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Magazine Surface - Un air de printemps - Alain Fortier

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Un air de printemps Dans les quatre articles suivants sur le développement durable, les quatre éléments seront présentés pour reprendre cette façon traditionnelle de décrire et d’analyser le monde. Pour la terre, il sera question des produits de rénovation que l’on doit enfouir après utilisation. Pour l’eau, l’impact des choix de revêtements de sol sur l’utilisation de l’eau. Le feu sera abordé comme source d’énergie utilisée pour développer et créer les produits de plancher. Dans le présent article, l’élément air sera traité pour bien comprendre l’impact des composés organiques volatils (COV) émis par les matériaux dans l’habitation. Qui a peur des composés organiques volatils? Depuis janvier 2012, les produits de construction, les revêtements muraux, les cloisons, les parquets, les isolants, les peintures, les vernis et les colles vendus en France doivent porter une étiquette déclarant le niveau d’émission de COV. Cette nocivité pour la santé était connue depuis longtemps mais ne faisait pas l’objet d’un étiquetage structuré . Sur les emballages des matériaux, l’étiquette affiche clairement une note variant de A+ pour les plus faibles émetteurs de COV jusqu’à C pour les plus chargés en COV. Ce système permet aux consommateurs de repérer les produits faibles en émission de polluant organique volatile tel que le formaldéhyde, un produit qui affecte le nez et les voies respiratoires, et le benzène qui présente un risque cancérigène . Les gouvernements encadrent les émissions maximales permises . Des guides techniques, développés par le gouvernement canadien, sont disponibles sur internet pour faciliter l’évaluation de la qualité de l’air, par exemple dans les bureaux . Malgré la présence de fiches signalétiques au Canada , l’étiquetage n’est pas aussi simple que celui dans le modèle français. Les entreprises manufacturières telles Tarkett rencontrent et surpassent les recommandations gouvernementales . Dans l’industrie du commerce de détail, certaines entreprises, par exemple Rona , aident le consommateur sensible aux COV à identifier les couvre-planchers appropriés. Des sites web comme EcoHabitation.com regroupent de l’information pertinente sur les fournisseurs de produits faibles en COV . Des composés organiques volatils sur le plancher Les produits de finition de plancher hygroréactifs de type « Cristal » et vernis à l’huile s’imposent comme des produits très toxiques et fortement chargés en COV . La vie en vert, diffusée à Télé Québec, suggère d’ajouter le critère d’usure à la faible émission de COV lorsque vient le temps de choisir un vernis écologique. La résistance réduit la nécessité de poncer et de revernir fréquemment. Les vernis à l’huile et à l’alcool « acid cure » n’ont pas été sélectionnés car ils ne rencontrent pas les deux critères de sélection. Par contre, le vernis à l

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Dans les prochains articles sur le développementdurable, les quatre éléments seront présentéspour reprendre cette façon traditionnelle dedécrire et d’analyser le monde. Pour la terre, ilsera question des produits de rénovation que l’ondoit enfouir après utilisation. Pour l’eau, l’impactdes choix de revêtements de sol sur l’utilisationde l’eau. Le feu sera abordé comme source d’én-ergie utilisée pour développer et créer les pro-duits de plancher. Dans le présent article,l’élément air sera traité pour bien comprendrel’impact des composés organiques volatils (COV)émis par les matériaux dans l’habitation.

Qui a peur des COV?Depuis janvier 2012, les produits de construction,les revêtements muraux, les cloisons, les parquets,les isolants, les peintures, les vernis et les collesvendus en France doivent porter une étiquettedéclarant le niveau d’émission de COV. Cette no-civité pour la santé était connue depuis longtemps,mais ne faisait pas l’objet d’un étiquetage struc-turé1. Sur les emballages des matériaux, l’étiquetteaffiche clairement une note variant de A+ pour lesplus faibles émetteurs de COV jusqu’à C pour lesplus chargés en COV. Ce système permet aux con-sommateurs de repérer les produits faibles enémissions de polluant organique volatile tel quele formaldéhyde, un produit qui affecte le nez etles voies respiratoires, et le benzène qui présenteun risque cancérigène2.

Les gouvernements encadrent les émissionsmaximales permises3. Des guides techniques,développés par le gouvernement canadien, sontdisponibles sur internet pour faciliter l’évaluationde la qualité de l’air, par exemple dans les bu-reaux4. Malgré la présence de fiches signalétiquesau Canada5, l’étiquetage n’est pas aussi simple quecelui dans le modèle français. Les entreprisesmanufacturières telles Tarkettrencontrent et surpassent lesrecommandations gouverne-mentales6. Dans l’industrie ducommerce de détail, certainesentreprises, par exempleRONA7, aident le consomma-

teur sensible aux COV à identifier les couvre-planchers appropriés. Des sites web comme Eco-Habitation.com regroupent de l’informationpertinente sur les fournisseurs de produits faiblesen COV8.

Des composés organiques volatils sur le plancherLes produits de finition de plancher hygroréactifsde type « Cristal » et vernis à l’huile s’imposentcomme des produits très toxiques et fortementchargés en COV9. La vie en vert, diffusée à TéléQuébec, suggère d’ajouter le critère d’usure à lafaible émission de COV lorsque vient le temps dechoisir un vernis écologique. La résistance réduitla nécessité de poncer et de revernir fréquem-ment. Les vernis à l’huile et à l’alcool acid curen’ont pas été sélectionnés, car ils ne respectentpas les deux critères de sélection. Par contre, levernis à l’eau et à l’huile naturelle remportent lapalme, car ils offrent une faible émission de COVet une durabilité intéressante.

Des composés organiques volatils dans le plancherPlusieurs tapis dégagent un faible taux de COV. Lesproduits recyclés, les fibres naturelles et les endossans COV s’imposent comme des choixécologiques10. De plus, l’entretien régulier et l’u-tilisation d’un aspirateur approprié aux tapis pro-curent un environnement plus sain. L’institutcanadien du tapis conclut que le tapis, relative-ment aux surfaces dures, est avantageux pour lasanté respiratoire parce qu’il retient mieux lesparticules de poussière11. Des études effectuéesen Allemagne et aux États-Unis en viennent auxmêmes conclusions : le tapis est un choix respon-sable.

Sur le site web des Travaux publics et Servicesgouvernementaux Canada, levinyle n’est pas recommandélors d’une rénovation re-spectueuse de l’environ-nement. Composé de pétrole,ressource non renouvelable, levinyle n'est pas « biodégra-

AALAIN

FORTIER

Depuis plus de 20 ans, AlainFortier travaille dans

le domaine du développe-ment des affaires,

principalement dans la satisfaction des consom-mateurs, la gestion

d’équipes de vente ainsi que l’innovation et l’implantation des processus d’affaires. Détenteur d’un MBA Exécutif de l’Université Concordia, il a aussi réussi des études de 2e cycle en affaires électroniques à l’Université Laval.

Membre des Administrateurs agréés

du Québec, il est directeurgénéral chez Doyon [email protected]

http://ca.linkedin.com/in/

alainfortiermba

Un air de printemps

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Liens utiles

1- Des étiquettes pour la qualité de l’air www.eti-construction.fr/des-etiquettes-pour-la-qualite-de-l-air-interieur-6145/

2- Campagne d’information, pollution de l’air : Un nouvel étiquetage contre la pollution de l’air intérieur www.partenaire-europeen.fr/Actualites-Conseils/actualite-de-l-immobilier/L-immobilier-et-le-developpement-durable/Campagne-d- in formation-pollution-de-l-air-20110122

3- Lignes directrices sur les composés organiques volatils dans les produits de consommation http://cise-scie.ca/lcpe-cepa/default.asp?lang=Fr&n=8B453EE9-1&offset=1&toc=hide

4- Guide technique pour l'évaluation de la qualité de l'air ans les immeubles à bureaux www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/pubs/air/office_building-immeubles_bureaux/organic-organiques-fra.php

5- Fiches signalétiques (FS) - Généralités www.cchst.ca/oshanswers/legisl/msdss.html

6- Tarkett innove pour améliorer la qualité de l’air intérieur avec des émissions de COV dix fois inférieures aux normes européennes. http://particuliers.tarkett.fr/sites/tarkettb2c_fr/files/tarkett_domotex_reductions_cov.pdf

7- Choisir des couvre-planchers durables et à faibles émissions de COV http://ronaeco.ca/fr/projet/revetements-de-plancher/9/choisir-des-couvre-planchers-durables-et-a-faibles-emissions-de-cov/

8- Site web de EcoHabitation http://www.ecohabitation.com/

9- Vernir ses planchers http://vieenvert.telequebec.tv/sujets/615

10- Donnez à votre salon une orientation écolo http://ecovie.banquescotia.com/articles/donnez-%C3%A0-votre-salon-une-orientation-%C3%A9colo

11- La qualité de l'air intérieur - un portrait global http://www.tapiscanadien.org/carpet_and_health/air_quality/overview-f.php

12- Guide pour une construction et une rénovation respectueuses de l'environnement http://www.tpsgc-pwgsc.gc.ca/biens-property/gd-env-cnstrctn/anna-4-fra.html

13- Carreaux et couvre-planchers de vinyle http://www.armstrong.com/commflram/can1/cf/ca/article31929.html

14- Planchers : Contreplaqué ou OSB? Quel est le meilleur choix pour un sous-plancher par rapport à la qualité de l'air? http://www.ecohabitation.com/assistance/node/637

dable et produit le taux le plus élevé d'émis-sions de tous les revêtements de sol »12. Toute-fois, les tuiles et les carreaux de vinyleArmstrong rencontrent les normes FloorScoreau niveau de l’émission de COV. Offerts enplusieurs motifs et couleurs, ces revêtementsde sol sont conformes aux normes LEED13 .

Des composés organiques volatils jusque dans le sous-plancherTous les revêtements de sol seront installés surun sous-plancher, donc une attention parti-culière est nécessaire lors du choix d’un sous-

plancher. Si on choisit le panneau de copeauxorientés (en anglais oriented strand board) oule contreplaqué, il faut prendre soin de consul-ter les fiches signalétiques pour s’assurer defaibles émissions en COV14. En effet, ces matéri-aux contiennent de la colle. Lors de l’installa-tion d’un sous-plancher, l’utilisation d’agrafeset de clous pour le fixer représente un avantagesignificatif par rapport à l’utilisation de la colle.La qualité de l’air dans une habitation reposesur un choix judicieux dès la préparation de lapose du plancher.

En résumé, toutes les composantes d’unrevêtement de sol peuvent émettre des COV, del’installation à l’entretien. L’arrivée de l’étique-tage en France simplifiera la consultation quiamènera son lot de questions sur les meilleurschoix. Il semble donc judicieux pour les spé-cialistes en couvre-planchers de bien connaîtreles impacts en matière de la qualité de l’airdans les bâtiments.

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