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Thème - Thème - Les conflits Les conflits sociaux sociaux Chapitre - Conflits et mobilisation so ciale

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Thème - Thème - Les conflits sociauxLes conflits sociaux

Chapitre - Conflits et mobilisation sociale

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Partie 1 – La conflictualité et ses

acteurs dans les sociétés

industrielles

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I – L’analyse marxiste des conflits

.

.

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LE MARXISME: toute évolution politique et sociale dépend de l’évolution économique.

MARX constate, vers le milieu du XIXe siècle,Le creusement des écarts entre deux classes:

la bourgeoisiemonopole de la propriété des moyens de production. →classe exploiteuse→ accumule le capital→remplace l’homme par la machine→est à l’origine d’une constitution d’une armée industrielle de réserve→qui assure une exploitation toujours plus poussée

Les ouvriers ou prolétaires:→à l’origine constituent une classe en soi (une classe non mobilisée)→qui subit une exploitation croissante→donc elle entre en lutte contre la bourgeoisie→elle développe une conscience de classe pour soi →les luttes se multiplient une contre culture se développe→et des partis et syndicats sont créés

Il les explique par la plus-value que réalisentles propriétaires sur la seule vraie richesse: la force de travail de leurs salariés.

Lutte des classes

RévolutionInéluctable, prise

en charge par un parti au nom du

prolétariat

Dictature du prolétariat pour parvenir à une société communiste

sans classes

Alfred Krupp 1870 Punch. 1843. Capital/travail

Karl Marx 1818-1883

Henri Schneider

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Donc selon Marx :

1- l’existence des classes n’est liée qu’à des phases historiques déterminées du développement de la production

2- la lutte des classes mène nécessairement à la dictature du prolétariat

3- cette dictature ne représente qu’une transition vers l’abolition de toutes les classes et vers une société sans classe. (1852)

Conclusion

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II – Syndicalisation et conflits dans les sociétés industrielles

Source : La transformation du paysage syndical depuis 1945 ;Thomas Amossé, Maria-Teresa Pignoni

Quelques années après la guerre, en 1949, plus d’un salarié sur quatre était syndiqué. Le syndicalisme, à dominante ouvrière, regroupait alors plus de trois millions d’adhérents.La France n’a certes jamais été un pays de syndicalisme de masse : pour des raisons qui tiennent à l’histoire plus lente de son industrialisation et à l’émergenced’une classe ouvrière moins urbanisée, elle n’a pas connu les grandes concentrations ouvrières de l’Angleterre et de l’Allemagne du XIXe siècle ; par ailleurs, elle n’a pas opté pour un syndicalisme de service comme en Europe du Nord. Toutefois, les organisations syndicales ont longtemps pu se prévaloir d’unebase militante étendue dans les entreprises et les administrations.

Evolution du taux de syndicalisation entre 1945 et 1975 en France

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On peut représenter horizontalementl’intensité des inégalités

et verticalement celle des identités collectives, c’est-à-dire de la conscience de classe.

III- Explication

Source : Diapos 7 à 14: Présentation réalisée par Pascal Binet à partir de la conclusion de l’article de Louis Chauvel “Le retour des classes sociales”,Revue de l’OFCE n°79,Octobre 2001

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Consciencede

classe

+

_Inégalités

+_

La situation de classes enlutte (1) est conflictuelle et confronte au risque d’une conflagration sociale,

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Consciencede

classe

+

_Inégalités

+_

sauf à trouver une autre issue négociée avec la diminution des inégalités économiques (2).

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Consciencede

classe

+

_Inégalités

+_

A partir de la position (1), l’issue (4) par la perte de la conscience de classe ne paraît pas très vraisemblable, puisque, face à des inégalités intolérables, les identités de classe doivent en toute logique sereconstituer — mais la question est bien celle-ci : comment les sociétésinégalitaires arrivent-elles à tolérer leurs inégalités ?

Page 11: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

Consciencede

classe

+

_Inégalités

+_

Il est possible de partir du cas de la France préindustrielle de 1830, marquée par des inégalités économiques très fortes, mais où l’identité du prolétariat est encore loin d’être constituée. 1830

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Consciencede

classe

+

_Inégalités

+_

1830

1890

La suite du siècle fut bien la montée en puissance de cette identité ouvrière et l’entrée dans le jeu politique du marxisme.

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Consciencede

classe

+

_Inégalités

+_

1830

1890

1950

A partir des Trente glorieuses et de l’édification d’un système social-démocrate,

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Consciencede

classe

+

_Inégalités

+_

1830

1890

19501970

…les inégalités ont été fortement régulées, sans que la conscience de classe ne se soit dissoute pour autant.

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Partie 2- Vers la disparition de la conflictualité ?

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I – Un effondrement de la conflictualité en France

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Opérez une périodisation de l’évolution du nombre de jours de grèves

A - Constat

1 – L’évolution du nombre de jours de grève

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Opérez une périodisation du graphique

2 – Une analyse longitudinale du taux de syndicalisation

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55

57

59

61

63

65

67

69

1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005

Source : Source : IFOP en 1966 et SOFRES de 1976 à 1994 (Michelat et Simon, 1996) présenté dans Dirn (1998). Complété par "Panel Electoral Français 2002 » Cevipof.

3 – Evolution de la population ayant le sentiment d’appartenir à une classe sociale en

%

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B - Explications

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23

Consciencede

classe

+

_Inégalités

+_

1830

1890

19501970

1982

En définitive, il faut attendre le ralentissement économique des années 1970 et 1980 pour voir s’atténuer la conscience de classe, alors que les inégalités ont cessé de diminuer.

1- les effets de l’évolution des inégalités sur la conscience de classe

Source : Diapos 21 et 22 Présentation réalisée par Pascal Binet à partir de la conclusion de l’article de Louis Chauvel “Le retour des classes sociales”,Revue de l’OFCE n°79,Octobre 2001

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24

Consciencede

classe

+

_Inégalités

+_

1830

1890

19501970

1982

2000

et le discours inverse marque des points dans le débat public. La reconstitution d’inégalités plus fortes est alors en route.

Comme Ulysse et les siens repris par la tempête devant Ithaque, c’est là que s’éloigne le rêve de la société sans classes, parce que le discours égalitariste perd de ses soutiens,

1- les effets de l’évolution des inégalitésur la conscience de classes

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2 – Les transformations de la structure sociale

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

1969 1974 1979 1984 1989 1994 1999

Ouvriers (dont contremaîtres)

Employés

Professions intermédiaires

Cadres

Patrons

AgriculteursChômeurs n’ayant jamais travaillé

Source: Enquêtes emploi, France, INSEE 1969-2000

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3 - Le paradoxe du « free rider » de Mancur Olson...

Source: J.Dornbush,

http://ecomultimedia.free.fr/term.html

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Une approche individualiste de l’action collective

Rappel : l’individualisme méthodologique

Les faits sociaux se comprennent à partir des logiques de l’action individuelle

Les individus sont supposés rationnels sur le modèle de l’homo oeconomicus

C’est une démarche théorique, à distinguer de l’individualisme au sens courant

Page 26: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

Mancur Olson

Eric Neveu, sociologie des mouvements sociaux, La Découverte 2005

Pour Mancur Olson, l’intérêt partagé ne suffit pas à expliquer

l’action collective : à

partir du document, expliquez

pourquoi l’action collective peut

être qualifiée de « paradoxe ».

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Le « paradoxe de l’ action collective »

Pourquoi l’action collective peut-elle être qualifiée de paradoxe ?

L’individu optimise son

intérêt individuel par un

calcul coût/avantage

Les coûts de l’action

collective sont

individuels mais les gains

sont collectifsS’il en est ainsi le comportement le plus rationnel est la passivité

L’action collective

n’aura jamais lieu !

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Le paradoxe de Mancur Olson

Un individu « rationnel » (qui ne recherche que son intérêt individuel et la maximisation de ses gains) n’a pas intérêt à s’associer pour l’obtention ou la production d’un bien collectif. Pourquoi ? Cela a un coût : faire grève, c’est se priver de salaire, se faire mal voir de son chef...

Puisque le bien créé est collectif, c’est-à-dire accessible sans condition (l’augmentation de salaire est versée à tous, grévistes ou non), le comportement « rationnel » est de laisser les autres l’obtenir ou le produire, sans payer sa quote-part.

Comme ce raisonnement peut être fait par chacun, il se peut alors qu’aucune action collective ne tente d’obtenir ou produire ce bien...

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Comment expliquer alors l’action collective ?

Olson évoque les « incitations sélectives »

Eric Neveu, sociologie des mouvements sociaux, La Découverte 2005

Donnez des exemples d’ « incitations sélectives » dans les conflits du travail contemporains

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Les « incitations sélectives »

Défense individuelle des salariés par les organisations syndicales (en cas de contentieux, de mutation, de sanction...).

Perspectives d’obtenir des avantages : considération des collègues, heures de «délégation», carrières syndicales.

mes avantage

s

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Partie 2 – Vers l’apparition de nouveaux mouvements sociaux

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Introduction- La notion de « mouvement social »

Deux acceptions :

- la première, d’usage courant, synonyme de « conflit social, grève » ;

- la seconde, acception est un concept sociologique (Alain Touraine, Le mouvement ouvrier, 1984) :

« Un mouvement social est la combinaison d’un principe d’identité, d’un principe d’opposition et d’un principe de totalité »

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Principe d’identité = définition d’un acteur social par lui-même (« Qui suis-je ? » : des métallos en colère ; des paysans pauvres du Chiapas ; des cheminots défenseurs du service public ; des écologistes amoureux des oiseaux, etc.)

Principe d’opposition = définition par cet acteur de son adversaire, avec lequel il est en conflit (« Contre qui ? » : contre l’employeur, les patrons ; contre le gouvernement ; contre les chasseurs, etc.)

Principe de totalité = définition de son projet (ce qu’il veut, ce qu’il espère : « Pour quoi lutte-il ? » : pour une meilleure société, pour une nature accueillante, pour le service public, pour des retraites décentes...

Introduction- La notion de « mouvement social »

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I. Une catégorie aux contours flous

ContexteRecul de la conflictualité ouvrière classique / avec poids croissant sur la scène politique nationale et internationale de mouvements comme : les sans (papiers, emplois, logis), les altermondialistes, les

féministes (NPNS), les anti-guerre…

ProblématiqueY a-t-il des « Nouveaux Mouvements

Sociaux » qui hériteraient du rôle central des conflits du travail et de la classe

ouvrière dans la société industrielle ?

Une thèse que l’on peut inscrire dans le

prolongement de celle de la moyennisation, de la fin des classes,

etc.

Un sociologue comme Alain

Touraine pense cette question au

travers de la notion d’«

historicité »

Maîtrise de l’historicité =

contrôler le sens (orientation

/signification) du mouvement

historique, enjeu central des conflits

sociaux

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II . Les caractéristiques des NMS

ne sont plus centrés sur le salariat

On peut parler de

l’émergence de nouveaux «

lieux » (abstraits) de

conflit

Par exemple les thèmes de

l’environnement, les modes de

vie…

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Des exemples ?

L’importance des valeurs

les valeurs, la dimension symbolique ont une importance accrue

Mobilisations antiracistes

Gay pride

Conflits sur le voile islamique

à l’école

Conflits autour de l’école publique /

école privée

Article de loi sur le rôle

positif de la colonisation

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De nouveaux acteurs

Même si des travailleurs y participent, les mouvements sociaux ne sont plus centrés sur l’identité professionnelle.

S’appuyer sur le D1 p 168

D’autres caractéristiques sociales sont mises en avant :

Plus larges : citoyenneté

Plus étroites : orientation

sexuelle, minorité ethniques

Cela reflète l’affaiblissement des sentiments d’appartenance

aux classes sociales

Le terrain professionnel n’est alors plus celui où

les identités se forgent et

s’expriment de façon privilégiée.

Les liens sociaux, les identités sont

choisies et revendiquées

plutôt que subies.

de nouvelles catégories : femmes , jeunes , classes moyennes

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De nouveaux enjeux

La question des modes de vie prend le pas sur les thématiques du niveau de vie, des contions de travail.

S’appuyer sur les Docs 1 et2 p.168-169

Inglehart parle de

revendications «post

matérialistes »

Rejet du productivisme

Contestation du consumérisme (journée sans

achats)

Anti-pub (« résistance à l’agression

publicitaire »

Mouvements contre le nucléaire

Mouvements contre

l’extension des aéroports

Page 39: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

Des exemples ?

Un changement d’échelle

Les NMS peuvent se dérouler à une échelle plus grande (internationale) ou au contraire plus petite (locale) que les luttes ouvrières classiques

Mobilisations altermondialistes

Mouvements « Nimby » =

not in my back yards

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Opposition

Le rapport aux médias

Les NMS comportent souvent des actions d’éclat dont la répercussion visée est médiatique.

NMS = attitude active envers

les médias

Mouvements syndicaux :

rapport routinier,

institutionnalisé aux médias

Page 41: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

Opposition

De nouveaux adversaires / interlocuteurs

Dahrendorf, 1957 : « Classes et conflits de classes dans la société industrielle »

NMS = l’adversaire se caractérise par

le pouvoir, l’autorité

(technocratie)

Lutte de classes :

l’adversaire se caractérise

par la propriété

Exemple : la direction d’EDF,

l’UNEDIC…

Page 42: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

Une nouvelle structuration

structurés horizontalement, en réseaux Refus de la délégation de pouvoir à des

organisations permanentes dotés d’une idéologie complète.

Développement des coordinations

(lycéens, intermittents…)

Importance d’Internet qui se caractérise par l’absence d’un « centre »

Page 43: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

Nouveau rapport au politique

crise ou renouveau de la vie démocratique ?

Crise de la démocratie

représentative (partis

institutionnalisés)

Essor d’une démocratie

participative ? (société civile)

Mais les NMS s’inscrivent plus dans une logique de recherche d’autonomie que de

conquête du pouvoir

Page 44: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

Recours à l’expertise / aux personnalités reconnues

Les NMS sont souvent animées par des associations qui proposent une expertise dans un domaine précis : sécurité alimentaire, emploi…

Exemple : ATTAC qui

produit une littérature d’analyse

économique et sociale.

Les antis-OGM, les

écologistes (réchauffeme

nt de la planète)

Le Réseau d’Alerte sur les Inégalités (BIP

40)

Page 45: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

Conclusion

L’émergence des NMS doit être articulée avec les transformations de la société.

Les NMS ne doivent pas être surestimés

Page 46: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

Une catégorie unifiée ?Les NMS ne

reflètent-ils pas autre chose que

l’absence de perspective

unificatrice des luttes sociales ?

Perspective réformiste :

déception liée à l’alternance (Mitterrand,

Blair, Schröder…)

Perspective révolutionnaire : effondrement

de l’URSS

L’altermondialisme ne s’inscrit-il pas dans ce contexte

de recherche d’une nouvelle

perspective unificatrice (projet

de société)

Page 47: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

Les NMS en voie d’institutionnalisation ?

exemple du mouvement écologiste

Forme radicale à l’origine

Réintégration dans la vie politique

institutionnelleDe même les organisations de

sans-logis peuvent devenir les

interlocuteurs des pouvoirs publics en

matière de logement

Rappel : pour les sociologues, le

conflit a aussi une fonction de régulation…

Page 48: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

Partie 3 – Les formes traditionnelles de mobilisation et de conflictualité n’ont pas

disparu

Page 49: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

I – Les déterminants de la mobilisation ont peu évolué

Page 50: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

Évolution des principales

préoccupations depuis mars

2004

Etude réalisée par la Sofres pour la croix, mars 2009

A – Les préoccupations des français

Page 51: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

Temps de rattrapage ___________et la _________ des salaires _________

Source: Séries longues sur les salaires, France, INSEE 1950-1999Note : en 1955, le salaire moyen des cadres est 3,9 fois plus élevé que celui des ouvriers ; de 1950 à 1955, le taux de croissance annuelle du pouvoir d’achat du salaire ouvrier était de 4,8 % par an ; en 1955, à ce rythme, le temps nécessaire pour rattraper le pouvoir d’achat du salaire des cadres de 1955 est de 29,1 ans.

Rapport dusalairecadres /ouvriers

Croissance annuellemoyenne depuis 5 ans dupouvoir d’achat du salaire

ouvrier (%)

temps derattrapage(années)

1955 3,9 4,8 29,11960 3,9 2,8 49,71965 4,0 3,5 40,01970 3,8 3,7 36,81975 3,4 3,5 35,71980 2,9 1,6 65,11985 2,7 0,3 371,91990 2,8 0,3 353,01995 2,6 0,3 316,21998 2,5 0,6 150,6

Page 52: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

B- sont en adéquation avec les motivation des conflits

Page 53: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

http://www.ifop.com/europe/docs/greve190309.pdf

C – Et expliquent la compréhension des grèves par les français

Page 54: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

“la théorie de la fin des classes sociales s’est le plus souvent fondée sur le constat de l’effondrement de la conscience de classes (ou de leur identité collective) pour en inférer la disparition des inégalités objectives qui la sous-tend, alors que ces deux dimensions sont sinon indépendantes l’une de l’autre, en tout cas liées d’une façon non mécanique. Une autre erreur manifeste de la théorie de la fin des classes est de croire en la linéarité de l’histoire sociale : parce qu’une tendance a été vraie lors des Trente glorieuses, beaucoup pensent qu’elle doit se prolonger encore 30 ans après, au même rythme. Il s’agit là d’une des plus grandes sources d’erreurs dans les diagnostics sociologiques. L’histoire du XXe siècle est celle des fluctuations respectives de la facette objective (les inégalités structurées) et subjective (les identités collectives) des classes sociales.”Louis Chauvel, page 39

D- Une relativisation de la disparition de la conscience de classe

Source : Diapos Présentation réalisée par Pascal Binet à partir de la conclusion de l’article de Louis Chauvel “Le retour des classes sociales”,Revue de l’OFCE n°79,Octobre 2001

Page 55: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

3

Autrement dit, ce n’est pas parce que la conscience de classe disparaît que les inégalités objectives qui la faisaient exister ont elles aussi disparu.

Ce n’est pas non plus parce que la conscience de classe s’est amoindrie au cours des trente glorieuses qu’elle va finir par disparaître.

Louis Chauvel voit plutôt les évolutions conjointes des inégalités et de la conscience de classe comme une spirale :“L’histoire du XXe siècle est celle des fluctuations respectives de la facette objective (les inégalités structurées) et subjective (les identités collectives) des classes sociales.”

D- Une relativisation de la disparition de la conscience de classe

Page 56: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

Consciencede

classe

+

_Inégalités

+_

1982

2000

Louis Chauvel ne donne pas d’explication concernant les “esses” situées entre la situation de 1982 et celle de 2000. On peut cependant penser qu’il s’agit des évolutions des inégalités liées aux alternances politiques de 1986, 1988, 1993, 1997 ayant entraîné des modifications fiscales (CSG, CRDS, impôt sur la fortune, baisse de l’impôt sur le revenu, prime à l’emploi…), dans un contexte d’accroissement de la précarité de l’emploi, et d’un “tassement” continu de la conscience de classe.

D- Une relativisation de la disparition de la conscience de classe

Source : Diapos Présentation réalisée par Pascal Binet à partir de la conclusion de l’article de Louis Chauvel “Le retour des classes sociales”,Revue de l’OFCE n°79,Octobre 2001

Page 57: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

Note : les points représentent la France et les Etats-Unis à différentes dates. Les positions sont relatives et restituent l’idée de dynamiques générales de différentes périodes.

D- Une relativisation de la disparition de la conscience de classe

Intensité des inégalités

Intensité desidentités

EU 1890 EU 1920

EU 1940

EU 1960

EU 1980

EU 2000

F 1890

F 1950F 1970

F 1982

F 2000

« Victoire du prolétariat »

« Société sans classes » « Aliénation »

« Classes en soi et pour soi »

F 1830

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D- Une relativisation de la disparition de la conscience de classe

Page 59: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

II – Les syndicats, un acteur toujours majeur

Page 60: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

1. Opérez une typologie des pays en fonction du taux de syndicalisation2. Quels sont les modèles que vous pouvez faire Apparaître ?3. Pouvez-vous en conclure À l’existence d’une crise Globale du syndicalisme?

A- Une chute de la syndicalisation très inégale

Page 61: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

B – Une transformation du rôle des syndicats

Page 62: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

Le taux de syndicalisation

Est-ilLe seul à

Prendre en Compte pour Analyser laCrise du

Syndicalisme ? Comment

expliquez vous lesDifférences

de classements deLa France entre

Les deux Graphiques ?

1- Constat

Page 63: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

La représentation Syndicale évolue

t’elle dans le même sens que le taux de Syndicalisation ?

1- Constat

Page 64: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

1. A partir de l’analyse du tableau montrez que la syndicalisation est très différente de celle que l’on présente généralement .

2. A priori quelle est la catégorie sociale dont le taux de syndicalisation est le plus fort ?

1- Constat

Page 65: Theme les-conflits-sociaux-2010-2011

Le rôle des syndicats, en tant qu'organismes de gestion et de régulation, ne peut que s'accroître.Dès aujourd'hui, les tâches de représentation dans l'entreprise, mais surtout dans une multitude d'institutions économiques et sociales, absorbent d'ailleurs l'essentiel du temps des militants et des permanents, dans le secteur privé comme dans le secteur public. [...] On recense ainsi près de 12000 administrateurs syndicaux dans les caisses primaires d'assurance maladie et dans les caisses d'allocations familiales ; 10000 conseillers prud'hommes; des milliers de représentants syndicaux dans les organismes chargés de l'emploi, de la formation, du logement, des retraites. [...]La représentation dans l'entreprise est d'un autre ordre. [...] Les syndicats sont considérés, dans ce cadre, comme des acteurs sociaux en interaction avec d'autres acteurs (les directions d'entreprise), ils s'insèrent dans un système de relations professionnelles construit autour de conflits et de négociation. [...]Dans un cas, le syndicat est un acteur propre autonome, participant à la régulation des rapports sociaux. [...]Dans l'autre, il joue le rôle d'une sorte de « fonctionnaire du social », exerçant des tâches d'intérêt général.Source : Pierre ROSANVALLON, La question syndicale Hachette Littératures, collection Pluriel, 1998.

Comment P Rosanvallon explique t’il les mutations que connaît le syndicalisme français ?

2 - Explications

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Le syndicalisme d’aujourd’hui : un

régulateur social ?

C’est un régulateur social :

Il permet de signaler à l’employeur l’ampleur du mécontentement donc d’anticiper les grèves (en particulier en Allemagne)

Il encadre les grèves et « sait les terminer »...

Il n’est pas un maximisateur de gains à CT : il sait que la relation sociale doit durer…et que l’intérêt de tous est que l’entreprise soit compétitive

Il évite les situations d’anomie en précisant, comme le soulignaient les sociologues anglais Allan Flanders et Alan Fox (1965), « ce qui est juste et ce qui est injuste, quelles sont les revendications et les espérances légitimes, quelles sont celles qui passent la mesure »

Mais surtout il est un gestionnaire qui participe à la gestion de la sécurité sociale : la cogestion avec les organisations patronales

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Mais aussi… C’est un co-décideur :

Il participe à la fixation des règles du travail Il fait respecter les engagements  

C’est un contre-pouvoir :

il l’oblige l’employeur à affiner ses décisions, mieux les instruire Il introduit des valeurs (citoyenneté, droit au travail, dignité, respect de la

personne humaine), oblige l’employeur à respecter ses engagements Il oblige l’employeur à rechercher des solutions techniques,

organisationnelles ou commerciales, de façon à maintenir un haut degré de productivité et de compétitivité.

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Il n’y a pas seulement une rationalité économique du gréviste : il peut vouloir affirmer sa dignité, sa solidarité de métier, sa sympathie envers un collègue, il peut agir par colère, etc.

Il existe aussi une rationalité en valeurs : prendre le risque de perdre, ou sacrifier un bien, au nom d’une morale, d’un projet, d’une idéologie

D’où une rationalité d’ensemble : le gréviste sait que sa grève sert à maintenir une pression sur l’employeur, donc sur les autres employeurs ; et que les grèves des autres salariés servent également à maintenir la pression, etc.

IV –Une critique de l’analyse d’Olson

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Il existe donc une rationalité de l’action collective, au-delà des rationalités individuelles. De quoi

procède-t-elle ?

1) L’intérêt individuel. L’action collective produit des biens individuels : le syndicat offre à ses adhérents et à eux seuls des conseils juridiques, des services sociaux et de loisir. L’individu a donc intérêt à adhérer pour bénéficier de ces avantages.

2) L’interdépendance des décisions. Tout le monde sait que s’il n’y a pas assez de grévistes le jour dit, personne n’obtiendra rien...

3) La visibilité des actions individuelles. Ne pas faire grève et rester travailler dans l’atelier, c’est s’exposer. Une « roulante » se chargera de « faire débrayer » (= d’obliger les salariés à quitter de gré ou de force leur poste de travail...)

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Mais aussi…

4) La solidarité, la communauté. Le groupe social est soudé (« les copains d’abord ! ») et chacun veille à maintenir cette solidarité...

5) L’adhésion à un projet, une idée. Dans la conception anarcho-syndicaliste cela correspond au mythe du grand soir de la grève générale

6) La contrainte, la pression morale. Les individus pensent « ne pas pouvoir se défiler » et anticipent la fin de la grève, quand il s’agira de retourner travailler dans l’atelier...

Conclusion : l’action collective est plus qu’une alliance d’intérêts, elle repose sur des liens sociaux, une contrainte morale, non réductibles au calcul...