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GRATUIT YE G G LE FÉMININ RENNAIS NOUVELLE GÉNÉRATION N°21 JANVIER 2014 YEGGMAG.FR . . . PAGE 12 PAS FÉMINISTES MAIS... ÉGALITÉ DES SEXES

YEGG JANVIER 2014

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Féminin rennais nouvelle génération

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GRATUITYEGG L E F É M I N I N R E N N A I S N O U V E L L E G É N É R A T I O N

N°21 JANVIER 2014 YEGGMAG.FR

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PAS FÉMINISTES MAIS...

ÉGALITÉ DES SEXES

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© CÉLIAN RAMIS

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Celle qui

I MARINE COMBE

Elle n’avait jamais dirigé d’or-chestre avant septembre 2006, date à laquelle elle prend la «  tête des son-neurs » du bagad de Ces-

son-Sévigné. Bombardes, binious, percussions, batterie sont devant elle. Et derrière, les musiciens de la charanga cubaine, La Yuma. «  Je veux du rythme, je veux du swing, je veux tout ça  ! C’est mou du ge-nou ! », lance Magali Jamault lors de la répétition. La Penn-Soner donne le ton et le tempo. Dans ce spectacle original Cuba y Breizh, créé par Nico-las Pichevin, compositeur et directeur artistique du bagad, elle fait le pont entre les deux formations musicales. «  Je cours entre les deux, je dois me faire comprendre des bretons et des cubains. C’est une dynamique à prendre, un vrai coup de pied au derrière  !  », s’amuse Magali. Deux formations musicales qui ont des similitudes - « très rythmiques », « qui donnent des appuis pour la danse », « un apprentissage oral » - avec des habitudes de travail différentes. Et au milieu, la jeune femme qui met son énergie et son dynamisme au ser-

vice d’une alliance réussie : « Je suis au centre, je ne peux pas faiblir. On s’investit, on donne du temps, on va jusqu’au bout ! Et à travers ses ren-contres, on apprend beaucoup. On ouvre la musique bretonne sur autre chose, sans la transformer  ». Ses bras s’agitent, battent la mesure, son visage et son regard s’intensifient en fonction des notes, ses pieds et ses hanches marquent les sonorités cubaines. Des cours de danse, elle en a pris dans son enfance, elle en a donné quelques années plus tard à Luitré. Du modern jazz surtout. À l’université, c’est la salsa qu’elle apprend. En parallèle, la musique est évidemment présente. Une forma-tion de flutiste classique, un diplôme universitaire de musicien intervenant et aujourd’hui des heures de répéti-tion et de scène avec le bagad. Dans un répertoire classique ou revisité par des rythmes africains ou cubains, Magali Jamault ne cesse d’évoluer dans ses compétences de Penn-Soner  : «  On évolue tout le temps, en fonction des musiciens, des mor-ceaux et des sensibilités ».

Donne le ton (latino) aux bretons

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RETROUVEZ CHRISTINE ZAZIAL DU LUNDI AU VENDREDI DE 6H À 9H SUR FRANCE BLEU ARMORIQUE (103.1 FM)

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En janvier, on cherche inlassablement des bonnes résolutions à prendre, que l’on s’évertuera au long de l’année à ne pas respecter. Et on en profite également

pour faire un bilan – puisqu’en décembre on a fait la rétrospective de nos exploits réalisés en 2013 – et se projeter. Chez YEGG, après un an passé à décrypter l’actualité locale à travers le point de vue des femmes, on s’est rendus compte que le terme féminisme pouvait parfois effrayer nos interviewées, voire leur coller de sacrées bouffées d’angoisse. L’heure est donc venue de se demander ce qui terrorise à ce point la gente féminine dans l’idée même de lutter pour nos droits au sein de la société. La nouvelle génération se refuse catégoriquement à parler de féminisme et tend à imposer l’idée d’égalité entre les sexes ? Une idée qui fait son chemin à travers les siècles, puisque Olympe de Gouges déjà en son temps la mettait sur le devant de la scène avec sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Et il faut bien dire qu’en 1791, l’ouvrage pouvait faire une petite révolution mais pas l’unanimité. Et sa tête, tranchée, en est la preuve. Entre temps, un certain nombre de femmes se sont battus pour faire entendre leurs voix, ont battu le pavé pour faire naitre un mouvement collectif et ont abattu des arbres pour y écrire leurs idées. Bien évidemment, je fais référence ici à Simone de Beauvoir qui frappa un grand coup avec Deuxième sexe et son fameux  : « On ne nait pas femme, on le devient  ». Et alors est-ce qu’on ne nait pas féministe mais on le devient ? Est-ce une question d’âge  ? De maturité  ? De souffrance et de discrimination endurées au cours d’une vie  ? De clichés sans cesse renvoyés dans la figure  ? Ou est-ce qu’une femme féministe n’est pas tout simplement un pléonasme que l’on a du mal à digérer ?

ÉDITO l JANVIER, LE MOIS POUR S’ENGAGER ?PAR MARINE COMBE, RÉDACTRICE EN CHEF

YEGG. . .

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BILAN MITIGÉ

POUPÉE TRAVAILLEUSE

Gamines, on a eu entre les mains la fameuse poupée Barbie aux mensurations improbables. Créé en 1959 par l’américaine Ruth Handler, ce jouet Mattel a traversé les époques et les

générations. Pendant qu’elle insérait une image déformée de la femme dans le cerveau des petites filles, elle permettait à la multinationale d’ingérer des milliards de dollars. Elle a su évoluer avec son temps, elle n’est plus seulement reléguée aux tâches ménagères mais a le droit d’être médecin, journaliste, divorcée… Le 1er décembre, l’association Peuples Solidaires présentait «  Barbie ouvrière » ; sur la dalle du Colombier à Rennes, exposée dans une boîte rose géante d’allure un peu kitsch où la marque rebaptisée « Mattée » affiche son logo criard. En bleu de travail et enchaînée, elle est tout de suite moins attirante et le scotch qui lui barre la bouche empêche toute complainte de sa part. Une jeune femme grimée traverse la foule, discute avec les passants. La vraie poupée assiste à la promotion de sa nouvelle consœur, parée d’une robe rose à pois, une perruque vissée sur la tête. Les gens sourient, il faut dire que la bonimenteuse endimanchée qui nous présente le produit a des airs de ridicule. Les mots sont tranchants, sarcastiques ; « facilement manipulable et exploitable à souhait » cette poupée représente en fait les milliers d’ouvrières exploitées dans les usines chinoises de la marque. Sous la forme d’un « hapenning » joyeux, le ton se veut second degré pour éduquer et non choquer. Nous, on aime !

M A U V A I S B U L L E T I N

SAUTES D’HUMEUR. . .

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I LAURA LAMASSOURRE

I MORGANE SOULARUE

DOWN

Le second trimestre sonne l’heure du premier état des lieux sur les nouveaux rythmes scolaires. YEGG s’est procuré le compte-rendu d’un comité de secteur de la ville qui s’est tenu fin 2013. Sans

surprise, le bilan est mitigé et le projet perfectible. Les effets négatifs de cette mise en place hâtive sont nombreux, notamment pour ce qui est de la pause méridienne : des ateliers de qualité mais trop peu nombreux, guère variés et mal organisés ; pas assez d’encadrants qui manquent, en outre, de professionnalisme  ; une restauration trop tardive - manger à 13h quand on a 6 ans, c’est très tard ! des locaux mal adaptés  ; un déficit de concertation et de coordination entre équipes éducatives, animateurs et associations, qui ne permet pas de distinguer les temps scolaires et les temps périscolaires. Enfin, un manque d’information aux familles. Voilà pour l’essentiel. L’intervalle du midi devrait donc être repensé, au profit de la mise en place des ateliers en fin de journée, vers 15h30. Les équipes pédagogiques regrettent une mise en place dans la « précipitation et la cacophonie » mais aussi le manque de moyens disponibles. Quant à la fatigue et la perte de concentration des élèves, elles sont notables en fin de matinée et le vendredi. Souhaitons qu’en cette nouvelle année, les attentes légitimes des enseignants et familles soient entendues et intégrées. Après neuf mois de râle permanent, il serait temps d’enfanter d’un projet stable…

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SOMMAIRE l JANVIER 2014

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La tête d’orchestre . page 2Éducation ouvrière . page 6

Pour la parité absolue ? . page 8La politique en bref . page 9Manque de culture . page 10

Féministe, que tu as de beaux poils ! . page 12

Les plumes féminines . page 20La culture en bref . page 22

Modèles de femmes . page 23Jugement dernier . page 24

À la soupe (encore) ! . page 25Une danse bien barrée . page 26

LA RÉDACTION l NUMÉRO 21

MARINE COMBE l RÉDACTRICE EN CHEF, DIRECTRICE DE PUBLICATION l [email protected] RAMIS l PHOTOGRAPHE, CRITIQUE CINÉMA l [email protected]

SOPHIE BAREL l MAQUETTISTE & ILLUSTRATIONS l [email protected]

MARIE LE LEVIER l JOURNALISTE l [email protected]

ANNAÏG COMBE l CRITIQUE MUSIQUE & LIVRES l [email protected]

YEGG l 7 RUE DE L’HÔTEL DIEU 35000 RENNES

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MORGANE SOULARUE l JOURNALISTE l [email protected] LAMASSOURRE l JOURNALISTE l [email protected]

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société

Les 23 et 30 mars, les citoyens sont appelés à élire celui ou celle qui prendra les rennes de la ville au poste de l’actuel maire, Daniel Delaveau. Les têtes de liste des différents partis présenteront leurs programmes fin janvier. L’occasion d’évoquer la parité en politique et l’axe « Égalité femmes/hommes » à l’échelle locale.

DÉCRYPTAGE. . .

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I MARINE COMBE

« La municipalité a déjà fait beaucoup mais ne va pas assez loin »

Élections : Rennes, la parité en intelligence

En février 1999, sous le gouvernement Jospin, les dé-putés votent pour le projet de loi sur la parité dans les fonctions électives (renforcée par le projet de Manuel

Valls sur le scrutin binominal paritaire). Ainsi, les listes présen-tées par les partis lors des élections municipales, entre autre, se veulent paritaires, à cela près qu’elles se composent de 61 noms. À Rennes, la candidate socialiste Nathalie Appéré se définit comme « un produit de la parité ». Et à ce titre, elle entend bien défendre et promouvoir l’égalité et la parité. « La Ville de Rennes apporte des points novateurs en tant qu’em-ployeur, en réfléchissant à la qualité des emplois. Des points repris par la ministre aux Droits des femmes, Na-jat Vallaud-Belkacem », déclare-t-elle. Sur le volet Employeur, son adversaire Bruno Chavanat, leader de l’opposition ren-naise, y voit également une opportunité de bousculer les idées reçues : « En nommant par exemple au sein du conseil municipal un homme à l’Éducation et une femme à l’Urba-nisme ». Même exemple pour les co-têtes de liste Matthieu Theurier et Valérie Faucheux, représentant Europe Écologie Les Verts – Front de gauche. Cas particulier dans la capitale bretonne qui présente deux candidats – Matthieu Theurier fi-gure en première position. L’affiche est risquée, la confusion probable. « Être tous les deux sur l’affiche est significatif de notre engagement. Dans nos deux organisations politiques, nous portons la question féministe et organisons des réu-nions non mixtes pour permettre aux femmes de s’exprimer en toute liberté », explique Valérie Faucheux. Les trois listes, qui seront rejointes par d’autres dans la cam-

pagne, ont chacune leur cheval de bataille, même si elles s’accordent sur leur volonté d’inscrire la Ville de Rennes en tant qu’employeur exemplaire au niveau de la parité. « La municipalité a déjà fait beaucoup mais ne va pas assez loin pour nous », précise Matthieu Theurier. L’union EELV – Front de gauche souhaite renforcer les dispositifs existants en sensibilisant les comités de quartier à la parité mais aussi en soutenant davantage le Pass contraception (Conseil général) et en investissant les rues de Rennes. « Ce n’est pas parce que nous sommes au sein d’une institution que nous ne

sommes plus militants. Cela passe aussi par les noms de rue, comme l’a souligné le collectif La Brique »,

poursuit le candidat écologiste. Pour celui de la droite et du centre, il y a un pas décisif à franchir en matière d’emploi pour les femmes. « Quand on se heurte à l’insuffisance des gardes des enfants, cela pèse sur la reprise du travail des mères », explique Bruno Chavanat. Pour pallier ce problème, il est nécessaire de doubler le nombre de places de garde et de maisons pour les assistantes maternelles, avec une pué-ricultrice à la tête de la structure pour coordonner l’ensemble de l’offre et de la demande. « Et il faut aussi organiser une consultation générale sur la question des rythmes éducatifs qui ne facilitent pas les empois du temps des femmes  », ajoute-t-il. De son côté, la socialiste Nathalie Appéré pro-pose un renforcement des dispositifs existants dans la lutte contre les violences faites aux femmes « avec un soutien aux associations, aux structures et en promouvant l’égalité ».

© CÉLIAN RAMIS

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L’ACTU FÉMININE EST À SUIVRE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX !

YEGG. . .

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@Yeggmagsur

Yegg Mag Rennessur

sociétéAU COEUR DE LA RENNES

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25eédition du Salon du Lycéen et de

l’Étudiant de Rennes aura lieu les 16 et 17 janvier au Parc-Expo, situé à Bruz.

le tweet du mois11€50 le cinoche. Pirate Bay est un bienfai-

teur de l’humanité.

@morganetual / 18.12.13 à 19H43

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sur la toile sur la toile

chiffre du mois

chiffre du mois

SANTÉ, MESDEMOISELLES ! Début décembre, l’Institut de recherches scientifiques sur les boissons (Ireb) révélait à l’occasion de sa 4ème journée scientifique que la consommation d’alcool augmente fortement chez les jeunes femmes en France, tandis qu’elle tend à diminuer dans les autres pays européens. Deux types de profils sont établis : les demoiselles conformes au modèle traditionnel, consommant peu d’alcool et les demoiselles aspirant au modèle égalitaire, buvant autant que les hommes. Encore une fois, la faute à l’égalité des sexes…

CHIRURGIE RÉPARATRICEUne fois par mois, depuis près de 2 ans, le CHRU de Rennes propose des consultations médicales dédiées aux femmes victimes de mutilation. En France, elles sont entre 45 000 et 60 000 femmes et fillettes, originaires d’Afrique de l’Est et de l’Ouest, à être mutilées ou menacées de l’être. France 3 Bretagne a suivi Naïma, une jeune femme excisée à 11 ans en Gambie, qui a opté pour la chirurgie afin de réparer la mutilation subie. À voir sur Bretagne.france3.fr – reportage du 18 décembre 2013.

bref

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Élections : Rennes, la parité en intelligence

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3 JULIA JOLIVETBÉNÉVOLE AU COLLECTIF LE JOUR ET LA NUIT

Certains membres du collectif trouvaient qu’il y avait un manque de structures culturelles à Rennes permettant aux jeunes de sortir à moindre coût d’un côté et à des groupes peu connus de se lancer d’un autre côté. Ils ont donc fait circuler un questionnaire sur internet, au printemps dernier et ils se sont rendus compte que leur constat était largement partagé. C’est ainsi qu’est née l’idée d’un collectif. On réclame un nouveau lieu culturel géré par une association qui propose des tarifs abordables pour le public et pour les artistes qui viennent se produire. Le maximum fixé pour une soirée c’est 10 euros. Aujourd’hui c’est le tarif minimum pour un concert à Rennes. On souhaite également qu’il soit ouvert jusque tard dans la nuit, contrairement aux bars qui ferment à 1h. Si le collectif s’appelle Le jour et la nuit, c’est parce qu’on veut aussi monter un volet diurne. Le projet est encore en construction, mais on s’inspire un peu du Jardin moderne : pourquoi ne pas proposer une salle de répétition?

On compte sur les élections municipales de mars pour faire décoller le collectif. On va faire tourner un questionnaire à toutes les listes électorales qui se présentent pour savoir lesquelles adhèrent au projet. Il y a déjà un représentant écologiste qui a accepté de rencontrer le président du collectif. Il ne nous a pas encore soutenu officiellement mais notre discours est entendu et il nous a donné des pistes pour poursuivre le projet. On est donc perçu comme un projet crédible. D’autres associations sont également invitées à soutenir le projet, si elles sont intéressées. Actuellement il y en a déjà une quinzaine qui ont adhéré sur notre site. Enfin, le 18 janvier, au 4 bis, aura lieu une soirée de présentation et d’échanges autour de notre idée. Tous ceux que ça intéresse sont invités à donner leur avis. Évidemment nous avons envoyé des invitations aux élus de la ville, on va voir s’ils font le déplacement. Ça aura lieu entre 19h et 21h, il y aura peut-être un petit concert en bonus.

Un cahier des charges a été mis en place. Il est disponible sur le site Inter-net http://touspourunlieu.fr. On veut un endroit accessible à pied du centre, pour qu’il soit possible de s’y rendre sans compter sur les transports en commun. Mais, d’un autre côté, on veut aussi un lieu qui ne pose pas de problème de voisinage. Il faut aussi qu’il respecte les normes de sécu-rité en vigueur. On a quelques pistes sur les lieux possibles mais rien de concret pour l’instant. En ligne de mire, il y a les « Magasins généraux », juste à côté des Ateliers du vent à Cleunay, ou l’Institut Pasteur qu’on appelle l’ancienne fac dentaire, en plein centre, ça, ce serait génial ! I CHLOÉ RÉBILLARD

La culture rennaise a plutôt bonne réputation, pas un soir ne se passe dans la capitale bretonne sans animation. Et pourtant les structures culturelles existantes ne sont pas accessibles à une partie de la jeunesse. Le constat a été fait au printemps dernier et a lancé le collectif Le jour et la nuit qui milite pour un nouveau lieu.

« On compte sur les élections municipales de mars pour faire

décoller le collectif. »

société3 QUESTIONS À

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Comment imaginez-vous le lieu que vous demandez ?

Quelles sont vos prochaines actions ?

Quel constat vous a mené à la création du collectif?

© CÉLIAN RAMIS

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UN ÉVÈNEMENT À PROMOUVOIR ?

DIFFUSEZ VOTRE ANNONCE DANS YEGG !

UNE INITIATIVE À METTRE EN LUMIÈRE ?UNE ENTREPRISE À FAIRE DÉCOUVRIR ?

YEGG. . .contactez-nous via [email protected]

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© CÉLIAN RAMIS

Des femmes, des féminismesDes femmes, des féminismes

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I PAR MARINE COMBE ET MARIE LE LEVIERI PHOTOGRAPHIES DE CÉLIAN RAMIS

I INFOGRAPHIES DE SOPHIE BAREL

Féminisme : n, m. 1 – Doctrine, mouvement qui préconise l’extension des droits, du rôle de la femme dans la société. 2 – Aspect d’un individu mâle qui présente certains caractères secondaires du sexe féminin. À toutes celles et ceux qui auraient peur de l’esprit radical du féminisme, nous proposons ici de simplement poser les bases du mouvement. De revenir aux origines de sa définition première. Si toutes les interviewées (pardon pour l’homme qui a également répondu à nos questions) de ce dossier s’accordent à dire qu’il n’y a pas de féminisme rennais, il est indéniable que la capitale bretonne a vécu ses heures féministes et a connu de grandes figures emblématiques. L’espace nous manque pour toutes les citer mais rendons quand même hommage à Louise Bodin, qui prend position, au début du XXe siècle, pour les suffragettes et contre la prostitution dans le journal Nouvelles rennaises, Clotilde Vautier, décédée en mars 1968 à Rennes à la suite d’un avortement clandestin (à cette époque, les raisons de son décès seront cachées, sa fille, Mariana Otero, réalisera à ce propos un documentaire en 2003 intitulé Histoire d’un secret) et Anne Cogné, présidente du Centre rennais d’information des femmes en 1981, conseillère municipale de 1983 à 1995. Cette dernière, décédée en 2013, est à l’origine de la création d’une délégation aux droits des femmes à la ville de Rennes, un poste actuellement occupé par Jocelyne Bougeard. Et on sait que cette élue aime se désigner comme féministe, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Mais alors qui a peur du grand méchant féminisme ?

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« Il y a une frilosité de l’élan féministe. Le mouvement est souvent associé à

un combat inutile ou extrémiste. »

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Faites votre féminisme !Faites votre féminisme !

Féminisme ? Vous avez dit féminisme ? Que ce terme est terrifiant ! Surtout quand il sort de la bouche d’une femme… Si les plus de 20 ans – voire bien plus, soyons claires – revendiquaient fortement et fièrement leur appartenance à ce mouvement dans les années 70, ce dernier est quasiment devenue la bête noire de la jeune génération qui préfère parler d’égalité des sexes.

Que vous avez de beaux yeux, mon enfant… Que vous avez de beaux seins, mon enfant… Que vous avez de belles fesses, mon enfant… Que vous avez de beaux

poils, mon enfant… Le joli conte de la jeune fille naïve et sans défense a pris une nouvelle tournure – cauchemardesque - au cours des dernières décennies. Le loup se ferait rapidement, au mieux, casser la gueule de nos jours. Au XXe siècle, dans les grandes lignes, elles se sont battues pour entrer dans les institutions, pour obtenir le droit de vote, tout d’abord, puis pour disposer de leurs propres corps en réclamant le droit à la contraception et à l’avortement. Ensuite, culottées, elles ont demandé d’ouvrir un compte en banque sans l’accord de leurs maris, de travailler et enfin, le flocon est devenu boule de neige, elles ont souhaité la lune – à défaut d’y poser le pied : l’égalité des sexes impliquant entre autre l’égalité des salaires, l’accès aux postes à responsabilités, la répartition de manière équitable des tâches ménagères, la parité en politique, etc. Rennes ne fait pas exception et participe

au mouvement, fondant – à plusieurs années d’intervalle – le Planning familial, le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles, le Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception, l’association Choisir (signalons que les deux dernières associations n’existent plus aujourd’hui) ou encore la délégation aux Droits des Femmes. Pour aller plus loin dans les connaissances du féminisme à

Rennes, Lydie Porée (lire son interview p.17) et Patricia Godard ont créé l’association Histoire du féminisme à Rennes. Le duo organise des visites guidées du Rennes féministe dans les années 70. Fin 2013, elles ont

également lancé le journal Rennes au féminisme, à disposition des habitants au Papier Timbré, à la librairie Planète Io ainsi qu’à la librairie Alphagraph. Une manière de déambuler dans les rues du centre ville et d’en redécouvrir les aspects historiques puisque les murs de la capitale bretonne sont encore empreints des luttes pour les droits des femmes. Dans l’actualité de l’association également, la sortie du

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« Il faut parler d’orgasme. C’est

important de libérer la parole ! »

« Quand je dit que je suis féministe, on me demande si je suis

gay. »

livre Les femmes s’en vont en lutte (Histoire du féminisme à Rennes 1965-1985), aux éditions Goater, prévue pour mi-février, et actuellement en souscription sur leur site Internet.

Mais où et qui sont les féministes ?

« Ce n’est pas dans l’air du temps de faire des actions collectives pour dénoncer des inégalités  », explique Isabelle Pineau, coordinatrice de l’association Questions d’égalité, créée à Rennes en 2010. Le décor est planté. Le manque d’engagement et de mouvement unitaire est sociétal. Même son de cloches du côté des militants de Mix-Cité Rennes, association lancée en 2002. « On a du mal aujourd’hui à se définir communiste, anarchiste, féministe… Ce dernier est chargé d’histoire et surtout de clichés », souligne Aude Le Bras. Toutes les deux s’accordent à dire que le terme donne le vertige. Il devient

presque péjoratif, quasiment une insulte. Quand on pense Féminisme, on pense chiennes de garde, femmes à barbe (et à poils), anti-hommes, rabat-joie, etc. Les clichés s’accumulent autour des militantes et deviennent aussi nombreux que les images

dégradantes associées à la gente féminine. Des stéréotypes en partie dus à la sur-médiatisation d’actions nationales et internationales radicales, telles que la polémique engendrée par la publication du manifeste des 343 salauds (Touche pas à ma pute) dans le magazine Causeur, pour protester contre la pénalisation des clients de la prostitution, votée à l’Assemblée nationale le 4 décembre dernier (et sera examinée par le Sénat avant juin 2014) ou les Femen (Ukraine), qui parlent de sextrémisme, apparaissant souvent seins nus afin de défendre les droits des femmes, à travers une banalisation des attributs féminins. « Il y a une frilosité de l’élan féministe. Le mouvement est mal connu, et souvent associé à un combat inutile ou extrémiste », commente Aude Le Bras, pour ne pas dire qu’aujourd’hui, on banalise l’égalité des sexes… Pour elle, les différents courants du féminisme se mélangent dans les esprits, interférant sur le discours. Autre obstacle pour Isabelle Pineau  : «  l’illusion que l’égalité est déjà là  ». Ne pas penser que la lutte n’a plus lieu d’être, diffuser le savoir, les connaissances sur la thématique des inégalités au grand public, tels sont les principaux objectifs de Questions d’égalité, qui se définit dans une phase de prise de conscience et d’analyse. Une phase utile avant l’action du quotidien. Conférences et débats sont organisés par l’association et animés par des militantes, des universitaires, des professionnelles du droit ou du social par exemple. Sur des thèmes variés puisqu’ils nous amènent à réfléchir sur la représentation des sexes dans la chanson française (et dans la culture plus largement) ou encore sur

l’importance et la signification des chiffres des violences faites aux femmes. Autre forme plus ludique, afin de toucher un plus large public, la conférence gesticulée : « Un mélange de récits, de témoignages, d’expériences et de savoirs ». Intitulée Le clito, un petit nom qui en dit long. Plaisir et politique au pays de la sexualité féminine, la conférence gesticulée – qui avouons-le attise la curiosité, nous fait friser l’œil et sourire malicieusement - est proposée par 7 femmes qui, sur scène, évoquent leurs expériences et leurs analyses quant à leur sexualité, hétéro ou homo. « Le but est d’expliquer en quoi la sexualité est traversée par la question des inégalités et en quoi cela impacte les femmes », souligne-t-elle. Il est nécessaire de briser les tabous, de s’émanciper et de s’épanouir dans son désir  : «  il faut parler d’orgasme, c’est important de libérer la parole ». Nécessaire également de comprendre que revendiquer des relations égalitaires, réciproques et respectueuses ne signifie pas partir en guerre contre les hommes, loin de là, ni même avoir une dent contre eux. Chez Mix-Cité, les hommes sont représentés par les militants bénévoles. Lucas Muller-Tanguy se revendique féministe, même s’il ne s’engage pas sur tous les volets du mouvement (la suppression de la mention Mademoiselle ne le touche pas particulièrement, comme bon nombre de citoyens/citoyennes). «  Quand je dis que je suis féministe, on me demande si je suis gay  », s’amuse-t-il. Pour lui, chaque militant a son engagement, sa sensibilité et apporte une ouverture d’esprit au groupe. Un point sur lequel le rejoint Aude Le Bras  : « Le féminisme, ce n’est pas un bloc, il y a plusieurs pensées différentes mais pas de lignes préconçues, ce sont les militants qui font le mouvement  ».

Réagir mais pas agir ?

Sans devenir paranoïaques, il est important pour les associations de sensibiliser aux différentes formes d’inégalités et de discriminations dont chaque femme est susceptible d’être victime. La marchandisation du corps de la femme, le manque de remboursement des moyens de contraception, la fermeture de centres d’avortement, le harcèlement de rue, l’image des femmes dans les médias et la publicité, les inégalités professionnelles et les réflexions sexistes sont autant d’arguments pour eux qu’il y a d’actions à effectuer. « Nous avons un calendrier annuel, comme pour la journée des femmes ou la journée contre les violences faites aux femmes. Puis nous réagissons au fur et à mesure de l’actualité mais nous privilégions les actions de rue. Nous agissons beaucoup avec le tissu associatif rennais et la municipalité  », détaille Aude. En décembre par exemple, les militants ont tenu un stand à République pour sensibiliser les passants à la question du sexisme des jouets. À noter qu’une conférence est organisée, par les deux associations en partenariat, le 17 janvier sur la question des représentations dans la littérature jeunesse. Le débat sera animé par Sylvie Crömer, sociologue, spécialiste des représentations du genre. Difficile aujourd’hui d’attirer de nouveaux bénévoles, que ce soit pour Questions d’égalité ou pour Mix-Cité : « La France repose

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L’origine du féminisme est incertaine et le terme est récent. Néanmoins, la lutte prend son élan avec le siècle des Lumières. Pourtant, l’effervescence du mouvement puise ses origines à la fin du XIXe siècle et se compose de différentes vagues.

Les vagues du féminismeLes vagues du féminisme

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Au cours des dernières décennies (à partir des années 90), plusieurs associations, radicales et/ou controversées, sont apparues en France, parmi lesquelles figurent les Chiennes de garde, La Barbe, Osez le féminisme ou encore Ni putes, ni soumises.

La première vague du féminisme

apparaît à la fin du XIXe siècle avec les suffragistes – dites aussi les suffragettes – qui revendiquent le droit de vote mais aussi le droit à l’éducation, au travail, au salaire et dénoncent la puis-sance maritale et paternelle. C’est à cette période que les femmes parlent égale-ment de congé maternité, d’allocations familiales et de soins.

La deuxième vague du féminisme fait

des remous dans les années 1950 et déferle dans les années 60, avec la création de Maternité heureuse, qui deviendra ensuite le Mouve-ment Français pour le Plan-ning Familial. Les femmes revendiquent la maitrise de leurs corps et la libre sexua-lité. Par conséquent, le droit à la contraception et à l’avor-tement, entre autre. C’est aussi le temps de la remise en cause du patriarcat et l’apparition du concept de sexisme.

La troisième vague du fémi-

nisme trouve son origine dans les années 1980 aux Etats-Unis à l’initiative de nombreux groupes repré-sentant les minorités  et les groupes minoritaires. Les femmes revendiquent leur appartenance sexuelle, eth-nique, sociale, et affirment leur morphologie, leurs formes, leurs différences.

En route vers une quatrième vague du féminisme  ?

On parle du mouvement des Femen comme une potentielle introduction à cette nouvelle vague, qui est encore à construire et qui se traduirait par des actions radicales, médiatisées et controversées. Elle pourrait aussi malheureusement être perçue comme un retour en arrière, à l’heure où le droit à l’avortement est menacé dans certains pays euro-péens.

sur ces acquis alors qu’ils sont encore à défendre, voire même à regagner (à savoir qu’en Espagne - pays progressiste en matière de droits des femmes - un projet de loi a été présenté fin 2013 par le ministre de la Justice, Alberto Ruiz Gallardon. Ce dernier prévoit de restreindre le droit à l’avortement seulement dans les cas suivants : viol et santé mentale ou psychique de la mère menacée, ndlr)  ». Pour Isabelle Pineau, il est également temps de sonner la tirette d’alarme. La forme des combats a évolué, certes, et la génération Internet s’active maintenant sur les réseaux sociaux, les blogs et Tumblr (Madmoizelle.com, Aufemininpointconne.fr, Je connais un violeur, etc.) mais ne s’engage pas en prônant l’égalité hommes/femmes. « Se définir féministe, c’est faire un lien entre les militantes du passé et celles d’aujourd’hui, explique Isabelle. Elle poursuit  : Dans les années 70, les femmes étaient dans lignée de mai 68. On questionnait la société, le mouvement était très fort, les femmes terrorisées à l’idée de tomber enceinte, il y avait les avortements

clandestins… Aujourd’hui règne un certain fatalisme. Il y a beaucoup moins d’enthousiasme  ». Un enthousiasme modéré qui semblerait donc être dû à une morosité ambiante et sociétale mais aussi à une difficulté certaine de rallier des

femmes à un combat dont les revendications sont moins visibles aujourd’hui qu’il y a quelques années. Pourtant, il semblerait également que ce soit le terme et sa connotation extrémiste qui dérangent principalement les jeunes femmes, qui jonglent avec l’image de super-héroïne que nous impose la volonté d’une égalité hommes-femmes. En effet, la femme moderne n’est

pas seulement l’égale de l’homme, elle lui devient supérieure. Un jeu dangereux… Alors la peur du loup démontrerait-elle véritablement un manque de convictions ou d’engagements ? Le terme n’a pas fini de diviser et rebuter. Dommage.

« La France repose sur ses acquis alors qu’ils

sont encore à défendre, voire même à regagner ! »

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« La capitale bretonne est marquée par la question de l’émancipation par rapport à

l’Église catholique. »

A quelle époque est apparu le féminisme à Rennes ? Je pense qu’il est né au début du XXème siècle autour des mobilisations suffragistes, conduites par des féministes telles que Louise Bodin, qui en est l’une des figures emblématiques.

Pourquoi autant d’actions féministes sont organi-sées à Rennes ? Sur le plan institutionnel, l’arrivée en 1977 d’une majo-rité socialiste avec la présence, dès 1983, d’une militante de l’UFCS (Union des femmes françaises), Anne Cogné, au poste de conseillère municipale, est une des explications. Cette femme, décédée en 2013, a fait partie d’une commis-sion sur le sexisme dans les manuels scolaires et a mis en évidence les rôles stéréotypés réservés aux femmes. Elle a également insisté pour la création d’une délégation aux droits des femmes à Rennes. Depuis 1995, une conseillère ou une adjointe aux droits des femmes est systématiquement pré-sente au sein du conseil municipal. Rennes est également une ville étudiante et politisée avec une faculté de médecine, qui a été très active dans la libéralisation de l’avortement.

Le féminisme à Rennes se différencie-t-il des autres mouvements féministes ? Non, je ne pense pas. Cependant, la capitale bretonne est marquée par la question de l’émancipation par rapport à l’Église catholique, depuis les années 70, notamment sur le rôle de la mère, le droit à la contraception et à l’avortement. Quel est le visage actuel des féministes rennaises ? Quelques militant(e)s des années 70 continuent de s’engager au Centre d’information sur les droits des femmes et des familles d’Ille-et-Vilaine (CIDFF) ainsi qu’au Planning familial. Mais des jeunes de 20 ans arrivent de plus en plus dans les associations. Ils/Elles sont étudiant(e)s en sociologie ou à Sciences Po et cherchent à obtenir une égalité hommes/femmes. On constate un phénomène de politisation féministe via les études de genre.

Ressentez vous une évolution du combat, sur le fond comme sur la forme ? Oui, les enjeux ont évolué. L’objectif est d’obtenir l’égalité réelle au delà de l’égalité de droit. La répartition égalitaire des tâches domestiques dans la sphère privée est essentielle. Tout en découle, mais cela est compliqué à légiférer. Sur la forme, les modes d’actions ont changé. Depuis au moins 2005, il n’y a plus de manifestations organisées le 8 mars dans la rue. À pré-sent, nous organisons davantage des réunions de discussions, de distributions de tracts et de publications de textes. L’utili-sation de l’humour est également très présente. Je n’ai pas connaissance d’actions clandestines ou illégales aujourd’hui à Rennes.

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Spécialisée dans le féminisme de la deuxième vague (1960-1980), elle est une militante féministe, archiviste et membre de l’association « Histoire du féminisme à Rennes ». Elle répond à nos questions.

Les groupes féministes rennais sont ils toujours au diapason ? On se retrouve sur l’accès à l’éducation et le refus des vio-lences faites aux femmes. Il est important que l’on se batte sur ce qui nous rassemble plutôt que sur ce qui nous divise (comme les sujets sur la prostitution ou le port du voile).

© CÉLIAN RAMIS

Entretien avec Lydie PoréeEntretien avec Lydie Porée

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Lorsque je me fais aborder ou siffler dans la rue, je ressens un élan de féminisme. La lutte contre les violences faites aux femmes est primordiale et pourra évoluer à l’aide des associations. Avec elles, les peines carcérales encourues et l’assistance envers les victimes pourront s’améliorer.

Je pense qu’il y a énormément de choses à faire, à l’international, dans l’éducation et les violences faites aux femmes. Dans certains pays, on part vraiment de loin. En Inde, un viol est commis toutes les 20 minutes  et les coupables ne sont que depuis peu condamnés. C’est choquant !

En tant que femme, je suis concernée par la cause. Le droit des femmes a beaucoup évolué mais reste fragile. Nous entendons trop souvent de «blagues» misogynes, trop d’indifférence face à certains faits divers et trop de publicités sexistes véhiculant une image dégradante de la femme. C’est un travail quotidien.

Je reste admirative des militantes qui se sont battues au début du XXe pour être l’égale de l’homme. Grâce à elles, nous avons le droit d’exister dans les institutions, de parler, de divorcer, de voter, de travailler. Mais ce mouvement m’agace en France, je le trouve excessif. Je suis contre le pro-féminisme et je pense que ces femmes devraient vivre avec leur temps.

L’homme et la femme sont égaux et doivent avoir autant de droits et de devoirs. L’enjeu est de rompre avec l’image de la ménagère et répartir les taches. Arrêtons avec les stéréotypes de la femme qui fait la vaisselle et de l’homme qui coupe

Chaque cause est légitime dès l’instant où un être est victime d’une injustice. Le statut des femmes, et la violence qui en découle, me fait réagir, mais au nom des droits de l’Homme. Il est important de lutter contre toute forme d’inégalité… Si le féminisme veut asseoir sa crédibilité, il ne doit plus être un combat de la femme contre l’homme.

Je soutiens la cause dans le fond. Dans la forme, je ne suis pas toujours d’accord. Je pense que le féminisme est souvent présenté comme un combat de femmes et non pas comme un combat de société. Il existe des hommes féministes. C’est une quête pour la liberté et l’égalité et malheureusement un peu «  sali  » par des groupes extrémistes.

Em i l i e , 32 ans

Cynthia, 27 ans

Agathe, 30 ans

M a r i e -Emmanue l l e , 29 ans

J u l i a , 18 ans

A n n e , 55 ans

L u c i e , 27 ans

du bois !

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CULTUREPOLITIQUE

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YEGG. . .

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cultureL’ART & LA MARINIÈRE

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Être une femme aujourd’hui n’est pas si facile. Malgré les victoires de nos aînées, l’équilibre entre vies professionnelle et privée, est toujours précaire, et

l’égalité des sexes loin d’être parfaite. Sujet universel sur lequel la compagnie La Part des Anges s’est penchée avec originalité et profondeur. « Modèles est une très belle pièce, inhabituelle car écrite collectivement par des jeunes femmes qui sont aussi d’excellentes comédiennes, musiciennes et chanteuses. Elles sont douées ! », raconte Carole Lardoux, directrice artistique du Carré Sévigné. Pour répondre à une commande du Théâtre de Montreuil il y a quelques années, Pauline Bureau, auteure, metteure en scène et comédienne, a réuni sa troupe et son équipe technique. « On s’est mis à table et on a parlé, échangé, partagé. De fil en aiguille, le spectacle s’est concrétisé », révèle Sonia Floire, co-auteure et comédienne. « Entre nous, il y a bien sûr des différences et des points communs, liés à nos éducations, nos expériences », ajoute Gaëlle Hausermann, co-auteure et comédienne également. Si les parcours ne sont pas les mêmes, ils sont tous influencés par des modèles. Certaines avaient des mères qui travaillaient,

d’autres pas. Que fait-on de ces exemples ? Le spectacle évoque ainsi la transmission entre femmes, l’avortement, les premières règles, les combats contre les injustices, l’illettrisme, les violences… etc. Mais non au sens où on l’envisage quand les femmes parlent des et aux femmes, les hommes n’y sont pas non plus stigmatisés. «  Les filles de Modèles s’interrogent, chacune avec sa propre construction, son individualité, il y a plusieurs regards sur le monde et un grand respect », décrit Carole Lardoux. La pièce n’a donc pas été créée autour d’un message, « nous parlons de nous, de nos vécus et chacun s’y retrouve », précise Gaëlle Hausermann. Cette résonnance dans le cœur et l’esprit du public n’était pas recherchée, mais elle est là et elle touche les comédiennes.

Entre théâtre et cabaretModèles  est un spectacle qui mêle lectures de textes littéraires et intellectuels – Marie Darrieusecq, Pierre Bourdieu, Virginie Despentes, Marguerite Duras, Catherine Millet, Virginia Woolf – morceaux d’histoires personnelles, chants et musique live – un musicien accompagne les

C’est quoi ê tr e une f emme au jourd ’hui ?Elles sont jeunes, jouent, chantent, dansent, et pensent. Ce sont les filles de la compagnie La Part des Anges. Elles ont écrit à 14 mains le spectacle Modèles – qui sera joué le 4 février au Carré Sévigné - sur les femmes. Il y est entre autres question de transmission, de violences, de discriminations, d’égalité.

© PIERRE GROBOIS

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cultureL’ART & LA MARINIÈRE

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L’ÉQUIPE DE YEGG VOUS SOUHAITE UNE TRÈS BELLE ANNÉE 2014 !

YEGG. . .

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I MORGANE SOULARUE

comédiennes sur scène – danses… « C’est un cabaret  ! sourit Sonia Floire, c’est du théâtre très moderne, c’est peut-être aussi pour cela que ça plait beaucoup aux gens et particulièrement aux jeunes ». Du théâtre contemporain et original, authentique et populaire qui séduit le public à l’image de Carole Lardoux : « La mise en scène de Pauline Bureau est imaginative, originale, drôle, juste, vive, très touchante. En outre, j’aime quand le théâtre est une fenêtre de réflexion et permet de poser la question « dans quelle société vit-on ? » ou encore « qu’ai-je à dire en tant que femme, qu’est-ce être une femme  ?  »… J’aime que le théâtre soit problématique, qu’il soit le prolongement de la parole de beaucoup de gens », confesse-t-elle. La parole continue de se libérer à la fin de chaque représentation au travers de discussions ouvertes avec les spectateurs. Et souvent le public est dérouté, bouleversé, content, touché, rit. Tous semblent se retrouver autour de cette problématique et cette envie de faire avancer la société.

C’est quoi être une femme aujourd’hui ?Pour répondre à cette interrogation de base, Sonia Floire et Gaëlle Hausermann ont trouvé une source inspiratrice dans un texte de Virginie Despentes, extrait de King Kong Théorie : « Parce que l’idéal de la femme blanche, séduisante mais pas pute, bien mariée mais pas effacée, travaillant mais sans trop réussir, pour ne pas écraser son homme, mince

mais pas névrosée par la nourriture, restant indéfiniment jeune sans se faire défigurer par les chirurgiens de l’esthétique, maman épanouie mais pas accaparée par les couches et les devoirs d’école, bonne maîtresse de maison mais pas bonniche traditionnelle, cultivée mais moins qu’un homme, cette femme blanche heureuse qu’on nous brandit tout le temps sous le nez, celle à laquelle on devrait faire l’effort de ressembler, à part qu’elle a l’air de beaucoup s’emmerder pour pas grand-chose, de toute façon je ne l’ai jamais croisée, nulle part. Je crois bien qu’elle n’existe pas  ». Pour Gaëlle, il est important pour bien répondre de ne pas tomber dans le cliché du féminisme extrémiste. Selon elle, si pour l’égalité toutes les conquêtes sont possibles, ici « le but était de libérer la parole, de partager et c’est déjà pas mal ! Nous ne voulons surtout pas donner de leçons ! », assure-t-elle. À la même question, Carole Lardoux évoque aussi l’égalité entre êtres humains, «  c’est avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs qu’un homme ». Une affaire avant tout humaniste, que les femmes doivent mener avec les hommes, pour une société meilleure.

« L’égalité entre hommes et femmes ? C’est avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs en tant

qu’être humain »

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RETROUVEZ LES PIPELETTES AUTOUR DE CHRISTINE ZAZIAL TOUS LES JEUDIS À 18H SUR TVR ET SUR WWW.TVRENNES35BRETAGNE.FR

culturePLANS CU’

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2ans, c’est l’âge de votre média féminin rennais YEGG en janvier 2014 ! Merci à toutes et à tous.

yegg kiffe

MIRROR TEETH – GROUPE VERTIGO

Le 14 janvier 2014 à La Paillette à 20h

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à l' affiche

chiffre du mois

chiffre du mois

POTLATCH… À VOS SOUHAITS ! Le festival Potlatch, organisé par la compagnie Dana, aura lieu du 17 au 19 janvier, au Garage de Rennes. En langue amérindienne, le Chinookan, Potlatch signifie donner et les trois journées de festivités seront basées sous le signe du don. Au programme : des créations artistiques, des spectacles, de la danse, des projections ou encore des débats et des repas. En présence d’artistes, de travailleurs sociaux mais aussi de personnes en situation de handicap ou de maladie mentale.

FRIPERIE CULTURELLEDeux étudiants de la capitale bre-tonne, Simon Pereira et sa cousine Mathilde Girardeau, figurant parmi les 21 équipes rennaises des Entre-preneuriales, ont lancé début dé-cembre leur projet intitulé La Factory Rennes. L’idée est originale  : trou-ver un local en centre ville afin d’y ouvrir une friperie pour vêtements femmes et hommes, couplée par un lieu d’art et d’exposition. Une ini-tiative qui vise à mettre en lumières les artistes, peintres, photographes ou encore musiciens de Rennes.

bref

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DES ENVIES DE JOURNALISME ? REJOIGNEZ NOTRE RÉDACTION !

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. . .YEGG. . . contactez-nous via [email protected]

à l' affiche

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cultureL’ART & LA MARINIÈRE

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Deux bateaux aux noms poétiques forment le lieu atypique qu’est la Péniche spectacle: « L’arbre d’eau » et « La dame blanche ». L’hiver, ils restent solidement

arrimés au quai St Cyr, à Rennes. La Péniche spectacle est co-dirigée par Hugues Charbonneau, qui représente le théâtre du Pré Perché, et Annie Desmoulins, co-directrice et responsable de la programmation. Ils ont mis en place les «  coursives du midi  », donnant à voir des spectacles lors de la pause méridienne. C’est dans ce cadre que sera interprétée la lecture « Femmes-plumes » le 30 janvier. Le comédien Hugues Charbonneau est secondé dans cette aventure par Annabelle François, joueuse d’accordéon et de piano. Leurs talents se mêlent pour faire revivre des textes d’écrivains qui ont toutes un point commun, celui d’être femme. Les textes ont été choisis par le comédien, selon ses appétences personnelles. Au gré de ses lectures, il a retenu des auteures, des extraits et les a mis bout à bout. Il a voulu choisir des fragments qui parlent de tous les aspects de la vie. Les thèmes oscillent ainsi entre Hannah Arendt, dont il admire la posture de femme engagée, et Marceline Debordes qui évoque l’amour au XIXème siècle. Andrée Chedid et bien d’autres viendront aussi pointer le bout de leur nez, apportant tour à tour de l’aventure, du sentimentalisme, de la gravité, de la drôlerie... Cependant il a voulu garder un fil rouge à son interprétation, les textes aussi divers soient-ils

se répondent les uns aux autres et entrent en résonance : «  C’est important de garder une certaine dramaturgie.  »

Faire sonner les motsPour celles et ceux qui imaginent une lecture neutre, avec un comédien qui débite les mots d’un ton monocorde, détrompez-vous. Sa volonté, dans cette lecture comme dans les autres, c’est de « faire sonner les mots ». Il utilise même le néologisme de «  gueuloir  ». «  Je n’ai pas peur d’interpréter le texte, mais je ne dis pas non plus que mon interprétation est la bonne. Moi je propose une manière d’interpréter les choses, l’écriture c’est aussi fait pour ça. » Il est avant tout comédien et prend prétexte d’une lecture pour jouer la comédie pour laquelle il reprend une consigne que lui avait donné le printemps des poètes en 2010, pour son édition « Couleur femme ». Les textes ont été choisis parce qu’ils « sonnaient bien », et qu’ils composaient une jolie partition: « j’aime la musique des mots ». À bord de la péniche, c’est un voyage au cœur de la littérature féminine qui est proposé, sans prise de parti, ni de bec. Mais Hugues Charbonneau constate néanmoins: « La littérature reflète les rapports de force de la société, les femmes écrivent donc autrement ».

I CHLOÉ RÉBILLARD

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Voyage au fil de la littérature féminineLa Péniche spectacle est un havre de paix qui sillonne le canal afin d’apporter des instants récréatifs pour petits et grands. Le jeudi 30 janvier 2014, le comédien Hugues Charbonneau y interprétera une lecture intitulée « Femmes plumes ».

© CÉLIAN RAMIS

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cultureVERDICT. . .

[ La sélection culturelle et subjective de la rédaction ]

Avec 2.0, les rennais d’Alternine revisitent les fon-damentaux du punk. Il y a dans leur son rageur et sans concession quelque chose comme une mise en abyme du rock métal et indé des années 90. Un son épuré, cathartique, une fureur non fil-trée. La voix d’abord chaude et enveloppante de la chanteuse Laetitia Jéhanno est un mirage   : elle vient se briser contre les martellements de Jean-Félix Hautbois à la batterie, et les mélodies froides et perçantes de la basse de Julien Névo et des guitares de Benoît Toquet et Maxime Pou-teau. Chaque son est une nécessité et 2.0 est une musique de l’instant, du primordial, du viscéral qui saisit les entrailles. Music for (most of) human, indique le site internet d’Alternine... Music (ter-ribly) human.

I ANNAÏG COMBE

ALTERNINE2.0JUIN 2013

SUZANNEKATELL QUILLEVÉRÉJANVIER 2014

CHAQUE JOUR QUE DIEU FAITPAOLO VIRZIJANVIER 2014

CES GENS QUI S’EXPRIMENTLE BLEU DES ÉTOILES SEPTEMBRE 2013

musiquecinéma

DVD LivreLivre

Il y a Suzanne, fragile et rêveuse puis Marie sa sœur, son pôle et son équilibre malgré des intérêts et préoccupations différents. Pour les ac-compagner et les soutenir dans leurs vies il y a Nicolas, leur père routier. La maman ayant disparu prématurément, le papa plein d’amour pour ses deux filles est aussi démuni que désarmé pour veiller sur elles. Mais voilà Suzanne est comme absorbée par les évènements qu’elle vit avec intensité. Sans bien comprendre les raisons de ses choix, elle veut vivre. Très jeune elle tombera enceinte. Comme prédestinée à la tragédie et n’aspirant qu’à l’amour, elle suivra un jeune voyou quitte à abandonner son jeune fils et sa famille. Cette fuite en avant la conduira en prison. Les sacrifices ne sont pas mesurés chez Suzanne. C’est l’amour qui la

guide. L’instabilité et les erreurs ne racontent rien d’autre que la noirceur intériorisée par cette définitive romanesque qu’est Suzanne. Durant une vingtaine d’années, la réalisatrice Katell Quillevéré cueille les moments de la vie douloureuse d’un triangle familial. Les deux actrices Sara Forestier et Adèle Haenel sont tout simplement remarquables de sin-cérité et proposent un jeu épuré, touchant et qui favorise l’intensité dramatique qui fait la force du film. I CÉLIAN RAMIS

Deux slameurs, Chantal Metzger-Roca et Max’rime, deux graffeurs Dyer et Jocks, et une plasticienne, Pau-line Guiho Blanchard, s’expriment. Ecrivent pour les uns, dessinent peignent et collent pour les autres. Assemblent ensemble mots et images pour une envolée poétique sur le thème de la ville. Routine de la ville, beauté et laideur du quotidien. Ces gens qui s’expriment est un beau livre, une oeuvre à part, à lire, à contempler, mais à écouter aussi (on trouve une clé USB en dernière page, pour une lecture des textes par les slameurs). Le Bleu des Etoiles, maison d’édition rennaise associative créée cet été, a fait un pari formidable et un choix de qualité avec ce recueil de slam, de graffitis, de peintures, dessins et collages. Editeur à suivre : « Parce que l’on veut créer, parce qu’on

se dit que tout est possible, parce que l’on refuse de ren-trer dans les cases, parce qu’on veut toujours plus ». I ANNAÏG COMBE

Guido et Antonia, que tout oppose, forment un couple fort et éner-gique. Lui, timide, cultivé et pragmatique, elle frénétique, angoissée et créative. La passion les réunis et leur vie est à leur image, irrégu-lière et décalée. Lui travaille la nuit dans un hôtel et la rejoint au petit matin afin qu’elle, à son tour, se rende au sien. Ce couple très atta-chant que Paolo Virzi nous permet d’observer de près nous renvoi à nos propres angoisses existentielles et pressions sociales. C’est dans le désir et le besoin aussi soudain qu’inattendu d’avoir un enfant que naîtra une fêlure. Au-delà du problème de l’infertilité et des protocoles médicaux qui l’accompagnent, il est plus question au sein de ce couple aussi excentrique que génial de pouvoir assumer ou pas une différence de plus. Leur environnement est-il plus hostile que dissua-sif face à ces différences sur lesquelles s’est construit leur amour ? Un amour en danger mais pour lequel nos deux protagonistes vont réellement être prêts à s’interroger, quitte à ne rien s’épargner. Au chapitre de l’antithèse, Paolo Virzi nous rappelle que la vie n’est ni linéaire, ni un itinéraire tout tracé et c’est bien en cela que réside toute la beauté de celle-ci. Ainsi chaque jour nous offre la possibilité de l’aimer d’un bonheur jusque-là inconnu. I CÉLIAN RAMIS

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Pour 6 personnes

- 2 kg de panais bio

- 75 ml d’huile d’olive

- 1 cuillère à café de c

urcuma

- 1 cuillère à café de c

umin

- 1 cuillère à café de p

iment d’Espelette

- 1 cuillère à café de c

oriandre

- 2 échalotes

- 1 cuillère à soupe d’h

uile végétale (au choix

)

- Sel et poivre

- Crème fraîche ou lait de s

oja (facultatif)

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DANS LE FRIGO DE.... . .

Soupe aux panais épicée

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LISA O’BEIRNE-CLISSON

Pour 6 personnes

- 2 kg de panais bio

- 75 ml d’huile d’olive

- 1 cuillère à café de c

urcuma

- 1 cuillère à café de c

umin

- 1 cuillère à café de p

iment d’Espelette

- 1 cuillère à café de c

oriandre

- 2 échalotes

- 1 cuillère à soupe d’h

uile végétale (au choix

)

- Sel et poivre

- Crème fraîche ou lait de s

oja (facultatif)

Prenez 2 kg de panais bio chez votre maraicher et frottez bien la peau (ne pas éplucher les légumes car les nutriments se trouvent principalement sous la peau). Coupez-les en cubes. Dans un saladier, préparez la marinade d’épices : 75ml d’huile d’olive avec une cuillère à café de curcuma, de cumin, de piment d’Espelette et de coriandre. Enrobez ensuite les panais de votre préparation. Laissez reposer un quart d’heure puis, faites fondre 2 échalotes dans une marmite avec l’huile de votre choix. Ajoutez les panais marinés et laissez cuire à couvert (à hauteur d’eau) environ 10 minutes : jusqu’à qu’on puisse y enfoncer un couteau. Mixez le tout et repassez la préparation à la casserole quelques minutes. Assaisonnez. Option : ajoutez un peu de crème fraîche ou de lait de soja pour adoucir la recette. Accompagnez la soupe d’un bon Scone irlandais.

I MARIE LE LEVIER

janvier 2014nombre de clopes : 107

nombre de verres : 17

(Mais c’était des pintes !)poids : 64 kilos Penser à aller au

pub !

© CÉLIAN RAMIS

Apple Pie31 rue de la Chalot

ais,

Rennes02 99 79 26 51

Yummy !

coriandre fraiche

moi j’aime le piment d’espelette

échalote

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&YEGG & THE CITYÉpisode 5 : Quand je me suis initiée à la Pole dance.

Mon sac est prêt  : débar-deur, short, serviette et grande bouteille d’eau. Il n’en faut pas plus

pour un cours d’initiation à la Pole dance. C’est sur la place Maréchal Juin, à Rennes, que Frédérika Mou-nier a installé en septembre der-nier son école, Pole dance Rennes. Une fois en tenue, l’échauffement peut commencer. Jusque là, tout va bien, même sans être sportive, il est possible de ne pas perdre le fil. La barre par contre, c’est autre chose. La coach me montre et décompose lentement le step around, où com-ment tourner basiquement. Sur la pointe des pieds, les hanches vers l’extérieur, la main sur la barre, la jambe tendue et c’est parti ou plutôt ça tourne. À première vue, l’exercice semble simple. À première vue. Car il n’est pas tâche aisée de mettre tout cela en application quand les mains sont moites, que les doigts glissent et que bras et jambes semblent bien décidés à ne pas se coordon-ner. Pas de panique, après plusieurs tours ratés et quelques gouttes de

sueur essuyées, je maitrise et je peux même rajouter une demi pirouette par dessus cela. Et c’est avec la «  biche  » que les choses sérieuses commencent véritablement. « Avec la main que tu places le plus haut pos-sible, tu tires la barre vers toi. Avec celle que tu places à hauteur de ton nombril, tu pousses la barre comme si tu voulais déplacer mon école  », rigole Frédérika, formée à cette dis-cipline par Doris Arnold, une des grandes figures de la Pole dance en France. Cette prise permet de créer le premier point de suspension, ai-dant ainsi à monter sur la barre. Et là, ce ne sont plus des gouttes de sueur qui perlent sur le front, ce sont les chutes du Niagara. Il faut souffrir pour être belle mais franchement faut-il dégouliner ? Ce sport demande une certaine (bonne) condition physique et avoir survécu à la biche, au crucifix et autres positions barrées, telle que l’inversion car oui dans ma folie – et celle de Frédérika – j’ai mis la tête à l’envers et lâché les mains, relève de la prouesse ! Fière de moi !

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I MARINE COMBE

© CÉLIAN RAMIS

Page 27: YEGG JANVIER 2014

LES FEMMES QUI COMPTENT,CHAQUE MOIS DANS YEGG

DORIS MADINGOU

NATHALIE APPÉRÉ

ANNE CANAT

VALÉRIE LYSNADINE CORMIER

ANA SOHIER

ANNE LE HÉNAFF

FRÉDÉRIQUE MINGANT

CAROLE BOHANNE

GÉRALIDINE WERNER

YUNA LÉONANNE-KARINE LESCOP

CATHERINE LEGRAND

ÉVELYNE FORCIOLIBRIGITTE ROCHER

ÉMILIE AUDREN

FANNY BOUVETGAËLLE ANDRO

GWENAËLE HAMON

GAËLLE AUBRÉEBÉATRICE MACÉ

CHLOÉ DUPRÉMARIE HELLIO

SYLVIE BLOTTIERE

LAURENCE IMBERNON

ARMELLE GOURVENNEC

ISABELLE PINEAU

ESTELLE CHAIGNE

CÉLINE JAUFFRET

MARINE BACHELOT

CÉLINE DRÉAN

VÉRONIQUE NAUDINKARINE SABATIER

JEN RIVAL

NATHALIE APPÉRÉ ANOUCK MONTREUIL

MARIE-LAURE COLAS

MATHILDE & JULIETTE

MARIA VADILLO

DOMINIQUE IRVOAS-DANTEC

MARION ROPARS

ANNE LE RÉUN

DOROTHÉE PETROFF

ALIZÉE CASANOVA

YEGG. . .

Page 28: YEGG JANVIER 2014

L E F É M I N I N R E N N A I S N O U V E L L E G É N É R A T I O N

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