View
220
Download
0
Category
Preview:
Citation preview
Introduction
Fongémies dominées par candidémies Surviennent en raison de facteurs favorisants Amélioration du pronostic si traitement précoce → Importance de la précocité du diagnostic de la connaissance de : - l’épidémiologie locale - les facteurs de risque - les profils de résistance
Candida : 4° rang parmi les agents responsables de septicémies nosocomiales aux USA En Europe : candidémies représentent près de 10% des septicémies en USI
Augmentation de l’incidence des candidémies :
- accroissement de la population exposée
- amélioration du diagnostic (ponctions guidées par l’imagerie,…)
Fongémies : Quels patients ?
Notion de terrain à risque : fondamentale
- Immunodéprimés : Neutropéniques Immunosuppresseurs (transplantés, maladies de système, …) Corticothérapie, SIDA Plus rarement : déficits immunitaires congénitaux (granulomatose septique chronique, déficit en Card 9…)
- Chirurgie (digestive, urologique,…)
- Matériel étranger (cathéter, sondes,…)
Terrain génétique : rôle probablement important dans le risque de développer une infection fongique invasive
Le terrain conditionne l’agent
L’agent peut différer selon le terrain
- Chirurgie digestive : Candida
- Cathéter : Levuroses (Candida, Malassezia, Rhodotorula)
C. parapsilosis, C. albicans (biofilms)
- Neutropénique : Candida, Cryptococcus,Trichosporon,
Malassezia, Rhodotorula, Fusarium,…
- Patient VIH + : Cryptococcus, Histoplasma (séjour en zone
endémie), Penicillium marneffei (Asie), …
Biotope de Candida
Schématiquement : C. albicans : Homme (saprophyte des muqueuses
digestive et vaginale), normalement absent de la peau saine
Autres espèces : biotope plus large (peau, muqueuses mais également présentes dans la nature)
Quelques particularités : Ex : C. parapsilosis : fréquemment isolé de la peau saine (colonise les cathéters) C. glabrata : saprophyte du TD, plus fréquent chez les sujets âgés
Candidémies : généralement origine endogène
Colonisation
Invasion
Dissémination
Chronicité
Différentes étapes de la candidose
(Poulain D., 2003)
Incidence des candidémies
Toubas, RFL, 2012
Pays/ Ville Nombre de cas Taux p.1000
admissions
Taux
p. 10 000
patient-jours
Taux p.
100 000
habitants
Danemark 2820 0,41 - 8,6
Espagne 529 - - -
Espagne 1357 0,92 - -
France 156 0,29 0,35 -
Ile de France 3482 - - 10
Italie 348 1,73 - -
Royaume Uni
163 0,18 0,30 -
Suisse 774 - 0,50 -
Europe
(7 pays) 2089 0,20-0,38 0,30-0,44 -
USA 1980 0,46 - -
Iowa 254 - - 6
Connecticut et
Baltimore 1143 - 1,5 10
Am. du Nord 2019 - - -
Brésil 712 2,49 3,7 -
Bitar, BEH avril 2013
Incidence des mycoses invasives en France métropolitaine (données PMSI 2001 – 2010)
** p 100 000 personnes/an N = Nombre de cas,
Candidémie : Infection fongique invasive la plus fréquente
Incidence des candidémies en France (PMSI 2001-2010)
Evolution sur 10 ans
Augmentation des candidémies
Augmentation de 7.8% /an (augmentation principalement de diabétiques, ins.rénal chron.)
Bitar, BEH, 2013
Candidémies : Mortalité globale élevée
Pays/ Ville Période Nombre de cas
Mortalité
globale
à 30 j (%)
Espagne Janvier1991-
Décembre2008 529 32
Ile de France Oct 2002-Février 2012 3482 38
Italie Janvier 2008-Décembre
2010 348 43,5
Royaume Uni Septembre 1997-
Décembre 1999 163 26,4
Europe
(7 pays)
Septembre 1997-
Décembre1999 2089 37,9
USA 1995-2002 1980 39,2 Iowa
(USA)
Janvier 2004-Décembre
2007 108 33
Am. du Nord
(USA et
Canada)
Juillet 2004-Mars 2008 2019 35,2
Brésil Mars2003-
Décembre2004 712 54
• C. albicans : environ 50 % • C. parapsilosis et C. glabrata : entre 10 et 20 % • C. tropicalis : autour de 10 % • C. krusei entre 1 et 5 % • C. kefyr, C. guilliermondii : entre 1 et 5 % • Autres espèces « rares » < 1 %
Importantes variations selon les pays Ex : C. parapsilosis : 1 à 30 %
Prédominance de C. albicans Emergence des espèces non albicans
Candidémies : Les espèces
Répartition des espèces de Candida : variable selon la géographie
Pays/Ville
Nbre
candidémies
C. albicans
(%)
C. glabrata
(%)
C. parapsilosis
(%)
C. tropicalis
(%)
C. krusei
(%)
International (32
pays) 6082 55,9 16,2 13,1 9,6 2,5,
Europe (7 pays) 2089 56,4 13,6 13,3 7,2 1,9
Danemark 2820* 57 21 4 5 4
Barcelone 529 48 11 18 14 4
Espagne 1357** 44,66 11,47 29,5 8,21 1,96
France* 46 50 28,3 6,5 10,9 2,2
Italie 348 48,9 9,5 28,4 6,6 2,6
Grande-Bretagne 163 64,7 16,2 7,4 4,4 2,9
Suisse 1137 66 15 1 9 2
USA 1890 53,8 18,8 11,4 11,1 2,4
Iowa 108 47 29 12 6 -
* Enquête ColBVH 2004 , Eloy, Pathol Biol 2006)
Antifongiques prescrits dans les 30 j qui précèdent la fongémie dans 232 candidémies sur 2441 candidémies (10 %)
- Si fluconazole : prévalence de C. albicans diminuée, augmentation de C. glabrata et C. krusei
- Si caspofungine : prévalence de C. albicans diminuée, augmentation de C. parapsilosis, C. krusei et C. glabrata
Espèces : Influence du traitement antifongique
Lortholary, AAC, 2011
C. glabrata
C. krusei
C. krusei
C. glabrata
C. glabrata
C. krusei
C. parapsilosis
Etude Amarcand : Sensibilité au fluconazole Comparaison entre patients exposés ou non
Leroy O, CCM, 2009, 37, 1612-1618
Candidémie : Aspects cliniques
Clinique peu spécifique
Souvent, absence d’éléments évocateurs :
Hyperthermie malgré l'antibiothérapie
Patient neutropénique : localisations cutanées
biopsie
Chercher la porte d'entrée, les localisations viscérales
Candidémies : Portes entrée
Urinaires pyelonéphrite sur uropathie, lithiase, après geste
endoscopique
Autre matériel étranger prothèse valvulaire, vasculaire, …
Digestives après chirurgie, péritonite , ….
Cathéter C. parapsilosis et C. albicans
Localisations secondaires : rétine, endocarde
Endocardites à Candida
- sur prothèse valvulaire, valvulopathie, cathéter central, toxicomane IV - souvent graves (végétations volumineuses)
Diagnostic difficile Echographie cardiaque
Choriorétinites à Candida
Fond d'oeil +++ : une semaine après le
début du traitement
lésions floconneuses, blanchâtres
Généralement pas de localisations respiratoires
Ignorer les isolements à partir de localisations bronchiques :
simple colonisation (réa) ou contamination par flore buccale
- SAUF chez le neutropénique : localisation parenchyme pulmonaire
Selon le terrain
Toxicomane (Héroïnomane) : devenues rares Diverses localisations : - pilaires (cuir chevelu et barbe) - osseuses (spondylodiscite, sternale) - endocarditique - rétinienne
Origine : mal déterminée (endogène : flore digestive ?)
Réanimation néonatale : Grand prématuré Attention si cas groupés : rechercher une origine exogène (Candida parapsilosis )
Candidose hépato-splénique : Terrain : Hémopathies En sortie d’aplasie, sd de reconstitution immunitaire Imagerie évocatrice Diagnostic difficile (hémocultures souvent négatives culture biopsie hépatique généralement négative)
Diagnostic biologique : Mycologique direct
1. Les hémocultures
2.Autres prélèvements :
- orientés en fonction de la clinique - pratiqués dans le cadre du bilan (recherche PE, localisations secondaires) urines, liquides de ponction, biopsies,…
Quels prélèvements ?
Hémocultures
• Progrès techniques : évolution des automates (monitoring continu) • Flacons bien remplis : au moins 8 ml • Continuer à prélever des hémocultures jusqu’à leur négativation 14 j de traitement après la dernière hémoculture positive
• Milieux : Intérêt des milieux mycologiques (ex : Bactec Mycosis®) Certains systèmes standards sont de performance proche (BactAlert®)
• Durée incubation : Recommandations au moins 5 j Certaines espèces : pousse lente (C. glabrata)
• Sensibilité des hémocultures : serait d’environ 50% selon données obtenues après autopsie Candidémie fugace, très peu de levures Si antifongiques, sensibilité diminue (BactecMycosis)
• Importance de la mise en culture des cathéters
Etapes du diagnostic direct d’une candidémie Hémoculture
examen direct (état frais, Gram, fluorescence)
Culture (24 à 48 h)
Levures et filaments mycéliens
Identification par auxanogramme + PCB (24 à 48h)
CMI (24 à 48 h)
Milieu chromogène : id. de C. albicans
(dubliniensis/africana)
C. non albicans
Identification rapide pour C. glabrata (tréhalase) C. krusei (latex)
Identification par spectrométrie
de masse
Diagnostic biologique : Mycologique direct
Examen direct sur flacon d’hémoculture Etat frais, Frottis (GRAM, fluorescence (ex Calcofluor), Gomori-Grocott, PAS,…)
Blastoconidies, parfois associées à des filaments mycéliens (Candida) C. glabrata : pas de pseudofilamentation
Parfois éléments orientant vers autres levuroses que Candida : arthro et blastoconidies (Trichosporon) arthroconidies (Geotrichum)
Mise en culture isolement et identification
Milieux : - gélose de Sabouraud - milieu chromogène : identification de C. albicans et très utile si association d’espèces
Température d’incubation : si possible, une boite à 28°C et une à 37°C certaines espèces poussent mal à 37°C : Ex : C. guilliermondii / C. famata
Obtention de colonies à identifier en 24 H à 48 H
Diagnostic biologique : Mycologique direct
Milieux chromogènes
Mais limites des milieux chromogènes :
Candida palmioleophila
Plusieurs milieux commercialisés (CHROMagar, CAN2,…) Permet d’identifier : Candida albicans /dubliniensis (ne peuvent être différentiées sur ces milieux) Latex dubliniensis
Si colonies non albicans, poursuivre l’identification Technique conventionnelle : Auxanogramme + morphologie (PCB, RAT)
Trichosporon asahii
Septicémies polymicrobiennes
Association de 2, voire 3 levures : dans environ 5% des hémocultures C. albicans + C. glabrata C. albicans + C. tropicalis C. albicans + C. parapsilosis
Intérêt des milieux chromogènes Association fongémie + bactériémie : Etude multicentrique EPIC II (septicémies en réanimation)
1265 services : Bactériémie chez 38,4 % des 99 patients candidémiques
Bactéries + Levures dans 13,2 % des 529 candidémies (Ortega M, J Hosp Infect 2011)
Probablement sous-estimé si milieu hémocultures sans antibiotiques (pousse plus rapide des colonies bactériennes)
Identification espèces
Difficultés de séparer certaines espèces par ces techniques conventionnelles : C. albicans et C. dubliniensis C. inconspicua et C. norvegensis C. guilliermondii et C. famata
Techniques moléculaires Identification par séquençage Régions ITS et/ou D1/D2 Ont permis d’individualiser de nouvelles espèces : C. nivariensis : proche de C. glabrata, blanc sur ChromAgar Tréhalase neg (RTT neg) C. parapsilosis : complexe de 3 espèces : C. parapsilosis, C. orthopsilosis et C. metapsilosis
Techniques phénotypiques spectrométrie de masse de type MALDI-TOF
Spectrométrie de masse de type MALDI-TOF
Principe : désorption et ionisation → Faisceau laser envoyé sur cible (matrice absorbe l’énergie) → Vaporisation et ionisation de l’échantillon → Ions accélérés et séparés dans une colonne de vide au sein d’un champ électrique → Détection
→ Obtention d’un spectre de masse (pics selon m/z) : comparé à une banque de spectres
Courcol, RFL, 2009
Spectrométrie de masse de type MALDI-TOF
Avantages : - rapidité - très performante pour l’identification des levures
Est de plus en plus utilisée
Inconvénients : - Cout de l’appareil - Espèces rares : pas ou peu représentées dans la banque de spectres , base doit être évolutive
Perspectives : - Identification à partir du flacon d’hémoculture positif - Typage - Sensibilité aux antifongiques : détermination de la concentration minimale induisant un changement de profil
Techniques de référence 1- Standards USA (CLSI*)
• M27-A3 (2008)
• M44-A1 : technique de diffusion d’antifongiques (disques) sur gélose Mueller-
Hinton : validé pour fluco et vorico)
2- Standards européens EUCAST**
modifications de M27-A (inoculum, milieu, lecture)
Longues, non réalisées en routine
Détermination des CMI
Autres techniques
Etest® Avantages : simple, bonne corrélation avec les techniques standardiséesA2 modifiée Inconvénients : cout, nécessite une expertise pour la lecture
fluconazole microcolonies avec azolés
C. albicans : 0.38µg/ml
caspofongine : phénomène de Eagle
C. tropicalis 0.094 µg/ml
E – test : difficultés d’interprétation
Fluconazole (48h) > 256 µg/ml
Voriconazole (48h) = 0.75 µg/ml
C. norvegensis
Attention aux espèces rares : résistances plus fréquentes
Autres tests commercialisés
Autres tests non validés Fungitest®: 2 concentrations d’antifongiques :
indicateur colorimétrique virage du bleu au rose)
Attention aux techniques non validées : Importantes discordances selon les techniques de référence
Sensititre® YeastOne™ validé par rapport aux techniques de ref
CMI : valeurs seuils selon le CLSI (µg/mL)
Fluconazole
C. albicans, C. parapsilosis, C. tropicalis : S ≤ 2 SDD : 4 R ≥ 8
C. glabrata : SDD ≤ 32 R ≥ 64
Voriconazole
C. albicans, C. parapsilosis, C. tropicalis :
S ≤ 0.125 I : 0.25 – 0.5 R ≥ 1
Echinocandines Caspofungine et Anidulafungine :
C. albicans, C. tropicalis, C. krusei : S ≤0,25 SDD : 0,5 R ≥ 1
C. glabrata : S ≤0,12 SDD : 0,25 R ≥ 0,5
C. parapsilosis : S ≤2 SDD : 4 R ≥ 8
Micafungine :
C. albicans, C. tropicalis : S ≤0,25 SDD : 0,5 R ≥ 1
C. glabrata : S ≤0,06 SDD : 0,12 R ≥0,25
C. parapsilosis : S ≤2 SDD : 4 R ≥ 8
Quelques discordances entre CLSI et Etest :
Certains isolats sensibles de C. glabrata et C. krusei : seraient considérés intermédiaires ou résistants si on utilises les breakpoints du CLSI
Diagnostic immunologique des candidoses invasives
Le prélèvement : sérum
Recherche d’anticorps circulants anti Candida
Recherche d’antigènes circulants de Candida
Co-électrosynérèse ELISA
Mannane (paroi de Candida)
(1,3)--D Glucanes (paroi fongique)
Exemples :
Détection d’antigènes circulants de Candida
• Platelia®: test immunoenzymatique (mannane circulant)
Sensibilité variable selon les espèces:
- positif avec C. albicans, C. glabrata, C. tropicalis,
C. guilliermondii, C. lusitaniae, C. famata
- serait négatif pour C. krusei et C. parapsilosis
Limites • Sensibilité variable selon les études (43%, Eloy, 2002)
• Fugacité de l’antigénémie
ICC rapidement éliminés répéter les recherches
• Faux positifs (perfusion de solutés contenant de l’amidon)
• Réalisation délicate, coût élevé
• Complémentaire de la détection d’anticorps
Détection antigènes mannanes et anticorps anti-mannanes (Platelia® Candida, BioRad)
Ag Ac Les 2 associés
sensibilité 40 53 80
spécificité 98 94 93
VPP 85 72 78
VPN 84 87 93
Sendid, JCM, 1999
Cinétique de la mannanémie et des anticorps anti-mannane
Ag Ac
Hémoc +
Détection d’antigènes circulants : 1-3 D glucanes
Polysaccharide présent dans la paroi des champignons
Kit commercialisé ( Fungitell®) seuil : positif si > 0.8 pmol/mL
Intérêt : très bonne sensibilité
(sauf Cryptococcus et zygomycoses)
Limites • N’indique pas le champignon en cause
Positif dans aspergillose, pneumocystose
• Coût élevé (appareillage spécifique, kit conçu pour les séries)
• Spécificité médiocre Nombreuses causes de faux positifs
Nombreux Faux positifs Infections bactériennes
En réanimation
Antibiothérapie
Dialyse sur membrane de cellulose, Compresses
Nombreuses difficultés qui seront résolues par les progrès
techniques : extraction difficile, très peu d’éléments fongiques
circulants, …
Sensibilité : fonction de
- nature de l’échantillon
sérum serait > sang total : moins d’inhibiteurs, extraction plus
simple, détection ADN libre
- méthode d’extraction
- séquence cible : gènes multi-copies
- technique de révélation des amplicons : suffisamment sensible
Diagnostic biologique moléculaire
Détection d’ADN fongiques circulants par PCR
Sensibilité de la PCR : détecte 1 UFC dans 2.5 mL (PCR complétée par l’identification moléculaire) PCR > D glucane PCR + D glucane > Hemocultures Nguyen MH, CID 2013
55 cand. Inv. = (33 cand. Prof) + (17 hemoc pos) + (5 hemoc pos et cand. prof)
Associer les techniques : PCR + hémocultures Pb du cout, faisabilité, très peu de kits commercialisés
Nguyen MH, CID 2013
Systèmes commercialisés
- SeptiFast LighCycler ®, Roche :
pas assez de données
- PNA FISH AdvanDx (hybridation in situ de sonde) : sur
Hémoc positive, identification en quelques heures par fluorescence
de C. albicans, C. glabrata,… (Shepard, JCM, 2008)
Selon ECIL 3 : aucune recommandation de la PCR en raison de
l’absence de standardisation et de validation clinique
Détection d’ADN fongiques circulants par PCR
PlexID
-combine une PCR et une analyse des amplicons par
spectrométrie de masse
- Permet la détection d’un très grand nombre de micro
organismes dans des échantillons complexes, en 6-8 H
-Très haut débit
- Étude de la sensibilité aux anti-infectieux
Diagnostic biologique des candidémies Recommandations de l’ESCMID
Cuenca-Estrella, Clin. Microbiol. Infect., 2012
*Level : quality of evidence (I à III)
Specimen Test Recommandation Level of
evidence*
blood Blood culture Essential investigation NA
serum Mannan/antimannan Recommended II
serum B-D glucan Recommended II
serum Other antibodies No recommendation No data
serum Septifast PCR kit No recommendation No data
serum In-house PCR No recommendation No data
Danemark France US (cancer
centre)
Artemis study
1997-2007
Fungaemia isolates
(total) 3982 3668 3382 NA
Rare yeasts other
than Candida 44 (1.1%) 188 (5.1%) 94 (2.8 %) 11.240
Cryptococcus
neoformans 13 (29.5 %) 137 (72.8%) NA 3.512 (31.2%)
Geotrichum spp. 2 (4.5 %) 19 (10.1 %) 2 (5 %) NA
Rhodotorula spp. 4 (9.1%) 5 (2.7%) 21 (51%) 462 (4.1%)
Saccharomyces spp 22 (50.0%) 14 (7.4%) 8 (20%) 1.321 (11.8%)
Trichosporon spp 2 (4.5%) 11 (5.9%) 8 (20%) 1.196 (10.6%)
Fongémies à levures rares
Arendrup MA, CMI 2014
Septicémies à Cryptococcus
Dues à des levures Basidiomycète du genre Cryptococcus 2 espèces pathogènes C. neoformans et C. gattii C. neoformans (ubiquitaire) : 2 variétés : variété neoformans (sérotype D) variété grubii (sérotype A) + C. gattii : régions tropicales et subtropicales
Terrain Immunodéprimé (immunité cellulaire) : SIDA,
Corticothérapie, hémopathies (LLC, lymphomes), diabète,
transplantés, immunossuppresseurs (anti TNF a)
parfois aucun facteur favorisant retrouvé
Clinique : variable, pas de point d’appel, méningoencéphalite localisations cutanées ou muqueuses
Surveillance de la cryptococcose en France
(données du CNRMA – rapport 2011)
Actuellement, autant de
VIH – que +
Au laboratoire
Aspect levures : rondes, capsule (encre de Chine) pas toujours visible sur hémocultures
Detection antigène Cryptococcus (Sérum, LCR) latex, ELISA, Immunochromatographie simple, sensible, simple et rapide
Culture : peut être longue, 30 et 37°C Milieu de Sabouraud (éviter milieux chromogènes) Colonies d’aspect crème ocre, coulant
Uréase +, Galerie : Phénoloxydase + Résistant aux échinocandines
Septicémies à Trichosporon
• Basidiomycètes
• Terrain : neutropénique, exposé à des formes sévères plus rarement chirurgie digestive, cathéters, chimiothérapie
• Principales espèces responsables de septicémies : T. asahii, T. mucoides, T. inkin
• Pronostic péjoratif : mortalité dépassant 80% en hématologie
• Septicémie peut se compliquer de localisations cutanées (maculopapules érythémateuses), hépatiques chroniques (neutropénique), choriorétinite
Trichosporon peut être responsable de faux positif du test de
détection d’antigènes circulants de Cryptococcus
Traitement : voriconazole résistant aux candines et au fluconazole
Au laboratoire
• Colonies : aspect macroscopique variable selon espèce
• Examen microscopique : sur PCB - pseudomycelium, arthroconidies et blastoconidies - croissance à 37°C - auxanogramme : identification pas toujours fiable
Intérêt de l’identification moléculaire (séquençage région IGS) Maldi-Tof selon la banque de spectres
Hyphes se désarticulant, libérant des arthrospores cubiques
T. asahii
Septicémies à Saprochaete
Deux espèces responsables de fongémies : S. capitatae et S. clavata Récemment cas groupés de septicémies à S. clavata en France en hématologie (LAM) ; habitat inconnu (G. candidum espèce fréquemment isolée : saprophyte du TD, généralement non pathogène)
• Était appelé Geotrichum, Ascomycète
• Facteurs favorisants proches de ceux des infections à Trichosporon (hémopathies, corticothérapie, antibiothérapie,…)
• Infections disséminées chez l’immunodéprimé (essentiellement patient neutropénique)
• Fongémies parfois associées à des localisations viscérales (pulmonaires, rénales, cérébrales)
• Pronostic sévère (mortalité de 60 à 80%)
Au laboratoire : S. capitatae
• Colonies glabres ou légèrement duveteuses, mates ou brillantes, blanches à crème
• Microscopie : filaments, blastoconidies et arthroconidies
• PCB : longs filaments avec ramifications à angle aigu, aspect « pénicillé »; artrhoconidies le long des filaments, blastoconidies à l’extrémité des filaments, à forme tronquée, à extrémité arrondie, formant des cicatrices sur des zones géniculées ou en rachis
Ne pas confondre avec C. krusei Recherche de galactomannane aspergillaire circulant : positive (réaction croisée) ; intérêt diagnostique
• Identification - Macroscopie : colonies planes, lisses, humides, blanches à revers crème - Microscopie : filaments abondants, ramifiés (angle à 45°C), extrémités des filaments à paroi épaisse et à aspect arrondi - Identification difficile BM, MALDI-TOF
Au laboratoire : S. clavatae
Résistant au fluconazole, aux candines TTT : voriconazole
Milieu chromogène (CAN2)
Septicémies à Malassezia
Basidiomycète Levures lipophiles, saprophytes communs de la peau chez l’homme, agent fréquent de dermatite Genre : Bourgeonnement unipolaire, Uréase +, Réaction + au bleu de diazonium (DBB) Plusieurs espèces : furfur, pachydermatis (non lipodépendante), globosa, sympodialis,….
Septicémies : surtout chez nouveaux-nés porteurs de cathéters et recevant des perfusions riches en lipides , pronostic favorable Diagnostic difficile : ne pousse pas ou mal sur les milieux usuels (Milieu de Dixon modifié, milieu à l’huile d’olive) Identification : BM, MALDI-TOF
Traitement : retrait du cathéter et de l’arrêt de la perfusion de lipides; Habituellement sensible aux azolés
Au laboratoire
Diagnostic difficile : ne pousse pas ou mal sur les milieux usuels (Milieu de Dixon modifié (tween), milieu à l’huile d’olive)
Y penser devant des petites blastospores rondes ou ovales de 2 à 5 µ Levures en bouteilles (bourgeon à base large) - Filaments courts, épais, parfois incurvés
Identification : BM, Maldi-Tof
M. furfur M.pachydermatis M.globosa
Levurémies à Saccharomyces
• Levure ubiquitaire du genre Saccharomyces arrondies, cylindriques ou ellipsoïdales
• Saccharomyces cerevisiae commensal du TD (contamination par alimentation), fréquemment responsable de colonisation en hématologie lors de l’hospitalisation (origine exogène) (Salonen, 2000)
• Infections non limitées à l’immunodéprimé
• 1 à 3.6% des fongémies
• Fongémies à Saccharomyces boulardii : nombre croissant Peuvent compliquer un traitement oral par probiotiques chez des immunodéprimés
(Enache-Angoulvant, 2005)
Facteurs favorisants : cathéter, antibiothérapie
Evolution favorable : 68.7%
72 fongémies :
dont 37 dues à S. boulardii (51.3% des fongémies)
- 32 après traitement probiotique
- 5 autres cas : origine nosocomiale probable
(contamination du cathéter)
Meilleur pronostic (plus d’immunocompétents)
(73.8 % vs 55.5 %) ; aucun cas d’atteinte d’organe
Revue de 92 cas d’infections invasives à Saccharomyces
Fongémies à Rhodotorula
• Levure basidiomycète Plusieurs espèces (R. glutinis, R. mucilaginosa, R. minuta,…)
• Ubiquitaire, isolée d’aliments (produits laitiers, fromages) et de l’environnement
• Homme : commensal (peau, ongles, muqueuses digestives et génitales)
• Septicémies exceptionnelles (0.5 à 2.3 % des fongémies)
- PE : cathéter +++, dialyse péritonéale
- Patients immunodéprimés
• Mortalité globale : jusqu’à 15%
• parfois asymptomatiques
• Revue de 88 cas de fongémie sur cathéter (Tuon, 2007)
(75 % R. mucilaginosa, 6 % R. glutinis)
Identification du genre
- Levures sphériques ou ellipsoïdales, à bourgeonnement multilatéral - Possède un pigment caroténoïde (colonies jaune à rouge) - Cicatrice de bourgeonnement étroite - Pas de pseudofilamentation (ou très rudimentaire)
A ne pas confondre avec le genre Cryptococcus Rhodotorula : pigment de la colonie beaucoup plus intense , inositol neg
Rhodotorula mucilaginosa
Résistant au fluconazole et aux candines Si isolement : savoir discuter une possible contamination
Septicémies à Fusarium
Fusarium : Champignon filamenteux ubiquitaire, émergent
Terrain : Hémopathies malignes, neutropéniques, transplantés
d’organe
Localisations cutanées (85 %), pulmonaires
Hémocultures positives dans 40 % des fusarioses invasives
Culture sur Sabouraud à 37 °C
Plusieurs espèces pathogènes (F. solani, F. oxysporum)
Identification : morphologique, moléculaire , spectrométrie
Pronostic péjoratif; TTT voriconazole
Jossi, Int. J Inf. Dis, 2010 Fusarium solani Macro et microconidies
Les candidémies sont les infections fongiques invasives les plus fréquentes Ne pas méconnaitre les autres levurémies Hémoculture : reste le gold standard, même si sa sensibilité peut être mise en défaut Tests alternatifs à la culture récemment proposés : détection d’antigènes, d’anticorps, de métabolites ou d’acides nucléiques La commercialisation de kits de détection de l’ADN fongique permettra d’améliorer la documentation des infections fongiques invasives En permettant de traiter précocement, ces outils contribueront à améliorer le pronostic
En conclusion,
Recommended