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République du Sénégal ------------ Un Peuple – Un But – Une Foi ---------- MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DU PLAN ----------- DIRECTION GENERALE DE LA PLANIFICATION ET DS POLITIQUES ECONOMIQUES ------------- DIRECTION DE LA PREVISION ET DES ETUDES ECONOMIQUES Comité National de Coordination CNC Rapport sur la surveillance Multilatérale au sein de la CEDEAO 1° Trimestre 2018

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République du Sénégal

------------

Un Peuple – Un But – Une Foi

----------

MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DU PLAN-----------

DIRECTION GENERALE DE LA PLANIFICATION ET DS POLITIQUES ECONOMIQUES

-------------DIRECTION DE LA PREVISION ET DES ETUDES ECONOMIQUES

Comité National de Coordination

CNC

Rapport sur la surveillance Multilatérale au sein de la CEDEAO

1° Trimestre 2018

Juillet 2018

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SommaireI- ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL.........................................................4

1.1. Croissance économique mondiale........................................................................41.2. Prix à la consommation.......................................................................................41.3. Marchés monétaire et financier............................................................................41.4. Marchés des matières premières.........................................................................4

II. ANALYSE DE LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE.........................62.1. SECTEUR REEL....................................................................................................6

2.1.1. Secteur Primaire............................................................................................62.1.2. Secteur Secondaire........................................................................................72.1.3. Secteur Tertiaire............................................................................................92.1.4. Inflation et Compétitivité..............................................................................10

2.2. FINANCES PUBLIQUES ET DETTE PUBLIQUE........................................................112.2.1. Recettes budgétaires...................................................................................112.2.2. Les Dons......................................................................................................122.2.3. Les Dépenses budgétaires...........................................................................122.2.4. Dette publique.............................................................................................12

2.3. COMMERCE EXTERIEUR......................................................................................132.3.1 Exportations des principaux produits............................................................132.3.2. Importations des principaux produits...........................................................14

2.4. EVOLUTION DE LA SITUATION MONETAIRE........................................................162.4.1. Masse monétaire..........................................................................................162.4.2. Contreparties de la masse monétaire..........................................................16

III - PERFORMANCES AU TITRE DES CRITERES DE CONVERGENCE.................183.1- Critères primaires...........................................................................................183.2. Critères secondaires.......................................................................................18

IV - HARMONISATION DES POLITIQUES ET ARRANGEMENTS INSTITUTIONNELS19

4.1- Protocoles et Conventions de la CEDEAO..........................................................194.2- Libre circulation des personnes, droit d’établissement et de résidence............204.3- Schéma de libéralisation des Echanges (SLE) de la CEDEAO............................214.4- Accord de Partenariat Economique (APE)..........................................................22

V- PERSPECTIVES.....................................................................................23

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RESUME

La croissance de l’économie mondiale est attendue à 3,9% en 2018 contre 3,8% en 2017, soit une amélioration de 0,1 point de pourcentage. Cette performance serait principalement portée par l’amélioration de l’activité économique dans plusieurs grands pays avancés et émergents, notamment aux Etats-Unis et dans la zone euro. Pour ce qui est des pays émergents et pays en développement, la croissance est prévue à 4,9% en 2018 contre 4,7% en 2017.

Au plan interne, l’activité économique, mesurée par l’Indice Général d’Activité hors agriculture et sylviculture (IGA), s’est repliée de 2,7% en variation trimestrielle. Comparativement au premier trimestre de 2017, l’activité économique non agricole (hors sylviculture) s’est relevée de 5,5%, reflétant, ainsi, la bonne trajectoire observée dans les secteurs primaire (+12,2%) et tertiaire (+5,7%).

Au titre de l’inflation, les prix à la consommation ont enregistré un repli de 0,4%, en variation trimestrielle, en liaison, principalement, avec la détente des prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (-0,9%) et de la communication (-1,4%). Par rapport à lamême période en 2017, l’inflation s’est établie à 0,7% au premier trimestre 2018, sous l’effet, essentiellement, de l’orientation à la hausse des prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (+1,8%) et des services de « Restaurant et Hôtel » (+2,2%).

En termes de compétitivité-prix, l’économie sénégalaise a enregistré des gains de compétitivité-prix, par rapport à ses principaux partenaires commerciaux, de 0,4%, en variation trimestrielle. Cependant, en glissement annuel, des pertes de compétitivité de 2,7% ont été relevées au premier trimestre de 2018.

Au titre des finances publiques, l’exécution budgétaire s’est effectuée dans la trajectoire de maîtrise du déficit grâce notamment à une mobilisation relativement satisfaisante des ressources associée à une régulation des dépenses. En effet, le solde budgétaire global (dons compris) est ressorti provisoirement en déficit de 152,7 milliards à fin mars 2018 contre un déficit de 296,8 milliards enregistré à la même période de l’année précédente.

S’agissant de la dette publique, le stock de la dette publique est estimé 6763,3 milliards à fin mars 2018 contre 5848,5 milliards à fin décembre 2017, soit une hausse de 15,6%.

Pour ce qui est des échanges commerciaux du Sénégal, le déficit commercial du Sénégal s’est établi à 445,3 milliards contre 504,4 milliards au trimestre précédent, soit une réduction de 59,1 milliards. Cette situation est le résultat d’une hausse plus importante des exportations de biens (+60,6 milliards) que celle des importations (+1,6 milliard), en variation trimestrielle. Par conséquent, le taux de couverture des importations par les exportations s’est renforcé de 7,2 points de pourcentage pour se situer à 46,3% contre 39,1% un trimestre auparavant. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Rapport 1er trimestre 2018 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO CNC

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Concernant l’évolution de la situation monétaire au cours du premier trimestre de l'année 2018, elle fait ressortir, en rythme trimestriel, une hausse de la masse monétaire (+111,9 milliards ; +2,4%), dans un contexte de progression de la position extérieure nette du Sénégal (+901,7 milliards ; +69,5%) et de contraction des créances intérieures (-769,0 milliards ; -16,7%).

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I- ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

1.1. CROISSANCE ÉCONOMIQUE MONDIALE

Au premier trimestre 2018, l’économie mondiale semble s’orienter vers une trajectoire de croissance plus soutenue que celle des années qui ont suivi la crise financière de 2008. Les dernières prévisions économiques du Fonds monétaire international (Fmi) présagent une poursuite de l’expansion économique. En effet, selon les prévisions du Fmi, la croissance de l’économie mondiale devrait se situer à 3,9% en 2018 et 2019, après la reprise économique de 2017 révisée à 3,8%. 1.2. PRIX À LA CONSOMMATION

S’agissant de la variation des prix à la consommation, elle a ralenti dans la zone OCDE au premier trimestre 2018, ressortant à 2,2% après 2,3% au dernier trimestre de 2017. Cette évolution résulterait principalement de la décélération simultanée des prix de l’énergie et de l’alimentation qui affichent des hausses respectives de 5,2% et 1,9% contre 6,6% et 2% au trimestre précédent. L’inflation sous-jacente s’est maintenue, pour sa part, à 1,9%.

Dans les économies émergentes, la variation des prix à la consommation présente également des disparités. En Chine et en Inde, l’inflation s’est raffermie, dans l’ordre, à 4,7% et 2,2% après 3,7% et 1,8% au quatrième trimestre 2017. Par contre, elle est ressortie à 2,3% en Russie, soit un recul de 0,3 point comparativement au quatrième trimestre 2017, et s’est maintenue à 2,8% au Brésil. 1.3. MARCHÉS MONÉTAIRE ET FINANCIER

Concernant le marché monétaire et financier, la Réserve fédérale (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) poursuivent chacune leur propre orientation en matière de politique monétaire. Au premier trimestre 2018, la situation est marquée par la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de relever d’un quart de point (0,25%) son principal taux d’intérêt qui se situe actuellement entre 1,5% et 1,75%. La Fed poursuit ainsi le durcissement de sa politique monétaire, enregistrant une cinquième hausse de taux d’intérêt depuis fin 2016. De son côté, la BCE, malgré les performances de la zone euro, mène toujours une politique monétaire accommodante (avec un taux d’intérêt nul).

1.4. MARCHÉS DES MATIÈRES PREMIÈRES

Sur le marché des matières premières, en variation trimestrielle, les cours ont globalement progressé de 4,2% après le recul de 2,2 observé au quatrième trimestre 2017, ceux des produits alimentaires et -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Rapport 1er trimestre 2018 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO CNC

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industriels de base ayant enregistré sur la période des hausses respectives de 1,4% et 6,7%. En comparaison au premier trimestre 2017, l’indice des cours a reculé de 0,2%, en rapport avec la baisse de 6,5% de sa composante alimentaire. Les cours des produits industriels de base ont, pour leur part, augmenté de 6,3%.

Concernant les cours des céréales, des oléagineux et du sucre, des évolutions disparates sont observées au premier trimestre 2018. En effet, les céréales et les oléagineux se sont respectivement renchéris de 8% et 1,9%, en variation trimestrielle, et 8,9% et 0,8 en glissement annuel alors que le prix mondial du sucre a faibli, dans l’ordre, de 7,5% en rythme trimestriel et 31,1% sur une base annuelle, en liaison avec l’abondance de l’offre.

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II. ANALYSE DE LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE

2.1. SECTEUR REEL

Au premier trimestre 2018, l’évolution de l’activité économique interne hors agriculture et sylviculture, mesurée à travers l’Indice Général d’Activité (IGA), fait apparaitre une contraction de 2,7% par rapport au dernier trimestre de l’année 2017. Cette situation est expliquée principalement par les contreperformances notées dans le secteur secondaire (-3,7%), malgré les progressions confortables des activités des secteurs primaire et tertiaire (respectivement +5,8% et +2,0%).

En glissement annuel, la croissance de 5,5% de l’activité économique interne hors agriculture et sylviculture enregistrée est tirée essentiellement par le tertiaire (+5,7%), l’administration publique (+7,7%) et le primaire (+12,2%).

Tableau 1  : Indice Général d’Activité hors agriculture base 100 en 2006

SECTEURS Pond (2015)

2017 2018 Variations

T1 T4 T1 Trim. (3)/(2)

Gliss. (3)/(1)

PRIMAIRE (Elevage et Pêche) 5,6 128,2 135,9 143,8 5,8% 12,2%

SECONDAIRE 23,1 155,2 161,8 155,9 -3,7% 0,5%

TERTIAIRE 53,6 147,9 153,3 156,3 2,0% 5,7%

ADMINISTRATION PUBLIQUE 6,1 154,4 162,3 166,4 2,5% 7,7%

TAXE SUR BIENS ET SERVICES 11,6 114,9 175,4 130,2 -25,8% 13,3%

IGA (base 100=2006) 100 145,1 157,4 153,2 -2,7% 5,5%

Source : DPEE

2.1.1. Secteur PrimaireAu premier trimestre de 2017, le secteur primaire (hors agriculture

et sylviculture) s’est consolidé de 5,8%, en variation trimestrielle, à la faveur de la bonne tenue des sous-secteur de la pêche (+10,4%) et de l’élevage (+2,5%). La progression des activités de l’élevage, pour sa part, est marquée par l’accroissement de la production contrôlée de viande de bovin, ovins et caprins en rapport notamment avec la lutte contre l’abattage clandestins en milieu urbain, en particulier à Dakar. La consolidation des activités de la pêche est tirée, à la fois, par la pêche artisanale (+14,2%) et la pêche industrielle (+2,2%) dans un contexte de démarrage de la haute saison haute. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Rapport 1er trimestre 2018 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO CNC

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En glissement annuel, le sous-secteur de l’élevage s’est conforté de 12,5% durant le premier trimestre 2018, à la faveur de l’arrivée de bêtes embouchées en provenance du Mali et de la Mauritanie et, par ailleurs, du déstockage du bétail entrainé par le mauvais hivernage de l’année précédente. Une bonne orientation des productions de viande bovine (+7,8%), ovine (+23,9%) et caprine (+25,8%) a été, ainsi, notée sur la période, portée par l'augmentation du poids moyen des bêtes (+4kg/tête pour les bovins). Relativement aux activités de pêche, un raffermissement de 10,8% des activités est également enregistré au premier trimestre 2018, en liaison avec la bonne orientation des composantes industrielle (+42,1%) et artisanale (+1,6%). Toutefois, à Saint-Louis, l’activité s’est contracté de 32,4% en conséquence de l’absence des accords de pêche entre le Sénégal et la Mauritanie. Globalement, le secteur primaire hors agriculture et sylviculture s’est consolidé de 12,2% au premier trimestre de 2018 par rapport à la même période de l’année précédente. 2.1.2. Secteur Secondaire

L’activité du secteur secondaire s’est contractée, au premier trimestre de 2018, de 3,7% en variation trimestrielle. Cette baisse de l’activité est imputable aux contreperformances enregistrées, notamment, dans la construction (-9,8%), la production énergétique (-14,7%), la fabrication de produits céréaliers (-35,7%), les industries chimiques (-8,5%), le raffinage (-27,6%) et la fabrication de machines (-90,8%). En revanche, ces replis ont été atténués par les bons résultats notés dans la production de sucre (+210,8%), la fabrication de matériaux de construction (+16,9%) et le travail de bois (+19,7%) sur la période.

Il est ressorti du diagnostic des contreperformances des sous-secteurs du Secondaire que les industries extractives ont fléchi de 3,2% en variation trimestrielle en liaison essentiellement avec l’exploitation d’or (-7%). Les exploitations de phosphate, d’attapulgite et de sel, pour leur part, se sont renforcées sur la période.

Le repli de la production d’or, qui est passé de 3196 kg le trimestre précédent à 2968 kg au premier trimestre de 2018, traduit une baisse de 4,9% de la teneur en or du minerai extrait, notamment au niveau de la fosse de Gora.

S’agissant du phosphate, l’extraction s’est accrue de 1,9%, en variation trimestrielle, passant de 420000 tonnes à 428000 tonnes, favorisée par l’accélération du rythme de transfert du minerai, du fait de la mise en place d’un nouveau convoyeur. La production d’attapulgite s’est également bien comportée avec une hausse de 21,3%, passant ainsi de 47788 tonnes au quatrième trimestre de 2017 à 57953 tonnes au premier trimestre 2018, après les difficultés de transport et de distribution (congestion au niveau du port) rencontrées en 2017. Quant à l’extraction de sel, elle a progressé de 18,5% sur une base -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Rapport 1er trimestre 2018 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO CNC

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trimestrielle, soutenue par les demandes locale (+44,6%) et étrangère (+17,2%).

Sur une base annuelle, l’activité extractive s’est relevée de 16,7% au premier trimestre 2018, en liaison avec les raffermissements respectifs des productions de phosphate (+65,9%), d’attapulgite (+16,5%) et d’or (+3,1%). Par contre, l’extraction de sel est ressortie en léger repli (- 0,3%) sur la période.

S’agissant du sous-secteur des corps gras alimentaires, l’activité s’est renforcée de 85,2%, en variation trimestrielle, essentiellement portée par la production d’huile brute d’arachide (+113,1%). La forte évolution de cette dernière reflète la reprise de l’activité dans l’une des usines motrices de la branche. La production de tourteaux, quant à elle, a cru de 4,6% à l’absence de production d’huile raffinée sur la période.

Relativement à la même période de 2017, la fabrication de corps gras alimentaires est restée dynamique (>100%) au premier trimestre 2018, après les faibles résultats enregistrés l’année précédente. En particulier, la production d’huile brute d’arachide est passée de 765 tonnes à 4213 tonnes, en phase avec l’augmentation du niveau de collectes de graines (166819 tonnes de graines d’arachide à fin mars 2018 contre 74571 tonnes un an plus tôt). La reprise de la production d’huile brute d’arachide est favorisée par le durcissement des tarifs douaniers appliqués sur les exportations du produit, dans un contexte de bonne production.

Concernant la production de tourteaux, elle s’est améliorée de 4595 tonnes, passant de 808 tonnes au premier trimestre 2017 à 5403 tonnes sur la même période de 2018, toujours accompagnée de l’absence de la production d’huile raffinée sur la période du fait des importations d’huiles raffinées et conditionnées en provenance de Tunisie et de Malaisie.

Concernant la « fabrication de sucre, confiserie et chocolaterie », l’activité s’est considérablement confortée (+210,8%), en variation trimestrielle, en phase avec la production de sucre (+271,3%) qui s’est établie à 72486 tonnes contre seulement 19522 tonnes au trimestre précédent. Elle traduit un effet de reprise après les arrêts techniques notés entre les mois de juin et novembre 2017.

Par rapport à la même période de l’année précédente, l’activité s’est raffermie de 16,2% au premier trimestre 2018, tirée par les productions de sucre (+17,1%) et de confiserie (+10%). Cette évolution de l’activité a été particulièrement favorisée par l’amélioration du rendement à l’hectare de la culture de canne, à la faveur d’un réaménagement des surfaces cultivées. En sus, les basses températures notées sur la période ont amélioré la teneur en sucre de la canne.

L’activité d’égrenage de coton s’est bien orientée au premier trimestre de 2018 (+55,5%), après un démarrage timide au mois de -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Rapport 1er trimestre 2018 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO CNC

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décembre 2017. Ce qui a favorisé une consolidation de la branche « égrenage de coton et fabrication de textile » (+39,1%) en variation trimestrielle.

Cependant, en variation glissante sur un an, l’ « égrenage de coton et la fabrication de textile » s’est contractée de 56,5% au premier trimestre 2018, plombée par la production de coton graine. Cette dernière s’est, en effet, située à 6400 tonnes sur la période contre 13363 tonnes un an auparavant, soit une baisse de 52,1%.

Concernant le sous-secteur de la « fabrication de cuir et d’articles en cuir », l’activité s’est contractée (-1,4%) en rythme trimestriel. Comparativement à la même période de 2017. La branche a, par contre, enregistré une forte croissance de 16,3%, suite à l’accord à la faveur des unités de production de la zone industrielle de Mbao sur le statut d’entreprise franche d’exploitation (EFE), après plusieurs mois d’incertitude.

Dans le raffinage de pétrole, une contraction de l’activité (-27,6%) est relevée en variation trimestrielle, en phase avec la baisse des importations d’huiles brutes de pétrole (-14,7%) sur la période. Le même constat s’est dégagé en variation annuelle avec un repli de 25,1% du raffinage de pétrole induit par la baisse de 14,8% des importations d’huiles brutes de pétrole, dans un contexte de remontée des cours du Brent sur la période.

Relativement au sous-secteur de l’énergie, il s’est replié, au premier trimestre de 2017, de 14,7% par rapport au dernier trimestre de 2017. Cette contreperformance est, principalement, attribuable à la production d’électricité (-17,3%) qui s’est établie à 730 gigawatt/h, dans un contexte de baisse des températures. En outre, la production d’eau potable s’est légèrement contractée (-0,6%) sur la période.

En glissement annuel, le sous-secteur de l’énergie s’est, en revanche, renforcée de 5,5% au premier trimestre 2018, du fait des consolidations respectives des productions d’électricité (+4,8%) et d’eau potable (+2,5%). Pour ce qui est de la progression de la production d’électricité, elle est en phase avec la croissance de l’urbanisation.

Au niveau des industries de fabrication de produits chimiques, l’activité s’est contractée de 8,5% au premier trimestre 2018, principalement contrainte par les contreperformances notées dans les productions d’« engrais solides et minéraux», de produits pharmaceutiques (-44,6%) et de «savons, détergents et produits d’entretien» (-16,7%).

Sur un an, la fabrication de produits chimiques s’est raffermie de 14% au premier trimestre 2018, tirée par la production d’acide phosphorique (+53,6%). La forte évolution de cette dernière est liée aux faibles quantités enregistrées sur la même période de l’année précédente.-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Rapport 1er trimestre 2018 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO CNC

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En ce qui concerne les matériaux de construction, la production de ciment a nettement progressé (+16,9%), en variation trimestrielle, en liaison avec le renforcement des demandes locale (+21,8%) et étrangère (+5,3%). En glissement annuel, la production de ciment s’est, également, accrue de 5,6% durant le premier trimestre 2018, soutenue par les ventes locales (+50,6%). Ces dernières sont favorisées par les grands travaux de l’Etat et la consolidation de la demande privée, dans un contexte de baisse des prix (-2,1%). S’agissant des exportations de ciment, elles se sont contractées de 37,1% en glissement annuel.

2.1.3. Secteur TertiaireAu premier trimestre 2018, l’évolution du secteur tertiaire s’est

traduite par une hausse de 2%, en variation trimestrielle. Cette orientation est essentiellement portée par les « transports et télécommunications » (+2,7%), les activités immobilières (+25,2%) et les « services d’hébergement et de restauration » (+9,2%). Cependant, l’activité de commerce s’est contractée de 0,7% sur la période.

En glissement annuel, le secteur tertiaire s’est consolidé de 5,7% au premier trimestre 2018, principalement tiré par les activités de commerce (+6,4%), les « transports et télécommunications » (+6,7%) et les services financiers (+7,7%).

Les activités commerciales ont enregistré une légère baisse de 0,7%, au premier trimestre de 2018 comparativement au trimestre précédent, essentiellement attribuable aux ventes de gros (-12,7%) et au commerce de détail (-23,5%). Cependant, l’activité de commerce s’est consolidée de 6,4% en glissement annuel, soutenue par les ventes de carburant (+9,9%), les ventes de gros (+2,7%), le commerce de véhicules (+9,8%) et celui de pièces détachées (+9,4%), à la faveur de l’accroissement de la demande.

S’agissant des services financiers, une baisse de l’activité de 10,3% a été relevée au premier trimestre 2018, en variation trimestrielle, après une progression de 35,6% le trimestre précédent. Toutefois, sur un an, ils se sont consolidés (+7,7%), en phase avec le renforcement des créances du système bancaire au secteur privé (21,2%).

Relativement au trimestre précédent, la branche des « transports et télécommunications » s’est confortée de 2,7% au premier trimestre 2018, essentiellement tirée par les « postes et télécommunications » (+3,7%). Le service de transport, pour sa part, a subi les contrecoups des faibles résultats du « port et des auxiliaires de transport » mais également du transport aérien. Aussi, en glissement annuel, la branche des « transports et télécommunications » a affiché une croissance de 6,7%, au premier trimestre 2018 ; laquelle est à la fois portée par les « postes et télécommunications » (+3,2%) et le transport (+16,3%).-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Rapport 1er trimestre 2018 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO CNC

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En ce qui concerne les services d’hébergement et de restauration, une progression de 9,2% est enregistrée par rapport au trimestre précédent, en liaison avec la haute saison touristique et le dynamisme du tourisme d’affaires. La bonne tenue de ce dernier volet explique, également, en grande partie, le raffermissement (+9,4%) de la branche, en variation glissante sur un an.

2.1.4. Inflation et Compétitivité Au premier trimestre 2018, les prix à la consommation se sont

repliés de 0,4% en variation trimestrielle, liée essentiellement à la baisse des prix des « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (-0,9%). Relativement à la même période en 2017, le niveau général des prix s’est relevé de 0,7%, porté par les produits alimentaires et boissons non alcoolisées (+1,8%) et la fonction « hôtels et restaurants » (+2,2%).

S’agissant de la compétitivité-prix, l’économie sénégalaise a enregistré un gain de compétitivité-prix, par rapport à ses principaux partenaires commerciaux, de 0,4%, en variation trimestrielle. Cette situation reflète un différentiel d’inflation favorable (-1,8%), dans un contexte d’appréciation du franc CFA par rapport aux monnaies des principaux partenaires commerciaux (+1,4%). Vis-à-vis des pays membres de la zone euro, le différentiel d’inflation favorable a induit un renforcement de la compétitivité de 0,5% en rythme trimestriel. Par rapport aux principaux partenaires de la zone UEMOA, la compétitivité est, quant à elle, restée stable, en rythme trimestriel.

Relativement à la même période de 2017, il ressort des pertes de compétitivité de l’économie nationale évaluées à 2,7% au premier trimestre 2018, en rapport avec l’appréciation de la monnaie locale par rapport à celles des partenaires commerciaux (+6,1%), atténuée par le différentiel d’inflation favorable (-3,4%). Toutefois, vis-à-vis des pays membres de l’UEMOA et de la zone euro, la compétitivité s’est améliorée, respectivement, de 0,1% et 0,7%, en raison des différentiels d’inflation respectifs favorables.

Tableau 2   : Evolution des taux de change   TCER

2017 2018 Variations

T1 (1) T4 (2) T1 (3) Trim. (3)/(2) Gliss. (3)/(1)

Global 94,5 97,3 97,0 -0,4% 2,7%

Pays UEMOA 95,9 95,9 95,9 0,0% -0,1%

Pays africains hors UEMOA 97,0 103,7 105,5 1,8% 8,7%

Zone EURO 102,2 102,1 101,5 -0,5% -0,7% Pays industrialisés hors EURO 83,7 89,2 88,1 -1,2% 5,2%

TCENGlobal 113,1 118,3 119,9 1,4% 6,1% Pays africains hors UEMOA 188,2 214,0 222,0 3,8% 18,0%

Pays industrialisés hors EURO 108,7 117,4 120,6 2,7% 11,0%

Prix intérieurs 120,9 122,2 121,7 -0,4% 0,6%

Prix extérieurs

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Global 144,7 148,5 150,5 1,4% 4,0%

Pays UEMOA 126,1 127,5 126,9 -0,4% 0,7%

Pays africains hors UEMOA 234,5 252,3 256,1 1,5% 9,2%

Zone EURO 118,3 119,8 119,9 0,1% 1,3%

Pays industrialisés hors EURO 156,9 161,0 166,9 3,7% 6,3%

Source : DPEE

2.2. FINANCES PUBLIQUES ET DETTE PUBLIQUE

Au cours du premier trimestre 2018, l’exécution budgétaire s’est effectuée dans la trajectoire de maîtrise du déficit grâce notamment à une mobilisation relativement satisfaisante des ressources associée à une régulation des dépenses. En effet, les ressources mobilisées au premier trimestre 2018, évaluées à 502,3 milliards, ont enregistré une augmentation de 14,5%. Quant aux dépenses totales, estimées à 655 milliards, elles ont enregistré un repli de 10,9% comparativement à la même période en 2017. En conséquence, le solde budgétaire, dons compris, est évalué en déficit de 152,7 milliards contre un déficit de 296,8 milliards enregistré à la même période de l’année précédente.2.2.1. Recettes budgétaires

Les ressources globales sont estimées à 502,3 milliards à fin mars 2018 contre 438,7 milliards un an auparavant. Elles sont composées de recettes budgétaires à hauteur de 463,4 milliards, des ressources du FSE pour un montant de 7 milliards et des dons estimés à 31,8 milliards. En glissement annuel, les ressources se sont accrues de 63,6 milliards à la faveur de l’évolution favorable du recouvrement des recettes fiscales, notamment, l’impôt sur le revenu, la TVA et les droits de porte.

En effet, les recouvrements au titre de l’impôt sur le revenu (86,4 milliards), de la TVA intérieure hors pétrole (66,5 milliards) et la TVA à l’importation (66,1 milliards) se sont améliorés respectivement de 12,6%, 11% et 24,6% entrainant ainsi la bonne tenue des recettes fiscales. Cette orientation est confortée par la mobilisation des droits de porte hors pétrole qui se sont établis à 52,9 milliards progressant ainsi de 27,9%. De même, les taxes sur la consommation hors produits pétroliers (12,3 milliards) et les droits d’enregistrement (13,6 milliards) ont contribué à l’amélioration de la collecte avec des hausses respectives de 35,2% et 30,8%. Cette dynamique favorable des recettes budgétaires a, toutefois, été atténuée par la baisse des recouvrements des recettes sur le pétrole qui ont diminué globalement de 8,4 milliards (-16,2%) passant de 51,9 milliards à 43,4 milliards entre les premiers trimestres de 2017 et 2018. Ce repli est imputable à la TVA sur le pétrole, à la taxe spécifique sur le pétrole et au FSIPP qui ont enregistrés des baisses variant de 23 à 42%. Cette situation est le reflet, en partie, du maintien de la stabilité des prix à la pompe intérieure en dépit du renchérissement du cours du baril de pétrole au plan international.

2.2.2. Les Dons-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Rapport 1er trimestre 2018 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO CNC

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Les dons sont évalués à 31,8 milliards à fin mars 2018, soit une amélioration de 6,8% comparativement à la même période de l’année précédente. Cette hausse est imputable aux dons budgétaires, évalués à 12,3 milliards, qui enregistrent une progression de 2 milliards en glissement annuel.

2.2.3. Les Dépenses budgétaires S’agissant des dépenses budgétaires, elles sont ressorties à 655

milliards à fin mars 2018 contre 735,5 milliards un an auparavant, soit une contraction de 80,5 milliards (-10,9%). Cette baisse est imputable essentiellement aux dépenses d’investissement et de fonctionnement. En effet, les investissements globaux sont passés de 339,3 milliards à 220,4 milliards entre fin mars 2017 et fin mars 2018, soit une baisse de 35% perceptible autant sur les investissements financés sur ressources internes qu’externes qui ont été exécutés respectivement à hauteur de 85,9 milliards et 134,5 milliards. Pour ce qui concerne les dépenses de fonctionnement, les charges portant sur les « fournitures et entretien » (54,9 milliards) et celles sur les transferts et subventions (138,3 milliards) se sont contractées respectivement de 3,3% et 0,4% au premier trimestre 2018 relativement à la même période en 2017. Cette tendance baissière a été atténuée par la progression des charges relatives à la masse salariale et aux intérêts sur la dette publique qui ont enregistré des augmentations respectives de 13,5% et 38,7% s’établissant, ainsi, à 166 milliards et 75,3 milliards au premier trimestre 2018. 2.2.4. Dette publique

L’encours de la dette publique extérieure est estimé à 5590,5 milliards à fin mars 2018 contre 4483,1 milliards à fin décembre 2017, soit une hausse de 24,7%. En glissement annuel, l’encours a augmenté de 48,1%, en liaison avec l’émission de l’Eurobond.

Concernant la dette publique intérieure, l’encours s’est contracté de 192,5 milliards (-14,1%), passant de 1365,3 milliards à fin décembre 2017 à 1172,8 milliards à fin mars 2018. En glissement annuel, le stock de la dette intérieure a diminué de 23,5%. Au total, l’encours de la dette publique est estimée 6763,3 milliards à fin mars 2018 contre 5848,5 milliards à fin décembre 2017, soit une hausse de 15,6%.

Le service de la dette publique extérieure au titre du premier trimestre de 2018 se chiffre à 62,3 milliards contre 77,7 milliards au trimestre précédent, soit une baisse de 19,8%. Il est composé de 32,9 milliards au titre du principal et de 29,4 milliards portant sur les paiements d’intérêts et commissions.

S’agissant de la dette intérieure, le service payé au premier trimestre de 2018 est ressorti à 156,7 milliards, soit une progression de 92,9 milliards par rapport à fin décembre 2017. Il est constitué du -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Rapport 1er trimestre 2018 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO CNC

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paiement d’intérêts et commissions et de remboursement du principal pour des montants respectifs de 27,3 milliards et 129,4 milliards.

2.3. COMMERCE EXTERIEUR

Au premier trimestre de 2018, le déficit commercial du Sénégal s’est établi à 445,3 milliards contre 504,4 milliards au trimestre précédent, soit une réduction de 59,1 milliards. Cette situation est le résultat d’une hausse plus importante des exportations de biens (+60,6 milliards) que celle des importations (+1,6 milliard), en variation trimestrielle. Par conséquent, le taux de couverture des importations par les exportations s’est renforcé de 7,2 points de pourcentage pour se situer à 46,3% contre 39,1% un trimestre auparavant. 2.3.1 Exportations des principaux produits

Durant le premier trimestre de 2018, les exportations de biens sont estimées à 384,2 milliards contre 323,6 milliards au quatrième trimestre de 2017, soit une progression de 18,7% (+60,6 milliards). Cette hausse est imputable à l’accroissement de la valeur des principaux produits exportés, notamment, les produits alimentaires (+41,6 milliards), l’acide phosphorique (+8,7 milliards), les produits pétroliers (+5,1 milliards), le ciment (+3,5 milliards) et « les engrais minéraux et chimiques » (+3,0 milliards) dont les quantités exportées se sont respectivement accrues de 85,0%, 31,8%, 10,9%, 17,7% et 80,1%. Concernant les produits alimentaires, la hausse s’explique, principalement par la progression des exportations de produits arachidiers (+19,9 milliards). De même, les exportations de légumes frais et de produits halieutiques se sont inscrites, respectivement, en hausse de 12,4 milliards et 7,3 milliards sur le trimestre. Pour ce qui est des produits pétroliers, la consolidation des exportations traduit à la fois un effet prix (+6,9%) ainsi qu’un effet quantité (+5,0%), sur une base trimestrielle. Toutefois, ce regain des exportations est, amoindri par la contraction de la valeur des exportations de titane (-5,8 milliards) et d’or non monétaire (-1,8 milliard), sous l’effet du repli des quantités expédiées de 59,5% et 7,0%, respectivement.

En glissement annuel, la valeur des exportations s’est repliée de 51,8 milliards (-11,9%), reflétant, notamment, le recul des ventes à l’étranger de ciment (-16,2 milliards), de titane (-5,2 milliards); les quantités exportées ayant diminué, respectivement, de 35,9% et 54,0% sur la période. Cette orientation baissière est, cependant, atténuée par l’augmentation des ventes à l’étranger de produits alimentaires (+14,8 milliards), d’acide phosphorique (+8,5 milliards), d’or non monétaire (+3,2 milliards), d’« engrais minéraux et chimiques » (+3,2 milliards) et de zircon (+2,0 milliards), lesquelles ont connu, en termes de quantités exportées, des hausses respectives de 34,5%, 28,6%, 3,1%, 270,7%, et 18,3%.

S’agissant des exportations du Sénégal vers la CEDEAO, elles sont évaluées à 122,5 milliards au premier trimestre de 2018 contre 109,1 milliards au trimestre précédent, soit une augmentation de 13,4 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Rapport 1er trimestre 2018 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO CNC

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milliards (+12,3%). Elles ont représenté 31,9% des exportations totales du Sénégal sur le trimestre. Le Mali, reste le principal client du Sénégal dans l’Union, avec une part évaluée à 40,5%. Par ailleurs, les exportations en destination de ce partenaire portent, essentiellement, sur le ciment avec une part estimée à 42,4% du total des exportations vers ce pays. Comparativement à la même période de 2017, les exportations du Sénégal au sein de la zone ont reculé de 13,0% (-18,3 milliards). 2.3.2. Importations des principaux produits

Les importations de biens, au premier trimestre de 2018, sont évaluées à 942,6 milliards contre 940,9 milliards le trimestre précédent, soit une hausse de 1,6 milliard (+0,2%). Cette situation est imputable, principalement, à la progression des achats à l’étranger de produits pétroliers (+6,9 milliards), de « véhicules, matériels de transport et pièces détachées automobiles » (+6,1 milliards). La hausse des importations de produits pétroliers est due essentiellement au relèvement des prix à l’importation de 16,4% ; les quantités achetées se sont repliées de 10,4%. Cependant, les achats à l’étranger de produits alimentaires et de « machines, appareils et moteurs » ont affiché des baisses respectives de 15,4 milliards et 6,9 milliards. En effet, le retrait des importations de produits alimentaires est imputable, principalement, à la contraction des achats de « fruits et légumes comestibles » (-15,4 milliards) et de « froment et méteils » (-8,9 milliards). Par contre, les importations de riz et de maïs sont, respectivement, en hausse de 7,3 milliards et 2,3 milliards sur le trimestre.

En glissement annuel, la valeur des importations de biens a enregistré une hausse de 137,1 milliards (+17,0%), du fait, notamment, de la progression des achats à l’étranger de produits pétroliers (+32,8 milliards), de « véhicules, matériels de transport et pièces détachées automobiles » (+24,3 milliards), de produits alimentaires (+17,6 milliards) et de produits pharmaceutiques (+6,7 milliards), reflétant, respectivement, la hausse des quantités achetées à l’extérieur de 9,4%, 22,9%, 9,6% et 12,1%. S’agissant des importations de produits alimentaires, la hausse enregistrée est, principalement, tirée par le renforcement de la valeur des achats à l’étranger de riz (+18,3 milliards) atténuée toutefois par les importations de « froment et méteil » (-5,2 milliards). Les quantités de riz importés ont, pour leur part, augmenté de 39,9% sur la période. Concernant la valeur des importations de « machines, appareils et moteurs », elle s’est repliée de 6,7 milliards malgré l’augmentation des quantités achetées de 9,3% ; les prix à l’importation ont reculé de 12,9% sur la période.

Concernant les importations en provenance des pays de la CEDEAO, elles se sont établies à 102,2 milliards au premier trimestre de 2018 contre 99,2 milliards au trimestre précédent, soit une hausse de 3,0 % (+3,0 milliards). Elles représentent, ainsi, 10,8% de la valeur totale des importations du Sénégal sur le trimestre. Le Nigéria reste le premier fournisseur du Sénégal au sein de la CEDEAO avec une part de -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Rapport 1er trimestre 2018 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO CNC

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67,4% au cours du premier trimestre de 2018, tirée essentiellement par la valeur des importations des huiles brutes de pétrole avec un poids de 97,7% de la valeur totale des importations en provenance de ce pays. En glissement annuel, les importations provenant des pays de la CEDEAO se sont légèrement repliées de 1,0%.

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2.4. EVOLUTION DE LA SITUATION MONETAIRE

La situation monétaire à fin mars 2018, comparée à celle arrêtée à la fin du trimestre précédent, est caractérisée par une hausse de la masse monétaire (+111,9 milliards ; +2,4%), une progression de la position extérieure nette du Sénégal (+901,7 milliards ; +69,5%) et une contraction des créances intérieures (-769,0 milliards ; -16,7%).

En glissement annuel, la masse monétaire s'est consolidée de 562,4 milliards (+13,5 %), reflétant une amélioration de 1059,4 milliards (+93,0%) des actifs extérieurs nets des institutions de dépôts1 et un fléchissement de 289,6 milliards des créances intérieures (-7,0 %).

2.4.1. Masse monétaireLa masse monétaire est passée de 4607,7 milliards en décembre

2017 à 4719,6 milliards à fin mars 2018, sous l'effet d'une augmentation de la circulation fiduciaire, des dépôts transférables et des autres dépôts.

Les dépôts constitués par la clientèle auprès des institutions de dépôts sont ressortis à 3639,6 milliards à fin mars 2018, en hausse de 60,7 milliards comparativement au trimestre précédent, reflétant l'évolution des autres dépôts (+40,8 milliards). Pour sa part, la circulation fiduciaire est estimée à 1080,0 milliards et représente 22,9% de la masse monétaire.

2.4.2. Contreparties de la masse monétairea. Actifs extérieurs nets

A fin mars 2018, la position extérieure nette du Sénégal s'est améliorée de 901,7 milliards comparativement au quatrième trimestre de 2017, sous l'effet de l'évolution positive des actifs extérieurs nets de la Banque Centrale (+969,8 milliards), ceux des Autres Institutions de Dépôts (AID) s'étant inscrits en retrait (-68,1 milliards).

Les actifs extérieurs nets de l'Institut d'Emission se sont établis à 1758,8 milliards à fin mars 2018 contre 789,0 milliards en décembre 2017, en liaison avec la mobilisation de l'emprunt obligataire de l'Etat du Sénégal sur le marché financier international. Cette variation a été légèrement atténuée par la hausse de 37,3 milliards des engagements extérieurs de la Banque Centrale.

S'agissant de la position extérieure des AID, elle est ressortie à 439,5 milliards au cours du premier trimestre 2018, en repli de 68,1 milliards par rapport à décembre 2017, sous l'effet de la baisse combinée des engagements extérieurs (-156,9 milliards) et des créances sur les non-résidents (-225,0 milliards). Cette dernière évolution est consécutive notamment à la baisse des dépôts constitués à l'étranger (-88,3 milliards) et des crédits accordés à la clientèle non-résidente (-51,1 milliards).

Sur une base annuelle, les actifs extérieurs nets des institutions de dépôts ont enregistré une hausse de 1059,3 milliards, du fait de 11) Les Institutions de dépôts sont composées de la Banque Centrale et des Autres Institutions de Dépôts (banques).-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Rapport 1er trimestre 2018 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO CNC

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l'évolution de la position de la Banque Centrale (+1056,1 milliards) et, dans une moindre mesure, des AID (+3,2 milliards).b. Créances intérieures

Les créances intérieures sont passées de 4608,1 milliards à fin décembre 2017 à 3839,1 milliards à fin mars 2018, en repli de 769,0 milliards, dû à la baisse des créances nettes des institutions de dépôts sur l'Administration Centrale ainsi que des créances sur l'économie.

b.1 Créances nettes sur l'Administration Centrale

Les créances nettes de la BCEAO sur l'Administration Centrale se sont inscrites en retrait de 543,1 milliards au cours du premier trimestre de l'année 2018, en liaison avec un accroissement de 840,7 milliards des dépôts du Gouvernement dans les livres de la Banque Centrale, consécutif au rapatriement des ressources mobilisées au titre de l'émission de l'euro-obligation.

En ce qui concerne les AID, les créances nettes ont progressé de 305,0 milliards et s'établissent à 712,8 milliards à fin mars 2018. Cette évolution s'explique par la hausse de 159,4 milliards de leurs créances brutes sur l'Administration Centrale, conjuguée avec la baisse de 145,6 milliards des engagements.

b.2 Créances nettes sur les autres secteurs

A fin mars 2018, les concours à l'économie ont diminué de 5,4% en variation trimestrielle, en s'établissant à 3983,2 milliards. Cette évolution reflète un fléchissement des créances détenues sur le secteur privé (-129,8 milliards). Ces évolutions ont partiellement été contrebalancées par une augmentation des concours aux sociétés non financières publiques (+69,7 milliards) et au secteur financier non-bancaire (+51,6 milliards). En glissement annuel, les créances sur l'économie ont enregistré une hausse de 7,3%.

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III - PERFORMANCES AU TITRE DES CRITERES DE CONVERGENCE

3.1- Critères primaires

1- Le déficit budgétaire global est prévu à 3,5% du PIB à fin décembre 2018, soit au-dessus du seuil de 3% retenu dans le cadre de la surveillance multilatérale au sein de la CEDEAO.

2- Le taux d’inflation est ressorti en moyenne à 0,7% à fin mars 2018, soit en dessous du seuil de 5% fixé dans le cadre de la surveillance multilatérale au sein de la CEDEAO.

3- Les réserves de change sont estimées à XX mois d’importations à fin décembre 2018, soit en dessous du seuil de 6 mois, retenu dans le cadre de la surveillance multilatérale ;

4- Aucun financement n’a été contracté auprès de la Banque Centrale au cours du premier trimestre de 2018.

3.2. Critères secondaires1- L’encours de la dette publique devrait ressortir en deçà de la norme

communautaire de 70% à fin décembre 2018 ;

2- Le Taux de Change Effectif Nominal (TCEN) : Le TCEN a évolué de -0,4% au premier trimestre de 2018 comparativement au dernier trimestre de 2017. Cette variation est comprise dans la fourchette de -/+ 5% retenu dans le cadre de la surveillance multilatérale.

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IV - HARMONISATION DES POLITIQUES ET ARRANGEMENTS INSTITUTIONNELS

4.1- PROTOCOLES ET CONVENTIONS DE LA CEDEAO

Les autorités sénégalaises ont marqué leur engagement en faveur du processus d'intégration régionale qui a été réaffirmé dans la Constitution. En témoignent les efforts entrepris au niveau national en vue de la ratification par notre pays des textes communautaires. En effet, le Sénégal a ratifié quarante-trois (44) Protocoles et Conventions de la CEDEAO sur les cinquante-quatre (54) signés, ce qui le place parmi les premiers Etats membres.

Le Sénégal s'emploie également à accélérer le processus de ratification des textes restants, conformément aux directives de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement et du Conseil des Ministres de la CEDEAO. Sur la base d’une directive du Chef de l’Etat, le Bureau national CEDEAO, en rapport avec les services compétents du Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur et les Départements ministériels compétents, a recensé tous les textes de la CEDEAO qui ne sont pas encore ratifiés en vue de leur soumission à l'Assemblée nationale.

Dans ce cadre, le Bureau national a organisé des concertations en vue d’examiner les modalités de la mise en œuvre diligente, par les services compétents, de la directive de Monsieur le Président de la République. Ces concertations ont notamment permis d’identifier les textes susceptibles de faire l’objet de ratification et/ou d’adhésion dans un délai très court. A cet égard, le Bureau national a sollicité et obtenu de la Commission la mise à disposition des copies certifiées authentiques des textes à ratifier. Ces textes ont été transmis aux services compétents du Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur.

Il convient également de souligner que le Gouvernement a récemment pris des mesures pour accélérer le processus de ratification des textes que le Sénégal a signés. C’est dans le cadre de ces mesures que le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier le Protocole A/P/12/01 du 21 décembre 2001 portant sur la lutte contre la corruption a été voté par l’Assemblée nationale le 25 juin 2015. La ratification de ce Protocole porte à quarante-quatre (44) le nombre de Protocoles et Conventions de la CEDEAO ratifiés par le Sénégal et conforte davantage la place de notre pays dans ce domaine.-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Rapport 1er trimestre 2018 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO CNC

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En vue de soutenir ces efforts dans le cadre de l’internalisation et de la mise en œuvre des textes de la CEDEAO, le Bureau national CEDEAO s’attèle à améliorer la concertation sur le processus d'intégration régionale et la coordination entre les parties prenantes, en vue de susciter un consensus national très large sur les affaires de la CEDEAO.

4.2- LIBRE CIRCULATION DES PERSONNES, DROIT D’ÉTABLISSEMENT ET DE RÉSIDENCE

Le Sénégal s’est toujours évertué à appliquer le Protocole sur la libre circulation des personnes, le droit de résidence et d'établissement ainsi que les autres textes communautaires qui le complètent, comme la Décision relative au Passeport CEDEAO.

Toutefois, la mise en œuvre effective des textes sur la libre circulation se heurte à un certain nombre d'obstacles sur le terrain. Le Sénégal s'attèle à lever ces obstacles, en veillant particulièrement à une meilleure application des dispositions des textes de la CEDEAO, mais également de l'UEMOA notamment sur la réduction des postes de contrôle.

C'est la raison pour laquelle, notre pays a été fortement engagé dans le processus de relecture des textes relatifs à la libre circulation des personnes, au droit de résidence et d'établissement. Ce processus a ainsi abouti à la suppression de la Carte de Résident et à l’institution d’une Carte nationale d’identité biométrique de la CEDEAO.

Cet engagement s’est notamment matérialisé par l’adoption par l’Assemblée nationale, le 04 mars 2016, de la Loi n°05/2016 instituant la Carte d’Identité biométrique de la CEDEAO ainsi que son lancement officiel, le 04 octobre 2016, par le Chef de l’Etat, faisant du Sénégal le premier pays à la mettre en circulation.

En outre, le Bureau national CEDEAO continue d’accorder une attention particulière aux activités de sensibilisation sur la libre circulation des personnes, en collaboration avec les administrations concernées et la société civile.

Dans ce cadre, le Bureau national CEDEAO a organisé, du 04 au 06 mai 2017, la deuxième édition de la Semaine nationale de la CEDEAO. Cette activité s’inscrit dans le cadre de la Décision A/DEC.10/5/82 relative à l’application du Protocole sur la libre circulation et au Programme d’information du public. L’édition 2017 était placée sur le thème « Libre circulation des personnes dans l’espace CEDEAO : le temps de l’action ».-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Rapport 1er trimestre 2018 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO CNC

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Dans le même sillage, le Bureau national CEDEAO envisage d’organiser, en collaboration avec la partie gambienne, dans le courant du premier trimestre 2018 à Karang (frontière sénégalo-gambienne), la première édition de la Journée de la libre circulation en Sénégambie, en vue de renforcer la sensibilisation des acteurs.4.3- SCHÉMA DE LIBÉRALISATION DES ECHANGES (SLE) DE LA CEDEAO

Le Sénégal met en œuvre pleinement les dispositions du Schéma de Libéralisation des Echanges (SLE) de la CEDEAO depuis le 1er janvier 2004. Dans ce cadre, les autorités ont mis en place tous les dispositifs institutionnels nécessaires à l'effectivité des règles relatives à la définition des produits originaires, à l'attribution des agréments et des certificats d'origine. Ainsi, le Comité national d'Agrément fonctionne de façon satisfaisante et joue son rôle dans l'examen des dossiers de demande d'agrément des entreprises au SLE.

Cependant, des problèmes sont régulièrement signalés par les opérateurs économiques. En effet, des litiges qui sont très souvent dus à la non-application des règles du SLE par certains Etats membres sont soumis à la Commission de la CEDEAO.

A cet égard, des efforts sont consentis pour l’accompagnement des entreprises agrées, grâce notamment au cadre de suivi mis en place pour renforcer le nombre d’entreprises agrées, dans la continuité des actions menées par Bureau national CEDEAO, à travers un programme de vulgarisation du SLE à l’intention des opérateurs économiques sur toute l’étendue du territoire national (Kaolack, Kaffrine, Fatick, Saint-Louis, Louga, Matam, Ziguinchor, Sédhiou et Kolda en 2016).

Sous ce chapitre, il y a lieu de signaler le séjour au Sénégal d’une délégation de la Task Force sur le SLE de la CEDEAO, du 02 au 06 octobre 2017. Cette mission conduite par Son Excellence Monsieur Salou DJIBO, ancien Chef d’Etat du Niger et Président de ladite Task Force, avait pour principal objectif de solliciter un appui politique des Autorités sénégalaises en vue de la mise en œuvre correcte du SLE au Sénégal.

La mission a eu des séances de travail avec les services concernés de l’administration (Douane, Police, Port Autonome de Dakar, Conseil sénégalais des Chargeurs), des groupements socioprofessionnels, des opérateurs économiques, des utilisateurs maliens du corridor Dakar-Bamako et des représentants des ressortissants ouest-africains établis au Sénégal, entre autres. Dans le cadre de la mise en œuvre du Schéma de Libéralisation des Echanges, la délégation est parvenue au constat -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Rapport 1er trimestre 2018 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO CNC

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selon lequel le Sénégal n’applique pas de barrière tarifaire (droit de douane) ni de barrières non tarifaires (quota, normes techniques/sanitaires) sur les produits originaires de la CEDEAO.

En outre, le Sénégal applique sept (7) parmi les huit (8) dispositions communautaires relatives à la libre circulation des personnes, au droit d’établissement et de résidence. Il s’agit, entre autres, de la suppression du permis de séjour pour les migrants originaires de la CEDEAO, de la mise en œuvre du Protocole A/P1/5/79 sur la libre circulation, le droit de résidence et le droit d’établissement, de l’utilisation du Passeport CEDEAO et de la Carte d’Identité biométrique. Il convient de noter que la Task Force a félicité le Sénégal qui est le seul Etat membre de la CEDEAO à avoir mis en circulation la Carte d’identité biométrique.

La huitième recommandation que le Sénégal n’a pas encore mise en œuvre concerne le mécanisme pour l'élimination du harcèlement sur les routes de la CEDEAO à travers un point unique de contrôle de sécurité par toutes les administrations au point de départ et la fourniture du manifeste pour vérification au point d’arrivée.

En ce qui concerne le commerce intra-régional, la mission a relevé la persistance de pratiques anormales, notamment les perceptions illicites et les tracasseries de toutes sortes le long des corridors et au niveau des frontières. Elle a également fait état de l’existence de nombreux postes de sécurité sur les corridors qui se transforment en postes de contrôle, même si elle a noté, avec satisfaction, la volonté affichée par les responsables des Forces de Défense et de Sécurité de lutter résolument contre ce phénomène.

Par ailleurs, le Sénégal applique le TEC-CEDEAO depuis le 1er janvier 2015 et fait ainsi partie des neuf (09) Etats membres qui ont commencé à mettre en œuvre le Tarif.

4.4- ACCORD DE PARTENARIAT ECONOMIQUE (APE)

Le Sénégal est activement impliqué dans les négociations menées conformément aux orientations données par la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la CEDEAO. A cet égard, le Sénégal travaille avec l’ensemble des parties prenantes, en particulier la Commission de la CEDEAO, en vue de trouver la meilleure issue aux négociations. Ces consultations visent à assurer la mise en œuvre d'un processus de libéralisation progressif et durable, à même de préserver les recettes fiscales et les capacités de développement de la région et

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d'éviter un renversement des résultats acquis au titre de l'intégration régionale.

Dans ce cadre, le Président de la République a été désigné, lors du Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, tenu le 25 octobre 2013 à Dakar, pour superviser le processus de négociation. Il convient de noter que les efforts consentis depuis lors se sont avérés décisifs pour le dénouement des négociations. Les parties ont finalement trouvé un compromis qui a été définitivement approuvé par la région, lors de la 45ème session ordinaire de la Conférence tenue le 10 juillet 2014 à Accra.

Lors de sa 56ème session ordinaire tenue le 15 décembre 2014, la Conférence a salué la signature du texte de l’Accord le 12 décembre 2014 par le Conseil des Ministres européen et a instruit les Négociateurs en Chef de l’Afrique de l’Ouest de diligenter les actions en vue d’organiser, dans les meilleurs délais, la signature de l’Accord et sa ratification par tous les Etats membres.

La Conférence a également demandé au Président de la République du Sénégal de poursuivre son rôle de supervision du processus de la signature et de la ratification. Le Sénégal fait partie des treize Etats membres qui ont déjà signé l’Accord.

V- PERSPECTIVES En 2018, l’activité économique devrait rester dynamique à la

faveur d’un environnement interne plus favorable, mais également grâce aux investissements structurants dans le cadre de la poursuite de l’exécution des projets et programmes du Plan Sénégal Emergent. En outre, la mise en œuvre des réformes, notamment, au titre de l’amélioration du climat des affaires, devrait aider à la consolidation de l’activité économique. Globalement, le taux de croissance du PIB réel est projeté à 7,0%, contre 7,2% en 2017, soit un ralentissement de 0,2 point de pourcentage imputable en partie à l’agriculture qui devrait afficher une hausse de 9,4% contre 16,8% en 2017.

La gestion budgétaire en 2018 s’est déjà inscrite dans la poursuite des orientations déclinées dans le programme économique et financier appuyé par l’instrument de soutien à la politique économique. Toutefois, l’exécution budgétaire au cours des premiers mois de 2018 est marquée une modification du contexte budgétaire caractérisé notamment par une remontée significative des cours du baril, un retard dans l’application des mesures à incidence fiscale, l’augmentation des charges d’intérêt sur la dette suite à l’émission d’eurobonds ainsi que la pression accrue sur la masse salariale. En conséquence, le déficit budgétaire devrait se creuser temporairement, passant de 362,2 milliards (2,9% du PIB) en 2017 à 475,7 milliards projetés en 2018 (soit 3,5% du PIB).

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Le programme de développement économique et social du Sénégal, entame en 2018 dans sa cinquième année de mise en œuvre, devrait être marqué par la consolidation des investissements structurants des secteurs prioritaires du Plan Sénégal Emergent (PSE) et le renforcement de la mise en œuvre des réformes phares. Une place centrale devrait être accordée au secteur privé afin de consolider les acquis de la croissance économique qui est supérieure à 6% depuis 2015.

ANNEXES

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Tableau 1 : Secteur réel

SECTEURS trim. 01 trim. 04 trim. 01(1) (2) (3)

PRIMAIRE (hors agriculture & sylviculture) 5,6 128,2 135,9 143,8 5,8% 12,2% 12,2%

Elevage 4,55 133,3 142,9 149,9 4,9% 12,5% 12,5% Pêche 1,05 108,2 108,6 119,9 10,4% 10,8% 10,8%

SECONDAIRE 23,1 155,2 161,8 155,9 -3,7% 0,5% 0,5%

Activités extractives 1,1 315,4 380,3 368,0 -3,2% 16,7% 16,7% Corps gras alimentaires 0,1 2,8 8,6 15,9 85,2% 463,4% 463,4% Autres industries 13,5 135,7 116,5 121,5 4,3% -10,5% -10,5% Conserves de viande et poissons 3,3 53,9 36,5 34,4 -5,6% -36,1% -36,1% Travail de grains 0,3 96,3 84,1 81,4 -3,2% -15,4% -15,4% Fabrication de produits céréaliers 0,6 118,3 106,5 68,5 -35,7% -42,1% -42,1% Fabrication de sucre 0,5 150,4 56,3 174,9 210,8% 16,2% 16,2% Fabrication autres produits alimentaires 0,7 183,4 140,9 131,1 -7,0% -28,5% -28,5% Fabrication de boissons 0,3 95,8 84,7 99,5 17,4% 3,8% 3,8% Fabrication de tabac 0,2 151,2 134,1 139,1 3,8% -8,0% -8,0% Egrenage de coton et fabrication de textiles 1,0 117,9 36,9 51,3 39,1% -56,5% -56,5% Fabrication du Cuir 0,1 85,5 100,8 99,4 -1,4% 16,3% 16,3% Travail de bois 0,5 148,6 144,3 172,7 19,7% 16,3% 16,3% Fabrication de papier, carton 0,5 122,7 121,3 118,8 -2,1% -3,2% -3,2% Raffinage 0,3 181,2 187,4 135,7 -27,6% -25,1% -25,1% Industries de produits chimiques 1,3 154,0 192,0 175,6 -8,5% 14,0% 14,0% Fabrication de produits en caoutchouc 0,3 153,0 172,2 156,1 -9,4% 2,0% 2,0% Fabrication de verre, poterie 1,5 236,5 213,7 249,8 16,9% 5,6% 5,6% Métallurgie, fonderie 0,6 107,3 103,8 120,0 15,5% 11,8% 11,8% Fabrication de machines 0,1 92,9 180,7 16,6 -90,8% -82,1% -82,1% Construction de matériels de tranports 0,1 134,6 173,5 111,4 -35,8% -17,2% -17,2% Fabrication de mobilier 1,1 240,2 199,2 210,2 5,5% -12,5% -12,5% Energie 3,0 156,7 193,9 165,4 -14,7% 5,5% 5,5% Construction 5,4 159,4 196,9 177,7 -9,8% 11,5% 11,5%

TERTIAIRE 53,6 147,9 153,3 156,3 2,0% 5,7% 5,7%

Commerce 17,5 179,1 191,8 190,5 -0,7% 6,4% 6,4% Transports et Télécommunications 15,2 133,5 138,6 142,4 2,7% 6,7% 6,7% Transports 4,2 132,3 153,0 153,9 0,6% 16,3% 16,3% Postes et Télécommunications 11,0 133,9 133,3 138,2 3,7% 3,2% 3,2% Activités de santé et action sociale 1,8 202,1 121,8 151,4 24,3% -25,1% -25,1% Services d'hébergement et restauration 0,6 114,4 114,6 125,1 9,2% 9,4% 9,4% Services financiers 4,5 129,4 155,3 139,4 -10,3% 7,7% 7,7% Activités immobilières 5,5 67,0 60,4 75,6 25,2% 12,7% 12,7% Autres services 8,4 162 167 174 4,0% 7,8% 7,8%

Activites d'administration publique 6,1 154,4 162,3 166,4 2,5% 7,7% 7,7%

Taxes sur biens et services 11,6 114,9 175,4 130,2 -25,8% 13,3% 13,3%IGA (base 100=2006) 100,0 145,1 157,4 153,2 -2,7% 5,5% 5,5%

Pond (2015)

2017 2018 variation en %

2018/2017

(3)/(2) (3)/(1) Cumul

Source : DPEE

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Tableau 2 : Tableau des Opérations Financières de l’Etat (TOFE) ( en milliards F CFA )

mars-17 mars-18 Ecart en Mds

gliss en %

Ressources 438,7 502,3 63,6 14,5%

1.1 Recettes budgétaires yc FSE 408,9 470,4 61,5 15,1%1.1-1 Recettes budgétaires hors FSE 407,0 463,4 56,4 13,9%

111 -Recettes fiscales 396,9 440,2 43,3 10,9% 112 -Recettes non fiscales 10,1 23,2 13,1 129,7%

1.1-3 FSE 1,9 7,0 5,1 270,5%

1.2 Dons 29,8 31,8 2,0 6,8% 121 -Budgétaires 10,3 12,3 2,0 19,8% 122 - En Capital 19,5 19,5 0,0 0,0%

2. DEPENSES TOTALES ET PRETS NETS 735,5 655,0 -80,5 -10,9%

2.1 Dépenses courantes 396,2 434,5 38,4 9,7% 211 - Traitements et salaires 146,2 166,0 19,8 13,5%

212 - Intérêts sur la dette publique 54,3 75,3 21,0 38,7% 2121 Exterieure 34,7 50,2 15,5 44,8% 2122 Interieure 19,6 25,1 5,5 28,1% 213 - Autres dép. courantes 195,7 193,2 -2,4 -1,3%

Fournitures,entretien et autres 56,8 54,9 -1,9 -3,3%Transferts et subventions 138,9 138,3 -0,5 -0,4%

2.2. Dépenses en capital 339,3 220,4 -118,9 -35,0% 221-financées/ress. Intérieures 163,4 85,9 -77,5 -47,4% 222-financées/ress. Extérieures 175,9 134,5 -41,4 -23,5%

Excédent ou déficit (-) -296,8 -152,7 Dons non compris -326,6 -184,5

cumul mars 2018/2017Cumulative

Source  : DGCPT/MEF

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Tableau 3 : SITUATION MONETAIRE

Source : BCEAO/Agence

Tableau des actifs extérieurs

Source : BCEAO/Agence

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