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 · anniversaire de fondation de l’APCHQ. Ce numéro exclusif ne fait pas que retracer l’histoire et l’évolution de votre ... À l’aube des années 1960, des constructeurs

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Jean Charest, Premier ministre

Lise Thériault, Ministre du Travail

Message du premier ministre, Jean Charestet de la ministre du Travail, Lise Thériault

Chapeau à un demi-siècle de réalisations!

À titre de premier ministre du Québec et de ministre du Travail, nous joignons nos voix afin de souligner le 50e anniversaire de l’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec. Un anniversaire important, qui signe un demi-siècle de développement et de réalisations dans la construction d’habitations au Québec.

Si, aujourd’hui, l’APCHQ joue chez nous un rôle phare dans la construction d’habitations, c’est parce qu’elle a su être et demeurer un guide et un représentant inspirants pour ses membres. Par les services et les formations qu’elle leur propose, elle contribue, avec eux, à offrir à la clientèle, aux acheteurs et aux propriétaires, une garantie de qualité et de rendement qui ne se dément pas.

Le gouvernement du Québec est fier de saluer ici le dynamisme, le professionnalisme et la vision de l’APCHQ. Nous adressons nos félicitations à la grande équipe de cette association, ainsi qu’à tous ceux, qui, par leur travail et leur engagement exceptionnels, participent à la poursuite de sa mission.

Bravo pour ces 50 ans!

QUÉBEC HABITATION | VOL. 28 | ÉDITION SPÉCIALE | SEPTEMBRE 201150 ANS D’HISTOIRE 3

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C’est avec grand plaisir que l’équipe de Québec habitation vous présente cette édition spéciale soulignant le cinquantième anniversaire de fondation de l’APCHQ. Ce numéro exclusif ne fait pas que retracer l’histoire et l’évolution de votre association depuis sa fondation; il brosse aussi le portrait d’une industrie qui a relevé d’importants défis et largement contribué à transformer le marché de l’habitation québécois. Ce regard rétrospectif sur les 50 dernières années permet de mesurer en partie le chemin parcouru dans la conception et la construction

d’habitations et d’apprécier l’importance que revêt cette industrie dans l’activité économique du Québec.

Vous remarquerez également la nouvelle facture du magazine, plus épurée et moderne, ainsi que son format inhabituel qui le distingue des autres publications. Toute l’équipe espère que ces changements vous plairont et que vous prendrez beaucoup de plaisir à lire son contenu, à découvrir ou redécouvrir certaines facettes particulières de votre industrie ainsi que la vision prospective de votre association sur les prochains défis et enjeux.

Bonne lecture!

Georges Gay,Éditeur

Bienvenue!Sommaire

Éditeur : Georges Gay

Rédacteur en chef : Jean Garon

Collaborateurs à la rédaction : Pierre Bélanger, Stéphane Gagné, Marie Gagnon, Louise A. Legault

Photographies : Frédéric Auclair, André Gagné, Jean Garon et iStockphoto

Réviseure : Hélène Roy

Publicité : Alain Ledoux

Coordination de la production : Sylvie Paquin

Direction artistique : Guylaine Germain

Impression : Solisco

Préparation postale : Cité Poste

Québec habitation est publié par L’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ) afin de refléter l’actualité de l’industrie de l’habitation et faire valoir ses artisans et leur travail.

Les textes et illustrations ne peuvent être reproduits sans l’autorisation de l’éditeur.

Dépôt légal à la Bibliothèque nationale du Canada. ISSN 083 5-4995

Posté à Montréal. Imprimé au Canada. CCAB

Membre du Canadian Business Press

QUÉBEC HABITATION 5930, boul. Louis-H.-La Fontaine Anjou (Québec) H1M 1S7Téléphone : 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 356 Télécopieur : 514 353-4825www.quebec-habitation.com [email protected]

QUÉBEC HABITATION | VOL. 28 | Édition spéciale | SEPTEMBRE 2011

- Message du premier ministre, Jean Charest, et de la ministre du Travail, Lise Thériault 3

- Message du président du conseil d’administration de l’APCHQ, Benoit Lévesque 5

- L’APCHQ, un réseau de 15 associations régionales 6

- Message du président-directeur général de l’APCHQ, Jean-Pierre Sirard 7

- Les présidents de l’APCHQ depuis 50 ans 8

- L’APCHQ se fait le chien de garde d’une révolution... pas toujours tranquille 9

Un regard rétrospectif sur les 50 dernières années montre bien tout le travail accompli et le chemin parcouru pour faire de l’habitation une véritable industrie. Par ses nombreuses actions politiques, l’APCHQ a apporté une contribution de premier plan tout en veillant au grain.

- Les constructeurs d’habitations se mobilisent 14

À l’aube des années 1960, des constructeurs d’habitations décident de se regrouper, se mobiliser et se donner une voix forte pour appuyer leurs revendications et défendre leurs intérêts. Leur initiative mènera à la création de l’APCHQ.

- Un demi-siècle d’évolution de l’architecture résidentielle québécoise 16

Il y a 50 ans, la banlieue commençait à se dessiner autour des grandes villes. Le marché de l’habitation était alors en pleine ébullition pour combler une pénurie de logements. Et depuis, l’architecture et le design intérieur ont laissé plusieurs marques sur l’habitation québécoise.

- Un marché de l’habitation cycliquement en profonde mutation 22

Les mises en chantier au Québec ont connu toutes sortes de conjonctures au cours des 50 dernières années. Les vagues démographiques qui ont déferlé sur la province, la conjoncture sociopolitique, les hauts et les bas de l’économie ont tous influencé l’histoire du marché québécois de l’habitation.

- Ce qui a changé l’habitation de A à Z 30

Aperçu des principales innovations qui ont changé l’habitation depuis 50 ans.

- Une industrie tonifiée par les innovations technologiques 38

La construction d’habitations n’a jamais autant évolué au Québec que depuis les 50 dernières années. Encore considérée comme une activité artisanale jusqu’au tournant des années 1960, elle est devenue une industrie structurée très productive grâce à de nombreuses innovations technologiques.

- Un guichet de services unique pour ses membres 42

En 50 ans d’existence, l’APCHQ a connu une progression remarquable. Très petite au début, l’association est devenue un important fournisseur de services et une organisation bien outillée pour défendre les intérêts de ses membres.

- Des partenariats d’affaires profitables aux consommateurs 45

L’APCHQ a conclu des partenariats d’affaires ponctuels ou à long terme dans le but d’offrir de meilleurs services à ses membres, mais aussi pour mieux desservir les marchés de l’habitation. Ces initiatives ont largement profité aux consommateurs.

- En route pour relever d’autres défis 48

Quelques dirigeants de l’APCHQ entrouvrent une fenêtre sur l’avenir en indiquant les défis auxquels l’organisation compte s’attaquer pour rester à la tête de l’industrie et au cœur des gens, encore longtemps.

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Benoit Levesque,Président de l’APCHQ

et président de Les Constructions

Claude Levesque inc.

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La vision de l’APCHQ ainsi que chacune de ses orientations s’appuient sur des valeurs fondamentales, telles que la qualité et le professionnalisme de ses membres. Elles relèvent aussi de la responsabilité et de l’engagement de chacun de ses employés qui participent activement à la croissance de l’organisation.

Partageant les mêmes valeurs et la même vision, les associations régionales de l’APCHQ forment de solides assises qui permettent à l’ensemble du réseau de demeurer performant et d’occuper une place prépondérante dans l’industrie. De fait, le réseau de l’APCHQ transige aujourd’hui avec plus de 17 000 entreprises réunies au sein de 15 bureaux régionaux, ce qui confirme sa position de leader et fait d’elle la plus importante association d’entrepreneurs au Canada.

Depuis 50 ans, l’APCHQ s’appuie sur la force de son réseau provincial pour suivre l’évolution du marché et être au fait des développements en matière d’habitation, de façon à bien remplir sa mission. Elle voit également à représenter les entrepreneurs en fonction de leurs intérêts et à leur offrir des produits et services de qualité adaptés à leurs besoins.

La force du réseau est notre raison d’être, et nous sommes très fiers de pouvoir compter sur l’apport inestimable des administrateurs de chacune des associations régionales. Celles-ci, par leurs nombreuses initiatives, leurs actions et leurs projets innovateurs, ont grandement influencé les développements en matière d’habitation. Notre sphère d’influence est véritablement à la mesure de la force de notre réseau.

À titre de président du conseil d’administration de l’APCHQ provinciale, je tiens à féliciter chaleureusement tous ceux et celles qui ont participé à l’essor de la grande famille APCHQ depuis 50 ans. Bravo!

Message du président du conseil d’administration

Une sphère d’influence à la mesure d’un réseau provincial

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Forte de plus de cinq décennies d’existence, l’APCHQ a su se tailler une place de choix et accroître son rayonnement auprès de tous les intervenants de l’industrie de la construction. C’est grâce à la force d’un réseau constitué aujourd’hui de 15 associations régionales que l’entité provinciale de l’APCHQ peut fièrement célébrer ses 50 ans d’existence. Voici la chronologie du développement de ce réseau.

L’APCHQ,un réseau de

15 associations régionales

Abitibi-TémiscamingueRelevant du service des liaisons régionales de l’APCHQ, ce bureau régional existe depuis 1969 et compte actuellement 150 membres qui bénéficient à distance des services de l’Association et des tournées d’informations données par le bureau provincial.

Beauce-AppalachesÀ son origine en 1964, cette régionale comptait une dizaine de membres de Thetford-Mines. Elle compte maintenant plus de 500 membres répar-tis sur un vaste territoire desservi par un bureau à Saint-Georges et un autre à Thetford-Mines. Elle organise chaque année les EXPO habitat de la Beauce et de Thetford-Mines ainsi qu’une Tournée des maisons témoins.

Bois-FrancsDepuis 1964, les objectifs de l’APCHQ Bois-Francs sont d’unir les constructeurs d’habitations, d’amé-liorer la qualité des maisons construites dans la région, de perfectionner les méthodes d’exploita-tion, de faire profiter les constructeurs des connais-sances de leurs collègues et de représenter ses 365 membres.

Centre du QuébecPrévoyant un essor économique dans cette région, l’APCHQ a créé cette régionale en 1985. Elle compte maintenant 380 membres et travaille à la promo-tion et à la défense des intérêts de l’industrie, ainsi qu’à l’amélioration de la qualité de la construction et à la reconnaissance du professionnalisme de ses membres.

Côte-NordRelevant du service des liaisons régionales de l’APCHQ, cette régionale a été créée en l’an 2000 et compte actuellement 150 membres qui bénéficient à distance des services de l’Association et des tournées d’informations données par le bureau provincial.

Est-du-QuébecFondée en 1976, cette régionale compte maintenant un peu plus de 580 membres. Elle organise chaque année le Salon EXPO habitat à Rimouski.

EstrieAu moment de sa fondation en 1961, cette régionale comptait cinq membres; pour son cinquantenaire, elle vise un effectif de 1000 membres. Elle célèbre cinquante ans d’initiatives novatrices, de projets audacieux et de succès retentissants comme l’EXPO habitat Estrie et la Grande tournée des maisons neuves.

Haute-YamaskaFondée en 1989, cette régionale offre à ses 840 membres un guichet unique pour des services et de l’information de qualité. Elle met tout en oeuvre pour répondre aux besoins grandissants des entre-preneurs généraux et spécialisés, des fournisseurs et des entreprises de services du secteur de la construction.

Lac Saint-JeanCréée en 2006, cette régionale compte mainte-nant un peu plus de 270 membres. Elle s’affaire à regrouper les intervenants du domaine, à établir un centre de référence, et à promouvoir l’organisation professionnelle et la défense des intérêts de ses membres.

Mauricie-LanaudièreForte de ses 2 200 membres, cette régionale en pleine expansion accorde la priorité aux services aux membres. Elle s’applique à développer et faire valoir le professionnalisme des membres, à les re-présenter et les défendre, ainsi qu’à promouvoir l’industrie.

Montérégie-SuroîtFondée en 1960, cette régionale a acquis une répu-tation de crédibilité et de probité auprès de ses 865 membres et des consommateurs. Elle s’occupe prin-cipalement de la promotion du professionnalisme de ses membres et de la défense de leurs intérêts.

Montréal métropolitainLa plus ancienne et plus importante régionale de l’APCHQ, elle remonte à 1950 et compte plus de 3 800 membres qu’elle dessert aussi à partir de bu-reaux satellites à Candiac et Blainville. Génératrice d’idées novatrices, elle a mis sur pied le concours Domus qui reconnait l’excellence en construction et en rénovation domiciliaires depuis 1983.

OutaouaisFondée en 1964, cette régionale représente plus de 960 entreprises, la construction et la rénovation résidentielles étant le second employeur en impor-tance dans la région après le gouvernement fédé-ral. Cette régionale s’est donné comme mandats de défendre les intérêts des membres, de susciter des relations d’affaires et d’assurer la formation et l’information.

QuébecCréée en 1958 et forte de plus de 2 000 membres, cette régionale s’est donné trois mandats, soit ceux de représenter et de défendre l’industrie, d’ac-croitre le professionnalisme de ses membres et de promouvoir l’industrie. Elle remet depuis 25 ans des trophées Nobilis qui soulignent les projets les plus méritants de ses membres.

SaguenayLa création de cette régionale remonte à 1966. Ayant su s’adapter aux nombreux changements technologiques et aux nombreuses réformes de l’in-dustrie, cette association offre à ses 330 membres une gamme de services à la fine pointe, dont une salle de plans virtuelle.

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Jean-Pierre Sirard,Président-directeurgénéral de l’APCHQ

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Message du président-directeur général

Une notoriété d’excellence bien méritée

L’achat d’une maison est le plus important investissement d’une vie. Pas étonnant que les acheteurs s’attendent à ce que nos entrepreneurs suivent l’évolution de leurs besoins et s’adaptent à leurs goûts. Du développement intensif des banlieues pour répondre aux besoins des jeunes familles, jusqu’aux grands complexes de copropriétés en ville pour faciliter le transport, en passant par les maisons bigénérationnelles et les rénovations de tous types, les entrepreneurs ont bien répondu à la demande, et l’APCHQ a fait ce qui était nécessaire pour les accompagner dans cette évolution.

Que ce soit par la formation des entrepreneurs sur les nouvelles normes de construction, par les conseils en relations du travail, par les exigences de qualité de construction à travers ses plans de garantie, par les mesures de prévention introduites en santé et sécurité du travail, par les défenses juridiques ou par le support informatique et l’Internet, l’APCHQ a toujours répondu à l’appel de ses membres tout en se montrant proactive dans le développement de ses services.

La notoriété de notre Association, nous la devons à des centaines d’entrepreneurs qui ont partagé bénévolement leur savoir-faire dans les divers comités régionaux et provinciaux. Ils ont façonné l’Association dans le respect de la mission qu’elle s’est donnée, qui consiste notamment à : « développer et faire valoir le professionnalisme de ses membres entrepreneurs, voir à les représenter en fonction de leurs intérêts afin de leur permettre d’évoluer dans un environnement propice à la prospérité des marchés d’habitation et de la construction, dans le respect des attentes de leurs clients ».

Cette notoriété, nous la devons aussi aux employés qui se sont impliqués à fond depuis 50 ans, et plus particulièrement à Omer B. Rousseau, mon prédécesseur. À celui-ci, à tous les employés, tant en région qu’à l’Association provinciale, à tous nos entrepreneurs bénévoles, je dis merci. Ce 50e anniversaire est bien la preuve de l’excellence de ce que nous avons bâti ensemble.

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Jean-Yves Gélinas1964-65

Yves Germain1962-63

Yves Barette1969

Fernand Boissé1966-68

Albert Gagnon1970-71

Maurice Denommée1972

Gérard Allard1976

Claude Caron1973

Albert Lavoie1974

Fernand Alain1975

Marcel Leclerc1977

Roger BédardPrésident fondateur

de la Commission des garanties

1976

Yvon Bouchard1978

Jean-Paul Hamelin1983

Jean-Denis Breton1980

Pierre Rioux1982

Gérard Gazaille1979

Robert Gibelleau1981

Édouard Deslauriers1984

Leo Petitclerc1985

Armand Houle1987

Richard Gianchetti1986

André P. Charbonneau1989

Richard LaSalle1991

Conrad Gosselin1988

Laurier Y. Dechêne1990

Gaétan Rouillard1993

Jean-Marie Meunier1995

Jean-Marc Taillefer1997

Alain Bolduc1994

Bernard Bergeron1996

Alain Rousseau1998

Jacques Renald1992

Luc Demers1999

Jocelyn Boivin2002

André Marc Charbonneau

2004

Yves Lessard2005

Pierre Perreault2003

Claude Gazaille2000

Louis-Joseph Beaudoin

2001

Jean Houde2010

Benoit Levesque2011

Michel Fontaine2007

Alain Jacques2009

Jean St-Hilaire2006

Michel Cholette2008

Omer B. Rousseau membre honoraire

2008

50 ans d´histoire

Les présidentsde l’

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Un regard rétrospectif sur les 50 dernières années montre

bien tout le travail accompli et le chemin parcouru dans

l’industrie québécoise de la construction et de la

rénovation résidentielles, dont l’activité économique

représente maintenant près de 8 % du produit intérieur

brut. Par ses nombreuses actions politiques,

l’Association provinciale des constructeurs d’habitations

du Québec (APCHQ) a apporté une contribution de premier

plan à l’ensemble du secteur de l’habitation en

se faisant le chien de garde d’une révolution...

pas toujours tranquille.

Le dossier des relations de travail dans la construction en est un qui a retenu énormément l’attention. Lorsque l’APCHQ entre en scène, au début des années 1960, on compte 15 décrets régionaux, certains particuliers à des métiers. La Loi sur les décrets de conventions collectives permet leur extension à tous les travailleurs du secteur, syndiqués ou non. Les luttes intersyndicales sont âpres, la construction roulant à fond de train, entre autres, avec les grands travaux de l’Exposition universelle, de l’autoroute Décarie et du métro de Montréal, ainsi que de la Manicouagan.

Tout cela va changer, en 1968, avec le dépôt du projet de loi 290 du ministre du Travail, Maurice Bellemare. La Loi sur les relations du travail dans l’industrie de la construction étend le décret à l’échelle provinciale et uniformise ainsi les conditions de travail et les avantages sociaux. De plus, elle impose l’adhésion syndicale et patronale en reconnaissant notamment la représentation de cinq associations patronales, dont l’APCHQ, au chapitre de la négociation.

Changement de régime, certes, mais pas de climat. Les luttes intersyndicales reprennent de plus belle sur les grands chantiers, et toute l’industrie est emportée dans un tourbillon qui culminera avec le saccage du chantier de la Baie-James en 1974. Enquêtes policières, écoute électronique, trafic d’influence, extorsion, intimidation, chantage, la réputation de l’industrie est ternie à jamais.

L’APCHQ se fait le chien

de garde d’une révolution… pas toujours

tranquille

Par Louise A. Legault

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La Commission Cliche, à laquelle siégeaient Brian Mulroney, Robert Cliche et Guy Chevrette, a donné lieu à une rafale de projets de lois visant à mettre de l’ordre dans l’industrie.

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Le gouvernement se donne alors plein pouvoir, avec la Loi 201, de prolonger, d’abroger ou de modifier le décret de la construction, le chantier des Jeux olympiques étant dans la balance. Le ministre du Travail, Jean Cournoyer, forme alors la Commission d’enquête sur l’exercice de la liberté syndicale dans l’industrie de la construction, la Commission Cliche. Fort médiatisée, elle lancera la carrière politique de Brian Mulroney, Guy Chevrette et Lucien Bouchard. À la suite du dépôt du rapport, une rafale de projets de loi s’abat sur l’industrie, et l’Association des entrepreneurs en construction du Québec (AECQ) devient le seul représentant de la partie patronale aux négociations pour le renouvellement du décret de l’industrie de la construction. L’APCHQ ne retournera à la table des négociations que bien des années plus tard, menant entre-temps une lutte épique pour la reconnaissance distinctive du secteur résidentiel.

Avec la crise économique du début des années 1980, l’APCHQ présente l’argument que les conditions de travail sous le décret de la construction ne reflètent tout simplement pas la capacité de payer des acheteurs de maisons. Les membres de l’APCHQ vont jusqu’à rejeter, dans une proportion de 66 %, l’entente de principe intervenue entre l’AECQ et les syndicats en 1982. L’industrie de l’habitation réussit à s’imposer pendant cette période comme un acteur économique de premier plan : c’est l’époque de Corvée-Habitation (voir l’encadré). L’habitation a son propre ministère, tant au provincial qu’au fédéral, et fait l’objet d’un Livre vert (à Québec) et d’un Livre bleu (à Ottawa).

Des années tumultueuses

Dans les années 1980, un grand vent de déréglementation balaie la planète. C’est l’époque du reaganisme et du thatchérisme, et le Québec n’y échappe pas. Plusieurs groupes d’étude se penchent sur la question et ceux-ci mèneront au dépôt des rapports Gobeil, puis Scowen et, plus tard, Picard-Sexton. Croulant sous la réglementation, l’industrie voit d’un œil plutôt favorable tout mouvement en ce sens, notamment pour contrer la montée du travail au noir, en pointant du doigt « l’artisan », dans le langage administratif, ou encore le « chaudron de la construction », dans la parlure plus colorée du milieu syndical.

Corvée Habitation : un franc succès

Au plus fort d’une crise économique dévastatrice, au début des années 1980, les partenaires du secteur de l’habitation – le gouvernement, les municipalités, les institutions financières, les employeurs et les travailleurs – se serrent les coudes pour mettre de l’avant Corvée-Habitation, un programme qui favorisera la construction de 56 000 logements en trois ans. Travailleurs et employeurs consacrent 12,5 cents de l’heure travaillée à un fonds de relance qui permet de réduire les taux hypothécaires astronomiques d’alors. Une autre crise incitera la création, en 1991, du programme Mon taux, Mon toit, à même les contributions de Corvée-Habitation, pour stimuler de nouveau la construction résidentielle.

Les négociations de 1984 ont révélé le profond malaise que ressentent les constructeurs d’habitations face au décret. Des conditions de travail qui s’adaptent mal aux réalités particulières de ce secteur où l’entrepreneur ne peut refiler la note qu’au consommateur.

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Selon l’économiste Pierre Bélanger, le marché noir accaparait alors 25 % des travaux de construction. Une proportion qui avait triplé depuis 1976. Le litige entre le Québec et l’Ontario au sujet de la mobilité de la main-d’œuvre, qui perdurera jusqu’en 2006, s’inscrit dans cette mouvance.

En 1988, la rénovation résidentielle est déréglementée. À la faveur d’un autre repli économique, ce mouvement culminera avec l’adoption à toute vapeur du projet de loi 142 du ministre du Travail, Normand Cherry, qui déréglemente les logements de huit unités et moins, ce qui représente environ 85 % des travaux dans le résidentiel, laissant ainsi quelque 20 000 travailleurs sans avantages sociaux. Ce sera partie remise, cependant, car le résidentiel sera réintégré l’année suivante, le gouvernement du Parti Québécois devant imposer le bâillon pour adopter le projet de loi 46.

La tension monte. La machine s’emballe. La ministre du Travail, Louise Harel, souligne que depuis 1969, il y a eu 30 lois et 25 décrets et arrêtés en conseil se rapportant à l’industrie. Vingt mille travailleurs forment le Regroupement des interdits de la construction, n’ayant pas répondu aux critères de délivrance des certificats de classification. On parle de « vrais travailleurs » de la construction : c’est la chasse aux « beaufs » et aux pompiers et policiers qui arrondissent leurs fins de mois. Des manifestations ont même lieu devant les bureaux de l’APCHQ et à la résidence de son vice-président exécutif, Omer B. Rousseau.

Les rapports se suivent, mais restent lettre morte. Un groupe de travail des députés libéraux examine l’industrie de la construction et recommande de déréglementer (de nouveau) la construction résidentielle et de réviser les ratios compagnon/apprentis et les définitions de métier. Un sommet sur l’industrie de la construction a lieu en 1993. Des manifestations appelées « Les lundis de la construction » s’organisent. Alerte à la bombe au bureau d’Anjou de l’APCHQ; incendie au bureau de Québec.

Ce sera finalement en 1995 que l’APCHQ retournera à la table des négociations avec l’adoption de la Loi 46, qui crée quatre secteurs et un tronc commun. Le 15 décembre 1995, l’APCHQ décrète un lock-out qui fait tomber les conditions de travail jusqu’à la signature d’une nouvelle convention. Une grève de deux semaines s’ensuit en mars 1996. La première convention résidentielle, signée en 1999, aura été enlevée à l’arraché. Trois années de négociations, un lock-out, trois grèves, des séances de médiation et d’arbitrage, tout y passe, mais le jeu en vaut la chandelle.

L’Ex-ministre du Travail, Louise Harel, conversant avec l’ex-vice-président exécutif de l’APCHQ, Omer B. Rousseau.

En 1993, quelques jours avant de casser du verre et des œufs au siège social de l’APCHQ, quelques dizaines de manifestants s’étaient rendus à la résidence du vice-président exécutif de l’APCHQ, Omer B. Rousseau. Déjà à ce moment, les discussions semblaient bien engagées.

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Loi 142

Fernand Alain,président de l’APCHQ1975-1976

Conrad Gosselin,président de l’APCHQ,1988-1989

Albert Gagnon,président de l’APCHQ,1970-7972

Richard Gianchetti,président de l’APCHQ,1986-1987

Pierre Rioux,président de l’APCHQ,1982-1983

Richard LaSalle,président de l’APCHQ,1991-1992

Ceux qui prétendent que les entrepreneurs vont s’en mettre plein les poches se trompent. Ils oublient que les entrepreneurs mènent une lutte féroce entre eux.

Il y a trente ans, quand un gars arrivait sur un chantier, il nous disait «Je vaux 12 $». Il se mettait au travail et ça ne prenait pas de temps qu’on pouvait dire si oui ou non il valait douze piastres.

Je pense que le gouvernement n’avait pas d’autre choix, mais j’ai apprécié qu’il protège les avantages sociaux des travailleurs. C’est important pour les hommes.

Ce qu’il y a de nouveau, c’est qu’on va maintenant demander à nos travailleurs qui ont du métier d’enseigner à d’autres ce qu’eux-mêmes savent faire.

Je pense que 142 va aider la reprise puisqu’on va pouvoir baisser considérablement nos coûts et, de ce fait, élargir notre éventail de clients.

On s’est battu pendant des années pour obtenir ce qu’on voulait. Il faut maintenant prouver au gouvernement qu’on peut mener l’affaire à terme.

Le problème de la surréglementation du résidentiel ne date pas d’hier. Depuis plus de 20 ans, les présidents de l’APCHQ ont défilé courageusement les uns derrière les autres, menant le dossier là où ils le pouvaient, participant à des discussions et à des débats, cherchant l’aménagement qui ferait l’affaire. Québec habitation leur avait demandé à l’époque ce qu’ils pensaient de la Loi 142.

Ce qu’en pensaient les membres du

conseil présidentielExtrait de Québec habitation -

Janvier/février 1994

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2001 1999 1998 1998

1997 1996

Cette première convention offre plus de souplesse aux entrepreneurs pour rattraper le temps perdu à cause de la mauvaise température et répartir la semaine de travail en travaillant le samedi et pendant la période de vacances annuelles d’été. Restent le dossier des avantages sociaux imposés par les clauses communes et celui de la formation : l’APCHQ se retrouve en Cour supérieure en février 2000, contestant le rôle de la Commission de la construction du Québec (CCQ) dans le fonds de formation. Le Fonds de formation des travailleurs du secteur résidentiel sera finalement formé en 2002.

Il n’y a pas que les relations de travail qui ont retenu l’attention de l’APCHQ pendant ce demi-siècle. D’autres lois ont aussi ponctué cette période, que ce soit la Loi sur la formation et la qualification professionnelle (1969), celle de la qualification des entreprises de construction (1976), la Loi 17 sur la santé et la sécurité au travail (1979), la Loi sur la protection du consommateur ou celle sur la protection des terres agricoles. L’APCHQ s’est prononcée sur les sujets les plus divers, allant de la conversion en copropriété, la réforme du Code civil, la réforme fiscale, la pierre de remblai, et plus récemment, à la protection des milieux aquatiques humides et riverains. Depuis sa fondation, l’APCHQ a déposé pas moins de 124 mémoires et études.

Des grands enjeux à défendre

De locataires, les Québécois sont devenus peu à peu propriétaires pendant cette période, et l’APCHQ s’est fait le chien de garde de l’accès à la propriété en protégeant son marché. L’APCHQ a d’abord suggéré la possibilité de déduire les intérêts, les taxes scolaires et municipales de l’impôt sur le revenu. Elle y est allée du REPHY en 1982, le Régime enregistré de prêts hypothécaires, qui se voulait un outil pour protéger

les acheteurs d’une nouvelle flambée des taux d’intérêt. Elle s’est insurgée contre l’imposition de la taxe sur les produits et services (TPS) en 1991, puis de la taxe de vente du Québec (TVQ) en 1992, faisant campagne pour soustraire l’habitation de l’application de la TVQ, notamment en publiant des annonces dans les journaux, en faisant signer une pétition dans les EXPOS habitat et en obtenant l’appui de divers groupes pour faire pression sur le gouvernement. Un des arguments évoqués suggère que l’imposition d’une nouvelle taxe amène de l’eau au moulin du travail au noir. On s’entendra finalement sur un taux de remboursement partiel de ces taxes jusqu’à un plafond de transaction, lequel

sera vite dépassé avec la hausse progressive des prix des habitations.

L’APCHQ a aussi participé avec les gouvernements et leurs diverses agences à la préparation de codes, de normes et de programmes, notamment au chapitre de l’économie d’énergie; que l’on songe au programme R-2000 lancé en 1983 ou, plus tard, aux programmes Novoclimat et Rénoclimat. L’APCHQ a aussi été partie prenante à plusieurs programmes de stimulation de la construction neuve et de la rénovation qui ont aidé à former et développer ces secteurs.

La protection du consommateur a toujours préoccupé l’APCHQ. En 1976, elle lançait la première garantie des maisons neuves. Il faudra attendre jusqu’en 1999 avant que le gouvernement rende obligatoire à l’ensemble de l’industrie l’assujettissement de toutes les habitations à un tel programme de garantie. Mais bien avant, l’APCHQ récidivera, en 1985, en lançant la Garantie Rénovation, assortie d’un programme de formation pour les entrepreneurs de ce secteur. Cette garantie sera l’un des critères du programme Rénove de 1995, qui cherchait à la fois à stimuler le secteur et à contrer le marché au noir. Plus de 42 000 logements ont été ainsi rénovés, représentant des travaux de 281 millions $. La bannière Réno-Maître, créée en 2002, offre pour sa part un sceau de qualité en rénovation.

Ce survol des actions politiques menées par l’APCHQ au cours des 50 dernières années montre la contribution importante de l’Association à l’économie et à la société québécoise. Forte de la volonté de ses membres de relever le niveau de professionnalisme dans cette industrie, de rehausser la qualité de ses produits et services tout en donnant satisfaction à la clientèle grand public, elle a laissé un héritage dont tous les membres de l’Association peuvent être très fiers, à juste titre, et qui augure bien pour les 50 prochaines années.

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À l’aube des années 1960, le Québec s’engage

dans une profonde réorganisation de son

appareil étatique. C’est le début de la

Révolution tranquille et la société québécoise a du rattrapage à faire,

notamment en matière de santé, d’éducation

et de logement. Au sein du secteur de la construction

résidentielle, l’heure est également à la

mobilisation. Le temps est en effet venu pour les

constructeurs de parler d’une voix commune.

En 1961, trois regroupements d’entre-preneurs, à savoir l’Association des constructeurs du district de Montréal, la Société des constructeurs d’habitations du district de Québec et la Société des constructeurs d’habitations de Sher-brooke et district – ces dernières ayant été respectivement fondées en 1958 et en 1960 – décident de faire front com-mun afin de faire entendre leur voix dans le tumulte des réformes qui s’an-noncent. L’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ) venait de voir le jour.

Une association forte et influente

L’APCHQ a alors pour mission de repré-senter les constructeurs et de promou-voir leurs intérêts alors que le Québec entre dans une ère de bouleversements majeurs sur le plan social comme sur les plans politique et économique. Son pre-mier conseil d’administration est formé de Fernand Boissé de Sherbrooke, des vice-présidents Adrien Létourneau de Montréal et Yves Barrette de Québec, ainsi que des directeurs des régionales. Leur objectif : faire de l’APCHQ une association forte et influente.

Si les ambitions sont élevées, les moyens financiers, eux, ne sont pas au rendez-vous. Le congrès de 1967, par exemple, doté d’un budget de 5 965 $, ne per-met de dégager qu’un maigre surplus de

92 $, c’est tout dire. Pour atteindre leur objectif, il leur faut donc rallier le plus grand nombre. Le congrès annuel leur en offre l’occasion. Dès l’année sui-vante, l’APCHQ compte dans ses rangs sept associations régionales, soit Hull, Joliette, Montréal, Québec, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Sherbrooke et Victoria-ville.

Au milieu de la décennie 1970, avec ses quelque 4 200 membres, l’APCHQ est désormais le groupe le plus influent du secteur résidentiel sur la scène politique. À cette époque, deux fac-teurs favorisent la hausse du nombre de membres : l’obligation d’adhérer à une association patronale reconnue, et le cautionnement de fidélité par lequel l’APCHQ agit comme caution pour ses membres moyennant la somme de 20 $.

Toutefois, à mesure que les régionales s’affilient à l’APCHQ – elles sont 12 en 1985 –, des tensions surgissent en ce qui a trait au recrutement des membres. En 1990, l’APCHQ tranche en proposant un découpage qui définit les limites territo-riales de chaque régionale.

Le contrôle de l’industrie par l’industrie

Alors qu’une révolution vient de s’opé-rer dans les relations de travail avec l’adoption de la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et

Par Marie Gagnon

Le président du conseil d’administration de l’APCHQ de 1979, Gérard Gazaille, en compagnie d’Omer B. Rousseau sur un chantier.

Mobiliser pour parler d’une

voix commune et forte

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QLes bureaux occupés

par l’APCHQ au fils des ans...

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la gestion de la main-d’œuvre dans l’indus-trie de la construction (Loi R-20), l’APCHQ embauche, en 1971, son premier employé permanent, Omer Beaudoin Rousseau, à titre d’agent de relation de travail et de secrétaire exécutif du Conseil d’administration.

Au cours des décennies qui suivent, l’APCHQ aura fort à faire pour que lui soit reconnu le pouvoir de négocier les conditions de travail propres à son secteur, une recon-naissance qui ne viendra d’ailleurs qu’en 1995. Entre-temps, l’APCHQ déménage son siège social de Victoriaville à la Place Bonaventure à Montréal, où elle signe un bail commun avec l’APCHQ Montréal- Métropolitain. Elle fera ensuite construire son premier siège social – aujourd’hui occupé par l’APCHQ Montréal-Métro – pour enfin s’établir à l’adresse actuelle en 1990.

Au fil du temps, le rôle de l’APCHQ évolue. Il en va de même de sa mission, qui vise désormais à structurer l’industrie, à favori-ser l’accession à la propriété et à protéger le consommateur. Ses interventions en ce sens vont de la publication d’un manuel du propriétaire, en collaboration avec l’Asso-ciation canadienne des constructeurs d’habi-tations (ACCH), à l’instauration, en 1976, du Programme de certification des maisons neuves, dont s’inspirera largement la Régie du bâtiment du Québec pour bâtir le Plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs.

Par ailleurs, avec un taux de propriété sta-gnant autour de 47,4 % en 1971, l’APCHQ met en œuvre diverses stratégies pour stimuler la construction résidentielle au Québec. En plus d’organiser avec les régionales la Semaine nationale de l’habitation, elle joue un rôle de premier plan dans l’opération Corvée Habita-tion, le fer de lance de l’industrie au détour des années 1980, puis dans le programme 20 000 logements de la Ville de Montréal.

Toujours dans l’optique de stimuler la cons-truction résidentielle, l’APCHQ rachète de la régionale Montréal-Métro la foire Expo- Habitat, qui offrira une belle vitrine au savoir-faire des constructeurs d’ici. Parallè-lement, elle s’investit dans la recherche sur l’habitation, en collaborant notamment à la création du programme R-2000, et participe à des projets de démonstration, comme Ten-dances : un habitat pour la vie, la Maison performante et la Maison de verre, pour ne nommer que ceux-là.

Ces projets ne l’éloignent pas pour autant de son but premier, qui est de faire valoir le savoir-faire de ses membres. Au cours de la décennie 1980, l’APCHQ fait de la communi-cation une de ses priorités. Après avoir lancé le magazine Québec habitation, qui devient rapidement la référence de l’industrie, elle reprend la responsabilité des prix Domus, un concours initié par la région de Montréal.

La Provinciale lance également une cam-pagne publicitaire dotée d’un budget de 750 000 $ pour promouvoir ses garanties, dont la nouvelle garantie rénovation qui sera plus tard accordée uniquement aux consomma-teurs faisant affaire avec les entrepreneurs certifiés de la bannière Réno-Maître. Avec des partenaires, elle inaugure par la suite Les 100 jours de l’habitation, une campagne de trois millions de dollars, du jamais vu dans l’industrie.

Outre le congrès annuel, dont la popularité ne se dément pas, l’APCHQ développera gra-duellement une panoplie de services à l’inten-tion de ses membres.

Cinquante ans plus tard, l’APCHQ peut dire « mission accomplie ». Avec ses quelque 17 000 membres réunis au sein de 15 bureaux régionaux, elle occupe aujourd’hui une place prépondérante dans l’industrie de la construc-tion et de la rénovation résidentielles. Elle est devenue l’unique porte-voix et la seule repré-sentante de la partie patronale pour le sec-teur résidentiel à la table des négociations. L’association forte et influente dont rêvaient ses fondateurs est aujourd’hui prête à relever les défis de demain.

À la Place Bonaventure Au 5800, boul. Louis-H. La Fontaine, devenule siège social de l’APCHQ Montréal métropolitain

Actuellement, au 5930, boul. Louis-H. La Fontaine

Les bureaux occupés par l’APCHQ au fils des ans...

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1960Par Louise A. Legault

Il y a 50 ans, la banlieue commençait à se dessiner autour des grandes villes, inspirée par le mouvement Cité-jardin anglais. Ces projets réalisés à l’écart de la circulation automobile se distinguaient par leurs rues en lacet, leurs espaces verts et communautaires, tout à l’opposé du macadam des villes et de leur pollution. Le bungalow y régnait en roi et maître. On y retrouvait, dans un espace de 1 000 pi ca sur un seul étage, le salon (souvent réservé à la visite), la cuisine, la salle de bains et trois chambres à coucher de taille sensiblement égale. Les plans de l’époque ne comportaient pas encore de garage; un abri d’auto y figurait, tout au plus.

Le bungalow en L était un modèle très populaire. Denis Chamberland, concepteur en chef chez Dessins Drummond, souligne la contribution de la Société centrale d’hypothèques et de logement (SCHL) à l’époque (avant qu’elle ne troque le mot « centrale » pour « canadienne » en 1979) : « La SCHL publiait le seul catalogue de plans canadiens, rapelle-t-il. L’acheteur pouvait d’ailleurs se procurer des plans complets pour 10 $. » Au milieu des années 1960, les normes de logement du Canada comptaient parmi les meilleures au monde. C’est aussi à cette époque que l’on commençait à occuper le sous-sol, un trait particulier au Canada.

Les projets de démonstration de la SCHL

Créée au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale pour loger les vétérans de retour au pays, la SCHL a fortement marqué l’évolution de la maison canadienne. Benny Farm, construit à Montréal en 1946, était l’un des premiers projets de logements subventionnés au Canada et il est devenu, lors de son réaménagement au début des années 2000, un véritable laboratoire des techniques de construction « vertes ».

Dès 1948, la Société publiait un catalogue de plans, 67 Homes for Canadians, comprenant les gagnants du concours de Petites maisons canadiennes, qui a influencé la construction de maisons pendant une vingtaine d’années. En 1957, la Société y allait de son premier projet de démonstration : Mark I, suivi d’autres protofypes au fil des ans, qui ont permis de mettre à l’épreuve de nouveaux matériaux de construction, de nouvelles techniques et ainsi apporter des modifications au Code national du bâtiment, le tout dans un souci d’accessibilité et de qualité. La SCLH a aussi marqué l’aménagement et le lotissement par ses normes et ses publications.

50 ans d’évolution de

l’architecturerésidentiellequébécoise

Arch

itect

ure e

t des

ign Quand l’Association

provinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ) a vu le

jour, il ne se construisait au Québec que

23 500 maisons par année; une maison coûtait environ

15 000 $, et ça prenait au moins 24 semaines à la

construire. Le marché de l’habitation était alors

en pleine ébullition, répondant à une pénurie

de logements à la suite de la Crise et de la

Deuxième Guerre mondiale. Le secteur

locatif occupait plus de la moitié des mises en

chantier, une dominante qui allait rétrécir comme

peau de chagrin au fil des années, à la faveur

de l’engouement des Québécois à devenir

propriétaires.

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André Bourassa,Président de l’Ordre des architectes du Québec

1970Démocratisation de la relation architecte/entrepreneur

La SCHL a participé à plusieurs projets d’avant-garde; que l’on songe à Habitat 67 lors de l’Expo 67, qui mettait à profit la préfabrication. Il y a eu aussi la Maison saine en 1992, puis la maison pour personnes hypersensibles, qui se penchaient sur les questions de santé des occupants et la qualité de l’air intérieur. Plus récemment, en 2006,

l’initiative EQuilibrium mettait de l’avant onze projets de démons-tration (dont trois au Québec), des maisons à consommation énergé-tique nette zéro, suivie en 2009 par l’initiative Collectivités EQuili-brium, qui vise à étendre les prin-cipes de construction durable à un ensemble d’habitations.

Selon André Bourassa, président de l’Ordre des architectes du Québec, la maison des années

1960 était souvent simple, dépouillée et fonctionnelle. Dans les années 1970, la tendance voulait que l’on « enjolive ». Le Québec retournait alors à ses racines et l’habitation retrouvait la galerie avant, les lucarnes et le toit en larmier des vieilles maisons québécoises. Bien des « néo-québécoises » datent de cette époque.

En septembre 1979, à la faveur d’amendements à son code municipal, la Ville de Montréal relance la construction résidentielle sur son territoire avec l’Opération 10 000 logements, rapidement devenue Opération 20 000 logements. Montréal mettait ainsi en valeur des terrains vagues; on évaluait en ce temps-là que le renouveau urbain des années 1950 et 1960 avait laissé le centre de la ville à moitié vide et que l’Opération 20 000 logements donnait une seconde vie à certains quartiers. Pour plusieurs entrepreneurs, ça a été un premier contact avec les architectes, ces nouveaux projets étant attribués, entre autres, en fonction de leur intégration au milieu et leur qualité architecturale.

La relation architecte/entrepreneur s’est alors démo-cratisée. Les entrepreneurs ont pu reconnaître ce que les architectes pouvaient apporter en « réconciliant l’inconciliable ». André Bourassa explique : « L’archi-tecte apportait un complément d’expertise et pouvait souvent mettre à profit l’expertise d’autres secteurs, les entrepreneurs étant plus spécialisés. Dans un sec-teur de plus en plus concurrentiel, c’était une façon de se démarquer de ses concurrents, une maison bien dessinée se vendant toujours mieux. »

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Au début des années 1980, la récession frappe de plein fouet, les taux d’intérêt atteignant 22 % en 1981. Pour relancer l’économie, l’industrie et ses partenaires lancent le programme Corvée Habitation qui permet de soutenir l’industrie de l’habitation pendant trois ans. Récession oblige, Denis Chamberland se rappelle de maisons plus petites, autour de 900 pi ca, aux lignes simples, mais hardies. Prix moyen : 49 277 $. Le revêtement de vinyle faisait son apparition de même que la brique pastel. On s’adressait alors plus spécifiquement aux premiers acheteurs.

Durant les années 1980, l’industrie repart de plus belle et flirte avec des marchés et concepts inédits. Répondant à de nouveaux segments de marché dans les grands centres urbains, la copropriété explose, allant jusqu’à supplanter la construction de propriétés individuelles dans la plupart des régions du Québec. La Belle Province devient le paradis de la petite copropriété : des immeubles de moins de cinq étages, offrant des logements abordables qui affichent cependant des caractéristiques des maisons plus luxueuses. Le marché de la rénovation prend aussi son envol. La valeur des travaux de rénovation ira même jusqu’à dépasser celle de la construction neuve dans les années qui suivront. Ce sont les quincailleries et magasins de matériaux de construction à grande surface qui seront les premiers à s’en réjouir.

Petit à petit, la maison à paliers gagne des adeptes. « Dans certains cas, ironise Denis Chamberland, le nombre de paliers était un facteur d’ascension sociale. » Les Québécois craquent pour les plafonds cathédrale, les salons surbaissés et les mezzanines. La maison prend aussi du coffre, sa superficie grimpant à 185 mètres carrés (1 991 pi ca).

Autre concept qui trouvera un terreau fertile au Québec : la maison évolutive. Mise au point par les professeurs Avi Friedman et Witold Rybczynski du Programme de logements abordables de l’Université McGill en 1990, la maison évolutive sera adoptée par de nombreux entrepreneurs québécois. On compterait quelque 6 000 unités de ce type dans la région de Montréal. Cette maison d’environ 1 000 pi ca, d’une largeur de 14 pi, était destinée aux ménages à revenus modestes et conçue de façon à pouvoir évoluer avec la famille et sa situation financière. Elle mettait à profit l’aménagement à aire ouverte, l’intérieur ne présentant aucun mur porteur. Le concept a mérité le Prix mondial de l’habitat de la Building and Social Housing Foundation en 1998.

1980

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Plus ouvert, l’aménagement intérieur connait d’importantes modifications. « Là où le salon était réservé aux grandes occasions, on recherche maintenant des pièces multifonctionnelles, plus confortables », raconte le designer André Lapointe, président de l’Association professionnelle des designers d’intérieur du Québec (APDIQ). On cherche aussi à créer une circulation plus fluide entre les pièces.

La table à dessin de l’APCHQ

L’APCHQ a elle aussi mis de l’avant des concepts d’habitation. De 1988 à 1995, les maisons Expo-Habitat ont présenté des concepts novateurs comme la maison de verre, la maison dans le métro et même une maison verte. En 1991, Tendances, une initiative composée de deux copropriétés situées dans le Parcours du cerf à Longueuil, se voulait un projet de démonstration des nouvelles techniques en matière d’insonorisation, de ventilation, d’économie d’énergie et d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite.

En 1992, l’APCHQ reprenait du marteau avec La Maison performante, au Domaine Champfleury à Laval. Conçue par l’architecte Christian Ouellet, grand défenseur de l’énergie solaire, la Maison performante a été lauréate d’un concours organisé par Énergie, Mines et Ressources Canada. Le concept partait du principe que la nouvelle génération de maisons super efficaces devait consommer la moitié moins d’énergie que la maison R-2000, la norme d’alors. Géothermie, solaire passif et actif, domotique étaient mis à contribution. La Maison performante ne devait consommer que 10 500 kWh d’énergie par année. On parlait aussi de matériaux sains et recyclés, de conservation de l’eau avec la récupération de l’eau de pluie et l’utilisation de toilettes à faible débit, et même de protection contre les champs électromagnétiques. Vingt ans plus tard, ces technologies ne sont pas encore monnaie courante. La Maison performante avait même fait l’objet à l’époque d’un reportage dans le magazine américain Popular Science.

La maison Performante

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Des excès de styles

« Le début des années 1990 verra le retour de l’architecture victorienne, la moindre petite maison étant flanquée de sa tourelle », se souvient Denis Chamberland. Un cauchemar pour les menuisiers, avec toutes ces moulures! Fenêtres à carreaux, porches sur deux et parfois trois façades, le Québec reproduit les excès de cette période stylistique.

Dans la seconde moitié des années 1990, le style « néo-manoir » s’impose avec des maisons de 2 500 pi ca et plus. L’abri d’auto des années 1960 a été transformé en garage double. On multiplie les salles de bains, la chambre principale étant souvent flanquée de sa propre salle de bains avec bain à remous et douche, et d’une penderie à l’avenant. On y va d’entrées majestueuses avec des escaliers grandioses. « L’utilisation de logiciels de conception a permis de complexifier outre mesure les volumes de toit », souligne André Bourassa. Il estime que cette poussée de gigantisme a souvent eu raison de la finesse des détails.

Les « boomers », qui ont mené tambour battant cette évolution, continuent de plus belle aujourd’hui avec une recrudescence des projets pour personnes âgées et un intérêt marqué pour la villégiature, la résidence secondaire devenant souvent la maison principale, et se faisant, plus ouverte, plus lumineuse, mais aussi prévoyante. « Souvent, une chambre est aménagée au rez-de-chaussée pour assurer le maintien à domicile, advenant des ennuis de santé », note Denis Chamberland.

L’intégration des principes de développement durable redessine l’habitation actuelle. Les professionnels qui travaillaient souvent en vase clos sont appelés à travailler tous ensemble dès l’étape de conception. L’architecture de paysage retrouve tout son sens; une évolution considérable si l’on songe aux terrains nivelés, mais non gazonnés, autrefois livrés à l’acheteur. Il n’y a qu’à voir l’intérêt soulevé par l’horticulture pour comprendre tout le chemin parcouru.

1990Maisons évolutives de 14 pieds de façade

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2000Pour André Lapointe de l’APDIQ, la relation entrepreneur/designer a elle aussi changé du tout au tout. « C’est le jour et la nuit, dit-il. Il s’agit maintenant d’un travail d’équipe, qui se fait en collégialité avec les autres professionnels du bâtiment ». De son côté, le client est mieux informé, plus averti.

Dans une perspective de développement durable, l’architecte André Bourassa voit, pour sa part, une évolution vers des maisons plus compactes et un style plus contemporain. Influencés par le mobilier et le design, les gens ont déjà commencé à aménager leur intérieur de cette façon, et l’extérieur devra suivre. Il n’y a qu’à voir les réalisations dans la copropriété en hauteur pour constater où va la tendance.

La maison Tendance de Beaconsfield

De 1952 à 1955, la BC Softwood Lumber Association a parrainé un concours de conception qui mettait à profit les produits du bois et les

dernières innovations en matière de confort résidentiel. La maison gagnante de Montréal, un concept signé par l’architecte Philip F. Goodfellow, était revêtue à l’extérieur de cèdre rouge et de panneaux de contreplaqué aux couleurs vives; des bardeaux de cèdre rouge recouvraient le toit. L’intérieur se distinguait par son aménagement ouvert : d’une part, la cuisine était ouverte sur la salle à manger et le salon, d’autre part, il y avait une aire de jeux aménagée pour les enfants. Ce concept faisait aussi la part belle au bois dans le revêtement des murs et des plafonds.

Maison de style Manoir

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Les mises en chantier au Québec ont connu

toutes sortes de conjonctures au cours

des 50 dernières années, et divers cycles ont pris place sur le marché. Les vagues démographiques

qui ont déferlé sur la province, la conjoncture sociopolitique, les hauts

et les bas de l’économie, de même que la place et

les rôles des divers paliers de gouvernement ont

tous influencé l’histoire du marché québécois de

l’habitation et de l’APCHQ depuis 1961.

À la naissance de l’APCHQ, le secteur de la construction et de la rénovation résidentielles commençait à peine à devenir une industrie. L’aménagement de collectivités a graduellement pris le pas sur la simple construction. La rénovation des habitations, comme celle des anciens quartiers, a pris son envol. La population québécoise des 20 ans et plus a connu une importante augmentation, favorisant une croissance rapide des municipalités. Pour la première fois, les mises en chantier d’immeubles à logements ont dépassé en importance celles des maisons individuelles et ont même suscité plus des deux tiers des activités résidentielles en 1968-1969.

Lors de la décennie 1970, les divers paliers de gouvernement ont soutenu en bonne partie le marché. Les programmes d’aide à l’accession à la propriété (PAAP) et la construction de logements locatifs (PALL) de la SCHL ont permis aux Québécois de mieux se loger. À la fin de la décennie, le lancement de l’opération 20 000 logements par la Ville de Montréal et certaines autres initiatives municipales de soutien à l’habitation ont stimulé l’industrie. Près de 500 000 mises en chantier ont été enregistrées durant les années 1970 (moyenne annuelle de 48 230), et 20 % de cette production (100 000 logements) ont été réalisés à l’extérieur des centres urbains de 10 000 habitants ou plus. Sur ce plan, les frontières de la banlieue ont en fait pénétré de plus en plus profondément dans la couronne des grands centres urbains du Québec.

Par Pierre Bélanger

Le théâtre de plusieurs

transformations profondes

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La décennie 1980 a bien mal commencé. Les taux d’intérêt ont pris l’ascenseur pour atteindre plus de 20 %, et les mises en chantier ont connu au Québec l’un de ses plus bas niveaux historiques des 50 dernières années, soit seulement 23 492 unités en 1982. Les intervenants de tous les milieux de l’industrie ont réagi en créant Corvée Habitation, qui a permis de relancer les activités. Un boom immobilier majeur a suivi et près de 75 000 mises en chantier ont été recensées en 1987, le sommet des 50 années d’existence de l’APCHQ.

La décennie 1990 a été marquée par une diversification croissante de la production résidentielle. La copropriété, apparue quelques années auparavant, est devenue une formule de propriété alternative. Les maisons individuelles se sont personnalisées, et les maisons manoirs ont surgi dans le décor québécois. Les complexes pour personnes âgées qui ont vu le jour n’étaient pas tous des « manoirs », mais de plus en plus des « résidences ». En contrepartie, plus on avançait vers la fin de la décennie, plus la chute des mises en chantier s’accentuait. Une longue période creuse a suivi entre 1995 et 2000.

Les dix dernières années ont finalement enregistré un cycle de construction particulier à divers niveaux. Les mises en chantier ont été relativement stables durant une très large partie de la décennie et se sont maintenues annuellement autour de 50 000 unités entre 2002 – 2010. Toutes les formules de maisons unifamiliales (individuelle, jumelée et en rangée), le retour des plex, la construction massive de complexes locatifs pour les 65 ans et plus, de même que divers types de condominiums (moins de quatre et plus de cinq étages; luxueux et accès condos; jeunes, préretraités et avec services pour les 65 ans et plus) ont marqué le paysage résidentiel québécois. Par surcroît, les centres-villes de Montréal et de Québec ainsi que les noyaux urbains des premières banlieues (Laval, Longueuil, Gatineau, etc.) dans les quatre autres régions métropolitaines du Québec ont accueilli divers projets résidentiels de nouvelles générations et parfois de nature mixte.

Maisons

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Dépenses d’entretien et de réparation dans le domainerésidentiel, Québec 1971 à 2009 (en millions de $)

La rénovation, un nouveau marché en croissance

Le secteur de la rénovation résidentielle a été, est et sera de plus en plus un marché en émergence. Les habitations construites il y a 25, 35 ou 50 ans ont besoin de plus en plus de réparations mineures ou majeures. L’âge, l’état et les types de bâtiments locatifs érigés durant plusieurs décennies ouvrent aussi la porte à un volume important de travaux de rénovation. L’effervescence du marché de la revente et la hausse de la plus-value immobilière, ces cinq à dix dernières années, ont aussi gonflé la taille de ce marché potentiel. Le recyclage d’anciens bâtiments non résidentiels, la réhabilitation d’immeubles institutionnels et la conversion des chalets en résidences secondaires sont d’autres manifestations de l’ampleur des travaux associés au secteur de la rénovation en habitation.

Les ménages et leurs habitations

Le type de ménage qui a alimenté le marché québécois de l’habitation, lors des 50 dernières années, s’est graduellement modifié. À la naissance de l’APCHQ, les ménages unifamiliaux et tout particulièrement les couples avec enfant(s) étaient dominants. Entre 1971 et 1991, les personnes vivant seules ont vu leur poids relatif doubler et, à la fin de cette période, un ménage sur quatre au Québec se trouvait dans cette catégorie de demandeurs. Au fil du temps, les couples sans enfant sont demeurés un groupe beaucoup plus constant en terme d’importance, tout en voyant leur poids relatif passer de 20 % à près de 30 % jusqu’en 2011.

Bien que les deux dernières décennies aient vu s’accentuer des transformations dans la taille, la composition et le mode de vie des ménages québécois, trois principaux types de ménages occupent aujourd’hui, comme en 1971, une place fort semblable, soit 85 % du marché (voir le tableau à la page suivante). Par ailleurs, en 2011, chaque type précédent capte un ratio comparable au total des ménages québécois (25 % - 30 %).

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Le taux de propriétaires selon le type de ménage a aussi connu une forte croissance. Les couples avec enfant(s) possédaient leur résidence en 1971 dans une proportion de moins de 60 %, alors que le seuil est supérieur à 80 % en 2011 (voir tableau en page 26). Pour ce qui est des couples sans enfant, le ratio de propriétaires est passé de 45 à 75 % durant la même période. La plus forte variation a été enregistrée chez les personnes seules propriétaires, dont la proportion est passée de 20 à 40 %.

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Parallèlement, le type de logements privés possédés a enregistré une augmentation majeure en regard des unités faisant partie d’une copropriété. En 1971, le condominium était quasi inexistant sur le marché québécois de l’habitation. Dix ans plus tard, on comptait quelque 13 000 logements et, en 1991, un peu plus de 61 500. Au début de la décennie 2000, il y en avait 100 000, et aujourd’hui, le Québec en compte près du double, et ce, dans le sillage d’une production annuelle moyenne de 10 000 condominiums neufs pour la période 2001 – 2010. En 2011, un logement possédé sur dix fait partie d’une copropriété au Québec.

Si la tendance se maintient

Les années 2000 ont été le théâtre de plusieurs courants de marché particuliers, voire singuliers. Certains se poursuivront lors de la décennie 2010, mais des nouveaux verront aussi le jour. Les petits ménages continueront de croître sous l’effet du vieillissement de la population, de la hausse du nombre de célibataires et de la faiblesse de la natalité des enfants de l’après-guerre. Le marché des petits logements, en location ou en copropriété, sera en hausse, et ce, surtout dans les zones centrales des milieux les plus urbains. Les couples sans enfant et les ménages ayant 50 ans et plus occuperont eux aussi une place déterminante sur le marché entre 2011 et 2021.

Le passage de 15 à 44 ans constitue une période de la vie qui couvre le départ du foyer parental, l’occupation d’un premier logement comme adulte autonome, la formation d’une ou de plusieurs unions et la mise au monde (ou non) d’un ou plusieurs enfants. Elle représente aussi l’étape où l’accession à la propriété s’effectue ou non. Durant la décennie qui s’amorce, la hausse du nombre de ménages chez les 15 – 44 ans devrait se situer autour de 11 500 seulement. Pour leur part, les baby-boomers, qui ont aujourd’hui de 45 à 64 ans, devraient voir leur nombre chuter de quelque 45 000 ménages d’ici 2021. Cela fera contraste avec la place que ces derniers ont occupée lors des dix à quinze dernières années dans plusieurs segments de marchés résidentiels, et ce, partout dans la province.

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Tendances démographiques au Québec d’ici 2021

La population des 65 ans et plus pourrait être supérieure à celle des 0 – 19 ans, une première dans l’histoire du Québec.

L’accroissement naturel de la population pourrait être nul, à savoir que les décès seraient égaux aux naissances.

L’immigration internationale pourrait devenir la source de croissance démographique (35 000 – 40 000 immigrants par année).

Les ménages vieillissants sont ceux qui occuperont toutefois l’avant-scène. En pratique, quelque 200 000 ménages de 65 – 74 ans et autour de 120 000 ayant 75 ans et plus devraient s’ajouter aux volumes existants en 2011 (près de 450 000 ménages âgés de 65 – 74 ans et de 340 000 de 75 ans ou plus). En 2021, trois ménages québécois sur dix auront 65 ans et plus, comparativement à moins de 25 % à l’heure actuelle.

Ces tendances démographiques devraient se refléter sur le marché résidentiel par la construction de maisons individuelles moins nombreuses, qui laissera une place de plus en plus grande à la copropriété, aux résidences pour personnes âgées et aux maisons urbaines. Somme toute, quelque 235 000 propriétés additionnelles pourraient être construites d’ici 2021, tandis que les logements locatifs pourraient croître de quelque 45 000 unités.

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Chauffage, climatisation, ventilationq Chauffage radiant : Développement de systèmes de chauffage radiants électriques.

q Échangeurs d’air : Développement des systèmes d’échangeurs d’air pour éliminer l’air vicié et apporter de l’air frais dans les habitations.

q Foyers et fournaises : Développement de foyers et fournaises plus propres et plus performants, alimentés par différentes sources d’énergie.

qGéothermie : Développement des systèmes de chauffage et de climatisation utilisant l’énergie géothermique.

q Panneaux solaires : Développement des panneaux solaires thermiques pour le chauffage de l’eau et photovoltaïques pour la production d’électricité.

q Plinthes et convecteurs : Amélioration des performances des plinthes électriques et développement des systèmes de convection de chaleur.

q Thermopompes : Développement des systèmes de thermopompes pour le chauffage et la climatisation.

CuisineqArmoires et comptoirs : Préfabrication systématique des modules d’armoires et de comptoirs et diversification des matériaux utilisés (mélamine, bois d’ingénierie, corian, béton, granit, quartz, acier inoxydable).

q Conception : Développement des concepts de cuisine laboratoire et d’îlot.

q Électroménagers : Amélioration des fonctions et des finis des électroménagers et développement de nouveaux appareils comme les lave-vaisselles, micro-ondes, broyeurs à déchets, ventilateurs et extracteurs d’air.

q Robinetteries : Amélioration du design et des finis des robinetteries de cuisine, ainsi que le développement de fonctions automatisées ou programmables.

« La nécessité est mère de l’invention », disait le célèbre philosophe grec,

Platon. Le monde de l’habitation a été un des terreaux les plus fertiles

de progrès au cours des 50 dernières années.

Voici un aperçu des principales innovations

présentées par ordre alphabétique et non

par ordre chronologique d’apparition.

Par Jean Garon

Ce qui a changé

l’habitation de A à Z

50 an

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Éclairageq Contrôles d’éclairage : Développement des atténuateurs d’éclairage et de la programmation de l’éclairage.

q Encastrés : Développement des systèmes d’éclairage encastrés pour plafond et plancher.

q Fluocompactes : Développement de nouvelles ampoules fluocompactes pour économiser l’énergie.

qHalogènes : Développement des systèmes d’éclairage à bas voltage à halogène.

q LED : Développement des systèmes d’éclairage à diodes électroluminescentes durables et à faible consommation d’énergie.

ÉlectricitéqAlarme et sécurité : Développement de systèmes sophistiqués d’alarme incendie et de sécurité des accès, et de services de surveillance à distance.

qDomotique : Développement des automates programmables et des panneaux de contrôle électroniques des systèmes électromécaniques.

q Informatique et communication : Développement des câblages structurés et des systèmes sans fil.

q Panneaux électriques : Développement des boîtes électriques à disjoncteurs de plus de 100 ampères.

Finition intérieureqMatériaux sains : Développement de peintures, tapis, mélamines et autres matériaux collés qui n’émettent pas de composés organiques volatils (COV) ni d’émanations toxiques ou allergènes.

qMoulures : Développement des moulures de finition O’gee, des moulures en bois jointoyé, en fibres de densité moyenne (MDF) et en plastique.

q Peinture : Développement des peintures au latex et acryliques, ainsi que des peintures recyclées.

q Plafonds : Développement du concept de faux-plafonds architecturaux ou décoratifs et de tuiles acoustiques.

q Revêtements de plancher : Développement de revêtements de plancher en bois franc solide avec de

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nouvelles essences exotiques, de revêtements stratifiés ou laminés en nombreuses essences ou imitations, et de types de finis préfinis en usine (huilés, teints, vernis), y compris de systèmes de plancher flottant.

q Revêtements muraux : Développement de panneaux de gypse anti-moisissures et de panneaux de finition imitant les lambris.

Fondationsq Bétonnage : Amélioration de la qualité du béton et des techniques de bétonnage ainsi que l’ajout d’armature dans les fondations et les dalles de béton des maisons

q Coffrage : Développement des panneaux de coffrage réutilisables en contreplaqué traité en remplacement des coffrages en planches embouvetées.

q Coffrage isolant : Développement des systèmes de panneaux isolants en polystyrène expansé ignifugés pour le coffrage et l’isolation permanente des fondations et des murs en béton armé.

q Cuvelage : Développement technique pour assurer le drainage par l’intérieur des fondations de bâtiments affectées par des infiltrations d’eau.

qDrainage : Remplacement des drains agricoles en terracotta par des drains flexibles en polyéthylène perforés, puis par des tuyaux en PVC à paroi lisse troués.

q Imperméabilisation : Utilisation d’enduits hydrofuges et développement des diverses membranes imperméabilisantes.

q Pieutage : Pose de pieux visés ou battus sous les fondations pour éviter leur affaissement ou leur fissuration.

q Remblai : Utilisation de pierre de remblai concassée certifiée DB pour éviter les problèmes de pyrite et pour stabiliser un bâtiment.

q Système sous dalle : Installation d’une conduite sous la dalle pour aspirer et évacuer les émanations radioactives du radon et d’autres gaz provenant du sous-sol.

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IsolationqAcoustique : Développement des techniques et des produits d’isolation acoustique comme la désolidarisation de la structure, les barres résilientes, les scellants, etc.

q Étanchéité de l’enveloppe : Développement des membranes pare-air/pare-vapeur pour assurer une meilleure étanchéité aux habitations et utilisation de test d’infiltrométrie.

q Fibre de cellulose : Développement de l’application de la fibre de cellulose en isolation thermique et acoustique.

qMousse de polyuréthane : Développement du procédé d’isolation à la mousse de polyuréthane giclée et les mousses écologiques incorporant des plastiques recyclés.

q Panneaux isolants rigides : Développement de panneaux isolants de polystyrène expansé ou extrudé, de polyuréthane ou de polyisocyanurate et de carton fibre haute performance pour l’isolation intérieure ou extérieure des habitations.

q Panneaux sandwich : Développement de panneaux de revêtement incorporant un matériau isolant.

q R-2000, Novoclimat, Rénoclimat : Développement de programmes d’efficacité énergétique qui feront école auprès des constructeurs d’habitations.

Machinerie et équipementq Chariots élévateurs télescopiques : Développement de chariots élévateurs mobiles pour transporter et hisser les matériaux en hauteur sur un chantier.

q Équipements de transport vertical : Développement de plateformes hydrauliques pour monter les ouvrages de maçonnerie.

qGrues à tour : Développement des grues à tour, fixes ou mobiles, pour hisser les matériaux sur les chantiers de construction d’immeubles en hauteur.

qMini-excavatrices et mini-chargeuses : Miniaturisation des machineries pour les travaux d’excavation et de terrassement dans les endroits exigus.

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q Protection collective : Développement de systèmes d’échafaudage hydraulique et à plateforme, fixes ou mobiles, de garde-corps de chantier, d’ancrages de toit, etc.

q Protection individuelle : Développement de systèmes anti-chute, comme le harnais de sécurité.

Outillageq Technologie laser : Développement de plusieurs outils au laser, dont les niveaux, les télémètres et les systèmes de guidage d’engin pour machinerie.

q Technologie pneumatique : Développement de divers outils pneumatiques, dont les cloueuses pour les travaux de charpente, de toiture et de finition.

q Technologie sans fil : Développement des piles rechargeables au cadmium et au lithium pour alimenter une multitude d’outils à main sans fil.

PlomberieqAlimentation : Développement de systèmes d’alimentation en eau potage de plus grandes dimensions (3/4 à 1 pouce de diamètre).

q Compteur d’eau : Développement des systèmes de compteur d’eau.

q Égout : Développement de nouvelles conduites en PVC plus performantes et des clapets antirefoulement.

q Récupération de chaleur : Développement de systèmes de récupération de chaleur des eaux usées domestiques.

q Tuyauterie : Développement de la tuyauterie en plastique (Pex).

Portes et fenêtresq Fenêtres : Développement de nouveaux types de fenêtres comme celles à battant, en PVC ou en matériaux composites, ou encore chauffantes et à volets ou stores intégrés.

qNormes : Établissement de nouvelles normes de fabrication et d’installation pour assurer une meilleure efficacité contre les infiltrations d’eau et les exfiltrations d’air.

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q Portes : Développement des portes en acier isolées en remplacement des doubles portes en aluminium avec moustiquaire.

q Solarium : Développement de kits de solarium préfabriqués.

qVerre : Développement de nouveaux types de verres énergétiques incorporant des gaz inertes et des pellicules à faible émissivité.

Revêtement extérieurq Bois torréfié : Développement du bois torréfié destiné à divers usages, dont le parement extérieur, en remplacement du bois traité chimiquement.

q Briques et pierres artificielles : Développement de briques et de pierres de parement en calcite et en ciment imitant la pierre naturelle et la brique traditionnelle.

q Parement à clins : Développement de nouveaux types de parements légers à clins en aluminium, en vinyle, en bois d’ingénierie et en fibrociment, en remplacement des carreaux d’amiante, des parements en papier brique d’asphalte et des matériaux de maçonnerie traditionnelle.

q Stuc acrylique : Développement d’un nouveau type de parement extérieur et intérieur imitant le stuc.

Salle de bainsqArmoires et comptoirs : Préfabrication des armoires et comptoirs de salle de bains.

q Bains : Développement des bains-tourbillons et thérapeutiques, sur podium ou avec porte, incluant des fonctions automatisées programmables.

qDouche : Développement des douches moulées préfabriquées et des douches en céramique.

q Imperméabilisation : Développement de matériaux hydrofuges (gypse et fibrociment).

q Revêtements : Développement des tuiles de céramique, de marbre, de porcelaine et de verre (formes, dimensions, couleurs, motifs et textures).

q Robinetteries : Développement de robinetteries à faible débit et de réservoirs de toilette à double chasse pour économiser l’eau, introduction des contrôles thermostatiques.

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Sous-solqAménagement : Standardisation du sous-sol et développement de son habitabilité pour de multiples usages (chambre, bureau, salle de jeux, rangement) en remplacement de la cave de service.

q Cave à vin : Développement des systèmes de caves à vin et de celliers préfabriqués ou sur mesure.

q Cinéma maison : Développement du cinéma maison au sous-sol.

q Isolation : Développement des techniques et des matériaux d’isolation de la dalle et des murs de fondation pour assurer un meilleur confort du sous-sol.

q Salubrité : Développement de matériaux et d’équipements pour résoudre les problèmes d’humidité et de moisissures au sous-sol.

Structureq Bois d’ingénierie : Développement de panneaux à fibres orientées, de poutres en bois lamellé et collé, de poutrelles ajourées et de colombages en bois jointoyé.

q Colombages d’acier : Utilisation de colombages en acier pour le cloisonnement intérieur des immeubles d’habitation et des maisons.

q Fermes de toit : Préfabrication des fermes de toits en remplacement des fermes fabriquées pièce par pièce au chantier.

qMéthode de construction : Préassemblage de la toiture au sol sur le chantier et sa mise en place à l’aide d’une grue.

qMurs en panneaux : Préfabrication de murs préisolés, précâblés, incluant les fenêtres pour assemblage au chantier.

q Poutrelles de plancher : Préfabrication de poutrelles en divers matériaux ou en matériaux composites pour remplacer les traditionnelles solives de 2 x 10 po en bois.

q Structure en acier léger : Développement d’un système d’ossature en acier léger qui s’assemble comme un jeu Meccano.

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Technologies de l’information et des communicationsq Cellulaire : Développement de la téléphonie cellulaire et de systèmes de télécommunication sans fil comme les pagettes et les « walkies-talkies ».

q Informatique : Développement des micro-ordinateurs et des logiciels spécialisés pour une foule d’applications personnelles et d’affaires.

q Internet : Développement du World Wide Web et de ses innombrables applications d’affaires et commerciales.

q iPad : Développement des nouvelles tablettes électroniques servant surtout aux applications multimédias, au courrier électronique et à la navigation dans l’Internet.

q Télécopieur : Développement de la transmission de document par le réseau téléphonique filaire.

ToitureqAérateur de toit : Développement de nouveaux types d’aérateurs de toit fixes à déflecteurs anti-rafale en remplacement des simples évents de toits et des turbines.

q Bardeaux composites : Développement de nouveaux types de revêtement de toiture en matériaux composites (chanvre/caoutchouc, métal/pierre, aluminium, etc.).

q Bardeaux d’asphalte : Développement de nouveaux types de bardeaux d’asphalte à base de fibre de verre.

q Revêtement en élastomère : Développement de nouvelles membranes bicouches et multicouches en élastomère pour toit plat.

q Soffites : Développement de panneaux d’aération à installer en sous-face des débords de toit pour améliorer l’aération des combles.

q Toits verts : Développement des matériaux et des procédés d’aménagement de toits verts.

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Par Jean Garon

La construction d’habitations n’a jamais autant évolué au Québec que

depuis les 50 dernières années. Encore largement considérée comme une

activité artisanale et conservatrice jusqu’au tournant des années 1960, elle

est devenue une industrie structurée et réglementée très productive.

Aujourd’hui, cette industrie génère des dizaines de milliers d’emplois

et des dépenses d’investissement en construction et rénovation qui dépassent les 20 milliards de dollars annuellement.

Tout ça n’aurait pas été possible sans l’apport de nombreuses innovations

technologiques depuis la Révolution tranquille.

Un coup d’œil panoramique sur les 50 dernières années révèle d’importants changements et progrès réalisés dans le domaine de l’habitation. Plusieurs innovations ont modifié, entre autres, les façons de faire dans la conception et la production des habitations; certaines ont amélioré leurs performances énergétiques et environnementales ainsi que leur salubrité et leur sécurité; d’autres ont transformés la gestion des activités de l’entreprise et de ses marchés. Voyons un peu ce qu’il en était et ce qu’il en est.

De la table à dessin aux plans virtuels

À l’instar de n’importe quel produit de masse, l’habitation s’est grandement diversifiée pour satisfaire une demande accrue de logements et des besoins variés. Même si la taille des ménages n’a pas cessé de diminuer, la superficie habitable des maisons a tout de même continué à augmenter. L’habitation s’est aussi adaptée à de nouveaux styles de vie et de nouvelles réalités démographiques, comme le vieillissement de la population et l’immigration. La notion même d’habitation a changé. En plus de fournir un « toit sur la tête », elle est devenue un cocon douillet, un centre de loisirs, un lieu de travail, une machine intelligente, une centrale énergétique, une usine à recyclage et même… un jardin potager suspendu.

Tout a commencé avec l’impact du baby-boom de l’après-guerre. L’accélération de l’urbanisation qu’il a engendrée au début des années 1960 a ainsi entraîné la conception de nouveaux types et modèles d’habitations.

Aux maisons unifamiliales de types bungalow avec sous-sol habitable, plain-pied, à étages, à paliers, cottage, manoir ou autre de tous styles (canadien, québécois, californien, anglais, victorien, néo-château, contemporain, etc.) se sont ajoutés les habitations jumelées, en rangée et en rangée superposée, les plex multiples, les HLM, les coopératives d’habitation, les condominiums, les maisons de ville, les maisons évolutives, les bigénérationnelles et les résidences pour personnes âgées.

Le secteur des maisons usinées en panneaux, en kits ou en modules a aussi fait d’énormes progrès pour offrir une bonne variété de modèles de maisons de qualité en intégrant des touches sur mesure. La maison unifamiliale à ossature de bois, qui a longtemps régné sans partage, a aujourd’hui des rivales en béton et à ossature en acier léger.

Si, à une certaine époque, les seuls plans de maisons disponibles étaient ceux répertoriés dans le catalogue de la SCHL, les choses ont bien changé avec l’informatisation. La conception sur table à dessin a progressivement cédé la place à la conception assistée par ordinateur et à la modélisation en 3D. Les plans numérisés se trimbalent beaucoup plus facilement sur une toute petite clé USB que les plans enroulés en papier. Jusqu’aux télécommunications numériques qui permettent maintenant de partager des plans en réseau, de les modifier en ligne et de les archiver dans des voûtes virtuelles.

De la Révolution tranquille à la Révolution numérique

Une industrie tonifiée par

les innovations technologiques

Par Jean Garon

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De la production artisanale à la mécanisation et à la préfabrication

Qu’il s’agisse de matériaux, de procédés de préfabrication, de techniques d’assemblage, d’outillage, de machinerie ou d’équipements spécialisés, les innovations technologiques ont permis d’accroître considérablement la productivité au chantier.

À titre d’exemple, en 1961, un menuisier-charpentier utilisait encore un pied-de-roi et un fil à plomb pour mesurer, tracer, marquer, mettre d’équerre et à niveau ses ouvrages. Aujourd’hui, il utilise un télémètre laser et un niveau laser. Pour plusieurs étapes de construction, le même menuisier a troqué le marteau pour la cloueuse pneumatique, le vilebrequin pour la perceuse électrique à cordon ou sans fil avec pile rechargeable, le tournevis pour la visseuse électrique sans fil.

De même, l’augmentation de la productivité et de la sécurité des équipements et de la machinerie de chantier, comme les plateformes élévatrices, les grues à tour et les bras télescopiques, a diminué les besoins en main-d’œuvre tout en atténuant l’impact de pénuries ponctuelles de travailleurs de certains corps de métier. En plus, elle facilite et accélère la réalisation de plusieurs étapes de travaux, dont la pose d’éléments de charpente, comme des fermes de toit ou des pans de murs préfabriqués, ou encore des ouvrages de maçonnerie. Il en va de même avec la miniaturisation des pelles excavatrices, des mini-chargeuses et des rétrocaveuses mieux adaptées pour les travaux de rénovation en milieu exigu.

Bref, s’il fallait entre 20 et 25 semaines de travail conventionnel en moyenne pour construire une maison sur place au milieu des années 1960, l’incorporation d’éléments préfabriqués, combi-née à l’utilisation d’outils et d’équipements plus sophistiqués et performants, a réduit le temps de construction d’une maison à environ 12 à 15 semaines. Évidemment, c’est encore plus rapide dans le cas des maisons usinées. En outre, la construction d’habitations peut se faire maintenant à l’année, même en hiver, accroissant encore davantage la capacité de production de l’industrie.

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L’amélioration de la qualité et des performances des habitations

En plus de favoriser l’industrialisation de la production, de nombreuses innovations technologiques ont contribué à l’amélioration de la qualité des habitations sur le plan de la salubrité, sécurité et durabilité, de même que leurs performances énergétiques et environnementales.

Les crises énergétiques successives, par exemple, ont entraîné un resserrement des normes et exigences afin d’économiser l’énergie. Cela s’est fait notamment par l’étanchéisation de l’enveloppe, l’augmentation de l’isolation, l’incorporation de portes et fenêtres de meilleure qualité, l’installation d’équipements de chauffage et climatisation plus performants et moins gourmands, sans oublier tous les systèmes qui permettent la récupération de chaleur. Ces mesures ont rendu l’habitation plus éconergétique d’au moins 40 à 50 %. Avec l’apport des nouvelles technologies résidentielles solaires et géothermiques, l’habitation devient presque autosuffisante en produisant et exploitant sa propre énergie.

Au plan environnemental, des innovations ont permis d’assurer la qualité de l’air intérieur grâce à des systèmes de ventilation et de filtration mécaniques, à des appareils de combustion et à des matériaux de construction à faible émanation de polluants.

Par de nouvelles méthodes éprouvées, il est aussi possible d’éliminer plusieurs sources de dégradation de l’habitation par l’humidité, de mieux les insonoriser, de recycler quantité de déchets domestiques, de récupérer les eaux de pluie, de combattre l’effet d’îlot de chaleur, de récupérer nombre de matières et matériaux pour leur recyclage et leur réutilisation. Tout ça se traduit du même coup par une réduction des émissions de gaz à effet de serre.

En ce début de décennie 2010, l’habitation transcende donc plus que jamais son utilité. Les acheteurs d’aujourd’hui s’attendent non seulement à ce que la maison de leur rêve ait des qualités esthétiques distinctives, mais qu’elle soit également saine, confortable, branchée, écoénergétique et, si possible… carboneutre. Voilà une description qui est loin de correspondre aux « maisons de carton » d’une certaine époque au Québec, où elles poussaient comme des champignons, coûtaient une « beurrée » à chauffer, et dont la piètre insonorisation acoustique en faisait de véritables caisses de résonnance.

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L’amélioration de la gestion des activités de l’entreprise et de ses marchés

En 1961, n’importe qui construisait ou rénovait une maison avec peu de ressources et peu de connaissances du domaine : un policier, un pompier, un professeur, ou encore un beau-frère ou un oncle en chômage. Aujourd’hui, ça prend des travailleurs formés, détenant une carte de compétence pour chaque métier et une carte d’allégeance syndicale. Ça prend aussi des entrepreneurs employeurs dûment qualifiés, détenant une licence de la RBQ, un cautionnement de garantie, des permis de construction ou de rénovation, une inscription à un plan de garantie, un enregistrement à la CCQ, à la CSST et au ministère du Revenu, ainsi qu’une adhésion à une association patronale. En somme, l’industrie de l’habitation s’est professionnalisée et bureaucratisée.

Heureusement, les entrepreneurs disposent aujourd’hui de plusieurs moyens tech-nologiques pour les aider à gérer aussi bien leur personnel et leurs opérations que leurs marchés. Une panoplie de logiciels spécialisés et d’applications informati-sées leur permettent en effet d’estimer, de soumissionner, d’obtenir ou consulter des plans, de gérer leurs contrats, leur parc d’outils et d’équipements, de contrô-ler leurs coûts et leurs échéanciers, et de produire leur paie et leurs nombreux rapports administratifs.

La même situation prévaut pour la commercialisation de leurs produits ou services lorsqu’ils utilisent le réseau Internet comme vitrine et outil de prospection ou de développement de la clientèle, ou encore pour magasiner les produits et services de fournisseurs et sous-traitants. S’ils ont quelque peu tardé à adopter les technologies de l’information et des communications, les entrepreneurs d’aujourd’hui ont bel et bien pris le virage technologique et filent pour la plupart sur l’autoroute de l’information.

Malgré une certaine résistance culturelle et un certain conservatisme, il appert que l’industrie de l’habitation a dû faire constamment des efforts pour intégrer les nombreux changements proposés depuis la Révolution tranquille. D’autres défis risquent de se poser dans le futur, notamment ceux visant la réduction de la dimension des habitations, la densification des quartiers et le retour à la ville. L’industrie saura sans doute élaborer de nouvelles solutions inédites en franchissant un pas de plus vers les progrès de demain.

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En 50 ans d’existence, l’APCHQ a connu toute une évolution. Très petite

au début, l’association est devenue aujourd’hui un important fournisseur

de services et une organisation bien outillée pour défendre les intérêts

de ses membres.

Pour donner une petite idée de la croissance qu’a connue l’organisation, qu’il suffise de rappeler que l’Association embauchait son premier employé permanent en 1971 et qu’elle en compte environ 260 aujourd’hui. Une telle progression de ses effectifs s’explique par les besoins grandissants des entrepreneurs pour des services en tout genre. Tous les services offerts sont regroupés sous sept principales enseignes, chacune constituée d’une équipe de spécialistes pouvant répondre aux besoins variés des constructeurs et rénovateurs professionnels.

Le Service des relations du travail

Les dossiers associés aux relations du travail ont fait les manchettes dès les premières années de l’APCHQ. Ne serait-ce qu’en raison de la négociation de la convention collective du secteur résidentiel et de la prise en charge par les avocats des dossiers litigieux, ce service répond aux besoins des membres sur une base quotidienne. Le service compte parmi ses rangs une équipe de conseillers répartis partout en province, assurant ainsi un service de première ligne, souvent dans les bureaux mêmes des associations régionales. Ces conseillers interviennent auprès de la Commission de la construction du Québec ainsi qu’auprès des représentants syndicaux et visitent les chantiers.

Parallèlement, le service des relations du travail offre un service de paie et des conseils en gestion des ressources humaines. En 2011, Accès Chantier, un site Internet de recrutement de main-d’œuvre qualifiée, a été mis en ligne.

Le Service de formation et perfectionnement

À propos de formation, l’APCHQ a créé, en 1984, un service dédié à cette tâche, qui offre plusieurs cours aux entrepreneurs. En 1990, le Service dispense les premiers cours permettant aux entrepreneurs d’obtenir la licence de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ). Depuis, 3 700 entrepreneurs s’en sont prévalus. La création, en 1997, du Plan de formation des travailleurs du secteur résidentiel a accéléré la formation. Jusqu’ici, elle a permis de former 34 000 salariés.

Par Stéphane Gagné

L’APCHQ

Un guichet de services

unique pour ses membres

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Le Service technique et inspection de chantiers

Composé de 13 employés, le Service technique de l’APCHQ existe depuis le milieu des années 1970. Il offre un volet consultation téléphonique très utilisé (7 500 appels par année, en moyenne) et de la formation. Le Service dispose aussi de quatre experts capables d’intervenir dans des dossiers qui peuvent être judiciarisés et effectue des inspections de chantiers.

Le Service de santé et sécurité du travailLe Service de santé et sécurité du travail existe depuis longtemps à l’APCHQ. Au début, c’était surtout un service-conseil pour les membres. En 1998, le Service prend son envol, car un changement législatif favorise la création de mutuelles de prévention. Aujourd’hui, 4 500 entrepreneurs sont regroupés à l’intérieur de sept mutuelles. Aujourd’hui, plus de 50 employés travaillent au sein du service SST dont une quinzaine spécifiquement affectés à l’inspection des chantiers et qui font des recommandations aux entrepreneurs pour améliorer la sécurité sur leurs chantiers. Depuis 2008, des formations plus techniques sont offertes aux ouvriers, en collaboration avec l’ASP Construction, et une trousse tolérance zéro a été conçue à l’intention des entrepreneurs. L’Association assure même la distri- bution exclusive (pour l’Est canadien) des produits d’ancrage de l’entreprise américaine Super Anchor.

Les Services juridiques

Les Services juridiques sont le nerf de la guerre de toute organisation. Avant 2003, l’APCHQ offrait simplement un service-conseil à ses membres. En 2003, Natacha Boivin a été chargée de créer un véritable service juridique connu sous le nom de Boivin et associés. Bien qu’installé au siège social de l’APCHQ, il en est distinct pour éviter tout conflit d’intérêts. Au fil des ans, l’équipe a vu ses effectifs augmenter à six employés, dont quatre avocats. Le bureau de Me Boivin fait partie des services les plus appréciés de l’APCHQ. Il répond en moyenne à 3 000 demandes par année et traite, bon an mal an, 250 dossiers plus élaborés.

Les Services informatiques et Internet

Il y a environ dix ans, l’APCHQ offrait l’occasion à ses membres de créer pour eux le site Internet de leur entreprise. L’objectif était d’offrir un service de bonne qualité et moins onéreux que ce qui était offert dans le secteur privé. L’intérêt des membres s’est vite manifesté, car les Services informatiques et Internet, qui comptaient deux employés au début, en comptent quinze aujourd’hui. Ces employés créent ou mettent à jour 150 sites par année. Le recours accru des membres à l’informatique pour gérer leurs affaires a amené l’Association à développer des logiciels, seule ou en partenariat, pour répondre à leurs besoins. Au début des années 2000, toute une série a été créée à cette fin : Go-Estimation, Go-Projet, Go-Contrat, Go-Plan.

Le Service économique et affaires publiques

Le Service économique et affaires publiques permet d’appuyer les positions de l’APCHQ au plan politique et de suivre l’évolution du marché en diffusant de l’information via diverses publications. Le Service mesure notamment les intentions d’achat et de rénovation des Québécois sur une base mensuelle dans le domaine de l’habitation. Cela permet ainsi aux membres d’anticiper les tendances à court et moyen termes dans le secteur de la construction et de la rénovation résidentielles.

D’autres avantages pour les membres

Pour terminer, soulignons que l’APCHQ a négocié des ententes avec une vingtaine de fournisseurs afin de faire bénéficier ses membres de rabais ou promotions, notamment sur des produits et services de télécommunication, d’assurances, ainsi que sur des logiciels de comptabilité et de gestion.

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Au fil de ses 50 années d’existence, l’APCHQ a conclu des partenariats

d’affaires ponctuels ou à long terme dans le but d’offrir de meilleurs

services aux membres, mais aussi pour mieux desservir les marchés de l’habitation. Il va sans dire que ces

initiatives ont largement profité aux consommateurs. En voici

quelques exemples.

Précurseur dans le domaine des garanties dédiées à l’habitation, l’APCHQ met sur pied, en 1976, La Garantie des maisons neuves (GMN). En 1986, autre première, l’Association crée la Garantie rénovation (GR) offerte par des entrepreneurs accrédités en rénovation. Treize ans plus tard, le gouvernement du Québec, s’inspirant largement des normes définies par la GMN, rendra obligatoire la garantie sur l’habitation neuve. L’APCHQ en deviendra l’un des administrateurs privés. Ces deux garanties sont très vite devenues populaires. Quelque 10 000 entrepreneurs offrent la GMN et 4 000 la GR.

En complément à la GMN, l’APCHQ crée, en 1999, la Garantie des immeubles résidentiels (GIR). Elle s’adresse aux entrepreneurs qui construisent des habitations multilogements de quatre étages et moins. Elle offre des protections similaires à la GMN. Récemment, l’APCHQ a fait l’acquisition de la garantie Maîtres-Bâtisseurs, qui a été renommée La Garantie Abritat inc. (Abritat). Toutes ces garanties offrent une meilleure protection aux consommateurs pour l’un de leurs plus importants investissements : leur maison.

Des opérations pour faciliter l’accès à la propriété Au début des années 1980, les taux d’intérêt sont très élevés, les mises en chantier sont au plus bas. Les économistes ne croient pas que la situation se redressera avant quelques années. Un coup de barre doit être donné pour combattre le marasme et stimuler les marchés. La conjoncture donnera lieu aux premières initiatives visant à faciliter l’accessibilité à la propriété aux ménages québécois.

En 1982 d’abord, le gouvernement, les syndicats et le patronat représenté par l’APCHQ s’entendent pour mettre sur pied le projet Corvée Habitation. Ce programme permet l’achat d’une maison au d’un condo neuf à taux réduit. De 1982 à 1986, 56 000 logements ont donc été construits grâce à Corvée-Habitation, en plus de créer 55 900 emplois. À la même époque, la Ville de Montréal lance l’Opération 20 000 logements dont l’objectif était de repeupler la ville en attirant les banlieusards. L’APCHQ a été aussi impliquée dans ce dossier qui a permis la construction de milliers d’habitations neuves dans les quartiers centraux de Montréal.

Cap sur l’efficacité énergétique

Les années 1980, c’est aussi l’époque de l’après-choc pétrolier des années 1970. Sensibilisé à la hausse des coûts de l’énergie, le gouvernement fédéral décide de stimuler la construction de maisons écoénergétiques. Il lance donc, en 1982, le programme R-2000 qui sera accompagné d’une norme (appelée R-2000) où l’innovation en matière d’efficacité énergétique est favorisée. Le programme vise aussi à former les entrepreneurs à cette nouvelle norme. Le gouvernement fait alors appel à l’APCHQ pour identifier des promoteurs qui souhaitent construire ce type de maisons. Cinq maisons sont construites et deviennent des projets de démonstration.

Bien que le concept n’ait pas été repris par l’industrie, il a eu le mérite de sensibiliser les entrepreneurs à l’efficacité énergétique qui profitera aux consommateurs, selon François Bernier, directeur du Service économique à l’APCHQ. Cette percée et l’ajustement des normes qui s’ensuivra dans le bâtiment ouvriront la voie à une foule d’innovations et de nouvelles technologies résidentielles pour améliorer les performances énergétiques des habitations.

Partenariats d’affaires avec l’APCHQ

Des initiatives qui profitent aux consommateurs

Par Stéphane Gagné

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D’autres mesures favorisant l’accession à la propriété

Au début des années 1990, l’industrie vit une nouvelle chute des mises en chantier. L’APCHQ interviendra auprès du gouvernement du Québec afin qu’un programme d’accès à la propriété à un taux préférentiel soit instauré. Mon taux, mon toit voit le jour. Le programme a aidé 21 000 ménages à devenir propriétaires d’une maison neuve et il a soutenu 17 000 emplois dans le milieu de la construction.

Une autre menace à la construction neuve survient au début de la décennie : l’apparition de la TPS et de TVQ. En 1991, l’APCHQ, avec l’appui d’autres organismes, mène une campagne vigoureuse afin de réduire le taux de la taxe de 8 à 4 %. L’opération porte ses fruits. D’ailleurs, grâce au lobbying de l’APCHQ, le remboursement de la TVQ a été de nouveau ajusté à la hausse dans le budget 2010 du gouvernement du Québec.

Des projets de démonstration

Au cours des années 1990, un important volet de démonstration technologique et de recherche est développé par l’APCHQ, en association avec des partenaires. Par exemple, le projet Tendances, un habitat pour la vie, est réalisé en 1991. Développé par l’APCHQ, en collaboration avec Hydro-Québec, la SCHL, Construction Sotadec inc. et la Fondation Lucie-Bruneau, le projet visait à tester de nouvelles technologies comme la domotique dans le but de faciliter l’accès au logement pour les personnes handicapées. Le logement a fait l’objet de visites durant trois mois et a ensuite été vendu à une personne handicapée.

À la même époque, Énergie, Mines et Ressources Canada lance le programme de maisons performantes. L’APCHQ s’y investit à fond. En juin 1993, la Fondation de recherche en habitation de l’APCHQ entreprend la construction d’une maison à Laval. À l’aide de partenaires privés et publics, plus d’un demi-million de dollars est engagé dans l’aventure. La maison fera, par la suite, l’objet de nombreuses visites et d’une évaluation de sa performance.

Un autre projet voit le jour en février 1992. L’APCHQ prend l’initiative de construire une maison de 1 200 pieds carrés dans le métro de Montréal (une première en Amérique du Nord) dans le cadre d’une campagne d’information sur l’habitation. Différents partenaires comme la Ville de Montréal et la Fiducie Desjardins sont impliqués. D’autres projets de recherche seront menés conjointement avec des chercheurs ou des spécialistes afin de résoudre des problèmes spécifiques, notamment celui de l’ocre ferreuse.

À toutes ces initiatives, il faut ajouter les divers EXPOS habitat, qui présentent, chaque année, une foule de nouveautés et de tendances en habitation aux consommateurs. Ces foires commerciales sont devenues des références pour bon nombre d’acheteurs avant de passer leur commande.

Soucieuse de la qualité des produits et des services offerts par ses membres entrepreneurs, l’APCHQ ne veille pas moins aux intérêts des consommateurs, les acheteurs d’habitations ou de services professionnels de rénovation. Et pour s’assurer que c’est bien le cas, l’APCHQ effectue régulièrement des sondages auprès des clients pour connaître leur degré de satisfaction à l’égard de leurs nouvelles propriétés ou des services offerts par leur entrepreneur. Les membres de l’APCHQ peuvent se targuer d’obtenir un des plus hauts taux de satisfaction de la part de leurs clients, lequel se maintient au-dessus de 95 %.

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Par Jean Garon

En route pour relever d’autres défis

Une association à la tête de

l’industrie et au cœur des gens

pour y rester longtemps

Que de chemin parcouru par l’Association provinciale des

constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ) au cours de ses

50 années d’existence! Ses réalisations passées donnent une

petite idée des efforts investis qui en ont fait aujourd’hui un réseau phare dans l’industrie. Quelques-uns de ses dirigeants

actuels entrouvrent ici une fenêtre sur l’avenir en indiquant les défis

auxquels l’organisation compte s’attaquer pour rester à la tête de

l’industrie et au cœur des gens, encore longtemps.

Outre son souci constant de bien représenter et défendre les intérêts de ses membres en harmonie avec les actions des associations régionales, l’Association provinciale nourrit depuis longtemps l’objectif d’être un guichet unique pour les entrepreneurs du secteur résidentiel. Non seulement s’applique-t-elle à développer une expertise-conseil unique répondant spécifiquement aux besoins du monde de l’habitation, mais elle reste à l’affût des nouveaux produits et services qui permettront aux entrepreneurs membres de s’adapter à l’évolution des marchés.

Comme le souligne Jean-Pierre Sirard, président-directeur général de l’Association, « on s’efforce constamment de surpasser les attentes de nos membres quant aux services offerts et à la représentation de leurs intérêts. C’est ce qui fait la force d’un réseau comme le nôtre. C’est un “ must ” pour nos membres, dont un bon nombre d’entre eux sont de petites entreprises de moins de dix employés ne disposant que peu de ressources pour faire affaire avec une industrie aussi réglementée que celle de la construction. En fait, toutes nos actions tendent à instaurer un encadrement de l’industrie par l’industrie. »

Au fil des 50 dernières années, l’APCHQ a constitué non seulement un regroupement fort et représentatif d’entrepreneurs, mais elle est devenue un interlocuteur de premier plan pour tout ce qui touche l’habitation. Sa mission a naturellement évolué en fonction de l’atteinte de trois principaux objectifs : structurer l’industrie, favoriser l’accession à la propriété en développant les marchés et protéger l’intérêt des consommateurs.

Cinq grands enjeux à défendre

Même si les principes de planification à long terme demeurent, les changements sont de nos jours plus fréquents, plus complexes et demandent plus d’adaptation. C’est pourquoi la direction de l’APCHQ compte défendre cinq principaux enjeux au cours des prochaines années. Jean-Pierre Sirard avance même que plusieurs dossiers auront un impact significatif sur l’Association dès l’année en cours.

ENJEU no 1 : La réforme des plans de garanties

La réforme amorcée par la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) basée sur le bilan qu’elle a fait des dix années d’existence du Plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs vise à apporter les ajustements nécessaires suite aux commentaires des administrateurs du plan et des consommateurs. Cette révision amplement justifiée avec le cas du béton déficient à Trois-Rivières, par exemple, a permis à la RBQ de réaliser que la formule actuelle de financement des réserves pourrait s’avérer inadéquate.

« Même si ce problème de béton n’est en rien lié à un manque de rigueur ou de compétences des entrepreneurs ou de la GMN, assure Jasmin Girard, directeur général de la Garantie Abritat, il appert que des consommateurs pourraient ne pas être adéquatement protégés en cas de défectuosité des matériaux.

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» C’est pourquoi la RBQ évalue des moyens d’accroître la protection des consom-mateurs contre ce risque. Parmi les moyens évalués, il y a la proposition unanime des trois administrateurs actuels (GMN, Abritat et Qualité-Habitation) pour la création d’un fonds d’indemnisation. Ce fonds serait distinct des réserves gérées par les administrateurs et servirait à couvrir les sinistres non contrôlables.

ENJEU no 2 : L’encadrement des professionnels et des fournisseurs de matériaux

« Si le fonds d’indemnisation proposé règle le problème des consommateurs, il ne règle en rien celui des entrepreneurs, tient à préciser Jean-Pierre Sirard. L’entrepreneur a une obligation de résultat par rapport au produit qu’il vend, et cela inclut tous les matériaux utilisés. Bien que l’entrepreneur ait un recours subséquent contre ses fournisseurs, encore faut-il que ces derniers aient la capacité financière de faire face à leurs obligations. »

Comme le cas du béton à Trois-Rivières l’a démontré, le recouvrement n’atteindra jamais la valeur des travaux correctifs effectués. La GMN s’est montrée proactive en imposant des normes élevées aux bétonnières et carrières de la région de Trois-Rivières. « La lenteur des autorités à établir des normes adéquates et à les faire respecter nous incite à mobiliser nos ressources pour définir de meilleurs encadrements aux fournisseurs et professionnels », explique-t-il.

ENJEU no 3 : La refonte de la loi R-20

La ministre du Travail du Québec, Lise Thériault, a annoncé la tenue de consultations auprès de la Commission de la construction du Québec (CCQ) et des associations patronales et syndicales au cours de l’été 2011. Cet exercice devrait déboucher, à l’automne, sur des propositions législatives visant à mieux encadrer l’industrie de la construction. L’APCHQ a été entendue en juillet par le comité d’experts constitué par la ministre. L’Association a déposé certaines propositions visant à bien représenter et défendre les intérêts des entrepreneurs du secteur résidentiel et de l’industrie, notamment au niveau du régime de négociation des conventions collectives.

Jasmin Girard, Directeur généralDirection générale - Division garanties et service technique

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Depuis plusieurs décennies, l’APCHQ clame que la réalité du secteur résidentiel est fort différente de celle des autres secteurs de l’industrie du fait qu’il doit concurrencer l’autoconstruction et le travail au noir. Malgré ces différences fondamentales, l’encadrement du régime des relations de travail, hormis quelques exceptions, continue d’imposer au secteur résidentiel des normes universelles répondant aux impératifs des grands chantiers.

Compte tenu des enjeux financiers et stratégiques que représentent les régimes d’assurances et de retraite dans toute négociation collective, l’APCHQ soutient toujours que les employeurs et les salariés du secteur résidentiel devraient pouvoir assurer un contrôle sur la conclusion d’une entente relative au tronc commun concernant les avantages sociaux.

« Au fil des années, le caractère sectoriel de la négociation sur les autres volets a permis de bien répondre aux spécificités de chacun des secteurs et de leur clientèle, rappelle Éric Cherbaka, directeur Service aux membres. Ce constat nous permet de croire que le caractère sectoriel doit être accentué, particulièrement sous deux aspects : la négociation des clauses communes et la définition du secteur résidentiel. Ces deux aspects, dit-il, feront l’objet de propositions formelles de modifications législatives par l’APCHQ. »

ENJEU no 4 : La réforme du régime québécois de la santé et de la sécurité du travail (SST)

Dans le cadre des travaux du groupe de travail du conseil d’administration de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) présidé par Viateur Camiré, l’APCHQ, l’ACQ et l’ACRGTQ ont formulé des demandes communes en matière de prévention pour les chantiers de construction, qui ont été incorporées au mémoire du comité patronal consultatif déposé au groupe de travail en octobre 2010.

« Nos demandes consistent à abroger les dispositions législatives qui pourraient permettre d’ajouter un représentant à la prévention et au comité de chantier, indique Jean-Pierre Sirard. Les employeurs que nous représentons manifestent une opposition totale à la mise en vigueur de ces dispositions en raison de leurs répercussions coûteuses pour les employeurs et les donneurs d’ouvrage et de la perte de contrôle additionnelle sur la main-d’œuvre et les travaux d’un chantier. »

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Éric Cherbaka ajoute : « Il faut moderniser le régime de SST qui coûte très cher aux employeurs, et ce, malgré une baisse importante du nombre d’accidents et des décès par accident du travail depuis de nombreuses années. Les enjeux sont de taille puisque le régime touche plus de 3 millions de travailleurs ainsi que 190 000 employeurs qui acquittent seuls la totalité des coûts du régime s’élevant à 2,4 milliards de dollars par année. Plusieurs recommandations ont été faites notamment la surindemnisation, le retour au travail, l’assistance médicale et la gestion du régime. Ces modifications permettraient d’adapter le régime aux réalités d’aujourd’hui. »

Du côté des entreprises de construction, l’APCHQ continuera à développer de nouveaux moyens pour favoriser la sécurité sur les chantiers, notamment par l’offre élargie de formation et de produits en santé et sécurité au bénéfice de ses membres. Cette assistance se matérialisera aussi par la production de guides d’utilisation sur vidéo pour ces produits, de manière à amener l’industrie à intégrer des équipements novateurs à ses méthodes de travail.

Ultimement, il est question d’élaborer des procédures permettant aux entrepreneurs et à leurs sous-traitants de mieux gérer la santé et la sécurité du travail et de modifier en profondeur les pratiques de leurs salariés.

ENJEU no 5 : La révision de la Loi sur l’urbanisme

Le gouvernement entend adopter une nouvelle Loi sur l’aménagement durable du territoire et l’urbanisme. Les règles municipales de lotissement, de zonage et d’émission des permis définies dans cette législation sont vieilles de 30 ans. L’APCHQ promet de poursuivre ses représentations afin que la législation soit modernisée sans toutefois servir de prétexte à l’ajout de frais et de contraintes injustifiés.

« Il faut éviter que le gouvernement et les municipalités n’utilisent la construction neuve comme un guichet automatique, prévient pour sa part François Bernier, directeur du Service économique et affaires publiques de l’APCHQ. Non seulement ces derniers ajoutent allègrement des frais accrus, mais ils se rabattent en plus sur des exigences indirectes pour financer des mesures sociales qui devraient plutôt être assumées par l’ensemble des propriétaires. »

L’APCHQ fera notamment valoir l’importance de préserver l’abordabilité de l’habitation et de permettre à l’industrie de satisfaire à la demande dans différents segments de marché, tant en matière de produits que de localisation.

Éric Cherbaka, Directeur généralDirection générale - Division membres et industrie

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Répondre aux futurs défis économiques et démographiques

« L’habitation constitue un formidable réservoir de richesse individuelle et collective, souligne pour sa part Jean-Paul Filion, directeur principal du Service du développement des affaires et des relations gouvernementales de l’APCHQ. Comme le taux de propriété des ménages québécois demeure de 10 % inférieur à la moyenne canadienne, l’augmentation du taux de propriété constitue un enjeu social et économique de première importance. Il faut s’y attaquer sans tarder, notamment en sensibilisant les décideurs publics aux risques de demain, surtout dans un contexte démographique en mouvance marqué, entre autres, par le vieillissement de la population et l’immigration. »

D’autres services à fournir au guichet

Au-delà de ces grands enjeux, l’APCHQ n’en continuera pas moins de développer ses services et activités pour améliorer et fournir d’autres services au guichet de l’industrie de la construction et de la rénovation résidentielles. À titre d’exemple, l’Association veut devenir la plate-forme Internet incontournable pour ses membres avec le portail apchq.com et ses dérivés qui suivront.

« À cet égard, précise Jean-Paul Filion, les tendances à la concentration des serveurs virtuels et à l’informatique nuagique (Cloud Computing) incitent l’APCHQ à mettre les bouchées doubles pour accélérer le développement de son offre de services informatiques dans le but de simplifier davantage la vie de ses membres. Bref, l’idée consiste à développer un bureau virtuel permettant aux entrepreneurs de gérer en ligne tous les aspects liés au développement de leurs affaires et au respect de leurs obligations administratives. »

L’APCHQ provinciale et ses régionales ont accompagné les entrepreneurs dans le développement de leurs entreprises depuis 50 ans. « Nous sommes tous très fiers d’être devenus un partenaire indispensable pour nos entrepreneurs, conclut Jean-Pierre Sirard, tant pour représenter leurs intérêts que pour les conseiller et leur fournir les outils nécessaires pour être performants dans les marchés de la construction et de la rénovation résidentielles. Si nous n’avons pas la prétention de dire que nos membres ont bâti le Québec, nous pouvons affirmer que les membres de l’APCHQ en ont bâti ou rénové une bonne partie, et que nous allons continuer d’être un des leviers essentiels de l’économie du Québec. »

Jean-Paul Filion, Directeur principalService du développement des affaires et des relations gouvernementales

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