Document à diffusion restreinte Rapport technique RP/1981 -1983/4/3.5/07 TUNISIE
Politiques et planification de la promotion du livre
Création d'un Centre national de promotion du livre
par Mahmoud Bouayed
N- de série : FMR/COM/LPE/84/l^í
I Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture
Paris, 1984
T U N I S I E
CREATION D'UN CENTRE NATIONAL
DE PROMOTION DU LIVRE
par Mahnoud Bouayed
Rapport établi â l'intention du Gouvernement de la République tunisienne par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco)
U N E S C O
RaPUTt technique RP/1981-1983/4/3.5/07 FMR/CCM/LPS/84/16ïCBouayed) le 12 octobre 1984^
© Unesco 1984 Printed in France
(i)
Préface
Le présent rapport couvre la mission que M. Mahmoud Bouayed
a effectuée à Tunis du 21 mars au 2 avril et du 27 mai au 9 juin 1983
comme consultant de l'Unesco.
La mission a été financée au titre du Programme ordinaire de
l'Unesco pour 198I-1983. Les tâches mentionnées dans le contrat du con
sultant étaient le3 suivantes:
"A partir de l'analyse de la situation actuelle du livre en Tunisie,
a) conseiller le Gouvernement sur les objectifs, les structures et le fonctionnement du Centre national de promotion du livre (personnel, budget de fonctionnement, méthodes d'opération, etc.) et évaluer les moyens à mettre en oeuvre pour sa création (besoins en matière de formation et de spécialisation de personnels, de matériels, de documentation, etc.)
b) définir les activités qui devront être entreprises par le Centre et aider à la formulation d'un plan de travail à cet effet."
(ii)
TABLE DES MATIERES
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Préface (i)
INTRODUCTION 1
I. CONSIDERATIONS GENERALES 3
Situation globale du livre et de la lecture en Tunisie 3
Situations particulières concernant les différentes branches 3
Création 3 Edition 4 Fabrication 6 Distribution 8 Bibliothèques 9
Conclusion 12
II. RECOMMANDATIONS 14
Création d'un Institut maghrébin du livre (I.M.L.) 14
Formation 16
Recherche 18
Centre de documentation 21
Promotion du livre et de la lecture .'•••• 23
Siège ., 24
Financement 24
Organisation et administration 25
Personnel 26
Création d'un conseil national de promotion du livre et de la lecture en Tunisie (C.N.P.L.L.) 27
III. MISE EN OEUVRE DES RECOMMANDATIONS 29
Création d'un I.M.L 29
Signature d'une convention 29 Application de cette convention 30 Financement 31 Budget annuel 31 Local et équipement 32
Création d'un C.N.P.L.Li 32
(iii)
Page
Annexe I Liste des personnes interviewées 33
Annexe II Projet de convention portant création d'un Institut maghrébin du livre et constituant statut de cet Institut.. 35
Annexe III Projet de texte portant création d'un conseil national de promotion du livre et de la lecture 51
- 1 -
INTRODUCTION
1. La mission qui fait l'objet du présent rapport s'est déroulée
dans d'excellentes conditions. Un accueil chaleureux a partout été ren
contré. En plus de cet accueil, les responsables tunisiens et d'autres
personnes avec lesquels des contacts ont été pris ont fait preuve d'une
disponibilité et d'un esprit de coopération qui ne peuvent être que
hautement appréciés et loués. Par ailleurs, les insuffisances qui carac
térisent le développement de l'industrie du livre et de la lecture en
Tunisie et les obstacles auxquels se heurte ce développement ont été
franchement abordés et discutés.
2. Tout au long des deux séjours effectués en Tunisie, des contacts
permanents ont été maintenus avec M. Ali Belarbi, attaché au Cabinet
du ministre des affaires culturelles, et avec M. Abdelwahab Dakhli,
directeur des lettres et Mme Belalouna, directeur des relations extéri
eures, tous deux au même ministère des affaires culturelles. Ces trois
responsables ont grandement facilité le déroulement de la, mission en
organisant un programme et en prenant les rendezvous nécessaires. Un
hommage doit aussi être rendu ici à M. Redha Tlili, directeur du centre
d'études et de documentation sur le développement culturel, organisme
sous tutelle du ministère des affaires culturelles, et à ses collabora
teurs, notamment Mme Radwa Gherbi, qui ont été source de précieuses
informations et de statistiques sur la situation du livre et de la lec
ture en Tunisie.
3. " Pendant les deux parties de la mission, des rencontres ont eu
lieu avec de nombreux professionnels du livre (auteurs, chercheurs,
éditeurs, imprimeurs, libraires, bibliothécaires), ainsi qu'avec des
hommes politiques et autres responsables. La li3te des personnes rencon
trées figure en Annexe I au présent rapport.
4. Dès à présent, il faut indiquer que l'évolution de la mission
a peu à peu révélé l'idée de la création en Tunisie, au lieu d'un centre
national de promotion du livre, d'un organisme sous-régional du livre
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- 2 -
intéressant le Maghreb, si toutes les parties concernées devaient en
être d'accord. En effet, au fil du déroulement de la mission, des entre
tiens et des interviews obtenus, l'idée de la création d'une telle insti
tution a grandi pour être finalement retenue par toutes les personnes
rencontrées. C'est donc autour de cette idée que le présent rapport
a été rédigé.
5. par ailleurs, on verra qu'il est également traité dans ce rapport
de l'établissement proposé d'un organisme national pouvant revêtir la
forme d'un conseil national de promotion du livre et de la lecture en
Tunisie.
- 3 -
I. CONSIDERATIONS GENERALES
Situation globale du livre et de la lecture en Tunisie
6. Avant d'aboutir aux recommandations, il paraît utile de présenter
un bref aperçu de la situation actuelle du livre en Tunisie, depuis
l'étape de sa conception jusqu'à ce qu'il parvienne au lecteur. Une
riche documentation a pu être obtenue concernant tou3 les maillons de
la chaîne du livre dans le pays, mais étant donné la tournure sous-régio
nale prise par le projet, on se contentera de fournir ici quelques ren
seignements sur la Tunisie en premier lieu, et quand cela semble possible
et surtout nécessaire, on les complétera par des données sur le reste
du Maghreb. Il faut préciser, toutefois, que mis à part les statistiques
de l'Annuaire statistique de 1'Unesco et les renseignements publiés
à l'occasion de la préparation du Congrès mondial du livre convoqué
par 1'Unesco à Londres en 1982, on ne dispose guère de renseignements
préci3 sur l'industrie du livre au Maroc.
7. Avant la décolonisation en Tunisie comme dans le reste du Maghreb
où le taux d'analphabétisme dépassait les 80S et où la production édito-
riale n'excédait pas quelques titres par an, les ouvrages en arabe
étaient importés du Moyen-Orient, en particulier d'Egypte, et ceux en
langue française de France.
8. Les trois pays ont déployé depuis leur accession à l'indépendance
des efforts méritoires pour scolariser le plus grand nombre d'enfants.
En Tunisie, le taux des enfants scolarisés dépasse actuellement les
85S. Les autorités, qui reconnaissent le rôle vital de la production
et de la distribution des livres dan3 le progrès économique et social,
ont accompli, dans ce secteur aussi, de gros efforts pour doter le pays
de l'infrastructure nécessaire à la production du livre et de textes
législatifs régissant l'ensemble du secteur.
Situations particulières concernant les différentes branches
Création
9. Il existe depuis 1966 une législation protégeant les auteurs
mais selon les renseignements obtenus, la condition sociale et économique
• • * / • • •
- 4 -
de3 auteurs et traducteurs reste précaire. Les droit3 perçus par le
créateur ne sont guère élevés, du fait surtout de l'exiguïté des tirages
et du lent écoulement du livre. De surcroît, ces maigres droits ne lui
sont pas toujours versés régulièrement. Si les sociétés publiques acquit
tent ces droits, certains éditeurs privés mènent la vie dure à leurs
auteurs. Un éditeur privé ne déclarait-il pas â l'hebdomadaire "Dialogue"
publié par le parti au pouvoir (n* 451 du 30 mai 1983,p.57) que l'éditeur
"doit veiller au coût du livre et bien sûr, garantir des droits d'auteur
qui soient le moins cher possible" en ajoutant qu'il trouvait "un moyen
unique pour satisfaire les auteurs. Il s'agit de leur donner dès la
parution de leur livre un nombre d'exemplaires gratuitement".'
10. La situation de l'auteur algérien est nettement plus enviable.
Il perçoit Jusqu'à 25? de droit3 3ur le prix de vente public qui n'est
pas élevé - le livre bénéficiant de subventions de l'Etat sur l'ensemble
du tirage, en une seule fois, au moment de la mise en vente - et les
impôts n'ont qu'un caractère symbolique puisque l'auteur ne paie que
Z% sur la somme perçue.
Edition
11. Les efforts accomplis jusqu'à ce jour pour développer la:produc
tion des livres, malgré les contraintes de toutes sortes et les moyens
réduits, ont été importants.
12. Trois sociétés publiques ont été créées, la Société tunisienne
de diffusion (S.T.D.) en 1963, la Maison tunisienne de l'édition (M.T.E.)
en 1966, et la Maison arabe du livre en 1974. La S.T.D., la plus puis
sante, vient d'être réorganisée. Un conseil national pour l'édition
existe depuis 1979 et le nombre des maisons d'édition est de vingt-trois
mais, le secteur public à lui seul produit 70% des livres publiés. Un
conseil supérieur de la culture a vu le jour en 1982 et une fondation
nationale pour la traduction, l'établissement des textes et les recher
ches a aussi vu le jour la même année. Le centre d'études et de documen
tation sur le développement culturel dont le principal objectif est
de réunir les données et statistiques sur toutes les activités culturel
les, y compris l'édition, l'imprimerie et la distribution, a été créé
avec le concours de 1'Unesco.
- 5 -
13. En outre, le Gouvernement tunisien a pris une série de mesures
pour encourager la promotion du livre:
a) par le décret 577/1978 le papier et les supports destinés
à l'impression du livre culturel ont été exonérés de tout ou partie
des taxes douanières;
b) en plus des achats opérés par le ministère des affaires cultu
relles d'un certain nombre d'exemplaires de la production éditoriale
tunisienne, pour aider les éditeurs, le décret 7̂ 9 datant de 1979 et
portant encouragement de la production littéraire et artistique, a insti
tué des prix annuel3 récompensant les meilleures oeuvres tunisiennes
dans les différents domaines de la création;
c) pour encourager l'exportation du livre et par conséquent
son écoulement, le ministère des affaires culturelles a conclu un accord
avec la compagnie aérienne nationale Tunis Air par lequel ladite compa
gnie s'est engagée à consentir, à compter du 1er juillet 1981, une réduc
tion de J0% sur le fret du livre tunisien sur ses lignes, à tous les
éditeurs tunisiens et par la suite, le ministère des affaires culturelles
a envisagé de prendre en charge tout ou partie des 30/5 restants;
d) dans le souci de trouver des solutions radicales à toutes
les entraves freinant le développement de l'industrie du livre, le minis
tère des affaires culturelles a chargé le centre national d'études indus
trielles relevant du ministère de l'économie nationale, de l'élaboration
d'une étude scientifique du secteur du livre culturel (selon la note
de synthèse consultée, l'étude parait très sérieuse car elle cerne le
coût du livre aux différentes étapes de sa production et préconise un
certain nombre de mesures en vue du développement du secteur; elle serait
utile au Gouvernement le jour où il déciderait d'élaborer une stratégie
globale de développement du livre);
e) parmi les progrès constatés il y a lieu de signaler que la
présentation des ouvrages s'est beaucoup amélioré depuis les premières
années de l'indépendance.
••*/•••
- 6 -
14. Toutefois, malgré le3 réels progrès enregistrés, l'édition tuni
sienne reste insuffisante et fragile. La production annuelle n'a pas
dépassé au cours de la dernière décennie 150 titres par an, y compris
les manuels scolaires qui ont représenté certaines années, plus de 55*
de la production éditoriale. Le nombre des titres est d'autant plus
insuffisant que le nombre de lecteurs potentiels a beaucoup augmenté.
15. L'industrie du livre est handicapée en Tunisie tout comme dans
le Maghreb :
a) par le manque de cadres compétents à toutes les étapes de
la production et de la distribution (les auteurs et les hommes de culture
se plaignent en particulier du mauvais choix des titres retenus pour
publication);
b) par des entraves au stade de la fabrication (voir ci-dessous);
c) par le prix de revient du livre qui est cher (à cela s'ajoute
le temps mis pour écouler les livres alors que l'impression est déjà
payée);
d) par les insuffisances de la distribution qui constituent
un handicap sérieux au développement de l'édition;
e) par les imperfections de la distribution et par le faible
pouvoir d'achat des masses (le citoyen tunisien ne consacre qu'une infime
partie de ses dépenses à la culture - en réalité aux frais de scolarité
de ses enfants), qui font que les tirages demeurent peu élevés;
f) par le fait que la Tunisie continue d'importer du Moyen-Orient
(pour les ouvrages en langue arabe) et de France (pour les ouvrages
en langue française), une partie importante des livres mis en circulation
(cette concurrence empêche le développement d'une industrie locale du
livre);
g) par le fait que les professionnels du livre jugent diversement
l'application des mesures prises par le Gouvernement pour développer
le secteur du livre culturel.
Fabrication
16. Dans ce domaine aussi le Gouvernement et le secteur privé ont
déployé des efforts méritoires pour équiper de nouvelles imprimeries
- 7 -
dont certaines sont importantes ou pour renouveler l'équipement d'impri
meries anciennes.
17. Deux établissements de formation de cadres moyens et subalternes
en arts graphiques fonctionnent. Les imprimeurs interrogés qui utilisent
les diplômés des deux institutions 3e déclarent satisfaits.
18. Si le papier Journal est importé à 100Ä, le papier utilisé pour
la plupart des travaux de ville et pour le tirage des ouvrages, en parti
culier des manuels scolaires et des hebdomadaires, est à 60% fabriqué
localement. Ce papier est de qualité moyenne. Mais la plus grosse partie
des produits nécessaires à l'impression et à l'illustration (encre,
films, matériel et fournitures de reliure, etc.) est importée. Le papier
culturel étant subventionné par l'Etat, ce qui devrait contribuer à
faire baisser le prix de vente du livre, dan3 la pratique, selon nombre
d'informateurs, l'acheteur ne profite pas de cette subvention.
19. Dan3 l'ensemble, l'étape de la fabrication constitue un sérieux
handicap de l'industrie du livre en Tunisie. Toutes les imprimeries,
même les plus importantes, manquent de techniciens et en particulier
de cadres supérieurs. Le coût de fabrication reste élevé en raison "de
problèmes humains": le rendement de la main-d'oeuvre n'est pas toujours
satisfaisant; le personnel en place ne parvient pas toujours à maîtriser
les machines performantes (photo-composeuses, ' rotatives, etc.) dont
l'acquisition a nécessité d'importants sacrifices financiers; les impri
meurs sont tenus 'enfin de garder la partie du personnel ancien, formé
le plus souvent sur le ta3, qu'ils n'arrivent pas à recycler.
20. Le retard dans la fabrication est dû aussi aux auteurs et aux
éditeurs qui ne présentent que rarement une maquette satisfaisante du
livre. Les épreuves sont souvent corrigées et renvoyées avec de longs
délais, ce qui contribue à perturber la planification. C'est à l'étape
de la composition que le retard est notamment constaté.
21. Les interlocuteurs rencontrés ont signalé que certains secteurs
sont suréquipés. La plupart déplorent le manque de coordination pour
.../...
- 8 -
l'acquisition et l'utilisation du matériel même entre les entreprises
publiques.
22. Pour éviter ces problèmes, un nombre appréciable de petits et
moyens imprimeurs préfèrent effectuer des travaux de ville, tandis que
les éditeurs tunisiens, y compris les maisons d'édition du secteur public
continuent de faire imprimer un certain nombre d'ouvrages à l'extérieur
du pays.
23. Enfin, la situation de l'imprimerie dans le reste du Maghreb
est dans une situation proche de celle de la Tunisie, telle qu'elle
vient d'être décrite.
Distribution
Distribution commerciale
24.' A l'instar des autres pays du Maghreb et de la région arabe,
la distribution constitue en Tunisie le "maillon le plus faible" dans
la chaîne du livre. Il faut reconnaître qu'il n'existe pas de véritable
réseau de distribution du livre. Les éditeurs distribuent eux-mêmes
leur production. La plupart des libraires sont concentrés dans la capi
tale. A l'intérieur du pays, les points de vente sont rares.
25. Il faut noter cependant les efforts de la Société tunisienne
de diffusion qui a entrepris récemment la création d'agences régionales
dans les zones les moins desservies. Actuellement, le tunisien de l'inté
rieur désireux d'acheter des livres, doit obligatoirement faire ses
emplettes à Tunis. Alors que jusqu'au milieu de ce siècle, des libraires
connus pour leur érudition et leur connaissance des livres approvision
naient les étudiants et les lettrés, il n'existe plus aujourd'hui à
Tunis, semble-t-ii, de véritables libraires possédant l'indispensable
culture de base, formés au métier et en mesure de conseiller les ache
teurs et de leur rendre des services.
26. A l'exception de l'émission de télévision "Kitab maftouh" (livre
ouvert) dont on fait des éloges, mais qu'il n'a pas été possible de
voir malheureusement, la presse écrite, parlée et filmée ne participe
• • • / • • •
- 9 -
que peu à faire connaître la production littéraire. Les tarifs de publi
cité dans les journaux sont élevés, y compris dans la presse subvention
née par le Gouvernement et le parti au pouvoir. Les véritables critiques
littéraires sont rares et les éditeurs ne procèdent qu'exceptionnellement
à des activités promotionnelles.
27. il existe cependant de3 points positifs. La Bibliothèque natio
nale publie régulièrement une bibliographie nationale et les éditeurs
publient des catalogues souvent bien présentés. La foire du livre arabe
organisée pour la deuxième' fois en 1983 à Tunis, est devenue un pôle
d'attraction d'un grand nombre de lecteurs réels ou potentiels qui y
trouvent un grand choix de livres. Cette foire où ont été présentés
12.000 titres produits par 90 éditeurs tunisiens et étrangers, a enregis
tré 55.000 entrées, mais pour la presse, "l1affluence à cette foire
dénote de l'intérêt qu'accorde le tunisien au livre, et par là même,
montre que ce dernier est encore mal desservi". (Dialogue, N*448, 9
mai 1983, p.54)
Bibliothèques
28. La Tunisie a fait d'appréciables efforts pour créer des biblio
thèques publiques et des maisons et centres de culture abritant des
bibliothèques publiques. Comme la dit un rapport sur la lecture publique,
un "réseau émerge lentement" grâce aux efforts conjugués de l'Etat et
des collectivités locales. Ce réseau compte 235 unités offrant 6.748
sièges dans les 162 communes du pays et les six arrondissements de la
capitale. Le chiffre de 235 centres de lecture englobe des bibliothèques
pour adultes (45), des bibliothèques pour enfants (41), des bibliothèques
ambulantes (6) et des bibliothèques de maisons du peuple, de maisons
de jeunes et des centres de prêt municipaux qui sont, selon le rapport
cité plus haut, très peu actifs et que les responsables de la lecture
publique espèrent remplacer par de véritables bibliothèques publiques.
Les zones rurales sont particulièrement défavorisées, les bibliothèques
et autres centres de lecture se situant en grande partie dans la capitale
et le3 grandes et moyennes cités.
29. En 1980, la direction de la lecture publique a acquis et traité
à son niveau I85.OOO volumes qu'elle a distribués ensuite aux biblio-
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- 10 -
thèques. Toujours dans la même année, 2.585-372 ouvrages ont été con
sultés sur place et 981.375 autres ont été empruntés de l'extérieur
par 54.9¿»0 lecteurs inscrits. Ces chiffres officiels, qui démontrent
les efforts réels accomplis pendant les deux dernières décennies, indi
quent cependant que les besoins d'une population au sein de laquelle
l'analphabétisme a sensiblement reculé et dont 80S d'enfants et de jeunes
sont aujourd'hui scolarisés, sont loin d'être couverts, et que le chemin
qui reste à parcourir pour mettre le livre à la portée de tous est encore
long.
30. En plus du nombre restreint des bibliothèques publiques tunisien
nes et de la précarité de leurs moyens, la principale entrave au bon
fonctionnement de ces établissements et au développement de la lecture
publique réside dans l'insuffisance du personnel. L'ensemble de ce réseau
est géré par 197 agents administratifs n'ayant aucune formation et 62
agents ayant une formation moyenne qui, de surcroît, sont très instables.
Nombreux sont ceux qui quittent leurs postes de bibliothécaires pour
des emplois mieux rémunérés. Les bibliothécaires formés par les deux
institutions de formation (voir plus bas) ne sont guère attirés par
les bibliothèques publiques.
31. Il faut noter que l'enfant, qui n'est pas encouragé à lire dans
3on milieu familial composé le plus souvent d'adultes analphabètes (60*
chez les hommes, plus de 80S chez les femmes), n'est pas en mesure d'ac
quérir l'habitude de lire à l'école, où la bibliothèque scolaire n'existe
pas. Les rares bibliothèques scolaires de certaines écoles héritées
du protectorat ont été supprimées pour être transformées en classe.
Il faut rappeler que les mass médias, notamment la radio et la télévi
sion, apportent peu de soutien au livre et à la lecture.
32J La Bibliothèque nationale est relativement importante pour un
pays comme la Tunisie. Se3 crédits destinés à l'acquisition de livres
et autres documents ont beaucoup augmenté au cours des dernières années.
Mais elle est installée dans un local (une ancienne caserne dans la
vieille ville) étroit et insalubre, aussi bien pour les rares lecteurs
pouvant être accueillis dans une minuscule salle de lecture, que pour
• • • / • • •
- l i
les documenta imprimés et l'importante collection de manuscrits qu'elle
conserve.
33. En attendant la construction d'un nouveau bâtiment en projet
depuis de nombreuses années, la Bibliothèque nationale vient d'être
dotée d'une annexe destinée à abriter les collections de périodiques.
Elle bénéficie du dépôt légal, mais se plaint de ne pas recevoir toute
la production imprimée du pays. Elle publie une bibliographie nationale
ronéotypée.
34. La formation de bibliothécaires dans le pays est passée par
plusieurs étapes. Il y eut d'abord une formation de sous-bibliothécaires
(niveau fin d'études secondaires) à l'Institut Bach-Hamba. Ensuite une
formation de bibliothécaires (titulaires du baccalauréat) devait être
assurée par l'Ecole nationale d'administration, mais n'a (selon les
informations recueillies) jamais eu droit de cité dans l'établissement.
Enfin, depuis quelques années, c'est au tour de l'Institut de presse
et des sciences de l'information de dispenser cette formation. Les bi
bliothécaires et les documentalistes bénéficient d'un enseignement long •
de quatre années après le baccalauréat. Par ailleurs les élèves de l'Ins
titut supérieur de documentation nouvellement créé, bénéficient de ce
qu'on appelle un enseignement moyen, de deux années après le baccalau
réat.
35. Les bibliothécaires d'un niveau supérieur (après la licence)
sont encore formés à l'étranger. En 1983, une quinzaine de futurs conser
vateurs suivaient une formation en Belgique, au .Canada, en Espagne et
en Prance.
36. On peut noter que l'Ecole des sciences de l'information de Rabat
assure une formation supérieure et que l'Institut de bibliothéconomie
de l'Université d'Alger devait ouvrir à compter de l'année universitaire
1983-1984, un enseignement pour la préparation d'un diplôme supérieur
de bibliothèque, ouvert à des titulaires de licences dans différentes
disciplines, comme il devait entreprendre la préparation d'un magister
en bibliothéconomie.
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- 12 -
Conclusion
37. Lea efforts accomplis par la Tunisie pour démocratiser l'ensei
gnement, développer l'édition, doter le pays d'imprimeries modernes
valables, créer des bibliothèques publiques, former des bibliothécaires,
sont remarquables; l'enseignement en particulier, y a connu un essor
considérable. Mais ni les autorités, ni les professionnels du livre,
ni les hommes de culture, ni enfin le grand public ne sont satisfaits
de la situation de l'industrie du livre dans le pays. Au cours d'une
réunion, des responsables ont fait observer que la présence d'un consul
tant en Tunisie et leur désir de créer un centre de promotion du livre
prouvent qu'ils ne sont pas satisfaits et qu'ils désirent améliorer
la situation. Dans une série d'articles, d'enquêtes et d'interviews
publiés par le Journal "Dialogues" déjà cité, à 1'occasion de la deuxième
foire du livre, des professionnels ont fait état de leurs sentiments
au sujet de la "crise du livre".
38. Dans une déclaration, M. Abdelaziz Achouri, président-directeur
général de la Maison tunisienne d'édition indique: "j'hésite beaucoup
à dire que le livre tunisien se porte bien" (N*450, 23 mai 1983,p.59).
De son côté le journaliste Abdelkrim Aloulou conclut un article en di
sant: "il paraît presque évident que les tunisiens n'ont pas l'édition
qu'ils méritent" (N* 448 du 9 mai 1983,p.55).
39. Après avoir passé en revue les principales entraves au développe
ment de l'industrie du livre en décrivant brièvement les étapes successi
ves de la production du livre et de son utilisation, il convient d'ajou
ter qu'en dehors des contraintes techniques et financières déjà citées,
cette industrie a principalement souffert de la pénurie de personnels '
d'encadrement et de direction.
40. L'édition n'a pas bénéficié de'cette grande aire de diffusion
qu'est le Maghreb. Un marché aussi étendu, avec son potentiel culturel
et linguistique commun, aurait pu rendre l'industrie du livre viable
économiquement et aurait ainsi permis aux habitants de la sous-région
de disposer de livres à des prix modiques.
* « • / • • •
- 13 -
41. L'environnement n'est pas favorable au développement de la lectu
re. Plusieurs interviewés déplorent que les jeunes lisent moins que
par le passé, qu'ils achètent moins de livres. Le livre utile, pour
obtenir des diplômes et s'élever dans l'échelle sociale, les attire
plus que le livre de littérature générale.
42. On peut enfin évoquer en ce qui concerne l'ensemble du domaine
du livre, que la Tunisie, tout comme les autres Etats du Maghreb, n'a
pas encore formulé une stratégie globale et coordonnée de la promotion
du livre et que les actions menées, et certaines ont été importantes
et ont exigé de lourdes dépenses, ont été décidées isolément sans rapport
avec les plans successifs de développement national. La promotion du
livre en Tunisie, à l'instar de ce qui se passe dans la plupart des
pays du tiers-monde, n'est pas encore perçue comme un investissement
pour le développement économique et social de la nation.
43. Mais pour élaborer une stratégie globale, pour définir une poli
tique, les responsables doivent disposer de données fiables sur l'ensem
ble du secteur, à savoir de statistiques et de résultats d'enquêtes
sur les besoins de la population, sur les moyens existants, sur la main
d'oeuvre disponible, sur la diffusion du livre et sur les motivations
et l'habitude des lecteurs. Or, la collecte des informations et.des
statistiques est encore à.ses débuts en Tunisie et l'ensemble du secteur
du livre fonctionne sans enquêtes ni études préalables.
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- U l
li . RECOMMANDATIONS
Création d'un Institut maghrébin du livre (I.M.L.)
44. Il a déjà été signalé qu'au fur et à mesure des interviews effec
tuées, l'idée de la création d'un organisme de promotion du livre à
l'échelle maghrébine, et non plus nationale, a pris corps dans l'esprit
des personnes rencontrées.
45. Pour tous, un organisme maghrébin serait plus efficace et plus
viable qu'un centre national étant donné le niveau comparable de dé
veloppement de l'industrie du livre et l'existence de contraintes souvent
analogues et de problèmes semblables à résoudre.
46. Quoique les objectifs à long terme soient identiques, la plupart
des Etats arabes du Moyen-Orient, dont certains ont déjà une longue
expérience dans le domaine de l'édition, n'affrontent pas les mêmes
obstacles que ceux entravant le développement de l'industrie du livre
dans la sous-région maghrébine.
47« cette position part du principe que les états du Maghreb ne
doivent pas affronter isolément les entraves au développement de l'indus
trie du livre et de la lecture. Pour réussir il leur faut coopérer et
mettre en commun leurs ressources humaines et matérielles ainsi que
leurs expériences.
48. Etant donné les objectifs retenus pour l'organisme projeté,
tels qu'ils seront exposés plus loin, à savoir la formation, la recher
che, la documentation et la promotion du livre et de la lecture, un
certain nombre d'interlocuteurs rencontrés ont proposé d'appeler cet
organisme institut au lieu de centre. On voudrait signaler à ce propos
que les autorités et les professionnels du livre ont pensé à cette appel
lation à la suite d'une communication de l'auteur au séminaire sur "les
problèmes et les perspectives' de l'enseignement de la documentation,
bibliothéconomie et archivistique au Maghreb", organisé à Tunis du 21
au 23 février 1983, par l'Institut supérieur de documentation et que
l'auteur avait intitulée "Pour la création d'un Institut arabe du livre"
•••/••#
- 15 -
lequel devait couvrir l'ensemble du monde arabe. Cette proposition avait
été retenue dans les recommandations adoptées par les participants.
De proches collaborateurs du ministre des affaires culturelles ont,
se référant à cette communication, proposé d'appeler institut, l'organis
me projeté. Par la suite, les objectifs fixés n'ont fait que consolider
cette idée.
49. Au cours d'une ultime réunion tenue au ministère des affaires
culturelles à la fin de la seconde partie de la mission, sous la prési
dence de M. Ahmed Khaled, directeur du cabinet du ministre, et en présen
ce de MM. Ali Belarbi, Abdelwahab Dakhli, Abdelaziz Achouri et Madame
Bellalouna, tous précédemment cités, et de Madame Cherif, chef du service
juridique au ministère, les participants ont approuvé les objectifs
qui leur ont été proposés, comme résultat de la consultation et de réfle
xions personnelles. En ce qui concerne la dénomination, ils ont suggéré
Centre (ou Institut) maghrébin pour la promotion du livre et de la lectu
re. Ils ont proposé de ne pas spécifier qu'il s'agit uniquement du livre
arabe, l'organisme étant appelé à former des cadres pour l'ensemble
du secteur du livre dans lequel l'édition et la diffusion du livre en
langues étrangères tient encore une place importante dans des Etats
du Maghreb.
50. En attendant que les différentes parties concernées par la créa
tion éventuelle de l'organisme optent pour une dénomination définitive,
il est proposé d'appeler celui-ci Institut maghrébin du livre (I.M.L.).
51. A la suite de l'examen de la situation des différents maillons de
la chaîne du livre en Tunisie et accessoirement dans le reste du Maghreb,
où cette situation, comme il a été signalé, est très ressemblante et après
avoir examiné les entraves au développement du secteur et passé en revue
avec un certain nombre de personnnes interviewées les perspectives d'avenir
dans les prochaines décennies, les objectifs ci-dessous ont été retenus et
approuvés pour un I.M.L. par différents interlocuteurs aussi bien au plan
officiel qu'au plan des professionnels du livre.
• ••/•••
- 16 -
Formation
52. Un I.M.L. aurait à former dea formateurs pour toutes les étapes
de l'industrie du livre. L'enseignement théorique et pratique d'un niveau
élevé serait dispensé aux professionnels du livre possédant une culture
de base et une expérience professionnelle ainsi qu'aux jeunes universi
taires (ingénieurs, diplômés dans différentes matières ayant un rapport
avec l'édition, la diffusion, la bibliothéconomie, la documentation,
la gestion,etc.).
Les spécialistes seraient préparés à former à leur tour, dans
leurs pays respectifs, des cadres moyens pour toute la chaîne du livre.
A l'échelon de la création, un I.M.L. pourrait former non pas
des écrivains, mais des auteurs de livres spéciaux comme les livres
destinés aux enfants, aux adolescents, aux nouveaux alphabétisés, aux
handicapés, aux ouvriers émigrés à l'étranger et à leurs enfants. Dans
tous ces domaines, les besoins du Maghreb sont immenses. Il faut préciser
que les manuels scolaires n'ont pas été retenus, car ils relèvent de
la compétence des instituts ou centres pédagogiques très dynamiques
dans les Etats du Maghreb. Il y a lieu de former aussi des spécialistes
du droit d'auteur qui auraient pour tâche d'appliquer les lois relatives
à la protection de la propriété littéraire. Les services publics tout
comme les éditeurs et les auteurs, auraient à utiliser les connaissances
de ces spécialistes.
55. En ce qui concerne l'édition, un I.M.L. aurait pour objectif,
non de former des éditeurs qui habituellement ne se forment pas, mais
les formateurs de cadres et de techniciens de l'édition qui font cruelle
ment défaut à la plupart des maisons d'édition maghrébines: maquettistes,
illustrateurs, metteurs en page, bref tous les spécialistes qui après
avoir étudié le manuscrit, le font remanier si nécessaire, discutent
le contrat avec l'auteur, se chargent de la préparation de la fabrication
(choix du papier, des caractères, des illustrations, de la couverture,
etc.) et se chargent enfin de la promotion et de la diffusion de l'ouvra
ge à sa sortie des presses.
•••/•••
- 17 -
56. En matière d'art3 graphiques, un I.M.L. aurait comme objectif,
de former des formateurs pour toutes les étapes de la fabrication du
livre, de la composition Jusqu'à la reliure. Les responsables et les
professionnels du livre, notamment les éditeurs, qui 3ont confrontés
plus que d'autres aux problèmes de la fabrication, ont beaucoup insisté
3UT le3 besoins immenses dans ce secteur. Le ministre des affaires cultu
relles a signalé que l'union de3 imprimeurs arabes, consciente des fai
blesses du monde arabe dans ce secteur, a adopté lors d'une récente
réunion, une recommandation en vue d'activer la formation des cadres
de l'imprimerie. Ces formateurs auraient ensuite pour tâche de relever
le niveau des écoles de formation dan3 le domaine des arts graphiques
qui fonctionnent au Maghreb, et de former à leur tour des ouvriers spé
cialisés, des techniciens et des ingénieurs qui seraient^ en mesure d'uti
liser, dan3 de bonnes conditions, les technologies nouvelles permettant
de produire, d'une façon rapide et économique, des livres pour satisfaire
aux besoins de toutes les couches de la population. Ils éviteraient
à des pays parfois suréquipés de continuer à confier à l'étranger l'im
pression d'ouvrages courants. Enfin, il faut signaler que la ville de
Tunis, si toutes les parties sont d'accord pour la choisir comme siège
de l'I.M.L. projeté, possède les structures nécessaires pour accueillir
les élèves de ce dernier en vue d'effectuer des 3tages et- des travaux
pratiques, notamment dans les arts graphiques, à l'exception du secteur
de la diffusion-distribution (voir ci-après).
57. Dans le domaine de la distribution qui., on l'a vu, est le mail
lon le plus faible de la chaîne du livre dans l'ensemble de la région,
un I.M.L. aurait à réaliser une tâche importante en formant des forma- -
teurs d'un haut niveau qui seraient en mesure de former à leur tour
dans leur pays, de véritables libraires ainsi que des spécialistes en
matière de-relations publiques, de publicités, de gestion de stocks,
etc. Si, comme il a été mentionné, un enseignement de la bibliothécono-
mie existe au Maghreb, tous les établissements de la sous-région ont
besoin de professeurs de bibliothéconomie. Ce serait à un I.M.L. de
veiller à pourvoir à leurs besoins en enseignants, comme il devrait
promouvoir la conservation et la description des manuscrits, la sous-ré
gion conservant un nombre relativement important de ce genre de docu-
•••/•••
- l a
menta. Un I.M.L. devrait également s'intéresser à la formation de spé
cialistes en particulier d'enregistrements sonores, de cartes géographi
ques et d'estampes, le3 établissements qui possèdent ces types de docu
ments ne disposant pas de personnels en mesure de procéder à leur clas
sification et à leur catalogage. Il en est de même pour la microcopie
ainsi que pour toutes les technologies nouvelles utilisées dans les
bibliothèques qui ont besoin aussi bien de techniciens que de bibliothé
caires spécialisés. Un I.M.L. aurait aussi pour tâche de former des.
spécialistes de pathologie des livres et de lutte contre les parasites,
les documents dont la sou3-région est riche étant plus exposés qu'au
nord de la méditerranée, par exemple, aux conséquences du climat et
aux attaques de différentes sortes de parasites. Le bibliothécaire des
bibliothèques publiques, des bibliothèques scolaires, ainsi que des
bibliothèques pour enfant3 et les Jeunes étant devenu, depuis quelques
décennies, bibliothécaire-animateur, la formation de spécialistes de
l'animation socioculturelle d'un niveau élevé.(de3 formateurs) devrait
être envisagée aus3i.'
58. S'il n'a pas été fait allusion à la formation de3 traducteurs,
c'est qu'en plus des établissements supérieurs d'enseignement des lan
gues et de la formation d'interprètes fonctionnant au Maghreb, l'Alecso
a pris la décision de créer un établissement supérieur de formation
de traducteurs, dont le siège restait à fixer.
59. La liste'ci-dessus n'est ni exhaustive, ni close. Ont été cités
les cadres et techniciens dont la présence dans tous les maillons de
la chaîne du livre pourrait enfin résoudre le problème posé par la pénu
rie de main-d'oeuvre qualifiée dans la sous-région et qui constitue
une des principales entraves, comme il a déjà été signalé, à l'existence
d'une industrie du livre florissante dans les pays du Maghreb.
Recherche
60. La recherche est le deuxième objectif retenu pour un I.M.L.
Il a été facile de convaincre les interlocuteurs rencontrés que pour
établir une stratégie globale de la promotion du livre et l'intégrer
dans la planification générale du développement national, il fallait
étudier les besoins en matière de livres, de matériel, de main-d'oeuvre,
estimer l'importance d'un marché potentiel, connaître les habitudes
de lecture de toutes les couches de la population, etc. Il était donc
.../...
- 19 -
nécessaire, autant aux pouvoirs publics qu'aux professionnels du livre,
de disposer d'études, d'enquêtes, de statistiques, de résultats de
réflexions concernant toutes les étapes de l'industrie du livre puis
de la lecture. C'est ainsi que les interlocuteurs précités ont favora
blement accueilli l'idée de la création, au sein d'un I.M.L., d'un
département de la recherche dont le rôle serait d'organiser, coordonner
et contrôler les actions d'études et de réflexion sur l'ensemble des
étapes de l'industrie du livre, et en particulier sur les problèmes
liés à la lecture.
61. Un tel département devrait être ouvert en priorité aux prati
ciens: éditeurs, imprimeurs, bibliothécaires, etc. qui, après plusieurs
années d'exercice de leur métier, désirent interrompre leurs activités
pour réfléchir et faire bénéficier les autres professionnels du livre
de leur action passée et des résultats de leur réflexion. Le fait que
le département devrait d'abord être ouvert aux praticiens éviterait
une contestation, voire une opposition des universités des pays concer
nés, qui verraient d'un mauvais oeil un établissement échappant aux
ministères de l'enseignement supérieur, pratiquer la recherche.
62. Toutefois, le département accueillerait aussi des universitaires
désirant se spécialiser. Il faut souligner que la recherche sur le
livre et la lecture n'a eu jusqu'à présent, qu'une place restreinte
parmi les sujets de recherche dans les universités du Maghreb. Le niveau
du diplôme (doctorat), sa reconnaissance, le statut des chercheurs,
etc. feraient l'objet d'études et de décisions ultérieures.
63. Les axes de recherche devraient porter sur les domaines sui
vants :
a) ' l'avenir du livre en général (sa place aussi bien dans la bibliothè
que publique que dans la bibliothèque de recherches, face aux nouveaux
supports de la pensée et aux nouveaux médias);
b) la création et la production de livres pour enfants, adolescents,
handicapés, nouveaux alphabétisés, émigrés;
c) la condition/de l'écrivain;
d) le droit d'auteur;
e) l'édition et ses problèmes et la sociologie du secteur de l'édition;
•••/••*
- 20 -
f) la fabrication, notamment l'utilisation des nouvelles technologies
pour améliorer les conditions de fabrication et en réduire les coûts
(parmi les problèmes urgents à résoudre dans ce domaine, il convient
de signaler l'adaptation de la calligraphie arabe à l'imprimerie et
à l'informatique et les résultats de travaux déjà effectués à ce sujet,
qui vont dans le sens recherché);
g) le dépôt légal;
h) la distribution (les réseaux de distribution, les techniques d'étude
des marchés, le marketing dan3 le secteur du livre, etc.);
i) les bibliothèques et la bibliothéconomie, notamment l'adaptation
aux documents arabes des normes internationales de description biblio
graphique;
j) la pathologie du livre et la lutte contre les parasites;
k) l'utilisation de la microcopie;
1) les problèmes liés à l'automatisation des bibliothèques;
m) l'intégration des nouvelles technologies de la communication dans
les bibliothèques publiques et académiques;
n) l'unification de la terminologie dans l'industrie du livre et la
bibliothéconomie.
64. Mais c'est la lecture, par conséquent l'utilisation du livre,
objectif de toute la production êditoriale, qui devrait avoir la part
la plus importante dans les préoccupations des chercheurs d'un I.M.L.
Parmi les sujets qu'ils auraient à étudier et qui feraient l'objet
de leurs enquêtes et de leur réflexion, on peut citer les circuits
de la communication écrite; l'apprentissage et les processus de la
lecture; les différentes motivations à la lecture; les habitudes de
lecture chez l'enfant, l'étudiant, l'ouvrier, la femme au foyer, etc.;
l'utilisation et l'impact de la bande dessinée; l'utilisation des nou
veaux médias pour stimuler la lecture; le rôle de l'animation culturelle
dans la promotion de la lecture publique.
65. Les chercheurs, notamment les praticiens nouveaux venus à la
recherche, devraient être initiés à l'utilisation des sciences sociales
dans la recherche (élaboration d'un plan de recherche; méthodes d'en
quêtes; interprétation des résultats; évaluation des statistiques;
etc. ) .
- 21 -
66. un I.M.L. aurait deux catégorie3 de chercheurs recevant des
bourses de recherche. Ceux séjournant dans la ville où il serait abrité,
qui bénéficieraient de séminaires organisés par un tel institut et de
son centre de documentation et ceux restés dans leur pays et effectuant
des recherches sous la direction des professeurs de l'I.M.L. projeté
en utilisant, dans la mesure du possible, sa documentation.
6'« Comme pour la formation, un I.M.L. accepterait des chercheurs
du Maghreb en priorité, mais aussi de toute la région ainsi que d'autres
pays notamment d'Afrique qui ont souvent à résoudre des problèmes sem
blables à ceux des Etats du Maghreb pour développer leur industrie du
livre.
68. Quoique la publication d'ouvrages n'ait pas été retenue parmi
les objectifs d'un I.M.L., la plupart des interlocuteurs consultés ont
accepté l'idée de publier les résultats des recherches sous forme d'in
formations, d'articles, de condensés de thèses, dans une publication
périodique dont il est question ci-dessou3 au chapitre concernant le
centre de documentation. Ce bulletin deviendrait ainsi le lien entre
les chercheurs et informerait les professionnels du livre de la sous-
région de l'état de la recherche au sein de l'établissement projeté.
Centre de documentation
69. La création d'un centre de documentation spécialisé dans le
livre et la lecture constituerait le troisième volet de l'activité d'un
I.M.L.
70. Ce centre aurait pour rôle de réunir toute la documentation
produite dans la sous-région et autant que possible dans le reste du
monde et concernant l'industrie du livre afin d'en suivre le développe
ment. Cette documentation serait' constituée d'articles, d'ouvrages,
de thèses, de bibliographies,' d'annuaires, de comptes rendus de séminai
res ou de congrès, de textes intéressant la législation, de statisti
ques, de publications d'organismes internationaux, etc. ayant trait
aux différents maillons de la chaîne du livre.
'*• Le centre aurait en particulier à réunir la documentation rela
tive à l'évolution de technologies nouvelles et à leur utilisation dans
l'ensemble du secteur, notamment dans la fabrication, la gestion
- 22 -
des bibliothèques et celle des stocks et ainsi de suite. En plus des
bases de données bibliographiques, un tel Centre de documentation aurait
pour tâche de constituer d'autres bases de données tout aussi utiles
aux professionnels du livre comme les fichiers d'institutions (biblio
thèques, maisons d'édition, imprimeries...), les fichiers de spécialis
tes ou les fichiers de chercheurs. Il faudrait en outre qu'il soit en
mesure de préparer des listings bibliographiques par thèmes, par pays
et par d'autres matières encore,
72« . il est évident que le centre de documentation visé devrait tenir
compte des besoins des utilisateurs, des chercheurs d'un I.M.L., des
élèves en formation, des planificateurs de l'industrie du livre et des
économistes en général dans chaque Etat, et des professionnels du livre
de la sou3-région. Il devrait être en mesure de répondre aux questions
que lui poseraient chercheurs et professionnels du livre et devrait
effectuer des échanges de documents avec les organismes similaires ou
ayant des préoccupations proches dans le reste du monde.
73. Il n'est pas utile de démontrer la nécessité d'un traitement
automatique de la documentation après son recensement et son acquisi
tion. Il serait cependant souhaitable que l'installation du centre de
documentation en question fasse l'objet d'une étude particuliere.au
moment de la mise en oeuvre éventuelle du projet. D'ores et déjà, il
semble nécessaire, pour faciliter le traitement, l'utilisation et l'é
change de documents, d'adopter le logiciel MINISIS déjà utilisé par
un certain nombre d'organismes dans des Etats du Maghreb ainsi que par
le centre de documentation de la Ligue des Etats arabes installée à
Tunis.
74. Le centre aurait par ailleurs pour tâche de diffuser aux profes
sionnels du livre, aux établissements de formation, aux bibliothèques
et centres de documentation et à l'intérieur et à l'extérieur du Magh
reb une partie des données et des statistiques collectées ainsi que
des études et des informations produites par les différents départements
d'un I.M.L. Cette diffusion devrait se faire par le truchement d'une
publication périodique, d'une part, et en faisant appel, d'autre part,
aux ressources de l'informatique, de 1'audio-visuel et de la microcopie.
•••/•••
- 23 -
Ce serait à un tel centre de documentation qu'il appartiendrait de
publier le bulletin dont il s'agit.
Promotion du livre et de la lecture
75. La promotion du livre et de la lecture serait le quatrième
et dernier objectif pouvant être assigné à un I.M.L. Ce serait en orga
nisant des congrès, des séminaires, des stages de recyclage pour les
professionnels du livre, des expositions, des échanges d'informations
et d'expériences, entre les établissements et institutions intéressés
par la production du livre et sa mise à la disposition du public, que
ce département remplirait son rôle.
76. Un tel département servirait de terrain de rencontre entre
les chercheurs et les professionnels du livre de tous les Etats de
la sous-région, et aussi entre les différents conseils nationaux de
promotion du livre et de la lecture dont la création dans chaque pays
du Maghreb est proposée plus loin.
77. En plus des attributions qui viennent d'être citées, le départe
ment de la promotion du livre permettrait notamment une réflexion en
commun sur les entraves au développement de l'industrie du livre et
l'adoption de solutions communes. Il stimulerait la coopération entre
les établissements et organismes du secteur (formation, coédition,
échanges d'informations et de publications, etc.), et encouragerait
l'unification de la législation et- des dispositions fiscales concernant
le livre. Enfin, il coordonnerait l'organisation des manifestations
ayant trait au livre et à la lecture (foires, congrès, tables rondes,
par exemple) qui ont tendance à se multiplier depuis quelques années.
78. Ce département ne devrait avoir bien sûr aucun pouvoir de déci
sion sur les actions des différents Etats. L'I.M.L. projeté jouerait
seulement ainsi (par l'intermédiaire du département de la promotion
du livre et grâce aux relations qui seraient établies avec tous les
professionnels et institutions intéressés dans la sous-région par le
développement de l'industrie du livre), un rôle discret de coordination
et de stimulation de la coopération.
- 24 -
Siège
Etant donné que ce sont les autorités tunisiennes qui ont pensé
à la création d'un centre de promotion du livre à Tunis, la capitale
tunisienne pourrait vraisemblablement être choisie comme siège d'un
I.M.L. s'il est établi.
80. Les autorités tunisiennes sont disposées à mettre à la disposi
tion de l'organisme projeté un bâtiment qu'il faudrait transformer et
adapter à ses besoins. On n'a pas pu obtenir de précisions au sujet
de ce local. Les personnes rencontrées n'étaient peut-être pas encore
en mesure de les fournir. Ce ne serait qu'après la visite des lieux
qu'il serait possible de savoir si le local pourrait abriter définitive
ment l'institut en question, sinon il faudrait envisager de construire,
à moyen terme, un édifice approprié à ses objectifs-et à ses fonctions.
Financement
81. Quant au financement relatif à la mise en route et au fonctionne
ment d'un I.M.L.,-ceux qui s'y sont intéressés ont indiqué qu'ils souhai
tent pouvoir compter sur des sources multilatérales de financement,
comme ils comptent sur les contributions des Etats fondateurs puis,
éventuellement, des Etats qui se joindraient à eux par la suite. On
commencerait alors par accorder des bourses de formation à de futurs
formateurs de l'institut projeté et par la mise à la disposition de
celui-ci de quelques experts pendant.la période de son démarrage. Cer
tains des interlocuteurs rencontrés ont parlé de la possibilité qu'aurait
le Gouvernement tunisien d'obtenir une aide bilatérale.
82. Pour permettre de couvrir les frais d'installation, d'équipement
et de lancement des activités de l'institut, il est ici proposé que
les Etats qui deviendraient membres de ce dernier lui accordent dès
la signature de la convention qui pourrait le créer, une "contribution
d'installation".
83. Quoique la pratique la plus répandue soit d'élaborer des bud
gets pour une année, il est proposé, dans le but de limiter les dépen-
•••/•••
- 25 -
ses que provoqueraient de fréquentes réunions des membres d'un conseil
d'administration séparés par de longues distances, d'une part, et
pour permettre, d'autre part, une souplesse dans la gestion, d'établir
un budget bisannuel, qui serait discuté et éventuellement adopté
par ce conseil à l'occasion de chacune de ses réunions qui se tien
draient tous les deux ans. L'ordonnateur des dépenses serait le direc
teur général mais la gestion financière et la comptabilité seraient,
sous l'autorité du directeur général, du ressort du directeur des
services financiers et de la comptabilité qui serait nommé directement
par le conseil d'administration. Pendant les intersessions du conseil,
une commission désignée par cette dernière instance, assurerait le
contrôle des dépenses.
Organisation et administration
84. Même si la plupart des personnes' intéressées par la réalisation
du projet ont approuvé l'idée de l'existence à la tête d'un I.M.L.
de deux conseils, un conseil d'administration qui-serait chargé des
questions de politique générale et de programme et des questions
administratives et financières (approbation du programme et du budget,
nomination des cadres supérieurs,-approbation du compte financier,
etc.), et un conseil scientifique qui serait chargé de l'orientation
scientifique et du contrôle du fonctionnement de l'ensemble des dépar
tements de l'institution, composés tous les deux de représentants
des Etats membres, il est proposé ici pour des raisons pratiques
et d'économie de limiter la représentation des Etats membres ainsi
d'ailleurs que celle des membres associés et, éventuellement de
1'Unesco et de l'Alecso au seul conseil d'administration qui aurait
à s'occuper non seulement des questions relevant de sa compétence,
mais aussi des questions scientifiques de l'établissement. Ce conseil
serait présidé, alternativement, pendant quatre années, par un minis
tre maghrébin chargé de la culture et aurait parmi ses attributions
de nommer le Directeur général, le Directeur général-adjoint, les
directeurs de départements et le directeur des services financiers
et de la comptabilité. Il aurait aussi à approuver, à l'occasion
de chacune de ses sessions, les programmes des différents départe
ments .
- 26 -
85. Cependant, il paraît souhaitable que 1'institut projeté soit
doté aussi d'un conseil scientifique, qui ne serait pas composé de repré
sentants venant des Etats, mais du Directeur général, du directeur géné
ral adjoint et des directeurs des quatre départements. Toutefois, ce
conseil pourrait faire appel à des spécialistes maghrébins quand il
le jugerait nécessaire. En plus de la limitation des déplacements, et
par conséquent des dépenses, un tel conseil serait plus efficace qu'un
organisme composé de représentants d'Etats, ses membres étant sur place
et côtoyant de façon permanente les problèmes.
86. il aurait pour attributions de mettre au point le projet de
programme d'activités scientifiques soumis au conseil d'administration,
à l'occasion de chacune de ses sessions, et d'appliquer les orientations
arrêtées par cette dernière instance. Le directeur général aurait à
rendre compte, en sa double qualité de directeur général et de président
du conseil scientifique, de la réalisation des objectifs de l'institution
et du programme approuvé par le conseil d'administration.
87. L'idée de la nomination d'un directeur .général parmi les natio
naux d'un pays autre que celui où un I.M.L. serait installé a été propo
sée ou approuvée par certains. Si cette idée devait être retenue, il
serait souhaitable cependant que le directeur de l'administration généra
le soit au contraire du pays du siège, ce qui faciliterait sa tâche.
Personnel
Pour des raisons d'économie et aussi d'efficacité, il est propo
sé, après examen du fonctionnement possible des différents départements
et des rouages de 1'I.M.L. qui pourrait être créé, de restreindre le
nombre de ses fonctionnaires à un maximum de 80 personnes dont huit
cadres supérieurs et une cinquantaine de techniciens et d'agents d'exécu
tion. En effet, une pléthore d'employés augmenterait inutilement les
dépenses et serait un frein à un fonctionnement normal d'une telle insti
tution. Au fil des ans, le conseil d'administration et la direction
apporteraient les correctifs nécessaires à ces propositions que l'on
pourrait résumer comme suit:
a) s'il est créé, 1'I.M.L. serait dirigé par un directeur général
ayant autorité sur l'ensemble du personnel, secondé par un directeur
• • • / • • •
- 27 -
général adjoint et par un secrétariat;
b) chacun des quatre départements serait dirigé par un directeur (on
a envisagé au début de placer à la tête des quatre départements des
directeurs généraux adjoints mais pour des raisons d'économie, on a
renoncé à cette idée);
c) le directeur de l'administration générale serait chargé de la gestion
du personnel du local et du matériel (acquisition et entretien);
d) la direction de la formation serait dotée de quatre sous-directions,
une première pour la création et la propriété littéraire, une deuxième
pour les arts graphiques, une troisième pour l'édition et la distribution
et une quatrième pour la bibliothéconomie, la lecture et l'animation
socioculturelle (chaque sous-direction disposerait d'enseignants à titre
permanent et de spécialistes effectuant des missions limitées dans le
temps);
e) la direction de la recherche bénéficierait du concours des enseignants
permanents pour diriger les séminaires et encadrer les chercheurs (des
enseignants temporaires seraient utilisés pour les séminaires organisés
par le département de la recherche);
f) le centre de documentation disposerait d'un sous-directeur chargé
de la documentation proprement dite (recensement, acquisitions, traite
ment) et d'un sous-directeur chargé de la diffusion de l'information
(bulletin, réponses aux utilisateurs) le personnel étant composé de
documentalistes, d'informaticiens et de photographes spécialistes de
microcopie;
g) la direction de la promotion du livre serait divisée en deux sous-
directions, l'une chargée des stages de recyclage utilisant les services
d'enseignants permanents et temporaires, et l'autre des relations extéri
eures ayant des rapports avec les autorités compétentes en matière de
liuvres et de lecture et avec les professionnels du livre de la sous-
région, pour stimuler la coopération et coordonner les manifestations
concernant le livre (foires, expositions, tables rondes); cette sous-
direction devrait également encourager les échanges de spécialistes
et d'expérience.
Création d'un conseil national de promotion du livre et de la lecture
en Tunisie
89. A côté de l'établissement d'un I.M.L. il serait souhaitable
• ••/•••
- 28 -
que soit créé un conseil national de promotion du livre et de la lecture
dans chaque Etat du Maghreb et en particulier en Tunisie, qui a demandé
l'assistance de 1*Unesco en vue de promouvoir le livre et la lecture
sur son territoire.
90. En effet, de tels conseils pourraient constituer de précieux
supports pour un I.M.L. et répercuter ses actions dans chaque pays.
On peut estimer que la Tunisie a effectué un grand pa3 vers l'institution
d'un tel conseil, en créant d'abord le "Conseil supérieur de l'édition"
(ordonnance N*7^3 du 21 août 1979) et plus récemment, la "Fondation
nationale pour la traduction, l'établissement des textes et les recher
ches", les objectifs de ces deux organismes ainsi que leur composition
en font un noyau idéal pour un C.N.P.L.L. en Tunisie. Peutêtre devraient-
ils fusionner pour renaître sous la forme d'un C.N.P.L.L., organisme
qui a fait ses preuves dans différentes régions du monde.
91. Comme les organismes similaires existants dans un certain nombre
de pays, un C.N.P.L.L. en Tunisie serait un centre de réflexion et aurait
pour tâche de coordonner et d'encourager en permanence dans le pays,
la création, la production, la distribution et l'utilisation des livres.
Ce conseil serait ouvert à tous ceux qui seraient intéressés par le
développement de l'industrie du livre et le renforcement de la lecture,
qu'ils soient du secteur public ou du secteur privé. Pour des raisons
évidentes, le conseil n'aurait aucun pouvoir de décision, comme il n'au
rait pas à s'occuper non plus d'édition. En plus des représentants des
services du Premier ministre et d'un certain nombre d'autres départements
ministériels (affaires culturelles; éducation nationale, enseignement
supérieur et recherche scientifique; commerce; information; finance)
et de représentants de départements du Parti, un C.N.P.L.L. grouperait
nécessairement les représentants des unions et des syndicats profession
nels (écrivains, éditeurs, imprimeurs, bibliothécaires, libraires),
ainsi que les représentants des maisons d'édition publiques ou privées,
des établissements de formation.de la Bibliothèque nationale, de la
direction de la lecture publique, de l'association des droits d'auteurs,
de la commission nationale pour l'Unesco et l'Alecso, etc.
•••/•••
- 29 -
92. On trouvera en annexe un projet de statut pouvant s'appliquer
à un C.N.P.L.L. de Tunisie. Les régimes politiques, les structures gou
vernementales et administratives, les syndicats et les associations
professionnelles n'étant pas identiques dans tous les pays de la sous-
région, les autres pays de celle-ci auraient à adapter ces statuts,
à leurs propres structures politico-administratives, s'ils décidaient
de créer des C.N.P.L.L.
III. MISE EN OEUVRE DES RECOMMANDATIONS
Création d'un I.M.L.
Signature d'une convention
93. Pour la création d'un I.M.L. deux étapes pourraient être envisa
gées:
a) la signature d'une convention entre Etats fondateurs, créant un tel
institut et,
b) la signature d'un a'ccord de coopération entre l'institut ainsi créé
et l'Unesco, puis d'un autre accord similaire entre cet institut et
l'Alecso.
94. par la suite d'autres Etats du Maghreb pourraient devenir parties
à la convention et être ainsi des Etats membres au même titre que les
Etats fondateurs tandis que d'autres Etats de la région arabe ou d'autres
parties du monde, auraient la possibilité de devenir des membres asso
ciés.
95. En ce qui concerne le texte d'une convention, on peut envisager
deux solutions:
a) se borner à indiquer les grandes lignes du projet sans en élaborer
le contenu,
b) fixer dans le détail, les objectifs de l'institut projeté, son organi
sation, son fonctionnement, son financement.
On a opté ici pour la deuxième solution estimant souhaitable
de rédiger un texte pour permettre d'en disposer dès à présent.
• • • / • • •
- 30 -
Application de cette convention
97. Pour l'application de la convention dont il 3*agit, l'auteur
propose, dès la signature de celle-ci, la désignation par 1'Unesco,
selon le voeu d'ailleurs exprimé par ses interlocuteurs tunisiens, d'un
expert qui assisterait les autorités intéressées dans la mise en oeuvre
du projet. Ce serait à cet expert de préparer la première réunion du
conseil d'administration et de sélectionner les boursiers, futurs forma
teurs dont il a été question plus haut.
90. il serait souhaitable que les ministres de la culture concernés
participent, après des consultations préliminaires, à une première réu
nion qui aurait pour but d'installer le premier conseil d'administration
et de désigner le Directeur général ainsi que les cadr.es supérieurs
de l'institution projetée, en particulier le directeur général adjoint
et le chef des services financiers et de la comptabilité, et que le
ministre de la culture du pays du siège soit le premier président du
conseil d'administration pendant une période de quatre ans, afin de
lui permettre de suivre de près l'installation et le démarrage de cette
institution.
99. Pendant les deux premières années, la direction générale aurait
à aménager le local (comme il a été mentionné, il s'agirait d'un bâtiment
devant subir des transformations pour être en mesure d'accueillir un
institut), faire l'acquisition de l'équipement nécessaire, recruter
le personnel, mettre en place les structures, administratives et finan
cières et préparer le lancement des activités de l'ensemble des départe
ments. Parmi les tâches urgentes, la direction générale devrait prendre
en mains la formation des futurs enseignants de l'institut projeté.
L'auteur a proposé que 1'Unesco offre des bourses pour couvrir les frais
de cette formation.
100. H a déjà été fait allusion au voeu exprimé par certaines person
nes rencontrées, que 1'Unesco mette pendant une période de quatre ans
renouvelable si nécessaire,(durée du mandat du directeur général), à
la disposition de l'établissement, un expert pour seconder le conseil
d'administration et la direction pendant cette période cruciale. Pour
la mise en train du département de la formation et de celui de la recher
che, ainsi que du centre de documentation, des experts (notamment en
arts graphiques, en informatique, en microcopie et pour l'installation
- 31 -
d'un service de recherche) pourraient être de même, mis à la disposition
de 1'institut pour une durée ne dépassant pas un an. La troisième année
verrait le lancement de toutes les activités de l'institut dont il
s'agit.
Financement
101. Le conseil d'administration et le directeur général auraient
à régler le problème du financement. Ils pourraient s'adresser aux orga
nisations internationales en mesure, soit directement,soit indirectement,
en faisant appel à d'autres organismes, d'apporter une contribution.
Le conseil d'administration aurait à fixer le montant de celle de chaque
Etat membre et à en demander le versement.
Budget annuel
102. Ainsi qu'il a été indiqué plus haut, il semble plus pratique,
plus efficace et aussi plus économique que le conseil d'administration
se réunissant une fois tous les deux ans approuve un budget bisannuel.
Dans l'attente d'une décision à ce sujet, on trouvera ci-après une esti
mation des dépenses par année.:
U.S. dollars
Personnel (y compris dix enseignants environ 1.200.000
par an à titre temporaire)
acquisition de matériel et de fourniture, entretien 600.000
du bâtiment et du matériel
frais de mission, de voyages et de réunions 180.000
acquisition de documents 280.000
bourses 50.000
frais d'impression et de reliure 150.000
Total 2.460.000
.../...
- 32-
Local et équipement
103. En ce qui concerne la transformation et la rénovation du local,
ne connaissant ni les dimensions, ni l'état du bâtiment que les autorités
tunisiennes se proposent de mettre à la disposition d'un I.M.L., on
ne peux donner ici une évaluation exacte de la dépense. S'agissant de
l'équipement, si on y compte le matériel de reprographie, la documenta
tion par ordinateur, le mobilier, les rayonnages et les véhicules, son
coût peut être e3timé à 4.000.000 de U.S.S.
Création d'un C.N.P.L.L.
104. Un projet de texte donnant lieu à la création d'un tel organisme
en Tunisie est proposé en annexe III. En y apportant, le cas échéant,
toutes modifications utiles, le ministère concerné pourrait l'examiner
en vue de l'adoption éventuelle d'un texte final conforme à la législa
tion tunisienne. Après cette adoption, l'organisme (qui désignerait
un secrétariat permanent) bénéficierait de l'attribution d'un local
et recevrait une subvention.
- 33 -
ANNEXE I
LISTE DES-PERSONNES INTERVIEWEES
1. MINISTERE DES AFFAIRES CULTURELLES
M. Béchir Benslama, ministre
M. Ahmed Khaled, directeur du cabinet
M. Ali Belarbi, attaché de cabinet
M. Abdelwahab Dakhli, directeur de la direction des lettres (et ses
collaborateurs)
Madame Belalouna, directeur des relations extérieures
Madame Nefla Cherif, chef du service juridique
2. ORGANISMES SOUS TUTELLE DU MINISTERE DES AFFAIRES CULTURELLES
M. Reda Tlili, directeur du centre d'étude et de documentation sur le
développement culturel (et ses collaborateurs, notamment Madame Rawda
Gherbi)
M. Béchir El Fani,. directeur du service de la lecture publique
M. Houssayn Benazouna, directeur par intérim de la Bibliothèque nationale
et ses collaborateurs (lors de la première partie de la mission)
M. Abdelaziz Kassem, nouveau directeur de la Bibliothèque nationale
(pendant la seconde partie de la mission)
3. ORGANISMES ET INSTITUTIONS DU SECTEUR DU LIVRE
a) Etape de la création
M.-Aroussi Matoui, président de l'union des écrivains tunisiens
b) Secteur de l'édition
_ M. Salaheddine Benhamida, président-directeur général de la Société
tunisienne de diffusion (STD)
M. Abdelaziz Achouri, président-directeur général de la Maison tuni
sienne d'édition (M.T.E.)
M. Abdessatar El Beji, directeur de la production à la Maison arabe
du livre
M. Mohamed Ben Smaili, directeur de CERES-Production (Société d'édi
tion privée)
•••/*••
- 34 -
c) Secteur de l'imprimerie
M. Abdelaziz Belkassem, Madame Aicha Amri, et M. Benmansour, respec
tivement directeur général, directeur général adjoint et directeur admi
nistratif de la Société de3 arts graphiques d'édition et de presse (S.A.G
E.P)
M. Mohamed Karma, président de la chambre syndicale des fabricants
et transformateurs du papier
d) Secteur de la distribution
M. Ali Bouslama, libraire-éditeur,président du syndicat des libraires
e) Secteur de3 bibliothèques
M. Moncef Chenoufi, directeur de l'institut de presse et des sciences
de l'information (I.P.S.I.) et ses collaborateurs, notamment
M. Abdelkader Bencheikh, professeur
M. Abdeljelil Temini, directeur de l'Institut supérieur de documen
tation (I.S.D.)
M. Abdelbaqui Dali, directeur du Centre national de documentation
(C.N.D.)
Madame Gladys Adda, professeur à 1'I.P.S.I. et à 1'I.S.D.
4. UNESCO, ALECSO, LIGUE DES ETATS ARABES
M. Mahieddine Saber, directeur général de l'Alecso
M. Mohamed Mokhtar Ould Bah, représentant de 1'Unesco, notamment
dans des pays du Maghreb et auprès de l'Alecso
M. Salah Kherfi, directeur de la direction de la culture à l'Alecso
M. Tawfik Khafadji, M. Mahmud Akhras et M. Hedi Benkhemis respective
ment directeur expert et fonctionnaire de la direction de la documen
tation à l'Alecso
Madame Rafaa Zahawi, directeur du centre de documentation de la
Ligue des Etats arabes
M. Hédi Moussa-Djarrara, secrétaire général de la commission nationa
le pour 1'Unesco
- 35 -
ANNEXE II
PROJET DE CONVENTION PORTANT CREATION D'UN INSTITUT
MAGHREBIN DU LIVRE ET CONSTITUANT STATUT DE CET INSTITUT
(ce projet devra être révisé et remis en forme par un service Juridique)
Les Etat3 parties à la présente convention,
Reconnaissant l'importance du livre pour l'épanouissement de l'individu,
la transmission des valeurs historiques, le développement de la conscien
ce artistique et spirituelle, le progrès économique et social, la compré
hension internationale et la paix,
Rappelant les dispositions de la "Charte du livre" adoptée à l'unanimité
en 1972 par les organisations professionnelles internationales du livre,
Rappelant le programme d'action intitulé "Des livres pour tous" découlant
de la décision prise à l'unanimité en 1972 par la Conférence générale
de 1'Unesco à sa dix-septième session de "maintenir l'impulsion de l'An
née internationale du livre (1972)",
Rappelant le programme d'action ayant pour objectif l'avènement d'une
"Société de la lecture", résultat du Congrès mondial du livre, tenu
à Londres en 1982,
Considérant qu'au point 12 de sa Recommandation générale ce Congrès
recommande "aux gouvernements et à tous ceux qui sont intéressés à la
création, à la production, à la distribution et à l'utilisation du livre,
d'oeuvrer de concert, en un effort commun et soutenu, au niveau national
et international, dans un esprit de coopération mutuelle, pour créer
une société de la lecture en cours de la prochaine décennie",
Considérant en outre qu'au point 13 de cette Recommandation, le même
Congrès recommande d'autre part à l'Unesco "d'user de son prestige et
• • • / • • •
- 36 -
des moyens dont elle dispose pour stimuler, encourager et appuyer l'acti
vité des gouvernements et des organisations professionnelles tendant
à renforcer la production et la distribution de livres, et inviter toutes
les parties intéressées non seulement à produire des livres pour répondre
aux besoins existants,mais également à développer le goût de la lecture"
Rappelant les recommandations adoptées au cours des différentes réunions
consacrées au livre et à la lecture, organisées dans la région arabe,
notamment les conclusions et recommandations adoptées par la réunion
d'experts sur la promotion du livre dans les pays arabes, tenue au Caire
en 1972,
Considérant, par ailleurs, que les obstacles entravant le développement
de l'industrie du livre sont analogues dans leurs pays respectifs,
Convaincus que ce3 entraves ne peuvent être combattues isolément par
chacun d'entre eux,
exprimant leur désir de coopérer et de mettre en commun leurs ressources
et leurs expériences en vue de la création d'une industrie nationale
du livre, saine et capable de produire et de distribuer tous les livres
nécessaires pour satisfaire aux besoins de toutes les couches des popula
tions maghébines,
sont convenus de ce qui suit:
CHAPITRE I
CREATION D'UN INSTITUT MAGHREBIN DU LIVRE
Article 1
Il est créé un Institut maghrébin du livre dénommé ci-après
"I.M.L."
Article 2
Le siège de l'I.M.L. est à Tunis (Tunisie).
• • • / • • *
- 37 -
CHAPITRE II
OBJECTIFS
Article 5
Les objectifs de l'I.M.L. sont:
1. D'assurer la formation des formateurs dans tous les domaines de
l'industrie du livre, notamment:
a) les auteurs des livres spéciaux (pour enfants, adolescents,
handicapés, nouveaux alphabétisés et émigrés);
b) le3 spécialistes du droit d'auteur;
c) les cadres supérieurs de l'édition;
d) les techniciens supérieurs des arts graphiques;
e) les maîtres-relieurs et les maîtres-doreurs;
f) les spécialistes de la diffusion et de la distribution du
livre;
g) les professeurs d'animation socioculturelle;
h) les professeurs de bibliothéconomie;
i) les spécialistes de pathologie du livre et de lutte contre
les parasites des livres.
2. D'effectuer et d'encourager des recherches et des études dans tous
les domaines de l'industrie du livre, ainsi que dans celui de la lecture,
particulièrement en ce qui concerne les méthodes de lecture, les motiva
tions à la lecture et les habitudes de lecture.
3. De recenser, classer, exploiter et diffuser la documentation et
les statistiques relatives à l'industrie du livre et à la lecture au
Maghreb et dans le reste du monde.
4. De promouvoir le livre et la lecture, en stimulant, en harmonisant
et en soutenant la production du livre et son utilisation au Maghreb.
« • • / • • •
-38 -
CHAPITRE III
ETATS MEMBRES ET MEMBRES ASSOCIES
Article 4
Les Etat3 fondateurs parties à la présente convention, ainsi
que d'autres Etats du Maghreb qui en deviendraient à leur tour parties
contractantes sont considérés comme Etats membres de plein droit de
l'I.M.L.
Article 5
Sont membres associés les Etats de la région arabe ou d'autres
parties du monde, membres de ï'Unesco et de l'Alecso, qui auront fait
connaître leur désir de participer aux activités de l'I.M.L.
Article 6
L'admission de nouveaux Etats membres et membres associés est
décidée à l'unanimité des Etats membres.
Article 7
Tout Etat désirant devenir Etat membre ou membre associé adresse
une demande au président du Conseil d'administration de l'I.M.L. qui
la notifie aux autres Etats membres qui doivent se prononcer dans un
délai maximum de six mois suivant la date de la notification. Passé
ce délai, dans le cas où aucune réponse ne parvient au président, l'Etat
membre qui n'aura pas répondu à la notification est considéré comme'
favorable à l'admission de l'Etat"demandeur.
Article 8
Les membres associés peuvent participer à toutes les activités
de l'I.M.L. Ils peuvent contribuer à son financement et participer aux
sessions du Conseil d'administration sans droit de vote.
Article 9
Les Etats membres visés à l'article k et les membres associés
visés à l'article 5 peuvent se retirer de l'I.M.L. six mois après avoir
notifié leur décision par écrit au président du Conseil d'administration
de,l'I.M.L.
• • • / • • •
- 39 -
CHAPITRE IV
PERSONNALITE JURIDIQUE, PRIVILEGES ET IMMUNITES
Article 10
L'I.M.L. Jouit de la personnalité et de la capacité juridique
sur le territoire de l'Etat hôte-comme sur celui des autres Etats membres
pour accomplir tout acte juridique nécessaire à l'exercice de ses fonc
tions. Il sera représenté par le Directeur général en Justice et dans
tous les actes de la vie civile. L'I.M.L. a la capacité
a) de contracter,
b) d'acquérir et de disposer des biens immobiliers et mobiliers,
c) d'ester en justice.
Article 11
L'Etat hôte ainsi que les autres Etats membres s'engagent à
faire bénéficier l'I.M.L. de toutes les immunités et facilités qu'ils
accordent aux-missions diplomatiques, y compris l'inviolabilité des
locaux et archives, l'immunité de juridiction et les exemptions fiscales.
Article 12
L'I.M.L., ses avoirs, ses revenus, ses biens immobiliers•sont
exonérés:
a) de tout impôt direct, de tout, impôt foncier, de toutes taxes et de
droits d'enregistrement;
b) de tout droit de douane et de toutes prohibitions et restrictions
d'importation à l'égard d'objets importés ou exportés par l'I.M.L. pour
son usage officiel;
c) de tout droit de douane et de toutes prohibitions et restrictions
d'importation ou d'exportation à l'égard de ses productions quel qu'en
soit le support.
Article 13
Le Directeur général et les cadres supérieurs jusqu'au niveau
de directeur jouissent, de même que leurs conjoints et enfants mineurs,
des privilèges, immunités, exonérations et facilités qui sont accordés
•*•/*••
- 40 -
aux envoyés diplomatiques en vertu de la Convention de Vienne sur les
relations diplomatiques.
Article 14
Les autres fonctionnaires de l'I.M.L. et les enseignants et
techniciens supérieurs, employés à titre permanent, Jouissent des immuni
tés suivantes:
a) immunité de juridiction pour tou3 les actes accomplis par eux en
leur qualité officielle,
b) exonération d'impôt en ce qui concerne les traitements et émoluments
qui leur sont versés par l'I.M.L.
c) exemption pour eux-mêmes, pour leurs conjoints et les membres de
leur famille vivant à leur charge, à l'égard des mesures restrictives
relatives à l'immigration et des formalités d'enregistrement des étran
gers,
d) droit d'importer en franchise leur mobilier et leurs effets à l'occa
sion de leur première prise de fonction dans le pays du siège de l'I.M.L.
e) mêmes facilités de change que celles qui sont accordées aux membres
des missions diplomatiques d'un rang comparable.
Article 15
Tout différent entre deux ou' plusieurs Etats membres au sujet
de l'interprétation ou de l'application de la présente convention, qui
ne pourra être réglé dans le cadre du Conseil d'administration, sera
soumis à une conférence des ministres maghrébins de la culture, organisée
par le Conseil d'administration à moins que les Etats membres intéressés
n'acceptent, d'un commun accord, un autre mode de règlement.
Article 16
Un État membre en retard dans le paiement de sa contribution
ne peut participer aux travaux du Conseil d'administration.
Article 17
N'est plus considéré comme membre, tout Etat n'ayant pas versé
sa contribution à deux exercices budgétaires consécutifs.
• ••/•••
- 41 -
CHAPITRE V
ORGANES DE L'I.M.L.
Article 18
Le3 organes de l'I.M.L. sont:
a) le Conseil d'administration;
b) le Conseil scientifique;
c) le Secrétariat
Article 19
Le Conseil d'administration est composé de deux représentants
de chacun des Etats membres. Ces deux représentants disposent ensemble
d'une seule voix. De préférence, ils ont des compétences dans le domaine
du livre et de la lecture. Le Conseil d'administration est également
composé d'un représentant de l'Unesco et'd'un autre de l'Alecso au cas
où un accord de coopération internationale serait signé entre le prési
dent du Conseil d'administration et le Directeur général de l'Unesco
d'une part en entre le président du Conseil-d'administration et le Direc
teur général de l'Alecso d'autre part. Toute autre personne ou représen
tant d'organisme, en raison de sa compétence peut assister, à la demande
du président, aux réunions du Conseil avec voix consultative, les repré
sentants des Etats membres peuvent être assistés de conseillers qui
ne peuvent prendre part aux votes. Les membres associés peuvent être
représentés aux réunions du Conseil par des observateurs qui n'ont pas
le droit de vote.
Article 20
Le Conseil d'administration:
a) examine le rapport d'activités présenté par le Directeur général,
b) étudie les candidatures des Etats désireux de devenir membres de
plein droit ou membres associés de l'I.M.L. et les transmet pour déci
sion, aux autres Etats membres, avec des recommandations,
c) signifie aux Etats ayant fait acte de candidature l'acceptation
ou le refus de leur demande,
d) arrête la politique générale de l'I.M.L.
e) approuve le compte financier présenté par le Directeur général,
•••/•••
- 42 -
f) approuve le programme et le budget prévisionnels préparés et présen
tés par le Directeur général pour les deux années à venir,
g) soumet aux ministres maghrébins chargés de la culture des Etats
membres ainsi qu'au Directeur général de 1'Unesco et à celui de l'Alecso
aux cas prévus à l'article 19 les candidatures au poste de Directeur
général,
h) procède sur proposition du Directeur général, à la nomination du
directeur général adjoint, du directeur de l'administration générale
et des directeurs de départements,
i) désigne pour une période de quatre ans une commission de contrôle
des finances et de la comptabilité formée de trois de ses membres dont
le rapport est présenté au Conseil par le Directeur général.
Article 21
Le Conseil d'administration adopte son propre règlement intérieur
Article 22
Le Conseil d'administration est présidé alternativement par
un ministre chargé de la culture des Etats membres pour une durée de
quatre ans. Sauf accord différent entre les ministres concernés, l'acces
sion à la présidence a lieu selon l'ordre alphabétique (arabe) des noms
des Etats.
Article 23
Le Conseil d'administration est convoqué en session ordinaire
par son président tous les deux ans au siège de l'I.M.L. Toutefois,
le ministre assurant la présidence peut inviter le Conseil à se réunir,
avec l'accord de tous les membres de ce dernier, en session ordinaire
dans son pays. Le Conseil d'administrtion se réunit en session extraordi
naire à la demande de la majorité des deux tiers de ses membres ou sur
convocation de son président.
Article 24
Les dates et lieu des sessions ordinaires du Conseil d'adminis
tration sont signifiés à ses membres ainsi qu'aux ministres chargés
de la culture des Etats membres et des membres associés, au moins trois
mois à l'avance par le président. Ceux des sessions extraordinaires
leur sont signifiés dès qu'est prise la décision de convoquer de telles
sessions.
- 43 -
Article 25
Aux sessions du Conseil, le quorum est constitué par la majorité
simple de ses membres et les décisions du Conseil sont prises à la même
majorité; les comptes rendus des sessions du Conseil sont signés par
son président.
Article 26
Le Directeur général qui n'a pas le droit de vote, assure le
secrétariat des sessions et assiste à ces dernières.
' Article 27
Le Conseil scientifique 3e compose du Directeur général, du
directeur général adjoint et des directeurs des quatre départements
de l'I.M.L. Le Conseil scientifique peut s'adjoindre des personnes con
nues pour leur compétence dans le domaine du livre et de la lecture.
Article 28
Le Conseil scientifique élabore ou définit:
a) le programme de formation;
b) les axes de recherche;
c) la politique d'acquisition, d'exploitation et d'échanges de la docu
mentation;
d) les activités du département de la promotion du livre et de la lec
ture;
e) la liste des enseignants et des spécialistes à recruter ou à inviter
pour des missions-temporaires en vue de dispenser des cours et d'ani
mer des séminaires et différentes activités des départements de
l'I.M.L.;
f) le programme d'échanges de stagiaires, d'enseignants et de documen
tation avec des établissements similaires ou ayant des préoccupations
voisines.
Article 29
Le Conseil scientifique est convoqué en réunion par le Directeur
général au début de chaque année universitaire, à la veille de chaque
session du Conseil d'administration, et autant de fois que nécessaire
pendant l'année.
*••/•••
- 44 -
Article 30
Le Conseil scientifique est présidé par le Directeur général.
Il adresse au début de chaque année au président du Conseil d'administra
tion un rapport relatant les activités de l'année écoulée et celles
de l'année à venir.
.Article 31
Le Secrétariat est dirigé par un Directeur général nommé par
le Conseil d'administration conformément aux dispositions de l'alinéa
(g) de l'article 20, pour une durée de quatre ans renouvelable. Il est
nommé parmi les candidats nationaux d'un pay3 maghrébin autre que le
pays hôte.
Article 32
Le renouvellement ou le maintien du mandat du Directeur général
a lieu en session ordinaire du Conseil d'administration.
Article 33
Pour nommer le Directeur général, le président du Conseil doit
au préalable obtenir l'accord des deux tiers du nombre des Etats membres
et consulter les Directeurs généraux des Organisations mentionnées à
l'article 19 aux cas prévus audit article.
Article 34
Le Directeur général supervise et coordonne les activités scien
tifiques et les services administratifs de l'I.M.L. conformément aux
programmes adoptés par lé Conseil d'administration et le Conseil scienti
fique. Il a autorité sur l'ensemble du personnel.
Article 35
Le Directeur général ordonne les dépenses de l'I.M.L.
Article 36
Le Directeur général adjoint seconde le Directeur général dans
l'ensemble de ses attributions et de ses activités au sein de l'I.M.L.
Il le remplace en cas d'absence ou d'empêchement.
• • • / • • •
- 45 -
Article 37
Le Directeur général nomme les enseignants et l'ensemble du
personnel de l'I.M.L.
Article 38
Pour l'ensemble des emplois la plus ample publicité doit être
donnée à la vacance des postes.
Article 39
Les fonctionnaires de l'I.M.L. ne peuvent recevoir d'instructions
d'aucune autorité étrangère à l'I.M.L.
CHAPITRE VI
ORGANISATION DE L'I.M.L.
Article HO
L'I.M.L. est divisé en quatre départements qui correspondent
aux quatre objectifs mentionnés au chapitre II. Chaque département est
dirigé par un directeur. Il est doté d'autant de sous-directions que
nécessaire. L'I.M.L. comporte également une direction de l'administration
générale et une direction des services financiers et de la comptabilité,
ainsi qu'un centre de documentation.
Article Hl
Les enseignants permanents ou en mission pour une durée limitée,
peuvent être employés par l'ensemble des départements.
Article 42
Le Centre de documentation diffuse par l'intermédiaire d'un
bulletin ou d'un tout autre support, auprès des élèves, des chercheurs
et des enseignants de l'I.M.L., ainsi que parmi les professionnels du
livre du Maghreb et d'autres pays les informations et statistiques
sélectionnées ainsi que les résultats des recherches et les informations
ayant trait aux activités de l'I.M.L.
- 46 -
Article 13
Le directeur de l'administration générale doit être nommé de
préférence parmi les nationaux du pays hôte. Il procède au recrutement
du personnel et à sa gestion, effectue les acquisitions de matériel,
procède à son entretien et gère le patrimoine mobilier et immobilier
de l'I.M.L.
Article 44
Le directeur des services financiers et de la comptabilité prépa
re le projet de budget de l'„I.M.L. et veille à l'utilisation du budget
approuvé par le Conseil d'administration sous l'autorité du directeur
général.
Article 45
Le directeur des services financiers et de la comptabilité gère
les finances de l'I.M.L. Il fournit à l'occasion de chaque session du
Conseil d'administration, un rapport financier au Directeur général
qui se charge de le présenter au Conseil.
Article 46
La commission de contrôle désignée par le Conseil d'administra
tion est chargée d'examiner les comptes de l'I.M.L., notamment en vue
de certifier que les dépenses ont été conformes à celles approuvées
par le Conseil.
CHAPITRE VII
DISPOSITIONS FINANCIERES
Article 47
Le patrimoine propre dont dispose l'I.M.L. est constitué par:
a) les contributions bisannuelles et apports des Etats membres de
l'I.M.L.;
b) les contributions ou apports de l'Unesco et de l'Alecso aux cas
indiqués à l'article 19 et conformément aux termes qui seraient
• • • / • • •
- 47 -
fixés dans les conventions mentionnées audit article;
c) les apports proposés par les membres associés de l'I.M.L., par des
organismes internationaux et par des fondations et institutions
étrangères ainsi que les contributions volontaires de particuliers,
les dons et les legs; toutes propositions de donation, de legs ou
d'apports volontaires doivent être acceptées par le Conseil d'admi
nistration;
d) les recettes- de l'I.M.L. provenant de prestations de services notam
ment de la vente du bulletin, de la fourniture d'informations et
de microcopies, de l'impression de documents, etc.
Article 48
Pendant les intersessions du Conseil d'administration, Le Direc
teur général peut exceptionnellement accepter des dons, des legs et
des apports volontaires, à la condition que leur attribution ne comporte
aucune clause contraire aux objectifs et aux intérêts de l'I.M.L.
Article H9
Les montants des contributions des Etats membres sont fixés
à l'occasion de chacune des sessions ordinaires du Conseil d'administra
tion. Ils sont calculés en fonction de la contribution de l'Etat membre
au budget de 1'Unesco.
Article 50
Les contributions des Etats membres sont payables en monnaie
convertible.
Article 51
Le Conseil d'administration peut décider à la majorité des deux
tiers de tenir compte de circonstances spéciales à un Etat membre et
modifier sa contribution en conséquence.
Article 52
Le projet de programme et de budget de l'I.M.L. comprenant les
prévisions de recettes et de dépenses est établi pour une période de
deux années par le Directeur général de l'I.M.L. et soumis au Conseil
d'administration qui l'approuve à la majorité simple.
- 48
Article 53
Le budget e3t établi dan3 une monnaie convertible.
Article 54
Le Directeur général présente un rapport financier à l1occasion
de chaque session du Conseil d'administration. Pendant les intersessions
de celui-ci il fournit à la commission de contrôle désignée par le Con
seil d'administration toutes les informations et toute l'assistance
dont ses membres peuvent avoir besoin dans l'accomplissement de leur
tâche.
Article 55
Dans le cadre de ses objectifs de formation et de recherche,
l'I.M.L. accorde des bourses à ses stagiaires et chercheurs. Las frais
de voyage des stagiaires et chercheurs sont à la charge des Etats ou
des intéressés eux-mêmes.
Article 56
Les Etats membres s'engagent à verser à l'I.M.L. au moment où
ils deviennent parties à la présente convention, une contribution excep
tionnelle dite "d'installation" équivalente à trois fois leur-contribu
tion au budget bisannuel de l'I.M.L.
CHAPITRE VIII
DISPOSITIONS FINALES
Article 57
L'I.M.L. maintient une'collaboration étroite et effective avec
l'Unesco et l'Alecso, notamment en ce qui concerne l'aide à apporter
à la formation, à la recherche et aux échanges d'information.
Article 58
Le Conseil d'administration peut autoriser le Directeur général
à négocier et conclure des accords de coopération avec des gouvernements,
des organisations internationales non gouvernementales, des associations
• • * / • » •
- 49 -
professionnelles et autres Institutions, sur les questions qui relèvent
des objectifs de l'I.M.L.
Article 59
A la demande des deux tiers des Etats membres, des consultations
peuvent avoir lieu en vue de la modification de la présente convention.
Toute modification peut se faire à la même majorité.
Article 60
Tout Etat membre ou membre associé s'étant retiré de l'I.M.L.
et tout Etat membre ayant été exclu de l'I.M.L. en application de l'arti
cle 17 relatif aux obligations financières, ne peut être réintégré qu'à
la majorité des deux tiers des Etats membres. Cet Etat ne peut être
réintégré qu'à la condition qu'il adresse au président du Conseil d'admi
nistration une communication écrite demandant sa réintégration. Si un
Etat membre a été exclu parce qu'il n'a pas exécuté ses obligations
financières, cet Etat ne peut être réintégré qu'à la condition qu'il
règle le total des montants qui restaient dûs à l'I.M.L. au moment de
son exclusion.
Article 61
La présente convention entrera en vigueur lorsque les Etats
signataires en seront devenus parties conformément aux règles constitu
tionnelles.
Article 62
Dès l'entrée en vigueur de la présente convention, le ministre
chargé de la culture en Tunisie en informe les Etats parties ainsi que
l'Unesco et l'Alecso et présente la convention à l'enregistrement par
le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, conformément
à l'Article 102 de la Charte des Nations Unies.
Article 63
En cas de dénonciation de la présente convention par la quasi
totalité des Etats membres, le patrimoine financier, mobilier et immobi
lier en possession de l'I.M.L. sera réparti entre les bibliothèques
nationales des Etats membres, proportionnellement à leur contribution
au budget de l'I.M.L.
- 50 -
Article 64
le texte original de la présente convention sera déposé aux
archives du Gouvernement de la République tunisienne. Il sera ouvert
à la signature à Tunis du (date) au (date). Le ministre chargé de la
culture en Tunisie remettra des copies certifiées conformes de la présen
te convention à chacun des Etats signataires.
EN FOI DE QUOI, les plénipotentiaires soussignés, après avoir
déposé leurs pleins pouvoirs qui ont été trouvés en bonne et due forme,
ont signé la présente convention, dont les textes arabe et français
feront également foi, au nom de leurs gouvernements respectifs et aux
dates qui apparaissent en face de leurs signatures respectives.
- 51 -
ANNEXE III
PROJET DE TEXTE PORTANT CREATION D'UN CONSEIL NATIONAL
DE PROMOTION DU LIVRE ET DE LA LECTURE
(Ce projet devra être révisé et remis en forme par un service
juridique, en tenant compte de la législation tunisienne).
Pour la rédaction de ce texte on s'est inspiré du projet de
statuts publié à la fin de la brochure par Abul Hassan intitulée "Con
seils nationaux de promotion du livre" (Unesco, 1979). On a essayé de
l'adapter à la réalité tunisienne.
(après les attendus juridiques conformes à la législation tunisienne)
VU la "Charte du livre" adoptée à l'unanimité en 1972 par les organisa
tions professionnelles internationales du livre,
VU le programme d'action intitulé "Des livres pour tous" découlant de
la décision prise à l'unanimité en 1972 par la Conférence générale de
1'Unesco à sa dix-septième session de "maintenir l'impulsion de l'Année
internationale du livre (1972)",
VU le programme d'action ayant pour objectif l'avènement d'une "Société
de la lecture", résultat du Congrès mondial du livre, tenu à Londres
en 1982,
CONSIDERANT que les mesures de promotion du livre et de la lecture sont
étroitement liées,
CONSIDERANT que la croissance de l'industrie du livre doit être intégrée
aux plans de développement de l'éducation et de développement économique
et social,
CONSIDERANT l'importance d'une action concertée des divers secteurs
de production du livre et de la lecture, en vue de la création d'une
•••/•••
- 52 -
industrie du livre saine et capable de produire et de distribuer tous
les livres nécessaires pour satisfaire aux besoins de la communauté
dans son ensemble", tel que cela ressort de la Recommandation générale
adoptée par le Congrès mondial du livre,
DANS LE BUT d1intéresser tous les secteurs d'activités de la nation
à la promotion du livre et de la lecture,
DANS LE' BUT de créer un environnement favorable à la lecture dans l'en
semble du pays et dans toutes les couches de la population,
Décide
CHAPITRE I
CREATION ET STATUT JURIDIQUE
Article 1
Il est créé un Conseil national de promotion du livre et de
la lecture (C-.N.P.L.L. ) de Tunisie.
Article 2
Le C.N.P.L.L. est une institution à but non lucratif dotée de
la personnalité et de la capacité juridique et de l'autonomie financière.
CHAPITRE II
OBJECTIFS
Article 3
Les objectifs du C.N.P.L.L. sont les suivants:
1. Inciter les professionnels du livre et les différents organismes
tant publics que privés qui s'occupent du livre et de la lecture, ainsi
que tous les secteurs d'activités de la nation, à unir leurs efforts
•••/•••
- 53 -
et à oeuvrer pour doter le pays d'une industrie du livre viable et répon
dant aux besoins de toutes les couches de la population.
2. Conseiller les ministres et le3 organismes publics et privés inté
ressés par la promotion du livre et de la lecture dans le pays, ainsi
que les collectivités locales et le3 associations professionnelles et
culturelles, sur les mesures à prendre pour soutenir l'industrie du
livre et pour créer un environnement favorable à la lecture.
3. Appuyer et renforcer les associations de l'industrie du livre qui
existent et insister pour qu'il en 30it formé dans le secteur où elles
n'existent pas encore, et redonner vie à celles qui sont inactives.
4. Encourager l'établissement et le maintien des normes professionnelles
techniques et morales d'un niveau élevé dans tous les secteurs de l'in
dustrie du livre.
5. Oeuvrer en vue de la création et du développement en les favorisant
des habitudes de lecture dans tous les groupes d'âge, en participant
aux activités et manifestations concernant le livre organisées à l'éche-.
Ion national et à l'échelon des collectivités locales telles que foires
du livre, congrès, séminaires, expositions, concours, semaines culturel
les, etc.
6. Appuyer et encourager la conduite d'enquêtes et de recherches sur
les problèmes relatifs au livre.
7. Aider à l'amélioration de la qualité du travail dans tous les sec
teurs de l'industrie du livre, en favorisant la création et le renforce
ment d'institutions permanentes de formation et en encourageant l'organi
sation de cours de formation, de stages de recyclage, de séminaires
et de réunions consacrés aux divers aspects de cette industrie.
8. Amener les organismes qui s'occupent du développement économique
et social national à reconnaître l'importance de l'industrie du livre
du fait qu'elle fournit les instruments essentiels de l'éducation, pierre
angulaire du développement du pays.
•••/•••
.- 54 -
CHAPITRE III
COMPOSITION
Article .4
Les organes du C.N.P.L.L.. sont:
a) l'A33emblée générale
b) le Secrétariat permanent
Article 5
L'Assemblée générale se compose:
1. du ministre des affaires culturelles (président)
2. du directeur de la direction des lettres du ministère des affaires
culturelles (secrétaire général)
3. du directeur de la bibliothèque nationale,
4. du directeur du service de la lecture publique,
5- du directeur du centre d'études et de documentation sur le développe
ment culturel,
6. du directeur de l'Institut de presse et des sciences de l'informa
tion
7. du directeur de.1'institut supérieur de documentation,
8. du directeur du Centre national de documentation,
9. du président-directeur général de la Société tunisienne de diffusion,
10. du président-directeur général de la Maison tunisienne d'édition,
11. du président-directeur général de la Maison arabe du livre,
12. du directeur du centre national pédagogique,
13. du président du syndicat des éditeurs,
14. du président du syndicat des libraires,
15. du président du syndicat des imprimeurs,
16. du président du syndicat des fabricants et transformateurs du papier,
17. du président de l'association des bibliothécaires,
18. du président de l'association du droit d'auteur,
19. d'un représentant du Premier ministère,
20. d'un représentant du ministre de l'enseignement supérieur et de
la recherche scientifique,
21. d'un représentant du ministère de l'éducation nationale,
22. d'un représentant du ministère des finances,
23. d'un représentant du ministère de l'information,
- 55 -
24. d'un représentant du ministère du commerce,
25. d'un représentant du ministère de la planification (ou de l'économie
nationale),
26. d'un représentant du Parti socialiste destourien,
27. d'un représentant de l'Union générale des travailleurs tunisiens,
28. de quatre personnes connues pour leur compétence dans les domaines
de l'industrie du livre et de la lecture choisies par le ministre des
affaires culturelles.
Article 6
La durée du mandat de chaque membre est fixée par le département
ministériel ou l'organisation qu'il représente.
Article 7
Toute acceptation d'un nouveau membre est du ressort de 1'Assem- •
blée générale.
Article 8
Le président du C.N.P.L.L. peut inviter à assister aux travaux
de l'Assemblée générale toute personne dont il juge utile la participa
tion.
Article 9
L'Assemblée générale se réunit deux fois par an au minimum.
Elle examine le rapport d'activités et le rapport'"financier présentés
par le secrétaire général et approuve le projet de programme et de budget
du C.N.P.L.L. Elle émet des recommandations adressées à tous les services
publics et les secteurs intéressés par l'industrie du livre.
Article 10
L'Assemblée générale désigne parmi ses membres un secrétariat
permanent dont la composition est la suivante:
a) un secrétaire général,
b) un secrétaire général adjoint,
c) un trésorier général,
d) un trésorier général adjoint,
e) trois conseillers.
•••/•••
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Article 11
Le secrétariat permanent applique le programme adopté par l'As
semblée générale et gère le budget du C.N.P.L.L.
Article 12
Le Secrétariat permanent dispose d'un personnel permanent, rému
néré par le C.N.P.L.L. et responsable devant l'Assemblée générale par
l'intermédiaire du secrétaire général qui assiste aux sessions de l'As
semblée générale avec voix consultative.
Article 13
Le secrétariat permanent se réunit au moins six fois par an.
CHAPITRE IV
DISPOSITIONS FINANCIERES
Article 14
Le budget ordinaire du C.N.P.L.L. est financé par:
a) les subventions accordées par les différents départements ministé
riels intéressés directement au développement du livre et de la lecture,
notamment le ministère des affaires culturelles, le ministère de l'ensei
gnement supérieur et de la recherche scientifique, le ministère de l'édu
cation nationale;
b) • les contributions des sociétés publiques et privées, des syndicats
et associations membres du C.N.P.L.L.;
c) l'assistance financière d'organisations internationales gouvernemen
tales et non gouvernementales;
d) les dons et legs d'organisations ou de particuliers qui doivent
être cependant acceptés par l'Assemblée générale.
Article 15
Le secrétariat permanent publie un bulletin périodique par lequel
il informe les membres du C.N.P.L.L., les associations et institutions
intéressées par le développement du livre, ainsi que les professionnels
.du livre dans le pays, des activités du C.N.P.L.L. et de l'évolution
de l'industrie du livre dans le monde.
• • • / • • •
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CHAPITRE V
COOPERATION
. Article 16
Le C.N.P.L.L. coopère et 3timule la coopération de tous les
professionnels du livre de la Tunisie avec les organismes analogues
d'autres pays, ainsi qu'avec les institutions internationales et régiona
les qui s'occupent du développement de l'industrie du livre, notamment
1*Unesco et l'Alecso et au plan sous-régional l'Institut maghrébin du
livre, par l'échange d'informations et d'expériences concernant la promo
tion du livre et de la lecture et en recevant et en fournissant une
aide pour le développement des industries du livre de la région.