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FOCUS > UNE COLLABORATION TRANSATLANTIQUE BRANCHÉE SUR COURANT CONTINU FOCUS > DONNE-MOI TON SANG, JE TE DIRAI QUELS SONT TES GLOBULES BLANCS BD > DES HUÎTRES SUR ÉCOUTE L'EXCELLENCE SCIENTIFIQUE AU SERVICE DU TRANSFERT ET DE LA SOCIÉTÉ JUIN 2015 #01 DOSSIER

Lille by Inria, n°1 : l’excellence scientifique au service du transfert et de la société

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focus >

Une collaboration transatlantiqUe branchée sUr coUrant continU

focus >

Donne-moi ton sang,je te Dirai qUels sonttes globUles blancs

bd >

Des hUîtres sUr écoUte

l'excellencescientifique

au service du transfertet de la société

juin 2015

#01

dossieR

edito

Je suis très heureux de partager avec vous ce premier numéro de notre magazine semestriel Lille by Inria.

Il fait suite à l’enquête que nous avons réalisée en novembre 2014 où vous étiez nombreux à vouloir en savoir plus sur les activités de recherche du centre Inria Lille – Nord Europe et sur nos engagements dans l’écosystème régional.

Lille by Inria met l’accent sur la diversité de nos équipes et de notre environnement ainsi que sur l’impact de la recherche et de l’innovation dans le domaine des sciences du numérique.

Pour ce premier numéro nous avons choisi le thème de l’innovation et du transfert. Cet enjeu est une composante essentielle de l’institut dont la mission est de mener des recherches d’excellence dans le but de créer de la valeur ajoutée pour la société par le biais du transfert.

La région Nord-Pas de Calais est un environnement déjà riche dans ce domaine avec la dynamique French Tech bien déployée sur notre territoire.

Je vous invite à mieux nous connaître en plongeant au cœur de nos activités et à partager avec nous les initiatives que nous menons. Lille by Inria met les sciences du numérique au cœur de notre région.

David SImPLoT-RyL

02

sommAiRe

03

Semestriel édité par Centre de Recherche Inria Lille - Nord Europe : Parc scientifique de la Haute Borne, 40, avenue Halley. Bât. A, Park Plaza, 59650 Villeneuve d’Ascq. [email protected]. Directeur de la publication : David Simplot-Ryl. Rédactrice en chef : Marie-Agnès Enard. Coordinatrice : Marion Blasquez. Conception graphique et mise en page : Elise Cattoire agence KaméléCom, 11/1 sentier du Christ, 59960 Neuville-en-Ferrain. Rédacteurs : Franck Deflandre agence KaméléCom et service communication et médiation Inria Lille - Nord Europe. Crédits photos : © Inria / Photo J. Dequidt - Inria / Photo Kaksonen - Inria / Photo A. Decarpigny-Wrona - Inria / Photo M. Blasquez - Inria / Photo P. Caron - Inria / Photo N. Fagot. © Fotolia. Impression : Format Carré 16 place Gambetta 59290 Wasquehal. Le centre remercie chaleureusement l’ensemble des contributeurs, collaborateurs et partenaires pour ce premier numéro de Lille by Inria. Imprimé en juin 2015 - Série limitée à 1000 exemplaires.

dessine-moi lA RecheRche 12-13

focus 14-15• une collaboration transatlantique branchée sur courant continu

focus 16-17• Donne-moi ton sang, je te dirai quels sont tes globules blancs

best-of 18-19

poRtRAit 20-21

Rendez-vous 22

contAct 23

dossieR

• L’excellence scientifique au service du transfert et de la société

07-11

fAce A fAce• Daniel Percheron 04• Frédérique Grigolato 05

chiffRes cles 06

// fAce A fAce

inteRviewsDaniel Percheron >PrésiDent DU conseil régionalDU norD-Pas De calais

> Quels sont les atouts de notre région dans le domaine de la recherche numérique ?

Le Nord-Pas de Calais s’est doté d’un environnement très favorable à l’éclosion de l’économie numérique. Ainsi,

ces dernières années, des géants mondiaux du secteur se sont installés chez nous, et des start-up, dont certaines sont devenues leaders de leur domaine d’activité, ont pu émerger aidées par exemple par la présence d’incubateurs. Porté par les collectivités, les chambres consulaires et les entreprises, d’EuraTechnologies à la Serre numérique de Valenciennes, en passant par la Plaine Images, le modèle “Nord-Pas de Calais” fonctionne ! Pour continuer à entretenir cette dynamique, la région peut compter sur le relais et le talent de ses chercheurs, l’implication de ses universités ainsi que le positionnement européen de certains laboratoires.

> Comment le Nord-Pas de Calais est-il devenu une place forte de la recherche numérique en France ?

Les entreprises et les acteurs de la recherche et du transfert de technologie ont tenu un rôle déterminant. mais c’est aussi la Région elle-même qui a en partie initié ce dynamisme à travers des actions très concrètes pour favoriser par exemple le développement

des services numériques dans les lycées. Pour donner un cadre global, la Région a plus récemment impulsé deux réalisations importantes : d’une part, le Schéma directeur du très haut débit en Nord-Pas de Calais, lequel a conduit à la mise en place, en tant qu’opérateur, du Syndicat mixte numérique 59/62, d’autre part, le Schéma régional des services et usages numériques. Enfin, le Nord-Pas de Calais est engagé dans le modèle de la troisième révolution industrielle, symbole de notre volonté de développement des réseaux numériques sur notre territoire.

> Quel regard portez-vous sur l’excellence scientifique régionale incarnée par Inria ?

Inria possède toutes les compétences pour jouer un rôle prépondérant dans le développement

du numérique en région. Par la définition même de ses missions, Inria a justement une double vocation d’excellence scientifique et de transfert technologique. Je trouve tout à fait stimulantes les orientations thématiques que s’est données cet Institut, toutes en prise avec les opportunités d’innovations. Des thèmes tels que l’internet des objets, la médecine numérique ou le génie logiciel, sont très prometteurs, scientifiquement mais également dans une perspective d’innovation et de croissance économique.

> Comment s’organise la collaboration entre Inria et la Région Nord-Pas de Calais ?

Il est essentiel pour la Région de renouveler ses collaborations avec Inria comme par le passé pour financer des allocations recherche et des postes. Un nouveau protocole de coopération a été adopté pour la période 2014-2018. Convaincu de l’intérêt que représente une telle collaboration, il me semblerait opportun qu’Inria puisse s’impliquer dans de grands projets régionaux comme le Pôle de conservation du Louvre en cours d’implantation et ce, en lien avec la Pôle numérique culturel Louvre-Lens Vallée.

Conseil Régional du Nord-Pas de Calais º nordpasdecalais.fr

04

#01 juin 2015

FréDériqUe grigolato > clic anD Walk> Comment Clic and Walk est-elle devenue l’un des symboles de la French Tech lilloise ?

Je pense que nous nous distinguons avant tout par notre concept innovant. L’organisation même de notre

société et la diversité culturelle et ethnique de nos équipes représentent à merveille l’identité et le dynamisme de la région. Chez nous se côtoient des compétences aussi variées que le développement informatique, le marketing, le commerce, le pôle communication et bien sûr la R&D.

> Considérez-vous que la région lilloise est devenue une terre d’accueil idéale pour les start-up ? Pourquoi ?

Oui, car nous bénéficions ici de structures d’accompagnement comme nulle part ailleurs, avec LMI ou le réseau Entreprendre Nord qui permettent de concrétiser de

nombreux projets. Pour accueillir les jeunes entreprises, le centre EuraTechnologies, la Plaine Images et la Haute Borne possèdent des atouts logistiques et humains évidents au service du développement de ces start-up. Enfin, dans la région, un important vivier d’experts participe volontiers à des projets innovants.

> Quel regard portez-vous sur l’excellence scientifique régionale incarnée par Inria ?

Je porte un regard admiratif car nous pouvons être fiers d’avoir dans la région de tels talents aussi accessibles. Nous avons la chance de travailler avec des pointures mondiales dans le domaine de la recherche tel que Marc Tommasi, le responsable de l’équipe magnet d’Inria Lille - Nord Europe. Nous nous réjouissons de cette collaboration efficace avec une génération de chercheurs talentueux qui s’adaptent aux besoins des entreprises.

> De quelle façon le centre Inria de Lille vous accompagne-t-il dans le développement de votre entreprise ?

Nous avons actuellement un contrat de collaboration avec Inria qui nous permet de travailler sur la création d’algorithmes. Nous accueillons un doctorant CIFRE, qui se partage entre l’équipe de recherche et Clic and Walk la moitié de la semaine. Nous réfléchissons déjà à un nouveau projet avec Inria pour intégrer la recherche de manière plus profonde au cœur de notre entreprise.

º fr.clicandwalk.com

05

06

3000EMPLOIS CRÉÉS SUR 120 START-UP DEPUIS 1984

START-UPCRÉÉES

ENTREPRISESCRÉÉES

PROFESSIONNELSDU TRANSFERT

au service des relations industrielles, répartis sur

l’ensemble du territoire

En 30 ans, plus de 120 sociétés de technologies innovantes sont issues des travaux de recherche conduits par Inria

C’est le taux de start-up Inria encore en activité et/ou rachetées

(doctorants, post-doctorants, ingénieurs et jeunes chercheurs), formés aux technologies les plus pointues, quittent Inria pour di�user leurs connaissances et compétences dans l’industrie chaque année

INRIA

INRIA LILLE - NORD EUROPE

// chiffRes cles

dossieR \\

#01 juin 2015 07

l'excellencescientifique

au service du transfertet de la société

inRiA et le tRAnsfeRt 08-09

• Une offre complète au national et à Lille

zoom suR... 10• les 4 start-up lilloises• les 2 start-up en incubation

inRiAtech, l'AveniR 11

sommAiRe

08

// dossieR > inria et le transfert

Transformer les technologies innovantes issues de travaux de recherche en produits ou services à destination d’entreprises et plus généralement de la société, tel est l’objectif qu’Inria poursuit

depuis déjà 30 ans. Véritable trait d’union entre les domaines de la recherche et de l’entreprise, Inria favorise l’interactivité entre les différents univers grâce au travail d’équipes entièrement dédiées aux sciences du numérique. Les chercheurs Inria inventent les technologies numériques de demain tout en les adaptant aux domaines de l’entreprise.

Depuis 30 ans, les résultats de ces travaux se transforment en innovations et passent ainsi régulièrement du monde scientifique au monde économique. L’excellence des chercheurs symbolisée par toutes ces innovations technologiques représente aujourd’hui le meilleur atout d’Inria Lille - Nord Europe auprès des entreprises. “Chez Inria, toute recherche a vocation à être transférée”. Comme le rappel Antoine Petit, PDG d’Inria, l’institut se caractérise par “l’excellence

scientifique au service du transfert technologique et de la société”. Inria continue de travailler pour augmenter l’impact de ses recherches sur la société mais aussi pour soutenir l’innovation des entreprises et le développement économique de territoires. “Nous avons aussi un rôle d’éducation et de stimulation pour la R&D privée, particulièrement dans le Nord-Pas de Calais où elle est trop basse”, ajoute David Simplot-Ryl, directeur du centre Inria Lille – Nord Europe.

Pour favoriser le transfert, il existe plusieurs modes de collaboration entre les entreprises et les équipes de recherche, avec différents degrés d’implication des partenaires privés et différentes façons de financer les travaux (voir schéma ci-contre).

Le principe du transfert peut donc prendre plusieurs formes : le transfert de connaissances lorsque des projets de recherche sont menés en partenariat, ou le transfert de compétences lorsqu’un scientifique s’implique dans le développement d’une entreprise en y apportant son expertise. Pour concrétiser ces transferts, Inria a

décidé d’encourager la création de start-up commercialisant des technologies issues des résultats de la recherche. En 30 ans, 120 sociétés innovantes ont ainsi été créées. Inria accompagne ces entreprises dans des domaines aussi variés que la santé, les loisirs, la sécurité, ou encore les transports. Au sein d’Inria, les projets de start-up sont d’abord détectés par le Service Transfert, Innovation et Partenariats qui apporte ses conseils et s’occupe de la mise en relation vers les entreprises. “Ce peut être à l’occasion d’une action de sensibilisation, d’une visite d’une équipe ou même en se croisant à la machine à café. Peu importe ! L’important est de partager son idée”, précise Sylvain Karpf, responsable du service pour Inria Lille - Nord Europe. Une fois le projet repéré, l’accompagnement Inria se met alors en place, en partenariat avec un incubateur régional. Les projets de start-up peuvent également bénéficier de l’accompagnement d’IT-Translation, filiale d’Inria dédiée au financement en amorçage des sociétés issues de la recherche.

30 AnsDe transFertPoUr inria

#01 juin 2015 09

les DiFFérentes moDalitésDe collaboration avec inria

inri

ate

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stit

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rno

t in

ria

Projet collaboratiF mUlti-Partenaires

Qui ? De 3 à 15 partenaires, privés (entreprises) et publics (laboratoires ou centres de recherche). Qui finance ? L’ANR, les pôles de compétitivités (FUI) ou l’Europe (H2020). Implication de l’entreprise : L’entreprise s’investit sur sa partie. Durée indicative : 2 à 4 ans

Projet collaboratiF bi-latéral

Qui ? Une entreprise et une équipe de recherche Inria. Qui finance ? L’entreprise finance tout ou une partie du projet de R&D. Implication de l’entreprise : L’entreprise affecte du personnel aux travaux de recherche. Exemples : CIFRE – laboratoire commun – Inria Innovation Lab Durée indicative : 2 à 3 ans

contrat De recherche

Qui ? Une entreprise et une équipe de recherche Inria. Qui finance ? L’entreprise finance tout ou une partie du projet de R&D. Implication de l’entreprise : L’entreprise fournit un cahier des charges de ses besoins(les travaux de recherche sont, pour leur part, réalisés par le centre de recherche). Durée indicative : 6 mois à 2 ans

contrat De transFert / licensing

Qui ? Une entreprise et une équipe de recherche Inria. Qui finance ? La technologie a été développée par Inria. L’entreprise conclut un accord

de licence pour pouvoir exploiter cette technologie. Si une adaptation est nécessaire, un contrat de recherche peut être conclu. Implication de l’entreprise : L’entreprise intègre la technologie dans son produit.

exPertise / conseil

Qui ? Une entreprise et une équipe de recherche Inria. Qui finance ? L’entreprise finance l’étude. Implication de l’entreprise : L’entreprise définit ses besoins (l’étude est réalisée par le centrede recherche). Durée indicative : 1 à 6 mois

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La création d’entreprise est un moyen privilégié pour transformer les résultats de recherche en activités économiques innovantes. 4 start-up issues des équipes de recherche d’Inria Lille – Nord

Europe ont été créées depuis 2008.

vékiaVékia, entreprise d’EuraTechnologies issue d’un travail de recherche en mathématiques, s’est spécialisée dans l’édition de logiciels pour le commerce avec pour objectif de prévoir de manière très précise les flux marchandises dans le domaine de la distribution. Grâce aux dernières avancées de la recherche, Vékia a réussi à modéliser des problématiques complexes et ainsi proposer aux entreprises des logiciels de gestion prévisionnelle très pointus. L’enseigne peut ainsi exploiter les données recueillies pour

prévoir ses ventes et gérer son stock, son personnel et sa relation avec la clientèle.

axellienceNée après trois ans de recherche chez Inria, Axellience édite le logiciel GenMyModel, un environnement de conception et de production logicielle dans le cloud. Pour les différentes étapes de son développement, Axellience a bénéficié de l’accompagnement Inria via le Programme de Suivi des Actions de Transfert Technologique jusqu’à sa création et son installation à Euratechnologies.

insimoInSimo édite des logiciels dans le domaine de la simulation médicale, des outils indispensables à la réalisation d’opérations chirurgicales de plus en plus complexes. Comme dans le domaine de l’aéronautique, le simulateur reproduit les

conditions réelles pour permettre au chirurgien de s’entraîner. InSimo édite des logiciels de modélisation biomécanique capables de reproduire le comportement des organes et des gestes chirurgicaux. Installée à Strasbourg, Insimo participe au développement d’un simulateur de chirurgie de la cataracte pour l’association américaine HelpMeSee.

synectiqUeSynectique, installée à EuraTechnologies, aide les entreprises à prendre des décisions relatives à l’évolution de leurs logiciels. L’entreprise apporte des solutions aux sociétés souhaitant mettre fin au traitement manuel de leur maintenance logicielle. L’équipe développe une plate-forme d’analyse de logiciels et de données qui permet de construire des outils adaptés aux différentes problématiques de maintenance.

Les projets de start-up Spoonware et Crowdify, actuellement en incubation, sont tous les deux nés du travail de recherche de l’équipe-projet Spirals d’Inria Lille - Nord Europe (commune avec l’Université Lille 1), dans les domaines des systèmes répartis et des sciences du logiciel.

D’un côté Spoonware, également incubée à Cré’Innov, développe des solutions de monitoring, diagnostic et réparation à chaud des bugs

pour les applications mobiles. De l’autre, Crowdify, également incubée à EuraTechnologies, développe une plate-forme en ligne de crowdsensing permettant la collecte, le traitement et l’exposition de données intelligentes provenant des smartphones et des objets connectés. Avec chacun leur spécialité, les membres actifs des deux projets travaillent, épaulés par Inria, au développement de ces deux entreprises. “Les chercheurs  ou enseignants-chercheurs permanents peuvent, une fois l’entreprise créée soit s’y consacrer à plein temps

et prendre des responsabilités dans l’entreprise, soit apporter uniquement leur concours scientifique à l’entreprise tout en conservant leurs activités de recherche au sein d’Inria”, ajoute Sylvain Karpf. “Sur les quatre start-up issues du centre de Lille, deux sont dirigées par des chercheurs ayant choisi de mettre en sommeil leur carrière académique pour se consacrer au lancement et au développement de leur entreprise”, conclut Sylvain Karpf.

4 stARt-up lilloisesà la Pointe De l’innovation

2 pRojets encore en incUbation

// dossieR > zoom sur...

#01 juin 2015 11

inriatech, l'avenir < dossieR \\

Cette année, Inria Lille - Nord Europe innove aussi à travers certaines de ses initiatives. L’obtention du Label French Tech pour la métropole lilloise fait émerger de nouveaux enjeux importants

en terme d’emploi dans l’industrie du numérique. En favorisant l’innovation et l’amélioration de la compétitivité des entreprises régionales, Inria s’implique ainsi dans une politique favorable au marché du travail dans un domaine très porteur.

Inria Lille - Nord Europe expérimente un nouveau dispositif inédit pour encore rapprocher le monde de la recherche et celui de l’entreprise en partenariat avec les collectivités locales dont le Conseil régional Nord-Pas de Calais et la métropole Européenne de Lille. Une plate-forme de transfert de technologie

baptisée InriaTech a été lancée en avril dernier avec pour objectif le recrutement d’une dizaine d’ingénieurs mobilisables sur des contrats de recherche ou de transfert technologique. L’intégration de ces ingénieurs aux profils diversifiés devrait permettre à Inria de répondre plus rapidement à toutes les demandes. “Jusqu’ici, à chaque contrat, nous devions recruter et former au coup par coup nos ingénieurs ce qui retardait d’autant leur prise de poste effective. Désormais, nos futurs partenaires ne seront plus soumis à cette contrainte”, précise David Simplot-Ryl, directeur du centre Inria Lille - Nord Europe. InriaTech devrait donc accélérer le transfert vers les entreprises.

Formés au sein des équipes-projet Inria, les ingénieurs recrutés seront parallèlement immergés dans

l’écosystème French Tech pour les encourager à mettre leur expérience acquise au profit de leur propre entreprise sur un plateau de start-up à EuraTechnologies.

D’ici 3 à 5 ans, certains parmi les ingénieurs recrutés entreront à leur tour dans la dynamique de la French Tech avec leur entreprise. Ils seront alors “des ambassadeurs InriaTech conscients du fort intérêt de la R&D au sein d’une start-up. C’est la réussite par l’exemple. Je crois beaucoup aux ingénieurs, aux doctorants et post-docs. Ils ont vocation à être dans un projet de création de start-up”, confie David Simplot-Ryl. Le succès d’InriaTech dans la région devrait favoriser son déploiement au niveau national.

l'innovAtionà toUs les étages

12

// dessine-moi lA RecheRche

#01 juin 2015 13

une collAboRAtion tRAnsAtlAntiquebranchée sUr coUrant continU

C’est souvent la complémentarité des compétences de différents chercheurs qui fait la force de nos équipe-projets. Et parfois, pour les composer, il faut aller chercher certains profils à l’étranger. C’est le cas pour STEM, une équipe associée franco-canadienne qui travaille sur de nouveaux modèles intelligents pour consommer l’électricité.

D’un côté, les membres de l’équipe-projet Dolphin (commune avec l’Université Lille 1) et de l’autre une “team” de trois chercheurs de l’école polytechnique et de l’université de montréal travaillent ensemble sur un secteur en pleine mutation

Dans le domaine de l’électricité, l’arrivée de nouveaux outils associés

à l’essor des énergies renouvelables a considérablement modifié l’architecture du marché. ”La montée en puissance de l’éolien ou du solaire dans notre mix électrique pose des problèmes de sécurité d’approvisionnement. Il est difficile de les maîtriser”, précise Luce Brotcorne, porteuse du projet côté français, et maintenant responsable de l’équipe Inocs (commune avec l’ULB et l’École Centrale de Lille). C’est bien là toute la complexité de la transition énergétique qui se joue actuellement.

Pour donner de la flexibilité au marché de l’électricité, de nouveaux outils de gestion de la consommation ont donc vu le jour ces dernières années. Les boîtiers communicants capables de déclencher le démarrage d’équipements en fonction d’informations qu’ils reçoivent, et notamment le prix de l’énergie,

permettent de mieux maîtriser sa consommation. C’est l’un des maillons des réseaux électriques intelligents qui utilisent des technologies informatiques pour optimiser la production, la distribution et la consommation d’électricité.

Cette logique de réseaux, aussi appelés smart grids, se concrétise par l’usage d’agrégateurs. Un dispositif qui joue le rôle d’intermédiaire entre Réseau de Transport d’Electricité et les industriels ou les particuliers pour réduire momentanément la demande d’électricité. En cas de déséquilibre entre l’offre et la demande, ce principe de “l’effacement de la consommation électrique” déclenché par une simulation extérieure permet de réduire la consommation d’un site ou d’un groupe d’acteurs.

// focus > environnement

14

#01 juin 2015

Une fois le décor planté, l’équipe a travaillé sur la modélisation des enjeux. “Nous sommes face à une situation classique d’équilibre de marché, à ceci près que la demande doit également faire l’objet d’une optimisation pour tenir compte du comportement stratégique des clients. Il faut avoir recours à des modèles mathématiques appelés modèles bi-niveaux que connaissent bien Gilles Savard et Patrice Marcotte, deux de mes homologues canadiens”, précise Luce Brotcorne. L’équipe a donc développé deux modèles complémentaires. L’un pour étudier l’interaction offre-demande, l’autre plus spécifique pour l’offre à partir du comportement des particuliers producteurs d’électricité renouvelable. Ce second problème, nécessitant la résolution de problèmes d’optimisation stochastique, s’est fait en étroite collaboration avec Michel Gendreau, professeur à l’Ecole Polytechnique de montréal. Les sources d’énergies électriques se substituent rapidement les unes aux autres au gré des variations de prix, c’est l’une des conclusions de l’étude. Suite aux premiers résultats présentés lors d’une dizaine de conférences devant des scientifiques, l’équipe pourrait prochainement demander le statut d’International Inria Partner qui distingue les meilleures collaborations internationales. Encore un défi en perspective pour Luce Brotcorne qui travaille sur de nouvelles recherches qu’elle mène depuis le mois de mai au sein de l’équipe Inocs qu’elle a créée. Cette nouvelle équipe transfrontalière avec l’Université Libre de Bruxelles porte sur l’étude de problèmes avec structure complexe dans différents domaines applicatifs dont l’énergie.

º inria.fr/equipes/inocsº dolphin.lille.inria.fr

DeUx moDèles comPlémentaires

15

La bioinformatique symbolise parfaitement l’interdisciplinarité liée aux activités des chercheurs des équipes-projets Inria. C’est en travaillant de concert avec des biologistes et des médecins que l’équipe-projet Bonsai de Lille, commune avec le CNRS et l’université de Lille 1, a pu mettre au point le logiciel Vidjil.

Objectif : aider les médecins dans le traitement de la leucémie avec ce nouvel outil d’analyse à très haut débit de globules blancs.

donne-moi ton sAng, je te Dirai qUels sonttes globUles blancs

// focus > santé

Les traitements pour soigner la leucémie, aussi appelée cancer du sang, ont considérablement évolué grâce aux progrès constants de la recherche.

Cependant, la forme aiguë de cette maladie, qui se caractérise par une prolifération anormale et soudaine de globules blancs immatures cancéreux, reste difficile à soigner.

Pour aider à préciser le diagnostic des médecins, notre équipe-projet Bonsai a donc travaillé sur un outil capable de mesurer le taux des différents globules blancs dans le sang que ce soient des lymphocytes de type B à l’origine des anticorps ou de type T au grand rôle immunitaire.

La lecture de ces données permet de déterminer l’évolution de la maladie afin, à terme, de mieux adapter le traitement. En quelques minutes seulement, Vidjil analyse un million de séquences ADN. Le logiciel assiste le médecin dans l’étude de l’ensemble de la population des lymphocytes et plus seulement de celui initialement responsable de la leucémie. Les algorithmes de Vidjil permettent d’approfondir les analyses des patients atteints de leucémie, ce qui pourra permettre d’adapter le traitement de la maladie et de mieux appréhender les risques d’éventuelles rechutes.

16

Alors que ce logiciel est opérationnel, l’objectif est maintenant de le rendre aussi accessible que possible aux médecins et aux patients. En étroite collaboration avec le centre de biologie-pathologie génétique du CHRU de Lille, l’équipe-projet Bonsai continue à travailler pour améliorer l’algorithme et la visualisation de Vidjil pour rendre les résultats plus facilement lisibles pour les hématologues. Grande fierté pour les chercheurs, le logiciel est utilisé de manière systématique au CHRU de Lille. “Depuis le 1er janvier, tous les patients du Nord-Pas de Calais et de Picardie atteints de leucémie aigüe voient leurs analyses traitées par Vidjil, en parallèle des méthodes conventionnelles”, précise l’équipe. Enfin, pour favoriser encore la poursuite des recherches sur ce logiciel, Inria a choisi de soutenir le projet par une action de développement. À l’automne prochain, un jeune diplômé rejoindra l’équipe Bonsai pour travailler durant deux ans sur Vidjil.

º lifl.fr/bonsai

#01 juin 2015 17

viDjil traiteles analyses

De toUs les PatientssUivis aU chrU De lille

globUlesblancs

analyses

éqUiPe-Projetbonsai

logicielviDjil

// best-of

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il ne Fallait Pas manqUer...

> le Projet iDex Université De lille retenU

Les projets pré-sélectionnés pour les Initiatives d’Excellence (IDEX) sont désormais connus : le groupement IDEX-Université de Lille fait partie des 3 candidats qualifiés à l’issue de cette première étape. Le groupement constitué de l’Université de Lille, les trois grands organismes de recherche CNRS, Inria et Inserm et les 8 Grandes Écoles associées ainsi que leurs partenaires, dont la Région Nord-Pas de Calais, la métropole Européenne de Lille et le monde économique, font partie des candidats qualifiés à l’issue de l’étape de pré-sélection des projets IDEX. La phase de sélection se déroulera jusqu’à fin 2015 pour aboutir en janvier 2016.

challenge

Ils sont déjà nombreux à participer à notre challenge #ILoveInriaLille, en témoignent les photos publiées sur notre compte Twitter.Si vous voulez participer avec nous à la promotion d’Inria Lille, envoyez vos meilleurs images insolites ou cocasses à

º [email protected]

retoUr sUr...> joUrnées De statistiqUe De la sFDs

organisées chaque année depuis 1970 par la Société Française de Statistique, les Journées de Statistique, ayant eu lieu du 1er au 5 juin 2015, constituent la plus importante manifestation scientifique du monde statistique francophone avec plus de 500 chercheurs, enseignants et praticiens ! Cette 47e édition a été co-organisée par l’équipe-projet modal.

Prix> DeUx Prix De thèse Décernés Par l’asso-ciation Française PoUr l’intelligence artiFicielle

L’équipe-projet Sequel vient de voir deux de ses membres récompensés pour leurs travaux de thèse. Victor Gabillon et Bilal Piot ont été classés 2nd ex-æquo dans le cadre du prix de thèse 2015 décerné par l’Association Française en Intelligence Artificielle (AFIA).

º sequel.lille.inria.fr

> Prix De thèse DU gDr génie De la Programmation et DU logiciel (gPl)

Clément Quinton, a obtenu le prix de thèse du GDR Génie de la Programmation et du Logiciel (GPL) pour son doctorat mené sur le domaine du génie logiciel au sein de l’équipe-projet Spirals.

º team.inria.fr/spirals

Les femmes du centre ont pris la pose à l’occasion du 8 mai, pour célébrer la journée internationale des droits des femmes.

Photo

IInriaLILLE

sUr tWitter...

#01 juin 2015 19

20

#01 juin 2015 21

Chez Inria, Guillemette marot évolue et travaille dans un monde masculin. Seule femme parmi les sept membres permanents de l’équipe-projet baptisée modal - models for Data Analysis and Learning

(commune avec le CNRS, l’Université Lille 1 et l’Université Lille 2), elle a facilement su trouver sa place. “Je n’ai eu aucun souci d’intégration avec mes collègues masculins. Il y a moins de femmes simplement parce que les candidatures d’hommes sont plus nombreuses dans les domaines des mathématiques et de la statistique mais Inria mène une politique pour inciter l’embauche de femmes chercheurs et ainsi favoriser la parité”.

À 30 ans, Guillemette mène de front ses travaux de recherche dans son bureau à Villeneuve d’Ascq et son activité de maître de conférence à la faculté de médecine (avec la chaire d’excellence Inria Lille 2) où elle fait aussi partie d’un groupe de chercheurs, un profil de statisticienne très singulier parmi l’équipe enseignante de Lille 2. “J’évolue entre l’univers des mathématiques et celui de la santé. À l’université, je peux avoir des échanges très enrichissants avec des médecins et ainsi avoir des retours sur l’utilité

de nos recherches. Nous travaillons sur la modélisation statistique pour les expériences à haut débit en génomique”.

Des recherches PoUr intégrer Des Données génomiqUes

Le quotidien de Guillemette marot ne ressemble pas aux clichés habituellement associés à sa profession. Non, un chercheur ne passe pas son temps seul enfermé dans un laboratoire. Pour Guillemette, c’est même tout le contraire ! Ce qu’elle apprécie avant tout, c’est bien le travail en groupe et l’interdisciplinarité liés à son métier.

Chez Inria, Guillemette fait partie d’une équipe-projet soudée de statisticiens qui conçoit des modèles génératifs avec pour objectif d’arriver à intégrer des données hétérogènes. “Le domaine d’application principal de mon travail se situe dans la médecine, notamment lorsqu’il s’agit d’intégrer des données génomiques pour comprendre certains mécanismes biologiques. Je suis ainsi impliquée dans les travaux du SIRIC ONCOLille, l’un des 8 sites français de recherche intégrée sur le cancer”.

savoir venDre l’originalité De ses recherches

mais une autre mission fait partie de son travail : la recherche de financements. “Les actions courantes sont financées par l’Institut ou par la faculté mais il faut monter des projets pour demander de l’argent si on veut faire des applications ou encadrer d’autres jeunes chercheurs”. Elle doit savoir vendre l’originalité de ses recherches et expliquer en détail ce qu’elles vont apporter. “Dans ces moments-là, on travaille plus et on doit faire beaucoup d’heures supplémentaires. Inria apporte son aide pour le montage financier des projets mais c’est au chercheur de trouver de l’argent, ça fait partie de notre travail”, insiste Guillemette.

Officiellement créée en 2012 pour une durée initiale de 4 ans, l’équipe-projet modal poursuit donc actuellement sa première phase de recherche. L’année prochaine, Guillemette et ses collègues devraient s’engager pour un nouveau bail de 4 ans afin de continuer à faire évoluer leur projet.

poRtRAit \\

EntrE l’univErsdEs mathématiqUesEt cElui dE la santé

Guillemette Marot

// Rendez-vous

22

ICML32nd International Conference on Machine Learning

2015

Fête De la sciencedu 5 au 9 octobre 2015

> oPération chercheUrs itinérants

Chaque année, nos chercheurs interviennent dans les établissements scolaires du Nord-Pas de Calais afin de faire découvrir la recherche en sciences du numérique. Au programme de cette opération “chercheurs itinérants” : un partage de connaissances sur des sujets qui les passionnent et enrichissent d’ores et déjà notre quotidien.

º fetedelascience.fr

r&DvDU PlateaUChaque mois, de 9h15 à 10h30 ne manquez pas Les R&DV du Plateau organisés sur le Plateau Inria situé à EuraTechnologies. Une équipe de recherche Inria vient à la rencontre des entreprises locales afin de soutenir le transfert de technologies vers l’écosystème régional. Au programme de ces rencontres : cloud computing, big data, interactions homme-machine, génie logiciel, machine learning… autant de sujets de recherche pointus qui vous seront exposés.

Guettez l’agenda du centre !

º inria.fr/lille

icmldu 6 au 11 juillet 2015, à Lille Grand Palais

Principale conférence internationale sur l’apprentissage automatique, et soutenue par la Société Internationale Machine Learning (IMLS), elle est co-organisée cette année par l’équipe-projet Sequel et accueillera pas moins de 1 200 personnes.

º icml.cc/2015

Parc scientifique de la Haute Borne40, avenue HalleyBât A - Park Plaza59650 VILLENEUVE D’ASCQFRANCE

(+33) 03 59 57 78 00 (+33) 03 59 57 78 50

º inria.fr/lille º [email protected] @Inria_Lille

Découvrez les coulisses du centreau travers de notre Tumblr Between Us !

º inrialille.tumblr.com

// centre De rechercheinria lille - norD eUroPe

// PlateaU inria, eUratechnologiesInria est présent au sein de l’écosystème EuraTechnologies d’innovation en TIC par un plateau de 200 m² unique en son genre. Il présente les travaux des équipes d’Inria. L’objectif est de favoriser les interactions entre la communauté scientifique, le monde économique et la société. Ainsi, un espace de travail collaboratif a été mis à disposition de l’ensemble des acteurs et un programme d’animation est mis en place tout au long de l’année.

Suivez les activités du Plateau sur Twitter @Plateau_Inria

#01 juin 2015 23

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