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Nouvellement transformé en établissement public à caractère scientifique et technique, lÊOffice Congolais de Contrôle a fêté février dernier ses 37 ans dÊâge. ¤ quelques encablures de son âge canonique, lÊorganisme qui garantit la qualité de vie des 68 millions de Congolais a mis „le cap sur sa modernisation‰ dÊaprès son directeur-général Albert Kasongo Mukonzo. Crises socio-économiques, explosion démographique, mondialisation. LÊOffice Congolais de Contrôle a été un acteur- témoin des convulsions politico-économiques de lÊévolution congolaise. Travelling dans lÊhistoire de lÊOffice Congolais du Contrôle et projection dans le futur avec son numéro un. CÊest un Albert Kasongo Mukonzo con- tent qui nous reçoit dans son modeste bureau du cinquième étage de lÊOffice Congolais de Contrôle qui surplombe le quartier du Beach Ngobila, port dÊem- barquement et de débarquement pour la traversée Kinshasa-Brazzaville avec vue imprenable sur le majestueux fleuve Congo et la capitale du Congo dÊen face. Content, il lÊest à plus dÊun titre : suspendu fin octobre dernier pour des allégations non fondées de détourne- ment sur fond de querelles de bouti- quiers politico-médiatiques, le Premier Ministre Adolphe Muzito en personne vient de le réhabiliter dans ses fonc- tions en ce mois de février qui coïncide avec les 37 ans de lÊOCC.Tout un sym- bole. Ne voulant pas revenir sur ce „chapitre clos‰, notre hôte sÊest foca- lisé sur le sujet du jour : les 37 ans de lÊOffice Congolais de Contrôle. DÊentrée de jeu, sur lÊorigine de lÊOCC, le directeur général nous a rappelé que la création de lÊOffice trouve ses racines dès la colonisation plus précisé- ment en juin1949, moment où lÊadmi- nistration du Congo Belge décida de rendre obligatoire les contrôles à lÊim- portation avant embarquement et le contrôle à lÊexportation et créer à cet effet une filiale de la société suisse, Société Générale de Surveillance (SGS) dénommée Société Congolaise de Sur- veillance (SCS). LÊindépendance acquise, les attributions de la SCS seront éten- dues dès 1963 à dÊautres activités tels les contrôles techniques, lÊexploitation de silos et les exportations ce qui entrainera un plus grand droit des regards des autorités congolaises sur la filiale du groupe suisse et son entrée en 1965 dans le capital de la Société Con- golaise de Surveillance qui change de statut et devient une entreprise dÊéco- nomie mixte. Le changement de nom du pays en Zaïre en 1971 transforme la Société Congolaise de Surveillance en Société Zaïroise de Surveillance et dans la fou- lée des mesures de nationalisation de 1973, la Société Zaïroise de Surveil- lance est dissoute et par lÊordonnance loi n o 74 du 10 janvier 1974, lÊOffice zaïrois de contrôle (OZAC) est crée. Institution nationale de droit public dotée dÊune personnalité morale, lÊOf- fice zaïrois de contrôle (OZAC) se voit assigner la mission de soutenir la stra- tégie dÊassurance de la qualité, des biens, services et produits, en reprenant les prérogatives de la défunte SZS tout en maintenant une très longue collabo- ration avec la Société Générale de Surveillance. Pour le directeur général, la période de sa création à 1997 peut être considé- rée comme une „intégration institution- nelle‰ de lÊOffice qui a vu son champ dÊactivité étendu aux contrôles de qua- lité, de quantité, du prix des produits importés et exportés, avant et après embarquement devenus obligatoires. Mai1997. Le chapitre Zaïre est fermé, Le président Laurent Désiré Kabila re- nomme le pays „République Démocra- OFFICE CONGOLAIS DE CONTRlLE 37 ANS DE VEILLE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE Albert Kasongo Mukonzo, DG de lÊOCC

Yambi N° 4 partie 2

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Nouvellement transforméen établissement public àcaractère scientifique ettechnique, lÊOfficeCongolais de Contrôle afêté février dernier ses 37ans dÊâge. ¤ quelquesencablures de son âgecanonique, lÊorganisme quigarantit la qualité de viedes 68 millions deCongolais a mis „le cap sursa modernisation‰ dÊaprèsson directeur-généralAlbert Kasongo Mukonzo.Crises socio-économiques,explosion démographique,mondialisation. LÊOffice Congolais deContrôle a été un acteur-témoin des convulsionspolitico-économiques delÊévolution congolaise.Travelling dans lÊhistoire delÊOffice Congolais duContrôle et projectiondans le futur avec sonnuméro un.

CÊest un Albert Kasongo Mukonzo con-tent qui nous reçoit dans son modestebureau du cinquième étage de lÊOfficeCongolais de Contrôle qui surplombele quartier du Beach Ngobila, port dÊem-barquement et de débarquement pourla traversée Kinshasa-Brazzaville avecvue imprenable sur le majestueux fleuveCongo et la capitale du Congo dÊenface. Content, il lÊest à plus dÊun titre :suspendu fin octobre dernier pour desallégations non fondées de détourne-ment sur fond de querelles de bouti-quiers politico-médiatiques, le PremierMinistre Adolphe Muzito en personnevient de le réhabiliter dans ses fonc-tions en ce mois de février qui coïncideavec les 37 ans de lÊOCC. Tout un sym-bole. Ne voulant pas revenir sur ce„chapitre clos‰, notre hôte sÊest foca-lisé sur le sujet du jour : les 37 ans delÊOffice Congolais de Contrôle. DÊentrée de jeu, sur lÊorigine de lÊOCC,le directeur général nous a rappelé quela création de lÊOffice trouve sesracines dès la colonisation plus précisé-ment en juin1949, moment où lÊadmi-nistration du Congo Belge décida derendre obligatoire les contrôles à lÊim-portation avant embarquement et lecontrôle à lÊexportation et créer à ceteffet une filiale de la société suisse,Société Générale de Surveillance (SGS)dénommée Société Congolaise de Sur-veillance (SCS). LÊindépendance acquise,les attributions de la SCS seront éten-dues dès 1963 à dÊautres activités telsles contrôles techniques, lÊexploitation

de silos et les exportations ce quientrainera un plus grand droit desregards des autorités congolaises sur lafiliale du groupe suisse et son entrée en1965 dans le capital de la Société Con-golaise de Surveillance qui change destatut et devient une entreprise dÊéco-nomie mixte. Le changement de nom du pays enZaïre en 1971 transforme la SociétéCongolaise de Surveillance en SociétéZaïroise de Surveillance et dans la fou-lée des mesures de nationalisation de1973, la Société Zaïroise de Surveil-lance est dissoute et par lÊordonnanceloi no74 du 10 janvier 1974, lÊOfficezaïrois de contrôle (OZAC) est crée.Institution nationale de droit publicdotée dÊune personnalité morale, lÊOf-fice zaïrois de contrôle (OZAC) se voitassigner la mission de soutenir la stra-tégie dÊassurance de la qualité, des biens,services et produits, en reprenant lesprérogatives de la défunte SZS tout enmaintenant une très longue collabo-ration avec la Société Générale deSurveillance. Pour le directeur général, la période desa création à 1997 peut être considé-rée comme une „intégration institution-nelle‰ de lÊOffice qui a vu son champdÊactivité étendu aux contrôles de qua-lité, de quantité, du prix des produitsimportés et exportés, avant et aprèsembarquement devenus obligatoires. Mai1997. Le chapitre Zaïre est fermé,Le président Laurent Désiré Kabila re-nomme le pays „République Démocra-

OFFICE CONGOLAIS DE CONTRłLE

37 ANS DE VEILLEÉCONOMIQUE ET SOCIALE

Albert Kasongo Mukonzo, DG de lÊOCC

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tique du Congo‰. LÊOZAC devientOffice Congolais de Contrôle et estdésormais mandataire de lÊÉtat sous latutelle du Ministère du Commerce Ex-térieur tout en créant son Commis-sariat dÊavaries. „1997 est lÊannée qui apermis à lÊOffice Congolais de Con-trôle de devenir leader sur son mar-ché‰ nous précise doctement AlbertKasongo. En effet, les attributions delÊOCC seront progressivement éten-dues sur toute lÊétendue de la répu-blique, au contrôle du prix et de laconformité ainsi quÊà celui de la pro-duction nationale, afin de garantir lesstandards nationaux de qualité, accom-pagnant ainsi la compétitivité écono-mique de la République Démocratiquedu Congo. En 2005, lÊOCC et la Direction Géné-rale des Douanes et Accises (DGDA exOFIDA) dont Albert Kasongo futpatron deux ans durant en 2006, sontassociés comme représentants conjointsdu Gouvernement congolais dans lasignature et lÊexécution du nouveaucontrat de vérification des marchandises

avant embarquement avec BIVAC, fi-liale du Bureau Veritas, entreprise fran-çaise de vérification.Voulu par le Président Joseph Kabila, leprocessus de transformation des en-treprises publiques, gage de bonnegouvernance du portefeuille de lÊÉtat,place Albert Kasongo Mukonzo à latête de lÊOffice et transforme pardécret no09/42 du 3 décembre 2009lÊOCC en établissement public à carac-tère scientifique et technique. Pour leDirecteur Général, cette transformationmarque le début de „lÊère de moderni-sation‰ de lÊOffice Congolais de Con-trôle qui voit un son champ dÊinter-vention étendu avec la métrologie, laproduction locale, le commissariat dÊava-ries ainsi que le contrôle technique detous les appareils et travaux dÊinfra-structures entrant dans son giron.Concernant les perspectives dÊavenirde lÊOCC, Albert Kasongo Mukonzonous a certifié quÊelles étaient „claire-ment balisées‰ sur un plan triptyque :modernisation des infrastructures dontle plus récent acte a été la construction

sur fonds propres, février 2010, dunouveau bâtiment de lÊOCC/Kasumba-lesa et le déploiement des laboratoiresde lÊOCC sur tout le territoire natio-nal, formation continue des 4000 agentspar rapport à lÊévolution du commercemondial et les défis climatiques mon-diaux du moment et amélioration con-tinue de toutes les prestations parlÊaccréditation au plan internationalselon les normes standards. 37 ans après sa création, lÊOffice Con-golais de Contrôle continue donc sonévolution. Entre de bonnes mains et surun chemin balisé⁄ Nous lui souhai-tons bon vent dans sa mission de pro-tection du peuple congolais !

Le siège de lÊOCC à Kinshasa/Gombe

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Léonard MashakoMamba, ministre del'Enseignement supérieuret universitaire (ESU) dela République démocra-tique du Congo (RDC),était de passage enBelgique, du 5 au 10dÊoctobre dernier. ¤ cette occasion nouslÊavons rencontré pourconnaître le but de savisite, dont nous vouslivrons quelques aspectsprincipaux.

pour participer à une séance acadé-mique organisée par la KUL et lÊUCLlors de laquelle, Monsieur Steven Van-ackere, le ministre belge des Affairesétrangères, est venu donner le point devue du gouvernement belge et affirmersa détermination à travailler dans lecadre de la Déclaration de Paris, dont lebut est de fixer un cadre dÊharmoni-sation, de coordination, où lÊon respecteles souhaits exprimés par le pays par-tenaire concernant les domaines danslesquels il souhaite être appuyé.

LÉONARD MASHAKO MAMBARENFORCER LE LIENENTRE LÊENSEIGNEMENT ET LÊEMPLOI

Quel était le but de votre mission ?Le but de ma mission était de discuteravec les autorités belges et les autoritésuniversitaires belges de la manière derenforcer nos relations dans le cadre dela formation de haut niveau, de typeuniversitaire, ceci dans le contexte dela commémoration du 50ème anniversairede lÊaccession de notre pays à lÊindé-pendance ; suite également à la signa-ture lÊannée dernière, du PIC (Pro-gramme Indicatif de Coopération).Nous avons profité de cette occasion

VISITE DE TRAVAIL DU MINISTREDE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEURET UNIVERSITAIRE (ESU)

Léonard Mashako Mambo, Ministre de l'Enseignement supérieur et universitaire (ESU) :„Nous avons émis sur la même longueur d'ondes"

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Et je suis heureux de constater quenous avons émis sur la même longueurdÊondes au niveau des autorités politi-ques belges, et surtout de voir la déter-mination de lÊUniversité catholique deLouvain, tant du côté francophone quenéerlandophone, à participer au chan-tier de lÊéducation, de lÊinfrastructure,de la santé, ⁄Par exemple, hier, jÊai participé à la clô-ture dÊun atelier qui a évoqué la coopé-ration dans le domaine médical, avecdes appuis biens précis à lÊUniversité deKinshasa, lÊUniversité catholique deBukavu, dÊIsiro et à Kisantu, au niveaudes zones de santé.

Comment cela va-t-il se traduire con-crètement ?Cela va permettre de relancer, de ren-forcer le partenariat entre les univer-sités belges et congolaises dans plu-sieurs domaines comme lÊagriculture, laformation des ingénieurs civils, des in-génieurs polytechniciens, ⁄ Nous avonsaussi pensé que le domaine des éner-gies renouvelables, devrait égalementpouvoir bénéficier dÊune grande atten-tion, tout comme celui de la biotech-nologie, le problème des amputés, avecun projet de réhabilitation de lÊatelierorthopédique des Cliniques Universi-taires de Kinshasa, qui a une grandecapacité, et dans le cadre duquel nouspourrions travailler ensemble pour four-nir les appareillages nécessaires à tousles amputés du fait de la guerre, à lÊEst

du pays. Un secteur comme la santémentale, pourrait aussi bénéficier decette coopération.Autre domaine important, la relève,cÊest-à-dire lÊexamen de la manière dontnos partenaires peuvent contribuer àformer les haut-cadres, jusquÊà la thèse,en termes dÊaugmentation des bourses,mais surtout en termes dÊenvoi de pro-fesseurs belges en République démo-cratique du Congo, pour former lescadres au pays, plutôt quÊà lÊextérieur,car une seule bourse peut contribuer àformer 5 à 10 personnes en RDC.Je voudrais aussi mentionner lÊintérêtdu patronat belge qui souhaiterait sejoindre au projet que nous sommes entrain de mener, afin de permettre auxétudiants congolais de faire des stagesdans les entreprises, conformément àlÊaccord-cadre en préparation avec laFEC (Fédération des Entreprises duCongo), lÊANEP (Association des En-treprises publiques), la COPEMECO(Association des Petites et MoyennesEntreprises), pour former les cadresdont les entreprises ont besoin. Car la FEC nous a fait remarquer quÊau-jourdÊhui, lorsquÊon engage un univer-sitaire, il faut encore le former. DÊoùune perte de temps et dÊargent.

Dans cette optique nous devons com-bler notre retard numérique. Tous lesjeunes congolais doivent savoir mani-puler un ordinateur et surfer sur in-ternet.LÊapprentissage des langues étrangèressera également une de nos priorités,avec lÊapprentissage de lÊanglais commedeuxième langue universitaire, ce quenous avons déjà commencé à initier àKinshasa et dans quelques villes enprovince.Tout cela avec comme finalité que dÊicicinq à dix ans, tous les universitairescongolais soient bilingues, français-an-glais, mais sans oublier, en même temps,le renforcement et lÊapprentissage dÊaumoins deux langues nationales.Parce que la force dÊun peuple, cÊest saculture et le médium est la langue. PourlÊapprentissage dÊautres langues étran-gères, nous avons commencé à im-planter, en plus du français et de lÊan-glais, des écoles pour apprendre dÊau-tres langues comme le coréen ou lechinois, de telle sorte que les ingé-nieurs congolais puissent communiquerdirectement avec leurs homologueschinois sans avoir besoin dÊinterprète.

Joseph KAYOMB TSHOMBE

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COOPÉRATION BELGO-CONGOLAISE

Formation des hauts-cadres et apprentissage des langues

Le ministre Mashako Mambo avec le directeur de la rédaction de Yambi, Joseph Tshombe

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Le développementsocioéconomique dÊunpays ne peut se réaliserefficacement sansadhérer aux structuresde la mondialisation ;autrement dit, sansmettre en place lesstructures permettant lacompétitivité dans lalibre circulation desbiens, services et despersonnes. Ce qui exigedes réformes sur tous lesniveaux et notammentcelui de lÊéducation. En effet, lÊéducation entant quÊune des bases detoute société qui chercheà se développer et àsÊouvrir au monde exté-rieur, offre lÊéquivalencedes compétences, desdiplômes, des connais-sances et des programmes.Donc, pour améliorer laqualité de lÊenseignementet mieux répondre à lacompétitivité intra paysafricains et inter parte-naires occidentaux, il fautprocéder à une réformeintégrale du systèmeéducatif.

Depuis lÊaccession à lÊindépendance, laplupart des pays africains ont plus dÊunefois réformés leurs systèmes dÊensei-gnement, aux fins de les adapter auxnouvelles réalités. Avec la mondialisation, unenouvelle réforme sÊimpose pouradapter le système aux normes de„globalisation‰. Peu après les pays delÊUnion Européenne, les pays de lÊAfri-que du Nord, spécialement ceux duMaghreb (Maroc, Tunisie et Algérie) etles régions du monde arabe ont adoptéla nouvelle organisation de lÊenseigne-ment universitaire, le système éducatifinternational, dit „Processus de Bolo-gne‰ ou „le système Licence, Master,Doctorat‰ (LMD).

Processus de Bologne

Dans cette perspective de réforme, lesChefs dÊÉtat des pays de lÊAfrique Cen-trale ont, dans le cadre de la Commu-nauté Économique et Monétaire delÊAfrique Centrale (CEMAC), lors duSommet de Libreville, le 11 février2005, décidé de favoriser lÊharmonisa-tion de la standardisation des mesuresdÊenseignement supérieur, de recher-che et de formation professionnelleainsi que la constitution dÊune banquede données pour les universités dÊAfri-que Centrale, en vue de lÊadoption dusystème LMD. ¤ cet effet, ils ont décidé

dÊinstruire le Conseil des Ministres,ayant en charge lÊenseignement supé-rieur et universitaire des pays membresde la CEMAC, en vue de définir lesobjectifs, les moyens et les modalités deconstruction de lÊespace CEMAC, delÊenseignement supérieur, de la re-cherche et de la formation profession-nelle.Ce bref aperçu sur le système LMD enAfrique en général et en RDCongo, enparticulier, a un double objectif : infor-mer sur le système LMD que les auto-rités compétentes du pays apprêtent àfaire appliquer dans nos universités etréfléchir, sans être exhaustif, sur lespréalables pour une entrée mieux réus-sie dans ce système. Sans prétendreêtre expert en la matière, nous avonsvoulu, en notre qualité de fonctionnaireà lÊAmbassade, nous confronter dansnotre quotidien aux problèmes delÊenseignement, partager via ce canal,nos connaissances et susciter la réfle-xion de ceux qui veulent apporter leurconcours à la réalisation de ce projetcapital dans un État appelé à être uncatalyseur de développement au centredu continent africain. Ainsi, après avoirdéfini le système LMD et montrer enquoi il consiste, nous aborderons lesperspectives de mise en fluvre duditsystème en RDCongo. Une conclusionclôturera cet exposé.

ENSEIGNEMENT

LA RÉFORME DE LÊENSEIGNEMENTUNIVERSITAIRE EN AFRIQUECAS DE LA RDC

Albert KASEREKAKYAVUYIRWE

LÊUNIKIN, lÊUniversité de Kinshasa

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QuÊest-ce que le système LMD ?LMD, abréviation de Licence, Master,Doctorat est le vocable utilisé pourdésigner la réforme de lÊenseignementuniversitaire issue des Accords de Bo-logne. Partant du système Bachelier,Master, Doctorat (BMD correspondantà 3, 5, 8 ans dÊétudes) longtemps enapplication dans les universités delÊAmérique du Nord (USA et Canada)et de la Grande Bretagne, les États delÊUnion Européenne ont décidé dÊhar-moniser les cursus dÊenseignementsupérieur et universitaire en vue deconstruire un espace européen dÊen-seignement supérieur. Les Accords dits„Processus de Bologne‰ qui furent ainsisignés au courant des années 90 réor-ganisaient lÊenseignement universitaireautour de trois diplômes : la licence, lemaster et le doctorat ; dÊoù lÊappel-lation „système LMD‰. Cette nouvelle organisation de lÊensei-gnement universitaire vise à accroîtrela mobilité des étudiants, assurer lareconnaissance mutuelle des diplômes,la mobilité entre disciplines et entreformations professionnelles et généra-les. Elle permet de mettre en cohéren-ce les différents systèmes nationaux, enmême temps quÊelle promeut la co-opération entre les universités. Bref,elle permet de se préparer à lÊouver-ture sur lÊévolution mondiale des dif-férentes sciences et à une meilleureinsertion professionnelle.

En quoi consiste le système LMD ?Au sein de la plupart des pays, en Eu-rope comme en Afrique et partoutailleurs, dans lÊancien système, les for-mations universitaires étaient organiséesen deux cycles : candidatures et licen-ces (ou ingéniorat) qui se faisaient res-pectivement en 2 et 2 ans pour les li-cences et 2 et 3 ans pour lÊingéniorat ;exception faite pour la Médecine dontla durée de 7 ans en raison de 3 ans decandidature et 4 ans de doctorat.Après ces cinq années, les candidatsdésireux de présenter un doctoratsÊinscrivaient à un diplôme de licencecomplémentaire (LC) ou un diplômedÊétudes approfondies (DEA) compre-nant plus ou moins 300 heures, mémoi-re compris. LÊinscription proprementdite au doctorat était conditionnée parla réussite avec mention (minimumdistinction) au DEA ou à la LC. Le système LMD porte sur la réorga-nisation des enseignements, des con-tenus des programmes pédagogiques et

de la gestion des établissements dÊen-seignement supérieur. Il se compose detrois cycles (Licence, Master, Doctorat)qui sont organisés en domaine, filière etspécialité, constituée dÊunités dÊen-seignement réparties en semestresdÊétudes. La licence se fait en trois anset comporte donc six semestres. LeMaster se déroule en deux ans, soitquatre semestres après la licence. Ilcomporte deux orientations: masterprofessionnel et master recherche. Lesdétenteurs dÊun Master recherche,peuvent sÊinscrire pour préparer undoctorat. La durée de préparation dudoctorat est en règle générale de troisans.Dans le nouveau comme dans lÊanciensystème, une année académique se ré-partit en deux semestres. Le semestresert comme unité (de début octobre àfin janvier et de début février à fin mai).Les examens ont lieu à la fin de chaquesemestre ; tandis que les examens derattrapage ont lieu au courant deseptembre, le plus souvent durant ladeuxième et troisième semaine.La grande nouveauté pour le systèmeLMD est la capitalisation et la trans-férabilité des crédits. Chaque semestredÊétudes est affecté de 30 crédits ouE.C.T.S. (European Credit TransfertSystem). Ainsi en licence, six semestresvalidés représentent 180 crédits. Pourle master, les quatre semestres validésvalent 120 crédits. Un total de 300crédits est donc nécessaire pourobtenir le diplôme de Master. Chaqueenseignement du semestre reçoit unnombre de crédits proportionnel autemps que lÊétudiant doit y consacrer ycompris le travail personnel. Un créditcorrespond à 12 heures de cours. Lescrédits sont capitalisables en ce sens

quÊils restent acquis quel que soitlÊabandon ou la poursuite des études. Ilssont transférables dÊun parcours àlÊautre (sous réserve dÊacceptation delÊéquipe pédagogique). Le parcours uni-versitaire ainsi organisé en crédits estdonc moins rigide, plus personnaliséquÊauparavant et permet aux étudiantsde découvrir dÊautres disciplines avec leseul impératif de conserver un cursuscohérent.

Perspectives de mise enfluvre du système LMD en RD Congo

En République Démocratique du Con-go, à la suite de lÊinitiative lancée par leMinistre de lÊESU, le Professeur Léo-nard Mashako, de transformer lesystème national en système LMD, unprojet de loi devant servir de cadreréglementaire est à lÊétude au sein delÊAssemblée nationale. Une circulaire aété envoyée aux universités les invitantà réfléchir sur le système LMD et àsÊapprêter à lÊappliquer dans le délai de2 à 3 ans.LÊUniversité de Kisangani (UNIKIS)servira dÊinstitution pilote pour la miseen place du système LMD. Des assises yont été organisées et une celluleLMD/Assurance-Qualité, y a été créée.Les autres pôles universitaires serontrégulièrement informés des avancées etdifficultés éventuelles de cette ex-périence. Conscient des difficultés dÊapplicationdÊun tel système, par cette invitation leMinistre appelle à la réflexion sur lespréalables, parce que le système en soi,est porteur dÊenjeux et de défis divers.CÊest pourquoi, après avoir décrit ce

ENSEIGNEMENT

LÊUNIKIS, lÊUniversité de Kinsangani

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quÊest le système LMD et en quoi ilconsiste par rapport au système actuel,il convient dÊévoquer les préalables etenjeux aussi bien pour les apprenants,les professeurs que la société.

Les préalables à lÊapplicationdu système LMDContrairement à lÊidée que se font bonnombre de personnes, la réforme LMDnÊest pas seulement pédagogique ; elleest aussi structurelle et organisation-nelle. Ainsi, tout pays qui se prépare àmettre en pratique le système LMDrépond à un certain nombre de pré-alables pédagogiques et structurels.

Les préalables pédagogiques

Sur le plan pédagogique, lÊapplication dusystème LMD exige au préalable la ré-vision des programmes. LÊaméliorationde la qualité de lÊenseignement ne peutse faire sans réadapter le programme.Dans les normes dÊun système éducatifglobal, la révision des programmesdevrait toucher lÊensemble du systèmedÊenseignement, allant du primaire àlÊuniversité. En effet, revoir celui desuniversités sans toucher à celui dusecondaire créera des vides dans lalogique dÊapprentissage de certainesnotions. Car, il faut reconnaître que lesprogrammes du secondaire dans cer-tains pays dÊAfrique sont en retard parrapport à lÊévolution du monde dÊap-prentissage. Dans la plupart des pays,certaines notions inscrites au pro-gramme des premières candidaturessont enseignées au niveau de la 5e oude la 6e année secondaire. Un autre préalable est la disponibilitédu corps professoral. La profession-

nalisation à tous les grades du systèmeLMD nécessite du personnel ensei-gnant suffisant et disponible pour en-cadrer les étudiants. Si lÊenjeu au niveaude la Licence est, comme le dit le Pro-fesseur Daniel Idiata, favoriser lÊascen-seur social en permettant aux jeunesdÊaccéder au grade de Licence dansleurs pays respectifs ; au niveau duMaster, les difficultés sont différentes,car on sait que la qualité passe par laspécialisation. Ainsi, comme lÊindique leMinistre de lÊESU, le Professeur Léo-nard Mashako, les écoles doctoralesdevront répondre à certains critères dequalité pour fonctionner. Les critèrespour être inscrit dans une écoledoctorale, seront très rigoureux et destricte application. Les détenteurs dÊunmaster ne sont pas automatiquementadmissibles à lÊécole doctorale.

Les préalables structurels

Aux préalables pédagogiques, sÊajou-tent ceux dÊordre structurel et orga-nisationnel. Les structures dÊaccueilconstituent un défi majeur pour unarrimage cohérent du système LMD. Eneffet, la réforme impose une gestiontrès complexe des parcours individuelsdes étudiants en apprentissage et envalidation des acquis professionnels etde lÊexpérience. Elle nécessite des équi-pes pédagogiques à différents niveauxde lÊorganisation administrative de lÊins-titution universitaire. Cela va des facul-tés et départements, en passant par desgrades (licence, master, doctorat) et desunités dÊenseignements à la struc-tureorganique globale de lÊUniversité.LÊétudiant doit être bien informé sur lafinalité des différents cursus pour biensÊorienter et définir son cursus dÊensei-

gnement, car le temps de former pourformer, ne devrait pas avoir de placedans ce nouveau système. LÊéquipement des bibliothèques et deslaboratoires, la connexion internet etles NTIC constituent des indicateursimportants pour sÊassurer de la qualitéde la formation. LÊimplication des en-trepreneurs dans les discussions pourla réforme constitue aussi un préalablepour la mise en fluvre du systèmeLMD. Certaines unités dÊenseignementdevraient en effet voir le jour en fonc-tion de lÊutilité pratique que les entre-preneurs peuvent insuffler. Ceux-cipeuvent même contribuer au finance-ment de certaines formations et ré-duire ainsi le coût de lÊÉtat.

Conclusion

DÊune manière générale, il nÊy a pas unsystème LMD africain comme il nÊy ena dÊailleurs pas en Europe. Il y a lesgrandes orientations à partir desquelleschaque pays peut construire son sys-tème LMD spécifique en tenant comptede la logique de sa communauté(CEMAC, UEMOA, SADC, etc.) et ense servant de lÊexpérience européenneou nord-américaine, tout en évitant lecopié collé. Pour réussir cette réformedÊenvergure, le pays a besoin dÊun ac-compagnement par des experts et parla coopération avec ses partenaires etdoit tenir compte des urgences incon-tournables au plan institutionnel. La sensibilisation des autorités univer-sitaires, déjà fort amorcée est, à notreavis, à compléter (au cas où cela nÊestpas encore fait) par la création dÊuneéquipe LMD nationale au sein de lastructure ministérielle de lÊenseigne-ment supérieur et universitaire. Cetteéquipe devra en principe travailler encollaboration étroite avec le ConseildÊAdministration des Universités, celuides Instituts Supérieurs Pédagogiqueset celui des Instituts Supérieurs Tech-niques, dans le but, entre autres, dedéfinir les objectifs, les priorités, clas-sifier les facultés selon la possibilitédÊapplication du système. En effet, laFaculté de Médecine où les études sedéroulent en 3 et 4 ans sera confrontéeà plus de préalables pour entrer dansle système LMD. Les cadres de la dia-spora congolaise détenteurs dÊun doc-torat devraient aussi étoffer le corpsprofessoral en acceptant dÊassurerquelques enseignements. LÊappel leurlancé par les autorités de lÊESU con-stitue un des préparatifs pour la miseen fluvre du LMD.

ENSEIGNEMENT

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L'Ambassadeur HenriMova Sakanyi a reçu mardi28 février dernier, M.Ndaba Mandela, présidentde l'ONG „Africa Rising‰,petit fils du premierprésident sud-africain postApartheid, Nelson Mandela,de passage à Bruxelles dansle cadre du témoignage surle combat de son grand-père, 21 ans après la fin delÊapartheid, mais égalementde sa propre contributionà son pays, lÊAfrique du Sud,à travers son ONG AfricaRising (LÊéveil de lÊAfrique).

M. Ndaba Mandela a tenu à rencontrerlÊAmbassadeur de la RDC à Bruxelles,pour évoquer les possibilités de coopé-ration entre son ONG, dont les ob-jectifs sont d'investir dans l'enseigne-ment, l'entreprise et la culture pourredresser le continent africain et laRDCongo, „pays africain de très grandeimportance‰ selon lui.L'Ambassadeur Henri Mova Sakanyi asalué l'initiative de Ndaba Mandela quise situe dans la continuité de l'fluvrede „libération totale de l'homme noiret son développement intégral‰ de songrand-père, Nelson Mandela, révélanten outre que le futur de l'Afrique est„dans la prise de conscience de la jeu-nesse et sa formation pour affronter aumieux les enjeux mondiaux à lÊheure dela mondialisation‰.Le Chef de mission congolais a doncpointé plusieurs secteurs concrets dÊin-terventions en RDC, pour Africa Ri-sing, notamment dans le domaine dutransfert de know-how et du dévelop-

pement des capacités entrepreneurialesdes jeunes congolais, et a promis desoutenir les prochaines initiatives enRDC de l'ONG fondée en 2009, quipeut compter sur lÊappui de NelsonMandela lui-même, mais également surcelui de Thabo Mbeki ou encore durévérend Jessie Jackson.LÊAmbassadeur sÊest aussi enquis au-près de M. Ndaba, de lÊétat de santé deson grand-père, Nelson Mandela, 93 ansqui avait été hospitalisé durant leweek-end précédent, pour des examenssuite à des douleurs abdominales. Étatde santé jugé „stable‰ et qui lui permisde reprendre, „son train de vie quoti-dien‰ a répondu le petit-fils du prixNobel de la Paix qui a promis par lebiais de lÊAmbassadeur Henri Mova dese rendre en RDC courant 2012.

NDABA MANDELA REÇU ¤ LÊAMBASSADE

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futures et je sais qu'il y a probablementdes éléments qui sont en réalité desvictoires, à bien les analyser. Toutefois, „Courir de victoire(s) envictoires‰ nécessite en effet de ne pasprendre ombrage de ses propres échecset d'en tirer les bons enseignements etsurtout de s'inspirer des échecs et desréussites des autres, pour améliorer sespropres chances de succès. La clef,selon moi, pour espérer y arriver, ré-side dans l'humilité et, pour ma proprepersonne, dans la perception et l'inté-gration véritable et sans hypocrisie desvaleurs chrétiennes qui m'ont été com-muniquées et que je sonde perpétuel-lement.Encore une fois, rappelons ou souve-nons-nous ensemble, qu'une Nation sielle a une existence distincte des indi-vidus qui la compose, n'en demeure pasmoins une émanation. C'est donc direqu'elle est la réunion de plusieurs indi-vidualités autour de valeurs communesou rendues communes par ses leaderssensu lato et son leader sensu stricto,pour la survie de la cohésion collectivedans un espace donné, choisi ou hérité.Je sais que vous me suivez et que vous

J'ai rêvé... Oui, j'ai rêvé éveillé d'un Con-go en marche, un Congo dans lequeltous jeunes, vieux, expérimentés, quali-fiés ou non, joueraient enfin leur rôledans la société et assumeraient la res-ponsabilité collective qui incombe àchaque génération.Oui, j'y crois ! En tenant de ma géné-ration, je connais ma responsabilité etpense modestement avoir quelqueséléments s'agissant de la vôtre éga-lement! Je suis convaincu et je ne doute pas uneseule minute avec la fougue contrôléede la jeunesse, que vous me contre-diriez, sauf à faire preuve de mauvaisefoi, que nous nous devons d'apporterdes solutions et non plus des critiquesni des batailles inutiles. Il est vrai, en effet, nous sommes d'ac-cord, grand temps que nous nous ques-tionnions chacun dans notre fort inté-rieur en ces termes : „Qu'ai je fais pourmon pays, suis-je vraiment légitime etutile à critiquer ceux qui essayent avecles moyens à leur disposition et dans lecontexte hérité ? ‰ D'ailleurs, n'est-cepas en essayant que l'on rencontre deschances de réussir ?

Dès lors essayons tous en bon ordre !Ok ! Je le concède : beaucoup pour-raient connaitre l'échec, mais probable-ment pour les plus courageux et ob-stinés y trouver matière à améliorerleur prochaine tentative. Cependant, même avec des échecs, plusle nombre de „courageux entrepre-neurs‰ est important, plus à l'échelle dupays sont multipliées, ou selon le choixde la formule qui vous agrée, plus nousmultiplions les chances de faire réussirle pays.

LÊhumilité de la victoire

Cela dit, il est également important derappeler aux „successful entrepreneurs‰que l'humilité de la victoire est leremède préventif à l'humiliation de lachute. Ce n'est en effet qu'en compo-sant avec cette humilité qu'il pourronteffectivement rencontrer le succèsfantasmé, celui-là même qui fit adopterà certain(s) un nom intégrant la dimen-sion de réussites aussi infinies qu'enpartie théoriques. Oui, je dis „en partie‰ car en certainséchecs résident la clef de nos victoires

AI-JE VRAIMENT R¯VÉ ? PUIS-JE ESPÉRER ? J'Y CROIS !Conversation avec la Nation

„I HAVE A DREAM‰

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avez plus que probablement anticipé lasuite des idées que je vous offre enpartage. Je poursuis donc avec votreassentiment et certainement votreconcours, dans ce travail collectif deréflexion que je me propose de diriger :si une Nation est l'émanation de lacollectivité d'individus réunis au seind'un territoire donné, la qualité de cetteNation n'est-elle pas dès lors, fonctionde la qualité et de la nature des indi-vidus qui la composent ?Si comme moi, vous pensez que c'est lecas, l'individu que nous sommes nedoit-il, que dis-je, n'a-t-il pas le devoirde se questionner sur sa propre natureet l'apport qu'il offre à la Nation ?Admettons ! Mais me faisant critique,alors même-là, nous n'avons pas en-core réussi à changer la Nation et doncle pays. Certainement, c'est une oeuvrequi mérite patience et adhésion, intro-spection et acceptation, conceptualisationet action.Cette fluvre, nous l'aurons compris,renvoie infiniment à l'individu et à sacapacité d'être honnête avec lui même.C'est-à-dire à sa propension à accepterhumblement, et le cas échéant habi-lement, ses limites et lacunes et à fairecet effort qui consiste soit à se formerlui-même, ou - plus facile ou plus habilepour des personnes amenées à exercerdes fonctions de leader - à s'entourer despersonnes compétentes et à les traiterà la juste mesure de leurs compétences,pour la réalisation d'une vision pilotéefermement, mais dans le respect mu-tuel, le partage et l'adhésion.Je l'ai dit ! Une vision ! C'est le mot !Vision, ce mot sur lequel je viens demettre le doigt et qui, vous le saurezdésormais, me donnait ce sentimentd'insatisfaction jusqu'à présent, depuisque nous avons entamé notre discus-sion.Vous le savez, je ne parle à proprementdit pas de visions mystico-religieusesmais bien d'une vision d'avenir qui con-stitue un canevas pour la marche or-donnée d'une Nation. Cette vision quiintègre nos richesses, notre culture, nosvaleurs collectives qui font la cohésion,notre position dans le monde, nosaspirations, notre foi en l'avenir, nosenfants, leurs enfants et petit-enfants...

Le long terme !

Le dire n'est certainement pas tout.Vous voyez ? Vous m'y poussez. Je re-deviens critique. Mais vous savez com-me moi, que la construire, Oui ! Con-struire cette vision est l'objectif. Laquestion est comment ? La réponse est

certainement dans la réunion d'indi-vidus. Des pères ou/et leur continua-teurs.Oui ! La Nation repose sur des pèressouvent disparus, mais aussi sur ceuxqui se font des portes-paroles, plus oumoins fidèles de ces derniers. Allez, je me lance : avec la modernité etla vitesse avec laquelle nous évoluonsau sein du monde moderne, les pèrespour l'Afrique doivent être actuels. Jeparle là, des pères de la modernité.Ceux-là même, qui auront certaine-ment la chance de voir le résultat deleurs fluvres, à l'instar du PrésidentLula, qui, il faut le concéder, avait étéaidé par le travail de son prédécesseur.Il a, à ce titre, été un père continuateurpour le Brésil. Nous en souhaitonsautant à Dilma ! Et le prédécesseur, aété un Père Précurseur. Espérons qu'ilsn'auront pas de Père Destructeur... En cela, vous comprendrez, il n'est pointquestion de se couper du passé maisbien de choisir dans les valeurs insuf-flées par ceux qui nous ont précédé,celles qui sont conformes à notre vi-sion d'avenir.Il y a probablement là, je le tiens enfince mot, ce second mot, une dimensionparticulière de l'Unité.N'est-ce pas, en effet, étonnant pour lesfaux naïfs que nous sommes, de con-stater que dans une nation donnée, leBrésil par exemple, un homme poli-tique d'une couleur politique différentevoire radicale ait pérennisé le travaild'un autre homme pourtant opposé àses idéaux politiques ? N'est-ce pas là, la preuve qu'à l'échelled'une Nation, d'une société ou encored'une famille, les idéaux ne sont en faitqu'un élément de réflexion et d'échan-ge permettant, quand ils sont abordésde la sorte, de faire évoluer une Nation(ou l'entité donnée), qui au demeurantne doit pas être prisonnière des parti-cularismes idéologiques, et ses procé-dures autorisant une vie ordonnée ?

Les pères de la modernité

Cet avenir, teinté voir imprégné demodernité, mais, ł combien respectu-eux de nos ancêtres et de nos pères,reconnus ou non, de même idéologieou non, je le vois se dessiner en RDC ! Une petite parenthèse s'impose à moi...Ne dois-je pas plutôt dire pour la fiertéde l'individu, que je suis dans cette Na-tion, la République Démocratique duCongo ? L'abréviation RDC est certainementpratique, mais République Démocra-tique du Congo, renvoie avec ces trois

mots réunis, à la majesté et la force decette Nation. Je veux en tout cas le voirainsi et pourquoi pas le partager avecvous, pour l'objet de notre conver-sation. C'est un début ! N'est-ce pas?Vous le savez, notre pays a à sa tête unhomme jeune, par essence plus prêt dela modernité que du passé. Néanmoins, son histoire comme lamienne, et peut-être la vôtre, est em-preinte de l'existence de Pères/Mèresde la Nation, d'une collectivité qui fait laNation.Ce bagage, cette histoire personnellefait de lui, de nous, de vous, des indi-vidus capables d'fluvrer tous ensem-bles avec nos particularités, nos réalitéssociales, ethniques, provinciales ou au-tres, à la consolidation de notre Nation,que la diversité des individus qui lacompose rend plus que jamais solide,car pleine de ressources de toute na-ture, l'autorisant à se sentir confortables'agissant de répondre à tous les ris-ques, dangers et autres opportunitésqui sont offerts.

¯tre individuellementresponsablesOui, j'ai dit offerts avec malice ou pareffet d'un mépris culturel, pour lesrisques et dangers, mais quand mêmeofferts au Congo, à la République Dé-mocratique du Congo, que je déclinefièrement avec vous ! Oui, je vous avaisvu arriver... Non je ne perd pas cettefierté !En substance, je ne peux que conclurede la sorte pour l'individu que tu es. Ehbien, je me permets bien des civilités, etvoilà que j'y ai cédé... Je passe au tu-toiement... Mais bon, à ma déchargeaprès ces lignes, nous sommes devenuscertainement un peu plus proches. Bref,je conclus : soyons individuellementresponsables au profit d'un collectif quenous n'avons d'autre choix que de"subir" prenons et assumons la placequi est la nôtre en tant qu'individu,groupe ou génération dans ce corpscomposé de tous, c'est-à-dire notrePays, notre Nation, le Congo, la Ré-publique Démocratique du Congo. Lepays, ses pères, sont notre mémoirecollective et notre bilan aussi bien col-lectif qu'individuel pour l'avenir ! LePays et la Patrie avant l'Homme ! LaPatrie et le Pays au service de l'Homme !

Du fond du coeur,Serge NAWEJ TSHITEMBU

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les considèrent commedésavantageux pour leséconomies ACP, particuliè-rement en raison desdéséquilibres économiquesimportants entre lesdifférentes partiesnégociatrices. Que sontréellement les APE ?Pourquoi suscitent-ils tantde méfiance ? Que dit lathéorie économique à cesujet ? Quelle est la placede la République Démocra-tique du Congo dans ceschéma ? Tentons derépondre à ces questionset d'entrevoir lesprochaines évolutionspossibles du débat.

QuÊentend on par APE ?Les APE sont avant tout des accordscommerciaux, signés (ou en cours denégociation) entre lÊUnion EuropéennedÊune part, et chacune des régions ACPdÊautre part.Les APE visent, à terme, la suppressiondes droits de douane pour les tous lesproduits exportés des pays ACP verslÊUE et vice versa.

Quelle est la rationalité derrière lesAPE ?La logique sous-jacente qui guide lesAPE, est que le régime commercialactuellement applicable aux échangesentre lÊUE et les ACP, qui prend appuisur lÊAccord de Cotonou, devientobsolète au regard de dernières évo-lutions du commerce mondial. Cerégime ne répond plus aux règles delÊOrganisation Mondiale du Commerce(OMC), qui recommande lÊapplicationdes principes de réciprocité et dÊégalitéde traitement de tous les pays au seindu système commercial mondial. Les

L'Union Européenne (UE) asigné ou négocie encore envue d'une signatureultérieure, des Accords dePartenariat Économique(APE) avec l'ensemble desrégions qui constituent leGroupe des États dÊAfrique,des Caraïbes et du Pacifique(ACP). Ces accords, quipoursuivent des objectifstrès ambitieux en termes,notamment, dÊéradicationde la pauvreté, font lÊobjetde controverses. Ils divisentl'opinion entre ceux qui lesjugent mutuellementbénéfiques, et d'autres, qui

LES ACCORDS DE PARTENARIAT ÉCONOMIQUEUN TOUR DÊHORIZON

Par Serge MBENZA

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préférences commerciales accordéespar lÊUE aux pays ACP, par leur carac-tère non-réciproque [1] et sélectif [2],constituent une entorse à ces règles.Afin de leur permettre de se mettre enconformité, lÊOMC avait accordé auxÉtats ACP et à lÊUE, un délai de sept ansqui expirait le 31 décembre 2007, avecune entrée en vigueur des APEinitialement prévue pour le 1er janvier2008.

Quelles sont les configurationsnégociatrices et où en est-on ?Il existe six configurations négociatricesdes APE, qui correspondent aux sixrégions composant le Groupe ACP. IlsÊagit de 4 régions africaines (Centrale,de lÊOuest, de lÊEst, Australe), de larégion des Caraïbes et celle du Paci-fique. ¤ ce jour, seule la région Caraï-bes a signé un APE complet avec lÊUnionEuropéenne.

Quelle est la sanction en cas de non-signature ?Les conséquences pour les pays quinÊont ni signé, ni paraphé dÊAPE inté-rimaire ou complet, après la date bu-toir du 31 décembre 2007, sont fonctionde leur appartenance ou non au groupedes „Pays les Moins Avancés‰ (PMA) [3]. Les PMA non-signataires continuent àbénéficier dÊun accès libre au marchéeuropéen, sans droits de douane, dansle cadre de lÊinitiative „Tout Sauf lesarmes‰ (TSA). Il sÊagit dÊune initiative de

lÊUnion Européenne datant de 2001, quiconcède à tous les pays les moinsavancés (PMA) un accès libre au mar-ché européen. Cet accès libre de droitset de quotas concerne toutes les mar-chandises, sauf les armes. Pour les PMA,il nÊy a donc pas de changement parrapport à la situation qui était la leuravant le 1er janvier 2008.Quant aux pays non-PMA et non en-core signataires, ils voient leur situationse détériorer car ils tombent sous le„Système de Préférences Généralisées‰ [4],un régime moins avantageux par rap-port à celui dont bénéficiaient tous lesEtats ACP, avant 1er janvier 2008. Leursexportations vers l'UE sont désormaisassujetties aux droits de douane.

Pourquoi les APE suscitent-ils tant deméfiance ?Certes, il existe un avantage indéniableaux échanges. Les modèles économi-ques sur lÊimportance croissante ducommerce au sein de lÊéconomie mon-diale, sont arrivés à des conclusionsthéoriquement claires quant au bien-fondé des échanges pour un pays don-né. L'ouverture au commerce interna-tional est, sans ambiguïté, favorable àtous les pays qui y participent. Cesconclusions sont également à la basedes explications sur la multiplicationdes zones de libre-échange et desunions douanières.Partant de ces postulats, un régimecensé réguler le commerce dans un

espace donné, et en même temps,censé contribuer au développementdurable ainsi quÊà la réduction de lapauvreté, aurait plutôt suscité beau-coup dÊenthousiasme. ¤ la lecture dubilan des signatures, il semble au con-traire que les APE soulèvent beaucoupdÊinquiétude, particulièrement, dans lesrangs des pays ACP. Quelles en sont lescauses ?La principale source dÊinquiétude peutêtre résumée dans le fait que les paysACP craignent de „rater leurs chancesde développement‰. Les APE devantconduire à la suppression des barrièresdouanières pour les parties prenantes,les ACP redoutent de nÊavoir rien àoffrir dans ce grand marché ouvert etdevenir ainsi un „déversoir‰ de lÊUE quia déjà atteint un niveau élevé dÊindus-trialisation avec des gains de produc-tivité qui en découlent. Ceci expliqueles points de divergences entre parties,en termes notamment de degré ou decalendrier dÊouverture. Les ACP veulentse donner plus de temps pour sepréparer à ce grand changement, touten préservant une partie de leur auto-nomie. Un autre point de divergenceporte sur les ressources additionnellesdont les ACP auront nécessairementbesoin du fait du coût lié lÊAPE. Lesrecettes douanières, qui seraient per-dues, contribuent de manière considé-rable au financement du budget de cespays.

Le Groupe ACP est une organisationinternationale créée en 1975 par ungroupe de pays dÊAfrique, des Caraïbeset du Pacifique. Il compte aujourdÊhui79 États membres qui sont, pour laplupart d'entre eux, en voie de déve-loppement et anciennes colonies despays membres de lÊUE. Ces pays entre-tiennent de ce fait avec lÊUE des liensprivilégiés, scellés par un partenariat.LÊAccord de Cotonou, signé en 2000,est le plus récent des Accords de Par-tenariat ACP-UE. Valable pour unedurée de vingt ans, il est soumis à uneclause de révision tous les cinq ans,dont la première a eu lieu en 2005 et ladeuxième en 2010. LÊAccord de Cotonou, a pour prin-cipaux objectifs la réduction et, à ter-me, lÊéradication de la pauvreté ainsique l'intégration progressive des ÉtatsACP dans lÊéconomie mondiale, tout enrespectant le développement du-rable. LÊAccord de Cotonou établit dans la

coopération entre les pays ACP et lÊUEune nouvelle approche dictée par lanécessité de sÊadapter aux dévelop-pements internationaux (tels que lamondialisation, lÊévolution technologiqueet les profonds changements sociauxdes pays ACP). De ce fait, il marque une

rupture avec les précédentes con-ventions de Yaoundé et de Lomé,autrefois basées sur une approche depréférences commerciales non réci-proques accordées par lÊUE aux ÉtatsACP.

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Quelle est la place de la RépubliqueDémocratique du Congo dans ceschéma ?Il convient avant tout de rappeler que laRDC a pris la décision de négocier lesAPE au sein de la région Afrique-Centrale (constituée de 5 pays de laCEMAC, Sao-Tome et Principe et laRDC). Pendant longtemps, elle a négo-cié simultanément tant dans la régionAfrique Centrale que dans la régionAfrique de lÊEst. La décision finale enfaveur de lÊAfrique Centrale a été gui-dée par le souhait de lÊUE de voir laRDC, forte de ses 60 millions desconsommateurs, arrimée à lÊAfriqueCentrale pour constituer une région detaille respectable.Le bilan à ce jour au sein de la régionAfrique Centrale, est que seul le Came-roun a paraphé un APE intérimaire enattendant la poursuite des négociationsau niveau régional pour la signaturedÊun APE complet. Comme indiqué ci-haut, en tant que PMA, la RDC conti-nue à bénéficier dÊun accès sans droitde douane au marché européen dans lecadre de lÊinitiative Tout Sauf les Armes.Les négociations en Afrique Centrale,au point mort depuis février 2009, ontété relancées par la conférence desMinistres de la CEMAC[5] réunis àDouala au Cameroun en février 2010.Par cette réunion, les Ministres ontdonné aux experts négociateurs desorientations en vue dÊélaborer desstratégies pour la relance des négocia-tions avec lÊUE. ¤ charge pour ces der-niers de transformer ces orientationsen positions de négociation et dÊélabo-rer des arguments techniques pour lessoutenir. Forts de cette mission, lesexperts APE d'Afrique Centrale, se sontréunis à Kinshasa du 29 juillet au 03aout 2010.

Quelles sont les principales conclusionsde la réunion de Kinshasa ?La réunion de Kinshasa avait permisaux experts, membres du Comité Ré-gional des Négociations (CRN) APEpour lÊAfrique Centrale, de sÊapproprierles recommandations ministérielles quiportaient sur la dimension commerciale,la dimension développement ainsi quecelle relative au financement de lÊAPE. En ce qui concerne la dimension com-merciale qui englobe toutes les ques-tions concernant les taux dÊouverturedes marchés, tant des marchandises quedes services, le calendrier dÊouver-ture,etc., il a été décidé de mettre en placeun groupe de travail qui se chargeraitdÊapprofondir les arguments techniquespour soutenir les orienta-tionsministérielles. Concernant la question

spécifique de lÊaccès aux mar-chandises,les experts ont jugé réaliste le tauxdÊouverture de 60% proposé par lesMinistres, comme base pour la reprisedes négociations alors quÊil avait déjàévolué vers 71%. Toutefois, dans leursorientations, les Ministres nÊex-cluaientpas de faire évoluer ce taux en fonctiondes progrès qui seront réalisés sur levolet développement.Par contre, il nÊexiste pas encore deposition fixée de la région Afrique Cen-trale en ce qui concerne lÊaccès aumarché des services. Celle-ci sera dé-terminée à la fin des travaux prépa-ratoires prévus par le chronogrammede travail élaboré en mars 2010 àDouala.La dimension développement qui en-globe toutes les questions relatives auvolet développement de lÊAPE, faisaitégalement partie des sujets débattus àKinshasa. Car lÊAPE est certes un ac-cord commercial, mais il ambitionneégalement de contribuer efficacementau développement économique etsocial des pays signataires. ¤ ce propos,les experts ont recommandé aux Com-munautés Économiques Régionales(CER), qui sont la CEMAC et CEEAC,de réaliser des études appropriées etdÊapprofondir certaines questions. IlsÊagit notamment de celle concernantlÊharmonisation tarifaire pour laquelleles experts ont demandé aux CERdÊengager des discussions avec lÊUE,pour son financement, dÊaccélérer leprocessus devant conduire à la mise enplace dÊun Tarif Extérieur Commun(TEC) Afrique Centrale et dÊétudierlÊimpact de cette harmonisation.En ce qui concerne le financement delÊAPE, les experts ont convenu dÊap-procher lÊUE pour solliciter les mon-tants réservés à lÊAfrique Centrale etdÊélaborer une stratégie pour lesmobiliser. Les experts ont convenu que lesdifférents groupes techniques, censéspoursuivre ces travaux, devront faire lepoint lors de la prochaine réunion desExperts, élargis aux négociateurs enChef, qui devra se tenir dÊici la fin delÊannée à Bruxelles.

ConclusionDe ce qui précède, on peut retenir queles APE, en tant quÊaccords commer-ciaux visant la promotion des échanges,sont susceptibles de sÊaccompagner enthéorie de plusieurs avantages mutuel-lement bénéfiques pour les partiessignataires et de contribuer à leursdéveloppements respectifs. Cette con-clusion est notamment corroborée parcertains modèles économiques, dont

[1] Les produits des ACP vers lÊUnionEuropéenne sont exemptés de droit dedouane alors que ce nÊest pas le cas desproduits de lÊUnion Européenne exportésvers les États ACP.

[2] Elles ne sont accordées quÊà un groupedes pays ACP.

[3] Cette qualification a été définie par lesNations Unies en 1971. Elle désigne unecatégorie des pays de la planète les moinsdéveloppés socio-économiquement. Cespays présentent les indices de dévelop-pement humain (IDH) les plus faibles etdevraient à ce titre faire lÊobjet dÊuneattention particulière de la part de lacommunauté internationale.

[4] Un régime recommandé en 1968 parla Conférence des Nations Unies surCommerce Et le Développement(CNUCED) par lequel les pays industria-lisés octroient des préférences commer-ciales à tous les pays en développement.

[5] Communauté Économique etMonétaire de lÊAfrique Centrale

celui de lÊavantage comparatif, qui ontmis en lumière les avantages théoriquesdes échanges. Toutefois, le processus qui conduit à lasignature des APE devra au préalableapporter des réponses aux questionsqui causent des inquiétudes du côté desEtats ACP et sa mise en applicationdevra sÊaccompagner de précautionsminutieuses pour éviter que les ACP nesoient désavantagés par rapport à lÊUE.Quant à la négociation dans la confi-guration Afrique Centrale, à la lumièredes dernières évolutions marquées parla réunion ministérielle de Douala, ainsique la réunion des experts qui sÊen estsuivie, il y a lieu dÊenvisager une suitelongue et difficile des négociations aveclÊUE.La réunion des experts de Kinshasa,censée élaborer des arguments, a ren-voyé de nombreuses questions à desgroupes de travail ad hoc pour desexamens approfondis. Par ailleurs, lesdernières orientations ministériellespeuvent être perçues comme des replisou des statu quo sur certains aspects.Il sÊagit par exemple de lÊaccès aux mar-chés des marchandises dont le degrédÊouverture est fixé à 60% comme basealors quÊil avait déjà évolué à 71%, ouencore des aspects sur le financementdes APE, auquel lÊUE ne compte pasapporter des ressources supplémen-taires.

MISSION ÉCONOMIQUE CONGOLAISE „INFRASTRUCTURES‰ EN BELGIQUE

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MISSION ÉCONOMIQUE CONGOLAISE „INFRASTRUCTURES‰ EN BELGIQUE

Organisée par la représen-tation au Commerce destrois régions belges àKinshasa, une missionéconomique congolaisecomposée dÊune vingtainede membres actifs dans ledomaine de la constructionet des infrastructures aséjourné en Belgique du 13au 20 mai 2011.

Représentants politiques à lÊinstar duDirecteur Général de lÊAgence Natio-nale pour la Promotion des Investisse-ments (ANAPI), Mr. Matthias Bwabwa,le Ministre Provincial des Infrastruc-tures de la Ville de Kinshasa, RobertTuzolana, le Chef de Cabinet au Mini-stère des Travaux Publics et Infra-structures, Mr Willy Carlos, déléguésdÊentreprises dÊÉtat, hommes dÊaffairesdu domaine, experts, ingénieurs étaientde la visite congolaise en Belgique. Au menu de cette semaine économi-que congolaise en Belgique, visites dÊen-treprises, workshops, contacts fournis-seurs et clients potentiels.Au terme de cette dernière, un débrie-fing a été organisé par lÊAmbassade dela RDC à Bruxelles, au cours duquel lesmembres de la mission ont globa-lement exprimé leur satisfaction sur lamission et émis des suggestions.LÊAmbassadeur Henri Mova Sakanyi aencouragé les membres de la missionéconomique, à persévérer dans leursactivités qui permettront un dévelop-pement endogène du Congo. La mis-sion sÊest clôturée par un dîner auPavillon du Congo-Belge à Nivelles.

MIKA

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Le 20 octobre 2011,lÊAmbassade a organisé ausein de la Mission, uneJournée dÊentreprenariatdédiée à la jeunesse :RDCONGO EUROPEYOUTHENTREPRENEUR-SHIP DAY, ciblée sur lajeunesse, clairement iden-tifiée comme source dÊéner-gie pour propulser la crois-sance de demain, grâce à sonimagination créatrice et sacapacité de prise de risque.

Ainsi, cet évènement sÊadressait pre-mièrement aux jeunes congolais etbelges pour les aspects liés à la créationdÊentreprises en République démocra-tique du Congo, et aux jeunes congo-lais ou dÊorigine congolaise qui désirententreprendre en Belgique, y comprisceux qui espèrent à lÊavenir sÊinstalleren République démocratique du Congoet ainsi contribuer à sa croissance et àson développement.

Contenu de la journée

Plus de 250 jeunes étaient présents lorsde cette Journée, au cours de laquelleont été abordés divers thèmes, commele rôle des Petites et Moyennes En-treprises (PME), en tant que vecteurimportant de la croissance économi-

que, et à travers cette initiative con-tribuer au développement du tissuéconomique de la République démo-cratique du Congo et ainsi soutenir lesefforts de reconstruction du pays.¤ noter que tous les contours liés à lacréation dÊentreprise en Républiquedémocratique du Congo comme enBelgique ont été présentés aux jeunes :les avantages de créer sa propre en-treprise ainsi que les facteurs détermi-nants pour réussir son projet dÊentre-prise, les formalités à remplir tant surle plan juridique, financier quÊadministratifen République démocratique du Congoet en Belgique.Autre sujet abordé : les possibilités definancement, qui constituent souvent,un obstacle de taille pour les jeunesentrepreneurs.

JOURNÉE DÊENTREPRENARIATPOUR LES JEUNES

Des exemples de réussite

Enfin, quelques jeunes entrepreneursqui ont réussi tant en République dé-mocratique du Congo quÊen Belgique,sont venus présenter leurs parcoursprofessionnels et expliquer aux partici-pants leurs motivations, les démarchesentreprises, les difficultés rencontrées,bref, tous les aspects nécessaires à laréussite dÊun projet dÊaffaires, dans lesdeux pays.Le nombre de participants et lÊenthou-siasme quÊils ont manifesté au cours decette journée, ont été des signes tan-gibles de lÊintérêt dÊorganiser une tellemanifestation.

L'ambassadeur Henri Mova

Ci-dessous : Mathias Buabua wa Kayembe,directeur général de l'ANAPI (Agence nationale

pour la Promotion des Investissements)

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LE CONGO ¤ LÊHONNEURAU BELGIAN FINANCE CLUB

La rentrée de septembrefut lÊoccasion pour leBelgian Finance ClubdÊorganiser un séminaire, àla Bourse de Bruxelles, surle thème „50 ans aprèsl'indépendance de la RDC,les réalités et les opportu-nités d'investissement‰.Plusieurs hommes dÊaffaires,actifs en Républiquedémocratique du Congofaisaient partie du panel quisuivit lÊintervention trèsécoutée de son ExcellenceHenri Mova Sakanyi,Ambassadeur de la RDCprès du Benelux et delÊUnion européenne.Quelques 200 participants,parmi lesquels desfinanciers et des industrielsrenommés, ont écoutéavec attention lesdifférents intervenants ;preuve sÊil en est delÊintérêt que porte lemonde des affaires belgesau Congo et à sespotentialités.

Rencontre du lundi 6 septembre 2010 à la Bourse de Bruxelles, l'Ambassadeur Henri Mova Sakanyi lors de son speech

En haut : Les intervenants du débat animé par Colette Braeckmann : PhilippeCroonenberghs, Administrateur délégué de Texaf SA, Vincent Bribosia, Administrateur

délégué de Chanic SA et Olivier Mushiete, Fondateur et CEO de Ibi VillageEn bas :Vue des participants.

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Poursuivant ses contacts avec lesmilieux dÊaffaires et industriels belges,S.E. Henri Mova Sakanyi, était lÊinvité duBelgian Finance Club, début septembre,comme orateur principal dÊune soiréeorganisée dans le prestigieux cadre dela Bourse de Bruxelles. Endroit symbo-lique sÊil en est, lorsquÊon parle financeet investissements. Le Belgian FinanceClub est une association qui regroupedes personnes actives dans le mondede la finance en Belgique. Il a pour ob-jectifs de développer la communicationet les échanges entre ses membres, defavoriser, soutenir et diffuser les re-cherches et les informations financièreset de créer un sentiment dÊapparte-nance à une place financière locale.Sous lÊimpulsion dÊEric de Lamotte,grand ami de la RDC, il a paru intéres-sant aux responsables du BFC, dÊinviterlÊAmbassadeur de la République démo-cratique du Congo près du Benelux etde lÊUnion européenne, mais aussi desindustriels actifs en RDC, pour évo-quer les réalités et les opportunitésd'investissement dans notre pays, 50 ansaprès l'indépendance. Thierry Beau-vois,lÊun des membres du Comité degestiona accueilli les orateurs et lesparticipants en se félicitant de leurgrand nombre et en précisant quÊil avaitfallu, hélas, refuser des inscriptions,compte tenu du manque de place.

Le moment dÊinvestirau Congo

De fait, ce soir-là, la foule était nom-breuse. Une preuve que les perspec-tives dÊinvestissement en Républiquedémocratique du Congo (RDC) inté-ressent toujours beaucoup les hommesd¯affaires belges, même si lÊon peutparfois leur reprocher une certaine tié-deur. Pourtant, lÊarrivée des investisseurschinois en RDC a, semble-t-il, réveilléun peu lÊattention des opérateurs belges.DÊemblée, S.E. Henri Mova Sakanyi aindiqué que cÊétait „le moment dÊinves-tir au Congo‰. Pour lui, les Chinois nedoivent pas être les seuls à profiter durenouveau congolais. Et de préciser quedÊautres pays arrivent aussi en RDC. Il arappelé que la République démocra-tique du Congo affiche une belle crois-sance économique, continue depuishuit ans, laquelle atteint en moyenne 6à 7% par an.

1. Accueil de lÊAmbassadeur à la Boursepar les organisateurs.2. LÊAmbassadeur Henri Mova Sakanyi lorsde son speech.3. Le ministre bruxellois de lÊEmploi et delÊEconomie, Benoit Cerexhe.4. LÊAmbassadeur en compagnie deColette Braeckmann du Soir.

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„Le secteur des télécoms est en pleineexpansion. Il ne faut pas oublier que lamoitié de la population congolaise amoins de vingt ans, ce qui crée des be-soins nouveaux et donc des opportu-nités pour les entrepreneurs. CÊest lapopulation qui crée de la richesse‰, a-t-il indiqué tout en insistant sur les ré-centes avancées faites par le gouver-nement congolais. Conscient de ce queles milieux dÊaffaires belges ont pu êtreéchaudés dans le passé, lÊAmbassadeurMova a rappelé que les autorités dupays veillent à ce que la législationprotège les investissements en RDC. Ila ainsi indiqué que le gouvernementcongolais a adopté un code minier, uncode forestier et un code dÊinvestis-sement qui sont particulièrementattractifs. „Tous les monopoles ont disparu. Cer-tes, notre pays nÊest pas un paradis. Il sepose encore des problèmes. Mais,chaque jour apporte son lot dÊamélio-ration. Il faut que les Belges aient unregard neuf sur la RDC. Nous avonsbesoin des investisseurs pour créer delÊemploi. CÊest dans lÊintérêt du Congode voir revenir les Belges avec leurconnaissance et leur expertise‰, a-t-ilconclu, en ajoutant que les défis éco-nomiques sont énormes et que le Con-go est une terre dÊespoir qui présentedÊinnombrables opportunités.

Des potentialités évidentes

La soirée sÊest poursuivie par un débatentre trois industriels qui ont toujourscru au potentiel du pays. Animé par lajournaliste du Soir, Colette Braeckman,Philippe Croonenberghs, administrateurde Texaf, Vincent Bribosia, patron deChanic et Olivier Mushiete dÊIbi Villageont confronté leurs vues et leurs expé-riences. Texaf est la seule société ex-clusivement active au Congo à êtrecotée en Bourse de Bruxelles. Ancien-ne entreprise textile – notamment avecUtexafrica – elle sÊest aujourdÊhui ex-clusivement tournée vers lÊimmobilier.Philippe Croonenberghs a reconnu quesa société gagnait beaucoup dÊargent.Même son de cloche chez Chanic(Chantier naval et industriel du Congo)qui reconnaît que ce nÊest pas toujoursfacile, mais que les résultats sont là.Enfin, Ibi Village, active dans lÊagro-foresterie via un reboisement du pla-

teau des Bateke, est la première so-ciété congolaise a avoir obtenu lÊauto-risation de la la Banque mondiale devendre des certificats verts.Interrogés sur la frilosité des hommesdÊaffaires belges à revenir au Congo, lesdifférents intervenants ont avancé plu-sieurs explications possibles. PourVincent Bribosi, la RDC paie encore enquelque sorte le prix de lazaïrianisation et des pillages du passé.„Certains trau-matismes nÊont pasencore été complè-tement effacés‰, a-t-il dit. Philippe Croonenberghs de Texaf,estime que les investissements auCongo devien-nent de plus en plusconséquents et que les Belges ne sontpas capables de suivre les Chinois, lesCoréens ou les Japonais. Pour lui, le vraidéfi est le financement. „Or, le secteurbancaire congolais est incapable desoutenir les entrepreneurs. Il faut donctravailler sur fonds propres‰.

Vincent Bribosia sÊest toutefois dit per-suadé du potentiel du pays, rappelantque lÊéconomie congolaise est uneéconomie dÊaprès-guerre, avec unecroissance forte. Il a estimé que lesopérateurs belges pourraient profiterde lÊapport des Chinois dans la mesureoù ceux-ci se concentrant en quelquesorte sur ce quÊil appelle le „hardware‰(bâtiments, usines). „Les Belges pour-raient miser sur le "software" (ensei-gnement, soins, expertise⁄)„, a-t-ilconclu.La soirée sÊest achevée par une récep-tion où chacun a pu comparer ses im-pressions tant avec les entrepreneursbelges présents au Congo, quÊavec S.EHenri Mova Sakanyi. La réunion fut entous cas riche dÊenseignements et dÊin-formations pour les différents parti-cipants.

Jean-Jacques DURRÉ

En haut : LÊAmbassadeur en compagniedes présidents d'Integrale et CFO.Ci-contre : LÊAmbassadeur Mova enconversation avec des opérateurs

belgocongolais.

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Avec l'appui du MinistèreBelge de la Coopération,l'Ambassade de la Républi-que démocratique duCongo à Bruxelles, enpartenariat avec le Centred'Intelligence Stratégiqueet des Relations Interna-tionales (CISRI), CarrefourCongo Culture et dÊautresorganisations partenaires, aorganisé les 9 et 10 juinderniers, la premièreédition du Forum Écono-mique Congolais dansl'Union Européenne(FECUE 2011).Cette première édition duFECUE, a connu la partici-pation de personnalitéstelles que : M. OlivierKamitatu, Ministrecongolais du Plan, M.Olivier Chastel, ministrebelge de la Coopération audéveloppement, M. Jean-Marie Bulambo, ministrecongolais de lÊÉconomie etM. Henri Mova Sakanyi,ambassadeur de laRépublique démocratiquedu Congo dans le Beneluxet auprès de lÊUnioneuropéenne, ainsi que laprésence de nombreuxautres invités de divershorizons⁄

PREMI˚RE ÉDITION DU FORUMÉCONOMIQUE CONGOLAISDANS L'UNION EUROPÉENNEFECUE 2011

JIKA

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La République Démocratique duCongo, pays post-conflit en pleinereconstruction, connaît une repriseéconomique depuis une décennie. Ladynamique de reconstruction, pour sepoursuivre, a besoin que les multiplesopportunités d'investissement soientconcrétisées. Cette concrétisation exi-ge à son tour que le financement del'économie soit assuré. En rapport aveccette problématique, le thème choisipour cette première édition était„Reconstruction de la RDC : Secteurfinancier, Investissement et Diaspora‰.

Valeur ajoutée du FECUE

Pour cette édition inaugurale, la valeurajoutée du FECUE 2011 a pris des mul-tiples dimensions. DÊabord, permettrede réunir une large information sur lespossibilités de financement d'activitéscréatrices de richesses en RDC, dis-ponible pour la diaspora congolaise del'Union Européenne. Une place particu-lière a été accordée à la problématiquede la participation de la diaspora audéveloppement financier de la RDC, àtravers notamment l'étude de lapossibilité de création d'une banquecongolaise de l'étranger ou encore lerapprochement entre les institutionsfinancières actives au Congo et lescapacités financières de la diaspora.Autre satisfaction, le secteur financiercongolais était présent à travers diversacteurs, comme les banques, révélateursde la renaissance du système financiercongolais. Les possibilités d'encadrement disponi-bles pour un accompagnement dansl'entrepreneuriat pour la création d'ac-tivités économiques en RDC, ont éga-lement été présentées.¤ noter que le thème choisi pour ceforum était la suite d'une conférenceorganisée en mars 2010 avec le con-cours de BIO (Belgian InvestmentCompany for Developing Countries),du CDE (Centre pour le Dévelop-pement de l'Entreprise), d'ABEO et dela cellule CBL-ACP sur les opportu-nités en faveur de la création d'entre-prises et de l'emploi en RDC.De l'analyse des conclusions de cetravail de réflexion, il ressort que lesinitiatives en faveur de l'entrepreunariatde la diaspora en RDC, le dévelop-pement du secteur financier de la RDCet l'encadrement des finances de ladiaspora sont les trois facettes d'unemême problématique à savoir, „l'impli-cation de la diaspora dans le dévelop-pement du pays d'origine‰.

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Atelier spécial

Afin de rapprocher la Banque euro-péenne d'investissement (BEI) et lesmilieux d'affaires congolais, particuliè-rement ceux qui sont ou veulentdevenir actifs dans le secteur financiercongolais, un atelier spécial a traité desopportunités offertes par la BEI pour ledéveloppement financier de la Répu-blique démocratique du Congo, enparticulier son éventuelle implicationavec des partenaires du secteur finan-cier local dans des projets communs.Cette première édition du ForumÉconomique Congolais dans l'UnionEuropéenne, a incontestablement of-fert une plus grande visibilité du sec-teur financier congolais au sein del'Union européenne en permettant undialogue direct entre les institutionsfinancières et la diaspora congolaise.Celle-ci a pu également bénéficier desdivers échanges pour la valorisation deson épargne et obtenir une informationde premier plan sur les possibilitésd'être accompagné dans l'entrepreneu-riat via un renforcement des capacitéset un financement interne ou externe.Quant aux milieux d'affaires européens,ils ont pu, certains pour la premièrefois, découvrir le secteur financier con-golais et avoir une information supplé-mentaire sur le financement actuel del'économie congolaise. Les débats ont permis de très nom-breux et fructueux échanges, qui ontpermis à ce forum dÊêtre un grandsuccès tant dans la qualité des échangesque pour le nombre de participants, quia été de plus de 250 personnes parjour.

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„Des mesures importantes ont été ce-pendant prises notamment la promul-gation du code des douanes, lÊintro-duction de la TVA, la rationalisation descontrôles fiscaux et parafiscaux, lÊinter-diction de contrôle et recouvrementdes impôts, droits, taxes et autresredevances dus à lÊÉtat sans requêtedes régies financières, etc.La troisième feuille de route est orien-tée sur trois axes, à savoir (1) lÊaccès aucrédit ainsi que la sécurisation du titrede propriété et de lÊautorisation debâtir, (2) le renforcement des capacitésdes administrations clés et la (3) lacommunication.Puisque plusieurs acteurs du secteurfinancier congolais sont présents à cesassises, je me permettrai de préciserque plusieurs autres mesures prévuessur les feuilles de route de lÊamélio-ration du climat des affaires tendent à

faciliter lÊaccès au financement. CÊest lecas de la modernisation de la centraledes risques à la Banque Centrale, de laréduction des frais dÊinscription hypo-thécaire, de la création dÊun Registre duCommerce et du Crédit Mobilier,RCCM en sigle, de lÊintroduction duleasing ou crédit bail, de la sécurisationde titre de propriété pour offrir auxétablissements de crédit une garantiefiable, etc.La vision du Gouvernement en matièredÊamélioration du climat des affaires etdes investissements est de faire doncde faire jouer au secteur privé le rôlemoteur qui lui revient, dans la créationdes richesses et des emplois enRDCongo.Dans le cadre de cet objectif, lÊamélio-ration du climat des affaires est deve-nue une priorité absolue du Gouver-nement qui vise :

- La sécurité juridique et judiciaireavec lÊadhésion à lÊOHADA ;- La suppression des discriminationsentre nationaux et étrangers ;- La transparence et la souplesse desprocédures administratives ;- La simplification de la procédure deconstitution dÊentreprises aveclÊintroduction du RCCM et delÊidentifiant unique ;- LÊintroduction de la TVA pouréliminer lÊICA qui comportait unetaxation en cascade ;- La mise migration engagée vers leguichet unique intégral pour lesopérations dÊimport et export. etc⁄Sur le plan des textes, on peut aussisignaler lÊexistence dÊautres projets,comme le code du Tourisme, le codeAgricole ou le code de lÊEnergie encours dÊexamen au Parlement.‰

IILLSS OONNTT DDIITT

OLIVIER KAMITATU LÊamélioration du climat des affaires

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„Les objectifs de rentabilité et de crois-sance des entreprises ne sont pas in-compatibles avec les objectifs de déve-loppements : des synergies existentlorsque les entreprises veulent garantirdurablement leurs profits en adoptantune politique responsable dÊun point devue économique, social et environne-mental. Et cÊest fondamentalement cedont a besoin la RDC. Car si la RDC abesoin dÊinvestissements pour croitreet se développer, elle nÊa pas besoin denÊimporte quels investissements, ni denÊimporte quels investisseurs. Ce quelÊAfrique, en général, et la RDC enparticulier, cherche aujourd'hui, c'est le

genre d'investissements responsablesqui contribueront à son développe-ment économique et à ses efforts pouratteindre les Objectifs du Millénairepour le développement. La RDC a be-soin dÊinvestissements basés sur despartenariats novateurs avec le secteurprivé de façon à poursuivre les effortsen cours pour améliorer l'environne-ment social et politique pour les entre-prises sur le continent. Les investissements responsables, tantpar les donateurs, les gouvernementsque par le secteur privé, doivent êtreaxés sur les résultats, et garantir qu'ilsne laisseront pas en héritage des dettes,

de la pauvreté, des maladies et unenvironnement dégradé. Ces investissements doivent, dans lamesure du possible, favoriser l'émer-gence d'entreprises locales, aider àétablir des fournisseurs locaux, déve-lopper les compétences et les possi-bilités pour les commerçants et lesacheteurs dÊaugmenter leur prospérité,contribuer à tirer des gens hors de lapauvreté, créer de nouveaux marchésou étendre ceux existants et le tout encontribuant à la stabilité de notre pla-nète.‰

IILLSS OONNTT DDIITT

OLIVIER CHASTELAtteindre les objectifs du millénaire

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„La République Démocratique du Con-go connait une reprise économiquecertaine depuis 2002 comme en témoi-gnent de nombreux indicateurs, grâcenotamment à de nombreuses réformesréalisées par les autorités du pays pourla stabilisation du cadre macroécono-mique, lÊassainissement des finances pu-bliques, lÊamélioration du climat desaffaires, etc.Ces efforts du gouvernement sous lÊim-pulsion du Président de la République,appellent un soutien de tous les hori-zons, en particulier des fils du Congoéparpillés à travers le monde. Le thèmede ce forum, ÿReconstruction de la

République Démocratique du Congo :Secteur financier, Investissement etDiasporaŸ, tombe donc à propos. Ilnous permet d'envisager comment tou-tes les forces vives de la RépubliqueDémocratique du Congo, non seule-ment celles de l'intérieur, mais aussi delÊextérieur, contribueraient à l'amélio-ration de notre bien-être. Parmi cesforces vives extérieures, les membresde la diaspora deviennent incontour-nables à divers titres. Ils peuvent con-tribuer à l'essor des investissements viala création des petites et moyennesentreprises.

Conscient de ce potentiel, les autoritéscongolaises, représentées à Bruxelles,ont lancé un programme visant à sti-muler les investissements vers la Ré-publique Démocratique du Congo quivise non seulement les investisseursétrangers, mais également ceux issus desa diaspora. Ce programme qui s'estconcrétisé notamment par un sémi-naire sur les possibilités dÊencadrementet de financement des activités créa-trices dÊemploi en République Démo-cratique du Congo, débouche sur leprésent Forum.‰

IILLSS OONNTT DDIITT

LÊAMBASSADEUR HENRI MOVAStimuler les investissements vers la RDC

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Conférence sur le tourisme

CÊest dans le cadre du Salon surle Tourisme durable organisé àBruxelles du 13 au 16 octobre2011 sur le site de Tours etTaxis par lÊasbl „TourismeAutrement‰, où la RDC avait unstand, quÊun Salon-ConférencesÊest tenu à lÊinitiative delÊAmbassade de la RDC àlÊEspace Jacqmotte, le jeudi 13octobre 2011, de 9 h à 16 h.¤ cette occasion, dans son mot intro-ductif, lÊhôte du jour, lÊAmbassadeurHenri Mova Sakanyi a rappelé que laRDC connu pour être un scandale géo-logique, est aussi „un scandale touris-tique‰ avec ses biotopes exceptionnelsdont ses sept parcs nationaux, patri-moines mondiaux, avec des espècesuniques tels lÊokapi ou le rhinocérosblanc, son majestueux fleuve Congo quidonne les plus hautes chutes dÊAfrique,la Lofoi et sa forêt équatoriale, secondpoumon mondial avec lÊAmazonie. Il aexposé notamment les efforts du Gou-vernement pour faciliter le tourismenotamment avec lÊavènement de la paixet les travaux dÊinfrastructures et rou-tes pour rendre accessibles les sites

LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUEDU CONGO, UNE PUISSANCETOURISTIQUE EN DEVENIR

touristiques. Il a en outre appelé lesparticipants au salon conférence, àformuler des propositions qui serontsoumises aux autorités nationales dusecteur pour rendre viable la destina-tion touristique „RDC‰.Son appel a été entendu car duranttoute la journée, les intervenants dontdes autorités congolaises du secteur,des ONG telles WWF, des tour-opé-rateurs comme Kivu Travel ou COREX,

ont échangé de manière interactiveavec le public sur le secteur touristiquecongolais qui a, de lÊavis général, debeaux jours devant lui avec de tellesinitiatives marketing de gouvernantscongolais comme ce salon conférence,au cflur de lÊEurope, qui va améliorerlÊimage de ce „paradis touristique‰quÊest la RD Congo.

M. SAKOMBI

LÊambassadeur Henri Mova, lors de la conférence ÿ Tourisme autrement Ÿ

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Cet engouement des touristes pour leCongo est de plus en plus manifestedepuis les premières élections, démo-cratiques, libres et transparentes de2006. Nous espérons que cela se ren-forcera davantage une fois que lesinstitutions issues des deuxièmes élec-tions de novembre 2011 seront fonc-tionnelles. En effet, on observe que lesAmbassades de la RDCongo dans lespays dÊAmérique du Nord, de lÊAsie, delÊAfrique et surtout de lÊEurope, sontrégulièrement sollicitées pour des ren-seignements sur les possibilités detourisme. Autant quÊelles le peuvent,elles organisent des forums et partici-pent à des salons du tourisme dansleurs juridictions respectives.Conscient de lÊimportance du tourismepour la découverte du pays et pourdÊéventuels investissements futurs, gé-nérateurs dÊemplois, lÊAmbassade de laRDC à Bruxelles assure très activementla promotion du tourisme au Congo. ¤cet effet, le forum sur le tourismequÊelle a organisé pendant deux jours,les 13 et 14 octobre 2011, a été lÊoc-casion de faire lÊétat des lieux sur leplan du tourisme et des infrastructureset de permettre à de nombreux opé-rateurs du secteur de bénéficier davan-tage de connaissances sur les poten-tialités touristiques du Congo.Outre le Forum, lÊAmbassade assure lapromotion du tourisme congolais àtravers dÊautres salons et rencontres.Par exemple, elle a participé durant leweek-end du 6 et 7 juin 2011, à la 5eédition de Saga Africa Hannut, unemanifestation culturelle et touristiqueréunissant des Ambassades de quel-ques pays africains et de multiplesreprésentations dÊassociations et ONGbelges, qui oeuvrent pour la promotiondes activités en rapport avec lÊAfriqueet la Belgique. De même, elle participeaux forums organisés dans ce secteurdÊactivités dans le cadre de la coopé-ration régionale des États ACP en gé-néral et plus particulièrement de ceuxde la SADC. Mieux encore, elle colla-bore à chaque fois que lÊoccasion seprésente, avec des acteurs de terrain,aux différents salons des vacances.CÊest ainsi que lors du salon des va-cances au Palais du Heysel du 2 au 6

février 2012, salon rassemblant en cinqjours des milliers de visiteurs issus nonseulement de la Belgique, mais égale-ment des divers pays dÊEurope et dumonde, elle a valablement représenté laRépublique Démocratique du Congoavec lÊappui des partenaires belges etcongolais du secteur, à savoir MmeEsmeralda Endundo, représentant legroupe Lonhro, gestionnaire du GrandHôtel de Kinshasa et de l'Hôtel Karaviade Lubumbashi, du groupe AsteriaVoyages avec son agence Congoexpé-ditions de Mme Annette Stroobant, Affi-nité RDCongo de Monsieur René Ste-vens, lesquels partenaires belges propo-sent des circuits touristiques au Congo.

DDéévveellooppppeerr ddeess ssyynneerrggiieessDÊune manière générale, à travers lasynergie que lÊAmbassade développeavec des partenaires du secteur tou-ristique, la République Démocratiquedu Congo est désormais présente auxdivers salons de promotion du tou-risme. En effet, puissance touristique endevenir, le Congo était aussi repré-senté, outre le stand partagé de lÊAm-bassade, dans dÊautres stands notam-ment celui de Kivu Travel, une agencede voyage axée principalement sur desvisites de (re)découverte du Kivu et deTerre dÊAfrique. Lors de ces salons, force est de con-stater que lÊaffluence sur le stand con-golais a dépassé toutes les attentes. Lespartenaires présents notent avoir en-registré de nombreuses personnes,désireuses de se rendre au Congo pourlÊun ou lÊautre circuit proposé. En effet,organisateur de nombreux voyagestouristiques au Congo, Monsieur RenéStevens de „Affinité RDCongo‰ quinous a accompagnés à Hannut en juin2011 et au salon des vacances du 2 au6 février 2012 au Palais du Heysel, sÊestdit agréablement surpris de lÊintérêtque ses compatriotes belges portentsur le Congo à travers les nombreusesdemandes dÊenregistrement aux diverscircuits touristiques quÊil propose.

SSééccuurriittéé eett nnoouuvveelllleessiinnffrraassttrruuccttuurreess

Aux deux préoccupations qui revien-nent souvent, à savoir la sécurité et les

infrastructures, à cause de lÊimage dif-fusée par les médias, les représentantsde lÊAmbassade et les acteurs du tou-risme présents rassurent les interlo-cuteurs en les informant sur les effortsde pacification du gouvernement con-golais qui paient déjà, avec le tourismedésormais possible dans le Parc desVirunga ou sur le volcan Niyrangongo,ainsi que sur lÊamélioration des infra-structures qui sont devenues „uneréalité palpable dans tout le pays‰ grâceà la reconstruction en cours dans lecadre des 5 Chantiers de la République.Aussi, pour mieux informer le public, ily a en plus du site de lÊAmbassade,www.amabrdc.eu, un nouveau sitepurement consacré au tourisme :www.rdc-tourisme.com. Ce site donneen plus des liens vers dÊautres sitesproposant des circuits touristiques oufournissant dÊautres informations utilespour les personnes intéressées.Pour de nombreux acteurs du secteur,les signes du „redressement‰ du géanttouristique congolais sont très palpa-bles ; aussi, ajoutent-ils, la RépubliqueDémocratique du Congo pourrait con-naître dans les 5 à 10 ans „un véritableboom touristique‰ si les conditions sé-curitaires et dÊinfrastructures conti-nuent de sÊaméliorer comme c'est lecas actuellement. Avec ses innombra-bles sites et attraits touristiques natu-rels et culturels, et à la faveur de saposition à cheval sur lÊEquateur, delÊimmensité de son territoire, de lÊim-portance de son bassin hydrographi-que, de la variété de sa configurationmorphologique, de sa diversité clima-tique et de la richesse de sa faune et desa flore, la République démocratique duCongo est un pays à grande vocationtouristique.Ainsi, si le Congo continue à êtreprésent dans des forums et salons dusecteur du tourisme pour mieux infor-mer le monde de ses vraies réalitéstouristiques et par là, corriger l'imagenégative et biaisée, souvent diffusée parcertains médias, il nÊy a plus aucundoute que le Congo, sera demain, sur labonne voie pour devenir une véri-tablepuissance touristique.

Albert Kasereka Kyavuyirwe

Assurer la promotion du tourisme congolais

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Un „partenariat qui a déjàporté des fruits‰

Après Anvers, où elle a été reçue parles autorités portuaires pour la visitedes insatllations, le 8 octobre, MadameKawanda a été accueillie par MonsieurCharles Jonet, Président du Port deBruxelles, et a notamment discuté avecMme Brigitte Grouwels, Ministre à laRégion de Bruxelles-Capitale, qui est laministre de tutelle du port de Bruxel-les, „pour voir comment poursuivre cepartenariat, qui a déjà porté des fruits‰,et „examiner ce qui se fera à partir de2011, compte tenu notamment du faitque lÊUnion européenne a mis à la dis-

Venant de Montréal, où elle participé à la 37èmesession de lÊOIAC (Organisation internationale delÊAviation Civile), pour passer en revue les différentsproblèmes de cette organisation, Madame LaureMarie Kawanda, Ministre du Transport et des Voies deCommunication de la République démocratique duCongo, a été invitée au mois dÊoctobre dernier àvisiter les ports dÊAnvers et de Bruxelles, dans lecadre du jumelage qui existe depuis 2004 entre lesports dÊAnvers et de Matadi et le jumelage entre leport de Kinshasa et celui de Bruxelles.

LAURE MARIE KAWANDAMINISTRE DU TRANSPORT ET DES VOIES DE COMMUNICATION

UN PARTENARIAT FRUCTUEUX AVEC LES PORTS DÊANVERS ET DE BRUXELLES

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position de la RDC un crédit de 60millions dÊeuros, alloués par le FED(Fonds européen de développement),pour le dragage du fleuve, mais égale-ment pour la réhabilitation de neufports de lÊintérieur du pays.‰Lors de cette visite, faisant le bilan de lacoopération entre les ports de Bru-xelles et de Kinshasa, Philippe Matthis,qui pilote le projet de partenariat, aprésenté les premiers résultats con-crets de ce partenariat :� La rénovation des deux gruesprincipales du port de Kinshasa et deson autogrue � La rénovation du chemin deroulement de ces grues � La réparation du pont peseur � L'enlèvement de la mitraillestationnée dans le port � L'enlèvement de cinq épavesstationnées dans le port � Le début des travaux desécurisation du port � La réalisation d'un inventaire desbateaux stationnés dans le port et quidoivent être évacués pour libérer desmètres de quai et améliorer sonfonctionnement.Autres faits à relever : les tonnages ma-nipulés au port de Kinshasa sont passésde près de 95.000 tonnes au début dupartenariat en 2004 à plus de 230.000tonnes en 2009, tandis que les travauxdéjà réalisés, représentent un investis-sement de 1.063.500 euros, financéspar la Coopération belge au Dévelop-pement.

Mme Kawanda a aussi souligné la dimi-nution de lÊinsécurité qui régnait dansle port, avec la réfection de lÊéclairage,la construction dÊune clôture et lacréation de trois voies dÊaccès.

Augmentation de la capacité dÊaccueil du port de Kinshasa

Mais, pour elle, „ce qui est importantcÊest le fait que la capacité du Port deKinshasa a été renforcée et quÊil faut

continuer à faire des efforts, vu son im-portance, car cÊest la voie par laquelletoute une série de marchandises venantde lÊintérieur, arrivent ou transitentpour être acheminées par le chemin defer en direction de Matadi, porte mari-time du Congo.‰„Donc, ce port est important et il fautlui rendre sa capacité dÊaccueil et defonctionnement‰, a-elle finalement con-clut.

Joseph TSHOMBE

Pendant la réunion à la représentation de la Régie des Voies Maritimes

Marie-Laure Kawanda, Ministre du transport et des Voies de communication de la République démocratique du Congo, entourée des représentants de l'OFIDA, de la Régie des Voies Maritimes, de l'OGEFREM et de partenaires belges du secteur.

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En présence de José EndundoBononge, Ministre congolais delÊEnvironnement et delÊambassadeur Henri MovaSakanyi, plus de deux centspersonnes, dont plusieursspécialistes en agronomie venusde la Belgique et de la RDC oureprésentants des organisationstelles que lÊUnion européenneet lÊUNESCO, ont participé, le19 octobre dernier à la facultéagronomique de Gembloux(Gembloux Agro-Bio Tech) enBelgique, à un colloque sur les„Contributions de la formationet de la recherche agronomi-ques au développement durabledu Congo‰. Gembloux Agro-BioTech, qui commémore cetteannée, le 150ème anniversaire desa création, fait partie de lÊUni-versité de Liège (Ulg).

Parmi les participants congolais à cettejournée de réflexion, on comptait desprofesseurs de lÊUniversité de Kinshasa(UNIKIN), de lÊInstitut facultaire dessciences agronomiques de Yangambi,ainsi que de lÊÉcole régionale post-universitaire dÊaménagement et de ges-tion intégrés des forêts et territoirestropicaux (ERAIFT). Créée en 1999, lÊERAIFT est un projetrégional de lÊUnesco installé sur lecampus de lÊUNIKIN. Associés à leurscollègues de Gembloux Agro-Bio Tech(GxABT), ils ont fait le point sur ce quia amené la RDC à la situation quÊelleconnaît actuellement au niveau de lagestion de son environnement, de sesressources forestières et de son agri-culture. Il leur fallait aussi identifier lespistes qui lui permettraient de progres-ser dans ces domaines, en tirant lesleçons du passé. Le colloque avait en effet pour objectifdÊanalyser les grands enjeux que repré-sentent, pour le développement de laRDC, la gestion durable de son environ-nement, y compris lÊexploitation de ses

ressources forestières et lÊaméliorationdu fonctionnement de son secteur agri-cole. Il visait également à présenter lescontributions récentes de GxABT dansces domaines, dans le cadre dÊactionsde recherche et de formation réaliséesen partenariat avec des institutions con-golaises. La rencontre a tourné autour de deuxthèmes principaux : lÊagriculture et ledéveloppement rural, dÊune part, et lestransformations agro-industrielles et lagestion durable de lÊenvironnement,dÊautre part.

Agricultureet développement ruralCe thème a permis aux participants dÊexa-miner plusieurs sujets, notamment laprotection des plantes contre les atta-ques des parasites. Dans ce domaine,les experts préconisent le respect desdispositions législatives, lÊaméliorationdu fonctionnement du service de dé-fense des végétaux, la relance de laformation et la redynamisation de la

COLLOQUE : AGRICULTURE ET DÉVELOPPEMENT RURAL

Contributions de la formation et de la recherche agronomique au développement durable du Congo

Par Roger MAZANZA KINDULU(MasK / Kul / Ifo)

¤ droite, le ministre José Endundo Bononge et l'ambassadeur Henri Mova Sakanyi, en veste brune

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recherche ainsi que la mise en placedÊune structure nationale spécialisée enprotection des plantes. On peut aussirelever la réhabilitation de la culture dela pomme de terre dans la région deMbanza-Ngungu, dans la province duBas-Congo. DÊautre part, il a été mis en exergue lerôle du Centre agronomique et vétéri-naire tropical de Kinshasa (CAVTK).Créé en 2002, à lÊinitiative de GxABT,grâce à un financement de la Régionwallonne, ce centre a pour principalemission de redynamiser le monde agri-cole congolais, de Kinshasa en particulier,tant en ce qui concerne les productionsanimales que végétales et agricoles. Il adéjà réalisé plusieurs études, grâce à unappui scientifique et organisationnel desuniversités de la Communauté fran-çaise de Belgique.

Améliorer les sols congolais

Par ailleurs, la volatilité des prix desmatières premières, fragilise les éleveurscongolais, en particulier les producteursdÊanimaux à cycle court, tels que lesporcs et les volailles, dont lÊalimenta-

tion est composée à 75% de céréales(maïs). Au Congo, lÊalimentation desanimaux entre en concurrence directeavec lÊalimentation humaine, ce quicontraint les producteurs à distribueraux animaux des fourrages et des sous-produits agro-industriels fibreux, pourréduire les coûts. Mais cela conduit àconstituer des rations non équilibréespour les porcs, induisant une baisse desperformances des animaux, des revenuspour les éleveurs et des produits ani-maux disponibles pour les populations.Dans ce domaine, une recherche a étémenée par le CAVTK, lÊUNIKIN etGxABT, en vue de caractériser les four-rages utilisés par les éleveurs de Kin-shasa et du Bas-Congo et dÊétablir desrecommandations dÊalimentation baséessur des données tangibles telles quelÊacceptabilité des ressources fourra-gères par les animaux ainsi que leurvaleur alimentaire. Le problème qui se pose alors est celuide lÊamélioration de la fertilité des sols.Avec près de 80 millions dÊhectares deterres arables, dont moins de 10 % sontmis en valeur, la RDC dispose dÊune desplus grandes réserves de terres

agricoles de la planète. Mais la plusgrande partie des sols (79 %) appartientau groupe des Ferralsols, cÊest-à-direaux sols fortement altérés et acidesdont le potentiel de fertilité chimiqueest faible. Ces sols connaissent une ca-rence en azote et en phosphore etprésentent des problèmes de toxicitéaluminique liés à leur forte acidité. Ilfaut aussi noter le niveau extrêmementbas de mécanisation des opérationsculturales et de lÊemploi des intrantsagricoles (engrais chimiques), ce qui setraduit par des rendements très faibleset par la pratique de la jachère. Pour améliorer les rendements, tout enprotégeant le potentiel productif desterres agricoles, les scientifiques avan-cent que lÊagriculture de conservationdoit reposer sur lÊapplication de troisgrands principes : lÊabsence ou la réduc-tion au minimum du travail du sol, lemaintien dÊune couverture permanentedu sol constituée de matières organi-ques ainsi que la mise en fluvre derotations adaptées impliquant des plan-tes pour produire la biomasse.

L'ensemble des participants congolais au colloque de Gembloux

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Le 13 septembre dernier,lÊAmbassadeur Henri MovaSakanyi sÊest rendu au siègede la Banque EuropéennedÊInvestisse-ment (BEI), àLuxembourg, pour desréunions de travail avec lePrésident de cetteinstitution, M. PhilippeMaystadt, ancien ministrebelge des Finances, MmePalanza, Directeur associéAfrique et Mme CristinaMejia, Desk RDC.

Lors de leurs entretiens, lÊAmbassadeurHenri Mova a plaidé pour une plusgrande „implication‰ de la BEI dans lareconstruction de la République démo-cratique du Congo, dans les secteurs dela micro-finance, lÊénergie, lÊagriculture etles mines.En effet, la BEI est déjà présente enRDC avec 2 projets : 110 millions dÊeurospour le financement de la réhabilitationdu barrage dÊInga et une ligne de créditde 5 millions dÊeuros, accordés à une

VISITE DE LÊAMBASSADEURMOVA ¤ LUXEMBOURG

banque commerciale congolaise pourdes projets de PME congolaises. La BEI, le plus important prêteur etemprunteur international non souve-rain, finance ses activités en emprun-tant sur les marchés des capitaux,essentiellement dans le cadre d'émis-sions publiques d'obligations. Dans ce cadre, sa notation AAA luipermet d'obtenir les meilleures condi-tions du marché.

M.S.

En haut : L'ambassadeur Henri Mova en pourparlers avec Philippe Maystadt, Président de la BEI.Ci-dessus : Mme Palanza, Directeur associé Afrique et Mme Cristina Mejia, Desk RDC

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Dans le cadre de la promotiondes relations économiquesentre le pays accréditant et lepays accréditaire, le 5 novembredernier, l'Ambassadeur MOVASakanyi et sa délégation se sontrendus à Amsterdam, surinvitation de Monsieur JeanFrançois BOXMEER, CEO duGroupe HEINEKEN.En quoi consiste le GroupeHeineken, quelle est lÊétenduede ses activités en RépubliqueDémocratique du Congo ?Quels sont ses engagementspour ce pays ? Telles sont lesquestions auxquelles va tenterde répondre cet article quirelate, point par point, ledéroulement de la visiteeffectuée par lÊAmbassadeurMOVA et sa suite.

Présentation du groupe et activités en RDC

Le siège social de la multinationaleHeineken a ses bureaux à Amsterdam,capitale du Royaume des Pays Bas etpetite métropole de plus 1,5 millionsdÊhabitants, située à 2h30 de route deBruxelles.Groupe familial indépendant, qui portele nom de famille de son fondateur,Heineken International est largementprésent dans le monde avec un impor-tant réseau de brasseries et de dis-tributeurs(140 brasseries dont lesbières sont distribuées dans 179 pays).Troisième brasseur mondial en termede volume, le Groupe Heineken détientlÊun de plus importants portefeuilles debières et de cidres au monde : près de230 marques régionales, locales et despécialités (Desperandos, Sol, Kaiser,Maes, Affligem, Primus, Star, Strong-bow,Tiger et Birra Moretti), dont les plusinternationales sont Heineken etAmstel.Le Groupe Heineken est établi en RDCdepuis 80 ans. Il opère à Kinshasa àtravers sa filiale Bralima mais il a égale-ment des brasseries à Boma, à Mban-

daka, Kisangani, Bukavu et Lubumbashiet emploie plusieurs milliers depersonnes.

Déroulement de la visite

Comme première étape de cette visitede travail, lÊAmbassadeur Mova et sasuite ont été conduits à la Brasserie deZoeterwoude, la plus grande usine duGroupe Heineken, en compagnie deMonsieur Tom de Man, Président Afri-que et Moyen-Orient du GroupeHeineken ainsi que de son adjoint,Monsieur Jean-Paul van Hollebeke. Il convient de signaler que, des 165,7millions d'hectolitres de bière produitsdans le monde sous la supervision dugroupe Heineken, une grande partie està mettre à lÊactif de deux brasserieshollandaises du Groupe – Zoeterwoudeet Ês-Hertogenbosck (Den Bosch). Cette visite a permis aux hôtes du jourde découvrir les différents stades deproduction de la bière Heineken : de laréception des matières premières auprocessus de brassage de la bièrejusquÊà lÊétiquetage et à la distribution. Après cette visite, la délégation delÊAmbassade a été conduite à Amster-

LÊAMBASSADEUR MOVA VISITE LE GROUPE HEINEKEN

L'ambassadeur Henri Mova avec deux membres de la direction d'Heineken, dont à droite en costume brun, M. Jean-François Van Boxmmer, CEO de Heineken International, à la tête du Groupe depuis 2005, qui a dirigé Bralima à Kinshasa de 2003 à 2006.

Par Suzie MANOKA NZUZI

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dam au siège du Groupe Heineken oùun déjeuner lui a été offert parMonsieur Jean-François Van Boxmmer,CEO de Heineken International, à latête du Groupe depuis 2005. ¤ cette occasion, Monsieur Van Boxm-mer a réaffirmé à lÊAmbassadeur Movala volonté du Groupe à fluvrer audéveloppement social et économiquede la RDC dans le respect de sestravailleurs, de ses sociétés et de sonenvironnement. CÊest dÊailleurs dans cette optique quele Groupe à ouvert en 2008, à Lu-bumbashi une nouvelle usine équipéedes dernières technologies en la ma-tière.

Musée Heineken

Après le déjeuner, la délégation condui-te par lÊAmbassadeur Mova a été invi-tée à découvrir le musée HeinekenExperience. Inauguré en 2001, ce musée invite à unparcours initiatique et ludique au cflurde l'ancienne brasserie Heineken qui futconstruite en 1867, avec une ruellereproduite à l'image des rues amstel-lodamoises du 19ème siècle. Ensuite,l'ancien atelier de fabrication où chau-dières et silos à grains ont étéconservés. ¤ la fin de la visite, lÊAmbassadeur Movaa reçu une bouteille Heineken person-nalisée portant son nom.

PARCOURS DE MONSIEUR VAN BOXMMER

Monsieur Van Boxmmer dispose dÊunegrande expérience internationale ausein du Groupe. Après des études faitesen Belgique, il a fait ses premiers pasdans le monde brassicole au Gabon.Attaché à lÊAfrique, il a tour à tourtravaillé au Rwanda et en RDC, où il adirigé la Bralima de 1993 à 1996 et futSurnommé „Papa bonheur‰ par lestravailleurs, et garde de son passage àKinshasa le souvenir dÊun momentcharnière de sa vie.

La délégation de l'ambassade, au cours de la visite des installations

de la brasserie Heineken

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Ouvert par S.E. Monsieur Henri MOVASAKANYI, Ambassadeur de la R.D.C.auprès du Royaume de Belgique et delÊUnion Européenne, sÊest tenu à Bru-xelles, le 1er avril 2011, un colloqueinternational qui a réuni des dirigeantscongolais de lÊEnseignement Supérieuret Universitaire, des acteurs économi-ques belges, canadiens, français issuspour la plupart de la diaspora mais éga-lement un grand nombre de jeunesdiplômés congolais.Développer lÊesprit dÊentreprise etmettre en adéquation lÊEnseignementet lÊÉconomie au service dÊun dévelop-pement durable constitue un enjeumajeur pour la création de richesses etdÊemplois en République Démocratiquedu Congo.Les exposés de Professeurs dÊUniver-sités congolais, de représentants dÊinsti-tutions financières publiques et privées,mais aussi ceux de jeunes entrepre-neurs qui ont réussi, ont donné desorientations concrètes porteuses dÊave-nir. Simultanément, un „Job Day‰ apermis des contacts fructueux entreemployeurs, chercheurs dÊemplois etfuturs entrepreneurs en RDC.Organisée conjointement par lÊAssocia-tion Internationale pour le PartenariatEntreprises-ONG (A.I.P.E.O.) et la Mai-son Africaine de Bruxelles, avec le pa-tronage de la Chambre de CommerceBelgique - Luxembourg - Afrique - Ca-raïbes - Pacifique, et le concours desponsors, cette manifestation a connuun franc succès.

Eddie TAMBWE

CONGO EVENT 2011UN COLLOQUE PRAGMATIQUE AU SERVICE DU CONGO

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Page de gauche

En haut : LÊAmbassadeur Henri Mova Sakanyiouvre le colloque. Au centre : Mme Emilienne AKONGO, SecrétaireGénérale Académique de lÊInstitut SupérieurPédagogique de la Gombe (I.S.P.) et Mr.BenoitSonga, Directeur de lÊAIPEO Canada, lors de sonexposéEn bas : Accueil de la Délégation congolaise àlÊInstitut Supérieur Industriel de Bruxelles (ISIB)par Mr Debast, Directeur et Mr GeorgesSOHELO et Mme Schola MAHINDO,Conseillers et membres du Cabinet du Ministrede lÊEnseignement Supérieur et Universitaire dela R.D.C.

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En 1973 déjà, les exportations belges auCongo ne représentaient que 1% ducommerce extérieur belge, quant auximportations belges du Congo, ellessont depuis longtemps quasi nulles. Si donc, à première vue, la Belgique nÊapas un intérêt économique particulierà entretenir une coopération avec laR.D.Congo, dans la pratique, les chosesdevraient se passer autrement, et ce, àla lumière de deux concepts qui sont :le devoir historique et lÊobligation desolidarité. La vraie coopération entrenos deux pays passerait par une prisede conscience au préalable de la Bel-gique par rapport à ces deux concepts.

Le devoir historique

Loin de moi lÊidée de refaire lÊhistoire, ilmÊa semblé important de soulignerlÊune des causes qui impliquent la res-ponsabilité de la Belgique dans ce ratéhistorique sur lÊindépendance de sonancienne colonie, la R.D. du Congo. IlsÊagit de la destruction de lÊadministra-tion publique congolaise, organe pilier,colonne vertébrale du développementdu Congo.En effet, alors même quÊune loi fonda-mentale du nouveau Congo indépendantprévoyait que les fonctionnaires belgesresteraient au Congo après le 30 juin1960 pour assurer la continuité delÊadministration publique congolaise etla formation des futurs fonctionnaireslocaux, contre toute attente, la Belgi-que va décider de rapatrier tous lesfonctionnaires belges. Quand on saitquÊil y avait des milliers de fonction-

La république démocratiquedu Congo va bientôt acheverla première année du secondsiècle de son indépendance.Depuis le 30 juin 1960 annéede la création de la R.D. duCongo à nos jours, le Con-go et la Belgique sont passéspar des relations aussi di-verses que tumultueuses. LÊheure est peut-être venuede repenser une nouvelleforme de relations entre lesdeux pays dont le destin aété scellé par une longuehistoire commune.

Quelle coopération entre lesdeux pays, 50 ans après ?

La coopération est un volet de la poli-tique étrangère dÊun pays, menée parson gouvernement à la recherche dubien-être de ses concitoyens. Ce gou-vernement va entretenir des relationsdÊéchanges avec dÊautres pays en vue dedévelopper lÊéconomie nationale.Vu sous cet angle, la coopération avecle Congo ne représente pas dÊintérêtéconomique majeur pour la Belgique.

ET SI LÊON REPENSAIT LA COOPÉRATION BELGO-CONGOLAISE !

Felly BOKUNGU, Président PPRD Benelux

La Belgique a toujours été présente aux côtés des Congolais

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naires belges sur toute lÊétendue duCongo, et quÊà lÊindépendance, le Con-go ne comptait que 6 universitaires, lÊonpeut très bien imaginer combien cettedécision unilatérale belge a causé untort énorme dont le Congo ne sÊestplus jamais relevé.Quelques exemples pour illustrer cegrand désastre : • le BCT, Bureau Central de Traite-ment, organe qui centralisait la paiemécanique de tous les travailleurs con-golais. Les fiches de paie quÊil établissait(5 jours avant la fin du mois) avaientvaleur monétaire.• la Poste, cheval de bataille de lÊadmi-nistration publique congolaise aidaitnotamment à acheminer les fiches depaie sur toute lÊétendue du pays, 2 joursavant la fin du mois. Une école postaleétait créée pour former despercepteurs adjoints de la poste, les-quels étaient des véritables banquiersmanipulant dÊimportants fonds.Lorsque de façon unilatérale la Belgiquerapatrie tous ses fonctionnaires, cesdeux importants organes de lÊétat vontdisparaitre, il nÊ y a plus de suivi ni deconnexion administrative entre provin-ces ; lÊon va créer à la hâte des agentspayeurs qui vont parcourir des milliersde Km avec des grosses sommes dÊar-gent, ouvrant ainsi la brèche aux pre-miers détournements de fonds, auxsituations des fonctionnaires impayés,et donc aux premières grandes grèvesdans la fonction publique.Le devoir historique de la Belgique seraitaujourdÊhui un souci de réparation, unobjectif dÊaider le Congo, son anciennecolonie à se développer, objectif qui nÊajamais été poursuivi après lÊindépen-dance du Congo.

LÊobligation de solidarité

Cette notion universelle tire son ori-gine en janvier 1949, lorsque le prési-dent Américain Harry Truman vapropo-ser le plan Marshall pour veniren aide aux pays européens sinistrés de

la seconde guerre mondiale. Depuis,lÊidée a fait son chemin, lÊobligation desolidarité sÊinscrit dans toutes les con-ventions internationales. Ainsi, dans lacharte des nations unies, les signatairessÊengagent à favoriser le progrès éco-nomique et social de tous les peuples.LÊobligation de solidarité se conçoit au-jourdÊhui aussi bien dans le passé quedans le futur de lÊhumanité toute en-tière. - Le passé renseigne que le dévelop-pement des pays industrialisés est enpartie dû au pillage des pays du tiersmonde ; ils achetaient aux pays sousdéveloppés des matières premières àdes cours très bas et revendaient à cesmêmes pays des produits fabriqués àpartir de leurs propres matières pre-mières à des prix plus élevés. Sous cetangle, lÊaide, lÊobligation de solidarité seconçoit comme une logique restitution.LÊAmérique a mis fin à la 2ème guerremondiale, ramenant ainsi la paix dans lemonde entier grâce à la bombe atomi-que fabriquée à partir de lÊuranium con-golais. QuÊest-ce que le Congo a reçuen échange ? - Par rapport au futur, il est de lÊintérêtdes pays développés de voir les autresaméliorer leur niveau de vie, dÊaugmen-ter leur pouvoir dÊachat, et de consti-tuer ainsi des débouchés pour leursproduits.LÊaide sÊinscrit actuellement dans uncontexte de quasi droit pour les pays àaider, dans la mesure où elle sÊérige enobligation à aider pour les pays déve-loppés. Et la Belgique ne peut resterindifférente à cette réalité universelle,encore moins à lÊégard du Congo, sonancienne colonie.

La Belgique a toujours été présente auxcôtés des Congolais, mais via une aidesous forme dÊassistance technique dansdivers domaines (dans lÊarmée, les en-treprises publiques, la banque centraleetc.) et dÊassistance financière dans despetits projets tel que la construction deponts dans une commune ou dans unvillage.On a ainsi connu à Kinshasa, MonsieurHonoré PALLINKX, un belge, commePDG de lÊONATRA (Office Nationalde Transport), nommé pour redorer leblason de cette grande compagnie con-golaise.La Belgique a aussi péché par laxismevis-à-vis des autorités congolaises, avecdes aides financières qui ne profitaientpas à la population. 50 ans après, il est plus que temps pourla Belgique de contribuer à une vérita-ble politique dÊaide au développement :dÊaider à lÊessor dÊune administrationpublique efficace, le développement dusystème bancaire ; la réorganisation delÊenseignement, la réforme du systèmedes soins de santé, etc. Autant de do-maines dans lesquels la coopérationbelgo-congolaise, pourrait se développerdans lÊintérêt de nos deux pays.Actuellement au Congo se croise unedizaine de nationalités différentes, dansdes domaines divers : Pakistanais, In-diens, Chinois comme Sud-Africains,Libanais, etc. La présence belge restediscrète, alors même que le CongosÊest lancé dans une vaste opération dereconstruction. 50 ans après lÊindépendance, que lesdeux pays ont commémorée au moisde juin dernier, la vraie question quÊilsdevraient se poser tous les deux est :quÊavons-nous fait de notre coopéra-tion ?Si tous les deux se lancent dans unevraie coopération dÊaide au dévelop-pement, le Congo pourrait retrouverau plus vite sa place au premier rangdes économies africaines, une situationqui ne pourrait quÊêtre profitable pourlÊéconomie belge.

Le Congo pourrait retrouver au plus vite sa place au premier rang des économies africaines

Il est de lÊintérêt des pays développésdÊaméliorer le niveau de vie des Africains et de constituer ainsi des débouchés pour leurs produits

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Le 30 juin dernier dans lamatinée, lÊambassadeurHenri Mova a été lÊinvitédÊhonneur de la Bourse dudiamant dÊAnvers, àlÊoccasion de la remise desdiplômes aux agents duCEEC (Centre dÊévaluation,dÊexpertise et de certifica-tion des substances miné-rales précieuses et semi-précieuses du Congo).

Anvers. Il est 12 heures. Ce jeudi 30 juin2011, la limousine de MonsieurlÊAmbassadeur Henri Mova sÊavance surla Havenierstraat. Destination, lenuméro 51 : „Beurs voor Diamant-handel‰, est inscrit en néerlandais,„Bourse du Diamant‰ pour les fran-cophones, où lÊattend le staff du lieuconduit par son numéro 1, en la per-sonne de Maurice Fischler, Président dela Bourse.Poignées de main chaleureuses. Outrele CEO de IGI, Roland Lorié, ainsi queses collaborateurs, on remarque aussidans la haie dÊhonneur quelques con-golais, parmi eux, Messieurs AlexisMikandji, Directeur général du CentredÊexpertise et dÊévaluation des mineraisdu Congo, CEEC, et Mathieu Yamba,Directeur Technique au CEEC etégalement président en exercice duProcessus de Kimberley.Des passants jettent un regard inter-rogateur sur la petite foule amasséedevant lÊentrée principale de la Bourse,avec un détail qui nÊéchappe pas à lacuriosité des habitués du coin ; tout lemonde est sur son trente et un ! Cetteaffluence contraste avec lÊambiancehabituelle de lÊendroit, généralementcalme, étroitement surveillé et où secroisent surtout les spécialistes de

lÊindustrie du diamant, parmi lesquelson remarque aisément les experts dia-mantaires membres de la communautéjuive, reconnaissables à leur chapeau etlongue veste noire. „Cela me rappelleRabbi Jacob‰, fait remarquer un collè-gue, avec un sourire admirateur etnostalgique, en référence au célèbrefilm français dans lequel a joué le co-médien Louis De Funès.30 juin, date symbolique dans lÊhistoirede la République démocratique duCongo. Comme en 1960, cette datetombe un jeudi. Tout le monde a enmémoire la Journée de lÊindépendancenationale congolaise. Le Congo est doncà lÊhonneur à la Bourse du DiamantdÊAnvers. En effet, sur invitation de IGI,International Gemological Institute, or-ganisme spécialisé dans la gemmologieet certification des diamants et autresmatières précieuses, lÊAmbassadeurMova a été convié à la cérémonie deremise des diplômes aux agents duCEEC (Centre dÊévaluation, dÊexpertiseet de certification des substances mi-nérales précieuses et semi-précieusesdu Congo), qui ont suivi une formationpendant près de 3 mois sur le diamanttaillé, diamant brut et les pierres pré-cieuses de couleur, dans les locaux deslaboratoires de gemmologie IGI à An-

CEEC : REMISE DES DIPLłMES AUXAGENTS FORMÉS EN GEMMOLOGIE

Par Jean-Claude MWEMA

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vers. Ils sont donc les précurseurs de lafuture École de Gemmologie deKinshasa. En effet, comme lÊa rappelédans son speech Mr Roland Lorié, CEOde IGI, le CEEC et IGI, se sont accor-dés pour jeter les bases de la mise enplace dÊun établissement spécialisé dansle coaching des opérateurs et autresspécialistes congolais du secteur dudiamant, en commençant par les agentsdu Centre dÊexpertise officiel. La pre-mière phase de cette formation a étéfinancée par lÊUnion Européenne. Cequi a permis, dans le premier volet duprogramme, la formation de 15 person-nes à Anvers.

Le CEEC à la poursuite de lÊexcellence.

Créée par Ordonnance présidentielleau mois de mars 2003, le CEEC est uneentreprise publique qui répond à lanécessité dÊencadrer le secteur minier

artisanal et industriel pour une évalu-ation fiable, basée sur une expertiseavérée de la certification des matièresprécieuses dont regorge le sous-solcongolais. Tout le monde connait lÊimportance duCongo dans le secteur des minerais engénéral, et surtout celui du diamant.Cependant, en dépit de la mise en placede lÊorgane technique du Gouverne-ment quÊest le CEEC, lÊÉtat Congolaisne cesse dÊêtre confronté à la sous-évaluation de ses matières précieuses.La recherche de solutions en amont estdonc une nécessité en vue de juguler laperte de capitaux utiles à la recon-struction du pays. ¤ cet effet, lÊAmbassadeur Mova a rap-pelé dans son allocution quÊil étaitimpératif pour le diamant ainsi que lesautres matières précieuses, qui sontessentiellement destinés à lÊexporta-tion, quÊils soient désormais évalués àleur juste valeur, afin que le fruit de

cette richesse de la nature congolaiserevienne enfin à la population. Cetteformation vient donc à point nommé. Il a salué lÊinitiative conjointe du CEECet dÊIGI consistant à finaliser le lance-ment de lÊÉcole de gemmologie auCongo. LÊambassadeur Henri Mova aclôturé son mot en annonçant lÊorga-nisation par lÊAmbassade du Congo enBelgique, et ce dès la rentrée pro-chaine, dÊun Salon du Diamant. Ceci, dit-il, pour permettre aux uns et au-tres,une réflexion profonde et com-munesur la question de lÊévaluation dudiamant congolais et son exportation.Après avoir promis de visiter prochai-nement la Bourse du Diamant, sur in-vitation de son Président, lÊAmbassa-deur a convié les compatriotes pré-sents à la cérémonie de remise desdiplômes à la traditionnelle soirée de lacélébration de la Fête de lÊIndépen-dance qui est organisée chaque annéeau sein de notre ambassade.

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Professeur à lÊUniversité deKinshasa et Directeur-fondateur du CISRI(Centre d'IntelligenceStratégique et desRelations Internationales),lÊAmbassadeur Henri MovaSakanyi a renoué avec lemilieu universitaire, entrois actes, dans le cadrede sa politique deproximité avec toutes lescouches sociales de sajuridiction et la lisibilité dela reconstruction de laRépublique Démocratiquedu Congo. ¤ la prestigieuse AcadémieDiplomatique Internationaleet à l'Université Catholiquede Louvain, le DocteurHenri Mova Sakanyi aporté la voix du Congonouveau dans les auditoiresde l'intelligentsia occidentaled'aujourd'hui et de demain.

Devant une vingtaine de diplomatesprovenant pour la majorité du mondefrancophone - Haïti, Sénégal, Gabon,Algérie, Ghana, Congo-Brazzaville - enformation à l'Académie DiplomatiqueInternationale, l'Ambassadeur HenriMova Sakanyi a expliqué la probléma-tique de lÊAfrique des Grands Lacs et laposition de la RDC dans cet espacegéopolitique stratégique pour l'Afrique.Avant le cours, il a été reçu par leSecrétaire général de lÊAcadémie Di-plomatique Internationale, Jean-ClaudeCousseran - qui a aussi assisté au cours -

(ancien Ambassadeur de France enEgypte, en Turquie et en Syrie, et aoccupé divers postes diplomatiques àJérusalem, Beyrouth, Bagdad, Téhéran etNew York. Il a été par ailleursConseiller du Premier Ministre et duMinistre des Affaires étrangères, etDirecteur général de la DGSE,) avec quiils ont échangé sur la collaborationentre l'Académie Diplomatique Inter-nationale et l'Académie Diplomatiquede Kinshasa ainsi que des enjeux depolitique étrangère mondiaux et de laRDC.

LÊAFRIQUE CENTRALEEXPLIQUÉE AU MONDEACADÉMIQUE

Par Mika SAKOMBI

Acte 1. LÊAcadémie diplomatiqueinternationale de Paris. Samedi 9 avril. Paris. 4 bis avenue Hoche.

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¤ lÊinitiative de lÊassociation des étu-diants simulant l'ONU, „Louvain MUN‰,une conférence-débat a eu lieu ce 28avril, avec pour thème „la politiqueétrangère chinoise d'aujourd'hui‰, de-vant plus dÊune centaine dÊétudiants.¤ cette occasion, lÊÊAmbassadeur HenriMova Sakanyi est intervenu, pour pré-senter les relations sino-africaines dÊau-jourdÊhui, en particulier celles avec laRDC. Les autres intervenants du jour

étaient le Professeur Paul Servais dudépartement d'Histoire (Unité d'His-toire contemporaine) de l'Universitécatholique de Louvain, le ProfesseurTanguy Struye de Swielande, coordi-nateur de la chaire InBev Baillet-Latour(programme Europe-Chine) et cher-cheur senior au Centre d'Étude desCrises et des Conflits (CECRI) ainsique le Docteur Damien Delvaux, géo-logue au Musée Royal de Tervuren.

Acte 2. Université Catholique de Louvain.Jeudi 28 avril. Amphithéâtre Montesquieu.

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Devant une centaine d'étudiants enEconomie, l'Ambassadeur Henri Movaest intervenu dans un cours de politi-que macroéconomique, intervenant surle thème „Contraintes sur la politiquemacroéconomique des pays en déve-loppement: le cas de la RDC‰. HenriMova Sakanyi a éclairé les étudiants surles difficultés dÊapplication des théoriesmacroéconomiques sur le terrain, no-tamment dans un pays comme la RDC. Mondialisation des échanges commer-

ciaux, influence chinoise grandissantedans le monde, notamment en Afriqueet en RDC, rôle de lÊEurope et despuissances montantes (BRIC), lÊAmbas-sadeur Mova a expliqué au moyen dÊil-lustrations, les différents paramètresmesurables existants et ceux souventignorés des études mais non moinsnégligeables dans un pays comme laRDC. LÊintervention a été clôturée parun jeu de questions et réponses enri-chissant.

Acte 3. Université Catholique de Louvain.Lundi 9 mai. Auditoire Socrate.