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Évaluation des opportunités du marché des mini-réseaux : Madagascar Programme de développement du marché des mini-réseaux verts : Banque africaine de développement Mars 2019

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Évaluation des opportunités du marché des mini-réseaux : Madagascar

Programme de développement du marché des mini-réseaux verts : Banque africaine de développement

Mars 2019

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Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a pour objectif premier de faire reculer la pauvreté dans ses pays membres régionaux en contribuant à leur développement économique durable et à leur progrès social. À cet effet, il mobilise et alloue des ressources pour promouvoir l’investissement dans ces pays et leur fournit une assistance technique ainsi que des conseils sur les politiques à mettre en œuvre en vue de soutenir les efforts de développement.

Le Carbon Trust a rédigé ce rapport sur la base d’une analyse impartiale de sources primaires et secondaires. La mission du Carbon Trust est d’accélérer la transition vers une économie durable, à faible émission de carbone. Regroupant des ingénieurs et experts indépendants, l’organisation est un leader mondial dans le domaine de la réduction des émissions de carbone et des technologies propres. En tant qu’organisme à but non lucratif, le groupe conseille les gouvernements et les entreprises du monde entier et réinvestit les bénéfices de son activité dans sa mission de réduction des émissions de carbone.

Le Centre pour les Énergies Renouvelables et l’Efficacité Énergétique de la CEDEAO (ECREEE) aspire à contribuer au développement économique, social et environnemental durable de l’Afrique de l’Ouest en améliorant l’accès aux services énergétiques modernes, fiables et abordables, la sécurité énergétique et la réduction des externalités environnementales négatives du système énergétique (par exemple, les émissions de gaz à effet de serre, la pollution locale).

Le Carbon Trust tient à remercier les organisations suivantes pour leur contribution à ce rapport : l’Agence de Développement de l’Électrification Rurale (ADER) de Madagascar, le Conseil de Développement Économique de Madagascar (EDBM), le Ministère de l’Eau, de l’Énergie et des Hydrocarbures (MEEH), Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), la Banque mondiale, l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (UNIDO), l’Agence Française de Développement (AFD), le Programme Énergétique pour l’Afrique Australe (SAEP), le Fonds mondial pour la nature (WWF), AXIAN Group, BETC Natala, EOSOL, Henri Fraise & Fils.

Rédigé par :

Jon Lane Benjamin CurnierDirecteur Associé, Carbon Trust Directeur Associé, Carbon Trust [email protected] [email protected]

Micol Salmeri Yuri Lima Hamden Associée, Carbon Trust Coordinateur Technique, [email protected] [email protected]

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PRÉFACE

Ce document, qui fait partie de la série de documents du Programme de développement des mini-réseaux verts (GMG MDP), évalue le marché des mini-réseaux verts à Madagascar. Les mini-réseaux verts englobent les mini-réseaux alimentés par des sources d’énergies renouvelables (rayonnement solaire, énergie éolienne, hydroélectricité ou biomasse) exclusivement ou en combinaison avec une centrale diesel.

Les mini-réseaux ne sont pas un phénomène nouveau en Afrique. Presque toutes les compagnies nationales possèdent et exploitent des centrales électriques alimentées au diesel qui ne sont pas raccordées au réseau principal et fournissent de l’électricité aux villes secondaires et aux grands villages. Cette solution à l’électrification rurale entraîne souvent des pertes financières importantes pour la compagnie, qui doit alors vendre de l’électricité à des prix bien inférieurs au coût de production et de livraison. En outre, elle ne permet pas d’offrir aux villes et villages les plus reculés un accès à l’électricité. Selon les estimations du dernier Cadre mondial de suivi de l’Initiative « Énergie durable pour tous » (SEforALL), le fossé entre zones urbaines et zones rurales en matière d’accès à l’électricité en Afrique atteint 450 %, 69 % de la population des zones urbaines ayant accès à l’électricité contre 15 % seulement en milieu rural.

Il existe trois principales options pour raccorder au réseau les populations actuellement non desservies en Afrique, à savoir : l’extension du réseau national, l’installation de « mini » réseaux séparés à exploiter indépendamment du réseau principal, et le déploiement de systèmes autonomes de production d’énergie qui fournissent de l’électricité aux consommateurs individuels. L’approche la plus économique pour l’alimentation des mini-réseaux consiste à utiliser des sources d’énergies renouvelables, qui sont du reste largement disponibles sur l’ensemble du continent africain.

Le développement du marché des mini-réseaux verts (GMG) n’est toutefois pas sans défis. Outre des cadres politiques et réglementaires hostiles, les obstacles à la croissance du secteur des mini-réseaux privés en Afrique incluent notamment l’absence de modèles d’affaires éprouvés, de données du marché et de liens commerciaux, ainsi que le manque de capacité des principales parties prenantes et d’accès au financement.

En réponse à ces défis, la Banque africaine de développement (BAD) a élaboré et lancé en 2015 la Phase 1 du Programme de développement du marché des mini-réseaux verts (GMG MDP) avec un financement du Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA) de la BAD.1 Le GMG MDP est une plateforme panafricaine qui s’attaque aux obstacles techniques, politiques, financiers et commerciaux auxquels se heurte le secteur émergent des GMG. Il fait partie du programme GMG Afrique financé par le Ministère du Développement International (DFID) du Royaume-Uni, qui comprend également des initiatives GMG au Kenya et en Tanzanie, l’élaboration de politiques GMG spécifiques à chaque pays à travers le SEFA, et une composante d’apprentissage pratique et d’échange mise en œuvre par le Programme d’Assistance à la Gestion du Secteur de l’Énergie (ESMAP) de la Banque mondiale. La Phase 2 du GMG MDP, de portée et d’envergure supérieures à celles de la Phase 1, a été lancée en novembre 2017.

Dans son rapport intitulé Africa Energy Outlook 2014, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prédisait que d’ici à 2040, 70 % de la nouvelle offre d’électricité en milieu rural en Afrique proviendront des systèmes autonomes et des mini-réseaux. Les initiatives GMG MDP, SEforALL, SEFA, ESMAP et autres programmes similaires, qui contribuent à la réduction des coûts, aux avancées technologiques et aux gains d’efficacité en matière de développement du marché des GMG, contribueront à garantir une part des sources d’énergies renouvelables atteignant jusqu’à 2/3 de l’électricité fournie.

Les objectifs du programme GMG sont au cœur de la mission de la BAD qui est de faire reculer la pauvreté dans ses pays membres régionaux en contribuant à leur développement économique durable et à leur progrès social. Les solutions hors réseau et mini-réseau constituent un élément clé du New Deal pour l’énergie en Afrique de la BAD, lancé par son président en janvier 2016. Le New Deal, un effort de transformation axé sur les partenariats, vise l’accès universel à l’énergie sur le continent à l’horizon 2025.

Ce rapport a été préparé par le Carbon Trust et le Centre pour les Énergies Renouvelables et l’Efficacité Énergétique de la CEDEAO (ECREEE) à la demande de la BAD. Il a été rédigé par Micol Salmeri du Carbon Trust et Yuri Lima Handem d’ECREEE. Le Carbon Trust est une organisation ayant pour mission d’aider les entreprises, les gouvernements et le secteur public à accélérer la transition vers une économie sobre en carbone. ECREEE est une agence spécialisée de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest.

Le contenu de ce rapport a été contrôlé par William Hudson du Carbon Trust et Jeff Felten de l’équipe GMG de la BAD. Il a été édité par Kimberlee Brown.

1 Le partenariat de la Plateforme africaine SEforALL réunit la Commission de l’Union africaine, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et les Communautés économiques régionales (CER), qui se succèdent selon un principe de rotation. http://www.se4all-africa.org

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Contents

PRÉFACE 3

RÉSUMÉ 8

1. INTRODUCTION AU PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DU MARCHÉ DES MINI- RÉSEAUX VERTS 11

2. VUE D’ENSEMBLE DU PAYS ET DU SECTEUR 122.1 Vue d’ensemble du pays 122.2 Vue d’ensemble du secteur de l’énergie 152.3. Vue d’ensemble du secteur de l’électricité 192.4 Vue d’ensemble du secteur hors réseau 23

3. POTENTIEL DES MINI-RÉSEAUX VERTS 333.1 Disponibilité des données 333.2 Potentiel des mini-réseaux : Évaluation 343.3 Potentiel d’énergies renouvelables pour les mini-réseaux 38

4. ANNUAIRE 434.1 Annuaire des cadres politiques et réglementaires du secteur de l’énergie 434.2 Annuaire des sources de données 444.3 Annuaire des parties prenantes 45

ANNEXES 51

BIBLIOGRAPHIE 54

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List of FiguresFigure 1. Les six provinces autonomes de Madagascar 12

Figure 2. Températures et précipitations mensuelles moyennes à Madagascar, sur la période 2010-2015 (Banque mondiale, Portail de connaissances sur le changement climatique) 12

Figure 3. Couverture du réseau TELMA 13

Figure 4. Profil d’émissions BaU à Madagascar 16

Figure 5. Agences gouvernementales jouant un rôle important dans le secteur de l’énergie à Madagascar 16

Figure 6. Combinaison de technologies pour atteindre un taux d’électrification de 70 % d’ici à 2030 conformément à la NPE 19

Figure 7. Répartition optimale de la technologie conformément à la NPE (source : KTH) 22

Figure 8. Abonnements aux services mobiles pour 100 habitants (chiffres de la Banque mondiale) 30

Figure 9. Dépenses moyennes en énergie par semaine (source : Banque mondiale) 35

Figure 10. Réseau électrique existant et réseau prévu d’ici à 2025 (lignes en pointillés) 35

Figure 11. Régions les mieux desservies par l’extension du réseau, les mini-réseaux et les systèmes autonomes, illustrées avec les centres urbains majeurs et mineurs. Les lignes en pointillés représentent les extensions de réseau prévues d’ici à 2025. Analyse du Carbon Trust. 36

Figure 12. Régions les mieux desservies par l’extension du réseau, les mini-réseaux et les systèmes autonomes, illustrées avec les sites de production d’électricité existants et prévus. Les lignes en pointillés représentent les extensions de réseau prévues d’ici à 2025. Analyse du Carbon Trust. 37

Figure 13. Potentiel de l’hydroélectricité par région (1-20 MW) (source : Banque mondiale) 39

Figure 15. Vitesse moyenne du vent à 100 m d’altitude (m/s) 42

List of Tables

Tableau 1. Répartition de l’énergie utilisée par les ménages (données de la Banque mondiale) 15

Tableau 2. Prix plafonds au niveau national en octobre 2017, ORE (prime fixe exprimée en Ar/kW et prix de l’énergie en Ar/kWh) 21

Tableau 3. Mini-réseaux hybrides ou alimentés par des sources d’énergies renouvelables, basés sur un modèle PPP, par comté 25

Tableau 4. Régime de déclaration pour la production d’énergie 26

Tableau 5. Régime d’autorisation pour la production d’énergie 26

Tableau 6. Régime de concession pour la production d’énergie 26

Tableau 7. Environnement réglementaire et politique à Madagascar : éléments clés des facteurs favorables et facteurs limitants du développement des GMG 32

Tableau 8. Population de Madagascar par état et par région (2014) 34

Tableau 9. Taille estimée du marché des ménages pour les solutions hors réseau. Analyse utilisant le réseau électrique existant et le réseau prévu à l’horizon 2025 38

Tableau 10. Centrales de production hydroélectrique existantes (source : ORE, 2014) 39

Tableau 11. Potentiel de l’hydroélectricité (1-20 MW) (source : Banque mondiale) 40

Tableau 12. Liste des opérateurs privés au premier semestre 2016 (source : MEEH) 51

Tableau 13. Tarifs de JIRAMA en date d’avril 2018 52

Tableau 14. Lignes de transport d’électricité prévues à Madagascar 53

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LISTE DES ACRONYMES

ADER Agence de Développement de l’Électrification Rurale

BAD Banque africaine de développement

AOPEM Association des Opérateurs Professionnels en Électrification de Madagascar

ARELEC Autorité de Régulation de l’Électricité

BNM Bureau des Normes de Madagascar

CEMG Mini-réseau d’énergie propre

DFID Ministère du Développement International du Royaume-Uni

CEDEAO Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest

ECOWREX Observatoire de la CEDEAO pour les Énergies Renouvelables et l’Efficacité Énergétique

ECREEE Centre pour les Énergies Renouvelables et l’Efficacité Énergétique de la CEDEAO

EDBM Conseil de Développement Économique de Madagascar

EIA Évaluation d’impact environnemental

EUEI Initiative de l’Union européenne pour l’énergie

ESMAP Programme d’Assistance à la Gestion du Secteur de l’Énergie de la Banque mondiale

FNE Fonds National de l’Électricité

FNED Fonds National de l’Énergie Durable

PIB Produit intérieur brut

GMG Mini-réseaux verts

SIG Système d’information géographique

HIO Opportunités à fort impact

AIE Agence internationale de l’énergie

IFC International Finance Corporation

FMI Fonds monétaire international

CDN Contributions Déterminées au niveau National

INSTAT Institut National de la Statistique

PIE Producteur indépendant d’électricité

MDP Programme de développement du marché

MEEH Ministère de l’Eau, de l’Énergie et des Hydrocarbures

MPAE Ministère auprès de la Présidence en charge de l’Agriculture et de l’Élevage

NAMA Mesure d’atténuation appropriée au niveau national

NPE Nouvelle Politique de l’Énergie

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NEPAD Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique

ORE Office de Régulation de l’Électricité

PDMC Plan de Développement au Moindre Coût

PDRI Plans Directeurs Régionaux Indicatifs

PERC Politique des Énergies Renouvelables de la CEDEAO

NPE Nouvelle Politique de l’Énergie

PPA Contrat d’achat d’électricité

PPP Partenariat public-privé

PV Photovoltaïque

CER Communautés économiques régionales

REDD Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts dans les pays en développement

SADC Communauté de développement d’Afrique australe

SEforALL Énergie durable pour tous

SEFA Fonds pour l’énergie durable en Afrique

SEM Société des Énergies de Madagascar

SMEE Société Malgache de l’Eau et de l’Électricité

SSA Afrique Subsaharienne

NU Nations Unies

PNUD Programme des Nations Unies pour le développement

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RÉSUMÉ

Ce rapport de pays fait partie d’une série de rapports de pays rédigés dans le cadre des études de marché réalisées pour le Programme de développement du marché des mini-réseaux verts (GMG MDP) de la Banque africaine de développement. Le MDP a pour objectif final de faciliter l’accès à l’électricité en Afrique en favorisant le développement du marché des GMG dans les zones où ceux-ci représentent une meilleure option sur les plans technique et économique que l’extension du réseau principal. Les études de marché visent à fournir des données comparables et exploitables sur le potentiel des GMG dans les pays d’Afrique subsaharienne. Ce rapport fournit une analyse pour Madagascar. Les rapports de pays précédents peuvent être téléchargés à partir du HelpDesk GMG (http://greenminigrid.se4all-africa.org).

La méthodologie de ce rapport combine une évaluation des opportunités à fort impact avec des connaissances et informations pratiques destinées aux professionnels des mini-réseaux. Les informations fournies englobent les principales parties prenantes, des données brutes sur les facteurs physiques et non physiques et une analyse des politiques et des réglementations. Évaluer le potentiel des mini-réseaux est une tâche difficile car une telle analyse nécessite beaucoup de données et d’hypothèses. Ce rapport vise donc à collecter les données disponibles et à préciser les évaluations générales qui pourraient intéresser la plupart des acteurs du secteur des mini-réseaux. Des données brutes sont fournies avec ce rapport, si bien que les parties prenantes peuvent effectuer leur propre analyse spécifique.

La population de Madagascar était estimée à 24,8 millions d’habitants en 2016 (avec un taux de croissance de +2,7 % par an), dont environ 35 % vivent dans les zones urbaines ou périurbaines. À l’instar de beaucoup de pays insulaires de l’océan Indien, Madagascar a un climat tropical. Dans le même temps, Madagascar est l’un des pays les plus exposés aux phénomènes météorologiques extrêmes et le pays subit, en moyenne, trois catastrophes naturelles majeures par an, avec des impacts considérables sur la vie, l’économie et les infrastructures. Les infrastructures du pays sont relativement limitées. Le réseau routier malgache se caractérise par une infrastructure avec peu de routes goudronnées (13 % des 32 000 km de routes (AFD, 2018)). En termes de télécommunications, la densité téléphonique totale (fixe et mobile) est d’environ 45 pour 100 personnes, un chiffre relativement faible.

Madagascar est une démocratie représentative semi-présidentielle : Le Président de la République est le Chef de l’État et le Premier ministre le Chef du Gouvernement. Il existe trois niveaux de pouvoir à Madagascar. Le pouvoir exécutif comprend un Président et un Premier ministre (nommé par le Président), ainsi qu’un Conseil des ministres en charge de la gestion quotidienne du Gouvernement. Le pouvoir législatif est composé des deux chambres du Parlement ; l’Assemblée nationale (Antenimieram-Pirenena) compte 160 membres, élus pour un mandat de quatre ans dans des circonscriptions uninominales et binominales, tandis que le Sénat compte 33 membres, dont 22 sont élus au suffrage indirecte, un dans chacune des 22 régions de Madagascar, et 11 sont nommés par le Président. Enfin, le pays dispose d’un pouvoir judiciaire indépendant. Le Président est élu au suffrage populaire et peut être réélu deux fois (soit un maximum de trois mandats de cinq ans).

Le produit intérieur brut (PIB) nominal de Madagascar était de 10,4 milliards de dollars américains en 2017, avec un PIB nominal par habitant de 1 563 dollars. L’économie a progressé de 4,1 % en 2016 et de 4,5 % à partir de 2017, contre 3,1 % les deux années précédentes et 2,7 % entre 2009 et 2013. L’économie du pays repose principalement sur le secteur agricole (34,6 % du PIB en 2016). Le secteur agricole est le plus grand employeur du pays (plus de 70 % de la population active malgache). Ce secteur est confronté à de nombreux défis, notamment dus aux catastrophes naturelles. Le riz représente 28 % (soit 3,8 millions de tonnes) de l’ensemble de la production agricole et constitue une importante culture commerciale et source alimentaire pour le pays. Madagascar est le premier producteur de vanille en Afrique et dans le monde, avec 37 % de la production mondiale.

La consommation moyenne d’énergie par habitant à Madagascar est de 0,315 te/an, soit l’une des plus faibles au monde. Madagascar figure parmi les pays les moins avancés (PMA) avec un taux d’émissions de gaz à effet de serre non significatif. En 2016, la capacité de production installée à Madagascar était de 680 MW (selon certaines sources, elle aurait atteint 840 MW en janvier 2019), une capacité composée de 23 % de sources d’énergies renouvelables (principalement de l’hydroélectricité) et 77 % de sources d’énergie à base de combustibles fossiles. Madagascar affiche un taux moyen

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d’électrification de 15 %, inégalement réparti entre les zones urbaines (53 %) et les zones rurales (6,5 %). Madagascar subit de lourdes pertes de réseau non techniques, 37 % de l’énergie produite n’étant pas facturés. Madagascar n’est pas doté d’un réseau central unique, mais de trois grands réseaux indépendants. Les options de développement du réseau les plus adaptées sont principalement concentrées dans le centre et le nord du pays.

Plusieurs agences gouvernementales interviennent dans le secteur de l’énergie à Madagascar. Le Ministère de l’Eau, de l’Énergie et des Hydrocarbures (MEEH) élabore et met en œuvre des politiques visant à garantir un approvisionnement en électricité adéquat et fiable à Madagascar. L’Agence de Développement de l’Électrification Rurale (ADER) a été créée en 2002 pour développer l’électrification rurale dans le pays. Ses principales missions consistent à identifier des sites potentiels pour l’électrification rurale, gérer le processus d’appel d’offres et superviser les concessions. L’Office de Régulation de l’Électricité (ORE, bientôt rebaptisé ARELEC, Autorité de Régulation de l’Électricité) est l’organe de réglementation du secteur de l’électricité. JIRAMA (Jiro sy Rano Malagasy) est la compagnie nationale d’électricité et d’eau de Madagascar.

Jusqu’à récemment, il n’y avait aucune politique des énergies renouvelables à Madagascar. Avec l’aide de l’Initiative de l’Union européenne pour l’énergie (EUEI), Madagascar a élaboré la Nouvelle Politique de l’Énergie (NPE) pour la période 2015-2030. La NPE fixe les objectifs en matière d’énergie, notamment l’augmentation du taux d’accès à l’énergie à 70 % d’ici à 2030. Sur ces 70 %, seuls 20 % devraient être raccordés à une source d’énergie renouvelable hors réseau, même si, en réalité, ce chiffre devra être supérieur si l’objectif de 70 % doit être atteint. Les efforts de Madagascar pour l’élaboration d’un cadre réglementaire pour les mini-réseaux se poursuivent. Les concessions sur les sites sont attribuées après une procédure d’appel d’offres public, ou sur la base de demandes non sollicitées et de « réservations » des villages.

L’ADER subventionne des projets d’électrification rurale avec des fonds provenant d’organismes donateurs. En outre, elle peut subventionner des projets dans le cadre de la gestion du Fonds National de l’Électricité (FNE). Cependant, le fonctionnement actuel du FNE a été remis en question en raison d’un manque de fonds et d’une situation financière délicate. La NPE est entrain de remplacer le FNE par un nouveau Fonds National de l’Énergie Durable (FNED), qui sera un fonds indépendant, multi-instruments, capable d’acheminer les fonds provenant du Gouvernement, des donateurs et du secteur privé. Il faut espérer que le FNED suivra une procédure plus indépendante et plus transparente, et qu’il sera donc davantage aligné sur les besoins des acheteurs sur le marché.

Il est impératif de renforcer et d’appliquer le cadre juridique et réglementaire pour devenir plus attrayant pour le secteur privé. Le cadre existant doit créer un environnement favorable plus propice aux investissements et au partage d’informations sur les besoins du marché local. Malgré le renforcement des processus de l’ADER, le processus d’élaboration des projets et les niveaux de financement disponibles restent trop incertains. L’accès à la terre demeure également un défi majeur. Le principal obstacle reste la très faible capacité de la population locale à payer, et donc la fourniture d’électricité par le biais de projets viables.

Le principal potentiel d’énergie renouvelable du pays provient de l’hydroélectricité, qui est la pierre angulaire de la production d’énergie en réseau à Madagascar depuis des décennies. Madagascar possède également un énorme potentiel d’énergie solaire. Dans le cadre de la NPE, le Gouvernement prévoit un taux d’approvisionnement des ménages en énergie solaire de près de 15 %. La diversification est essentielle dans la mesure où environ 92 % de l’énergie à Madagascar est fournie par le bois énergie.

Sur la base de notre analyse de la couverture actuelle du réseau, des données de ligne haute tension (HT) et de la cartographie par satellite des éclairages nocturnes, nous estimons que 40 % de la population sans accès à l’électricité seraient mieux desservis par des mini-réseaux, le potentiel le plus élevé étant dans l’État de Fianarantsoa. Cela correspond à 8,3 millions d’habitants (soit 33 % de la population totale). 11,3 millions de personnes supplémentaires vivant à moins de 15 km du réseau devraient avoir accès à l’électricité par extension du réseau principal, et 4,5 millions de personnes seraient mieux desservies par des systèmes solaires domestiques.

Selon les résultats de cette analyse, le revenu total annuel est estimé à 106 millions de dollars rien que pour les mini-réseaux. Le potentiel le plus élevé est concentré dans l’État de Fianarantosa, avec une taille de marché estimée de 34 millions de dollars et 2,7 millions de personnes desservies à travers des mini-réseaux.

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En tenant compte des extensions de réseau prévues jusqu’en 2025, le marché total estimé chute à 95 millions de dollars, soit une baisse de 11 % par rapport au marché des mini-réseaux dans le cadre du réseau actuel. La baisse la plus importante, en tenant compte de ces extensions, est observée dans l’État de Fianarantosa, avec 14,7% (soit une baisse de 5 millions de dollars). Le marché le plus important reste cependant concentré dans cet État de Fianarantosa, avec un chiffre de 29 millions de dollars. La taille réelle du marché peut être supérieure aux estimations indiquées ici, compte tenu que des solutions décentralisées pourraient être également envisagées dans des zones situées à proximité du réseau.

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1. INTRODUCTION AU PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DU MARCHÉ DES MINI-RÉSEAUX VERTS

Le Programme de développement du marché des mini-réseaux verts (GMG MDP) de la Banque africaine de développement (BAD) vise à favoriser l’accès à l’électricité en Afrique. Le MDP aide les parties prenantes à surmonter les obstacles liés à la mise en œuvre généralisée et durable des projets de mini-réseaux verts (GMG), notamment en :

• permettant de comprendre d’un point de vue similaire et plus pragmatique les opportunités du marché des GMG en Afrique subsaharienne ;

• favorisant les liens entre les communautés, les institutions publiques, les promoteurs de projets, les bailleurs de fonds et les fournisseurs de technologies nécessaires au développement réussi des mini-réseaux ;

• renforçant la capacité des promoteurs à élaborer et mettre en œuvre des modèles d’affaires spécifiques aux GMG ;

• favorisant un environnement politique et réglementaire solide ;• mobilisant les bailleurs de fonds et en apportant un appui à la mise en place de solutions financières adaptées.

Ce rapport de pays fait partie d’une série de rapports de pays rédigés dans le cadre des études de marché réalisées pour le Programme de développement du marché des mini-réseaux verts (GMG MDP), fournissant chacun une analyse du potentiel des GMG par pays. Ces rapports fournissent des données comparables et exploitables sur le potentiel des GMG dans les pays d’Afrique subsaharienne. Les évaluations des opportunités du marché des GMG pour les autres pays peuvent être téléchargées à partir du HelpDesk GMG (http://greenminigrid.se4all-africa.org).

Le Programme de développement du marché des mini-réseaux verts (GMG MDP) est mis en œuvre par la Banque africaine de développement grâce à une subvention du Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA). Le MDP est au cœur des efforts de la BAD pour soutenir les progrès du continent vers la réalisation de l’Objectif de Développement Durable n° 7 en matière d’accès à l’énergie, d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique, ainsi que vers le succès du New Deal pour l’énergie en Afrique lancé par la BAD elle-même, qui vise l’accès universel à l’horizon 2025.

Le développement des mini-réseaux verts figure également parmi les objectifs principaux du Partenariat pour les mini-réseaux, dans lequel la Banque joue un rôle de premier plan pour l’Afrique. Le Partenariat dynamise l’action visant à surmonter les obstacles auxquels le secteur est confronté, en s’appuyant sur l’expertise et les ressources du secteur public, du secteur privé et de la société civile. Le partenariat pour les mini-réseaux (anciennement Opportunités à fort impact pour les mini-réseaux propres), comprenant le groupe de coordination, le secrétariat et une composition élargie, est le forum établi pour discuter et coordonner les efforts des partenaires de développement en vue de faire progresser l’adoption des GMG. Le MDP a été conçu dès le départ pour être intégré et coordonné étroitement avec les activités menées dans le cadre du Partenariat.

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2. VUE D’ENSEMBLE DU PAYS ET DU SECTEUR

2.1 VUE D’ENSEMBLE DU PAYS

La population de Madagascar était estimée à 24,8 millions d’habitants en 2016, dont environ 35 % vivent dans des zones urbaines ou périurbaines. Le pays est divisé en six provinces, 22 régions administratives et 116 districts, et compterait 2 200 collectivités. Antananarivo, la capitale, est la ville la plus grande avec une population de 1,3 million d’habitants. L’espérance de vie est estimée à 64 ans pour les hommes et 67 ans pour les femmes, avec une moyenne de 65,9 ans en 2016, selon les chiffres de la Banque mondiale.

Le pays est composé de l’île de Madagascar, qui s’étend sur 587 km² (la quatrième plus grande île du monde en superficie), et de plusieurs îles plus petites. Le pays est situé dans l’océan Indien, au large de la côte sud-africaine et à l’est du Mozambique. Le centre de Madagascar est caractérisé par un haut plateau avec des collines de 800 à 1 800 m d’altitude.

À l’instar de beaucoup de pays insulaires de l’océan Indien, Madagascar a un climat tropical caractérisé par une saison des pluies chaude de novembre à avril et une saison sèche plus froide de mai à octobre. Les effets combinés des alizés du sud-est, avec une humidité abondante, et des vents de la mousson du nord-ouest dictent le climat. Ainsi, il pleut sur toute l’île, à l’exception de la partie sud-ouest protégée des masses d’air et qui reste semi-aride toute l’année. La côte est généralement humide toute l’année et enregistre la pluviométrie annuelle la plus élevée de l’île. Cependant, le pays est en permanence ensoleillé car la pluie se présente sous la forme d’orages dispersés. Les alizés ont peu d’effet sur le nord-ouest, où règnent les vents de mousson qui apportent des précipitations sur cette partie de l’île, créant ainsi un climat chaud et humide. La région/Le plateau central(e) offre également un climat similaire. Les précipitations à l’ouest sont très faibles. Le sud-ouest est presque un désert et constitue la zone la plus chaude du pays. Le soleil brille en moyenne 10 heures par jour.

Madagascar est l’un des pays les plus exposés aux phénomènes météorologiques extrêmes et le pays subit, en moyenne, trois catastrophes naturelles majeures par an. Les cyclones tropicaux, courants pendant la saison chaude, peuvent causer des inondations et des dégâts importants, en particulier sur la côte est. Compte tenu de ce cycle climatologique et de la diversité des paysages du pays, les précipitations annuelles totales à Madagascar varient considérablement, comme le montre la Figure 2.

Figure 1. Les six provinces autonomes de Madagascar

Le réseau routier malgache est actuellement estimé à 31 640 km de routes et est divisé en trois catégories : Les routes nationales (environ 11 746 km), les autoroutes provinciales et le réseau des routes municipales. Des statistiques officielles montrent que seulement 10 % des routes sont en bon état et praticables toute l’année, 28 % sont dans un état moyen et 64 % en mauvais état. Environ 13 % seulement des routes sont goudronnées (AFD, 2018).

Le secteur des télécommunications à Madagascar est relativement développé, avec une densité téléphonique totale (fixe et mobile) d’environ 45 pour 100 personnes. 12 opérateurs fournissent des services comme la téléphonie fixe, la téléphonie mobile, l’Internet, la transmission de données et autres services de communication tels que le traitement des paiements électroniques. Les plus grands opérateurs sont TELMA (Figure 3), Orange Madagascar et Airtel Madagascar. La concurrence entre les trois principaux fournisseurs de services stimule la croissance récente du marché de la téléphonie mobile.

Madagascar a été gouverné par l’Empire colonial français de 1896 jusqu’à son indépendance en 1960. Le pays a depuis connu quatre périodes constitutionnelles importantes et un coup d’État en 2009. En 2010, une nouvelle constitution établissant une Quatrième République a été signée. Elle a restauré le système démocratique multipartite formé dans la constitution précédente. Le Président actuel, Andry Rajoelina, a été élu en janvier 2019 en remplacement de Hery Rajaonarimampianina au pouvoir depuis 2013 à la suite d’une grave crise politique qui a commencé avec le coup d’État de 2009. L’instabilité politique demeure une menace considérable dans le pays, avec des tensions apparues pendant le déroulement des dernières élections qui ont eu lieu fin 2018.

Madagascar est une démocratie représentative semi-présidentielle : Le Président de la République est le Chef de l’État et le Premier ministre le Chef du Gouvernement. Le Gouvernement est composé d’un pouvoir exécutif (la Présidence, avec un Premier ministre nommé par le Président, et un Conseil des ministres), d’un pouvoir législatif (composé des deux chambres du Parlement : l’Assemblée nationale (Antenimieram-Pirenena) et le Sénat), et d’un pouvoir judiciaire indépendant. Le Président est élu au suffrage populaire et peut servir au maximum pendant trois mandats de cinq ans.

Le produit intérieur brut (PIB) nominal de Madagascar était de 10,4 milliards de dollars américains en 2017, avec un PIB nominal par habitant de 1 563 dollars, selon les chiffres du Fonds africain de développement (ADF, 2016). L’économie a progressé de 4,1 % en 2016 et de 4,5 % à partir de 2017, contre 3,1 % les deux années précédentes et 2,7 % entre 2009 et 2013 (IFM, 2017). Il convient de noter que l’économie malgache a été une des rares économies des pays d’Afrique de l’Est à enregistrer un taux de croissance positif du PIB entre 2015 et 2016. Bien que positif, ce taux de croissance n’atteint pas encore l’objectif de 5 % par an fixé dans le Plan National de Développement (PND) (2015 à 2019). Dans le cadre de la sous-région, le taux de croissance de Madagascar en 2016 était le plus faible en Afrique de l’Est : 4,1 % contre 5,5 %, et son coefficient de pression fiscale de 11 % environ reste l’un des plus bas au monde. L’inflation a fortement augmenté en 2017 jusqu’à atteindre 9 % en décembre 2017, soit la plus forte hausse de prix en sept ans (World Bank, The World Bank in Madagascar, n.d.). Cette tendance est due à la hausse des prix des produits de base liée à la baisse de la production de riz. En 2018, les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) indiquent une croissance du PIB de 6,3 % et un taux d’inflation de 7,8 %, montrant ainsi des signes d’amélioration économique.

Le Gouvernement a récemment déployé des efforts pour améliorer l’environnement économique favorable du pays, à travers notamment la mise en œuvre de la loi sur les partenariats public-privé (PPP) et le décret portant création de l’Autorité nationale chargée des mesures correctives commerciales (ANMCC) (IMF, Republic of Madagascar Economic Development Document, 2017). Selon le rapport Doing Business de la Banque mondiale publié en 2018, Madagascar figure à présent parmi les 20 pays qui ont le plus amélioré leurs résultats de 2016 à 2017.

Figure 2. Températures et précipitations mensuelles moyennes à Madagascar, sur la période 2010-2015 (Banque mondiale, Portail de connaissances sur le changement climatique)

Figure 3. Couverture du réseau TELMA

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Le réseau routier malgache est actuellement estimé à 31 640 km de routes et est divisé en trois catégories : Les routes nationales (environ 11 746 km), les autoroutes provinciales et le réseau des routes municipales. Des statistiques officielles montrent que seulement 10 % des routes sont en bon état et praticables toute l’année, 28 % sont dans un état moyen et 64 % en mauvais état. Environ 13 % seulement des routes sont goudronnées (AFD, 2018).

Le secteur des télécommunications à Madagascar est relativement développé, avec une densité téléphonique totale (fixe et mobile) d’environ 45 pour 100 personnes. 12 opérateurs fournissent des services comme la téléphonie fixe, la téléphonie mobile, l’Internet, la transmission de données et autres services de communication tels que le traitement des paiements électroniques. Les plus grands opérateurs sont TELMA (Figure 3), Orange Madagascar et Airtel Madagascar. La concurrence entre les trois principaux fournisseurs de services stimule la croissance récente du marché de la téléphonie mobile.

Madagascar a été gouverné par l’Empire colonial français de 1896 jusqu’à son indépendance en 1960. Le pays a depuis connu quatre périodes constitutionnelles importantes et un coup d’État en 2009. En 2010, une nouvelle constitution établissant une Quatrième République a été signée. Elle a restauré le système démocratique multipartite formé dans la constitution précédente. Le Président actuel, Andry Rajoelina, a été élu en janvier 2019 en remplacement de Hery Rajaonarimampianina au pouvoir depuis 2013 à la suite d’une grave crise politique qui a commencé avec le coup d’État de 2009. L’instabilité politique demeure une menace considérable dans le pays, avec des tensions apparues pendant le déroulement des dernières élections qui ont eu lieu fin 2018.

Madagascar est une démocratie représentative semi-présidentielle : Le Président de la République est le Chef de l’État et le Premier ministre le Chef du Gouvernement. Le Gouvernement est composé d’un pouvoir exécutif (la Présidence, avec un Premier ministre nommé par le Président, et un Conseil des ministres), d’un pouvoir législatif (composé des deux chambres du Parlement : l’Assemblée nationale (Antenimieram-Pirenena) et le Sénat), et d’un pouvoir judiciaire indépendant. Le Président est élu au suffrage populaire et peut servir au maximum pendant trois mandats de cinq ans.

Le produit intérieur brut (PIB) nominal de Madagascar était de 10,4 milliards de dollars américains en 2017, avec un PIB nominal par habitant de 1 563 dollars, selon les chiffres du Fonds africain de développement (ADF, 2016). L’économie a progressé de 4,1 % en 2016 et de 4,5 % à partir de 2017, contre 3,1 % les deux années précédentes et 2,7 % entre 2009 et 2013 (IFM, 2017). Il convient de noter que l’économie malgache a été une des rares économies des pays d’Afrique de l’Est à enregistrer un taux de croissance positif du PIB entre 2015 et 2016. Bien que positif, ce taux de croissance n’atteint pas encore l’objectif de 5 % par an fixé dans le Plan National de Développement (PND) (2015 à 2019). Dans le cadre de la sous-région, le taux de croissance de Madagascar en 2016 était le plus faible en Afrique de l’Est : 4,1 % contre 5,5 %, et son coefficient de pression fiscale de 11 % environ reste l’un des plus bas au monde. L’inflation a fortement augmenté en 2017 jusqu’à atteindre 9 % en décembre 2017, soit la plus forte hausse de prix en sept ans (World Bank, The World Bank in Madagascar, n.d.). Cette tendance est due à la hausse des prix des produits de base liée à la baisse de la production de riz. En 2018, les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) indiquent une croissance du PIB de 6,3 % et un taux d’inflation de 7,8 %, montrant ainsi des signes d’amélioration économique.

Le Gouvernement a récemment déployé des efforts pour améliorer l’environnement économique favorable du pays, à travers notamment la mise en œuvre de la loi sur les partenariats public-privé (PPP) et le décret portant création de l’Autorité nationale chargée des mesures correctives commerciales (ANMCC) (IMF, Republic of Madagascar Economic Development Document, 2017). Selon le rapport Doing Business de la Banque mondiale publié en 2018, Madagascar figure à présent parmi les 20 pays qui ont le plus amélioré leurs résultats de 2016 à 2017.

Figure 2. Températures et précipitations mensuelles moyennes à Madagascar, sur la période 2010-2015 (Banque mondiale, Portail de connaissances sur le changement climatique)

Figure 3. Couverture du réseau TELMA

GMG MDP Document Series #6 13

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14 GMG MDP Document Series #10

L’économie du pays repose principalement sur le secteur agricole (34,6 % du PIB en 2016) ; viennent ensuite le secteur du commerce de gros et de détail et le secteur du tourisme (hôtels et restaurants) (16,3 %), et le sous-secteur des transports, de l’entreposage et des communications (13,1 %) (AFD, 2018). Les principaux moteurs de la croissance économique du pays sont l’agriculture, le tourisme, le secteur de l’exploitation minière et l’industrie manufacturière. Madagascar est sensible à la volatilité des prix des produits de base et aux demandes des partenaires commerciaux, en particulier la France. Les autres partenaires importants sont la Chine, les États-Unis et l’Union européenne, bien que les échanges commerciaux soient en baisse. Le nickel est le principal produit d’exportation de Madagascar, avec cependant des prix du marché en nette baisse, affectant ainsi le volume de la production et des exportations. Cette tendance souligne l’importance pour Madagascar de diversifier son économie et d’accroître sa compétitivité, ses investissements et sa croissance interne dans les secteurs clés.

Plus de 70 % de la population active malgache sont employés dans l’agriculture (WB Group, n.d.). Ce secteur est confronté à de nombreux défis, notamment dus aux catastrophes naturelles. À la fin de 2016 et au début de 2017, la sécheresse a limité le développement des semis et des cultures. Madagascar a ensuite été frappé par le cyclone Enawo en mars 2017, le cyclone tropical le plus puissant depuis 2004, qui a provoqué des inondations dévastatrices dans le nord-est. Au total, 17 des 22 régions ont été touchées, ce qui a encore réduit la production agricole. Une infestation de rongeurs a également endommagé les cultures dans les régions de Menabe et Melaky. Dans le sud-ouest, les récoltes de maïs, de pois noir et d’arachide ont été touchées par une invasion de chenilles légionnaires d’automne en novembre 2017 (MPAE, 2017).

Bien que le secteur agricole soit le plus grand employeur du pays, la productivité et la production agricoles restent faibles. On estime qu’en 2017, la production nationale de riz a chuté de 20 % par rapport à 2016, tandis que celle du maïs et du manioc a chuté de 11 % et 4 % respectivement. L’accès limité à une variété de semences, les faibles niveaux de développement de l’irrigation, l’insuffisance des terres et le manque de techniques d’exploitation agricole, le coût élevé des intrants agricoles, le manque ou le coût élevé des engrais, les installations de stockage inadéquates, l’état des routes et l’éloignement des marchés constituent des facteurs qui freinent la production agricole. Ces obstacles ont accru la dépendance vis-à-vis des importations de produits alimentaires : 320 000 tonnes de riz ont été importées entre avril et octobre 2017, soit davantage que pendant toute l’année 2016 (FAO, GIEWS - Global Information and Early Warning System, 2018).

Madagascar est le premier producteur de vanille dans le monde, avec 37 % de la production mondiale (FAO, 2018). La culture de la vanille n’a pas été trop affectée par les intempéries de 2017. Elle représente une culture commerciale essentielle pour les nombreuses exploitations du pays, et comme les prix de la vanille au niveau mondial augmentent en raison de l’incertitude des récoltes, elle restera un élément clé de l’économie. En 2016, Madagascar a produit 2 926 tonnes et exporté pour 408 millions de dollars de vanille, ce qui représente 18 % du total des exportations en 2016 (WITS, 2016).

Le riz représente 28 % (soit 3,8 millions de tonnes) de l’ensemble de la production agricole et constitue une importante culture commerciale et source alimentaire pour le pays. Le rendement moyen est de 4,42 Mt/ha. Selon les résultats du recensement agricole de 2004, le riz a été récolté dans 85 % des exploitations et est devenu une source de revenu du ménage de plus en plus importante, atteignant même 42 % en 2012 (WB, 2016). Avec la diminution de la production de riz en 2017, les prix ont augmenté dans tout le pays au cours du premier semestre. Cela se reflète dans le taux d’inflation de 9 %, la plus forte hausse de prix enregistrée en sept ans.

Le manioc représente la troisième culture plus importante, en production, derrière le riz et la canne à sucre. Le pays produit 2,6 millions de tonnes par an. Le rendement moyen national du manioc est estimé à 8,03 Mt par hectare cultivé sur 327 000 hectares. Le manioc est principalement cultivé par les groupes les plus pauvres pour la consommation familiale et la vente locale. Les régions du sud, particulièrement exposées à la sécheresse, représentent 50 % de la production, entraînant ainsi une augmentation de l’insécurité alimentaire.

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15GMG MDP Document Series #10

La filière de la pêche à Madagascar dispose de nombreuses ressources qui ne sont pas encore exploitées. Les exportations de crustacés constituent une source de revenus, et les produits de la pêche contribuent traditionnellement pour environ 2 à 3 % du PIB annuel du pays (FAO, Madagascar Fisheries Data Management). Cependant, le secteur contribue principalement aux besoins nutritionnels de la population, les deux tiers de l’ensemble des captures étant utilisés pour satisfaire les besoins de subsistance. La culture d’algues et l’élevage d’holothuries, de poulpes et de crabes pourraient offrir de grandes possibilités de développement. Malgré ce potentiel élevé, la production de poisson sur le marché intérieur reste bien inférieure à la demande nationale totale en raison du changement climatique, du commerce illicite, de la faible rentabilité et des importations moins chères.

Le Gouvernement déploie des efforts importants pour améliorer le secteur agricole. Parmi les mesures spécifiques qui ont été prises, on peut noter la collaboration avec des entreprises étrangères et locales pour financer la construction et la réhabilitation d’infrastructures hydro-agricoles et d’élevage. En 2017, le Ministère auprès de la Présidence en charge de l’Agriculture et de l’Élevage (MPAE) a mis en place diverses politiques et initiatives visant à renforcer les chaînes de valeur agricoles. Le MPAE a collaboré avec des partenaires techniques pour garantir les investissements dans le secteur, en particulier dans les zones rurales. Le MPAE a également lancé en 2017 le premier Salon International de l’Agriculture, en collaboration avec l’Agence Première Ligne. Objectif : promouvoir l’industrie agroalimentaire et créer une plateforme d’échange pour les parties prenantes (MPAE, 2017).

2.2 VUE D’ENSEMBLE DU SECTEUR DE L’ÉNERGIE

La consommation moyenne d’énergie par habitant à Madagascar est de 0,315 te/an, soit l’une des plus faibles au monde. À titre de comparaison, la consommation moyenne d’énergie par habitant est de 0,407 te/an au Mozambique, 2,655 te/an en Afrique du Sud et 3,840 te/an en France. La consommation domestique domine le secteur de l’énergie. Le bois énergie fournit aux ménages l’énergie nécessaire pour la cuisson, des besoins estimés à 140 000 tj/an, tandis que le kérosène et l’électricité répondent aux besoins d’éclairage (environ 8 000 tj/an). Les faibles niveaux de consommation d’énergie sont le reflet de l’économie malgache.

Tableau 1. Répartition de l’énergie utilisée par les ménages (données de la Banque mondiale)

Source d’énergie utilisée Moyenne Nombre d’heures Zones rurales Zones urbaines

Taux d’électrification (réseau) 15 % 833 000 5 % 55 %

Groupe électrogène 4 % 222 000 5 % 3 %

Énergie solaire 15 % 833 000 3 % 37 %

Lampes à pétrole, bougies 53 % 2 944 000 83 % 26 %

Aucune (bois) 6,5 % 361 000 7 % 6 %

À Madagascar, environ 92 % de l’énergie sont fournis par le bois énergie, tandis que les produits pétroliers et les énergies renouvelables ne représentent respectivement que 7 % et 1 %, pour satisfaire la demande de production de combustibles et d’électricité. Tous les produits pétroliers consommés sont importés (ADER, 2016). Parmi les énergies renouvelables, la plus grande source d’énergie provient de l’hydroélectricité.

La production nette d’énergie a augmenté au fil des ans. En 2016, environ 58 % de la production d’électricité du pays provenaient de générateurs à faible rendement fonctionnant avec du combustible importé, les 42 % restants étant produits par des centrales hydroélectriques. La même année, le système de production d’électricité du pays a produit 1 651 GWh avec une demande de pointe de 342 MW (World Bank, Madagascar Power Sector Operations Improvement Project , 2018). À noter que la capacité installée en 2016 était de 681 MW, mais la capacité de production totale est entrain de diminuer en raison d’un manque général de maintenance. Il existe actuellement sept centrales hydroélectriques et 11 petites/micro centrales hydroélectriques (CIF, 2016). La part de production fournie par les producteurs privés indépendants a augmenté ces dernières années, atteignant 29,5 % en 2014 (Africa–EU Renewable Energy Cooperation Programme).

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16 GMG MDP Document Series #10

Madagascar figure parmi les pays les moins avancés (PMA) avec un taux d’émissions de gaz à effet de serre non significatif, comme indiqué dans ses Contributions Déterminées au niveau National (CDN). Le profil des émissions de carbone à Madagascar, si aucune mesure n’est prise pour les réduire, est représenté ci-dessous dans la Figure 4. En mettant en place des mesures d’atténuation, il est possible de réduire les émissions de 30 MtCO2 en 2030, soit de 14 % (UNFCCC).

Le Ministère de l’Eau, de l’Énergie et des Hydrocarbures (MEEH) et ses directions respectives élaborent et mettent en œuvre des politiques visant à garantir un approvisionnement en électricité adéquat et fiable à Madagascar. Les politiques influencent les projets de production, transport et distribution dans le secteur, fournissent une orientation générale et facilitent l’émergence d’un secteur privé vers un secteur de l’électricité compétitif et performant. Pour mettre en œuvre ses politiques générales de développement des énergies renouvelables et d’électrification rurale, le MEEH peut déléguer ses pouvoirs à l’agence d’électrification rurale, notamment dans le cadre des lancements d’appels à projets.

Figure 4. Profil d’émissions BaU à Madagascar

Figure 5. Agences gouvernementales jouant un rôle important dans le secteur de l’énergie à Madagascar

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17GMG MDP Document Series #10

L’Agence de Développement de l’Électrification Rurale (ADER) a été créée en 2002 pour développer l’électrification rurale. L’objectif premier était de promouvoir l’accès aux services d’électricité de base pour la population rurale, principalement par le biais des sources d’énergies renouvelables. En activité depuis 2004 suite au décret 2002-1550, les missions principales de l’ADER sont les suivantes : identifier des sites potentiels pour l’électrification rurale, gérer le processus d’appel d’offres et superviser les concessions, rédiger et commander des études de marché, et contrôler la qualité des travaux. L’ADER travaille en étroite collaboration avec le ministère de l’Eau, de l’Énergie et des Hydrocarbures (MEEH), en mettant en œuvre la politique nationale, en influençant les nouvelles politiques et en modifiant les politiques existantes en fonction de ses observations sur le terrain.

Les priorités technologiques de l’ADER par ordre d’importance sont l’électrification rurale à travers les énergies renouvelables : hydraulique, solaire, biomasse, éolien et hybride. Grâce au soutien technique et financier des donateurs, l’ADER s’efforce de mettre en relation les partenaires étrangers et locaux avec les ressources appropriées. Conjointement avec le secteur privé, elle vise à apporter un appui aux projets et à créer une plateforme d’échange public-privé.

L’Office de Régulation de l’Électricité (ORE, bientôt rebaptisé ARELEC, Autorité de Régulation de l’Électricité) est l’organe de réglementation du secteur de l’électricité. Créé en 2002, l’ORE est constitué de deux organes : un Conseil de l’Électricité, en charge de la réglementation, et un Secrétariat qui exécute les décisions prises par le Conseil d’Administration. En vertu du Code de l’électricité de 2017, le Conseil de l’Électricité sera rebaptisé Collège des Commissaires. Les trois missions principales de l’ORE sont de valider, publier et contrôler les prix de l’électricité et leur application, de contrôler la qualité des services proposés sur le réseau (par le biais de licences, de normes et de contrats), et de s’assurer du respect de la libre concurrence dans le secteur. Le Code de l’électricité de 2017 mentionne explicitement 14 missions comme des extensions naturelles des trois principaux domaines d’intervention indiqués ci-dessus. À l’heure actuelle, le budget de fonctionnement de l’ORE est entièrement tiré des redevances (1,2 % des ventes) perçues auprès des opérateurs d’électricité.

JIRAMA (Jiro sy Rano Malagasy) est la compagnie nationale d’électricité et d’eau de Madagascar verticalement intégrée créée en 1975 à la suite d’une fusion entre l’ancienne Société Malgache de l’Eau et de l’Électricité (SMEE) et la Société des Énergies de Madagascar (SEM). La société est sous la tutelle conjointe des ministères en charge de l’Eau, du ministère des Finances et du Budget, et du ministère de l’Énergie et des Hydrocarbures. JIRAMA produit, achète, transporte et distribue de l’électricité à Madagascar. Depuis la libéralisation du secteur de l’électricité en 1999, JIRAMA n’est plus le seul opérateur sur le marché, et pourtant l’entreprise a encore le monopole du transport et de la distribution pour les réseaux principaux. En 2016, le MEEH comptait 22 opérateurs privés sur le marché (voir le Tableau 11 dans la section Annexes).

En 2016, la Banque mondiale a approuvé un prêt de 65 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA) destiné à aider le Gouvernement malgache à améliorer ses opérations dans le secteur de l’électricité. Le Projet d’Amélioration de la Gouvernance et des Opérations dans le Secteur de l’Électricité (PAGOSE) de Madagascar vise à améliorer les performances opérationnelles de JIRAMA ainsi que la fiabilité d’approvisionnement en électricité. Le programme de restructuration devrait également inclure la normalisation des taux tarifaires dans l’ensemble du pays ainsi que l’augmentation des tarifs, de sorte qu’ils reflètent davantage les coûts. En juin 2018, la Banque mondiale a annoncé un financement supplémentaire de 40 millions de dollars pour ce programme (World Bank, Madagascar Electricity Sector Operations and Governance Improvement Project, 2018).

JIRAMA a continuellement reçu des subventions du Gouvernement de Madagascar pour le paiement de factures d’achat de combustible et d’achat d’énergie au PIE, pour un montant d’environ 141 millions de dollars en 2017. Le Gouvernement a augmenté le tarif moyen de JIRAMA de 7,5 % en juillet 2017, puis à nouveau de 10 % en moyenne en janvier 2018, afin d’augmenter les recettes du service public et de contribuer à l’objectif de réalisation de l’équilibre financier d’ici à 2020 (World Bank, Madagascar Electricity Sector Operations and Governance Improvement Project, 2018). Une analyse plus détaillée des défis de JIRAMA est présentée à la section 2.3.

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18 GMG MDP Document Series #10

Le Conseil de Développement Économique de Madagascar (EDBM) est une agence du Gouvernement (plus précisément de la Présidence) qui a pour mission de faciliter et dynamiser les activités d’investissement à Madagascar en servant d’interface entre le secteur privé et le secteur public. Il a été créé en vertu de la Loi de 2007 sur les investissements à Madagascar qui a permis de créer un environnement favorable aux investissements privés. Les trois principales missions de l’EDBM sont les suivantes :

• Promouvoir les investissements et améliorer l’environnement des affaires à Madagascar, en travaillant en étroite collaboration avec la Présidence de la République et en contribuant aux réformes politiques ;

• Promouvoir une image positive de Madagascar en tant que destination d’investissement ; et• Fournir un Guichet Unique pour les investisseurs, en aidant ces derniers dans la création de leurs entreprises et

la mise en œuvre de leurs projets.

L’énergie est l’un des six secteurs offrant des opportunités d’investissement à Madagascar et encouragés par l’EDBM. À travers son vaste réseau national et international et une collaboration plus étroite avec l’ADER, l’EDBM s’efforce d’identifier et d’attirer les investisseurs dans le secteur de l’énergie malgache. Alors que l’ADER, en collaboration avec l’ORE, met principalement l’accent sur les politiques et la réglementation, l’EDBM fournit des informations axées sur les procédures locales. Il a par exemple élaboré des directives à l’intention des investisseurs qui souhaitent accéder au secteur de l’énergie (par exemple, comment immatriculer une entreprise à Madagascar, obtenir les autorisations nécessaires, obtenir des informations sur le droit du travail et la législation fiscale, etc.).

La Loi de 1999 sur la réforme du secteur de l’électricité a jeté les bases du cadre juridique du secteur de l’énergie. Même si JIRAMA continue de dominer le marché, la loi visait à libéraliser le marché de l’électricité et à promouvoir la participation du secteur privé par le biais d’appels d’offres publics et/ou du traitement de demandes non sollicitées. La Loi sur l’électricité a également établi l’ADER en vertu du Décret 2002-1550 et l’ORE dans le cadre de la loi. Nous fournissons plus de détails dans les sections suivantes de ce rapport.

En novembre 2017, le Gouvernement a introduit un nouveau Code de l’électricité pour Madagascar (Loi 2017-020) qui remplacera la loi 98-032 sur la réforme du secteur de l’électricité. Cette étape importante a été franchie suite à un engagement très fort des parties prenantes au niveau de toutes les organisations locales sur le marché.

Le nouveau Code de l’électricité vise à simplifier les procédures et à libéraliser davantage le marché, en particulier dans les domaines du transport et de la distribution. Il jette également les bases de la création du Nouveau Fonds National de l’Énergie Durable (FNED) en remplacement de l’ancien Fonds National de l’Électricité (FNE) pour financer les programmes d’électrification rurale, notamment les mini-réseaux. D’autres modifications ont été également apportées, notamment une nouvelle sous-rubrique sur les énergies renouvelables (articles 10 à 17), définissant par exemple ce qui est considéré comme énergie renouvelable et introduisant des avantages fiscaux pour les biens et services destinés à la production et à l’exploitation des énergies renouvelables. Le nouveau Code stipule également le changement de nom de l’autorité de régulation de l’électricité.

Jusqu’à récemment, il n’y avait aucune politique des énergies renouvelables à Madagascar, mais avec l’aide de l’Initiative de l’Union européenne pour l’énergie (EUEI), Madagascar a élaboré la Nouvelle Politique de l’Énergie (NPE) pour la période 2015-2030 dans le cadre du Plan National de Développement (PND) pour la période 2015-2019. La NPE a quatre objectifs principaux :

1. Assurer l’accès universel aux services énergétiques modernes2. Améliorer l’efficacité énergétique globale3. Réduire la dépendance vis-à-vis des importations de combustibles 4. Fournir un financement à long terme pour le secteur de l’énergie

La NPE fixe les objectifs en matière d’énergie, notamment l’augmentation du taux d’accès à l’énergie à 70 % d’ici à 2030 (nécessitant une production d’électricité de 7 900 GWh environ). En outre, cette politique vise à produire 85 % de l’électricité à partir de sources d’énergies renouvelables à l’horizon 2030 (75 % d’hydroélectricité, 5 % d’énergie éolienne et 5 % d’énergie solaire) (MEEH, 2015).

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La NPE définit également l’objectif à atteindre au plan national pour le déploiement des mini-réseaux. Elle stipule que sur les 70 % des ménages qui auront accès à l’électricité d’ici à 2030, 20 % devraient être raccordés à une source d’énergie renouvelable hors réseau, dont 50 % à une source d’énergie hydroélectrique, 20 % à une source de biogaz à partir de balles de riz, 25 % à une source diesel et 5 % à une source d’énergie solaire. Les 80 % restants seront alimentés par des systèmes solaires autonomes (5 %), des lampes solaires (5 %) et le réseau interconnecté (70 %). Cela signifie que la NPE a pour objectif d’atteindre un taux de 49 % de population raccordée au réseau. Compte tenu de l’état du « réseau principal » aujourd’hui, cette politique nous semble très ambitieuse.

La nouvelle présidence a renforcé cette vision ambitieuse en lançant en 2018 son programme phare de développement baptisé « l’Initiative pour l’Émergence de Madagascar ». Ce programme est dans la phase d’élaboration de son plan d’action intitulé « Plan pour l’Émergence de Madagascar », qui prévoit un taux d’électrification de 50 % d’ici à 2023 et un doublement de la capacité installée d’ici à la même date.

2.3. VUE D’ENSEMBLE DU SECTEUR DE L’ÉLECTRICITÉ

Figure 6. Combinaison de technologies pour atteindre un taux d’électrification de 70 % d’ici à 2030 conformément à la NPE

En 2016, la capacité de production d’électricité installée à Madagascar était de 680 MW, atteignant près de 840 MW en 2019, une capacité composée de 23 % de sources d’énergies renouvelables et 77 % de sources d’énergie à base de combustibles fossiles (ORE, 2016). Environ 58 % de la production d’électricité du pays provenaient de générateurs à faible rendement fonctionnant avec du combustible importé, les 42 % restants étant produits par des centrales hydroélectriques (World Bank, Madagascar Electricity Sector Operations and Governance Improvement Project, 2018). Le pays compte une compagnie nationale d’électricité, JIRAMA, et plus de 20 producteurs indépendants d’électricité (PIE) qui représentent un pourcentage croissant de la production totale d’électricité (environ 1/3).

Environ 86 % de la population ayant accès à l’électricité sont desservis par les trois principaux réseaux nationaux : RIA à Antananarivo, RIF à Fianarantsoa et RIT à Toamasina (RECP, 2015). JIRAMA fournit de l’électricité à environ 114 centres urbains, dont 22 sont raccordés aux deux réseaux interconnectés RIA et RIF. JIRAMA exploite également de grands réseaux indépendants qui desservent cinq centres urbains : Toamasina, Mahajanga, Antsiranana, Toliara et Nosy Be. Les 87 centres urbains restants sont desservis par des réseaux de petite et moyenne taille (World Bank, Evaluation of Rural Electrification Concessions in sub-Saharan Africa, Madagascar, 2015). Il est prévu de connecter le RIA avec le RIT et le RIF à travers le programme PAGOSE.

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Madagascar a un taux d’électrification de 15 %, inégalement réparti entre les zones urbaines (53 %) et les zones rurales (6,5 %) (USAID, 2016). Avant 2000, à peine 1 % de la population rurale avait accès à l’électricité selon les estimations (ADER). À ce jour, il subsiste des incertitudes sur les chiffres réels de l’électrification. Certains fournisseurs de télévision par satellite estiment qu’environ 2/3 de leurs nouveaux clients sont situés hors réseau, ce qui laisse penser que le taux réel d’électrification rurale pourrait être supérieur à 5 %. Afin de collecter des chiffres plus récents sur l’accès à l’énergie, la Banque mondiale prévoit de mener une enquête à domicile auprès de plus de 3 000 ménages fin 2018. Néanmoins, Madagascar est classé 84ème sur 190 pays en termes de capacité à obtenir de l’électricité pour les entreprises, en tenant compte de facteurs tels que la facilité de raccordement et la fiabilité d’approvisionnement (World Bank, Doing Business: Measuring Business Regulations - Getting Electricity, 2017). Une des raisons essentielles est qu’il faut 450 jours pour obtenir un nouveau raccordement, presque quatre fois plus de temps que la moyenne en Afrique subsaharienne (GIZ, Opportunities for Solar Business in Madagascar, 2016). Cependant, Madagascar a progressé par rapport à ces indicateurs comparé aux années précédentes.

Madagascar subit de lourdes pertes de réseau, 37 % de l’énergie produite n’étant pas facturés (dont 60 % à cause de défauts non techniques selon le Fonds africain de développement) (ADF, 2016). Les données concernant le niveau de pertes dans les systèmes de transport et de distribution d’électricité sont limitées. Parmi ses objectifs, la NPE vise à réduire les pertes liées au transport mais elle n’a pas encore défini les cibles. Les populations raccordées au réseau électrique subissent des coupures de courant à l’échelle nationale qui se produisent six à sept fois par mois pendant une heure et demie en moyenne à chaque fois (GIZ, Opportunities for Solar Business in Madagascar, 2016). Pour la seule année 2015, JIRAMA a estimé à 799 le nombre de coupures de courant dues à des défauts techniques, soit plus de deux par jour en moyenne (ADER, 2016).

La situation financière de la compagnie nationale JIRAMA est extrêmement difficile et n’est pas viable à moyen terme. En partie à cause de la volatilité des prix du pétrole et des tarifs bas, JIRAMA est incapable de recouvrer les coûts engagés par la compagnie. Le vol d’électricité a également exacerbé le problème. Compte tenu des pertes considérables imputables à la non disponibilité de la capacité installée et à l’apparition fréquente de problèmes techniques et non techniques importants, la chaîne de valeur d’approvisionnement en électricité dans le pays pourrait être considérée comme étant en crise. Cependant, grâce au soutien de la Banque mondiale (programme PAGOSE), JIRAMA a amorcé une restructuration qui pourrait faciliter l’accès à l’énergie pour les consommateurs et le recouvrement des coûts pour JIRAMA. D’après la Banque mondiale (World Bank, Madagascar Electricity Sector Operations and Governance Improvement Project, 2018), le redressement financier de JIRAMA pourrait être réalisé avec, entre autres :

• Une hausse des tarifs de 10 % ;• Une réduction des pertes de systèmes de 35 % à 24 % ; et• Une réduction de la consommation spécifique des centrales de production de l’ordre de 5 %.

La BAD soutient également JIRAMA depuis plusieurs années en coordination avec la Banque mondiale par le biais de son programme PARSE (Programme d’appui à la réforme du secteur de l’énergie), qui vise, d’une part, à améliorer le cadre de gouvernance ainsi que la gestion financière de JIRAMA à travers la réduction des coûts de production d’électricité et l’augmentation de son taux de recouvrement des recettes et, d’autre part, à améliorer l’efficacité de la production d’électricité en contribuant à une meilleure gestion du parc thermique et en encourageant la diversification de la production.

Malgré le faible taux d’électrification associé aux problèmes importants qui compromettent l’approvisionnement en électricité dans le pays, la demande continue de croître d’environ 5 % par an (USAID, 2016). Cependant, à l’heure actuelle, la consommation annuelle d’électricité par habitant est parmi les plus faibles d’Afrique. En outre, la consommation moyenne dans les zones rurales est de 150 kWh/an, contre 600 à 900 kWh/an dans les zones desservies par JIRAMA. La plupart des populations non desservies utilisent des bougies, des lampes de poche et des batteries pour l’éclairage. Pour atteindre un taux d’accès à l’électricité de 70 % d’ici à 2030, Madagascar devrait renforcer sa capacité de production d’environ 2 500 MW et produire 7 900 GWh par an. C’est un défi de taille compte tenu que la production d’électricité de JIRAMA était de 1 650 GWh en 2016 et que les infrastructures d’accès dans une grande partie du pays restent mauvaises (FES, 2017). Résultat : dans les zones rurales, la priorité devra être mise sur les mini-réseaux et les solutions autonomes.

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Le réseau principal ne répondant pas avec fiabilité à la demande, les producteurs indépendants ont commencé à produire de l’électricité. Depuis 2013, une vingtaine d’opérateurs, principalement des PME, ont installé dans les zones rurales environ 80 systèmes de production englobant des systèmes d’énergies renouvelables, des solutions hybrides énergie renouvelable-diesel et des systèmes diesel. JIRAMA compte 8 à 10 sous-traitants différents comme producteurs indépendants d’électricité. Tous n’ont pas donné de bons résultats en raison de leurs capitaux financiers limités et de leur faible expérience des affaires. En raison de la situation financière de JIRAMA, les opérateurs privés hésitent à conclure des contrats d’achat d’électricité (PPA) et à vendre leur électricité à la compagnie. Il existe également un risque qu’une fois que l’opérateur a négocié le PPA, qu’il soit obligé de résoudre lui-même tous les problèmes d’autorisation, sans l’assistance de JIRAMA.

La situation financière de JIRAMA est aggravée par plusieurs accords avec des producteurs privés indépendants mal négociés en vertu desquels JIRAMA est obligée de « prendre ou payer » de l’énergie auprès de ces producteurs à des prix très élevés. Cette situation est aggravée par le fait que dans certains cas, JIRAMA est chargée de fournir le combustible2, dont l’approvisionnement n’est pas toujours certain, et doit honorer ses paiements même lorsque l’énergie n’est pas produite. Un des objectifs dans le cadre du projet PAGOSE de la Banque mondiale est notamment de voir dans quelle mesure nombre de ces accords peuvent être renégociés, beaucoup d’entre eux semblant avoir été signés dans la perspective d’élections.

Dans le cadre de sa mission, l’autorité de régulation de l’électricité ORE supervise la fixation des prix plafonds au niveau national. Les prix sont différenciés en fonction de la tension (haute, moyenne, basse), du type de consommateur (résidentiel ou industriel), du moment de la journée et de la source de production (hydroélectricité, combustible et pétrole). En fonction de la source de production, les prix sont différenciés selon trois zones : la zone 1 correspond aux consommateurs alimentés par une centrale hydroélectrique, la zone 2 aux villes utilisant du combustible comme principal intrant de production, et la zone 3 aux régions alimentées par des dépôts pétroliers. La structure des prix comprend : une prime fixe pour couvrir les investissements, un prix en fonction de la consommation en kWh pour couvrir les coûts d’utilisation, et une redevance couvrant les coûts de service (distribution et facturation).

En fonction des différenciations énoncées ci-dessus, les consommateurs à travers le pays doivent payer des prix très différents pour leur énergie. Le prix de vente moyen en 2016 était de 380 Ar/kWh, soit l’équivalent de 0,11 USD/kWh (ADER, 2016). En octobre 2017, les prix plafonds au niveau national étaient les suivants (Tableau 2) :

Tableau 2. Prix plafonds au niveau national en octobre 2017, ORE (prime fixe exprimée en Ar/kW et prix de l’énergie en Ar/kWh)

Catégorie Éléments de tarifs Zone 1 Zone 2 Zone 3

Haute Tension

(HT)

HT moment de la journée Prime Fixe 60 018

Prix d’énergie Pointe 726

Prix d’énergie Jour 343

Prix d’énergie Nuit 88

Moyenne Tension

(MT)

MT moment de la journée Prime Fixe 71 910 57 357 37 423

Prix d’énergie Pointe 862 898 1 093

Prix d’énergie Jour 429 829 1 011

Prix d’énergie Nuit 280 644 997

Basse Tension

(BT)

BT Général Prime Fixe 17 050 12 193 9 382

Prix d’énergie 686 1 092 1 251

BT Éco

Ps

<3 KW

Prix d’énergie – T1 <25 kWh 481 481 481

Prix d’énergie – T2 >25 kWh

1 840 2 457 2 662

2 Cela se passe ainsi dans de nombreux pays, pour le détournement de fonds dans les achats.

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En 2014, le coût de production de JIRAMA était de 633 MGA (0,25 $) par kWh, contre un prix de vente de 382 MGA (0,15 $) (GIZ, Opportunities for Solar Business in Madagascar, 2016). La compagnie nationale JIRAMA fixe des tarifs bien en deçà des taux plafonds (voir les annexes pour la liste complète des tarifs de JIRAMA à la date d’avril 2018 dans le Tableau 13). Le Gouvernement a augmenté le tarif moyen de JIRAMA de 7,5 % en juillet 2017, puis à nouveau de 10 % en moyenne en janvier 2018, afin d’augmenter les recettes du service public et de contribuer à l’objectif de réalisation de l’équilibre financier d’ici à 2020. En effet, une étude des tarifs demandée par le MEEH et JIRAMA est actuellement en cours afin de comprendre comment cet objectif peut être réalisé. Cependant, à l’heure actuelle, les tarifs restent inférieurs aux taux plafonds et la compagnie JIRAMA, bien que déficitaire, a cessé d’augmenter ses tarifs afin d’éviter les troubles politiques.

Les options de développement du réseau les plus adaptées et parfaitement en ligne avec la NPE sont principalement concentrées au centre et au nord du pays. Les trois principales lignes d’infrastructure du réseau (RIA, RIF et RIT) couvrent actuellement les régions centrales et desservent environ 86 % de la population ayant accès à l’électricité. RIA est le réseau le plus grand et couvre à lui seul environ 70 % de la consommation totale d’électricité. Les projets d’expansion future se concentrent dans les régions du nord (Mahajanga, Antsiranana, Nosy Be, Sambava, etc.) (KTH, 2018). On estime que 96 % de la population vivant à moins de 25 km du réseau en 2015 se concentrent dans seulement cinq des 22 régions de Madagascar autour d’Antananarivo, de Fianarantsoa et de Toamasina, et que la croissance démographique dans ces régions sera plus élevée que dans le reste du pays. La BAD finance actuellement le projet PRIRTEM (Projet de Renforcement et d’Interconnexion des Réseaux de Transport d’Énergie Électrique à Madagascar), qui englobe en fait une étude de faisabilité ainsi que l’élaboration des termes de référence de construction pour moderniser plusieurs lignes de transport et interconnecter, à terme, les trois réseaux principaux.

Le Gouvernement (MEEH), en collaboration avec la Banque mondiale, a élaboré un Plan de développement de l’électricité à moindre coût (PDMC). Ce projet ambitieux réalisé par Athelia porte essentiellement sur la densification et l’extension du réseau principal dans les zones gérées par l’opérateur national JIRAMA. Le projet soutiendra les discussions au sein du Gouvernement afin de décider de la manière d’atteindre les objectifs d’accès à l’électricité.

Les résultats du PDMC montrent qu’une capacité supplémentaire de 339 MW (produisant environ 1 649 GWh/an) est nécessaire sur le réseau RIA d’ici à 2035 pour compenser l’augmentation attendue de la demande (2,5 fois). Cette augmentation est soutenue par le taux élevé de croissance démographique (environ 2,8 % par an), les travaux publics et les activités industrielles (World Bank, Madagasacr Power Sector Operations Improvement Project, 2018). La Figure 7 illustre les possibilités de développement de l’électricité hors réseau et du transport, en conformité avec la NPE, telles que modélisées par le Royal Institute of Technology de Stockholm (KTH) et la Banque mondiale. Il convient de noter que la même étude a également produit plusieurs scénarios différents d’électrification en plus de la NEP, qui pourraient sembler plus réalistes. Le tableau 14 indiquant les lignes de transport d’électricité prévues à Madagascar est présenté dans les annexes.

Figure 7. Répartition optimale de la technologie conformément à la NPE (source : KTH)

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2.4 VUE D’ENSEMBLE DU SECTEUR HORS RÉSEAU

POLITIQUE ET PLANIFICATION D’ACCÈS À L’ÉNERGIE

Les trois principales institutions publiques engagées dans le secteur de l’électricité hors réseau sont le MEEH, l’ADER et l’ORE, et les principaux acteurs privés du marché sont AXIAN, Henri Fraise & Fils, EOSOL et BETC Nanala. Plusieurs agences internationales et donateurs tels que la GIZ, la Banque mondiale, la BAD, l’ONUDI, l’UE, l’AFD et l’USAID concentrent leurs efforts sur l’appui à apporter au Gouvernement pour la réforme du secteur de l’énergie. Pour une présentation générale de chaque acteur, voir la section 2.2 « Vue d’ensemble du secteur de l’énergie » ou la section 4.3 « Liste des parties prenantes ».

L’autorité en charge de l’électrification rurale, l’ADER, a pour ambition de quadrupler le taux d’électrification rurale du pays à 20 % d’ici à 2020, et de le porter à 30 % à l’horizon 2030. Elle a également pour mission de mettre en œuvre la NPE afin de garantir que sur les 70 % de ménages ruraux et urbains qui auront accès à l’électricité d’ici à 2030, 20 % seront raccordés à une source d’énergie renouvelable hors réseau.

Pour développer l’électrification rurale, l’ADER a élaboré des plans directeurs d’électrification régionale, appelés Plans de développement régional indicatifs (PDRI), avec le soutien de la GIZ. À ce jour, l’ADER a exécuté 14 PDRI sur 22 et s’emploie à couvrir les régions restantes. Ces plans identifient et priorisent les villages et les zones à électrifier, et fournissent des informations sur les ressources disponibles et sur tous les équipements préexistants. Ces zones sont ensuite divisées en « lots » pour faire l’objet d’un appel d’offres. En outre, l’élaboration de ces plans vise à :

• faciliter la prise de décision locale en ce qui concerne l’électrification rurale ;• promouvoir un accès équitable aux services énergétiques entre les 22 régions ;• optimiser les subventions des projets d’électrification rurale, compte tenu de la pénurie des ressources

existantes ; et• faciliter les relations entre promoteurs et donateurs pour accélérer les demandes de financement.

Le nouvel Article 4 du Code de l’électricité stipule que le MEEH mettra en place un plan national des moyens de production (stratégie nationale d’électrification) basé sur les plans indicatifs susmentionnés élaborés par l’ADER, l’ORE et les gestionnaires de réseaux. Ce plan national comprendra des moyens de production d’énergie renouvelable, ainsi que des plans en faveur du développement des réseaux d’électricité sur une période de 15 ans, à réévaluer tous les deux ans.

La Banque mondiale a également financé l’élaboration d’un Plan National d’Électrification pour Madagascar (dans le cadre du programme PAGOSE). Ce plan, élaboré par Tractebel, réunit les plans d’électrification rurale et les plans de développement du réseau national et présente plusieurs scénarios pour l’électrification à Madagascar. Ces scénarios visent essentiellement à modéliser l’électrification en parfait accord avec la NPE ou conformément à la stratégie d’électrification à moindre coût. Le Gouvernement en est au stade où il doit décider du scénario à adopter comme plan directeur. Il s’agit d’une décision délicate sur le plan politique puisqu’un choix différent peut signifier que le MEEH est obligé de reconnaître que l’objectif de la NPE et du Plan pour l’Émergence de Madagascar proposé est trop ambitieux.

En 2010, l’ADER a développé une nouvelle approche des mini-réseaux pour accélérer l’électrification au niveau régional. En 2015, elle a commencé à lancer des appels à projets pour électrifier les régions du pays. L’approche est axée sur :

• Le développement de plans d’électrification pour chacune des 22 régions, avec l’assistance technique de la GIZ (14 plans sur 22 sont déjà terminés, le reste devant être achevé fin 2018). Objectif : identifier des zones spécifiques ou des lots à électrifier dans chaque région ;

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• Le lancement d’appels à projets pour chaque région. L’ADER a lancé deux séries d’appels à projets couvrant 8 des 14 régions pour lesquelles des plans ont été publiés, une troisième série étant actuellement prévue en coopération avec la GIZ et le MEEH (lancement prévu au premier trimestre 2019) ;

• L’attribution de sous-régions/lots à des promoteurs. À l’heure actuelle, 11 des 20 lots ayant fait l’objet d’un appel d’offres ont été attribués à des promoteurs de projets. Un projet est déjà dans la phase de construction dans la région de Sava.

La nouveauté de cette approche réside dans l’élaboration préalable de plans régionaux et dans le lancement d’appels à projets dans lesquels les soumissionnaires sont tenus de proposer des solutions techniques dans un périmètre bien défini, plutôt que de simplement fournir une cotation basée sur une solution prédéterminée présentée par l’ADER. Dans le même temps, sous la direction de la GIZ, le processus d’appel d’offres est entrain d’évoluer. Alors que les deux premières séries ont été lancées pour développer un nombre précis de projets au sein des lots soumissionnés, en ciblant explicitement les mini-réseaux, la troisième série visera à rechercher des opérateurs capables de fournir un accès à l’énergie dans une zone donnée en combinant différents systèmes pour augmenter le niveau général d’électrification, par exemple les mini-réseaux et les systèmes solaires domestiques (SHS). En plus d’accroître l’accès à l’énergie de manière plus générale, le nouveau processus donnera aux opérateurs la liberté d’utiliser différentes technologies pour optimiser la viabilité du projet (par exemple, la mise en place de subventions croisées pour les mini-réseaux avec des retours SHS).

Dans son processus d’évaluation d’une réponse à un appel d’offres, l’ADER semble tenir compte de trois facteurs principaux : le nombre de raccordements proposés, la nature des infrastructures destinées à être installées et le tarif minimum recommandé par le promoteur. L’ADER fait d’abord un choix basé sur le projet présentant le plus grand potentiel pour répondre aux besoins de la région. Comme second critère, l’ADER évalue le niveau de subvention demandé (afin de garantir l’accessibilité financière). Enfin, la situation financière et les capacités de mise en œuvre du promoteur sont évaluées.

La nouvelle approche adoptée par l’ADER est positive car :

• elle fournit les informations nécessaires au développement des projets, offrant ainsi une meilleure visibilité sur les opportunités du marché ;

• elle introduit une procédure officielle d’appel d’offres contre une façon plus informelle d’attribuer des sites ;• elle laisse de plus en plus l’optimisation de la technologie au marché, en évaluant les mérites sur la base de tout

un ensemble d’avantages du projet ;• elle donne aux promoteurs plus de liberté pour proposer un projet plutôt que de fournir uniquement une cotation

pour une opportunité prédéfinie.

Malgré cette approche plus formelle, il semble que des sites pour des mini-réseaux continuent également d’être attribués sur la base de demandes non sollicitées émanant de grands conglomérats. Quelques grandes entreprises privées locales, multisectorielles ont commencé à considérer les énergies renouvelables comme un marché en devenir, un marché qui pourrait ouvrir de nouveaux marchés pour des services auxiliaires dans lesquels elles sont déjà actives, par exemple fournir de l’électricité pour développer des marchés pour les services financiers, les télécoms, l’agroalimentaire, etc.. Sur la base d’une expérience relativement limitée de l’électrification rurale, ces entreprises ont donc effectué leurs propres études de marché pour identifier leurs sites privilégiés et ont contacté l’ADER ou la Présidence pour demander les droits de développement de ces villages. Une entreprise, également propriétaire d’un des plus grands réseaux mobiles du pays, fonde son approche (et sa demande d’électrification de villages) sur des stations de base comme charges d’ancrage. Les demandes peuvent inclure des centaines de villages, qui ont été par la suite attribués à ces entreprises. La manière dont les villages sont attribués n’est pas claire, et il ne semble pas y avoir de délai dans lequel les projets doivent être mis en place.

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Les demandes spontanées doivent être accompagnées d’études d’impact économique, social et environnemental. Ces études englobent un travail approfondi de cartographie économique et démographique portant sur des activités économiques telles que les sites agricoles, la couverture mobile, les routes des écoles, etc.. Une fois que les zones d’intérêt potentielles sont identifiées, les entreprises contactent l’ADER ou la Présidence pour « réserver » leurs sites privilégiés et obtenir les droits d’électrification.

Les donateurs usent de leur influence pour tenter de limiter les attributions directes de concessions. À titre d’exemple, la BAD a posé comme condition de son programme d’appui budgétaire au MEEH (PACE, Programme d’Appui à la Compétitivité Économique) que toutes les concessions pour le développement et l’exploitation des sites soient attribuées par le biais d’appels d’offres officiels.

Même si les demandes non sollicitées sont autorisées et qu’il est positif de voir que les entreprises privées sont de plus en plus prêtes à investir dans l’électrification des villages ruraux et à soulager ainsi l’ADER, cette approche informelle comporte des risques. Théoriquement, les villages réservés ne feront pas partie des futurs appels à projets de l’ADER, faussant ainsi ce qui devrait être un marché concurrentiel. Cela est d’autant plus vrai si l’on considère que seuls les sites les plus attractifs du pays feront l’objet de demandes spontanées. En outre, parmi les centaines de villages qui ont été réservées à ces conglomérats, seuls quelques projets pilotes ont été lancés. À juste titre, ces entreprises ont appréhendé les projets comme des études pilotes et testent actuellement différentes solutions d’électrification (par exemple, 12 Vcc par rapport à 210 Vca) et différents systèmes de paiement. Cependant, aucune entreprise n’a réussi pour l’instant à mettre en place un projet financièrement viable, et aucune n’indique par ailleurs qu’avant de développer de nouveaux sites, des subventions devront être identifiées. Les villages réservés pourraient donc constituer un obstacle à une passation des marchés réussie pour l’ADER.

Le suivi des mini-réseaux à Madagascar est limité et une part importante serait hors service. Au total, on estime qu’il y a environ 136 mini-réseaux en exploitation et 30 non fonctionnels à Madagascar. Sur les 136 en exploitation, 96 sont supposés être gérés par JIRAMA, 8 sont basés sur un modèle de propriété communautaire et les 32 restants sur un modèle de propriété PPP (partenariat public-privé). Sur les 32 basés sur un modèle PPP, 17 sont des mini-réseaux alimentés par des sources d’énergies renouvelables ou des mini-réseaux hybrides (Tableau 3).

Tableau 3. Mini-réseaux hybrides ou alimentés par des sources d’énergies renouvelables, basés sur un modèle PPP, par comté

Lieu (Comté) Année Source de production kW

Andriatsiazo 2010 Hydroélectricité 40

Ambohidreny 2012 Hydroélectricité 40

Andriatsemboka 2010 Hydroélectricité 40

Ankadinandriana 2011 PV

Ambaravaranala 2010 Hydroélectricité 40

Fandriana 2014 Hydroélectricité 560

Sahamadio 1986 Hybride PV/Diesel 440

Soavina - Ilaka centre 2015 Hydroélectricité 60

Andriba Hybride Hydroélectricité/Diesel 140

Antsiafabositra Hybride Hydroélectricité/Diesel 50

Mahatsinjo Hybride Hydroélectricité/Diesel 30

Anjijia 2009 Gazéification de la biomasse 110

Manerinerina 2009 Biomasse thermoélectrique 110

Ifotaka 2015 PV 10

Tanandava 2016 PV 20

Mahatalaky 2015 PV 20

Mahaboboka Hybride PV/Diesel 30

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ATTRIBUTION DE LICENCES

L’Article 8 du nouveau Code de l’électricité stipule que des autorisations ou concessions séparées sont accordées pour chacune des activités de production, transport et distribution d’électricité. Un même opérateur peut détenir des autorisations ou des concessions pour les trois activités. Les licences sont accordées en fonction de la taille du projet (voir les régimes ci-dessous) et varient de la déclaration à l’autorisation, en passant par la concession complète. Les Articles 49 à 53 du nouveau Code de l’électricité régissent également les licences pour la fourniture d’électricité, stipulant que toute personne souhaitant exercer une activité de fourniture d’électricité doit détenir une licence de fourniture. Cependant, les titulaires d’une concession/autorisation de distribution ou de transport sont exemptés de cette licence de fourniture supplémentaire. Les opérateurs de mini-réseaux doivent posséder impérativement une licence de production et de distribution.

- Des déclarations sont requises pour : o L’établissement et l’exploitation d’installations de production d’énergie ayant les capacités suivantes

(Tableau 4) :

Tableau 4. Régime de déclaration pour la production d’énergie

Hydroélectricité P ≤ 500 kW

Énergie éolienne P ≤ 250 kW

Solaire photovoltaïque P ≤ 150 kW

- Des autorisations sont requises pour : o L’établissement et l’exploitation d’installations de distribution, avec une puissance de crête ≤ 5 MWo L’établissement et l’exploitation d’installations de production d’énergie ayant les capacités suivantes

(Tableau 5) :

Tableau 5. Régime d’autorisation pour la production d’énergie

Thermique P ≤ 500 kW

Hydroélectricité 500 kW < P ≤ 5 MW

Énergie éolienne 250 kW < P ≤ 5 MW

Solaire thermique P ≤ 5 MW

Solaire photovoltaïque 150 kW < P ≤ 5 MW

Biomasse P ≤ 5 MW

Géothermique P ≤ 10 MW

Marine P ≤ 10 MW

Déchets P ≤ 5 MW

- Des concessions sont requises pour : o L’établissement et l’exploitation d’installations de distribution, avec une puissance de crête > 5 MWo L’établissement et l’exploitation d’installations de transport d’énergie o L’établissement et l’exploitation d’installations de production d’énergie ayant les capacités suivantes

(Tableau 6) :

Tableau 6. Régime de concession pour la production d’énergie

Thermique P > 500 kW

Hydroélectricité P > 5 MW

Tous les autres P > 5 MW

Des déclarations doivent être déposées auprès du ministère de l’Énergie conformément aux termes et conditions fixés par décret. Pour les centrales solaires photovoltaïques de capacité inférieure à 10 kW, les clients doivent remplir un formulaire simplifié disponible auprès de l’ORE.

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Les contrats d’autorisation s’obtiennent auprès du ministère de l’Énergie ou de l’ADER en cas de délégation de pouvoir. L’ORE supervise l’examen de la demande d’autorisation avant soumission. La même délibération tripartite intervient dans le contexte des concessions.

Les détenteurs de licences de concession, d’autorisation ou de déclaration pour la production d’électricité doivent transmettre à l’ORE les contrats signés attestant qu’un accord pour le raccordement aux réseaux a été conclu avec les détenteurs des licences de transport et de distribution d’énergie correspondantes. Lorsqu’il obtient une concession d’exploitation, le promoteur devient le propriétaire de l’installation jusqu’à la fin de la concession, puis la propriété est transférée à nouveau à l’État.

Les licences de distribution peuvent être divisées en licences de distributeur ou de fournisseur. Alors que le distributeur distribue directement au client final, le fournisseur, quant à lui, peut être un intermédiaire. L’ORE peut éventuellement autoriser les distributeurs à conclure des contrats de fourniture directe d’électricité avec les producteurs, mais cette mesure devra être approuvée par le ministère et par l’ORE.

À l’heure actuelle, le transport et la distribution d’électricité dans les zones urbaines sont sous le monopole de la compagnie nationale JIRAMA, qui y possède au moins une centrale électrique existante. JIRAMA, en sa qualité de concessionnaire de transport, peut lancer des appels d’offres pour déléguer le transport et la production si la capacité du réseau le permet (et de nombreux producteurs indépendants d’électricité approvisionnent déjà JIRAMA dans les grandes villes). JIRAMA est par conséquent autorisée à étendre son réseau, à ajouter de nouveaux raccordements et augmenter sa capacité de production, mais elle ne sera pas en mesure de créer un nouveau réseau indépendant sans demander une licence à cet effet.

TARIFS DES MINI-RÉSEAUX

En répondant aux appels à projets lancés par l’ADER, les opérateurs peuvent proposer des tarifs pour leurs projets.En examinant les propositions, l’ADER peut décider d’accorder des subventions dans le but de réduire les tarifs. Une fois finalisés, mais avant d’être officialisés, les tarifs sont approuvés par l’ORE. L’autorité de régulation approuvera ces tarifs comme des prix plafonds à appliquer pendant toute la durée de vie du projet, en fonction du modèle d’affaires des demandes soumises par l’opérateur à l’ADER.

Il n’existe pas de « prix plafonds » dans le secteur hors réseau en soi. « Les prix plafonds » sont déterminés projet par projet selon un business plan sur 15 ans pour la demande d’électricité, et également selon les plans de développement fournis à l’ADER par les opérateurs. Des formules d’ajustement basées sur les perspectives économiques du pays sont également utilisées. Il n’existe donc pas de prix plafond « du marché » bien qu’il apparaisse que l’ORE et l’ADER ont refusé par le passé certaines demandes présentant des tarifs exceptionnellement élevés. Les opérateurs sont alors obligés de tenir compte des prix plafonds émanant de l’ORE. L’ORE a résolument adopté une approche flexible en matière de fixation des prix de l’électricité en ayant récemment approuvé des tarifs multiples basés sur le moment d’utilisation (tarif de jour, de nuit et de base).

Pour l’avenir, l’objectif est de parvenir à un niveau uniforme de tarifs entre chaque lot/zone faisant l’objet du processus d’appel d’offres. Pour cela, il pourrait être également nécessaire de réaligner les tarifs de JIRAMA si de nouveaux projets de mini-réseaux venaient à être mis en œuvre au sein de la zone pré-électrifiée. Le souhait, à l’avenir, est d’uniformiser les tarifs dans toutes les zones sous licence, mais compte tenu de la diversité du pays, cela pourrait ne pas être réalisable.

Le plus grand défi du marché reste toutefois l’accessibilité des prix de l’électricité. La capacité à payer pour la majorité de la population demeure extrêmement faible. Résultat : un subventionnement de la fourniture d’électricité en réseau et hors réseau est nécessaire pour une fourniture durable de services d’électricité.

Depuis la promulgation de la loi sur le secteur de l’électricité en 1999, les investissements privés dans le secteur de l’énergie sont devenus légaux, et pourtant les producteurs indépendants d’électricité (PIE) ne sont pas soumis à une réglementation. Toutefois, l’ORE surveille de près ces PIE afin de s’assurer qu’ils s’alignent sur les autres tarifs qu’elle a définis.

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28 GMG MDP Document Series #10

SUBVENTIONS ET INCITATIONS

L’ADER subventionne des projets d’électrification rurale à travers la gestion du Fonds National de l’Électricité (FNE). Opérationnel depuis 2004, le FNE vise à accorder des subventions jusqu’à hauteur de 70 % des dépenses d’investissement afin de faire de l’électrification rurale une option du marché réellement accessible. On estime qu’environ 20 à 25 mini-réseaux diesel ont été financés par le biais de ce fonds, ce qui est très peu. L’objectif de la subvention était pour l’ADER de réduire le coût des services fournis par les promoteurs et, ainsi, de baisser les tarifs.

Le processus a été supervisé par l’ADER lors de l’évaluation des offres, ainsi que par le ministère des Finances. De nombreux donateurs internationaux tels que l’UE, la GIZ et la KFW, entre autres, ont accordé des fonds pour les projets bien que le financement ne soit pas passé par le FNE.

Le FNE n’est pas considéré comme ayant eu un succès particulier. La principale plainte concerne les éléments de financement du fonds. Le FNE était censé être financé par le Trésor à partir d’un élément de rendement tiré de l’électricité vendue par les opérateurs, JIRAMA étant par conséquent indirectement le principal contributeur au FNE. Cependant, du fait de la situation financière délicate de JIRAMA, ce mode de financement n’a jamais pu être mis en place.

Par conséquent, alors que le FNE était censé être le principal instrument de l’électrification rurale, il ne bénéficie d’aucun financement et n’en a jamais bénéficié depuis plusieurs années. De plus, le FNE étant en réalité un compte public, les donateurs se sont toujours montrés réticents à acheminer leurs financements par le biais de ce mécanisme de peur que les fonds ne soient réaffectés à la résolution d’autres problèmes de l’État. Les donateurs ont donc commencé à financer l’électrification rurale au cas par cas, en fonction de chaque projet, séparément du fonds principal.

La Nouvelle Politique de l’Énergie (NPE) vise à remplacer le FNE par un nouveau Fonds National de l’Énergie Durable (FNED). Alors que le FNE était essentiellement un « compte bancaire » du Trésor sur lequel l’ADER pouvait s’appuyer, le nouveau FNED devrait devenir un fonds multi-instruments totalement indépendant, doté d’une procédure plus indépendante et plus transparente (externe au Gouvernement) et donc mieux alignée sur les besoins des acheteurs sur le marché. Le FNED est présenté comme une ligne de financement et de crédit totalement nouvelle, administrée par une institution financière indépendante. En tant que fonds multi-instruments, le FNED doit pouvoir fournir aussi bien des subventions que différentes formes de crédit. Le processus restera similaire au processus actuel, selon lequel l’ADER continuera de lancer des appels à projets, et lorsque les offres sélectionnées nécessiteront une assistance financière, le promoteur du projet pourra introduire une demande auprès du FNED par le biais de l’ADER. L’administrateur du fonds se réservera alors le droit d’accepter ou de refuser la demande. Les organisations techniques publiques et privées et les bailleurs de fonds devraient, on l’espère, pouvoir investir plus facilement dans ce nouveau fonds multi-instruments indépendant. Plutôt que de financer l’électrification rurale au cas par cas, les bailleurs de fonds pourraient, à n’en pas douter, avoir un impact plus important en contribuant au développement de l’accès à l’énergie avec plus de cohésion. Cependant, le FNED étant structuré davantage comme une banque que comme un fonds3

, certains donateurs ont exprimé leurs préoccupations concernant leur capacité à contribuer au FNED (en raison de problèmes de gouvernance).

Le nouveau FNED suscite également des inquiétudes. Alors que le ministère s’attend à ce qu’il soit opérationnel dans les 6 à 12 mois à venir, les parties prenantes redoutent que sa mise en place prenne beaucoup plus de temps. À ce stade, les parties prenantes gouvernementales semblent convenir que le fonds et son institution de gestion seront créés à partir de zéro plutôt que d’être logés dans une institution financière existante. Même si cela peut garantir l’indépendance du fonds, le temps nécessaire à sa mise en place sera considérablement plus long et l’opération risque d’être très coûteuse. Par exemple, le fonds devra obtenir un accord bancaire et être accepté par le ministère des Finances. Ce sera un processus long et coûteux.

Le mode de financement du FNED n’est également pas clair. Tout comme l’ancien FNE, un élément de rendement tiré de l’électricité vendue par les opérateurs est attendu. De plus, les bailleurs de fonds ont réagi positivement aux annonces de ce nouveau fonds. Cependant, les détails complets ne seront connus que lors de la publication du décret

3 Lequel est très similaire au nouveau concept de Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA)

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29GMG MDP Document Series #10

gouvernemental correspondant, et le ministère devra déterminer les nouvelles directives pour la mise en œuvre de la politique. Entre-temps, le mode de financement des projets attribués dans le cadre des appels à projets actuels reste également incertain, compte tenu du fait que le FNE actuel ne dispose pas de fonds. Ces projets seront probablement financés au cas par cas par des donateurs et autres bailleurs de fonds. Malgré les nombreuses questions en suspens, le nouveau fonds d’électrification devrait être en mesure de libérer les investissements nécessaires.

Le nouvel Article 12 du Code de l’électricité stipule que le Gouvernement définit, dans le Code Général des Impôts et dans le Code des Douanes, les avantages fiscaux et douaniers concernant les biens et services destinés à la production et à l’exploitation d’énergies renouvelables. Dans le Code des Impôts 2015, le Gouvernement malgache a introduit des mesures d’incitation pour les entreprises qui investissent dans la production et la distribution d’énergie renouvelable. Celles-ci comprennent une réduction de l’impôt sur le revenu des entreprises équivalente à 50 % des investissements en équipements éligibles et des exonérations de TVA pour les équipements d’exploitation des sources d’énergie renouvelable. Le Gouvernement a également introduit des exonérations de taxes à l’importation sur des produits spécifiques tels que les équipements solaires photovoltaïques (panneaux, batteries, onduleurs, etc.), même si des incertitudes subsistent quant à la taille des équipements exonérés et que la réalité sur le terrain fait que des paiements sont toujours demandés à la douane.

Des discussions au sein du ministère des Finances sont en cours pour essayer d’étendre cette approche à d’autres technologies renouvelables, notamment les turbines pour centrales hydroélectriques centralisées. Il n’y a pas de tarification préférentielle pour les énergies renouvelables.

CONTRATS D’ACHAT D’ÉLECTRICITÉ

La nouvelle loi sur l’électricité prévoit l’intégration lorsque les zones attribuées comprennent une concession préexistante, telle qu’un site existant de JIRAMA ou un site appartenant à un autre opérateur privé. Dans le dernier appel à projets de l’ADER, par exemple sur 96 localités, quatre étaient déjà électrifiées par JIRAMA. En cas de chevauchement, JIRAMA sera tenue de respecter la concession attribuée au nouvel opérateur par l’ADER et l’ORE. Si JIRAMA exploite un mini-réseau thermique au sein de la zone attribuée en concession, il sera demandé à la compagnie d’arrêter la production et d’acheter l’électricité produite par le concessionnaire. En d’autres termes, les exploitants de mini-réseaux ont le droit, au sein de leurs concessions, de vendre de l’électricité au réseau principal. JIRAMA peut toutefois décider de continuer de distribuer l’électricité. En revanche, JIRAMA pourrait également décider « d’abandonner » complètement son site existant et d’en céder l’exploitation au nouvel opérateur. Le marché attend toujours les décrets d’application ou la réglementation de la loi afin de clarifier la mise en œuvre concrète de ce qui précède, dans la mesure où cela demeure une source de préoccupation.

ARRIVÉE DU RÉSEAU

L’arrivée du réseau ne semble pas être un scénario probable pour les parties prenantes locales. La compagnie nationale JIRAMA concentre ses efforts sur l’intensification de sa base de clients dans les lignes de réseau existantes et semble intéressée par la privatisation de certaines de ses stations existantes, en particulier les plus décentralisées. Cela dit, elle s’est récemment lancée dans le PRIRTEM (Projet de Renforcement et d’Interconnexions des Réseaux de Transport d’Énergie Électriques à Madagascar) avec un financement de la BAD, qui va permettre le renforcement, et au final l’interconnexion, des trois principaux réseaux.

Malgré le manque actuel de plans unifiés entre les plans d’extension du réseau principal et les plans d’électrification rurale, des plans séparés sont en cours d’élaboration et de soumission au MEEH et à l’ORE. Théoriquement, ces organisations veilleront à ce qu’il n’y ait aucun conflit entre les plans, même si les chances de conflits semblent minces. Le tableau des lignes de transport d’électricité prévues est présenté dans les annexes (Tableau 13).

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30 GMG MDP Document Series #10

RÈGLES TECHNIQUES

Les systèmes hors réseau doivent respecter les mêmes normes et standards techniques que ceux imposés au réseau national. Tous les fournisseurs d’électricité doivent respecter les normes nationales établies par le Bureau des Normes (BNM), et les installations sont inspectées par l’ORE une fois le projet lancé. Les projets de mini-réseaux existants sont alignés sur les normes internationales, tandis que des normes nationales minimales (un code de réseau) sont en cours d’élaboration et sont publiées dans le nouveau Code de l’électricité. Le Code devrait être plus complet, bien que simplifié comparé à l’ancienne loi, et devrait définir un cadre technique quelle que soit la source de production. Les travaux, financés par la GIZ, sont actuellement réalisés en collaboration avec l’ADER, l’ORE, le MEEH et un consultant externe, et s’appliqueront à l’ensemble du marché plutôt qu’au secteur hors réseau spécifiquement. Le Code devrait être publié au printemps 2019.

Pour le moment, les normes minimales requises pour les mini-réseaux sont définies par des appels à projets dans chaque cycle d’appel d’offres. Les bailleurs de fonds/acheteurs peuvent définir leurs propres restrictions et spécifications, généralement alignées sur les exigences internationales. Les grands opérateurs qui expérimentent des projets dans les villages réservés élaborent et testent des spécifications techniques (mais doivent néanmoins respecter les normes techniques du BNM).

SERVICES MOBILES

Le marché potentiel de l’électrification dans les zones de couverture mobile reste considérable. Même s’il existe de nombreux trous noirs dans la couverture mobile dans le pays, une grande partie de la population sans accès à l’électricité réside dans des zones de couverture. La couverture du réseau mobile est complète dans les principales villes de Madagascar mais reste mauvaise dans les campagnes. En moyenne, 30 % de la population possèdent un téléphone portable : 21 % en milieu rural et 68 % en milieu urbain (Enclude, 2018). Selon une étude réalisée par la Banque mondiale, en partant de l’hypothèse que les gens partagent des téléphones et/ou ont accès à un téléphone dans leur cercle familial, alors près de 75 % de la population ont accès à un téléphone portable.

Figure 8. Abonnements aux services mobiles pour 100 habitants (chiffres de la Banque mondiale)

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OBSTACLES AU DÉPLOIEMENT DES MINI-RÉSEAUX

Alors que de nombreux projets sont en cours d’évaluation, les organisations locales craignent que peu soient mis en œuvre. Une liste non exhaustive des obstacles est présentée ci-dessous (Tableau 7).

Il est nécessaire de renforcer et d’appliquer le cadre juridique et réglementaire de l’énergie. Même si une structure avec les processus associés est entrain d’être mise en place, l’élaboration du cadre juridique et réglementaire n’en est encore qu’à ses débuts. Certains éléments sont toujours manquants (par exemple le FNED) tandis que d’autres manquent tout simplement d’application concrète (par exemple l’ADER autorisant des villages réservés, les exonérations douanières sur le terrain qui ne sont pas appliquées, l’absence de financement du FNE par JIRAMA, etc.).

Le cadre financier existant n’est pas propice aux investissements dans le secteur de l’énergie. Il est nécessaire de créer un environnement favorable plus propice aux investissements en raison des faiblesses passées du FNE et plus généralement de l’ADER, de l’incertitude concernant le futur du FNED, de l’insécurité financière et du manque de transparence de JIRAMA. La compagnie nationale doit se remettre de sa situation financière délicate actuelle si elle veut faire partie des tendances futures de l’électrification à Madagascar. De plus, il sera essentiel que l’ADER et le FNED disposent de fonds suffisants pour soutenir l’accès à l’électrification rurale. Enfin, le Gouvernement doit veiller à ce que les opérateurs privés reçoivent les remboursements en temps opportun pour leurs services.

Le partage d’informations sur le marché local doit être amélioré. Les investisseurs n’ont pas le niveau d’information requis sur les besoins réels des villages pour produire des modèles d’affaires précis pour les investissements (par exemple, la taille et les modes de consommation). Les promoteurs locaux peuvent être bien préparés pour installer, entretenir et exploiter des mini-réseaux, mais ils n’ont pas un accès fiable aux informations sur les technologies les plus efficaces, par exemple. D’autre part, les promoteurs internationaux ont de l’argent disponible mais pas suffisamment d’informations pour développer des projets nationaux. Avec le soutien de la GIZ, le MEEH a récemment lancé une base de données relativement complète d’informations sur l’énergie, http://www.energie.mg/, qui donne un bon aperçu de l’état actuel de l’électrification, en réseau et hors réseau.

L’accès à la terre demeure également un défi majeur. À l’heure actuelle, les investisseurs étrangers ne sont pas autorisés à acheter des terres. Par conséquent, pour accéder aux terres, trois possibilités s’offrent à eux : ils doivent trouver un partenaire local, louer des terres à l’État, ou obtenir une concession auprès d’entités privées. Cependant, de nombreuses terres du pays faisant l’objet de demandes n’ont pas encore été attribuées, ce qui rend difficile la relocalisation des personnes qui pourraient être identifiées comme des squatteurs. Une nouvelle politique foncière est en cours d’élaboration pour répondre à ces défis.

Le principal obstacle reste la très faible capacité de la population locale à payer, et donc la fourniture d’électricité par le biais de projets viables. La population rurale de Madagascar est extrêmement pauvre, et par conséquent, même si l’environnement réglementaire permet aux opérateurs de fixer leurs propres tarifs (avec l’approbation de l’ADER et de l’ORE), les niveaux de tarifs possibles sont bas. Les parties prenantes s’accordent à dire qu’il est peu probable que les mini-réseaux deviennent autonomes sur le plan commercial sans subventions à court ou moyen terme.

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32 GMG MDP Document Series #10

Tableau 7. Environnement réglementaire et politique à Madagascar : éléments clés des facteurs favorables et facteurs limitants du développement des GMG

Facteurs favorables Facteurs limitants

Planification et cadre

institutionnel

- Nouvelle Politique de l’Énergie

- Plans directeurs d’électrification régionale

- PDMC

- Programme PAGOSE

- Les faiblesses de l’ADER et la facilité

apparente des villages réservés

compromettent la procédure établie pour

l’électrification rurale

Disponibilité des

données

- Données nationales SIG limitées

Octroi de licences - Procédure d’appel d’offres public

- Nouveau code de réseau ; plafonds plus bas

requis

- Demandes non sollicitées et villages réservés

Tarifs - Possibilité pour les opérateurs de proposer

des tarifs

- Subventions possibles pour réduire les tarifs

- Pas de « prix plafonds » dans le secteur ; prix

déterminés au cas par cas

Subventions et

incitations

- Nouveau Fonds National de l’Énergie Durable

(FNED)

- Situation financière du FNE et du FNED

Contrats d’achat

d’électricité

- Ouverture constante du marché de l’énergie

hors réseau

Arrivée du réseau - Dispositions pour l’intégration des

équipements

- Possibilité pour les opérateurs de vendre de

l’électricité à JIRAMA

- Élaboration de plans unifiés

- Difficultés financières de JIRAMA

- Séparation des plans d’électrification rurale

et des plans d’extension du réseau principal

Règles techniques - Même mesures de sécurité que le réseau

national

- Normes internationales

- Nouveau Code de l’électricité

- Normes minimales requises stipulées dans

les appels à projets

Services mobiles - Concurrence entre fournisseurs stimulant la

croissance du marché

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3. POTENTIEL DES MINI-RÉSEAUX VERTS

3.1 DISPONIBILITÉ DES DONNÉES

Évaluer le potentiel des mini-réseaux est une tâche difficile car une telle analyse nécessite beaucoup de données et d’hypothèses. Certains facteurs physiques, tels que la disponibilité des ressources et les caractéristiques géographiques, peuvent être collectés à distance via des données satellite, mais d’autres facteurs nécessitent la disponibilité d’enquêtes et d’ensembles de données locaux. Certains facteurs non physiques, tels que la demande et les modes de consommation, nécessitent la collecte de données d’implantation précises. Ces données sont souvent indisponibles, obsolètes, ou exigent trop de ressources. Une évaluation des opportunités repose sur plusieurs hypothèses et critères fondés sur le modèle d’affaires et l’approche de l’agence d’exécution pour chaque cas. Par exemple, un promoteur privé pourrait envisager des indicateurs purement financiers, alors qu’un programme communautaire pourrait être axé plus sur le niveau des services fournis. Une évaluation détaillée dans ce rapport ne répondra pas aux besoins de toutes les parties prenantes auxquelles il est destiné. Ce rapport vise donc à collecter les données disponibles et à préciser les évaluations générales qui pourraient intéresser la plupart des acteurs du secteur des mini-réseaux. Des données brutes sont fournies dans ce rapport pour permettre aux parties prenantes d’effectuer leur propre analyse approfondie, si nécessaire.

Cette analyse approfondie définit les zones en réseau et les zones hors réseau en fonction de leur distance par rapport au réseau électrique. Les régions du réseau principal sont définies comme les zones situées à moins de 15 km, conformément à la méthodologie utilisée pour tous les rapports de pays rédigés dans le cadre du Programme de développement du marché. Les centres urbains hors réseau sont ensuite cartographiés, permettant ainsi une analyse du potentiel des projets de mini-réseaux. L’analyse a été effectuée en se basant à la fois sur le réseau électrique actuel et sur le réseau électrique prévu.

Le niveau de données SIG disponibles à Madagascar reste faible. L’ADER travaille avec deux ensembles de données SIG : GEOSIM fournit des données SIG, notamment des données démographiques et économiques, et Manifold est utilisé pour définir la planification. L’ADER utilise ces deux bases de données pour élaborer ses plans directeurs régionaux.

La principale collecte de données locales a été réalisée par le biais de la Banque mondiale et de la GIZ. Les travaux entrepris par la Banque mondiale comprennent une vaste étude sur le potentiel de l’hydroélectricité dans le cadre de l’ESMAP, ainsi qu’une analyse de la « répartition optimale de la technologie » conformément à la nouvelle politique de l’énergie proposée. L’étude de la Banque mondiale tente de modéliser différents scénarios pour la mise en œuvre de la NPE. La GIZ a également réalisé des études régionales sur les mini-centrales hydroélectriques en complément de l’étude de la Banque mondiale. De plus, les promoteurs financent souvent leurs propres études pour identifier les projets appropriés pour l’électrification.

Le Gouvernement procède actuellement à un recensement national de la population, mais les résultats SIG de ce recensement sont encore incertains. Entre 2012 et 2013, l’Institut National de la Statistique (INSTAT) a réalisé un recensement des objectifs énoncés dans les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

Pour les besoins de cette analyse, le réseau national a été déduit en combinant des données de lignes haute tension (HT) et des données de cartographie par satellite des éclairages nocturnes, une méthode qui permet d’obtenir une mesure plus complète que celle consistant à utiliser uniquement les lignes haute tension. Les données de lignes de réseau haute tension sont généralement disponibles pour les pays d’Afrique subsaharienne. Les lignes HT ne constituent toutefois pas un indicateur fiable de couverture d’électrification, les longues lignes moyenne tension (MT) étant souvent utilisées pour atteindre les villes situées à une distance supérieure à 15 km. Cette analyse combine des données de lignes de réseau HT et des données de cartographie des éclairages nocturnes, prétraitées en

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combinant plusieurs nuits d’observation pour éliminer le bruit, avant de les mettre en tampon sur 15 km pour produire la zone d’extension du réseau. Une analyse interne a révélé que la zone tampon de réseau déduite à partir des éclairages nocturnes couvre une proportion beaucoup plus grande de la population que les seules lignes haute tension (46 % contre 27 %) et que toutes les zones HT mises en tampon sont comprises dans la zone couverte par les zones tampons des éclairages de nuit. Cela confirme la conclusion qu’il s’agit de la mesure la plus complète (et la plus conservatrice).

3.2 POTENTIEL DES MINI-RÉSEAUX : ÉVALUATION

Les dernières statistiques de l’INSTAT Madagascar concernant la population datent de 2011, avec des prévisions jusqu’à 2014. Les données sont ventilées par région, comme indiqué dans le Tableau 8 ci-dessous. Avec une densité de 41,4 habitants/km², la population malgache est répartie sur tout le territoire. Selon les résultats du recensement, le nombre moyen de personnes par ménage était compris entre 4 et 4,9 dans 14 régions sur 22.

Tableau 8. Population de Madagascar par état et par région (2014)

État Région Densité/km² Population (milliers d’habitants)

Antananarivo Analamanga 187,6 3 440

Bongolava 26,0 470

Itasy 32,9 753

Vakinankaratra 102,9 1 852

Antsiranana Diana 34,4 719

Sava 36,4 1 007

Fianarantsoa Amoron’i Mania 42,0 734

Atsimo Andrefana 18,8 1 352

Haute Matsiatra 43,1 1 232

Ihorombe 42,3 321

Vatovavy Fitovinany 68,5 1 455

Mahajanga Betsiboka 9,3 301

Boeny 24,4 821

Melaky 7,1 297

Sofia 23,6 1 281

Toamasina Alaotra Mangoro 30,5 1 055

Analanjirofo 44,7 1 063

Atsinanana 54,9 1 305

Toliara Androy 36,0 754

Anosy 24,7 690

Atsimo Atsinanana 45,1 923

Menabe 12,2 608

Les dépenses mensuelles moyennes en énergie à Madagascar s’élèvent à 15 249 MGA (4,70 USD), soit 1,08 USD par semaine. Dans les zones rurales, où vivent 65 % de la population, les dépenses mensuelles sont inférieures, s’élevant à 11 000 MGA par mois (3,40 USD) (Enclude, 2018). En comparaison, les dépenses moyennes en énergie en milieu rural en Ouganda se situent entre 2,7 et 5,5 USD (Banque mondiale).

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Figure 9. Dépenses moyennes en énergie par semaine (source : Banque mondiale)

Le graphique ci-dessus illustre les dépenses en énergie par semaine et par zone. À mesure que l’on se déplace des villages vers les centres-villes, les dépenses moyennes augmentent. La proportion des dépenses hebdomadaires inférieures à 1 000 MGA est plus élevée dans les villages (33,3 %) que dans les villes (17,7 %). Inversement, à peine 4,5 % des dépenses hebdomadaires dans les villages s’élèvent à 10 000 MGA ou plus, contre 19 % dans les villes.

Figure 10. Réseau électrique existant et réseau prévu d’ici à 2025 (lignes en pointillés)

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La couverture du réseau de transport d’électricité à Madagascar est très faible. Le réseau est principalement composé de lignes de transport de 35 kV et 63 kV, et de très peu de lignes de 138 kV. Il est responsable de la quasi-totalité de l’accès à l’électricité de la population actuelle, qui s’élève à 15 % au niveau national (53 % en milieu urbain et 6,5 % en milieu rural). L’examen des éclairages nocturnes effectué dans le cadre de cette analyse est conforme à cette figure, illustrant un taux moyen national d’accès à l’électricité de 15 %.

Sur la base de la couverture actuelle du réseau, cette analyse des données de ligne haute tension (HT) et de la cartographie par satellite des éclairages nocturnes estime que 40 % de la population sans accès à l’électricité seraient mieux desservis par des mini-réseaux, le potentiel le plus élevé étant dans l’État de Fianarantsoa. Comme indiqué dans le Tableau 9, cela correspond à 8,3 millions d’habitants (soit 33 % de la population totale), avec 11,3 millions de personnes supplémentaires vivant à moins de 15 km du réseau et donc ayant accès à l’électricité via le réseau, et enfin 4,5 millions de personnes mieux desservies par des systèmes solaires domestiques. La proportion moyenne (par population) dans ce seuil de 15 km pour tous les États est de 46 %. Il s’agit probablement d’estimations très prudentes cependant car la zone tampon de 15 km appliquée (par souci de cohérence entre tous les rapports de pays produits) ne reflète pas la faible probabilité de développement du réseau à Madagascar. Si l’analyse est uniquement basée sur des données de lignes HT, sans prendre en compte la cartographie par satellite des éclairages nocturnes, alors la population sans accès à l’électricité estimée qui serait mieux desservie par des mini-réseaux passerait de 34 % à 51 %.

Si nous considérons la couverture de réseau prévue d’ici à 2025, cette analyse estime que l’électrification par mini-réseau représenterait 7,5 millions de personnes, ce qui correspondrait également à 40 % de la population sans accès à l’électricité. Cette réduction de 11 % de la taille du marché reflète plusieurs extensions prévues du réseau,

Figure 11. Régions les mieux desservies par l’extension du réseau, les mini-réseaux et les systèmes autonomes, illustrées avec les centres urbains majeurs et mineurs. Les lignes en pointillés représentent les extensions de

réseau prévues d’ici à 2025. Analyse du Carbon Trust.

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portant ainsi à 50 % (soit 12,4 millions d’habitants) la proportion de la population totale vivant à moins de 15 km du réseau. Fianarantsoa reste l’État avec le potentiel le plus élevé pour les solutions hors réseau, avec 45 % de la population qui sont mieux desservis par des mini-réseaux et seulement 36 % qui vivent à moins de 15 km du réseau. Les résultats de cette analyse sont illustrés dans les figures 11 et 12, notamment les sites de production existants et prévus.

Figure 12. Régions les mieux desservies par l’extension du réseau, les mini-réseaux et les systèmes autonomes, illustrées avec les sites de production d’électricité existants et prévus. Les lignes en pointillés représentent les

extensions de réseau prévues d’ici à 2025. Analyse du Carbon Trust.

Dans le cadre du réseau actuel, selon les résultats de l’analyse effectuée, le revenu total annuel est estimé à 106 millions de dollars (rien que pour les mini-réseaux). Le potentiel le plus élevé est concentré dans l’État de Fianarantosa, avec une taille de marché estimée de 34 millions de dollars et 2,7 millions de personnes desservies à travers des mini-réseaux. Cela ramène à un marché total de 95 millions de dollars si l’on inclut les extensions de réseau prévues d’ici à 2025, soit une réduction de 11 % par rapport au marché des mini-réseaux dans le cadre du réseau actuel. La baisse la plus importante, en tenant compte de ces extensions, est observée dans l’État de Fianarantosa, avec -14,7 % (soit une baisse de 5 millions de dollars). Le marché le plus important reste cependant concentré dans cet État de Fianarantosa, avec un chiffre de 29 millions de dollars. La taille réelle du marché peut être supérieure aux estimations indiquées ici, compte tenu que des solutions décentralisées pourraient être également envisagées dans des zones situées à proximité du réseau.

La taille du marché estimée indiquée dans le Tableau 9 suppose des dépenses moyennes annuelles en énergie par ménage au plan national de 56,4 $, soit 12,7 $ par personne. Ces chiffres sont tirés d’une étude Enclude BV qui révèle des dépenses mensuelles moyennes de 15 249 MGA (soit 4,70 $). Cela représente 56,4 $ par ménage et par an.

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Le dernier recensement de l’INSTAT Madagascar indique que le ménage moyen se compose de 4 à 4,9 personnes dans 14 régions sur 22, soit une moyenne de 4,45 personnes. Cela correspond par conséquent à 12,67 $ par personne et par an (soit 41 121 MGA).

Tableau 9. Taille estimée du marché des ménages pour les solutions hors réseau. Analyse utilisant le réseau électrique existant et le réseau prévu à l’horizon 2025

État Réseau électrique actuel

Taux

d’électrification

Population (milliers d’habitants) Marché des mini-

réseaux (M$)< 15 km du

réseau

Mini-réseau SHS

Antananarivo 15 % 5 692 1 189 464 15

Antsiranana 15 % 821 662 364 8

Fianarantsoa 15 % 1 336 2 702 884 34

Mahajanga 15 % 906 909 1 049 12

Toamasina 15 % 1 449 1 480 689 19

Toliary 15 % 1 165 1 390 1 076 18

Total 11 369 8 332 4 527 106

État Réseau électrique prévu à l’horizon 2025

Taux

d’électrification

Population (milliers d’habitants) Marché des mini-

réseaux (M$)< 15 km du

réseau

Mini-réseau SHS

Antananarivo 15 % 5 931 1 006 464 13

Antsiranana 15 % 971 549 364 7

Fianarantsoa 15 % 1 853 2 279 884 29

Mahajanga 15 % 1 001 843 1 049 11

Toamasina 15 % 1 549 1 425 689 18

Toliary 15 % 1 165 1 390 1 076 18

Total 12 469 7 492 4 527 95

3.3 POTENTIEL D’ÉNERGIES RENOUVELABLES POUR LES MINI-RÉSEAUX

HYDROÉLECTRICITÉ

L’hydroélectricité est la pierre angulaire de la production d’énergie en réseau à Madagascar depuis des décennies. Environ 59 % de la production actuelle d’électricité dans le pays est d’origine hydraulique. Le pays est bien doté de sites hydroélectriques potentiels. On estime à 1 500 le nombre de sites hydroélectriques inexploités allant de 10 kW à 600 MW, avec une capacité totale estimée de 7,8 GW (World Bank, Madagascar Power Sector Operations Improvement Project , 2018). Madagascar n’exploite actuellement que 2 % de ce potentiel, ce qui correspond à environ 160 MW de capacité installée. En juin 2014, l’hydroélectricité était produite sur 11 centrales ; 80 % de la production provenait de centrales hydroélectriques au fil de l’eau et 20 % de centrales avec retenue. En termes de gestion, environ 137,6 MW (82 %) sont

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gérés par JIRAMA, le reste étant détenu par des producteurs indépendants d’électricité. Toutes les centrales sont reliées aux réseaux interconnectés, la majeure partie de l’énergie étant injectée dans le Réseau Interconnecté d’Antananarivo (RIA) : 145 MW (92 %) dans le RIA, 6,1 MW (4 %) dans le RIF et 6,8 MW (4 %) dans le RIT.

Tableau 10. Centrales de production hydroélectrique existantes (source : ORE, 2014)

Région Puissance nominale (kW) Puissance disponible (kW)

Alaotra Mangoro 24 160 20 150

Amoron’i Mania 213 130

Analamanga 14 280 12 358

Analanjirofo 2 576 1 000

Atsimo Andrefana 95 5

Atsinanana 97 960 66 420

Betsiboka 85 80

Haute Matsiatra 6 050 3 840

Ihorombe 20 15

Itasy 30

Vakinankaratra 16 720 10 890

Vatovavy Fitovinany 60 50

PUISSANCE TOTALE (MW) 162,2 114,9

Total en % 29,4 % 37,9 %

Une étude ESMAP de la Banque mondiale réalisée en 2017 a permis d’identifier 17 sites de petite hydroélectricité très prometteurs avec une capacité installée totale d’environ 160 MW (World Bank, Madagascar Electricity Sector Operations and Governance Improvement Project, 2018). Des données SIG sont disponibles pour cette étude. Le Gouvernement malgache s’est également fixé pour objectif d’intégrer les énergies renouvelables dans le mix énergétique, avec un taux au moins égal à 5 %, 20 % et 80 % d’ici à 2020, 2030 et 2050 respectivement, avec une priorité sur l’hydroélectricité. Le Gouvernement prévoit à court terme de lancer des appels d’offres, par l’intermédiaire de l’ADER, pour 10 sites. Les petites centrales autonomes de capacité inférieure à 1,5 MW seront choisies pour l’électrification rurale, dans la mesure du possible. Celles-ci présentent plusieurs avantages : elles peuvent faire l’objet d’études de faisabilité technique et financière et être achevées dans un délai relativement court, d’un à cinq ans, par rapport à des sites plus grands.

Figure 13. Potentiel de l’hydroélectricité par région (1-20 MW) (source : Banque mondiale)

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Tableau 11. Potentiel de l’hydroélectricité (1-20 MW) (source : Banque mondiale)

Province Région Puissance potentielle (MW)

Toamasina Atsinanana 166

Analanjirofo 158,4

Alaotra-Mangoro 98,9

Fianarantsoa Vatovavy Fitovinany 170

Amoron’i mania 88,7

Haute Matsiatra 48,1

Atsimo-Atsinanana 29,3

Ihorombe 22,4

Mahajanga Sofia 155

Betsiboka 59,8

Melaky 33,1

Boeny 0

Antananarivo Vakinankaratra 91

Analamanga 61,7

Bongolava 32

Itasy 16,6

Antsiranana Sava 55

Diana 39,2

Toliary Menabe 34

Anosy 0,3

Atsimo-Andrefana 0,3

Androy 0

Total 1362,7

BIOMASSE

En 2013, la première centrale à biomasse de Madagascar a été lancée dans la ville rurale d’Andaingo par la société BETC. Cette installation de 70 kW produit de l’électricité à partir de bois provenant de plantations locales d’eucalyptus. Une deuxième centrale à biomasse est exploitée par la société CASIELEC, un des opérateurs privés les plus importants et les mieux établis dans les zones rurales de Madagascar. La centrale utilise des balles de riz comme combustible principal avec une capacité de 40 kW (Banque mondiale, Évaluation des concessions d’électrification rurale en Afrique subsaharienne, 2015).Selon les estimations, la consommation de bois à Madagascar s’élève à 21,7 millions de m3, dont 42 % de bois de chauffage et 40 % de fabrication de charbon de bois. Les 18 % restants sont consacrés aux industries de transformation du bois. En 2015, 96 % des ménages urbains et 99,6 % des ménages ruraux utilisaient du bois énergie, dont 82 % du bois de chauffage, tandis que le charbon de bois n’était consommé que par 17 % des ménages. Cependant, la proportion de charbon de bois atteint près de 50 % dans les zones urbaines en raison des prix compétitifs et d’un accès facile (ADER, 2016). Étant donné que plus de 70 % de la population malgache travaillent dans l’agriculture, les ressources de la biomasse les plus importantes sont principalement les déchets végétaux, bien que les déchets animaux et les déchets provenant des activités municipales et industrielles soient également des sources viables. Des cultures telles que le jatropha, le maïs, la balle de riz et la canne à sucre sont les matières premières les plus prometteuses pour la production de biocarburants.

À travers le pays, le potentiel varie de quelques kW à 150 MW en fonction du site et des matières. Le taux de déforestation annuel est estimé à environ 0,53 %, 10 % des forêts ayant été perdues au cours des 20 dernières années (source : GIZ, 2009). Les autorités malgaches entendent lutter contre cela en encourageant le reboisement avec un objectif de 36 000 ha par an à partir de 2018.

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ÉNERGIE SOLAIRE

Madagascar possède un énorme potentiel d’énergie solaire, avec un rayonnement solaire distribué allant de 1 500 à 2 000 kWh/m2 par an (Erreur ! Source du renvoi introuvable.). Presque toutes les régions bénéficient d’un ensoleillement moyen de 2 800 heures par an, soit 7,6 heures par jour. Les moyennes quotidiennes sont comprises entre 3 et 6 kWh/m2 en juin et atteignent 5 à 7,8 kWh/m2 en décembre (source : Commission européenne, 2016). En outre, nombre des centres ayant la plus forte demande reçoivent un rayonnement solaire important, notamment la capitale Antananarivo. Mahajanga, le deuxième port maritime le plus important du pays, connaît huit mois de temps chaud et sans pluie, tandis que les régions ensoleillées de Toliara et d’Antsiranana sont devenues des destinations très prisées des touristes.

Aujourd’hui, l’énergie solaire est utilisée dans :

• les systèmes autonomes pour alimenter les lampes et charger les téléphones ;• les systèmes solaires photovoltaïques domestiques pour produire de l’électricité ;• les projets commerciaux pour les hôtels et les entreprises comme une option « d’économie d’énergie » ;• le secteur des télécommunications (opérateurs Telma et Orange) qui utilise l’énergie solaire depuis des décennies

pour alimenter les pylônes dans les zones reculées ;• les projets de mini-réseaux avec une capacité allant de quelques centaines de kW à plus d’un MW.

Les grands parcs solaires développés par les producteurs indépendants d’énergie constituent également un marché potentiel à Madagascar. Il s’agit du troisième pays à bénéficier du soutien de l’initiative Scaling Solar du Groupe de la Banque mondiale, et un parc solaire de 30 à 40 MW y est prévu et financé par l’International Finance Corporation (IFC). EOSOL Madagascar et MAJIKA sont des exemples d’entreprises qui exploitent des mini-réseaux solaires dans le sud et le nord du pays, respectivement. La Banque africaine de développement (BAD) mène également actuellement une étude de faisabilité visant à examiner la possibilité d’installer des parcs solaires répondant à la demande d’électricité d’îles entières, en particulier Nosy Be et Sainte-Marie. Dans le cadre de la NPE, le Gouvernement prévoit un taux d’approvisionnement des ménages en énergie solaire de près de 15 % : 5 % par des lampes solaires, 5 % par des systèmes solaires domestiques, 1 % par des mini-réseaux solaires et 3,5 % par des systèmes solaires raccordés au réseau (source : MEEH).

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ÉNERGIE ÉOLIENNE

Il existe plusieurs zones propices à la production d’énergie éolienne, avec un potentiel total estimé à 2 000 MW. Il existe également un fort potentiel éolien à Madagascar. Autour d’Antsiranana, dans le nord de l’île, des vents forts appelés Varatraza soufflent plus de la moitié de l’année, enregistrant une moyenne de 6 à 8 m/s à 50 m d’altitude. Au sud, autour de Taolagnaro, les vents Tsioka Atsimo soufflent à une vitesse moyenne de 8 à 9 m/s. Sur les plateaux et les régions centrales du pays, des vents stables ont été enregistrés à une vitesse de 6 à 6,5 m/s. La capacité totale équivaut à environ 2 000 MW (UN Environment , 2017).

La GIZ prévoit de réaliser d’ici à 2019 une étude de faisabilité sur le potentiel éolien dans l’ensemble du pays et de soutenir, le cas échéant, l’élaboration d’une « stratégie éolienne ». Certaines parties prenantes locales ont exprimé leurs préoccupations concernant l’incompatibilité de la production d’énergie éolienne et la capacité de l’injecter directement dans le réseau de JIRAMA. Actuellement, les principales sociétés impliquées dans la vente et la distribution de centrales éoliennes sont Someca, Solarmad et Ted.

Figure 15. Vitesse moyenne du vent à 100 m d’altitude (m/s)

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4. ANNUAIRE

4.1 ANNUAIRE DES CADRES POLITIQUES ET RÉGLEMENTAIRES DU SECTEUR DE L’ÉNERGIE

Loi n° 2017-020 (2015) portant introduction du nouveau Code de l’électricitéhttp://www.ore.mg/TextesDoc/Loi2017-020_CODELEC.pdf Brève description : Cette nouvelle loi remplace l’ancienne Loi n° 98-032 (1999), réformant le secteur de l’électricité, et fait partie de la révision du cadre juridique introduit par la Nouvelle Politique de l’Énergie (2015 à 2019) adoptée en 2015. La nouvelle loi vise plusieurs objectifs : intégrer des dispositions concernant l’exploitation des sources d’énergies renouvelables, rendre le secteur de l’électricité plus attrayant et plus sûr pour les investisseurs potentiels, offrir aux consommateurs une meilleure qualité de service, et améliorer la gouvernance du secteur de l’électricité en termes de transparence et de responsabilité. La loi introduit également le nouveau Code de l’électricité actuellement en cours d’élaboration. Ce code vise notamment à revoir et simplifier les seuils relatifs aux concessions, introduire le Code de réseau, et promouvoir la connexion au réseau.

Loi n° 2015-039 (2015) portant réforme des partenariats public-privéhttp://www.ore.mg/TextesDoc/Loi-2015-039PPP.pdf Brève description : L’État a réaffirmé sa volonté de développer le partenariat public-privé (PPP) à travers une approche combinant la création d’un cadre favorable au développement du secteur privé, la construction et la réhabilitation d’infrastructures clés, et le renforcement des capacités des communautés locales, tout en assurant les aspects sociaux et environnementaux. L’État veut pouvoir compter sur les compétences et les ressources du secteur privé pour mener à bien ses programmes d’investissement dans le secteur public et améliorer la qualité des services publics fournis.

Loi n° 98-032 (1999) portant réforme du secteur de l’électricitéhttp://www.ore.mg/TextesDoc/Loi%20ELEC%2098-032.pdf Brève description : Dans le cadre d’une nouvelle politique économique axée sur la libéralisation des activités de production, l’État malgache a souhaité mettre en œuvre une réforme du secteur de l’énergie électrique. L’objectif de cette réforme était de donner aux nouveaux opérateurs la possibilité d’intervenir dans le secteur afin d’encourager la concurrence et de promouvoir l’efficacité et la qualité du service offert, tout en libérant le Gouvernement par rapport au financement de nouvelles infrastructures d’électricité.

Loi n° 2002-001 (2002) portant création du Fonds National de l’Électricité (FNE)http://www.ore.mg/TextesDoc/Loi%20FNE%202002-001.pdf Brève description : La volonté du Gouvernement d’accélérer l’électrification du pays, considérée comme un des facteurs essentiels du développement économique et social, a conduit l’État à mettre en œuvre une réforme du secteur de l’électricité. L’objectif de cette loi était de créer le Fonds National de l’Électricité (FNE) afin de financer le développement des projets d’électrification rurale.

Nouvelle Politique de l’Énergie 2015-2030 (NPE)Brève description : La NPE a quatre objectifs principaux : assurer l’accès universel aux services énergétiques modernes, améliorer l’efficacité énergétique globale, réduire la dépendance vis-à-vis des importations de combustibles, et fournir un financement à long terme pour le secteur de l’énergie. La NPE fixe les objectifs en matière d’énergie, notamment l’augmentation du taux d’accès à l’énergie à 70 % d’ici à 2030. Cette politique vise à produire 85 % de l’électricité à partir de sources d’énergies renouvelables à l’horizon 2030.

Politique Nationale de Lutte contre le Changement Climatique 2010http://extwprlegs1.fao.org/docs/pdf/mad146465.pdf Brève description : Cette politique a été mise en place en réponse à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et au Protocole de Kyoto.

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4.2 ANNUAIRE DES SOURCES DE DONNÉES

Cette méthodologie a été développée au cours de la première phase de ce projet, le Programme de développement du marché des mini-réseaux verts - Études de marché. Les deux documents sur la méthodologie sont publiés sur le Help Desk des mini-réseaux verts de la BAD.

Cette analyse, dont les résultats sont fournis dans la section 3, examine le potentiel des mini-réseaux en répartissant les pays en deux zones : les zones en réseau et les zones hors réseau. Cette répartition est basée sur une distance de 15 km par rapport au réseau électrique. Nous avons utilisé le réseau électrique prévu d’ici à 2025. Les sources SIG utilisées dans cette analyse sont détaillées ci-dessous.

1. Réseau de transport d’électricité (haute tension)Nom du fichier : MDG-RI.shpAncienneté de la source : 2017Type de fichier : Shapefile ESRI, lignesDescription : Un shapefile du réseau de transport d’électricité de MadagascarSystème de coordonnées projetées : WGS_1984 (EPSG : 4326)Source : ESMAP - Atlas SIG de la petite hydroélectricitéLien : https://energydata.info/dataset/madagscar-small-hydro-gis-atlas-2017

2. Centrales électriques de MadagascarNom du fichier : MDG-CentralesThermiquesExistantes.shp; MDG-CentralesHydroelectriquesExistantes.shp; Madagascar_Small-Hydro-Mapping_DATABASE_WB-ESMAP_Feb2017Ancienneté de la source : 2017Type de fichier : Shapefile ESRI, pointsDescription : Un shapefile des centrales électriques à Madagascar ainsi que des sites hydroélectriques potentielsSystème de coordonnées projetées : WGS_1984Source : ESMAP - Atlas SIG de la petite hydroélectricitéLien : https://energydata.info/dataset/madagscar-small-hydro-gis-atlas-2017

3. Éclairages nocturnesNom du fichier : SVDNB_npp_20150101-20151231_00N060W_vcm-orm-ntl_v10_c201701311200.avg_rade9Ancienneté de la source : 2015Type de fichier : TrameDescription : Données de cartographie des éclairages nocturnes, moyenne annuelle pour 2015. Ajustées pour supprimer les nuages, les lumières discordantes et le bruit de donnéesSystème de coordonnées projetées : WGS_1984 (EPSG : 4326)Source des données : Groupe sur l’observation de la Terre à la NOAARésolution spatiale : 15 secondes d’arcLien : https://energydata.info/dataset/world-night-light-annual-composite-2015

4. Densité de population WorldpopNom du fichier : MDG_pph_2015_adj_v2.tifAncienneté de la source : 2013Type de fichier : TrameDescription : Estimations 2015 du nombre de personnes par maille de grille, avec un ajustement des totaux nationaux pour correspondre aux estimations de la Division de la population des Nations Unies (http://esa.un.org/wpp/).Système de coordonnées projetées : WGS_1984 (EPSG : 4326)

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Source des données : Portail de données WorldPopRésolution spatiale : 100mLien : http://www.worldpop.org.uk/data/data_sources/

5. Niveaux administratifs de Madagascar (Frontières nationales et provinciales ; Principales villes)Nom du fichier : MDG_adm0.shp; MDGadm1.shp; Cities_and_Towns.shp Ancienneté de la source : 2017Type de fichier : Shapefile ESRI, polygones et pointsDescription : Shapefiles des délimitations des zones de gouvernement d’état et de gouvernement localSystème de coordonnées projetées : WGS_1984 (EPSG : 4326)Source : Base de données de l’Observatoire de la CEDEAO pour les Énergies Renouvelables et l’Efficaci-té Énergétique (ECOWREX)Lien : https://energydata.info/dataset/nigeria-administrative-boundaries-2017

6. Énergie éolienneNom du fichier : MD_wind100m.tifAncienneté de la source : 2015Type de fichier : TrameDescription : Vitesse moyenne du vent à 100 m d’altitudeSystème de coordonnées : WGS_1984 (EPSG : 4326)Source : DTU, IRENALien : https://irena.masdar.ac.ae/gallery/#gallery

7. Énergie solaireNom du fichier : MD_GHI.tifAncienneté de la source : 2015Type de fichier : TrameDescription : Rayonnement global horizontal (GHI) annuel total (kWh/m²) en moyenne sur la période 1994-2015Système de coordonnées : WGS_1984 (EPSG : 4326)Source : DTU, IRENALien : http://globalsolaratlas.info/downloads/nigeria

4.3 ANNUAIRE DES PARTIES PRENANTES

GOUVERNEMENT ET AGENCES Agence de Développement de l’Électrification Rurale (ADER)Contact : Mamisoa Rakotoarimanana, Secrétaire Exécutif E-mail : [email protected] Téléphone : +261 33 23 537 95

Lien : https://ader.mg/ Brève description : L’Agence de Développement de l’Électrification Rurale (ADER) a été créée en 2002 pour développer l’électrification rurale à Madagascar. L’objectif premier était de promouvoir l’accès aux services d’électricité de base pour la population rurale, principalement par le biais des sources d’énergies renouvelables. En activité depuis 2004, les activités principales de l’ADER sont les suivantes : identifier des sites potentiels pour l’électrification rurale, gérer le processus d’appel d’offres et superviser les concessions, rédiger et commander des études de marché, et contrôler la qualité des travaux. L’ADER travaille en étroite collaboration avec le ministère de l’Eau, de l’Énergie et des Hydrocarbures (MEEH), en mettant en œuvre la politique nationale, en influençant les nouvelles politiques et en modifiant les politiques existantes en fonction de ses observations sur le terrain. Les priorités technologiques de l’ADER par ordre d’importance

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sont l’électrification rurale à travers les énergies renouvelables : hydraulique, solaire, biomasse, éolien et hybride. Grâce au soutien technique et financier des donateurs, l’ADER s’efforce de mettre en relation les partenaires étrangers et locaux avec les ressources appropriées. Conjointement avec le secteur privé, elle vise à apporter un appui aux projets et à créer une plateforme d’échange public-privé.

Office de Régulation de l’Électricité (ORE, bientôt rebaptisé ARELEC, Autorité de Régulation de l’Électricité)Contact : Aimée Andrianasolo, Président Exécutif E-mail : [email protected] Téléphone : +261 20 22 641 91

Lien : http://www.ore.mg/

Brève description : L’ORE est l’organe de réglementation du secteur de l’électricité. Ses missions principales sont de valider, publier et contrôler les prix de l’électricité et leur application, de contrôler la qualité des services proposés sur le réseau (par le biais de licences, de normes et de contrats), et de s’assurer du respect de la libre concurrence dans le secteur. Le Code de l’électricité récemment promulgué mentionne explicitement 14 missions comme des extensions naturelles des trois principales missions indiquées ci-dessus. L’ORE est constitué de deux organes : un Conseil de l’Électricité, en charge de la réglementation, et un Secrétariat qui exécute les décisions prises par le Conseil d’Administration. En vertu du futur Code de l’électricité, le Conseil de l’Électricité sera rebaptisé Collège des Commissaires.

JIRAMA, Entreprise de services publicsContact : Olivier Jaomiary, Directeur Général E-mail : [email protected] Lien : http://www.JIRAMA.mg/ Brève description : JIRAMA (Jiro sy Rano Malagasy) est la compagnie nationale d’électricité et d’eau de Madagascar créée en 1975 à la suite d’une fusion entre l’ancienne Société Malgache de l’Eau et de l’Électricité (SMEE) et la Société des Énergies de Madagascar (SEM). JIRAMA produit, transporte et distribue de l’électricité à Madagascar.

Conseil de Développement Économique de Madagascar (EDBM)Contact : Johary Rajosefa, Directeur des Services aux Investisseurs E-mail : [email protected] Téléphone : +261 20 22 670

Lien : http://edbm.mg/ Brève description : L’EDBM est une agence du Gouvernement (plus précisément de la Présidence) qui a pour mission de faciliter et dynamiser les activités d’investissement à Madagascar en servant d’interface entre le secteur privé et le secteur public. Il a été créé en vertu de la Loi de 2007 sur les investissements à Madagascar qui a permis de créer un environnement favorable aux investissements privés, à la garantie de respect des droits de propriété, à l’engagement de l’État en faveur de la stabilité, et à la libre circulation des capitaux et la liberté des transactions financières. Les trois principales missions de l’EDBM sont les suivantes :

- Promouvoir les investissements et améliorer l’environnement des affaires à Madagascar, en travaillant en étroite collaboration avec la Présidence de la République et en contribuant aux réformes politiques ;

- Promouvoir une image positive de Madagascar en tant que destination d’investissement ; - Fournir un Guichet Unique pour les investisseurs, en aidant ces derniers dans la création de leurs entreprises et

la mise en œuvre de leurs projets.

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L’énergie est l’un des six secteurs offrant des opportunités d’investissement à Madagascar et encouragés par l’EDBM. À travers son vaste réseau national et international et une collaboration plus étroite avec l’ADER, l’EDBM s’efforce d’identifier et d’attirer les investisseurs. Alors que l’ADER met principalement l’accent sur les politiques et la réglementation, l’EDBM fournit des informations axées sur les procédures locales. Il a par exemple élaboré des directives à l’intention des investisseurs qui souhaitent accéder au secteur de l’énergie.

Ministère de l’Eau, de l’Énergie et des Hydrocarbures (MEEH)Contact : Marc Auguste Rakotofiringa E-mail : [email protected] Téléphone : +261 34 49 661 11 Lien : http://www.meeh.gov.mg/ Brève description : Le MEEH élabore et met en œuvre des politiques visant à garantir un approvisionnement en électricité adéquat et fiable à Madagascar. Les politiques influencent les projets de production, transport et distribution dans le secteur, fournissent une orientation générale et facilitent l’émergence d’un secteur privé vers un secteur de l’électricité compétitif et performant.

ORGANISMES DONATEURS BILATÉRAUX ET MULTILATÉRAUX AVEC DES PROGRAMMES D’ACCÈS À L’ÉNERGIE Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) Contact : Monika Rammelt, Coordinatrice des Concessions d’Énergie E-mail : [email protected] Téléphone : +261 (0) 20 22 209 03

Lien : https://www.giz.de/en/worldwide/322.html Brève description : La Coopération Allemande fournit aussi bien une assistance technique que financière, à travers la GIZ et la KfW, pour le développement des énergies renouvelables. La GIZ opère dans le cadre du projet PERER (« Promotion de l’Électrification Rurale par les Énergies Renouvelables »), qui collabore étroitement avec le ministère de l’Énergie et des Hydrocarbures, l’ADER et l’ORE pour créer un environnement favorable. Cette collaboration inclut notamment des services de conseil pour les mécanismes de financement, la mise en œuvre des politiques énergétiques, le renforcement des capacités pour les secteurs privé et public, et la participation à la mise en place des actions et des modèles de partenariat public-privé. Son principal objectif est de garantir l’efficience, l’efficacité et la qualité de mise en œuvre des projets d’électrification rurale. La GIZ interviendra dans quatre domaines clés : Stratégie et politique pour l’électrification rurale ; Amélioration de la planification énergétique régionale ; Élaboration d’un processus de planification ; Promotion et suivi des activités du secteur privé à travers la facilitation du marché et des services de conseil pour la collecte de fonds, le renforcement des capacités et une assistance générale.

Banque mondialeContact : Jan Friedrich Kappen, Spécialiste Senior en Énergie E-mail : [email protected] Téléphone : +1 (202) 458 9145

Lien : http://www.worldbank.org/en/country/madagascar Brève description : La Banque mondiale soutient les grands projets suivants: le projet PAGOSE (centré sur la restructuration de JIRAMA, le Programme de Valorisation à Grande Échelle des Énergies Renouvelables (SREP)) par le biais du Fonds d’investissement pour le climat (FIC), et le Programme d’Assistance à la Gestion du Secteur de l’Énergie (ESMAP) fournissant une évaluation complète et une cartographie géospatiale des possibles ressources d’énergie hydroélectrique à petite échelle. Le projet PAGOSE vise à soutenir JIRAMA et le ministère de l’Énergie dans la mise en place d’une stratégie nationale et la fourniture d’une assistance technique. Il va permettre également de s’attaquer aux

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contraintes institutionnelles, techniques et financières limitant le taux d’électrification du pays. Le SREP est un programme financé par le Fonds d’investissement pour le climat. Comme le PAGOSE, il vise à aider à surmonter les contraintes institutionnelles, techniques et financières qui entravent les initiatives d’électrification.

ONUDIContact : Louis Tavernier Email : [email protected] Téléphone : +261 20 23 365 40Lien : https://www.unido.org/who-we-are/unido-worldwide/africa/offices/madagascar Brève description : L’ONUDI (Organisation des Nations unies pour le développement industriel) aide l’ADER à mettre en œuvre des projets de mini-centrales hydroélectriques en lui apportant un soutien financier et technique. L’essentiel de ce soutien financier est constitué de subventions de cofinancement accordées par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM). La principale forme de soutien de l’ONUDI est l’assistance technique pour l’élaboration du cadre juridique nécessaire pour l’électrification rurale. L’appui technique vise à assurer la formation des techniciens et à fournir des études de politique et des services de conseil à l’intention des autorités. L’ONUDI travaille également avec les petits opérateurs qui rencontrent plus de difficultés à accéder au financement, l’objectif étant de les aider à élaborer un bon business plan et une fiche technique appropriée pour leurs projets.

Union européenneContact : Frédéric Fourtune, Chargé de Programmes Infrastructures E-mail : [email protected] Téléphone : +261 20 22 245 85

Lien : https://eeas.europa.eu/delegations/madagascar_en Brève description : La principale intervention de l’UE s’est faite à travers la Facilité Énergie ACP-UE, à présent terminée, qui a permis pendant 10 ans à l’UE de cofinancer des projets d’investissement dans l’énergie hors réseau, principalement les mini-réseaux. La facilité a permis d’accéder essentiellement à des fonds de subvention pouvant atteindre jusqu’à 75 % du coût total du projet. Environ 10 projets ont été financés, pour une valeur totale de 40 à 50 millions d’euros. Aujourd’hui, ElectriFI (Initiative de Financement de l’Électrification de l’Union européenne) a pris le relais. Il s’agit d’un fonds multi-donateurs mis en place par les Institutions Financières de Développement Européennes regroupées au sein de l’association EDFI et fournissant une large gamme d’instruments financiers (capitaux d’emprunt, garanties, etc.) et une assistance technique pour le développement des mini-réseaux. L’UE surveille régulièrement l’évolution du programme de concessions de mini-réseaux piloté par l’ADER, un programme principalement financé par la GIZ et l’ONUDI.

Agence Française de Développement (AFD)Contact : Jerome Bertrand-Hardy, Directeur E-mail : [email protected] Téléphone : +261 20 22 200 46

Lien : https://www.afd.fr/en/our-agency-madagascar Brève description : L’AFD est principalement engagée auprès de deux ONG : le GRET (Groupe de Recherche et d’Échange Technologique) et un autre groupe d’ONG dirigé par la FONDEM (Fondation Énergies pour le Monde) incluant notamment Électriciens Sans Frontières (ESF). Entre 2008 et 2015, le GRET a mis en œuvre le projet d’électrification rurale Rhyviere. La FONDEM et ESF ont lancé le concept de « Café lumière », centré sur les systèmes photovoltaïques et les mini-réseaux (moins de 50 connexions), et un service de recharge de batterie. ESF a également élaboré le projet Pamela, un projet PV à petite échelle. Le principal instrument de l’AFD dans bien des cas est le programme SUNREF (Utilisation durable des ressources naturelles et financement de l’énergie) qui fournit des prêts à des conditions favorables par l’intermédiaire des banques locales. Cette option est actuellement explorée à Madagascar.

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Programme Énergétique pour l’Afrique Australe (SAEP) tiré du plan Power Africa (Énergie pour l’Afrique)Contact : Rija Rakotoson, Directeur National – Madagascar E-mail : [email protected] Téléphone : +261 34 02 736 71

Lien : https://www.usaid.gov/powerafrica/madagascar Brève description : Le champ d’action du SAEP à Madagascar est axé sur l’électrification rurale par les énergies renouvelables. Le SAEP travaille essentiellement avec l’ADER à la réhabilitation des anciennes centrales diesel abandonnées et à leur transformation en mini-réseaux verts en vue de rendre les projets plus attractifs pour les acteurs du secteur privé. Sa mission est d’aider l’ADER à élaborer ces projets, sans apporter en réalité le soutien d’investissement initial mais simplement une assistance technique pour repenser et restructurer les projets afin de les rendre plus attractifs sur les plans technique et financier.

WWF (Fonds Mondial pour la Nature)Contact : Solo Thierry Randriamanalina, Assistant Technique pour le Programme Énergie E-mail : [email protected]

Lien : http://wwf.panda.org/knowledge_hub/where_we_work/madagascar/ Brève description : Le WWF n’est pas actuellement actif dans le secteur des mini-réseaux, et pourtant il a mis en place un Barefoot College visant à promouvoir le déploiement de systèmes solaires domestiques (SHS) dans les zones rurales isolées. Une université locale a été ainsi créée à Antananarivo avec pour objectif de former les femmes aux techniques d’assemblage et d’installation des kits solaires. À ce jour, sept villages ont été couverts (soit 100 à 200 foyers), avec une formation dispensée à 27 femmes. Ces chiffres correspondent à l’installation d’environ 1 500 kits à ce stade du projet, l’objectif étant d’atteindre le cap des 630 000 millions de ménages à l’horizon 2030.

PRINCIPAUX PROFESSIONNELS DES MINI-RÉSEAUX OU CONCEPTEURS DE PRODUITS AXIANContact : Véronique Perdigon, Secrétaire Générale E-mail : [email protected] Téléphone : +261 20 22 368 68

Lien : http://www.axian-group.com/ Brève description : Établi à Madagascar depuis plus de 150 ans, AXIAN est un groupe familial diversifié. Il y a deux ans, une restructuration complète du groupe a permis de regrouper et consolider ses différentes offres. L’entreprise est aujourd’hui présente dans quatre principaux secteurs d’activité : services financiers, énergie, télécoms et immobilier. L’activité Énergie regroupe Jovena et EDM. L’activité Télécoms est développée à travers la filiale Telma, un des plus grands opérateurs télécoms à Madagascar. AXIAN s’est lancé récemment dans l’électrification rurale à travers sa branche EDM et exploite et développe actuellement un petit nombre de mini-réseaux.

BETC NanalaContact : Paul Rakotondralambo, Président et CEO E-mail : [email protected] Téléphone : +261 033 11 436 31

Lien : https://betc.mg/

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Brève description : BETC Nanala est propriétaire de plusieurs sites d’approvisionnement en électricité, essentiellement concentrés dans la région Alaotra-Mangoro. Il est, entre autres, le propriétaire du site d’Andaingo (production d’électricité à partir de la biomasse) ainsi que de la centrale thermique d’Imerimandroso qui deviendra une centrale hydraulique.

EOSOLContact : Camille André-Bataille, Directrice Générale et Actionnaire E-mail : [email protected] Téléphone : +261 34 02 060 46

Lien : http://www.eosol.mg/ Brève description : Immatriculée à Madagascar, EOSOL est une entreprise créée en 2008 et qui emploie 25 personnes. Les principales activités d’EOSOL sont l’électrification rurale à travers les mini-réseaux (principalement solaires), les services de conseil et les systèmes solaires photovoltaïques raccordés au réseau. L’entreprise a pour modèle économique le développement durable, en réduisant ses besoins de subventions et en promouvant les facteurs socio-économiques en stimulant la consommation et en aidant les petites entreprises à augmenter leur chiffre d’affaires. Elle centre ses efforts sur les utilisations de l’énergie à des fins productives pour créer des emplois, générer plus de revenus et favoriser la modernisation.

Henri Fraise & FilsContact : Charles Van Der Straeten, Directeur Général E-mail : [email protected] Téléphone :

Lien : http://www.henri-fraise.com/ Brève description : La société Henri Fraise Fils & Cie devient en 1945 concessionnaire exclusif de Caterpillar pour Madagascar et Dépendances. Présente au départ dans le secteur de l’agriculture (principalement dans la production de vanille), l’entreprise s’est considérablement diversifiée pour se positionner en tant qu’acteur majeur du secteur de la construction, puis de la fourniture d’équipements et aujourd’hui du secteur de l’énergie. L’entreprise gère au total environ 60 MW de puissance thermique (diesel ou fioul lourd) répartis sur 10 projets environ. Elle travaille aujourd’hui à l’élaboration de deux projets de centrales hydroélectriques pour l’électrification rurale à petite échelle, notamment à travers l’ADER.

Pour obtenir la liste complète des organisations présentes dans le secteur des énergies renouvelables et de l’électricité, veuillez consulter l’annuaire EDBM récemment publié: http://edbm.mg/wp-content/uploads/2018/05/ANNUAIRE-SECTEUR-ENERGIE.pdf

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ANNEXES

Tableau 12. Liste des opérateurs privés au premier semestre 2016 (source : MEEH)

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Tableau 13. Tarifs de JIRAMA en date d’avril 2018

Tension Client Utilisation Éléments de tarifs Unité Zone 1 Zone 1bis Zone 2 Zone 3

Haute Tension

(HT)

Horaire Prime Fixe Ar/kW/mois 40 108

Prix d’énergie

Pointe

Ar/kWh 710

Prix d’énergie

Jour

Ar/kWh 160

Prix d’énergie

Nuit

Ar/kWh 88

Redevance Ar/mois 269 472

Moyenne Tension

(MT)

MT

Industriels

Longue

Utilisation

Prime Fixe Ar/kW/mois 51 004 42 213 33 423 27 574

Prix d’énergie Ar/kWh 245 386 524 865

Redevance Ar/mois 208 892 208 892 208 892 208 892

Courte

Utilisation

Prime Fixe Ar/kW/mois 51 004 42 213 33 423 27 574

Prix d’énergie Ar/kWh 333 454 573 911

Redevance Ar/mois 208 892 208 892 208 892 208 892

Horaire Prime Fixe Ar/kW/mois 40 943 37 184 33 423 27 574

Prix d’énergie

Pointe

Ar/kWh 716 778 838 1 084

Prix d’énergie

Jour

Ar/kWh 158 337 515 838

Prix d’énergie

Nuit

Ar/kWh 141 270 420 788

Redevance Ar/mois 242 316 242 316 242 316 242 316

MT

Autres

Longue

Utilisation

Prime Fixe Ar/kW/mois 53 221 44 049 34 876 28 773

Prix d’énergie Ar/kWh 417 596 775 1 145

Redevance Ar/mois 217 975 217 975 217 975 217 975

Courte

Utilisation

Prime Fixe Ar/kW/mois 53 221 44 049 34 876 28 773

Prix d’énergie Ar/kWh 455 619 782 1 183

Redevance Ar/mois 217 975 217 975 217 975 217 975

Horaire Prime Fixe Ar/kW/mois 47 955 41 416 34 876 28 773

Prix d’énergie

Pointe

Ar/kWh 862 880 898 1 093

Prix d’énergie

Jour

Ar/kWh 330 532 732 1 011

Prix d’énergie

Nuit

Ar/kWh 206 459 644 997

Redevance Ar/mois 252 851 252 851 252 851 252 851

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Basse Tension

(BT)

BT Général Autres Prime Fixe Ar/kW/mois 4 040 3 758 3 476 2 091

Prix d’énergie Ar/kWh 370 466 589 795

Redevance Ar/mois 10 455 10 455 10 455 10 455

Résidentiel

PS > 3 kW

Prime Fixe Ar/kW/mois 3 371 2 768 2 164 1 586

Prix d’énergie <=

130 kWh

Ar/kWh 370 391 413 550

Prix d’énergie >

130 kWh

Ar/kWh 370 460 548 737

Redevance Ar/mois 7 641 7 641 7 641 7 641

Résidentiel

PS = 3 kW

Prime Fixe Ar/kW/mois 3 371 2 768 2 164 1 586

Prix d’énergie <=

70 kWh

Ar/kWh 236 324 413 550

Prix d’énergie >

70 kWh

Ar/kWh 500 524 548 737

Redevance Ar/mois 7 641 7 641 7 641 7 641

BT

Économi-

que

Non

Résidentiel

(PS < 3 kW)

Prix d’énergie <=

25 kWh

Ar/kWh 165 165 165 165

Prix d’énergie >

25 kWh

Ar/kWh 764 809 853 916

Redevance Ar/mois 922 922 922 922

Résidentiel

(PS < 3 kW)

Prix d’énergie <=

25 kWh

Ar/kWh 141 141 141 141

Prix d’énergie >

25 kWh

Ar/kWh 764 808 849 909

Redevance Ar/mois 922 922 922 922

Tableau 14. Lignes de transport d’électricité prévues à Madagascar

Étendue de la ligne Tension

(kV)

Longueur

(km)

Coût

(Millions USD)

Type de centrale

Volobe Amont - Toamasina - Tana-Nord 2 220 290 132 Hydroélectrique

Sahofika - Tana-Sud 3 220 90 40 Hydroélectrique

Tana-Sud 3 - Tana-Sud 2 63 20 4 -

Antetezambato - Antsirabe - Tana-Sud 3 220 200 90 Hydroélectrique

Mahitsy Farahantsana - Tana-Sud 2 63 30 6 Hydroélectrique

Andranomamofona - Antsiranana - Ambilobe

(RIDA)

63 170 34 Hydroélectrique

Lokoho - Sambava - Andapa

(RISA)

63 105 21 Hydroélectrique

Namorona II - Fianarantsoa - Manakara - Mananjary

(RIFMM)

63 160 35 Hydroélectrique

Ambodiroka - Anjiajia - Ankazomborona - Mahajanga 220 170 130 Hydroélectrique

Mahavola - Ampanotokana 220 120 54

Source : KTH-dESA, Banque mondiale et le Groupe Artelia, ORE, et NEWJEC Inc.

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54 GMG MDP Document Series #10

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