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Une publication Cushman & Wakefield LE MARCHÉ DES COMMERCES France 1 er semestre 2016

Le marché français des commerces | 1er semestre 2016

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Une publication Cushman & Wakefield

LE MARCHÉ DES COMMERCES

France

1er semestre 2016

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Le marché des commerces en France | 2

ÉCONOMIE

Après avoir marqué le pas à la fin de 2015, la consommation des

ménages a progressé de 1 % au 1er trimestre 2016, sa plus forte

croissance trimestrielle depuis 2006. Portée par la reprise du

marché automobile, la consommation a également été soutenue

par le rebond des dépenses en biens d’équipement du foyer,

boostées par le passage à la TNT HD et les achats réalisés en vue

de l’Euro 2016. Ces facteurs auront été moins décisifs au

2e trimestre, expliquant le net ralentissement de la consommation

(+ 0,2 %) auquel aura aussi contribué la baisse de dépenses

d’habillement. Affecté par une météo printanière défavorable, ce

secteur continue par ailleurs de souffrir des arbitrages des

consommateurs, comme l’ont encore récemment confirmé les

difficultés de plusieurs grandes enseignes françaises.

Sur l’ensemble de 2016, l’INSEE prévoit une hausse de la

consommation assez proche de celle de l’année 2015. En dépit du

rebond des prix de l’énergie, les prix à la consommation restent

contenus, contribuant à la bonne tenue du pouvoir d’achat des

ménages qui devrait encore progresser de 1,7 % en 2016 après

+ 1,6 % en 2015. Les Français profiteront aussi d’une légère hausse

des prestations sociales et des salaires, dans un contexte de

reprise progressive du marché de l’emploi. Si la confiance des

ménages a légèrement fléchi en juin, le moral des Français reste

en outre à un bon niveau, et a même atteint en mai son plus haut

niveau depuis octobre 2007. Enfin, la hausse du volume des

ventes de logements et des crédits à l’habitat suggèrent une

reprise du marché résidentiel, qui pourrait aider à consolider le

rebond des dépenses d’équipement de la maison et l’embellie du

secteur du meuble en particulier.

S’il est trop tôt pour mesurer les effets du Brexit sur l’économie

de la France, la détérioration du climat social, l’amélioration trop

lente du marché de l’emploi et, surtout, la nouvelle attaque

terroriste perpétrée à Nice le 14 juillet constituent autant

d’éléments défavorables à la consommation. Si l’Euro 2016 aura

un peu limité la baisse de fréquentation internationale, nul doute

que ce nouvel attentat et la prolongation de l’état d’urgence

auront d’importantes conséquences sur la saison touristique

estivale, alors même que la province avait commencé à se relever

des attaques de 2015. Le marché parisien, qui, entre novembre

2015 et avril 2016, a perdu 2 millions de nuitées de visiteurs

étrangers, reste quant à lui durablement affecté par la baisse des

dépenses des touristes.

Indicateurs économiques (en %)

2015 2016P

Croissance du PIB 1,2 1,4

Prix à la consommation 0,1 0,2

Taux de chômage¹ 10,3 10,1

Consommation des ménages 1,5 1,6

Source : Banque de France, INSEE / P : prévision. ¹France entière, % population active

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MARCHÉ LOCATIF

Tendances générales

Si la consommation des ménages reste bien orientée, l’attentisme

des enseignes, alimenté par plusieurs facteurs d’incertitudes,

continue de peser sur le marché français de l’immobilier des

commerces. Les mêmes causes ne produisant pas les mêmes

effets, les performances des enseignes et leur rythme d’expansion

varient toutefois très sensiblement selon le mode de distribution,

les secteurs d’activité ou la géographie des actifs. Les marchés les

plus dépendants de la clientèle internationale, grands magasins

parisiens ou axes prime de la capitale sont ainsi fortement

affectés par l’accroissement de la menace terroriste.

S’il ne peut en constituer la seule grille de lecture, l’écart entre le

prime et le secondaire reste une tendance lourde du marché

français des commerces. Les enseignes continuent ainsi de

rationaliser leur réseau de magasins au profit des emplacements

les plus rentables et les plus fréquentés, alimentant les transferts

vers les meilleures artères, les plus grands centres commerciaux

ou les retail parks les plus modernes et s’appuyant sur une vaste

zone de chalandise. Les emplacements les plus visibles et les plus

à même de servir leur communication restent aussi la cible

prioritaire des nouvelles enseignes étrangères, comme Five Guys

qui, pour son vaisseau amiral, a choisi une surface de 1 150 m² sur

les Champs-Élysées. Par ailleurs, Tesla fait de certains centres

commerciaux, comme « Parly 2 », le cadre atypique d’une

stratégie de développement et de promotion assez inédite pour

un constructeur automobile.

Ces deux exemples ne peuvent masquer le nombre relativement

restreint de nouveaux entrants, largement compensé toutefois

par la grande diversité de la demande émanant d’autres types

d’acteurs. Ainsi, plusieurs enseignes étrangères poursuivent leur

expansion (Action, Primark, Tiger, Rituals, etc.), tandis que l’essor

de la franchise, en centre-ville comme en périphérie, dope le

nombre d’ouvertures de points de vente. Reprises en main ou

bénéficiant de nouvelles prises de participation, plusieurs

enseignes relancent également leur développement (Fly,

Cacharel, etc.). Enfin, l’évolution des modes de consommation

contribue plus que jamais à soutenir l’activité, comme l’indiquent

la poursuite des projets de boutiques ou de show-rooms des

pure-players d’Internet (Spartoo, Made.com, Etsy, etc.), ou le

développement de nouveaux concepts destinés à gagner de

nouvelles clientèles (Gifi rue d’Alésia, à Paris, etc.).

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Le marché des commerces en France | 3

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Table Square | La Défense (92)©Banimmo

Fashion retailers aren’t just competing with other retailers — they’re competing with an afternoon at a museum, tickets to Hamilton, a concert or a great meal. In order to be successful, the store of the future will offer a mash-up of all these things: a sense of theatre, memorable content and hospitality, in a physical environment where you can do one or all of these things simultaneously.John Bricker, Creative director at Gensler, The Business of Fashion, 13 juillet 2016.

Évolution par secteur d’activité

L’évolution de la demande des enseignes confirme la

forme du secteur beauté-santé. Plusieurs d’entre elles

ont multiplié les ouvertures depuis le début de 2016,

ciblant de bons emplacements pour compléter leur

réseau parisien (Le Labo rue Saint-Honoré, MAC rue des

Francs Bourgeois, etc.) ou se développer en province

après avoir essaimé dans la capitale. Ainsi, Rituals, Aesop

et Bobbi Brown ouvriront coup sur coup dans le Vieux

Lille.

Le secteur de l’alimentation, porté par l’essor de la

franchise et le succès du bio (Biocoop, Naturalia, Bio c’

Bon) ou de petits formats alimentaires (M&S Food), reste

également dynamique. Tranchant avec les difficultés de

la restauration traditionnelle, la restauration rapide

continue par ailleurs de se développer, comme le montre

la multiplication des ouvertures et projets d’enseignes

étrangères (Vapiano ou, plus récemment, Steack n’

Shake, Five Guys et Wagamama). Ce secteur, qui se

développe dans des lieux et sous des formats très variés

(centres-villes et périphérie, espaces de transit, shop-in-

shops), voit aussi fleurir les concepts haut-de-gamme ou

différenciants, tel le projet « Table Square » à La Défense.

Les nouveaux concepts de loisirs sont, quant à eux, de

plus en plus prisés par les bailleurs, qui les mettent à

profit pour diversifier leur offre et augmenter le temps

de présence de la clientèle dans leurs centres ou retail

parks, devenus de véritables lieux de destination. Après

Dock 39 dans « Clos du Chêne » et « Supergreen », la

tendance a récemment été illustrée par les ouvertures de

Mini World dans « Carré de Soie » près de Lyon, Pirates

Aventures dans « L’Avenue 83 » près de Toulon et le

Gulli Parc de « Saint-Orens », sur de grandes surfaces

comprises entre 1 000 et 2 500 m² et intégrant une offre

de restauration.

Le secteur de l’équipement de la personne connaît, enfin,

d’importants bouleversements. Les restructurations,

cessions ou disparitions de marques historiques (comme

Sinéquanone, La City, New Man, Kookaï ou Chevignon

pour les plus récentes) témoignent ainsi des difficultés

de ce marché très concurrentiel. La mode reste toutefois

l’un des principaux moteurs de la demande. Si le nombre

de nouveaux entrants est relativement peu élevé, de

grandes enseignes internationales continuent d’ouvrir de

vastes flagships en rues commerçantes ou dans des

centres commerciaux leaders pour compléter leur

maillage hexagonal (Primark, Uniqlo, Mango, etc.).

Plusieurs enseignes plus « pointues » voire premium

multiplient par ailleurs les projets. Soutenues par de

nouvelles injections de capitaux, surfant, pour certaines,

sur le potentiel représenté par le segment de la mode

masculine, elles étendent ainsi leur réseau dans les

artères de Paris et des grandes villes de province

(Balibaris à Paris, Lille, Toulouse et Nantes, Sessun à

Paris, Toulouse et Bordeaux, El Ganso à Toulouse,

Marseille et Montpellier, etc.).

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Rue Saint-Honoré

25%

Faubourg Saint-

Honoré14%

Vendôme/Paix14%

Avenue Montaigne

12%

Saint-Germain-des-Prés

10%

Le Marais6%

Autres19%

Répartition des ouvertures de boutiques de luxe prévues en 2016 à Paris

Rues commerçantes

Paris

La chute des arrivées hôtelières de Japonais (- 53 %) et de Russes

(- 39 %) au 1er trimestre 2016, et celle, plus modeste mais moins

attendue, des Chinois (- 0,4 %), soulignent les difficultés du

marché touristique de la capitale. Pour autant, les grandes

manœuvres se poursuivent sur plusieurs axes prime parisiens.

Tirant parti d’un afflux d’offres important, les mouvements

d’enseignes se multiplient notamment sur les Champs-Élysées.

S’ajoutant aux Galeries Lafayette, attendues fin 2018 au n°52, les

dernières semaines ont confirmé les projets de deux nouveaux

entrants, Skägen au n°142 et Five Guys au n°49-51, ainsi que

l’extension de Nike au n°65 en lieu et place de Tommy Hilfiger.

D’autres transactions sont en cours sur l’avenue, qui pourrait

donc présenter un tout autre visage d’ici quelques années.

La transformation de la rue Saint-Honoré est, quant à elle, bien

actée, et son positionnement luxe encore renforcé par les arrivées

prochaines de Fendi, Stella McCartney, Brioni ou encore Paul

Smith. Le Marais semble, de même, assez peu souffrir de

l’attentisme des enseignes, alors que le BHV a profité début juillet

de sa première ouverture dominicale dans le cadre de la loi

Macron. Après John Galliano, de nouvelles boutiques confirment

que ce quartier demeure l’une des principales cibles d’enseignes

de mode masculine haut-de-gamme, déjà présentes pour

certaines dans les « beaux quartiers de la capitale » (Crockett &

Jones, Weston).

Province

Toulouse, Lyon ou Bordeaux restent très appréciées des

enseignes haut-de-gamme ou mass-market (Uniqlo rue de la

Porte Dijeaux), et la valeur prime de leurs meilleurs axes parfois

orientée à la hausse. Dans d’autres métropoles, les cessions de

grandes surfaces favorisent les transferts d’enseignes, qui en

profitent pour accroître leurs points de vente et disposer d’une

vitrine plus adaptée à leurs ambitions. C’est le cas à Lille, des

projets de flagships de Nike et Mango rue Neuve et rue de

Béthune, où le groupe Happy Chic a par ailleurs prévu d’installer

ses enseignes Brice et Bizzbee. Ces transactions s’ajoutent aux

nombreux mouvements récemment observés sur de plus petites

surfaces dans le Vieux Lille (rue Esquermoise, rue Lepelletier, rue

Basse, etc.). Le marché est également animé dans de moins

grandes villes françaises, comme Cannes où plusieurs enseignes

internationales ont ouvert rue d’Antibes ou rue du Commandant

André (Harmont & Blaine, Bialetti, Zara, etc.), parallèlement aux

projets de marques de luxe sur la Croisette (Dior, Loro Piana).

Le marché des commerces en France | 5

Source : Cushman & Wakefield.

NB : les ouvertures recensées comprennent les créations de nouvelles boutiques, lesréouvertures après rénovation, les transferts et extensions de boutiques, les magasinstemporaires et les changements d’enseignes.

Valeurs locatives prime (€/m²/an ZA)Rues commerçantes 1S 2015 1S 2016

Paris | Avenue des Champs-Élysées 18 000 18 000

Paris | Rue du Faubourg Saint-Honoré 11 000 13 000

Paris | Boulevard Saint-Germain 6 500 6 500

Paris | Boulevard Haussmann 8 000 8 000

Paris | Rue des Francs-Bourgeois 4 500 4 500

Paris | Rue de Rivoli 3 500 3 500

Bordeaux | Rue Sainte-Catherine 2 200 2 400

Cannes | Boulevard de la Croisette 8 000 8 000

Lille | Rue de Béthune 2 000 1 800

Lyon | Rue de la République 2 400 2 400

Marseille | Rue Saint-Ferréol 1 800 1 600

Strasbourg | Rue des Grandes Arcades 2 000 1 800

Nice | Avenue Jean Médecin 2 200 2 200

Toulouse | Rue d’Alsace-Lorraine 2 000 2 000

Source : Cushman & Wakefield.

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Le marché des centres commerciaux

Au 1er semestre 2016, le marché français des centres commerciaux

est resté le théâtre d’un nombre important d’ouvertures et de

projets. Parmi les mouvements les plus significatifs figurent les

flagships des plus grandes enseignes de la mode, comme H&M

dans Jas de Bouffan à Aix-en-Provence, ou Zara dans l’extension

de Bab 2 à Anglet. Par ailleurs, Primark et Uniqlo, deux enseignes

au réseau hexagonal encore limité et sans commune mesure avec

leur rayonnement en France, mettent le pied sur l’accélérateur. Le

premier a ainsi prévu d’ouvrir dans Evry 2 ou encore Euralille, et la

seconde dans Cap 3000, Rosny 2 et Leclerc Blagnac. Dans

d’autres secteurs d’activité et sur de plus petites surfaces,

plusieurs enseignes récentes poursuivent aussi leur expansion

(Sostrene Grene, Paprika, Punt Roma, Steak n’ Shake, etc.),

parallèlement à la diffusion de nouveaux concepts (Orange smart

Store, Flunch Café, Zing Pop Culture, etc.) et à la relance du

développement de quelques enseignes étrangères, comme OVS

ou As Adventure.

Cette activité soutenue ne saurait néanmoins masquer les

difficultés plus générales du marché hexagonal. Nourries par les

incertitudes du climat économique et politique et les difficultés de

certains secteurs comme l’habillement, l’attentisme des enseignes

continue de brider l’activité. Certaines revoient leurs ambitions de

développement à la baisse, ce qui peut peser sur l’attractivité des

sites les plus risqués, les centres récemment ouverts et les projets

en développement. Surtout, les stratégies de rationalisation des

enseignes contribuent à l’accélération des fermetures et des

transferts, que de grandes opérations d’acquisition sont en outre

susceptibles d’intensifier (comme celle qui liera à terme Darty et

la FNAC).

Si les plus grands centres restent assez épargnés, la concurrence

entre sites et l’allongement des durées de commercialisation

incitent certains bailleurs à faire plus d’efforts pour réduire la

vacance de leur patrimoine et satisfaire aux exigences des

enseignes. De fait, la correction à la baisse des valeurs locatives et

le recours aux mesures d’accompagnement sont plus fréquents,

mais davantage constatés sur les projets récents, les centres de

taille intermédiaire et les galeries d’hypermarché.

Le marché des commerces en France | 6

Valeurs locatives prime (€/m²/an), 1S 2016

Typologie Ile-de-France Province

Centre régional* 2 000 1 400

Grand centre commercial* 950 700

Source : Cushman & Wakefield

*Pour 150 m² très bien placés en équipement de la personne ou services, dans descentres existants, leaders dans leur zone de chalandise.

Le CNIT | La Défense (92)

Indice de fréquentation des centres commerciaux en 2015-2016

-6,00%

-5,00%

-4,00%

-3,00%

-2,00%

-1,00%

0,00%

1,00%

2,00%

3,00%

Janv

ier

Fév

rier

Mar

sA

vril

Mai

Juin

Juill

etA

oût

Sep

tem

bre

Oct

ob

reN

ove

mb

reD

écem

bre

Janv

ier

Fév

rier

Mar

sA

vril

Mai

2015 2016

Source : CNCC/Données issues d’un panel de 154 centres commerciaux

LE MARCHÉ DES COMMERCESFrance | 1er semestre 2016

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Le marché des parcs d’activités commerciales

L’évolution des ventes du commerce spécialisé et leur répartition

par typologie d’actif confirment le succès des PAC. Selon le

Procos, les ventes en périphérie affichent ainsi une croissance

annuelle de 1,2 % sur les cinq premiers mois de 2016, et même de

1,8 % pour les ventes en GMS, tranchant avec le recul de 2,6 % des

ventes réalisées en rues commerçantes. Porté par la reprise du

marché résidentiel, le rebond des ventes de biens d’équipement

de la maison – un secteur traditionnellement très présent en

périphérie – est un autre signe positif pour le marché des

PAC : avec une hausse annuelle de 5,8 % sur les quatre premiers

mois de 2016, le meuble enregistre ainsi sa plus forte progression

depuis 2011, tandis que l’évolution d’autres types de biens, comme

l’automobile, l’électroménager ou le bricolage, est également

favorable. Cette bonne conjoncture et le succès de la franchise

expliquent la poursuite des créations ou extensions d’un certain

nombre d’enseignes françaises (Leroy-Merlin, Darty, Truffaut,

Intersport, Zodio, etc.), ainsi que la relance du développement

d’autres acteurs (Mobalpa). Les nouveaux entrants étrangers

restent, par ailleurs, relativement rares. Cela dit, quelques

enseignes font leur apparition (Lola & Liza, notamment dans « Ma

Petite Madelaine », « L’Atoll » ou « Waves »), tandis qu’Action tisse

rapidement sa toile dans l’Hexagone et que Costco y a confirmé

sa première ouverture, prévue à Villebon-sur-Yvette en 2017.

Les PAC tirent aussi parti de mouvements plus structurels, et

notamment de l’accélération des arbitrages d’enseignes qui

ferment les magasins ne répondant plus à leurs objectifs de

rentabilité ou ne leur permettant pas de déployer de nouveaux

concepts plus en phase avec les attentes des consommateurs. De

fait, ces opérations de rationalisation pénalisent moins les PAC,

qui offrent des coûts d’occupation bien plus modérés que la

plupart des centres commerciaux et artères de l’Hexagone. Leur

avantage comparatif ne tient pas uniquement à leurs valeurs

locatives, mais aussi à des niveaux de charges inférieurs de moitié,

voire plus, à ceux observés en centre commercial.

Cette vision d’ensemble ne doit pas masquer la polarisation

croissante du marché. Ciblant les meilleurs emplacements, les

enseignes contribuent ainsi, avant tout, au renforcement des

zones les plus établies (La Croix Blanche en région parisienne,

Plan de Campagne, près de Marseille, etc.) et au succès de la

commercialisation des retail parks de dernière génération.

Conjugués aux difficultés et arbitrages de certaines enseignes, les

transferts tendent en revanche à se multiplier, expliquant

l’augmentation des taux de vacance des sites secondaires et la

nette correction de leurs valeurs locatives.

Le marché des commerces en France | 7

Valeurs locatives prime (€/m²/an), 1S 2016

Tranche de surface Ile-de-France Province

0-300 m² 230-250 200-230

300-500 m² 200-230 180-200

500-1 000 m² 180-200 150-160

1 000-2 500 m² 140-170 120-130

> 2 500 m² 100-130 80-100

Source : Cushman & Wakefield.

LE MARCHÉ DES COMMERCESFrance | 1er semestre 2016

Magasin Gifi

Page 8: Le marché français des commerces | 1er  semestre 2016

Le marché des commerces en France | 8

Évolution des taux de rendement prime

3,00%

4,00%

5,00%

2,0%

3,0%

4,0%

5,0%

6,0%

7,0%

8,0%

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 20161S

Rues commerçantes (Paris)Centres commerciaux régionauxRetail parks (Ile-de-France)

Volumes investis en commerces en France

Source : Cushman & Wakefield.

2,3

4,8

1,2

1,9

3,6

3,3 3,64,0

7,7

5,2

1,9

0%

20%

40%

60%

80%

100%

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2016 20161S

Investissements en commerces (Mds €)Part dans le volume total investi (%)

Source : Cushman & Wakefield.

LE MARCHÉ DE L’INVESTISSEMENT

Avec 1,9 milliard d’euros – soit un volume stable sur un

an – les commerces représentent 23 % de l’ensemble des

montants investis sur le marché français de l’immobilier

d’entreprise au 1er semestre 2016. Les volumes engagés

sur ce type d’actifs ont notamment été gonflés, au 2e

trimestre 2016, par la finalisation de quelques opérations

d’envergure comme la vente du 65-67 Champs-Élysées

pour près de 500 millions d’euros.

Cette transaction, la plus importante de l’année, illustre

l’intérêt des investisseurs pour les plus beaux actifs

parisiens et a contribué à l’augmentation de la part des

étrangers. Totalisant 57 % des sommes engagées en

commerces en France au 1er semestre 2016, ils sont

principalement représentés par les Nord-Américains

(ARES Management, Carval investors) et les Européens

(Meyer Bergman, AG Real Estate, Pontegadea). Après un

début d’année assez actif, les Français ont eux été moins

présents au 2e trimestre (43 % des montants investis).

En dépit d’un manque d’offres prime, la part des actifs

de pied d’immeuble a nettement progressé depuis le

début de l’année (48 % à la fin du 1er semestre 2016

contre 29 % au 1er trimestre) en raison de la cession du

65-67 Champs-Élysées. Cela dit, les meilleures artères de

l’Hexagone restent, plus généralement, très prisées par

les investisseurs, comme l’illustre la cession à Amundi

des boutiques Hema et H&M rue du Sauvage à Metz.

Assez nombreuses au 1er trimestre 2016, les cessions de

parcs d’activités commerciales n’ont pas dépassé les

40 millions d’euros (montant unitaire) au 2e trimestre.

Deux portefeuilles ont par ailleurs été arbitrés, dont la

cession à Pierre 1er Gestion/Groupe Bertrand de 14 murs

de restaurants Burger King. Ce segment totalise au final

29 % des montants échangés en commerces depuis le

début de 2016, mais reste soumis à la grande sélectivité

des investisseurs. La part des centres commerciaux et

des galeries est peu importante (12 %), du fait d’un

nombre limité de transactions. Ce recul ne devrait

toutefois être que temporaire, Grosvenor ayant, par

exemple, mis sur le marché plusieurs actifs, et Orion le

centre Domus à Rosny-sous-Bois.

Avec 1,1 milliard d’euros (+ 33 % sur un an), l’Île-de-

France concentre 58 % de l’ensemble des montants

engagés en commerces dans l’Hexagone. L’activité a été

dopée par la cession du 65-67 Champs-Élysées à un

investisseur du Moyen-Orient, ce qui en fait le marché le

plus prisé des étrangers (70 % de leurs volumes

d’investissement se concentrent en région parisienne). A

peine 800 millions d’euros ont été investis en province

(- 34 % sur un an). Pénalisée par le recul des centres

commerciaux, l’activité y a porté à 37 % sur des actifs de

périphérie et à 31 % sur des factory outlets.

LE MARCHÉ DES COMMERCESFrance | 1er semestre 2016

Page 9: Le marché français des commerces | 1er  semestre 2016

Exemples d’ouvertures prévues en 2016

Rues commerçantes M²

Ex entrepôt Macdonald | Paris (75019) 32 000

Ex Banque de France | Lyon (69) 4 500

Cœur de Nantes | Nantes (44) 3 500

Marché Saint-Germain | Paris (75006) 3 500

Palais de la Bourse | Lille (59) 1 000

Centres commerciaux M²

Ametzondo | Saint-Pierre-d’Irube (64) 76 000

L’Avenue 83 | La Valette-du-Var (83) 51 000

Centre Bourse | Marseille (13) 21 500

Espace Fenouillet | Fenouillet (31) 17 500

Forum des Halles | Paris (75001) 11 500

Retail parks M²

Ma Petite Madelaine | Chambray l. Tours (37) 31 500

Les Montagnes | Champniers (16) 22 000

Les Blancs Monts | Cormontreuil (51) 18 500

Park Avenue | Saint-Maximin (60) 16 000

Cap Émeraude | Pleurtuit (35) 17 300

Le marché des commerces en France | 9

LE PARC DES COMMERCES

Plusieurs chantiers importants ont été lancés au 2e trimestre 2016,

à commencer par celui du centre de marques « The Village »,

situé à Villefontaine, au sud-est de Lyon. Ce dernier devrait ouvrir

d’ici la fin de 2017, année qui sera également marquée par

l’inauguration d’un nouveau centre McArthurGlen à Miramas, près

de Marseille. Plusieurs autres projets de création ou d’extension

de centres de marques sont dans les tuyaux. Totalisant un peu

moins de 300 000 m², ils pourraient augmenter de façon

significative un parc hexagonal relativement restreint compte-

tenu de la grande spécificité de ce format de distribution, de plus

en plus prisé par les enseignes. Son rythme d’expansion reste

toutefois fortement dépendant des recours de tiers et des

décisions des commissions administratives.

Les recours restent également un facteur d’incertitude pour le

marché des retail parks, même si le volume des ouvertures devrait

être proche, en 2016, de celui de 2015 (393 000 m²). À la fin du 1er

semestre, un peu moins de 450 000 m² ont ainsi été identifiés

comme ayant déjà ouvert ou pouvant ouvrir sur l’ensemble de

2016, chiffre qui équivaut à la moyenne du volume d’ouvertures

constaté chaque année depuis cinq ans. Parmi les ouvertures les

plus récentes figure « Ma Petite Madelaine », inaugurée fin avril

près de Tours par la Compagnie de Phalsbourg. Ce retail park de

près de 30 000 m² sera le plus important, en taille, de 2016,

tandis que le 1er semestre a également été marqué par le

lancement des travaux de deux des plus grands projets attendus

en 2017 : « Les Promenades de Brétigny », en région parisienne, et

le « Greencenter » d’Amiens.

En 2016, le volume de nouveaux m² de centres commerciaux

pourrait être assez proche de celui des retail parks. Contrairement

à 2015, ce total sera principalement alimenté par les extensions et

les redéveloppements de sites existants, qu’il s’agisse d’enrichir

l’offre de centres régionaux leaders (Forum des Halles, Euralille,

etc.) ou de rénover le patrimoine des foncières de la grande

distribution. Avec une quinzaine de projets à livrer cette année,

Mercialys et Immochan sont les principaux représentants de ce

mouvement de modernisation. Quant aux créations pures, elles ne

représentent qu’une douzaine d’opérations sur la cinquantaine

attendues en 2016. Après Nice One, adossé au nouveau stade de

l’Allianz Riviera et partiellement ouvert au 1er trimestre, l’une des

créations les plus importantes de 2016 a ouvert au 2e trimestre :

« L’Avenue 83 » près de Toulon, où se sont notamment installés

plusieurs nouveaux entrants étrangers (Steak’n Shake, Punt

Roma, Old Wild West, etc.).

Source : Cushman & Wakefield/En bleu projets d’extension et redéveloppements.

Ma Petite Madelaine | Chambray-les-Tours (37)

©Compagnie de Phalsbourg. Photographe : Frank Barylko.

LE MARCHÉ DES COMMERCESFrance | 1er semestre 2016

Page 10: Le marché français des commerces | 1er  semestre 2016

ACTUALITÉ RÉGLEMENTAIRE

Point d’étape sur la mise en œuvre de la loi Macron

La première réunion de l’Observatoire du commerce dans les

zones touristiques internationales (ZTI), dont l’objectif est

d’évaluer la réforme de l’ouverture dominicale des commerces,

s’est tenue le 21 juin 2016 à Bercy. Cet évènement a permis au

gouvernement de tirer un nouveau bilan des ZTI. Près d’un an

après leur création par la loi Macron, plusieurs accords de branche

ont été signés. Après la Bijouterie-Joaillerie-Orfèvrerie-Cadeau au

début de l’année 2016, la Fédération Française de la Couture, du

Prêt-à-Porter, des Couturiers et des Créateurs de Mode est aussi

parvenue à un accord avec les syndicats, signé en avril dernier.

Parmi les marques concernées figurent notamment Chanel, Chloé,

Christian Dior, Givenchy ou Yves Saint-Laurent.

Si plusieurs enseignes peuvent désormais appliquer la nouvelle

réglementation (Darty, Etam, Nature et Découvertes, L’Occitane,

Tati, les groupes SMCP et Inditex, etc.), d’autres échouent

toutefois encore à trouver un accord, à l’exemple de la FNAC où

trois syndicats ont bloqué en juin les négociations. Les grands

magasins continuent aussi de marcher en ordre dispersé. Si le

BHV est le premier à profiter de l’ouverture dominicale, les

Galeries Lafayette pourraient néanmoins ouvrir d’ici la fin de 2016,

tandis que la direction du Printemps a présenté au début de l’été

ses premières propositions au personnel, espérant pouvoir ouvrir

7 jours sur 7 dès cet automne.

Loi travail et franchise

Adopté en juillet en nouvelle lecture grâce au recours à l’article

49-3, le projet de loi Travail (dit « El Khomri ») contient un

amendement impliquant la création d’une instance de dialogue au

sein des réseaux de franchise, constituée du franchiseur, de

franchisés et de salariés élus. Rejeté une première fois par la

commission des affaires sociales du Sénat, ce texte (l’article 29 bis

A) a été rétabli par l’Assemblée nationale mais porte désormais

sur les réseaux de franchise comptant au moins 300 salariés

(franchiseur et franchisés confondus), contre 50 dans sa première

mouture. Plusieurs représentants du monde de la franchise sont

vent debout contre ce texte, qui remet en cause le principe

d’indépendance juridique entre franchiseur et franchisés et

promet, selon eux, de brider le développement d’un modèle

économique dont le dynamisme tient justement à sa grande

souplesse.

Le marché des commerces en France | 10

LE MARCHÉ DES COMMERCESFrance | 1er semestre 2016

Loi Macron | Calendrier de mise en œuvre de la réforme

Août 2015

• Ouverture des commerces en soirée aux Champs-Élysées

• Ouverture complète de la ZTI Marais

Novembre/Décembre 2015

• Ouverture continue du bd Haussmann et des autres grands magasins durant la période des fêtes

Août 2015/Mai 2016

• Ouverture des centres commerciaux Beaugrenelle, Bercy Village et Val d’Europe en région parisienne, et de Polygone Riviera et Nice Etoile en province

Avril 2016

• Ouverture du Forum des Halles à Paris

Juillet 2016

• Ouverture du BHV, à Paris, au titre des ZTI

Septembre 2016

• Ouverture de la rue du Faubourg Saint-Honoré

Automne 2016

• Ouverture progressive de l’avenue Montaigne et de la place Vendôme

Source : Ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, juin 2016.

Page 11: Le marché français des commerces | 1er  semestre 2016

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Photo de couverture : L’Atoll à Beaucouzé (49)

©Compagnie de Phalsbourg. Photographe : Frank Barylko.