13
HALTE AU CONGOPESSIMISME LES 5 CHANTIERS SONT EN ROUTE LÊAMBASSADEUR MOVA SAKANYI ¤ LA RENCONTRE DES CONGOLAIS DE BELGIQUE RDCONGO :TOLÉRANCE ZÉRO,COUP DE MARTEAU DANS LATERMITI˚RE DE LA MAGISTRATURE BERTIN MAMPAKA,¤ CfiUR OUVERT MUSIQUE :FALLY IPUPA,ANTI-BALISTIC MISSILES MAGAZINE Y AMBI CARREFOUR CONGO CULTURE, UNE IDÉE EN MARCHE N 0 ZÉRO BIMESTRIEL OCTOBRE / NOVEMBRE 2009 MAGAZINE DE LIAISON DES CONGOLAIS DE LÊUNION EUROPÉENNE

yambi partieI

Embed Size (px)

DESCRIPTION

yambi magazine

Citation preview

Page 1: yambi partieI

HALTEAUCONGOPESSIMISMELES 5 CHANTIERSSONT EN ROUTE

LÊAMBASSADEUR MOVA SAKANYI¤ LA RENCONTRE DES CONGOLAIS DE BELGIQUE

RDCONGO :TOLÉRANCE ZÉRO,COUP DE MARTEAUDANS LATERMITI˚RE DE LA MAGISTRATURE

BERTIN MAMPAKA,¤ CfiUR OUVERT

MUSIQUE :FALLY IPUPA,ANTI-BALISTIC MISSILES

MMAAGGAAZZIINNEEYAMBI

CARREFOUR CONGO CULTURE, UNE IDÉE EN MARCHE

N0ZÉROBIMESTRIEL OCTOBRE / NOVEMBRE 2009

MAGAZINE DE LIAISON DES CONGOLAIS DE LÊUNION EUROPÉENNE

Page 2: yambi partieI

UN GRAND YA MBI,¤ TOUT LE MONDE !

Yambi ! Comme les bras largement ouverts dÊun grand „Y‰, cenouveau magazine vous souhaite la bienvenue. Bienvenue dans unCongo, qui se porte de mieux en mieux. AujourdÊhui, en effet, aprèsdes années sombres dÊune crise politique multiforme, laRépublique Démocratique du Congo se relève peu à peu. CÊestune évidence, à la lumière des paramètres et indicateurs objectifs.Après les défis de la réconciliation nationale, de la démocratisationde la vie politique, de la consolidation de la paix, avec notammentlÊaide de nos partenaires, le gouvernement congolais sÊest lancédans un vaste programme de reconstruction sur lÊensemble duterritoire national, à travers les „Cinq Chantiers‰ qui visent laréhabilitation des infrastructures de base, principalement les voiesde communication ; lÊéducation ; la santé ; lÊeau et lÊélectricité ;lÊemploi.Ce nouveau visage du pays mérite dÊêtre montré, avec fierté à laface du monde. CÊest lÊambition de Carrefour Congo Culture,éditeur du présent magazine. Faire connaître, faire consommer laculture de notre pays, si diverse, si riche. La faire rayonner dans lemonde entier, à partir de Bruxelles. Et lutter contre le Congo-pessimisme qui plombe toutes les analyses sur notre pays. Quifausse le regard sur notre pays. Qui fait croire quÊhier etaujourdÊhui sont identiques. Que demain sera égal à aujourdÊhui.Qui ne veut pas reconnaître les réalisations en cours, et qui,finalement, condamne les Congolais au renoncement⁄Eh bien non ! Nous refusons cette fausse fatalité à laquelle veulentnous condamner tous les oiseaux de mauvais augure, et nous vousinvitons, au contraire, à participer ensemble, à travers Yambi, àmontrer le Congo tel quÊil est : un pays en train de se reconstruire.

EEddddiiee TTAAMMBBWWEE

ÉDITORIAL

Sous le haut patronage de Son Excellence MonsieurlÊAmbassadeur extraordinaire etplénipotentiaire de la RépubliqueDémocratique du Congo près leRoyaume de Belgique, le Royaumedes Pays-Bas, le Grand-Duché deLuxembourg.

YAMBI MAGAZINEEdité par Carrefour CongoCulture32 Boulevard du Souverain1170 Bruxelles, Belgique

DIRECTEUR DE LAPUBLICATION Eddie Tambwe

DIRECTEUR TECHNIQUEYvon Ramazani

RÉDACTEUR EN CHEFJoseph Tshombe

RÉDACTION GÉNÉRALEKINSHASAClaude Busé Omer NÊSongo

RÉDACTION GÉNÉRALE EUROPEHenri Mova SakanyiEddie TambweJoseph Tshombe Yvon RamazaniJean-Claude Beatus MwewaMikaël SakombiKikie KibambiRoger NyanguMoise LumandePatrice KamandaFlorent Kalombo SwanJok Oga Ukelo Jacques Tshilembe

GESTION CRÉDIT-PHOTOSJean Ngwanga

MARKETING, PROSPECTIONET GESTION ABONNEMENTSJacques TshilembeKikie Kibambi

CONSEILLERS TECHNIQUESSerge LauretJok Oga Ukelo

DIFFUSION ET VENTECarrefour Congo Culture

GESTION ADMINISTRATIVE Carrefour Congo Culture32 Boulevard du Souverain1170 Bruxelles, BelgiqueTél : 0499 532 921Fax : +32 (0)2 213 49 95Mail : [email protected]

4 HARO SUR LE CONGOPESSIMISME9 ATHANASE MATENDA

TOUS LES REGARDS SONT BRAQUÉS SUR LUI10 CONGO MON AMOUR12 KABILA DONNE UN COUP DE MARTEAU

DANS LA TERMITI˚RE DE LA MAGISTRATURE14 KABILA SERAIT-IL MAL

OU MOINS BIEN COMPRIS ?18 INTERVIEW UPIO KAKURA

MINISTRE DES DROITS HUMAINS22 INTERVIEW MAKER MWANGU

MINISTRE DE LÊENSEIGNEMENT

28 LA RDC DOIT SE LIBÉRER DÊUNE ÉCONOMIECONDAMNÉE ¤ LA CRISE

30 BRETTON WOODS32 RICHARD NIANGUILE

DG DE LA JEUNE AUTORITÉ DE LÊAVIATION CIVILE

36 GA˙TAN KAKUDJI38 BEMBA SAOLONA

40 BERTIN MAMKAPA ¤ COEUR OUVERT46 LÊAMBASSADEUR EXHORTE LES HOMMES

DÊAFFAIRES BELGES ¤ RÉINVESTIR EN RDC56 MATONGE62 QUAND LÊAMBASSADE REDEVIENT

UNE VRAIE MAISON FAMILIALE68 ¤ LA RENCONTRE DES CONGOLAIS DE BELGIQUE76 EN SYMBIOSE AVEC LA COMMUNAUTÉ

CONGOLAISE AUTOUR DU FOOTBALL

82 PRÉSENTATION DES LIVRES „DOUNIA‰ ET„COMPRENDRE LA FIN DE LA GUERRE FROIDEET LA MONDIALISATION‰

86 LES MASQUES CONGOLAIS90 CARREFOUR CONGO CULTURE96 FALLY IPUPA, ARSENAL DE BELLES MÉLODIES

OU ANTI-BALISTIC MISSILES

POLITIQUE RDC

ACTUALITÉ

DROITS DE LÊHOMME

ENSEIGNEMENT

ÉCONOMIE RDC

AVIATION

DÉC˚S

BELGIQUE/RDC

INVESTISSEMENTS

SOCIÉTÉAMBASSADE

CULTURELIVRES

EXPOSITIONDIASPORAMUSIQUE

SOMMAIRE

Page 3: yambi partieI

Plus on dit du mal du pays, même àtravers des arguties, plus on se délectecomme avec une poire expurgeante enguise de catharsis. ¤ force de ressasserles contre-vérités et de les malaxer àlÊenvi, on finit par y croire. Et de procheen proche, un mensonge répété sÊem-bellit, se relooke en un nouveau lifting,se commue en une assertion de base.Ce mensonge devient la pierre philo-sophale sur laquelle se bâtissent dÊau-tres inepties. Un confort intellectuel

douillet sÊy érige et quelques diseurs debonne aventure sÊimposent en démiur-ges dans lÊart de prédire un funestedestin à la République démocratique duCongo.Les carences des dernières décennies,les humiliations subies ces dernièresannées et les insuccès militaires ousportifs ont fini de nous convaincre quenous nÊétions plus un peuple majeur etglorieux. La confiance en soi en a prisun sérieux coup. La conscience de soisÊeffiloche suite au statut de vacuitédéfinitionnelle que nous attribuent ceuxqui sÊépoumonent à nous convaincreque nos voisins valent mieux que nous.Ce contexte de lynchage philosophiquefinit par nous persuader que nous som-mes du mauvais côté de lÊhistoire. Pirele syndrome de Stockholm aidant, noussympathisons à lÊexcès avec nos bour-reaux en leur reconnaissant même unecertaine supériorité idéologique.CÊest sur ce terreau quÊensemencentles sophistes des temps modernes. Ildevient ainsi banal de rappeler que cÊestdans lÊair du temps de proférer des in-cantations maléfiques sur la marche duCongo. Par masochisme certainement,certains dÊentre nous, ne trouvent duplaisir que dans la douleur de mauvaisesnouvelles que charrie le quotidien.

HARO SUR LECONGOPESSIMISME

Un vent dÊauto-flagellationet dÊauto-mise au pilorisouffle sur le discourssocio-politique, etsoufflète toute lucidité.Invoquer des oracles surla toile ou en des lieuxde rassemblement festifou mortuaire, est lÊagoradÊun mal-dire sur leCongo, expression dÊunmal-être rédhibitoire.Convoquer le malheurpar le biais dÊarguments aminima est devenu unlieu commun pourplusieurs dÊentre nous,victimes du syndrome dusuicide collectif et de lapénitence expiatoire.

� Avenue Bangala à Kintambo Kinshasa la réfection des routes est une des priorités des 5 Chantiers.

Henri MOVA SAKANYI

© D

CI C

abin

et d

u C

hef d

e l’É

tat

LES 5 CHANTIERS VOULUSPAR LE PRÉSIDENT JOSEPH KABILAONT BEL ET BIEN COMMENCÉ

Page 4: yambi partieI

Ils restent aveugles aux signaux positifs.Ils persévèrent dans la surdité face auxheureuses performances en provenancedu Congo profond. Ils épinglent commedes trophées à leur tableau de chasse,chaque menu détail de tout malheurqui frappe le pays.Aussi voit-on sÊingénier dans une morneglose philosophique des déclinistes auxsombres prédictions. Pour eux tout vamal.Ils nient toute évidence annonciatricedÊembellie au Congo, il ne peut provenirque nouvelles macabres, lugubres, mor-tifères, tristes, etc. Mais comme lescirconstances nÊemboîtent pas toujoursles sentiers de leur plan de bataille, ilsexpliquent le décalage par le hasard. Siça marche encore, ça tient de la chan-ce!... Les hérauts du Congopessimismese recrutent dans toutes les tranchesdÊâge, les uns pour des raisons de nos-talgie, les autres pour des raisons idéo-logiques voir philosophiques „rien de bonne peut sortir du Congo‰, clament-ils.Ils ne sont friands que des modèlescaricaturaux et péjoratifs qui défigurentlÊeffort national de reconstruction.

Une négation permanentedes changements positifs

en coursQuÊon affiche des taux de croissancerecord, personne nÊy prête la moindreattention. QuÊon organise des électionslibres, transparentes et démocratiques,les commentateurs bien-pensants ré-pondent aux abonnés absents. QuÊonmette fin à la guerre et que les espritspolitiques convergent en consensus, lesprophètes de malheurs nÊy voient questature tactique. QuÊon amorce la re-construction des infrastructures de baseà grande échelle, les sirènes stridentesdes poncifs de lÊéchec national, sÊinsur-gent contre ce quÊelles considèrentcomme du saupoudrage. Que lÊéquipenationale de football gagne la Coupe

dÊAfrique, les nostalgiques la juge com-me une victoire de seconde zone. Quenotre musique caracole au hit-parade,les critiques dÊart improvisés la confineau ghetto.Cinquante ans de basse marée certes ;mais justement lÊheure nÊa-t-elle passonné pour forcer le destin à déployerses ailes en vue dÊune marée haute por-tant à flot tous les bateaux de nos espé-rances ? Une des réponses possible esttangente à lÊaction qui consiste à fairepasser par la trappe de lÊengagementpatriotique lÊaffreux Congopessimismequi obstrue toute vue prospective.Longtemps lÊoisiveté intellectuelle aprovoqué une mise en berne de lÊespritcritique. Les cerveaux titillés par tantdÊévénements douloureux ; de partoutpapillonnent des épisodes lugubres denotre histoire si lourde dÊhistoires⁄Tanguant entre effroi et fascination,notre peuple attend de ses élites plusdÊinventivité, plus de créativité, plus depositivité⁄ Le négatif, autre forme denihilisme, il nÊen a cure.

Il faut un sursaut collectif

Le choix est clair : il faut sÊen sortir. Il nÊyen a pas dÊautre ; il nÊy aura pas dÊheu-reux augures sans un sursaut collectifqui devra commencer par lÊeffacementou le détournement du vent impétueuxconvoyant ce pessimisme morbide.Pour nous vanter bruyamment de nosturpitudes ? Assurément pas. Car le paysen est là, du fait de tous, même à desproportions différentes selon les res-ponsabilités exercées. Ce nÊest certai-nement pas la faute à Voltaire.Cinquante ans après, lÊétat de grâce estlargement dépassé. Il faut sÊinoculer unnouveau virus de la gagne et unnouveau venin bâtisseur suffisammentpercutant comme vaccin contre lesintempéries à venir. Nager à contre-courant sÊil le faut⁄Prêcher à temps età contretemps.

Ceux qui détiennent divers magistèresdevraient sÊen imprégner. Les purs pon-cifs moralisateurs, encore davantage.Ressasser nos échecs, gloser sur nosdéfaillances, nÊest peut-être pas la meil-leure thérapie de choc. Apprendre denos échecs, certainement. SÊy complaire,non. Mais verser dans la rengaine delÊautodestruction et la mortification enayant érigé des „murs des lamentations‰nÊincite à aucune praxis salvatrice.Pourtant la „positive attitude‰ devraitouvrir des fenêtres dÊopportunités.Malheureusement, elle nÊeffleure pastoujours les esprits insensibles à lacontradiction.Ce propos nÊest pas un racolage auprofit de la dissimulation.Il nÊest nullement question de taire lavérité et de porter artificiellement aupinacle lÊhonneur de la nation. Il estseulement question de mesurer et derespecter la vérité. Elle nÊest jamaismonocorde. Il importe dès lors, loindes agendas démentiels, non de cachernos plaies, mais plutôt de les panser.Aux échanges au canon, préférer lesempoignes à fleurets mouchetés.

De la contradiction jaillitla vérité éclairante

Il nÊest pas besoin de dire que ce pro-pos est loin de faire lÊéloge du silence.Celui-ci pourrait dÊailleurs être com-plicité lorsquÊil est au service de la per-dition. Tout nous dire, certainement.Mais pas nÊimporte où et nÊimportequand. Et sur quelle question ? Pour-tant, on nÊirait pas jusquÊà se laisser allerau morne endormissement „tout vabien Madame la Marquise‰ ou delÊabâtardissement du „circulez, il nÊy arien à voir‰.De lÊautre coté, lÊauto-flagellation doitavoir des limites. Penser lÊutiliser com-me un aiguillon pour darder les con-sciences supposées endormies, est unleurre. Des succès instantanés ne sont pasgrand-chose ; cÊest leur flux continudans la durée qui importe. Un orgueil àtoute épreuve, il en faut pour un peuplequi a enduré tant de pénitence et tantdÊopprobre. Un peuple qui peut sup-porter tant de supplices ne peut êtreque grand. Les grandes causes voire lesgrandes souffrances – loin de tout do-lorisme – nÊinvitent que les grandspeuples, pour leur grandeur. Les grandschallenges ne sont vécus que par despeuples dont la pente ascendante estabrupte. Comme dÊautres, par le passé,dans dÊautres circonstances, en des lieux

� Assurer l'électricité à l'ensemble de la population est un défi à relever pour la reconstruction de la RDC.

© D

CI C

abin

et d

u C

hef d

e l’É

tat

éloignés, nous remontons en pentedouce. Le temps est incontournabledans cette aventure. Il est même un desparamètres fondamentaux de la réussite.Ne crétinisons donc pas un tel peuple.Ne bradons pas son courage, en maintsendroits démontrés. Ne blasphémonspas en ne lui servant que des proposmalveillants et dégradants. Ne diffa-mons pas à tour de bras, lorsque nousdissertons sur notre beau pays. CÊestloin dÊêtre des propos lénifiants. Il nÊy anul intérêt à nous fabriquer une ré-putation lisse si la réalité est rêche etrugueuse.Notre parcours en tant quÊÉtat indé-pendant et souverain a été un laborieuxéchafaudage que maints événementsont mis en péril. Mais il tient bon. Resteà lÊesprit des Congolais de suivre pourbâtir ensemble un havre de paix et unpérimètre de prospérité. Notre bon-heur sera dans ce pré là. Ce bonheurque très souvent nous avons renvoyéaux calendes grecques. Pour ce faire, évitons de nÊavoir dÊyeuxde Chimène que pour les vilénies et lesinsanités. Un Congo convivial est pos-sible. Un Congo où lÊentraide et labienveillance sont de mise est souhai-table voire préférable aux tristes ru-doiements mâtinés dÊinjures abjectes.Un Congo de lÊexcellence avec desCongolais appelés à la grandeur, chacunen son domaine, est largement possi-ble. Il suffit de ne pas laisser trop deplace aux médiocres. Les lumières, lacrème⁄nÊont plus le droit de se taire.Ils se sont suffisamment calfeutrés auprofit des usurpateurs. Comme la natu-re a horreur du vide, la place publique,de parole, connaîtra lÊembouteillage desapproximatifs. Et la représentation con-golaise à lÊétranger en pâtira. Les suc-cédanés et les ersatz ont trop jouidÊhommages collatéraux.Ils se spécialisent, ce faisant, en réali-

sateurs de films dÊhorreur, sinon enscénaristes de scènes cadavériques.Alors, bonjour les dégâts : ambiancecrépusculaire, décor lunaire, atmo-sphère cataclysmique⁄Malgré tout, ilstrouvent preneurs car les vents delÊhistoire ont trop soufflé, emportantnos certitudes. Nous doutons de tout.Pas le doute méthodique de Descartes.On est plutôt blasé, déprimé voire enrupture avec la réalité des faits. Cela faitlÊaffaire des prédateurs de lÊapocalypsesur internet dont le fleuron de lÊfluvrecolossale est le photomontage. Tout lemonde y passe. Les internautes se leséchangent, en se „forwardant‰, poursÊamuser. DÊautres y croient dur commefer. Et les commentaires vont bon train.Mais à voir les réactions de certainsinternautes qui sÊindignent et refusentde transférer les photomontages, onsent que la dignité subsiste encore. Quela crise nÊa pas tout ravalé. Cela augurele réveil de lÊesprit critique. Il y a donclieu dÊencourager les rationnels quirésistent aux ravages des manipulateursdes consciences. Ceux qui soumettenttout au jugement, savent que les imagesne sont pas, loin sÊen faut, des signesneutres et inoffensifs. On les destine àdes objectifs pas toujours avouables. Unjour, ils sont des armes au service delÊinjure, un autre, ils incitent à la bagarreet aux coups bas; finalement, ils appel-lent ouvertement au meurtre et à lasolution finale.Avec de telles mises en lumière, lespourfendeurs de la cause nationale, quiprenaient le peuple comme un conglo-mérat de bizuts, finissent par déchan-ter. Au niveau national, une productionlocale, du terroir et qui colle au vécuquotidien, suscite plus dÊengouementque les „révélations‰ alambiquées etsophistiquées qui inondent le net. Leson aigu et lÊintelligence vive se re-

trouvent même au sein des massespopulaires. Les bergers autoproclamésnÊont quÊà bien se tenir. Leur appel àlÊamnésie collective nÊa plus beaucoupde chance de se substituer au discours„discursifs‰ issu des masses et portésur la place publique sans intermédiaire.Le processus de recolonisation mentaleest gelé car les „Promethée‰ venus desespaces de civilisation trouvent sur leurchemin un peuple debout ayant pris enmain son destin en se choisissant desinstitutions et des dirigeants. Il a reprisla main sur la marche de lÊhistoire enredevenant détenteur ultime du pouvoir,souverain primaire qui accorde le pou-voir, pour une mandature limitée dansle temps, pouvoir qui nÊest plus laissé àla solde des politiciens qui en abuse-raient sans contrôle populaire, à lÊinstardu Léviathan, de Thomas Hobbes. IlsÊagit dÊune cession partielle, le peuplegardant son pouvoir de retirer le pou-voir attribué aux mandataires, commedans la logique de John Locke, avec ledroit du peuple à lÊinsurrection ou ledroit dÊen appeler au ciel.Ainsi donc, les libelles pamphlétaires quipullulent et polluent les esprits trou-veront à chaque fois, un holà populaire,car le peuple veut dorénavant juger àlÊaune de la capacité à bâtir le pays. Il nesera plus question de ne lui offrir quelÊinfecte logorrhée⁄Paroles, paroles,vanité des vanités et poursuite du vent.Ni les belles paroles, ni les beauxdiscours, encore moins les bons senti-ments ne suffiront plus. Le peuple veutdu concret.Les discours fleuris passeront au cribledu jugement populaire pour en extir-per le côté mielleux et nÊen garder quela proportion de faisabilité. Avec enprime, un brin de rappel historique :„QuÊas-tu fais pour nous, lorsque nousétions dans le malheur ? ‰. Ces discoursqui poussent comme de la mauvaise

© JK

T

Les partis politiques ont pignon sur rue �

Page 5: yambi partieI

herbe, tel le chiendent, connaîtront letest du feu; celui de lÊautodafé popu-laire.La pancarte qui indique : „Avis de tem-pête‰ nÊémeut plus outre mesure. Lepeuple a tout vu, „des vertes et des pasmûres‰. Même lÊextrême désolationcausée par des millions de morts. Luiannoncer lÊorage et un supplément desouffrance et de violence, loin de lÊef-frayer, le fait lever sur ses ergots, enattente dÊen découdre avec ses fos-soyeurs. Au hasard de nos pérégrina-tions, nous nÊavons récolté que déses-poir, ronces et épines. Notre soleil apeut-être pâli depuis quelques décen-nies ; mais nos étoiles brillent encoreau firmament. Les dernières années ontapporté la preuve quÊun ressort inter-ne, à toute épreuve, regimbe encore,quÊun potentiel incommensurable gîtencore en vous, pour des lendemainsmeilleurs.LÊaurore annonce des matins calmespour notre peuple. Peut-être. Des grandstravaux sont lancés partout dans lepays. Il faut quÊon en parle aussi. Il estvrai, que la reconstruction nÊest pasencore au niveau des promesses fon-dées sur la richesse des ressourcesnaturelles dont le pays regorge.Néanmoins, une lueur éclot et irradienotre élan vers une société plus con-viviale, plus solidaire et dont les ci-toyens ont la fierté de se déclarerressortissants dÊune des plus grandes

nations dÊAfrique et du monde. Lesgourous des sectes qui professent lareligion anti-Congo ne trouveraientdonc plus dÊauditoires pour gober leursprêches. Ils ont longtemps misé, avecplein dÊaplomb et un regard en sur-plomb, tour à tour sur un peuple à egoatrophié, un moi en mal de dilatation,un surmoi par trop totalitaire⁄Toutceci a vite rejoint le cimetière deshypothèses.Mais dans lÊentre-temps, ils ont réussi àinoculer le virus de la détestation duCongo par ses propres fils. Chaque foisquÊune fluvre dÊart, un théâtre, un film,un journal dépeint le Congo en mal ilconnaît un succès astronomique, paresprit de nécrophagie, des pans entiersde la population se délectent et exul-tent chaque fois que le Congo va mal.Dans les milieux intellectuels a long-temps sévi une tentation totalitaireaujourdÊhui mise à nu. Un oxymoremalveillant, direz-vous. Mais, il sÊagit belet bien dÊune tendance lourde bienévidente. Alors, sans circonvolutions nifioritures stylistiques, intellectuelles oupolitiques⁄ Leur piédestal se désagrège.Il faut leur porter lÊestocade à ces an-nonceurs dÊapocalypse et annonciateursde catastrophes. Ceux qui sÊingéniaientà brouiller les cartes voient leurs cer-titudes partir en vrille. Libéré de ce sur-moi encombrant, notre peuple est prêtà tous les défis.

Tous les Congolais ne sont pas, Dieumerci, perméables aux sollicitations quidépeignent leur pays en des termes peuélogieux. NÊenglobons donc plus tout lemonde sous le même label blafard ; ceserait de la légèreté tant il existe desdisparités entre les membres dÊunecommunauté de 65.000.000 dÊâmes. Legénie congolais ne sÊest pas encore dis-sipé. Sous des dehors amers, bruissentses forces herculéennes qui, bientôt,étonneront le monde.Ne rendons pas si prestement lesarmes face à nos responsabilités deporter haut le don béni des aïeux dontnous peuplerons le sol et assurerons lagrandeur. Entonnons lÊhymne de larenaissance en saluant les hauts faits denos compatriotes et en abhorrant lespenchants scabreux. Positivons ! Lesrengaines lugubres et les refrains morti-fères ont fini par obstruer tout juge-ment lucide. Ils nÊont de cesse de nousconvoyer vers des cimetières en igno-rant les voies enguirlandées qui mènentà la maternité, à la maturité, à la joie, àla connaissance, etc.Ne décourageons pas notre acharne-ment, nos ardeurs à lÊembellie. Ils onthâte de bénéficier de lÊapport de cha-cun et de tous. Ainsi, tous en chflur etles cflurs à lÊouvrage, „nous bâtirons unpays plus beau quÊavant, dans la paix‰.

Manifestation de l'opposition à Kinshasa: l'exercice pacifique de la démocratie est un droit reconnu à tous.

© JK

T

En son temps, le président Joseph Ka-bila nÊavait pas hésité à en faire une pré-évaluation. En effet, au cours de sonpoint de presse du 13 septembre 2007,il avait déclaré : „Nous nous sommesvite rendu compte que pour construireet reconstruire le Congo, on avait besoinde moyens, de beaucoup de moyens.Beaucoup de moyens, ce nÊest pas 50millions de dollars, ni 150 millions dedollars mais plutôt des milliards. Et ilfallait mobiliser ces moyens, il fallaitmobiliser ces ressources. (⁄) Il se faitque dans le monde dÊaujourdÊhui, pourmobiliser 5, 10 ou 15 milliards de dol-lars, il faut avoir le temps, si pas beau-coup de temps.‰

Comment mobiliserles ressources et effacerles dettes du passé ?

Seulement voilà : pour réunir ces mil-liards, il faut passer par le partenariatextérieur, cÊest-à-dire, Communautéinternationale. Et là, il y a le Club deParis et le Club de Londres. Deux im-placables créanciers auxquels le Congodoit la dette initiale de Usd 14 milliardscontractée sous Mobutu, pour Usd 6milliards de principal et Usd 8 milliardsdÊintérêts. Le pays doit impérativementla payer au nom du sacro-saint principede continuité de lÊÉtat.

Pour effacer lÊardoise, il est question,pour la RDC, de subir une cure dÊamai-grissement au bout de laquelle devraitsurgir une cure de jouvence : le doubleprocessus dénommé „Point dÊachève-ment de lÊinitiative Ppte‰.Comment y parvenir lorsque le pays, ensituation post-électorale, est affaiblicycliquement par la résurgence desconflits armés, générateurs eux-mêmesdes fameuses dépenses de souveraineté ?Alors quÊon sÊemploie à trouver une so-lution définitive à cette situation, voici laConstitution, elle-même, secouée par larevendication, pour le moins légitimedes entités provinciales, de la rétro-cession de 40 % des recettes budgé-taires, prévue à lÊarticle 175. Une rétro-cession de nature à freiner sinon àbloquer le service de la dette !

Entre le marteauet lÊenclume

Dans une économie restée depuis lÊépo-que coloniale extravertie, cÊest-à-diresoumise aux tribulations des crisespolitiques, économiques et socialesinternationales, le pays est comme prisen étau entre, dÊun côté, les exigencesde la Reconstruction, requérant dÊénor-mes capitaux frais, et de lÊautre, cellesdes engagements financiers externes etinternes obérant les mêmes capitaux.CÊest à ce challenge quÊAthanase Ma-tenda – passé de la Société civile/Fec auministère de la Fonction publique sousle „1+4‰, puis au ministère des Financessous la législature quinquennale actuelle– fait face depuis 2007.Qualifié dÊargentier national, cÊest surlui que se braquent tous les regardslorsque : le franc congolais pique dunez, les devises manquent pour assurerles importations des biens de consom-mation, la paie des personnels de lÊÉtattarde à venir, lÊexécution des „5 Chan-tiers‰ connaît quelque ralentissement,bref, lorsque rien ne va !Évidemment, lorsque les choses évo-luent positivement, on oublie générale-ment de lÊen féliciter.CÊest le propre de tous les argentiers.

ATHANASE MATENDA,à la tête du ministère desFinances, est sensé réunirles moyens de financerles 5 chantiers, qui sechiffrent en milliards dedollars Us.En ces temps de criseéconomique, il ne fait pasbon être Ministre desFinances (et du BudgetdÊailleurs), car cÊest verseux que tous les regardsse tournent lorsquÊilsÊagit de trouver lesmoyens nécessaires pourrépondre aux attentesdes uns et des autres.Entre la volonté dereconstruction et lesexigences de la rigueurbudgétaire, le chemin estsouvent étroit⁄

TOUS LES REGARDSSONT BRAQUÉS SUR LUI

MAPAMITIBA

ATHANASE MATENDA

© B

anqu

e M

ondi

ale

Page 6: yambi partieI

tique de la République démocratiquedu Congo, a également évoqué lÊamé-lioration des relations avec le Burundi,le Rwanda et lÊOuganda, concrétisé parlÊéchange des Ambassadeurs. De mêmepour les efforts consentis dans le sec-teur de la bonne gouvernance avec lamise en place par le gouvernement dÊunecommission „mains propres‰.Autres sujets évoqués, les enjeux pla-nétaires actuels liés au réchauffementclimatique, à la désertification, à la déf-ense de la bio-diversité, les émissionsde gaz à effet de serre, autant dÊélé-ments qui mettent en évidence le faitque la RDC est un pays sensible à cessujets, de par son vaste réservoir deressources écologiques. Ces enjeuxpoussent à certifier que la RDC est unpartenaire naturel et incontournabledans cette lutte, et, à ce titre, fera en-tendre sa voix dans toutes les initiativesvisant à la meilleure gestion de l'éco-système, pour un développement durable.

Une diplomatiede développement

Ceci dit, lÊAmbassadeur Henri MOVA ainterpellé ses collaborateurs sur lalourde responsabilité qui lui a étéconfiée, afin dÊaffronter tous ces diversenjeux et défis. La redynamisation de lacoopération entre la RDC et la Bel-gique, les Pays Bas, le Grand Duché deLuxembourg et l'Union européenne,nécessite de redéfinir un nouveau para-digme de notre pratique diplomatique,dans le droit fil de la philosophie des„Cinq chantiers‰ pour la reconstructiondu Congo, tracée et formalisée par lePrésident de la République sous leconcept fructueux de „diplomatie dedéveloppement‰. Parce quÊen effet, les États n'évoluentplus en vases clos ni de façon autar-cique. Aux problèmes globaux, il nepeut y avoir que des solutions globales.LÊAmbassadeur Mova, veut, à travers la

„diplomatie de développement‰, mieuxfaire entendre la voix et les intérêts duCongo, améliorer sa participation à laconduite des affaires du monde, dansl'intérêt bien compris de toutes lesnations au sein de la communautéinternationale.Pour y arriver, il fait appel aux expé-riences humaines et aux parcours pro-fessionnels de tous les Congolais, desouche et dÊadoption, car en effet, mal-gré les divergences politiques, les Con-golais sont liés par un destin communque nulle polémique ne pourra jamaisrompre.Henri MOVA a conclu son discours eninvitant les Congolais à cimenter davan-tage les liens de solidarité et de con-fiance mutuelle, et assumer ensemble ladéfense des intérêts vitaux de la Répu-blique Démocratique du Congo, notrechère patrie.

Henri MOVA a salué lÊintention louabledes deux gouvernements Belge et Con-golais, de donner un nouvel élan à leursrelations bilatérales qui ont pour jalonsune riche et longue histoire commune.¤ juste titre, il a salué le partenariat audéveloppement et la qualité des échan-ges qui caractérisent les relations diplo-matiques entre le Royaume des Pays-bas, le Grand-Duché de Luxembourg etla RDC. Le nouvel ambassadeur de la Républiquedémocratique du Congo, nÊa pas été enreste pour les ONG. Il a encouragéleurs différentes actions sur le terrain,qui permettent de soutenir des projetscommuns dans divers domaines tels quela santé, la coopération universitaire, laculture, etc.Mettant lÊaccent sur la singularité desrelations entre la Belgique et la RDC,Henri MOVA a émis le souhait de voirle cinquantenaire de lÊindépendance dela RDC, être lÊannée du Congo en Bel-

gique. Ce sera donc lÊoccasion de mettreen exergue les richesses incommensu-rables de la diversité culturelle de laRDC.

La République démocratiquedu Congo va mieux

M. lÊAmbassadeur a tenu à rassurer sesauditeurs, en relevant quÊaprès des dé-cennies de crises et de conflits detoutes sortes, le défi de la démocrati-sation, de la réconciliation et de laconsolidation de la paix, la RDC vamieux. Certes, lÊaide des différentspartenaires demeure indispensable afinde soutenir le vaste programme de re-construction sous le concept des „Cinqchantiers‰, lancé par le Chef de lÊÉtatJoseph Kabila, qui vise la réhabilitationdes infrastructures, des voies de com-munication, de la santé, lÊemploi, lÊeau etlÊélectricité. Le nouveau chef de mission diploma-

CONGO

Tenu à lÊoccasion duquarante-neuvièmeanniversaire de lÊindépen-dance de la RépubliqueDémocratique du Congo,le discours delÊAmbassadeur HenriMOVA SAKANYI, a lemérite de recadrer lesobjectifs de la diplomatiecongolaise, au lendemainde la redynamisation desrelations entre la Belgiqueet la RDC.

FINI LA COMPLAISANCEIL FAUT AFFRONTER

LA RÉALITÉ AVEC PRAGMATISMEMON AMOUR

Jok OGA

© U

NIC

EF

© U

NIC

EF

© U

NIC

EF

© A

mba

ssad

e R

DC

/ B

XL

Page 7: yambi partieI

Le débat

La question du débat : ne fallait-il pas enarriver là un jour ? LÊfluvre humaine, on le sait, nÊest pasparfaite. Partout. NÊa-t-on pas vu lesUSA, se lancer dans une guerre fondéesur lÊhypothèse des armes de destruc-tion massive de Saddam Hussein alorsque rien nÊa été prouvé jusquÊà ce jour ?La décision de Joseph Kabila, sur déci-sion du Conseil Supérieur de la Magis-trature nÊest pas parfaite, ni exhaustivecÊest sûr. Elle nÊest pas la fin dÊun pro-cessus, mais le début dÊune action, dÊunmouvement. Le sentiment général seraitcelui exprimé par La Tempête desTropiques, le 21 juillet : „La frappe desautres personnalités politiques corrom-pues sÊimpose⁄ pour lÊintérêt de labonne gouvernance‰. CÊest le journaldu Secrétaire Général de lÊUDPS. Unsymbole. Pour les titres proches du pouvoir leschoses sont claires. LÊObservateur, 21juillet : „Révocation des magistrats : lesoutien total de la population‰. Puis le lendemain, 22 juillet, La Tempêtedes Tropiques rapporte la contre-attaque : „Les magistrats révoqués crientà la politique de deux poids, deuxmesures‰. Ils affirment leur volonté dese constituer en collectif pour intro-duire un recours auprès de lÊauteur dela décision comme le prévoit la loi.Dans Le Phare du même 22 : „Le frontdu refus sÊélargit‰.„Les accusés accusent‰, titre LÊAvenirdu 24 juillet. Le journal se pose desquestions : „Peut-on demander la grâcesans reconnaître la faute ? Le but de lagrâce nÊest-il pas le repentir ?‰ Parailleurs, criant à deux poids, deuxmesures, ces magistrats ne font-ils pasun aveu ? Pour LÊAvenir : „Commentpeuvent-ils se plaindre des infractionsdes autres alors que leur mission est desaisir et de punir ces infractions !‰LÊONG des droits de lÊhomme ASA-DHO a promis dÊétudier les ordonnan-ces présidentielles pour y dégager desanomalies. Celles-ci se résument au faitque nombre de ces magistrats révo-qués avaient effectivement des dossiersdisciplinaires, mais, les procédures dis-

ciplinaires, administratives et techniquesnÊétaient pas achevées. LÊASADHOconstate que le Conseil Supérieur de laMagistrature, lÊorgane compétent, nÊapas fonctionné convenablement. „Lesmagistrats ayant pris part aux travauxde lÊAssemblée générale extraordinairedu CSM, tenue du 11 au 23 juin àKinshasa, approchés par lÊASADHO,ont révélé aux enquêteurs que le con-enu des ordonnances publiées le 15juillet 2009, nÊa pas fait, ni objet dedébat en plénière, ni dÊadoption parlÊAssemblée générale, pour être proposéau Président de la République.‰ Lemensonge se trouverait-il dans lesréponses de ces magistrats à lÊASA-DHO ou dans leur participation à cequi sÊest passé à lÊAssemblée ? Tant quÊil nÊy a pas de réponse à cettequestion, les conclusions de lÊASA-DHO demeurent hypothétiques : „Il y alà, violation des dispositions des articles6 et 7 de la loi organique no08/013 du5 août 2008 portant organisation etfonctionnement du CSM. Il revient àdire, quÊil est aberrant de soutenir quecÊest sur proposition du CSM que cesordonnances ont été prises, dÊautantplus que les procès verbaux sanction-nant les travaux nÊexistent pas‰ oulÊASADHO ne les a pas vu (?). Dernière question : que prévoit cetteloi organique par rapport aux comptesque le CSM doit rendre à une ONGdes droits de lÊhomme ? Ce qui est sûr, cÊest que ces victimes,opérateurs judiciaires, connaissent lesvoies de justice pour rentrer dans leursdroits. Comme lÊont dit certains inter-venants à Radio Okapi : „Cette fois aumoins, les magistrats sauront ce que çafait dÊêtre victime dÊune décision in-juste, et comment faire des démarchespour chercher à se faire justice.‰

La Perestroïka

Cet acte du chef de lÊÉtat congolais,nÊest pas un fait isolé. Du point de vuelocal, il entre dans le cadre de lÊopé-ration „tolérance zéro‰ quÊil a prôné àGoma, contre les hommes en uniformeau sujet des violences sexuelles etautres violations massive des droits des

civils. Mais aussi dans le cadre de la luttedu Ministre de la Justice dÊassainir lesmflurs. Il y a quelque temps, dans lacapitale, le ministre Luzolo Bambi alancé lÊidée dÊenvoyer des jeunes délin-quants de banditisme urbain appelésKuluna à Ekafela, Angenga (Equateur) etOsio en Province Orientale. La presseet la population qui saluaient cetteopération lui ont lancé le défi de le voiraussi mettre la main sur les „kuluna encol blanc‰. Voilà qui est fait. Par ailleurs, avec la nouvelle politiqueinternationale infusée par Barack Oba-ma, Joseph Kabila tente de mettre laRDC sur orbite. Colette BraeckmannÊa-t-elle pas qualifié lÊopération mili-taire conjointe Rwanda-RDC, lÊopéra-tion „Umoja Wetu‰ de premier coupmédiatique de Barack Obama ? LesPrésidents rwandais et congolais avaientsaisi lÊopportunité des changements quiarrivent. Si évidemment, dÊaprès lesanalystes, Kagamé était affaibli par lerapport des experts des Nations Uniesde fin 2008, qui a poussé la Suède et lesPays-Bas à reconsidérer leurs positionsvis-à-vis de ce pays, il y a eu aussi ledépart de G.W. Bush et la fin dÊunepolitique de soutien aveugle au petitpoucet victime de génocide. Mais il y aeu aussi dÊautre part, la volonté duPrésident congolais de respecter lesclauses du Communiqué de Naïrobi, lecadre théorique général, la grille delecture sur fond de laquelle a été mon-tée cette opération qui a abouti à ré-chauffer les relations, jusquÊà lÊéchangedes ambassadeurs et à une rencontreau sommet à Goma. Le défi est doubleà ce sujet : mettre hors dÊétat de nuirecette force négative à idéologie fascisteque sont les FDLR, pacifier le Congo etouvrir une nouvelle dynamique destabilisation et de développement éco-nomique conçue comme intégrée etrégionale. Mais la RDC ne peut aller àce grand rendez-vous en canard boî-teux. En même temps, elle ne peut serelever sans une justice objective com-me garant de la paix, de la sécurité deses ressortissants et des investisseurs.

Ces ordonnances signées le 15 juilletont pour matière :� la révocation des magistrats desièges et du ministère public� la mise à la retraite des magistratsde siège et dÊoffice� la démission dÊoffice des magistratsde siège� la nomination des magistrats dessièges et dÊoffice aux grades� la nomination des magistrats, deschefs de juridiction et des offices desparquets.� la mise à la retraite dÊun PremierPrésident de la Cour Suprême deJustice et dÊun Procureur général de laRépublique� la mise à la retraite des conseillersprès la Cour Suprême de Justice� la nomination dÊun nouveauPrésident de la Cour Suprême deJustice et dÊun nouveau Procureurgénéral de la République.

Le fait nÊest pas nouveau. En 1999, deuxannées après lÊarrivée du pouvoir AFDL,Laurent-Désiré Kabila, sur propositionde Jeannot Mwenze Kongolo, alorsMinistre de la Justice, avait révoqué 315magistrats. Une résolution du DialogueIntercongolais aboutira à leur réhabi-litation. Tollé dans lÊopinion. Ceux-ciseront réhabilités quatre années plustard.

Le nouveau contexte

DÊaprès le journal LÊObservateur du 21juillet, le Chef de lÊÉtat tire les consé-quences des résolutions de la deuxiè-me Assemblée générale du Conseilsupérieur de la magistrature, consé-quences, elles-mêmes, du discours duPrésident de la République à Goma, le30 juin de lÊannée en cours, lors de lacélébration du 49ème anniversaire delÊIndépendance.Dans cette ville pacifiée et en pleineréhabilitation, en effet, Joseph Kabila,dans son speech, faisait état de sa pré-occupation au sujet des maux quirongent lÊappareil judiciaire. PersonnenÊy croyait vraiment. CÊétait un discoursde plus. Des souhaits de trop. Un Pré-sident ne discourt pas simplement. LaJustice, estimait-on, constituait le do-maine où lÊimpunité était le talondÊAchille du pouvoir de Kabila. NÊavait-il pas, trois ans plus tôt, lors de sondiscours dÊinvestiture de la premièregouvernance post-électorale, annoncéque les portes de la prison étaientlargement ouvertes pour les „commet-teurs‰ de crimes ? Était-ce pour quÊilsen sortent ou quoi ? Depuis ce temps,en effet, la symbolique du pouvoir dé-mocratique dÊune gouvernance renou-

velée allait sÊaffaiblissant aux yeux delÊopinion. Comment croire encore lorsquÊau fildes jours se commettaient des faitsinfractionnels majeurs blessant la con-science nationale sans que la Justice nebouge : lÊhistoire des députés soupçon-nés dÊavoir incité le Directeur des Im-pôts à minorer les prévisions budgé-taires de son secteur pour partager lesuperflu ; le cas du ministre Nkulu, prèsle Président de la République interpelépar le parlement⁄Par ailleurs, un hiatus se creusait entreles pouvoirs politiques – lÊExécutif et leLégislatif – faisant front au nom de lamajorité mais aussi dÊune cohabitationpoliticienne – contre ou sur le dos dupouvoir judiciaire. Joseph Kabila a doncpris ses responsabilités. ¤ malin, malin et demi. Il y a quelquesmois, Kabila avait bougé les pions à lamagistrature. CÊétait lorsquÊil avait nom-mé notamment lÊéquipe Mushagarusha(PGR). Ce fut un tollé. Le SYNAMAC –Syndicat National des Magistrats duCongo – était monté sur ses grandschevaux.Cette fois, Kabila a pris soin dÊexécuterles propositions de la deuxième As-semblée du Conseil supérieur de lamagistrature qui a eu le temps dÊêtremis en place. Qui faut-il attaquer ?

KABILA DONNE UN COUP DE MARTEAU DANS LA TERMITI˚RE DE LA MAGISTRATURE CONGOLAISE

Les faits : lundi 21 juillet,les manchettes desjournaux kinois sontbarrées par un seul titre :les ordonnances duprésident Joseph Kabilaportant organisation dupouvoir judiciaire.

Loly LIMBUMBA

© D

R

Page 8: yambi partieI

2007 par „lÊamendement Tshibangu Ka-lala‰ consistant à intégrer le Présidentde la République dans le CSM. Le 6décembre, dans son discours sur lÊétatde la Nation, Joseph Kabila avait étéfrénétiquement applaudi par les Dépu-tés et Sénateurs de lÊOpposition pouravoir annoncé son refus de toucher àla Constitution !On se souviendra, également, du tollésuscité en 2008 à la suite de la mise àretraite de certains magistrats et de lapromotion accordée aux autres. Ceuxqui sÊy étaient opposés avaient dénoncé

lÊusurpation, par le chef de lÊÉtat, desprérogatives dévolues au CSM, sousprétexte que la loi organique instituantcet organe était encore en discussionau Parlement ! Or, tout le monde savaitet sait que la légalité de lÊexistence dÊunestructure ne se consacre pas pendantle débat parlementaire, ni après lÊadop-tion de la loi. CÊest seulement dès pro-mulgation de celle-ci !Finalement, la loi portant organisationet fonctionnement du CSM a été pro-mulguée en 2008, et, légaliste, le Pré-sident Kabila sÊest référé aux décisionsde cet organe.

⁄ Fonctionnaires

En ce qui concerne les fonctionnairesrévoqués, il est important de consulterlÊarticle 81 de la Constitution, lequeldispose que „sans préjudice des autresdispositions de la Constitution, le Pré-sident de la République nomme, relèvede leurs fonctions et, le cas échéant,

révoque, sur proposition du Gouver-nement délibérée en Conseil des mi-nistres‰ notamment „les hauts fonc-tionnaires de lÊadministration publique‰.Au dernier alinéa, il est bien préciséque „les ordonnances du Président dela République intervenues en la matièresont contresignées par le Premierministre.‰La Constitution consacre deux articlesseulement à lÊAdministration publique.Ils sont libellés en ces termes : „LÊAd-ministration Publique est apolitique,neutre et impartiale. Nul ne peut la

Les choses, pourtant, sont simples. Trèssimples. DÊautant que les ordonnancesse réfèrent, pour le cas des magistrats,au Conseil Supérieur de la Magistrature(CSM) tandis que pour les fonction-naires, au Conseil de Discipline de laFonction Publique (CDFP).En toute logique, sÊil y a à redire, cenÊest pas en sÊen prenant à la personnemorale du Président de la Républiqueou physique de Joseph Kabila.En effet, sÊagissant dÊordonnances, lÊar-ticle 79, à son alinéa trois, dispose quele Président de la République „statuepar voie dÊordonnance‰ et que „lesordonnances du Président de la Répu-blique autres que celles prévues auxarticles 78 alinéa premier, 80, 84 et 143sont contresignées par le Premier mi-nistre.‰LÊordonnance visée à lÊalinéa premierde lÊarticle 78 se rapporte à la nomi-nation du Premier ministre et à la dé-mission du gouvernement. LÊordonnancevisée par lÊarticle 84 est relative aux

ordres nationaux et décorations. LÊor-donnance évoquée à lÊarticle 143 portesur la déclaration de guerre.Ainsi, toutes les autres ordonnancesrequièrent le contreseing du Premierministre.Cette clarification étant faite, il reste àconstater que la révocation des magis-trats et des hauts fonctionnaires au-teurs des forfaitures est soumise à laprocédure légale et administrative.

Magistrats⁄

En effet, en ce qui concerne les ma-gistrats, lÊarticle 82 est formulé en cestermes : „Le Président de la Républiquenomme, relève de leurs fonctions et, lecas échéant, révoque, par ordonnance,les magistrats du siège et du parquetsur proposition du Conseil supérieurde magistrature. Les ordonnances dontquestion à lÊalinéa précédent sont con-tresignées par le Premier ministre.‰On se souviendra du tollé soulevé en

KABILA SERAIT-IL MAL OU MOINS BIEN COMPRIS ?

Pour avoir promulgué, enlÊespace dÊune vingtainede jours, des ordonnancesportant les unes révoca-tion, les autres mise à laretraite des magistrats etdes fonctionnaires dontcertains pour forfaitures,le chef de lÊÉtat est pris àpartie par bien des acti-vistes de la Société civile,au nombre desquels lesdéfenseurs des Droits delÊHomme et les syndica-listes. Rejoignant lesacteurs politiques quisont, eux, dans leur rôlefavori de contestationpermanente, ces „francs-tireurs‰ crient au scandaleen relevant des violationscommises soit sur laforme, soit sur le fond.Finalement, on comprendde moins en moins lesmotivations réelles deleur „boulot‰ dès lorsquÊil est de notoriétépublique quÊils onttoujours été les premiersà réclamer, parfois avecvirulence, des sanctionscontre les „véreux‰⁄

NETTOYAGE DANS LA MAGISTRATURE ETLA FONCTION PUBLIQUE

détourner à des fins personnelles oupartisanes. Elle comprend la fonctionpublique ainsi que tous les organismeset services assimilés‰, lit-on au 193pendant quÊau 194, il est dit : „Une loiorganique fixe lÊorganisation et le fonc-tionnement des services publiques dupouvoir central, des provinces et desentités territoriales décentralisées.‰Ici, apparaît malheureusement la fai-blesse de la non évocation dÊun Conseilde discipline de la fonction publique quiserait lÊéquivalent du Conseil supérieurde la magistrature.QuÊà cela ne tienne ! Etant donné quece conseil est un organe statutaire. Audemeurant, les ordonnances de révo-cation sÊy réfèrent.Des réactions enregistrées – notam-ment des organisations syndicales de laFonction publique – il ressort quecertains fonctionnaires révoqués nÊontpas été entendus. De deux choses lÊunealors : ou ils nÊont pas été régulière-ment convoqués, ou ils lÊont été mais

que, pour une raison ou pour uneautre, la procédure a été finalisée avecou sans eux.

Non à la récupérationpoliticienne

Au-delà de tous les cas de figure quipeuvent être évoqués, il y a lÊévidencede la flagrance des forfaitures. Pour lamagistrature, celles-ci vont du dol à laconcussion en passant par la corrup-tion. Pour la Fonction publique, lesattendus des ordonnances évoquentdes fautes constitutives de manquementsgraves à lÊhonneur, à la dignité et auxdevoirs „ayant occasionné lÊouverturedes actions disciplinaires conséquentes,soit écopé au moins une fois des peinesde servitude pénale définitives supé-rieures à trois mois.‰Le bon sens commande, de prime abord,de commencer par chercher à savoir sices délits – car en droit il sÊagit bien dedélits en droit – ont été commis ou pas.Ce qui est déjà au moins sûr et certain,cÊest que des voix se sont toujoursélevées pour fustiger la „normalisation‰des antivaleurs dans la gestion de laChose publique. Acteurs politiques,activistes des droits de lÊhomme etprofessionnels des médias nÊont eu decesse de dénoncer le règne de lÊimpu-nité. Tous ont levé la voix et le ton entournant même en dérision la célébris-sime phrase présidentielle selon la-quelle „les portes de la prison serontgrandement ouvertes‰ aux malfaiteurs,phrase prononcée par Joseph Kabiladans son discours dÊinvestiture du 6décembre 2006.La volte-face des „francs-tireurs‰, au-jourdÊhui, a quelque chose de renver-sant et dÊirrationnel dans la mesure oùle chef de lÊÉtat nÊa fait que prendreacte des décisions émanant autant duCSM que du CDFP.En toute logique, si les magistrats et lesfonctionnaires révoqués se sentent in-nocents, ils ont la latitude dÊintroduiredes recours. CÊest un droit statutaire.Il se fait seulement que les premières„victimes‰, entendez les magistrats ré-voqués, semblent moins pressés dÊenfaire usage. Peut-être, de peur de voirsÊouvrir des⁄ procès ! Ils préfèrent,dans ce cas, un mauvais arrangement àun bon procès !Les seconds, visiblement, nÊont pas en-vie dÊouvrir la boîte de Pandore ! Pro-bablement, entendent-ils préserver cequi leur reste de dignité. Et là, ils voientdÊun mauvais flil la récupération politi-cienne en cours⁄

Omer NSONGO DIE LEMA

© D

R

© D

R

Page 9: yambi partieI

offertes par différentes assises orga-nisées et pistes préconisées sous latransition : Conférence nationale sou-veraine, Conclave politique de Kinshasaet Accords du Palais du Peuple, Guerrede libération AFDL. DÊailleurs, le Dia-logue intercongolais a failli échouer,nÊeut été la détermination de JosephKabila à en imposer les options fonda-mentales dont le „1+4‰ et, surtout, leprocessus électoral.

Juger lÊarbre à ses fruits

Sorti vainqueur aux élections de 2006,le Président Kabila a enclenché le pro-cessus de Reconstruction nationaleavec son programme dénommé „5Chantiers‰. Mais, lÊhomme est pragma-tique. Il sait que ces chantiers-là, ne seréalisent quÊen provinces !Il nÊest, de ce fait, meilleure stratégiepour suivre ce programme et y veillerscrupuleusement que la convocation,régulière, de la CGP dont, aux termesde lÊarticle 200, il est le président. DÊoùle rendez-vous de Kisangani du 24 au25 juin 2009 au terme duquel desoptions ont été levées (lire égalementencadré).Maintenant que lÊExécutif national (Pré-sident de la République et Gouverne-ment central) et les Exécutifs provin-ciaux (Gouverneurs et Gouvernementsprovinciaux) ont la même perception etla même lecture des enjeux, le chef delÊÉtat impose sa méthode de travail.Notamment lÊévaluation semestrielleprévue en décembre prochain à lÊocca-sion de la 2ème session devant se tenir àMbandaka.En dÊautres termes – ce nÊest quÊunesupposition – il jugera désormais lÊarbre(Gouverneur de province) à ses fruits(réalisations) par rapport aux optionslevées à Kisangani. Faut-il encore signaler quÊil a pris soin,huit mois avant ces assises, dÊobtenirdes délégations provinciales des Députéset Sénateurs, reçues en audience auPalais de la Nation, des rapports surlÊétat des lieux de chaque province.Lors de la CGP dont il a présidépersonnellement les travaux sur lemodèle du conseil des ministres, ildisposait – si on peut le dire – de troistypes de rapports : celui de ses propresservices, celui des délégations parle-mentaires et celui des gouverneurs deprovince.Ainsi, à Kisangani, le Président Kabila aprésenté le Congo réel, de façon àamener les assises à préconiser des ap-proches conséquentes dans la gestionde la Chose publique.

MAPAMITIBA

AARRTTIICCLLEE 220000 DDEE LLAA CCOONNSSTTIITTUUTTIIOONN IINNSSTTIITTUUAANNTTLLAA CCOONNFFÉÉRREENNCCEE DDEESS GGOOUUVVEERRNNEEUURRSS DDEE PPRROOVVIINNCCEE

Il est institué une Conférence des Gouverneurs de province.Elle a pour mission dÊémettre des avis et de formuler des suggestions sur lapolitique à mener et sur la législation à édicter par la République.La Conférence des Gouverneurs de province est composée, outre lesGouverneurs de province, du Président de la République, du Premierministre et du ministre de lÊIntérieur. Tout autre membre du Gouvernementpeut y être invité.Elle est présidée par le Président de la République.Elle se réunit au moins deux fois par an sur convocation de son Président.Elle se tient à tour de rôle dans chaque province.Une loi organique en détermine les modalités dÊorganisation et defonctionnement.

OOPPTTIIOONNSS LLEEVVÉÉEESS AAUU CCOOUURRSS DDEE LLAA PPRREEMMII˚̊RREE SSEESSSSIIOONNDDEE LLAA CCOONNFFÉÉRREENNCCEE DDEESS GGOOUUVVEERRNNEEUURRSS DDEE PPRROOVVIINNCCEE

1. Sur le plan Politique, Administratif, Culturel, Sécuritaire et Judiciaire� Renforcement de lÊAutorité de lÊÉtat sur lÊensemble du territoire national� Accélération de la mise en fluvre de la Décentralisation� Suppression des barrières et toutes formes de tracasseries sur les voiesde communication� Lutte cotre lÊimpunité, la corruption et toutes sortes dÊantivaleurs,notamment les viols et les violences faits à la femme, à la fille et à lÊenfant� Accélération de lÊinstallation de la justice de proximité sur lÊensemble duterritoire national� Organisation régulière des itinérances par les Gouverneurs desProvinces dans leurs provinces respectives� Maintien des bons rapports entre, dÊune part, les Gouverneurs deprovince et leurs collaborateurs et, dÊautre part, entre les Gouvernementsprovinciaux et les Assemblées provinciales

2. Sur le plan Social, Economique et Financier� Installation dÊun Ordre de Paiement Permanent auprès des succursalesde la Banque Centrale pour les dotations au profit des provinces� Accompagnement des provinces dans la mobilisation des recettespubliques� Concertation permanente entre les Gouvernements central etprovinciaux sur le Budget dÊInvestissement

3. Sur le plan de la Reconstruction et du Développement� Réaffirmation de lÊimplication de tous dans la réalisation du programmedes Cinq Chantiers de la République� Démarrage du programme de réhabilitation des routes de desserteagricoles pour lÊorganisation du système de cantonnement manuel sur lespremiers 45.000 km sur toute lÊétendue du territoire national� Réhabilitation et relance des unités de production agropastorales etindustrielles

Pour saisir la portée de la Conférencedes Gouverneurs de Province (CGP),un peu dÊHistoire est utile. Cette structure a une existence légale,car prévue dans toutes les Constitu-tions dont le Congo sÊest doté depuis1960. Une bonne quinzaine quand onprend en compte les différentes révi-sions subies par celle de la 2ème Répu-blique et la bonne demi-douzaine detextes ayant régi la Transition entre1990 et 2006.Dans la Constitution actuelle, approuvéepar référendum en décembre 2005 etpromulguée en février 2006, la CGP estprévue à lÊarticle 200, énoncé en en-cadré.Si M. Joseph Kasa-Vubu ne lÊavait pasorganisée, cÊest probablement en raisondes perturbations ayant marqué la Ière

République (1960-1965).Si le maréchal Mobutu ne lÊavait pas faitnon plus entre 1990 et 1997, cÊest cer-tainement à cause de la conflictualitéayant caractérisé cette première phasede la transition.Si MÊZee Laurent-Désiré Kabila sÊesttrouvé dans lÊimpossibilité de la convo-quer, cÊest en raison de la guerre du 2août 1998, ayant installé plusieursadministrations parallèles à celle deKinshasa.Et si Joseph Kabila ne lÊa pas fait nonplus entre janvier 2001 et décembre2006, cÊest sans doute à cause des effetscombinés de la guerre du 2 août et dela gestion hypersensible „1+4‰.Élu en octobre et investi en décembre2006, le nouveau Président de la Ré-

publique a tenu, à mi-parcours de sonmandat quinquennal, à sÊacquitter de cedevoir constitutionnel non pour la for-me – après tout, il a visité depuis 2001toutes les provinces – mais pour le fond,cÊest-à-dire permettre à tous les gou-verneurs de province, mais surtout augouvernement central avec, à sa tête, lePremier ministre, et à son propre cabi-net de se faire une idée exacte du Con-go réel. Le Congo profond.

Comment ?

La question à se poser est – on sÊendoute – de savoir comment le maré-chal Mobutu – qui a pourtant eu lachance „immense‰ de présider auxdestinées du Congo-Zaïre, 25 ansdurant dans une IIème République (1965-1990) ayant tout de même connu unelongue période de paix et de stabilité,a-t-il pu gouverner le pays sans réunirune seule fois, dans le cadre formel dela CGP, les chefs des Exécutifs pro-vinciaux ?On peut au moins retenir pour lÊHis-toire que cÊest, malheureusement, àcette époque précise que la mauvaisegouvernance sÊest insidieusement in-troduite dans le régime au point degangrener le système. On en veut pourpreuve les rapports des consultationspopulaires à lÊorigine de la dissolutiondu MPR Parti-État.Bien des maux, sinon tous, qui rongentjusquÊà ce jour le pays, remontent àcette époque. Résultat : ils ont hypo-théqué les chances de sortie de crise

LE PRÉSIDENTKABILAA PRÉSENTÉLE CONGO RÉEL !

Le Président Joseph Kabilaest désormais lÊhommedes „premières‰ en RDC.La dernière en date est lapremière Conférence desGouverneurs de Pro-vince à se tenir au paysdepuis lÊaccession à lÊIndé-pendance le 30 juin 1960.Lieu choisi : Kisangani,ex-Stanleyville, chef-lieude la très „nationaliste‰Province Orientale. Les autres „premières‰sont les faits quÊil soit lepremier Président de laRépublique à être élu ausuffrage universel directet secret, le premier ChefdÊÉtat de la IIIèmeRépublique et, le premierégalement à étrennerlÊAnnée du Jubilé dÊOr, 1erjuillet 2009-30 juin 2010,celle du Cinquantenairede lÊIndépendance.DÊautres „premières‰ sonten vue⁄

1˚RE CONFÉRENCEDES GOUVERNEURSDE PROVINCE

BANDUNDUBAS CONGOEQUATEURKASAI OCCIDENTALKASAI ORIENTALKATANGAKINSHASAMANIEMANORD KIVUORIENTALESUD KIVU

© D

R

Page 10: yambi partieI

lÊHomme, qui a été lÊoccasion dÊévaluerle chemin parcouru avec la SociétéCivile au plan national et toutes lesinstances provinciales des droits delÊhomme ainsi que nos partenairesinternationaux. Dans ce cadre, nousavons pu actualiser la Charte Congolaisedes Droits de lÊHomme et tracé lesnouvelles perspectives dÊaméliorationdes droits de lÊhomme. JÊaimerais in-diquer que cette conférence a aussi étélÊoccasion pour toutes les parties pre-nantes du secteur, dÊadopter le RapportNational sur la situation des Droits delÊHomme, à soumettre à lÊexamen pério-dique universel, rapport que je viens dedéposer à Genève comme dit plus tôt.CÊest donc un document transparent etcollectif qui reflète lÊopinion des acteurspublics et ceux de la Société Civile, quisera soumis à lÊexamen périodique uni-versel, cadre de dialogue interactif etapolitique entre États du monde, à lalumière des deux rapports rédigés parle Haut Commissariat des Droits delÊHomme des Nations Unies et la So-ciété Civile. ¤ lÊissue de ce dialogue, les progrèsaccomplis et les points faibles serontexaminés et évalués, puis avec toutesles parties prenantes tant au plannational quÊinternational, nous allonsconvenir des améliorations à apporteret, dans quatre ans, nous reviendrons àGenève, analyser le chemin parcouruaprès cette concertation de décembre2009.

Défendre les droitsde lÊhomme est un combat

quotidienVoici donc la perspective dans laquellese situe notre action gouvernementale.Le combat des droits de lÊhomme quise situe dans une dynamique de chan-gement et de réalisation dÊun idéal, estun combat quotidien. En notre qualitéde Gouvernement responsable, nousavons la ferme volonté non seulementen matière normative et théorique dechanger les choses, mais bien dans lapratique au quotidien de faire en sorteque les préoccupations en matière desdroits de lÊhomme, intègrent notregestion afin que le peuple congolais etles étrangers qui ont choisi notre pays

comme pays de résidence, bénéficientdes droits garantis par les instrumentsinternationaux et notre Constitution.

Si, comme vous le dites si bien, les cho-ses vont mieux en matière de droitshumains en RDCongo, pourquoi diver-ses organisations de défense des droitsde l'homme relayées par une certainepresse internationale continuent deprésenter le pays comme un „no manÊsland‰ des droits humains ? Je ne voudrais pas taxer les uns ou lesautres de mauvaise fois, mais je noteque pour tout observateur objectif dela situation des droits de lÊhomme enRD Congo, on se rend compte que lasituation évolue positivement et quedes progrès tangibles sont enregistrés.Sur le plan des libertés fondamentales,la liberté dÊopinion, dÊexpression, depresse, de circulation, il y a des progrèsindiscutables. Par moment, il y a un péché de géné-ralisation dÊactes isolés. Comme beau-coup dÊautres pays, nous sommes con-scients des efforts à entreprendre surle plan des droits humains. Aucun Étatau monde, des vielles démocraties auxjeunes démocraties comme la nôtre, nepeut se targuer de sÊacquitter parfaite-ment de ses obligations en matière desdroits de lÊhomme. Premièrement, nousattendons des critiques pour prendreacte des progrès entrepris en la matière,une indication des faiblesses à élagueret un accompagnement sur la voie tra-cée de lÊamélioration de la situation.On fait souvent état des faiblesses auniveau de certains éléments égarés denos forces armées ou de notre police,alors que nous avons pris des mesuresafin de condamner les auteurs de vio-lations des droits de lÊhomme. La justicemilitaire est totalement engagée dansce combat et mène des enquêtes visantla condamnation des auteurs de cesviolations quelque soient leur rang. Le Gouvernement se préoccupe aussides victimes de ces violations en met-tant en fluvre un fond dÊindemnisationdes victimes des violations des droitsde lÊHomme. La situation est sous con-trôle. Nous avons un lourd héritage dupassé à changer afin de créer unenouvelle société. La construction dÊunÉtat de droit est une longue marche et

nous avons la détermination dÊy arriver.Tous ceux qui veulent se rendre comp-te des avancées en matière des droitsde l'homme tant à Kinshasa quÊà lÊinté-rieur du pays, sont invités à venir palperdu doigt les efforts entrepris.

Le rapportde la FIDH a péchépar une généralisation

de faits isolésFin juillet, un rapport accablant de laFédération Internationale des Droits del'Homme (FIDH) dans sa section belgea parlé de „parfum de mobutisme‰, accu-sant le gouvernement congolais detorture systématique, musèlement del'opposition avec une justice au pas.Que répondez-vous à ça? Merci de me rappeler que jÊai eu lÊop-portunité de recevoir la délégation dela FIDH, section belge, avant publicationde ce rapport. Je trouve quÊil est dé-placé de faire une comparaison entre lerégime actuel démocratique et celuirévolu de la deuxième république.Quels sont nos repères historiques encette matière ? Primo, en mars 2001, du haut de la tri-bune de la Commission des Droits delÊHomme des Nations Unies, le prési-dent Joseph Kabila sÊétait engagé à créerune société congolaise respectueusedes droits de lÊhomme. Secundo, la Constitution du 18 février2006, adoptée par référendum popu-laire, projette une nouvelle sociétécongolaise attachée aux droits humainsavec plus de 60 articles relevant de cesderniers sur les 229 articles au total. La plupart des observateurs du secteurdes droits humains dont ceux de laFIDH section belge, se trompent doncdÊépoque. Le combat des droits delÊHomme ne doit pas sÊanalyser dansune perspective dÊantagonisme face àun pouvoir, il doit sÊintégrer dans undialogue constructif. Le rapport de laFIDH a péché par une généralisation defaits isolés et une inclinaison vers unpassé révolu en totale contradictionavec une vision nouvelle, créatrice devaleurs nouvelles pour la transforma-tion de la société congolaise en unesociété respectueuse des droits delÊHomme.

Monsieur le Ministre, pouvez-vous nousexpliquer le but de votre passage enEurope ? De prime abord, je tiens à vous remer-cier pour cette opportunité que vousmÊaccordez de présenter à la face dumonde, la situation exacte des droits delÊhomme en RDCongo. En effet, jereviens de Genève, où en ma qualité deministre des Droits Humains de la RDCongo, jÊai remis officiellement le rap-port national sur la situation des droitsde lÊhomme, rédigé dans le cadre delÊexamen périodique universel, méca-nisme par lequel le Haut Commissariatdes Nations Unies aux Droits delÊHomme et le Conseil des Droits delÊHomme évaluent les progrès établispar tous les états, leurs difficultés éven-tuelles ainsi que les voies et moyenspour améliorer leurs situations respec-tives. Ce rapport sera soumis à lÊexa-men périodique en décembre et per-mettra de démontrer que notre pays afait des avancées significatives enmatière des droits de lÊhomme et quenous sommes décidés à améliorer lespoints faibles. JÊai eu aussi des réunionsau sommet avec le Haut Commissaireadjoint aux Droits de lÊHomme et lesexperts et rapporteurs spéciaux sui-vant la situation de notre pays sur ceplan. CÊest un réel plaisir de dire quenous avons des avancées notables en

matière des droits de lÊhomme enRDCongo et que la situation sÊaméliorede manière palpable.

Vous parlez de progrès dans le domai-ne des droits de lÊhomme. Pouvez-vousnous les lister ? Sur le plan des droits civils et politi-ques, nous pouvons noter que depuis2006, une nouvelle Constitution régit lepays, des élections libres et transpa-rentes avec une large participation ontdonné lieu à des institutions démocra-tiques. Il y a donc depuis les élections,un espace de liberté et de démocratiequi sÊest crée dans notre pays. LaRDCongo fait partie des pays qui ga-rantissent la liberté dÊopinion et laliberté de la presse. Sur le plan des droits économiques etsociaux consacrés par la Constitution,ils connaissent une réalisation positivedans le cadre du programme gouverne-mental initié par le Chef de lÊÉtat à sa-voir, les „5 chantiers de la République‰ : ledroit dÊaccès à lÊeau, lÊéducation, lasanté, lÊélectricité, à un logement digne.Ce sont des réalisations palpables quiconcourent à la jouissance des droitssociaux, économiques et culturels dupeuple congolais. Nous avons tenu récemment, huit ansaprès la première édition, la deuxièmeConférence Nationale sur les Droits de

Souvent présentée commeun État ne respectant pasles droits de lÊhomme parcertains rapports et médiasinternationaux, la RDCongo entreprend pour-tant sa longue marchevers la construction dÊunÉtat de droit, dÊaprès UpioKakura, ministre desdroits humains. En provenance de Genèveoù il a remis le rapportnational sur la situationdes droits de lÊhomme,nous lÊavons interrogé sur les points chauds delÊactualité des droits delÊhomme dans notre pays,des violences sexuelles, àlÊaffaire Golden Misabiko,en passant par le rapportde la FIDH section belge,tout y passe.

UPIO KAKURAMINISTRE DES DROITS HUMAINSInterview réalisée parMichael SAKOMBI

NOUS SOMMES DÉCIDÉS¤ AMÉLIORER LES POINTS FAIBLES

© A

mba

ssad

e R

DC

/ B

XL

Page 11: yambi partieI

juge de vérifier lÊexistence dÊune éven-tuelle imputation dommageable ou in-fraction, un défenseur des droits delÂhomme nÊétant pas au-dessus de la loi. LorsquÊon ne prend pas les précautionsnécessaires afin de ne pas enfreindre laloi, cette dernière doit s'occuper denous. LÊindépendance de la justice étantgarantie, laissons le processus judiciairese poursuivre. Toutefois, en ma qualitéde ministre des droits humains ayant lamission de médiateur entre les officielset les défenseurs des droits de lÊhom-me, nous avons fait en sorte que vu sonétat de santé, il puisse bénéficier d'uneliberté provisoire tout en restant à ladisposition de la justice.

La situation est de loinmeilleure à hier

et demain doit être mieuxquÊaujourdÊhui

Nous avons aussi insisté pour que lesconditions dÊun procès équitable luisoient garanties : il doit être assisté deson avocat, ce qui a été le cas tout lelong du processus pré-juridictionnel etle procès doit être transparent. Nouspensons que ce procès doit servir deleçon, afin que les défenseurs des droitsde lÊhomme qui ont un statut bien dé-fini par la loi, comprennent bien lescontours de leurs activités, la politiquenÊétant pas dans leur champs dÊaction.

Une fois de plus, je répète que le com-bat des droits de lÊhomme nÊest pas uncombat politique, il sÊagit d'un travailpour permettre la défense des droitsreconnus à la personne humaine décla-rée sacrée par notre Constitution etcela doit se faire par des personnesconvaincues des droits et devoirs quiincombe à cette noble tâche.Malheureusement, on ne voit souventlÊaction des défenseurs des droits delÊhomme quÊen termes de droits et onocculte leurs devoirs. Je lance un appel pathétique à tous lesdéfenseurs des droits de lÊhomme dupays ainsi quÊà leurs partenaires, en leurdisant que le moment est venu dÊac-compagner le Gouvernement dans sonengagement et sa détermination àchanger de manière irréversible lasituation des droits de lÊhomme enRDCongo. Les dénonciations des viola-tions des droits de l'homme sont lesbienvenues, mais elles doivent être ac-compagnées de conseils et propositionsaux autorités compétentes afin que lasituation change. Les défenseurs desdroits de lÊhomme ont leur place, car ilsfont un travail appréciable qui doitcependant se faire dans le respect de laloi et des bonnes mflurs.

Si vous pouviez-vous notez votre actionen tant que ministre des droits humainssur une échelle de 0 à 10, zéro étant la

plus mauvaise note et dix la plus élevée,quelle note vous donneriez-vous ?En matière de droits de lÊHomme, il nepeut y avoir de notes car cÊest un com-bat quotidien. Il sÊagit de se dire chaquematin, que je dois travailler pour que lasituation change. Une chose vraie, lasituation est de loin meilleure à hier etdemain doit être mieux quÊaujourdÊhui.Notre situation nÊest pas aussi mau-vaise par rapport à beaucoup d'Étatsdans le monde que je ne voudrais pasnommer. Il suffit dÊaller au pays pourvoir quÊil y a un vrai travail qui estentrepris en matière des droits delÊhomme et le congolais peut être fierde son pays sur ce plan. LÊappréciationde la situation des droits de lÊhommedans notre pays doit se faire dans lecadre dÊune vision holistique, les droitsde lÊhomme doivent sÊapprécier dansleur indivisibilité et leur interdépendan-ce, non seulement dans la dimensiondes droits civils ou politiques.LÊensemble de lÊaction gouvernementaledoit sÊintégrer sur ce plan. Nous avonsconscience dÊêtre sur la bonne voie eten décembre prochain quand nousnous présenterons au Haut-Commis-sariat de Nations Unies aux droits delÊhomme, nous serons fiers de dire quele bilan de la RD Congo en matière desdroits de l'Homme est positif.

Pour exemples, il suffit de suivre lesdébats au Parlement national, lire lapresse écrite et suivre les débatstélévisés politiques à travers la centainede chaînes de télévision pour se rendrecompte que la liberté dÊopinion est uneréalité en RD Congo et constater quela démocratie sÊest réellement installée.Bien entendu, quand certains politiciensdépassent les limites établies par la loi,cette dernière se doit dÊagir pour rap-peler quÊil y a des valeurs essentielles àprotéger, telles les droits dÊautrui.Aucune personne nÊest au-dessus de laloi en RD Congo, activiste des droitshumains, journaliste, homme politique,militaire etc. En ma qualité de ministredes droits humains, je suis heureux departiciper à créer dans le chef des con-golaises et congolais des réflexes nou-veaux, à savoir le respect des droits

humains, le respect de la loi et la pri-mauté du droit.

Quelle est la politique du Gouverne-ment concernant les violences sexuel-les faites aux femmes dans la région duKivu ? La politique gouvernementale sur ceplan se résume en la mise en fluvre dumot dÊordre „Tolérance zéro‰ lancé parle Président Kabila. Ce mot d'ordreconsiste en une lutte implacable contrelÊimpunité et la corruption à tous lesniveaux, la poursuite et condamnationde tous les auteurs de violations sexu-elles faites à la femme, la jeune fille etlÊenfant. ¤ cet effet, des audiencesforaines se déroulent régulièrement àGoma, Kisangani, Kalemie ainsi quedans tous les lieux où ces violences ontété perpétrées afin que les victimes

voient que les auteurs sont effective-ment condamnés et quÊune indemnisa-tion équitable leur soit accordée.

Le cas Golden Misako

Notre politique sÊaxe donc sur lÊeffica-cité de la justice reformée, en réactionaux violations des droits humains. Nousen appelons aussi à un partenariat pluslarge afin quÊau-delà de lÊaction de lajustice, la prévention joue un grand rôlecar ces violences sexuelles qui se com-mettaient dans les zones de guerrejadis, ont tendance à se manifester danscertaines villes non touchées par lesaffrontements armés. Nous avons donclancé une campagne notamment dansla presse, visant à intensifier lÊéducationcivique afin que les valeurs essentiellestelles que le respect de la femme et dela valeur humaine, soient respectées carle combat contre lÊimpunité ne peutaboutir que si ces valeurs sont parta-gées par toute la société congolaise.

On parle de deux défenseurs des droitsde l'homme en justice en ce momentau pays, Golden Misabiko et RobertIlunga. Pouvez-vous éclaircir notre lan-terne sur ce point et nous garantir queles défenseurs des droits de l'hommepeuvent exercer leurs activités en toutequiétude en RDCongo ?En ma qualité de ministre des droitshumains, je peux vous affirmer que sÊilexiste un pays où les libertés publiquessont garanties et respectées, cÊest bienla RDCongo. Les défenseurs des droits de lÊhommeexercent leurs activités de manièrelibre pour autant que cela se passe dansle respect de la loi et des bonnes mflursqui sont des exigences légales. Le casde Golden Misabiko, président delÊASADHO/Katanga, illustre les difficultésque les activistes des droits de lÊhommerencontrent lorsquÊils ne se conformentpas aux lois de la République et surtoutà la déclaration des droits de lÊhommesur les défenseurs des droits humains.En notre qualité de Gouvernement, nousavons veillé à ce que la vérité éclatedans lÊaffaire concernant Golden Misa-biko, qui avait produit un rapport faisantétat du trafic d'un minerai aussi sensibleque lÊuranium. Nous nous sommes ren-du compte que lÊintéressé nÊa pas ap-porté toute la collaboration nécessaireà lÊéclatement de la vérité. ¤ partir dumoment où il a affirmé des choses dontil nÊavait pas la preuve, il appartenait au

DÉFENDRE LES DROITS DE LÊHOMMEEST UN COMBAT QUOTIDIEN

LLAA SSIITTUUAATTIIOONN EESSTT DDEE LLOOIINNMMEEIILLLLEEUURREE ¤¤ HHIIEERREETT DDEEMMAAIINN DDOOIITT ¯̄TTRREE MMIIEEUUXXQQUUÊÊAAUUJJOOUURRDDÊÊHHUUII

© A

mba

ssad

e R

DC

/ B

XL

Page 12: yambi partieI

mens d'État. Quelle est votre baguettemagique pour que ça se passe si rapi-dement quand on sait que il y a quel-ques années, ça prenait jusquÊà 8 mois ?MM : Oui, nous avons reçu des instruc-tions du Président de la République quinous a demandé de raccourcir le tempsde publication des résultats des exa-mens. Ce n'était pas normal que nosjeunes frères qui présentaient les exa-mens d'État en juin, puissent avoir leursrésultats au mois de février au plus tard.Ils entraient alors dans un cerclevicieux d'échec parce que soit, ilsdevaient chercher une inscription àl'université en cas de réussite, mais à cemoment-là, les autres ont déjà reprisles cours ou en cas dÊéchec, ils doiventreprendre l'année scolaire, au mois deseptembre! Un an de perdu donc. Il fallait qu'on fasse tout pour réglercette situation et nous avons trouvé lavoie de l'informatisation de la correc-tion de l'examen d'État. Ce procédénous a permis de gagner énormémentde temps.

MS : Où étaient les goulets d'étrangle-ment? MM : Nous avons pris contact aveccertaines maisons qui avaient de lÊexpé-rience dans le domaine de l'informa-

tisation de la correction. Je citerai unemaison française NEOPTEC, qui corrigeaussi le bac français. Nous avons en-voyé du personnel travailler avec euxtenant compte de notre conception del'examen d'État et ils nous ont produitun logiciel qui nous permet de gagnerénormément de temps.

Trois axes importants :la qualité, lÊaccèset lÊinfrastructure

MS : On oublie souvent que l'éducationfait partie des 5 chantiers. Deux ansaprès votre nomination en tant queministre, où en êtes-vous dans le chan-tier de l'éducation?MM : Nous avons d'abord commencé àle définir, lui donner chair. ¤ cet effet, 3axes importants ont été déterminés. Lepremier axe, c'est pour nous celui quiest très important, c'est la qualité.

Nous devons améliorer la qualité denotre enseignement. Et pour ça, nousavons tout fait pour que nous puissionsassurer la formation des enseignants etque nos élèves puissent avoir des ma-nuels scolaires. Ceci nous permettra, àbrève échéance, de remonter le niveaude notre enseignement. Le deuxième axe important sur lequelnous mettons l'accent, c'est l'accès. Beaucoup de gens ignorent que nousavons plus ou moins autour de 4 mil-lions de nos enfants congolais qui nefréquentent pas l'école. Aujourd'huinous avons 13 millions d'élèves. Quandvous prenez la population scolarisablequi tourne autour de 17 à 18 millions,vous avez plus ou moins 4 millionsd'enfants qui ne fréquentent pas l'école. Il faut donc que nous prenions desmesures qui favorisent l'accès de laplupart de nos enfants à l'école. Et là,nous avons fait un examen, nous avonsconstaté que les problèmes de fraisscolaires qui sont demandés au niveaudes écoles sont un frein important quibloque le chemin de lÊécole pour beau-coup de nos enfants. Comme nous ne pouvons pas, exabrupto, supprimer les frais scolaires,nous avons opté pour la politique derégression progressive des frais sco-

MS : Pouvez-vous nous résumer lÊob-jectif du séminaire de Tunis auquel vousavez représenté la RD Congo ? MM : En effet, initiative de la BanqueMondiale et de la Banque Africaine deDéveloppement, ce séminaire sÊest dé-roulé sous forme de réunions mixtes :Ministres des finances et ministre del'éducation de l'Afrique pour débattre,pour démontrer que la relance de noséconomies en ces temps de crise peut-être passerait par l'éducation. Il faudraitdonc quÊun accent tout particulier soitaccordé à l'éducation pour nous per-mettre d'éviter les crises de demain caril n'y a pas de meilleur investissementque l'investissement dans l'homme.

MS : En parlant de l'éducation, de l'actu-alité dans votre ministère, nous som-mes en pleine publication des examensd'État, trois semaines après les exa-

De passage à Bruxelles, en provenance de Tunis où ila représenté la RD Congo à un séminaire africainorganisé par la Banque Mondiale, la Banque Africainede Développement et lÊAssociation pour le Dévelop-pement de lÊÉducation en Afrique sur le secteur delÊéducation en période de crise avec pour thèmeÂÂSoutenir la dynamique éducative en Afrique dans lecontexte de crise financière mondiale actuelleÊÊ,Maker Mwangu,ministre de l'EPSP (Enseignementprimaire, secondaire et professionnel) sÊest prêté àune interview de votre magazine. Parmi ses Chantiers„Éducation‰ : la publication des résultats des examensdÊÉtat, lÊenseignement professionnel, le chambardementdans la Justice et son avenir politique, lÊancienSecrétaire Général du Parti Présidentiel nÊéludeaucune question et fixe lÊopinion.

MAKER MWANGUMINISTRE DE LÊENSEIGNEMENT...ACCORDER UN ACCENT PARTICULIER ¤ LÊÉDUCATION

© IN

EE

© D

R

Page 13: yambi partieI

nous promettez cela au moins ?MM : Non, j'ai dit que nous avons undialogue permanent avec les syndicats.Cela nous permet de résoudre nombrede problèmes en amont et de sécuriserl'année scolaire. Nous avons convenudans le cadre du dialogue que la ren-trée scolaire nÊest pas un fait syndical,elle est réglementaire, c'est le gouver-nement qui dit que la rentrée scolairesera fixée cette année au 7 septembre.Le 7 septembre c'est donc la rentrée,nous clôturons le 10 juillet car nousdevons totaliser le nombre de joursnécessaires pour la formation de nosélèves au niveau maternelle, primaire etsecondaire.

MS : On oublie beaucoup qu'avant d'êtreministre de l'EPSP, vous êtes avant toutun homme politique. Vous avez partici-pé activement à lÊélection présidentiellede Joseph Kabila, en votre qualité deSecrétaire général adjoint du PPRD.Mais depuis que vous êtes ministre, onvous entend moins sur le terrain poli-tique. Je voudrais vous y emmener. Quepensez-vous des derniers développe-ments concernant le chambardementqui a été opéré dans la magistrature parle Président de la République ?

MM : Je ne peux qu'appuyer la décisiondu Président de la République qui vadans le sens de la rencontre des préoc-cupations de la population. Je lÊen féli-cite et le remercie de l'avoir entendu et

dÊavoir matérialisé ces préoccupationspopulaires. Lors de son discours à la Nation, le 30juin, il a été amer sur la magistrature, ila donc décidé. Je ne peux qu'appuyercette décision à 100%.

MS : Une question concernant le PPRD,est-il en bonne forme ? Dans la diasporasurtout ? MM : D'après les rapports que nousrecevons, il est en bonne forme. Il agrandi, il prend corps et beaucoupd'envergure. CÊest une bonne chose,nous ne pouvons qu'appuyer cela.

Rupture entre une certainediaspora en Europe et le pouvoir

MS : Vous êtes un ancien de Paris etcomment expliquez-vous le fait qu'il yait une rupture entre la diaspora con-golaise en Europe et le pouvoir à Kin-shasa ? Comment expliquez-vous cephénomène ? Qu'est-ce qui pourraitêtre fait pour rétablir le contact entrela diaspora qui participe beaucoup àapaiser les tensions sociales au pays -en envoyant de l'argent - et le pouvoirà Kinshasa ?MM : C'est un problème de communi-cation. Il faut communiquer, il fautéchanger l'information, il faut parler,parler et encore parler ! Je pense quenous tous, nous tendons vers unechose. Il faudrait canaliser les efforts

des uns et des autres pour le dévelop-pement du pays. Les ressources que ladiaspora envoie au pays doivent êtrebien canalisées pour quÊelles puissentréellement permettre de développernotre pays comme le font d'autresdiasporas. Donc nous devons tirer surla même corde. Je crois que ça peutnous permettre d'avancer.

MS : Mais une dernière question, en tantque ministre, êtes-vous heureux dansvotre job ? Tous les matins, en vousrendant au Ministère de l'éducationêtes-vous heureux ? MM : (Rires) Je vous dis que généra-lement, ce n'est pas un problèmed'émotion. On vous donne une mis-sion, vous devez la remplir. Chaquematin, je vais au bureau, je travaille etjÊaimerais que ce que nous entrepre-nons puisse aboutir à de bons résultats.

MS : Monsieur le Ministre, 2011(annéeélectorale), se profile à l'horizon. Quelrôle jouerez-vous? Reprendrez-vous unrôle actif sur le terrain ou resterez-vous dans votre rôle de ministre? Queferez-vous et surtout où vous voyez-vous en 2011?MM : Avant d'être ministre, on estd'abord politique. Et pour ça donc, nouscontinuerons de manière engagée àsoutenir les idéaux de notre partipolitique, le PPRD et les idéaux duPrésident de la République.

laires. Petit à petit, c'est ce qui nous apermis cette année, d'avoir plus oumoins un million d'élèves supplémen-taires.Et le troisième axe important est celuide l'infrastructure. Nous avons plus oumoins 49.000 écoles à travers la Ré-publique, dont 10.000 du secteur privéet 39.000 écoles publiques, pour lamajorité dans un état de délabrementtrès avancé. Nous avons donc avec legouvernement et nos partenaires, plan-ché sur le moyen de réhabiliter cesécoles. Cette année par exemple, nousavons pu réhabiliter 160 écoles. L'année prochaine, nous allons encoreatteindre le même chiffre mais ça nesuffit pas, parce que nous devons en-core sensibiliser les différentes commu-nautés de base afin qu'elles s'impliquentdans ce processus de réhabilitation desécoles. Vous vous souviendrez à lÊépo-que de nos parents quand on con-struisait les églises et les écoles, levillage tout entier se réunissait autourd'un abbé, autour d'un prêtre pourleurs constructions. Nous pensons qued'ici-là, si tous les moyens sont réunis, sinous sommes prêts, nous allons lancerle même type dÊopération et on pourraréhabiliter le plus d'écoles possible àtravers la République.

Le gouvernement, dans une situation de crise,

fait un effortpour accroître

les ressources dÊéducation

MS : Donc un bilan positif pour le chan-tier éducation ?MM : Je ne suis pas au niveau du bilan.Le gouvernement s'est assigné un certainnombre d'objectifs que nous poursui-vons et essayons d'atteindre.

MS : Mais avec près de 5% du budgetnational, pensez-vous que vous avez lesmoyens de votre politique ?MM : De nos jours le budget éducationtourne autour des 10%. Il est vrai que lasituation est difficile, mais quand vousvoyez d'où nous venons, une certaineépoque où le cuivre rapportait beaucoupde ressources, nous n'avions que prèsde 1% du budget national alloué àl'éducation. Aujourd'hui, le gouverne-ment, dans une situation de crise, faitun effort pour accroître les ressourcesdÊéducation. Cependant laissez-moi placer un bémol,dans ces 10% du budget „éducation‰, legros va dans les paiements de salairedes enseignants. Nous faisons desefforts pour qu'on arrive à augmenterce pourcentage dans les axes de l'ac-quisition de manuels, la réhabilitationdes infrastructures et la formation desenseignants.

MS : Votre ministère se dénomme l'EPSP,dont la dernière lettre, je le rappelle,c'est pour Professionnel. On dit que lediplôme d'État au Congo a une trèsforte valeur et attire tellement d'élévesau détriment du secteur professionneldélaissé. Pas de menuisiers, de méca-niciens formés, etc. Tous ces métiersprofessionnels sont abandonnés, or cesont ces derniers qui font une éco-nomie. Quelle est votre politique con-cernant l'école professionnelle ?MM : Vous avez grandement raison.L'école professionnelle coûte excessi-vement cher. Pour avoir une écoled'enseignement général, c'est beaucoupplus facile. Aujourd'hui nous avonspresque 10% d'écoles techniques etprofessionnelles comparées aux écolesd'enseignement général. L'option priseaprès notre table ronde, où nous avonsdéfini la stratégie dans les sous-secteursde l'EPS, avec le concours du gouver-nement et de nos partenaires exté-rieurs est quÊon puisse atteindre 50%

d'écoles techniques et professionnelles.CÊest toute une politique mais il fautsuffisamment de ressources pour qu'onpuisse atteindre cet objectif.

MS : Quand on parle de professionnel,on voit les 5 chantiers bien sûr. N'avez-vous pas un problème de main d'flu-vre ? Comment faites-vous pour travail-ler avec les Chinois, quand on sait quela main d'fluvre professionnelle n'estpas qualifiée ? Ou pire, n'existe carré-ment pas, comme vous venez de le direprécédemment ?MM : Non, elle existe, mais elle n'est pasà la hauteur de nos attentes. Il nous fautfaire un effort pour qu'on atteigne cetobjectif. La nature a horreur du vide etqu'est-ce qu'il se passe généralement ?Si vous connaissez bien Kinshasa, cesont les ateliers, les menuiseries, lesvieux maçons qui recrutent autourd'eux un certain nombre de jeunesqu'ils forment sur le tas. Il faudrait quele gouvernement adopte une politiquedans ce domaine pour qu'on arrive àcertifier ces connaissances que les aînéstransmettent aux jeunes.

MS : Un partenariat pratique avec leschinois puisqu'on a beaucoup parlé dela transmission du know how est-il en-visagé ? MM : Bien sur que oui, ce partenariatest sous examen⁄

Rentrée scolaire :„Il y aura moins de problèmes‰

MS : Je voulais rebondir sur la questionde la rentrée scolaire 2009-2010. Sera-t-elle moins mouvementée que celle del'année passée ? Parce qu'on a vu quel'année passée, il y a eu des problèmesavec le SYECO et le SYNECAT (syn-dicats). Comment envisagez-vous cetterentrée scolaire ?MM : Laissez-moi relativiser. La rentréescolaire sÊest mieux déroulée par rap-port à celle de 2007. La rentrée scolai-re 2007, il est vrai, a posé des problè-mes et celle de 2008 en a eu moins.Pour celle qui arrive, on pense qu'on enaura moins encore, car nous avons ins-tauré un dialogue permanent avec lessyndicats qui nous a permis de résou-dre en amont les problèmes.

MS : Donc il n'y aura pas de problèmesdÊunification de Mbudi (barème sala-rial), du budget 2008 à exécuter, de lamise en retraite des professeurs. Vous

© D

R

© D

DR