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Cela sÊest passé sur le terrain du com- plexe Chalet, dans la commune de Ber- chem Sainte-Agathe, où la communauté congolaise était venue en grand nom- bre pour participer à cette rencontre autour du ballon rond, dans un esprit de fraternité et de fair-play exemplaires. Quatre équipes étaient donc en lice pour la victoire à savoir celle de lÊAm- bassade conduite par lÊambassadeur Mova, lÊéquipe du Salon Frank de Bru- xelles, lÊéquipe de Pesa Mbote.com et celle de lÊorganisateur Tshiba. Premières à ouvrir le bal les équipes de lÊAmbassade et de Pesa Mbote.com, ont tenu un match serré qui sÊest dé-bridé dans le dernier quart dÊheure avec quatre réalisations dont 3 pour Pesa Mbote.com qui a accédé à la finale et une pour lÊéquipe de lÊAmbassade. Dans le deuxième match, lÊéquipe du Salon Frank a fait la différence en bat- tant par 3 buts à 2 celle de lÊorgani- sateur du jour. La finale de ce tournoi à quatre sÊest donc déroulée entre lÊéquipe Pesa Mbote.com et celle du Salon Frank de Bruxelles, finale qui sÊest soldée par une séance de tirs aux buts que lÊéquipe Pesa Mbote.com a rem- porté. Dans le cadre de la mise en pratique de sa politi- que de proximité envers la diaspora congolaise au Benelux, le premier citoyen congolais du Benelux, lÊAmbassadeur Henri Mova Sakanyi, sportif de surcroît, a participé avec lÊéquipe de lÊAmbassade du Congo, le 30 août dernier, à un tournoi de football à 4 équipes, organisé par lÊasbl de Tshiba Tshibasu. LÊAMBASSADE EN SYMBIOSE AVEC LA COMMUNAUTÉ CONGOLAISE AUTOUR DU FOOTBALL © Ambassade RDC / BXL © Ambassade RDC / BXL

Yambi n°0 partie IV

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Page 1: Yambi n°0 partie IV

Cela sÊest passé sur le terrain du com-plexe Chalet, dans la commune de Ber-chem Sainte-Agathe, où la communautécongolaise était venue en grand nom-bre pour participer à cette rencontreautour du ballon rond, dans un espritde fraternité et de fair-play exemplaires.Quatre équipes étaient donc en licepour la victoire à savoir celle de lÊAm-bassade conduite par lÊambassadeurMova, lÊéquipe du Salon Frank de Bru-xelles, lÊéquipe de Pesa Mbote.com etcelle de lÊorganisateur Tshiba.Premières à ouvrir le bal les équipes delÊAmbassade et de Pesa Mbote.com, onttenu un match serré qui sÊest dé-bridédans le dernier quart dÊheure avecquatre réalisations dont 3 pour PesaMbote.com qui a accédé à la finale etune pour lÊéquipe de lÊAmbassade.Dans le deuxième match, lÊéquipe duSalon Frank a fait la différence en bat-tant par 3 buts à 2 celle de lÊorgani-sateur du jour. La finale de ce tournoi àquatre sÊest donc déroulée entrelÊéquipe Pesa Mbote.com et celle duSalon Frank de Bruxelles, finale qui sÊestsoldée par une séance de tirs aux butsque lÊéquipe Pesa Mbote.com a rem-porté.

Dans le cadre de la miseen pratique de sa politi-que de proximité enversla diaspora congolaise auBenelux, le premiercitoyen congolais duBenelux, lÊAmbassadeurHenri Mova Sakanyi,sportif de surcroît, aparticipé avec lÊéquipe delÊAmbassade du Congo, le30 août dernier, à untournoi de football à 4équipes, organisé parlÊasbl de Tshiba Tshibasu.

LÊAMBASSADE EN SYMBIOSEAVEC LA COMMUNAUTÉ CONGOLAISE

AUTOUR DU FOOTBALL

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Pesa Mbote.comvainqueur du tournoi

Championne de ce tournoi entre con-golais, lÊéquipe de Pesa Mbote.com sÊestvu remettre par lÊAmbassadeur HenriMova Sakanyi un jeu complet de va-reuses en guise de récompense.¤ la fin du tournoi, équipes et suppor-ters ont été conviés à une collationfraternelle au restaurant Ida Okapi, surla chaussée de Louvain, près de la placeMadou. Dans une ambiance de fête,gagnants et perdants du jour sous desairs de rumba du pays, ont dégusté desplats typiques de chez nous, chèvresgrillées, tilapias, chikwangues, madesu,etc., le tout arrosé par des Primus bientapées fraîchement débarquées de Kin-shasa.Voilà donc la politique de proxi-mité avec la communauté en fluvre.

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AMBASSADE DE LA RÉPUBLIQUEDÉMOCRATIQUE DU CONGO

PR˚S DU BENELUX ET DE LÊUNION EUROPÉENNE

Les guichets de l'Ambassade vous reçoivent :30, rue Marie de Bourgogne1000 Bruxelles

Dépôt des dossiersLundi - Mardi - Jeudi -Vendredi9h00 - 11h45

Retraits des documentsLundi - Mardi - Jeudi -Vendredi15h00 - 17h00

N0 central de l'Ambassade : + 32 2 213 49 80Fax : + 32 2 213 49 95E-mail : [email protected]

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créer cet „espace dÊéchanges entre cesdeux mondes‰ afin que „cette dernièrecircule pour le bien commun.‰

Comprendre la finde la guerre froideet la mondialisation

Intervenant en second pour présenter„Comprendre la fin de la guerre froideet la mondialisation‰, lÊouvrage en troistomes dÊHenri Mova Sakanyi, le Profes-seur MwayilaTshyiembe, Docteur dÊÉtaten droit, en Sciences politiques et Di-recteur de lÊInstitut panafricain de géo-politique, sÊest attardé sur la recherchedu „génie‰ de lÊauteur, ce qui lui a per-mis de découvrir „un fil conducteur‰dans la trilogie, quÊil synthétise comme :„la quête permanente de lÊauteur pourle pragmatisme et le réalisme, rejetantles dogmes idéologiques préétablis‰.Continuant dans sa recherche du„génie‰de lÊauteur, le professeur Mwayila atenté de comprendre le „sens‰ quelÊauteur donne aux crises et enjeux dumonde „en analysant et mettant enrelation les dialectiques mondialisation/globalisation, mondialisation /régionali-sation et mondialisation /ascension ful-gurante de la Chine‰, en cherchant àtirer de cette fluvre „foisonnante‰, desleçons pour la RD Congo .Sur la première dialectique mondialisa-tion /globalisation, le Directeur de lÊIn-stitut panafricain de géopolitique assureque la première leçon à tirer par laRDC sur ce plan est que le monde est„un champ de bataille impitoyable oùne survivent que les États qui travaillentavec acharnement en produisant desrichesses,(...) bannissant toute formedÊamitié et de pitié, les États nÊont pasdÊamis, mais des intérêts‰. Et dÊajouter,quÊ„un demi-siècle après son indépen-dance, la RDCongo doit abandonner lapolitique de la main tendue afindÊépouser cette logique de champ debataille, parce que les États qui tendentla main sont de moins en moins consi-dérés.‰

Paraphrasant la Fontaine,„travaillez pre-nez de la peine, cÊest le fond qui man-que le moins‰, le ProfesseurTshiyembeen appelle aux élites congolaises, afin de„ne plus se payer de mots, mais biendes actes, prendre à bras le corps ledestin du pays, et lÊancrer définitive-ment dans la globalisation‰, car selon lui,la mondialisation /globalisation nÊest pasun „complot ourdi‰ contre le Congo,mais bien une „opportunité‰ pour cedernier, la compétition faisant quÊunÉtat „ne pouvant pas tout gagner outout perdre en une fois‰.

Investir prioritairementdans lÊintelligence

des congolaisComme solution, lÊintervenant préconiseà la RD Congo „dÊinvestir prioritaire-ment dans lÊintelligence des congolais‰et dÊopter, dans le cadre de la créationde richesses, pour „un capitalisme àvisage humain, couplant libertés indivi-duelles et solidarité‰, afin de „révolu-tionner le capitalisme ÿléopoldienŸ,capitalisme des sociétés à charte, pro-priétés des multinationales dÊavant-garde en partenariat avec lÊÉtat quifaçonne encore lÊéconomie congolaise.‰Abordant la seconde dialectiquemondialisation /régionalisation, il révèlequÊau vu de la régionalisation de lÊéco-nomie mondiale et lÊimpact des Étatscontinents,„la globalisation et la régio-nalisation sont les deux faces dÊunemême réalité, à savoir la création desrichesses et la libéralisation des échan-ges aux niveaux supra-étatiques etintra-étatiques.‰

Ce vendredi 21 août, aeu lieu en la prestigieusesalle gothique de lÊHôtelde ville de Bruxelles, laprésentation officielle dedeux nouvellespublications de hautefacture à savoir, lÊouvrageen 3 tomes,„Comprendrela fin de la guerre froideet la mondialisation‰ duProfesseur Henri MovaSakanyi et le premier néde la revue scientifique„Dounia‰ dont le thèmeest la géopolitique delÊeau, fluvre du CentredÊIntelligence Stratégiqueet des RelationsInternationales (CISRI)basé à Kinshasa.

Habituée aux grandes affluences destouristes du monde entier se baladantsur ces pavés atypiques et contemplantle somptueux édifice de lÊHôtel de villede Bruxelles datant du 15ème siècle, laGrande Place de Bruxelles, en cette findÊaprès-midi ensoleillée du vendredi 21août, a connu des visiteurs dÊun autregenre. Étudiants, journalistes, critiqueslittéraires, professeurs, opérateurs éco-nomiques ou politiques, tous avaientrépondu présent à la présentation desdeux nouveaux ouvrages, organisée parlÊÉchevinat de la Solidarité internationaleet de lÊEnvironnement, au nom du Col-lège des Bourgmestre et Échevins de laVille de Bruxelles, avec la collaborationdu CISRI et des éditions LÊHarmattan.Prenant la parole au nom de lÊhôte dujour, lÊÉchevin de la Solidarité interna-tionale, Bertin Mampaka, empêché –parti en urgence dans la matinée, auxmondiaux dÊathlétisme à Berlin, finaliserles détails du Mémorial Van DammedÊathlétisme qui se tenait la semainesuivante à Bruxelles – Sarah Susanne,chargée de la Solidarité internationaleà lÊéchevinat, a lu le mot de bienvenue àlÊassistance et présenté „les excuses‰de lÊélu belgo-congolais empêché, en-suite, Jok Oga, assistant de recherche auCentre dÊétude des crises et des

conflits internationaux de lÊUniversitéCatholique de Louvain (CECRI-UCL) aprésenté le programme de la cérémonie.

Dounia : un supportdÊexpression et de

communication scientifiquePremier intervenant du jour, le Profes-seur Eddie Tambwe, Directeur de Col-lection chez lÊHarmattan, Professeur àlÊUniversité de Paris VII et à lÊInstitutFacultaire des Sciences de lÊInformationet de la Communication, a présenté lapremier numéro de la revue Dounia etintroduit le CISRI.Sur la revue scientifique Dounia, lÊinter-venant a précisé en liminaire, quÊellesignifie „univers‰ en langue swahili etrévèle quÊelle est „lÊorgane dÊexpression,support de communication de toutesles études et recherches du CISRI‰ , cedernier étant un centre „indépendant,ouvert à tous les chercheurs, décideurspolitiques et privés du monde‰, créé ily a deux ans à Kinshasa avec comme„postulat philosophique‰ : dÊ„établir dessynergies entre décideurs politiques etdécideurs privés‰. Pour Eddie Tambwe,dans le monde „mondialisé‰ dans lequelnous vivons,„lÊinformation est la matièrepremière‰ et il était donc impérieux de

PRÉSENTATION OFFICIELLE DE LA REVUE SCIENTIFIQUEDOUNIA ET DE LATRILOGIE „COMPRENDRE LA FINDE LA GUERRE FROIDE ET LA MONDIALISATION‰

Michael SAKOMBI

En haut :LÊAmbassadeur Mova SakanyiCi-contre :Le Professeur Eddie Tambwe, Directeur duCarrefour Congo Culture

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des leçons de cette ascension, car com-me ce pays asiatique lÊa démontré, „lesous-développement nÊest pas unefatalité, à condition que la RDCongoadopte une véritable stratégie dedéveloppement durable et sÊen donneles moyens.‰Troisième intervenant du jour, le Pro-fesseur Tanguy de Wilde dÊEstmael,professeur à l'Université Catholique deLouvain et directeur du Centre d'Étu-des des crises et des conflits inter-nationaux (CECRI-UCL), a commentéla trilogie sous lÊangle des relationsbelgo-congolaises, dÊoù il tire „un pointde convergence et un autre de discus-sion.‰ Sur le point de convergence, leProfesseur Tanguy révèle que les deuxÉtats „partagent une conception com-mune de la sécurité internationale‰,dans le sens où tous deux „combattentles menaces internationales telles quedéfinies par lÊUnion Européenne, àsavoir la prolifération nucléaire, leterrorisme, la criminalité organisée, ladéliquescence et lÊeffondrement desÉtats, ainsi que les conflits de voisinagequi se perpétuent et pourrissent.‰DÊaprès lui, une RD Congo, „État maî-tre de toutes ses fonctions régalienneset en paix avec ses voisins, participe à lapaix et à la sécurité internationales.‰Concernant le point de discussion,Tanguy de Wilde plaide pour de nou-velles relations belgo congolaises,„nondogmatiques et responsables, qui fas-sent leurs preuves par la réussite desprojets.‰Tout en révélant „le plaisir‰ ressenti enparcourant les trois tomes de lÊfluvredu Professeur Mova Sakanyi, le direc-teur du Centre d'Études des crises etdes conflits internationaux (CECRI-UCL), a souhaité voir sÊouvrir „unenouvelle page de collaboration entre leCECRI-UCL, le CISRI et la revue scien-tifique Dounia.‰Enfin, principal acteur du jour, le Pro-fesseur Henri Mova Sakanyi a pris laparole pour exprimer „sa gratitude auxéminents professeurs qui ont commentéson fluvre‰ ainsi quÊà lÊaudience pour„sÊêtre déplacée en bon nombre, enplein été et durant un jour de semaine,pour parler science.‰Agréablement surpris du rendu de ses„triplés‰ présenté par ses deux émi-nents prédécesseurs, lÊauteur nÊimaginaitpas que son fluvre pouvait connaîtreautant de grilles de lecture et sÊest dit„apeuré par les perspectives quÊellessoulèvent.‰ Dans une posture modeste,Henri Mova Sakanyi sÊest refusé dÊajou-

ter ses „tags et graffitis‰ aux propos des„grands maîtres‰ en la matière, qui onttenu des ÿ propos alléchants Ÿ à lÊégardde ses trois tomes. „Ouvert‰ à toutesles critiques que soulèveront son fluvre,Henri Mova considère cette dernièrecomme „un jalon posé‰auquel biendÊautres auteurs viendront ajouter leursfluvres pour lÊévolution de la science.

Le problème de lÊeau :un potentiel belliciste quinécessite une mobilisation

de toutes les énergieset intelligences

En sa qualité de Directeur du CISRIdont la revue scientifique Dounia estune production, il a salué lÊarrivée de ce„quatrième bébé‰ dont le thème, lagéopolitique de lÊeau,„semble si banal‰aujourdÊhui, mais qui, demain, „mobili-sera énergies et intelligences‰ afin quela „guerre de lÊeau‰, à lÊinstar desguerres du pétrole et des minerais,nÊadvienne pas. Prenant pour exemplela sécheresse du Mali et de la Mauri-tanie, pays qui possèdent „moins dÊunpour cent‰ des réserves en eauxafricaines, face à lÊabondance en eau dela RD Congo qui en a „plus de la moitié,lÊinitiateur du CISRI annonce que cesinégalités susciteront convoitises etappétits des pays qui nÊen ont pas oupeu.En dernière analyse, Henri Mova voitdans le problème de lÊeau, face à lamontée des conflits locaux qui sedéclenchent à cause de sa rareté, „uncaractère belliciste‰ qui nécessite „unemobilisation de toutes les énergies etintelligences‰, afin de gérer de la meil-leure manière cette „nouvelle donnegéostratégique‰ dans lÊintérêt commun.En clôture de cette séance, reprenantla parole en sa qualité dÊhôte du jour,Sarah Susanne, chargé de la SolidaritéInternationale, a remercié lÊaudiencepour sa venue et invité lÊassistance aucocktail prévu en la „salle des maria-ges‰ de lÊHôtel de Ville.

Sur le plan supra-étatique, la RD Congoest „à la croisée des chemins‰ selonlÊintervenant, car bien que membre deplusieurs organisations régionales afri-caines, elle sÊest inscrite,„sans le savoirprobablement‰, à lÊinstar de la majoritédes pays africains, dans „une conceptionarchaïque de lÊintégration régionalepostulant lÊéconomie de substitution,sans rupture radicale avec la logiqueéconomique coloniale‰, avec commerésultat, – un demi-siècle après les in-dépendances – „un manque de moyenspour mettre en fluvre une économiepolitique de substitution, par manquedÊindustries, de capitaux, de nouvellestechnologies, de marchés et de biens etservices de qualité à consommer dansleurs propres pays.‰ En outre, pourMwayila Tshiyembe, lÊintégration éco-nomique nÊest pas „une fin en soi‰, elledoit être au service dÊ„une ambition etdÊune stratégie régionales‰ qui se limiteà deux questionnements pour les auto-rités congolaises :„Au service de quelleambition régionale placeront-ils, la nou-velle quête dÊintégration et de quelsmoyens dispose la RDCongo pour re-lancer cette dynamique ? ‰„Dans lÊignorance totale des élitescongolaises‰, la RDC connait „une ré-volution politique et culturelle sansprécédent depuis la création de lÊÉtatIndépendant du Congo (EIC) en 1885.‰Selon lui, le modèle de décentralisationégalitaire adopté en 2006 par le consti-tuant, a lancé un processus qui, sÊil estconduit à terme dans une vingtainedÊannées, „bouleversera de fond encomble la géopolitique interne congo-laise en refondant le pacte républicain,démocratique, national, constitutionnelet administratif.‰ Et, Tshiyembe demarteler :„Jamais pays nÊétait allé si loindans sa recomposition sociopolitiqueinterne.‰En effet, explique-t-il : „Trois niveauxdÊopérationnalité structurent cettedynamique‰.Primo, les trois blocs constituant la RDCongo que sont lÊÉtat, les provinces etles entités territoriales décentralisées.Chaque bloc ayant ses propres com-

pétences et moyens, disposant de lalibre administration, dÊune autonomiede gestion et dÊune égalité de traite-ment.Secundo, lÊÉtat congolais est articuléautour de quatre faisceaux : compé-tences exclusives et partagées entre lestrois blocs, contrôle juridictionnel(cours et tribunaux, ordre judiciaire,administratif et financier), ressourcesfinancières propres et régulation légis-lative propre.Tertio, lÊespace de malaxage mettant enscène selon les projections à la fin duprocessus entre 1200 et 1250 gou-vernements, assemblées provinciales etentités territoriales décentralisées.Pour Mwayila Tshyiembe, „lÊaccomplis-sement de ce processus dans les vingtans, permettra pour la première foisdepuis sa création en 1885, dÊappelerréellement la RDCongo, Républiquedémocratique et même république popu-laire au sens démocratique du terme.‰Le Professeur Tshiyembe a fait remar-quer aussi, que des problématiquesnouvelles prendront forme telle que„lÊattraction des provinces avec les paysfrontaliers‰, qui pourrait faire émerger„une diplomatie provinciale, la réparti-tion égalitaire des taxes et richessesentre provinces, lÊimpact des nouvellesentités régionales sur lÊélite politiquenationale‰, car structurée autour dÊiden-tités régionales depuis son émergence,cette dernière devra sÊhabituer à denouvelles structures régionales, dont ilfaudra analyser lÊincidence sur la classepolitique.Dernier défi :„La place des langues na-tionales dans les provinces nouvellementconstituées dont aucune ne parle lÊunedes quatre langues nationales sur leplan régional‰. „Aura-t-on des reven-dications nouvelles sur ce plan ? ‰, sÊin-terroge le Professeur Mwayila.

Tirer des leçonsde lÊascension de la Chine

Concernant la dernière dialectique„mondialisation /ascension fulgurantede la Chine‰, lÊintervenant donne raisonà lÊauteur pour „avoir secoué le co-cotier‰ sur cette question car selon lui,lÊascension de la Chine nÊest pas uni-quement „un pied de nez aux théo-riciens du développement‰, mais aussi„un cinglant démenti aux fantasmagoriesdu péril jaune encensés dès la fin duXIXème siècle en Occident.‰ En guise deconclusion, le Professeur Mwayila a an-noncé que la RD Congo devait tirer

En haut :Le professeur Mwayila TshiyembeTroisième photo :Le professeurTanguy deWilde dÊEestmael,professeur à l'Université Catholique deLouvain et directeur du Centre d'Étudesdes crises et des conflits internationaux(CECRI-UCL)

En haut :¤ gauche Jock Oga, un des organisateursdu vernissageCi-contre :Les Consuls honoraires de la RDC,de g. à d., Claude Dupuis et RobertDemoor

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Sous le patronage de laCommission Européenne,Europaid et le Ministèrecongolais de la Culture etArts, via le Fonds dePromotion Culturelle,une exposition dénommée„Message du cflur delÊAfrique : à travers lesmasques de la RD Congo‰sÊest tenue du 1er au 25septembre au sise 41 ruede la Loi, siège delÊEuropaid. Le vernissagede cette expositionmettant en avant une desfacettes les plus riches denotre culture qui sÊest dé-roulé jeudi 10 septembredernier, a été inauguréepar lÊAmbassadeur de laRD Congo au Benelux,Henri Mova Sakanyi, enprésence de M. KoosRichelle,Directeur GénéraldÊEuropaid et M. EustacheMuhanzi Mubembe,Directeur Général duFonds de PromotionCulturelle. ¤ noter aussila présence de BertinMampaka, Échevin auxRelations internationalesde la Ville de Bruxelles etDéputé régional, ClaudeDupuis, Consul honorairedu Congo, les membresde lÊAmbassade de laRDC à Bruxelles, etc.

EXPOSITION

LES MASQUES CONGOLAISMIS ¤ LÊHONNEUR PAR LACOMMISSION EUROPÉENNE

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Annoncée dÊabord dans le discours du 30 juindernier de son Excellence Henri MOVA Sakanyi,réclamée aujourdÊhui, à corps et à cri, par toute lacommunauté congolaise de lÊEurope, la mise en placedÊun „Carrefour‰ dédié à la culture congolaise sembleprendre de plus en plus corps⁄Le professeur Henri MOVA Sakanyi, sans nul doute leplus culturel des politiques congolais, vient de faireappel à un groupe dÊintellectuels, belges et congolais,afin de poursuivre la réflexion devant conduire aulancement effectif du „Carrefour Congo Culture‰.Parmi ces intellectuels, le Professeur Eddie Tambwequi précise, ici, les contours de la nouvelle institutiondont les ambitions semblent taillées à la dimensiondu grand Congo⁄

LE SENSDÊUN PROJET¤ LÊAMBITION⁄CINQUANTENAIRE

Interview réalisée parPascal BAYLON *

fesseur des universités, homme dethéâtre, ancien animateur culturel.Tout cela est une chance pour notrepays, pour notre communauté ici enEurope. Les hommes de culture, lesartistes, les intellectuels ne pouvaientraisonnablement espérer mieux. Mais ily a aussi la période historique. Je nepense pas ici seulement au Cinquan-tenaire de notre indépendance quipointe à lÊhorizon, à grand pas, mais autemps mondial et historique plus globaldans lequel nous nous trouvons. Notresiècle prolonge et accentue, en effet, lemouvement de la mondialisation etcelle-ci se présente comme la circu-lation transfrontalière des biens detoutes sortes et, de plus en plus, lesbiens dits culturels y prennent uneplace importante. CÊest tout lÊenjeu dela Soft diplomacy, la fameuse diplomatiede lÊintelligence...

Pascal Baylon : Mais la soft diplomacy neconcerne pas uniquement la RD-Congo⁄Professeur Eddie Tambwe : Je suis bienconscient du caractère international delÊenjeu. Tous les pays importants lÊontcompris, comme la France qui, après lavague des centres culturels français,relance actuellement sa diplomatie cul-turelle avec la mise en place dÊuneagence baptisée „Institut français‰.Londres entretient des antennes duBritish Council, dans 109 pays. LesAllemands ont leurs „Instituts Goethe‰.Les Espagnols, des „Instituts Cervantes‰.La Belgique francophone – Wallonie –entretient ses „Centre Wallonie-Bru-xelles‰. Pour soutenir leur puissanceéconomique, les Chinois disséminentdans le monde des „Instituts Confucius‰.Dès son arrivée au Département dÊÉtataméricain, Hillary Clinton a érigé en„priorité‰ „lÊaction culturelle des ÉtatsUnis dans le monde‰⁄

Pascal Baylon :Vous citez là des grandspays, prêts à mettre des budgets colos-saux pour lÊexpansion de leur culture.La RDC est-elle bien armée pour un telcombat ?Professeur Eddie Tambwe : Tout estdÊabord dans la volonté. La volontépolitique, celle des intellectuels, celledes artistes, celle des institutions pu-bliques et privées. Il faut créer dessynergies entre le public et le privé. Letout État est mort, dans le champculturel. LÊÉtat va poser le cadre et vaaccompagner le processus mais il fautlaisser les artistes, qui sont par essencedes esprits libres, conduire leurs pro-jets. Le combat en vaut la peine, car, enmatière culturelle, la République Dé-

mocratique du Congo nÊest pas tota-lement démunie pour se présenter augrand „rendez-vous du donner et durecevoir‰. Bien que la musique congo-laise soit lÊaspect de notre culture lemieux connu à lÊextérieur, on ne peutnier que les autres arts congolais pré-sentent eux aussi des atouts indé-niables, et, à ce titre, méritent dÊêtrepromus. Il sÊagit notamment : des livres,des fluvres dÊart, des disques, des ta-bleaux, des films, des pièces de théâtre,lÊart culinaire⁄

Pascal Baylon : Le choix de Bruxelles nesemble pas innocent. Une résurgencede lÊhistoire coloniale ?Professeur Eddie Tambwe : Oui et non.Pour des raisons historiques, la Bel-gique est la plaque tournante dans lesrelations entre la RDC et les puissan-ces internationales ainsi que certainesorganisations internationales. Un granddynamisme de Carrefour Congo Cul-ture pourrait être un point de départimportant dans la diffusion de la culturecongolaise en Europe, donc dans lemonde.

Pascal Baylon : Qui vont accompagnerle projet ?Professeur Eddie Tambwe : Les parte-naires de cet ambitieux projet politiqueet culturel sont nombreux. Il y a évi-demment lÊAmbassade de la RDC àBruxelles qui en est lÊinitiatrice, il y a leséditions LÊHarmattan, les artistes, lescinéastes congolais et belges, les écolesde cinéma et de communication, leréseau des Congolais de lÊétranger, leshôtels, les producteurs culturels et in-terfaces congolais et belges, le presti-gieux Bozart de Belgique avec qui nousvenons de passer des contrats de co-

programmation, les musées belges com-meTervuren, lÊUniversité de Louvain-la-neuve, etc. Nous sommes quasimentassaillis par les demandes de parte-nariat. Ce qui prouve quÊil y avait un vraibesoin.

Pascal Baylon :Au plan technique, quelssont vos objectifs ?Professeur Eddie Tambwe : Il me fautdÊabord vous rappeler notre objectifgénéral qui est évidemment de faireconnaître, de faire consommer la cul-ture de notre cher pays. En lÊoccur-rence, il sÊagit de faire rayonner la cul-ture congolaise dans le monde entier àpartir de Bruxelles. Puis, il faut déclinercet objectif général en axes dÊactions.Par exemple, il y a lÊobjectif culturel etscientifique qui visera à faire connaîtrela pensée congolaise par les écritsscientifiques et littéraires produits parles Congolais. ¤ cet effet, nous avonssigné des accords avec Denis Pryen,patron des éditions LÊHarmattan, afinque tous les livres de tous les auteurscongolais soient présents dans la biblio-thèque de Carrefour Congo Culture.Les milieux universitaires, les milieux delÊédition, la presse, les milieux artis-tiques, les étrangers désireux de veniren RDC pourront désormais sÊappuyersur un tel outil dÊinformation moderne.

Pascal Baylon : Les expressions artisti-ques ne seront pas en reste⁄Professeur Eddie Tambwe : JÊallaispoursuivre en notant que dans lÊaxeculturel et artistique, nous allons faireconnaître et promouvoir la culturecongolaise, à travers ses produits tels lamusique, le théâtre, les arts culinaires,les arts plastiques, le cinéma.Toutes cesactivités viseront la presse internatio-

CARREFOUR CONGO CULTURE

Pascal Baylon : Déjà dans son discoursdu 30 juin dernier, Son Excellence,lÊambassadeur extraordinaire et pléni-potentiaire de la République Démo-cratique du Congo près le Royaume deBelgique, le Royaume des Pays Bas, leGrand-Duché de Luxembourg, lÊUnioneuropéenne et le Groupe des ÉtatsdÊAfrique, des Caraïbes et du Pacifique,le professeur Henri MOVA Sakanyiavançait lÊidée de la mise en place dÊunprogramme culturel à lÊambition plusgénérale⁄Professeur Eddie Tambwe : Oui,lÊambassadeur notait, à cet effet, et jereprends ici ses propres mots : „Noussommes, en ce moment même, enpleine phase de réflexion dÊun vasteprogramme dÊanimation culturelle ori-ginal qui va se concrétiser par le projetdÊérection dÊun périmètre dÊéchanges.Un programme qui permettra de met-tre en exergue les richesses incom-mensurables de notre diversité cul-turelle‰⁄Henri MOVA Sakanyi est non seule-ment notre ambassadeur ici au cflurde lÊEurope, mais cÊest également unhomme de culture, un écrivain bienconnu, auteur de plusieurs livres, aussibien littéraires que scientifiques, pro-

* Journaliste français spécialistede la culture africaine, éditeur.

De droite à gauche : Maïka Munan,Eddie Tambwe et Jeanjou Kawende �

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nale, les milieux artistiques et dÊaffairesinternationaux, les écoles dÊart dÊEu-rope, les collectionneurs, les commis-saires-priseurs, les milieux cinémato-graphiques, les écoles de cinéma et decommunication, etc.

Pascal Baylon :Vous évoquez souventles milieux dÊaffaires. LÊambition intrin-sèquement culturelle de CarrefourCongo Culture ne sÊarrête-t-elle pasaux portes du monde économique etcommercial ?Professeur Eddie Tambwe : Je suis per-sonnellement de lÊécole de Malraux, etde Jack Lang qui considéraient que„culture, politique et économie : mêmecombat‰. Par la culture, il faut arriver àlÊéconomie, en faisant connaître lesatouts de lÊéconomie congolaise. Et lecontexte sÊy prête. AujourdÊhui, aprèsdes décennies dÊune crise multiformeprofonde, notre pays se relève peu àpeu. La République Démocratique duCongo va mieux. Cela est une évidence,à la lumière des paramètres et indi-cateurs objectifs. En effet, après les défisde la réconciliation nationale, de ladémocratisation de la vie politique, dela consolidation de la paix avecnotamment lÊaide de nos partenaires, legouvernement congolais sÊest lancédans un vaste programme de recon-struction sur lÊensemble du territoirenational à travers les „Cinq Chantiers‰qui visent la réhabilitation des infra-structures de base, principalement les

voies de communication, lÊéducation, lasanté, lÊeau et lÊélectricité et lÊemploi.Carrefour Congo Culture a le devoirde valoriser et de médiatiser toutes cesnouvelles données de notre économiecar ces données sont à la base de larelance de notre tourisme, par exem-ple. Par le simple fait de son existence,Carrefour Congo Culture constitue unmonitoring permanent sur la situationpolitique en RDC.

Pascal Baylon : La rentrée culturelle estégalement marquée pour vous par unepolitique ambitieuse au niveau des ou-tils de communication, comme YambiMagazine⁄Professeur EddieTambwe : Pour menerà bien sa mission, Carrefour CongoCulture a mis en place une politique decommunication qui est déjà effective,avec la publication dÊune revue scien-tifique du nom de DOUNIA, du pré-sent magazine Yambi, conçu comme unbulletin de liaison entre Congolais delÊEurope.Nous produisons aussi une émission detélévision du même nom, sur les pro-ductions culturelles congolaises de lÊEu-rope. Désormais, une batterie de sitesInternet permet dÊêtre informé avecobjectivité sur notre pays.Grâce au patronage de lÊambassadeurMOVA, Carrefour Congo Culture apermis aussi la production de diversesanimations à Bruxelles : tournoi defootball, organisation des consultationsdes Congolais afin de recueillir leursdesiderata.Et au plan économique, Carrefour Con-go Culture a accompagné notre ambas-sade dans lÊorganisation de la rencontreà Bruxelles de lÊambassadeur avec lemonde économique belge, dans le cadrede la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise, Afrique ACP. Unévénement éclatant. Comme vous levoyez, cÊest une synergie dans laquelleculture, économie, politique se cotoientdans une logique de promotion dÊunemarque, un produit au sigle bien connu :RDC !

CARREFOUR CONGO CULTURE©

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VINCENT DE PAUL ZOUNGRANALATECHNIQUEANCESTRALE DU BRONZE

OSE LÊART CONTEMPORAIN

BURKINA FASO

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Lamartine. ¤ grandes foulées, Fally Ipupaa un jambage onérique ; mais, il nÊoseenjamber les étapes.Sur sa guitare sèche,les miaulements se font douceur. Ilpeint un ample tableau en une jetéefluorescente. En „une minute‰, lÊhyper-bole se dispute à la „jolibilité‰ des sonsqui se rangent à la hussarde, en unediscipline militaire, la marche martiale.Sur la route de la gloire tant hérisséedÊobstacles, „Nsimba‰, comme un lion,sÊimpose par sa prestance, son aisanceà placer la barre aux premières loges.Chaussé de lunettes de connaisseursou simples hobereaux de la voluptémusicale, on est pris dans le mêmetourbillon. La rengaine, comme untourniquet qui vous emporte vers leshauteurs. Sa „Délibération‰ nÊest autrechose quÊune acoustique de premièreforce. Sur une guitare endormante, ilveut passer de classe même en casdÊéchec.Il se destine à la „Chaise électrique‰,lorsquÊil va titiller Olivia dans un fea-turing de très grande facture artistique.„Do you feel me now baby‰, sÊenquit-ilet Olivia dans un soupir, un chucho-tement digne de la MamaTinaTurner lerassure : „Yes, baby‰. Tout est là, danslÊharmonie.

La promesse des fluvresqui traversent le temps

Cette fleur qui éclot, „La Merveille‰, alÊart de disséminer ces couleurs dia-prées et suaves, parfums aux quatrevents. Comme Larousse, il sème à toutvent⁄ Autant en emporte le vent !Sinuosités !!! Il sÊessaie à figer le temps,sÊinscrire dans lÊéternité dans cettefluvre intemporelle. Il propose à saDulcinée une mue transcendante : quÊilsoit transformé en serpent dansNyokalessé. De lÊéléphant au serpent, ila lÊoutrecuidance de croire quÊil nÊy aquÊun pas.Le voilà parti pour la grande aventure,tant il se sent la fleur bleue. Il place unepierre dans le jardin des grandesplumes de la rime française dansNyokalessé :

Ingrédient... Esali rébellionJe suis en train de subir dilatation

Ya plaisirKilo ya ba souvenir ya sentiments

Yeux révulsésTraversée des reliefs dÊamour

Corps flexibleFeux grillés / feux de lÊamour

Bonbon sucré à sucer

Nos oreilles suppliantes en quête debelles mélodies se régalent. Il marquelÊinstant dÊune intensité telle, quÊon secroit en un dimanche éternel ; les piedsdans lÊeau et la tête dans les nuages.Cette musique aérienne, scrutant lesprofondeurs de lÊâme, suscitant lÊem-phase et lÊempathie, est un visa pour lenirvana.On est en droit de penser que FallyIpupa reste dans le même créneau avecle même tempo de son premier album.Mais il fait très fort. Une continuationde son précédent disque qui trône auxhit parades africains depuis trois ans. Leprophète de „Droit chemin‰ nÊarrêtepas de zigzaguer entre les notes et sesmélodies mielleuses slaloment entre lesflammes et les bosquets dÊépines. IlnÊaurait aucune difficulté de se lancerdans le hip hop⁄ Il rape allégrement.Cet album porte en germes, la pro-messe des fluvres qui traversent letemps. Entêtante ritournelle, guitaresaux miaulements nocturnes apaisés, onest en pleine délectation, une intrusiondans le labyrinthe des rythmes envoû-tants et aux senteurs dÊEros. Des pluiesdiluviennes, des tombereaux de mélo-dies, vous tombent sur la tête,⁄ Jouissifsans être poussif, lÊalbum vous fait

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FALLY IPUPA

Arsenal de belles mélodies, vient con-firmer le nouveau statut de boss, de cebeau gosse, qui charme autant les tee-nagers que les quadras et les quinquas,les seniors, les papys et les mamies. Cetancien de Talents Latents éclot aprèsavoir bourgeonné dans les limbes desgrands.Avec lÊénergie frénétique quÊonlui connaît, il ouvre son bal sur un folk-lore particulièrement palpitant :Oriengo,qui avait failli mettre à terre „le grandéléphant Didier Drogba‰ (de lÊaveumême du pachiderme).Seize titres sÊeffeuillent comme un livredÊimages et dÊamour. Croustillant. FallyIpupa y va crânement, dès lÊamorce,avec un „crochet à lÊestomac‰, avec desfrétillements saccadés mâtinés de gron-dements de la rumba aigüe. Un épi quisaupoudre langoureusement ses parfumsau gré des vagues.

Invitation à la fiesta

Après le premier titre au titre évo-cateur „Bicarbonate‰, la plage à pertede vue sÊinvite à la fiesta. Avec lescontorsions corporelles suggestives, letour de chant met en exergue autant lavoix mielleuse, plaintive, quasi éplorée.CÊest avec force trémolos et vibratosquÊ„El fenomeno‰ convie les mélomanesà embarquer dans son long courrier àdestination inconnue.Aux saccades endiablées succèdent desmélopées chaloupées, veloutées sinonslicées comme les passings de RaphaëlNadal. On se plait à se laisser bercerpar les aigus de sa voix qui va jusquÊànager dans les eaux dÊun Pavarotti oudes solistes dÊopéra et de concerto ;jazz ou classique. Cette rumba vousinvite à la lévitation. On est rassuré deconstater que la rumba congolaiseconserve toute sa vigueur séminale etmélodieuse dÊantan. Mais avec Arsenalde belles mélodies, la jointure audehors tant elle monte de plusieurscrans. Aux racines, la jeune générationdéploie des ailes, et les branches ré-

pandent leurs ombres sur la créationartistique. Une rumba en jeanÊs basket.Une rumba fashion ! Qui lÊeut cru ? Ilremet une couche et en rajoute unecouche. Sacré-sucré Ipupa !Sans se scléroser, la rumba congolaisegarde encore et toujours sa saveur.Pour nous rappeler que même en art, lamémoire nÊest pas superflue. Si labarrière de la langue nÊavait éloigné tantde mélomanes à travers le monde, lapuissance de la musique congolaise eutpulvérisé tous les records. Sa ghettoï-sation tient à plusieurs facteurs. Maissur le plan purement artistique, ellejoue dans la cour des grands.Et Fally Ipupa, „La Merveille‰ fait mer-veille, des sensations qui nous portentaux nues. Dans „Travelling Love‰, on estau bord du gouffre dÊextase. Quelvertige ! Di cap „La Merveille‰ vachercher dans les profondeurs de lÊâmela fibre intime. Une incrustation dansles méandres de la pureté musicaleafricaine. Résultat détonant ! Sensuel, àlÊorée du précipice, à la lisière du délire.Une félicité assaisonnée de sirops eu-phorisants. Le bonheur nÊest plus unechimère. Fally, le sort de la jachère.Rumba, assurément. Mais pas la rumba,somme toute baba, qui ne trouve pluspreneur. Celle-ci brise les tabous en semettant en jeanÊs-basket et souvent surun look débridé du hip hop ou des lou-bards américains.

De lÊétourdissementà lÊhystérie

Chanson après chanson, de bout enbout, surgissent et rejaillissent des sen-timents dÊaccomplissement,dÊémerveil-lement, de complétude ; tour à tour, onpasse de la mort à la vie, de lÊétour-dissement à lÊhystérie,⁄Déjà dans Tshô, le dandy à la jaquettede GIÊs, ou au look des talibans, mais àla barbe à ras de sol, sÊemploie auxvocalises endiablées. Il réembouche latrompette dÊun Baudelaire ou dÊun

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MUSIQUE

Séduction – choc (...) lafête de la chansoncongolaise lance sesdécibels par les soins dugrand artificier, le gunnerDI CAP La Merveille.Il arrive le nouveau FallyIpupa, comme arrive lebeaujolais nouveau.Une cuvée costaude.Il était attendu depuistrois ans. Ce qui estrarissime dans la musiquecongolaise où la sortiedes disques tient à lÊannée.Pari gagné, car comme levin, plus il vieillit, mieuxcÊest. Encore que sondernier opus faisaitencore tabac dans les hits.

ABMARSENAL DE BELLES MÉLODIESOU„ANTI-BALISTIC MISSILES‰

Henri MOVA SAKANYI

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inhaler des odeurs naturelles, végétales,bio⁄ Un appel à la méditation surlÊAmour, le plaisir, lÊagape⁄ Un pana-chage de bouquets emplis de mélan-colie et un brin tristounet. Un florilègedÊépices aux senteurs exotiques etcelles des champs où picorent moineauxet passereaux. On en savoure lesdélices jusquÊà la lie. On en dépèce lesarticulations jusquÊà la moelle épinière.

Une armadadÊaccords musicaux

¤ la clé, une flopée, que dis-je, uneprofusion de mélopées, syncopées ici,pérennes là, à nÊen point finir. CÊest delÊeau de source. Claire ! Des textesremplis dÊimages évocatrice de lÊAmourpur⁄ sans dièse ni demi ton. Séduc-tion⁄ Les épluchures tombent dÊelles-mêmes, tant lÊesthétique est construiteavec un soin méticuleux par cet acro-bate aux voltiges époustouflantes. Samusique rayonne avec mille éclats et lesreflets à chaque salto, (qui nÊest pas sansrappeler la salsa), renverse nos attitudespassives. Morsures dantesques quiexaltent le dolorisme. Une rafale à ouïrà forte dose, voire en overdose.Toutes les figures de style ou autres ypassent, défilant à une cadence infer-nale : mélodies, musicalités, sonorités,mélopées, métaphores, métonymies,allégories, litotes, hyperboles,⁄ABM,„Anti-Balistic Missiles‰ - Nenni. IlsÊagit dÊune armada dÊaccords musicaux,qui flirtent avec lÊharmonie et effleurentla concordance de temps, dans touteleur limpidité. „El pibe de oro‰, (legamin en or comme Diego Maradona)Fally Ipupa a le vent en poupe. Il aligne

des textes dÊune rare beauté poétique,un paysage pittoresque aux frasquesangéliques.Verdure et douceur⁄ SacréEl Mara Biyocho⁄!Il ne pouvait pas en être autrement,quand on aligne une dream team decette taille, sous la houlette du maestroMaïka Munan ; aux guitares : Ramazani,Fofo le Collégien, Paty Moleso, BenikoPopolipo, Bamundele Rigo Star, MaïkaMunan, Patty Bass, Etienne Mbappe,Guy Sangue, Michel Bass, Serge Liaki,Alvarito Nym, Petit Kurukuru, NsimbaPeso Zogalo Goggi Bass⁄Programmation : Philippe Guez, MaïkaMunan, Akeraim, le Maestro SouzyKaseya⁄Percussions : Jean-Marie Bolangasa, Jim-my Mbonda,⁄ Batterie additionnelle !Simono Katendi, Champion Esthétique,Bampika, Mwanza⁄En plus, il a été à bonne école. Cela nesaurait surprendre : il est passé parlÊécole du Grand Mopao Koffi Olomide,lÊautre insubmersible qui trône sur lamusique africaine.Tous ces talents ne pouvaient que por-ter au pinacle The Champion of love.Des bonnes fées, se sont superbementpenchées sur le berceau du nouveau-né,ABM, pour quÊil connaisse a minimala fortune de son prédécesseur (DroitChemin). Mon souhait le plus ardent,est quÊil explose avec beaucoup plus desuccès.Après avoir mis le feu au Stade deFrance lors du concert Kassav, le cano-nier Fally Ipupa Nsimba, en véritableViking des temps modernes, met nossens, sens-dessus - dessous, en sÊatta-quant et en pilonnant nos oreilles etnos cflurs. Bon vent, mon gars !

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FALLY IPUPA

Ceux qui ont adoré „Droit chemin‰, tant ils lÊont adulé en bonsadeptes de cavalcades érotiques, la volupté hard quÊil respire, nÊendémordent pas, dÊautant quÊ„Arsenal de Belles mélodies‰, leur semblesoft, donc fade, sinon flétrie. Ils auraient souhaité encore pluspimenté, plus lascif. Pourtant,ABM est lÊalbum de maturité pour FallyIpupa. Il lui permet de mettre du beurre dans ses épinards. ¤ traverssa maison de disque Because, le gars vient de signer chez Warner,lÊun des plus grands majors de disques au monde !

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LLeess aavveennttuurreess ddee PPiittooppaarreeScénario : M. Kadima-Nzuji / Dessin : R. Zanga

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