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28" Année. — N° 11.489. — Sainr LE NUMERO CENTIMES Jeudi i l Juillet 1912.

LE LITTORALORGANE QUOTIDIEN DES STATIONS HIVERNALES

JOURNAL POLITIQUE. LITTERAIRE ET MONDAIN DE CANNES ET DE L'ARRONDISSEMENT DE GRASSE

Cannes, Alpes-Maritimes & Basses-Alpes. Fr.Autres Départements .Etranger et Union Postale >

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Fortuné H O B A i n i , Fondateurr en Chef l Edouard PÉQUILHA1V

Adminirtration et Rédaotion ; Bue Hoche, »4, CAW1VBS — TÉLÉPHONE S.3S

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ANNONCESla Hune

Annonces (7*col., 4epage). . O f. 2 6Annonces légales (9 col. 4e p.) O f. 2 5Annonces légales (3* page)... O f. BOAvis de Décès, de Messe et de Remerciements 1 fr. la ligne

Annonces (3* page). O f. BOChronique locale .. 1 fr. »Echos 2 fr. »

Paraissant à midi et donnant les dernières dépêches

La PolitiqueDe notre correspondant particulier de Paris)

La nouvelle attaque organisée con-tre le ministère et contre la propor-tionnelle n'a pas réussi ; c'est à peinesi un tiers des républicains de la Cham-bre avaient répondu à l'appel de M.Raynaud, président de la délégationdes gauches ; on a palabré, on a dis-cutaillé, mais on n'a pas pu agir.

Cependant que cette réunion se te-nait au Palais d'Orsay, la Chambrecontinuait à examiner les articles et lesamendements de la future loi électo-rale qui touchent à la répartition dessièges.

Je n'essayerai pas de vous dire enquoi les quatre répartitions proposéesdiffèrent les unes des autres ; et, nonplus, de tenter de démontrer pourquelles raisons les unes sont meilleu-res ou moins mauvaises que les autres.C'est encore un peu la bouteille àl'encre et c'est seulement lorsque leprojet sera entièrement voté qu'il serapossible, en prenant pour exemple lesAlpes-Maritimes, d'expliquer avecquelque clarté le mécanisme et lefonctionnement de la réforme.

Ce qui est intéressant à retenir, pouraujourd'hui, c'est que les radicaux-socialistes finissent par s'apercevoirqu'ils ont fait le jeu des unifiés et.qu'ils reconnaissent avoir été leursvictimes.

M. Charles Dumont, au Congrès dela Fédération radicale de la Seine, aétabli qu'il n'était plus possible do,s'allier aux socialistes ; il aurait puajouter que cette alliance avait étérompue par les socialistes eux-mêmesdepuis qu'ils marchent au scrutin,d'accord avec les réactionnaires.

Le résultat brutal est là ; le bloc aété disloqué ; le combismc est tombédans le discrédit ; et les radicaux nepeuvent se tirer de cette situation fâ-cheuse qu'en acceptant les bénéficesde la représentation proportionnelle.

Ça, c'est de la politique pratique, lapolitique des résultats électoraux ; si,en effet, le bloc perd quelques siègesdans divers départements, il en gagne-ra — ou il pourra en gagner — unplus grand nombre à Paris et dans lesgros départements industriels.

Les espoirs de victoire évoqués parM. Charles Dumont ont eu un grandsuccès et, sans doute, contribueront àamener des recrues à la proportion-nelle. XX.

HOTEL DES ANGLAIS

bail. C'-Mf*ft

NOUVELLES DE PARTOUTParis.

La ivforme électorale élant enfin volée,on pense que la session sera close au pluslaorxï samedi.

— La Chambre a terminé la discussionsur la réforme électorale. L'enpembl-e dela loi -a été adopte; par 33Q voix contre217.

— On mande de Santiago qu'un maga-sin, contenant, phis d'une tonne de dyna-mite, a fait explosion dans une mine "decuivre. Il y a 38 lues.

— De Tanger, on télégraphie que lacommission des ports, dont le Présidentest M. f'Jtx'i-uxl, inspecteur général de lanavigation, *'est embarquée sur'.la Chaouia.

Le Conseil fédéral de la Fédérationdes cantonniers de France, a été reçu,hier malin, par M. Jean Dupuy, ministre>des travaux publics, à qui ils ont exposéles revendications des toravailJeurs de laroute ; la délégation s'est, ensuite renHueau ministère de l'intérieur, dan* l'après-midi.

Une certaine effervescence s'esl pro-duite, hier aiprès-midi, à la Sorbonne. PPS

miulidaH au baccalauréat,, pour nianiîes-[or ronln' le jury dV.x;inicn, ont brisé lesvilrix. l.r ..ity.'ii de la Facullr ;i fait. inliT-Y<'IILI' la polira, qui ;i I'\|HI]M' les péri il r-bateurs. On ne signale pas d'arrestation.

— La Commission ides travaux publicss'o"t réunie sous la présidence de W. Ha-bii-i'. Kilo a entendu M. le préaident duCnii-iril d'administration et l'ingénieur enchef di.î la Compagnie Bône-Guclma, quisonl, venus lui soumettre certaines propo-sitions touchant la construction, par lessoins de la Compagnie, d'une autre lignede Bône au Djebel-Ouenza.

Départements.Toulon. — Le scaphandrier Joseph

Coern -'e-t asphyxié CM vue du Lavandou,en recherchant une ancre du Léon-Gam-hi'iia, par ho moires de fond.

Marseille. — Un détachement d'officiersmécaniciens de l'Etat est arrivé de Lo-rient ; il a clé mis à la disposition de laMarine. Le calme continue à régner àMarseille.

Reims. — Hier soir, à l'aérodrome debYUicny, lous les records avec passagersont été battus par André Frey, pilotantun monoplan ; il a couvert les 100 kuo-metre-'en !\!\ m. 56 s. ; les i5o kilomètreen r h. 7 m. T>a moyenne dans l'heure aété «le i35 kilomètres.

Fontainebleau. — Cette nuit, une au-lomo.hile n heurté un nttHnge conduit parle nommé liouquol, de MonM-sur-T.oing,en fonïl (Te Fontainebleau ; l'auloinnln r>a fait panache et le mécanicien, FrançoisJouhain, a é!é tué ; le charretier Bouquolest l'rôs grièvement blessé.

Dutiherque. — Les grévistes ont driian-c 11 ('• les. ouvriers d'un chantier. Pour cm-piVlier \t-< dnigons. et les gendarmes dele- jioni'-ui\ re, ils ont fermé l'entrée d'unponi iiur iic< wngoru* dont l'un a été re-l o i i n i r .

l'ne nianilY-alalnin -'est [iru.luih- de-vant d'autres chantier*. I.a tnmpe a .re-poussé ies grévistes.

— Les grévistes continuent à manifes-ter. Des manifestants ont. pénétré dans lesateliers d'une forge de marine et en ontfait sortir les ouvriers; ; ils. ont causé denombreux dégâts ; le directeur, s'estima-ntmenacé, a tiré un coup de feu.

Le Havre. — Après UÎ vapeur Basse-Terre., dcila Compagnie Générale Transat-lan'iquc, parli ro jours drniîe.rs avec unéipii peure d'in-r i-il.-1 ina ni i 1 mv, le vapeurMartini, de cette même Compagnie, a prislo mer avec son équipage régulier d'ins-crits maritimes. Le paquebot-poste Qué-bec, normalement armé, va partir demain,effectuant le voyage poêlai de la lîtriie aillav.rc-Rordeniix-Ilaïli.

Etranger.Madrid. — On annonce de Tuy que des

forces de marine sont arrivées à Valença,pour défendre le gouvernement républi-cain.

Selon des rumeurs qui courent à Tuy,ila ville de Braga serait incendiée, hieriHoir est arrivé ?i Tuy, un escadron du ré-giment de Farnèsc, sous les ordres d'un,capitaine et de deux lieutenants, poursurveiller la frontière.

Londres. — On croit que .l'abdicationde iMoulay-Hafid est imminente, et on con-sidère comme certaine la nominationcomme sultan, de ison frère, Moulay-Ycussouf, actuellement vice-roi h Fez.

Moulay-Hafid habitera Tanger.

— Le navire de 5o.ooo tonnes qui doitremplacer le Titanic dans la flotte de laWhite Star Line est en construction auxchantiers de « Queen's Island » ; les ren-seignements de ila catastrophe ont fait mo-difier les plans primitivement conçus dunouveau navire, qui portera le nom deBritannic.

Lisbonne.— Conceïro s'est retiré à Port-Bou, en Espagne. Les troupes républicai-nes, qui cernaient Cahacoi<ras-Basto, sontentrées dans lo village qu'elles ont trouvéévacué ; tous les habitants s'étaient en-fuis dans les montagnes.

Châves. — Douze cadavres de monar-chistes ont é!é enterrés. Six conspirateurs,grièvement blessés sont à l'hôpital.

Fez. — Hier matin a eu lieu, à Dar-Dobibagh l'exhumation du corps du sous-intendant Lory, massacré le 17 avril der-nier.

Les généraux Lyautey et Blanchenay,ont. prononcé des discours émus.

l,e corp- se.ru dirigé, par lignes dï-1->-pe, VIT- ( liisiblimea.

Conslantinoplc, — Le ministre de laguerre a démissionné, il a été nommesénateur.Le mini-li-c de la Marine a été chargé del'intérim du ministère de la Guerre.

RéginaAIX-LES-HAINS.

Hôtel— 30e ck

Bernasconambrei «vec t i m ehm«-

Ê C lî O SNos HÔTES AU DEHORS.

La vicomtesse H. de Thoisy vientde s'installer au château de Newbu-ry-

* * *Le baro-n de Blonay notre hôte, est

en villégiature à Krenznach.* * #

Le baron Henri d'Hal'loy vdent des'installer en son château de Coolus..

* * *M. Marcel Bigot notre hôte est ren-

tré à l'a ri s.* * *

Mme Thierry-Dela.noue, qui passetoutes les saisons à Cannes, est en vil-légiature à Montfort l'Amnury.

* * *M. Blétry est en villégiature à Bel-

Kwilt .* * »

Mine Mante, notre hôte de la villaAl'ricana, est en villégiature à Saint-Gervais-les-Bains.

* * *Le docteur H. Gimbert et sa famil-

le, qui, depuis leur départ de Can-nes séjournaient à Lyon, viennent des'installer pour l'été, à Saint-Gervais-les-Bains.

* * *Le baron Léon Sellière, .notre hôte,

de tous les hivers, est en ce moment àBiarritz.

* * *La comtesse de Matharel vient de

s'installer pour une partie de l'été.enson château de Pasredon, avec sa fa-mille.Nos HÔTES.

M. le docteur de Valcourt vientd'arriver, on automobile avec son pe-til-fils, sa femme et leur baby, aprèsune ravissante excursion.

Partis de Genève, par Annecy, ilsont déjeuné à Albertville, franchi leCol de la Madeleine, à l'altitude de1964 mètres, puis descendus dans la,vallée de Saint-Jean-de-Maurienne,où ils ont dépassé le train tebdoma-daire de la Malle des Indes, pendantquelques minutes, jusqu'au momentoù, par la rencontre d'une carrette,cette première journée s'est terminéedans le joli village de Valloire.

Le lendemain matin, traversée duCol du Galibier, à 2.658 mètres. C'estla route la plus élevée d'Europe,après celle du Stelvio.

Près du tunnel, la route avait étérécemment déblayée et serpentaitparfois entre deux tranchées de neigeayant plusieurs mètres de hauteur.Déjeuner à Ilriancon, puis franchi lecol d'Izoard (2.409 m.), et celui, deVars (2.115 m.), enfin arrêt à Barce-tonnette.

Troisième journée : Col d'Allos à2.250 mètres, pujs traversée dans lahaute vallée des stations d'été- de Al-los, de Colmars, descendant jusqu'àAnnot. Arrêt pour déjeuner, dans lacurieuse petite ville fortifiée d'Entre-vaux. Enfin, dernière étape par Put-get-Théniers, Sigale, le Col de Tho-renc, puis, de là, descente par lesGorges du Loup, Grasse, et arrivée àCannes pour dîner. Ces 3 journées demontagnes sont admirables; les sitestrès variés et les routes bonnes, saufde rares exceptions.Le docteur de Valcourt et sa famille

séjourneront pendant un mois envi-ron en leur villa Haute-Bive, rue deFréjus.

DE MONACO-MONTE-CARLO

Aujourd'hui, Jeudi 11 Juillet :

Terrasses du Casino. Concerts àgrand orchestre :

A 4 heures :1. Concordia, ouverture, Fontenele;2. L'Amour du Fermier, valse, Fahr-bach; 3. La Basoche, passe-pied, Mes-sager; 4. Haydée, fantaisie, Auber; 5.Tour de Bandit, ouverture, Suppé; 6,Danse Valaque, Haring; 7. Cadeau deNoce, Bellini; 8. Les Cadets d'Autri-che, marche, Parés.

A 9 heures du soir :1. Martha, ouverture, Flotow; 2.

Vie d'Artiste, valse, Strauss; 3. Chan-son du Printemps, Mendelssohn ; 4.Concerto en ini majeur, a) Introduc-tion; b) Bondo final (soliste : M. Wa-gemans), Vieuxtemps; 5. Sémiramis,Rossini; 6. Serenata, Moskowski; 7.Prélude de Loreley, Max Bruch; 8.Baccahanale des Èrynnies, Massenet.

Tous les jours : Concert au Kiosquedes Terrasses. L'après-midi, de 4 h. à5 1.1; le soir, de 9 h. à 10 h. | .

COUP DE SOLEIL.

— Commml ! vous sortez encoredu concours du Conservatoire ? Vousassistez donc à toutes les séances 1

— Oui; en ce moment, n'est-ce pasle mois des chants.

HOTEL DES PINSjardin. — Service ipéclal~- A proximité de l'Kglli<

CHAMBRE DES DEPUTESSéances du 10 Juillet 1912

(MATIN)

M, Etienne, préside et ouvre la séance à9 heures 15.

M. Klotz est au banc du Gouvernement.L'ordre du jour appelle la discussion du pro-jet de loi relatif aux contributions directes ettaxes assimilées pour l'exercice 1913. Au-cun orateur n'est inscrit dans la discussiongénérale ; on passe aux articles.

M. Tournant, à l'occasion de l'article Ier,porteste contre les lenteurs du Sénat à dis-cuter la réforme fiscale ; l'opinion commencea s'en lasser, car le peuple s'intéresse beau-coup plus à cette réforme qu'à la R. P. (Trèsbien à gauche — Exclamations sur d'autresbancs).

M. Magniaudé, dit que depuis l'arrivéede M, Briand au pouvoir, aucune réformeféconde pour la République n'a été faite.

MM, C héron et Jules Roche prennent laparole.

M. Magniaudé, par voie d'amendement,demande la suppression de l'impôt sur lesportes et fenfitres.

M. Klotz insiste pour le retrait de l'amen-dement, mais M. Magniauâê persiste et àla suite d'une vive discussion, la séance, levéeà 10 heures 50 est reprise à 11 heures.

Après le vote de la disjonction, par 117voix contre 84, et les explications de M. Mal-vy,- l'ensemble du projet est adopté.

On adopte encore, sans débat, un projet deloi relatif aux récompenses à décerner dansla Légion d'honneur à l'occasion des Expo-sitions de Turin et de Rome, Roubaix, Dres-de, Le Mans et Paris.

La séance est levée à midi 5.

(APRÈS-MI DI)

La séance est ouverte à 2 h. 45, sous laprésidence de M. Deschanel. MM. Miller and,Klotz, Lebrun, sont au banc du gouverne-ment.

M. Deschanel annonce qu'il a reçu de M.Driant un projet de résolution signé de plusde 40 membres invitant le ministre de laGuerre à réaliser, avant les grandes manœu-vres, l'endivisionnement de 60 régiments decavalerie.

M. Driant, très applaudi, développe sonprojet.

Le ministre lui donne en partie satisfac-tion, et l'incident est clos.

M. Magniaudé soulève un nouvel incidentau sujet du vote du matin. M. Deschanel lui

répond avec humour et l'incident est clos.La Chambre vote divers projets, puis on

passe à la réforme électorale.M. Deschanel. — Conformément à la dé-

cision prise hier par la Chambre, la discus-sion reprend à l'article 4 ainsi conçu : Nul nepeut être candidat dans plus de deux circons-criptions.

M. Colliard présente un amendement por-tant que nul ne peut être candidat dans plusd'une circonscription. (Applaudissement surdivers bancs à gauche).

Après discussion cet amendement est votépar 299 voix contre 252.

A l'article 5, un amendement de l'abbé Le-mire est retiré, La Chambre vote successive-ment les articles 6 à 17, après discussion etrejet de nombreux amendements.

Une longue discussion s'engage sur l'arti-cle 17 (bis).

MM. Poincarê, Andrieux, Breton, Grous-sier et Jaurès interviennent.

La Chambre repousse à une forte majoritéun amendement de M. Thierry-Cazes.

Les amendements se succèdent sans inter-ruption, mais les divers articles sont votés.

On arrive au vote sur l'ensemble. De nom-breux députés montent à la tribune, pour ex-pliquer leur vote.

M. Groussier regrette que la réforme aiteu jusqu'au bout des adversaires acharnés.

Enfin, le Président du Conseil monte à latribune.

M. Poincarê. — Je croîs devoir faire unedéclaration au nom du gouvernement ;quand le cabinet s'est formé, il a fait con-naître son intention de réaliser la réforme etavec le concours de la majorité républicaine.A quelque fraction du parti républicain à la-quelle ils appartiennent, tous les membresdu gouvernement ont fait leurs preuves de lo-yalisme républicain ; il n'en est pas un seulqui ait pactisé avec la réaction,pas un seul quine soit toujours prêt à défendre au premierrang la République, (Applaudissements).

Le président du Conseil, en quelques mots,réfute les critiques faites à la réforme ; ellene sacrifie aucun intérêt, ni ceux des campa-gnes, ni ceux des villes ; elle donne à la mi-norité sa part sans enlever à la majorité lasienne ; elle est en un mot une loi de sagesse,de justice et de vérité. (Protestations à gau-che). Le gouvernement ne doute pas qu'ellene soit votée par un très grand nombre derépublicains, {Protestations à gauche) et ac-cueillie par l'opinion du pays presque toutentière. (Tonnerre d'applaudissements au centre et à l'extrême-gauche, et sur quelquesbancs à gauche, double et triple salve ; pro-testations à gauche). Sur quelques bancs ra-dicaux, sont poussées quelques huées, maisles applaudissements reprennent et crépitentavec rage sur tous les bancs proportionna-listes.

— L'affichage 1 L'affichage! réclament plu-sieurs députés du centre.

M. Poincarê. — Le gouvernement insistepour que la Chambre ne vote pas l'affichage(Exclamations). Le gouvernement n'a qu'unepensée, c'est de maintenir la concorde entrerépublicains.

Une brève intervention est encore faite parM. Delahayc : II ne veut pas de cette loi quine peut que livrer les Comités électoraux àla haute finance. Or, ajoute-t-il, si je détestela République, je déteste davantage encorela finance. (Rires). Je ne voterai donc pas leprojet.

Finalement le scrutin est ouvert.

LE VOTE DE LA LOIII y a Heu à pointage. La séance est sus-

pendue à 9 h. 30 ; elle est reprise à 10 h. 15,devant une salle très nombreuse et passion-née.

PAR 339 VOIX CONTRE 217 LA LOIEST ADOPTEE.

A ce moment les proportionnalistes ap-plaudissent.

Une partie de la gauche se lève, tend lepoing vers le banc du Président du Conseilet clame à tue-tête : a Vive la République! Bet, sur l'air des « Lampions », à l'adresse duGouvernement : « Démission 1 », Les pupitresclaquent violemment, mais les applaudisse-ments des proportionnalistes reprennent deplus belle. Le tumulte est indescriptible ; lesinsultes se croisent. « Démission I » crie-t-on,à nouveau à gauche.

M. Poincarê. •— Si vous voulez m'inter-peller sur ma politique; que quelqu'un d'en-tre vous monte à la tribune. (Bruits à gauche;vifs applaudissements au centre).

Voix à gauche. — Vous vous êtes bien gar-dé de poser la question de confiance.

M. Poincarê. — Si je l'avais posée, j'auraiseu un plus grand nombre de voix encore. Vifsapplaudissements au centre à et l'Extrême-gauche).

Radicaux et proportionnalistes continuentà s'invectiver à qui mieux-mieux. Et quand

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