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ne reunion d’experts, organisee par I’Afssaps avec la DGS et I’lnVS, vient d’exonerer la vaccination anti-hepatite 5 sur les don&es de la pharmacovigilance, du soupgon de s&rose en plaques (en fait : atteintes d~my~linisantes du systeme nerveux central, ADSNC) ou de maladies auto-immunes. II n’y aurait done pas de risque direct a se faire vacciner, meme si un tcrisque faible ” semble exister chez des sujets 4 sensibles b’. Les nourrissons (moins de 24 mois) demeurent beneficiaires de cette vaccina- tion, le risque en question etant jug& pour eux inexistant. Comme attendu, la vaccination des classes de 6e reste suspendue, celle des adolescents, des sujets a risque professionnel etlou sexuel restant recommandee. Celle des professionnels de Sante reste obligatoire. II y a 18 mois, en septembre 1998, Bernard Kouchner decidait de suspendre la vaccination gra- tuite dans les colleges, a la suite d’une campagne anti-vaccinale impliquant celle-ci dans l’emer- gence de cas de sclerose en nla~ues (SEPI et divers svn- tins generalistes, selon certaines ana- lyses. La suspension de la vaccination scolaire etait d’autant plus contestable que les cas de SEP/ADSNC ne concernaient prati- quement que des ad&es (16 enfants de 11 & 15 ans en 15 ans). Bernard Kouchner demandait aux medecins de famille de prendre le relais de la medecine scolaire. E ~~~~~ en i Plusieurs etudes epidemiologiques et sta- tistiques ont ete analysees par les experts consultes par I’Afssaps, la DGS et I’lnVS, mais on ne peut exclure une cc sur-notifi~a- tion )’ des cas attribues au vaccin (revendi- r’-‘-l-‘-- \--. > -_ -“-‘- -2” dromes souvent fantaisistes. i Vaccmafion anti-hkpafife 6, le soupqm se I&e (phofo Spa). Cette decision a ete critiquee, a juste rai- son, par I’OMS, qui soutient la vaccination universelie (ensemble de la population), et par les experts franqais qui rappelaient le risque epidemique generalise et expri- maient la crainte d’une resurgence de cas juveniles. Les soupqons concernant la responsabili- te du vaccin dans la SEP se sont ajoutes aux critiques sur I’entree du vaccin au calendrier vaccinal des nourrissons : pour- quoi vacciner les petits enfants contre une MST ! La vaccination en ville semblait d’autant trainer des pieds que la vaccina- tion gratuite au college (accord prealable des parents) semblait echapper aux mede- cation, sin&rose) par rapport a la sous- notification classique des cas annuels de SEP, ce qui rend d’ailleurs probl~matique une epidemiologic franGaise de la SEP. Mais il a deja ete dit que les cas declares comme etant attribuables a la vaccination n’avaient pas atteint un niveau de signifi- cativite par rapport aux cas observes, Outre des ADSNC (SEP, myelite, papillite, n&rite optique, encephalite, plaques de d~my~linisation), des maladies auto- immunes ont ete attribuees & la vaccina- tion anti-hepatite B entre 1984 (premiere commercialisation du vaccin) et 1999. La liste otant longue, les experts ont retenu les plus significatives : lupus (59 cas), polyarthrite rhumatoide (57 cas), thyroi- dites (22 cas), concernant toutes des sujets de plus de 15 ans. II s’agit de mala- dies tres heterogenes, souffrant egale- ment d’une sous-notification des cas. Par aiffeurs, on n’a pas note d’association entre atteintes hematologiques (thrombo- penie, aplasie medullaire) et vaccination par rapport a la population genorale. Neanmoins, une etude franqaise est en cows : resultat en 2001. ris Pas plus que les etudes etrangeres (Grande-Bretagne, Btats-Unis, Canada), les etudes franqaises ne retrouvent d’aug- mentation du risque d’ADSNC. Or, ‘1 si un risque existe, it est necessairement faible )j (le risque zero n’existe pas, qa se saurait), ce qui permet d’exclure 1‘ un risque eleve )‘, selon I’Afssaps, mais non I’existence de populations plus sensibles que d’autres au risque faible. II n’y a pas de methodes fiables, actuellement, pour determiner cc des elevations faibles de risque ” (odds ratio < 2). Sur le plan biologique, il serait essen- tie1 d’identifier les sous-groupes /es plus sensibles a ce risque, c’est-a-dire des marqueurs bio- logiques ou genetiques ou la responsabili- te d’adjuvants de vaccins tel I’aluminium. L’lnVS va r&valuer le rapport benefice/risque de cette vaccination. Alors qu’on avait atteint un taux de couverture vaccinale de 80 o/, chez les adolescents, on constate son effondrement entre 1998 et 1999. Quant a la couverture des nour- rissons, elle n’est que de 30 O/o. I.-I’d. M. RCAT-SIDA (I ) s’oppose B la dodara- tion obligatoire de la seropositivite VIH et demande I’abrogation des decrets parus en 1999 (99-362 et 99-363) : il existe un risque de cc remise en cause de la relation de confiance entre le patient et le medecin aa et f( de rupture de la confidentialite a’, Le minis&e de I’Emploi et le secretariat d’Etat & la Sante ont pou~ant don& recemment l’assurance du maintien de la Revue Fran~ase des laboratoires, mars/awl 2000, No 321 confidentiality, precisant que l’informatique a essentiellement une fonction statistique et epidemiologique concernant I’infection a VIH. Cela n’a pas empitche ARCATSIDA de saisir la Commission nationale informa- tique et libertes et le Conseit national du sida. Craignant les s< derapages possibles * - la liste malheureuse des seropositifs sous les drapeaux -, denonCant des questionnaires qc tendancieux 12 dans divers secteurs d’acti- vite, ARCAT-SIDA suggere (I une declaration (de seropositivite) basee sur le consen- tement et la responsabilite individuefle )) et des 6 r~seaux-sent~nelles ‘s patients/profes- sionnels de sante pour repondre aux besoins de l’epidemiologie. J.-M. M. 11

Vaccination anti-hépatite B : on rectifie le tir

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Page 1: Vaccination anti-hépatite B : on rectifie le tir

ne reunion d’experts, organisee par

I’Afssaps avec la DGS et I’lnVS, vient

d’exonerer la vaccination anti-hepatite 5

sur les don&es de la pharmacovigilance,

du soupgon de s&rose en plaques (en

fait : atteintes d~my~linisantes du systeme

nerveux central, ADSNC) ou de maladies

auto-immunes. II n’y aurait done pas de

risque direct a se faire vacciner, meme si

un tc risque faible ” semble exister chez des sujets 4 sensibles b’. Les nourrissons (moins de 24 mois)

demeurent beneficiaires de cette vaccina-

tion, le risque en question etant jug& pour

eux inexistant.

Comme attendu, la vaccination des

classes de 6e reste suspendue, celle des adolescents, des sujets a risque professionnel etlou sexuel restant recommandee. Celle des professionnels de Sante reste obligatoire.

II y a 18 mois, en septembre 1998, Bernard Kouchner decidait de suspendre la vaccination gra- tuite dans les colleges, a la suite d’une campagne anti-vaccinale impliquant celle-ci dans l’emer- gence de cas de sclerose en nla~ues (SEPI et divers svn-

tins generalistes, selon certaines ana-

lyses.

La suspension de la vaccination scolaire

etait d’autant plus contestable que les cas

de SEP/ADSNC ne concernaient prati-

quement que des ad&es (16 enfants de

11 & 15 ans en 15 ans). Bernard Kouchner

demandait aux medecins de famille de

prendre le relais de la medecine scolaire.

E ~~~~~ en i

Plusieurs etudes epidemiologiques et sta-

tistiques ont ete analysees par les experts

consultes par I’Afssaps, la DGS et I’lnVS,

mais on ne peut exclure une cc sur-notifi~a-

tion )’ des cas attribues au vaccin (revendi-

r’-‘-l-‘-- \--. > -_ -“-‘- -2”

dromes souvent fantaisistes. i Vaccmafion anti-hkpafife 6, le soupqm se I&e (phofo Spa).

Cette decision a ete critiquee, a juste rai-

son, par I’OMS, qui soutient la vaccination

universelie (ensemble de la population), et

par les experts franqais qui rappelaient le

risque epidemique generalise et expri-

maient la crainte d’une resurgence de cas

juveniles.

Les soupqons concernant la responsabili-

te du vaccin dans la SEP se sont ajoutes

aux critiques sur I’entree du vaccin au

calendrier vaccinal des nourrissons : pour-

quoi vacciner les petits enfants contre une

MST ! La vaccination en ville semblait

d’autant trainer des pieds que la vaccina-

tion gratuite au college (accord prealable

des parents) semblait echapper aux mede-

cation, sin&rose) par rapport a la sous-

notification classique des cas annuels de

SEP, ce qui rend d’ailleurs probl~matique

une epidemiologic franGaise de la SEP.

Mais il a deja ete dit que les cas declares

comme etant attribuables a la vaccination

n’avaient pas atteint un niveau de signifi-

cativite par rapport aux cas observes,

Outre des ADSNC (SEP, myelite, papillite,

n&rite optique, encephalite, plaques de

d~my~linisation), des maladies auto-

immunes ont ete attribuees & la vaccina-

tion anti-hepatite B entre 1984 (premiere

commercialisation du vaccin) et 1999. La

liste otant longue, les experts ont retenu

les plus significatives : lupus (59 cas),

polyarthrite rhumatoide (57 cas), thyroi-

dites (22 cas), concernant toutes des

sujets de plus de 15 ans. II s’agit de mala-

dies tres heterogenes, souffrant egale-

ment d’une sous-notification des cas.

Par aiffeurs, on n’a pas note d’association

entre atteintes hematologiques (thrombo-

penie, aplasie medullaire) et vaccination

par rapport a la population genorale.

Neanmoins, une etude franqaise est en

cows : resultat en 2001.

ris Pas plus que les etudes etrangeres

(Grande-Bretagne, Btats-Unis, Canada),

les etudes franqaises ne retrouvent d’aug-

mentation du risque d’ADSNC.

Or, ‘1 si un risque existe, it est

necessairement faible )j (le

risque zero n’existe pas, qa se

saurait), ce qui permet d’exclure

1‘ un risque eleve )‘, selon

I’Afssaps, mais non I’existence

de populations plus sensibles

que d’autres au risque faible.

II n’y a pas de methodes fiables,

actuellement, pour determiner

cc des elevations faibles de

risque ” (odds ratio < 2). Sur le

plan biologique, il serait essen-

tie1 d’identifier les sous-groupes

/es plus sensibles a ce risque,

c’est-a-dire des marqueurs bio-

logiques ou genetiques ou la responsabili-

te d’adjuvants de vaccins tel I’aluminium.

L’lnVS va r&valuer le rapport

benefice/risque de cette vaccination. Alors

qu’on avait atteint un taux de couverture

vaccinale de 80 o/, chez les adolescents,

on constate son effondrement entre 1998

et 1999. Quant a la couverture des nour-

rissons, elle n’est que de 30 O/o.

I.-I’d. M.

RCAT-SIDA (I ) s’oppose B la dodara-

tion obligatoire de la seropositivite VIH

et demande I’abrogation des decrets parus

en 1999 (99-362 et 99-363) : il existe un

risque de cc remise en cause de la relation de

confiance entre le patient et le medecin aa et

f( de rupture de la confidentialite a’,

Le minis&e de I’Emploi et le secretariat

d’Etat & la Sante ont pou~ant don&

recemment l’assurance du maintien de la

Revue Fran~ase des laboratoires, mars/awl 2000, No 321

confidentiality, precisant que l’informatique

a essentiellement une fonction statistique

et epidemiologique concernant I’infection a

VIH. Cela n’a pas empitche ARCATSIDA

de saisir la Commission nationale informa-

tique et libertes et le Conseit national du sida.

Craignant les s< derapages possibles * - la

liste malheureuse des seropositifs sous les

drapeaux -, denonCant des questionnaires

qc tendancieux 12 dans divers secteurs d’acti-

vite, ARCAT-SIDA suggere (I une declaration

(de seropositivite) basee sur le consen-

tement et la responsabilite individuefle )) et

des 6 r~seaux-sent~nelles ‘s patients/profes-

sionnels de sante pour repondre aux

besoins de l’epidemiologie.

J.-M. M.

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