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Retour au pays pour la gourmette du soldat Fox Le 24 février 2020 à 14h, au centre Juno Beach de Courseulles-sur-mer, seront remis à l’archéologue canadien, Denis Renaud, les biens personnels du soldat H.E. Fox. Ces objets ont été découverts lors d’une fouille préventive menée à Fleury-sur-Orne, prescrite par la DRAC Normandie et réalisée par l’INRAP en 2014. DRAC de Normandie Cellule communication Direction régionale des affaires culturelles de Normandie 13 bis rue Saint-Ouen - 14052 Caen cedex 4 Téléphone 02 31 38 39 40 - Télécopie 02 31 23 84 65 http://www.culturecommunication.gouv.fr/Regions/Drac-Normandie Ministère de la Culture Direction régionale des affaires culturelles de Normandie Ministère de la Culture / DRAC de Normandie Remise de la gourmette du soldat canadien Fox Centre Juno Beach de Courseulles-sur- mer 24 février 2020 14h

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Page 1: €¦ · Web viewAu sud, sur le front canadien, l’opération Atlantic a pour objectif de dégager la ville en totalité en libérant la rive droite de l’Orne, de sorte à créer

Retour au pays pour la gourmette du soldat FoxLe 24 février 2020 à 14h, au centre Juno Beach de Courseulles-sur-mer, seront remis à l’archéologue canadien, Denis Renaud, les biens personnels du soldat H.E. Fox. Ces objets ont été découverts lors d’une fouille préventive menée à Fleury-sur-Orne, prescrite par la DRAC Normandie et réalisée par l’INRAP en 2014.

La gourmette de H. E. Fox

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Ministère de la Culture / DRAC de Normandie

Remise de la gourmette du soldat canadien Fox

Centre Juno Beach de Courseulles-sur-mer

24 février 2020 14h

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La découverte d’une gourmette de H.E. Fox

En 2014, une importante fouille préventive a été conduite par l’INRAP (sous la responsabilité de E. Ghesquière) à Fleury-sur-Orne sur la ZAC des Hauts de l’Orne, dont l’aménagement a été confié à la société Normandie Aménagement. Lors de ces recherches archéologiques portant principalement sur les vestiges de monuments néolithiques, près de 900 structures de la Seconde Guerre mondiale ont été mises au jour.

Dans l’une de ces structures, furent découvertes une gourmette et une médaille ayant appar-tenu à un artilleur canadien. Ces objets ont été trouvés au fond d'un trou d'homme près d'une fosse de protection d'une pièce d’artillerie du 6th Field Regiment, RCA. La gourmette portait l’identification du soldat, ses initiales et au verso l’inscription « From Rose ».

La gourmette a appartenu au soldat Harry Edward Fox, originaire de la ville de York, en ban-lieue de Toronto et fut offerte par sa petite amie britannique Rose, en 1943 ou en 1944. L’identification de l’objet a été possible grâce à l’enquête menée dans les archives par Denis Renaud qui est archéologue canadien, chargé de cours à l’Université d’Ottawa où il enseigne l’archéologie classique ainsi que l’archéologie des champs de bataille. En 2016, il a participé aux fouilles de Fleury-sur-Orne menées par l’Inrap et a obtenu ce résultat après deux ans de recherches. La famille du soldat, contactée, a souhaité le rapatriement de ces objets au Canada.

Fouille d’un trou d’homme de la Seconde Guerre mondiale à Fleu-ry-sur-Orne (photo Inrap)

76 ans après la bataille de Normandie, la gourmette du soldat Fox, ainsi qu’une mé-daille, seront remises au Canada lors d’une réunion qui aura lieu au Centre Juno Beach le 24 février à 14h. L’ensemble des institutions impliquées ont donné leur ac-cord pour ce transfert, que ce soit la Direc-tion Régionale des Affaires Culturelles de Normandie (en charge de la gestion du mobilier issu de la fouille) ou la Common-wealth War Graves Commission (en charge de l’identification des victimes de guerre).

Ces objets devront être déposés au Musée canadien de la guerre à Ottawa.

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Les troupes canadiennes et la Bataille de Caen

Les vestiges d’installations militaires mis au jour à Fleury correspondent à une partie du campement de la 2e division d’infanterie canadienne et plus précisément, d’après les jour-naux de marche régimentaires des bataillons formant la 5e brigade (Le Régiment de Maison-neuve, The Calgary Highlanders, The Black Watch (Royal Highland Regiment) of Canada) et des unités d’artillerie attachées à la cette unité (4e, 5e et 6e régiments de campagne) qui se-ront bientôt engagées dans les combats extrêmement durs de la crête de Verrières.

Cette zone arrière a donc surtout servi au cantonnement et au repos des unités de combat de la 5e brigade, ainsi qu’à l’installation de pièces d’artillerie de soutien pour les 4e et 6e ré-giments de campagne.

Le contexte dans lequel s’inscrivent les vestiges de la Seconde guerre mondiale mis au jour à Fleury-sur-Orne est celui de la dernière phase de la libération du sud de Caen par les troupes britanniques et canadiennes (opérations Atlantic et Spring) jusqu’à l’offensive géné-rale qui s’ensuit vers Falaise (opération Totalize) en juillet et août 1944.

Harry Edward Fox avant son intégration au 6th Field Regiment RCA en 1942

Débarquées à Juno Beach, entre Cour-seulles-sur-Mer et Saint-Aubin-sur-Mer, le 6 juin au matin, les troupes canadiennes ne font leur entrée dans Caen qu’un mois plus tard, le 9 juillet, depuis l’ouest, après avoir conquis de haute lutte le village et l’aérodrome de Carpiquet tenus par la 12e SS Panzerdivision Hitlerjugend. Dès les premiers combats qui l’ont opposé, en juin, aux Canadiens, cette unité constituée de jeunes SS fanatiques, établie dans les murs de l’abbaye d’Ardennes, a commis plusieurs dizaines d’assassinats de prison-niers, en particulier du North Nova Scotia Highlanders Regiment.

Les 9 et 10 juillet, la IIe Armée britannique s’engage dans la bataille de l’Odon, à droite des Canadiens qui ont investi l’ouest de la ville depuis Carpiquet (quartier de la prison de la Ma-ladrerie, aujourd’hui Beaulieu), et lancé des reconnaissances jusqu’à l’Orne dont les ponts ont été coupés par l’ennemi.

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La population (54.000 personnes à Caen en 1944), écrasée sous les bombes, s’abrite dans les caves, pièges mortels, ou s’enfuit sur les routes vers le sud. Beaucoup de sans-abri trouvent refuge dans les carrières de Fleury-sur-Orne et des communes voisines, où la vie sous terre s’organise tant bien que mal dans des conditions extrêmement précaires.

Dans la nuit du 11 au 12 juillet, consécutivement à leur entrée dans Caen, les troupes britan-niques et canadiennes, celles-ci sous commandement britannique également, se regroupent dans la vallée de l’Orne. Simultanément à l’opération Cobra, laquelle se déroule dans le sec-teur américain, Montgomery déclenche donc sur les fronts britannique et canadien deux autres opérations d’assaut : Goodwood pour les premiers et Atlantic pour les seconds. L’opération Goodwood consiste, pour les trois divisions blindées du VIIIe corps britannique, à opérer une percée à l’est de Caen, précédée d’une opération de bombardement aérien de la RAF. Au sud, sur le front canadien, l’opération Atlantic a pour objectif de dégager la ville en totalité en libérant la rive droite de l’Orne, de sorte à créer un front continu avec les Britan-niques, propre à fixer les divisions blindées allemandes en les empêchant de rejoindre le front américain.

Le 18 juillet, les 8e et 9e brigades de la 3e division d’infanterie canadienne franchissent l’Orne et marchent vers leurs positions au sud de Caen tandis que la 7e brigade, à l’est, li-bère la rive droite de la ville. Le Black Watch (Royal Highland Regiment) of Canada et les Calgary Highlanders investissent le faubourg de Vaucelles. Le 19 juillet au matin, les Cana-diens français du Régiment de Maisonneuve quittent leurs positions près de la prison de la Maladrerie et franchissent l’Orne pour atteindre Fleury-sur-Orne par la route d’Harcourt et le chemin des coteaux.

À 16 h 30, Fleury-sur-Orne est enfin libéré, après le difficile nettoyage des maisons. Les réfu-giés peuvent enfin sortir des carrières et accueillent chaleureusement les Canadiens tandis que les Allemands se replient vers le sud. Les troupes canadiennes se concentrent alors dans la plaine des communes de Fleury et d’Ifs, au niveau d’une vaste cuvette précédant les hauteurs qui s’étagent, au sud, entre May-sur-Orne et Bourguébus.

Les journaux de marche du Régiment de Maisonneuve et des Calgary Highlanders confirment leur installation à Fleury-sur-Orne dès le 19. C’est la fin de l’opération Atlantic.

Le 7 août, à 3h30, l’opération Totalize est déclenchée vers Falaise. Le regroupement des forces canadiennes s’opère à Fleury-sur-Orne, avec le renfort de la 1ère division blindée po-lonaise et de la 51e division Highlander écossaise.

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Le soldat H. E. Fox

Après son séjour à Fleury, il a pris part avec son régiment à la libération du nord de la France, de la Belgique et des Pays-Bas. Il est ensuite entré en Allemagne où il a été blessé le 6 mars 1945 près de la forêt du Hochwald en Allemagne. Il a perdu l'index gauche. Il fut rapatrié en Angleterre pour y être soigné et il est rentré au Canada en juillet 1945. À son re-tour de la guerre, le soldat Harry E. Fox a vécu pendant un an chez ses parents avec sa femme Doreen. Ils habitaient à York, en banlieue de Toronto. Il s'est marié ensuite et il a vé-cu dans la région de Toronto où il a occupé un emploi de soudeur à la compagnie Stanley Steel Works. Il a par la suite travaillé pour la compagnie Orenda Engines dans les années 1950-1960 avant de prendre sa retraite. Il est décédé en 2005.

Harry E. FOX en famille : De gauche à droite : Sharon Sullivan (sa fille), Carrie Venerus (sa petite-fille), Harry Edward Fox, Lorrie Ferrante (son autre petite-fille) (photo famille de Harry Edward Fox).

L’archéologie du Débarquement et de la Bataille de Normandie

Le rôle de l'archéologie dans la constitution de l'histoire des Première et Seconde Guerres mondiales a fait l'objet d'une prise de conscience progressive depuis une quinzaine d'an-nées. Depuis 2014, en France, les vestiges archéologiques des grands conflits mondiaux sont reconnus comme des objets de recherche à part entière. La fouille et l’étude du bâti ou des paysages permettent de poser un regard neuf sur le déroulement de la Bataille de Nor-mandie, à travers des traces, des faits et des comportements. Si l’archéologie ne renouvelle pas l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, elle permet d’approcher des comportements DRAC de NormandieCellule communication

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ou des événements que les sources textuelles, sonores comme iconographiques ne peuvent ou n’ont pas renseigné à ce jour.

Avec quelque 1 800 diagnostics archéologiques et plus de 200 fouilles archéologiques réali-sées chaque année pour le compte des aménageurs privés et publics, en France métropoli-taine et outre-mer, l’Inrap (Institut national des recherches archéologiques préventives) est particulièrement concerné en Normandie par la détection et l’étude des vestiges du dernier grand conflit mondial.

Fouilles archéologiques de Fleury-sur-Orne : le « trou d’homme » dans lequel la gourmette a été retrouvée (photo Inrap)

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[email protected]

Emmanuel JOUANNOResponsable de la cellule [email protected] - 02 31 38 39 44

Guylène FAUQ et Élodie PHILIPPEChargées de [email protected] - 02 31 38 39 [email protected] - 02 32 10 71 03

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Centre Juno BeachNathalie Worthington, directrice

Voie des Français Libres BP 104

14470 [email protected]

02 31 37 32 17

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