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Accueillis par des hôtesses de l'Ambas- sade de la RDCongo, qui leur ont remis une farde contenant l'intervention de l'invité d'honneur du jour, symbolisant l'esprit du thème de la conférence, une RDCongo frappée du drapeau national traversée par une poignée de main franche entre deux partenaires, repré- sentant la "réconciliation" entre la Bel- gique et le Congo, quelques 160 con- vives ont répondu à l'invitation. Herman De Croo, ministre d'État et "ami du Congo" comme il aime le rappeler, était de la partie ainsi que des diplomates congolais et représentants de sociétés étatiques rdcongolaises en Belgique, Gécamines, Ogefrem, CMDC, des chefs dÊentreprise de PME belges, des membres de cabinets ministériels, des journalistes et des personnalités connues du grand public, tel les édi- teurs Dupuis, père et fils, l'ancien avo- cat général de la RD Congo, Maitre Michel Lion, l'ancien ambassadeur belge à Kinshasa devenu directeur du Dépar- tement Afrique au ministère des affai- res étrangères belge, Renier Nijskens, les journalistes Marie-France Cros de la Libre Belgique et Eric Bruyland du Trends-Tendances ainsi que le cinéaste de la RTBF Thierry Michel, auteur des films à succès "Katanga Business" et "Mobutu, Roi du Zaire". LÊanimation était assurée par un duo composé du légendaire arrangeur mu- sical Maïka Munan, et Jeanjou Kawende, bien connu à Bruxelles. La première intervention a été celle du président de la CBL-ACP,MichelVan DerVoort qui a remercié lÊAmbassadeur de la RD Congo et les diplomates congolais pour leur présence au déjeuner-conférence qui coïncidait avec le 45 ème anniversaire de la CBL-ACP. Le souhait de la partie belge :„un climat propice à lÊentreprenariat avec les mi- lieux dÊaffaires‰. Remarquant „la nombreuse présencedes hommes dÊaffaires belges à la ré- ception, le président Van Der Voort a souligné quÊelle témoigne de lÊespoir de ces derniers, de voir le Congo „avancer dans la paix, la justice, lÊharmonie‰ et accéder à „un climat propice à lÊentre- prenariat avec les milieux dÊaffaires belges, liens qui se faisaient de plus en plus faibles.‰ Second intervenant du jour, M. Guy Bultynck,Vice-Président de la CBL-ACP, a présenté lÊorateur du jour comme spécialiste des Relations Internatio- nales, professeur à lÊUniversité de Kin- shasa, „homme de terrain et non de théories‰, à qui la RDCongo a confié plusieurs missions diplomatiques dans des pays importants tels Israël et la France. Révélant avoir connu Henri Mova Sakanyi à lÊépoque où ce dernier était à la tête des ministères des Transports puis Vice-ministre des Af- faires Etrangères, Guy Bultynck a trou- vé en lui „un homme à lÊécoute du monde des affaires, sachant prendre des décisions‰ et de conclure à lÊattention de ses pairs que le nouvel ambassadeur congolais „nÊest pas un diplomate de salon mais bien un collègue.‰ Le cadre "Art Déco" du salon Louise de l'Hôtel Hilton de Bruxelles été le lieu d'un déjeuner-débat, organisé le vendredi 4 septembre, par la CBL-ACP (Chambre de Commerce, de l'Industrie et de l'Agriculture, Belgique-Luxembourg / Afrique-Caraibes-Pacifique) en collabo- ration avec Carrefour Congo Culture, en l'honneur du nouvel ambassadeur de la RD Congo au Benelux, le Profes- seur Henri Mova Sakanyi. LÊAMBASSADEUR MOVA SAKANYI EXHORTE LES HOMMES DÊAFFAIRES BELGES ¤ REVENIR INVESTIR EN RÉPUBLIQUE DÉMOC RATIQUE DU CONGO REÇU PAR LA CHAMBRE DE COMMERCE,DE L'INDUSTRIE ET DE L'AGRICULTURE,BELGIQUE-LUXEMBOURG /AFRIQUE-CARAIBES-PACIFIQUE Placée sous le thème "Renouer avec la RD Congo : le nouveau visage du pays, les nouvelles possibilités économiques", cette rencontre entre les milieux d'af- faires belges - qu'on disait frustrés par leur perte d'influence économique dans l'ancienne „vache à lait‰ au profit du géant chinois et du voisin français - et la RD Congo, pays post-conflit en pleine reconstruction, avait des allures de retrouvailles particulièrement chaudes. © Ambassade RDC / BXL © Ambassade RDC / BXL ¤ droite : Jacques Tshilembe, un des organisateurs de la manifestation Ci-dessous : Le président de la CBL-ACP, MichelVan DerVoort

Yambi N°0 partie III

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magazine yambi

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Accueillis par des hôtesses de l'Ambas-sade de la RDCongo, qui leur ont remisune farde contenant l'intervention del'invité d'honneur du jour, symbolisantl'esprit du thème de la conférence, uneRDCongo frappée du drapeau nationaltraversée par une poignée de mainfranche entre deux partenaires, repré-sentant la "réconciliation" entre la Bel-gique et le Congo, quelques 160 con-vives ont répondu à l'invitation.Herman De Croo, ministre d'État et"ami du Congo" comme il aime lerappeler, était de la partie ainsi que desdiplomates congolais et représentantsde sociétés étatiques rdcongolaises enBelgique, Gécamines, Ogefrem, CMDC,des chefs dÊentreprise de PME belges,des membres de cabinets ministériels,des journalistes et des personnalitésconnues du grand public, tel les édi-teurs Dupuis, père et fils, l'ancien avo-cat général de la RD Congo, MaitreMichel Lion, l'ancien ambassadeur belgeà Kinshasa devenu directeur du Dépar-tement Afrique au ministère des affai-res étrangères belge, Renier Nijskens,les journalistes Marie-France Cros dela Libre Belgique et Eric Bruyland duTrends-Tendances ainsi que le cinéastede la RTBF Thierry Michel, auteur desfilms à succès "Katanga Business" et"Mobutu, Roi du Zaire".LÊanimation était assurée par un duocomposé du légendaire arrangeur mu-sical Maïka Munan, et Jeanjou Kawende,bien connu à Bruxelles. La premièreintervention a été celle du président dela CBL-ACP,MichelVan DerVoort qui aremercié lÊAmbassadeur de la RDCongo et les diplomates congolais pourleur présence au déjeuner-conférencequi coïncidait avec le 45ème anniversairede la CBL-ACP.Le souhait de la partie belge :„un climatpropice à lÊentreprenariat avec les mi-lieux dÊaffaires‰.Remarquant „la nombreuse présence‰des hommes dÊaffaires belges à la ré-ception, le président Van Der Voort a

souligné quÊelle témoigne de lÊespoir deces derniers, de voir le Congo„avancerdans la paix, la justice, lÊharmonie‰ etaccéder à „un climat propice à lÊentre-prenariat avec les milieux dÊaffairesbelges, liens qui se faisaient de plus enplus faibles.‰Second intervenant du jour, M. GuyBultynck,Vice-Président de la CBL-ACP,a présenté lÊorateur du jour commespécialiste des Relations Internatio-nales, professeur à lÊUniversité de Kin-shasa, „homme de terrain et non dethéories‰, à qui la RDCongo a confiéplusieurs missions diplomatiques dansdes pays importants tels Israël et laFrance. Révélant avoir connu HenriMova Sakanyi à lÊépoque où ce dernierétait à la tête des ministères desTransports puis Vice-ministre des Af-faires Etrangères, Guy Bultynck a trou-vé en lui „un homme à lÊécoute dumonde des affaires, sachant prendre desdécisions‰ et de conclure à lÊattentionde ses pairs que le nouvel ambassadeurcongolais „nÊest pas un diplomate desalon mais bien un collègue.‰

Le cadre "Art Déco" du salon Louisede l'Hôtel Hilton de Bruxelles étéle lieu d'un déjeuner-débat, organisé levendredi 4 septembre, par la CBL-ACP(Chambre de Commerce, de l'Industrieet de l'Agriculture,Belgique-Luxembourg /Afrique-Caraibes-Pacifique) en collabo-ration avec Carrefour Congo Culture,en l'honneur du nouvel ambassadeurde la RD Congo au Benelux, le Profes-seur Henri Mova Sakanyi.

LÊAMBASSADEUR MOVA SAKANYI EXHORTELESHOMMESDÊAFFAIRES BELGES¤REVENIR INVESTIREN RÉPUBLIQUE DÉMOC RATIQUE DU CONGO

REÇU PAR LA CHAMBRE DE COMMERCE,DE L'INDUSTRIE ET DE L'AGRICULTURE,BELGIQUE-LUXEMBOURG /AFRIQUE-CARAIBES-PACIFIQUE

Placée sous le thème "Renouer avec laRD Congo : le nouveau visage du pays,les nouvelles possibilités économiques",cette rencontre entre les milieux d'af-faires belges - qu'on disait frustrés parleur perte d'influence économique dansl'ancienne „vache à lait‰ au profit dugéant chinois et du voisin français - etla RD Congo, pays post-conflit en pleinereconstruction, avait des allures deretrouvailles particulièrement chaudes.

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¤ droite : JacquesTshilembe, un desorganisateurs de la manifestationCi-dessous : Le président de la CBL-ACP,MichelVan DerVoort

Dûment introduit, lÊambassadeur Movaa remercié la CBL-ACP pour lÊinvitationet, dans une succincte introduction enlangue néerlandaise qui a provoqué untonnerre dÊapplaudissements, pris lÊen-gagement „pragmatique‰ de considérerla Belgique dans sa „diversité réelle‰, unÉtat de communautés linguistiques.

Les Belges font de moinsen moins dÊaffairesen RDCongo

Conscient de parler à un auditoire dont„lÊexpertise est une des plus impor-tantes sur le Congo‰, Henri Mova aexprimé le „regret‰ des congolais faceau constat que les Belges „font demoins en moins dÊaffaires‰ en RD-Congo et émis le vflu que „ce premierpas‰, soit „un pas de come-back‰ pourles opérateurs économiques belgesdans le pays qui a été pour eux„un pôlede prospérité‰. Le diplomate congolaisa, en outre, affirmé que„les choses bou-geaient positivement‰ au Congo, sou-vent en lÊabsence de nos „partenairesnaturels belges‰, avec qui nous avons„une longue et riche histoire qui necondamne pas les deux peuples à sÊéloi-gner‰ mais bien à se dire, en marge duCinquantenaire où „une relecture desrelations communes‰ sera établie :„au-jourdÊhui est mieux quÊhier et demainsera meilleur‰.Assurant que la grande affluence dujour prouvait „lÊintérêt des hommesdÊaffaires belges‰ pour le Congo, pas

uniquement par „passion ou affection‰pour le pays, mais aussi parce quÊil y a„un énorme potentiel dÊaffaires à entre-prendre au Congo avec la Belgique‰,Henri Mova Sakanyi reprenant le „YesWe Can‰ de Barack Obama, a appeléson audience à revenir entreprendre enRDCongo.Sur un ton plus professoral, lÊambas-sadeur rdcongolais a présenté un ex-posé, du „nouveau visage du pays et desnouvelles possibilités économiques‰, enrappelant le „paradoxe de la RDCongo,qui est un pays potentiellement trèsriche, dans une situation économiquedifficile‰, avec la seconde forêt aumonde après lÊAmazonie, qui fait dupays, „lÊespoir mondial de photosyn-thèse‰ et un espace propice à lÊéco-nomie bio. En outre, il a rappelé quÊàlÊinstar de la Sibérie et lÊAfrique du Sud,la RDCongo est une des régions lesplus riches en ressources minières et aété premier producteur mondial decuivre, cobalt et diamant, grand expor-tateur dÊhuile de palme, or, bois pré-cieux. Un palmarès auquel „la Belgiquea participé‰ qui devrait, selon lÊambas-sadeur„rappeler les Belges à tenter unenouvelle aventure en RDCongo‰.

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Tout en haut : SE. Henri Mova endiscussion avec le Consul Honoraire de laRDC Claude Dupuis et son fils XavierDupuisJuste en dessous : Marie-France Cros de laLibre Belgique et lÊancien président de laChambre, Herman De CrooCi-contre : M. lÊAmbassadeur Mova avec lecinéasteThierry Michel

Un objectif prioritaire :la reconstruction

des infrastructures de baseAbordant le contexte des politiqueséconomiques, le Professeur Henri Movaa révélé que la RDCongo sÊest fixé desobjectifs à moyen et long terme, àsavoir : atteindre les objectifs du Millé-naire de lutte contre la pauvreté(OMD), appliquer la stratégie de luttecontre la pauvreté via le DocumentStratégique de Croissance et de Réduc-tion de la Pauvreté (DSCRP), élaborépar les populations elles-mêmes, aveclÊaide de la Banque Mondiale et con-tinuer le grand projet national des „5chantiers de la République‰ qui vise lareconstruction des infrastructures debase, lÊamélioration du niveau de santé,lÊaccès à lÊeau et lÊénergie, lÊéducationnationale et lÊemploi.¤ court terme, lÊAmbassadeur a affirméque la RDCongo vise la reconstructiondes infrastructures de base prioritairestelles les routes de dessertes agricoles,les ponts, etc. afin de devenir „un vraimarché interconnecté‰ et ne pas tom-ber dans la prophétie de Stanley àLéopold II :„Sans chemin de fer, le Con-go ne vaut pas un penny‰.Toujours sur le court terme, il a relevéque le pays vise un désendettement dupays de 90 %, via le point dÊachèvementde lÊinitiative PPTE (pays pauvre trèsendettés) du FMI, les 14 milliards dedette étant „difficilement soutenables‰,la mise en fluvre du Programme dÊAc-tions Prioritaires (PAP), qui définit etpriorise les besoins, lÊamélioration de laréglementation des affaires (Doingbusiness), la RDCongo étant placée dansle fond des pays avec lesquels ont peutfaire des affaires ; le cadrage macro-économique, en maîtrisant lÊinflation etmaintenant la croissance, ainsi que lesfacteurs exogènes, à savoir la gestiondes effets de la crise économique mon-diale qui ont frappé de plein fouet lepays et la poursuite de la pacification delÊEst de la RD Congo, „unique pays aumonde ayant accueilli 2 millions deréfugiés en deux semaines‰, fuyant legénocide rwandais de 1994.

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Tout en haut :Herman De Croo et lÊAmbassadeur MovaSakanyi

Un nouvel espace politiqueissu des élections libreset transparentes

Cependant le diplomate congolais voitdans ce dernier point : „une avancéepositive‰ avec les succès des opérationsde pacification Kimya I et II, le rétablis-sement des relations diplomatiquesavec les pays voisins de lÊEst - Rwanda,Ouganda et Burundi - et lÊéchangedÊambassadeurs ainsi que la relance dela Communauté des États des GrandsLacs (CEPGL).Sur lÊévolution politique, lÊAmbassadeurMova a rappelé lÊorganisation des élec-tions libres et transparentes, qui ontpermis lÊélection du président Kabila en2006 avec 58 % des voix au secondtour, lÊadoption dÊune nouvelle Con-stitution segmentant le pouvoir hori-zontalement entre lÊExécutif, le Législatifet le Judiciaire et verticalement entre lepouvoir central, les gouvernements etassemblées de province, ainsi quÊundécoupage territorial en 26 provinces.Sur lÊévolution économique, lÊambassa-deur congolais a évoqué les consé-quences néfastes de la crise économiqueinternationale sur la RDCongo, dont larévision à la baisse du taux de crois-sance pour 2009, passé de 2,7% à 1,6%,alors que depuis 2002 la moyenneoscillait autour de 6% et que le derniermois du gouvernement Gizenga avaitconnu un taux de croissance de 10%,„inédit‰ dans lÊhistoire du pays.Concernant le taux dÊinflation, il lÊaprojeté aux alentours de 20%, malgrélÊembellie observée et un taux de pro-jection annuelle fixé en avril 2009 à110%. Selon le diplomate congolais, lesopérations financières du secteur publicont connu un déficit dû „à la baisse desencaisses des exportations et le reculdes apports budgétaires de la plupartdes bailleurs traditionnels‰, conséquen-ces de la crise économique internatio-nale.

Une évolution positivedes investissements

Les investissements en pourcentage duPIB ont connu une évolution positivequi constitue „un indicateur importantdu dynamisme structurel de lÊéconomiecongolaise‰, selon Henri Mova, qui voit„une évolution tendancielle positive delÊéconomie congolaise‰, que toutes lesinstitutions et agences financières inter-nationales reconnaissent. Pour concluresur ce point, lÊorateur croit en une„reprise timide‰ fin 2009, et prévoit

pour lÊan prochain une „année de con-solidation‰, pour 2011 une „année deprogression‰ et pour 2012, - vu lÊévolu-tion cyclique de lÊéconomie nationale -une „année de léger ralentissement‰malgré„une tendance haussière toujoursforte‰.Sur le plan des réformes structurelles,lÊambassadeur Mova cite une kyrielle deréformes et avancées entreprises par legouvernement congolais, souvent à „lademande et suite aux conseils de laBCL-ACP‰ précise-t-il, tendant à amé-liorer le climat des affaires : les nouveauxcodes des investissements, douanier, dutravail, minier, forestier, le contrat degouvernance de février 2007 pour laréforme du secteur de sécurité, judi-ciaire, pour améliorer la gouvernanceéconomique et lutter contre la cor-ruption, la création des Tribunaux deCommerce, lÊaffiliation à MIGA (Multi-national Investment Guarantee Agency),agence de la Banque Mondiale pour laprotection des investissements directsétrangers, au CIRDI (Centre Interna-tional pour le Règlement des différendsen matière dÊinvestissements), à lÊACA(Agence pour lÊAssurance et le Com-merce en Afrique), à lÊITIE (Initiativepour la transparence dans les industriesextractives), à lÊOHADA (Organisationpour lÊharmonisation en Afrique dudroit des affaires) et in fine, la signaturede plusieurs conventions bilatérales deprotection réciproque des investisse-ments avec divers pays dont la Bel-gique.

Malgré les contrats chinois,tous les secteurs du pays

sont ouvertsSe posant la question sur un ton iro-nique „Est-ce que les contrats chinoisont tout raflé au Congo ? ‰, le Profes-seur Mova Sakanyi a répondu par lanégative, affirmant que tous les sec-teurs du pays sont „ouverts‰ : du do-maine minier et des hydrocarbures avecla découverte de nouvelles régionspétrolières telle lÊIturi, à lÊagriculture,„fleuron des hommes dÊaffaires belges‰à lÊépoque coloniale, secteur „délaissé‰pour lequel le diplomate congolais asouhaité „le retour de lÊexpertise belgequi le connaît bien‰, lÊénergie,„domainetrès prometteur‰ avec la fin du mono-pole de la société dÊÉtat SNEL (Sociéténationale dÊÉlectricité), qui ouvre la voieaux investisseurs privés, le secteurindustriel actuellement faible alors que„beaucoup de produits pourraient êtredéveloppés au Congo avec une plus-

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value intéressante‰ et baisser la dépen-dance du pays aux produits chinois etindiens.Continuant dans sa posture deVRP dela RD Congo, lÊAmbassadeur Mova aajouté sur la liste des „secteurs à pren-dre‰, le secteur des assurances qui sÊestlibéralisé, celui des transports que „lesbelges connaissent très bien‰, mais quien train de „filer chez les voisins fran-çais‰ avec le dernier accord de contratde gestion des Aéroports de Paris, quivont gérer les 52 aéroports de laRDCongo avec la RVA (Régie desVoiesAfricaines) et le contrat de gestion delÊONATRA (Office National desTrans-ports), avec la société française Pro-gosa.Concernant le tourisme, lÊorateur anoté quÊavec lÊavènement de la paixeffective sur tout le territoire, plusieurssites dont les parcs nationaux, sont denouveau accessibles et ouverts à lÊex-pertise belge. Quant aux télécoms, avecun marché de plus de 65 millions dÊha-bitants,„il suffirait de faire parler le quartde cette population à forte traditionorale, pour avoir le nombre de télé-phones actifs en Belgique‰.

CÊest le moment idéal,plus tard sera trop tard

Concluant sur un appel aux milieuxdÊaffaires belges à revenir en RDCongo,car„cÊest le moment idéal, plus tard seratrop tard‰, lÊambassadeur congolais auBenelux et à lÊUnion Européenne, aconclu son propos par un remercie-ment à lÊaudience dans la langue deVondel, comme au début, avec le mêmerésultat, des applaudissements trèsappuyés.Reprenant la parole, le Président duCBL-ACP, Michel Van Der Voort, touten remerciant lÊhôte du jour pour sonexposé „éclairant‰ ainsi que le Profes-seur Eddie Thambwe et M. JacquesTshilembe, artisans de cette rencontre,a révélé que les opérateurs économi-ques belges attendaient depuis long-temps „un message aussi clair et inci-tatif ‰ et a promis que „le dynamisme‰de ces derniers „dans les mois à venir‰,sera à hauteur du discours de lÊambas-sadeur congolais.Après avoir dégusté le dessert, quel-ques convives ont pu poser des ques-tions à lÊhôte du jour dont celle deDenis Bouwen du portail dÊinformationsbelgo-congolais, Congoforum, sur laréouverture des consulats belges àLubumbashi et Bukavu et congolais àAnvers ainsi que sur la situation des

droits de lÊHomme, jugée „dégradée‰par certains observateurs du domainesuite à lÊarrestation des activistes Gol-den Misabiko et Richard Ilunga.Sur la première question,Henri Mova arévélé que la diplomatie congolaise estinscrite dans un „processus de redé-ploiement diplomatique en connexionavec ses moyens financiers disponibles‰car la RDCongo avait „une des plusgrandes extension diplomatique et pasles moyens qui suivent‰. Sur la réouver-ture du consulat anversois, lÊAmbassa-deur a souligné que „la réflexion con-tinuait sur la question‰ et comme „latradition fait quÊil y ait un consulatcongolais à Anvers, son ouverture serafaite au moment opportun‰.Concernant ceux de la Belgique à Lu-bumbashi et Bukavu,Henri Mova Sakanyia annoncé lÊouverture imminente duconsulat belge au chef-lieu du Katanga,le consul nommé étant déjà sur placeet à Bukavu, le succès éclatant de lÊopé-ration de pacification Kimya II permet-tra une ouverture prochaine de cettereprésentation diplomatique belge auSud-Kivu.

Il faut un écolage collectifdes droits de lÊhommeen RD Congo pour uneamélioration optimale

Répondant à la seconde question surles droits de lÊhomme, il a révélé avoirdébuté sa carrière comme „activistedans ce domaine‰, annonçant que Gol-den Misabiko nÊest pas en prison, lediplomate congolais a précisé quÊavantdÊêtre activiste,„on est homme‰ et onpeut avoir un problème de voisinage, dedivorce, dÊaccident, etc., et comparaîtredevant son juge naturel. Il a rappeléaussi que les „cas de violations desdroits de lÊhomme en RD Congo sontde moins en moins nombreux parrapport à une certaine époque, où onne pouvait même pas les dénombrerprécisément‰ et que lÊopposition poli-tique sÊexprime librement sur tous lesmédias, dirige la commission Politique,Administrative et Judiciaire (PAJ) delÊAssemblée Nationale et permet de„faire évoluer beaucoup de choses‰.Enfin, a-t-il noté, „on oublie souventdÊoù vient la RD Congo‰, alors que les„choses sÊaméliorent de jour en jour‰avec comme exemple la tenue de ladeuxième conférence nationale sur lesdroits de lÊHomme,dernièrement. PourlÊambassadeur rdcongolais, „il nÊy a pasde politique élaborée de violations desdroits de lÊHomme‰ dans le pays, mais

bien des „excès de zèle de certainsmembres de lÊarmée, la police et lÊad-ministration, se croyant tout permis etagissant souvent par ignorance de laloi‰.Et de conclure : quÊil faut „un écolage‰collectif des droits de lÊHomme en RDCongo pour une amélioration optimale.

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quartier, et commettent des agressionsailleurs, les autorités communalesdÊIxelles, après quelques années dÊater-moiements, ont renforcé la présencepolicière, avec une antenne dans lesGaleries dÊXL, la création de lÊObser-vatoire Ya Ba Yaya, qui sert de média-teur entre les jeunes et les autoritéscommunales, la police notamment.Dans une autre commune, à Saint-Josse,une autre ASBL, le Carrefour desjeunes Africains, fondé en 1996, parMama Bernadette Mwadi Kabanga,pour-suit le même but, avec des activitéspour lutter et prévenir, contre ladélinquance juvénile, le décrochagescolaire, et qui a notamment collaboréavec la Société desTransports en com-mun de Bruxelles (STIB), en vue dejuguler le vagabondage de ces jeunesdésoeuvrés dans les transports en com-mun, particulièrement dans le métro.CÊest ainsi que dans le cadre de cette

association, des mamans africaines sil-lonnaient les rames du métro bruxel-lois, pour interpeller les groupes dejeunes, les sermonner si nécessaire encas dÊactes de vandalisme, pour lessoustraire à ce milieu. Elles participentégalement à des cours de culture afri-caine auprès des instances judiciaires etdans le milieu scolaire.

Des résultats appréciablesqui demandent

des moyens accrusCe genre de programme a incontes-tablement donné des résultats appré-ciables, mais, malheureusement assezlimités, car le problème est immense etles moyens limités.Car beaucoup dÊob-servateurs pointent du doigt la respon-sabilité des parents dont beaucoup ontdémissionné, le choc des cultures entreles générations, lÊacculturation des jeu-

nes, parfois aussi le manque de racinesculturelles solides des parents, qui netransmettent pas des valeurs culturellespositives à leurs jeunes, le chômage, oule cadre juridique du pays dÊaccueil, quiréduit aussi leur capacité à exercerlÊautorité parentale⁄Bref, cÊest un problème qui demandedes solutions en amont comme en aval,avec la participation (la liste nÊest pasexhaustive) des parents, des autoritéspolitiques, des enseignants, des anima-teurs culturels, des psychologues, desjuristes et, last but not least⁄cellebien-sûr, des jeunes eux-mêmes.LÊenjeu mérite que tous y participent,car si on nÊy prend garde, non seule-ment cÊest lÊavenir de toute une géné-ration qui sera hypothéquée,mais nousen récolterons tous les retombéesnégatives.

Un Quartier qui est „né‰ à la suite de laprésence de La Maison africaine, siserue dÊAlsace Lorraine, par laquelle desgénérations dÊétudiants Congolais etAfricains ont transité, depuis les annéessoixante et qui tire son nom du quar-tier Matonge de Kinshasa (Kalamu).Cet endroit était aussi très prisé àlÊépoque, de par la présence de nom-breux dancings africains, très fréquen-tés par les étudiants, tels que le Mam-bo, le Cocody, plus tard, le Memphis, leTabouret, ou encore un café comme leLondon Pub, aujourdÊhui disparus.Un lieu qui sÊest aussi transformé au furet à mesure, avec lÊapparition dans lesannées 70, des premiers commercesafricains voués à la vente de wax, lÊou-verture de nombreux cafés, alors quedisparaissaient les dancings, à lÊexcep-tion notable du Mambo.

Un quartiertrès multiculturel

Ces dernières années,Matonge est de-venu un des exemples les plus citéspour illustrer la multicularité dÊune villecomme Bruxelles, qui est superbementillustrée par lÊorganisation dÊévénementscomme Matonge en Couleurs, qui ras-semble durant deux jours, une popu-lation bigarrée de toutes origines.En effet, à la présence de la commu-nauté africaine et belge, plus rarementmaghrébine, sÊest ajouté celle descommerçants Pakistanais qui vendentdes produits dÊalimentation africaine,des Latinos, une mixité qui a toujourspermis dÊéviter que le quartier devien-ne un ghetto. Parmi les nouveaux venus,il faut aussi citer, de plus en plus, laprésence de populations issues delÊUnion européenne, qui induisent unetendance à la „gentrification‰ du quar-tier, cÊest-à-dire son „embourgeoise-ment‰, avec son corollaire, une pres-sion sur les loyers.

Mais finalement, tout cela fait un quar-tier très animé, la journée comme lesoir et qui suscite la curiosité de nom-breux touristes qui viennent de Flan-dre, deWallonie ou de lÊétranger pourle découvrir.

La violencedes jeunes Africains

Malheureusement, et surtout depuisune dizaine dÊannées,Matonge est con-fronté épisodiquement, à des accès deviolence provoqués par certains jeunesissus de la communauté congolaise :bagarres, agressions avec armes et mortdÊhommes⁄Dernièrement encore, au mois de juindernier lors de lÊorganisation de Ma-tonge en Couleurs, un jeune hommevenu dÊAllemagne, en visite dans leQuartier pour faire des photos lors decet événement annuel, a été sauvage-ment agressé au couteau.Un drame quia suscité lÊémotion et lÊindignation desriverains et de toute la communautécongolaise et africaine.Ces violences sont souvent le fait dejeunes, qui bien que dÊorigine congo-laise, ou autre, ont acquis la nationalitébelge et qui, selon de nombreux avis, setrouvent en rupture de ban avec leursfamilles et le milieu scolaire.On se souvient particulièrement desNew Jacks, des Black Demolition etautres bandes de jeunes qui ont défrayéla chronique dans les années 90 etsuivantes...AujourdÊhui, dÊautres jeunes ont mal-heureusement pris le relais, avec desépisodes dÊune rare violence.

Des pistes de solutionsexistent

Que faire ? Pour endiguer le phéno-mène, qui en réalité nÊest pas local,puisque ces jeunes nÊhabitent pas ce

Qui ne connait le QuartierMatonge, appellationdonnée à un quartierdÊIxelles, comprenant unedouzaine de rues, depuisle début de la chausséedeWavre, la rue Francart,dÊEdimbourg, de Dublin,rue de la Paix, la rueLongueVie et sonpiétonnier, dans lepérimètre immédiat de laPorte de Namur, dont ilest souvent la portedÊentrée, devenu dans lesannées 60Ê, le lieu derencontre, de loisirs etde shopping de lacommunauté congolaiseen particulier et africaineen général, sans oublierles Belges de souche.

LE QUARTIER MATONGE ¤ LA CROISÉE DES CHEMINSKAYOMB T.

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MATONGESC˚NES DE LAVIE QUOTIDIENNE⁄

Plus loin, des marchands en quête de clients improbables, les bras chargés de CD de qualité plus ou moinsdouteuse⁄ Ils envahissent les „ngandas‰ et les salons de coiffure.Toutes les langues du monde sÊemmêlent dansun brouhaha qui rappelle que Matonge nÊest plus le pré-carré de prédilection des Congolais.Une tour de Babel: la mondialisation, cÊest ici à Matonge⁄

Puis, la galerie dÊIxelles. Des démar-cheurs, des coiffeurs vous accostent,tout de suite. Le long des allées étroitesde la galerie, des garçons fashions,traînent⁄ Slips dépassant de leurs pan-talons.Ah, la mode ! Dans ces couloirsde bonne humeur, les dernières nou-velles de Kin se mélangent avec leschansons distillées par des baffles defortune⁄ Il faut parler à tue-tête pourse faire comprendre de son voisin. Ilfaut se frayer un passage dans cemonde bruyant.On se croirait dans unpavillon de Zando, le grand Marché deKinshasa.

Un des magasins du couloir est tenupar une femme mythique de Matonge.Mama Suzanna.Congolaise dÊorigine, etde passion. Elle trône sur tout. Elle jouenaturellement à la shérif du coin : elleen a vu dÊautres. Elle „engueule‰ lesjeunes qui dérapent⁄ Mère SuzaÊ estaujourdÊhui préoccupée par un pro-blème : la montée de la violence dansles milieux des jeunes congolais deBruxelles. „Ses enfants‰, comme elledit⁄

Ixelles/Matonge. Samedi, et toutes sespromesses. LÊespoir dÊune nuit sans fin.Et les rues bruyantes de⁄ Matonge, àIxelles. Des passants nonchalants, com-me happés par lÊesprit Matonge⁄Hommes et femmes, en quête, qui dÊuncoiffeur, qui dÊun nouveau tailleur à lamode.Tiens, voici Mike Bobo, boxeuren vue en Belgique, à la recherche dÊuntendre „taba‰ et dÊune bonne bière⁄ Ilfaut profiter des dernières éclaircies delÊété déclinant⁄ DÊailleurs, des ma-mans sÊexhibent en pagnes, profitantdes rayons de soleil fuyant du mois deseptembre, à Bruxelles. Mais la magieMatonge opère déjà : tel un aimant,Mike est déjà happé par des copains :Patou SodaYa Poto,„atalaku‰ de BlaiseBoula, en pleine „pondération 8‰⁄©

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dit quÊil y a des choses qui unissent etcelles qui séparent. Heureusement,dans nos relations, nous sommes trèssouvent dÊaccord. Mais parmi cellesqui nous séparent, il y a Kin etBruxelles. Fally ne peut pas vivreailleurs quÊà Kin. Il adore Kin. CÊestchez lui. Mais aujourdÊhui avec Obamaaux États unis, Bertin Mampaka enBelgique, on ne peut pas avoir hontedÊaimer une ville dont on nÊest pasoriginaire.- CÊest vrai nous sommes dans le „yesyou can‰.Tina, la Bruxelloise donc⁄- Votre frère Fally, avec son statut destar internationale, a visité plus depays que vous⁄A-t-il un faible pourune autre ville, à part Kin ?- Si, bien sûr, il aime beaucoup Paris⁄Mais Kinshasa est la ville où il se sentle plus à lÊaise⁄Aucune autre villenÊégale Kin à ses yeux. Comme il dit :„Kin esala ye‰. Il doit tout à Kin,comme moi, je dois tout à Bruxelles.CÊest comme ça !- Bon, à chacun ses raisons.Dites-moi :cÊest quoi une journée type pourTina ?Avec toutes ses casquettes de femme,de mère et de chef dÊentreprise ?- Comme toutes les femmesdÊaujourdÊhui jÊessaie de gérer aumieux toutes ces activités. Ce nÊestpas toujours facile. Mais jÊessaie detrouver le bon équilibre.- Bon courage ! je sais que „yes youcan‰.- Autre chose à nous dire ?- Oui, que toutes les belles filles quiveulent illuminer leur beauté viennentme voir. Car toutes les femmes sontbelles, il suffit parfois de peu dechoses pour faire la différence. ¤ bonentendeur salut !- Allez les Nanas toutes chezTinaIpupa !

- Alors,Tina, plutôt de Bruxelles ou deKin ?Elle nous lance, un brin malicieuse :- Ah, non, de Bruxelles, évidemment.- Pourquoi, Bruxelles ?- CÊest la meilleure ville. Bruxellessymbolise la réussite pour moi.Bruxelles mÊa formée. Bruxelles aconsolidé les liens avec mon mari.Bruxelles mÊa donné deux beauxenfants qui sÊajoutent à la premièrefille née à Kin. Bruxelles, cÊest la ville,par excellence.- Mais, Kin, dans tout ça ?Vous y avezpassé quand même votre adolescence,vous y avez rencontré votre mari,vous y avez connu votre premièreexpérience de mère⁄ Ça ne comptepas ?- Oui, bien sûr, mais Bruxelles cÊest lafirst ville de mon cflur⁄ Ensuitevient Kin, où jÊai encore ma famille etdes repères⁄ Mais je vais peut-êtrevous étonner, je connais Bruxellesmieux que nÊimporte quelle autre villeau monde.- Et Paris ?- Paris reste la plus belle ville aumonde. Paris, cÊest le shopping et lesbeaux lieux. Mais Bruxelles, cÊest laBelgique donc lÊhistoire de mon pays.Chez les Noko, cÊest pour moi le topde top des villes.- Vous ne pensez pas être acculturée ?Vous nÊen faites pas un peu trop ?- Non, du tout, je ne pense pas. Jedirais plutôt que je suis quelquÊun defranc. Je dis les choses telles que je lesperçois. CÊest la vérité, voilà.- Vous êtes la sflur du célèbremusicien Fally Ipupa ?Elle nous coupe la parole.- Oui, comme vous en parlez, Fally,cÊest mon frère mais aussi un pote. Etcomme dans toute relation humaine,nous nÊéchappons pas à la théorie qui

Mais quittons Matonge pour le métroMadou. Un autre endroit bien fré-quenté. Chaussée de Louvain. Vousremontez une route envahie quelquepeu par les badauds. ¤ votre gauche,Salle Marignan, où la communauté sÊestretrouvée il y a peu, dans une ambianceon ne peut plus fraternelle. Sur initia-tive de lÊambassade.Plus loin, chez mèreIda. Endroit indispensable : après lesterrains, après les matchs de football,cÊest là que les joueurs vétéranséchouent pour avaler quelques bièreset manger un morceau.Mais Chaussée de Louvain, cÊest aussichezTina⁄ Pour les tissages, les rastas,manucure, soin de visage⁄ pour sefaire belle, cÊest ici quÊil faut venir. Ellenous reçoit avec un grand sourire, dansun salon plein à craquer. Dès vendredi,cÊest comme ça.

En quittant mère Suzanne,on tombe surFrancky Kibambi, allant vers lÊam-bassade. „Son Ambassade‰, insiste-t-il.Connu du grand public sous le sobri-quet „9 mm‰, il est venu à Bruxelles, àMatonge précisément, pour échapperau stress parisien. Le temps dÊun week-end léger. Retrouvailles. Conversationssans cesse interrompues, par la son-nerie étrange de son téléphone por-table. Il décroche son phone, pourrépondre à Koffi Olomide.Un„Vieux‰ àlui. Mopao veut le „localiser‰.Nouvellement membre du PPRD,Francky Kibambi est en formation enFrance, dans le domaine de la stratégiesécuritaire. Francky va au salon⁄Franck⁄ Salon bien branché de laplace⁄.Accueil délirant⁄

Kikie KIBAMBI

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¤ peine nommé à Bruxelles, àpeine installé dans ses nouvellesfonctions, à peine ses lettresde créance déposées auprèsdu roi belge, lÊambassadeurplénipotentiaire de la Républi-que Démocratique du Congoprès le Royaume de Belgique,le Royaume des Pays-Bas et leGrand-Duché de Luxembourg,et auprès de lÊUnion Euro-péenne, le professeur HenriMOVA Sakanyi a entreprisune démarche constructive :rencontrer la communautécongolaise, sans exclusive, danssa totalité, dans toute sa di-versité, sans les finesses duprotocole ordinaire.Tout sim-plement, comme entre mem-bres dÊune famille.Bilan, en quelques chiffres : endeux semaines dÊéchanges, lenouvel ambassadeur a rencontréplus de 50 groupes, plus de300 personnes représentantesde la famille congolaise deBelgique !

QUAND LÊAMBASSADE REDEVIENTUNEVRAIE MAISON FAMILIALE⁄Kikie KIBAMBI

RETROUVAILLES ¤ BRUXELLES

En haut : LÊAmbassadeur Mova Sakanyi, encompagnie du basketteur Didier Mbenga(le plus grand) et sa délégationAu centre : M. lÊAmbassadeur accueillantLeon Chirishungu et Santos MwanantebaCi-contre : SE. avec les Notables, à sagauche sur la photo Joseph Mbungu et à sadroite Nicolas NzushiPage de droite :En haut : Les journalistes congolais sontvenus en nombreAu centre : Les membres du PPRD/BelgiqueEn bas à g. : La délégation du MLC/BelgiqueEn bas à d. : SE. avec Jean-Baptiste Kajiba

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Parmi les groupes rencontrés, les nota-bles de Belgique, les étudiants, les cher-cheurs et doctorants, les associationset les ONGs, les commerçants deMatonge et de Bruxelles, les restaura-teurs, les représentants des partispolitiques, les anciens dignitaires, leschauffeurs-taxi, les musiciens congolaisvivant en Europe, les producteurs dedivers secteurs, les sportifs, les avocatset les juristes, les représentants descommunautés ethniques congolaises,etc.De ces échanges, longs, fructueux etlaborieux, Son Excellence Henri MOVASakanyi tire un plan ambitieux construit,ensemble, avec les Congolais de lÊétran-ger⁄ Voici quelques éléments de ceplan.Il est envisagé la mise en place dÊun

programme dÊactivités pour lÊencadre-ment de nos enfants aujourdÊhui deplus en plus menacés par la montée dela délinquance et de la violence. Les„Pomba‰ de Bruxelles – les sportifs, sivous voulez – ont exprimé, avec forceévidemment, leur engagement dans lamise en place de ce programme quiconsistera à faire de lÊintégration et delÊencadrement de jeunes congolais parles sports. Des installations sportivesseront louées, à cet effet. Si la musiqueadoucit les mflurs, les sports ont lavertu de canaliser la violence⁄ HenriMOVA Sakanyi, lui-même grand ama-teur de foot et de boxe, est déjàimpliqué dans le programme qui acommencé par un tournoi de football,sur les terrains de Bruxelles (StadeBaudouin, Stade de Berchem, etc.).

Un programme dÊactivités pour lÊensei-gnement des langues nationales congo-laises à nos enfants est prévu à larentrée, grâce à un réseau de volon-taires préoccupés par la perte, dans nosmilieux, de nos valeurs. Tous lesspécialistes le savent : la langue estforcément le vecteur de la culture.Cescours permettront donc à nos enfantsde se replonger dans lÊunivers culturelqui est le leur, malgré lÊéloignementavec le pays dÊorigine.Un programme dÊactivités (conféren-ces, colloques, visites guidées⁄) pourlÊencadrement la jeunesse estudiantinesera mis en oeuvre en collaborationavec les associations des étudiants etles universités belges.Dans ce cadre, unsuivi sera fait sur la problématique desdiplômes congolais qui ne sont pasreconnus en Belgique. La question rela-tive au document de prise en charge –la rentrée académique étant prévuepour bientôt – trouvera également uncadre propice pour son règlement.Les mamans ont insisté auprès delÊambassadeur pour que soit mis enplace un système, „bien africain‰, desensibilisation et dÊencadrement desfamilles congolaises. LÊaccent sera missur la vie des couples touchés par desdivorces et une déstructuration du faitde lÊinfluence du modèle occidental.PuisquÊil y a bien une spécificité de lavie culturelle congolaise, il y aurait aussiune façon particulière de règlement desconflits dans notre groupe que lesystème occidental ne pourra jamaisintégrer⁄ La réflexion initiée par lesmamans nÊest pas encore arrivée à sonterme⁄Les commerçants et les associations decommerçants de Matonge et de Bru-xelles ont, eux, insisté pour la mise enplace dÊune structure de solidarité etdÊappui pour leurs activités.Les retrouvailles ont pris une tournurefestive avec lÊarrivée des musicienscongolais qui résident en Belgique. Legrand Dizzie Madjeku, Jean-BaudouinBakutu, Lokombe, le bassiste Jo-Mali,Nana et Banielle, Gaby Lita Bemba,Malage, pour ne citer que ceux-là, ont

En haut : LÊambassadeur Mova entouré demusiciens congolaisEn dessous à g. : LÊAmbassadeur saluant lemusicien Dizzy MandjekuAu centre à d. : Les producteurs de musiqueétaient aussi présentsCi-dessus à g. : SE. avec le Général Baramoto etMwikasonCi-dessus à d. : SE., Serge Bokana, Jean JacquesBemba et leurs amis, tous anciens de BelgiqueEn bas à g. : SE. avec Dorrys Eyenga et soncollègue de Bana CongoPage de droiteBandeau du haut : Les membres des associa-tionskatangaises et M. lÊAmbassadeur Mova

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Ci-contre, en haut :SE. et la délégation des Pasteurs de BelgiqueAu centre : Les prêtres catholiques, dontlÊabbé Badidike (à g. de M. lÊAmbassadeur)En bas : ¤ la gauche de la photo, le PasteurNational de lÊÉglise Kimbanguiste,MvendiNamabek et son représentant à AnversNlandu Makodusi

esquissé un programme digne dÊunepolitique culturelle nationale. LÊidéedÊorganiser des journées festives etmusicales, avec des artistes congolais,est revenue plusieurs fois. Ainsi que lamise en place dÊun dispositif de soutienà lÊenregistrement dÊun album à lÊocca-sion du Cinquantenaire de notre indé-pendance. Les talents dÊauteur de HenriMOVA Sakanyi, seront sollicités, à coupsûr⁄Des questions plus politiques ont étémises sur la table de la famille : laquestion de la double nationalité, parexemple. Les juristes congolais deBruxelles prendront à bras le corps, ladélicate affaire, en préparant un mémo-randum qui reprendrait, sans passionpolémiste, lÊargumentaire des Congolaisde lÊétranger. Sensibilisés par lÊambassa-deur, les mêmes juristes mettront enplace un collectif dÊavocats prêts àdéfendre le Congolais qui nÊaurait pasles moyens de se trouver un avocat⁄Mais lÊessentiel des échanges a tournésur la demande générale des Congolaispour la mise en place dÊune maison dela culture dotée dÊun programme plusambitieux, dÊautant que le Cinquan-tenaire de lÊindépendance se pointedéjà à lÊhorizon⁄

En haut : Les membres du salon FranckCi-contre : La délégation des Mamas avec à satête Mama SuzannePage de droite :En haut : Les restaurateurs avec le Chef deMission de la RDCAu centre à g. : M. lÊAmbassadeur et lereprésentant des taximensAu centre à d. : Réunion avec les NotablesEn bas à g. : La Marraine, Jackie Ruth, M.lÊAmbassadeur et Mama RégineEn bas à d. : Réunion avec les musiciens

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En invitant ses compatriotes à la salle Marignan,lÊAmbassadeur Henri Mova Sakanyi a montréson ouverture à lÊensemble de la communauté congolaise

PHOTO-REPORTAGE

¤ LA RENCONTREDES CONGOLAIS DE BELGIQUE

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LÊassistance était très attentive aux proposde lÊAmbassadeur Henri Mova Sakanyi

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Les Congolais de Belgique ont manifesté leur volontéde participer à la reconstruction de leur pays

LÊatmosphère tout au long de la soirée était gaie et conviviale

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LÊAmbassadeur Mova congratulé par Mama Suzanneet la Marraine qui lui a offert une gerbe de fleurs.

Ci-dessus, un ancien du Congo et de Belgique, Nicolas Nzushi

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¤ gauche, en haut, lÊAmbassadeur Mova et le Commandant DiassoloEn dessous, SE. avec en face de lui en bleu, Mme KibassaEn bas, lÊAmbassadeur saluant une figure légendairede lÊAmbassade de la RDC à Bruxelles, Mme Manuela Chichas

¤ gauche, en haut, avec Robert Tshibob ; à gauche, tout en bas, avec Myriam Mawawa¤ droite, en haut, la délégation du PPRD avec de d. à g. Mme Basea et M. LoimbaEn dessous, à droite, le représentant du MLC M. LokotaEn bas, à droite, SE. avec Ali Kalonga, journaliste à Congoindépendant

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