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La flexi-sécurité reste à inventer ! DOSSIER : ORGANISATION DU TRAVAIL N° 172 • MAI 2006 • 4,20 Gros Plan : Alan Stivell P. 32 Enquête : R&D, comment s’y prennent les PME-PMI ? P. 36

Bretagne Economique n° 172 mai 2006

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Dossier : 'organisation du tavail : flexi sécurité

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La flexi-sécurité resteà inventer !

DOSSIER : ORGANISAT ION DU TRAVAIL

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Gros Plan : Alan StivellP. 32

Enquête : R&D, comment s’y prennent les PME-PMI ?P. 36

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3BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006

Nous avons tous dans notre entouragefamilial ou amical une connaissance quis’est mise à son compte. Nous avons

tous connu ces réunions familiales où nous necomprenions pas pourquoi Robert, Jean ouMichelle ne pouvaient se joindre à la fête oudevaient nous quitter plus tôt le week-end pourrattraper le retard accumulé pendant la semainefaute de moyen humains suffisants.En 2003 on dénombrait 2 260 000 TPE de l’industrie, du commerce et des services économiquement actives.Les très petites entreprises, entreprises demoins de 20 salariés, réalisent 27 % de la valeurajoutée des entreprises du champ ICS etemploient 37,5 % des effectifs occupés. Autantdire l’importance du rôle que peuvent jouer cesTPE, surtout quand on sait que près de 1,2million de ces entreprises ne compte aucunsalarié (données 2003 du Ministère des petiteset moyennes entreprises).Eh bien, faites le test au cours des prochainesréunions familiales (les mois de mai et juin s’y prê-tent bien) et demandez à vos proches, qui se sontlancés dans la belle aventure de l’entreprise,pourquoi ils hésitent à embaucher ! De l’incerti-tude du lendemain à la complexité de la légis-lation, les réponses sont aussi variées que ledomaine d’activité et la personnalité du chefd’entreprise. Mais le constat général est le même :les freins au recrutement sont trop nombreux !Alors comment favoriser l’embauche et luttercontre la précarité ? Comment répondre auxbesoins de flexibilité des entreprises tout en restant dans les clous du droit du travail ? Dessolutions récentes comme les groupementsd’employeurs ou le portage salarial existent et ontfait leurs preuves. A nous chefs d’entreprise deles utiliser. A nous également de faire comprendreaux jeunes à la recherche d’un emploi que leschefs d’entreprise ont besoin d’eux et que leurengagement et leurs compétences sont indis-pensables au développement de l’entreprise.C’est particulièrement vrai pour la TPE.

Jean-Claude LE PIERRESPrésident de la CCI du Pays de Fougères

sommaireédito

EDITION « BRETAGNE ECONOMIQUE »CRCI : 1, RUE DU GÉNÉRAL GUILLAUDOTCS 14422 • 35044 RENNES CEDEX

RRééddaaccttiioonn ::Tél.02 99 25 41 37 - Fax 02 99 63 35 28e-mail :bret-eco@iway. fr

DDiirreecctteeuurr ddee llaa ppuubblliiccaattiioonn ::JEAN-FRANÇOIS LE TALLEC

DDiirreecctteeuurr ddéélléégguuéé ::RÉMI BILGER

CCoommiittéé ddee rrééddaaccttiioonn ::RÉMI BONNET - FRANÇOIS CLÉMENT VANESSA ERMEL - FRANÇOISE L’HOTELLIER

RReessppoonnssaabbllee PPuubblliiccaattiioonn ::VÉRONIQUE MAIGNANT

AAssssiissttaannttee rrééddaaccttiioonn eett ddéévveellooppppeemmeenntt ::ANNIE RENAULT

OOnntt ccoollllaabboorréé àà ccee nnuumméérroo ::B.TERRIEN - C.CHERON - V. MAIGNANT S. MARSHALL - Y. POUCHARD - V. ROLLANDS. SEGUIER - C.VIART

PPuubblliicciittéé :: 02 99 25 41 36

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CCrrééaattiioonn,, mmaaqquueettttee && pphhoottooggrraavvuurree :: ODÉBIIImmpprreessssiioonn :: CALLIGRAPHY PRINT

ACTUALITÉS

A L’AFFICHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5FOCUS : Quand la Meito perd de ses crédits ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12BRETAGNE EN RÉSEAU :

Les états généraux de l’industrie bretonne ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14AILLEURS : Inno Viandes à Clermont-Ferrand .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

RÉGION

Des IAA décryptent les mécanismes européens .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE :

L’urbanisme commercial, enjeu majeur pour les CCI ... . . . . . . . . . 35

ENTREPRISES

Zundel innove dans les incubateurs et éclosoirs .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20Quénéa, le solaire et l’éolien made in Carhaix .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22Sun Color fonde son développement sur sa politique sociale .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

PRATIQUES

ENQUÊTE : R&D, comment s’y prennent les PME-PMI ? .... . . . . 36FORMATION :

À la découverte des métiers de l’IAA .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39JURIDIQUE : Les baux commerciaux .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40Sudoku .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

DOSSIER

L’organisation du travail ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24Entretien : Hervé Serieyx, sociologue et économiste .... . . . . . . . . . . . . . 29

GROS PLAN

Alan Stivell, barde-ambassadeur ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

Ce numéro comporte un encart jeté.

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ILLE-ET-VILAINE

Sous l’impulsion de la CCI du Pays de Fougères, avecle soutien de nombreux partenaires, les professionnels de la filiè-re Granit associent leurs savoir-faire, afin de promouvoir le gra-nit breton au sein de “ Ouest Granit Innovation ”. Le collectifd’entreprises s’est rendu, au printemps, au cœur du premier bas-sin granitier chinois. Visite du salon Stone Xiamen, d’usines detranches, dallages, plans de travail, mosaïques, statues, che-minées… et de carrières de granit à Nan An. Visites à Jinjiangd’entreprises de fabrication de monuments funéraires, de pavéset de bordures de trottoir. Des rendez-vous qui ont permis à ladélégation de prendre conscience de la compétitivité de lafilière chinoise, de la mondialisation dans leur stratégie indivi-duelle et collective. Une démarche instructive pour les entreprisesgranitières qui, au sein de SPL, vont passer à l’offensive.CONTACT : CCI du Pays de Fougères - 02 99 94 75 62

Depuis plus de 15 ans, “l’Ecole des managers de Bretagne”, ani-mée par la CCI de Quimper Cornouaille, forme et accompagne lesrepreneurs de PME-PMI dans leur nouveau métier de dirigeant. Son objec-tif est de contribuer à la pérennité de l’activité lors de cette étape cru-ciale que constitue la transmission et d’en faire une véritable opportunitéde développement. Ce cycle est spécifiquement adapté aux repreneurspotentiels internes à l’entreprise (famille du dirigeant, cadres de directionexerçant une fonction technique ou commerciale…). C’est également uneréponse particulièrement appropriée aux besoins des repreneurs externes.

En effet, sur une durée de 14 mois, les par-ticipants se forment à leur nouveau métier,en acquérant les compétences et l’auto-nomie nécessaires au pilotage de l’entre-prise. A raison de deux journées par semaine, grâce à une pédagogieen lien direct avec l’expérience d’entreprise de chacun des stagiaires, cetteformation s’avère porteuse de réussite. “L’Ecole des managers deBretagne” lancera en novembre 2006 sa 18ème promotion. CONTACT : CCI Quimper Cornouaille - 02 98 32 01 00

CÔTES-D’ARMORFORMATION

Un nouveau Bac +4 à l’IEQTL’Institut européen de la qualité

totale (IEQT) de Saint-Brieuc qui a ouvertses portes en septembre 2004 avec unelicence professionnelle “AnimateurQualité”, proposera pour la prochaine rentrée un nouveau diplôme homologuéniveau II de Responsable qualité sécuritéenvironnement (RQSE) en apprentissage.La Chambre de commerce et d’industriedes Côtes d’Armor, en partenariat avecle CFAI de Bretagne, entend ainsi répondre à une demande croissantedes entreprises en matière de qualité mais également du managementdu risque industriel pour l’environnement, l’hygiène et la sécurité.Cette formation, principalement destinée à des étudiants ayant un Bac+3, est également portée par l’Union patronale des Côtes d’Armor, etnotamment la métallurgie, qui travaille avec la Chambre de commerceet d’industrie pour la promotion du développement durable.CONTACT : CCI des Côtes-d’Armor - 02 96 94 57 14

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INTERNATIONAL

Filière Granit :direction la Chine

Le réseau des CCI

FINISTÈREFORMATION

“L’École des managers de Bretagne”,au service de la transmission d’entreprise

MORBIHANSALON

Les bonnes pratiquesnumériques

En réponse aux nombreuses questions que les nou-velles technologies suscitent dans l’entreprise, mapetiteentre-prise.net organise un tour de France des bonnes pratiquesnumériques en 4 étapes. Pour le Grand Ouest, c’est le Chorusde Vannes qui accueillera l’événement les 19 et 20 juin prochains,en partenariat avec la CCI du Morbihan. Ce salon est dédié auxsolutions informatiques, télécoms et internet destinées auxpetites et moyennes entreprises. Une cinquantaine d’acteursmajeurs proposeront des solutions sur 10 espaces théma-tiques. Conférences, démonstrations sont aussi au programme. CONTACT : www.mapetiteentreprise.net

La 17ème promotion parrainée par Jacques Velingues(à droite) a débuté sa formation en décembre 2005

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■ Pemzec Automobiles n’en finit pas de grandir (Brest).L’entreprise familiale, créée en 1976 avec l’ouverture d’un premiergarage à Vannes puis d’un second à Redon, connaît un véritabledéveloppement à partir des années 2000. A cette époque, PemzecAutomobiles rachète la concession Volvo à Brest. Le succès de lamarque suédoise conduit les dirigeants à ouvrir une 2ème concessionà Lorient en 2002 puis à Quimper en 2003. L’entreprise, désormaisconcessionnaire exclusif Volvo sur les départements 29 et 56, amorce un nouveau virage en 2005. Elle décide de commercialisersur le Finistère deux nouvelles marques, Jaguar et Land-Rover pours’ancrer définitivement sur le haut de gamme et capter une nouvelleclientèle. Le chiffre d’affaires sur ce département s’élève à 9,5 mil-lions d’euros. Aujourd’hui, entre les cinq affaires, l’entrepriseemploie 55 personnes (19 dans le Finistère et 34 dans le Morbihan).Pour répondre aux attentes de ses nouveaux clients, la famillePemzec vient de doubler la surface de Quimper, passant de 650 m2

à 1 300 m2 pour un investissement total de 1,2 million d’euros et unobjectif annuel de ventes toutes marques confondues de 145 voi-tures neuves et 200 d’occasion. Le projet d’agrandissement à Brestest dans les cartons.Contact : 02 98 41 04 00

■ L’usine a démarré ! Spécialisée dans le béton contraint, lasociété SEAC (Grand-Fougeray, 35) intervient pour le marché de lamaison individuelle (Queguiner, Point P…), le marché locatif et le ter-tiaire. Jusqu’alors simple dépôt de poutrelles (3 personnes) etapprovisionné par les autres usines du groupe (19 sites en France),le site breton situé sur 11 hectares de terrain devrait employer entre20 et 30 personnes… d’ici un an pour la fabrication de dalles et pou-trelles. Pour l’heure, SEAC est “en plein terrassement”.Contact : 02 99 08 34 12

■ Actualité chargée pour Oceania Hotels. Le groupe hôtelierfinistérien Sofibra (22 hôtels et 370 salariés en France) changed’identité et de nom et devient Oceania Hotels. Cette marqueombrelle chapeautera les 3 marques du groupe : Escale Oceania(ex-Hôtel Mascotte) ; Oceania et Oceania Style (hôtels de caractèresouvent associés à l’histoire de leur ville, à l’instar du Continental àBrest). Cette nouvelle stratégie marketing doit donner une meilleurevisibilité et une véritable culture d’entreprise au groupe. Elle s’ac-compagne également d’une politique de développement du parchôtelier : après l’ouverture de l’Oceania Paris, hôtel 4 étoiles de 250chambres, et le rachat de l’Hôtel de France à Nantes et de

l’Altess’Hôtel à Biarritz en janvier, entre 2005 et 2006, OceaniaHotels aura investi plus de 35 millions d’euros pour mettre en placeun vaste programme de rénovation de ses hôtels (Escale OceaniaSaint-Malo, Oceania Brest Aéroport, Oceania Nantes et OceaniaQuimper, actuellement en cours de rénovation). Contact : 02 98 44 58 09

■ SMP Radianceinvestit trois millionsd’euros à Rennes.Créée en 1948, la 2ème

mutuelle interprofes-sionnelle des travailleursindépendants en régionadhère au groupeRadiance en 1989.Historiquement implan-tée à Vannes, elle renfor-

ce aujourd’hui sa présence en Ille-et-Vilaine en inaugurant son nou-veau siège social : 1 250 m2 de bureaux au cœur de Rennes, achetéset rénovés dans leur intégralité. Stéphane Lebret, directeur régionaldepuis le 1er janvier 2006, compte sur ses 125 collaborateurs (70 àvannes et 55 Rennes) pour développer l’est de la région, notammentauprès des pme-pmi. SMP Radiance compte déjà 70 000 adhérentsen complémentaire santé et 47 000 en régime santé des indépen-dants pour un CA 2006 (1er avril) de 30 millions d’euros. Pour réussirce pari, Stéphane Lebret va étoffer son équipe commerciale et annon-ce l’embauche d’une dizaine de personnes d’ici fin 2006.Contact : 02 97 63 27 18

■ Deux nouvelles gammes pour Sciences & Mer et vigilancesur les distributeurs. Sans rien négliger de ses deux métiers(développement de lignes pour les centres de Thalasso et travail àfaçon pour grandes marques), le laboratoire de cosmétiques (70salariés - Le Relecq-Kerhuon, 29) a lancé Algoane. “Soit 23 pro-duits pour la revente et les soins en cabine, essentiellement destinésà nos circuits professionnels – centres de beauté et spas – à l’étran-ger.” souligne Didier Le Tannou, président du directoire. Avec 20 %de son CA (7,7 millions d’euros, + 7 %) réalisés à l’export(Allemagne, Russie, USA, Thaïlande, Italie…), le laboratoire chercheaujourd’hui de nouveaux distributeurs pour cette gamme. “Un mau-vais importateur peut tuer un bon produit”, poursuit Didier LeTannou qui a décidé de s’informer via les missions économiquesdes Ambassades de France. En attendant, développée avecl’Université de Bretagne occidentale, la ligne Sciences & Mer estprête à être lancée en pharmacie cette fois.Contact : 02 98 28 34 29

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DEVELOPPEMENT

Le Continental à Brest

Nouvelle concession à Quimper pour la famille Pemzec

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S’inscrivant dans le cadre du pro-gramme de modernisation “CapQualité”de La Poste,qui mobilise uninvestissement de 3,4 milliards d’eu-ros pour la période 2003-2010, ladirection du Courrier Haute Bretagne(Ille-et-Vilaine et Côtes d’Armor) alaissé sous-entendre l’ouverture en2008 d’une plate-forme industriellecourrier de dernière génération.D’unesurface de 25 000 m2, les travauxpourraient débuter fin 2006 début2007.Rennes Métropole semble bienplacer pour accueillir ce nouvel équi-pement dont l’objectif est de traiterplus de 2 millions de courriers etobjets par jour tout en améliorant lesconditions de travail des postiers. Comment ? Eninvestissant massivement dans la formation : sen-

sibilisation à la santé au travail (1 300 journées en2005) et à la sécurité ; mais aussi en rénovant pro-

gressivement les centres de tri avec unespace spécialisé pour les entreprises.“ Au total, l’engagement industriel régio-nal correspondra à un investissementd’environ 90 millions d’euros répartis surles Directions Haute Bretagne et OuestBretagne (29-56) ” expliquait GabrielHentzen, directeur général des opéra-tions Courrier à La Poste en mars der-nier. Avec cet outil ultra modernedupliqué dans d’autres régions et peut-être un jour dans l’Ouest Bretagne, LaPoste ambitionne de devenir “l’opérateurcourrier de référence en Europe d'ici àla fin de la décennie” et ainsi rattraperson retard sur ses deux principauxconcurrents, l’Allemagne et la Hollande.

■ Véronique Maignant

FACE À LA CONCURRENCE, LA POSTE MODERNISE EN PROFONDEUR SON OUTIL DE PRODUCTION

En 2008, une plate-forme industrielledevrait voir le jour en Ille-et-Vilaine

De gauche à droite : Michel Bernard, directeur exécutif courrier région Ouest,Gabriel Hentzen, dg des opérations courriers et Yvon Pinvidic, directeur courrier Haute Bretagne

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■ Le Métro de la distribution textile !C’est en ces termes que Jacques Moreau àla tête d’Imbretex (Guengat-29) présente sonmétier. “Des généralistes au réseau Intersport,on compte 23 000 clients en France à qui onpropose 28 marques. En 2006, c’est plus faci-le de faire du négoce que de fabriquer.” Avec28 salariés et un CA stable de l’ordre de 14,7millions d’euros, l’entreprise a néanmoinscréé sa propre marque Mer d’Iroise afin dese doter d’une “identité régionale”. Mais son

créneau reste bien de distribuerdes marques encore

inconnues dansl’hexagone, àl’image de TheCotton Group,née en Belgique, dont Imbretex est ledeuxième distributeur à ce jour. Doté d’une

force commerciale efficace (3 personnes),Imbretex a rentré de nouvelles griffes (StanWorld, arrivée d’Egypte, la licence PenDuick…) et reste par ailleurs un grossiste en

pièces textiles pour le marché publicitaire.Contact : 02 98 91 08 08

■ “La R&D, c’est aujourd’hui deux axes : soit les entreprisesoptent pour le low-cost ; dans un contexte sans grande pressionconcurrentielle, elles cherchent à baisser les coûts en allant voir ducôté des Peco. Soit, elles font appel à des sociétés de proximité, pourplus de confidentialité.” C’est parce qu’elle a choisi de se montrerréactive face à des délais souvent tendus, que Neosoft Services(Cesson-Sévigné,35) a su se distinguer. Principe de la société crééeen septembre 2005 et qui emploie 45 personnes (nouvelles technolo-gies, électronique) : “proposer les services d’ingénieurs sur des projetsR&D gérés par des grands comptes” poursuit Laurent Florentin, co-créateur qui cite France Telecom, Thomson ou Alcatel parmi sesclients. “Ils détiennent la maîtrise globale et on intervient sur des tâchescomplémentaires, réseau, streaming…” Avec un premier CA de 4,5millions d’euros (sur 15 mois), la société table cette année sur 65embauches au total.

■ Sacet à Bruz mise sur les nouveaux standards de transmis-sion. Adossée au groupe I2E (Aix-en-Provence), groupe électroniquequi emploie 400 personnes, l’entreprise (une dizaine de personnes)intervient pour le compte d’opérateurs et systémiers (Thalès, Alcatel,Philips semi-conducteurs…) pour qui elle développe “toujours unetechnologie sans fil et “radio”, Wifi, bluetooth…” présente MarcTestard, président. Parce que la “forme de TV mobile met en placetout un business, nous opérons un gros plan sur la norme Wimax. Ona investi en fonds propres et, via le soutien de centres de recherchesnationaux, on s’apprête à aller voir France Télévision et Canal +”. Etpour ne pas avoir toutes ses puces dans le même panier, la société(800 000 euros de CA, + 20 %) participe aux pôles Images & Réseauxet Automobile haut de gamme.Contact : 02 99 57 16 56

■ La société A.M.I. (Atelier de Métallerie Industrielle à Torcé-35) spécialisée en tôlerie fine, découpe laser et métallerie indus-trielle a démarré son activité en 2000 avec un C.A. de 670 000 euros.Aujourd’hui, après 6 ans d’activité, l’entreprise emploie 20 personneset réalise un CA de 2,1 millions d’euros (2005). La récente extensiondes locaux, 2 800 m2 dont 2 350 m2 d’atelier et l’acquisition d’uncentre de découpe combiné laser-poinçonnage, va permettre à laPME de poursuivre son développement avec l’embauche de 8 per-sonnes dans les 3 années à venir. Ses clients, généralement situésdans l’Ouest de la France, sont issus de secteurs d’activité aussivariés que : le mobilier urbain, la machine outil, l’électronique, l’agro-alimentaire, le stockage, l’automobile, l’agencement de magasins, lechauffage, l’aéraulique, le matériel aéroportuaire, le bâtiment etc.Contact : 02 99 49 67 40

■ Seconde vague d’ouverturespour Laot (Guipavas-29). Après ledébut des années 2000, l’entreprisespécialisée dans la fabrication et lapose de menuiserie PVC et alumi-nium est dans une nouvelle phased’ouvertures. Après Pont-L’Abbé etSaint-Renan déjà effectuées, c’estau tour de Brest avec une secondeagence ouverte ce mois-ci, dévoileJean-Philippe Chavane, dirigeant.Avec de nouvelles inaugurations depoints de vente au second semestre, l’objectif de Laot est de passer de 15 à 18 ouverturesau total “pour un bon maillage sur le 29, le 22 et le 56. Une fois bien en place sur ces départements, on attaquera le 35” poursuit le dirigeant qui s’est attelé à l’agrandissementde son agence de Lorient dotée d’une plate-forme technique pour le stock. Laot emploieactuellement 165 personnes (commerciaux compris). Contact : 02 98 28 25 68

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Nouveaux locaux pour la société A.M.I. à Torcé près de Vitré

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■ Positionnée depuis ses débuts surle marché des composants et sys-tèmes optiques “future génération”,Optogone (Plouzané-29) est une jeunepousse née du département optique del’ENST Bretagne et de France TélécomR&D. Si elle est tombée dans le giron deMemscap (groupe installé à Grenoble),trois salariés au départ de la Bretagnecontinuent à travailler sur les télécomsmais développent dorénavant de nouveauxappareils optiques pour la cosmétique et ladermatologie.

■ Quand le marché des télécommuni-cations connaît de grosses restructu-rations, Antenessa (Plouzané-29) sedéploie au maximum avec 40 % de sonmarché (Antennes et réponses à desattentes précises pour grands comptes etPME/ Instruments de mesure pour champsélectromagnétiques) réalisés à l’export.Europe ( Espagne, Italie, Peco…) mais aussiTurquie, Asie, de la Corée à la Chine… soitde nombreux territoires où s’illustre la

société (22 personnes et 2,8 millions d’eu-ros de CA). “Avec les concentrations desinstallateurs et opérateurs, le marché s’estinternationalisé, explique Pauline Bernière.Notre marché suit les normes. Objectif en2006 : étendre notre réseau de distributionen Scandinavie, au Moyen-Orient, passer enIso 9901 et nous structurer en interne. Notredeuxième levée de fonds nous a permis unecroissance rapide.”Contact : 02 98 05 13 34

■ 20 salariés en 2002… 63aujourd’hui ! Il avait décidéde prendre le volant de sadestinée, il a bien fait.Spécialisé dans le transportfrigorifique au moment de sacréation à Quimper, FrigoExpress (6 millions d’euros deCA) s’est ouvert au transportdu “sec” confirme RonanFouchet, dirigeant, “toujourspour les IAA. On descendbeaucoup dans le Sud-Est eton remonte avec des produitsde là-bas.” Raison de pareillemontée en puissance ? “Uneattention particulière aux RH ;

j’y j’accorde beaucoup d’importance et, dece fait, je n’ai pas encore subi de départs – lesigne que les gens se sentent bien ; des outilsà la pointe comme le prochain logiciel degéo-localisation”. S’il a fallu négocier serréavec ses clients au moment de la flambée dugazoil, la PME dotée d’une plate-forme detransit de 800 m2, pense à se diversifier maisaussi à une opération de “croissance exter-ne, envisagée courant second semestre…”Contact : 02 98 57 81 81

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DEVELOPPEMENT

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■ + 80 % de progression pourl’EURL JPG Nettoyage (Saint-Brieuc)qui intervient notamment sur la Bretagneet le Grand Ouest pour le secteur du ter-tiaire, des GMS, de l’IAA ou encore pourle compte de divers ports bretons. Avecun CA qui se monte à 370 000 euros,l’entreprise compte aujourd’hui 18 sala-riés sur les Côtes d’Armor et 6 surRennes. Après avoir réalisé une opéra-tion de croissance externe avec le rachat de Prolari Nettoyage(Plérin-22), JPG Nettoyage mise déjà sur le rachat au secondsemestre d’une autre entreprise spécialisée (45 salariés). Contact : 02 96 33 16 98

■ En mars, 325 Logan vendues dans l’Ouest sur un total de2 000 au niveau national. Après avoir racheté Dacia auxRoumains, Renault fabrique et commercialise sur place, dès 2004, laLogan. Si cette dernière n’avait pas vocation à pénétrer le marchéfrançais mais les pays d’Europe de l’Est, son rapport qualité-prixinédit sur le marché intérieur a provoqué une demande deux foissupérieure aux objectifs que s’était fixé Renault. Et depuis le lance-ment d’une motorisation diesel, en mars dernier, cet engouementpour une voiture économique à l’achat et à l’usage s’est accéléré,particulièrement en Bretagne, terre traditionnellement très “diéséli-sée”. Disponible au prix de 9 840 euros TTC pour la version Ambiance(moyen de gamme), les achats s’orientent à 72 % sur le modèle hautde gamme, “Lauréate”, au prix de 10 840 euros TTC. Le profil desacquéreurs ? 74 % sont d’anciens acheteurs d’occasion, roulantavec un véhicule ayant entre 8 et 12 ans d’âge. Prochaine échéancepour la Logan : la commercialisation du modèle “break” fin 2006 pourlequel la demande régionale est, paraît-il, déjà très forte.Contact : www.renault.com ou www.daciagroup.com■ 530 000 visites par mois sur ouestfrance-emploi.com

“Désormais 60 à 70 % des gens à la recherche d’un emploi utilisentInternet. Depuis deux ans, le phénomène est tel, que sur une mêmepériode en l’espace d’un an nous avons constaté une progression de50 % du nombre de visiteurs. Si, au début, seules les personnes issuesdu secteur des nouvelles technologies utilisaient ce média, aujourd’hui,pour tous les postes (commercial, cadre administratif, artisan…), l’en-semble des secteurs d’activité, de la TPE à la très grosse entreprise,utilise cet outil pour chercher un emploi. Nous gérons quotidiennemententre 4 et 5 000 offres, chacune ayant une durée de vie maximale dequatre semaines”, explique Denis Hervé, responsable du projetOuestfrance-emploi.com. Pour un coût de 350 euros pour le passaged’une annonce (180 euros pour dix passages), l’offre est mise en ligneavec une parfaite délimitation de la zone géographique sur laquellel’internaute souhaite travailler. Ce critère est essentiel pour la qualitédes réponses. Tout comme le sont le graphisme et la rubrique forma-tion qui viennent d’être retravaillées.

■ Le chiffre recorddes constructions enIlle-et-Vilaine en2005 permet auCrédit Agricole d’affi-cher un résultat neten hausse de 8 %.Avec une croissance de30 % des crédits à l’ha-bitat et une centained’embauches, le bilande l’année 2005 pour le Crédit Agricole d’Ille-et-Vilaine se présen-te presque aussi bien que celui de l’année passée (+10 %, 2004/2003). “Le dynamisme économique du département, un chômagemoins important qu’ailleurs, en particulier chez les jeunes, et unecapacité traditionnelle des bretons à aller de l’avant ont permis d’ob-tenir un résultat en hausse avec des perspectives sur les deux pre-miers mois de l’année tout aussi prometteuses” explique YvesNanquette, directeur général de la Caisse régionale. “Nous allonspoursuivre notre politique de proximité et suivre les flux de popula-tion par l’ouverture de six nouvelles agences en 2006.” Il est vrai queles onze implantations de 2005, dont une sur le campus deVillejean, ont permis à la banque de gagner 23 000 nouveauxclients sur un total de 400 000. Autre sujet évoqué : l’espace libéréen 2008, lors du déménagement de l’actuel siège social en pleincentre de Rennes, sera destiné à la construction de 330 logementsdont la moitié réservée au des personnes à revenu modéré.

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LE CHIFFRE

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De g à d : Alain David, président et Yves Nanquette, dg

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“ Entendons-nous bien, la Meito avait jusqu’alors deux mis-sions : l’animation de la filière et l’hébergement des activitésMégalis haut débit. Dans ce dernier cas, les contrats arri-vaient à terme et il était entendu que cette activité serait repri-se par un syndicat mixte pour le compte de l’ensemble descollectivités locales bretonnes. La perte de ces 400 000 eurosva bien sûr nous impacter mais cela ne va pas nous empêcherde continuer à travailler avec Nantes, Laval ou encore avec leCentre technique de Normandie. ” Dans la bouche de MichelThurel, président de la Meito (1,5 million d’euros de budgetannuel, dont 500 000 euros de la Région Bretagne, près de100 000 euros de chacune des Drire, 80 000 de celle des Paysde la Loire), le discours se veut rassurant. “ C’est dommagepour les acteurs de la filière qui comprennent mal ces notionsterritoriales mais, tant du côté académique que de celui desentreprises, depuis l’annonce de la nouvelle, nous recevons demultiples témoignages. Tous veulent continuer à bénéficier denos services. Néanmoins, nous serons obligés de revoir lesconditions de nos interventions2 en faveur des entreprisesnon bretonnes ” ne cache pas Michel Thurel. A suivre.

Une ouverture moins grande“ Tout ça est un peu politique et à voir avec la rivalité entre les deuxrégions. Mais, bon, ça ne causera pas de grands bouleversements. Cerecentrage sur la Bretagne est peut-être un bien : à voir trop large, il fautaussi pouvoir compter sur des moyens solides. ” Co-créateur de Sacet(technologie sans fil et radio, Rennes), Lionel Le Roux pense que la Meitoest “ bien outillée pour travailler et intervenir auprès des entreprises bre-tonnes ”. Dans le même temps, il ne cache pas que “ la Meito, en sor-tant de son territoire géographique, c’était aussi des flux decommunication ascendants et descendants. On peut recevoir des infossur des PME qui nous entourent, autant de partenaires et fournisseurspotentiels… et faire parler de nous quand on veut communiquer sur unenouvelle technologie… ”

Les Pays de la Loire sont autonomes“ A Nantes, quand ils mènent des actions, ils savent très bien les réser-ver à leurs entreprises. Les Pays de la Loire sont autonomes : ils n’ont

pas à aller bien loin pour trouver ce qui leur convient. ” Créateur deNexesVisio (Saint-Brieuc), “ assembleur de solutions ”, Frédéric Grangea travaillé avec la Meito et le correspondant technique de Mégalis dansle cadre du déploiement visio-conférence, via le réseau, pour le comp-te de l’Afpa Bretagne. “ La Meito nous a aidé à jauger des besoins etle correspondant est intervenu pour la mise en place d’une solution surles 11 sites bretons avec un serveur multi-points hébergé à Lorient. ”Rien à redire sur la légitimité des uns et des autres… “ Bon, c’est vraiqu’on sent un peu de ballotage avec l’arrêt du financement du 44 maisje pense que les PME bretonnes peuvent s’y retrouver à terme. A trops’étendre, les actions peuvent être diluées. ”

Oui au recentrage en Bretagne“ Je savais que la Région Pays de la Loire allait se recentrer sur sonterritoire. Franchement, si notre secteur peut, lui, se renforcer enBretagne, ce n’est pas un mal. On a besoin d’interlocuteurs, peut-être

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ÉS Quand la Meito perd de ses crédits

les PME tiquent(

LA RÉGION PAYS DE LA LOIRE SE DÉSENGAGE DE LA MISSION POUR L’ÉLECTRONIQUE, L’INFORMATIQUE ET LES TÉLÉCOMMUNICATIONS DE L’OUEST

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C’est officiel. A compter de 2007, la Région mais aussi la Drire des Pays de la Loire vont retirer leur soutien à la Meito1 qui perd ainsi 400 000 euros. Malgré tout, son discours se veut rassurant. La Meito affirme

se recentrer sur sa vocation première tout en dépassant ses frontières.

NexesVisio et la Meito ont contribué au développement de la visio-conférence pour Mégalis

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moins nombreux, mais puissants. ” A la tête de MGDIS, éditeur de logi-ciels d’aide à la décision pour les collectivités locales et territoriales,présent à Vannes, Lyon, Paris et Caen (72 salariés/ 4,5 millions d’eu-ros de CA), Jean-Marc Bienvenu continue de s’investir dans la Meito.“ J’ai déjà reçu la visite d’un chargé d’affaires pour une problématiquetoujours d’actualité : notre travail à l’international. Je lui ai exposé mesbesoins : trouver des partenaires, en Espagne, en Belgique… des inté-grateurs capables de structurer nos produits pour des métiers etbesoins précis. Dans mon métier, je dois être en relation avec cetype de sociétés. J’attends donc que la Meito puisse se faire rencontrertous ces interlocuteurs. ”

Mieux identifiée des Bretons que des NantaisIl y a encore un an, Walter Chilou était directeur de Teamlog Nantes(services informatiques). Il ne s’en cache pas : “ sans vouloir en riendiminuer le rôle de la Meito, il me semble qu’elle est davantage iden-tifiée des acteurs bretons que nantais avec, de par sa vocation notam-ment tournée vers l’électronique et les télécoms, un champ d’actionqui me paraît plus parler aux acteurs spécialisés de Lannion et deRennes. En ce qui me concerne, quand j’étais basé à Nantes, j’étaisadhérent du Club des responsables informatiques de l’Ouest (Criouest),un très bon espace d’échanges. ” Aujourd’hui co-créateur de Gen-IP(près de 10 personnes à Rennes), société spécialisée dans l’intégra-tion de solutions de téléphonie sur IP et de solutions informatiques

pour centres d’appel, le professionnel et ses deux associés se sontrapprochés de Rennes Atalante : “ pour un très bon suivi. Nousvenons de nous lancer et nous avons trouvé là des gens pour nousaccompagner. ”

■ Serge Marshall

1Mission pour l’électronique, l’informatique et les télécom-

munications de l’Ouest. 250 adhérents répartis majoritairement

sur les 9 départements des deux régions. Tél : 02 99 84 85 00

2La Meito, c’est l’organisation de stands sur des salons,

un journal Amplitel, une base de données très renseignées,

des journées techniques et 350 visites/entreprises

réalisées par des chargés d’affaires

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Animation de la filière sur les salons

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La Bretagne,

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Terre de réseaux, la Bretagne comp-te à son actif de nombreux exemples où lamobilisation des acteurs locaux a permis d’in-nover sur les problématiques majeures del’aménagement du territoire (voies express,TGV,…). C’est maintenant au tour du GFIBretagne de rassembler les énergies pourtrouver des solutions nouvelles aux ques-tions transversales qui concernent tous lessecteurs : attractivité des métiers et recru-tement, implantation des zones d’activité,respect des exigences en matière de qua-lité, sécurité, environnement.

En coopération avec la CRCI1, l’Upib et denombreux partenaires, le “ noyau dur ” desfédérations industrielles bretonnes orga-nise la consultation la plus vaste possiblede leurs membres pour définir des axes deprogrès et redonner à l’industrie son rôlemoteur dans le développement économique.“ Ouverte au plus grand nombre, cette mani-festation se veut l’acte fondateur du GFIBretagne. Elle sera l’occasion de donner unevisibilité à l’industrie bretonne, de la rassurersur son avenir et de lui rappeler les raisonsd’être fière des progrès qui l’ont amenée en 20ans au quatrième rang des régions industriellesen France ”, rappelle Frédéric Lescure, prési-dent du GFI Bretagne.

La journée s’organise le matin autour des onze“ forums de la compétitivité ” 2. Les interven-tions, très brèves, apporteront les témoignagesd’entreprises référentes sur les sujets débat-tus “pour fournir le maximum d’informationaux participants et leur donner envie de mettreen œuvre les outils et méthodes présentés.”Depuis six mois, vingt et une réunions decréativité, sur chacun des pays, ont réuni plus

de 300 industriels et leurs partenaires. Leurspropositions d’orientation seront débattueset soumises au vote des participants au cours

de l’après-midi. Quatre grands témoins, FranckRiboud, Pdg du groupe Danone, Jean-HervéLorenzi, professeur à l’université ParisDauphine, Hervé Serieyx, sociologue et éco-nomiste, et Jean-Yves le Drian, président duConseil régional de Bretagne, réagiront auxpropositions et apporteront leur vision au coursde trois tables rondes. A l’issue du vote, “ lebilan de la journée, sur lequel se seront enga-gés tous les participants, permettra de définiret de légitimer les futurs axes d’action duGFI ”, conclut le président du GFI Bretagne.

■ Clotilde Chéron

1 Dans le cadre de leur contribution au SRDE,

les cci de Bretagne ont présenté en novembre

dernier 12 propositions en faveur d’une poli-

tique industrielle pour la Bretagne. Elles sont

consultables sur www.bretagne.cci.fr 2 Programme encarté dans ce numéro.

BRETAGNE EN RÉSEAUÉTATS GÉNÉRAUX DE L’INDUSTRIE BRETONNE

(■ Forum du recrutement et de la formation en alternancele 17 mai à la Faculté des métiers de Ker lann à Bruz (35)Contact : 02 99 05 46 06

■ Les enzymes en alimentaire,EFF’2006 symposium européenorganisé par CBB développement les 17 et 18 mai à la Maison de l’agriculture de RennesContact : 02 99 38 33 30

■ STIM 2006, salon des solutionstechniques innovantes du 17 au 19 mai - Eurexpo LyonContact : 04 72 22 33 35

■ Terraliesle Salon de l’agriculture en Côtes d’Armor les 27 et 28 maiParc de Brezillet à Saint-BrieucContact : 02 96 79 21 30

■ Festival Etonnants voyageursdu 3 au 5 juin à Saint-Maloespace Duguay TrouinContact : 02 99 31 05 74

■ Congrès des ITS(systèmes de transport intelligents) à Saint-Brieuc les 15 et 16 juinContact : 02 96 62 61 02

■ Carrefour international du boisdu 31 mai au 2 juinNantes Parc de la BeaujoireContact : 02 40 73 60 64

■ Start West 2006, le rendez-vousde l’innovation et du capital-risqueles 30 et 31 mai 2006à la Cité des congrès de NantesContact : 02 40 44 63 78

■ 2ème salon européen de la recherche et de l’innovationdu 8 au 11 juin à Paris Expo Porte de VersaillesContact : 01 46 03 55 01

■ Le tour de France des bonnespratiques numériquesmapetite entreprise.net – tour 2006 parc Le chorus à Vannes les 19 et 20 juinContact : 02 97 01 27 46

AGENDA

La Bretagne,4ème région industrielle !

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Le 9 juin prochain à la Mézière (35), le GFI Bretagne (Groupement des fédérations de l’industrie) se propose de rassembler

les industriels de la région pour définir la “charte du bien entreprendre” et lesmoyens de faire de la région la référence en matière de développement

industriel, de croissance et d’emploi à l’horizon 2020.

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■ Crédit Mutuel : un résultat net en hausse de 40 %. “Cesrésultats sont essentiellement imputables à la banque de détail et nonà une participation au festin des fusions-acquisitions,” a soulignéJacques Kergoat, directeur général du groupe Arkéa qui réunit troisfédérations régionales du Crédit Mutuel et une vingtaine de filialesspécialisées, à l’occasion de la présentation des résultats de l’exer-cice 2005. Car, dans les trois domaines d’activité du groupe, les pro-gressions sont importantes et expliquent les 238,9 millions de résul-tat net consolidé. L’encours d’épargne a crû de 8,8 % pour atteindre37,40 milliards d’euros avec une progression particulièrement élevéeen assurance-vie et en épargne retraite. L’encours de crédits avecune progression identique s’établit à 22 milliards d’euros dont plusde la moitié (12 milliards) représentée par les prêts à l’habitat. Enfin,avec 727 000 contrats d’assurance non-vie, le groupe Arkéa est pourla première fois le premier bancassureur du Grand Ouest.

■ La BPO se rapproche du Crédit Maritime. En annonçant unPNB de 210 millions d’euros et un résultat net de 28 millions d’eu-ros en hausse respectivement de 4,3 % et 14 % pour l'année 2005,Yves Breux, directeur général, a rappelé la prise de participation dela BPO de 20 % au capital des Caisses du Crédit Maritime duFinistère et de la Manche. “Nous sommes actionnaires de référence

et donc respon-sables de la bonnesanté de ces établis-sements. Le secteurde la pêche et l’acti-vité des ports sonten pleine évolution, ilest important d’êtreprésent. Avec 60agences, ces deuxcaisses représentent15 % du PNB de laBPO. Nous allonspoursuivre notre

coopération tant dans la distribution de produits nouveaux que danscelui de leurs marques et de leur image.” Un ancrage et un maillagequi se renforcent également dans le milieu agricole avec des effec-tifs supplémentaires et la création du prix de la Dynamique Agricole.

“Aujourd’hui nous aidons à financer l’installation d’un agriculteur sur10 dans l’Ouest.” La poursuite du plan de rénovation de l’ensembledes agences, la création de 7 autres et l’embauche d’une centainede collaborateurs sont les principaux objectifs que s’est fixé labanque pour poursuivre son développement en 2006.

■ Spécialisée dans les cours d’informatique à domicile,@ide-ordinateur est une des premières sociétés de services infor-matiques à avoir obtenu le label national “Internet Accompagné”attribué par le gouverne-ment. Grâce à lui, elleinclut une défiscalisationde ses prestations et sesclients voient ainsi leur fac-ture réduite de moitié.Créée en 2001, l’entrepriserayonne sur toute laFrance via un réseau departenaires aujourd’hui aunombre de 10 dont deuxsur la Bretagne. Depuisnovembre 2005, JacquesMaillard a l’exclusivité del’enseigne pour leMorbihan et une partie duFinistère : “Dans cettephase de démarrage, jecible essentiellement les personnes qui n’ont pas été confrontées àl’informatique dans leur milieu personnel ou professionnel en leurproposant des modules de deux heures au tarif dégressif de 64 à 92euros. Chaque client élabore ses thèmes en fonction de sesbesoins. Ils peuvent me payer avec un chèque emploi-service et ducoup diviser leur facture par deux.” Première entreprise de serviceinformatique à bénéficier de cet agrément dans le Morbihan,Jacques Maillard espère développer bientôt son activité en directiondes TPE et ainsi embaucher. @aide-ordinateur se veut l’antithèsedes hotlines à domicile.Contact : [email protected] ou 02 97 53 74 81

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FINANCE

De g à d : Yves Breux, directeur général et Pierre Delourmel, président

Jacques Maillard,dirigeant de @ide-ordinateur

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■ Les acteurs de l’immobilier d’entreprise du bassin rennaisse regroupent et créent l’association Fnaim Entreprises 35.“Il s’agit d’un lieu d’échanges pour définir ensemble des règlesdéontologiques applicables à toute la profession. En constituant cesyndicat, nous souhaitons être le porte-parole privilégié et l’interlo-cuteur actif auprès des représentations institutionnelles. La mise enplace d’un observatoire du marché local nous permettra d’informerrégulièrement les entreprises de l’évolution du marché” expliqueJean Kermarrec, le tout nouveau président. Toutes les principalesagences du secteur adhèrent à Fnaim 35, AtisReal Auguste-Thouard, Blot, DTZ Jean Thouard, Groupe Giboire et KermarrecEntreprise. L’année écoulée a été faste pour l’ensemble des sec-teurs de l’immobilier, bureaux, locaux d’activité et entrepôts,puisque la surface totale commercialisée a augmenté de 25 % soit70 000 m2. Si dans l’ensemble les prix sont restés stables, ceux duneuf se sont envolés avec une hausse de 8 %.Contact : 02 99 14 45 88

■ Avec une activité dans de domaine des TIC et plus particu-lièrement dans la conception, la réalisation et la vente des circuitsintégrés hyperfréquences et modules optoélectroniques et hyper-fréquences, la société par actions simplifiée Adlightec (22) vientd’être créée. Constituée d’anciens employés de DA-LightCom/Highwave Optical Technologies, l’entreprise a reçu sapremière commande alors qu’elle était encore en création, témoi-gnage par ses clients de leur confiance. Elle a effectué la livraisonde cette commande tandis que d’autres sont en cours (un CA de400 000 euros est prévu dès la fin du premier exercice). Une aug-mentation de capital avec la société iXCore portera les fondspropres d’Adlightec à 340 000 euros. “Avec la création d’Adlightec,c’est la compétence hyperfréquences issue de DA-LightCom qui estsauvegardée”, précise Patrick Jézéquel, directeur de l’Adit. “Ainsi,progressivement, le secteur optoélectronique lannionais se recom-pose et nous ne pouvons que souhaiter que cela soit un signe sup-plémentaire de la nouvelle dynamique du pôle”.Contact : 02 96 48 21 32

■ La mairie virtuelle ? Avec différents guichets toujoursaccessibles en ligne (marchés publics ; information sur la collec-tivité ; Etat-civil, pour des requêtes et déclarations à effecteur ;accueil avec un espace Questions ; Urbanisme, pour ses déclara-tions de travaux…) Une idée tellement simple que personne n’yavait encore pensé jusqu’à ce qu’Anovia (Conseil et développementinformatique, Loudéac-22) se penche sur la question. Dirigeant,Denis Louvegnies est parti d’un principe : “beaucoup de petitescommunes ne proposent qu’une simple permanence, parfois d’unedemi-journée. Difficile pour les habitants de pouvoir s’y rendre ensemaine et s’y renseigner.” Son idée est donc de proposer un siteInternet aux mairies avec tous les services en ligne. Une solutionqu’il communique en se rendant sur les salons spécialisés et en“démarchant” les associations de maires de France.Contact : 02 96 66 44 82

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Jean Kermarrec,président de Fnaim Entreprises 35 à l’occasion du forum “immobilier et développement durable”

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■ “Je suis là pour aider les demandeurs d’emploi, pas pourfaire leur travail à leur place.” En créant Praxéo Formation(Ploufragan-22), Sylvie Bannie mise sur la nécessité de remobiliserles personnes dans un moment très délicat à gérer psychologique-ment. Bilans de compétence, analyse des expériences, tests d’ap-titude figurent au nombre de ses outils afin d’aider les demandeursd’emploi à se resituer dans le présent… et l’avenir. Passée par lapépinière d’entreprises locale, où elle a pu valoriser sa démarche etla parfaire, elle annonce un premier CA de 35 000 euros pour sonpremier exercice.Contact : 02 96 76 63 63

■ Quand la Chine s’éveille, Kolorian prend des couleurs.1er fournisseur homologué pour la marine nationale, l’entreprise deLorient revient plus que satisfaite de son second déplacement surun salon professionnel de Shanghai. “Le marché de la plaisance vadémarrer plus vite qu’on ne l’espérait avec des choses extraordi-naires. Beaucoup de projets émergent avec une volonté politique deles voir aboutir très vite” révèle Marc Fontaine, dirigeant de Kolorian(9 salariés). Si la PME a déjà exporté là-bas de la peinture pourbateaux à passagers, elle voit aussi poindre des attentes pourvedettes pêche/plaisance “directement sur le marché intérieur.” Une

activité plaisance sur laquelle Kolorian s’illustre chaque année enEurope (10 % de son CA). Une obligation de diversification même siles contraintes européennes ne facilitent pas les choses, “même sion n’a pas attendu 2000 pour développer des peintures de moins enmoins toxiques.”

■ La mission économique veut amener 500 nouvelles PMEbretonnes à prospecter en Inde. “Avec 42 millions d’euros d’ex-portations réalisés en 2005 par la Bretagne sur un total national de7,4 milliards d’euros, notre région est très en retard sur ce paysdésormais accessible”, explique Jean Leviol, chef de mission éco-nomique à New Delhi. C’est pourquoi, dans le cadre d’un program-me mis en place par le ministère du Commerce extérieur, il est venudébut avril présenter aux PME-PMI bretonnes les perspectives dedébouchés commerciaux et rappeler quelques chiffres : “2ème popu-lation au monde (après la Chine), 8 % de croissance annuelle avecdes projections à 10,6 millions d’individus capables de consommerdes produits importés de France, une grande accessibilité du fait dela forte baisse des barrières douanières (15 % sur les produits indus-triels).” Grâce à ce programme, des entreprises comme Sercia -génétique animale -35, Timab -alimentation animale-35, Soka-Société de Kaolin - 22, InnovaSon - 56, Olmix - nutrition animale -56, Le Floch dépollution - 29 ou bien encore Dalic - 35, intéresséesaujourd’hui par le marché indien, bénéficieront de moyens substan-tiels pour faciliter leur prospection, comme la prise en charge à80 % de la perte d’exploitation qui en découle. Contact : [email protected] ou [email protected]

■ Avec 70% de sonrésultat réalisés àl’export, contre 40 % ily a quelques années,Géodésis respire le ventdu succès. Après laGrande-Bretagne, laSuisse et l’Italie, l’entre-prise spécialisée dansla création de bougiesparfumées et de senteurs d’intérieur (8 personnes à Vannes, 600 m2

de site de production) se lance à l’assaut du marché US “7% denotre CA, stabilisé à 900 000 euros, mais en progression, détailleNorbert Hiblot, dirigeant. On travaillait jusqu’à présent avec desimportateurs-distributeurs mais j’ai décidé de reprendre le marchéUS en direct, comme pour la France et l’Europe.” Après les tournéescommerciales (Californie, Côte Est et Floride), Géodésis a trouvé unlogisticien “pour assurer la livraison des produits et on va créer unefiliale nord-américaine à Montréal. Les marchés visés : les bou-tiques de décoration, grands magasins et hôtels de luxe.”Contact : 02 97 01 08 00

CRÉATION

INTERNATIONAL

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“ Notre rôle n’est pas de trouver un vaccin pour contrer la grip-pe aviaire, mais de flécher vers nous, si cela est de notre ressort, des pro-blématiques évoquées par les professionnels de la filière, en Bretagnenotamment. ” Comme toujours dans pareils cas, l’émergence du pôlede Clermont-Ferrand ne remonte pas à 2005, date de l’appel à candi-dature. “ Il y a toute une antériorité, rappelle Jean Sirami, coordinateurdu pôle depuis l’Adiv2, association créée en 1975 pour soutenir le déve-loppement de l’Institut de la viande (1974) rattaché à l’Université loca-le, soit différentes structures qui ont toutes à voir avec la recherche etla formation. Rien que la station Recherche regroupe une très grosseconcentration de chercheurs de l’Inra3. ”

Résultat : Clermont-Ferrand est aujourd’hui la référence pour tout ce quia trait à la viande après abattage. Mais depuis la création d’Inno Viandes,la vocation de l’Adiv est plus que jamais renforcée du côté des… flux :“ notre rôle est bien de favoriser les transferts auprès des PME, soit pourfaire aboutir des trouvailles pour une application chez elles, soit pourentendre leurs différentes problématiques en vue de les remonter versla recherche. Je peux vous dire que nos flux fonctionnent. Avec le GisPôle Viande de Limoges, très spécialisé en la matière, le Centre techniquede salaison de Maisons-Alfort et l’Adria de Quimper, nous sommes parexemple très impliqués du côté de la valorisation des co-produits de la

viande, là où les PME

peuvent encore remonter leurs marges. ” C’est ici qu’entre en scèneValorial4. Mission ? “ Faire le lien avec les autres pôles IAA de façon à ceque les PME bretonnes puissent être associées sur des enjeux ” expliqueMichel Pinel, son directeur. “ On a mis en évidence qu’en Bretagne il yavait des spécificités en élevage (aviculture et porc) et en alimentation.Notre commission viande accueille tous les sujets “ viande ” et s’ils relè-vent de la transformation, ils sont transmis à Clermont-Ferrand. Qu’ils’agisse de rebondir sur la microbiologie animale ou d’y diriger deséquipementiers. ”

Véritable “ plaque-tournante ” du pôle, l’Adivs’active donc en terme de “ passerelles ”, detransferts mais aussi de formation : 15 % deses actions sont menés à l’étranger (au Brésilpour une assistance technique en découpe ducôté des PME ; au Cambodge via une étudepour la remise aux normes de la filière au niveaude l’abattage…).Une internationalisation qui n’exclut pas les rap-prochements hexagonaux. Au contraire.L’ouverture sur le monde allant dans le sens desPME régionales. Avec, dans les cartons de l’Adiv,le projet d’une halle permanente pour vanter lessavoir-faire techniques français. “ Avec un grou-pement d’équipementiers, PME et TPE, qui n’ontpas de visibilité à l’international. Ils sont deman-deurs d’un outil comme celui-ci. ”

Lignes de production installées, démonstrations,soit toute “ une mise en œuvre permanente auprofit des technologies les plus avancées ! ” Maisà une condition : “ pour démarrer un groupe,avec une totale complémentarité, il faut que lesPME ne soient pas rivales. Du côté de Quimper,j’ai repéré deux acteurs compétents en sépara-tion mécanique. Il manque encore une PME quis’illustre sur la cuisson traditionnelle… ”De quoi “ échauffer ” les Bretons ?

■ Serge Marshall

1En terme de personnes impliquées,

détaille Jean Sirami. L’Adiv emploie de fait

105 personnes dont 70 sont directement

en liaison avec les axes stratégiques du pôle.

Sans négliger les forces vives des partenaires

qui ont rejoint le pôle (Adria à Quimper, Limoges…).2Adiv : Association pour le développement de l’institut de la viande

3Inra : Institut national de la recherche agronomique4Valorial - 02 98 10 18 42 et [email protected]

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La filière bretonne dans le circuit(Il aurait pu s’appeler Dyna Meat…

On l’a baptisé Inno Viandes, vocable très franco-français pour une vocation internationale. Considéré comme l’un

des trois pôles mondiaux spécialisés dans la viande bovine,porcine, mouton et volaille, le pôle interrégional de

Clermont-Ferrand dispose de 80 % des moyens nationaux1

en R&D, formation… Une vocation qui lui vaut de travailler en collaboration avec le pôle breton Valorial.

PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ INNO VIANDES : CLERMONT-FERRAND PLAQUE TOURNANTE DE LA VIANDE

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De 1982 à 1998, date à laquelle il a créé sa propre entreprise,Maurice Zundel s’est forgé une solide expérience de spécialiste.Technicien chevronné, il n’a eu de cesse d’étudier et de maîtriser par-faitement les techniques de fonctionnement et de fabrication de cou-veuses pour l’incubation et l’éclosion. “ Après le rachat de la société danslaquelle je travaillais et sa suite classique de licenciements, je n’ai eu d’autrechoix que de monter moi-même ma propre entreprise, explique MauriceZundel. Je suis devenu chef d’entreprise malgré moi. ”

Petit poussin au milieu des grands coqs européens, l’entreprise a misésur la qualité et la technique. Son point fort : une grande facilité d’adap-tation au matériel existant, offrant quasiment du sur-mesure. “ Etant dansle métier depuis longtemps, ma connaissance du marché m’a permis detrouver aisément mes premiers clients. Sinon, cela aurait été impossible. ”De la mécanique à l’assemblage de panneaux en passant par l’élec-trotechnique, l’entrepreneur gère le matériel, de son élaboration à sa mise

en place. Qu’il s’agisse d’œufs de caille ou d’autruche, il fabrique envi-ron 150 unités par an (incubateurs ou éclosoirs), pour une clientèle essen-tiellement basée dans le Grand Ouest. “ Notre plus gros client est Eclosion dans le Maine-et-Loire, poursuitMaurice Zundel, mais il y a également Gibo-Vendée à Chambretaud, pro-bablement le plus grand faiseur de gibiers international ”. Pour autant,près de 60 % du chiffre d’affaires est réalisé auprès d’accouveurs decanes, pour le magret et le foie gras. “ De fait, d’une année sur l’autre,notre chiffre d’affaires varie du simple au double, entre 1 et 2 millions d’eu-ros. Nous sommes sur un marché très aléatoire, ce qui explique notam-ment que nous sous-traitions la partie métallique de notre production. ”Un marché devenu d’autant plus sensible depuis l’apparition de lagrippe aviaire.

Faire face à la grippe aviaire

“ Jusqu’à présent, les crises étaient cantonnées à des produits précis.Aujourd’hui, cela concerne tout ce qui porte une plume ! ” Pour yrépondre, Maurice Zundel base sa stratégie sur l’innovation tech-nique. Il s’agit de réduire les 10 % de pertes généralement observésavec les techniques actuelles d’incubation. Pour y répondre, un inves-tissement de 150 000 euros a été réalisé afin de mettre au point un nou-vel incubateur et 12 nouveaux chariots d’incubation. Ces prototypessont actuellement en phase d’essai. “ Si nous pouvons obtenir neserait-ce que 3 % de gains, c’est déjà énorme. Il faut savoir qu’un cou-voir classique produit 1,5 million de poussins par semaine, avec envi-ron 200 incubateurs ! ” Basé sur le contrôle de la ventilation et de latempérature, l’incubateur permet une meilleure homogénéité. Quant auxchariots, adaptables aux machines actuelles, leur mouvement permetà chaque œuf de bénéficier des meilleures conditions. “ Nous avonsdéposé les brevets et d’ici 6 mois, nos essais seront terminés. Nous sau-rons alors à quoi nous en tenir. En France, les machines sont vieilles etfonctionnent sur le même mode depuis plus de 30 ans. Si nous réus-sissons, cela va changer beaucoup de choses… ” Et ce, non seulementdans la filière avicole, mais également pour la petite société de 4 sala-riés, dont le dirigeant se considère plus comme un inventeur quecomme un chef d’entreprise. Très confiant, il se veut néanmoins pru-dent. Le prix de l’innovation reçu en septembre 2005 pour son nou-veau matériel laisse cependant présager de bons augures.

■ Véronique Rolland

L’innovation pourdépasser les crises

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INCUBATEURS ET ÉCLOSOIRS ZUNDEL

Unique fabricant français de couveuses industrielles,Maurice Zundel est installé depuis huit ans

à Plénée-Jugon, dans les Côtes-d'Armor. Son cheval de bataille : l’innovation.

Après de nombreuses recherches, il vient de mettre au point des prototypes qui devraient faire leur petite révolution dans le monde de l’aviculture.

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De 1984 à 1996, Pascal Quénéa, ingénieur en électronique, vitloin de son “kreiz Breizh”. Il travaille en Allemagne chez un fabricant d’élé-ments de panneaux solaires et l’envie de rentrer au pays se fait de plusen plus grande. “ Il n’y avait pas d’entreprise dans le domaine du solai-re en Centre Bretagne et j’ai saisi l’opportunité de créer la première. ”Seul, il ouvre un bureau à Carhaix avec le souci de tout pionnier :devoir faire tomber des tabous. “ On m’a regardé avec de grands yeux :beaucoup de gens étaient persuadés que l’ensoleillement d’ici était insuf-fisant pour le solaire. Il m’a fallu expliquer et encore expliquer mais aujour-d’hui le message est passé : on ne vient plus me voir pour demandersi ça fonctionne mais comment l’adapter à son habitation. ” L’activité,assurée par seize jeunes ingénieurs et techniciens pour un chiffre d’af-faires de 2,5 millions d’euros, en belle croissance, se partage à partségales entre la réalisation de projets pour particuliers ou collectivités,et la distribution de matériel sur toute la France. Pour compléter sa pro-position en énergies renouvelables, Pascal Quénéa, 50 ans, lancera en2001 “Adeol”, spécialisée dans l’éolien.

Un solaire soutenu

Le solaire se divise en deux branches, le thermique et le photovol-taïque, et en deux types d’installation, en couplé réseau et en site isolé.A chacun, Quénéa apporte ses solutions personnalisées. “ Un particu-lier peut obtenir 60 % de son eau chaude par le solaire thermique et pro-duire son électricité grâce au photovoltaïque qu’EDF lui rachètera à bon

prix, 0,225 € le kWh. ” Si l’investissement n’est pas anodin, il bénéficiede fortes aides de l’Etat sous forme de crédit d’impôt (50 % du maté-riel TTC) et de primes de collectivités locales (régions, départements, pays,villes, …). “ Hélas, la Bretagne est moins volontariste que d’autres pouraider le solaire, déplore Pascal Quénéa. Dans les Pays de la Loire, le Centreou en Poitou-Charentes, où du coup nous travaillons de plus en plus, lesincitations financières sont bien plus fortes. C’est un paradoxe quand onsait que la Bretagne importe 95 % de l’électricité qu’elle consomme ! ”

L’éolien de A à Z

Pour l’éolien, Quénéa propose de petites installations pour particulierset est régulièrement sollicité pour des plates-formes pédagogiques quefinance l’Ademe. Mais sept des seize ingénieurs et techniciens seconcentrent surtout sur le grand éolien. “ Nous avons cinq projets impor-tants sur le bureau, 3 en Côtes-d’Armor, un en Finistère et un enMorbihan, soit une trentaine de grosses éoliennes. De la sélection de sitesau choix du matériel en passant par la recherche d’investisseurs, nousmontons des dossiers complets dans lesquels, selon les cas, nous resterons ou pas partenaires pour l’exploitation. La première ouverturese fera en fin d’année et quinze autres projets nous attendent déjà. ” Cesecteur gros éolien, essentiellement breton, réalise aujourd’hui un tiersdu chiffre d’affaires de la SARL. Pour l’avenir, Pascal Quénéa regarde versl’Afrique. “ Il existe un marché énorme, surtout pour le solaire, qui ne pouvait pas éclater avant que les pays industrialisés n’aient d’aborddéveloppé les techniques pour les fiabiliser et en abaisser les coûts. Nousy sommes maintenant, mais pour des raisons de logistique et de finan-cements, je crois davantage dans l’export indirect via des ONG, des jumelages entre villes ou lycées d’ici avec des villages africains. ” Pource marché qui ne représente pour l’instant que 5 % de son CA, Quénéacompte bien, comme pour la Bretagne et la France, profiter de lameilleure des publicités, le bouche-à-oreille de ses clients satisfaits.

■ Yves Pouchard

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Quand le soleil a rendez-vousavec le vent

QUÉNÉA, SOLAIRE ET ÉOLIEN MADE IN CARHAIX

Pionnier en Centre Bretagne dans les énergies renouvelables solaire et éolienne, Pascal Quénéa

entend bien garder une longueur d’avance dans un marché en pleine croissance. Avec des agences à Nantes

et Montpellier, il rayonne bien au-delà de son Carhaix.

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“ Depuis cinq ans que l’entreprise est créée, nous avons fêté dix-sept naissances. Douze de nos treize CDI sont ici depuis 2000, et plus dela moitié des salariées en CDD reviennent d’une saison à l’autre ”, sou-ligne avec satisfaction Olivier Gougeon, le dirigeant de Sun Color àRomagné (35). Cette PME est spécialisée dans la coloration des verresophtalmiques en sous-traitance du fabricant de verres American Optical,basé à Fougères. Elle porte une attention particulière à la gestion des res-sources humaines dont elle a fait un facteur majeur de compétitivité.“ Le capital de l’entreprise ne réside pas dans des machines mais dansla qualité de la vision des salariées. C’est elle qui permet de détecter lesdéfauts du verre teint : couleur, intensité, rayure, appairage, reprendOlivier Gougeon. Nous recrutons des personnes qui vont être capablesd’acquérir cette gymnastique de l’œil et de s’intégrer de manière satis-faisante à l’équipe. ”Il n’existe pas de filière pour assurer la formation technique du person-nel. Pour intéresser le personnel nécessaire à la production, Sun Colors’est appuyé sur les caractéristiques du bassin d’emploi de Fougères etrecrute en priorité des jeunes femmes ayant des enfants, “ typiquementcelles qui ne peuvent pas trouver d’emploi dans les grandes entreprisesqui proposent en majorité un travail posté. Nous avons adapté nos horaires,de 8 h à 16 h, pour tenir compte des contraintes familiales. Nous mettons

aussi l’accent sur le dialogue social car nous avons constaté que lemoindre souci d’ordre privé joue sur la concentration, donc sur la productivitéet la qualité du travail. ” Cette qualité de la concentration doit être préservée,d’où l’attention portée au moral des troupes, à la polyvalence des opé-ratrices et à un système d’intéressement, fondé sur des critères multiples(quantité produite, difficulté de la tâche, évaluation au jour le jour, …) quipermet aux salariées d’augmenter jusqu’à 50 % leur salaire de base.

Une démarche atypique

Issu d’un parcours atypique (publicité, communication, enseignement),Olivier Gougeon préparait un DESS en ressources humaines quand ila saisi l’opportunité d’utiliser ses qualités d’organisateur en proposantau fabricant de verres fougerais de sous-traiter la coloration des verressolaires. La fabrication des verres solaires est très marquée par la sai-

sonnalité. “ Ce sont quasiment des achats d’impulsion, aux premiersrayons du soleil. Notre donneur d’ordre nous livre quatre fois par jour etnous lui renvoyons les pièces prêtes à être taillées dans un délai de sixheures en moyenne. ”Sun Color démarre avec son créateur et un technicien dans un hangaraménagé au plus simple. “ Après un mois de test, nous avons fait la preu-ve de la qualité de notre prestation (absence de casse, respect des délais,qualité de la coloration) et nous sommes montés en puissance, passanten 6 mois, et de 2 à 25 personnes, et de 600 à 4 500 verres par jour. ”Le travail exige du soin, de l’attention et de la dextérité. Il existe 65 teintesdifférentes et le passage dans un bain colorant à 89° dépend de la cou-leur choisie et des caractéristiques du verre. Des améliorations pratiquesont permis à l’atelier, d’abord simple hangar de terre battue, de devenirun outil performant : ventilation, éclairage, salle de formation, espace dedétente, ont été conçus à partir des échanges avec les opératrices. Dansl’atelier, éclairé de néons en “ lumière naturelle ”, l’ambiance musicale etla souplesse de l’organisation ne doivent pas cacher une incroyable effi-cacité : en moyenne chaque ouvrière teint et contrôle plus de 300 verrespar jour. Avec des résultats exceptionnels : “ la différence de colorationentre les verres droit et gauche ne dépasse pas 0,5 % en moyennequand le marché français, l’un des plus exigeants, admet un taux de 3 à4 %. Compte tenu de nos résultats, American Optical nous a chargés delivrer directement les opticiens pour une partie de notre production. ”Sun Color affiche des résultats positifs et un chiffre d’affaires annuel de1 million d'euros.

■ Clotilde Chéron

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SUN COLOR FONDE SON DÉVELOPPEMENT SUR SA POLITIQUE SOCIALE

“Il n’y a de richesses que de ...femmes”

Une gamme de 65 teintes qui exige soin, attention et dextérité

Chaque ouvrière teint et contrôle en moyenne 300 verres par jour

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reste à inventer !

ORGANISATION DU TRAVAIL

La flexi-sécureste à inventer !

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En 100 ans, avec un nombre d’actifs quasi équivalent (20 mil-lions de personnes en 1900 contre 24 en 2000), le temps detravail a chuté de 40 %. Dans ce laps de temps, la rentabili-té a été décuplée !Il va falloir s’y résoudre : le temps évoluant, les entreprises, ten-dues sur d’énormes élastiques, auront besoin de souplesse,demoins de monde, moins longtemps. Elles devront pouvoir seservir en ressources humaines où elles veulent,quand elles veu-

lent. Un signe : leurs énormes besoins en temps partiels. Petits bouts de tempset d’hommes,utilisés en fonction du cahier de commande.Car le problème estlà : flexibilité équivaut à précarité et à déchirure sociale.

Les entreprises peuvent-elles être plus flexibles (sans pousser les gens dans la précarité), plus rentables et créer plus d’emplois ? Oui. Du portage salarial, aux groupements d’employeurs, en passant par des idées avant-gardistes (allocation pour tous, semaine de trois jours)… des solutions innovantes se profilent. Mais on n’y fait pas attention. Les jeunes crient dans la rue leur angoisse d’avenir et les entreprises, leurs contraintes. Un élément fort émerge du brouhaha : l’organisation du temps de travail. Cette variable temps semble être La clé pour gérer les mutations à venir : plus de rentabilité mais avec moins d’hommes,moins de travail effectif… Les 35 heures n’ont pas eu l’effet miracle escompté. Il faut inventer d’autres choses. Dans la tête des précurseurs, une notion plane : la flexi-sécurité et l’économie redistributive.rité

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Les plus affranchis ont bien perçu que la composante Temps étaitessentielle – Yves Rocher, Bonduelle ont vite surfé sur la tendance et suse saisir des opportunités de la loi de Robien pour passer aux 32 heuresbien avant les autres. Leur productivité s’est accrue.

Les compétences vont valser

Chacun trouve ses recettes. “ Chez nous, on peut injecter une pièce lesamedi et être sûr qu’elle sera livrée le dimanche par avion.L’instauration deshoraires à la carte a été déterminante.Elle a boosté l’esprit d’équipe, la moti-vation et la polyvalence ! ” explique Ronan Pérennou, Dg d’Actuaplast(Saint-Evarzec, 29), fabricant de prototypes en matière plastique.Ici, des dessinateurs sont programmeurs ; il y a des programmeurs-frai-seurs sur commande numérique ; des ajusteurs-électro-érodeurs ; desmaquettistes-ajusteurs… tout le monde est formé aux NTIC.On réflé-chit au télétravail. Le temps se consomme un peu en self-service et çafonctionne bien !Dans la GMS,où l’on jongle avec le temps en permanence, certains ontparié sur la délégation. Exemple, le Super U de Plobannalec où legérant a instauré une direction collégiale : tous les lundis, une réunionpermet de savoir quel agent de maîtrise endossera telle ou telle res-ponsabilité pour la semaine.Dans un autre domaine, celui du transport“ le moindre grain de sable dans l’organisation du temps peut faire déraillertoute la machine ” explique René Le Grand de la société de transportTECL de Châteaulin. “ Toutes les personnes de notre entrepôt font 35heures pile poil.Par rapport à nos 35 conducteurs, dont certains partent à lasemaine,d’autres le week-end,d’autres à la journée, il a fallu mettre en placeune autre organisation ”. Depuis, TECL fonctionne en navettes avecdes relais régionaux.“ Nous avions de trop grosses consommations d’heuressupplémentaires des chauffeurs ” explique René Le Grand,“ et nous avonseu recours à Bretagne ressources humaines + pour trouver des solutions.Celaétait d’autant plus urgent que nous sommes dans le Finistère et pénalisés de6 à 8 heures supplémentaires par semaine par rapport à d’autres régions. ”L’hôtel-restaurant Ar Milin’ est, lui, passé de 43 à 39 heures en repen-sant toute l’organisation et en décalant les arrivées des uns et des autres.Le travail y a gagné en qualité.Les 35 heures ont eu du bon. Surtout pour ceux qui ont repensé l’or-ganisation du travail en posant tout à plat. On sait qu’elles ne sont pasune panacée.

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Synesia (Caudan, 56), spécialité, le“ portage salarial ”, a été créée parThierry Girard.La mission de cettestructure :répondre à la demande depersonnes qui souhaitent s’installeren indépendant,mais en leur offrantun cadre juridique infiniment moinscasse tête ! Synesia s’occupe de toutl’aspect administratif et propose unstatut de salarié.Créer une entrepriselibérale n’est pas si simple.Beaucoupde temps passé (Ursaff, impôts…) audétriment de la prospection com-merciale… Synesia, elle, salarie lapersonne qui peut chercher son client touteseule, tranquillement.

“ L’avantage pour l’entreprise ? Elle peut disposerde ressources nouvelles qui n’existent pas en inter-

ne ou de missions trop complexes fai-sant appel à des compétences poin-tues ”, explique Thierry Girard.L’entreprise s’offre aussi uneflexibilité maximale sans aug-menter sa masse salariale. “ Lesgens sont autonomes.Leur relationau management ou au DRH estquasi nulle. Ca libère du tempspour tout le monde ”.Un angle très intéressant à exploi-ter pour lutter contre la précari-té des 40,50 ans voire plus,ayantdes compétences non valorisées,

et pour favoriser la flexibilité d’entreprises quine pourraient pas se les payer autrement.

Synesia promeut le portage salarial

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Thierry Girard, directeur de Synesia

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“ Côté législatif,on arrive à une balkanisation des situations avec des accordsde branches,d’entreprises …bref un nombre de situations tel qu’on y perd sonlatin.Chacun se débrouille ”, note Michel Dupaquier, sociologue, direc-teur du Cerieme (Centre d’études et de recherches sur l’intégration, l’em-ploi et la modernisation de l’entreprise). Dans l’entreprise, la vie peutdevenir ubuesque quand la charge de travail est mal calculée :d’un côtédes actifs surchargés de travail et stressés (absentéisme), de l’autre côtédes chômeurs dépensant une énergie folle pour pénétrer, même à lamarge, le marché du travail ! Le risque : la déchirure sociale.

Pays nordiques :promoteurs de l’économie redistributive“ Une des idées prospectives est de mettre en place une allocation universelle(AU) assortie d’une réduction de la durée du travail.On appelle ça l’écono-mie redistributive. Celle qui classe régulièrement les pays scandinaves auWorld Economic Forum parmi les plus dynamiques en assurant des garan-ties sociales après la production de richesse collective, pas avant comme nousle faisons avec la logique Rmiste. En poussant cette logique plus loin, le sala-rié type pourrait se retrouver dans la situation suivante : il perçoit l’AU quiest acquise,qu’il ait une activité rémunérée ou pas.Il peut aussi avoir un reve-nu tiré d’un salaire conventionnel ou contractuel en plus ” explique LiamFauchard, de l’institut de recherches prospectives Futurouest (35 per-sonnes - Lorient).Que supprime-t-on en échange ? “ Une grande partie des allocations chô-mage, les RMI-RMA, les allocations familiales, la retraite de base du régimegénéral.Les dépenses de santé ? Elles seraient financées via un prélèvement detype CSG. ”Qu’advient-il de la RTT ? “ En même temps,nous réduisons le temps de tra-vail à 30 heures/semaine sous forme de 3 jours de travail de 9 heures chacun+ 3 heures pour des activités diverses.Les effets de ces mécanismes croisés :fairebaisser le coût et le temps de travail, relancer la consommation sans contra-rier la productivité car l’entreprise pourra fonctionner plus longtemps (54heures/semaine) en réduisant les concentrations de mouvement donc la pol-lution ” précise Liam Fauchard. Utopie ou réalité à venir ? …

Bouger en misant sur l’intelligence collective

“ Dans les années 80,on a pensé que les conditions de travail allaient s’amé-liorer mais aucune progression n’a été linéaire.Les grandes tendances vont verstoujours plus de productivité,un réseau de sous-traitants plus complexe,un recoursaux entreprises d’intérim accentué,une plus grande invisibilité du travail des

gens aussi.Les entreprises vont devoir jouer sur la polyvalence des tâches et deslieux de travail, augmenter les possibilités de remplacement dans des équipespoly-compétentes,booster les systèmes d’information entre les gens ”,poursuitMichel Dupaquier.“ Il faut miser sur l’inventivité, la polycompétence et l’intelligence collective,estime Jean-Ange Lallican, président de l’Association des DRH. Noussommes de plus en plus sur la mesure individuelle et c’est pour cela que l’ondoit développer l’intelligence collective de travail.

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Chez Actuaplast,les horaires à la carte ont boosté la motivation et la polyvalence

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Les 35 heures ? Le problème est que l’on n’apas su les aménager : on parlait hier del’aménagement du temps de travail, onparle aujourd’hui de réduction du temps detravail. Comme ce temps n’a pas été bienaménagé, on n’a pas assez travaillé sur ladélégation.Nous sommes en retard par rap-port aux pays scandinaves qui ont beaucoupraisonné sur des solutions innovantes entermes de service social.Normal : quand ils sont bloqués par la neige l’hiver,eux sont obligés d’imaginer des logiques de rapprochement,de s’adapter et d’êtrecréatifs… ”, préconise le président de l’Association des DRH.

En un mot, s’adapter en bougeant tout le temps. La flexibilité est unenécessité. Notre système français est figé. Il faut inventer la souplesse,garantir la cohésion sociale, la productivité et l’environnement… Toutun programme, mais il faut savoir ce que l’on veut.

■ Sylvie Séguier

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Anna Lessard, responsable des achats et dupersonnel, dirige avec son mari vingt-et-unmagasins de vêtements haut de gamme,répar-tis sur tout l’Ouest. De Rennes, où est instal-lé le siège social, ils gèrent plus d’une centainede personnes employées à 95 % dans le cadred’un CDI.

“ Le passage des 39 heures aux 37 heures (35 h+2 heures majorées) a été source de grandes dif-ficultés. Financière bien sûr, avec 11 % de coûtssalariaux en plus sur une année, sans aucuneaide car nos commerces sont des SARL employantmoins de 20 salariés.Mais surtout commerciale,car la récupération d’1,5 à 2 jours de repos et RTT

par semaine oblige un roulement de personnel trèspréjudiciable pour le suivi de la clientèle.Et dansle haut de gamme, ça ne pardonne pas : unevente se fait en deux ou trois visites, le conseil et larelation de confiance sont primordiaux pour déclen-cher l’acte d’achat.Nous n’avions pas anticipé cephénomène mais très vite il a fallu réagir :mieuxfidéliser nos clients avec davantage de système debons d’achat (au détriment de la marge) et inci-ter notre force de vente à personnaliser la relationclient en laissant sa carte de visite avec jours de pré-sence. Dans le haut de gamme, ce suivi indivi-dualisé est un minimum.Mon impression généralesur la RTT est qu’elle a tendance à vider lescentres villes le week-end mais surtout à donner plusde temps aux gens de comparer les prix, mêmes’agissant d’achat plaisir.Et puis les achats de vête-ment sur Internet se développent très vite. Lesclients essayent en boutique et achètent via inter-net. Qui sait, dans une dizaine d’années, nousserons juste des centres de conseil rétribués par lesmarques pour leur servir de vitrines ! ”

■ Propos recueillis par

Véronique Maignant

POINT DE VUE D’UNE COMMERÇANTE

“La réduction du temps de travail n’a été que source de contraintes”

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“Il faut miser sur l’inventivité, la polycompétence et l’intelligence collective” estime Jean-AngeLallican, président de l’Association des DRH.(Photo de droite)

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Vénétis (Vannes) est le premier groupement d’employeurs multi-sec-toriels.Cette association à but économique créée en 1997 est devenue,depuis,une vraie entreprise (2,3 millions de CA).Ses adhérents ? 135sociétés implantées sur le pays de Vannes qui se regroupent pourembaucher des salariés afin de répondre à leurs besoins en ressourceshumaines. Les besoins peuvent être de saisonnalité (tourisme, cho-colaterie en période de fêtes, nautisme l’été). “ Vénétis emploie souventdes gens qui travaillent sur deux secteurs différents, ils ont un CDI et un seulcontrat de travail délivré par Vénétis.L’entreprise qui utilise leurs services tour-ne souvent avec les mêmes personnes ”, explique Franck Delalande,direc-teur du groupement. En répondant à ce besoin en main-d’oeuvresaisonnière, Vénétis satisfait le besoin croissant de compétences àtemps partiel, de flexibilité et permet ainsi de lutter contre la précari-té.La personne recrutée partage son temps de travail sur deux ou troisentreprises différentes mais n’a qu’un seul employeur :Vénétis.“ A Vannes,nous formons des ingénieurs à bac + 8 voire 9 qui partent à Parisou à l’étranger.Notre groupement d’employeurs constitue un véritable outilpour les garder,leur permettre de développer leurs compétences et d’avoir unerémunération à la hauteur. ”L’idée de créer Vénétis est venue à Franck Delalande après avoir expé-rimenté la mise en place d’un groupement d’entreprises au Québec :

“ La problématique là-bas est la suivante :les gens diplômés partent du Québeccar ils savent qu’ils peuvent multiplier par deux leur salaire aux Etats-Unis.Même phénomène en Bretagne en termes de développement économique.Nous avons en France 3 millions de chômeurs et plein d’offres d’emploi maisà temps partiel qui ne satisfont personne pour des raisons financières.Il exis-te un vivier important d’emplois par rapport à ces temps partiels.Les grou-pements d’employeurs qui ne bénéficient pas d’une bonne communicationnationale constituent une solution observée par plusieurs pays européens.Depuisla création de Vénétis,nous avons créé 500 CDI sur la ville de Vannes.Imaginezque chaque ville française de 50 000 habitants en fasse autant ! ”

Vous avez beaucoup réfléchi sur l’évolution du travail, en France, en Europe et dans le monde. Votre constat est que les emplois changent de nature. A quoi, selon vous, sont dues ces mutations ?

Les transformations de l’emploi doivent être considérées auregard, d’abord, de la macro économie et de la mondialisation quiaccentue la concurrence. La voiture chinoise qui arrivera en Europe à3 000 euros transformera chez nous les entreprises de Montbéliard oude Sochaux, leurs sous-traitants… Romano Prodi, il y a peu de temps,a dit : “ le problème de la France, ce n’est pas la gauche ni la droite, c’estla Chine ! ” Je pense qu’il a raison.

Vous dites aussi que la “ financiarisation ” de l’économie contribue à cette mutation. Pouvez-vous expliquer ?

De plus en plus, ce qui comp-te pour les donneurs d’ordre, ce n’estplus la durée de l’entreprise mais le retour sur actions car plus de50 % des sociétés du Cac 40 sont déterminés par des fonds d’entre-prises américaines. Si l’on veut obtenir un résultat par exemple de40 %, il faut localiser la société là où cela rapporte le plus.

Mieux faire comprendre à la sociétéles mécanismes économiques

ENTRETIEN AVEC HERVÉ SERIEYX1,SOCIOLOGUE ET ÉCONOMISTE

▲▲VENETIS, GROUPEMENT D’EMPLOYEURS

“Nous avons créé 500 CDI depuis 1997 sur Vannes.Imaginez que toutes les villes de 50 000 habitants en fassent autant !”

Franck Delalande,directeur du groupement Vénétis

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Ce sont les délocalisations. Il faut aussi qu’elle sous-traite ce quiest mieux fait au moins cher possible (Nike !). Ainsi, entre fusions, délo-calisations et externalisations, on en arrive à une entreprise éclatée. Ceciconcerne toutes les grandes entreprises mais aussi toute la chaîne desPME PMI à qui on dit : “ Tu me feras tout, tout, tout, pour moins cher. ”

Les effets de ces phénomènes sur l’emploi ?C’est la fin des emplois assurés, la fin des carrières linéaires,

la fin des métiers durables. En France, il existe un écart de plus en plusimportant entre le mouvement économique mondial (dont on ne sait oùil va) et notre contrat social, notre monde à statuts. Le CDI par exempleévoque une notion d’infini alors que le monde évolue vers quelque chosed’incertain. Cette culture typiquement française ne facilite pas leschoses. De plus, avec les NTIC, un salarié doit savoir conceptualiser,décrypter des symboles, et ça c’est une catastrophe pour les non-qua-lifiés ou les niveaux bac mal digérés. Dans cette mutation, les perdantssont tous ceux qui n’ont pas de spécialité et pas de backgroundconceptuel. Les plus à l’abri sont ceux qui ont appris à vivre dans cemonde où tout bouge et où tout change.

La transformation de l’emploi est-elle aussi liée à la mutation des organisations ?

Oui. Avant, il y avait les structures pyramidales, avec des gensqui concevaient, des animateurs et des gens qui faisaient le boulot enprenant beaucoup d’initiatives. Maintenant, les structures sont plates.Il y a de moins en moins de jobs de cadres intermédiaires car on n’ena plus besoin. Sur le terrain, un ouvrier d’une centrale nucléaire a beau-coup plus de responsabilités à la base.

En clair, c’est la fin des petits chefs ?Oui, d’autant que les entreprises fonctionnent de plus en plus

de façon transversale. La direction des études, des ventes, …qui mar-quaient hier chacune leur territoire, doivent travailler ensemble de façontransversale, donc il ne faut plus de chef de service. C’est la fin deshommes de pouvoir. Le recueil “ Le bal des dirigeantes ” montre quel’on nomme de plus de plus de femmes dans ces postes car elles sont

bien meilleures, bien plus à l’aise dans ce modede fonctionnement, alors que les hommes,eux, marquent leur territoire. Cela a une inci-dence sur l’emploi : on recherche surtout des“ managers multiplicateurs ” ; dans le tayloris-me, la logique est celle de 10 + 10 + 10 = 30,les Chinois travaillent comme cela mais sontmoins chers. Aujourd’hui, nous avons besoin demultiplicateurs d’intelligence et d’un manage-ment fonctionnant sur la base de 10 x 10 x 10.C’est au prix de ce nouveau fonctionnementmultiplicateur que l’on peut passer par rapportaux pays émergents. On a besoin de moins demonde et pas des mêmes.

Selon vous, la mutation des sala-riés compte aussi pour beaucoupdans l’évolution de l’organisation du travail ?

Oui, les hommes et les femmes ontchangé. Les salariés sont de plus en plus dis-tants par rapport à l’entreprise ; les seniors quiont des compétences que l’on n’utilise passont désabusés ; les jeunes sont sceptiques parrapport à ce que peut leur apporter l’entrepri-

se. Ajoutez à cela le fait que le marché n’est pas compris et qu’il a unetrès mauvaise image de marque, en gros ce qui est bien c’est l’Etat, cequi est mal c’est le marché. Le problème est de savoir comment, à par-tir de toutes ces données, créer de l’intelligence collective.

Quelles seraient selon vous les voies de progrès dans ce contexte ?

Rapprocher l’école et l’entreprise en améliorant l’enseigne-ment par alternance. Favoriser la formation tout au long de la vie et sur-tout favoriser ce que j’appelle la flexi-sécurité.

Qu’est-ce que la flexi-sécurité ?C’est le fait de promouvoir l’organisation de groupements

d’employeurs pour offrir du travail en CDI à ceux qui n’en ont pas et quiont des compétences à faire valoir, répondre aux besoins de flexibilitédes entreprises et créer une dynamique économique, le tout en restantdans les clous du droit du travail.

Si les groupements d’employeurs sont une réponseaussi évidente, pourquoi en entend-on aussi peu parler ?

J’ai rencontré récemment Jean-Louis Borloo et nous préparonsjustement un plan de communication national de même qu’un texte deloi pour mieux faire comprendre les enjeux liés à ces groupements. Jerajouterai une voie de progrès : celle de mieux faire comprendre à lasociété les mécanismes économiques. Enfin, celle de mieux former lesmanagers. On ne peut plus s’offrir des “ petits de Villepin ” qui passenten force. Ces gens élevés hors-sol font trop de mal.

■ Propos recueillis par Sylvie Séguier

1Auteur d’une vingtaine d’ouvrages,

Hervé Sérieyx est le président

de la Fédération nationale

des groupements d’employeurs.

DOSSIER

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Photo : Info DB 22

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Il y a bien longtemps que le titre “Explore”,celui du 22ème album qui vient de sortir, auraitpu figurer sur une pochette d’Alan Stivell tantl’artiste s’est évertué à défricher des champsoù personne n’attendait la musique breton-ne. Le premier à constituer une formationrock, à distiller des sons électro, à investir laworld-music, à rivaliser avec les rappeurs…A chaque fois, des musiciens se sont enga-gés dans la brèche qu’il ouvrait tandis que lui

partait à l’assaut d’autrescitadelles. “ Je n’ai plusbesoin de prouver que j’ailes bases de la musique tra-ditionnelle, sourit Alan. Il y aencore des milliers dechoses à faire pour unemusique bretonne d’aujour-d’hui et surtout de demain.Quand je suis devant monhome studio, je ne sais pasd’avance ce qui va en sor-tir et c’est un aiguillon fan-tastique qui me motivechaque jour, et pour longtemps j’espère. ”Plus électro-rock que ses précédents albums,cet “ Explore ” est une démonstration demaîtrise : un son peaufiné à l’extrême, destextes ciselés pour la révolte ou la tendres-se. Peut-être aussi le disque le plus sombreavec en ouverture “ miz tu ”, réflexion surles événements violents de l’automne dernierdans les banlieues parisiennes. “ Alors queje travaillais cet album, je ne voyais que cesimages à la télé en sortant du studio.Forcément cela m’a influencé. Sur le coup, jen’y ai pas pensé mais c’est vrai que ces ban-lieues eurent pour premiers habitants lesBretons qui fuyaient aussi la misère de leurpays pour rencontrer souvent la discrimina-tion. A mes débuts, moi aussi, j’ai subi leracisme anti Breton. ”

De Paris…

En effet quand à 9 ans, le petit AlainCochevelou, son vrai nom, donne son pre-mier concert à la Maison de la Bretagne àParis, il a tout d’un Omni, objet musical nonidentifié. Nous sommes en 1953 et son père

Jord vient de recréer d’après des gravuresl’ancestrale harpe celtique. “ C’est un vraiStradivarius qu’avait construit mon père etj’étais sous le charme de ses sonorités. J’aiabandonné le piano pour prendre des coursde harpe classique afin d’être prêt à servir decobaye quand l’instrument serait achevé. ”On salue la virtuosité du gamin et l’annéesuivante, il est invité à jouer à l’Unesco, puisc’est l’Olympia en 1957 en première partiede… Line Renaud. Devenu Alan Stivell,(“ source ” en breton), il y reviendra en vedet-te en 1972, sonnant la reconnaissance natio-nale et internationale de la musique made inBreizh. Son morceau “ Suite sud-armoricai-ne ” est 3ème au hit-parade d’Europe 1, l’album“ à l’Olympia ” se vendra à 2 millions et demid’exemplaires. Performance inégalée, troisdisques de Stivell, “ Renaissance de la harpeceltique ”, “ à l’Olympia ” et “ Chemins deterre ”, font partie en 1973 des dix meilleuresventes d’albums en France. Les tournéess’enchaînent sur la planète devant des milliersde spectateurs enthousiastes. Mais l’hommen’est pas du genre à se satisfaire de cette gloi-re. A contresens de ce qu’attend une partie

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De la pointe d’un ongle ou d’une paume ouverte vers l’ailleurs, ses mains font exhaler de ses harpes des sonorités au-delà

de toutes les frontières, tant musicales que territoriales. A 62 ans, Alan Stivell, homme libre, savoure d’avoir encore des milliers de musiques à mettre au monde.

La Bretagne au bout des doigtsALAN STIVELL, BARDE-AMBASSADEUR

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de son public, il sort des disques instrumen-taux plus confidentiels et surtout, il consacrebeaucoup de son temps à faire évoluer l’ins-trument sorti des mains paternelles. “ Descordes nylon dont l’invention avait permis àmon père de concrétiser la première harpe, jesuis passé aux cordes métalliques, aux microsincorporés et aux pédales d’effets. J’ai rêvédes harpes électriques du futur et je les aiconcrétisées avec des luthiers aussi fous quemoi. ” Avec le déclin de la vague folk à la findes années 70, on verra moins Alan dansl’Hexagone : il est parti parcourir le mondepour la promotion de la harpe et de laBretagne.

…au bout du monde

“ Déjà en 1977, une longue tournée enAustralie m’avait définitivement convaincuque la rencontre peut se faire avec les gens lesplus éloignés, pas seulement par la distance,de notre culture. Sans modestie, tous lesconcerts furent triomphaux : nous avons mis

le feu à des assistances d’Australiens en chan-tant en breton, une langue où ils ne pou-vaient rien comprendre. ” Même performanceen 1980, lors d’une tournée dans les stadesde football d’Italie. “ De ces concerts à l’étran-ger, je garde un souvenir particulier pour leMexique : nous avons joué devant un publicenthousiaste au milieu des pyramides de l’étatde Santa-Cruz. Une vision inoubliable ! ”C’était en 2001, et à cette date la carrièred’Alan Stivell avait déjà trouvé un secondsouffle avec la parution quelques annéesauparavant de “ Again ”, un album de sesgrands titres revisités. Plus que jamais ensui-te, ses disques, qui dans les boutiques sontpassés des bacs folk à ceux de world-music,exploreront de nouveaux horizons. Optionconfirmée donc cette année avec le biennommé “ Explore ” que l’on va pouvoirentendre sur scène, entre autres, le 12 aoûtà Crozon au Festival du Bout du Monde, unnom qui sied bien à l’artiste. “ Pour cettenouvelle tournée, quatre musiciens m’ac-compagnent pour un répertoire composé à50 % du nouveau disque et à 50 % de mor-ceaux plus anciens. ” Il est vrai qu’Alan Stivellrisquerait l’émeute s’il n’entonnait pas ses “ Trimartolod ” ou “ Brian Boru ” !

Fervent européen

Par les charmes qu’Alan Stivell a su endémontrer, la harpe celtique a aujourd’huiconquis le monde. Si plus de 2 000 prati-quants s’y adonnent en Bretagne, ils sontplusieurs centaines en région lyonnaise etdans le Nord, deux régions françaises oùl’engouement ne s’explique pas, mais surtoutl’instrument a conquis en particulier la Chineet la Californie, riche de 200 harpistes cel-tiques. Au total, dix-sept pays en revendiquentla pratique. Pour en retracer l’aventure, AlanStivell a écrit en 2005, avec Jean-Noël Verdier,“ Telenn-la harpe bretonne ”, aux éditions LeTélégramme.Quand il n’est pas plongé dans ses créa-tions, Stivell, fervent européen, regarde évoluer une Bretagne qu’il a marquée à toutjamais de son empreinte. “ Je reste quel-qu’un d’optimiste mais nous sommes dansune période d’incertitude. Je ne vois pas com-ment la Bretagne avancera sans l’Europe : ilfaut vite construire une constitution acceptablepar les peuples s’appuyant, entre autres, surla richesse culturelle des régions. ”

■ Yves Pouchard

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1944 : Naissance à Riom (Puy-de-Dôme)1953 : Recréation de la harpe celtique

par Jord Cochevelou, son père1957 : À 13 ans, passage à l’Olympia

en 1ère partie de Line Renaud 1970 :1er vrai album “Reflets”

1972 : En vedette à l’Olympia. Le disque “live”se vend à 2,5 millions

1973 : 3 albums de Stivell font partie des 10 meilleures ventes françaises

1979 : Album “La symphonie celtique”,sur scène l’année suivante au Festival interceltique de Lorient

1993 : Album “Again”, ses succès relookés font un tabac.

2000 : En vedette aux “Vieilles Charrues”de Carhaix

2006 : Le 22ème album “Explore”

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■ Le CJD s’associe aux Cre’Act deBretagne. L’édition 2006 des Cre’Act deBretagne, organisée par la Banque populai-re de l’Ouest (BPO) et l’ESC Rennes Schoolof Business, invite tous les jeunes diplô-més, créateurs ou repreneurs d’entreprise àconcourir pour tenter de décrocher des prixsusceptibles de leur donner un sérieuxcoup de pouce financier ou logistique. Cesjeunes dîplomés ne représentant que 8 %des créateurs, les organisateurs et les par-tenaires (l’agence Autrement, KPMG,Précom et le CJD) s’engagent à récompen-ser les lauréats à travers des aides finan-cières (jusqu’à 50 000 euros) ou des presta-tions comme “Parcours créateur” du CJDqui accompagnera humainement le jeunependant deux ans. Pour être un des huitnominés cette année, il suffit de retirer sondossier de candidature dans toutes les

agences BPO de Bretagne, les établisse-ments de niveau bac +2 et plus, ainsiqu’auprès des organismes d’aide à la créa-tion d’entreprise. Date limite d’inscription : 30 juin 2006Contact : www.cre-act.com ou 02 99 54 63 36

■ Air France augmente le nombre deses fréquences au départ de Rennes…Avec 80 % de sièges en plus sur la liaisonRennes-Charles de Gaulle (CDG), Air Franceaccroit sensiblement son offre au départ del’aéroport de Rennes Saint-Jacques.Désormais, 3 vols, sous franchise Brit’Air,décolleront 7 jours sur 7 pour CDG. Une fré-quence supplémentaire sur Lyon et l’ouver-ture à l’essai d’une ligne saisonnière RennesBiarritz complètent ce nouveau programme.“Ces nouveaux horaires vont permettre auxpassagers qui font l’aller et retour dans lajournée de passer 7 heures sur place. Ilsassurent une bonne connexion avec les hubsde Roissy et de Lyon qui des-servent 18 villes européenneset 20 villes françaises” expliqueDaniel Lambert, directeur deséquipements à la CCI deRennes. Réalisant 90 % deson trafic avec Air France, l’aé-roport de Rennes a gagné42 000 passagers sur le der-

nier exercice pour atteindre au 31 mars 2006un total de 450 000.

■ …mais également au départ de Brestet Quimper durant la période estivaleLa compagnie nationale offre, depuis le 1er

avril, 8 % de sièges en plus au départ deBrest, notamment sur les vols desservantRoissy Charles de Gaulle. Du 7 juillet au 8septembre, les vols sur Marseille serontquotidiens. Air France augmente de 20 %sa capacité de sièges vers Nantes et de11 % vers Nice. En tout, cet été et jusqu’au28 octobre, 97 vols vers 6 destinations sontprogrammés au départ de l’aéroport BrestBretagne. Une nouvelle liaison à destinationd’Ajaccio est également annoncée audépart de Quimper, du 16 avril au 24 sep-tembre. Concernant les tarifs, Air Franceannonce des prix très attractifs pour lesvoyageurs réservant leur billet au moins 42jours à l’avance et ce pour les deux aéro-ports bretons.

Comment mieux comprendre le pro-cessus législatif européen ? Commentet par qui sont défendus les intérêts dela filière agro-alimentaire à Bruxelles ?Bref, qui tire les ficelles ? Huit IAA bretonnes, confrontées à la nécessitéd’appliquer des règlementations euro-péennes nombreuses et complexes,ont eu l’occasion d’en débattre, les 22et 23 mars à Bruxelles, avec neufexperts européens mais aussi quelqueslobbyistes. Ainsi, sur les sujets juri-diques pointus comme la sécurité alimentaire, l’étiquetage des denrées, les ajoutsd’additifs et d’arômes ou bien encore la circu-lation des marchandises, les entreprises onteu des réponses concrètes à des questionsd’application de loi. Mais c’est au cours demoments plus conviviaux avec l’un des responsables de la Confédération européennedes IAA ou encore l’attaché agricole à la

“Représentation Permanente” de la Franceauprès de l’UE, qu’elles ont découvert les jeuxd’influence qui peuvent s’opérer sur des dossiersmajeurs ou à l’occasion de crises graves commecelle de la grippe aviaire. “Très franchement,cette mission est à renouveler, car son approchetrès innovante nous a permis de “dédiaboliser”les relations avec les institutions européennes et

d’identifier des personnes au sein de la com-mission aujourd’hui susceptibles de répondredirectement à nos questions, témoigne GwenaelleJoubrel, responsable nutrition chez Triballat(35).L’accessibilité des fonctionnaires européens m’a

étonnée. Ils nous ont tous confié leurcourriel et invité à les contacter. Leurgrande compétence et leur haut niveaunous ont permis de comprendre le cheminement intellectuel qui amène àla révision d’une loi comme celle sur lesarômes et les additifs annoncée à partir de 2007. Je sais maintenant dequoi demain sera fait. Cette rencontrenous donne une vision à moyen termesur les dossiers préalablement sélec-tionnés ” renchérit David Cassin encharge de la veille règlementaire chez

Cecab et tout aussi désireux de renouveler l’opération.Sentiment également partagé par lesfonctionnaires de Bruxelles qui, éloignés du terrain, ont pu mesurer à travers les questionsde leurs interlocuteurs la difficulté d’appliquer ledroit européen au sein d’une PME-PMI.

Véronique Maignant

À L’INITIATIVE DE L’EURO INFO CENTRE BRETAGNE (EIC) ET DE L’ADRIA, DES IAA BRETONNES DÉCRYPTENT LES MÉCANISMES EUROPÉENS

Bruxelles à portée de main !

Moment privilégié pour des échanges d’informations

De gauche à droite :M. Edouard-Leborgne,

S. Bouva, P. Wattecamps et M. Besnéhard

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“ Aux yeux de Bruxelles, la nécessité de présenterune étude d’impact devant une CDEC pourouvrir un commerce de plus de 300 m2 en Franceest une restriction à la liberté d’entreprendre ”,explique Yannick Salmon, responsable du ser-vice Urbanisme commercial à la CCI de Rennes.“ D’où cette mise en demeure ”.Parallèlement à celle-ci, la directive européen-ne relative au marché intérieur des services, (ditedirective Bolkestein), poursuit sa vie parle-mentaire. Adoptée après amendements par laCommission le 16 février dernier, elle supprimeen sa forme actuelle l’application au cas par casd’un “test économique préalable” ou d’uneétude de marché pour être autorisé à ouvrir unesurface commerciale. Le système françaisfondé sur une analyse économique est doncclairement remis en cause.Allant au-delà de cette notion de test écono-mique, Bruxelles vise aussi la légitimité desChambres consulaires à siéger dans les ins-tances décisionnaires (la CDEC notamment).On touche là au rôle qu’auront à l’avenir les CCIdans l’octroi des autorisations d’ouverture d’uncommerce, si la directive est adoptée en l’état.Cela peut aller jusqu’à la fin de la présenceconsulaire (Chambres de commerce et d’in-dustrie, Chambres de Métiers) dans les CDEC.

Comment fonctionne une CDEC ?

“ Trois élus politiques et trois élus économiquesconstituent le tour de table de la commission,chacun comptant pour une voix, ce qui fait untotal de six. Dans la première catégorie, onretrouve le maire de la commune concernée par

le projet d’implantation, le président de l’EPCI(la communauté d’agglomération) et le maire dela ville la plus peuplée de l’arrondissementadministratif. La seconde catégorie se composedes trois représentants socio-économiques ; lesprésidents de la CCI, de la Chambre desMétiers et d’une association de consomma-teurs, s’explique André Bouet, président de lacommission CDEC à la CCI des Côtes d’Armor.Les intérêts des uns et des autres étant diver-gents, c’est souvent la quatrième voix qui faitadopter ou refuser un dossier (il faut quatrevoix pour adopter un dossier). Les politiquessont d’une manière générale favorables à toutenouvelle implantation car ils pensent réduire en partie le chômage sur le territoire.Malheureusement, on le constate fréquem-ment, les emplois créés à ces occasions se fontau détriment des emplois déjà existants. Si ladirective Bolkestein est votée en l’état, elleremet en cause la légitimité des consulaires àsiéger dans les instances d’autorisation et sur-tout favorise l’implantation des grandes surfacesen périphérie au détriment des commerces decentre ville et centre bourg. ”

Autres témoignages, ceux de FrançoiseL’Hotellier, présidente de la commissionCommerce à la CCI de Rennes et de FrançoisEveillard, membre du Bureau.“ Depuis plus de 30 ans (depuis la loi Royer dedécembre 73), la législation française s’est atta-chée à réglementer l’ouverture des commercesdans le cadre du code du commerce.Aujourd’hui, la pression communautaire vientremettre en cause cette orientation constante.

On peut y voir un recul de la protection des“ petits commerçants ” et le déplorer. On peutaussi se saisir de cette nouvelle donne pour inté-grer la question du développement des com-merces dans le code de l’urbanisme,c’est-à-dire dans les Plu (Plans locaux urbains)qui régissent les doits à occuper le sol danstoutes les communes françaises. L’évolutionde la réglementation nationale nous en donneles moyens juridiques et techniques ; la loi SRUde Décembre 2000 instaure les Scot (Schémade cohérence territoriale), un document d’orien-tation qui intègre un volet Commerce, et quitrouve sa traduction concrète dans les Plu. Depuis 10 ans, à la CCI de Rennes, nous avonstravaillé à la mise en œuvre de chartes de déve-loppement commercial sur les 5 pays de notrecirconscription. Aujourd’hui, ces chartes ontl’opportunité de venir constituer le voletCommerce des Scot. Une manière de fairepasser la question de l’urbanisme commercialdu code du Commerce au code de l’Urbanisme– hors d’atteinte de Bruxelles. ”

■ Véronique Maignant

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Juillet 2005 : la France fait l’objet d’une mise en demeure de la part de la Commission européenne qui lui reproche d’entretenir une réglementation trop restrictive en matière d’implantations commerciales.En un mot, la France est sommée de s’ouvrir plus largement à la libertéd’entreprendre. L’un des enjeux pour les CCI : l’avenir des Commissionsdépartementales d’équipement commercial (CDEC) et leur rôle au sein de ces commissions.

L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

BRUXELLES REMET EN CAUSE LE SYSTÈME D’AUTORISATIONS COMMERCIALES

L’urbanisme commercial,un enjeu majeur pour les CCI

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Enquête

INTÉGRÉE OU EXTERNALISÉE, UNE BONNE R&D, CELA SE PRÉPARE

S’entourer pour innover

“ La R&D ? Vaste sujet. Encore faut-il différencier le dévelop-pement et l’innovation qui portent sur les process et les services des PME,de la recherche non finalisée, plus lointaine, avec des ambitions de mar-ché moins rapides, à 3 ou 4 ans… ”Pour Guy Vals, directeur régional del’Anvar2, pas question de douterpour autant : “ du côté de la R&D àcourt terme, avec un horizon à 18/24mois, je note une bonne implicationet un dynamisme sérieux de la partdes PME bretonnes. Mes indicateurs ? Le poids relatif des aides à l’in-novation, de l’ordre de 4 à 5 %, ce qui équivaut au poids national de laBretagne au niveau économique, ou encore le nombre de projets lau-réats au niveau national au concours de création d’entreprises innovantes,au 3ème ou 4ème rang l’an dernier. ”

Donc, si la R&D non finalisée nécessite une “ vraie taille critique, une capa-cité à se projeter et une bonne surface financière ”, la “ petite ” R&D, cellequi vise à produire un nouveau produit, à lancer un concept innovant,à faire briller une idée nouvelle, reste bien à la portée… des bonnes volon-tés. Et pas uniquement dans l’électronique et les télécommunicationsou dans l’agro-alimentaire, via les équipementiers, secteurs les plus enga-gés… “ A la différence de la région Rhône-Alpes, tournée vers la chimieou Paca, spécialisée dans les NTIC, on note ici des dépôts de brevetsassez généralistes, relève Christian Petton de l’Arist Bretagne3 : enmécanique générale, automobile, machine agricole ; en recherche bio-médicale ; du côté des chantiers navals… Jusqu’au filet de pêche ! ”Encore faut-il savoir s’y préparer. Cellule “Géotrouvetout” en internepour une meilleure gestation et protection des idées… ou recours à descompétences extérieures ? Et alors, quels liens tisser, avec qui, pourquelles garanties et protection ? “ Attention, dans ce dernier cas, lesentreprises doivent se renforcer en interlocuteurs en… interne. Innoverouvre de multiples dimensions, économiques, financières, juridiques…Il faut se doter de tous les moyens afin de mieux appréhender le mar-ché final. Faute de quoi, la PME va se trouver isolée. ”

Conclusion : une PME-PMI doit avoir quelqu’un sachant dialogueravec un environnement complexe, “ sinon, c’est le Dg de l’entreprisequi va devoir tout endosser et entre les problèmes de gestion au quo-tidien et la nécessité de se projeter… il ne pourra pas tout assumer. ”Autant de freins qu’une étude4 menée par CCI-29 a bien identifiés, de

la bouche même des entreprises sondées : “ manque d’informations,méconnaissance des partenaires potentiels ; manque de temps ; indi-vidualisme des entreprises ; difficultés de collaboration entre les orga-nismes publics et les TPE-PME ; coopérations difficiles entre lesTPE-PME et les grandes entreprises du fait de leurs différences (moyenshumains, financiers) ; manque de confidentialité ”.

Et c’est ainsi que le désir de R&D se dégonfle comme un ballon debaudruche… Un risque que ne court pas Outils Océan. Il y a quelquesannées, l’entreprise (Saint-Evarzec-29) se distinguait avec une navet-te à courrier très innovante, devenue une référence nationale. Mêmesi la PME de 24 salariés reconnaît réaliser une partie de son chiffre surle négoce en provenance de Chine, Vianney Ancelin, dirigeant, insis-

te sur la nécessité de continuer àinnover “ avec une personneemployée à plein temps pour ledéveloppement de nos échantillons.Un coût, mais c’est à ce prix quenous resterons le n° 1 de l’installation“ Service courrier sur le sac ”.

Les craintes naissent de l’ignorance… Pour le directeur de l’Anvar, “ pasquestion de se lancer dans l’innovation de façon naïve. Les pôles de com-pétitivité ? Bien sûr que c’est une porte à pousser ! C’est tout l’intérêt

Un bon encadrement R&D peut avoir un sacré effet de levier !

Il donne tout simplement la capacité à la PME de s’inscrire dans le paysage.

ATC : double sphère à révélation d’imageinterne (à gauche) etdécor pour défilé demode (ci-dessous)

Avec 1,1 milliard d’euros de dépenses et près de 13 000 emplois1, la recherche

et développement (R&D) n’a pas à rougir en Bretagne, 4ème région à se faire remarquer

en termes de dépôts de brevets.

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d’amener différents acteurs à se rapprocher, à s’inscrire dans desréseaux et à favoriser les échanges croisés. Avec identification dupotentiel de certains partenariats. Quand on veut se lancer dans l’in-novation, il faut très vite appréhender les notions de protection des droitset de la bonne exploitation des droits partagés, mais aussi les notionsde conseils en propriété intellectuelle... Pourquoi de tels coûts ? Sont-ils justifiés ? ” Bref ! Il reste encore trop d’idées reçues – sur la facilitéà innover comme sur la difficulté à s’inscrire dans un réseau – “ qu’ilfaut combattre. Rien de tel que de rencontrer une PME inscrite dans unedynamique de progrès pour vous booster ! défend Guy Vals. Ce n’estcertes pas René Leblanc, délégué régional de l’Inpi de Rennes qui lecontredira : “ les décideurs doivent considérer la propriété industriellecomme une valorisation du patrimoine intellectuel de l’entreprise. ”

■ Benoît Terrien

Témoignages

R&D gonflée pour ATCIl sentait une “émergence du textile” sur le marché du décor évé-nementiel : il a décidé de s’accrocher aux voiles ! A la têted’ATC (Air et Toiles Concept) à Plougoumelen (56), PierreLaugier vit l’innovation au quotidien.“ Tout en restant à l’écoute de nos clients, nous essayons de pro-poser des choses innovantes, étonnantes et inédites. ” Et sic’était la meilleure définition d’une bonne R&D ? “ Pour nous,l’innovation part de la R&D de nouveaux matériaux et de nouveauxprocédés de formage et de gonflage. Notre objectif : dépasserles contraintes techniques qui se posent dans la réalisation et lemontage de ces structures. ” C’est ainsi qu’après avoir habilléles Champs Elysées de 14 km de tissus et avoir travaillé sur

De la toiture au portail, en passantpar l’échelle ou… le chariot de mise à eau pour un dériveur, CI Profiles(Marpiré-35) innove avec succès danstout ce qui est “ 100 % profilés ”.

Développer des produits nouveaux neconsiste pas à tenir uniquement son crayon,fût-il assisté par des logiciels de calculs etune CAO 3D. Responsable Innovation ausein de cette holding de 15 personnes, YannLe Guyader, technicien supérieur en concep-tion de produits industriels a eu le temps dese rôder… “ En 2001, on a séparé les deux

activités. On faisait descircuits imprimés ? On a décidé de se lancerdans les profilés, destubes en plastique. ” Avec400 000 euros de CArien que pour CIComposites, qui vient dedégager des bénéfices,l’idée de disposer àdemeure d’un “ inven-teur ” est donc payante.“ De la recherche de sta-giaires pour l’assistancetechnique au dépôt debrevets, je fais tout… toutseul. Au début, je me suis appuyé sur l’Aristpour faire de la recherche d’antériorité sur unprojet de passerelle, et sur un cabinet de pro-priété intellectuelle qui aide à se garantir côtébrevets. Aujourd’hui, mon guide en mains, j’aiappris la méthodologie pour la mise en formedes brevets. Rien que la rédaction peut prendre3 à 5 jours ! ” Pragmatique, ce garçon qui fait

du bateau (d’où l’idée du chariot !) le défend :“ consacrer des capitaux à la R&D est une évi-dence dans notre milieu. C’est une particula-rité par rapport à nos concurrents qui vendenttoujours les mêmes produits. Comme on nes’attaque pas à l’acier ou à l’alu, on acquiert unevraie image sur le plastique ! ” De quoi déga-ger de la marge…

Innover ? “Un vrai métier” chez CI Profiles

Chariot dériveur insensible à la corrosion de l’eau de mer

Echelles à crinoline à base de plat pultrudé, cintré

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la cérémonie d’ouverture du Mondial de football de 1998, ATC a reçule prix de l’innovation décerné par l’Anae5 “ pour la conception d’unplafond gonflable à double paroi, une extérieure grise qui servait de sur-face de projection, une intérieure en PVC translucide pour des jeux delumière. ” Client ? le Festival de Deauville. “ Une belle vitrine pournous qui sommes toujours dans l’ombre ” se félicite le créateur déjà atte-lé à un autre défi : “ le développement d’un procédé qui permet de gon-fler des bulles miroirs, sans aucun pli, très résistantes et imperméables. ”De quoi prouver que “ le gonflable, c’est chic, pas kitsch ! ”

Euromatic dit “oui” à la R&DDu chef d’élevage aux grosses coopératives régionales, Euromatic(Hénansal-22) fait tourner deux cerveaux et des systèmes de réduction de pollution.C’est en 1995 que tout a commencé. Avec l’idée d’un séchoir éco-nomique innovant. Baptisée Séconov, l’invention qui peut faire 85 mde long pour 4 m de hauteur, permet de réduire en granules lesfientes de poules asséchées, avant de les valoriser. Fini les mouches !Volatilisé les odeurs ! “ Avec mon père, on a tout conçu d’un bout àl’autre, se souvient Samuel Briend. Cela nous a pris 4 ans. Le systè-me a été breveté pour les USA, le Canada, l’Europe et le Japon. ”Aujourd’hui encore, Euromatic reste l’unique PME de Bretagne à s’illus-trer en la matière avec sept salariés polyvalents et 120 machines pre-mière génération qui “ tournent ” dans le monde. “ Au début, ils’agissait de répondre à une demande du milieu de l’aviculture. En fait,de cette première invention découlent de nouvelles applications.Aujourd’hui, des fientes de poules au lisier de porc, on fait de la R&D poursécher différents types de produits. Avec des économies à la clef : le lisier,c’est 3,7 % de matière seulement. En évaporant l’eau, on gagne sur lepoids, donc sur le transport. On travaille aussi sur la résorption dedéchets pour la GMS. ” Aidée à ses débuts par l’Anvar, elle travailledésormais sur audits, cahiers des charges et acomptes pour la miseen route de tout prototype “ jusqu’à sa validation et le suivi technique. ”

1 Largement au-dessus de la moyenne des autres régions (+35 %),

la dépense bretonne en R&D dépasse de 25% le montant moyen

enregistré dans les autres régions, hors Ile-de-France.

62 % des investissements bretons de R&D sont financés

par les entreprises (650 millions d’euros), 38 % par

les administrations dont 45 % par les universités2 Agence nationale de la valorisation de la recherche

3 L’opération nationale Prédiagnostics Propriété Industrielle illustre les

dispositifs efficaces proposés aux PME afin d’appréhender les avan-

tages concurrentiels qu’elles peuvent tirer de la PI. Cette opération à

l’initiative de l’Inpi associe également les Arist, services des Chambres

Régionales. Elle a donné lieu depuis sa création en Bretagne en 2004 à

près de 30 pré-diagnostics par an. 4 Entreprises et recherche privée en Finistère

– Synthèse de l’étude Cocef – Juillet 20055 Association nationale des agences événementielles.

Proche de la production, son bureau d’études travaille à l’amélioration de ses godets, tandis que sa R&D développe des produits pour d’autressecteurs.

Chez Emily (Tréflévénez-29), la R&Dc’est “ un vrai service avec trois per-sonnes, un technicien-responsableet deux autres à la conception ”, seréjouit Nicolas Le Bars, directeurcommercial et marketing de cettePME de 70 salariés (10 millions d’eu-ros de CA) connue pour ses godetsà vis et autres chargeurs qui s’adap-tent aux tracteurs. Avantage de cette R&Dintégrée qui vient compléter le bureau d’études(trois stations CAO, un atelier prototypes) ?“ Concevoir des produits faciles, développésen quelques mois seulement qui vont rap-porter du CA très vite ” mais aussi des inno-

vations plus lourdes. Parmi les gros projetsréalisés : un godet aérateur de compost (2 ansde R&D !) entrepris via un partenariat avec unbureau d’ingénierie extérieur. “ On a rebondisur l’étude pour élargir l’idée aux stationsd’épuration qui ont besoin de traiter les boues,

développe Nicolas Le Bars qui citeun autre exemple d’innovation “ unelame de déneigement pour lesgrandes surfaces de la GMS qui ontdes problèmes quand la neige gêneles parkings. ” Une idée (déjà 16 %du CA) qui n’aura pris “ que deuxmois pour la sortir. Son avantage,c’est que la lame peut être fixée surleurs chariots élévateurs… ” De cescroisements de recherches et d’ex-pertise dans son métier, Emily,“ positionnée à 100 % sur l’agri-culture il y a 4 ans ” a su se diver-sifier. “ 1/3 des affaires dansl’agriculture, un autre dans l’indus-

trie et le dernier dans le BTP Environnement,c’est comme ça que je vois notre activité. ”Encore faut-il se donner les moyens de sapolitique : “ oui, la R&D c’est un investisse-ment, 3 % de notre CA, mais on a maintenantplus d’un an de travail assuré. ”

Emily mise sur de nouveaux axes de travail

Lancement de Bretagne Valorisation,interface entre l’université et les entreprisesInitiée par les quatre universités de Bretagne, l’Ecole nationale supérieu-re de chimie et l’Insa de Rennes, Bretagne Valorisation entend promou-voir les résultats de recherche publique auprès des PME-PMI et desgrands groupes, en France et à l'étranger. Pour ce faire, elle dispose dechargés d'affaires implantés sur les sites de recherche, d’un portefeuillecommun de titres de propriété intellectuelle et de l’appui financierd’Oséo Anvar. Contact : 02 99 14 11 33

RECHERCHE PUBLIQUE

Godet aérateur de compost

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de travaux, a mis en avant la très grande diversité des métiers, uneautonomie bien appréciable et l’ouverture de la profession auxfemmes. Pour l’éducation nationale, ces portes ouvertes, qui entrentdans le cadre du dispositif expérimental de découverte professionnel-le, sont plus une ouverture sur le monde du travail que destinées àdéterminer des voies d’orientation.

■ Le Conseil général du Morbihan a officiellement lancé unenouvelle aide aux entreprises désireuses d’investir dans l’améliorationdes conditions de travail. Cette aide dénommée Actem, vise toutes lesentreprises artisanales et industrielles de production dont l’effectif estau moins égal à 5 salariés. Une participation financière est prévue pourla partie Etudes et pour la partie Investissements. L’Anact Bretagneintervient aux côtés de la CRAM, la MSA et l’OPPBTP pour rendre unavis technique sur l’effectivité du projet. Pour en savoir plus : jean-franç[email protected]

■ “Quand on évoque la traduction, les PME du 22 tendentl’oreille, un peu interloquées.” Avec une expertise qui vise le marchéinternational (80 % anglais, 20 % distribués entre le marché allemand,italien, espagnol…), Liberty Consulting (Saint-Brieuc) connaît un déve-loppement encourageant (500 000 euros de CA, 5 personnes).“Intervenant tout à la fois pour la pharmacie, à qui elle propose des ser-vices ciblés aux laboratoires de France et de Navarre (près de 50 clientsnationaux), la société a décidé de se diversifier dans l’accompagnementdes PME, explique Patrick Mack. Qu’il s’agisse de faire traduire le manueld’une machine, avec son jargon spécifique, des normes, des brevets…ou d’envisager le marché des Peco, avec ses procédures…” Plus-valuede la société ? “Lancer des requêtes selon les domaines spécialisés et netravailler qu’avec des traducteurs installés dans le pays-même visé. C’està ce prix qu’on garantit une parfaite connaissance des marchés.”Contact : 02 96 61 38 42

■ Travaux publics –travaux pratiques.Tisser très tôt des liensavec le monde del’éducation nationale –faire découvrir les acti-vités, la profession etles filières de forma-tion du CAP auxécoles d’ingénieurs : laFédération bretonnedes travaux publicsest en “campagne”.

Du 3 au 14 avril, 43 entreprises de travaux publics se sont mobilisé pourouvrir leurs chantiers à 1 100 collégiens de 57 classes. Travaux pra-tiques donc pour l’entreprise Amec Spie qui recevait le 3 avril au Rheuune classe de 3ème du collège de l’Adoration. Vincent Hue, conducteur

Votre Agence Localepartenaire de vos recrutements

A l’initiative de la CRCI et de l’Abea(Association bretonne des entreprises agro-alimentaires), dans le cadre d’une conventionavec la cellule académique des relations avecles entreprises, huit professeurs et conseillersd’orientation ont participé à la journéeDécouverte des métiers organisée parStalaven le 29 mars dernier.“ Il est absolument nécessaire d’actualisernos représentations des métiers. Nous effec-tuons entre cinq et dix visites d’entreprisechaque année, rappelle Alain Tourbot, direc-teur du CIO de Saint-Brieuc. C’est une occa-sion d’approfondir notre connaissance dutissu économique et de repérer les évolutionspour donner une image concrète de l’activitéde l’industrie aux jeunes qui nous interrogent. ”“ Nous avons ainsi découvert l’importancedes métiers de la logistique, de la mainte-nance et du commercial, précise Marie Paule

Aude-Drouin, directrice du CIO de Guingamp.En production, nous avons constaté la placeprise par le pilotage de machines et la satis-faction du personnel à travailler dans un sec-teur bien organisé, malgré des conditions detempérature difficiles. ”

“ C’est d’ailleurs sur cespostes que nous consta-tons les besoins les pluscriants, souligne PaulMarie Fonteneau, direc-teur de l’espace forma-tion chez Stalaven. Nousavons pu faire valoirl’existence de postesintéressants, qualifiés,non répétitifs et les prin-cipes de notre politiquesociale. Cette journées’inscrit dans un pro-

gramme d’ouverture aux jeunes et aux ensei-gnants (notamment à travers les visites et lesstages), visant à donner une image réaliste denos métiers. ”

■ Clotilde Chéron

JOURNÉE DÉCOUVERTE DES MÉTIERS

Stalaven accueille les conseillers d’orientation

Formation - emploi

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En matière de loyer commercial, il y a des villes sinistrées ; lavaleur locative dépend de la santé économique du local. A Rennes, lesdeux derniers mois ont été dramatiques pour les commerçants, et noussommes dans le “glauque”, comme disait récemment B.H.L. : on nesait guère où l’on va. Trois points forts orientent l’analyse en matièrede baux commerciaux : la détermination du loyer, l’importance desclauses du bail, et le renouvellement de ce bail. Sur le premier point,le bailleur ne dispose pas toujours des éléments de surface pondéréequi lui seraient nécessaires pour discuter du loyer.On devrait toujours avoir fait établir une expertise de valeur pondéréeavant de discuter du loyer.

Exact. Il faut avoir un rapport d’expertise et tenir compte del’importance économique du quartier. A Rennes, le Nord et le Sud dela Vilaine ont quasiment inversé la situation d’il y a quarante ans, le Nordayant beaucoup perdu de sa valeur au profit du Sud.Le bailleur doit être réactif en invoquant une amélioration des facteurslocaux de commercialité lors de la conclusion du premier bail ultérieur.

Le bailleur peut améliorer son bail en transformant une négociation pécu-niaire en une négociation sur telle ou telle clause, par exemple pour obte-nir une clause concernant la charge des travaux exigés par l’autoritéadministrative.

Et cela va jusqu’aux mises aux normes induites par l’exerci-ce de l’activité, et concerne toutes les clauses de travaux. Mieux vautsavoir lâcher un peu d’argent pour négocier les clauses du bail.Avec les clauses d’exclusivité en usage dans les centres commerciaux,on aboutit parfois à des situations ubuesques… Les clauses d’exclu-sivité sont d’ailleurs parfois écartées, avec un mécanisme de recoursen garantie du bénéficiaire de la clause contre le bailleur, et du bailleurcontre celui de ses locataires qui a fait écarter cette clause d’exclusi-vité, pour pouvoir exercer la même activité.

Une clause d’exclusivité est destinée à lancer un centre com-mercial, et doit donc être limitée dans le temps : en gros, deux périodestriennales ou la durée d’un bail. Il ne faut pas oublier que la même clau-se peut servir, puis desservir, les intérêts d’une partie. Il faut se méfier,dans les centres commerciaux, des contrats déséquilibrés au profit dubailleur, et le preneur ne doit pas signer sans l’avis de son conseil, afinde ne pas être aveuglé par l’attractivité d’un centre commercial.C’est le cas notamment en matière de pas-de-porte avec un retour debâton ultérieur pour le bailleur au bail suivant, le pas-de-porte étantconsidéré comme un surloyer.

Beaucoup de bailleurs ne comprennent pas cela, car peud’entre eux pensent à calculer l’incidence du pas-de-porte. Pour lerenouvellement, le premier conseil à donner aux locataires est de nepas laisser filer la durée du bail jusqu’à plus de douze ans, ce qui entraî-ne le déplafonnementEn rappelant que le bailleur sera irrecevable à invoquer une cause dedéplafonnement s’il ne le fait pas dès le premier bail suivant l’événementqu’il invoque, exemple : création de parking ou de voie piétonne.

Tout à fait. Le parking Hoche a provoqué d’importants dépla-fonnements au profit de certains, alors que d’autres semblent ne pasavoir invoqué sa création.La jurisprudence fait un sort privilégié au preneur quant à la valeur loca-tive et à son incidence sur la fixation du loyer. On peut se demandersi cette discrimination est justifiée au regard du droit positif, puis-qu’un bailleur qui n’évoque pas en temps utile une clause de dépla-fonnement ne pourra pas faire appliquer la valeur locative, tandisqu’un locataire qui a pourtant accepté en connaissance de cause uncertain montant de loyer à son entrée dans les lieux pourra ensuite évo-quer la valeur locative lors du renouvellement du bail.

Vous voyez apparaître ce problème parce qu’il y a eu une actionen justice. Le propriétaire s’évite bien des ennuis en soupesant lepoids d’une transaction et en sachant discuter avec son locataire. Lespropriétaires ont tout intérêt à composer.Une rupture des pourparlers peut aboutir à de très mauvaises surprises,c’est-à-dire l’application de la valeur locative.

Nous en avons des exemples locaux, et la valeur locative peutaboutir à faire diminuer le loyer lors d’un renouvellement. Enfin, on doitrappeler aux commerçants de ne pas oublier les déclarations régulièresde TVA., ainsi que l’imputation des loyers déductibles fiscalement,portant sur la partie commerciale et non pas la partie habitation.

Juridique

BAILLEURS ET LOCATAIRES COMMERCIAUX

Entretien entre Maître Patrick Boquet – avocat – et Maître Alain Gouranton – notaire.

Quelques questions à se poser

Maître Patrick Boquet Maître Alain Gouranton

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■ La surprenante histoire de Claude-JeanDesvignes, jeune dirigeant, retrace l’histoire d'unentrepreneur dans une économie mondialisée etconcurrentielle. Ce journal est le récit d'une quête pourentreprendre autrement et développer une autre visionde la performance. Claude-Jean, dirigeant d’uneentreprise de packaging, est amené à se remettre encause à la suite de la perte d’un de ses principauxclients. Il s’interroge sur son mode de management,son rôle de dirigeant, ses rapports avec ses salariés,ses clients, ses fournisseurs mais aussi sur ses res-

ponsabilités face à ceux qui l’entourent. Publié par le CJD auxéditions d’Organisation, cet ouvrage a été adapté à la scène pour une tournée nationale quis’est achevée fin avril au casino du Val André dans les Côtes d’Armor.Contact : CJD Côtes d’Armor : 02 96 79 17 90

■ Trop forts lesBretons ! “Ah, vous êtesBreton !” En des tempspas si lointains, l’excla-mation valait son pesantde condescendanceironique. Les temps ontchangé. La Bretagnes’est modernisée sansrenier sa culture. Elle a imposé son origina-lité sans rompre avec son authenticité.Scarlette Le Corre, Hervé Bellec, Michel-Edouard Leclerc, Patrick Poivre d’Arvor etles autres… Ils sont 25 Bretons audacieux àavoir livré leurs souvenirs d’enfance et “leurBretagne” au journaliste Paul Burel.Témoignage émouvant pour DanièleEvenou, humoristique pour Yves Coppensqui à 11 ans découvrait son premier sque-lette… de vache sur une plage ou RozennMilin qui à 7 ans voulait devenir “bonnesœur”… Des portraits étonnants, émaillésd’anecdotes et de bons mots que les des-sins de Nono ont croqués avec délectation.Editions Ouest France : 02 99 32 58 29

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Culture

■ L’économie bretonne en 14 indicateurs vient de paraître.Publiée par la Conférence des chambres économiques de Bretagne(Coceb), cette nouvelle édition synthétise les principales donnéesrégionales de l’agriculture, de l’artisanat, du commerce, de l’industrieet des services et ce, à travers 14 indicateurs clés. C’est ainsi qu’aufil des pages nous découvrons le nombre d’entreprises par secteurd’activité, leur poids et leur évolution dans l’ensemble national; le fluxde créations, reprises et défaillances d’entreprise, l’emploi détaillé etcomparé à l’échelon national, les investissements corporels, ceux enformation continue et bien sûr le CA et la valeur ajoutée des entre-prises bretonnes par grand secteur d’ac-tivité. Ce véritable panorama de

l’économie bretonne s’adresse à tous les décideurs politiques et éco-nomiques. Il est disponible auprès du service information écono-mique et prospectif de la CRCI Bretagne.Contact : 02 99 25 41 04

Solution dans le numéro 173 - Juin 2006

Le sudoku n°172 D’ALAIN LE BORGNE

9 2 62 1

2 3 4 77 5 4

6 1 85 8

3 6 45 3 6

8 7 9

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II A B A C E R E E

III G E N T L E M E N

IV A R E A L U E

V R A I D I R E R

VI R G A R D E R A

VII E P E L E E S L

VIII U L U L E R P I

IX S A X E O I E S

X E N E N G L U E

XI S E N S U E L L E

Page 44: Bretagne Economique n° 172   mai 2006