Diapo séance 7

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Séance 8 – Une puissance militaire ambitieuse mais limitée

Institut d’Études politiques d’Aix-en-Provence – Certificat d’études politiques – François Parchemin – La France dans le monde

I – Une puissance militaire complète

A – Un positionnement mondial de forces terrestres aériennes et navales

La situation en 2010

La situation fin 2015 (OPEX uniquement)

Inauguration de la nouvelle base militaire française à Abu Dhabi par le président de la République Nicolas Sarkozy et le premier ministre des Émirats Arabes

Unis.

La base de Djibouti

L’extension de la base de Djibouti par l’armée américaine

La zone économique exclusive de la France

Centre Spatial Guyanais à Kourou

Fusée russe Soyouz à Kourou en Guyane

La zone économique exclusive de la France

Liste des bâtiments de combat de la Marine nationale

1 Porte-avions 3 Bâtiment de projection et de commandement (BPC) type Mistral 5 Frégates anti-sous-marines type F70 ASM 2 Frégates antiaériennes type F70 AA 2 Frégates de défense aérienne type Horizon 5 Frégates type La Fayette 1 Frégates multimissions (FREMM) 6 Frégates de surveillance 21 Patrouilleurs 11 Chasseurs de mines type Éridan 3 Bâtiments remorqueurs de sonars (BRS) type Antarès 4 Bâtiments-bases de plongeurs démineurs (BBPD) Type Vulcain

6 sous-marins nucléaires d’attaque 4 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins

Le porte-avion Charles de Gaulle (en service depuis 2001)

Le groupe aéronaval en protection du Charles de Gaulle (sous-marin nucléaire d’attaque, deux frégates anti-sous-marines et

deux frégates anti-aériennes ainsi qu’un pétrolier ravitailleur).

Rafale marine (depuis 2001)

Super Étendard (1978-2016)

Rentré au port de Toulon après quatre mois de navigation, le porte-avions Charles de Gaulle pourrait repartir en mission à partir de septembre. Mais pour moins de quatre mois. Car dès le début 2017, il est attendu à Toulon pour une profonde révision, qui le mettra hors-jeu pendant 18 mois. Tous les sept ans, une révision technique profonde de plusieurs centaines de millions d’euros est nécessaire, notamment pour recharger en barres d’uranium les moteurs à propulsion nucléaire du Charles de Gaulle. Avant cet arrêt, le contre-amiral Rene-Jean Grignola, qui a commandé le groupe aéro-naval au cours de l’opération « Arromanches 2 » menée entre le 18 novembre 2015 et le 16 mars 2016 en Méditerranée et dans le Golfe persique a la satisfaction d’avoir utilisé l’appareil de manière à asseoir l’autorité de la marine française dans la coalition internationale engagée au Levant. Le bilan est « très positif », déclare-t-il. Parti quelques jours après les attentats du 13 novembre, le porte-avion et ses 26 chasseurs (18 Rafales et 8 Super Etendard) a contribué à « l’intensification des frappes » contre l’Etat islamique réclamée par le président de la République. « Recueil de renseignements, appui des troupe au sol, frappes dans la profondeur, le Charles de Gaulle a été une pièce maîtresse dans l’opération Chammal en Irak et en Syrie la contribution française allant jusqu’à 25% des frappes de la coalition », a-t-il expliqué jeudi 24 mars face à la presse. (…) En réalité, il est difficile de tirer un bilan militaire précis de la contribution du Charles de Gaulle à la lutte. Au moins, le contre-amiral peut se féliciter d’avoir obtenu la reconnaissance de la première puissance militaire du monde, les Etats-Unis, pour la marine française. Il a lui-même commandé pendant plusieurs semaines la Task Force 50, fer de lance de la Ve Flotte américaine dans le Golfe, une première pour un Français. «Des raids ont parfois combiné jusqu’à 20 avions français et américains, validant complètement l’inter-opérabilité entre les groupes aéro-navals américain et français ». Et d’ajouter qu’il s’agit d’un gage de sécurité puisque les deux seules nations qui disposent de porte-avions à catapultage «sont désormais certaines de pouvoir agir ensemble dans le monde avec une très grande réactivité ».

Anne Bauer, Les Échos, 25 mars 2016

Bâtiment de projection et de commandement Mistral (en service en 2006)

93 Rafales

136 Mirages 2000

B – Une industrie d’armement puissante

et plus de 5000 petites et moyennes entreprises sous-traitantes

165 000 emplois directs et 400 000 emplois indirects 16 milliards d’euros de chiffre d’affaire

C – Une puissance nucléaire

1960

Tir d’essai du missile M51 portée 9000 km

Missile ASMPA (air-sol moyenne portée amélioré) sous un avion Rafale

II – Les interventions récentes de la France

A – L’intervention en Libye (2011)

Groupe État islamique

Gouvernement libyende Tobrouk (internationalement reconnu)

Gouvernement libyende Tripoli

Situation en mars 2016

B – L’intervention au Mali (2013)

Groupes berbérophones en Afrique du Nord

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Les attentats d’AQMI avant 2010

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Le 16 janvier 2013, 37 islamistes (d i ss iden ts du g roupe AQMI) attaquent un site gazier à 45 km de la ville d’In Amenas près de la frontière algéro-libyenne, prenant en otage les quelques 800 employés du site (dont 100 étrangers).

L’intervention massive des forces de sécur i té a lgér ienne permet la libération du site au prix de la mort d’une quarantaine d’otages et de 32 terroristes (plus cinq arrêtés).

Les cinq pays du Sahel se réunissent depuis 2014 pour

coordonner leurs politiques de développement (infrastructures, etc.) et de sécurité (lutte contre

le djihadisme)

Casques bleus de la République populaire de Chine partant pour le Mali

C – L’intervention en Irak et en Syrie contre le groupe État islamique (depuis 2014 et 2015)

Situation en avril 2015

Kurdes d’Irak

Gouvernement irakien

rebellessyriens

Gouvernementsyrien

Groupe État islamique

Kurdes d’Irak

Kurdes de Syrie

Gouvernement irakien

rebellessyriens

Gouvernementsyrien

Groupe État islamique

Situation fin mars 2016

II – Les limites d’outil militaire à bout de souffle

A – La délicate question du budget militaire

L’AMX 10 P (1973) remplacé par le VBCI (2008)

ERC-90 Sagaie (1977) AMX 10-RC (1976)

EBRC Jaguar (2020 ?)

Un C-130 Transall (1965) sur une enveloppe commémorative de l’opération Serval (2013)

Airbus A400M (2013), remplaçant du Transall 8 exemplaires livrés (50 commandés)

B – Une insuffisance des moyens militaires au regard des ambitions

2 | international SAMEDI 5 DÉCEMBRE 20150123

Condoléances sans excuses d’AnkaraLe ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Çavusoglu, a an-noncé jeudi 3 décembre, que son pays avait exprimé « ses condoléan-ces » à la Russie après la mort du pilote dont l’appareil a été détruit par l’aviation turque, provoquant une grave crise entre les deux pays. M. Çavusoglu a rencontré son homologue russe, Sergueï Lavrov, jeudi à Belgrade. Il s’agissait du premier contact à ce niveau entre les deux pays depuis l’accrochage aérien du 24 novembre. Moscou exige des excuses officielles d’Ankara.

nathalie guibert

L es avions de chasse français mè-nent quotidiennement des frap-pes contre l’organisation Etat is-lamique (EI), en Irak et en Syrie.Toutes ne sont pas rendues pu-bliques. Selon les informations

du Monde, Rafale et Mirage 2000 ont largué680 bombes depuis le début de l’opération « Chammal » en 2014, l’essentiel depuis 2015. Ce chiffre n’est pas communiqué officielle-ment. Ni celui du bilan humain des bombar-dements, estimé à un millier de combattantsde l’EI. Le tableau officiel, au 3 décembre,donne « 2 500 sorties aériennes, 321 frappes et 580 objectifs détruits ».

C’est un paradoxe. Au plan militaire, laFrance apparaît comme un petit actionnaire de la lutte contre EI, avec 5 % des bombarde-ments d’une coalition internationale domi-née à 80 % par les Etats-Unis, alors même qu’elle mène une campagne plus massive qu’elle ne le dit. « On tire en ce moment beau-coup plus qu’en Libye en 2011, même si on a moins d’avions », souligne un expert de l’ar-mée de l’air. Le ministère de la défense vient, selon nos informations, de commander en urgence des munitions aux industriels améri-cains qui les fabriquent – quelques centaines de bombes guidées GBU. Ce réapprovisionne-ment, qui n’était prévu qu’à la fin 2016, a été accéléré. Une urgence, d’autant que Paris a cédé une partie de ses stocks de GBU à l’Arabiesaoudite pour soutenir le royaume dans sa guerre contre les rebelles chiites au Yémen.

Il n’est pas certain que les Etats-Unis puis-sent livrer aussi vite que souhaité, car Washington vient aussi de s’engager à four-nir 8 000 bombes pour une importante commande saoudienne. « Les Emirats, le Qa-tar et l’Arabie saoudite ont compris que laguerre allait durer, eux font des stocks », expli-que une source militaire, en soulignantqu’en France, « les munitions ont toujours été le parent pauvre des arbitrages ».

Quatre ans après l’opération « Harmattan »en Libye, cette nouvelle campagne aérienne, menée sans appuis au sol suffisants et sans perspective politique réelle, se déroule sousune multiplicité de contraintes. « On ne peutespérer détruire l’ennemi par ce seul moyen carce n’est jamais arrivé », rappelle le colonel et chercheur Michel Goya, dans une analyse ti-trée « Bombarder et espérer très fort ».

« Chammal » a démarré modestement le 19 septembre 2014 en Irak – une place « d’équi-pier », selon le chef d’état-major Pierre de Vil-liers. Elle a débuté par des frappes sporadi-ques, choisies « en autonomie », mais entra-vées, pour de bonnes et de mauvaises raisons.

Paris voulait, à l’unisson de Washington,éviter les dommages collatéraux et préser-ver les infrastructures irakiennes. Parce quel’armée tire davantage en zone urbaine qu’en 2011, elle emploie des munitions tou-jours plus précises – comme l’a révélé le blogLe Mamouth, une bombe ne contenant que 13 kg de charge explosive, la BLU-126, a été ti-rée pour la première fois d’un Rafale. Maisl’état-major butait aussi sur l’absence de stra-tégie américaine autant que sur un rensei-gnement lacunaire. « Les Américains ne nous donnaient rien », rappelle un gradé. Un an plus tard, quand François Hollande décide defrapper aussi en Syrie, ce cadre n’a pas bougé.Il a fallu les 130 morts des attentats de Paris pour que la coordination franco-américaine s’amorce réellement au plan militaire.

« VOLONTÉ DE RÉTORSION »Après les tueries du 13 novembre, « Obama a ouvert les livres », comme le dit un conseiller du ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian.En clair, le Pentagone a livré des dossiers d’objectifs clés en main, permettant d’assu-rer « l’intensification » des frappes promise par M. Hollande. Pour la première fois, le15 novembre, on a ainsi chargé non plusdeux, mais quatre bombes GBU-12, la muni-tion guidée de 250 kg la plus utilisée, sur lesMirage 2000. Le porte-avions Charles-de-Gaulle a fait passer ponctuellement le nom-bre de chasseurs engagés de 12 à 38. « Il yavait une claire volonté de rétorsion [après lesattentats] », indique-t-on à l’Elysée. Rakka, le fief de l’EI en Syrie, d’où partent des combat-tants susceptibles d’attaquer la France, est la priorité du moment. « Le but de guerre fran-çais, c’est Rakka », souligne la même source.

Les 15, 16 et 17 novembre sont ainsi lancésdes raids massifs, dix avions sur Rakka, une

soixantaine de bombes larguées. La « passe » suivante sera russe, le 18 novembre, un dé-luge de feu qui a causé d’énormes dégâts col-latéraux. Les Français reviennent bombarderle 23, jour de l’annonce de « la 300e frappe française » menée simultanément sur la villeirakienne de Ramadi. Paris veut aller del’avant, même si l’on admet que l’on cherche toujours des groupes armés susceptibles dereprendre Rakka. En Libye, note Michel Goya,la productivité des forces aériennes n’a aug-menté qu’à partir de juin 2011, moment del’arrivée d’« appuis techniques », venus d’Eu-rope ou du Golfe, aux groupes rebelles.

Le 26 novembre, François Hollande a faitpart à Vladimir Poutine, entré dans la campa-gne aérienne syrienne fin septembre avec fra-cas, de sa volonté d’un rapprochement opéra-tionnel contre l’EI. A condition que l’armée russe arrête de viser les rebelles modérés op-posés à Bachar Al-Assad, l’Elysée évoque une coordination avec les Russes sur le moment des frappes, même une information récipro-que sur le choix des cibles. Dans les coulisses, un problème surgit. Parmi les diplomates et conseillers traditionnellement méfiants en-vers Moscou, une forte résistance s’exprime,jusqu’au sein du ministère de la défense. Au moment où l’entourage de M. Hollande fait part des intentions du président, des sources diplomatiques expliquent alors à la presse : « On n’en est pas là ». Une source proche ré-sume aujourd’hui : « Les orientations du prési-dent n’ont pas été suivies ». Jeudi 3 décembre, M. Hollande a réuni un conseil restreint de dé-

fense pour trancher sur les opérations à venir.Tandis que les aviateurs français enchaînent

les missions à un rythme intense, une autre divergence risque de se creuser, entre l’état-major et les politiques cette fois. Faut-il unebascule de moyens militaires au profit duMoyen-Orient ? « Il faut dégager des moyens »,répète-t-on au ministère. Mais les généraux veulent éviter de casser la cohérence de l’opé-ration de contre-terrorisme « Barkhane », dé-ployée au Sahel. Le ministre Le Drian est re-parti en quête d’une aide des Européens pour soulager l’engagement français en Afrique. Pour la première fois ces derniers jours, sonentourage évoque même « l’option de rempla-cer les troupes françaises dans les opérations françaises [de “Barkhane”] ». Mais outre qu’elle n’est pas encore couronnée de succès, cette idée iconoclaste est vue comme une complication par les militaires.

« LOGIQUE PLUS OFFENSIVE »Qu’ont produit les frappes après quatorze mois ? « On a ralenti la progression de l’EI, mais on ne l’a pas affaibli au sens militaire du terme », estiment les experts du dossier. La destruction des installations pétrolières te-nues par le groupe en Syrie devrait avoir des effets importants à moyen terme. « Environ 43 % des flux de revenu que l’EI tire du pétrole ont été atteints au cours des trente derniersjours », a indiqué le 2 décembre le chef d’état-major américain, Joseph Dunford. A Rakka,note-t-on dans l’entourage de M. Le Drian, « nous avons créé de la tension dans le lea-dership de l’EI, leurs chefs commencent à éva-cuer leurs familles vers Tal Afar ou Mossoul » en Irak. Mais les combattants n’ont pas en-core quitté ce fief. L’offensive pour reprendreRakka est loin d’être prête.

Il reste, poursuit ce conseiller, « à se mettred’accord sur un passage d’un objectif d’endi-guement [“containment”], affiché par Washington, à une logique plus offensive ». La soutenabilité de l’opération « Chammal » se pose. En Libye, les chefs militaires avaient dit qu’ils pouvaient tenir six mois au rythme de-mandé. Les Etats-Unis avaient été sollicités pour renforcer les stocks de munitions de l’OTAN. Mais l’armée de l’air française a mis plus de trois ans à se remettre à niveau. Pour le moment, l’opération « Chammal » tient, mais « il est certain qu’on n’est plus dimen-sionné pour une campagne d’appui à une opé-ration au sol », estime le député (LR) Nicolas Dhuicq, qui va publier dans quelques jours avec Nicolas Bays (PS) un rapport sur la mau-vaise gestion des munitions françaises.

Deux options se présentent, estime MichelGoya. La première consiste à augmenter les frappes en espérant un effet ultime : « L’avan-tage de cette stratégie est de ne pas compro-mettre complètement notre position au Sahel,son inconvénient est qu’elle est assez aléa-toire. » La seconde, engager des forces spécia-les et des hélicoptères d’attaque, comme enLibye où ces actions ont été décisives, n’est pas sur la table pour l’heure. p

LES GÉNÉRAUX VEULENT ÉVITER

DE CASSER LA COHÉRENCE

DE L’OPÉRATION DE CONTRE-TERRORISME

« BARKHANE », DÉPLOYÉE AU SAHEL

Les non-dits de l’opération « Chammal » en Irak et en Syrie

La campagne de frappes françaises s’est nettement intensifiée depuis le 13 novembre, mais les munitions manquent, et la coopération avec Moscou fait polémique

Un soldat déplace des munitionsau pied d’un Rafale, sur le porte-avions « Charles-de-Gaulle », le 22 novembre. ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP

C – Quel soutien pour l’armée au XXIe siècle ?

Renforcement du lien armée-nation le 14 juillet devant les Invalides

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