Upload
moa-mao
View
342
Download
1
Embed Size (px)
DESCRIPTION
Après une première phase de tests réussie depuis son site web www.thomascook.fr, Thomas Cook a décidé de revendre les produits du TO Locatour (groupe Travelfactory) dans toutes ses agences de voyages. Une brochure est à l’étude, précise Yariv Abehsera, président de Travelfactory. Avec ce nouveau fournisseur, Thomas Cook programme 780 stations en France à la mer, à la montagne ou à la campagne, 700 séjours thématiques, et diverses formules (clubs, campings, résidences…). Autant de produits accessibles qui sont pour l'heure accessibles uniquement en ligne, en BtoC comme en BtoB.
2
Table des matières
Introduction ..................................................................................................................................... 3
Chapitre 1 : Comment internet a révolutionné le marché du tourisme ............................................ 4
1.1. La naissance de l’e-tourisme .............................................................................................. 4
1.2. L’avènement du web 2.0 et la participation grandissante des internautes .......................... 5
1.3. Les internautes devenus critiques ....................................................................................... 5
Chapitre 2 : Internet, e-tourisme et consommation: une modification profonde des comportements d’achat ................................................................................................................... 6
2.1. Commodité, réactivité, prix : la recette gagnante des pure players .................................... 6
2.2. Un panier moyen supérieur dans les agences traditionnelles.............................................. 7
2.3. Le cas particulier du low cost aérien .................................................................................. 9
2.4. Technologie et accès à l’information : le consommateur s’affranchit des sources d’informations traditionnelles ..................................................................................................... 9
2.5. Le touriste 2.0 : alerte, exigeant et moins fidèle ............................................................... 10
Chapitre 3 : E-tourisme et innovation technologique: le modèle social se renforce...................... 11
3.1. Les cinq familles du social travel ..................................................................................... 11
3.1.1. Le travel sharing .................................................................................................... 11
3.1.2. Les blogs de voyage............................................................................................... 14
3.1.3. Le travel planning .................................................................................................. 15
3.1.4. Les réseaux d’hospitalité ....................................................................................... 18
3.1.5. Les sites de réservations d’hôtels.......................................................................... 20
3.2. Le social travel et les réseaux sociaux généralistes .......................................................... 22
3.2.1. Facebook au centre du social travel : pêcher là où sont les poissons ................... 22
3.2.2. Wipolo : une intégration pour partager ses voyages sur Facebook ...................... 24
3.2.3. Twitter le micro-‐blogging au service du voyage et de la promotion des marques25
Conclusion .................................................................................................................................... 27
Annexes : morceaux choisis des interviews réalisées auprès de 5 blogueurs-‐voyageurs ............. 29
3
Introduction
Ce livre blanc s’intéresse au social travel, une nouvelle expression du web, dans la lignée du social commerce. Le social travel, c’est l’ensemble des interactions des internautes autour
du voyage. L’expression est récente, mais le phénomène existe depuis les années 2000 et l’avènement du web participatif. Je m’y suis particulièrement intéressé en créant Tiwago, le 1er site de micro-‐blogging consacré au voyage, lancé en septembre 2011. Avec Kevin Walter,
nous avons imaginé un réseau social volontairement très simple, pour favoriser les interactions spontanées entre voyageurs. Tiwago, c’est l’ambiance et les discussions d’une auberge de jeunesse, version 2.0.
Partager ses expériences de voyage et s’intéresser à celles des autres n’est pas nouveau. Cependant, le web ouvre considérablement le spectre des possibilités, en connectant des voyageurs qui ne se connaissent pas mais qui peuvent contribuer ensemble à faciliter
l’accès à l’information au moment de préparer un voyage.
Au-‐delà du partage d’informations, le social travel offre aussi la possibilité d’organiser des voyages en groupes, de trouver des hébergements chez l’habitant, de participer à une activité originale proposée par un local ou de créer ses propres guides de voyage.
A travers ce livre blanc, je vous propose une présentation générale du concept de social
travel et un listing détaillé des initiatives lancées par des entreprises bien connues des internautes mais aussi par de nombreuses startups à découvrir. Il ne s’agit pas d’un catalogue exhaustif (il y’ a des nouveautés tous les jours !) et les acteurs non mentionnés
dans cette première édition pourront apparaître dans les actualisations futures. Je vous invite donc à me faire part de vos observations et à me suggérer les entreprises qui mériteraient d’être citées dans ce panorama du social travel.
Bonne lecture !
4
Chapitre 1 : comment internet a révolutionné le marché du tourisme
1.1. La naissance de l’e-tourisme
Souvenez-‐vous. Jusqu’à la fin des années 90, la préparation d’un voyage allait de paire avec la consultation de guides, de livres ou de revues sur la destination retenue. Vous aviez entre les mains un objet tangible, avec des textes et des images plus ou moins actualisés.
Généralement, vous aviez choisi un pays ou une destination, soit parce qu’un proche vous l’avait recommandé(e), soit parce que vous aviez été séduit par une publicité, soit parce qu’une émission de télévision ou un magazine lui avait consacré un reportage qui avait su
retenir votre attention.
Certains entrepreneurs ont très vite compris que le Web allait devenir un canal de distribution essentiel dans le monde très opaque du tourisme. C’est ainsi que sont nées les premiers sites marchands de produits touristiques : Govoyages dès 1997, Edreams en 1999,
Easyvoyage en 2000 ou encore Opodo en 2001, dont le business model initial était la distribution en ligne de billets d’avion.
Ces sites internet ont rapidement séduit les internautes et connu un succès retentissant, pour trois raisons principales : la commodité, la réactivité et les tarifs pratiqués,
généralement inférieurs à ceux des agences de voyage « physiques ».
Très vite, ces nouveaux acteurs du tourisme ont complété leur offre pour proposer toute la gamme des produits touristiques et notamment les séjours, en mettant en place de
nombreux partenariats avec les tours opérateurs et les agences réceptives (les fournisseurs), ou en développant leurs propres produits. Sont également apparus les premiers comparateurs de vols, intermédiaires rémunérés sur le volume de trafic redirigé
vers les agences en ligne. Face à cette nouvelle concurrence, les agences traditionnelles ont elles aussi mis en place des stratégies de développement online. 10 ans après la naissance de l’e-‐tourisme, la consultation du web et la réservation numérique est devenue un réflexe
pour des millions de voyageurs, comme en témoignent les chiffres suivants1 :
1 Voyages Libération, http://voyages.liberation.fr/actualite/60-‐des-‐internautes-‐achetent-‐leurs-‐voyages-‐exclusivement-‐sur-‐internet, octobre 2009
Pros du Tourisme, http://www.pros-‐du-‐tourisme.com/actualites/detail/38869/70-‐des-‐francais-‐utilisent-‐les-‐comparateurs-‐de-‐prix-‐voyages.html, avril 2011
Journal du Net, http://www.journaldunet.com/cc/10_tourisme/tourisme_marche_fr.shtml, juillet 2010
60% des internautes achètent leurs voyages exclusivement sur Internet
70% des internautes utilisent les comparateurs de prix voyage
Seuls 8,4% des voyageurs n’utilisent pas les services du web
5
1.2. L’avènement du web 2.0 et la participation grandissante des internautes
Après l’explosion de la bulle internet, le web, qui n’était alors qu’une sorte de mix entre un immense catalogue de référence et un immense annuaire de prestataires, est devenu participatif. Au début des années 2000, de simples utilisateurs, les internautes sont
devenus acteurs. C’est la naissance de la cyberculture, grâce notamment à l’utilisation faite des CMS (systèmes de gestion de contenu) qui, comme les weblogs (qui deviendront les blogs) ont facilité la multiplicité des interactions entre internautes.
Désormais plus accessible, le web est devenu un espace social où les échanges prolifèrent,
grâce à un grand nombre d’outils facilitant la mise en relation des internautes et des contenus : messagerie instantanée, tags, fils de syndication, liens hypertextes… En présentant les blogs comme des journaux personnels faciles à mettre en place, les
hébergeurs ont contribué à démocratiser l’utilisation d’internet, de sorte que des millions de personnes se sont peu à peu et sans connaissances techniques, prêtées au jeu de la création d’une page personnelle numérique sur leurs sujets de prédilection.
Naturellement, de la même manière que la vente de produits touristiques avait pénétré le web, les voyages ont constitué l’un des grands thèmes de création de blogs à cette époque,
et continuent de l’être aujourd’hui.
1.3. Les internautes devenus critiques
L’une des conséquences importantes de l’avènement du web 2.0 a été la concrétisation de l’internaute en tant qu’individu critique. En effet, quoi de plus naturel que de donner son point de vue quand on en a la possibilité ? Culture, sport, actualités… toutes les publications
sont ouvertement commentées, encensées ou critiquées par les internautes, via les commentaires.
Dans le monde de l’e-‐tourisme, TripAdvisor a été l’un des pionniers à axer sa stratégie autour des commentaires des voyageurs, pour faciliter la prise de décision des internautes
au moment de sélectionner un hôtel. Aujourd’hui, tous les sites de réservation proposent de laisser un avis après un séjour (Booking, Hotels, Venere…). Ce comportement qui consiste à consulter l’avis des autres internautes est typique du web social et devient jour
après jour une pierre angulaire du e-‐tourisme.
6
Chapitre 2 : Internet, e-tourisme et consommation: une modification profonde des comportements d’achat
2.1. Commodité, réactivité, prix : la recette gagnante des pure players
Les pure players sont des entreprises de la nouvelle économie, qui réalisent la totalité de leur chiffre d’affaires grâce à leurs portails Internet. En supprimant les charges fixes liées à
l’exploitation des points de vente et en diminuant significativement le personnel nécessaire à la commercialisation des produits touristiques, ces nouveaux distributeurs peuvent offrir des tarifs ultra compétitifs, aussitôt perçus par les internautes comme un vrai avantage
comparatif. Outre les économies d’échelle réalisées grâce à ce business model innovant, les pure players abordent le marché du tourisme d’une manière décomplexée, en favorisant la vente directe, supprimant au passage les intermédiaires commissionnés qui ont gonflé
pendant des décennies le coût du voyage pour le client final. Au-‐delà des tarifs, les pure players jouent à fond la carte du yield management, consistant à réactualiser les prix au moins une fois par jour, à la hausse comme à la baisse, en fonction de l’offre et de la
demande. Ces entreprises ont insufflé un vrai dynamisme à la commercialisation des produits touristiques et détiennent une part importante du marché de la vente en ligne de produits touristiques (plus de 40% aujourd’hui), obligeant les acteurs traditionnels à
s’adapter. Longtemps, le principe du « early booking2 » assurait d’acheter au meilleur prix. Avec les bons plans de dernière minute d’Internet, les voyageurs peuvent profiter de promotions substantielles en choisissant leur destination au dernier moment. Enfin, la
possibilité de voir et de comparer les produits sans confrontation directe avec un vendeur, sans avoir à se déplacer et à tout moment de la journée sont quelques unes des différences essentielles avec les circuits de vente traditionnels et participent grandement à la
banalisation de l’acte d’achat des prestations touristiques, donc au succès de la vente en ligne3.
2 Principe commercial qui veut que plus le consommateur réserve tôt, moins la prestation est chère 3 L’écho Touristique: http://www.lechotouristique.com/article/le-‐tourime-‐en-‐ligne-‐croit-‐deux-‐fois-‐plus-‐vite-‐que-‐le-‐marché, 49001
En France pour l’année 2011 :
-‐ le CA de l’e-‐tourisme a atteint 15,8 milliards d’euros (35% du CA global du tourisme)
-‐ le e-‐tourisme a progressé de 12% contre 6% pour le tourisme en général
-‐ les pure players réalisent plus de 40% du CA total (6,5 milliards d’euros)
-‐ + de 10 millions de personnes ont réservé en ligne
7
Figure 2-‐1 – Capture d’écran Promovacances
2.2. Un panier moyen supérieur dans les agences traditionnelles
Les agences de voyage traditionnelles facturent plus de services complémentaires à leurs clients : assurances, transport, hébergement, guide touristique… A cause des prix pratiqués sur Internet par des opérateurs qui ne respectent plus le canal de distribution traditionnel4,
notamment dans le domaine aérien, les agences classiques souffrent d’une réduction drastique de leurs marges sur la vente de billets d’avion. Elles compensent cette perte en jouant la carte de la proximité et de la relation-‐client, qui constituent leur valeur ajoutée
face à Internet. En effet, les conseils et l’expertise mettent en confiance les clients et contribuent à élever le coût du voyage. Les agences de voyage traditionnelles vendent aussi plus de séjours familiaux et de longue durée sur lesquels les marges sont supérieures5. Ce
constat souligne que pour les acteurs de l’e-‐tourisme, la digitalisation de la relation-‐client est un véritable défi.
4 Fournisseur (compagnie aérienne, hôtel…) tour opérateur agence client final 5 Journal du Net, http://www.journaldunet.com/ebusiness/tourisme/agences-‐de-‐voyage/rentabilite.shtml
Le panier moyen des agences physiques s’élève à 792€
Le panier moyen des agences en ligne est de 528€
8
2.3. Des voyageurs séduits par les exclusivités et les entreprises remarquables : le cas de Voyageurs du Monde et de Voyage Privé
« Sur un marché encombré, ne pas se démarquer équivaut à passer inaperçu6 ». Le concept
marketing de la Vache Pourpre développé par Seth Godin trouve écho dans les stratégies de Voyageurs du Monde et de Voyage Privé. Pour assurer leur réussite, ces deux entreprises ont su viser juste : tout d’abord, elles évoluent sur des marchés porteurs : le
sur-‐mesure et les ventes flash. Ensuite, elles ont su développer des stratégies remarquables: Voyageurs du Monde s’adresse, non pas à tous les voyageurs, mais uniquement à ceux qui recherchent plus de services et une découverte « en
profondeur » des destinations7. Ces voyageurs, qui forment un marché de niche, ont besoin d’orientation et de conseils experts. Ainsi, alors que la tendance est contraire, Voyageurs du Monde parvient à engager ses clients dans une démarche de « web to shop »8 et continue
de vendre ses produits en direct, ce qui contribue à élever la valeur du panier moyen, largement supérieur à celui facturé par les agences généralistes.
Concernant Voyage Privé, la société n’a pas inventé les bons plans dans le domaine du voyage (Partirpascher, Promovacances ou Lastminute existaient bien avant), mais elle innove en réservant ses offres exceptionnelles aux membres d’un « club privé » auquel les
internautes ne peuvent accéder que via un parrainage. L’adhésion à ce club développe un sentiment d’appartenance qui contribue à distinguer l’offre de celle des concurrents directs tout en favorisant le marketing viral. Grâce à cette stratégie qui valorise un canal de
distribution spécifique, Voyage Privé est aujourd’hui le deuxième site marchand de produits touristiques le plus visité en France derrière Voyages-‐sncf9, avec plus de trois millions de visiteurs uniques par mois.
6 Seth Godin, La Vache Pourpre : Rendez votre marque, vos produits, votre entreprise remarquables !, Editions Maxima, 2011 7 Le Figaro, Voyageurs du Monde résiste grâce au sur-‐mesure, avril 2011 8 Web to shop : du web vers le magasin 9 Stratégos, Stratégie d’un distributeur online : Denis Philipon, Président-‐directeur général de VoyagePrivé.com, automne-‐hiver 2010.
9
Figure 2-‐2 – Capture d’écran VoyagePrivé
2.4. Le cas particulier du low cost aérien
Précurseur dans son domaine, la compagnie irlandaise Ryanair a appliqué le concept du low
cost au transport aérien. Son principe : diminuer les services pour casser les tarifs. Des marges réduites mais des avions pleins, pour des clients qui profitent de cette nouvelle offre pour s’offrir des séjours courts et des week-‐ends dans toute l’Europe. Avec le low
cost, il devient moins couteux de partir à l’étranger que de prendre le train ou la voiture dans son propre pays! Le low cost séduit même des personnes qui n’étaient jamais
parties en vacances à l’étranger. Le voyage devient accessible et se démocratise. L’avion n’est plus l’apanage des classes sociales supérieures et le nombre des voyageurs augmente considérablement. Parce qu’il ouvre de nouvelles perspectives aux voyageurs et les
détourne des offres traditionnelles, le low cost est l’un des facteurs explicatifs de l’avènement du social travel.
2.5. Technologie et accès à l’information : le consommateur s’affranchit des sources d’informations traditionnelles
En même temps que le web s’affirme en tant qu’espace collaboratif grâce aux blogs et aux
forums, que les bons plans du web se multiplient, la photographie et la vidéo numériques font leur apparition et facilitent le partage de contenu médias sur Internet. Les photos et
vidéos disponibles sur Internet permettent d’avoir une idée plus précise des destinations, sans se déplacer et sans consulter les brochures des voyagistes. De plus, les données auxquelles accèdent les internautes sont gratuites et partagées par des voyageurs,
financièrement non intéressés, ce qui augmente leur crédibilité. La publicité online perd de
10
son influence au profit du contenu généré par les voyageurs eux-‐mêmes. Les internautes apprécient et plébiscitent les expériences, photos et avis publiés par leurs pairs : c’est ce
qu’on appelle l’ « infomédiation.
2.6. Le touriste 2.0 : alerte, exigeant et moins fidèle
Les profondes mutations dans la commercialisation des produits touristiques ont entraîné des bouleversements irréversibles dans les habitudes de consommation des voyageurs. Il y’ a définitivement un avant et un après internet. L’acheteur traditionnel était fidèle et suivait
avec confiance les conseils experts de son agence locale. Le temps des brochures et des guides papier est désormais révolu : le touriste moderne prend ses décisions tardivement, compare les offres, consulte d’autres voyageurs et change de nombreuses fois d’avis avant
de prendre sa décision. Fait inimaginable il y’ a 20 ans, le voyageur, informé en temps réel et à l’affût des offres, se laisse aller à des achats impulsifs.
20% des internautes ne savent pas où partir avant d’acheter un
voyage (séjour, vol, circuit…)
11
Chapitre 3 : E-tourisme et innovation technologique: le modèle social se renforce
Le cycle du voyage se compose de 4 étapes successives : la préparation, la réservation, la réalisation et le retour. Les deux premières étapes permettent de répondre aux questions :
Où ? Comment ? Elles concernent les décisions préalables à l’exécution du voyage et ont pour mots clés inspiration et sélection. L’étape réalisation répond aux questions : quoi
faire ? Que voir ? Il s’agit des actions réalisées et des décisions prises pendant le déroulement du voyage. Le mot clé associé est alors consultation. Enfin, le retour est l’ultime étape : il s’agit du partage d’expérience, après la réalisation du voyage. Dans le
cycle du social travel, cette dernière étape est la plus importante car elle participe à la création collective du savoir et du contenu disponibles sur Internet. Le partage d’expérience conditionne la préparation, la réservation et la réalisation du voyage par les
autres voyageurs, d’où cette notion de cycle. Pour faciliter la prise de décision des internautes de plus en plus attirés par de nouvelles expériences, le social travel se développe autour de 5 grandes familles.
3.1. Les cinq familles du social travel
3.1.1. Le travel sharing
Les forums
Depuis plus de 10 ans, l’un des sites préférés des français pour la préparation des voyages est le site VoyageForum. Il rassemble 850 000 membres et recense plus de 3 500 000 messages. Précurseur du social travel, ce forum est la référence des questions-‐réponses de
voyageurs. Il permet d’obtenir des réponses personnalisées, véritable valeur ajoutée aux yeux des internautes. La richesse de ses contenus favorise également le référencement naturel du site dans les résultats présentés par les moteurs de recherche, ce qui génère du
trafic qualifié. Le succès des forums (VoyageForum, Routard ou encore Visoterra) souligne l’intérêt des voyageurs pour les conseils donnés par d’autres voyageurs.
Figure 3.1 – Capture d’écran VoyageForum
12
Les réseaux sociaux de voyageurs
Les internautes attendent des sites consacrés au voyage qu’ils leur proposent des récits authentiques, des photos et des vidéos de voyageurs. Les futurs voyageurs, ceux qui vont
partir, souhaitent être mis en relation avec des voyageurs « expérimentés », ceux qui sont partis, chacun pouvant jouer alternativement ces rôles selon sa propre expérience et enrichir les connaissances de la communauté. Les réseaux sociaux de voyageurs répondent
à ces attentes en simplifiant les interactions entre voyageurs. Très complets, ils couvrent les 4 dimensions du social travel car ils présentent souvent des modules ou plugins de réservation. Essentiel, le « CV » ou « passeport » recense les lieux où les voyageurs sont
allés ainsi que des renseignements plus personnels (centres d’intérêts, âge, philosophie du voyage, actualité…) qui permettent aux personnes de s’adresser aux profils qui leur ressemblent et parfois même de trouver un compagnon de voyage. Très en vogue, la
gamification, qui consiste à attribuer des points ou des badges en fonction du degré de participation et d’expérience des voyageurs, est de plus en plus fréquente sur les réseaux sociaux de voyageurs. Elle permet entre autres d’intégrer une dimension ludique aux
plateformes et, de ce fait, améliore l’activité de leurs membres. En France, les réseaux sociaux les plus connus sont Routard, Beglob, E-‐voyageur ou encore Monnuage, qui propose également une webTV animée par des reporters rémunérés. Leader dans les pays
hispanophones, le site Viajeros recense plus de 300 000 membres et Geckogo compte quand à lui plus d’un million de membres aux Etats-‐Unis et au Canada.
Figure 3.2 – Capture d’écran Gogobot
13
Les guides de voyage numériques
Pratiques et moins consensuels que les traditionnels guides papier, les guides de voyage numériques permettent de découvrir une destination en suivant des itinéraires originaux,
smartphones à la main. Le site français Cityzeum propose plus de 450 guides à télécharger gratuitement, regroupant plus de 100 000 lieux à découvrir. Redvisitor, en anglais uniquement, propose des guides réalisés par des experts locaux. Ce site se distingue en
s’adressant à des voyageurs à la recherche d’expériences, d’hôtels et de restaurants haut de gamme. Citons également dans cette catégorie un autre site français, Backpackmojo, qui propose à ses membres de créer leurs guides de voyage personnels, sur le thème de leur
choix. Le guide créé, qui comprend des informations pratiques et des notes attribuées aux différentes activités, est publié sur le site et accessible à tous les internautes. En échange de sa contribution, le créateur reçoit gratuitement un exemplaire papier de son guide.
Gogobot utilise les API de Fourquare et de Facebook Places pour que les membres puissent partager en temps réel leur position géographique. Des badges sont attribués
en fonction des « check-‐in » réalisés et des avis déposés.
Gogobot est connecté à Facebook : les questions posées sur le site apparaissent
simultanément sur le réseau social afin d’obtenir des avis de confiance.
Figure 3.3 – Capture d’écran du site Backpackmojo
14
Le partage de photos -‐ photo sharing
Autre catégorie du travel sharing, les sites de partage de photos sont également très
appréciés des internautes qui souhaitent se faire une idée d’une destination à travers le prisme des photographies. La grande majorité des sites de voyage présentent des fonctionnalités de partage de photos, mais c’est sur le site généraliste Flickr que l’on
retrouve la plus grande collection de photos de voyage.
3.1.2. Les blogs de voyage
Un contenu original et des points de vue personnels plébiscités par les internautes
Plus personnels, les blogs de voyage n’en demeurent pas moins d’excellentes sources d’informations, également très appréciées des internautes. Ils présentent des publications
détaillées, argumentées et illustrées. Rédigés par des voyageurs passionnés, ils permettent de mieux saisir l’ambiance d’une destination et les internautes peuvent y relever une multitude de détails ou d’informations pratiques. Les blogueurs influents gèrent leur site
comme une petite entreprise et certains parviennent même à vivre de leur travail rédactionnel. Que leur blog soit monétisé ou non, le point commun des auteurs est la passion. C’est d’ailleurs pour les blogueurs interrogés la première raison de leur succès. En
effet, les internautes apprécient tout particulièrement l’engagement des auteurs et le ton personnel et sans concessions auquel ils ont recours. Outre le style et la proximité qui s’en dégagent, les blogs séduisent aussi grâce au contenu, certains parlent de l’univers,
proposés par les auteurs. Souvent rédigés à la première personne, les articles évoquent des situations personnelles à travers des thèmes originaux comme la photo de voyage, les moyens de transport insolites ou même des réflexions philosophiques sur le sens du
voyage. Leur lecture permet de suivre l’auteur, voire de l’accompagner dans ses pérégrinations. Parce qu’il y’a autant de profils de blogueurs qu’il n’y a de blogs, les voyageurs s’identifient, ce qui renforce le sentiment d’adhésion et d’empathie. En
répondant à la demande croissance de contenus personnalisés, les blogs s’inscrivent pleinement dans la tendance du social travel et constituent d’excellents supports de préparation au voyage. A noter qu’à la différence des guides papier traditionnels (Guide du
Routard, Lonely Planet, Petit Fûté…), les blogs sont peu consultés pendant le voyage10.
Le succès des blogs contribuent à faire évoluer la situation des blogueurs, qui jouent le rôle de prescripteurs indépendants auprès de nombreux voyageurs11. En France, certains sites entretiennent d’étroites relations avec les blogueurs et organisent des voyages où ces
derniers sont conviés, en échange de visibilité. Venues d’outre-‐Atlantique, ces opérations tendent à se multiplier en Europe.
10 Voir les interviews des blogueurs en annexes 11 Marketing et convergence, http://marketing-‐et-‐convergence.over-‐blog.com/article-‐6501469.html, avril 2007
15
Le blogging : une activité très chronophage
Un blog de voyage doit son succès au travail de son auteur et à son investissement temps. De même, comme pour n’importe quel site internet, le référencement naturel est un
facteur clé de succès. Panda, le dernier algorithme de Google sorti en 2011 améliore la pertinence des résultats de recherche en favorisant les sites présentant un contenu de qualité (contenu unique et actualisé, UGC12, commentaires…). Ainsi, certains thèmes
judicieusement choisis génèrent du trafic et contribuent au succès de l’ensemble d’un blog. Pour les voyageurs séduits par l’expérience du nomadisme et qui souhaiteraient se lancer dans la rédaction d’un blog avec des objectifs de rentabilité (vivre de son blog, n’est ce pas
le rêve inavoué de nombreux blogueurs ?), une réflexion préalable est nécessaire pour déterminer l’orientation générale et les thèmes de prédilection. La promotion est également essentielle : les blogueurs ont fortement recours aux réseaux sociaux pour faire
connaître leurs posts. Via Twitter et Facebook, ils sont en permanence en relation avec leurs lecteurs, et ce, même en voyage. La vidéo est également un média très apprécié des internautes et l’animation d’un compte Youtube ou Viméo est un excellent moyen
d’améliorer sa visibilité tout en se donnant une image moderne et dynamique. Sur Internet, la qualité de la rédaction ne compense pas l’absence de stratégie et de compétences en community management.
3.1.3. Le travel planning
Simplifier l’organisation d’un voyage…
En plein développement, les sites de travel planning permettent à des voyageurs de
planifier des itinéraires et plus largement des vacances, seul ou en groupe. Le travel planning vise à simplifier l’organisation d’un voyage, sur le plan des réservations et des dépenses : Qui paie quoi ? Quand ? Qui rembourse à qui? Parmi les startups dynamiques,
citons TroopTrip, Meet4Trip, WhyNotTours, Zenwego, Triporama ou encore Voyavo, qui ont récemment sorti des versions convaincantes. Spécialisé dans les itinéraires, le site Rome2Rio permet à ses utilisateurs de trouver en un temps record les différentes options
de transport d’un point A à un point B, partout dans le monde. Les résultats affichent
12 UGC : User Generated Content. En français : contenu généré par les utilisateurs
59% des voyageurs affirment avoir eu envie de visiter un pays ou une région suite à la lecture d’un blog.
Inversement, 28% des internautes ont été dissuadés de ne pas visiter une
région après avoir lu un blog.
16
notamment les horaires, le temps de trajet et les prix. Ce service procure un gain de temps spectaculaire.
Figure 3.4 – Capture d’écran TroopTrip
… visiter une destination avec un local
C´est ce que propose tripXP, une startup parisienne qui met en relation des “locaux” plein d´idées originales avec des voyageurs à la recherche de sorties et de rencontres dans les pays ou villes qu´ils visitent. L´idée est très simple: si vous êtes dans la peau du touriste, il
vous suffit de taper le nom de la destination et vos dates afin de consulter la liste des activités proposées par les membres du site qui vivent là où vous partez. Vous faites le tour des propositions, sélectionnez ce qui vous tente, regardez les langues parlées par le
“guide”, les évaluations et les services compris. Les activités sont payantes et tout est sécurisé par le module de paiement de tripXP. A l´issue de la prestation, les visiteurs sont invités à évaluer la qualité de l´activité en attribuant une note, qui permettra aux futurs
voyageurs de bénéficier des différents feedback avant de réserver.
17
… ou partir au meilleur tarif avec des voyageurs qui vous ressemblent
Tripattitude, une startup française qui a vu le jour en 2011 propose un service tout à fait innovant et résolument social. Le principe est simple : rassembler des voyageurs par affinités et disponibilités, définir un programme commun et négocier les meilleurs tarifs, via
la plateforme, auprès des agences de voyage locales capables de répondre à la demande du groupe constitué. Concrètement, Tripattitude croise les profils des membres (dans lesquels sont détaillés les passions et les centres d’intérêts, les sports ou activités pratiqués, les
dates de disponibilité et le budget) et rassemble des voyageurs autour de thématiques d’intérêts communs. Les voyageurs peuvent proposer une idée ou se greffer à un groupe déjà constitué. Le groupe traite directement avec l’agence réceptive retenue dans le pays
de destination et peut donc demander un séjour personnalisé, tout en bénéficiant d’un pouvoir de négociation intéressant, en appliquant le principe des achats groupés. Les voyageurs peuvent même poser des « options » et s’engager à participer à l’aventure
uniquement si le tarif descend au niveau de leur budget personnel. En proposant des achats groupés de voyages thématiques, Tripattitude applique un concept gagnant du social commerce (les deals) et le réinvente via le prisme du social travel. La plateforme permet
aussi aux agences de voyage indépendantes de participer à la construction d’un modèle plus social, avec une réelle prise en considération des attentes des voyageurs et une réponse plus personnalisée. En conjuguant habilement mise en relation, planification et
achats groupés, Tripattitude crée une véritable innovation de rupture dans le domaine du social travel.
Figure 3.4 – Capture d’écran du site tripXP
18
Figure 3 -‐5 : Tripattitude, plateforme d’achats
groupés de voyages thématiques
3.1.4. Les réseaux d’hospitalité
Chantre de la consommation collaborative, au même titre que le covoiturage et l’auto-‐partage, les réseaux d’hospitalité, gratuits ou payants, offrent une alternative séduisante aux hébergements classiques : camping, chambres d’hôtes, gîtes ou hôtels. Le principe est
simple : il s’agit de mettre en relation des voyageurs à la recherche d’un logement et des habitants disposés à les recevoir.
19
Les réseaux d’hospitalité gratuits
Les réseaux gratuits les plus connus, Couchsurfing et Hospitalityclub, présentent les séjours chez l’habitant comme des expériences uniques et enrichissantes. Le leitmotiv est l’échange interculturel. Le profil des voyageurs et les appréciations des membres constituent la pierre
angulaire du système. Ils assurent la qualité des rencontres et permettent d’anticiper de possibles affinités – ou d’éviter les mauvaises expériences. Pour pouvoir profiter d’un “couch”, il suffit à un membre du site, après avoir soigneusement complété son profil (de
préférence en anglais), d’envoyer une “request” personnalisée au(x) couchsurfer(s) dont le profil et la localisation géographique correspondent à ses attentes.
Couchsurfing permet aux gens du monde entier de trouver des hébergements gratuits à travers le monde, mais aussi plus simplement de rencontrer des gens, pour un café, une sortie ou une soirée à thème. Partout dans le monde, les “city group” organisent des
meetings hebdomadaires ou mensuels dans lesquels les nouveaux arrivés et les gens de passage peuvent rencontrer les couchsurfers locaux. C’est un aspect moins connu du couchsurfing mais un excellent moyen de se faire des amis autour du monde, même s’il on
n’est pas à la recherche d’un toit.
Figure 3.6 – Capture d’écran Couchsurfing
20
Les réseaux d’hospitalité payants : un modèle C to C13 en pleine expansion
Arrivés plus récemment, les réseaux d’hospitalité payants connaissent un franc succès. Le principe consiste à louer pour une période courte une chambre ou un studio mis à
disposition par un membre, partout dans le monde. AirBnB et Wimdu, les leaders du marché, présentent leur concept comme une solution idéale pour voyager, tout en vivant comme un local. En général, le standing des biens à louer est relativement élevé, pour des
tarifs inférieurs à ceux pratiqués par les hôtels.
Figure 3.7 -‐ Capture d’écran Bedycasa, startup française spécialisée dans les locations courtes entre particuliers
3.1.5. Les sites de réservations d’hôtels
Mieux choisir son hôtel grâce aux avis et commentaires clients
L’aspect social des sites de réservations d’hôtels se traduit par la mise en avant des d’avis et
commentaires clients, qui aident les voyageurs au moment d’effectuer une réservation en ligne. Initialement, les systèmes de notation (les petites étoiles jaunes ou rouges) présentaient l’évaluation moyenne des clients pour un établissement, dans sa globalité.
Désormais, ces systèmes sont capables de présenter les avis pour différents critères, comme la propreté, la localisation géographique, le confort des chambres ou encore la
13 C to C : consumer to consumer, par opposition au B to B, business to business
21
qualité du petit déjeuner. Par ailleurs, l’internaute peut également accéder aux avis d’une certaine tranche de population ayant séjourné dans l’hôtel (par exemple les avis déposés
en français uniquement). L’affichage des avis en fonction du profil offre plus de pertinence que l’affichage de tous les avis. En effet, un couple de retraités n’a pas les mêmes exigences qu’un couple avec 3 enfants en bas âge14. Selon une étude de Forrester, plus de 78% des
internautes font aujourd’hui confiance aux avis. Mieux, ils sont plus de 58% à affirmer qu’ils ne passent une réservation que s’ils ont pu consulter des avis sur la destination. Selon une étude de janvier 2011, « pour les personnes de moins de 29 ans, les évaluations clients sont
« particulièrement déterminantes » dans le choix d’un hôtel15 ». Parmi les sites de réservation d’hôtels, citons Booking, TripAdvisor, Venere ou encore Hotels. Trivago, Liligo et Sprice utilisent les API des différents sites de réservation et agissent comme des méta-‐
moteurs de recherche capables de lister en ordre croissant les prix annoncés par les sites de réservations.
Figure 3.8 – Capture d’écran TripAdvisor
14 Lors du salon TopTIC d’octobre 2011, la société française Qualinetwork, éditrice de lidoli, un système de gestion des avis clients, a été récompensé par un jury d’experts, pour ses innovations dans le domaine du tourisme. 15 Tendance Hotellerie, http://www.tendancehotellerie.fr/articles-‐breves/marketing-‐distribution/1213-‐article/selon-‐le-‐portail-‐de-‐reservations-‐hrs-‐les-‐photos-‐ont-‐plus-‐d-‐impact-‐que-‐le-‐bouche-‐a-‐oreilles-‐lors-‐de-‐la-‐selection-‐d-‐hotels, mars 2011
22
Google Hotel Finder
En 2011, Google a lui aussi mis un pied dans le social travel, avec la sortie de Google Hotel Finder. Il s’agit d’un site de recherche d’hôtels très abouti qui propose des fonctions de recherche utilisant des filtres suggérés par Google et des informations clés. Par exemple,
Google propose l’affichage des hôtels en fonction de leur proximité avec les lieux les plus intéressants, suggère une zone géographique optimale ou permet de lancer une recherche en fonction du temps de marche jusqu’au centre ville. Une fois que le résultat des hôtels
correspondant aux critères de recherche est affiché, la comparaison et le choix est facilité grâce à l’affichage des réductions proposées, les photos et les avis d’internautes (croisement des informations avec Google Places).
Figure 3.9 – Capture d’écran Google Hotel Finder
3.2. Le social travel et les réseaux sociaux généralistes
3.2.1. Facebook au centre du social travel : pêcher là où sont les poissons
Facebook compte 800 millions de membres, ce qui représente plus de la moitié des utilisateurs d’internet dans le monde. Pour les marques, il s’agit d’une formidable opportunité, car la probabilité que leurs clients ou cibles soient utilisateurs de Facebook est
énorme : en France, 78% des internautes sont présents sur les réseaux sociaux16. Surtout, Facebook est un formidable accélérateur de croissance, grâce au graph social. En effet,
16 Clubic, http://pro.clubic.com/blog-‐forum-‐reseaux-‐sociaux/actualités-‐372902-‐etude-‐ifop-‐78-‐francais-‐presents-‐reseaux-‐sociaux.html, octobre 2010
23
chaque action réalisée par un membre est relayée sur le fil d’actualités de ses amis, ce qui les informe automatiquement de ses centres d’intérêts et de ce qu’il a aimé. Une marque
qui « touche » un membre touche simultanément tous ses amis. Le potentiel de viralité est donc considérable ; de plus, ce sont les internautes eux-‐mêmes qui, grâce à Facebook, transmettent le message des marques ou des startups. Ce marketing de bouche-‐à-‐oreille
génère une crédibilité bien supérieure à celle de la publicité traditionnelle.
Les pages Facebook : pour stimuler la discussion autour d’une marque et engager les communautés
Le monde est devenu social et Facebook est en quelque sorte une grande conversation, dans laquelle chaque membre exprime ses goûts, son histoire et ses préférences. C’est une
plateforme où les gens échangent, partagent et découvrent des nouveautés et des marques. Il est donc essentiel pour celles-‐ci de prendre part aux conversations pour toucher un maximum de gens, tout en construisant des relations authentiques. Les pages
Facebook vont en ce sens, car elles permettent de créer des communautés autour des marques.
Figure 3.10 – Capture d’écran de la page Facebook de Faire le tour du monde
24
Engager les communautés et entrer en contact avec des clients potentiels grâce aux pages Facebook
Les pages ont pour but d’alimenter les discussions autour des marques. Il faut donc que
celles-‐ci donnent des raisons à leurs fans de les consulter fréquemment et de partager le contenu qu’elles proposent. Pour qu’une page soit utile aux voyageurs, il convient de mettre à jour fréquemment son contenu, pour générer des commentaires, des partages et
des mentions « J’aime », qui vont à la fois accroître la fidélité des fans et l’effet de bouche-‐à-‐oreille. Facebook parle de « propagation organique gratuite17 ». L’un des facteurs clés de succès d’une page est de solliciter ses fans à travers des questions, mais également de
répondre à celles posées par la communauté. Grâce aux statistiques, le community manager peut mesurer les réactions de la communauté par rapport aux différents contenus proposés. Il peut aussi savoir quels sont les meilleurs moments pour publier du contenu et
ainsi procéder à des ajustements. Enfin, ces statistiques permettent de mieux connaître la communauté : genre, âge, centres d’intérêts, qui sont des données précieuses et utilisables pour améliorer la stratégie de communication.
3.2.2. Wipolo : une intégration pour partager ses voyages sur Facebook
Wipolo est une startup française dont l’objectif, en termes marketing, est d’intégrer une
tribu, les voyageurs, dans un réseau social plus hétérogène, Facebook. Grâce à la signature d’un partenariat exclusif avec Facebook fin 2011 (lors de f8, la conférence annuelle consacrée aux développeurs), il est désormais possible pour un internaute de partager ses
voyages avec ses amis, directement sur Facebook. Réservations, calendrier, itinéraires et partage de contenus multimédias permettent de préparer ses aventures tout en considérant les remarques, avis ou conseils de ses amis. Inversement, les amis, informés de
vos voyages passés, présents ou futurs, peuvent librement s’en inspirer. Ne plus chercher l’information mais suivre des recommandations de personnes de confiance, c’est aussi ça, le social travel. Par ailleurs, ce partenariat signé entre Facebook et la start-‐up française
souligne bien l’intérêt du géant californien pour le social travel18.
17Facebook Marketing Solutions, https://www.Facebook.com/business/howitworks/ 18 Pour de plus amples informations consulter l’article « Le social travel est né au F8 2011 de
Facebook », http://www.portaildudeveloppementcommercial.com/articles/le-‐social-‐travel-‐est-‐
n%C3%A9-‐au-‐f8-‐2011-‐de-‐Facebook-‐.html, octobre 2011
25
Figure 3.11 – Capture d’écran Wipolo
3.2.3. Twitter le micro-‐blogging au service du voyage et de la promotion des marques
Les voyageurs sont de plus en plus présents sur Twitter et partagent leurs aventures en
direct, à l’aide de leur smartphone ou dès qu’une connexion internet est disponible. Le système des hashtags permet de retrouver rapidement les Tweets concernant une destination. Il suffit alors aux internautes de s’adresser directement aux voyageurs pour
poser une question, commenter un Tweet ou solliciter un conseil. L’aspect informel et spontané des Tweets correspond tout à fait à l’esprit voyage : l’internaute a besoin d’une information rapide, il peut l’obtenir grâce à Twitter. Les blogueurs et les marques utilisent
aussi Twitter comme relai d’information : jeux concours, liens vers des articles, observations, nouveautés, sont très largement partagés sur Twitter. D’ailleurs, nombre de blogueurs constatent aujourd’hui que les Tweets prennent peu à peu le pas sur les
commentaires postés à la suite des articles19. Twitter est donc un lieu de conversation où
19 Lire l’interview n°2 en annexe
26
l’on vient commenter les articles et les informations glanées sur le net. Le bouton « reTweet » sert lui aussi de catalyseur au contenu diffusé, car il permet d’atteindre des
membres qui ne font pas partie des suiveurs de la marque ou du blog. Il est intéressant de noter que Twitter est aussi un site de plus en plus utilisé pour le partage de photos, une fonctionnalité récemment introduite sur le réseau social.
Figure 3.12 – Capture d’écran Twitter
27
Conclusion
Le voyageur nouvelle génération a largement recours aux informations disponibles sur
internet et s’inspire des expériences des autres voyageurs. Soucieux de vivre des expériences uniques, il privilégie désormais le made-‐by-‐me (je choisis, j’assemble) au dépend du voyage organisé. Le social travel, en favorisant les échanges entre voyageurs,
participe à une profonde remise en question du tourisme traditionnel : l’influence ne vient plus des marchands mais des proches et des voyageurs auxquels on s’identifie et qui formulent des recommandations. Désormais, les communautés détrônent les marques et
établissent de nouvelles règles du jeu : les informations émises par les voyageurs sont considérées comme fiables alors même que les messages commerciaux perdent de leur impact. Parce que voyager est devenu plus accessible, les internautes s’émancipent et
s’éloignent des sources d’informations traditionnelles. Pour la génération Y qui a grandit avec internet, le social travel n’est pas considérée comme une alternative mais comme une démarche logique et naturelle.
Si le rapport aux marques et les habitudes de consommation changent, c’est aussi parce
que les attentes des consommateurs ont évolué vers plus de singularité. En maîtrisant l’information (grâce à Internet, on trouve toujours des données et des contacts, même pour les destinations les plus reculées du monde), il est possible de se lancer dans des aventures
toujours plus originales. En témoigne l’expérience de Wijnand Boon, un jeune marcheur hollandais qui traverse l’Europe à pied, guitare sur le dos et iPhone à la main. Connecté à son compte Twitter, il est en permanence géolocalisé et partage son expérience en temps
réel. Mieux, il est régulièrement hébergé par des internautes membres du site Couchsurfing et résidant dans les villes qu’il traverse20. Cet exemple souligne bien la proximité et la complicité qu’internet et les réseaux sociaux développent entre les voyageurs. Il ouvre aussi
la question de la géolocalisation qui sera l’une des voies majeures de développement du social travel.
Le futur du social travel s’articulera sans doute autour d’un rapprochement des parties concernées. A l’heure actuelle, les startups du social travel, qui ont largement développé
l’aspect social, évoluent comme des électrons libres autour des marques (voyagistes, sites marchands), qui cherchent à développer leur chiffre d’affaires mais demeurent passives à l’endroit du social travel21. Pourtant, le social travel ne concerne pas uniquement les
20 Pour en savoir plus, suivez @Twalkwithme sur Twitter ou consultez le site http://www.Twalkwithme.com 21 Voir l’article « Social travel : quand les tours opérateurs et les agences de voyage en ligne
regardent passer le train », http://fr.locita.com/reseaux-‐sociaux/les-‐autres/social-‐travel-‐quand-‐les-‐
tour-‐operateurs-‐et-‐les-‐agences-‐de-‐voyage-‐en-‐ligne-‐regardent-‐passer-‐le-‐train/, décembre 2011
28
voyageurs « autonomes » et les voyagistes ont tout intérêt à mettre en place les outils (sous la forme de sites dédiés, d’incentives ou de partenariats) pour que leurs clients
deviennent relais et prescripteurs de leurs offres. En effet, si les voyageurs, devenus des acheteurs exigeants –et redoutables-‐ ne trouvent pas les informations désirées sur un site, il est logique qu’ils aillent les chercher ailleurs. Difficile dans ce cas de séduire de nouveaux
clients. Le succès des acteurs de l’e-‐tourisme est donc conditionné par leur capacité à répondre aux attentes des internautes à l’heure du social travel.
29
Annexes : morceaux choisis des interviews réalisées auprès de 5 blogueurs-voyageurs - merci à eux et longue route ;)
Interview n°1 : Aurélie Amiot
« Le déclic, ça a été quand j'ai commencé à donner des astuces sur la
photo. C'est un sujet assez précis et on ne trouve pas vraiment de conseils
détaillés »
Peux-‐tu te présenter succinctement et présenter ton blog (dates, particularités,
originalité, quelques chiffres) ? J'ai 25 ans et j'opère sous le pseudonyme de Madame Oreille, non pour un quelconque
anonymat (quoique...) mais parce que j'ai toujours utilisé ce nom sur internet. Je tiens un blog personnel (madame-‐oreille.com/blog) depuis quelques années. Il a évolué au fur et à mesure. Quand je me suis mise à la photo, j'en ai tout naturellement posté dessus, et
quand j'ai commencé à voyager, j'y ai raconté mes "aventures". C'était initialement destiné à la famille et aux amis. L'audience était confidentielle et les commentaires fermés !
30
Puis j'ai commencé à m'ouvrir et à faire les choses un peu plus sérieusement ! Ainsi, depuis Avril dernier, je publie trois articles par semaine : des conseils destinés aux photographes
voyageurs, de la vidéo, et des récits de voyages.
Parallèlement, je publie des carnets sur une partie "site" (madame-‐oreille.com). Une autre façon de voyager, entre photos, textes manuscrits, collages et croquis. C'est une chose qui me tient pas mal à cœur, me prend beaucoup de temps mais me paraît assez
complémentaire au blog. Je voyage principalement avec mon compagnon, qui joue aussi les modèles, corrige mes textes, et me sert de garde du corps !
Quelles ont été tes motivations à l'origine de la création du ton blog? Sachant qu'il existe
une multitude de sites qui permettent de partager tes expériences de voyage, pourquoi avoir créé ton propre blog?
Initialement, c'était pour partager avec les proches mais aussi parce que ça me faisait plaisir. C'est très agréable de garder une trace de nos sentiments au retour d'un voyage et
de se replonger dedans des mois voire des années après. Mine de rien, la mémoire est très sélective, et même si le voyage a paru exceptionnel, on oublie forcément certaines choses. Souvent, j'oublie le nom d'une ville et je vais le chercher sur mon blog !
Je ne me suis jamais demandé si créer mon propre blog était une bonne idée. Je voulais un truc qui me plaise, sans pubs qui clignotent... C'est un support assez libre, et ça me plaisait !
Il est difficile de "sortir du lot" avec son blog. Quelle a été ta stratégie pour faire
connaître ton blog? Y'a-‐t-‐il eu un "déclic" à un moment donné?
Le déclic, ça a été quand j'ai commencé à donner des astuces sur la photo. C'est un sujet assez précis et on ne trouve pas vraiment de conseils détaillés. En tout cas aucun site francophone n'y est consacré. Pour autant, je n'ai jamais réfléchi à une vraie stratégie. J'ai
juste refait la charte graphique, ouvert un compte Twitter, une page Facebook, et laissé le temps faire. C'est le strict minimum pour partager les articles et échanger avec les lecteurs et, pour l'instant, ça porte ses fruits !
Quels sont les articles ou informations plébiscités par tes lecteurs? En quoi ton site peut-‐il être utile aux voyageurs? (ce qu'ils ne trouvent pas ailleurs)
J'essaie de donner quelques infos et surtout une approche personnelle dans mes récits, en
soignant les visuels, mais ça n'est pas franchement nouveau ! Le côté conseils sur la photo et la vidéo, par contre, est relativement unique. J'essaie de donner des astuces qui peuvent servir à tous : tantôt sur le matériel, la technique, mais aussi la composition, le post-‐
traitement. Ca n'est pas uniquement destiné aux possesseurs de reflexs passionnés ou aux vidéastes expérimentés, bien au contraire !
31
32
Es-‐tu connectée en voyage?
Pas franchement ! J'ai passé un mois à traverser les Etats-‐Unis en train et je postais des articles à chaque étape. C'est intéressant d'écrire quand tout est frais, pas encore digéré,
mais je ne peux pas faire ça à chaque fois ; ne serait-‐ce que parce que l'accès au WiFi n'est pas aisé partout. Et puis, je suis plutôt du genre à me couper du monde pour mieux profiter du voyage. Je passe suffisamment de temps devant un ordi au quotidien pour ne pas y
consacrer mes vacances !
Pour promouvoir ton blog, quel temps lui consacres-‐tu? Es-‐tu connectée tous les jours sur les réseaux sociaux? Au moins une fois par semaine?
Je passe mes journées dessus... mais pas à des fins promotionnelles ! C'est probablement
assez naïf, mais je donne la priorité au contenu et c'est déjà très chronophage. Pour autant, j'aime les échanges qui ont lieux sur les réseaux sociaux, et j'ai plaisir à y participer.
Quels supports utilises-‐tu en voyage? (guides papiers, sites internet, applications mobiles,
autres blogs... lesquels)
Je prépare beaucoup avant (pas forcément pour un itinéraire précis, mais plus pour une reconnaissance des lieux, découvrir la culture) en lisant les forums, les blogs de voyages, divers sites. Par contre une fois partie, je me limite à un guide papier pour les cartes et le
mini-‐lexique. Je n'ai même pas de smartphone !
En dehors de ton blog, sur quels autres sites partages-‐tu tes voyages? (sites communautaires de voyage, forums, sites de partage de photos, de vidéos, sites d'avis d'hôtels...)
Plus aucun... Au début, je partageais un peu partout, mais ça prend un temps fou ! Là
encore, pour la "promotion", participer un peu ailleurs pourrait être un bon outil, mais je préfère me concentrer sur le blog plutôt que me disperser. J'utilise juste Vimeo pour les vidéos, parce que ça me semble être une très bonne plateforme pour héberger les vidéos
destinées à être publiées sur le blog...
Quels types de messages partages-‐tu sur ta fanpage? Sur Twitter? En quoi sont-‐ils
indispensables à ton activité de blogging?
Je ne pense pas qu'ils soient indispensables ! C'est à la base un moyen simple pour partager les articles. A côté, je vais diffuser des liens vers d'autres blogs ou des sites qui me plaisent, ou dont le sujet me paraît intéressant.
Je n'utilise pas Facebook et Twitter de la même manière. La fan page est plus formelle et
33
Twitter un peu plus personnel. Il y aura, par exemple, beaucoup plus d'échanges personnels directs sur Twitter, voire des discussions sur des sujets sans rapport avec le voyage ! Sur
Facebook, on peut s'adresser plus facilement à un groupe, et du coup j'essaie, de temps en temps, d'y proposer des mini animations...
Il existe une multitude de sites pour les voyageurs et il est de plus en plus difficile de les distinguer. Qu'est ce que tu juges important sur un site, qu'est ce qui peut te convaincre
de l'utiliser? Quels sont les sites que tu utilises?
A l'heure actuelle, plus aucun, faute de temps. Mais je crois que ce qui est le plus important, pour moi, c'est la possibilité de croiser toutes les infos, pouvoir géotagger une vidéo Youtube, un album Flickr, un avis Tripadvisor, un billet de blog et des commentaires
personnels, et tout partager ainsi !
Quelles sont pour toi les clés du succès d'un blog?
Le plaisir. Si on se force à écrire, si on ne s'amuse pas, ça se sent assez vite. Et non seulement on perd rapidement en motivation, mais surtout les lecteurs ne rentreront pas
dans notre Univers.
34
Interview n°2 : Catherine Abhervé
« Je lis les blogs avec des articles de voyage car le
ton est personnel et c’est le moyen de trouver de bonnes
adresses »
Peux-‐tu te présenter succinctement et présenter ton blog (dates, particularités, originalité, quelques chiffres)
J'ai créé mon 1er blog en 2002, c'était encore l'époque des "weblog" et non juste "blog" !
C'était un blog de textes fiction. En 2003 je me suis expatriée aux Etats-‐Unis et mon blog s'est transformé en DIY22, c'était la grande tendance, j'avais une machine à coudre et beaucoup de temps ! Puis en 2009, juste avant de revenir en France j'ai créé vagabondes.fr
avec un thématique voyage/tourisme, secteur dans lequel je travaille d’ailleurs. […] je souhaitais m'inspirer des communautés de voyageuses américaines, des blogs type
22
35
GoGalavanting.com. Je voulais un blog participatif avec des contributeurs mais finalement c’est devenu simplement un blog de voyage perso et ma vision sur le tourisme. En fait j'ai
maintenant beaucoup de lecteurs masculins, je vais garder le violet mais changer ma baseline :)
Il est difficile de "sortir du lot" avec son blog. Quelle a été ta stratégie pour faire
connaître ton blog? Y'a-‐t-‐il eu un "déclic" à un moment donné?
Le déclic à été un concours de carnet de voyage organisé en mai 2011 qui m'a apporté beaucoup de nouveaux membres sur ma page Facebook. Participer à des voyages de blogueurs à contribué aussi à alimenter mes rubriques (un blogueur voyage à besoin de
voyager !) et connaitre d’autres blogueurs, donc augmenter ma visibilité...
Quels sont les articles ou informations plébiscités par tes lecteurs? En quoi ton site peut-‐il être utile aux voyageurs? (ce qu'ils ne trouvent pas ailleurs)
Je ne sais pas si c’est vraiment les infos qui intéressent mes lecteurs, pour ça ils me suivent
sur Twitter ou Facebook. C’est plutôt la diversité de mes thématiques, hôtels, destination, interview... Ensuite j’ai des articles bien référencés comme par exemple “se marier à l’étranger” qui attirent de nouveaux lecteurs.
Es-‐tu connectée en voyage?
Tout le temps, surtout Twitter, c'est un monde de fou ! Je suis beaucoup plus active sur réseaux sociaux que sur mon blog qui me demande beaucoup plus de temps en écriture, photos, etc.
Quels types de messages partages-‐tu sur ta fanpage? sur Twitter? En quoi sont-‐ils indispensables à ton activité de blogging?
Ils deviennent plus importants que le blog lui-‐même. Ils m'apportent la rencontre également. J'ai d'ailleurs de moins en moins de commentaires sur mon blog, on discute
avec les lecteurs sur Twitter ou Facebook puis on se encontre IRL23.
Il existe une multitude de sites pour les voyageurs et il est de plus en plus difficile de les distinguer. Qu'est ce que tu juges important sur un site, qu'est ce qui peut te convaincre
de l'utiliser? Quels sont les sites que tu utilises?
Je lis les blogs avec des articles de voyage car le ton est personnel et c’est le moyen de trouver de bonnes adresses. Je trouve ces blogs sur Hellocoton par exemple. Ensuite je
follow des comptes sur la thématique du voyage comme Lonely planet, MonNuage, 23 IRL : In Real Life
36
Routard, Librairie du voyage, A/R Voyage...En fait je n'atterri sur un site que via la veille sur réseau, je ne surf pratiquement plus.
Quelles sont pour toi les clés du succès d'un blog?
Be yourself ! Le ton, le contenu et la proximité avec les lecteurs via les réseaux sociaux mais aussi et surtout la rencontre non-‐virtuelle.
37
Interview n°3 : Adeline Gressin
« C’est important de partager de l’information et de relayer celle des autres. C’est ainsi que l’on se
fait connaître et à terme que l’on devient une « marque » référente voire influente dans son
domaine »
Peux-‐tu te présenter succinctement et présenter ton blog ?
Je m’appelle Adeline, j’ai une trentaine d’années et je suis une aventurière-‐blogueuse ! J’ai lancé mon site Voyages etc… en 2009 avant de partir pour un tour du monde. J’y raconte mes aventures, mes rencontres et mes coups de cœur à travers le monde sous forme de
chroniques. Au niveau des chiffres, je pense avoir un site plutôt confidentiel par rapport à certains autres blogs de voyage mais c’est bien ainsi, je préfère me positionner sur la qualité plutôt que la quantité.
Quelles ont été tes motivations à l'origine de la création du ton blog? Sachant qu'ils
existant une multitude de sites qui permettent de partager tes expériences de voyage, pourquoi avoir créé ton propre blog?
J’ai créé un blog parce que je souhaitais partager une aventure vécue en solitaire avec ma famille et mes amis. C’était la façon la plus évidente de donner des nouvelles à tout le
38
monde sans avoir à passer par le mail. Il n’y a jamais eu d’idée de profit derrière la création de Voyages etc... Je voulais vivre une aventure unique sans avoir à dépendre de qui que ce
soit publicitairement parlant. Je travaillais dans le secteur de la publicité avant de partir et je souhaitais oublier mon travail le temps de mon année sabbatique. Monétiser Voyages etc… ne m’aurait pas aidé à atteindre cet objectif.
Il est difficile de "sortir du lot" avec son blog. Quelle a été ta stratégie pour faire
connaître ton blog? Y'a-‐t-‐il eu un "déclic" à un moment donné?
Dès la mise en ligne du blog, j’ai créé une page Facebook que j’alimente régulièrement en relayant mes billets ou en publiant des liens ayant toujours attrait au voyage, ça me permet d’entretenir un lien régulier avec mes fans.
Durant mon voyage, je ne me suis pas intéressée aux chiffres, je ne les ai d’ailleurs jamais
regardés. Voyager et bloguer c’est compliqué, et forcément à un moment il faut faire un choix entre publier et faire progresser l’audience ou profiter. Pour moi, c’était tout vu : je préférais passer mon temps à vivre mon aventure plutôt que de me soucier de l’audience
vu qu’il n’y avait aucun but lucratif derrière ce blog. Je publiais en fonction de mon inspiration, de mes coups de cœur sans aucune idée marketing derrière.
C’est seulement au retour que j’ai pris réellement conscience de l’impact et de la qualité de Voyages etc… et du fait que je pouvais en faire quelque chose de moins confidentiel mais la
planète blogging évolue vite : quand en 2009 nous avions encore affaire à des amateurs, en 2011 j’ai découvert que de plus en plus de blogueurs essayaient de se professionnaliser et faire du profit avec leur site, parfois au détriment de la qualité d’ailleurs. Face à cette
concurrence, c’est très difficile d’émerger, surtout lorsque l’on travaille à côté. Mener les deux de front est quasiment impossible. De plus, quand je vois à quel point la publicité prend le pas sur les récits de voyage en tant que tels, je préfère rester telle que je suis avec
un lectorat de qualité à qui je propose ma vision des choses, en toute objectivité.
Tu as un partenariat avec Evaneos? Comment ce partenariat a-‐t-‐il vu le jour? Est-‐ce un simple échange de visibilité ou de l'affiliation rémunérée ?
J’ai effectivement un partenariat avec Evaneos qui est rémunéré mais ce n’est pas cela qui a été ma motivation première dans l’acceptation de ce partenariat. La société Evaneos m’a
contactée en m’expliquant ses valeurs qui sont notamment le voyage responsable, le respect des communautés, des cultures, de l’environnement, et je me suis reconnue en
celles-‐ci, j’ai donc accepté ce seul et unique partenariat. C’est cohérent avec le contenu de mon blog.
Quels sont les articles ou informations plébiscités par tes lecteurs? En quoi ton site peut-‐il être utile aux voyageurs? (ce qu'ils ne trouvent pas ailleurs)
39
Voyages etc… n’a pas la vocation d’être un site pratique de voyage. Ce que j’aime par-‐dessus tout, c’est partager mes émotions, mes rencontres. J’ai envie de donner envie, qu’en
me lisant les internautes se disent « tiens j’irais bien là ou je vivrais bien ce genre d’expérience aussi ». J’ai aussi envie de faire voyager, s’évader ou rêver ceux qui n’ont pas la chance de pouvoir vivre ce genre d’aventure et surtout que tous soient touchés, émus
par mes propos. Et ça marche plutôt bien vu les retours que j’en ai. Les lecteurs sensibles à mes billets qui ont besoin d’informations pratiques me contactent par mail.
De temps en temps je publie des conseils sur l’organisation d’un tour du monde ou les lieux à voir sur chaque continent mais je n’ai pas l’intention d’en faire mon fonds de commerce.
Rédiger ce genre d’articles me permet de toucher un public plus large, à la recherche d’informations pratiques. C’est bien aussi de le faire de temps en temps pour faire connaitre le reste de mon travail.
Es-‐tu connectée en voyage?
Oui, je voyage avec un mini-‐PC qui me permet de me connecter régulièrement en fonction
du Wifi que je trouve. Si tu n’as pas ton propre matériel, c’est assez difficile de bloguer en voyage. […] Il faut savoir que cela me prend au minimum entre 4 et 5h de mettre un post en ligne avec son propre matériel (rédaction, choix des photos, réductions, relecture,
corrections…). Sans celui-‐ci, cela peut se transformer en petite galère, sans parler du coût des cafés internet. Dans certaines régions du monde comme l’Océanie, cela peut devenir un gouffre financier pour un voyageur petit budget.
Pour promouvoir ton blog, quel temps lui consacres-‐tu? Es-‐tu connectée tous les jours sur
les réseaux sociaux? Au moins une fois par semaine?
En temps normal je suis connectée tous les jours, au moins deux fois par jour, en début de matinée et fin d’après-‐midi. C’est la base pour être visible. En voyage, j’essaye de me connecter chaque jour mais j’y consacre une heure, pas plus sinon je deviens esclave et ce
n’est pas le but. Je le suis suffisamment le reste du temps.
Te fixes-‐tu des objectifs en terme de trafic et de suiveurs et fans sur Facebook et Twitter?
Pour l’instant non. Je n’ai pas encore défini de stratégie mais je suis en train d’y réfléchir. Plus on a de fans, plus on en veut. Je me suis vraiment mise sur Twitter il y a deux mois et
les chiffres progressent plutôt bien. Sur Facebook par contre je stagne. Aujourd’hui je remarque que pour faire venir les fans, il faut marketer son blog et ses pages : offrir des cadeaux, faire des jeux concours, proposer des goodies... C’est cela qui fait venir les fans
aujourd’hui. La concurrence est rude dans ce domaine mais je n’ai pas envie d’aller dans cette direction avec Voyages etc… Cela mérite donc réflexion.
40
Quels supports utilises-‐tu en voyage? (guides papiers, sites internet, applications mobiles, autres blogs... lesquels)
En voyage j’emporte un guide mais il me sert plus à connaître l’histoire et les us et
coutumes du pays. Pour le reste, je me débrouille sur place en parlant avec les autres voyageurs ou les locaux afin de connaitre les bons plans, les choses à ne pas manquer. Je voyage en fonction de mes envies et de mon instinct, pas en fonction de ce qu’un guide va
me dire. J’aime partir dans une direction et me perdre, c’est souvent ce genre d’aventure qui provoque des rencontres exceptionnelles.
Avant de partir, je parcours quand même les forums (principalement Routard et VoyageForum), les quelques blogs qui me font rêver et je prends des notes mais souvent je
les oublie une fois arrivée à destination.
Dans mes blogs favoris, il y a notamment petitesbullesdailleurs.fr pour sa connaissance de l’Asie, mon continent de prédilection et leblogdesarah.com pour ses aventures hors normes. D’une manière générale, j’apprécie les blogs d’aventuriers, de ceux qui racontent
des histoires ou qui me proposent de belles photos, belles vidéos. Ceux qui racontent leur quotidien de voyageur ne m’intéressent guère.
En dehors de ton blog, sur quels autres sites partages-‐tu tes voyages? (sites communautaires de voyage, forums, sites de partage de photos, de vidéos, sites d'avis
d'hôtels...)
Je donne des avis et partage des informations sur les forums tels que routard.com ou VoyageForum.com ainsi que sur la page Facebook Faire le tour du monde. Ce sont les trois seuls sites sur lesquels j’interviens hormis mon blog et mes pages Facebook, Twitter et
maintenant Google+. C’est très chronophage de partager des informations, il faut donc que je trouve une contrepartie en échange du temps passé. La meilleure est la génération de trafic sur mon blog et mes pages. Je veux bien partager de l’information mais il faut que ce
soit « win-‐win ». Pour l’instant, seuls les forums m’apportent ce que je recherche et le lectorat est de qualité puisqu’il reste plus longtemps que la moyenne sur mon site. C’est pour cela que je cible particulièrement ces forums plutôt que tous les autres sites
communautaires de voyage.
Il existe une multitude de sites pour les voyageurs et il est de plus en plus difficile de les distinguer. Qu'est ce que tu juges important sur un site, qu'est ce qui peut te convaincre
de l'utiliser? Quels sont les sites que tu utilises?
Et oui je suis entièrement d’accord. Trop d’information tue l’information, du coup on ne sait plus où se diriger, sur quel site aller. Je ne suis pas consommatrice de ce type de sites à titre
41
personnel, j’ai donc du mal à comprendre les spécificités de chacun et à définir les besoins de leurs consommateurs. Comme je le dis dans la réponse à la question précédente, un
blogueur a déjà beaucoup à faire pour entretenir son blog et ses pages, l’important pour lui est donc le retour sur investissement du temps passé à produire de l’information pour les autres, or tous ces sites attendent que les voyageurs fournissent du contenu gratuitement
sans contrepartie.
A titre personnel, je n’éprouve pas le besoin d’aller sur ces sites car je n’organise pas mes voyages, je voyage au feeling. Aujourd’hui l’offre est trop large et l’information trop diffuse, mon choix est donc de ne pas m’investir sur ces sites. Le jour où on me proposera un réel
échange, qui m’apportera une visibilité à hauteur de l’investissement nécessaire pour produire le contenu demandé, je réviserai peut-‐être ma position.
Quels types de messages partages-‐tu sur ta fanpage? Sur Twitter? En quoi sont-‐ils indispensables à ton activité de blogging?
Je diffuse mes billets mais aussi tout ce que je trouve intéressant sur le web en termes de
voyage. C’est important de partager de l’information et de relayer celle des autres. C’est ainsi que l’on se fait connaître et à terme que l’on devient une « marque » référente voire influente dans son domaine. Aujourd’hui, être régulièrement visible sur les réseaux sociaux,
c’est s’assurer un minimum de trafic sur son site.
Quelles sont pour toi les clés du succès d'un blog ?
Il tient en 3 mots : contenu, référencement et partage. La qualité est importante mais je dirais que le référencement est encore plus important. Malheureusement, un blog de qualité peu référencé sera moins visible qu’un blog médiocre très bien référencé. C’est la
dure loi du web actuellement. […] Le succès d’un blog, c’est publier régulièrement et rendre son travail et celui des autres visibles. Autant dire que c’est un travail à temps plein.
42
Interview n°4 : Sarah Dawalibi
« La première clé de succès serait la capacité technique d'obtenir un bon référencement sur les
moteurs de recherche et d'inonder la toile de liens vers son blog. Mais ça me semble être du succès à
court terme »
Peux-‐tu te présenter succinctement et présenter ton blog (dates, particularités,
originalité, quelques chiffres)
Je m'appelle Sarah, j'ai 34 ans, je vis à Paris (entre mes voyages...) et je suis journaliste. J'ai créé mon blog http://www.leblogdesarah.com en 2009, quelques mois avant de partir faire
un grand voyage autour du monde de 16 mois. J'y raconte mes récits de voyage. Mon approche est vraiment de raconter mes aventures personnelles sur la route, pas du tout de faire une sorte de guide touristique. J'ai notamment été en Antarctique à bord d'un brise-‐
glace, assisté à la Coupe du Monde de foot en Afrique du Sud, rallié Paris à Moscou en auto-‐stop, Kuala-‐Lumpur au Havre en cargo... Je voyage seule la plupart du temps et mon objectif est d'inciter les aspirants voyageurs à m'imiter. Leur montrer que voyager n'est pas
dangereux, même quand on est une fille seule. Mon blog en quelques chiffres: 100.000 pages vues cette année, 164 articles sur 20 pays différents.
Quelles ont été tes motivations à l'origine de la création du ton blog? Sachant qu'ils
43
existant une multitude de sites qui permettent de partager tes expériences de voyage, pourquoi avoir créé ton propre blog?
Au début, mon objectif était plutôt de partager mes récits avec mes amis et ma famille. En
2009, le blogging n'était pas encore très développé d'ailleurs, rien à voir avec ce que c'est devenu maintenant. Ecrire est mon métier, c'était donc assez naturel pour moi de créer un blog. Puis je me suis prise au jeu et c'est devenu beaucoup plus que cela. Je souhaitais créer
mon propre blog car cela donne beaucoup plus de liberté que de juste partager ses expériences sur des sites de voyage.
Il est difficile de "sortir du lot" avec son blog. Quelle a été ta stratégie pour faire
connaître ton blog? Y'a-‐t-‐il eu un "déclic" à un moment donné?
Pendant longtemps, je n'ai eu aucune stratégie. Je me contentais juste de relayer mes post sur mon profil Facebook. C'est quand je suis rentrée de mon grand voyage, en mars 2011, que j'ai commencé à vraiment utiliser les réseaux sociaux pour faire connaître mon blog. On
ne peut pas parler de « déclic » à proprement parler. C'est plus qu'étant de retour en France, j'avais plus de temps à consacrer pour faire connaître davantage mon blog. J'ai maintenant une page Facebook spécifique pour mon blog, Sarah Autour du Monde, 400
fans, et un compte Twitter : @SaraTourDuMonde, 2000 followers. J'ai aussi participé au concours des Golden Blog Awards (numéro trois des votes du public parmi 150 blogs voyage environ).
Quels sont les articles ou informations plébiscités par tes lecteurs? En quoi ton site peut-‐il
être utile aux voyageurs? (ce qu'ils ne trouvent pas ailleurs)
Mes récits de voyage qui sortent un peu de l'ordinaire, comme mon voyage en Antarctique, ma traversée de trois semaines sur un cargo, mes trajets en auto-‐stop. Mes récits aussi des fêtes sur la plage en Thaïlande ou au carnaval de Rio de Janeiro. Je ne cherche pas à faire un
blog « utile » en tant que tel avec des conseils pratiques. Mon idée est plus d'inspirer les gens.
Es-‐tu connectée en voyage?
Oui, quasiment tout le temps. Je voyage avec un net-‐book, et il y a du wifi presque partout maintenant. C'est d'ailleurs même un peu pesant parfois. Il y a des moments aussi où on a
envie de « débrancher ». J'ai apprécié, quand j'étais en mer, ou dans les steppes de Mongolie, d'être coupée d'Internet de temps en temps.
Te fixes-‐tu des objectifs en terme de trafic et de suiveurs et fans sur Facebook et Twitter?
44
Non, je ne me fixe pas vraiment d'objectifs. Mise à part sur Twitter. Quand je me suis mise sérieusement à Twitter, à partir de l'été dernier, j'essayais de gagner 100 followers par
semaine... Mais c'était beaucoup de boulot... :-‐) Maintenant avec 2000 followers, j'estime que j'ai acquis une bonne audience sur ce réseau. Je préfère d'ailleurs Twitter à Facebook. C'est plus réactif et plus professionnel aussi.
Quels supports utilises-‐tu en voyage? (guides papiers, sites internet, applications mobiles, autres blogs... lesquels)
J'utilise le Lonely Planet: leurs guides qui concentrent un continent en entier sont assez
pratiques pour les voyages au long cours. Pour les sites internet, j'utilise de temps en temps hostelbookers.com, mais c'est davantage pour vérifier les disponibilités car je réserve très rarement mes chambres d'hotel. J'aime bien aussi wikitravel.org (l'équivalent de wikipédia
pour le voyage). Et sinon aussi beaucoup couchsurfing.org. Pour les autres blogs, je les lis plutôt entre mes voyages, car en voyage, difficile d'avoir le temps.
En dehors de ton blog, sur quels autres sites partages-‐tu tes voyages? (sites
communautaires de voyage, forums, sites de partage de photos, de vidéos, sites d'avis d'hôtels...)
Pas beaucoup. J'utilise juste VoyageForum.com. Ecrire pour mon blog me prends déjà beaucoup de temps, alors je ne vais pas en plus raconter mon voyage ou poster mes photos
sur d'autres sites. J'utilise aussi pas mal la page Facebook « Faire le Tour du Monde », où plein de voyageurs peuvent échanger leurs conseils sur le mur.
Quelles sont pour toi les clés du succès d'un blog?
C'est difficile à dire. Dans le domaine du voyage, je vois des blogs qui ont un « certain
succès », en terme de nombre de visiteurs par jour je veux dire, mais qui n'ont absolument aucun intérêt et sont faits par des gens qui n'ont quasiment jamais voyagé. La première clé de succès serait donc la capacité technique d'obtenir un bon référencement sur les moteurs
de recherche et d'inonder la toile de liens vers son blog. Mais ça me semble être du succès à court terme. Après, pour le succès à long terme, je pense qu'il faut raconter des histoires intéressantes, auxquelles les lecteurs peuvent s'identifier, et qui donnent envie de voyager.
Montrer de belles photos, avec un design de blog attractif et une navigation claire est aussi important.
45
Interview n°5 : Fabrice Dubesset
« Une des clefs pour réussir, et ce dans n’importe quel domaine, c’est de se fixer des
objectifs. Et cela s’applique à tous projets, businesse ou perso ! C’est très important pour
avancer et se motiver ! »
Peux-‐tu te présenter succinctement et présenter ton blog ? (dates, particularités,
originalité, quelques chiffres)
Je m’appelle Fabrice, 34 ans, je voyage en Amérique du Sud depuis prés d’un an. Après plusieurs voyages au long cours, j’ai lancé le blog Instinct Voyageur. Instinct Voyageur est davantage un blog sur le voyage qu’un blog de voyage. Le blog traite particulièrement du
voyage en indépendant et du voyage au long cours. Le message du blog, c’est « allez-‐y, faites un break dans votre vie, allez voir ailleurs, profiter de ce que le monde offre, franchissez le pas ! ». Le blog a 18 mois et en novembre, il a reçu plus de 16 000 visites. La
Lettre du Voyageur, la newsletter, compte plus de 1000 abonnés.
46
47
Quelles ont été tes motivations à l'origine de la création du blog? Sachant qu'il existe une multitude de sites qui permettent de partager tes expériences de voyage, pourquoi avoir
créé ton propre blog?
La plupart des blogs de voyage sont créés à l’occasion d’un tour du monde, et s’arrêtent ensuite au retour. Cela fait longtemps que je blogue, depuis 2004. J’ai eu deux blogs dont un sur mon expérience d’expatrié au Nigéria. Bloguer n’est donc par une chose nouvelle
pour moi, et c’est quelque chose que j’aime faire. Aussi, quand j’ai lancé Instinct Voyageur, le but était de faire partager ma vision du voyage et d’y rassembler mes voyages et expériences. Il n’existait pas vraiment alors de blog de voyage avec cette approche. Le but
était aussi d’en tirer un revenu afin de financer cette passion. Au début, je visais juste 300 euros, cela me paraissait beaucoup alors ! Or depuis cet été, j’en vis pleinement !
Quels sont les articles ou informations plébiscités par tes lecteurs? En quoi ton site est-‐il
utile aux voyageurs? (ce qu'ils ne trouvent pas ailleurs)
Les catégories qui plaisent le plus sont les articles pratiques sur le voyage ainsi que les articles de réflexion portant sur le voyage et sa philosophie. Ces articles ont parfois un côté développement personnel je trouve d’ailleurs.
Pour promouvoir ton blog, quel temps lui consacres-‐tu? Es-‐tu connecté tous les jours sur les réseaux sociaux? Au moins une fois par semaine?
Au début, j’ai passé beaucoup de temps à la promotion du blog, difficile d’y échapper ! Depuis, j’y consacre moins de temps, le blog commencent à être bien référencé et connu.
Je me connecte au moins tous les deus jours sur les réseaux sociaux, mais pas plus de 30mm. C’est très chronophage ! […] C’est vraiment difficile de travailler et voyager en même temps. Surtout quand tu développes des projets. Certains laissent croire le contraire,
c’est faux !
Te fixes-‐tu des objectifs en terme de trafic et de suiveurs et fans sur Facebook et Twitter?
Une des clefs pour réussir, et ce dans n’importe quel domaine, c’est se fixer des objectifs. Et cela s’applique à tous projets, businesse ou perso ! C’est très important pour avancer et se
motiver !
Quels supports utilises-‐tu en voyage? (guides papiers, sites internet, applications mobiles,
autres blogs... lesquels)
Je suis assez traditionnel pour cela, j’utilise surtout les guides de voyage et aussi les forums de voyage. Encore que je n’utilise plus beaucoup les guides. En fait, je m’aperçois que l’on
48
peut s’en passer facilement… Lors de mes récents trois mois en Amérique centrale, je l’ai peu ouvert…
En dehors de ton blog, sur quels autres sites partages-‐tu tes voyages? (sites communautaires de voyage, forums, sites de partage de photos, de vidéos, outils de curation, sites d'avis d'hôtels...)
Je suis rédacteur sur Tripwolf.fr. Vous pouvez aussi me retrouver sur Flickr, sur You Tube,
ainsi que sur mon tout nouveau blog : Prendre l’avion ! Ce blog donne des conseils pratiques pour bien vivre son vol et faire en sorte que le voyage en avion soit facile, rassurant. Vous y trouverez aussi des guides sur les principaux aéroports, quoi voir en
quelques heures dans une ville avant un vol ou lors d’une escale.
Quels types de messages partages-‐tu sur ta fanpage? sur Twitter? En quoi sont-‐ils indispensables à ton activité de blogging?
Sur ma fan page, je poste des photos et vidéos en général exclusif et parfois sur « l’envers
du décor », sur mon quotidien. J’y poste aussi d’autres infos sur le voyage en général, c’est un espace d’échanges sympa je trouve ! Sur Twitter c’est un peu la même chose. C’est aussi un bon outil pour contacter des partenaires.
Certains blogs possèdent une audience très importante. Par conséquent, ils peuvent devenir prescripteurs pour des marques ou des startups. Est-‐ce une consécration ? La finalité du blogging ? Une belle récompense ? Une perte d’indépendance ?
Voilà un sujet qui fait parfois polémique, surtout chez les voyageurs Certains ne veulent
pas entendre parler de monétisation alors que quelque part, ils aimeraient bien vivre de leur blog de voyage….Voilà une contradiction.
Je pense que tout est question d’équilibre, comme tout dans la vie. Il est tout à fait possible de faire des articles sponsorisés, d’avoir des partenariats, tout en restant indépendant. […]
Pour ma part, ce n’est pas la finalité, juste un moyen d’être indépendant justement. Je refuse parfois des contrats pour des bannières sur mon blog, ou des articles sponsorisés (genre pour le club med) et certains liens. Car je trouve cela trop éloigné parfois de ma ligne
éditorial et/ ou gênant pour le lecteur.
J’ai plutôt de la chance car j’ai eu très peu de critique par rapport à la monétisation et à mon chiffre d’affaires que je publiais dans des bilans. C’est même plutôt étonnant ! Il faut
dire que le site est assez discret tout de même en pub, peu de bannières, je n’ai même pas Google Adsens. Et puis, j’ai annoncé dés le début la couleur en affirmant que je voulais gagner de l’argent avec mon blog passion. Ce dernier mot est important.
J’ai tout de même eu allez 3 ou 4 critiques. En gros, les gens me reprochaient de vouloir
gagner de l’argent avec mon blog sur le voyage, trouvant que c’est trop commercial. C’est
49
quand même fou. Pour moi, c’est devenu mon travail, j’y passe beaucoup de temps, j’ai tout lâché pour cela, je vis dans l’insécurité, je fais attention de ne pas mettre trop de pub
visibles, et pourtant on me fait des reproches. Ces personnes voudraient que le site sur lequel ils trouvent des infos intéressantes ne gagne pas d’argent, que le blogueur travaille à plein temps gratuitement. Qu’il fasse du bénévolat en fait. Et ce sont des personnes qui ont
parfois un boulot bien payé, en cdi qui me disent cela. Tu comprendras que ce genre de réaction m’énerve. Et que je trouve cela stupide.
Quelles sont pour toi les clés du succès d'un blog?
Trois mots: patience, travail et passion ! J’ajouterais « éthique », une valeur qui est
importante pour moi. Et que j’ai du mal à voir cela sur certains blogs… Je ne parle pas ici de blogs de voyage mais d’autres blogs plus ou moins connus dans divers domaines, notamment dans le marketing.
50
Liste des entreprises citées dans ce livre blanc
Airbnb 20
Backpackmojo 13
Bedycasa 20
Beglob 12
Booking 5, 21
Cityzeum 13
Couchsurfing 19, 27, 43
Easyvoyage 4
Edreams 4
E-‐voyageur 12
Facebook 14, 23, 39, 42, 43, 46
Flickr 14, 47
Foursquare 13
Hospitalityclub 19
Hotels 5, 21
Geckogo 12
Gogobot 12, 13
Google 15, 22, 39, 47
Google Hotel Finder 21
Govoyages 4
Lastminute 8
Lidoli 21
Liligo 21
Lonely Planet 14, 34, 43
Meet4Trip 15
Monnuage 12, 34
Opodo 4
Partir Pas Cher 8
PetitFûté 14
Promovacances 7, 8
Redvisitor 13
Rome2Rio 15
Routard 11, 12, 14, 34, 39
Routard (Guide du) 14
Ryanair 9
Sprice 21
Tiwago 3
Tripadvisor 5, 21, 32
Tripattitude 17, 18
Triporama 15
TripXP 16, 17
Trivago 21
Trooptrip 15
Twitter 15, 21, 25, 26, 31, 34, 38, 39, 42, 43, 47
Venere 5, 21
Viajeros 12
Viméo 15
Visoterra 11
VoyageForum 11, 39, 43
VoyagePrivé 8, 9
Voyageurs du Monde 8
Voyavo 15
Wipolo 24, 25
Wimdu 20
WhynotTours 15
Youtube 15, 32
Zenwego 15