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Vibration de systèmes continus
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Vibration de systèmes continus
L. Champaney
Notes du cours du Dynamique des Constructions
Sommaire
1 Vibrations longitudinales d’une barre 21.1 Vibrations libres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21.2 Fréquences et modes propres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21.3 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31.4 Mise en évidence d’une base modale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41.5 Vibrations forcées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2 Vibrations de torsion d’une poutre 6
3 Vibration de flexion d’une poutre 63.1 Vibrations libres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63.2 Fréquences et modes propres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73.3 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73.4 Mise en évidence d’une base modale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83.5 Vibrations forcées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1
ENSMP - Dynamique des Constructions Vibration de Systèmes Continus
1 Vibrations longitudinales d’une barre
1.1 Vibrations libres
Les variables considérées sont :
ε =∂u
∂xN = ESε (1)
L’équation d’équilibre local est :dN
dx= ρS
∂2u
∂t2(2)
soit :∂
∂x
(S
∂u
∂x
)=
ρS
E
∂2u
∂t2(3)
qui devient :
∂2u
∂x2=
1c2
∂2u
∂t2(c2 =
E
ρ) (4)
Energie potentielle :
V =12
∫Ω
σεdΩ =12
∫ L
0
ES
(∂u
∂x
)2
dx (5)
Energie cinétique
T =12
∫Ω
ρ
(∂2u
∂t2
)2
dΩ =12
∫ L
0
ρS
(∂2u
∂t2
)2
dx (6)
Les conditions aux limites possibles sont :– déplacement imposé nul aux extrémités :
u(0, t) = 0 et/ou u(L, t) = 0
– effort imposé nul aux extrémités :
∂u
∂x(0, t) = 0 et/ou
∂u
∂x(L, t) = 0
1.2 Fréquences et modes propres
On effectue une séparation des variables :
u(x, t) = U(x)T (t) (7)
L’équilibre devient :1U
d2U
dx2=
1c2
d2T
dt2= cste (8)
On a égalité de deux fonctions de variables indépendantes. Les deux fonctions sont donc égalesà une constante. Cette constante est choisie négative pour assurer la stabilité de la solution entemps :
1U
d2U
dx2=
1c2
d2T
dt2= −ω2
c2(9)
ce qui donne d2U
dx2+
(ω
c
)2
U = 0
d2T
dt2+ ω2T = 0
⇒
U(x) = A sinωx
c+ B cos
ωx
cT (t) = C sinωt + D cos ωt
(10)
Les constantes A, B, C et D sont calculées à partir des conditions initiales et des conditions auxlimites.
ENSMP 2 L. Champaney
ENSMP - Dynamique des Constructions Vibration de Systèmes Continus
1.3 Exemples
1.3.1 Barre libre aux deux extrémités
Les conditions aux limites :
∂u
∂x(0, t) = 0 et
∂u
∂x(L, t) = 0
donnent : A
ω
c(C sinωt + D cos ωt) = 0
ω
c
(A cos
ωL
c−B sin
ωL
c
)(C sinωt−D cos ωt) = 0
(11)
qui a pour solution non triviale : A = 0
sinωL
c= 0
(12)
Les modes possibles de vibration sont donc caractérisés par :
ωL
c= iπ (13)
Les «pulsations propres» de vibration sont donc :
ωi = iπc
L= i
π
L
√E
ρ(14)
et les «modes propres» associés :
Ui(x) = cosiπx
L(15)
La solution générale du problème de vibration est donc :
u(x, t) =∞∑
i=0
cosiπx
L(Ci cos ωit + Di sinωit) (16)
où les constantes Ci et Di dépendent des conditions initiales.
1.3.2 Barre encastrée-libre
Les conditions aux limites :
u(0, t) = 0 et∂u
∂x(L, t) = 0
conduisent à :
cosωL
c= 0 (17)
Les «pulsations propres» de vibration sont donc :
ωi = (2i− 1)π
2L
√E
ρ(18)
et les «modes propres» associés :
Ui(x) = sin(2i− 1)πx
2L(19)
ENSMP 3 L. Champaney
ENSMP - Dynamique des Constructions Vibration de Systèmes Continus
1.3.3 Barre encastrée-encastrée
Les conditions aux limites :
u(0, t) = 0 et u(L, t) = 0
conduisent à :
sinωL
c= 0 (20)
Les «pulsations propres» de vibration sont donc :
ωi = iπ
L
√E
ρ(21)
1.4 Mise en évidence d’une base modale
1.4.1 Orthogonalité des modes
Les modes propres Ui(x) sont caractérisés par l’équation caractéristique :
(ESU ′i)′ = −ω2
i ρSUi (22)
en multipliant chaque membre par un autre mode Uj et en intégrant sur la barre, on obtient :∫ L
0
(ESU ′i)′Ujdx = −
∫ L
0
ω2i ρSUiUjdx (23)
En intégrant par partie le premier terme on obtient :[ESU ′
iUj
]L
0−
∫ L
0
ESU ′iU
′jdx = −ω2
i
∫ L
0
ρSUiUjdx (24)
Le premier terme est nul car, aux extrémités, la barre est soit encastrée (Ui = Uj = 0) soit libre(U ′
i = U ′j = 0). Il reste : ∫ L
0
ESU ′iU
′jdx = ω2
i
∫ L
0
ρSUiUjdx (25)
En répétant la même opération en remplaçant l’équation (22) par :
(ESU ′j)′ = −ω2
j ρSUj (26)
en multipliant chaque membre par Ui, en intégrant sur la barre est en suivant la même procédureque ci-dessus ont obtient : ∫ L
0
ESU ′iU
′jdx = ω2
j
∫ L
0
ρSUiUjdx (27)
En retirant l’équation 25 de l’équation 27 on obtient :
(ω2i − ω2
j )∫ L
0
ρSUiUjdx = 0 (28)
Lorsque i 6= j, les deux fréquences sont différentes et on obtient alors la propriété :∫ L
0
ρSUiUjdx = 0, si i 6= j (29)
ENSMP 4 L. Champaney
ENSMP - Dynamique des Constructions Vibration de Systèmes Continus
qui indique que deux modes différents sont orthogonaux par rapport à l’opérateur ρS, appeléopérateur de masse.
En injectant cette propriété dans l’équation 25 ou dans l’équation 27, on obtient :∫ L
0
ESU ′iU
′jdx = −
∫ L
0
(ESU ′i)′Uj = 0, si i 6= j (30)
qui indique que deux modes différents sont orthogonaux par rapport à l’opérateur de raideur( d
dx (ES ddx ).
1.4.2 Normalisation
Lorsqu’on considère deux fois le même mode (i = j), on normalise en général le mode Ui demanière à ce que : ∫ L
0
ρSU2i dx = 1 (31)
La condition d’orthonormalité des modes par rapport à la masse peut donc s’écrire :∫ L
0
ρSUiUjdx = δij (32)
Dès lors qu’on fait cette normalisation, on obtient :∫ L
0
ESU ′i2dx = −
∫ L
0
(ESU ′i)′Ui = ω2
i (33)
1.5 Vibrations forcées
Lorsque qu’on force la vibration par un effort f(x, t), l’équation d’équilibre devient :
∂
∂x
(S
∂u
∂x
)− ρS
E
∂2u
∂t2+ f(x, t) = 0 (34)
On cherche une solution décomposée dans la base modale :
u(x, t) =∞∑
j=0
qj(t)Uj(x) (35)
En introduisant cette décomposition dans l’équation d’équilibre (34), en multipliant chaque membrepar Ui et en intégrant le long de la barre on obtient :∫ L
0
ρSUi(∞∑
j=0
qj(t)Uj(x))dx−∫ L
0
Ui(∞∑
j=0
(qj(t)ESU ′j(x))′)dx =
∫ L
0
Uif(x, t)dx (36)
Le terme
Qi(t) =∫ L
0
Uif(x, t)dx (37)
est appelée projection de la force imposée sur le mode i. En utilisant les propriétés d’orthonor-malité des modes, ils reste :
qi(t) + ω2i qi(t) = Qi(t), i = 0 . . .∞ (38)
La résolution du problème de vibrations forcées se ramène à la résolution d’un ensemble desystèmes scalaires à un degré de libertés indépendant.
ENSMP 5 L. Champaney
ENSMP - Dynamique des Constructions Vibration de Systèmes Continus
2 Vibrations de torsion d’une poutre
Les variables considérées sont :
χt =∂θ
∂xMt = GI0χt (39)
L’équation d’équilibre local est :dMt
dx= ρI0θ (40)
soit :∂
∂x
(I0
∂u
∂x
)=
ρI0
G
∂2u
∂t2(41)
Cette forme est identique à celle obtenue pour un problème de vibration longitudinale de barre.Les solutions sont du même type.
3 Vibration de flexion d’une poutre
3.1 Vibrations libres
Les variables considérées sont :– le déplacement radial : v(x, t)
– la rotation de la section : θ(x, t) =∂v
∂x(hypothèse de Bernoulli)
– la courbure : χf =∂θ
∂x– le moment fléchissant Mf = EIχf
– ł’effort tranchant Tt
Les équations d’équilibre local sont : ∂Tt
∂x+ ρS
∂2v
∂t2= 0
∂Mf
∂x− Tt = 0
(42)
Ici, on a négligé les termes d’inertie dus à la rotation des sections devant les termes d’inertie duà leur translation. En éléminant l’effort tranchant, on obtient :
∂2Mf
∂x2+ ρS
∂2v
∂t2= 0 (43)
qui devient :
∂4v
∂x4+
ρS
EI
∂2v
∂t2= 0 (44)
Energie potentielle :
V =12
∫ L
0
EI
(∂2v
∂x2
)2
dx (45)
Energie cinétique
T =12
∫Ω
ρ
(∂2v
∂t2
)2
dΩ =12
∫ L
0
ρS
(∂2v
∂t2
)2
dx (46)
Les conditions aux limites possibles sont :– déplacement imposé nul aux extrémités :
v(0, t) = 0 et/ou v(L, t) = 0
ENSMP 6 L. Champaney
ENSMP - Dynamique des Constructions Vibration de Systèmes Continus
– rotation imposée nulle aux extrémités :
∂v
∂x(0, t) = 0 et/ou
∂v
∂x(L, t) = 0
– moment imposé nul aux extrémités :
∂2v
∂x2(0, t) = 0 et/ou
∂2v
∂x2(L, t) = 0
– effort imposé nul aux extrémités :
∂3v
∂x3(0, t) = 0 et/ou
∂3v
∂x3(L, t) = 0
3.2 Fréquences et modes propres
On effectue une séparation des variables :
v(x, t) = V (x)T (t) (47)
L’équilibre devient :EI
ρS
1V
d4V
dx4= − 1
T
d2T
dt2= cste (48)
On a égalité de deux fonctions de variables indépendantes. Les deux fonctions sont donc égalesà une constante. Cette constante est choisie positive pour assurer la stabilité de la solution entemps :
EI
ρS
1V
d4V
dx4= − 1
T
d2T
dt2= +ω2 (49)
ce qui donned4V
dx4− β4V = 0
d2T
dt2+ ω2T = 0
⇒
U(x) = Achβx + Bshβx + C cos βx + D sinβx
T (t) = E sinωt + F cos ωt(50)
avec
β4 =ρSω2
EI
Les constantes A, B, C, D, E et F sont calculées à partir des conditions initiales et des conditionsaux limites.
3.3 Exemples
3.3.1 Poutre en appuis simples
Les conditions aux limites :
v(0, t) = v(L, t) = 0 et v′′(O, t) = v′′(L, t) = 0
donnent : A + C = 0
β2(A− C) = 0AchβL + BshβL + C cos βL + D sinβL = 0
β2(AchβL + BshβL− C cos βL−D sinβL
)= 0
(51)
ENSMP 7 L. Champaney
ENSMP - Dynamique des Constructions Vibration de Systèmes Continus
qui a pour solution non triviale : A = C = 0BshβL = 0⇒ B = 0
D sinβL = 0(52)
Les modes possibles de vibration sont donc caractérisés par :
βi =iπ
L(53)
Les «pulsations propres» de vibration sont donc :
ωi = i2π2
√EI
ρSL4(54)
et les «modes propres» associés :
Vi(x) = siniπx
L(55)
La solution générale du problème de vibration est donc :
u(x, t) =∞∑
i=0
siniπx
L(Ei cos ωit + Fi sinωit) (56)
où les constantes Ei et Fi dépendent des conditions initiales.
3.3.2 Poutre encastrée-libre
Les conditions aux limites :
v(0, t) = v′(0, t) = 0 et v′′(L, t) = v′′′(L, t) = 0
donnent : A + C = 0B + D = 0
AchβL + B cos βL + CshβL + D sinβL = 0
β2(AchβL + B cos βL− CshβL−D sinβL
)= 0
(57)
qui une solution non triviale si :
chβL + cos βL
shβL− sinβL=
shβL + sinβL
chβL + cos βL(58)
soit :chβL cos βL + 1 = 0 (59)
dont les solutions sont : β1 = 1.875, β2 = 4.694, ...
3.4 Mise en évidence d’une base modale
3.4.1 Orthogonalité des modes
Les modes propres Vi(x) sont caractérisés par l’équation caractéristique :
(EIV ′′i )′′ = ω2
i ρSVi (60)
ENSMP 8 L. Champaney
ENSMP - Dynamique des Constructions Vibration de Systèmes Continus
en multipliant chaque membre par un autre mode Vj et en intégrant sur la poutre, on obtient :∫ L
0
(EIV ′′i )′′Vjdx = −
∫ L
0
ω2i ρSViVjdx (61)
En intégrant deux fois par partie le premier terme on obtient :[(EIV ′′
i )′Vj
]L
0−
[EIV ′′
i V ′j
]L
0+
∫ L
0
EIV ′′i V ′′
j dx = ω2i
∫ L
0
ρSViVjdx (62)
Le premier terme est nul car, aux extrémités, la barre est soit appuyée (Vi = Vj = 0) soit libred’effort (V ′′′
i = V ′′′j = 0). Le deuxième terme est aussi nul car, aux extrémités, la barre est soit à
rotation bloquée (V ′i = V ′
j = 0) soit libre de moment (V ′′i = V ′′
j = 0). Il reste :∫ L
0
EIV ′′i V ′′
j dx = ω2i
∫ L
0
ρSViVjdx (63)
En répétant la même opération en remplaçant l’équation (60) par :
(EIV ′′j )′′ = ω2
j ρSVj (64)
en multipliant chaque membre par Vi, en intégrant sur la barre est en suivant la même procédureque ci-dessus ont obtient : ∫ L
0
EIV ′′i V ′′
j dx = ω2j
∫ L
0
ρSViVjdx (65)
En retirant l’équation 63 de l’équation 65 on obtient :
(ω2i − ω2
j )∫ L
0
ρSViVjdx = 0 (66)
Lorsque i 6= j, les deux fréquences sont différentes et on obtient alors la propriété :∫ L
0
ρSViVjdx = 0, si i 6= j (67)
qui indique que deux modes différents sont orthogonaux par rapport à l’opérateur ρS, appeléopérateur de masse.
En injectant cette propriété dans l’équation 63 ou dans l’équation 65, on obtient :∫ L
0
(EIV ′′i )′′Vjdx =
∫ L
0
EIV ′′i V ′′
j = 0, si i 6= j (68)
qui indique que deux modes différents sont orthogonaux par rapport à l’opérateur de raideur( d2
dx2 (EI d2
dx2 ).
3.4.2 Normalisation
Lorsqu’on considère deux fois le même mode (i = j), on normalise en général le mode Vi demanière à ce que : ∫ L
0
ρSV 2i dx = 1 (69)
La condition d’orthonormalité des modes par rapport à la masse peut donc s’écrire :∫ L
0
ρSViVjdx = δij (70)
Dès lors qu’on fait cette normalisation, on obtient :∫ L
0
EIV ′′i
2dx =
∫ L
0
(EIV ′′i )′′Vi = ω2
i (71)
ENSMP 9 L. Champaney
ENSMP - Dynamique des Constructions Vibration de Systèmes Continus
3.5 Vibrations forcées
Lorsque qu’on force la vibration par un effort radial f(x, t), l’équation d’équilibre devient :
∂2
∂x2
(EI
∂2v
∂x2
)+ ρS
∂2u
∂t2= f(x, t) (72)
On cherche une solution décomposée dans la base modale :
v(x, t) =∞∑
j=0
qj(t)Vj(x) (73)
En introduisant cette décomposition dans l’équation d’équilibre (72), en multipliant chaque membrepar Vi et en intégrant le long de la barre on obtient :
qi(t) + ω2i qi(t) = Qi(t), i = 0 . . .∞ (74)
en utilisant les propriètés d’orthonormalité des modes. Le terme
Qi(t) =∫ L
0
Vif(x, t)dx (75)
est appelée projection de la force imposée sur le mode i. La résolution du problème de vibrationsforcées se ramène à la résolution d’un ensemble de systèmes scalaires à un degré de libertéindépendants.
ENSMP 10 L. Champaney