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Évaluation de l’état général des ressources pastorales dans la région de l’Est du Burkina Faso PROGRAMME DU BURKINA FASO

Évaluation de l’état général des ressources pastorales

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Évaluation de l’état général des ressources pastorales dans la région de l’Est du Burkina Faso

PROGRAMME DU BURKINA FASO

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Évaluation de l’état général des ressources pastorales dans la région de l’Est du Burkina Faso

Version finale

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Evaluation de l’état général des ressources pastorales au Burkina Faso

Projet "Strengthening knowledge and capacity to close

La terminologie géographique employée dans cet ouvrage, de même que sa présentation, ne sont en aucunemanière l'expression d'une opinion quelconque de la part de I'UICN sur le statut juridique ou l'autorité dequelque pays, territoire ou région que ce soit, ou sur la délimitation de ses frontières.

Les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas nécessairement celles de l’UICN.

Le présent ouvrage a pu être publié grâce au Projet "Strengthening knowledge and capacity to close the policyimplementation gap" (CPIG-DANIDA-WAP) de l’Initiative Mondiale pour un Pastoralisme Durable.

OOuvrage rédigé par Paré Aimé, Diallo Adama, Honadia Clarisse Kambou, Dr Issa Sawadogo, Seynou Oumarou, SavadogoMoumini

Publié par : Programme UICN-Burkina Faso, Ouagadougou, Burkina Faso

Droits d'auteur : © 2015, Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources

La reproduction de cette publication à des fins non commerciales, notamment éducatives, est permise sans autorisation écrite préalable du détenteur des droits d'auteur à condition que la source soit dûment citée.

La reproduction de cette publication à des fins commerciales, notamment en vue dela vente, est interdite sans autorisation écrite préalable du détenteur des droits d'auteur.

Citation : UICN-Burkina Faso (2015). Evaluation de l’état général des ressources pastorales dans la Région del’Est du Burkina Faso. Ouagadougou, Burkina Faso : UICN. 88 pages

ISBN : xxxxxxxxxxxxxxxxxxx

Mise en page : Désiré Bakyono, [email protected]

Disponible auprès de : Programme de l’UICN au Burkina Faso01 BP 3133 Ouagadougou 01Tél : +226 25 31 31 54

Crédits photos : UICN,Paré Aimé, Diallo Adama

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Initiative mondiale pour un pastoralisme durable

the policy implementation gap" (CPIG-DANIDA-WAP)

SOMMAIRE

LListe des sigles et abréviationsListe des tableauxListe des cartesListe des photosExecutive SummaryRésumé

IntroductionI - Objectifs et résultats attendusII - Définitions et conceptsIII – Méthodologie

3. 1. La rencontre de cadrage avec le commanditaire (l’UICN Bureau national du Burkina Faso)3.2. La recherche documentaire 3.3. La collecte des données sur le terrain3.4. La synthèse des données et l’élaboration du rapport

IV- Caractéristiques de la Région de l’Est

4.1. Situation géographique et organisation administrative4.2. Pouvoir politique traditionnel4.3. Pouvoir politique moderne4.4. Géomorphologie4.5. Climat4.6. Hydrographie4.7. Ressources végétales et fauniques4.8. La population : effectif de la population, répartition et densité4.9. Activités socio-économiques4.10. Les exploitations forestières, fauniques et halieutiques4.11. Le tourisme

V- Ressources pastorales

5.1. L’occupation des terres5.2. Les ressources fourragères5.3. Les résidus de récoltes5.4. Conclusion partielle sur les ressources fourragères5.5. Ressources en eau5.6. Ressources minérales (cures salées)

VI - Analyse des résultats

6.1. Les méthodes d’évaluation des ressources pastorales6.2. Les pratiques et formes de gestion des ressources pastorales6.3. Les contraintes liées à la gestion durables des ressources pastorales

VII. Suggestions / Recommandations 7.1. Volet technique7.2. Volet recherche

Conclusion GénéraleBibliographie

68991013

15151619

19192022

23

2325252626262727293233

34

343761636470

70

707380

838386

8889

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Evaluation de l’état général des ressources pastorales au Burkina Faso

Projet "Strengthening knowledge and capacity to close

AALG :AN :BDOT :BF :BNDT :BUNASOL :CC :CIRAD :CR :CS :CSi :CVD :CVGT :DGESS :DGRE :DRAHRH :DRASA :DREAHA :DRED :DREDD :DRRA :DRRAH :ECOPARE :ENEC :F CFA :FAO :IEPCIFN 2 :IGB :IRD :JACH :

Autorité du Liptako-GourmaAssemblée NationaleBase de Données d’Occupation des TerresBurkina FasoBase Nationale de Données TopographiquesBureau National des SolsCapacité de chargeCentre International de Recherches Agricoles et de DéveloppementCordon RupicoleCentre-sudContribution Spécifique de l’espèce iConseil Villageois de DéveloppementCommission Villageoise de Gestion des terroirsDirection Générale des Etudes et des Statistiques SectoriellesDirection Générale des Ressources en EauDirection Régionale de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources HalieutiquesDirection Régionale de l’Agriculture et de la Sécurité AlimentaireDirection Régionale de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hydraulique AgricoleDirection Régionale de l’Economie et du Développement Direction Régionale de l’Environnement et du Développement DurableDirection régionale des Ressources AnimalesDirection régionale des Ressources Animales et HalieutiquesEntente pour la Promotion du Pastoralisme dans la Région de l’EstEnquête Nationale sur les Effectifs du CheptelFranc de la Compagnie Française d’AfriqueOrganisation des Nations Unies pour l’Agriculture et contre la Faim Initiative Elevage Pauvreté et CroissanceSecond Inventaire Forestier NationalInstitut Géographique du BurkinaInstitut de Recherche pour le DéveloppementJachère

Sigles et abreviations

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Initiative mondiale pour un pastoralisme durable

the policy implementation gap" (CPIG-DANIDA-WAP)

MMASA :MEDD :MED :MESSRS :

MRA :MS :ONG :PC :PDL/K :PEM :PICOFA :PNGT :PRD :RAF :RECOPA :RGPH :SA :SABf :SDAGRP :

SH :SNAT :SNGIFS :SPA :SRAT :UBT :UICN :UNESCO :ZOVIC :

Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité AlimentaireMinistère de l’Environnement et du Développement DurableMinistère de l’Economie et du DéveloppementMinistère des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la RecherchescientifiqueMinistère des ressources AnimalesMatière sècheOrganisation non GouvernementalePlateau CentraleProjet de Développement local de la KomondjariPoint d’Eau ModerneProjet d’Intensification et de Consolidation des Filières AgricolesProgramme National de Gestion des TerroirsProgramme Régional de DéveloppementRéforme Agraire et FoncièreRéseau de Coopération pour le pastoralismeRecensement Général de la Population et de l’habitatSavane ArboréeSavane Arborée de Bas-fondSchéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des RessourcesPastoralesSavane herbeuseSchéma National d’Aménagement du TerroirStratégie Nationale de Gestion de la Fertilité des SolsSous-produits AgricolesSchéma Régional d’Aménagement du TerritoireUnité Bovine TropicaleUnion Internationale pour la Conservation de la NatureOrganisation des Nations Unies pour l’Education et la ScienceZone Villageoise d’Intérêt Cynégétique

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Evaluation de l’état général des ressources pastorales au Burkina Faso

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Liste des Tableaux

TTableau n°1 : Tableau n°2 :Tableau n°3 :Tableau n°4 :

Tableau n°5 :Tableau n°6 :Tableau n°7 :Tableau n°8 :Tableau n°9 :

Tableau n°10 :

Tableau n° 11 :

Tableau n°12 :Tableau n°13 :Tableau n°14 :Tableau n° 15 :Tableau n° 16 :Tableau 17 :Tableau n° 18 :Tableau n°19 :Tableau n°20 :Tableau n°21 :

Tableau n°22 :

Tableau n° 23 :Tableau n°24 :

Tableau n° 25 :Tableu n° 26 :

Tableau n°27 :Tableau n°28 :Tableau n° 29 :Tableau n° 30 :Tableau n°31 :Tableau n° 32 :Tableau n°33 :Tableau n°34 :

Découpage administratif et territorial de la Région de l’EstPopulation de la région en 2013, répartition et densitéSuperficies emblavées en ha (campagne 2013 /2014)Estimation des productions agricoles pour la campagne 2013 /2014 (entonnes)Répartition des effectifs 2014 par provinceRépartition des effectifs et nombre UBT par provinceProportion par type d’élevage et par espèce dans la régionEvolution de l’occupation des terres entre 1992 et 2002Caractéristiques, superficie et capacité de charge théorique des unités devégétationRichesse floristique, contribution spécifique des espèces, biomasse etcapacité de charge théorique des unités de végétation de la Région de l’EstDiversité floristique des steppes arbustives et herbeuses et des steppesarboréesDiversité floristique des savanes arbustives et herbeuses Diversité floristique de la forêt claireDiversité floristique de la forêt galerieDiversité floristique de la prairieDiversité floristique des champs de cultures pluvialesImportance spatiale des unités de végétation et leur répartition par provinceLa part des aires protégées dans le potentiel des espaces pâturablesSuperficie des unités de végétation accessibles à l’élevage pastoralCapacité de charge des parcours de la Région de l’EstValeurs pastorales brutes des unités de végétation dans les communes deBotou et de DiapagaValeurs pastorales brutes des différentes unités agro-écologiques de lapériphérie du parc du WValeurs pastorales brutes des unités pastorales à l’intérieur du parc du WProduction de biomasse herbacée et capacité de charge des différentesunités de végétation du parc du W Valeurs pastorales brutes des unités agro écologiques du WCoefficient de conversion des SPA à partir des productions primaires etcoefficient de détermination des quantités utilisables dans l’alimentation dubétail La part des SPA utilisable dans l’alimentation du bétailSynthèse de la production de SPA par provinceEaux d’écoulement de la Région de l’EstSituation de retenues d’eau dans la Région de l’EstEstimation des réserves en eaux souterrainesCapacité de production d’eau des PEM de la Région de l’EstDemande en eau annuelleRécapitulatif des méthodes d’évaluation des ressources pastorales

242729

2930313135

36

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Liste des cartes

CCarte n°1 :Carte n°2 :Carte n°3 :Carte n°4 :Carte n°5 :Carte n°6 :Carte n°7 :Carte n°8 :Carte n°9 :

Transect de relevés terrainCarte de localisation de la Région de l’EstCarte administrative de la Région de l’EstCarte de répartition de la population par commune en 2008Carte de situation d’occupation des terresCarte de la Végétation de la Région de l’EstCarte du parc national du WCarte des ressources en eauCarte des couloirs de transhumance et des points d’eau

Liste des photos

Photo n°1 : Photo n°2 : Photo n°3 :Photo n°4&5 :Photo n°6 :

Vue d’une savane arbustive et herbeuseVue d’une forêt galerieVue d’une d’une prairieVue d’un stock de pailles de céréalesVue d’une savane arbustive et herbeuse ravagée par les feux de brousse

212325283457596575

3841426182

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As part of the "Sustainable dryland landscapes in Africa and the Middle East: closing the knowledge-policyimplementation gap in drylands" project, IUCN Burkina Faso has undertaken a study to assess the generalstate of pastoral resources in the eastern region of Burkina Faso. The objective of this study is to evaluate thegeneral state of pastoral resources in the Eastern region of Burkina Faso and to appreciate the constraints andopportunities for development.

The methodology used has combined a literature review and field work including interviews, vegetation analysesof seven characteristic vegetation units in the region and following a North-West and South-East orientedtransect. The comments focused on the floristic composition of the units, the specific frequency, the averageheight of the vegetation cover and the level of degradation of rangelands. The data was summarized usingmapping by extraction of information from recent geo-referenced cartographic databases (NTDB and BDOT)and through the production of a land cover map using the ArcView and ArcGis software.

SSpace Occupation

Analysis of the dynamics of land occupation shows a reduction in grazing lands (reduction of 217,500 ha)between 1992 and 2002 in favour of agricultural activities (increase of 214,500 ha). If we consider the samerate of loss of pastoral lands between 2002 and 2012, we can estimate this loss at approximately 435,000 hain 2012. Thus, agriculture appears as the main cause of the decline of grazing lands.

Pastoral resources

Forage resources are distributed across steppes (shrub and grass steppe, wooded steppe), savannah (grassysavannah, bushy savannah and wooded savannah), mosaics (succession of fallow lands and crop areas),grasslands or lowlands, open woodlands and forest galleries.

Shrub and grass steppes, extending over 324,694 ha and dominated by Schoenefeldia gracilis, Panicumlaetum Microchloa indica, Loudetia togoensis, Zornia glochidiata, Ctenium elegans, Fimbristilis hispidula andAristida spp (grass species), Balanites aegyptiaca, Acacia laeta, Acacia Senegal (woody species) are goodpastures that can be used around the year. Productivity varies between 300 and 700 kg DM/ha and leafbiomass production fluctuates between 55-519 kg DM/ha/year. The average carrying capacity is 10ha/TLU/year (14 to 6 ha /TLU /year).

Wooded steppes occur in the northern provinces (Gnagna, Gourma, Komondjari) extending over 9,058 ha,they are covered with vegetation in which Schoenefeldia gracilis, Microchloa indica, Loudetia togoensis,Fimbristilis hispidula, Dactyloctenium aegyptium, Setaria pumilla (herbaceous strata), Balanites aegyptiaca,Acacia laeta and Piliostigma reticulatum (ligneous stratum) are dominant. The average carrying capacity hereis 9 ha/TLU/year.

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Evaluation de l’état général des ressources pastorales au Burkina Faso

Projet "Strengthening knowledge and capacity to close

Executive summary

“ASSESSING THE GENERAL STATE OF PASTORAL RESOURCES IN THE EASTERN

REGION OF BURKINA FASO”

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Fallow lands, partly occupied by rainfed crops, total 704,202 ha and the grass cover is dominated byAndropogon pseudapricus Spermacoce stachydea Setaria pumila, Cochlospermum tinctorium and Pennisetumpedicellatum, Sporobolus festivus, Crotalaria pallida, Eragrostis tremula, Andropogon pseudapricus,Spermacoce stachydea, , Loudetia togoensis, Ctenium elegans. More generally, Combretaceae andMimosaceae dominate the woody vegetation of this formation. Shrub and grassy savannah, quite diverse and most widespread pastoral units in the area (1,895,840 ha) havea herbaceous vegetation in which Loudetia togoensis, Schizachyrium brevifolium, Ctenium elegans,Andropogon fastigiatus, and Andropogon pseudapricus are dominant. The woody vegetation is dominated byAcacia gourmaensis, Combretum glutinosum, Vitellaria paradoxa species and Combretum micranthum. Theevaluated carrying capacity varies from 5 ha/TLU/year to 2 ha/TLU/year with an average of 3 ha/TLU/year.

Wooded savannah, more present in the Centre and South (Gourma, Kompienga, Tapoa) of the region, includewooded savannah with Vitellaria paradoxa, Combretum micranthum, Loudetia togoensis and Brachiaria lataand wooded savannah with Anogeissus leiocarpus, Feretia apodanthera, Andropogon gayanus. Savannahswith Vitellaria paradoxa have a herbaceous primary biomass ranging from 566 kg DM/ha to 1,804 kg DM/haand a theoretical carrying capacity between 2.3 TLU/ha/year and 0.3 TLU/ha/year with an average of 1TLU/ha/year. Savannah with Anogeissus leiocarpus have an herbaceous primary biomass between 1,925 and10,108 kg DM/ha and a theoretical carrying capacity ranging from 0.62 to 0.15 ha/TLU/year.

Open woodlands, more concentrated to the South of the region (Tapoa and Kompienga) extending over 7,168ha, are covered primarily by Andropogon pseudapricus, Aristida kerstingii (herbaceous stratum) and Piliostigmareticulatum (ligneous stratum). Primary biomass is 3,117 kg DM/ha and the carrying capacity is estimated at 1ha/TLU/year.

Gallery forests that grow along water courses cover an area estimated at 115,972 ha. The dominant vegetationincludes Paspalum scrobiculatum, Panicum laeta, Oriza longistamina, Aristida funiculata, Tephrosia pedicellata,Sporobolus pyramidalis, Hyptis spicigera (herbaceous stratum), Piliostigma thonningii, Combretum aculeatumand Piliostigma reticulatum (ligneous stratum). Herbaceous primary biomass varies from 2,036 to 2,483 kgDM/ha while the overall carrying capacity is approximately 1 ha/TLU/year.

Grasslands, present especially in Kompienga, and Tapoa, cover an area of 11,628 ha. A prairie of the lowlandsof Botou revealed 7 productive species including Pennisetum pedicellatum, Triumffeta pentandra, Andropogonpseudapricus, Spermacoce stachydea, Setaria pumila, Andropogon fastigiatus and Panicum repens. Theestimated overall carrying capacity is 1 ha/TLU/year

CCrop residues

Crop residues that can be used by cattle were about 652,085 tonnes for the 2013/2014 crop year for theentire region. They are an important supplement for livestock in the region and part of it is freshly grazed onfields immediately after harvest and the other part is collected to build up fodder stocks for the animals duringthe dry season.

Initiative mondiale pour un pastoralisme durable

the policy implementation gap" (CPIG-DANIDA-WAP)

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PPastoral value

Fodder units are marked by the dominance of herbaceous forage species of lesser feeding value (Loudetiatogoensis, Pennisetum pedicellatum, Zornia glochidiata, Andropogon pseudapricus and various aristidas) andwoody species of the family Combretaceae are not part of the best woody fodders. Pastures are extremelydegraded to the North with the appearance of bear ground areas in the steppes and in the vicinity of livestockwatering points and also significant gullying. Furthermore areas likely to produce quality fodder are invaded byfarmers seeking arable land.

Water resources

The region, divided between the Niger watershed to the North and that of the Nakanbé (Pendjari sub-basin) tothe South, is drained by a dense river system comprising mainly seasonal tributaries of the Niger and Nakanbérivers and many small rivers. The amounts of water flowing annually into these rivers, at the point of exit of theterritory, were evaluated at 2,515 million m3. Furthermore, the region has hundreds of reservoirs, all categoriescombined, capable of mobilizing 2,149 billion m3 of which the largest are the Kompienga, Dakiri, Manni,Kossougoudou, Dabesma and Madjoari dams.

Groundwater depend on the crystalline area (flow: 2 to 3 m3/h with exceptional levels of 50 m3/h) and thesedimentary area (Gobnangou area with a flow rate of up to several hundred m3/h). Total groundwater reservesfor the region are estimated at 16.190 billion m3, i.e. 14.297 % of the country's total reserves with only 2.200billion m3 of renewable reserves, therefore exploitable on a long-term basis. In all, the total potential (surfaceand ground water) in the region stand at about 20 billion m3.

Total demand for water for the East region was thus in 2001 39.51 million m3. This value, which can beestimated to have doubled today, is significantly higher than the water quantity annually mobilized by modernwater points (6,508,832 m3), but it remains significantly less than the amounts mobilized by water reservoirs(2,150 billion m3). This shows that availability of the water resource for livestock watering is not really a constraintin this region; the problem is rather related to the distribution of water points.

Exploitation challenges

Resources have good potential facing however various constraints• Protected areas (reserves and concessions) cover 34% (up to 85.64% in Kompienga, and 39.60% in Tapoa)of potential pasture areas of the region (i.e. about 1,107,400 ha), depriving livestock of a legal access toresources that are significant and of good quality;• The water potential may well be exploited taking into account the poor distribution of water points.• Pastoral areas are not secured and they are occupied for agricultural purposes.• Uncontrolled occupation of pastoral areas (grazing land, cattle tracks and transhumance corridors).

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Initiative mondiale pour un pastoralisme durable

the policy implementation gap" (CPIG-DANIDA-WAP)

La Région de l’Est du Burkina Faso est située à l’extrême Est du pays, entre 0°30’ et 2°20’ de longitude Est,10° 45’ et 13° 45’ de la latitude Nord.Elle couvre une superficie de 46 256 Km², environ 17% du territoirenational. C’est une grande région d’élevage. Troisième région d’élevage du pays après les Régions du Sahelet des Hauts-Bassins, elle dispose d’énormes potentialités en matière de ressources pastorales. Au niveau des ressources fourragères, elle compte de vastes étendues de pâturage évaluéesà 3 259 419 ha,composées de steppes, de jachères, de savanes arbustives et herbeuses, de savanes arborées, de forêtsclaires, de forêts galeries et de prairies.

La répartition de ce potentiel par province donne :

• la Tapoa, 1 171 141 ha, soit 80,25%% de son territoire ; • la Kompienga, 650 916 ha, soit 92,60%% du territoire provincial ;• la Komondjari, 329 505 ha, soit 65,27% du territoire provincial ;• le Gourma, 682 544 ha, soit 61,40% du territoire provincial ;• la Gnagna, 425 224 ha, soit 50,22 % du territoire provincial.

En réalité, ce potentiel est fortement diminué par la présence des réserves et zones de concessionde chasse,qui prennent1 107 400 ha (34% environ des superficies pâturables). Ces réserves et zones de concession dechasse qui sont formellement interdites à la pâture des animaux domestiques, occupent les meilleurs pâturagesdans les provinces du sud (la Tapoa avec 463 857 ha, la Kompienga, 557 501 ha et le Gourma, 86 024 ha),les zones préférentielles d’accueil des transhumants.

Par ailleurs, l’agriculture génère chaque année des milliers de tonnes de sous-produits de récoltes pourl’alimentation des animaux domestiques. La campagne 2013- 2014, par exemple, a généré plus de 650 000tonnes. La répartition par province donne la Gnagna en tête avec 254 536 tonnes, suivie de la Tapoa avec166 635 tonnes, du Gourma avec 134 055 tonnes. Les provinces de la Kompienga et de la Komondjariviennent en dernière position avec respectivement 52 494 tonnes et 44 362 tonnes.

Au niveau des ressources en eau, le potentiel (eaux de surface, eaux souterraines) est estimé à plus de 20milliards de m3. Mais la répartition des ressources mobilisées ne se fait pas toujours en fonction des besoinsde l’élevage.

D’une manière générale, la gestion de ces ressources connait de nombreuses contraintes dont les principalesdemeurent :• la progression du front agricole et la réduction continue des espaces de pâture; • l’occupation anarchique des espaces pastoraux (zones de pâture, pistes à bétail et couloirs de transhumance ; • les feux de brousse ;• la surcharge des parcours dans les zones d’accueil des transhumants ;• les conflits entre agriculteuurs et éleveurs et entre éleveurs et services technique de l’environnement autourde la gestion des ressources pastorales ;• les exactions perpétrées contre les éleveurs transhumants à la périphérie et à l’intérieur des aires protégées

Face à ces constats et afin de contribuer à la recherche de solutions pour lagestion durable des ressourcespastorales dans cette région du Burkina Faso, il serait souhaitable d’envisager :

Résumé

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Evaluation de l’état général des ressources pastorales au Burkina Faso

Projet "Strengthening knowledge and capacity to close

AAu plan technique

• la sécurisation et la viabilisation des espaces pastoraux ;• l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de valorisation des fourrages dans les aires protégées ;• l’information et la sensibilisation des éleveurs et des populations des zones d’accueil des transhumants ;• la mise en œuvre d’un programme d’hydraulique pastorale ;• l’établissement d’une concertation et d’un partenariat autour de la gestion durable des ressources pastorales.

Au plan de la recherche

• de rendre les conditions de conduite du pastoralisme compatibles ou favorables à la conservation des airesprotégées ;• de suivre les troupeaux en périphérie (proche et eloignée) du parc.

Par ailleurs, les aspects qui n’ont pas été abordés dans la présente étude devraient faire l’objet d’une attentionparticulière dans les études à venir. Il s’agit notamment de :

• répertorier et analyser les expériences réussies de gestion durable des terres et des parcours pastoraux dela Région de l’Est et proposer des mécanismes et /ou approches pour leur mise à échelle ;• identifier et évaluer les facteurs favorables à la gestion durable des ressources et parcours pastoraux dansla Région de l’Est, notamment ; • établir le niveau de dégradation des parcours pastoraux et les différents types de ressources pastorales enmettant en relief les mécanismes et stratégies de gestion de ces parcours.

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Initiative mondiale pour un pastoralisme durable

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Le Burkina Faso est un pays sahélien situé au cœur de l’Afrique occidentale et dont l’économie reposeessentiellement sur le secteur agricole (agriculture, élevage, foresterie). Selon le MMinistère des RessourcesAnimales (2009), le sous-secteur de l’élevage détient une place importante dans le développement social,économique et culturel du pays. Il occupe 30% de la population, procure 27,2% des recettes d’exportation etcontribue pour 15% au produit intérieur brut.

Pour ce qui est de la Région de l’Est, il contribue pour 19% dans le revenu des ménages. Malgré tout, à l’instarde tout le pays, la pratique de l’élevage dans cette région reste dominée par les systèmes extensifs traditionnels.L’alimentation du cheptel demeure largement tributaire des ressources naturelles. En raison de multiples facteurs(climatiques, anthropologiques, etc.), l’accessibilité et la disponibilité de ces ressources deviennent de plus enplus préoccupantes.

En effet, on assiste, d’année en année, à une régression importante des parcours, au profit des terres miseen cultures. Avec le développement récent de la culture de coton et du sésame dans la région, cette situationdevient d’autant plus préoccupante, quand on sait qu’au plan des effectifs du cheptel, l’Est constitue la troisièmerégion d’élevage du pays, après les régions du Sahel et des Hauts Bassins et, un important couloir de passagepour le bétail en direction des pays voisins comme le Bénin, le Togo et le Ghana.

Malgré les pressions de toutes sortes qui s’exercent sur les ressources naturelles, la Région de l’Est du BurkinaFaso, en raison de ses spécificités, regorge toujours d’énormes potentialités en matière de ressourcesfourragères. Aussi, les populations à la base, avec l’aide des pouvoirs publics, y ont délimitédeuxzonespastorales et plusieurs aires de pâture, pistes à bétail et couloirs de transhumance. La gestion deces parcourset leur appropriation par les premiers bénéficiaires restent confrontées à de nombreux problèmes.

L’absence d’un mécanisme de suivi, d’évaluation régulière et d’information de tous les acteurs concernés parla question des ressources pastorales au Burkina, en général, et dans cette région en particulier, n’est pas denature à améliorer la situation.

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a bénéficié du Ministère des affaires étrangèresdu Royaume du Danemark d’un financement pour le projet «Sustainable dryland landscapes in Africa and theMiddle East: closing the knowledge-policy implementation gap in drylands ». Ce projet ambitionne de générerdes informations/connaissances sur les expériences de gestion durable des parcours pastoraux, lesinsuffisances et les options d’amélioration qui peuvent être envisagées.

Dans ce sens, l’UICN envisage produire des informations sur l’état général des ressources pastorales,notamment sur les aspects techniques, socio-économiques, politiques et de gouvernance (accès, normeslocales, législation, outils, etc.) dans la Région de l’Est, de façon spécifique.

I - OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS

1.1. Objectifs L’objectif de la présente étude est d’évaluer l’état général des ressources pastorales de la Région de l’Est duBurkina Faso, d’en cerner et d’en apprécierles contrainteset les opportunités de valorisation.

1.2. Résultats attendus Le principal résultat attendu de ce travail est la production d’un rapport analytique d’évaluation de l’état desressources pastorales de la Région de l’Est, mettant en relief aussi bien les aspects quantitatifs que qualitatifs,avec un accent sur:

INTRODUCTION

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Evaluation de l’état général des ressources pastorales au Burkina Faso

Projet "Strengthening knowledge and capacity to close

• les potentialités pastorales de la Région de l’Est : les types de ressources pastorales et leurs caractéristiques(localisation, étendues, valeurs potentielles, capacité de charge, espèces caractéristiques, niveau deconservation/dégradation, etc.) ;• les pratiques et formes de gestion des ressources pastorales, les menaces/contraintes potentielles ou réelles;• les facteurs favorables à la gestion durable des ressources et parcours pastoraux dans la région, notamment :• les indicateursde la santédes parcours qui sont utilisés ;• les méthodes d’évaluation actuellement en cours d'utilisation; • les propositions de formes de gestion durable de ces ressources pastorales.

III – DEFINITIONS ET CONCEPTS

Pasteur

Toute personne qui exerce à titre d’occupation principale l’activité d’élevage pastoral et qui en tire l’essentielde ses revenus, qu’il soit propriétaire de tout ou une partie du troupeau.

Pastoralisme

Toute activité d’élevage consistant à assurer l’alimentation et l’abreuvement des animaux par l’exploitation directedes ressources naturelles sur des espaces déterminés et impliquant la mobilité des animaux.Le pastoralisme désigne également les activités associant de manière complémentaire l’élevage, l’agricultureet la sylviculture.

Ressources pastorales

Ressources végétales, hydriques et minérales exploitées dans le cadre de l’élevage pastoral, elles sontcomprises, soit dansles espaces affectés à la pâture des animaux, soit dans les espaces ouverts à la pâturedes animaux.

Pâturages

Les pâturages regroupent les surfaces couvertes d'herbes, les prairies artificielles ou naturelles, où l'on faitpaître des herbivores. Nous pouvons distinguer (i) les pâturages naturels ou traditionnels comprenant lepâturage extensif, zone de pacage, réserve de chasse, prairie permanente, terrain de parcours; (ii) les pâturagesintensifs concernent les pâturages tournant (chaîne de pâturages).

Au sujet des pâturages, la Loi d’orientation relative au pastoralisme fait une distinction entre deux grandescatégories de régimes fonciers des espaces pastoraux.

Espaces pastoraux

Espace affectés et espaces ouverts à la pâture des animaux.Constituent des espaces affectés à la pâture des animaux, les espaces dont la destination principale estl’exercice d’activités pastorales. Ce sont :• les espaces pastoraux d’aménagement spécial ;• les espaces de terroir réservés à la pâture ;• les espaces de cultures fourragères réservés à la pâture directe des animaux.

Espaces pastoraux d’aménagement spécial ou zones pastorales

Espaces identifiés comme tels par les schémas national, régional ou provincial d’aménagement du territoireou par le schéma directeur d’aménagement et affectés à la réalisation d’opérations de mise en valeur pastorale.

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EEspaces de terroir réservé à la pâture

Espaces ruraux traditionnellement affectés à la réalisation d’activités pastorales. Ils comprennent notammentles pâturages villageois et inter-villageois, les espaces de cures salées et les espaces de bourgou.Sont également considérés comme des espaces de terroir réservés à la pâture, les pâturages ou espacesruraux faisant l’objet d’opérations locales de préservation ou de mise en valeur à des fins pastorales, dans lecadre des actions de gestion de l’espace et des ressources naturelles.

Espaces de terroir ouvert à la pâture

Espaces dont la destination principale est l’exercice d’activités pastorales. Ils comprennent les espacespastoraux d’aménagement spécial, les espaces de terroir réservés à la pâture des animaux domestiques etles espaces de cultures fourragères destinés à la pâture directe des animaux domestiques.

Espaces ouverts à la pâture des animaux

Espaces dont la destination principale est autre que pastorale, mais supportant des droits d’usage pastoraux.Il s’agit notamment:• des espaces forestiers ouverts à la pâture ;• des terres agricoles laissées en jachères, • des champs de cultures après récoltes.

Espaces de cure salée

Espaces caractérisés par sa teneur spécifique en sels minéraux et utilisés périodiquement pour l’enrichissementde l’alimentation des animaux.

Espaces forestiers ouverts à la pâture

Espaces constitués d’une part, des espaces de forêts protégées, et d’autre part, des espaces de forêtsclassées, uniquement lorsque les actes de classement ou les plans d’aménagement de ces dernières autorisent la pâture, conformément aux dispositions de la législation forestière en vigueur.Les espaces des forêts protégées non mis en culture sont considérés comme des espaces sylvo -pastoraux.Ils sont utilisés sans autorisation préalable pour la pâture des animaux.

Jachères

Espaces de cultures temporairement laissés au repos, en vue de la restauration naturelle de la fertilité des sols.

Champs de cultures après récoltes

Espaces agricoles envisagés comme espaces de pâture uniquement après les périodes de récoltes, en vuede l’exploitation des résidus de récoltes.

Identification des espaces affectés

Ensemble des opérations concourant à la désignation, au levé et aureport sur cartes des coordonnéesgéographiques, et à la matérialisation des limites des espaces concernés.

Pistes à bétail

Voies aménagées et affectées à la circulation des animaux et permettant l’accès des troupeaux aux pointsd’abreuvement, aux pâturages aux infrastructures zoo-sanitaires et aux habitations.

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PPistes ou couloirs de transhumance

Voies aménagées et affectées à la circulation des animaux en transhumance en vue de l’exploitation despâturages, des points d’eau et des cures salées.

Transhumance

Déplacement organisé de nature saisonnière et cyclique, des troupeaux ayant quitté les limites de leursparcours habituels à la recherche d’eau, de pâturages et/ou de cures salées.

Mobilité

Fait du déplacement d’un animal ou d’un troupeau d’un point à un autre, à la recherche de ressourcespastorales (eau, pâturage, cure salée…).

Troupeau

Ensemble d’animaux de même espèce, évoluant en groupe dans un contexte donné.

Vaine pâture

Droit pour un éleveur de faire paitre son bétail sur les espaces naturels et les espaces non clôturés d’autruiaprès la récolte, sous réserve du consentement de l’exploitant.

Zone de pâture villageoise ou inter-villageoise

Espace identifié d’un commun accord par les communautés villageoises ou inter-villageoises, et affecté à lapâture des animaux domestiques.

Capacité de charge

C’est le nombre d’animaux qui peuvent être alimentés par unité de surface, de telle manière que la productionatteigne un niveau déterminé, tout en préservant la capacité de production des pâturages (Breman et de Ridder,1991). Une autre définition tenue de Boudet (1991) considère la capacité de charge comme étant la quantitéde bétail que peut supporter un pâturage sans se dégrader, le bétail devant rester en bon état d’entretien,voire prendre du poids, produire de la viande ou du lait. Elle s’exprime généralement en UBT /ha/an.

Contribution spécifique

La contribution spécifique de l’espèce (i) CSi est une valeur permettant d’évaluer la contribution de l’espèce àla constitution du tapis herbacé. Elle est définie par le rapport de FSi à la somme des FSi de toutes les espèces.

Pratiques pastorales

Les pratiques pastorales sont un ensemble d'éléments en interaction dynamique organisé par l'homme, envue de valoriser des ressources par l'intermédiaire d'animaux domestiques pour en obtenir des productionsvariées ou pour répondre à des objectifs (Landais, 1994).

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IIII – METHODOLOGIE

Conformément à la proposition faite dans l’offre, la méthodologie développée au cours de l’étude s’est baséesur une démarche participative prenant en compte tous les acteurs concernés. Elle s’est articulée autour despoints / étapes clés suivants :

• la rencontre de cadrage ;• la recherche documentaire ;• la collecte des données sur le terrain ;• la synthèse des données et l’élaboration du rapport.

3. 1. La rencontre de cadrage avec le commanditaire (l’UICN, Bureau national du Burkina Faso)

Cette rencontre, tenue le mercredi 08 octobre 2014 avec le consultant en charge de l’étude portant sur «L’évaluation de l’état général des ressources pastorales au Burkina Faso », a permis de recueillir les dernièresprécisions du commanditaire, portant sur les points suivants :• la prise en compte des pâturages aériens dans l’établissement des potentialités pastorales (ligneuxfourragers);• la réalisation d’un transect, qui prend en compte les différentes unités pastorales de la région et procéder àun échantillonnage des sites d’observation, afin de collecter des informations à même de complétercelles quel’on trouvera dans la bibliographie ;• la recherche documentaire, en élargissant la base à tous les sous-secteurs concernés (environnement etdéveloppement durable, eau, agriculture, recherche) etc.;• la liste des structures partenaires et des personnes ressources à contacter, dans le cadre de la recherchedocumentaire et de la collecte des informations.

La rencontre de cadrage àété aussi l’occasion de faire des recommandations à l’équipe des consultants,portant d’une part sur la finesse dans la collecte et l’analyse des données et, d’autre part, sur les expériencesréussies en matière de gestions des ressources naturelles.Suite à la rencontre, les deux groupes de consultants on eu une séance de travail qui a permis d’harmoniserleurs points de vue sur :• la description des éco systèmes ;• la caractérisation des unités pastorales ;• les pratiques pastorales ;• les méthodes d’évaluation des ressources pastorales.

3.2. La recherche documentaire

Elle s’est effectuée à deux niveaux : au niveau central et au niveau terrain (Région de l’Est). Au niveau central, elle a essentiellement porté sur la collecte et l’exploitation de la documentation en rapportavec le thème : rapports d’études, les mémoires et les thèses des étudiants, les rapports techniques desdépartements ministériels partenaires de la gestion des ressources naturelles, la Base de données del’0ccupation des Terres (BDOT 1992, 2002) et 2012.

La recherche documentaire a également touché, d’une part, les institutions sous-régionales telles que l’Autoritédu Liptako-Gourma (ALG) et le Comité Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), qui ontune forte implication dans des questions touchant la gestion durable des ressources naturelles, et d’autre part,les institutions de recherche (Laboratoire de biologie et d’écologie végétales, Laboratoire de géologie, l’IRD –CIRAD).

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Au niveau terrain, la recherche documentaire s’est limitée aux structures étatiques, notammentles servicesdéconcentrés des ministères des Ressources animales et halieutiques, de l’Agriculture et de la sécuritéalimentaire, de l’Environnement et du développement durable, du ministère de l’Economie et des finances,des collectivités territoriales et des ONG et projets présents à Fada N’Gourma, qui interviennent dans la gestiondes ressources naturelles.

33.3. La collecte des données sur le terrain

Elle s’est effectuée à deux niveaux : • les entretiens avec les services techniques déconcentrés de l’Etat, les ONG principalement, la société civilepastorale et les projets intervenant dans le domaine de la gestion durable des ressources naturelles ; • la collecte des données proprement dite sur le terrain : les données relatives aux unités de végétation.

Pour ce qui concerne les entretiens, un guide de collecte d’entretien a été élaboré (confère Annexe 2). Il adéfini la liste des structures ou personnes ressources à contacter, ainsi que la nature des informationsrecherchées.

Au niveau de la collecte proprement dite des données sur le terrain, un transect a été réalisé. Il part de la pointeNord-ouest de la province de la Gnagna, à la zone de réserve de la Konkonbouri dans le Sud-est de la provincede la Tapoa, comme l’indique la carte °1 ci-dessous. Il traverse ainsi les provinces de la Gnagna, de laKomondjari, du Gourma et de la Tapoa. Il traverse également toutes les zones phytogéographiques de la région.Ce qui permet une description de l’ensemble des types de formation végétale (steppes, zones agricoles, forêts-galeries, forêts claires, savanes, prairies).

Au total, huit (08) sites d’observation ont été identifiés. Le choix des sites d’observation a tenu surtout comptede leur accessibilité en véhicule. Ainsi, la base de données des voies de communication, notamment, lesroutes classées de la BNDT 2010, a été superposée à la carte de végétation, et les sites correspondant aucroisement du transect avec la route ont été retenus. Chaque site a un rayon de dix (10) kilomètres environpour pouvoir prendre en compte, autant que faire se peut, la diversité floristique à l’intérieur d’un même site.Les sites retenus sont Coala, Kodjéna et Bonsiéga, dans la Gnagna, Toumbenga et Nalidougou dans laKomondjari, Matiacoali, dans le Gourma et Nadiabonli et Koumbonga, dans la Tapoa. Seul le site deToumbenga n’a pas fait l’objet de relevés, à cause de sa proximité avec les sites de Nalidougou et de Bonsiéga.

Sur les sites retenus, un ou trois relevés ont été effectués en fonction de la diversité des unités de végétationprésentes sur le site. Au total, 13 observations ont été faites et se répartissent ainsi qu’il suit : trois sur le sitede Matiacoali, un sur le site de Nadiabonli, trois sur le site de Koumbonga, dans la réserve forestière deKonkonbouri, un sur le site de Nalidougou, deux sur le site de Bonsiéga, un sur le site de Coala.Les relevés se sont effectués à pied, aller/retour, en suivant des transects d’environ un (01) kilomètre à l’intérieurdes types de végétation identifiés (steppe arbustive et herbeuse, steppe arborée, savane arbustive etherbeuse…) et à l’intérieur du site. Le retour se fait en s’écartant d’environ deux cent (200) mètres de l’itinérairedu départ. Les cordonnées de départ du transect sont notées sur la fiche de relevés.

En fonction de leur importance relative appréciée par l’observation directe, toutes les espèces (ligneuses etherbacées) sont notées en leur affectant les indices d’abondance suivants : (+++), (++) et (+)

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SSources : BNDT (2003), BDOT (2002)

Carte n° 1 : Le transect

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33.4. La synthèse des données et l’élaboration du rapport

A ce niveau, l’outil cartographique a été largement utilisé. Les résultats des études antérieures sur le thèmeont été également valorisés, étant entendu que l’équipe n’a pas eu suffisamment de temps pour procéder àcertaines mesures.Dans le domaine de la cartographie, la méthodologie se résume ainsi qu’il suit : - extraction des informations issues des Bases de données cartographiques géo- référenciées récentes,réalisation d’une carte d’occupation des terres par utilisation de logiciel de cartographie libres et facilesd’utilisation, comme Arc View et Arc Gis.

Les données cartographiques utilisées sont: BNDT : la base de données topographique de l’IGB a été utilisée comme fond cartographique. Les donnéessuivantes y ont été extraites :• les limites administratives (régions, provinces, communes)• les localités (chefs-lieux de provinces, de communes et des principaux villages administratifs) ;• le réseau routier (routes nationales, régionales, départementales…) ;• le réseau hydrographique (plans d’eau, cours et voies d’eau…).

BDOT : en attendant la validation de la nouvelle base des Données d’occupation des terres 2012 (BDOT,2012) en voie de finalisation par le projet second Inventaire Forestier National (IFN2), les bases de donnéesd’occupation des terres de 1992 et 2002 ont été utilisées. L’exploitation des ces outils cartographiques a permis de faire la situation de l’occupation des terres, de dégagerles superficies des différentes unités de végétation et d’apprécier leur dynamique. La situation des typesd’occupations suivantes ont été établies :

• la zone agricole (les chaps ou cultures pluviales, les cultures irriguées et les jachères) ;• les écosystèmes naturels (steppes, savanes et reliques de forêts);• les sols nus et les roches ;• les plans d’eau;• les espaces anthropisés comme les habitations.

Dans le domaine de l’évaluation des ressources pastorales, l’étude n’a pas eu à faire des mesures directessur le terrain. Elle a plutôt utilisé les résultats des études antérieures notamment en ce qui concerne :• l’estimation de la biomasse herbacée et foliaire;• la détermination des capacités de charge (CC);• la détermination des valeurs pastorales brute des pâturages ;• la détermination des valeurs alimentaires des fourrages, etc.

La rédaction du rapport a pris en compte l’ensemble des données / informations recueillies auprès desstructures et personnes ressources rencontrées et les bibliothèques visitées.

Difficultés rencontrées

La phase terrain de l’étude s’est déroulée à une période assez surchargée pour certains partenaires clés. Lesentretiens, bien qu’assez fournis du point de vue de la collectte des informations, ont été intérompues avantterme. On retiendra égalementque c’est pendant son séjour terrain que les conseils municipaux ont étésuspendus.

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IIV- CARACTERISTIQUES DE LA REGION DE L’EST

4.1. Situation géographique et organisation administrative

La Région de l’Est est située à l’extrême Est du Burkina, entre 0°30’ et 2°20’ de longitude Est, 10° 45’ et 13°45’ de la latitude Nord.

Elle couvre une superficie de 46 256 Km² et environ 17% du territoire national, ce qui fait d’elle la région la plusvaste du pays. Elle est limitée au Nord-est par la république du Niger, au Nord par la Région du Sahel, à l’Ouestpar la Région du Centre-Est et du Centre-nord, au Sud par la région du Centre-est, les Républiques du Béninet du Togo, comme l’indique la carte n°2 suivante.

Source : BNDT/IGB, 2003

Carte n°2 : Localisation de la Région de l’Est

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Elle a été créée par la loi 2001-013/AN du 02 juillet 2001 portant création des régions administratives.L’organisation administrative de la région découle de lla loi 040/98/AN du 03 août 1998, portant orientation dela décentralisation, qui découpe le territoire national en collectivités territoriales et en circonscriptionsadministratives. Ainsi, la région est subdivisée en 5 provinces, 27 départements et 806 villages. Au titre de ladécentralisation, elle compte 05 communes urbaines (Bogandé, Diapaga, Fada- N’Gourma, Gayéri et Pama)et 22 communes rurales.

En termes de superficie, les cinq provinces occupent respectivement 18,3% de la superficie totale de la régionpour la Gnagna, 8 468 km2 (24, 03%) pour le Gourma, 10,9% pour la Komondjari,15,2% pour la Kompiengaet 31,55% pour la Tapoa, qui est la province la plus vaste.

Tableau n°1 : Découpage administratif et territorial de la Région de l’Est

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Source : PRD/Est (2009)

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44.2. Pouvoir politique traditionnel

Le royaume gourmantché est divisé en principautés (diema), en villages et en quartiers, avec au sommet Nungu(Fada N’Gourma) comme capitale. Le Numbado (empereur du Gourma) exerce sa suprématie sur les chefsdes principautés qu’il intronise. Ces derniers ont en charge l’organisation de la vie des villages. Le chef deprincipauté administre son territoire avec l’aide des dignitaires nommés à vie. Le chef de village est assistédans ses fonctions par des notables. Le village est constitué de plusieurs lignages dont le noyau sociologiqueest le lignage issu du fondateur. La tradition demeure forte chez les chefs traditionnels, qui détiennent encore une certaine autorité et même,certains pouvoirs.

4.3. Pouvoir politique moderne

La loi 040/98/AN portant orientation de la décentralisationdécoupe le territoire national en collectivités localeset en circonscriptions administratives, dans le strict respect de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire.

Les dépositaires de l’autorité de l’Etat au niveau provincial sont les Hauts-commissaires qui assurent la tutelledes communes. Ils sont les représentants du Gouverneur au niveau de leur province. Ils coordonnent lesactions des services déconcentrés de l’Etat et des autres intervenants. Les Préfets sont les représentants desHauts-commissaires au sein de leur circonscription administrative.

Les acteurs locaux sont soutenus dans leurs efforts de développement par les services déconcentrés qui sontles représentations des différents ministères. La plupart des ministères sont représentés au niveau de la régionpar leur direction régionale, basée à Fada. Quelques uns sont déconcentrés jusqu’au niveau des provinces,avec des directions provinciales installées dans les chefs-lieux, et parfois même au niveau départemental etvillageois.

Source : BNDT/ IGB 2003

Carte n°3 : Carte administrative de la Région de l’Est

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Certaines attributions de l’Etat peuvent s’exercer dans la commune, qui est une collectivité locale, dotée de lapersonnalité morale et de l’autonomie financière. La commune est administrée par un Maire élu.Le village est une agglomération permanente, il est administré par un Conseil Villageois de Développement(CVD).

44.4. Géomorphologie

Du point de vue géomorphologique, trois ensembles se distinguent, selon la DED (2009) :

• une vaste pénéplaine couvrant 75% du territoire de la région, constituée de roches éruptives et de métasédiments, avec une altitude moyenne de 200 mètres. Cette unité est dominée dans sa partie ouest par desbuttes et des collines rocheuses ;• des reliefs résiduels constitués de roches d’âge birrimien, marquant la zone frontalière du Sud-est oùapparaissent des niveaux gréseux ou gréso-schisteux, qui constituent le massif du Gobnangou et ses abords.Ce massif traverse les communes rurales du Sud de la province de la Tapoa et se prolonge en une frontièrenaturelle entre le Burkina et le Bénin, au niveau de la commune rurale de Tansarga. Ces reliefs résiduels couvrentenviron 10% de la région, avec une altitude moyenne de 300 mètres ;• des bas-fonds constitués de roches sédimentaires, situés à l’extrême sud de la région, le long de la Pendjari.Ils couvrent environ 15% du territoire régional, avec une altitude moyenne de 100 mètres.

4.5. Climat

La Région de l’Est est située dans l’aire de transition entre la zone soudanienne au Sud (Tapoa et Kompienga)et la zone sahélienne au Nord (Gnagna, Komondjari), avec une zone soudano-sahélienne au centre (Gourma).A l’instar des autres régions du pays, l’Est connaît deux saisons climatiques annuelles:• une saison humide relativement courte au Nord de la région (trois mois) et plus longue (mai -septembre)dans la zone Sud ;• une saison sèche qui dure de sept à neuf mois. Elle est marquée par des vents de Nord-est. Elle est fraîchejusqu’en février et relativement chaude entre mars et mai.

La pluviométrie se caractérise par une baisse des précipitations du Sud au Nord et une fréquence de lavariabilité interannuelle. La pluviométrie moyenne de la région calculée sur la décennie (1996-2006) étaitd’environ 760 mm. Les hauteurs d’eau enregistrées et le nombre de jours de pluies s’accroissent du Nord auSud. Dans la zone sahélienne, les hauteurs de pluies reçues varient de 625 mm en moyenne, dans la provincede la Gnagna, à 700 mm dans celle de la Komondjari. Le nombre moyen de jours de pluies oscilleentre 40 et46 jours. Dans la zone Sud (Tapoa et de la Kompienga), les hauteurs de pluies sont légèrement supérieures à700 mm et elles tombent sur environ 54 jours.

4.6. Hydrographie

4.6.1. Les eaux de surface

La Région de l’Est est drainée, par un réseau hydrographique dense constitué essentiellement de bas-fondset d’affluents périodiques (environ 5 676 km). Le territoire de la région est partagé entre deux grands bassinsversants que sont celui du Niger, au Nord, et celui de la Pendjari, au Sud, un affluent de l’Oti. Le fleuve Niger est alimenté par un ensemble de cours d’eau qui coulent dans les sens Sud-ouest/Nord-est.Il s’agit de la Sirba, de la Komondjari, de la Faga, du Goroubi,du Bonsoaga, du Dyamongou, du Baopendi etde la Tapoa. Ceux qui alimentent le bassin de la Pendjari sont Oualé, Singou, Arly, Doubolo, Kourtiaga et coulentdans les sens Nord-ouest/Sud-est.

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44.6.2. Les eaux souterraines

La Région de l’Est repose sur les deux domaines hydrogéologiques du Burkina Faso : le domaine cristallin, oùles débits sont faibles (2 à 3 m3/h en moyenne), avec des niveaux exceptionnels de 50 m3/h, et le domainesédimentaire dans la zone du Gobnangou, avec des débits pouvant atteindre plusieurs centaines de m3/h.

4.7. Ressources végétales et fauniques

La Région de l’Est se caractérise au plan phytogéographique comme une aire de transition entre la zonesoudanienne au Sud et la zone sahélienne au Nord. Elle est parcourue par une savane arborée et arbustive,avec des galeries forestières le long des cours d’eau et une steppe. D’une province à l’autre, il existe quelquesparticularités.

Dans la Gnagna et au Nord de la Komondjari se développe une végétation de type Sud -sahélien, dominé parune steppee arbustive. Au sud de la Komondjari, dans le Gourma, la Tapoa et à la Kompienga, la végétationet la flore sont de type Sud-soudanien, caractérisées par des espèces ligneuses abondantes qui témoignentde la savane arborée et arbustive dense.

Concernant la faune, la région abrite de nombreuses réserves et un parc national. Les réserves couvrent 30,43% de la superficie totale des aires fauniques et concentrent 80% des ressources fauniques au niveau national.Il s’agit essentiellement des réserves partielles de faune de Pama, avec 223 000 hectares, d’Arly, avec 119000 hectares, et, la réserve totale de faune de Singou, avec 177 394 hectares. Les réserves occupent 25 %de la superficie de la province de la Tapoa.

4.8. La population : effectif de la population, répartition et densité

Selon les résultats du RGPH de 2006, la population de la région est estimée à 1 209 399 habitants dont 615627 femmes. Avec un taux de croissance annuelle de 2,90 %, la population se serait accrue de 438 404habitants entre 1999 et 2006, soit une augmentation globale de 16 à 20%. Le taux d’accroissement moyenannuel établi pour la région est supérieur au taux national (environ 2, 4%). A l’échelle des provinces, les plusforts taux d’accroissement des effectifs de la population sont observés dans la Kompienga (4,98%), la Tapoa(3,63%) et la Komondjari (3,51%), qui affichent des taux supérieurs à la moyenne régionale. La Gnagna (2,20%)et le Gourma (2,15%) connaissent les plus faibles taux de la région (RGPH 2006).

Sur la base du taux d’accroissement moyen annuel de la région, la population de l’Est a étéestimée à environ1 549 841 en 2013. La province de la Gnagna se classe au premier rang en termes de population, avecenviron 496 918 habitants, suivie de la Tapoa (444 291habitants), et du Gourma (381 451 habitants). LaKomondjari vient en quatrième position avec une population de116 650 habitants, et enfin, la Kompienga,avec 110 530 habitants (RGPH 2006).

Source : Adapté du RGPH-2006/Direction Régionale INSD/Est

Tableau n°2 : Population de la région en 2013, répartition et densité

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SSource : DRED/PRD 2009

Carte n°4: Répartition de la population par commune en 2008

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Les principales difficultés rencontrées durant la campagne agricole humide 2013-2014 sont d’ordre naturel etrganisationnel.

- Contrainte d’ordre naturel :• les aléas climatiques récurrents marqués par un retard de l’installation et l’évolution difficiles de la pluviométrie,avec un impact négatif sur l’évolution des opérations culturales dans certaines localités ;• les dégâts des cultures par les pachydermes et les animaux domestiques.

44.9. Activités socio-économiques

4.9.1. L’agriculture

A l’image du pays, l’économie de la Région de l’Est repose essentiellement sur le secteur primaire, qui emploieà titre principal environ 93,7% de la population, contre 84,4% au niveau national. L’agriculture y demeure laprincipale activité qui assure des emplois et des revenus à la majeure partie de la population, estimée à environ93,1% des ménages (DRED 2009). La Région de l’Est bénéficie de conditions agro-climatiques relativement favorables, marquées par unepluviométrie annuelle au dessus de la moyenne nationale et une disponibilité assez importante en terrescultivables encore peu dégradées, faisant d’elle l’un des espaces les plus propices à l’activité agricole, au plannational. Toutefois, malgré ces conditions naturelles relativement favorables, l’agriculture de la région reste peuperformante, tributaire des pratiques traditionnelles de production, caractérisée par une agriculture de typepluvial, peu mécanisée et dominée par la petite exploitation familiale.Les principales cultures sontles vivrières (maïs, mil, sorgho blanc et sorgho rouge), les cultures de rente (coton,arachide, sésame et soja) et les autres cultures vivrières (voandzou, niébé et patate).

Selon les statistiques de la Direction régionale de l’agriculture et de la sécurité alimentaire (DRASA), au total536 600 ha (11,60% du territoire régional) ont été emblavés, toutes spéculations comprises. La répartition parprovince donne ce qui suit :

Gnagna : 170 639 ha (20,15% du territoire de la province);Gourma : 133 583 ha (12,01% du territoire de la province);Tapoa : 148 615 ha (10,18% du territoire de la province);Komondjari : 30 275 ha (6% du territoire de la province);Kompienga : 53 488 ha (7,61% du territoire de la province).

Les résultats définitifs de la campagne agricole 2014/2014 sont contenus dans les tableaux qui suivent.

Source : Direction des Statistiques Sectorielles/DGESS/MASA, mars 2014

Tableau n°3 : Superficies emblavées en ha (campagne 2013 /2014)

Source : Direction des Statistiques Sectorielles/DGESS/MASA, mars 2014

Tableau n°4 : Estimation des productions agricoles pour la campagne 2013 /2014 (en tonne)

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- Contrainte d’ordre organisationnel :• les conflits fonciers de plus en plus fréquents ;• l’abandon des activités agricoles au profit de l’orpaillage dans certaines zones.

44.9.2. Elevage

La Région de l’Est bénéficie de conditions naturelles favorables, marquées par une relative abondance desressources en eau et des ressources fourragères, propices au développement des activités de production engénéral, et d’élevage en particulier. Région charnière entre les zones sahéliennes et soudaniennes, elle demeurede nos jours un important couloir de passage du bétail en direction despays voisins. L’élevage y constitue ladeuxième activité socioéconomique. Il contribue pour 19% aux revenus des ménages au niveau régional(DRED, 2005).Les principales espèces élevées sont : les bovins, les petits ruminants (les ovins et les caprins), les porcins,les équins, les asins, les camelins et la volaille. Les caractéristiques essentielles de l’élevage de la région, àl’image du pays, restent marquées par les systèmes extensifs de production et, une relative faible productivitéau niveau de toutes les espèces. L'élevage y est basé surl’exploitation du pâturage naturel et une grandemobilité des troupeaux. C’est une activité de plus en plus intégrée à l’agriculture par un apport en tractionanimale et en fumure organique.

4.9.2.1. Les effectifs

Selon les statistiques 2014 de la DRRAH, la Région de l’Est compte 1 013 258 bovins, 922 232 ovins, 1 427524 caprins, 134 764 porcins, 113 608 asins, 4 983 équins, 360 camelins et 2 893 053 de poules et pintades.

Le tableau n°5 donne la répartition par province.

Sources : DRRAH 2014

Tableau n°5 : Répartition des effectifs 2014 par province

A l’échelle des provinces, la Gnagna compte les effectifs les plus importants des principales espèces élevées(bovins, ovins et caprins). Viennent ensuite par ordre d’importancede leur cheptel la Tapoa, le Gourma, laKomondjari et la Kompienga.

Sur la base des taux de conversion en UBT définis par l’IEPC: 0.61 pour les bovins, 0,09 pour les ovins, 0,07pour les caprins, 1pour les équins, 0,4 pour les asins et 1,5 pour les équins, la région compte en 2014 autotal 851 981 UBT, comme l’indique le tableau n°6 suivant.

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44.9.2.2. Les systèmes de production

A l’instar des autres régions du pays, l’élevage y est caractérisé par deux grands modes de production: lessystèmes traditionnels extensifs (transhumant et sédentaire) et les systèmes améliorés (semi-intensifs etintensifs). La seconde enquête nationale sur les effectifs du cheptel ENEC II (2004) défini ainsi qu’il suit les proportionsdes différents systèmes de production pour les principales espèces élevées.

Tableau n°7: Proportion par type d’élevage et par espèce dans la région

Tableau n° 6 : Répartition des effectifs et nombre UBT par province

Sources : IEPC 2014

Sources : IEPC 2014

Le Bulletin statistique 2011 du Ministère des ressources animales relève, qu’au titre des transhumances, laRégion de l’Est a accueilli en cette année 8 163 têtes de bétail dont 7 215 bovins, 876 ovins, 70 caprins et 2asins. Elle a par contre été le point de départ en transhumance de 23 317 têtes de bétail, dont 20 604 bovins,2 693 ovins et 20 caprins. Il en résulte que la région apparait plus comme un point de départ et un couloir depassage pour les transhumances en direction des pays voisins tels que le Bénin et le Togo qu’une régiond’accueil des transhumances.

4.9.2.3. Les rôles et fonctions de l’élevage

L’élevage assure de nombreuses fonctions au profit de la population, notamment:• il a fonction d'épargne, quand la production agricole ne couvre pas les besoins de la famille, ou quand ondoit faire face à des dépenses exceptionnelles (maladies, funérailles, baptêmes, dot, etc.), on a recours auxanimaux que l’on place sur le marché. Inversement, l’argent généré par la vente des surplus agricoles estsouvent consacré à l’achat de bétail, qui permet de fertiliser les champs, soit par les gros ruminants qui, ensaison sèche, stationnent la nuit dans les champs, soit par le fumier des petits ruminants qui stationnent tousles soirs dans les concessions et dont le fumier est transporté dans les champs.

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• il joue un rôle appréciable dans l'accroissement de la production agricole par l’apport de la fumure et de laforce de travail (labour, transport);• il fournit divers produits : viande (consommée surtout à l’occasion de fêtes familiales et religieuses), lait (produitet vendu par les femmes peules), cuir.Néanmoins, cette activité reste confrontée à de nombreuses contraintes.

44.9.2.4. Les contraintes

La Région de l’Est est une région à vocation pastorale, de par l’importance du cheptel, mais aussi despotentialités pastorales (ressources pastorales bien fournies). Cependant, ce secteur d’activités a les mêmescontraintes que dans le reste du pays.Il s’agit essentiellement de :• la détérioration des conditions d’accès et d’exploitation durable des ressources pastorales et hydriques, quiplace la plupart des agro-pasteurs devant une situation qui remet en cause leurs pérennités sociale, culturelleet économique, ainsi que celle des systèmes semi-intensifs situés en zones périurbaines (IEPC, Burkina Faso,FAO/Banque Mondiale, 2005). La Région de l’Est, du fait de sa démographique galopante et de l’afflux continude migrants, connaît ainsi des difficultés sérieuses en matière d’accès aux ressources vitales par les éleveurs(obstruction des pistes à bétail, défriches anarchiques, etc.) ;• la dégradation poussée des terres de parcours, notamment dans la Gnagna est remarquable. En effet danscette province, les pâturages sont fortement dégradés ; ce qui contribue à la mobilité des troupeaux.• l’avancée du front agricole et la compétition qu’il installe et accentue chaque année autour de l’utilisation del’espace ; • la persistance des feux tardifs qui détruit de nombreux pâturages secs ;• le rétrécissement des parcours pastoraux;• l’insuffisance de couloirs de transhumance balisée avec des aménagements adéquats ;• l’obstruction des couloirs et pistes à bétails négociés de commun accord avec toutes les parties prenantes.

4.10. Les exploitations forestière, faunique et halieutique

Au titre de ces activités, on retiendra : la chasse, la production de bois et le charbon de bois, les produitsforestiers non ligneux, la pêche et la production de miel.

4.10.1. La chasse

La chasse est pratiquée essentiellement dans les zones de chasse et dans les Zones Villageoises d’IntérêtCynégétiques (ZOVIC) de la région. Les premières sont des zones concédées par l’Etat à des opérateursprivés suivant un cahier de charges définissant les droits et devoirs des deux parties concernées (opérateursprivés et Etat).

Les ZOVIC sont des espaces délimités par les populations locales sur leurs terroirs villageois pour y réaliserune exploitation rationnelle de la faune. Les profits réalisés sont gérés par les Comités Villageois de Gestionde la Faune (CVGF) et investis dans la réalisation des infrastructures de développement communautaire. Ondénombre au total 75 ZOVIC dans la région, dont seulement 32 ont été délimitées.

Selon les statistiques de la DREDD, en moyenne 448 gibiers sont abattus par an et cela rapporte environ 194528 294 FCFA aux acteurs de la filière (population riveraines, concessionnaires et Etat burkinabè).

4.10.2. La production de bois et de charbon de bois

La Région de l’Est reste incontestablement le plus grand réservoir de bois du Burkina, avec plus de 40 000000 m3 de bois sur pied contre une moyenne nationale de 15 692 308 m3 par région (MESSRS et UICN,1995). Cependant, l’exploitation commerciale du bois (bois de chauffe, bois de service et bois d’œuvre) dansla région est relativement peu développée du fait de l’éloignement des grands centres de consommation(Ouagadougou notamment).

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Evaluation de l’état général des ressources pastorales au Burkina Faso

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La production de charbon de bois est en nette progression dans la région, conséquence d’un changementde comportement des ménages citadins de plus en plus demandeurs, au détriment du bois de chauffe.Toutefois, les statistiques sur ce secteur sont peu abondantes, du fait que l’essentiel des productions échappeaux agents des services forestiers.

44.10.3. Les produits forestiers non ligneux

Les produits forestiers non ligneux constituent une importante source de revenus pour les populations locales,notamment pour les femmes. Ces produits sont constitués essentiellement par d’amandes de karité, de grainesde néré, de tamarin, de feuilles de baobab, de fleurs de kapokier, de pain de singe, de tubercules, de rônieret de gomme arabique. Ces produits sont plus variés et plus abondants dans la zone Sud de la région.

4.10.4. La pêche

La Région de l’Est, de par ses énormes potentialités en ressources en eau, est un espace par excellence depêche. L’activité y est organisée autour des principaux cours d’eau, lacs et barrages, notamment la Tapoa etla Sirba. Ce qui fait que cette région est la deuxième zone à vocation de pêche du pays, avec la Kompienga.

La production poissonnière de la région et les captures qui s’y pratiquent restent mal connues à cause desdifficultés de suivi des sites de pêche disséminés sur l’étendue de l’espace régional, et du manque de peséessur certains sites. Les statistiques sur les captures suivies enregistrent une production d’environ1 500 tonnesen moyenne par an. Le barrage de laKompienga concentre autour de 50% de la production régionale (DRAHRHde l’Est 2007).

4.10.5. La production de miel

La Région de l’Est est l’une des plus grandes productrices de miel du Burkina. Les principales zones deproduction sont la Tapoa, le Gourma et la Kompienga. Plus de 240 producteurs sont encadrés et la productionapicole est estimée à 5089 litres de miel brut et 4480 litres de miel pur, par an (DRED 2009).

4.11. Le tourisme

La Région de l’Est abrite de nombreux sites touristiques essentiellement situés dans la zone Sud. Ceux-ci sontpour la plupart directement liés à l’exploitation desressources naturelles. Les sites touristiques les plus connussont ceux qui concernent la faune. A la faveur des importantes réserves de faune qu’abritent les provinces duSud de la région (Gourma, Kompienga et Tapoa), diverses activités touristiques se sont développées : safaride vision (Parc d’Arly), safari photo, petite et grande chasse.

Outre la faune, la région regorge de nombreux autres sites naturels attractifs, parmi lesquels on peut citer :• les chaînes du Gobnangou et de l’Atakora, les falaises et les cascades à Lampoanli, Tambaga et Diaboanli ;• des collines de granite (Tangaye, Pama), des grottes dans la Kompienga ;• des lieux sacrés ou à valeur symbolique : mare sacrée des tortues de Diapaga, colline sacrée dénomméeNalambou, dans le Gourma, baobab de Diaba Lompo, le cimetière des rois du Gulmu, le Palais royal du roi duGulmu ;• le barrage hydro-électrique de Kompienga.

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VV – RESSOURCES PASTORALES

5.1. L’occupation des terres

Carte n°5 : Situation de l’occupation des terres

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Sources : BDOT, 1992 et 2002

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SSources : BDOT, 1992 et 2002

Tableau n°8 : Evolution de l’occupation des terres (1992-2002)

Les espaces, généralement affectés à la pâture des animaux (les jachères, les forêts, les savanes et lessteppes), ont reculé d’environ 215 763 ha, entre 1992 et 2002. Les terres affectées à l’agriculture ontprogressées d’à peu près du même niveau pendant la même période, soit 214 503 ha. On peut dire que larégression des espaces pastoraux s’est faite au profit du front agricole.

L’équipe n’a pas pu exploiter la BDOT 2012, faute de matériel adapté. Mais si l’on considère que le recul desespaces pâturables a été du même niveau entre 2002 et 2012, on s’aperçoit qu’en l’espace de vingt ans, lesterres pastorales ont perdu environ 435 000ha au profit de l’agriculture, dans la Région de l’Est. L’agriculture(production végétale) apparait comme la principale cause du recul des terres pastorales.

La BDOT donne treize types d’occupation des terres.pour la Région de l’Est. Elle montre, par ailleurs, quel’agricultue(les cultures pluvialeset les cultures irriguées) occupent 28, 545% de l’espace régional. Les jachères,les savanes, les steppes, les prairies et les forêts occupent 70,26% de cet espace, et le reste, soit 1,195 %,est pris par les habitations, les sols nus et les plans d’eau (Tableau N° 9).Les champs, les jachères, les savanes, les steppes, les prairies et les forêts constituent les unités pastoralespotentielles de la région. Ils constituent respectivement 28,53%, 15,80%, 44,69%, 7,14% 0,25% et 2,63% del’espace régional.

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55.2. Les ressources fourragères5.2.1. Caractéristiques générales des ressources pastorales

La Région de l’Est du Burkina Faso, au plan phytogéographique, constitue une aire de transition entrelesdomaines sahélien au ¨Nnord et soudanien au Sud. Elle regorge de ressources pastorales importantes dufait des bonnes conditions végétatives et de la faible densité de la population. Les principales unités devégétation qui constituent les ressources fourragères potentielles appartiennent aux secteurs Sud-sahélien,Nord et Sud- soudanien. Ces unités, selon le type d’occupation des terres (tableau n° 9), comprennent leschamps, les steppes (steppes arbustives et herbeuses, steppes arborées), les jachères, les savanes (savanesarbustives et herbeuses, savanes arborées), les forêts galeries, les forêts claires et les prairies.

5.2.1.1. Les steppes

Dans le secteur Sud-sahélien, deux principales unités de végétation sont dominantes : la steppe arbustive àCombretum micranthum, Balanites aegyptiaca, Schoenefeldia gracilis et Microchloa indica et, la steppe arbustive arborée àCombretum micranthum, Acacia sayal, Loudetia togoensiset Schoenefeldia gracilis (PNGT/INERA 2004)

5.2.1.1.1. La steppe arbustive à Combretum micranthum, Balanites aegyptiaca, Schoenefeldia gracilis etMicrochloa indica

Elle est la formation végétale la plus dominante. Au niveau de la strate herbacée, les contributions spécifiquesles plus élevées sont fournies par Schoenefeldia gracilis (62%), Microchloa indica (42%, Loudetia togoensis(34%) et Fimbristilis hispidula.

Les principaux ligneux fourragers sont Balanites aegyptiaca, Acacia senegal et Piliostigma reticulatum, dont les contributionsspécifiques atteignent respectivement 90%, 79% et 10%.La biomasse primaire de couvert herbacé varie de 202 kg MS/ha à 74,1et celle de la partie foliaire du couvertligneux est comprise entre 55 kg MS/haet 519 kg MS/ha. La capacité de charge théorique évaluée varie de14 et 6 ha /UBT/an (PNGT 2004).

Dans les steppes arbustives et herbeuses les observations faites par l’équipe sur les sites de Coala, Kodjénaet de Bonsiéga montrent que la strate herbacée est dominée par Schoenefeldia gracilis, Aristida ordeacea, Schizachyriumexile, Loudetia togoencis, Tephrosia bracteolata, aristida adscencioni.Les ligneux les plus dominants demeurent Acacia laeta, Acacia seyal, Anageissus leiocarpus, Acacia nilotica,Balnites aegyptiaca et Combretum glutinosum.

5.2.1.1.2. La steppe arborée à Combretum micranthum, Acacia sayal, Loudetia togoensiset Schoenefeldia gracilis

Elle constitue une transition entre le domaine sahélien et le domaine soudanien. Les espèces herbacéesdominantes sont Loudetia togoensis (25%), Schoenefeldia gracilis (21%), Setaria pumila (20%), Corchorus tridens (19% à) etDactyloctenium aegyptium (18%).Les principaux ligneux fourragers rencontrés sont Acacia sayal (58% à), Pterocarpus lucens (18% à) etPiliostigma reticulatum (19%).

La biomasse primaire herbacée évaluée varie de 1016 kg MS/haà 2204 kg MS/ha). Quant à la biomassefoliaire de ligneux, elle varie de 375 kg MS/ha) à 2806 kg MS/ha . La capacité de charge théorique évaluéeest comprise entre4 ha/UBT/an et 1 ha/UBT/an.

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55.2.1.2. Les savanes

Selon les types d’occupation des terres, on distingue pour la Région de l’Est les savanes arbustives etherbeuses et les savanes arborées.

5.2.1.2.1. Les savanes arbustives et herbeuses

Les savanes arbustives et herbeuses constituent des unités pastorales assez répandues dans la Région del’Est. En effet, elles sont présentes dans toutes les cinq provinces.

La végétation herbacée des savanes arbustives est constituée de 24 espèces dont 9 espèces productrices.Les graminées annuelles telles que Loudetia togoensis (21,06%), Schizachyrium brevifolium (10,71%), Ctenium elegans (9,25%),Andropogon fastigiatus (8,06%), et Andropogon pseudapricus (7,42%.) contribuent plus à la formation végétale de ce faciès.Après celles-ci viennent les espèces suivantes : Chamaechrista mimosoides (7,05%), Microchloa indica (6,41%), Spermacocestachydea (6,32%), Digitaria gayana (5,31%). Avec 31 espèces inventoriées, les savanes herbeusescomprennent 4espèces productrices. Loudetia togoensis est l’espèce la plus représentée de par sa CSi, qui est de 37,14%. Elleest suivie de loin par Microchloa indica (15,50%), Zornia glochidiata (12,02%), Tephrosia pedicellata (10,02%) (Bambara 2010).

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Photo n°1: Vue d’une savane arbustive et herbeuse Localisation : X = 0.9778, Y =12.2711

L’étude sur la caractérisation de la végétation et évaluation de la production de biomasse primaire, réalisée parle PNGT/INERA 2005, a identifié dans les localités de Bilanga et de Kantchari :

• la savane arbustive à Vitellaria paradoxa, Combretum micranthum, Loudetia togoensis et Microchloa indica ; la savane arbustiveà Acacia gourmaensis, Combretum glutinosum, Zornia glochidiata, Schoenefeldia gracilis ;• la savane arbustive à Acacia gourmaensis, Combretum glutinosum, Zornia glochidiata, Schoenefeldia gracilis.

• La savane arbustive à Vitellaria paradoxa, Combretum micranthum, Loudetia togoensis et Microchloa indica

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Elle est l’unité la plus caractéristique du secteur Nord- soudanien. Selon les observations faites sur les sites deMatiacoali, Kikidéni et Kantchari, les principales espèces herbacées rencontrées sont : Loudetia togoensis, Microchloaindica, Andropogon fastigiatus, Andropogon pseudapricus, Pennisetum pedicellatum. Quant à la strate ligneuse, elle est nettement dominée par des espèces anthropiques telles que Vitellaria paradoxa,mais très pauvre en ligneux fourragers, qui se résument à Balanites aegyptiaca, Piliostigma reticulaum et Commiphoraafricana.La biomasse primaire herbacée de cette formation végétale évaluée varie de 386 kg MS/ha à 4650 kg MS/ha,avec une biomasse foliaire des ligneux comprise entre449 kg MS/ha et 7338 kg MS/ha. La capacité de chargethéorique équivalentevarie de 9 ha/UBT/an à 1 ha/UBT/an.• La savane arbustive à Acacia gourmaensis, Combretum glutinosum, Zornia glochidiata, Schoenefeldia gracilisSelon les observations faites sur le site de Bilanga, les contributions spécifiques maximales des espècesherbacées sont observées avec Zornia glochidiata, Brachiaria jubata et Schoenefeldia gracilis. Les principaux ligneux fourragers rencontrés sont Acacia gourmaensis, Sterculia setigera, Andansonia digitata, Piliostigmareticulata et Piliostigma thonningii.

La biomasse primaire herbacée évaluée varie de 734 kg MS/haà 3165 kg MS/ha. Quant à la biomasse foliairedes ligneux, elle est comprise entre246 kg MS/ha et 1086 kg MS/ha. La capacité de charge évaluée varie de5 ha /UBT/an à 2 ha /UBT/an.

Les observations faites sur les sites de Nalidougou, Matiacoali et Nadiabonli relèvent que la strate herbacéeest dominée par les espèces comme Pennisetum pedicellatum, Wissadula amplissima,Loudetia togoencis, Alysecarpus ovalifollus,Andropogon pseudapricus, Spermacoce stachydea, spermacoce filifolia, Aristida adscensoni…

Les principaux ligneux observés sont : Combretum glutinosum, Acacia gourmaensis, Anogeissus leiocarpus, Combretum molle,Combretum acculeatum, Balanites aegyptiaca, Piliostigma reticulatum et Combretum nigricans.

55.2.1.2.2. Les savanes arborées

Elles sont localisées dans les provinces qui occupent le centre et le Sud de la région.

L’étude PNGT/INERA a distingué :• la savane arborée à Vitellaria paradoxa, Combretum micranthum, Loudetia togoensis et Brachiaria lata ;• la savane arborée à Anogeissus leiocarpa, Feretia apodanthera, Andropogon gayanus.• La savane arborée à Vitellaria paradoxa, Combretum micranthum, Loudetia togoensis et Brachiaria lata.

La strate herbacée est dominée par Loudetia togoensis, Brachiaria lata, Zornia glochidiata et Microchloa indica. Les ligneuxfourragers dominants sont Acacia macrostachya, Daniellia oliveri et Lannea microcarpa.

La biomasse primaire de la strate herbacée évaluée varie de 566 kg MS/ha à 1804 kg MS/ha. La productionde biomasse foliaire des ligneux, quant à elle, variede 409 kg MS/ha à 5869 kg MS/ha. Les ligneux fourragersapportent au bétail un complément alimentaire d’appoint au moment où la valeur alimentaire de lastrateherbacée est à son plus bas niveau. La capacité théorique de charge de cette formation est comprise entre2,3 ha/UBT/an et 0,3 ha/UBT/an.

- La savane arborée à Anogeissus leiocarpa, Feretia apodanthera, Andropogon gayanusLes observations faites par le PNGT à Arly montrent qu’au niveau de cetteformation végétale, la graminéepérenne Andropogon gayanus est de loin l’espèce la plus dominante. Les ligneux fourragers sont représentés parFeretia apodanthera, Balanites aegyptiaca, Lonchocarpus laxifloru et Burkea africana. La biomasse primaire herbacée évaluéevarie de 1925 à 10108 kg MS/ha, et celle de la partie foliaire des ligneux est comprise entre 1700 et 4889 kgMS/ha. La capacité de charge théorique estimée varie de 0,62 à 0,15 ha/UBT/an.

Page 40: Évaluation de l’état général des ressources pastorales

55.2.1.3. Les jachères

Le tapis herbacé estdominé par les espèces telles que Andropogon pseudapricus Spermacoce stachydeaSetaria pumila, Cochlospermum tinctorium et Pennisetum pedicellatum, Sporobolus festivus, Crotalaria pallida,Eragrostis tremula, Andropogon pseudapricus,Spermacoce stachydea, , Loudetia togoensis, Cteniumelegans,.

Selon les observations de Bambara (2010) à la Tapoa à Botou et à Kantchari dans les jachères les espècesproductrices sont composées de Tephrosia pedicellata,Andropogon pseudapricus, Spermacoce stachydea.Les Combretaceae et lesMimosaceae dominent la végétation ligneuse de cette formation. Elles sont suivies par les Rubiaceae. L'espècecaractéristique de cette formation est Vitellaria paradoxa (Ouédraogo Dominique 2008).

5.2.1.4. La forêt claireC’est une formation également présente dans le Sud de la région, essentiellement dans les provinces de laTapoa et de la Kompienga. Les espèces herbacées sont Andropogon pseudapricus et Aristida kerstingii. L’espèceligneuse fourragère qui prédomine est Piliostigma reticulatum.

La biomasse primaire de ce couvert herbacé évaluée est de 3117 kg MS/ha. Quant à la biomasse foliaire desligneux, elle atteint 12468 kg MS/ha. La capacité de charge qui en découle est estimée à 1 ha/UBT/an (PNGT2005).

Dans la fotêt claire, les principales espèces herbacées observées sur le site de Kombonga sont : Andropogongayanus, Andropogon chinensis, Andropogon tectorum, Dihetropogon amplectens, Heteropogon contortus, Hyparrhenia smithiana,Hyparrhenia dissoluta, Hyparrhenia rufa, Oriza barthii, Panicum leatum, Panicum anabaptistum….Les ligneux les plus dominantssont représentés par : Acacia hockii, Combretum fragrans, Pterocarpus erinaceus, Coùbrtum molle, Fluggea virisa, Acacia gourmaensis,Kaya senegalensis, Antada africana….

5.2.1.5. Les forêts galeries

Ces formations, qui se développent le long des cours d’eau, sont présentes dans toutes les cinq provincesde l’Est. La strate herbacée est dominée par Paspalum scrobiculatum, Panicum laeta, Oriza longistamina, Aristida funiculata, Tephrosiapedicellata, Sporobolus pyramidalis, Hyptis spicigera. Les ligneux fourragers sont représentés selon le cas par Piliostigmathonningii, Combretum aculeatum, Piliostigma reticulatum.

La biomasse primaire herbacée évaluée varie de 2036 à 2483 kg MS/ha. Concernant la biomasse foliaire desligneux, elle est comprise entre 815 et 3877 kg MS/ha. La capacité de charge théorique correspondante variede 2 à 1 ha/UBT/an. Les observations faites par l’équipe sur le terrain à Matiacoali montrent que la strate herbacée est dominée parOriza barthii, Hyparrhenia rufa, Andropogon gayanus var. gayanus, Andropogon pseudapricus, Pennisetum unisetum, Hibiscus asper, Panicumanabaptistum, Panicum laetum, Paspalum scorbilatum, paspalum anabaptistum, Andropogon tectorum….

La strate ligneuse, quant à elle, est dominée par Mitragyna inermis, Anogeissus leiocarpus, Acacia seyal, Acacia polyacantha,Lannea barteri….

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55.2.1.6. Les prairies

Bambara (2010) a relevé dans les bas-fonds de la Tapoa (Botou et Kantchari), 7 espèces productrices :Pennisetum pedicellatum, dont la contribution spécifique (CSi) est de 14,66%, est l’espèce qui contribue plusà la formation de la végétation herbacée. Elle est suivie de Triumffeta pentandra (11,07%), Andropogon pseudapricus(9,34%) Spermacoce stachydea (9,23%) Setaria pumila (6,84%) Andropogon fastigiatus (6,19%) Panicum repens (5,10%).La capacité de charge globale est évaluée à 1 ha /UBT/an.Les observations faites à omabongai par l’équipe relèvent que la strate herbacée, dans cette unité devégétation, est dominée par Paspalum anabaptistum, Hyarrhenia smithiana, Hyparrhenia dissoluta, andropogon chinensis, Andropogontectorum, Heteropon contortus, Andropogon gayanus, Oriza barthii, Hyparrhenia rufa, Diheteropogon amplectens….

La strate ligneuse reste dominée par Mitragyna inermis, Terminalia sp et Lannea barteri.

5.2.1.7. Les champs

Le relevé du couvert végétal des champs a permis d’identifier 38 espèces dont 7 productrices.Elles sont constituées de Digitaria horizontalis (22,24%), Corchorus tridens (12,01%),Killynga pumila (7,28%), Zornia glochidiata(6,89%), Mitracarpus scaber (6,10%), Acanthospermum hispidum (5,31%), Ipomea eriocarpa (5,12%).La strate ligneuse est dominée par Combretum nigricans (29.35%) Gueria senegalensis (16.30%), Hyphaene thebaica (11.96%)Piliostigma thonningii (10.87%) Lannea acida (7.61%) Sclerocarria birrea (16, 52%) (Bambara, 2010).

Les observations faites à ce niveau par l’équipe du transect montrent que la strate herbacée dans les champsest dominée par Eragrostis tremula, Hyptis spicigera, Alysicarpus ovalifollus, pennisetum pedicellatum…

La strate ligneuse est représentée par des espèces utilitaires comme Tamarindus indica et Vitellaria paradoxa.

Photo n°2 : Vue d’une forêt galerie Localisation : X = 1.9958 ; Y =11.6758

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PPhoto n° 3: Vue d’une prairie Localisation : X = 1.9958 ; Y =11.6758

Les résultats détaillés des relevés de la vegetation (vegetation herbacée et ligneuse) sont consignés dans letableau N° 11 à 16.

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55.2.3. Synthese des relevés de la vegetation sur le transect

Tableau n° 11 : Diversité floristique des steppes arbustives et herbeuses et des steppes arborées

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TTableau n° 12 : Diversité floristique des savanes arbustives et herbeuses

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TTableau n° 13 : Diversité floristique de la forêt claire

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TTableau n° 14 : Diversité floristique de la forêt galerie

Tableau n° 15 : Diversité floristique de la prairie

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55.2.2. Importance spatiale des ressources pastorale dans la Région de l’Est

L’ensemble des unités de végétation qui constitue les ressources fourragères potentiellestotalise 3 259 390ha, soit environ 70,46% de la superficie totale de la région. La répartition de de ce potentiel entre les différentesunités de végétation et par province donne les situations suivantes :- steppes arbustives et herbeuses : 324 694 ha ;- steppe arborée :9 059 ha ;- jachères:704 172 ha ;- savane arbustive et herbeuse : 1 895 840 ha;- savane arborée : 190 857 ha ;- forêt claire : 7 168 ha ;- forêt galerie : 115 972 ha ;- prairie marécageuse : 11 628 ha.

Tableau n° 16 : Diversité floristique des Champs de cultures pluviales (champ de sorgho)

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TTableau n°17 : Importance spatiale des unités de végétation et leur répartition par province

Sources : BDOT 2002 et PNGT 2005

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55.2. 3. La part des aires protégées (les réserves et les concessions de chasse)5.2.3.1. L’importance spatiale des réserves et concessions de chasse

La Région de l’Est est reconnue pour ses potentialités cynégétiques, en raison de l’importance des parcs etréserves naturels qu’elle abrite. De plus pour promouvoir la chasse et le tourisme de vision, les pouvoirs publicsont cédé à des privés de nombreuses concessions de chasse. Les zones ainsi concédées à des privésviennent en déduction des domaines jadis réservés à la pâture des animaux domestiques. Aujourd’hui, lasituation de ces réserves et concessions de chasse montre qu’environ 1 107 400 ha sont concernés, soit34% de la superficie totale des espaces pâturables potentiels de la région.

Les réserves et les concessions de chasse sont surtout importantes dans les provinces du Sud ; la Kompienga,la Tapoa et dans une moindre mesure le Gourma. Les provinces du Nord de la région (la Gnagna et laKomondjari) ne sont pas touchées.

Au niveau de la Kompienga, il concerne 557 501 ha (85,64% des espaces pâturables), à la Tapoa il touche463875 ha (39,60% des espaces pâturables) et dans le Gourma, il s’agit de 86 024 ha (12,60% des espacespâturables). Les deux provinces du Nord, la Gnagna et la Komondjari ne sont pas touchées.

Tableau n°18 : La part des aires protégées dans le potentiel des espaces pâturables

Unités de pastorales

Gnagna(Sup en

ha)

Gourma Komondjari

(ha)

Kompienga Tapoa Totale zone

concédée (ha)

Superf en (ha)

Zone concédée

(ha)

Sup. (ha)

Zone concédée

(ha)

Superfen

(ha)

Zone concédée

(ha) jachères 155 436 183 709 1 021 102 519 29 674 6 110 232 834 2 040 9 171

Forêt galerie 18 813 20 531 3 844 20 095 34 628 34 510 21 905 13 183 51 537

Forêt claire 0 0 0 0 1787 1 787 5 381 5 381 7 168

Savane arborée 0 5 855 813 96 77 153 77 145 107 753 84 776 162 734 Savanearbustive et herbeuse 47 490 466 195 80 334 88 119 499 394 435 203 794 642 355 940 871 477

Steppe arbustive 196 047 5 844 0 116 760 0 0 6 043 0

Steppe arborée 6 846 297 0 1 916 0 0 0 0

Prairie 592 113 12 0 8 340 2 746 2 583 2 555 5 313

Total 425 224 682 544 86 024 329 505 650 976 557 501 1 171 141 463 875 1 107 400

Source : BDOT 2002

5.2.3.2. La répartition des réserves et concessions de chasse par province et la part des superficies depâturage accessibles à l'élevage pastoral

La part des espaces potentiels pâturables réservée aux aires protégées, dans la Région de l’Est, est assezimportante (34%). Le potentiel réellement accessible à l’élevage s’établit à 2 151 990 ha. Sa répartition parprovince et par unité pastorale se présente ainsi qu’il suit, dans le tableau n° 19.

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TTableau n°19 : La part des aires protégées dans le potentiel des espaces pâturables Superficie des unités devégétation accessibles à l’élevage pastoral

Sources : Données de l’Etude

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55.2.3.3. Le bilan entre les capacités de charge des espaces pastoraux et les effectifs du cheptel de la région

Le tableau n° 6 traduit en UBT les effectifs de l’année 2014 des herbivores domestiques (bovins, ovins, caprins,asins, équins et calelins) de la Région de l’Est, soit au total 851 981 UBT. Sur la base des capacités de chargede chaque unité pastorale (ha/UBT), la capacité de charge totale de la région en termes d’UBT/ an, a étéévaluée. A partir des valeurs maximales et minimales en ha/UBT/an, elle s’établit entre 402 908 ET 1 502 620UBT / an, soit une moyenne de 952 764 UBT/an.

Le rapprochement des effectifs de l’année 2014 (en UBT) et le nombre moyen de têtes de bétail supportablespar les parcours de la région dégage ainsi un exédent de 100 783 UBT. Cela à cause de l’apport très importantdes champs de culture après récolte, soit 7,5 à 6,3 ha / UBT /an.

Malgré la pression des aires protégées, la Région de l’Est reste une des régions du pays qui disposent encoredes ressources fourragères relativement abondantes.

La province de la Tapoa, malgré l’importance des aires protégées (463 875 ha), reste celle qui détient le plusgrand potentiel en matière de capavité de charge des parcours soit 114 846à 570 367 UBT / an. Elle estsuivie du Gourma 121 648 à 497 533 UBT/an. La Gnagna vient en troisième position, avec 93 436 à 186557 UBT /an. Il est suivi par la Komondjari, dont la charge pastorale s’évalue de 58 685 à 173 381 UBT / an.La Kompienga, à cause de l’importance de ses aires protégées (85,64% des unités pastorales), occupe ladernière place, avec seulement de 14 393à 74 782 UBT /an.

5.2. 4. Les valeurs pastorales

La valeur pastorale est une valeur calculée pour caractériser la valeur des pâturages. Cette valeur est fonctiondes espèces présentes, de leurs contributions spécifiques, de leur appétibilité (indice de qualité spécifique) etde la richesse spécifique (nombre d’espèces rencontrées sur le pâturage) (Daget et Poissonet, 1971). Elle estun indice bromatologique des herbages qui fait intervenir la composition floristique à travers la contributionspécifique et la qualité fourragère des espèces ou indices spécifiques.La valeur pastorale d’un parcours dépendde la valeur fourragère des espèces présentes, de leur productivité et de leur appétibilité par les animaux. Lavaleur pastorale est le potentiel pastoral du milieu. Elle s’applique uniquement à la strateherbacée (Kiéma).

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TTableau n° 20 : Capacités de charge (UBT/ha/an) des parcours de la Région de l’Est

Sources : Données de l’Etude

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La détermination de la valeur pastorale des parcours de la Région de l’Est a été faite dans le cadre des étudesconfinées à des localités bien déterminées. La plupart des études qui ont poussé jusqu’à la détermination dela valeur pastorale se sont déroulées dans la partie sud de la région (Botou, Diapaga, Kotchari à la périphériedu parc du W). Les provinces du nord (Gnagna et Komondjari) n’ont pas fait l’objet de telles études.

Ainsi, BBambara (2010) a obtenu les valeurs pastorales suivantes, pour des unités de végétation situées dansles communes de Botou et Diapaga. Dominique Ouédraogo (2008), dans le terroir de Kotchari, à la périphérie du parc national du W, a trouvé lesvaleurs pastorales suivantes, pour les unités de végétation qu’il a étudiéesSaBp =Savane arbustive de bas de pente de glacis, SaMp = Savane arbustive de moyenne pente de glacis,SAMp = Savane arborée de moyenne pente de glacis, JaP= jachère de savane parc, Ja = Jachère arbustive,CR = Cordon rupicole.

Etienne Soudré (2009), qui s’est intéressé aux valeurs pastorales des unités pastorales situées à l’intérieur duparc (niveau 0), à 5 Km dans la périphérie du parc (niveau 1) et à plus de 5 Km dans la périphérie du parc(niveau 2), a trouvé les valeurs suivantes :

Tableau n°21: Valeurs Pastorales Brutes des unités de végétation dans les communes de Botou et Diapaga

Source : Bambara (2010)

SaBr = Savanes arborées sur buttes rocheuses ; SaSpp = Savanes arbustives sur sols peu profonds ;

Tableau n°22 : Valeurs pastorales brutes des différentes unités agrostologiquesde la périphérie du parc du W

Source : Dominique Ouédraogo (2008)

SASpp = Savanes arborées sur sols peu profonds; SApam = Savanes arborées de plaines marécageuses ;FoBaf = Formations de bas-fonds.

Un pâturage dont la valeur pastorale est supérieure à 65 % caractérise une bonne végétation (Daget et Godron,1995). On constate ainsi que les meilleurs pâturages sont ceux qui sont situés à l’intérieur du parc du W, soit,les savanes arborées sur buttes rocheuses (SaBr), les savanes arborées sur sols peu profonds (SApam) etles formations de bas-fonds (FoBaf).

5.2.5. La qualité des pâturages

La qualité d'un fourrage que fournit un pâturage varie en fonction des espèces qui le composent, maiségalement en fonction de leurs stadesvégétatifs, des organes considérés et du milieu écologique (Zoungrana,1995). La qualité de la strate herbacée est très variable suivant sa localisation (nature du sol) et surtout, de sonstade de développement, lui-même fonction des saisons.

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Les graminées présentent une bonne valeur alimentaire durant les 2 ou 3 mois correspondant à leur périodevégétative déclenchée par les premières pluies. Ensuite, à partir du stade de la montaison, la valeur nutritivedes feuilles chute et les graminées ne fournissent plus qu’un apport alimentaire juste suffisant pour couvrir lesbesoins d’entretien des ruminants. Une fois la période de maturation des grains achevée, la valeur nutritivedes herbes décline encore et ne parvient plus à couvrir les besoins des animaux, du fait d’une teneur élevéeen lignine et de taux négligeables en protéines et en minéraux. Il s’ensuit une perte de poids des ruminantsd’autant plus importante, puisque ceux-ci se nourrissent essentiellement d’herbes (ovins et bovins). En gros,si la biomasse augmente avec l'âge des plantes, la valeur nutritive, quant à elle, diminue rapidement après lamontaison.

TTableau n°23: Valeurs pastorales brutes des unités pastorales à l’intérieur du parc du W

Source : Etienne SOUDRE 2009

Carte n° 6 : Carte de la végétation

Sources : BNDT 2003, BDOT 2002

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Les unités à dominance Loudetia togolensis ont des valeurs fourragères négligeables (Sinsin, 1993). Toutefois,l’association avec l’Andropogon pseudapricus et de Spermacoce stachydea dans ces pâturages contribuentà valoriser leur qualité fourragère.Les réserves conservent d’excellente qualité de fourrage. En effet, les réserves de végétation de l’Est constituentdes sites privilégiés pour redéfinir les nouvelles politiques de gestion de la biodiversité au Burkina Faso. Encomparaison avec la productivité des aires protégées d’autres régions du pays (FFournier, 1991; Belem, 1993;Ouoba, 2006; Savadogo, 2007), le Parc National d’Arly et les réserves de l’Est en général font partie desécosystèmes les plus productifs en biomasse herbacée.

5.2.6. Cas particulier du parc du W

5. 2.6.1. Situation géographique

Le Parc du W est une entité transnationale qui s'étend sur une superficie de 10300 km2, dont 5720 km2 auBénin, 2349 km2 au Burkina Faso et 2231 km2 au Niger. Classée d'abord Réserve Totale de Faune par arrêtén°2606/SE/F du 14 avril 1953 (Paris, 2002), le Parc du W a été fondé par décret du 4 août 1954 par leGouvernement de l'Afrique0ccidentale Française (Benoît, 1998 cité par Ouédraogo). Il doit son nom à lasinuosité en «W » que formelefleuve Niger, à sa limite du côté nigérien.

La partie burkinabé du Parc est limitée par:- l'axe Tapoa Djerma, Kaabougou, Kondjo, à l'Ouest;- la piste allant de Tapoa Djerma à Tapoa (Niger), au Nord;- les rivières Tapoa, Mékrou et la chaîne de l'Atakora, au Sud.

Depuis le 27 octobre 1990 le Parc est classé comme Site de Ramsar. Ensuite il est inscrit sur le PatrimoineMondiale de 1'Humanité de l'UNESCO et classé en 2002 commeRéserve de Biosphère de l'UNESCO.

5.2.6.2. Les Unités de végétation

Sur la base des cartes morpho pédologiques et géomorphologiques du terroir réalisées à partir des donnéesde la Base nationale de données topographiques BNDT 2003 (de l'IGB) et du BUNASOLS (2004), coupléesà la Base de Données d’Occupation des Terres (BDOT, 2002), Sawadogo (2004), cité par OuédraogoDominique (2008) la végétation du parc a été regroupée en trois unités qui sont:

- savanes arborées de bas-fonds (SABf) à Acacia gourmaensis, Combretum glutinosum et Andropogonpseudapricus;- savanes arborées de bas de pentes de glacis (SABp) à Andropogon pseudapricus, Aristidafuniculata et Acacia gourmaensis;- cordons rupicoles (CR) à Sorghastrum bipennatum et Combretum glutinosum.

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55.2.6.2.1. Les savanes arborées de bas-fonds (SABf) à Acacia gourmaensis, Combretum glutinosum etAndropogon pseudapricus

L'espèce caractéristique de cette formation est Andropogon pseudapricus, avec un recouvrement de 50,33%et une CSj de 24,96%. Elle est suivie par Aristida funiculata, avec un recouvrement de 37,67% et une CS j de17,19%. D'autres espèces bien représentées dans cette unité sont Hyparrhenia involucrata (CSi= 12,89%),Sorghastrum bipennatum (CSi= Il,57%), Andropogon gayanus (CSi = 6,98%), Hyparrhenia rufa (CSi = 5,965%)et Andropogon ascinodis (CSi = 5,95%). La répartition par famille montre une forte dominance de la familledes graminées (66%). On peut aussi noter une relative forte présence des Rubiaceae (9%).

La strate ligneuse des savanes arborées de bas-fond est dominée par la famille des Mimosaceae (19% desespèces). Les Combretaceae (13%), les Rubiaceae (11%), les Caesalpiniaceae (9%) et les Capparaceae (9%)sont également bien présentes. Acacia gourmaensis et Combretum glutinosum, avec respectivement 37,71%et 30,14% des individus, sont les espèces caractéristiques de cette unité.

Carte n°7 : Carte du parc du W

Sources : DFF/MEDD, 2012

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55.2.6.2.2. Savanes arborées de bas de pentes de glacis à Andropogon pseudapricus, Aristidafuniculata etAcacia gourmaensis

La flore herbacée des savanes arborées de bas de pentes de glacis comprend sept espèces productricesdont Andropogon pseudapricus, Aristida funiculata, avec des recouvrements respectifs de 40%, et 37%, etdes CSi de 17,75%, et 16,42%, sont les plus dominantes.

Les autres espèces productrices sont Sorgastum bipennatum (CSi= 10,65%), Hyparrhenia involucrata (CSi=10,50%%), Diheteropogon hagerupii (CSi= 6,51%), Andropogon sp.(CSi=5,77), et Andropogon gayanus(CSi=5,33%). La famille dominante dans cette unité, comme pour l'unité précédente, est celle des graminées.

Les Combretaceaes et les Caesalpiniaceaes, comprenant chacune, 16% des espèces chacune sont lesfamilles dominantes dans les savanes arborées de bas de pentes. Les Mimosaceae, qui regroupent 13% desespèces, sont également importantes. Les espèces telles que Acacia gourmaensis (16,01% des individus) etCombretum glutinosum (15,63% des individus) sont les espèces dominantes de cette unité.

5.2.6.2.3. Cordons rupicoles (CR) à Sorghastrum bipennatum et Combretum glutinosum

Les formations ripicoles comportent quatre espèces productrices : Sorghastrum bipennatum, avec unrecouvrement de 75,67% et une CSj de 34,08%, est l'espèce type ces formations. Andropogon pseudapricuset Andropogon gayanus, avec des recouvrements de 55,67% et 45% et des CSj de 25,08% et 20,27%, ysont également importantes. La famille typique de cette unité est celle des graminées (64%).

La flore ligneuse des formations rupicoles du Parc W est constituée de 25 espèces. Les Combretaceaes, lesMimosaceaes et les Tiliaceaes, avec chacune 16% des espèces sont les familles les plus importantes decette unité. Elles sont suivies par les Rubiaceae avec 12% des espèces. Bombax costatum avec 15,16% estcaractéristique de la formation.

5.2.6.2.4. Production de biomasse herbacée et capacité de charge

Les productions de biomasse et les capacités de charge des unités de végétation du parc W ont été égalementévaluées par Dominique Ouédraogo en 2008. Les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous.

Les savanes arborées de bas-fonds produisent plus de biomasse. Ensuite viennent les formations rupicoles etles savanes arborées de bas de pentes, qui ont des productions sensiblement égales à 4,5 t MS/ha et 4,8 tMS/ha. Saïdou Savadogo (2009), travaillant dans les concessions de chasse de Singou et de Pama Nord, a faitles mêmes observations, en ce qui concerne la production de biomasse, plus faible dans les formations rupicoles,par rapport aux formations de bas-fonds (2,837T / haet 5, 47T /ha).

Tableau n°24 : Production de biomasse herbacée et capacités de charge des différentes unités de végétationdu Parc W

Source : Ouédraogo (2008)SARf: savanes arborées de bas-fonds; SARp: savanes arborées de bas de pentes de glacis; CR : cordons rupicoles ; CC : capacité de charge

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TTableau n°25 : Valeurs pastorales brutes des unités agrostologiques du Parc W

Source : Ouédraogo (2008)

5.2.6.2.5. Valeurs pastorales

Les valeurs pastorales des unités du parc ont également été évaluées par des études antérieures. Ouédraogo(2008) a trouvé les valeurs suivantes contenues dans la tableau n°25 ci - dessous.

SABf: savanes arborées de bas-fonds; SABp : savanes arborées de bas de pentes de glacis; CR: cordons rupicoles ; VPB : valeur pastorale brute

Photo n°4 : Stock de pailles de céréales Photo n°5 : Stockage de pailles de céréales en hangarLocalisation : X = 0, 3178,Y =12,8792

Toutes les unités du parc présentent des valeurs pastorales brutes dépassant le seuil de 65 % et peuvent, enconséquence, être considérées comme étant de bons pâturages. Ces relatives bonnes valeurs pastoralespeuvent s'expliquer par la présence de graminées vivaces et decertaines graminées annuelles à bonne valeurpastorale telles que Andropogon gayanus, Hyparrhenia sp.et Andropogon pseudapricus (Ouédraogo 2008).

Les résidus de récoltes regroupent les pailles de céréales telles que le mil (Pennisetum glaucum), le sorgho(Sorghum bicolor), le maïs (Zea mays), le riz (Oriza sativa) et les fanes de niébé (Vigna unguiculata), d'arachide(Arachis hypogea) et de voandzou (Voandzeia subterranea).

Durant la saison sèche, ils constituent une ressource fourragère importante pour le bétail.En effet, après les récoltes, ils sont directement pâturés sur les champs par les troupeaux durant la saisonsèche froide, de novembre à février. L'exploitation des résidus culturaux nécessite quelques fois undéplacement saisonnier de faible amplitude et permet denouer des contrats de fumure (Kagoné, 2000 citépar Dominique Ouédraogo 2008).

Les statistiques de la DRASA pour la campagne 2013 / 2014 révèlent que les superficies emblavées pourcette campagne s’élèvent à 536 600 ha (11,6% du territoire régional), toutes spéculations confondues. Lesproductions générées sont estimées ainsi à 54 034 tonnes de mil, 111 735 tonnes de maïs, 23 944 tonnesde riz, 206 855 tonnes de sorgho, 45 496 tonnes d’arachide, 58 979 tonnes de niébé et 1 351 tonnes de

5.3. Les résidus de récoltes

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voandzou (confère tableau n°4 de la page 29). Sur la base de ces productions, d’importantes quantités desous produits derécoltes sont annuellement produites et constituent un appoint important pour l’alimentationdu bétail.

Aussitôt après les récoltes, une bonne partie de ces résidus est collectée et stockée soit sur les arbres, soitsur les hangars, pour constituer des réserves de fourrage pour les animaux pendant la période de soudure(avril, mai et juin). Le reste est laissé sur les champs et peut être directement exploité par les animaux, aumoment où la production et la valeur des pâturages naturels sont très réduites.

Les quantités produites sont estimées à partir des productions primaires. L’Initiative Elevage Pauvreté etcroissance ((IEPC 2004) a défini les coefficients de conversion par rapport auxdites productions ainsi que lescoefficients de détermination des quantités utilisables dans l’alimentation du bétail.La production (P) utilisable dans l’alimentation du cheptel se définit ainsi qu’il suit :

P = S * Rd * Cc * Cu

S est la superficie emblavée ; Rd le rendement à l’hactare ; Cc le coéficient de conversion de la productiongraine en paille et Cu le coéficient d’utilisation.

Tableau n°26: Coefficient de conversion des SPA à partir des productions primaires et coefficient dedétermination des quantités utilisables dans l’alimentation du bétail

Source : MRA/IEPC (2004)

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La part dela production de SPA utilisable par le bétail s’élève ainsi à environ 652 085 tonnes pour la campagne2013 /2014. Elle se répartit par province ainsi qu’il suit, dans le tableau n° 28.

TTableau n°27: La part des SPA utilisable dans l’alimentation du bétail

Source : MRA/IEPC (2004)

Tableau n°28 : Synthèse de la production de SPA par province

Source : MRA/IEPC (2004)

En termes de production de SPA, la Gnagna se place largement en tête des cinq provinces. Elle est suivie dela Tapoa et du Gourma. Les provinces de Kompienga et de la Komondjari viennent respectivement en quatrièmeet cinquième places.

5.4. Conclusion partielle sur les ressources fourragères

Au plan spatial, la Région de l’Est dispose d’énormes potentialités, en termes de ressources fourragères. Eneffet, elle compte de vastes étendues de ressources fourragères. Selon la Base de Données d’occupationdes Terres (BDOT), ces étendues s’élevaient en 2002 à 3 259 390 ha. Elles sont composées de steppes(10,24%), de jachères ou mosaïques (21,60%), de savanes arbustives et herbeuses (58, 16%), de savanesarborées (5,86%), de forêts claires (0,23%), de forêts galeries (3,56%) et de prairies (0,35%).

La répartition par province de ces espaces pastoraux se présente ainsi qu’il suit :• la Gnagna, 425 224 ha, soit5 0,22 % du territoire provincial ;

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• le Gourma, 682 544 ha, soit 61,40% du territoire provincial ;• la Komondjari, 329 505 ha, soit 65,27% du territoire provincial ;• la Kompienga, 650 916 ha, soit 92,60%% du territoire provincial ;• la Tapoa, 1 171 141 ha, soit 80,25%% de son territoire.

En réalité les superficies accessibles à la pâture des animaux domestiques est nettement en deçà de ceci,cela en raison des réserves et concessions de chasse que compte cette région. Selon toujours la BBDOT, lapart de ces réserves et zones de concession de chasse a été évaluée à 1 107 400 ha (34% environ). Du faitde l’ancienneté de leur classement,elles regorgentles meilleurs pâturages dela région (la Tapoa, avec 463 857ha, la Kompienga, 557 501 ha et le Gourma, 86 024 ha).

Si elles demeurent des lieux de conservation de la biodiversité, il faut reconnaitre que les réserves et zones deconcession de chasse constituent un véritable manque à gagner pour l’élevage, car la pâture des animauxdomestiques y est formellement interdite. Pire, des milliers de tonnes de fourrage y sont chaque année misesà feu.

Au plan de la génération des résidus de récolte, à partir des productions graines de la campagne agricole2013 / 2014, la part utilisable dans l’alimentation du bétail a été évaluée à 652 082 tonnes. Les sous-produitsagricoles (SPA) constituent un appoint important pour le bétail de la région. Une partie est fraichement pâturéesur les champs, aussitôt après les récoltes, et l’autre partie est utilisée pour constituer des stocks de fourragepour les animaux, durant la période de soudure.

5.5. Ressources en eau

D’une manière générale, les ressources en eau relèvent de deux grands systèmes : les eaux de surfaces(naturelles ou artificielles) et les eaux profondes (ou souterraines). Ces ressources sont en corrélation plus oumoins étroite avec la pluviométrie, qui est très variable d’une année à l’autre.

5.5.1. Les eaux de surface

Les eaux de surface sont deloin les plus utilisées pour l’abreuvement du cheptel, en raison des facilités liéesà leur exploitation (absence de moyens d’exhaure et multiplicité des points d’eau, notamment pendant la saisondes pluies).

Dans la Région de l’Est, la pluviométrie moyenne est d’environ 760 mm de pluie par an. La région est drainéepar un réseau hydrographique dense constitué essentiellement d’affluents saisonniers du Niger et de laNakanbè (environ 5 676 km), et de nombreuses petites rivières. Ainsi, le territoire de la région est partagé entredeux grands bassins versants que sont celui du Niger, au Nord, et celui du Nakanbè (sous bassin de laPendjari), au Sud.

La province de la Gnagna est drainée par les eaux de la Faga et de la Sirba. La province de la Tapoa est àmoitié arrosée par les rivières de la Tapoa, qui se jette dans le Niger et de la Pendjari qui relève du bassinversant de la Nakanbè. La Province de la Kompienga au sud est arrosée par les rivières de la Kompienga ouKoulpélogo, et la Singou. La Pendjari se situe à la frontière avec le Bénin. Le barrage sur la Kompienga est ledeuxième grand barrage hydro- électrique au Burkina Faso, après celui de Bagré, dans la Région du Centre-est.

Les quantités d’eau qui s’écoulent annuellement dans ces rivières, à la sortie du territoire, qui ont été évaluées,par le MEE en 2000, à partir des stations hydrométriques, s’élèvent à 2515 millions de m3, et se répartissentainsi qu’il suit, dans les principaux sous bassins de la région.

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TTableau n°29 : Eaux d’écoulement (de surface) de la Région de l’Est

Source : MEE Connaissance des ressources en eau de surface

Carte n°8 : Les ressources en eau

Source : DGRE, BNDT

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Les quantitésd’eau interannuelle mobilisées sont celles qui sont stockées dans les retenues d’eau au niveaude la région. Selon les statistiques de la DDREAHA de l’Est (2014), la Région de l’Est compte une centaine deretenues d’eau, toutes catégories confondues, avec une capacité de mobilisation d’environdeux milliards centquarante neuf mille mètres cubes (2, 149 milliards de m3), dont les plus importants sont les barrages de laKompienga,de Dakiri, de Manni, de Kossougoudou, de Dabesma, de Madjoari. Ces infrastructures sontinégalement reparties entre les différentes provinces de la région.

Ainsi, le Gourma s’adjuge le plus grand nombre d’ouvrages (47) retenues d’eau.La Gnagna et la Tapoaoccupent respectivement les deuxième et troisième places, avec (34) retenues pour le premier et 16 pour lesecond. Les provinces de la Komandjari et de la Kompienga viennent en dernière position, avec chacune uneretenue d’eau.

Au plan des quantités d’eau mobilisées, la Kompienga vient en tête (2 050 000 000 de m3 d’eau, soit plus de95% du volume total des eaux retenues de la région), suivie de la Gnagna (80 826 000 m3 d’eau), du Gourma(15 277500 m3 d’eau), de la Tapoa ( 3 640 000 m3 d’eau) et de la Komondjari (200 000 m3 d’eau).

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Prenant en compte les volumes stockés dans les retenues d’eau (2,150 milliards de m3) et ceux écoulés à lasortie de la région (2,515 milliards de m3), on s’aperçoit que lepotentiel annuel moyen de la Région de l’Est eneau de surface s’élève à environ 4,665 milliards de m3.

Toutefois, on peut considérer que les eaux d’écoulement sont perdues pour la région car, faute de moyens demobilisation, elles s’écoulent vers les régions ou pays voisins.

TTableau n°30 : Situation des retenues d’eau dans la Région de l’Est

Source : DREAHA (2014)

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55.5.2. Les eaux souterraines

Selon la DRED (2009), la Région de l’Est repose sur deux domaines hydrogéologiques du Burkina Faso : ledomaine cristallin où les débits sont faibles (2 à 3 m3/h en moyenne) avec des niveaux exceptionnels de 50m3/h, et le domaine sédimentaire dans la zone du Gobnangou avec des débits pouvant atteindre plusieurscentaines de m3/h.

On y recense :• les nappes aquifères dans les couches latéritiques, souvent peu exploitées ;• les nappes dans les sédiments des vallées, très exploitées par des puisards ;• les nappes aquifères dans les altérites autochtones, dont le débit dépend de la nature de la roche mère, dela forme d’altération et du niveau statique de la nappe ;• la nappe du grès voltaire alimente une dizaine de sources au pied du massif du Gobnangou ;• la ‘’cote’’ de Fada N’Gourma, à Namounou (province de la Tapoa), est riche en nappes locales pérennes ;• les nappes dans les couches dures, circulation d’eau dans les fractures et fissurations, localement suffisantespour assurer l’alimentation d’un forage, sont présentes presque partout.

Il n’a pas été possible d’avoir une estimation les réserves d’eau emmagasinées au niveau de chacune de cesnappes. Cependant, grâce à de nombreux travaux de forage effectués sur tout le territoire de la région, dansle cadre de l’hydraulique villageoise, il a été possible de dégager certaines caractéristiques qui, ajoutées auxconditions de recharge, permettent de classer les régions du pays selon leur, potentialités en eau souterraine(MEE: Projet Bilan d’Eau 1993).

Les réserves totales en eau sous terraine de la Région de l’Est sont estimées à 16, 190 milliards de m3, soit14,297 % des réserves totales du pays, avec seulement 2,200 milliards de m3 de réserves renouvelables,donc exploitables à long terme (MEE: Projet Bilan d’Eau, 1993). Elle vient ainsi en troisième position après lesHauts Bassins et la Boucle du Mouhoun, au plan des réserves en eaux souterraines, mais avec la mêmequantité de réserves renouvelables.

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Tableau n°31 : Estimation des réserves en eaux souterraines

Source : MEE (Etat des lieux des ressources en eau au Burkina Faso et leur cadre de gestion 2001)

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En résumé, la Région de l’Est, tout comme dans le domaine des ressources fourragères, dispose d’énormespotentialités en ressources en eau. Le potentiel total : eaux de surface (4,665 milliards de m3) et eaux souterraines (16, 190 milliards de m3) peut être estimé à plus de 20 milliards de m3.

L’exploitation des eaux souterraines pour l’abreuvement du cheptel se fait par l’intermédiaire des puitstraditionnels (puisards), les puits modernes et les forages.

Selon l’inventaire réalisé dans le cadre de l’étude sur l’hydraulique pastorale dans la partie Burkinabè de larégion du Liptako-Gourma (MMRA 2006), la Région de l’Est comptait à cette date3 382 points d’eau modernespermanents.

Le constat, tout comme au niveau des retenues d’eau, demeure l’inégale répartition spatiale de cesinfrastructures. En effet, les provinces du Gourma, de la Gnagna et de la Tapoa concentrent l’essentiel desinfrastructures, soit respectivement 1086,1 117 et 788, en raison certainement de l’importance numériquedela population. Les provinces de la Komondjari et de la Kompienge se partagent les dernières places, avec171 et 198 forages, respectivement.

Tableau n°32 : Capacité de production d’eau des PEM permanents exploitables dans la Région de l’Est

Source : MRA 2006

5.5.3. La demande en eau dans la Région de l’Est

La demande en eau est la quantité d’eau effectivement utilisée pour un usage donné. C’est donc une valeurconstatée et mesurée. On emploie souvent l’expression « consommation spécifique » pour désigner laconsommation par unité de temps et par unité de consommateur (MEE).

On retient plusieurs catégories de demande en eau :• la demande domestique ;• la demande pour l’irrigation ;• la demande pour l’élevage ;• la demande pour l’industrie ;• la demande pour les mines (demande minière).

Le Ministère de l’Environnement et de l’eau avait, en 2001, estimé la demande annuelle en eau des principauxsous bassins qui composent les quatre bassins versant du Burkina Faso (Comoé, Mouhoun, Nakanbé etNiger). Le tableau suivant fait la synthèse des demandes pour les sous-bassins de la Région de l’Est.

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La demande totale en eau pour la Région de l’Est s’élevait ainsi en 2001 à 39,51 millions de mètres cubes.Cette valeur, si on considère aujourd’hui qu’elle a doublé en raison de plusieurs facteurs, est nettementsupérieure à la quantité d’eau mobilisée annuellement par les points d’eau modernes (6 508 832 m3).

Mais elle reste nettement inférieure aux quantités mobilisées par les retenues d’eau (2,150 milliards de mètrescube). Cela montre que la disponibilité de la ressource eau pour l’abreuvement du cheptel n’est vraiment pasune contrainte dans cette région. Le problème est plutôt lié à une question de répartition des points d’eau(retenues notamment) sur le territoire de la région, et à une question d’accès équitable de tous les utilisateurs.

En effet, la ccarte n°4 de la page montre que la plupart des points d’eau permanents est située sur l’axe Nord-ouest/ Sud- ouest, et dans la partie centrale de la région. L’axe Nord- Est/Sud-Est, qui est un couloir majeurdes transhumances, est presque dépourvu de points d’eau permanents. Il en est de même pour une grandepartie de la province de la Tapoa et de tout le grand Nord.

5.6. Ressources minérales (cures salées)

Dans la Région de l’Est, selon les informations collectées auprès de la DRRA-Est et de la société civile pastorale,notamment le RECOPA, cette ressource semble plutôt rare. La DRRA-Est signale l’existence d’un seul sitedans le village de Dankibargou dans la commune de Fada. Mais ce site a été abandonné depuis un certaintemps.

VI - ANALYSE DES RESULTATS

6.1. Les méthodes d’évaluation des ressources pastorales6.1.1. Les ressources en eau

Au niveau national, le suivi et l’évaluation des ressources en eau est assuré par six brigades : les brigades duCentre (Ouagadougou), des Hauts Bassins (Bobo Dioulasso, de la Boucle du Mouhoun (Dédougou), du Nord(Ouahigouya), du Sahel (Dori) et du Centre-est (Tenkodogo). Le suivi des ressources en eau de la région estassuré par la brigade du Centre-est. A cet effet, la région dispose de huit (08) stations piézométriquespourl’évaluation des quantités d’eau stockées annuellement dans les retenues d’eau, et de six (06) stationshydrométriques pour l’évaluation des eaux d’écoulement. Le suivi s’organise chaque année entre les moisd’août et octobre.

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Tableau n° 33 : Demande annuelle en eau (en millions de m3)

Source : MEE (État des lieux des ressources en eau du Burkina Faso et de leur cadre de gestion, Mai 2001)

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On relève également qu’un inventaire des points d’eau pastoraux a été réalisé en 22007 par l’Autorité du Liptako-Gourma, sur l’ensemble de sa zone d’intervention au Burkina Faso.

6.1.2. Les ressources fourragères

Différents types de méthodes d’évaluation ont utilisées pour mesurer plusieurs paramètres tels que lescontributions spécifiques (Csi), les fréquences spécifiques (Fsi), la biomasse, les capacités de charge (CC),les valeurs brutes (VPB) pastorales, etc.

Tableau 34: Récapitulatifs des méthodes d'évaluation des ressources pastorales au Burkina Faso

Source : MRA 2006

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66.2. Les pratiques et formes de gestion des ressources pastorales

6.2.1. Les systèmes d’élevage

Dans la Région de l’Est, à l’instar des autres régions du pays, l’exploitation des ressources pastorales estassurée par deux grands systèmes d'élevage : les systèmes traditionnels extensifs et les systèmes d'élevagesmodernes (améliorés), semi-intensifs et intensifs. Les systèmes traditionnelsextensifs sont de loin les systèmesles plus dominants.

6.2.1.1. Les systèmes extensifs traditionnels

Ils se subdivisent en deux sous-systèmes : les sous-systèmes sédentaires et les sous-systèmes mobiles outranshumants.

6.2.1.1.1. Les sous-systèmes sédentaires extensifs

6.2.1.1.1.1. Les agro-pasteurs sédentaires

Ils sont pratiqués par les autochtones gourmantchés et/ ou migrants mossis.L'agriculture est généralementleur activité principale. L'élevage joue essentiellement un rôle d'épargne et permet de subvenir aux besoins dela famille, en cas de besoins. La mobilité du troupeau se limite à de petits mouvements à l'intérieur du terroirvillageois, et les résidus de culture jouent un rôle important dans l'alimentation des animaux.

L'acquisition du troupeau se fait, dans la majeure partie des cas, par achat. Le troupeau est constitué à partirde la vente des produits agricoles (Kpoda 2004). Des systèmes agro- pastoraux sédentaires, on distinguedeux composantes : l’élevage bovin sédentaire et l’élevage intégré.

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L’élevage bovin sédentaire est conduit en marge de l’exploitation par un membre de la famille, généralementun enfant ou par un berger peul salarié. L’élevage intégré est aussi appelé système sédentaire mixte, où les animaux sont intégrés au système deproduction (trait, fumier, etc.).

66.2.1.1.2. Les systèmes mobiles ou transhumances

La transhumance peut être définie comme « un système de production animale caractérisé par desmouvements saisonniers de caractère cyclique, d’amplitude variable. Ces mouvements s’effectuent entre deszones écologiques complémentaires, sous la garde de quelques personnes. Il s’agit d’un système d’élevagefondé sur une stratégie de gestion opportuniste des ressources pastorales, écologiquement viables, qui apermis à des communautés de pasteurs de survivre aux grandes crises éco-climatiques qui secouentpériodiquement les pays sahéliens, (Elevage au Sahel et en Afrique de l’Ouest (Note aux décideurs N°3 ; avril2007). La motivation principale qui pousse l’éleveur à la transhumance est le manque de disponibilité, momentanéeou saisonnière, de fourrage et d’eau dans la zone de résidence. Par ailleurs et à cause de la saturation foncière,la transhumance se justifie par le désir de quitter les zones de résidence pour éviter les dégâts sur les cultureset les conflits qu'ils entraînent avec les agriculteurs.

Les objectifs recherchés sont de :• sauver les animaux d'une mort certaine pendant la période de "soudure" fourragère ;• valoriser les complémentarités écologiques entre la zone sahélienne et les régions soudaniennes, ce quicontribue à un délestagesans force des zones où l’eau et le pâturage font défaut à une période donnée del’année.

On distingue deux types de transhumances : la petite transhumance et la transhumance de grande envergure.

6.2.1.1.2.1. La petite transhumance

Elle se pratique soit en période de travaux champêtres (juin à septembre), soit en période de récolte entre lesmois de novembre et décembre. En période de travaux champêtres, elle permetd’éloigner les troupeaux bovinsdes zones de cultures, et de minimiser les dégâts d’animaux dans les champs, et, d’éviter par conséquent lesconflits entre les bergers et les propriétaires des champs. En période post-récoltes elle permet d’exploiter lesrésidus de récoltes fraichement laissés dans les champs. A cette période, il s’agit en fait d’une pâture inter-villageoise qui s’étend d’une province à une autre. Elle concerne l’ensemble des troupeaux bovins de la région.Mais les provinces les plus concernées sont celles de la Gnagna, de la Komondjari, du Gourma et de la Tapoa.Elle dure tant que les résidus de récoltes sont disponibles dans les champs.

6.2.1.1.2.2. La grande transhumance

Elle se déroule généralement à partir du mois de février, jusqu’au retour de la saison des pluies de chaqueannée. Elle est surtout pratiquée par des éleveurs peulhs. Les points de départ sont multiples, mais les principales zones de départ des troupeaux sont généralementdes zones ou des villages à fort peuplement d’éleveurs, d’ethnie peulhe, le plus souvent. Ce sont surtout:• au Niger : Makalondi, Torodi, Tamou, Say, Dar Salam et Tiellol Ballol• au Burkina Faso : province de la Tapoa : Botou, Kantchari, Diapaga, Namounou ; province du Gourma :Nassougou, Matiacoali et les provinces du Nord de la région la Gnagna et la Komondjari. Il est fréquentd’observer que des troupeaux partis en transhumance sont remplacés par d’autres qui viennent de régionsplus défavorisées. .Les provinces du Sud (la Tapoa, la Kompienga), notamment les périphéries des parcs et reserves nationales

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(parc du W et Arly), constituent les zones d’accueil par excellence de nombreux transhumants. En effet, tousles pâturages de saison sèche se trouvent sur la périphérie du parc National d’Arly (Logobou), la périphérie duPN W (Kotchari, Diamanga, Kaabougou…) et sur la marge de la zone de chasse de la Kourtiagou (Kotchari).

D’après les données recueillies par AAlexandre PARIS pour l’année 2001-2002, la province de la Tapoa a vuson territoire traversé par au moins 20 518 bovins et 4 351 ovins, au niveau du poste forestier d’Arly, et duposte d’élevage de Kantchari.

Afin de faciliter les déplacements des troupeaux, en général dans la région, et des transhumances, enparticulier, les partenaires de l’élevage pastoral (les pouvoirs publics locaux, les services techniquesdéconcentrés de l’Etat, les ONG et projets, les organisations professionnelles des éleveurs, les pouvoirscoutumiers) ont négocié et se sont mis d’accord sur la délimitation et le balisage des couloirs de transhumanceet des pistes d’accès aux ressources pastorales. Au total, plus de 1 500 km de pistes ou couloirs detranshumance ont été délimités ou balisés. Ces couloirs de transhumance sont d’un grand intérêt pour lacirculation des troupeaux, surtout en période de culture, et constituent une initiative saluée de tous pour unegestion apaisée et durable des ressources pastorales.

La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDAO) les a regroupés en trois (03) couloirs: • le couloir n° 1 : Bogandé – Fada N’Gourma – Pama ; • le couloir n° 2 : Makolondi (au niger) – Kantchari – Nadiabonli – Yirimi – Arly – Nadiagou– Tandangou ;• le couloir n° 3 : Kalayénou (Botou) –Kotchari – Kondio – Bénin.

Carte n° 9: Carte des couloirs de transhumance et des points d’eau

Source : DRRA Est

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Les principales contraintes que rencontre ce mode d’exploitation des ressources pastorales, dans cette régiondu Burkina Faso, demeurent :• l’insuffisance des points d’eau et des aires de repos sur les couloirs de transhumance ;• la méconnaissance des tracés par les principaux utilisateurs ;• les conflits entre éleveurs transhumants et et services techniques déconcentrés en charge de l’Environnementautour des aires protégées ;• l’invasion des pistes à bétail par les agriculteurs autochtones ou venus d’ailleurs, à la recherche de terrespour l’agriculture.

66.2.1.2. Les systèmes améliorés

Ils sont pratiqués par toutes les ethnies présentes dans la région (Gourmantchés, Peulhs, Mossis, etc.), et partoutes les couches sociales (femmes, hommes, fonctionnaires et paysans). Toutefois, on note des préférencesselon l’ethnie et le genre. Les Gourmantchés s’orientent plus l’embouche bovine, et les Peulhs, vers laproduction de lait, alors que l’embouche ovine reste l’apanage des femmes.On distingue l’élevage semi-intensif et l’élevage intensif.

6.2.1.2.1. L’élevage semi-intensif et intensif

L’élevage semi-intensif du genre embouche bovine ou ovine reste pour le moment très marginal. L’ENEC IIdonne les proportions suivantes : 4,3%, 6,1 % et 6,2 % respectivement pour les bovins, les ovins et les caprins.Quant aux élevages sédentaires intensifs, ils représentent 1, 9 %, 2,9 % et 1,1 %, respectivement des effectifsbovins, ovins et caprins.Il s’agit surtout de l’embouche semi intensive bovine ou ovine et de l’élevage laitier familial.

L’embouche semi-intensive bovine ou ovine

Elle se développe particulièrement au sein des grandes agglomérations qui offrent certaines opportunités pourle développement de ce type d’élevage (proximité de l’encadrement et du conseil technique), ainsi qu’auxalentours des marchés à bétail, à cause des possibilités d’écoulement des produits finis.

Les animaux sont le plus souvent attachés aux piquets ou laissés en liberté autour des concessions. Ils sontconduits au pâturage le matin, sous la conduite d’un berger (généralement un enfant de la famille) et le soir, deretour à la concession, ils reçoivent, en fonction des moyens du promoteur, un complément alimentaire à basede résidus de récolte et de cuisine, ou de sous produits agro-industriels. Le cycle de production est d’uneannée environ. Ce type consacre, plus ou moins, l’intégration de l’agriculture à l’élevage, à travers la productionde la fumure organique.

L’élevage laitier intensif et familial semi-intensif

L’élevage familial semi-intensif se développe surtout dans le périmètre urbain de Fada N’Gourma. Il est pratiquépar les Peulhs. Le troupeau laitier est laissé autour des concessions et reçoit une complémentation alimentaire,également, à base de résidus de cuisine et de sous-produits agro-industriels.

Quant à l’élevage laitier intensif, il faut reconnaitre qu’il est à un sdate embryonnaire, et se limite à une unité deproduction laitière installée non loin de Fada. Dans tous les cas, le lait est régulièrement collecté pour alimenterles unités de transformation laitière installées dans la ville.

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66.2.2. Lespratiques de conduite des troupeaux

6.2.2.1. Les pratiques d’alimentation

6.2.2.1.1. Le développement des cultures fourragères

A l’instar des autres régions du pays, la Région de l’Est connait un développement timide des culturesfourragères. Les espèces fourragères utilisées sont surtout les légumineuses (dolique, mucuna, siratro et niébéà double fins. Ces deux dernières années, le Ministère des ressources animales encourage l’utilisation desvariétés de sorgho à double fins : les sariasso 11, 12, 13 et 14. Les statistiques de la DRRA de l’Est montreque les réalisations sont passé de 70,5 tonnes pour la campagne agricole 2008 / 2009 à 110 tonnes en 2009/ 2010.

Malgré les réticences actuelles, les cultures fourragères sont appelées à se développer progressivement dansla Région de l’Est. Les raisons qui permettent de l’affirmer sont, entre autres :- la réduction des parcours naturels, de l’augmentation du coût des intrants alimentaires (SPA et SPAI) ;- la disponibilité des terres cultivables ;- le développement des cultures commerciales (coton et sésame) avec les facilités offertes pour l’équipementdes producteurs en équipement (charrue, charrette) qui participent à rendre moins pénibles les travaux demise en place des parcelles de production fourragère ;- l’appui du ministère en charge de l’élevage pour l’acquisition des semences et de certains équipements telsque les charrettes et les botteleuses ;- le développement des unités semi intensive embouche bovine et ovine, production laitière….

En termes de perspectives, il serait intéressant entre autres:- d’impliquer les services techniques déconcentrés du Ministère en charge de l’agriculture dans la vulgarisationdes techniques de cultures fourragères et dans le l’encadrement technique des producteurs impliqués danscette activité ;- de prévoir l’implication des agriculteurs dans la production par le biais de soles fourragères intégrées dansleur système de production.

6.2.2.1.2. La fauche et la conservation du fourrage naturel

Cette pratique est assez récente dans la Région de l’Est, compte tenu de l’abondance des fourrages naturels.Les éleveurs ne voyant pas l’utilité de faucher et de conserver une ressource qui ne fait vraiment défaut, malgréles feux de brousse.Elle a connu son essor véritable au milieu des années 1990, avec l’avènement des troupeaux de démonstration,un outil de vulgarisation mis au point par les services de vulgarisation de la régionde l’époque, pour inciter leséleveurs à la stabilisation de l’élevage.

Ce n’est que depuis un peu plus d’une décennie que la coupe et la conservation des fourrages ont étépromulguées par les structures d’encadrement comme techniques d’intensification dans le cadre de laproduction laitière et de l’embouche. Des méthodes plus modernes de coupe par l’utilisation de faux, deconditionnement par l’utilisation de botteleuses, et de stockage par la construction de fenils, ont été vulgariséespar des projets et des ONG. La technique implique le respect d’une période de fauche, de façon à obtenir unrapport optimal «valeur nutritive/biomasse (MS).

L’adhésion des éleveurs à cette opération a évolué de manière satisfaisante. Ainsi, la production estimée defourrages naturels fauchés et conservés a été évaluée 965 T pour la campagne 2008/2009. Les contraintesrencontrées concernent surtout la concurrence entre les travaux champêtres, prioritaires, et les opérations defauche, ainsi que la persistance des pluies pendant la période optimale de fauche, l’insuffisance du matérielde coupe et le manque de motivation réelle des producteurs.

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66.2.2.1.3. L’utilisation des fourrages ligneux

Les ligneux fourragers jouent un rôle important dans l'alimentation des animaux, surtout pendant la période desoudure. Les plantes les plus recherchées sont : Aftelia africana, Pterocarpus erinaceus, Khaya senegalensis.L'exploitation se fait par émondage. Cette pratique, qui reste clandestine, car punie par le code forestier,menace l’existence des espèces comme le Pterocarpus erinaceus. En effet, tous les pieds de cette espèce,que l’équipe de l’étude a observée sur le terrain, ont été sauvagement mutilés.

6.2.3. Gestion de l’eau

Au niveau des pasteurs peulhs, la gestion des ressources en eau représente un élément clé du pastoralismeet de la mobilité des troupeaux. Conscients que l’eau permet l’utilisation des autres ressources (pâturage,cures salées), les pasteurs ont établi depuis des lustres des règles d’usage des points d’eau.L’évaluation des ressources en eau a montré que les quantités d’eau mobilisées par les points d’eau moderness’élèvent à 6, 509 millions m3. Comparées à la demande d’eau domestique annuelle qui est de 15,31 millionsde m3, il se dégage un déficit d’environ 8,5 millions de m3 (non compris les quantités d’eau mobilisées dansles retenues d’eau). Cette situation engendre une concurrence rude entre l’homme et l’animal autour des pointsd’eau modernes.

De plus, les moyens d’exhaure et les débits de ces points d’eau sont tels qu’ils ne répondent très souventplus aux besoins des éleveurs pour l’abreuvement de leur bétail.La conséquence est que les éleveurs préfèrentse contenter des points d’eau de surface.

Durant la saison des pluies, l’abreuvement est facile, au regard du nombre des points d’eau (mares, rivières,flaques temporaires, retenues …). Il se fait à partir des mares et autres flaques d’eau temporaires situées dansles parcours les plus éloignés dépourvus de points d’eau permanents. En principe, l’installation d’uncampement au niveau d’une série de petites mares exclut leur utilisation par d’autres troupeaux, étant donnéque le pasteur détermine à partir de ce point d’eau la superficie des parcours nécessaires à l’alimentation deson troupeau.

Lorsque les points d’eau de surface arrivent à tarissement, les éleveurs sont obligés de creuser des puisardsdans le lit mineur des marigots et /ou des mares, pour trouver l’eau nécessaire à la satisfaction des besoinsquotidiens de leurs animaux, ou de partir à la recherche d’un autre point avec les risques que cela comporteen terme de santé de ses animaux (la concentration élevée des animaux autour des rares points d’eaupermanents induit un surpâturage local important, détruisant la strate arbustive, et accroît sensiblement lesrisques sanitaires) et de conflits entre éleveurs. La mauvaise répartition des points d’eau (confère carte n°7 ettableau n° 20) oblige les éleveurs, à certaines périodes de l’année, à abandonner certains parcours, à larecherche de l’eau, ou à braver les interdits sur les aires protégées, à la recherche de l’eau.

6.2.2.4. Contrat de fumure

Le droit d’usage portant sur le parcours naturel et les jachères reste donc un droit collectif avec liberté depâture pour tout le monde, quel que soit l’origine géographique ou ethnique de l’éleveur. En d’autres termes,il n’y a pas de revendication sur des zones de pacage spécifiques ; l’occupation effective est fonction de laformule « Les premiers arrivés sont les premiers servis ». Dans un tel contexte, il est très facile aux éleveurs dese déplacer avec leurs troupeaux et de s’installer là où les conditions d’exploitation de leur cheptel leur paraitfavorable (disponibilité en eau et pâturage).

Il y a lieu de faire remarquer qu’aujourd’hui, dans la Région de l’Est, à l’instar des autres régions d’accueil destranshumants, l’exploitation pastorale des résidus de culture se formalise beaucoup plus sous forme de «contrats de fumure », par lesquels, en échange de l'exploitation des résidus de cultures (mais aussi dulogement, de la nourriture et de la protection du berger), l'éleveur laissait ses animaux fumer le champ del'agriculteur. Toutefois, ces contrats ne sont pas sans règle d'accès ; dès lors que la période de semis estcommencée, les contrats sont rompus.

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Il faut souligner que la durée des contrats est court (2- 3 jours, selon Alexandre PARIS). Les bergers préfèrentrester "libres" de se déplacer à leur guise et trouver les zones où les pluies sont tombées, alimenter le troupeaudans les meilleures conditions et trouver ainsi la meilleure zone de pâture.Mais aujourd'hui, de plus en plus, les agriculteurs prennentconscience de l'effet bénéfique de la fumure.Certains agriculteurs vont jusqu'à offrir leur gîte aux transhumants, pour recevoir de la fumure.

66.2.2.5. Les pratiques de sécurisation foncière de l’élevage

6.2.2.5.1. Les zones pastorales

Selon l’IEPC, la création des zones pastorales, dans les années 80, répondait à la préoccupation des autoritésd’offrir aux pasteurs peulhs une alternative à l’élevage transhumant, qui avait subi de profonds bouleversementssuite aux épisodes de grandes sécheresses.

Dans ce cadre, les zones pastorales devaient fournir aux éleveurs une sécurité foncière suffisante pourpermettre leur installation durable et une sédentarisation des troupeaux.

Cette stratégie reposait sur une intensification des productions animales et sur l’amélioration de l’alimentationpar une gestion adéquate des pâturages naturels. Les structures d’encadrement devraient assurer lesaménagements pour l’abreuvement des animaux, l’installation d’infrastructures vétérinaires (parcs devaccination) et zootechniques (magasins de stockage). Elles devraient aussi assurer l’encadrement sanitaireet les appuis socio-économiques notamment, en vue de garantir une autopromotion des producteurs par leurstructuration en groupements.

Ainsi, la Région de l’Est a bénéficié de deux zones pastorales : Tapoa Bopoo à cheval entre les provinces duGourma et de la Tapoa 95 000 ha, et Kabonga, à cheval entre la province du Koulpélogo, dans la Région duCentre-est, et le Gourma, 51 000 ha.

Les réalisations à ce jour restent assez mitigées. Selon les informations reçues de la DRRA de l’Est, on relèvedeux parcs de vaccination et deux boulis pour Tapoa Bopoo et 10 forages, 5 parcs de vaccination et 4 boulispour Kabonga. Toute chose qui ne facilite pas l’appropriation et la valorisation de ces parcours par les éleveurs.Par conséquent, les deux zones sont constamment envahies par les agriculteurs autochtones et migrants enquête de terres cultivables.

6.2.2.5.2. Les zones de pâture, les pistes à bétail et les couloirs de transhumance

Face à la diminution continue des espaces pastoraux, due à la conjugaison de plusieurs facteurs et afind’assurer une certaine sécurité foncière à l’élevage pastoral, les acteurs (les pouvoirs locaux, les servicestechniques de l’élevage, les organisations de la société civile pastorale) avec l’appui des partenaires techniques(PNGT II et PICOFA), ont élaboré et déroulé un processus de négociation des zones de pâture villageoises,des pistes à bétail et des couloirs de transhumance. Au total, une cinquantaine de zones de pâture (deux àtrois par commune) ont été délimitées ou balisées.Mais le constat demeure que deux ou trois ans après leurdélimitation ou balisage, ces espaces sont envahis par les agriculteurs.

On note qu’en général, les zonesde pâture délimitées au départ, sontdes terres marginales peu propices àl’agriculture. C’est après le séjour des animaux, avec les déjections, qu’elles deviennent l’objet de convoitisedes agriculteurs. D’une manière générale, on relève une absence totale d’investissements et d’appropriation de ces espaces.En saison sèche par exemple, les couloirs de transhumance et les pistes d’accès aux ressources pastoralessontabandonnés pour des raisons de gain de temps lors des déplacements des animaux.

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66.3. Les contraintes liées à la gestion durable des ressources pastorales

6.3.1. La surcharge des parcours dans les zones d’accueil des transhumants

Du fait de leur préoccupation première qu’est la disponibilité de l’eau et de bon pâturage, les éleveurs étrangers,principalement nigériens, mènent leurs troupeaux dans des zones déjà exploitées par les troupeaux nationaux(ex Kotchari, Kaabougou). Il s’en suit un accroissement de la charge animale qui, du fait du surpâturage,dégrade les parcours et expose les troupeaux nationaux au déficit fourrager, très préjudiciable à l’élevagenational.

6.3.2. Les conflitsentre agriculteurs et éleveurs liés aux dégâts dans les champs

Deux périodes de l’année apparaissent comme particulièrement sensibles :• en fin de saison de culture, si les troupeaux arrivent trop précocement, les récoltes ne sont pas achevées,c’est alors que les défaillances dans la surveillance des troupeaux engendrent des dégâts sur les récoltes ;• à l’arrivée des premières pluies, comme l’espace rural est de plus en plus densément occupé, le passagedes animaux dans les zones agricoles, où les cultures commencent à pousser, est problématique. Il ne resteparfois que la route.

Conscients de ces difficultés de passage, certains éleveurs choisissent de traverser ces zones de nuit, espérantque les dégâts éventuellement causés par leur bétail seront constatés sans qu’ils puissent être rattrapés, outout au moins, pris sur le fait. Dans le cas contraire, il s’en suit des conflits entre agriculteurs et éleveurs, quivoient l’intervention des autorités administratives pour les faire taire, dans le meilleur des cas (arrangement àl'amiable toujours en faveur de l'agriculteur). Ces conflits dégénèrent parfois en batailles sanglantes.

Les causes essentielles concernent : • l’exploitation anarchique des pistes de transhumance par des agriculteurs ; • l'implantation de champs à proximité des points d'abreuvement ;• la remise en cause permanente des limites du territoire pastoral, due à la progression du front agricole;• le ramassage tardif des récoltes laissées sur les champs.

6.3.3. L’occupation anarchique des espaces pastoraux

L’occupation agricole des sols, dans un système d’agriculture extensive et extensible, n’a nulle part épargnéles pistes. Elles ont partout été envahies par les champs de cultures.

Des entretiens avec les RECOPA et le Conseil régional de l’Est, il ressort que deux ou trois ans après ladélimitation des zones de pâture, il y a comme une remise en cause totale des accords qui ont permisl’identification, la délimitation et le balisage des espaces. Pour une raison ou pour une autre, ils sont réoccupéspar les agriculteurs autochtones, ou avec leur complicité, par des migrants mossis à la recherche de terrespour l’agriculture.

Cependant, il faut souligner que pour ce qui est des pistes, la première faute incombe parfois aux éleveurs.En réalité, les pistes officielles sont peu empruntées en saison sèche car elles sont considérées comme longueset donc fatigantes pour le bétail.

L’occupation des espaces pastoraux dans la Région de l’Est constitue un véritable casse-tête, en ce sensque c’est souvent des personnes bien informées et instruites de l’administration, originaires de la région, quiinstallent des parents ou amis, ou exploitent eux-mêmes ces espaces en faisant prévaloir leurs personnalités(députés, hauts cadres de l’administration, commerçants). De plus, avec leur complicité, des étrangers viennentégalement s’installer. Dans certains cas, des procès en justice ont condamné les occupants à quitter les lieux,mais ils restent sourds à toute décision de justice.

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Le manque d’engagement des services de l’Etat, qui ne prennent pas suffisamment en compte les réalisationsdans le domaine de la sécurisation foncière des espaces pastoraux dans leurs programmes d’activités, lemanque d’intérêts des autorités communales pour les aménagements pastoraux qui ne génèrent pratiquementpas de ressources pour les collectivités décentralisée, les attitudes trop politiciennes des autorités communalesqui considèrent que les agriculteurs autochtones constituent des voix, des électeurs potentiels, face auxéleveurs qui restent minoritaires et peu engagés dans les opérations de vote, et de ce fait, évitent adroitementde frustrer les premiers, en cas de conflits avec les seconds, et le manque d’appropriation réelle des espacesnégociés et délimités pour l’élevage par les éleveurs eux-mêmes, semblent être les principales causesessentielles du problème.

66.3.4. L’accessibilité des points d’eau

L’élevage dans la Région de l’Est reste confronté à une absence de points d’eau, propre aux éleveurs et auxtroupeaux. La situation des points d’eau (tableau n° 20 et tableau n° 22) révèle l’existence de nombreux pointsd’eau (une centaine de retenues d’eau et 3 382 points d’eau modernes). Mais il n’y a pas de points d’eauspécifique à l’élevage.Les éleveurs rencontrent donc de sérieux problèmes pour l'abreuvement des animaux.

De plus, la progression des terres agricoles, concentrée au niveau des bas-fonds et autres points d'eau,limitent encore plus l’accès du bétail à l’eau. Ce qui oblige les transhumants à fréquenter les points d’eauvillageois (longues marches quotidiennes et attentes), mais compte-tenu du déficit en eau potable que connaîtla région, ces points d’eau font systématiquement l’objet d’accaparement de la part des populationssédentaires.

Par ailleurs, la diminution du nombre des points d’eau de surface, disponibles pour l'abreuvement du bétail ensaison sèche (assèchement), combinée à une augmentation des troupeaux (transhumants venus des paysvoisins (Niger) et des autres provinces du pays), conduit à une compétition âpre pour l’accès à l’eau.

Cette situation conduit au surpâturage, et ensuite, à la désertification autour des points d’eau.La carte n° 8 des couloirs de transhumance et des points d’eau montre que le couloir Est est presque dépourvude points d’eau, ce qui oblige les animaux en transhumance à parcourir de longues distances pour accéderà l’eau. Toute situation qui pousse à la violation des aires protégées, avec tout ce que cela comporte en termesde conflits entre les éleveurs et les services techniques en charge de l’Environnement.

6.3.5. Les conflits entre les éleveurs et les services forestiers autour de la violation des aires protégées

Le passage à travers les parcs et réserves n’est pas autorisé, mais il est souvent pratiqué, ne serait-ce quepour réduire les distances vers les lieux de destination des transhumances et éviter ainsi aux animaux affaiblisdes fatigues supplémentaires. Ainsi, à certains moments de leur progression, les éleveurs transhumants, pourassurer la survie de leurs troupeaux, sont contraints de faire des détours pour se retrouver à l’intérieur desaires protégées.

Ces incursions se traduisent souvent par l’émondage des ligneux fourragertels que Pterocarpus erinaceus,Khaya senegalensis, Afzelia africana, Strychnos spinosa. Ce qui conduit à de lourdes amendes (150 000 CFA)par branche coupée (Alexandre Paris). Selon la Direction Régionale de l’Environnement et du DéveloppementDurable de l’Est, plus d’un million d’animaux par an violeraient ainsi les limites des aires protégées, à la recherchede l’eau et du pâturage. Un survol du parc régional du W (Bénin, Burkina Faso, Togo) en mai 2002 a permisde dénombrer dans le Parc 23 840 bovins et 1 254 petits ruminants (Alexandre Paris).

Par ailleurs, certains membres des structures chargées de veiller à l’application de la loi, sous prétexted’assumer leur tâche, organisent des actes de représailles contre les éleveurs transhumants.

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66.3.6. L’avancée du front agricole

Plusieurs phénomènes conjugués ont contribué et continuent à contribuer à une réduction assez dramatiquedes espaces pâturables (IEPC 2004). Ces phénomènes ont pour noms les sècheresses successives desdécennies 70, 80 et 90, l’accroissement de la population avec son corollaire qu’est l’augmentation de lademande de terres cultivables. Le plus important de ces phénomènes observés au cours de ces dix dernièresannées reste le développement de nouvelles cultures (coton et sésame) et de la culture attelée.

Dans la Région de l’Est, si la culture du coton se limite aux provinces du Sud, celle du sésame, par contre, estprésente dans toutes les cinq provinces. Les superficies emblavées pour le sésame ont été multipliées partrois, en l’espace de trois campagnes. De plus, la diversification des activités comme stratégie de survie pourles pasteurs peuls oblige ces derniers à s’adonner à l’agriculture et à occuper les parcours jadis réservés àl’élevage.Dans tous les cas, les défrichements se font au détriment des aires de pâture des animaux domestiques. Ilfaut par ailleurs rappeler que les réserves et les zones de concession ont contribué à réduire de plus du tiersles espaces potentiels de pâture.

6.3.7. Les feux de brousse

A l’instar de la majeure partie du territoire national, les feux de brousse sont redevenus une donnée permanentepour la Région de l’Est. Pour diverses raisons, malgré l’interdiction par la loi, les espaces sylvo-pastoraux sontquasi systématiquement brûlés en début de saison sèche, avec destruction plus ou moins importante ducouvert herbacé.Les feux de brousse et leur impact sur la disponibilité des ressources fourragères constituentainsi une entrave supplémentaire à l’accès de ces ressources pour les besoins de l’élevage.

Le rapport définitif sur les feux de brousse au Burkina Faso relève que pour la campagne 2004, les superficiescombustibles ont été brulées à 0,86%, 51,38%, 10,80%,78,13%, et 66,34%, respectivement pour la Gnagna,le Gourma, la Komondjari, la Kompienga et la Tapoa. Cela s’explique, entre autres, par l’utilisation des feux debrousse, surtout les feux précoces comme outil d’aménagement dans les réserves forestières. Par ces feuxdits d’aménagement, plusieurs millions de tonnes de fourrages de qualité sont chaque année en fumée pourdes besoins du tourisme de vision. La fauche pour les besoins de notre élevage peut permettre d’atteindre lesmêmes résultats. La mise en feu de la brousse est aussi un moyen utilisé par les autochtones gourmantchéspour empêcher l’arrivée et l’installation des éleveurs transhumants.

Photo n° 6 : Savane arbustive ravagée par le feu en novembre 2014 (Matiakoali)

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66.3.8. La réceptivité des populations dans les zones d’accueil des transhumants

En saison sèche, les agriculteurs autochtones ne voient pas toujours d’un bon oeil arriver des troupeauxtranshumants sur leur terroir, mais ils l’acceptent. Sur les trajets de transhumance, ces éleveurs de passagene restent pas longtemps, quelques jours seulement, cela en fonction des disponibilités en herbe et en eau.Par contre, au début de l’époque des cultures, ils craignent que le bétail, transhumant sur la route du retour,ne vienne divaguer dans les champs en pleine levée et ne provoquent de gros dégâts. Entre les populationslocales et les éleveurs transhumants s’instaure aussi une compétition autour des sources d’eau. D’innombrablesconflits en découlent, et il est fréquent d’entendre dire que les communautés villageoises ont interdit l’accèsdes animaux transhumants aux points d’eau de leur localité. Ainsi, des frais d’abreuvement, souvent exorbitants,sont exigés aux abords de ces points d’eau.

VII. SUGGESTIONS / RECOMMANDATIONS

Les actions pourraient se scinder en deux volets : le volet technique et le volet recherche

7.1. Volet technique

Il concerne, entre autres les actions suivantes :

• la sécurisation et la viabilisation des espaces pastoraux ;• l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de valorisation des fourrages dans les aires protégées ;• l’information et la sensibilisation des éleveurs et des populations des zones d’accueil des transhumants ;• la mise en œuvre d’un programme d’hydraulique pastorale ;• l’établissement d’une concertation et d’un partenariat autour de la gestion durable des ressources pastorales.

7.1.1. La sécurisation foncière des espaces pastoraux (zones pastorales, zones de pâture villageoises, pistesà bétail)

La sécurisation foncière des espaces pastoraux dans la Région de l’Est passe nécessairement par la définitiondes orientations de la région en matière de planification et d’aménagement, en général, et plus particulièrement,dans le domaine des aménagements pastoraux. Cela ne sera possible qu’à travers l’élaboration et la mise enœuvre d’un schéma régional d’aménagement et de gestion des ressources pastorales.

Ce schéma relève de la catégorie des schémas directeurs d’aménagement, prescrits par la RAF, qui est laréférence en la matière. En effet la RAF prescrit que « Le schéma directeur d’aménagement est un instrumentde planification à moyen et long termes. Il permet de fixer les orientations fondamentales d’occupation etd’utilisation des terres et les objectifs d’aménagement d’un espace donné. Il doit être conforme au SchémaNational d’Aménagement du Terroir (SNAT) et Schéma Régional d’Aménagement du territoire (SRAT") ».

Dans le cas d’espèce, le schéma national d’aménagement du territoire a déjà fixé des orientations. Chaquerégion devrait s’appuyer sur ces orientations pour aller plus loin dans les détails. En l’absence d’un SRAT, lesorientations nationales pourront servir à l’élaboration du schéma directeur d’aménagement et de gestion desressources pastorales (SDAGRP).

Pour éviter les problèmes que l’on connait déjà avec la délimitation des zones pastorales, des aires de pâturevillageoises et inter villageoises, l’implication réelle de tous les acteurs (autorités coutumières, les maires descommunes, le Conseil régional, les services techniques déconcentrés du secteur rural, de l’économie et dudéveloppement, les organisations de la société civile pastorale, les représentants de producteurs, lespropriétaires terriens…) devraient être dès le départ impliqués dans le processus.

De plus, on devrait s’acheminer vers l’immatriculation des zones pastorales et leur classement comme zones

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sylvo- pastorales, et impliquer ainsi les services de l’Environnement dans les opérations liées à leur sécurisation.

La sécurisation des espaces pastoraux cconsisterait, par ailleurs, à mettre en œuvre un gramme de viabilisationde ces espaces.Les actions de viabilisation devront porter principalement sur :

• la création, l’entretien et la gestion des points d’eau ;• la construction ou l’entretien d’infrastructures d’élevage, comme les parcs à vaccination ;• la restauration des parcours.

La mise en œuvre d’actions de gestion et d’entretien, tant des ressources que des équipements, doit aussiêtre entreprise. Elle doit reposer sur des personnes responsables. Pour cela il faudra envisager la mise enplace de comités de gestion dynamiques et fonctionnels pour chaque espace (zone pastorale, zone de pâture,piste à bétail…) et pour chaque infrastructure (parc de vaccination, point d’eau..), incluant en son sein nonseulement des éleveurs résidents, mais aussi, des représentants des éleveurs transhumants. Le comité degestion pourrait décider de faire payer certains services, voire même envisager des droits de pacage.

Par ailleurs, il faudrait envisager dans les localités d’accueil la possibilité de mettre en place des zones d’accueildes transhumants (délimitation, cahiers de charges) avec toutes les infrastructures permettant une exploitationéquilibrée des ressources fourragères.

77.1.2. L’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de valorisation des fourragesdans les aires protégées

Il est connu de tous que les parcs nationaux de l’Est constituent d’importantes réserves de fourrage de qualité.En termes d’occupation des terres, ils totalisent une superficie de 1 107 400 ha, sur un total de 3 259 390hapour les unités pastorales de la région. Les parcs et zones de concession de chasse produisent chaqueannée des millions de tonnes de fourrage qui sont détruites par des feux dits d’aménagement. A notre avis,cette destruction constitue, pour les structures de gestion de ces parcs et zones de concession de chasse,les populations riveraines, les éleveurs et l’économie de la région, des pertes importantes. A titre d’exemple,une botte de 10 kg vendue à Fada coûte de 750 à 1 000 F CFA en période de soudure.

On sait que c’est la présence de telles quantités de fourrages dans les parcs qui est la cause de la violationquotidienne des limites des réserves et des conflits entre les éleveurs et les services déconcentrés del’Environnement.

L’exploitation de ces ressources permettra, non seulement de minimiser ces conflits, mais aussi, d’injecterchaque année des sommes considérables dans l’économie de la région. Dans ce sens, la valorisation de labiomasse herbacée des parcs et zones de concession reste une solution à explorer. Selon la DREDD, unessai a été tenté en 2004, mais faute de preneurs, il a été abandonné.

Aussi, et afin de donner plus de succès à l’opération, il faut engager un dialogue avec les services déconcentrésdu MEDD, du MRA, les opérateurs économiques de la région ou d’ailleurs, les populations riveraines, en vuede créer de véritables chaines de valeur autour de cette activité.

7.1.3. La mise en œuvre d’un programme d’hydraulique pastorale

La disponibilité de l’eau, ainsi que sa répartition équilibrée sur le teritoire de la région, reste une des contraintesmajeures pour la gestion durable des ressources pastorales dans la Région de l’Est. Actuellement, les pointsd'eau pastoraux sont mal répartis par rapport aux besoins. Il serait souhaitable de mettre en place un réseaude points d'eau équilibré, en nombre important mais de capacité compatible avec les ressources fourragèresattenantes, afin d’éviter une surcharge des pâturages. En même temps, des pâturages actuellement nonexploités deviendraient plus accessibles, ce qui induirait une meilleure répartition du cheptel sur les ressourcesnaturelles. Afin de pouvoir procéder à une distribution spatiale judicieuse des ouvrages dans le domaine de

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l'aménagement pastoral, une étude préalable de l'ensemble de la zone s'impose. Cette étude devra prendre en compte tous les éléments intervenant dans le choix de l'ouvrage. Il est importantde pouvoir disposer :• d'un recensement de l'ensemble des animaux (répartition, nombre…) de la zone, en tenant compte desvariations saisonnières dues à la transhumance et aux différents flux migratoires de/ou vers cette zone ;• les quantités d'eau à mettre à la disposition des troupeaux aux différentes saisons seront conditionnées parles ressources fourragères de la zone. Une carte des pâturages devra pouvoir fournir les taux de chargeadmissibles en fin de saison sèche ; • un inventaire des points d'eau naturels et artificiels, permanents et temporaires, avec pour ces derniers lapériode probable de tarissement, servira de base à la détermination des besoins en eau de la zone considérée.

Les aspects humains liés à l'hydraulique pastorale devront également être abordés :• le système du foncier pastoral ;• les rapports sociaux entre éleveurs et agriculteurs ;• l'état organisationnel et fonctionnel des groupements ;• les besoins exprimés ainsi que la capacité d'autogestion pour le choix des infrastructures.

77.1.4. L’établissement d’une concertation et d’un partenariat autour de la gestion durable des ressourcespastorales

Les ressources naturelles sont des ressources partagées. Elles sont par conséquent au centre des intérêtsde plusieurs utilisateurs et de plusieurs utilisations (agricole, pêche, chasse, élevage, industrie, domestique,etc.). Aussi, au plan institutionnel, la gestion de ces ressources, après le démantèlement du Ministère dudéveloppement rural, se trouve aujourd’hui émiettée au sein de plusieurs institutions ministérielles (Ministèreen charge del’agriculture, Ministère en charge de l’environnement, Ministère en charge de l’élevage). Lesmécanismes mis en place pour leur gestion devraient, en toute logique, se faire selon une approche inclusiveet participative, avec une véritable implication de tous les acteurs concernés (IEPC 2004).

Mais d’une manière générale, on constate que les institutions travaillent en vase clos, sans aucune concertationdes uns avec les autres, et très souvent, en antagonistes, chacun voulant tirer la couverture vers lui-même.Par exemple, les processus de la délimitation des espaces pastoraux (zones pastorales, aires de pâturevillageoises, pistes à bétail, couloirs de transhumance) devrait impliquer les services compétents du Ministèrede l’Environnement et du développement durable. Les services déconcentrés de ce ministère devraient pouvoir assurer, comme ils le font avec les réserves et les aires classées, la sécurité de ces espaces.

En la matière, on relève que le Conseil régional et le Réseau de communication sur le pastoralisme, uneorganisation de la société civile pastorale, ont entrepris depuis 2011 de mettre en place deux structures quiœuvrent dans le domaine de l’amélioration de la sécurisation des espaces pastoraux et, du développementde l’activité pastorale en général, dans le Région de l’Est. Il s’agit de l’Entente pour la Coopération Pastoraledans le Région de l’Est (ECOPARE) et le Conseil consultatif pour le pastoralisme.

L’ECOPARE a pour objectif de mettre ensemble les collectivités locales, les services techniques, les pasteurset les agriculteurs, pour parvenir à la définition de programmes et de plans d’actions pour le développementpastoral dans la région.

Le Conseil consultatif pour le pastoralisme, composé des acteurs à la base, dont les pasteurs eux-mêmes,est chargé d’apprécieret d’orienter l’ECOPARE dans la définition des programmes et des activités en faveurdu développement de l’élevage pastoral dans la région.

Il reviendra à chaque acteur de jouer pleinement sa partition au sein de ces organes, pour prétendre à uneamélioration de la situation

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77.1.5. L’information, la sensibilisation de tous les acteurs concernés

La plupart des problèmes rencontrés par les éleveurs transhumants au cours deleur déplacement sont plusou moins liés au manque d’information sur les couloirs à emprunter et, entre autres, les conditions dans leslocalités d’accueil.

Pour les éleveurs, l’information et la sensibilisation devraient porter sur :• les itinéraires à emprunter : les conditions pour chaque itinéraire (présence des points d’abreuvement, dupâturage, des aires de repos, les distances entre les aires de repos, les problèmes liés éventuellement auxaires protégées et ceux liés à l’hostilité, ou hospitalité des populations des zones traversées et éventuellement,les risques sanitaires et risques liés aux fauves);• les périodes propices d’emprunt ; • les conditions dans les zones d’accueil : (i) la présences des ressources pastorales (eau et pâturages), (ii)les capacités de charges, (iii) l’hostilité ou hospitalité des populations, (iv) les risques sanitaires et les problèmesliés à la proximité des réserves forestières et fauniques, (v) la présence des transhumants venus d’ailleurs (paysvoisins ou autres régions du Burkina et les éventuels conflits qui peuvent découler de l’exploitation communedes ressources pastorales, (vi) les services offerts sur place, etc.

Pour les populations des localités d’accueil, l’information et la sensibilisation devraient porter sur les périodesd’arrivée des transhumants, afin de les préparer à l’affluence du bétail étranger sur leurs terroirs. L’informationet la sensibilisation devraient également porter sur les opportunités que pourraient offrir la présence des éleveurstranshumants : contrats de fumures, acquition des animaux pour la diversification des activités.L’information et la sensibilisation, qui pourraient se faire par le canal de la radio en langue locale et en Fulfuldé,permettraient également de diffuser des informations sur la vaccination, la réglementation de la transhumanceen vigueur dans les pays d’accueil et au niveau communautaire. Une autre façon de les approcher seraitd’utiliser les crieurs publics ou de proposer de courtes réunions lors des jours de marchés.

7.2. Volet recherche

A ce niveau, il s’agira principalement:• de rendre les conditions de conduite du pastoralisme compatibles ou favorable à la conservation des airesprotégées ;• de suivre de troupeaux en périphérie (proche et eloignée) du parc.

7.2.1. Rendre les conditions de conduite du pastoralisme compatibles ou favorableS à la conservation desaires protégées

Avant tout, il convient de revenir à une question primordiale : « Quels impacts les transhumants ont-ils sur laconservation de la biodiversité du W ? » L'avenir des aires protégées du W ne dépend peut être pas de leurcapacité à exclure le bétail domestique (Alexendre Paris, 2002).

D'une part, la réduction des incursions de bétail a un coût qui croît exponentiellement : l'élimination de toutesles incursions est difficile et trop chère, par rapport aux bénéfices escomptés en terme de conservation. Ils'agit plutôt de réfléchir en termes de niveaux de tolérance. Ensuite, l'impact de la transhumance sur laconservation est relatif, plutôt qu’absolu, car il dépend des pratiques des transhumants, de leur nombre, deleur utilisation de l'espace ; il doit être étudié.

De ces niveaux de tolérance, de ces impacts quantifiés, n'est-il pas possible d'envisager que des modes degestion mixte des espaces, où de conservation, de chasse, et de pastoralisme soient articulés ?

Entre interdiction d'accès aux ressources, encadrement des pratiques pastorales, et durabilité des efforts deconservation, n'est-il pas possible de trouver des compromis plus efficaces ? Si l'éleveur doit devenir l'alliédes gardes forestiers, plutôt que leur ennemi (Toutain et al. 2001), comment y arriver pratiquement ?

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77.2.2. Mettre en place un programme d’accompagnement et de suivi des transhumances

Afin de connaître la fréquentation réelle des aires protégées par les éleveurs et préciser les lieux de séjours, onpourra mettre au point un système de comptage aérien (couplage avec comptage faune). Cela permettra :• de préciser les routes de transhumance et de mettre en évidence les choix techniques et les façons deprocéder des éleveurs transhumants ;• d'établir des statistiques sur la fréquentation en saison sèche ainsi qu'une carte de localisation des zonespréférentielles de pâturage.

Cette recherche pourrait déboucher sur la mise en place d’un observatoire de la transhumance, basé sur lacollaboration de plusieurs services d’Etat, permettant de suivre et de comprendre les évolutions de latranshumance pour adapter en conséquence les interventions ou la réglementation.

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CCONCLUSION GENERALE

La Région de l’Est du Burkina Faso est l’une des régions du pays qui disposent encore de ressourcespastorales relativement abondantes. En effet, les investigations réalisées dans le cadre de la présente étudemontrent qu’elle dispose de vastes étendues de pâturage évaluées à 3 259 419 ha, composées de steppes,de jachères, de savanes arbustives et herbeuses, de savanes arborées, de forêts claires, de forêts galeries etde prairies.

En réalité, ce potentiel est fortement diminué par la présence des réserves et zones de concessionde chasse,qui prennent1 107 400 ha (34% environ des superficies pâturables). Ces réserves et zones de concession dechasse qui sont formellement interdites à la pâture des animaux domestiques, occupent les meilleurs pâturagesdans les provinces du Sud (la Tapoa avec 463 857 ha, la Kompienga 557 501 ha et le Gourma 86 024 ha),les zones préférentielles d’accueil des transhumants

Le potentiel en ressources en eau (eaux de surface, eaux sous- terraines) est , quant à lui, estimé à plus de20 milliards de m3. Mais la répartition des ressources mobilisées ne se fait pas toujours en fonction des besoinsde l’élevage.

D’une manière générale, la gestion de ces ressources connait de nombreuses contraintes dont les principalesdemeurent :• la progression du front agricole et la réduction continue des espaces de pâture; • l’occupation anarchique des espaces pastoraux (zones de pâture, pistes à bétail et couloirs de transhumance ; • la surcharge des parcours dans les zones d’accueil des transhumants ;• les feux de brousse ;• la mauvaise répartition des points d’eau.

Au regard de la spécificité de cette région, troisième région d’élevage du Burkina Faso, après les régions duSahel et des Hauts Bassins, la question que l’on est en droit de se poser est de savoir « Comment rendre lesconditions de conduite du pastoralisme compatibles ou favorable à la conservation des aires protégées ? »Cela en raison de tous les problèmes qui connait cet élevage à l’intérieur et à la périphérie de ces aires(exactions ontre les éleveurs qui tenteraient de franchir les frontières à la quête de l’eau et pâturage, surchargesdes parcours alentours, etc.

Par ailleurs, certains aspects importants de cette étude n’ont pas été abordés. Il s’agit de :- répertorier et analyser les expériences réussies de gestion durable des terres et des parcours pastoraux dela Région de l’Est, et proposer des mécanismes et /ou approches pour leur mise à échelle ;- identifier et évaluer les facteurs favorables à la gestion durable des ressources et parcours pastoraux dansla Région de l’Est, notamment ; - établir le niveau de dégradation des parcours pastoraux et les différents types de ressources pastorales enmettant en relief les mécanismes et stratégies de gestion de ces parcours.

Il serait souhaitablede voir comment les reprogrammer dans les études antérieures.

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UNION INTERNATIONALE POUR LA CONSERVATION DE LA NATURE

PROGRAMME DU BURKINA FASORue du Pr. Joseph Ki-Zerbo01 BP 3133 Ouagadougou 01

Email: [email protected]él +226 25 31 31 54BURKINA FASOwww.iucn.org /paco

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