pédiatrie. Centre de consultations spécialisées de l’armée - Hussein-Dey, Alger.2. Service de pédiatrie. Hôpital central de l’armée – Aïn Naâdja, Alger.

Bibliographie

[1] Annie Janvier et all. Cardiac surgery for children with trisomy’s 13 and 18: Where are we now? SEMINARS IN PERINATOLOGY] (2015). [2] Chromosome-selective sequencing of maternal plasma cell-free DNA for first-Trimseter detection of trisomy 21 and trisomy 18. American journal of obstetrics & gynecology April 2012.[3] Miller SP, McQuillen PS, Hamrick S et al. Abnormal brain development in newborns with

congenital heart disease. N Engl J Med, 2007; 357:1928-1938.[4] D. Gaillard, E. Alanio, C. Leroy. " Pathologie fœtale et placentaire pratique "ouvrage collectif de la Société française de Fœtopathologie. Sauramps médical 2008. P; 514:515.[5] Marie-Odile RETHORÉ. Les maladies humaines par aberrations chromosomiques, autosomiques. Bull. Acad. Natle Chir. Dent., 2001, 45-3.[6] Woodward, Kennedy, Sohaey. EXPERT DDX Obstetrics. AMIRSYS 2009.[7] A. Benachi et all. Performance et indication du dépistage des trisomies 21, 18 et 13 en France par l’analyse de l’ADN fœtal dans le sang maternel. Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction. January 2016.

K. Ait-Idir (1), B. Metiji(2), H. Boufenar (2), M. Agha (2)Par

Figure 1: Nné M.T. Main crispée (collection K. Ait idir)

Figure 3: Nné M.T. retro-micrognathie, oreille faunesque.

Figure 4: Ambiguïté sexuelle, chez une trisomique 18

Figure 2: Nné M.T. Aspect vieillot, triangulaire, cheveux et oreilles bas implantés; petite bouche, petit thorax. Figure 5: Pieds en piolet. Nourrisson de trois mois.

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Algérie-France:

une convention de coopération, dans le domaine du médicament et greffe d'organes

Une convention de coopération, entre l'Algérie et la France, dans les domaines du médi-cament et du développement

de la greffe d'organes et de la gestion administrative, a été signée, à Alger. La convention a été signée par le direc-teur de l'Agence nationale des greffes (ANG), Mohamed Bourahla, du côté algérien, et la directrice de l'Agence française de sécurité des médicaments (ANSM), Anne Courrèges, du côté français, en présence du ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf et la ministre française des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine. A cette occasion, Mme Marisol Tou-raine s'est félicitée du règlement de la question de la "dette algérienne", vis-à-vis des hôpitaux français. La ministre française de la Santé a indiqué avoir convenu, avec son homologue algé-rien, de l'importance du développement des relations bilatérales, dans plusieurs domaines, dont l'imagerie médicale, la prise en charge des malformations cardiaques infantiles, l'échange des

équipes médicales et le renforcement de la formation, dans le domaine médical.Pour sa part, M. Boudiaf a indiqué qu'il a été convenu, également, de la néces-sité de la mise en place d'une commis-sion mixte, chargée de l'organisation de rencontres annuelles algéro-françaises, pour le développement des relations bilatérales, dans le domaine de la santé. Il s'agit également, a ajouté le ministre,

de l'organisation et du développement des urgences médicales et de l'hospita-lisation à domicile, en Algérie. La signature de la convention intervient en marge de la visite du Premier ministre français, Manuel Valls, en Algérie, dans le cadre de la tenue de la 3ème session du Comité intergouvernemental algéro-français de haut niveau (CIHN), qu'il co-préside avec M. Abdelmalek Sellal

«Perdre sa liberté de mouvement, en plusieurs maux». Tremblements, chutes, douleurs, perte de motricité, isole-ment… La Journée mondiale Parkinson, ce lundi 11 avril, est l’occasion de rassembler malades, aidants, chercheurs et professionnels de santé, autour de cette affection, qui frappe 6,5 millions de personnes, dans le monde; dont, environ, 150 000 en France. Le 11 avril correspond à la date de naissance de l’Anglais James Parkinson, le premier médecin à avoir décrit les symp-tômes de cette maladie dégénérative et à les avoir considérés comme une même entité clinique. C’était en 1817, dans son

Essai sur la paralysie tremblante. La maladie de Parkinson est la deuxième affection neuro-dégénérative la plus fréquente, en France, après la maladie d’Alzheimer. Rarissime avant 45 ans, elle touche des sujets âgés. Au total, 1% des plus de 65 ans seraient concernés et environ, 8 000 nouveaux cas se déclareraient, chaque année.

TROIS SYMPTÔMES PRINCIPAUX Cette affection est caractérisée par la destruction de neu-rones spécifiques, appelés ‘neurones à dopamine’, au sein de la substance noire du cerveau. Trois symptômes principaux valident le diagnostic: l’akinésie (lenteur et difficulté du mou-vement), l’hypertonie musculaire (rigidité dite «extrapyra-midale», touchant, à la fois, le rachis et les membres) et les tremblements au repos, de manière régulière de 4 à 7 cycles, par seconde. La prise en charge consiste à compenser le déficit en dopa-mine, par un apport en précurseurs de la dopamine (L-dopa) ou, par l’intermédiaire de molécules (agonistes de la dopa-mine), qui miment son effet, au niveau des neurones. L’effica-cité de ces approches est bonne, sur les symptômes moteurs. Ces médicaments n’empêchent, toutefois, pas la progression de la dégénérescence neuronale

Maladie de Parkinson se rassembler, pour avancer

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La ministre française de la Santé, Marisol Touraine a affirmé, à Alger, la disposition des entreprises françaises, activant dans le secteur, à accompa-gner leurs homologues algériennes.

Mme Marisol, qui a assisté, avec le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Abdel-malek Boudiaf, à une partie de la table ronde, sur la santé, organisée, en marge de la réunion de la 3ème session du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN), a indiqué que les entreprises françaises veilleront, à travers les accords conclus entre les deux pays, "à accompagner les entreprises algé-riennes, dans les domaines de la santé et de l'indus-trie pharmaceutique". Elle a cité, à cette occasion, la coopération entre les deux pays, dans le domaine de la gestion et de l'organisation du marché du médica-ment, le transfert du savoir-faire; notamment, dans les domaines de la chirurgie cardiovasculaires et l'imagerie médicale. Concernant la sécurité sociale, la ministre française a souligné la nécessité de créer des opportunités de coo-pération, entre les différentes compagnies s'assurances publiques et privées; notamment, pour ce qui est de l'assurance complémentaire, relevant les opportunités qu'offre le marché algérien, dans ce domaine. De son côté, M. Boudiaf s'est félicité des opportunités de coopération, entre les deux pays, dans le domaine de la santé, rappelant les chantiers lancés et dévelop-pés, depuis des années, par les deux parties; notam-ment, dans les domaines de la biotechnologie et de l'industrie pharmaceutique. Par ailleurs, les experts, des deux pays, ont évoqué les moyens à même de développer l'industrie pharmaceu-tique, le financement du secteur de la santé, les mu-tualités et l'assurance complémentaire. A cet effet, les experts du ministère de la Santé ont passé en revue les recommandations ayant sanctionné les journées algé-ro-françaises de la santé, qui seront prises en compte, dans le cadre du développement du partenariat, entre les deux pays

Plus de 400 millions de personnes vivent avec le diabète

Santé:

les entreprises françaises prêtes à accompagner leurs homologues algériennes

Le nombre de personnes, vivant avec le diabète, a prati-quement quadruplé, depuis 1980, s'élevant à 422 millions d'adultes, dont la plupart vivent dans des pays en déve-loppement, selon un rapport de l'Organisation mondiale

de la Santé (OMS). Dans le rapport, publié à la veille de la Journée mondiale de la santé, l'OMS a lancé un appel à l'action, pour lutter contre le dia-bète, tout en soulignant la nécessité d'intensifier la prévention et le traitement de la maladie. Le nombre de personnes vivant avec le diabète, ainsi que la pré-valence de la maladie, augmentent dans l'ensemble des régions du monde, a indiqué le rapport, précisant qu'en 2014, 422 mil-lions d'adultes (soit, 8,5% de la population) étaient atteints de diabète, comparé à 108 millions de diabétiques (4,7%), en 1980. Le surpoids et l'obésité constituent des facteurs, à l'origine de cette augmentation spectaculaire, a ajouté le rapport. En 2014, plus d'un adulte, sur trois, âgé de plus de 18 ans, était en surpoids et plus d'un, sur dix, était obèse. "Si nous voulons progresser et mettre un terme à la recrudescence du diabète, nous devons re-penser notre vie quotidienne, afin d'avoir une alimentation saine, d'être actif et d'éviter la prise de poids excessive", a martelé Mar-garet Chan, directrice générale de l'OMS. "Les pouvoirs publics doivent veiller à ce que les populations puissent faire ces choix sains et que les systèmes de santé soient capables de diagnosti-quer et de traiter les personnes diabétiques, y compris dans les milieux les plus pauvres". a-t-elle ajouté. Le diabète est une maladie non transmissible, évolutive et chro-nique, qui se caractérise par des niveaux élevés de glycémie (sucre, dans le sang). Il apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d'insuline, l'hormone qui régule la concentra-tion de sucre, dans le sang, ou lorsque l'organisme n'utilise pas, correctement, l'insuline qu'il produit

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Santé Mag: quelle est la population à risque d’être en carence martiale ?

Pr Sigismond Lasocki: il faut dire qu’en-viron deux milliards de personnes, dans le monde, présentent un carence mar-tiale, dont 500 millions présentent une anémie, causée par ce syndrome. En Asie et en Afrique, la carence martiale est à l’origine de 726.000 décès, en pé-riode périnatale et dans l’enfance. En Algérie, selon les données des spé-cialistes, cette pathologie touche 20% de la population. Plusieurs catégories de personne sont susceptibles de souffrir du syndrome de carence martiale. Il s’agit, notamment, des jeunes femmes en âge de procréer; leur prévalence est de 30 à 50%. Les femmes enceintes, au terme de leur grossesse, peuvent présenter, égale-ment, une carence martiale, avec un besoin en fer de 500 mg. D’ailleurs, une étude, effectuée à Angers (France), a montré que 80% des femmes en termes de leur grossesse avant même l’accou-chement et les saignements de l’hémor-ragie de la délivrance, souffrent d’une carence martiale. Ce syndrome est constaté chez les sujets végétariens; car, lorsqu’on ne consomme pas de viande rouge, cela peut entraîner une carence martiale, comme chez les enfants, les sujets âgés. La carence martiale peut être retrouvée, également, chez des personnes atteintes de certaines patho-logies chroniques, telles que les can-cers. Les insuffisants cardiaques, dont la prévalence est de 50%, les insuffisants rénaux, avant la dialyse, qui est de 30%. Il faut savoir qu’en dialyse les patients perdent 1 g de fer, par an; donc, il faut leur administrer du fer.

Peut-on combler ces carences en fer, en ayant une alimentation équilibrée ? Le fer est un oligoélément et doit être apporté par notre alimentation. Les

principales sources de fer sont la viande rouge; c'est-à-dire, le fer héminique; puis, les céréales, les légumineuses (len-tilles, haricots, secs, fèves….). Cepen-dant, l’apport en fer, fourni par la viande rouge, est près de trois fois supérieur à celui des végétaux. Quant au riz, il en est quasiment dépourvu; tout comme le riz et la semoule.

Comment se manifeste une carence en fer ?Les signes d’une carence en fer sont très proches de ceux de l’anémie. Chute de cheveux, ongles cassants et fragiles, le syndrome des jambes sans repos. En outre, le sujet ressent une grande fa-tigue physique et mentale, qui retentit sur sa qualité de vie. Le problème est que ces symptômes sont, souvent, sous-estimés. En effet, on se dit que la fatigue ressentie est due à un excès de travail (éducation des enfants, examens de fin d’année), ou parce qu’on a des sou-cis personnels… Tous ces symptômes peuvent êtres associées à une carence en fer et celle-ci représente la première cause de l’anémie, dans le monde, avec plus de 50%. Par ailleurs, une étude, que nous avons menée sur un échantillon d’étudiants, a révélé que chez ceux qui

sont non-anémiques; mais, carencés en fer, lorsqu’on leur administre du fer, ils améliorent leurs performances intellec-tuelles et réussir mieux, aux examens.

Comment diagnostiquer la carence martiale ?Que la carence en fer soit associée à une anémie ou non, la cause du problème doit faire l’objet d’une exploration. Aus-si, l’examen initial est le dosage de la ferritine et lorsque celle-ci est basse, il est sûr que le sujet est carencé en fer. Le problème est que, souvent, on passe à côté du diagnostic; car, lorsqu’il s’agit d’une anémie inflammatoire, causée par une carence martiale, d’autres examens, plus appondis, doivent être effectués. En revanche, dans le cas d’une carence martiale liée aux saignements; par exemple, en post-chirurgicale ou post-partum, cette hémorragie diminue le taux de fer, dans l’organisme et celui-ci demeure un composant indispensable, pour la fabrication des globules rouge (hémoglobine), l’on administre, systé-matiquement, du fer, aux patients

* Pr Sigismond Lasock,chef de service d’anesthésie – réanima-tion, au CHU d'Angers – France.

Les signes d’une carence en fer sont très proches de ceux de l’anémie

Ne pas sous-estimer les symptômes d’une carence martiale

Pr Sigismond Lasocki* à Santé Mag

Propos recueillis par Tanina Ait

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Santé Mag: Votre communication a pour titre «le fer intraveineux, iden-tique ou juste similaire à l’original?» pourriez-vous nous donner quelques explications, à cet effet ?

Pr Stephan Muhlebach: Le titre de ma communication reflète quelque peu la notion des médicaments génériques, lesquels étant des copies des médica-ments originaux, on a, alors, toujours pensé que ces copies du fer intravei-

neux pouvaient avoir les mêmes effets, sur l’organisme, que les molécules prin-ceps. Néanmoins, suite à une étude menée, par rapport à mes patients, en hémodialyse, il s’est avéré que les géné-riques n’ont pas les mêmes impacts. Au demeurant, de l’avis des néphro-logues, les insuffisants rénaux, auquel on administrait, habituellement, du fer intraveineux, en produit original, voyaient leur taux d’hémoglobine stabi-lisés pendant des années. Ce n’est plus

tout à fait la même chose, dès lors que ces patients recevaient le fer IV élaboré sur la base de cette approche générique. De ce fait, Il a fallut leur administrer, pendant des semaines, des dosages de fer beaucoup plus élevés, pour les re-stabiliser. C’est ce que je viens de mon-trer, dans ma communication, en pré-sentant des cas cliniques. Dorénavant, il est, donc, évident que les génériques ne peuvent plus être considérés comme identiques aux médicaments d’origines et ne produisent pas les mêmes effets, sur l’organisme humain. D’autant, en plus de son aspect colloïdal, le fer IV nécessite d’être surdosé, pour avoir le même effet que l’original.

Comment se fait-il, alors, que les géné-riques sont, encore, sur le marché ? Tout au début, on ne s’est pas rendu compte de l’aspect colloïdal de ces génériques. En outre, les considéra-tions économiques font que les géné-riques sont utilisés. En effet, la copie est, toujours, moins chère à élaborer que l’originale, à l’évidence. Par ail-leurs, il importe de dire que si les géné-riques sont, encore, utilisés en Europe, environ une cinquante de copies, qui allaient être autorisées à mettre sur le marchés; mais, ont finalement, toutes, été refusées. C’est, peut-être, un début, vers une commercialisation très rigou-reuse de ces produits. En outre, il faut prouver que le médicament générique ait les mêmes effets thérapeutiques, sur le patient. Enfin, notons qu’aux USA, les génériques sont interdits de vente; car, les associations de malades sont contre ce type de médicaments

* Professeur Stephan Muhlebach,membre de la Faculté de médecine et membre du groupe de la pharmacie clinique & unité d’épidémiologie, au département des sciences pharmaceu-tiques, à l’Université de Bâle (Suisse).

Le médicament générique du fer IV n’est ni identique, ni équivalent au produit original

Pr Stephan Muhlebach* à Santé Mag

Propos recueillis par Tanina Ait

En outre, il faut prouver que le médicament générique ait les mêmes effets thérapeutiques, sur le patient

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Cancer colorectal:

6000 nouveaux cas, par an, en Algérie

L'Algérie qui était, il y a 20 ans, une zone à faible risque, en ma-tière de cancer colorectal, est devenue, ces dernières années,

un pays à risque intermédiaire, où ce type de cancer est devenu plus fré-quent. L'Algérie enregistre, en termes de chiffres, 18 cas de cancer colorectal, pour 100.000 habitants; soit, 6.000 cas enregistrés, chaque année. Telles sont les données, communiquées par le professeur Bellaha Larbaoui, chef de service oncologie, au centre anti-cancer (CAC) d'Oran, en marge des Journées internationales de cancérologie. Envi-ron, la moitié des cancers colorectaux sont diagnostiqués à des stades avan-cés et/ou métastatiques, rendant, par conséquent, leur prise en charge dif-ficile, avec des résultats relativement décevants. En Algérie, le cancer colorectal est clas-sé en troisième position, après le can-cer du poumon et de la prostate, chez l’homme et le cancer du sein et du col utérin, chez la femme, selon les experts algériens.

Le cancer colorectal est une maladie fré-quente, qui pose un important problème de santé publique; où, plus des deux tiers des tumeurs sont localisées dans le cô-lon, le reste dans le rectum. Le laboratoire Merck, spécialisé dans les sciences et les technologies, poursuit son engagement, auprès des professionnels de santé intervenant dans le domaine de la cancérologie, en organisant un sym-posium sur le cancer colorectal métasta-tique, lors des Journées Internationales de Cancérologie, qui ont eu lieu à Taghit, dans la wilaya de Béchar. Ce grand ren-dez-vous international, organisé par la Faculté de médecine d’Oran, le Centre anti-cancer d’Oran "Emir Abdelkader" et la Faculté de médecine de Béchar, Service de chirurgie géné-rale «B», a rassemblé plus de 120 oncologues, radio-thérapeutes, gastro-en-térologues, chirurgiens et anatomopathologistes, tous venus échanger sur les dernières pratiques colla-boratives, pouvant amélio-

rer le diagnostic, le traitement et le suivi des patients. «Pour Merck, la collaboration est la clé du succès, non seulement pour développer et offrir les meilleurs traitements; mais, aussi, une nécessité, pour une prise en charge pluridisciplinaire efficace des pa-tients», a déclaré Moncef Meklati, direc-teur général de Merck, pour l’Algérie. Durant le symposium, le Pr. Boudinar, de l’Etablissement hospitalier spécia-lisé (EHS) "Emir Abdelkader", centre anti-cancer (CAC) d’Oran, a présenté une communication, qui s’est focalisée sur le cancer colorectal métastatique. A ce stade, le patient bénéficie d’un trai-

tement initial, qui est, sou-vent, la chimiothérapie, à laquelle peut être associée une thérapie ciblée. Ces thérapies ciblées s’at-taquent à des cibles pré-cises, permettant, aux pa-tients, de bénéficier d’une survie plus importante; par-fois même, de la guérison, tout en maintenant une qualité de vie convenable Moncef Meklati

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Une souffrance, au quotidien Le syndrome du canal carpien:

Le syndrome du canal carpien est une affection douloureuse du poignet et de la main, qui correspond à une compres-sion localisée du nerf médian, au niveau du canal carpien. Celui-ci est représenté par un tunnel, situé au niveau du poi-gnet, au sein duquel passent le nerf médian et les tendons fléchisseurs des doigts. Ce tunnel est inextensible, limité, en arrière, par les petits os du poignet et en avant, par le ligament annulaire anté-rieur du carpe (LAAC). Le nerf médian est un des 3 nerfs prin-cipaux de la main. Il permet la sensibi-lité du pouce, de l'index, du majeur et de la moitié externe de l'auriculaire. Il participe, aussi, à la motricité des petits muscles du pouce. Toute modification du contenu de ce ca-nal va entraîner une souffrance du nerf médian. Cette pathologie de la main devient opérable, lorsqu’elle est rebelle aux différents traitements médicamen-teux et kinésithérapiques, avec ou sans l’apparition des troubles sensitifs et a fortiori, moteurs, objectifs. La section complète du ligament annulaire (LAA) du carpe +/- une neurolyse, en fonction des constatations opératoires, permet une efficacité remarquable et excel-lente, dans plus de 90% des cas.Sur le plan anatomique, le canal carpien est un tunnel grossièrement cylindrique, situé à la face antérieure de la paume de la main, dont le contenant est consti-tué, en arrière, par les os du carpe et en avant, par le ligament annulaire anté-rieur (LAA). Le contenu est formé par les tendons fléchisseurs des doigts et par le nerf médian (fig 1).

Le nerf médian est l’un des principaux nerfs de la main. Il est sensitivo-moteur et prend origine au niveau de la gout-tière axillaire, juste derrière le muscle petit-pectoral; puis, traverse successi-vement la région axillaire, le bras, le pli du coude l’avant- bras, le poignet, la paume de la main et les doigts (fig 2, 3) [5,7].

Le nerf médian se compose de plu-sieurs branches sensitivo-motrices: une branche externe motrice, destinée à l’op-posant du pouce; ainsi que les muscles de la loge thénar et une branche sym-pathique, destinée à l’arcade palmaire superficielle. Les quatre branches sensi-tives permettent l’innervation sensitive de la paume de la main (loge thénar), la face palmaire du pouce, de l’index, du majeur et de la moitié externe de l’annu-laire (fig 4).

La physiopathologie se résume à trois phénomènes s’associant au canal car-pien:1: une compression mécanique du nerf médian, dans la gouttière du canal car-pien (Fig 5), inextensible, dont le conte-nant est formé, en arrière, par les os du carpe et en avant, par le ligament an-nulaire antérieur. Le contenu est formé par les tendons fléchisseurs des doigts et du nerf médian [1,10].2: une modification circulatoire locale, à l’origine d’une ischémie chronique.3: une souffrance du nerf médian, par neuropathie sous-jacente. Les causes de compression sont mul-tiples. Nous ne citerons que les facteurs favorisants, tels que les modifications hormonales, lors d’une grossesse, les périodes péri-ménopausiques, l’hypo-thyroïdie. Les activités, intenses et répétitives, sollicitant les tendons flé-chisseurs, sont incriminées dans cer-taines professions à risque , telles que la coiffure, la couture, l’entretien des ménages, les manipulations du clavier des ordinateurs) [3,6,8,11]. Ces activités sont classées dans la grille des mala-dies professionnelles. LES ETIOLOGIES DU SYNDROME DU CANAL CARPIEN Qui d’entre nous est susceptible de souffrir d’un syndrome du canal car-pien ?a- Canal carpien idiopathique: un taux supérieur à 80%, après 40 ans, en rap-

le Pr Lila Mahfouf *Par

Fig. 1: constitution du canal carpien

Fig. 2: vue anatomique du nerf médian

Fig. 4: les différentes branches sensitivo-motrices du nerf médian

Fig. 3: schéma montrant L’origine et le trajet du nerf médian

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port avec la ménopause, est retrouvé, dans la littérature, des lésions de téno-synovite aspécifique des muscles flé-chisseurs.b- Causes posturales et profession-nelles: les mouvements répétés, ra-pides, les vibrations avec force, dans certaines activités de propreté, tels que l’essorage, le repassage, ainsi que l’activité des coiffeuses et l’utilisation excessive du clavier [1,4,7].

c- Causes rhumatismales: la scléroder-mie, la dermatomyosite d- Causes post-traumatiques: les frac-tures du poignet, la luxation du carpe.e- Causes métaboliques: la goutte, l’amylose, l’hémodialyse.f- Causes endocriniennes: l’hypothyroï-die, le diabète, la grossesse.g- Causes infectieuses: les ténosyno-vites tuberculeuses h- Causes tumorales: l’angiome, le li-pome, la tumeur nerveuse. Le praticien doit penser au diagnostic d’un syndrome du canal carpien devant:Les signes fonctionnels sont dominés, par: a- Des acroparesthésies nocturnes, à l’origine d’insomnies uni ou bilatérales (dans 50% des cas), plus fréquentes du côté de la main dominante. C’est une symptomatologie, souvent, d’ins-tallation progressive, concernant l’en-semble, ou juste une partie du territoire du nerf médian, cédant à la mobilisa-tion, comme secouer les mains, se les frotter, se les frictionner. Certains signes inconstants sont retrouvés, comme les douleurs du poignet, irradiant aux doigts, avant-bras et bras avec, parfois, une irradiation vers le coude. Certains troubles vasomoteurs sont décrits, par les patients, comme l’œdème, l’hyper-sudation, l’acrocyanose [3,7,10].b- L’examen clinique doit être bilatéral et comparatif: b-1: l’inspection retrouve une tuméfac-tion de la face palmaire du poignet. A un stade plus avancé, on remarque une amyotrophie de la loge théna-rienne (fig 6).

b-2: L’examen de la motricité consiste à réaliser le test de l’abduction et de l’opposition du pouce, qui est très dou-

loureuse; parfois, quasi-impossible à réaliser.b-3: Le diagnostic de certitude sera confirmé par des tests de provocation, qui sont:

Le test de Phalen: il est positif lorsque la flexion maximale du poignet, pendant une minute, entraîne des paresthésies, dans le territoire du nerf médian, avec un délai d’apparition en quelques se-condes, seulement. (fig a)

Le signe de Tinnel: il est positif, si le patient perçoit des paresthésies, dans le territoire du nerf médian, lors de la percussion de la face palmaire du poi-gnet. (fig b et c)

Fig. 6: schéma montrant l’amyotrophie de la loge thénarienne

Fig. a: le test de Phalen

Fig. b: Test de Tinnel

Fig.c: Tinnel positif: engourdissements ou paresthésies

Fig. 5: la zone de compression est en pointillés

Santé-MAG38 N°50 - Avril 2016

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Le signe de Durkan: Est positif lorsque l’hyper-abduction du pouce, avec pres-sion manuelle de la paume, au niveau de la gouttière du canal carpien, dé-clenche des douleurs et /ou des pares-thésies (fig d,e).

Le test de Gilliat: est positif, si la mise en place, au niveau du bras, d’un ten-siomètre gonflé doucement, jusqu'à une pression suprasystolique et main-tenu, pendant un délai d’une minute, déclenche la survenue de paresthésies, sur le territoire du médian; le délai d’ap-parition des symptômes est noté [4,9].

b-4: Les signes négatifs: il n’ya pas de douleurs, ni de paresthé-

sies, au niveau du 5ème doigt Les reflexes ostéotendineux sont pré-

sents, symétriques et bilatéraux

c- l’évaluation de la sévérité du syn-drome du canal carpien se fait sur l’exis-tence d’un déficit neurologique, sensitif, ou moteur.

LES EXAMENS PARACLINIQUES A REA-LISER a- L’examen électromyographique re-trouve, à l’EMG de détection, un tracé de type neurogène, en faveur d’une compression du nerf médian, dans la gouttière du canal carpien. L’EMG de sti-

mulation note une chute des vitesses de conduction sensitives et motrices, ainsi qu’un allongement du temps de latence distale, en dessous du canal carpien.b- Une radiographie du poignet, de face et de profil, avec une incidence du défilé carpien (normal, le plus souvent)c-Le bilan biologique, à réaliser et de fa-çon systématique; à savoir: une formule de numération sanguine (FNS, VS, CRP, glycémie, urée –créatinine) et un bilan thyroïdien.

LES DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS Ne pas confondre un syndrome du canal carpien avec: Autres syndromes cana-laires du nerf médian: Nerf médian comprimé à l’avant bras,

au niveau du muscle rond pronateur Le syndrome du nerf interosseux anté-

rieur de KILOH et NEVIN [4] Le syndrome du nerf de Guyon, qui cor-

respond a une compression du nerf ul-naire ( nerf cubital, au coude), au niveau du poignet, avec des signes sensitifs, au niveau de la face palmaire des 4ème et 5ème doigts, associé a une abolition du reflexe styloradial, une faiblesse des muscles interosseux et une griffe des 4ème et 5ème doigts. Les névralgies cervicobrachiales de C7;

soit; par cervicarthrose; ou par syndrome du défilé cervicothoracique. Syndrome épaule–main (algodystrophie).

LA THERAPEUTIQUE DU SYNDROME DU CANAL CARPIEN 1 Médical et kinésithérapique: Anti-

inlammatoire, infiltrations du canal car-pien; par une corticothérapie ayant un effet retard (1 à 3 injections, à 1 mois d’intervalle). Le traitement kinésithéra-pique consiste à préconiser: Des séances de stimulations élec-

triques (fig. f) du nerf médian, qui peuvent être conseillées et qui ont un effet antalgique. Une orthèse nocturne (fig. g), pour

maintenir le poignet en rectitude. Des séances d’ergothérapie sont, souvent, indiquées, au stade de début.

2 Les critères d’opérabilité du syn-drome du canal carpien: Le traitement neurochirurgical est indiqué, en cas d’amyotrophie de la loge thénarienne, avec ou sans signes neurologiques objectifs, en présence de douleurs in-tenses à l’origine d’insomnies, infiltra-tions inefficaces [3,6].

3 Les techniques chirurgicales propo-sées:3-1- La chirurgie a ciel ouvert: Elle est réalisée sous anesthésie locale, sous locorégionale, ou sous anesthésie générale, en cas de contre indication formelle à l’anesthésie locorégionale, comme est le cas de la femme enceinte, du patient obèse, dans le cas d’un syn-drome infectieux, ou d’une neuropathie diabétique. Deux types d’incisions cutanées peuvent être réalisées: soit une inci-sion linéaire, qui débute à partir du pli du poignet, s’étendant à la paume de la main (fig. h), soit en baïonnette (fig i), suivant la ligne de Kaplan (fig j,k), qui joint l’os pisiforme au pli de flexion du pouce en extension. L’intersection, entre la ligne de Kaplan et la ligne des-sinée à partir du bord externe du ma-jeur, indique la projection de la branche motrice du nerf médian, ainsi qu’un réseau artériel palmaire. (fig l,m) [5,9].

Fig. d: signe de Durkan: hyper-abduction du pouce

Fig. e: signe positif: Engourdissements, ou douleurs

Fig. f: Electrostimulation du médian Fig. h: incision linéaire

Fig. g: orthèse nocturne

Santé-MAG 39

ÉVÈNEMENT

N°50 - Avril 2016

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Le principe de la chirurgie est de libérer le nerf médian comprimé, en section-nant le ligament annulaire antérieur. Ce dernier deviendra, naturellement, plus large, en cicatrisant. (fig k ,l)

Le patient est opéré en décubitus dor-sal, le membre supérieur est exposé sur sa face antérieure, les doigts légère-ment fléchis, pour détendre le ligament annulaire. L’incision cutanée permettra de mettre à jour la graisse palmaire (fig n). L’ouverture du ligament annu-laire antérieur est réalisée à l’aide d’une sonde cannelée (fig o).

Souvent le geste opératoire se limite à l’ouverture du ligament annulaire anté-rieur du carpe (LAAC). Dans certain cas, lorsque l’examen per opératoire montre de nombreuses adhérences engainant le nerf médian, ce dernier parait strangulé en «sablier», la neurolyse est réalisée sous microscope opératoire, qui consiste en l’ouverture du périnèvre en page d’un livre, en accordant une attention particulière aux fascicules du nerf médian; ce qui évitera l’apparition de paresthésies. (fig p,q)

3-2- La technique endoscopique: Elle permet l’ouverture du ligament annu-laire antérieur (LAA), sans neurolyse. (fig r)

EVALUATION DES COMPLICATIONS POSTOPERATOIRES Les ennuis de la chirurgie résident dans les cicatrices douloureuses, indurées, qui s’atténuent, généralement, au bout de quelques mois, avec l’application d’anti-inflammatoire local, associé à des massages doux, au niveau de la cicatrice opératoire. L’infection est rare. Persistance des douleurs postopéra-toire, en cas d’ouverture insuffisante du ligament annulaire antérieur et /ou neu-rolyse, si celà est nécessaire. [1,10,11]

QUELQUES RECOMMANDATIONS AUX PATIENTS OPERES DU SYNDROME DU CANAL CARPIENIl est, fortement, conseillé de faire tra-vailler la main opérée, dès l’ablation des fils, sans réaliser certains gestes; tels que l’essorage, la pronation et supina-tion forcée. En cas de travail manuel, un arrêt de travail de 3 à 4 semaines est recommandé.Il est utile et nécessaire de conseiller des solutions simples, qui peuvent, faci-lement, êtres mises en œuvres, chez les patientes á activités de propreté, qu’il est possible d’utiliser un balai essoreur; ce qui évitera le mouvement des poi-gnets, á l’origine de la douleur du canal carpien.

Fig. i: incision en baïonnette

Fig. j: ligne de Kaplan

Fig. k: tracé de la ligne de Kaplan

Fig. l: le nerf médian libéré

Fig. m: ligament annulaire antérieur cicatrisé

Fig. n: visualisation de la graisse palmaire

Fig. r: Ouverture du ligament annulaire anterieur, sous endoscopie

Fig. o: ouverture du ligament

Fig. p: section du périnèvre

Fig. q: décompression du nerf médian

Santé-MAG40 N°50 - Avril 2016

ÉVÈNEMENT

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CONCLUSIONLe syndrome du canal carpien est une affection douloureuse, du poi-gnet et de la main. Cette pathologie de la main devient opératoire, lorsqu’elle est rebelle aux différents traitements médicamen-teux et kinésithérapiques. Devant l’apparition de troubles sensitifs et à fortiori, moteurs, objectifs, l’indi-cation opératoire est formelle. La section complète du ligament annu-laire (LAA) du carpe, avec ou sans neurolyse, est à réaliser en fonction des constatations opératoires; ce qui permet une efficacité remarquable et excellente, dans plus de 90% des cas, à condition que la souffrance du nerf médian n’ait pas été prolongée par la continuation inutile médicale, peu ou pas efficace. Pour prévenir cette maladie, il est conseillé de minimiser certains mouvements répétés sollici-tant le poignet, tels que le repassage, l’essorage et le pétrissage.

* Professeur Mahfouf Lila,Service de neurochirurgie. Hôpital Salim-Zemirli – Alger.

Références

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[2] Atroshi I, Gummesson C, Ornstein E, et al. Carpal tunnel syndrome and keyboard use at work: a population-based study. Arthritis Rheum. 2007;56(11):3620-3625.

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[11] Wright PE. Carpal Tunnel, Ulnar Tunnel, and Stenosing Tenosynovitis. In: Canale ST, Beaty JH. (eds.) Canale & Beaty: Campbell's Operative Orthopaedics, 11th ed. Philadelphia, PA: Mosby;2007

Le temps passe et la maladie d’Alzheimer se dévoile peu à peu. Dernière découverte en date, une nouvelle approche

d’immunothérapie, qui consiste à amplifier une population bien par-ticulière de lymphocytes T. Ceux-là même qui régulent les mécanismes immunitaires et neuro-inflamma-toires, se développant au cours de la maladie. Depuis quelques années, plusieurs travaux ont permis de mieux appré-hender les mécanismes immunitaires et neuro-inflammatoires, associés à la maladie d’Alzheimer. Durant ces recherches, il a été montré qu’une population particulière de lympho-cytes T, appelés T régulateurs (ou Treg), contrôlait la réponse immuni-taire face au peptide amyloïde beta, qui s’accumule dans le cerveau des malades. Des scientifiques de l’INSERM

vont plus loin. Selon eux, un défi-cit en Treg accélère l’apparition des troubles cognitifs. A contrario, l’amplification prolongée de Treg, à l’aide de faibles doses d’interleu-kine-2 (sorte de messager entre les cellules du système immunitaire), injectées par voie intra-péritonéale, retarde la survenue des troubles de mémoire. «Cette approche d’immu-no-modulation par injection, déjà testée, dans certains protocoles cli-niques de greffe de moelle osseuse, ou encore, dans le diabète de type 1, apparaît, donc, maintenant, comme une nouvelle piste thérapeutique, dans la maladie d’Alzheimer», in-dique l’INSERM. Les chercheurs envisagent déjà un essai clinique-pilote, chez l’homme et réfléchissent à la possibilité de moduler plus spécifiquement cer-taines sous-populations de lympho-cytes T, pour affiner la réponse

Maladie d’Alzheimer:

la piste de l’immunothérapie

Santé-MAG 41

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,5 m

g de

josa

myc

ine.

JO

SAC

INE®

250

mg/

5 m

l, gr

anul

és p

our

susp

ensi

on b

uvab

le: L

a se

ringu

e po

ur a

dmin

istr

atio

n or

ale

est

grad

uée

de 2

à 10

kg,

cha

que

grad

uatio

n su

cces

sive

de

1 kg

cor

resp

ond

à 25

mg

de jo

sam

ycin

e. J

OSA

CIN

E® 5

00

mg/

5 m

l, gr

anul

és p

our

susp

ensi

on b

uvab

le: L

a se

ringu

e po

ur a

dmin

istr

atio

n or

ale

est

grad

uée

de 2

à 2

0 k

g, c

haqu

e gr

adua

tion

succ

essi

ve d

e 1

kg c

orre

spon

d à

25 m

g de

josa

myc

ine.

Att

entio

n, c

ette

ser

ingu

e po

ur a

dmin

istr

atio

n or

ale

ne d

oit

pas

être

util

isée

pou

r un

aut

re m

édic

amen

t, la

gra

duat

ion

étan

t sp

éciiq

ue à

ce

prod

uit.

Deu

x pr

ises

par

jour

son

t né

cess

aire

s. J

OSA

CIN

E® 12

5 m

g/5

ml,

gran

ulés

pou

r su

spen

sion

buv

able

: Par

exe

mpl

e, p

our

un e

nfan

t de

4 k

g, la

dos

e à

adm

inis

trer

par

pris

e co

rres

pond

à la

ser

ingu

e po

ur a

dmin

istr

atio

n or

ale

rem

plie

jusq

u’à

la g

radu

atio

n 4.

JO

SAC

INE®

250

mg/

5 m

l, gr

anul

és p

our

susp

ensi

on b

uvab

le: P

ar e

xem

ple,

pou

r un

enf

ant

de 5

kg,

la d

ose

à ad

min

istr

er p

ar p

rise

corr

espo

nd à

la s

erin

gue

rem

plie

jusq

u’à

la g

radu

atio

n 5.

JO

SAC

INE®

50

0 m

g/5

ml,

gran

ulés

pou

r su

spen

sion

buv

able

: Par

exe

mpl

e, p

our

un e

nfan

t de

30

kg,

la d

ose

à ad

min

istr

er p

ar p

rise

corr

espo

nd à

la s

erin

gue

rem

plie

une

pre

miè

re fo

is ju

squ’

à la

gra

duat

ion

20, p

uis

la s

erin

gue

rem

plie

une

deu

xièm

e fo

is ju

squ’

à la

gra

duat

ion

10, e

t ce

, 2 fo

is p

ar jo

ur.

JOSA

CIN

E® 1

25 m

g/5

ml,

gran

ulés

pou

r su

spen

sion

buv

able

, JO

SAC

INE®

250

mg/

5 m

l, gr

anul

és p

our

susp

ensi

on b

uvab

le, J

OSA

CIN

E® 5

00

mg/

5 m

l, gr

anul

és p

our

susp

ensi

on b

uvab

le: C

as

part

icul

iers

: Ang

ines

: 50

mg/

kg/j

our

à ré

part

ir en

2 p

rises

jour

naliè

res.

Soi

t en

prat

ique

: 1 p

rise

(25

mg/

kg)

le m

atin

et

1 pr

ise

(25

mg/

kg)

le s

oir.

La d

urée

du

trai

tem

ent

des

angi

nes

est

de

5 jo

urs.

Prép

arat

ion

de la

sus

pens

ion

CON

TRE-

IND

ICAT

ION

S: C

e m

édic

amen

t N

E D

OIT

PA

S ET

RE

UTI

LISE

dan

s le

s ca

s su

ivan

ts: •

hype

rsen

sibi

lité

à la

sub

stan

ce a

ctiv

e ou

à l’

un d

es e

xcip

ient

s,

•JO

SAC

INE®

50

0 m

g/5

ml,

gran

ulés

pou

r su

spen

sion

buv

able

, JO

SAC

INE®

50

0 m

g, c

ompr

imé

pelli

culé

: L’

utili

satio

n de

ce

méd

icam

ent

est

cont

re-

indi

quée

che

z la

fem

me

qui a

llaite

un

enfa

nt t

raité

par

cis

aprid

e (v

oir

rubr

ique

«G

ross

esse

et

alla

item

ent»

). M

ISES

EN

GA

RDE

SPEC

IALE

S ET

PRE

CAU

TIO

NS

D’E

MPL

OI:

En c

as d

’insu

fisan

ce h

épat

ique

, l’a

dmin

istr

atio

n de

josa

myc

ine

n’es

t pa

s re

com

man

dée.

Si

elle

est

néc

essa

ire,

elle

jus

tiie

alor

s un

e su

rvei

llanc

e ré

guliè

re d

es t

ests

hép

atiq

ues

et é

vent

uelle

men

t un

e ré

duct

ion

de p

osol

ogie

. D

es c

as d

e co

lite

pseu

dom

embr

aneu

se o

nt é

té r

appo

rtés

ave

c la

josa

myc

ine;

il

est

donc

im

port

ant

d’év

oque

r ce

dia

gnos

tic c

hez

les

patie

nts

prés

enta

nt

une

diar

rhée

sév

ère

pend

ant

ou a

près

un

trai

tem

ent

par

josa

myc

ine.

Dan

s c

ette

situ

atio

n, d

es m

esur

es t

héra

peut

ique

s ad

équa

tes

doiv

ent

être

ini

tiées

im

méd

iate

men

t. Le

s m

édic

amen

ts

inhi

bant

le

rista

ltism

e so

nt

cont

re-

indi

qués

da

ns

cett

e si

tuat

ion

(voi

r ru

briq

ue

«Eff

ets

indé

sira

bles

»).

Ce

méd

icam

ent e

st g

énér

alem

ent d

écon

seill

é en

ass

ocia

tion

avec

: •l’é

bast

ine,

•le

s al

calo

ïdes

de

l’erg

ot d

e se

igle

dop

amin

ergi

ques

(br

omoc

riptin

e, c

aber

golin

e,

lisur

ide,

pe

rgol

ide)

, •l

e tr

iazo

lam

, •l

’hal

ofan

trin

e,

•le

diso

pyra

mid

e,

•le

tacr

olim

us.

(voi

r ru

briq

ue

«Int

erac

tions

av

ec

d’au

tres

m

édic

amen

ts

et

autr

es f

orm

es d

’inte

ract

ions

»).

Con

cern

ant

les

asso

ciat

ions

fai

sant

l’o

bjet

de

préc

autio

ns d

’em

ploi

, voi

r ru

briq

ue «

Inte

ract

ions

ave

c d’

autr

es m

édic

amen

ts

et a

utre

s fo

rmes

d’in

tera

ctio

ns».

L’a

dmin

istr

atio

n de

josa

myc

ine

doit

se f

aire

av

ec p

rude

nce

chez

les

pat

ient

s pr

ésen

tant

une

hyp

erse

nsib

ilité

con

nue

à l’é

ryth

rom

ycin

e ou

à d

’aut

res

antib

iotiq

ues

de la

fam

ille

des

mac

rolid

es. U

ne

rési

stan

ce c

rois

ée a

vec

d’au

tres

ant

ibio

tique

s de

la fa

mill

e de

s m

acro

lides

peu

t êt

re o

bser

vée.

JO

SAC

INE®

125

mg/

5 m

l, gr

anul

és p

our

susp

ensi

on b

uvab

le,

JOSA

CIN

E® 2

50 m

g/5

ml,

gran

ulés

pou

r su

spen

sion

buv

able

, JO

SAC

INE®

50

0 m

g/5

ml,

gran

ulés

pou

r su

spen

sion

buv

able

: Ce

méd

icam

ent

cont

ient

du

sacc

haro

se. S

on u

tilis

atio

n es

t dé

cons

eillé

e ch

ez le

s pa

tient

s pr

ésen

tant

une

in

tolé

ranc

e au

fruc

tose

, un

synd

rom

e de

mal

abso

rptio

n du

glu

cose

et

du g

alac

tose

ou

un d

éici

t en

suc

rase

/iso

mal

tase

. JO

SAC

INE®

125

mg/

5 m

l, gr

anul

és p

our

susp

ensi

on b

uvab

le, J

OSA

CIN

250

mg/

5 m

l, gr

anul

és p

our

susp

ensi

on b

uvab

le.

JOSA

CIN

E® 5

00

mg/

5 m

l, gr

anul

és p

our

susp

ensi

on b

uvab

le: C

e m

édic

amen

t co

ntie

nt d

u so

dium

. JO

SAC

INE®

125

mg/

5 m

l, gr

anul

és p

our

susp

ensi

on b

uvab

le: L

e ta

ux d

e so

dium

est

infé

rieur

à

1 mm

ol p

ar d

ose

de 5

kg

soit

5 m

l de

susp

ensi

on b

uvab

le, c

’est

-à-d

ire «

sans

sod

ium

». J

OSA

CIN

E® 2

50 m

g/5

ml,

gran

ulés

pou

r su

spen

sion

buv

able

: Le

taux

de

sodi

um e

st in

férie

ur à

1 m

mol

pa

r do

se d

e 10

kg

soit

5 m

l de

susp

ensi

on b

uvab

le, c

’est

-à-d

ire «

sans

sod

ium

» JO

SAC

INE®

50

0 m

g/5

ml,

gran

ulés

pou

r su

spen

sion

buv

able

: Le

taux

de

sodi

um e

st in

férie

ur à

1 m

mol

par

do

se d

e 20

kg

soit

5 m

l de

susp

ensi

on b

uvab

le, c

’est

-à-d

ire «

sans

sod

ium

» JO

SAC

INE®

125

mg/

5 m

l, gr

anul

és p

our

susp

ensi

on b

uvab

le, J

OSA

CIN

E® 2

50 m

g/5

ml,

gran

ulés

pou

r su

spen

sion

bu

vabl

e, J

OSA

CIN

E® 5

00

mg/

5 m

l, gr

anul

és p

our

susp

ensi

on b

uvab

le: C

e m

édic

amen

t con

tient

du

para

hydr

oxyb

enzo

ate

de m

éthy

le e

t de

pro

pyle

et

peut

pro

voqu

er d

es ré

actio

ns a

llerg

ique

s (é

vent

uelle

men

t re

tard

ées)

. IN

TERA

CTIO

NS

AVEC

D’A

UTR

ES M

EDIC

A- M

ENTS

ET

AU

TRES

FO

RMES

D’IN

TERA

CTIO

NS:

Ass

ocia

tions

con

tre-

indi

quée

s: +

Dih

ydro

ergo

tam

ine:

Erg

otis

me

avec

po

ssib

ilité

de

nécr

ose

des

extr

émité

s (i

nhib

ition

de

l’élim

inat

ion

hépa

tique

de

l’alc

aloï

de d

e l’e

rgot

de

seig

le).

+ E

rgot

amin

e: E

rgot

ism

e av

ec p

ossi

bilit

é de

néc

rose

des

ext

rém

ités

(dim

inut

ion

de

l’élim

inat

ion

hépa

tique

de

l’erg

otam

ine)

. + C

isap

ride:

Ris

que

maj

oré

de t

roub

les

du r

ythm

e ve

ntric

ulai

re, n

otam

men

t de

tors

ades

de

poin

tes.

+ P

imoz

ide:

Ris

que

maj

oré

de t

roub

les

du r

ythm

e

vent

ricul

aire

, not

amm

ent d

e to

rsad

es d

e po

inte

s. +

Ivab

radi

ne: A

ugm

enta

tion

des

conc

entr

atio

ns p

lasm

atiq

ues

de l’

ivab

radi

ne e

t par

con

séqu

ent d

e se

s eff

ets

indé

sira

bles

(in

hibi

tion

deso

n m

étab

olis

me

hépa

tique

par

la jo

sam

ycin

e). +

Col

chic

ine:

Aug

men

tatio

n de

s eff

ets

indé

sira

bles

de

la c

olch

icin

e, a

ux c

onsé

quen

ces

pote

ntie

llem

ent

fata

les.

Ass

ocia

tions

déc

onse

illée

s:

+ Eb

astin

e: R

isqu

e m

ajor

é de

tro

uble

s du

ryt

hme

vent

ricul

aire

che

z le

s su

jets

pré

disp

osés

(syn

drom

e du

QT

long

, co

ngén

ital)

. +

Alc

aloï

des

de l

’erg

ot d

e se

igle

dop

amin

ergi

ques

(b

rom

ocrip

tine,

cab

ergo

line,

lisu

ride,

per

golid

e): A

ugm

enta

tion

des

conc

entr

a- t

ions

pla

smat

ique

s du

dop

amin

ergi

que

avec

acc

rois

sem

ent

poss

ible

de

son

activ

ité o

u ap

parit

ion

de

sign

es d

e su

rdos

age.

+ T

riazo

lam

: Que

lque

s ca

s de

maj

orat

ion

des

effet

s in

dési

rabl

es (

trou

bles

du

com

port

emen

t) d

u tr

iazo

lam

ont

été

rapp

orté

s. +

Hal

ofan

trin

e: R

isqu

e m

ajor

é de

trou

bles

du

ryt

hme

vent

ricul

aire

, not

amm

ent

de t

orsa

des

de p

oint

es. S

i cel

a es

t po

ssib

le, i

nter

rom

pre

le m

acro

lide.

Si l

’ass

ocia

tion

ne p

eut

être

évi

tée,

con

trôl

e pr

éala

ble

du Q

T et

sur

veill

ance

ECG

m

onito

rée.

+ D

isop

yra-

mid

e: R

isqu

e de

maj

orat

ion

des

effet

s in

dési

rabl

es d

u di

sopy

ram

ide:

hyp

ogly

cém

ies

sévè

res,

allo

ngem

ent d

e l’i

nter

valle

QT

et tr

oubl

es d

u ry

thm

e ve

ntric

ulai

re g

rave

s,

nota

mm

ent à

type

de

tors

ade

de p

oint

es. S

urve

illan

ce c

liniq

ue, b

iolo

giqu

e et

éle

ctro

card

iogr

a- p

hiqu

e ré

guliè

re. +

Tac

rolim

us: A

ugm

enta

tion

des

conc

entr

atio

ns s

angu

ines

de

tacr

olim

us e

t de

la c

réat

inin

émie

, par

inhi

bitio

n du

mét

abol

ism

e hé

patiq

ue d

u ta

crol

imus

par

la jo

sam

ycin

e. A

ssoc

iatio

ns fa

isan

t l’o

bjet

de

préc

autio

ns d

’em

ploi

: + C

arba

maz

épin

e: A

ugm

enta

tion

des

conc

entr

atio

ns p

lasm

atiq

ues

de c

arba

maz

épin

e av

ec s

igne

s de

sur

dosa

ge,p

ar d

imin

utio

n de

son

mét

abol

ism

e hé

patiq

ue. S

urve

illan

ce c

liniq

ue e

t, si

bes

oin,

dos

age

plas

mat

ique

et r

éduc

tion

éven

tuel

le d

e la

pos

olog

ie d

e la

car

bam

azép

ine.

+ C

iclo

spor

ine:

Ris

que

d’au

gmen

tatio

n de

s co

ncen

trat

ions

san

guin

es d

e ci

clos

porin

e et

de

la c

réat

inin

émie

. Dos

age

des

conc

entr

atio

ns

sang

uine

s de

la c

iclo

spor

ine,

con

trôl

e de

la fo

nctio

n ré

nale

et

adap

tatio

n de

la p

osol

ogie

pen

dant

l’as

soci

atio

n et

apr

ès l’

arrê

t du

mac

rolid

e. +

Ant

ivita

min

es K

: Aug

men

tatio

n de

l’eff

et d

e l’a

ntiv

itam

ine

K e

t du

ris

que

hém

orra

giqu

e. C

ontr

ôle

plus

fré

quen

t de

l’IN

R. A

dapt

atio

n év

entu

elle

de

la p

osol

ogie

de

l’ant

ivita

min

e K

pen

dant

le t

raite

men

t pa

r le

mac

rolid

e et

apr

ès s

on

arrê

t. +

Sild

énai

l: A

ugm

enta

tion

desc

once

ntra

tions

pla

smat

ique

s de

sild

énai

l, av

ec r

isqu

e d’

hypo

tens

ion.

Déb

uter

le t

raite

men

t pa

r si

ldén

ail à

la d

ose

min

imal

e en

cas

d’a

ssoc

iatio

n av

ec

la jo

sam

ycin

e. A

ssoc

iatio

ns à

pre

ndre

en

com

pte:

+ T

héop

hylli

ne (

et, p

ar e

xtra

pola

tion,

am

inop

hylli

ne):

Ris

que

d’au

gmen

tatio

n de

la t

héop

hylli

ném

ie, p

artic

uliè

rem

ent

chez

l’en

fant

. Pr

oblè

mes

par

ticul

iers

du

désé

quili

bre

de l’

INR

: De

nom

breu

x ca

s d’

augm

enta

tion

de l’

activ

ité d

es a

ntiv

itam

ines

K o

nt é

té ra

ppor

tés

chez

des

pat

ient

s re

ceva

nt d

es a

ntib

iotiq

ues.

Le

cont

exte

in

fect

ieux

ou

infla

mm

atoi

re m

arqu

é, l’

âge

et l’

état

gén

éral

du

patie

nt a

ppar

aiss

ent c

omm

e de

s fa

cteu

rs d

e ris

que.

Dan

s ce

s ci

rcon

stan

ces,

il a

ppar

aît d

ifici

le d

e fa

ire la

par

t ent

re la

pat

holo

gie

infe

ctie

use

et s

on t

raite

men

t da

ns la

sur

venu

e du

dés

équi

libre

de

l’IN

R. C

epen

dant

, cer

tain

es c

lass

es d

’ant

ibio

tique

s so

nt d

avan

tage

impl

iqué

es: i

l s’a

git

nota

mm

ent

des

fluor

oqui

nolo

nes,

de

s m

acro

lides

, des

cyc

lines

, du

cotr

imox

azol

e et

de

cert

aine

s cé

phal

ospo

rines

.G

ROSS

ESSE

ET

ALL

AIT

EMEN

T: J

OSA

CIN

E® 5

00

mg/

5 m

l, gr

anul

és p

our

susp

ensi

on b

uvab

le,

JOSA

CIN

E® 5

00

mg,

com

prim

é pe

llicu

lé, G

ross

esse

: L’in

form

atio

n su

r l’u

tilis

atio

n de

la

josa

myc

ine

pend

ant

la g

ross

esse

est

lim

itée.

Les

don

nées

che

z l’a

nim

al n

e m

ette

nt p

as e

n év

iden

ce d

’eff

ets

téra

togè

nes

ou d

e re

tard

de

déve

lopp

emen

t au

x do

ses

thér

apeu

tique

s.

L’ut

ilisa

tion

de c

e pr

odui

t do

it êt

re e

nvis

agée

che

z la

fem

me

ence

inte

ou

susc

eptib

le d

e l’ê

tre

seul

emen

t si

le b

énéi

ce t

héra

peut

ique

att

endu

prim

e su

r le

s ris

ques

éve

ntue

ls. A

llaite

men

t: Le

pas

sage

de

la p

lupa

rt d

es m

acro

lides

dan

s le

lait

mat

erne

l est

doc

umen

té, a

vec

des

conc

entr

atio

ns d

ans

le la

it ég

ales

ou

supé

rieur

es a

ux c

once

ntra

tions

pla

smat

ique

s. C

epen

dant

, les

qu

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és in

géré

es p

ar le

nou

veau

-né

rest

ent f

aibl

es a

u re

gard

des

pos

olog

ies

pédi

atriq

ues.

Le

risqu

e m

ajeu

r co

nsis

te e

n un

e m

odiic

atio

n de

la fl

ore

inte

stin

ale

de l’

enfa

nt. E

n co

nséq

uenc

e,

l’alla

item

ent

est

poss

ible

. En

cas

de s

urve

nue

de t

roub

les

dige

stifs

che

z le

nou

rris

son

(can

dido

se in

test

inal

e, d

iarr

hée)

, il e

st n

éces

saire

d’in

terr

ompr

e l’a

llaite

men

t (o

u le

méd

icam

ent)

. En

cas

de

pris

e de

cis

aprid

e ch

ez l

e no

uvea

u-né

ou

le n

ourr

isso

n al

laité

, l’a

dmin

istr

a- t

ion

de m

acro

lides

à l

a m

ère

est

cont

re-i

ndiq

uée

par

mes

ure

de p

rude

nce,

enr

aiso

n du

ris

que

pote

ntie

l d’in

tera

ctio

n ch

ez l’

enfa

nt (

tors

ades

de

poin

tes)

. EFF

ETS

IND

ESIR

ABL

ES: T

roub

les

gast

ro-i

ntes

tinau

x: N

ausé

es, v

omis

sem

ents

, gas

tral

gies

, dia

rrhé

e, d

oule

urs

abdo

min

ales

, col

ite

pseu

dom

embr

aneu

se. J

OSA

CIN

E® 1

25 m

g/5

ml,

gran

ulés

pou

r su

spen

sion

buv

able

, JO

SAC

INE®

250

mg/

5 m

l, gr

anul

és p

our

susp

ensi

on b

uvab

le, J

OSA

CIN

E® 5

00

mg/

5 m

l, gr

anul

és p

our

susp

ensi

on b

uvab

le: s

tom

atite

(fr

éque

nce

indé

term

inée

). A

ffec

tions

de

la p

eau

et d

u tis

sus

sous

-cut

ané:

Eru

ptio

n ér

ythé

mat

euse

ou

mac

ulop

apul

euse

, éry

thèm

e m

ultif

orm

e, d

erm

atos

e bu

lleus

e, s

yndr

ome

de S

teve

ns-J

ohns

on, s

yndr

ome

de L

yell.

Aff

ectio

ns d

u sy

stèm

e im

mun

itaire

: •R

éact

ions

d’h

yper

sens

ibili

té à

typ

e de

pru

rit, u

rtic

aire

, oed

ème

de la

fac

e, o

edèm

e de

Q

uinc

ke (

angi

oedè

me)

, gê

ne r

espi

rato

ire,

réac

tion

et c

hoc

anap

hyla

ctiq

ue;

•Mal

adie

sér

ique

. A

ffec

tions

hép

atob

iliai

res:

Aug

men

tatio

n de

s t

rans

amin

ases

et

phos

phat

ases

alc

alin

es,

ictè

re, h

épat

ite c

hole

stat

ique

ou

hépa

tite

cyto

lytiq

ue. A

ffec

tions

vas

cula

ires:

Pur

pura

, vas

cula

rite

cuta

née.

Tro

uble

s du

mét

abol

ism

e et

de

la n

utrit

ion:

Dim

inut

ion

de l’

appé

tit (

fréq

uenc

e in

déte

rmin

ée).

Déc

lara

tion

des

effet

s in

dési

rabl

es s

uspe

ctés

: La

décl

arat

ion

des

effet

s in

dési

rabl

es s

uspe

ctés

apr

ès a

utor

isat

ion

du m

édic

amen

t est

impo

rtan

te. E

lle p

erm

et u

ne s

urve

illan

ce

cont

inue

du

rapp

ort

béné

ice/

risqu

e du

méd

icam

ent.

Les

prof

essi

onne

ls d

e sa

nté

décl

aren

t to

ut e

ffet

indé

sira

ble

susp

ecté

via

le s

ystè

me

natio

nal d

e dé

clar

atio

n: A

genc

e na

tiona

le d

e sé

curit

é du

méd

icam

ent

et d

es p

rodu

its d

e sa

nté

(Ans

m)

et r

ésea

u de

s C

entr

es R

égio

naux

de

Phar

mac

ovig

ilanc

e -

Site

inte

rnet

: ww

w.a

nsm

.san

te.fr

. SU

RDO

SAG

E: U

n su

rdos

age

avec

la

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amyc

ine

peut

ent

raîn

er d

es t

roub

les

gast

ro-i

ntes

tinau

x te

ls q

ue n

ausé

es e

t di

arrh

ées,

et

doiv

ent

être

tra

ités

en c

onsé

quen

ce.

PRO

PRIE

TES

PHA

RMA

COLO

GIQ

UES

- P

ropr

iété

s ph

arm

acod

ynam

ique

s: C

lass

e ph

arm

acot

héra

peut

ique

: AN

TIBA

CTER

IEN

S A

USA

GE

SYST

EMIQ

UE,

Cod

e AT

C: J

01FA

07. A

ntib

iotiq

ue a

ntib

acté

rien

de la

fam

ille

des

mac

rolid

es. S

PECT

RE

D’A

CTIV

ITE

AN

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CTER

IEN

NE:

Les

con

cent

ratio

ns c

ritiq

ues

sépa

rent

les

souc

hes

sens

ible

s de

s so

uche

s de

sen

sibi

lité

inte

rméd

iaire

et

ces

dern

ière

s, d

es r

ésis

tant

es: S

<1 m

g/l e

t R

> 4

m

g/l.

La p

réva

lenc

e de

la ré

sist

ance

acq

uise

peu

t va

ri

er

en

fonc

tion

de la

géo

grap

hie

et d

u te

mps

pou

r ce

rtai

nes

espè

ces.

Il e

st d

onc

utile

de

dis

pose

r d’

info

rmat

ions

sur

la p

réva

lenc

e de

la ré

sist

ance

loca

le, s

urto

ut p

our

le tr

aite

men

t d’in

fect

ions

sév

ères

. Ces

don

nées

ne

peuv

ent a

ppor

ter

qu’u

ne o

rient

atio

n su

r le

s pr

obab

ilité

s de

la s

ensi

bilit

é d’

une

souc

he b

acté

rienn

e à

cet

antib

iotiq

ue. L

orsq

ue la

var

iabi

lité

de la

pré

vale

nce

de la

rés

ista

nce

acqu

ise

en F

ranc

e (>

10

%)

(val

eurs

ext

rêm

es)

est

conn

ue p

our

une

espè

ce b

acté

rienn

e, e

lle e

st in

diqu

ée c

i-ap

rès:

ESP

ÈCES

SEN

SIBL

ES: A

érob

ies

à G

ram

pos

itif:

Bac

illus

cer

eus,

Cor

yneb

acte

rium

dip

hthe

riae,

Ent

éroc

oque

s [5

0 -

70

%],

Rho

doco

ccus

equ

i, St

aphy

loco

ccus

mét

i-S,

Sta

phyl

ococ

cus

mét

i-R

* [

70 -

80

%],

Str

epto

cocc

us B

, Str

epto

cocc

us n

on g

roup

able

[30

- 4

0%

], S

trep

toco

ccus

pne

umon

iae

[30

- 3

2%],

Str

epto

cocc

us p

yoge

nes;

A

érob

ies

à G

ram

nég

atif:

Bor

dete

lla p

ertu

ssis

, Bra

nham

ella

cat

arrh

alis

, Cam

pylo

bact

er, L

egio

nella

, Mor

axel

la; A

naér

obie

s: A

ctin

omyc

es, B

acte

roid

es [

30 -

60

%],

Eub

acte

rium

, Mob

ilunc

us

Pept

ostr

epto

cocc

us [

30 -

40

%],

Por

phyr

omon

as, P

revo

tella

, Pro

pion

ibac

teriu

m a

cnes

; Aut

res:

Bor

relia

bur

gdor

feri,

Chl

amyd

ia, C

oxie

lla, L

epto

spire

s, M

ycop

lasm

a pn

eum

onia

e, T

repo

nem

a pa

llidu

m. E

SPÈC

ES M

OD

ÉRÉM

ENT

SEN

SIBL

ES (

in v

itro

de s

ensi

bilit

é in

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édia

ire):

Aér

obie

s à

Gra

m n

égat

if: N

eiss

eria

gon

orrh

oeae

; A

naér

obie

s: C

lost

ridiu

m p

erfr

inge

ns;

Aut

res:

U

reap

lasm

a ur

ealy

ticum

. ES

PÈCE

S RÉ

SIST

AN

TES:

Aér

obie

s à

Gra

m p

ositi

f: C

oryn

ebac

teriu

m j

eike

ium

, N

ocar

dia

aste

roïd

es;

Aér

obie

s à

Gra

m n

égat

if: A

cine

toba

cter

, En

téro

bact

érie

s,

Hae

mop

hilu

s, P

seud

omon

as; A

naér

obie

s: F

usob

acte

rium

; Aut

res:

Myc

opla

sma

hom

inis

.La

josa

myc

ine

poss

ède

une

activ

ité in

vitr

o et

in v

ivo

sur

Toxo

plas

ma

gond

ii. *

La

fréq

uenc

e de

rés

ista

nce

à la

mét

icill

ine

est

envi

ron

de 3

0 à

50

% d

e l’e

nsem

ble

des

stap

hylo

coqu

es e

t se

re

ncon

tre

surt

out

en m

ilieu

hos

pita

lier.

PRO

PRIE

TES

PHA

RMA

COCI

NET

IQU

ES: A

bsor

ptio

n: P

rise

par

voie

ora

le, l

a jo

sam

ycin

e es

t ab

sorb

ée r

apid

emen

t au

niv

eau

de la

par

tie in

itial

e de

l’i

ntes

tin g

rêle

. Dis

trib

utio

n: L

e pi

c sé

rique

est

obt

enu

entr

e 1

et 4

heu

res

aprè

s la

pris

e or

ale.

La

conc

entr

atio

n pl

asm

atiq

ue m

axim

ale

atte

int

0,2

à 0,

3 m

g/l a

près

abs

orpt

ion

de 1

g d

e jo

sam

ycin

e ba

se e

t 0,

3 à

0,4

mg/

l apr

ès a

bsor

ptio

n de

1 g

de p

ropi

onat

e de

josa

myc

ine.

La

phar

mac

ocin

étiq

ue d

e la

josa

myc

ine

aprè

s do

se u

niqu

e co

mm

e à

l’équ

ilibr

e m

ontr

e un

e gr

ande

va

riabi

lité

inte

r et

intr

a in

divi

duel

le. A

insi

, sa

Cm

ax p

eut

varie

r da

ns u

n ra

ppor

t de

1 à

7 p

our

le p

ropi

onat

e et

de

1 à

10 p

our

la fo

rme

base

. Le

degr

é de

var

iatio

n es

t du

mêm

e or

dre

pour

l’A

UC

. La

josa

myc

ine

prés

ente

une

trè

s fo

rte

afini

té t

issu

laire

qui

se

trad

uit

par

une

diff

usio

n ra

pide

ver

s le

s pa

renc

hym

es n

otam

men

t da

ns le

s po

umon

s et

les

végé

tatio

ns a

déno

ïdes

. Les

co

ncen

trat

ions

tiss

ulai

res

sont

éle

vées

: apr

ès a

dmin

istr

atio

n de

1 g

de jo

sam

ycin

e en

dos

es m

ultip

les,

les

vale

urs

méd

iane

s at

teig

nent

1,4

mic

rogr

amm

es/g

ram

me

pour

une

moy

enne

de

3,4

mic

rogr

amm

es/g

ram

me

dans

le p

aren

chym

e pu

lmon

aire

, et

de 0

,7 m

icro

gram

mes

/gra

mm

e po

ur le

s va

leur

s m

édia

nes

et m

oyen

nes

com

para

bles

dan

s le

s vé

géta

tions

adé

noïd

es. I

l fau

t no

ter

une

péné

trat

ion

de la

josa

myc

ine

dans

la p

lupa

rt d

es t

issu

s et

mili

eux

biol

ogiq

ues

tels

que

les

sinu

s, la

pro

stat

e, le

s am

ygda

les,

les

sécr

étio

ns b

ronc

hiqu

es, l

e pu

s de

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eille

, la

saliv

e,

la s

ueur

et l

es la

rmes

. Les

mac

rolid

es p

énèt

rent

et s

’acc

umul

ent d

ans

les

phag

ocyt

es (

poly

nucl

éaire

s ne

utro

phile

s, m

onoc

ytes

, mac

roph

ages

pér

itoné

aux

et a

lvéo

laire

s). L

es c

once

ntra

tions

in

tra-

phag

ocyt

aire

s so

nt é

levé

es c

hez

l’hom

me.

Ces

pro

prié

tés

expl

ique

nt l’

activ

ité d

e la

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amyc

ine

sur

les

bact

érie

s in

trac

ellu

laire

s. L

e pa

ssag

e tr

ansp

lace

ntai

re d

e la

jos

amyc

ine

est

faib

le. L

a jo

sam

ycin

e di

ffus

e tr

ès b

ien

dans

le la

it m

ater

nel a

vec

un r

appo

rt la

it m

ater

nel/

plas

ma

de 1

00

%. L

a jo

sam

ycin

e ne

diff

use

pas

dans

le li

quid

e cé

phal

o-ra

chid

ien.

La

liais

on a

ux

prot

éine

s pl

asm

atiq

ues

est d

e l’o

rdre

de

15%

. Bio

tran

sfor

mat

ion:

La

biot

rans

form

atio

n s’

effec

tue

au n

ivea

u du

foie

et n

e co

ncer

ne q

ue 4

0 à

50

% d

e la

josa

myc

ine

abso

rbée

. Les

2 p

rinci

paux

m

étab

olite

s, q

ui s

ont

des

mét

abol

ites

hydr

oxyl

és, c

onse

rven

t la

mêm

e ac

tivité

bac

tério

logi

que

sur

le p

lan

qual

itatif

. Exc

rétio

n: L

’élim

inat

ion

est

prin

cipa

lem

ent

dige

stiv

e: b

ile e

t fè

ces

pour

90

% e

nviro

n. L

’élim

inat

ion

urin

aire

est

trè

s fa

ible

(<1

0%

). L

a de

mi-v

ie d

’élim

inat

ion

est

de l’

ordr

e de

2 h

eure

s. D

ON

NEE

S D

E SE

CURI

TE P

RECL

INIQ

UES

: Lor

s de

l’ad

min

istr

atio

n ch

ez d

es

sour

is e

t des

rate

s gr

avid

es, u

ne a

ugm

enta

tion

des

mor

ts fo

etal

es e

t un

reta

rd d

e dé

velo

ppem

ent o

nt é

té ra

ppor

tés

à de

s do

ses

élev

ées

(3,0

g/k

g/jo

ur)

chez

la s

ouris

. Dan

s de

s ét

udes

che

z de

s so

uris

et

des

rate

s po

rtan

t su

r l’a

dmin

istr

atio

n de

pro

pion

ate

de jo

sam

ycin

e au

cou

rs d

e l’o

rgan

ogén

èse,

un

rale

ntis

sem

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e la

pris

e de

poi

ds e

t un

e sp

léno

még

alie

ont

été

rapp

orté

s à

des

dose

s él

evée

s (2

,0 g

/kg/

jour

) ch

ez la

sou

ris f

emel

le g

ravi

de. D

ON

NEE

S PH

ARM

ACE

UTI

QU

ES:

List

e de

s ex

cipi

ents

: JO

SAC

INE®

125

mg/

5 m

l, gr

anul

és p

our

susp

ensi

on b

uvab

le,

JOSA

CIN

E® 2

50 m

g/5

ml,

gran

ulés

pou

r su

spen

sion

buv

able

, JO

SAC

INE®

50

0 m

g/5

ml,

gran

ulés

pou

r su

spen

sion

buv

able

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Page 46: UROS 10 Ans - mediapubsante.comet les mécanismes de l’autisme Pr Philippe Evrard Il importe de mettre en place des protocoles codifiés, devant baliser la prise en charge des enfants

Pour stopper les fuites urinaires

Les fuites urinaires, voilà un sujet en-core tabou. Il touche, pourtant, de nom-breuses femmes (1 sur 3); souvent, jeunes et actives. Par gêne, ou conviction qu’il n’y a rien à faire, ces femmes sont, trop souvent, murées dans le silence.

Ces fuites peuvent, littérale-ment, gâcher la vie. Or, comme nous l’explique le Pr François Haab, urologue à l’hôpital des

Diaconesses (Paris), des solutions, à la fois simples et pratiques, existent. «L’in-continence urinaire, chez les femmes actives, c’est ce que nous appelons l’incontinence d’effort, et c’est, aussi, la plus fréquente», indique le Pr Haab. «Il s’agit de petites fuites urinaires, d’inten-sité variable, dès que l’on fait un exer-cice physique. Marcher très vite, courir après son bus, faire du sport, sauter… ou, même, le simple fait de tousser, ou d’éternuer». Ces pertes, involontaires, d’urine sont, dans la majorité des cas, provoquées par un affaiblissement des muscles du périnée. «Ces muscles soutiennent, en réalité, le vagin». Après un accouche-ment, par exemple, ils sont moins per-formants. Les fumeuses, aussi, peuvent être concernées. Pour le Pr Haab, «c’est, encore, un sujet très difficile à aborder, pour les femmes. A peine une, sur dix, dans ma consulta-tion, évoque directement ce problème. La plupart utilise des périphrases; car,

pour elles, les mots incontinence, ou pertes d’urines, évoquent vieillissement et personnes âgées. Or, l’incontinence urinaire d’effort est une maladie des femmes jeunes et actives». Afin de bri-ser les idées reçues, sur ce sujet, le Pr Haab tient à préciser que les serviettes de protection ne sont pas la solution. Il s’insurge même contre les publicités sur ces protections. C’est un pis-aller, un moyen qui doit rester provisoire, et donc je pense que nous devrions faire des campagnes d’information, sur les différentes prises en charge. Les mes-sages publicitaires ne proposent que du palliatif. Mais, ce n’est pas une solu-tion». Voilà qui est dit !

OSER EN PARLER À UN MÉDECINEt ceci explique, également, la fatalité ressentie, par les patientes. «On leur laisse entendre que cette forme de fai-blesse du périnée pourrait être liée à l’évolution, naturelle, du vieillissement de l’appareil urinaire. Ce qui est com-plètement faux». Autre difficulté, abordée par notre spé-cialiste, le manque parfois d’écoute; voire, de formation, des professionnels de santé. Dans ce contexte, il reste, encore, des progrès à faire, en termes de dépistage. «J’invite les femmes à en parler avec leur médecin, leur gynéco-logue». Une fois l’incontinence diagnos-tiquée, le traitement de première inten-tion est la rééducation périnéale. «Pour

faire disparaître les fuites, nous prescri-vons un travail de renforcement muscu-laire du périnée. La patiente pourra être accompagnée par un professionnel de santé, comme une sage-femme, ou un kinésithérapeute. Elle aura la possibilité de poursuivre à domicile, à condition qu’elle connaisse bien les techniques de renforcement». Aujourd’hui, en effet, chaque femme peut se rééduquer de façon simple, chez elle, en toute intimité, avec Keat®, un électro-stimulateur périnéal, qui, grâce à sa sonde vaginale, permet de tonifier le périnée. «Disponible sur pres-cription médicale, c’est un outil intéres-sant et efficace; notamment, en pro-longement d’une rééducation, avec un professionnel». Les séances sont courtes et rapides. En effet, une séance de 17 minutes, tous les deux jours, permet d’obtenir de bons résultats, en deux mois. Dès que les troubles se sont atténués, l’appareil permet, en plus, d’entretenir régulière-ment son périnée. Car, comme tout muscle, sans stimula-tion, il se relâche ! Enfin le Pr Haab évoque l’opération chirurgicale. «Avec une courte interven-tion, au cours de laquelle sont posées des bandelettes, on peut résoudre le problème, dans la grande majorité des cas. Mais, là aussi, il sera, tout de même, nécessaire de continuer à entretenir son muscle périnéal»

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RECHERCHES MÉDICALES

44 N°50 - Avril 2016

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L’anémie se caractérise par une baisse anormale du taux d’hémoglobine, dans le sang. Prescrits, contre l’anémie, les supplémentations en fer provoquent de nombreux effets indési-

rables. Le système digestif est, particulièrement, fragi-lisé, par la prise quotidienne de ces traitements. Mais, comment limiter la gêne occasionnée ? Chez les patients anémiques, les carences en fer sont palliées, par la prise, orale, de supplément, «à raison de 100 mg, à 200 mg, par jour (…) sous forme de sels ferreux», peut-on lire, dans le dernier numéro de la Revue Prescrire. Problème, ce traitement expose à de fréquents effets indésirables, d’ordre digestif: douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées et constipations. Plusieurs astuces existent, pour limiter leur survenue: - Débuter le traitement avec de faibles doses, «à aug-menter, progressivement, sur 4, ou 5 jours». Les bénéfices seront améliorés «en fractionnant la dose en plusieurs prises, à prendre au cours, ou juste après un repas»;- Attendre, au moins, 30 minutes, pour s’allonger, après la prise du médicament, pour «éviter le risque d’ulcéra-tions digestives»; - Avaler la gélule avec un grand verre d’eau, à la paille et se rincer la bouche, après ingestion, pour atténuer les réactions d’hypersensibilité, liées aux sels ferreux. Ces techniques empêchent la coloration noirâtre des dents, phénomène fréquent, lorsque le médicament est sucé, croqué, ou gardé dans la bouche; - Consultez votre médecin si, malgré ces conseils, vous continuez de mal supporter le traitement. Le fer intraveineux constitue une bonne alternative, en cas d’intolérance à la prise orale.

A noter: En moyenne, le traitement oral, à base de sels ferreux, s’étend sur 6 à 8 semaines. Afin d’atteindre un taux de fer optimal, cette cure peut être prolongée, encore, 3 à 6 mois

Anémie:

des traitements plus supportables

Cancer du poumon:

inégalités, dans l’accès aux traitements

Si leur tumeur présente une mutation, dite EGFR, les patients, atteints d’un cancer du poumon, peuvent être traités efficacement, avec une famille de médicaments mise au point, au cours des 10 dernières années.

Les inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) restent pourtant inaccessibles à certains malades, dans le monde. De même que le test permettant d’identifier les patients concernés… Des scientifiques français ont analysé les données, prove-

nant de 74 pays, représentant 78% de la population mondiale, sur la disponibilité du test EGFR et de différents médicaments ITK, en routine. «La recherche [a] prouvé que [ce traitement] était plus efficace que la chimiothérapie, pour les patients présentant une mutation EGFR, de leur cancer du poumon», précisent les auteurs. En effet, chez ces patients, dont la tumeur présente une mutation du récepteur au facteur de croissance épidermique (EGFR), ces médicaments agissent en bloquant la même mutation, dans les cellules cancéreuses; permettant, ainsi, de stopper la prolifération cellulaire. L’accès au test diagnostic est, donc, aussi important que celui au traitement, en lui-même.

MOINS D’ACCÈS, DANS LES PAYS PAUVRES Pour leur analyse, les chercheurs ont utilisé l’indice de dévelop-pement humain (IDH), comme indicateur. Ce dernier regroupe l’espérance de vie, l’éducation et le revenu, par habitant, en un seul indicateur, qui estime le niveau de développement d’un pays. Résultat, le test de mutation EGFR était disponible dans 57 pays; soit, pour 70% de la population mondiale. Il était pris en charge, pour 6,5% de la population mondiale et le plus souvent, dans les pays possédant un IDH élevé. Pour 42,6% de la population mondiale, le coût était inférieur à 500 dollars américains (440 euros). Une corrélation a été obser-vée entre un IDH faible, ou moyen et l’indisponibilité des ITK, ou du test EGFR.

UNE VOLONTÉ POLITIQUE INTERNATIONALE«Nous espérons que nos résultats seront à l’origine de la création d’une initiative internationale, pour la mise en œuvre et le suivi de ce type d’analyse, dans le futur», espère la Dr Mélodie Carbon-naux, de l’Institut de Cancérologie des Hospices Civils de Lyon, auteure principale de cette étude. «Les essais cliniques, le ren-forcement du rôle des institutions et la création de partenariats public-privé, sont autant de possibilités, que nous devons explorer, pour améliorer l’accès à ces technologies innovantes et efficaces; mais, coûteuses»

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45N°50 - Avril 2016

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Recherches médicales:

L’endométriose s’en prend au cœur des femmes

Selon une étude américaine, les femmes, souffrant d’endomé-triose, sont particulièrement exposées aux maladies cardio-

vasculaires. Selon les scientifiques de

Harvard, les patientes, de moins de 40 ans, seraient davantage concernées.Affection récidivante, l’endométriose est causée par le développement, en dehors de l’utérus, de cellules de

l’endomètre; c’est-à-dire, des cellules utérines. Pendant les menstruations, celles-ci saignent et provoquent la for-mation de lésions, d’adhérences et de nodules. Au moins 10% à 15% des femmes, dans le monde, souffrent d’endométriose. Des chercheurs de la Harvard School of Public Health ont travaillé, à partir de la Nurses Health Study II. Cette étude a été lancée, en 1989, aux Etats-Unis, au-près de 116 000 infirmières. Ils ont com-paré l’état de santé cardiovasculaire de femmes ayant développé, ou non, une endométriose. Celles souffrant de cette affection voient leur risque, d’infarctus du myocarde, augmenté de 52%. Concernant l’angine de poitrine, les chercheurs ont observé une élévation du risque de 91% ! «Il nous semble es-sentiel de sensibiliser, les patientes, aux risques de développement de maladies cardiovasculaires», indique le Dr Fan Mu, de la Harvard Medical School de Boston. «Nous devons être particulière-ment vigilants, avec les femmes jeunes, qui semblent plus exposées»

Les femmes, en rémission d'un cancer du sein, qui mangent, pendant la nuit, augmentent de 36% le risque de réappari-

tion de leur tumeur, selon une étude publiée dans le Journal of the Ameri-can Medical Association (JAMA). "Prolonger l'intervalle du jeûne noc-turne pourrait être une stratégie simple, sans médicament, de réduire le risque de récurrence du cancer du sein et d'autres cancers", estime Catherine Marinac, chercheuse au centre du cancer Moores, de l'Univer-sité de Californie, à San Diego, prin-cipal auteur. De précédentes études, selon elle, "se sont pen-chées sur le régime alimentaire, pour la prévention du cancer; mais, le moment des repas pourrait, aussi importer; car, cela semble avoir un effet, sur le métabolisme". Ces femmes, qui mangent, pendant la nuit, connaissent, éga-lement, une probabilité accrue de décès, par rapport aux patientes, qui restent plus de treize heures sans consommer

de nourriture, entre le moment de se mettre au lit et le petit déjeuner, ont déterminé les chercheurs de la facul-té de médecine de l'université de Ca-lifornie. Ils ont, également, observé que le fait de passer quelques heures de moins, chaque nuit, sans manger, s'accompagnait d'un sommeil réduit et de niveaux plus élevés d'hémoglo-bines glyquées, qui est une mesure des taux moyens de sucre, dans le sang. Ces observations confortent les résultats d'autres études, selon lesquelles des taux élevés de cette hémoglobine et un manque chro-

nique de sommeil sont liés à un risque, accru, de cancer du sein. Ainsi, une recherche, publiée en avril 2015, montrait que des nuits trop courtes s'accompagnaient, souvent, d'une gly-cémie trop élevée. L'étude publiée se fonde sur des données collectées entre 1995 et 2007, auprès de 2.413 femmes non-diabétiques, en rémission d'un cancer du sein et âgées de 27 à 70 ans

Eviter de manger la nuit, réduirait le risque de rechute du cancer du sein

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46 N°50 - Avril 2016

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La place de l’implant, dans la contraception, sera au centre de l’intérêt du 8ème congrès de l’Association des gynéco-logues obstétriciens prives d’Oran (AGOPO), qui aura lieu les 22 et 23 avril prochain, à l’hôtel le Méridien d’Oran.

Le nombre d’algériennes, actuellement, sous contraception, est de l’ordre de 60%; ce qui représente un chiffre considérable, comparé aux années 70, où la contraception ne concernait que 7% de la population féminine. Le recul de l’âge de mariage, pour les algé-riennes, qui est passé de 22 ans, en moyenne, dans les années 70, à 32 ans, actuellement, est, aussi, un facteur qui a contribué à ce taux. Les experts algériens insistent sur les tabous autour de la contra-ception, des tabous qui peuvent conduire à des drames sociaux: grossesses non désirées, avortements clandestins, complications, après des avortements douteux…Il ne sert à rien de se voiler la face, disent-ils, il existe une activité sexuelle prémaritale, qu’il faut contrôler, en apportant des solutions contraceptives, pour éviter des conséquences fâcheuses. Au cours de cette rencontre scientifique, Le Pr Aubert Agostini, chirurgien-gynécologue à l’hôpital de la Conception, Marseille (France) présentera une communication, intitulée: Long Acting Reversible Contraception: Place de l’Implant Implanon Nxt, dans la contraception. C’est ainsi qu’il évoquera l’implant, produit par MSD, qui présente, selon le conférencier, 4 critères essentiels, pour assurer une bonne contraception: efficacité, réversibilité, accepta-bilité et tolérance. Le Pr Agostini affirmera que l’implant est effi-cace à 99.9%, avec une observance de 100%. Sa durée d’action de 3 ans représente, de plus, un avantage attractif.L’expert a expliqué que cet implant, de la taille d’une allumette, était inséré en sous-cutané et permettait une libération, en conti-nu, de l’actif contraceptif, soulignant la facilité de la pose et retrait du dispositif. Le praticien français a précisé que dès le retrait de l’implant, la femme retrouvait un cycle normal, avec la possibilité de tomber enceinte dès le mois d’après l’interruption de la contra-ception. Avec peu de contre-indications, l’implant représente une méthode contraceptive judicieuse et efficace. L’exemple des femmes en surpoids, ou obèses, chez qui l’implant sera remplacé plus tôt, pour assurer une efficacité optimale, a été soulevé. Les femmes en surpoids sont considérées à risque, quand il s’agit de déterminer une solution contraceptive. L’implant est, donc, une bonne solution, pour cette catégorie de "contracep-tantes", laissera entendre le Pr Agostini

Le défunt Dr Saddek-Jean Masseboeuf, le père fondateur de la médecine de travail, dans l’Est du pays, avait participé dans "la formation de générations de médecins, dans le domaine de

la médecine sociale et préventive", a indiqué le Pr Dja-mel Zoughaileche, chef du service d'épidémiologie et de médecine préventive, au Centre hospitalo- univer-sitaire (CHU) de Constantine. Le Dr Masseboeuf, qui avait épousé la cause algé-rienne et participé à la guerre de Libération nationale, était "le grand architecte" du "lancement et de la ges-tion du service médecine de travail de l’ex-Caisse de sécurité sociale (CASOREC) de Constantine", a pré-cisé l’intervenant, au cours d’une journée-hommage à Saddek-Jean Masseboeuf, décédé en 1985, à Constan-tine. Il a rappelé que Saddek-Jean Masseboeuf était le premier chef de département de la médecine de travail, à la faculté de médecine et médecin-chef de l’ex-CASOREC, de la région de Constantine, en 1965. En présence du directeur central du contrôle médi-cal, à la direction générale de la CNAS, Mahieddine Ouaguenouni, des autorités locales, des cadres de différentes agences de l’antenne locale de la CNAS, le parcours de ce médecin-militant a été détaillé, à travers des témoignages des praticiens, des profes-seurs et des responsables de plusieurs structures de santé de la wilaya. Initiée par la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS), la journée-hommage, tenue à la salle de conférence au siège de la Cnas, a donné lieu à la présentation de communications por-tant, notamment, sur l’organisation et les missions du contrôle médical, la formation médicale, les accidents du travail et les maladies professionnelles. Né en 1908 à la Rochelle (France), le Dr Masseboeuf a acquis la nationalité algérienne, en 1963.Il était ar-rivé, à l'âge de 13 ans, en Algérie, en 1921. Il a fait ses études à la faculté d'Alger de 1928 à 1933 et obtint un diplôme en bactériologie hygiène, selon la biographie présentée

8ème congrès de gynécologie obstétrique d’Oran:

La place de l’implant, dans la contraception

Constantine:Le Dr Masseboeuf,

père fondateur de la médecine de travail

Santé-MAG

RECHERCHES MÉDICALES

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