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DOSSIER DOSSIER OS Villages d’Enfants compte sur l’engagement et la fidélité de ses dona- teurs, parrains et par- tenaires, conscients de l’importance d’un soutien dans la durée. Cette stabilité – souhai- tée – est à la base des engagements pris par SOS Villages d’Enfants en faveur des enfants en grande difficulté. Cependant, en gestionnaire responsable, SOS Villages d’Enfants se doit aussi d’être attentive aux signaux émis dans un environnement économique et financier difficile. Elle se doit de prévoir que – et malgré la grande générosité dont elle a bénéficié sans faille jusqu’à présent – ses ressources puissent ne pas être à la hauteur des espérances et des besoins. « Nous agissons toujours dans le plus grand intérêt de l’enfant. Grâce à notre politique de réserves qui nous permet de planifier nos investisse- ments dans la durée, nous pouvons – à ce jour – maintenir notre plan à cinq ans. Cependant, nous devons aussi tenir compte du contexte actuel, tout particulièrement en 2012, année où lire p 2, 3 » S Rigueur, crise : maintenir le cap avec vigilance SOS Villages d’Enfants, qui conduit son action dans la durée, s’engage sur la base d’un plan à 5 ans, tout en restant extrêmement vigilante sur toute évolution de l’environnement, particulièrement dans le contexte de crise économique et financière actuel. Villages de joie LA REVUE DES DONATEURS mars 2012 / n° 220 / 2 Zoom / p 6 Quel devenir pour les enfants placés ? Enquête / p 9 Associer l’enfant à son projet personnalisé www.sosve.org

Villages de Joie - 220 - mars 2012

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Villages de joie - Numéro 220 - Mars 2012

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Page 1: Villages de Joie - 220 - mars 2012

DOSSIER DOSSIER

OS Villages d’Enfants compte sur l’engagement et la fi délité de ses dona-teurs, parrains et par-tenaires, conscients de l’importance d’un soutien

dans la durée. Cette stabilité – souhai-tée – est à la base des engagements pris par SOS Villages d’Enfants en faveur des

enfants en grande diffi culté. Cependant, en gestionnaire responsable, SOS Villages d’Enfants se doit aussi d’être attentive aux signaux émis dans un environnement économique et fi nancier diffi cile. Elle se doit de prévoir que – et malgré la grande générosité dont elle a bénéfi cié sans faille jusqu’à présent – ses ressources puissent ne pas être à la hauteur des espérances et

des besoins. « Nous agissons toujours dans le plus grand intérêt de l’enfant. Grâce à notre politique de réserves qui nous permet de planifi er nos investisse-ments dans la durée, nous pouvons – à ce jour – maintenir notre plan à cinq ans. Cependant, nous devons aussi tenir compte du contexte actuel, tout particulièrement en 2012, année où

lire p 2, 3 »

Pour que frères et sœurs partagent la même enfance

S

Rigueur, crise : maintenir le cap avec vigilanceSOS Villages d’Enfants, qui conduit son action dans la durée, s’engage sur la base d’un plan à 5 ans, tout en restant extrêmement vigilante sur toute évolution de l’environnement, particulièrement dans le contexte de crise économique et fi nancière actuel.

Villages de joie LA REVUE DES DONATEURS

mars 2012 / n° 220 / 2 €

Zoom / p 6

Quel devenir pour les enfants placés ?

Enquête / p 9

Associer l’enfant à son projet personnalisé

www.sosve.org

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2 / Villages de joie / MARS 2012 / N° 220 / www.sosve.org

DOSSIERLe mot du président

La solidarité, un espoir pour 2012

En ce début d’année, nous savons que les mois à venir seront diffi ciles pour tous. Chacun de nous est concerné par les effets d’une crise qui s’intensifi e et se prolonge. Elle frappe particulièrement les plus fragiles, aggravant leurs diffi cultés, les conduisant à des situations dramatiques, à l’extrême pauvreté, à l’isolement. Parmi eux, les enfants bien sûr, qui en subissent au quotidien les conséquences, perdant parfois tout soutien parental et familial.

Je souhaite, dans une situation qui nous interpelle tous, évoquer une valeur forte : la solidarité, qui va de pair avec la conscience d’appartenir à un même monde, où chacun se sent concerné par le sort des autres.

Lecteurs de Villages de joie, vous êtes sensibles au sort des plus vulnérables, les enfants. Ils ont besoin de notre solidarité. Pour eux, nous faisons appel à votre soutien, même si nous avons conscience de l’effort supplémentaire que cela représente pour vous aujourd’hui.

Votre engagement à nos côtés est notre espoir pour les enfants, en 2012. Je sais pouvoir compter sur votre fi délité. D’avance, je vous en remercie.

PIERRE PASCAL

Villages de joie. Magazine édité par SOS Villages

d’Enfants / 6, cité Monthiers - 75009 Paris /

Tél : 01 55 07 25 25 / Président : Pierre Pascal / Vice-

présidents : Jean-Pierre Rousselot et Michel Rémond /

Directeur général et directeur de la publication : Gilles

Paillard / Rédacteur en chef : François-Xavier Deler /

Impression sur papier recyclé : Imprimerie SIEP /

Photos : Joris Lugtigheid, SOS Archives, Barbara Mair,

Benno Neeleman, Reinhard Winkler, David Delaporte,

Katerina Ilievska, Sam Edwards/Ojo Images, SOS Villages

d’Enfants, droits réservés. Publication trimestrielle éditée

par SOS Villages d’Enfants / Abonnement annuel : 8 €.

Prix au numéro : 2 € / Commission paritaire :

N° 0112 H 81095 – ISSN : 0243.6949 – Dépôt

légal à parution. Cette revue est accompagnée

d’un encart d’appel à dons (enveloppe, lettre

et bulletins d’abonnement/don).

• SOS Villages d’Enfants doit faire face à des besoins de plus en plus importants. •

la crise fi nancière, économique et sociale s’accompagne en France d’échéances électorales. Notre ligne de conduite est ainsi placée sous le signe de la prudence et de la vigi-lance », précise Serge Gouteyron, tré-sorier de SOS Villages d’Enfants. C’est pourquoi le conseil d’administration souhaite en particulier réduire les frais de collecte de fonds en développant le don par internet et rationaliser les frais de gestion au quotidien.

Quels sont les projets de 2012 ? Ils sont ambitieux : avec la rénovation de villages SOS en France et le projet de création d’un nouveau village SOS en Lorraine. À l’international, second volet majeur du budget de l’associa-tion, SOS Villages d’Enfants prévoit le fi nancement de la création de deux nouveaux villages d’enfants SOS, l’un à Madagascar et l’autre au Mali, pour répondre à des besoins importants et clairement identifi és sur place. Sans oublier la pérennité des engagements pris dans une situation d’urgence et dont SOS Villages d’Enfants assure

la réalisation sur plusieurs années, comme c’est le cas aujourd’hui auprès des enfants d’Haïti, grâce aux fonds collectés dans le cadre du programme d’urgence.

La transparence fi nancière :

un souci permanent

SOS Villages d’Enfants se soumet à des contrôles internes et externes des-tinés à garantir le bon usage des fonds qui lui sont confi és (audit interne, contrôle de la Cour des comptes, de l’Inspection générale des affaires sani-taires et sociales – IGAS). Les comptes présentés sont certifi és sans réserve par le cabinet PricewaterhouseCoo-pers. SOS Villages d’Enfants bénéfi cie en outre de l’agrément du Comité de la Charte – organisme d’agrément et de contrôle des associations et fonda-tions faisant appel à la générosité du public – dont elle a signé la charte de déontologie en 1992. « Les équipes de direction et l’ensemble du per-sonnel de SOS Villages d’Enfants ont le souci permanent d’une ges-tion exemplaire et transparente de leurs activités. Cette démarche volontariste nous permet de béné-fi cier de la reconnaissance des professionnels, du soutien de par-tenaires engagés et de la confi ance de nos fi dèles donateurs », conclut Serge Gouteyron.

»

Notre ligne de conduite

est placée sous le signe

de la prudence et de la

vigilance.

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/ 3

Selon Caritas, plus de 8 millions de personnes, dont un quart d’enfants, vivent actuellement sous le seuil de pauvreté en France, c’est-à-dire avec moins de 950 € par mois. À

l’échelle de l’Europe, ce nombre atteint désormais les 80 millions de personnes (1). Depuis le début de la crise fi n 2008, de nouvelles catégories de population, jusque-là épargnées, se retrouvent en si-tuation de précarité. Notamment les familles monoparentales.

Quelles en sont les manifestations ? En affectant l’économie réelle, la crise entraîne une hausse du chômage, des prix de l’alimenta-tion, de l’énergie et des taux d’intérêt hypothécaires. Et par voie de conséquence, une diminution du pouvoir d’achat. Des pays européens durement touchés par la récession comme l’Espagne, le Portugal mais aussi la Lettonie, l’Estonie ont annoncé des cou-pes franches dans les prestations sociales. En Grèce, la chute des revenus va de pair avec une augmentation des impôts et de la TVA qui n’épargne aucune famille. Diffi cultés à trouver un logement, à payer les factures du quotidien, renoncement à certains soins médicaux, à la culture et aux loisirs… La précarisation des parents affecte les principaux domaines de la vie que sont le logement, la santé et l’éducation. Pour leurs enfants, elle conduit à « l’exclu-sion sociale qui les empêche d’accéder aux ressources néces-saires pour leur permettre de grandir tout en développant leur potentiel » (2).

(1) Source Eurostat.

(2) Rapport Caritas Europe La pauvreté en Europe : se frayer un passage hors du labyrinthe de la pauvreté, 2010.

Crise : quels impacts sur les parents et leurs enfants ?Dans de nombreux pays européens, la crise affecte les droits fondamentaux des adultes et des enfants. Enquête.

Les jeunes et les femmes seules avec enfants sont parmi les populations les plus vulnérables. « La pauvreté a des conséquences au long

cours sur la construction des enfants », indiquait en novembre 2010 (1) Dominique Versini, alors défen-seure des enfants. Elle rappelait également que « la précarité touche près de 2 millions d’enfants, dont les familles vivent (...) sous le seuil de pau-vreté, défi ni par l’Insee à 950 euros par mois ».Parmi les conséquences majeures de la perte de re-venus : le mal-logement. Dans son dernier rapport paru en 2012, la Fondation Abbé Pierre tire la son-nette d’alarme. Logements sur-occupés, domiciles insalubres, habitations de fortune… : ces situations, très diverses, concernent actuellement au moins 10 millions de Français, dont près de 600 000 en-fants. Les incidences sur leur développement et leur équilibre sont indéniables. Ils peuvent avoir du mal à se concentrer à l’école, le soir, ils n’ont souvent ni le temps ni la place pour faire leurs devoirs. Ils peuvent éprouver des diffi cultés à nouer des relations sociales

et amicales, pourtant fondamentales pour des enfants et des adolescents. Le mal-logement entraîne aussi des problèmes d’hygiène et parfois de santé, comme le saturnisme (intoxication grave due au plomb pré-sent dans certaines peintures de logements anciens).Autre conséquence directe : certains enfants ne peuvent plus manger à la cantine et sont expo-sés au risque d’une alimentation déséquilibrée. « Le risque de surpoids chez les enfants et les adolescents en situation de précarité est multi-plié par trois », soulignait Dominique Versini. Or souvent, par manque de moyens, ils n’ont pas accès aux soins. Selon un sondage de l’institut Viavoice réalisé pour le Collectif interassociatif sur la santé d’octobre 2011, 36 % des Français se sont trouvés dans l’obligation de renoncer ou de reporter cer-tains soins. Un constat extrêmement dommagea-ble pour les enfants. « Quand on est mal pris en charge dans son enfance, on est pénalisé pour la vie », constatait Dominique Versini.

(1) Interview parue dans Le Monde, le 15 novembre 2010.

E N F R A N C E

2 millions d’enfants touchés par la précaritéLes conséquences de la crise sur les enfants sont nombreuses : santé, logement, scolarité… Elles fragilisent leur présent et peuvent aussi hypothéquer leur avenir. Focus.

• La précarisation

des familles conduit à

l’exclusion des enfants. •

Quand on est mal pris en charge

dans son enfance, on est pénalisé

pour la vie.

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4 / Villages de joie / MARS 2012 / N° 220 / www.sosve.org

n 2011, l’Onu a enregistré 302 catastrophes natu-relles, qui ont touché au total près de 260 millions d’êtres humains. Beaucoup se sont produites dans des pays développés, en particulier au Japon. En Thaïlande, les inondations qui ont eu lieu entre

juillet et novembre dernier ont été les pires qu’ait connues le pays depuis un demi-siècle. La violence de la mousson a éga-lement durement frappé le Pakistan au cours de l’été 2010, laissant plus de 5 millions de personnes sinistrées. Quant à la sécheresse qui sévit dans la Corne de l’Afrique, elle est jugée la plus grave depuis 60 ans, menaçant de famine 12 millions de personnes.

Les enfants premières victimes

Les enfants sont souvent les premières victimes de ces situa-tions dramatiques, qui nécessitent des réponses rapides et coordonnées de la communauté internationale. La tâche est, bien souvent, immense : donner à manger et à boire, prendre en charge les orphelins, aider les enfants isolés à retrouver leur famille et les protéger contre les abus, assurer le maintien de l’accès à l’école…Aux catastrophes naturelles s’ajoutent parfois les conséquen-ces de confl its armés. Selon l’Unicef, ils ont causé en dix ans la mort de plus de 2 millions d’enfants, entraîné des handicaps ou blessures graves chez 6 millions d’entre eux et forcé 20 mil-lions d’enfants à fuir leur foyer. Que la cause soit naturelle ou humaine, le premier risque pour des millions d’enfants est de se retrouver coupés de leur soutien familial, social et scolaire.

Un atout : l’expérience du terrain

Faire face aux situations de crise est toujours complexe. Même si certains événements sont imprévisibles, la condition d’une réponse effi cace est néanmoins de savoir anticiper : les ac-teurs de terrain veillent donc à identifi er et évaluer les risques principaux, afi n de pouvoir réagir rapidement. Lorsqu’une catastrophe survient, la première exigence est de réaliser un diagnostic de la situation, afi n de savoir quels moyens mobi-liser : les populations touchées ont-elles d’abord besoin de soins médicaux, de nourriture, de sécurité ? Quel est l’état des infrastructures locales de transport et de communication ? De quels relais locaux pourront disposer les équipes qui se rendent sur le terrain ?Cette évaluation de la situation doit être très rapide : l’expé-rience des associations présentes en permanence sur le ter-rain se révèle alors particulièrement précieuse. Les différents intervenants doivent, ensuite, savoir s’organiser. En France, le ministère des Affaires étrangères s’est doté en 2008 d’un Centre de crise. La cinquantaine d’agents qui le compose est chargée d’assurer la sécurité des Français à l’étranger mais aussi de coordonner et de mobiliser l’ensemble des moyens nécessaires aux intervenants français à l’étranger dans le cas de crises humanitaires.Enfi n, l’aide d’urgence ne doit surtout pas reléguer au second plan la nécessité de l’action de long terme. La transition de l’une à l’autre est cruciale afi n de garantir la reconstruction et la poursuite du développement des pays concernés par ces crises, dans un cadre protecteur pour les enfants.

E

Séismes, ouragans, inondations, confl its armés… les situations de crise se multiplient dans le monde, nécessitant la mise en place d’une aide d’urgence. Les ONG présentes sur place en permanence jouent un rôle décisif, grâce à leur connaissance du terrain.

De l’urgence au long terme

En direct

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• Haïti : 2 ans après > Le formidable élan de générosité permet à SOS Villages d’Enfants France de poursuivre son soutien auprès des enfants et des familles en grande précarité.www.sosve.org / Découvrir notre action / Programmes d’urgences / Urgence Haïti

• Soutien fi nancier au village SOS de Pondichéry (Inde)> SOS Villages d’Enfants France, qui le soutient depuis le tsunami, contribue

au fi nancement des travaux après le cyclone Thane.

• Nouveau !> Cet espace personnalisé vous permet, en toute sécurité, de consulter les informations relatives à votre soutien à SOS Villages d’Enfants, de modifier vos coordonnées, de télécharger vos reçus fi scaux,

d’effectuer un don, de souscrire un parrainage ou un soutien régulier…

Pour créer votre espace donateur, il vous suffi t, sur la page d’accueil de notre site, de cliquer sur « Votre espace donateurs » et de vous inscrire lors de votre première visite afi n d’activer votre espace personnalisé.

Pour toute question, contactez notre service Relations donateurs au 01 55 07 25 35.

www.sosve.org rubrique Actualités

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A C T U A L I T É en bref...

SOS Villages d’Enfants à Madagascar et en Somalie En 2011, SOS Villages d’Enfants France a contribué au fi nancement d’opérations d’urgence à Madagascar et en Somalie, deux pays d’Afrique durement touchés par des catastrophes humanitaires.

À Madagascar. Deux années sans pluie, suivies du passage du violent cyclone Bingiza en février 2011, ont livré la région du Grand Sud de Madagascar à la famine et à la désolation (le “Kéré”). SOS Villages d’Enfants Madagascar s’est mobilisée immédiatement. Présente sur le terrain depuis plus de 20 ans, l’asso-ciation a élaboré un plan d’urgence en trois phases, fi nancé par SOS Villages d’Enfants France. 200 000 courriers ont été réalisés sur place pour faire appel à la générosité des parrains et

donateurs français, permettant de col-lecter plus de 700 000 euros.Lors de la phase 1, dix tonnes de pro-duits de première nécessité (riz, haricots, lentilles, maïs, savon, bougies...) ont été distribuées au printemps dans trois zones durement touchées. La phase 2, en cours, vise à faire reculer la mortalité infantile et la malnutrition, à offrir l’accès à l’édu-cation et à favoriser l’autonomie com-plète des familles pour écarter le risque d’abandon des enfants. Les actions vont de la construction d’écoles légères et de réfectoires à la distribution de charrues et de zébus, ou encore à la réhabilitation des systèmes de stockage des eaux de pluie. La phase 3 concerne le projet de construction d’un quatrième village d’en-fants SOS dans le sud de l’île.

Dans la Corne de l’Afrique. Face à la fa-mine sans précédent qui frappe la région, les équipes locales de SOS Villages d’En-fants se sont mobilisées pour venir en aide aux populations les plus touchées. En Somalie, plusieurs structures médi-cales d’urgence ont été mises en place.

Elles s’adressent en priorité aux jeunes enfants souffrant de malnutrition aiguë.SOS Villages d’Enfants France participe à hauteur de 50 000 euros à ce pro-gramme d’urgence, qui inclut des soins médicaux pour 58 000 personnes, une aide alimentaire et nutritionnelle pour 3 000 bénéfi ciaires et un soutien psy-chosocial pour 1 500 enfants.

Ladakh (Inde) : un parrain de SOS Villages d’Enfants, professionnel de l’image, a consacré un fi lm à Tashi, adolescente issue d’une famille de nomades, qui fréquente l’école SOS de Choglamsar. Pour commander le DVD : www.rogercharretreportages.fr

Page 6: Villages de Joie - 220 - mars 2012

6 / Villages de joie / MARS 2012 / N° 220 / www.sosve.org

Zoom

SOS Villages d’Enfants était partenaire de la 5e édition des Assises de la protection de l’enfance qui s’est tenue, les 12 et 13 décembre, à Paris. Au cœur des réfl exions : le devenir de l’enfant placé.

our la deuxième année consé-cutive, SOS Villages d’Enfants était partenaire des Assises de la protection de l’enfance. « L’objectif de ces Assises est

de créer et d’entretenir une dynami-que entre les acteurs de la protection de l’enfance autour des grandes évo-lutions qui se jouent dans ce domaine, depuis l’importante réforme de 2007, explique Sandrine Dottori, chargée de mission Études et innovation au sein de l’association et responsable du partena-riat avec les Assises. Être partenaire de cet événement vient renforcer notre visibilité. C’est l’occasion pour SOS Villages d’Enfants de faire valoir son savoir-faire auprès des profes-sionnels et des décideurs du secteur. Ce partenariat nous donne égale-ment l’occasion d’avoir un rôle actif dans l’élaboration du programme et le choix des thèmes et des inter-venants. » Cette année, les Assises ont réuni près de 1 800 personnes issues d’un large panel d’institutions (ministè-res, conseils généraux, protection judi-ciaire de la jeunesse, associations) et de métiers de la protection de l’enfance (travailleurs sociaux, juristes, magistrats, cadres, mais aussi chercheurs…)

Alors que les précédentes éditions étaient centrées sur le bilan de la mise en œuvre de la loi de 2007 dans les territoires, le thème choisi pour l’édition 2011 invitait à questionner la performance du dispositif sous un angle nouveau : le devenir de l’en-fant protégé. « Ce sujet est encore trop négligé aujourd’hui. C’est pourtant grâce à ce type d’évaluation que l’on pourra apporter une véritable amélio-ration à la protection de l’enfance », souligne Sandrine Dottori qui, tout au long de son parcours professionnel, a étu-dié l’évolution des politiques publiques en matière de protection de l’enfance.

Une recherche unique en son genre

Deux conférences plénières ont permis de préciser le contexte et les enjeux de cette problématique et de la confronter au regard de grands témoins, journa-listes, élus, chercheurs, historiens, an-thropologues... C’est dans ce cadre que la recherche sur le devenir à long terme des enfants accueillis au village d’en-fants SOS de Marseille, fi nancée par

SOS Villages d’Enfants et conduite par l’Inserm entre 2003 et 2006, a été pré-sentée dans ses grandes lignes. « Cette recherche fait partie des rares études que l’on peut trouver sur le devenir à long terme des enfants placés, pré-cise Sandrine Dottori, qui en a élaboré la synthèse. Elle permet d’interroger la pertinence des prises en charge 10, 20, 30 ans après la fi n du place-ment, ce qui en soi est une approche très novatrice. L’autre particularité de cette recherche est que le bien-être de ces “anciens placés” est analysé sous l’angle de leur santé et de leur insertion professionnelle bien sûr, mais également de leur vie affective, familiale et sociale adulte. De ce point de vue, les auteurs notent que la spécifi cité de la prise en charge en village d’enfants SOS (fratrie, mère SOS…) permet à ces enfants de développer un réseau social et rela-tionnel plus dense et plus solide que les autres enfants placés ayant fait l’objet d’études similaires. »

• Mme Claude Greff, secrétaire d’État auprès

de la ministre des Solidarités et de la Cohésion

sociale, chargée de la Famille, devant le stand

de SOS Villages d’Enfants. •

Quel devenir pour les enfants placés ?

P

La prise en charge en village d’enfants SOS permet

aux enfants de développer un réseau social et relationnel

plus dense et plus solide.

A S S I S E S D E L A P R O T E C T I O N D E L’ E N FA N C E

Page 7: Villages de Joie - 220 - mars 2012

/ 7

InfoEntretien

partenairesInfo partenaires

Premier événement familial, festif et caritatif !

Le dimanche 10 juin

2012, participez à

l’une des 300 Boucles

du Cœur partout en

France pour soutenir

la cause des enfants et

SOS Villages d’Enfants.

Pour la 2e année consé-

cutive, les magasins

Carrefour organisent

les Boucles du Cœur

avec de nombreuses

animations, des

parcours de marche et

de course à pied ouverts

à tous : parents, enfants, collaborateurs, clients,

sportifs ou non. Pour y participer, inscrivez-vous

dans votre magasin Carrefour, Carrefour

Market ou sur www.lesbouclesducoeur.com.

Le don minimum est de 2 €. Ensemble, redonnons

à l’enfance toutes ses chances ! •

Journée mondiale du coloriageLe 6 mai 2012, avec

le soutien de Staedtler,

partout en France, rejoignez

ou organisez des ateliers

de coloriage avec les

enfants en faveur de nos

actions en France et dans le

monde. Un concept original,

alliance de créativité,

d’imagination et de solidarité !

www.journee-mondiale-du-coloriage.fr •

TéléTOON+, nouveau partenaireLes chaînes jeunesse du Groupe Canal+ soutiennent

SOS Villages d’Enfants autour d’un partenariat

inédit. TéléTOON+ (chaîne des 6-10 ans) permet

aux enfants des villages SOS de bénéfi cier des

cadeaux remportés lors de l’émission le Grand

Défi TOON Hebdo et certains

d’entre eux participeront

exceptionnellement en

tant que candidats lors

de la prochaine session

d’enregistrement. Enfi n, dans le cadre des différents

partenariats TéléTOON+ et Piwi+ (chaîne des 3-5 ans),

ils auront également accès à des invitations pour

des spectacles ou des séances de cinéma. •

Des propositions en faveur des enfants placés

Nommée en juillet 2011 Défenseure des enfants, adjointe au Défenseur des droits, chargée de la défense et de la promotion des droits de l’enfant, Marie Derain évoque ses missions et les propositions du rapport Enfants confi és, enfants placés : défendre et promouvoir leurs droits remis au président de la République, le 20 novembre dernier, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant.

Quelles sont vos missions en tant que Défenseure des enfants ?

Mon rôle est d’assister le Défenseur des droits dans sa mission de

défense et de promotion de l’intérêt supérieur et des droits des enfants.

Nous recevons et traitons des réclamations individuelles adressées par

des adultes (parents, professionnels, voisins…) et des enfants. Il s’agit

de situations dans lesquelles les droits de l’enfant ne sont pas respec-

tés, où l’intérêt supérieur de l’enfant n’est pas ou mal pris en compte,

et qui n’ont pu être résolues de manière satisfaisante par les familles

elles-mêmes, les institutions sociales, médicales, scolaires, judiciai-

res… Nous avons aussi pour mission de mettre en place des actions

de communication, d’information et de sensibilisation pour promouvoir

les droits de l’enfant, auprès des adultes comme des jeunes. Nous nous

appuyons notamment sur les jeunes ambassadeurs du Défenseur des

droits auprès des enfants (Jade) et certains délégués territoriaux parmi

les 450 répartis dans 600 points d’accueil en métropole et outre-mer.

Enfi n, nous avons vocation à proposer des modifi cations de textes législa-

tifs, réglementaires ou de pratiques professionnelles afi n d’apporter des

solutions à des dysfonctionnements qui font obstacle à l’application des

droits de l’enfant ou à la prise en compte de l’intérêt supérieur de l’enfant.

Le 20 novembre dernier, le Défenseur des droits a fait parvenir au

président de la République son premier rapport consacré aux droits

de l’enfant. Quelles en sont les principales propositions ?

Ce rapport dresse un bilan des droits des enfants accueillis en institu-

tion au titre de la protection de l’enfance, 10 ans après la loi rénovant

l’action sociale qui consacre les droits des usagers et presque 5 ans

après la loi réformant la protection de l’enfance (1).

Cela concerne 50 000 enfants parmi les 250 000 enfants placés en

France. Les constats observés conduisent à encourager une meilleure

prise en compte de la parole des enfants et à « organiser l’implica-

tion et la participation des parents qui doivent être intensifi ées en leur

donnant, notamment, les moyens de maintenir les liens avec leur enfant

malgré les diffi cultés administratives qu’ils peuvent rencontrer ». Il est

également suggéré « d’anticiper la fi n du placement car c’est le maillon

faible de la protection de l’enfance » ou encore « d’éviter les ruptures

répétées dans la vie de ces jeunes en garantissant la stabilité et la cohé-

rence des actions dans tous les domaines de la vie de l’enfant ». Il est,

par ailleurs, important de mieux connaître les parcours et les effets

des placements pour ajuster les réponses apportées, tant du point

de vue des politiques publiques que des pratiques. À cet effet, nous

recommandons la mise en place d’une conférence de consensus pour

identifi er et développer les meilleures pratiques professionnelles.

Enfi n, et peut-être surtout, nous encourageons le développement

des formations aux droits de l’enfant auprès des professionnels de

la protection de l’enfance.

(1) Cf. notre enquête p. 8. www.sosve.org rubrique Nous soutenir

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Page 8: Villages de Joie - 220 - mars 2012

8 / Villages de joie / MARS 2012 / N° 220 / www.sosve.org

Enquête

epuis 2002, rien n’est tout à fait comme avant dans le domaine de la protection de l’enfance. Le projet personnalisé, ou projet individuel, fait son appari-tion avec la loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale. Pour la personne placée

en général, et l’enfant en particulier, cette loi marque vérita-blement une étape décisive dans la prise en compte de l’indi-vidualité de la personne dans le cadre de son placement. « Le projet individuel est là pour apporter une réponse person-nalisée à la problématique de l’enfant dans le cadre de son placement. Il doit répondre aux questions suivantes : qui est l’enfant ?, quelle est sa problématique ?, quels sont ses besoins ? », souligne Jean-Pierre Lefebvre, chargé de projet Protection de l’enfance à l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des services sociaux et médico-sociaux (Anesm).

Car chaque enfant a son propre parcours, sa propre expérience, ses forces et ses faiblesses, qui en font un être unique, à part en-tière. « Si un enfant a une fragilité ou des diffi cultés par-ticulières, en termes de santé, de scolarité, d’acquisition d’autonomie par exemple, ces spécifi cités seront mention-nées et il en sera tenu compte pour défi nir son projet d’ac-compagnement, afi n de l’aider à les surmonter », relève Jean-Pierre Lefebvre. Le projet personnalisé se doit ainsi d’être une démarche dynamique, une co-construction devant garantir un équilibre entre l’enfant, sa famille et les professionnels qui l’accompagnent. « Le dialogue autour du projet personna-lisé est crucial lors de parcours de longue durée dans une même structure », rappelle l’Anesm dans ses recommanda-tions (1). Et cela d’autant plus que la situation de l’enfant est en constante évolution.

Une démarche dynamique au service de l’enfant

« Tout le monde s’accorde à dire que l’enfant doit être au centre de l’attention et que tout doit être mis en œuvre pour répondre à ses besoins », souligne Jean-Pierre Lefebvre. L’implication de l’enfant lui-même dans l’écriture de son projet individuel est d’ailleurs essentielle à sa réussite. Il doit en être l’un des acteurs principaux, même si l’entourage familial, les professionnels, les représentants légaux, les bénévoles ont, eux aussi, un rôle important à jouer.Le projet fera alors l’objet d’une évaluation régulière tout au

long du placement afi n d’être au plus près des besoins et de l’évolution de la situation de l’enfant. En outre, conformément à la loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance, un rapport établi après une évaluation pluridisciplinaire sera envoyé une fois par an au magistrat et/ou aux services de l’Aide sociale à l’enfance qui suivent l’enfant. « Les établissements doivent rendre une évaluation afi n de vérifi er si les ac-tions mises en place pour l’enfant, dans le cadre de son placement, ont atteint leurs objectifs », ajoute Jean-Pierre Lefebvre. Base commune de travail pour chaque intervenant, le projet personnalisé constitue ainsi un document précieux devant per-mettre d’accompagner l’enfant au plus près de ses besoins, tout au long de son placement. (1) Recommandations de bonnes pratiques professionnelles, Les attentes de la personne et le projet personnalisé, Anesm, décembre 2008.

Le projet personnalisé accompagne l’enfant tout au long de sa prise en charge dans des structures d’accueil. Il place l’intérêt et les besoins de l’enfant au cœur du dispositif. Explications.

Le projet personnalisé : un accompagnement sur mesure

L’enfant doit être au centre de l’attention

et tout doit être mis en œuvre pour répondre

à ses besoins.

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our Vincent Douillez, chef du service éducatif du village d’enfants SOS de Calais, la participation des enfants et des jeunes à leur projet individuel est fondamentale : comment envisager de développer un projet individuel sans que la personne concer-

née puisse s’exprimer, faire valoir ses souhaits, ses interroga-tions… ? Il donne alors à l’enfant la possibilité de s’impliquer directement dans l’écriture de son projet. Un questionnaire à son intention est mis en place. On y aborde des questions très concrètes comme : « qu’est-ce qui te plaît dans les repas ?, que penses-tu de ton comportement à table ?, que crois-tu que la mère SOS pense de ton attitude ? ». À travers ce questionnaire, on s’attache à défi nir et découvrir les goûts de l’enfant, son res-senti, l’image qu’il a de lui-même, mais aussi celle que lui ren-voie le personnel encadrant. « On est parfois très surpris de voir avec quelle émotion les questionnaires sont retranscrits par les interlocuteurs concernés, constate Vincent Douillez. Ce temps de réfl exion sur soi est très enrichissant pour apprendre à se connaître, à percevoir l’autre, à exprimer ce qu’on n’ose pas dire… »

Une démarche adaptée à chaque enfant

La démarche est personnalisée et adaptée aux différentes tranches d’âges des enfants. « On ne peut pas établir un questionnaire type qui s’adresserait de façon aussi perti-nente à un enfant de 3 ans et à un adolescent de 17 ans », souligne Vincent Douillez. Les réponses sont analysées et les

conclusions restituées à l’enfant, en présence de l’éducateur et de la mère SOS pour les plus jeunes, ou au jeune seul s’il est plus âgé. « Le recueil de la parole de l’enfant est in-dispensable dans l’évaluation de sa prise en charge et de ses compétences (compréhension de son histoire, qualités personnelles…), insiste Vincent Douillez. Cette démarche est un succès lorsque l’enfant prend le temps d’écouter. C’est le signe qu’il ne se sent pas jugé. » Pour la mère SOS,

la démarche est là aussi riche d’enseignements. « La mère SOS découvre l’enfant à travers ses mots et l’image qu’il a d’elle. Ceci est très important et contribue à faire avancer chacun dans son travail », ajoute-t-il.Enfi n, une note d’évolution est envoyée aux services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) qui suivent l’enfant. Dans la mesure du possible, une rencontre est organisée un peu avant avec le ou les parents, le référent ASE, l’éducateur référent du village SOS, la mère SOS, le chef de service, la psychologue, et parfois l’enfant, pour la leur exposer. Un temps précieux, indispen-sable pour accompagner l’enfant dans la durée, tout au long de son placement.

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Dans la mise en œuvre des projets personnalisés, SOS Villages d’Enfants a le souci de permettre aux enfants et aux jeunes d’être partie prenante de la démarche. Bénéfi ciaires, ils sont aussi acteurs d’un projet qui les concerne au premier chef. Rencontre au village d’enfants SOS de Calais.

SOS Villages d’Enfants : associer l’enfant à son projet personnalisé

Le recueil de la parole de l’enfant est

indispensable dans l’évaluation de sa prise

en charge et de ses compétences.

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Valérie Daniel Laviron, 47 ans, a grandi dans les villages SOS de Busigny et de Marseille. Elle travaille désormais au village d’enfants SOS de Persan. Une situation qui lui permet de rendre un peu de ce qu’elle a reçu. Récit.

« Travailler à Persan, un choix qui ne doit rien au hasard »

our Valérie Daniel Laviron, l’histoire avec SOS Villages d’Enfants commence bien des années avant son arri-vée comme aide ménagère

au village d’enfants SOS de Persan, le 8 novembre 2010. C’est en 1971, à la perte de ses parents, qu’elle et ses cinq frères et sœurs sont accueillis au village d’enfants SOS de Busigny. Elle a alors sept ans. Deux de ses sœurs avaient déjà été adoptées par des on-cles et tantes et le reste de la fratrie grandit sereinement auprès de leur

mère SOS, leur « maman de cœur ». « À cette époque, j’avais des pro-blèmes de santé et le climat était trop humide, explique-t-elle. C’est pourquoi, en 1974, ma mère SOS a pris la décision de déménager pour le village d’enfants SOS de Marseille. J’ai de très bons souve-nirs de cette époque, le partage de la vie quotidienne avec les autres fratries et mères SOS. En 1978, la maison était devenue trop grande car mes trois frères aînés étaient repartis en région parisienne.

Nous sommes donc partis nous installer dans un appartement à Valence. »

Son vœu le plus cher

Après un CAP de coiffure à Lyon, elle regagne elle aussi la région parisienne et se marie en août 1985. Mère de cinq enfants aujourd’hui âgés de 10 à 26 ans, elle est assistante maternelle huit ans durant. En 1999, le couple décide de faire construire une maison à Persan et s’y installe. « En 2008, ma mère SOS m’a appelée pour me

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Parcours

• Valérie Daniel Laviron,

au village d’enfants SOS de Persan

où elle est aide ménagère depuis

le 8 novembre 2010. •

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dire qu’un village SOS allait être construit à Persan. Je n’y croyais pas ! J’ai écrit au siège pour sa-voir ce qu’il en était et cela m’a été confi rmé. » Enthousiaste à l’idée de pouvoir travailler pour l’associa-tion qui lui avait tant apporté quand elle était enfant, elle postule pour un poste d’aide ménagère. « Quand le directeur m’a dit que c’était d’ac-cord, j’en ai pleuré de joie, s’émeut-elle. Travailler au village SOS était vraiment mon vœu le plus cher. »En poste depuis novembre 2010, Valérie s’épanouit pleinement dans ses fonctions. « Au quotidien, je suis

chargée d’entretenir les locaux de la maison commune, souligne-t-elle. De plus, je suis référente de l’entre-tien de quatre maisons familiales où j’interviens quatre heures par semaine. Je suis aussi en relation avec les mères SOS pour les soute-nir dans leurs tâches quotidiennes (ménage, repassage…). »En parallèle, Valérie est en contact avec les enfants, pour leur appren-dre à entretenir leur chambre, leur salle de jeux… et occupe auprès d’eux une place particulière. « C’est un vrai bonheur de les voir gran-dir et s’épanouir. J’ai l’impres-

sion de pouvoir rendre un peu de ce que j’ai reçu même si les choses ont changé. Aujourd’hui, j’ai pu constater que les enfants accueillis dans les villages d’en-fants SOS ont encore, pour la plu-part, leurs parents. À mon époque, la majorité des fratries étaient orphelines. J’aurais aimé, à leur âge, avoir cette chance inouïe de profi ter de mes parents. Si j’avais un message à transmettre aux enfants de tous les villages SOS, ce serait d’aimer la vie et de pro-fi ter des bons moments avec leur mère SOS et leur famille. »

C’est un vrai bonheur de voir les enfants

grandir et s’épanouir. J’ai l’impression de pouvoir

rendre un peu de ce que j’ai reçu.

Arrivée du Vietnam il y a 6 ans, Anna commence par étu-dier le français et la musique. Dans le même temps, elle fait de l’animation dans une maison d’enfants à caractère social (MECS). C’est là qu’elle découvre le métier d’édu-cateur. « J’aime le travail d’accompagnement des enfants au quotidien, explique-t-elle. Je suis en quelque sorte tombée dedans toute petite, ma mère étant institutrice. J’ai donc commencé une formation de moniteur éducateur. » Pour cette formation, elle cherche un stage d’éduca-teur et postule au village d’enfants SOS de Persan qui ouvre tout juste ses portes. « SOS Villages d’Enfants est connue dans mon pays natal, poursuit-elle. À Danang, où j’ai grandi, il existe un village SOS à 5 km de chez moi. Ma mère a accueilli les premières générations d’enfants du vil-lage SOS dans sa classe. De mon côté, en CM2, j’avais des camarades de classe venant du village SOS. L’idée de faire un stage dans un village d’enfants SOS me séduisait donc

particulièrement. » Elle effectue son stage de septembre à novembre 2011. « L’équipe éducative du village SOS de Persan a été très accueillante, souligne-t-elle. Alexandra, l’éducatrice spécialisée qui était ma référente durant le stage, m’a permis de participer pleinement aux missions confi ées aux éducateurs. Les enfants qui vivent dans le

village, même avec leurs diffi -cultés, m’ont étonnée par leur vivacité, leur joie et leur désir de grandir. »Son projet ? Retourner au Viet-nam à la fi n de sa formation pour exercer son métier d’éducateur.

Un stage d’éducateur très formateur à Persan

• Anna, lors de son stage

au village SOS de Persan. •

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Quelle est l’importance des legs et des donations

dans les ressources de SOS Villages d’Enfants ?

En 2011, SOS Villages d’Enfants a perçu plus de 5 millions d’euros au titre des legs, donations et assurances-vie, soit entre 20 et 25 % de la

collecte de fonds privés. L’assurance-vie a représenté, à elle seule, près de 19 % de cet ensemble.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait

léguer une partie de son patrimoine ?

Nous avons la possibilité de recevoir des legs, donations et assurances-vie en totale exonération de droits de succession. Le contrat d’assurance-vie est le mode de transmission le plus simple. L’avantage de cette forme de libéralité est qu’elle peut être traitée hors succession, ce qui permet de percevoir les fonds assez rapidement et d’en faire bénéfi cier les enfants dans la durée. Pour cela, les personnes qui souhaitent faire

bénéfi cier SOS Villages d’Enfants d’une assurance-vie en cas de décès doivent clairement le stipuler en précisant le nom et les coordonnées de l’association dans la clause bénéfi ciaire.

Que deviennent les sommes collectées ?

Ces fonds nous permettent de construire de nouvelles maisons, de nouveaux villages SOS en France et dans le monde et d’amé-liorer la prise en charge des enfants. En ces temps diffi ciles, c’est un véritable espoir pour ces enfants. Nous sommes des passeurs de générosité : il s’agit bien d’une transmission entre les donateurs et les enfants. Ces enfants, à l’âge adulte, main-tiennent le lien avec leur fratrie, ainsi qu’avec le village et leur mère SOS. C’est le signe qu’ensemble, nous avons réussi.

LEGS, DONATIONS ET ASSURANCES-VIE

Grâce à la générosité de ses donateurs privés, SOS Villages d’Enfants œuvre pour la protection de l’enfance, en France et dans le monde. Interview de Michaël Véfour, responsable Legs, donations et assurances-vie.

Demandez dès maintenant notre brochure :

• par téléphone : 01 55 07 25 02

• par e-mail : [email protected]

• en renvoyant le coupon réponse ci-dessous

www.sosve.org

DEMANDE D’INFORMATION Coupon à retourner dûment rempli, sous enveloppe affranchie à :

SOS Villages d’Enfants - Service Legs et donations - 6, cité Monthiers - 75009 Paris

❑ OUI, je souhaite recevoir gratuitement et sans engagement

de ma part la brochure d’information sur les legs, donations

et assurances-vie en faveur de SOS Villages d’Enfants.

❑ OUI, je souhaite que le responsable des legs et donations

me contacte par téléphone.

Ces informations resteront confi dentielles et ne vous engagent en aucun cas de façon défi nitive.

MES COORDONNÉES (À INDIQUER EN MAJUSCULES) :

❑ M. ❑ MME ❑ MLLE

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