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© Pierre Bordas et fils, 1991. ISBN : 2-86311-220-1excerpts.numilog.com/books/9782863112205.pdf · gable et insatiable dans sa conquête de tout ce qui favorise l'état de bonheur

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  • L I T T É R A T U R E V I V A N T E Collection dirigée par Paul Désalmand

    Françoise Cespedes Bernard Baritaud

    Véronique Anglard

    L ' i d é e d e b o n h e u r chez

    Stendhal, Gide, Giono

    Il faut secouer la vie, autrement elle nous ronge.

    Stendhal

    Pierre Bordas et fils, éditeur 7, rue Princesse, 75006 Paris

  • © Pierre Bordas et fils, 1991. ISBN : 2-86311-220-1

  • Le bonheur d'être

    Pourquoi Stendhal, Gide, Giono après Montaigne, Pascal, Voltaire, Rousseau dans cette réflexion sur le bonheur continuée à travers les siècles ? Parce que chacun d'entre eux, en se nourrissant des prédéces- seurs, a mis le problème du bonheur au cœur de sa vie et de son œuvre.

    Stendhal, toute sa vie, ira à la « chasse au bonheur ». En dépit d'une existence parfois précaire, il connaîtra quelques moments privilégiés grâce à l'amour, à la beauté de la nature, à la musique, à la peinture, aux conversations où l'on invente, à l'écriture. L'important à ses yeux a toujours été de ne pas devenir un médiocre, de ne pas se confondre avec ces âmes basses ou plates ou sèches qui ramènent tout à la consi- dération sociale et aux questions d'argent. Il a toujours vécu, comme ses personnages préférés, à une certaine altitude. Son bonheur est d'enthousiasme.

    Gide est nourri de Montaigne, de Rousseau, de Stendhal. Il recherche comme eux une forme d'authenticité. Et, comme chez eux, cette authenticité repose sur la lucidité. Il s'agit de ne pas mentir aux autres, du moins dans les limites du raisonnable, et plus encore de ne pas se mentir à soi-même. Il importe aussi de rester vivant et donc de ne jamais se figer dans une forme ou une attitude. Cela peut parfois sembler jeu d'esthète. Pourtant, sur les problèmes cruciaux - les abus du colonialisme, les réalités de l'URSS -, c'est de celui que l'on consi- dérait comme un dilettante que vinrent les propos les plus fermes. Pour Gide, le bonheur repose sur l'épanouissement de notre être, lequel se fait de temps à autre par la destruction du « moi » ancien. Il avait fait sienne la devise de Goethe : « Meurs et deviens ! »

    Autres filiations, celles qui vont de Pascal, Rousseau, Stendhal à Giono. L'authenticité chez lui est dans l'acceptation du corps et dans la communion avec la nature. Les âmes douées pour le bonheur savent se déprendre de la gangue de ce qui est inessentiel. Il y faut une part d'amour et, là encore, comme chez Stendhal, une certaine élévation d'âme. La recherche du bonheur a tous les caractères d'une quête. Chacun, comme Angelo dans Le Hussard sur le toit, doit gravir la mon- tagne pour découvrir que le bonheur n'est pas dans la possession des choses mais dans le détachement.

    Le point commun à ces trois écrivains est sans doute la conviction que le bonheur n'est pas d'avoir, ni de paraître, ni même encore de faire, mais qu'il consiste tout simplement à être.

  • 1

    Stendhal ou l'art du bonheur

    Le bonheur vient de nous-mêmes. Stendhal

    « L'art d'aller tous les matins à la chasse au bonheur » fut pour Sten- dhal une habitude de vie, une manière de s'attaquer à ce qui peut menacer l'être humain, de l'hypocrisie à l'ennui. Stendhal fut infati- gable et insatiable dans sa conquête de tout ce qui favorise l'état de bonheur d 'autant plus que ni sa carrière militaire et politique ni sa vie amoureuse ne lui apportèrent ce qu'il avait espéré. L'une lui montrera la vanité de certains de ses contemporains et l 'autre le livrera aux déceptions et aux échecs. En effet, sa liaison orageuse avec Angela Pie- tragrua, sa passion non partagée pour Métilde Dembowski ou ses aventures sans lendemain lui révéleront, certes, ce qu'est l 'amour mais pas le bonheur. Pour compenser ses désillusions, Stendhal va se mettre à écrire. Son œuvre, autobiographique et romanesque, est considérable. Les réflexions personnelles sur les moyens d'être heu- reux dans un monde qui ne s'y prête pas toujours y abondent. Ses écrits témoignent constamment que l'état de bonheur ne s'improvise pas. Le bonheur est un jardin qu'il faut cultiver tout au long de sa vie.

    S o n e n f a n c e , u n e é p o q u e c o n t i n u e d e m a l h e u r

    L'enfance de Stendhal porte en elle les sources de son idée du bon- heur. Dominent un père, une tante - Séraphie, une sœur de sa mère - et un précepteur - l 'abbé Raillane - qui ont « empoisonné » cette pério- de « dans toute l'énergie du mot empoisonnement ». On ne lui tolère aucun ami de son âge avec lequel partager jeux et promenades. Sten- dhal affirme n'avoir jamais joué aux billes. Il ne souffre pas seulement de vivre au sein de cette famille bourgeoise, très préoccupée par l'argent, mais aussi d 'habiter dans une ville de province, Grenoble.

  • « Tout ce qui me rappelle Grenoble me fait horreur, non horreur est trop noble, mal au cœur. Grenoble est pour moi comme le souvenir d'une abo- minable indigestion. »

    Malgré tout, il reste à Stendhal la présence d 'un « excellent grand- père » qui comptera pour beaucoup dans ses goûts et son instruction, et surtout le souvenir sublimé d 'une mère qui mouru t quand il n 'avait que sept ans. « J'ai perdu ce que j'aimais le plus au monde », écrira-t-il à cinquante-deux ans.

    Pourtant, loin de se laisser dominer par le goût du malheur, Sten- dhal consacrera sa vie à rechercher les moyens d'être heureux.

    U n p è r e e x t r ê m e m e n t p e u a i m a b l e

    Après avoir présenté son père, Stendhal décrit dans une auto- biographie intitulée Vie de Henri Brulard ce qu'ils éprouvaient l 'un pour l'autre, ou plutôt ce qu'ils n 'éprouvaient pas...

    « Il ne m'aimait pas comme individu mais comme fils devant conti- nuer sa famille.

    Il aurait été bien difficile qu'il m 'a imât : 1° il voyait clairement que je ne l'aimais point, jamais je ne lui parlais sans nécessité car il était étranger à toutes ces belles idées littéraires et philosophiques qui fai- saient la base de mes questions à mon grand-père et des excellentes réponses de ce vieillard aimable... Je le voyais fort peu [...].

    Jamais peut-être le hasard n 'a rassemblé deux êtres plus foncière- ment antipathiques que mon père et moi.

    De là l 'absence de tout plaisir dans mon enfance, de 1790 à 1799. Cet âge, que la voix de tous dit être celle des vrais plaisirs de la vie, grâce à mon père n 'a été pour moi qu 'une suite de douleurs amères et de dégoûts. Deux diables étaient déchaînés contre ma pauvre enfance, ma tante Séraphie et m o n père qui dès 1791 devint son esclave. »

    L e b o n h e u r m a t e r n e l

    Les termes et le ton changent dès que Stendhal dans le même ouvrage se met à parler de sa mère. Cette femme vive, gaie et tendre, lui procura, mais trop brièvement, ses premiers moments de bonheur.. .

    « Ma mère, madame Henriette Gagnon, était une femme charmante et j'étais amoureux de ma mère [...].

    En l 'aimant à six ans peut-être, en 1789, j'avais absolument le même caractère qu'en 1828 en aimant à la fureur Alberthe de Rubempré. Ma manière d'aller à la chasse du bonheur n'avait en fait nul lement changé [...].

  • Je voulais couvrir ma mère de baisers et qu'il n 'y eût pas de vête- ments. Elle m'aimait à la passion et m'embrassait souvent, je lui ren- dais ses baisers avec un tel feu qu'elle était souvent obligée de s'en aller. J'abhorrais mon père quand il venait interrompre nos baisers. Je voulais toujours les lui donner à la gorge [...].

    Elle périt à la fleur de la jeunesse et de la beauté en 1790, elle pou- vait avoir vingt-huit ou trente ans. »

    B o n h e u r e t c o n n a i s s a n c e d e s o i

    Rechercher la manière dont on peut être heureux : Stendhal en est certain, cela ne peut se faire sans une profonde et sincère connaissance de soi-même. C'est ce à quoi il engage notamment sa sœur, Pauline, dans ses lettres. « Songe à te connaître toi-même. » Ce conseil n'est pas sans nous rappeler le principe de Socrate. Seule une bonne connais- sance de soi permettra la reconnaissance de nos aptitudes au bonheur. « Presque tous les malheurs de la vie viennent des fausses idées que nous avons sur ce qui nous arrive. Connaître à fond les hommes, juger saine- ment des événements, est donc un grand pas vers le bonheur », écrit-il dans son Journal en 1801.

    Il est donc essentiel de ne rendre son bonheur dépendant de per- sonne sous peine d'illusions et de désillusions. Nous attendons tou- jours trop des autres. Enfin rien ne sert de se lamenter sur son sort. Le chagrin et la souffrance, qui sont des moments inévitables dans toute existence, seront eux-mêmes dans leur dépassement des moyens de s 'engager sur ce que Stendhal nomme tantôt « le chemin du bonheur », tantôt « la route du bonheur ».

    L e b o n h e u r , d e s b o n h e u r s

    Comme il nous est impossible d'acheter le bonheur une fois pour toutes, il nous revient de le reconnaître et de le vivre pleinement dès qu'il se présente. Dans une vie, le bonheur sera la somme de moments heureux, de plaisirs purs dont il faut s 'empresser de jouir. « Hâtons- nous de jouir, nos moments nous sont comptés, l'heure que j'ai passée à m'affliger ne m'en a pas moins approché de la mort. [...] Un grand motif de consolation, c'est qu'on ne peut jouir de tout à la fois. » Cet autre conseil qu'il donne à Pauline sera pour Stendhal un véritable principe de vie.

    L'état de bonheur est un état ponctuel et momentané. Tout est tou- jours à recommencer. Où l 'homme peut-il rencontrer ces moments pri- vilégiés mais éphémères ? Apparemment pas dans le monde social que se disputent l 'hypocrisie et le mensonge, la laideur et la médiocrité, l 'ennui et la vanité. Seul notre monde intérieur saura faire triompher la vérité et la sincérité, la beauté et les sentiments élevés, l 'étude et la lec- ture : telles sont les réelles promesses de bonheur.

  • Bonheur et paysages

    Voici deux expériences touristiques heureuses que Stendhal raconte dans la Vie de Henri Brulard :

    • Son séjour à 7 ou 8 ans aux Échelles (Savoie) « Je fis un voyage aux Échelles, ce fut comme un séjour dans le ciel,

    tout y fut ravissant pour moi.[...] Ici déjà les phrases me manquent, il faudra que je travaille et trans-

    crive les morceaux comme il m'arrivera plus tard pour mon séjour à Milan. Où trouver des mots pour peindre le bonheur parfait goûté avec délices et sans satiété par une âme sensible jusqu'à l'anéantissement et la folie ! [...]

    Ce fut un bonheur subit, complet, parfait, amené en un instant par un changement de décoration. Un voyage amusant de sept heures fait dis- paraître à jamais Séraphie, mon père, le rudiment, le maître de latin, la triste maison Gagnon de Grenoble [...].

    Tout fut sensations exquises et poignantes de bonheur dans ce pay- sage sur lequel je pourrais écrire vingt pages de superlatifs. »

    • Quelques années plus tard, son séjour à Milan « Excepté le bonheur le plus fou et le plus vif, je n'ai réellement rien à

    dire d'Ivrée * à Milan. La vue du paysage me ravissait. Je ne le trouvais pas la réalisation du beau, mais quand, après le Tessin jusqu'à Milan, la fréquence des arbres et la force de la végétation, et même les tiges de maïs, ce me semble, empêchaient de voir à cent pas à droite et à gauche, je trouvais que c'était là le beau.

    Tel a été pour moi Milan pendant vingt ans (1800 à 1820). A peine si cette image adorée commence à se séparer du beau. Ma raison me dit : mais le vrai beau, c'est Naples et le Pausilippe par exemple, ce sont les environs de Dresde, les murs abattus de Leipzig, l'Elbe sous Rainville à Altona, le sac de Genève, etc., etc. C'est ma raison qui dit cela, mon cœur ne sent que Milan et la campagne luxuriante qui l'environne. »

    * Ivrea

    Il est également un état qui favorise le vécu du bonheur quand il se présente, c'est la solitude : meilleure amie de notre imagination, elle est propice au développement d'une rêverie susceptible de nous faire parvenir à un état de satisfaction intérieure.

    B o n h e u r et l e c t u r e

    Dès son plus jeune âge, Stendhal lit et se passionne pour la lecture. Ses lectures sont aussi nombreuses que variées. La découverte de « Don Quichotte est peut-être la plus grande époque de ma vie ». Cette lecture le « fit mourir de rire », écrit-il dans la Vie de Henri Brulard. Puis il découvrira Molière, l'Arioste, Montaigne, Montesquieu, Corneille,

  • Voltaire, Shakespeare... Dans sa correspondance et dans ses œuvres intimes, Stendhal fera aussi souvent référence à un philosophe de son époque, Destutt de Tracy (1754-1836), qu'il apprécie pour « son excel- lente manière de raisonner ».

    Vie d'Henri Beyle

    Henri Beyle (1783-1842) utilisa de nombreux pseudonymes, ce qui traduisait peut-être l'animosité qu'il nourrissait contre son père et contre sa ville natale, Grenoble. Stendhal, nom d'une petite ville d'Allemagne, finit par l'emporter.

    Assez bon en mathématiques, il vint à Paris avec le projet de passer le concours d'entrée à Polytechnique, mais il change rapidement d'avis. Il rêve d'une carrière littéraire consacrée au théâtre et s'imagine déjà comme un nouveau Molière. Par goût de l'aventure et parce qu'il faut bien vivre, il s'engage dans l'armée. Cela lui vaudra d'accompagner, alors qu'il n'a que dix-sept ans, les armées révolutionnaires en Italie (1800). L'Italie l'éblouit, mais l'armée l'ennuie. Il démissionne puis reprend un emploi militaire, mais dans l'intendance. Il suit en divers endroits les armées de Napoléon et participe notamment à la retraite de Russie.

    Pendant l'épopée napoléonienne, il connaît une petite période d'ai- sance, mais la chute de l'empereur (1814 et Waterloo en 1815) signifie pratiquement la fin de sa carrière. Il devra se contenter de fonctions diplomatiques obscures à Trieste puis à Civitavecchia.

    Dans cette vie souvent contrariée par la gêne, deux lumières : l'amour et la littérature. Il connaît plusieurs passions dont celle pour Métilde Dembowski, passions dont se nourriront ses romans. Se croyant destiné à une carrière de dramaturge, il va beaucoup en théâtre, fréquente les actrices, participe aux discussions. Il sera, par exemple, l'un des premiers à prendre parti dans le débat qui oppose les romantiques aux classiques avec Racine et Shakespeare (1823-1825), ouvrage paru plusieurs années avant la bataille d'Hernani (1830). Il se cherche longtemps, écrit quel- ques ouvrages alimentaires, un essai sur l'amour qu'il veut étudier comme on ferait d'un produit chimique, De l'amour (1822). Finalement, il trouve sa voie assez tardivement dans des romans où il met toute son âme. Il a quarante-sept ans lorsque paraît Le Rouge et le Noir (1830) et cinquante-six quand est publié La Chartreuse de Parme (1839). Il meurt trois ans plus tard, laissant des romans inachevés (Lucien Leuwen, Lamiel) et de nombreux textes autobiographiques du plus grand intérêt (Journal, Vie de Henri Brulard, Souvenirs d'égotisme).

    Il avait le sentiment d'être en avance sur son temps, et la postérité lui a donné raison. Sa remise en cause du réalisme traditionnel, son refus des grands effets romantiques, le « son » particulier que rend son oeuvre, son ironie tendre, son goût du bonheur et de la beauté, sa générosité foncière qui lui fait haïr les âmes « plates » ou « basses », ont progressive- ment suscité un public d'amateurs et d'amis qui ne cesse de s'élargir.

  • Stendhal

  • Mais celui qui très tôt et pendant longtemps parlera le mieux à son imagination, celui chez qui il rencontrera une sensibilité proche de la sienne, fut Rousseau. Et c'est ce père qu'il n'aimait pas et avec lequel il se heurtait qui lui donnera le goût des œuvres de Rousseau. Dans ses écrits, Stendhal parle souvent de « Jean-Jacques » et dit à sa sœur qu'il est « l'homme qui a jamais la plus belle âme et le plus grand génie ». Dans son Journal, il raconte son pèlerinage à Ermenonville : « L*«île où cet homme sensible a été enterré quelques années manque tout à fait de ce grandiose, de cet onctueux, de cette douce majesté qu'elle devrait avoir pour être d'accord avec la cendre d'un homme qui, s'il avait su s'abstenir d'une malheureuse pédanterie, eût été le Mozart de la langue française et aurait produit un bien plus grand effet que Mozart sur les cœurs des hommes. Mais il voulait en être le législateur et non pas les ravir. »

    Autre lecteur inconditionnel de Rousseau, Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir : « les Confessions, c'était le seul livre à l'aide duquel son imagi- nation se figurait le monde ».

    B o n h e u r e t m u s i q u e

    C'est en Italie où il se rend pour la première fois en 1800 avec l'ar- mée de Bonaparte que Stendhal découvre et se met à aimer la musique. Les musiques qui vont le faire vibrer et lui procurer des moments de bonheur sont celles de Cimarosa et de Mozart. Écouter de la musique permet à Stendhal d'oublier momentanément mais véri- tablement le quotidien et ses tracasseries. « La musique me console de bien des choses : un petit air de Cimarosa que je fredonne d'uné voix fausse me délassa de deux heures de paperasserie », écrit-il à sa sœur.

    Dans la Vie de Henri Brulard, Stendhal raconte l'effet magique d'une soirée musicale à Ivrea (ville de garnison en Italie) :

    « Enfin j'allai au spectacle, on donnait le Matrimonio segreto de Cima- rosa, l'actrice qui jouait Caroline avait une dent de moins sur le devant. Voilà tout ce qui me reste d'un bonheur divin.

    Je mentirais et ferais du roman si j'entreprenais de le détailler. [...] tout fut divin dans Cimarosa.

    Dans les intervalles du plaisir je me disais : Et me voici jeté dans un métier grossier au lieu de vouer ma vie à la musique !...

    Vivre en Italie et entendre de cette musique devint la base de tous mes raisonnements. »

    D'ailleurs, voici l'inscription que Stendhal, en 1820, rêvait de faire figurer sur sa tombe :

    C'est-à-dire, si l'on traduit de l'italien en français, « Henri Beyle, Milanais, vécut, aima, écrivit. Cette âme adorait Cimarosa, Mozart et Shakespeare. Il mourut âgé de ... le ... 18 ... ».

  • ENRICO BEYLE

    MILANESE

    Visse, amὸ, scrisse, Quest'anima

    Adorava Cimarosa, Mozart

    e Shakespeare Morὶ di anni...

    Il ... 18...

    B o n h e u r et é c r i t u r e

    Écrire est pour Stendhal un moyen de se raconter, de s'analyser, de mieux se connaître. Véritable recherche de soi, l'écriture permet de lut- ter contre l'angoisse, de vaincre les moments de malheur et de conqué- rir les instants de bonheur. « J'écris, je me console, je suis heureux », écrit-il après la mort de Métilde dans la Vie de Henri Brulard.

    En effet, malgré de fréquents soucis de santé et d'argent, Stendhal n'a jamais cessé d'écrire. Claude Roy le rappelle dans son ouvrage, Stendhal par lui-même (Seuil) : « Stendhal est l'écrivain le plus opiniâtre- ment écrivain qui soit. Il a écrit et lu tous les jours de sa vie pendant cin- quante-trois ans, s'exerçant sans une halte à devenir maître de sa langue et de sa pensée. »

    Sa correspondance et ses œuvres intimes développent souvent son idée du bonheur. Cette idée s'exprime de façon théorique sous la forme d'assertions et de conseils ou de façon poétique sous la forme de récits (beauté d'un paysage, magie d'un lieu, plaisir de la musique et des arts en général...).

    Ses romans ne fourmillent pas moins d'évocations du bonheur : bon- heur d'une promenade, d'une lecture, d'une main tenue, d'un baiser volé, de la contemplation d'un paysage ou d'un visage... Sur ce plan, les héros de Stendhal ne sont pas sans nous rappeler leur créateur.

    Les lignes qui suivent, extraites de Physiologie du roman de Nelly Cormeau (Nizet), sont intéressantes car elles expriment l'étroit rapport entre l'œuvre autobiographique de Stendhal et ses romans. « Le Journal de Stendhal » est un « dialogue de soi avec soi mené par un jeune homme qui apprend la vie. Carnet confidentiel, où, sans feinte, sans vanité comme sans pudeur, et nu devant lui-même, le jeune Beyle consigne sa conduite, cherche à organiser son expérience en vue de fins pratiques, confronte ce qu'il est à ce qu'il voudrait être. En un mot, ce "journal " est un instru- ment de vie et pourra, par la suite, devenir un instrument de l'art. [...] Ainsi, confusément, obscurément d'abord, se constituent, - tout informes encore, puis précisés, éclaircis en une deuxième étape - les germes de ce qui, plus tard, donnera " le Rouge ", " La Chartreuse " ou " Lucien Leu-

  • F l o r i l è g e

    « Quand on est heureux, on devrait se méfier ; seulement, voilà, on ne s'en aperçoit jamais sur le moment. »

    Solitude de la pitié

    « (...) tout le bonheur des hommes est dans de petites vallées. Bien petites ; il faut que d'un bord à l'autre on puisse s'appeler. »

    Jean le Bleu

    « Au fond, être joyeux, c'est être simples. » Que ma joie demeure

    « Il ne faut plus entreprendre cette recherche de la joie comme une spéculation de l'esprit. Il faut l'entreprendre comme on entreprend une œuvre matérielle. »

    L'Eau vive

    « Il n'y a pas de tâche plus noble que la poursuite du bonheur. Là aussi il est difficile de rester pur sans être dupe, mais quelle victoire si on y parvient ! Il faut presque autant de bravoure. Je me suis laissé prendre à l'illusion de la quantité. »

    Angelo

    « Je me sers de ce pavillon comme de fuseau pour une belle au bois dormant. Peut-être faudrait-il ainsi changer l'usage de tout pour être heureux ? »

    Les Ames fortes

    « Sois toujours très imprudent, mon petit, c'est la seule façon d'avoir un peu de plaisir à vivre dans notre époque de manufacture. »

    Le Hussard sur le toit

    « Il n'y a pas de grade dans le bonheur. » Le Hussard sur le toit

    « Le bonheur est un travail solitaire. » Les Grands Chemins

    « Je suis désespéré d'avoir du bon sens ; mauvais outil pour le bon- heur. Je ne peux pas m'empêcher de dire des choses idiotes. »

    Les Grands Chemins

    « Si je ne me laisse pas emporter par mon instinct qui est d'accomplir les actions qui me rendent heureux tout de suite, je ne suis rien. »

    Le Bonheur fou « Je n'ai jamais vu de bonheur qu'à des gens médiocres, mais la

    médiocrité n'est pas à la portée de tout le monde, il ne faut pas vous imaginer ça. »

    Le Moulin de Pologne

  • « Enfin la paix dans la bataille ! Le plus grand bonheur du monde, c'est d'avoir des dimensions honorables. »

    Deux cavaliers de l'orage

    « A force de monter la garde autour de son bonheur, Ennemonde avait appris beaucoup de choses sur la vie des sentiments et notam- ment que l'or pur finit toujours par se changer en plomb vil. »

    Ennemonde et autres caractères

    « (...) c'est une question de tempérament. Il faut toujours qu'il aille chercher chicane à quelqu'un ou à quelque chose ou à rien ; c'est un ambitieux, je te l'ai dit. Il n'est pas heureux, tu sais. »

    L'Iris de Suse

  • SUJETS D'ÉCRIT P O U R LE B A C C A L A U R É A T

    R é s u m é de t ex t e

    L'homme ne s'efforce pas vers des actes courageux ; il s'efforce vers des actes faciles. La nature de l'homme n'est pas le courage ; c'est la facilité. La grande recherche des temps modernes, c'est la facilité de la vie. L'homme va naturellement vers le plus facile. Où se trouve le plus grand nombre se trouve le plus facile. Le courage c'est l'exception, c'est automatiquement la solitude ; quel vide autour du courage ! Il est absurde de prétendre qu'une armée, constituée de millions d'hommes, est la personnification du courage ; c'est la conclusion du facile. C'est le troupeau et c'est l'abattoir ; le courage ne porte aucun de ces signes. Le lion ne se pousse pas en troupeau. Son abattoir est une cave de la forêt. S'il meurt, c'est après avoir mis en quartiers la vie de son chas- seur et quelquefois même il l'emporte. Tous les bouchers retournent vivants de l'abattoir. Il n'y a pas le courage du mouton.

    Cependant, il est convenu d'appeler courage le motif des actes de l'armée : les Thermopyles, le dernier carré de Waterloo, les cavaliers de Reichshoffen, Verdun, l'Alcazar. Ces faits, on les regarde toujours de très loin, d'un éloignement tel qu'il permet toutes les illusions d'op- tique. Nous ne voyons pas les détails, ni le mécanisme particulier de chaque acteur de la scène, mécanisme dont les innombrables moteurs s'alimentent de rêves, d'illusions personnelles, de désirs égoïstes, de multiples résolutions désespérées prises par chacun dans la solitude de son être. Nous ne voyons que le bouillonnement de la surface. On l'imagine offert aux idées générales directrices de l'armée ; comme les sacrificateurs regardant avec des yeux de prêtres le bouillonnement de l'agonie dans les ventres des victimes l'imaginaient offert à leur propre avenir. Quand les madragues traînées au large de la mer ont cerné contre un pli du rivage le montueux troupeau des thons et des dau- phins une sainte fureur fait bouillir l'eau prisonnière. Les énormes poissons sautent et mordent l'air dans un héroïsme désespéré. Certains mènent avec tant de force le combat de leur liberté que le sang jaillit de leurs ouïes, fume et pleut autour des claquements éperdus de leurs nageoires et de leur queue. On en voit qui, dressés sur des torses flexibles, donnent pendant quelques instants aux chairs faites pour onduler dans les eaux la dureté verticale des armures. Puis ils retombent et meurent, ayant expiré debout face au ciel. D'autres, réu- nissant toutes les forces de leur corps, les bandant dans une dernière volonté, s'élancent au-dessus des eaux, dans le soleil, entiers, luisants, la gueule ouverte comme un magnifique défi. Dans l'entremêlement des cadavres, les agonisants mordent encore le fer des harpons et le bois des rames. L'air s'obscurcit d'un brouillard de sang. Et quand le halètement marin de cet énorme travail s'apaise, un dernier soldat vénérable crie encore vers le large, ses longues moustaches de poix

  • retombant sur son épaisse poitrine il appelle vers l'injustice divine puis il s'écroule noblement comme une tour.

    Nous venons d'assister à la mort des héros.

    Jean Giono, La Recherche de la pureté, juin 1939, Manosque.

    1. Vous résumerez ce texte en 150 mots, + ou - 10 %. 2. Expliquez : « cet énorme travail », « vénérable ». 3. Analysez et commentez cette affirmation de Jean Giono : Le cou-

    rage c'est l'exception, c'est automatiquement la solitude ; quel vide autour du courage !

    C o m m e n t a i r e c o m p o s é

    Dans le texte ci-dessous, Jean Giono décrit les Florentins qu'il a pu observer dans les rues de leur ville.

    Par le costume, ils pourraient être de Paris. Ils sont habillés sobre- ment, sans une faute de goût. Il y a même chez les femmes un très grand souci de netteté. C'est l'automne ; elles ont presque toutes des tailleurs gris. C'est par le visage que ces hommes et ces femmes sont de Florence. Je ne veux pas dire qu'ils sont beaux (il y en a qui sont très laids) et qu'ils ont leurs portraits dans les vieilles peintures. Comment ils comprennent la vie, comment ils voudraient être autre chose que ce qu'ils sont : voilà qui est Florentin et qui se voit.

    En Lombardie, en Piémont, c'est simple : la chose est faite dès qu'elle est imaginée. « Ce chapeau à larges bords me va bien, fait res- sortir l'ovale de mon visage, me donne l'air d'être ce personnage noble, courageux, désintéressé, etc. Si j'ai les sous je me l'achète, et me voilà noble, courageux, généreux, etc. Je n'ai plus qu'à me montrer tel qu'il me fait. S'il me faut cette cravate rouge, cette chemise noire, cette flanelle blanche, c'est toujours pour devenir, par leur truchement, ce que je voudrais bien être en place de ce que je suis. Et cela vaut bien qu'on se prive un peu de manger. » Toutes les passions du roman romanesque se promènent étiquetées dans la rue. Et le drôle (enfin, si l'on veut), c'est qu'il en faut peu pour que toutes ces passions représen- tées se mettent à jouer leur rôle au naturel. J'ai connu un brave épicier qui est devenu conspirateur (et dans une conspiration dangereuse où il avait très peur) parce qu'il possédait un manteau couleur de muraille au lieu d'un pardessus.

    Ici, il n'est pas question d'apparences. Enfin, pas de même façon et l'apparence sert à se cacher. On ne veut pas être déchiffré. Le Lom- bard, le Lombardo-Vénitien, veut être pris pour ce qu'il n'est pas, par exotisme ; le Florentin, par patriotisme. Ce qu'on vous cache ailleurs, c'est le commun ; ce qu'on vous cache en Toscane, c'est l'ex- traordinaire, c'est l'essentiel.

  • Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous pourrez montrer, par exemple, sous quelles formes Giono met en récit le thème de l'illusion.

    Essa i l i t t é r a i r e

    Sujet 1 Le bonheur est une recherche. Il faut y employer l'expérience et l'imagi-

    nation. Rien ne paie de façon plus certaine. - Jean Giono, Le voyage en Italie. - Expliquez et commentez ces propos en vous référant à votre expérience personnelle.

    Sujet 2 Dites-moi que nous allons être heureux tous ensemble : je fuis immé-

    diatement du côté où j'ai des chances de pouvoir m'occuper moi-même de mon bonheur personnel. Mon bonheur est précisément de l'organiser, de faire effort et d'y consacrer ma vie. Analysez et discutez ce point de vue émis par Jean Giono.

  • SUJETS D'EXPOSÉ

    Montaigne, Stendhal et Giono ont fait, chacun à leur époque, un voyage en Italie. Partagez-vous le travail à trois : chacun de vous lira un des textes inspirés par l'Italie et fera un exposé qui donnera lieu à un débat plus général sur les bénéfices qu'en ont retiré les auteurs - ou vous-même et vos camarades de classe.

    I. Sur l'ensemble des textes étudiés dans ce volume et dans recherche du bonheur

    1. L'ennui et ses remèdes chez Pascal et Giono. 2. Mensonge, fiction et travestissement chez Montaigne, Rousseau

    et Giono. 3. Bonheur et communauté des hommes (à partir de Voltaire, Rous-

    seau et Giono). 4. Le héros généreux et solitaire de Stendhal à Giono. 5. Familles, je vous hais, de Gide à Giono.

    II. A partir des seuls textes de Giono 1. Les valeurs du héros gionien. 2. Le rôle des femmes dans l'imaginaire et la réalité. 3. Le lieu de vie comme une préparation au bonheur. 4. L'idée que se fait Jean Giono du bonheur semble osciller entre la

    nécessité de se forger une morale de la joie et la retraite dans une contemplation esthétique du monde. Bonheur et sens du devoir vous semblent-ils compatibles ? Privilégieriez-vous le couple, bonheur et jouissance esthétique ?

  • P o u r a l l e r p l u s l o i n

    Voici quelques indications bibliographiques, qui vous permettront d'appro- fondir votre connaissance de Giono.

    P o u r l e n é o p h y t e a m o u r e u x d e l a l e c t u r e

    Nul mieux que Giono a su varier les différents modes du récit de fiction. Ses romans sont parus en collection de poche mais vous pouvez aussi consulter l'édition Gallimard Pléiade, qui fournit d'excellentes explications des textes et de nombreuses informations sur les conditions de production.

    En collection de poche : Les Ames fortes Le Grand Troupeau Angelo Les Grands Chemins Batailles dans la montagne Le Hussard sur le toit Le Bonheur fou L'Iris de Suse Le Chant du monde Le Moulin de Pologne Le Déserteur et autres récits Noé Deux cavaliers de l'orage L'Oiseau bagué Ennemonde et autres caractères Que ma joie demeure La Femme du boulanger Un roi sans divertissement

    (Le Bout de la route, Lanceurs de graines) Solitude de la pitié Nous vous conseillons, en outre, les lectures suivantes : Le Voyage en Italie,

    Folio Gallimard ; Écrits pacifistes, idées Gallimard ; La Chasse au bonheur, NRF Gallimard ; De Homère à Machiavel, NRF Gallimard, Cahiers Jean Giono.

    P e t i t e b i b l i o g r a p h i e c r i t i q u e

    Pour connaître l'auteur et son œuvre. Jacques Chabot, La Provence de Giono, Edisud, 1980. Pierre Citron, Jean Giono, Seuil, 1990. Claudine Chonez, Giono par lui-même, 1956, éd. revue et complétée en

    1973. Pour un public plus averti.

    Les Cahiers Jean Giono, NRF. Les différentes études critiques parus aux éditions Minard, « Archives des

    lettres modernes ». Jean Giono et les critiques de notre temps, Garnier, 1977. Giono aujourd'hui, actes du colloque international d'Aix-en-Provence (10-

    13 juin 1981), Edisud, 1982. Le volume recueillant des articles sur Le Moulin de Pologne aux éditions

    Ellipses, « Analyses et réflexions sur », 1983. Jean Giono, imaginaire et écriture, actes du colloque de Talloires (4, 5 et 6 juin

    1984), Edisud, 1985. Le numéro 3 de la revue « Roman 20-50 », daté du mois de juin 1987 et

    consacré aux Ames fortes (contacter la Société Roman 20-50, 56, rue Brûle- Maison, 59000 Lille).

  • INDEX DES NOMS D'AUTEURS OU DE PERSONNES CITÉS

    Ne figurent pas dans cet index les noms des trois auteurs étudiés dans cet ouvrage sauf quand ils sont évoqués dans une partie ne les concernant pas.

    Adoum, 59, 62. Alain, 40, 66. Alfieri, 32, 33. Allégret (Marc), 46, 58. Allioux (Alain), 78. Andreae (docteur), 52, 53. Aragon, 73. Arioste (L'), 7, 26, 27, 84. Auguste, 72. Autant-Lara (Claude), 40. Bach, 82, 98. Bachelard (Gaston), 54. Bacon, 14, 15. Balzac, 29, 31, 72. Barbusse, 73. Barrès, 41, 42, 54. Bartolomeo (Fra), 32, 33. Baudelaire, 49, 50. Beaumont, 49. Béranger, 12. Bernanos, 68. Beyle (Pauline), cf. Pauline. Blanchar (Pierre), 57. Blum (Léon), 46. Boccace, 32, 33. Bonaparte (voir Napoléon). Bossuet, 66. Bourdil (André), 78. Bourgeat (François), 81. Brueghel, 78, 107. Brunelleschi, 32. Camus (Albert), 101. Camus (Marcel), 79. Canova, 32, 133. Carrière, 79. Cayrol (Jean), 62. Céline, 46, 60. Cendrars, 61, 63. Cervantès, 72. Chabot (Jacques), 72.

    Chamson (André), 74. Charles X, 12. Chateaubriand, 37, 61, 63. Chénier, 62, 63. Chonez (Claude), 86. Chopin, 51. Christ, 98, 99. Cimarosa, 10. Citron (Pierre), 77, 87, 98. Claudel, 42, 68, 92. Clèves (Claire), 81. Clèves (Sarah), 81. Cocéa (Alice), 81. Colette, 77. Conrad, 51, 63. Cormeau (Nelly), 11. Corneille, 7. Corrège, 33. Cuny (Alain), 81. Dagues (Claude), 78. Dante, 32, 33, 72, 74. Darrieux (Danièle), 40. Debar (Andrée), 78. Delanoy (Jean), 59. Dembowski (Métilde), 4, 8, 22, 23. Désalmand, 54. Destutt de Tracy, 8. Diderot, 61. Dorgelès (Roland), 54. Dostoïevski, 62, 63, 108. Emmanuel (Pierre), 62. Farnese (Alessandro), 26. Faulkner, 86. Feller, 78. Franceschini, 33. Freud, 66. Gagnon (Henriette), 5. Galilée, 32. Gargonoff (Léon), 78. Gaulle (De), 78.

  • Genet, 62. Gide, 73, 92. Gide (Madeleine), 41, 49, 65, 66, 68. Giono (Piero Antonio), 72. Gobineau, 61, 63. Goethe, 3, 72. Goncourt (frères), 37. Grenier (Jean-Pierre), 81. Guehenno (Jean), 73, 74. Ionesco, 101. Hugo, 31. Heredia, 53. Hitler, 73. Ivernel (Daniel), 81. Jacques (Lucien), 74. Jean (Raymond), 81. Lacarrière (Jacques), 61. Laclos, 88. Lamartine, 51. Lamblin, 62. Lancelin, 14, 15. Lanquey (Pierre), 81. Laugier, 62. Lautréamont, 50. Lazare, 52, 55. Lepère, 50. Leterrier (François), 78. Louis XVI, 12. Louis XVIII, 19. Louis-Philippe, 12. Lualdi (Antonella), 40. Lucrèce, 101. Ly (Ibrahim), 62. Machiavel, 32, 74, 77, 85, 86, 105,

    108. Mallarmé, 50, 53. Mallet (Robert), 47. Maran (René), 60. Marquand (Christian), 78. Martin (Hélène), 79. Martin du Gard, 51. Martineau, 29. Marx Brothers, 102. Mauriac, 68. Maurin (Élise), 79. Médicis (Laurent de), 32, 33. Melville (Herman), 74, 76, 83. Méry, 79. Michel-Ange, 26, 32. Molière, 7, 8, 20, 66. Montaigne, 51, 54, 61, 63.

    Montesquieu, 7, 13, 14, 61. Morand, 61. Moréas, 50. Moreau (Pierre), 23. Moreau (Jeanne), 78. Morgan (Michèle), 51. Mounier (Edouard), 39. Mozart, 10. Napoléon, 8, 12, 18. Nerval, 50. Nietzsche, 65. Pagnol, 73, 77, 78. Pascal, 14, 54, 66, 71, 83, 86, 87, 88, 108. Paul III (pape), 26. Pauline (Beyle), 14-18, 38-40. Pauwels, 78. Pellico (Silvio), 62. Pétrarque, 32. Philipe (Gérard), 40, 78. Pietragura (Angela), 4. Pinoteau, 78. Poe, 83. Pompigny, 62. Prévost, 34, 40. Proust, 24. Rabelais, 80. Raillane, 4, 12. Raphaël, 33. Régnier (Georges), 78. Renard (Jules), 69. Ricatte (Luce), 82, 99. Ricatte (Robert), 106, 108. Rimbaud, 50. Rousseau, 10, 30, 54, 71, 80, 81, 87. Rousset (David), 62. Rouveyre (André), 42. Roy (Claude), 6, 40. Rubempré (Alberthe de), 5. Séraphie (tante), Shakespeare, 8. Simenon, 31, 46, 51, 60. Socrate, 6. Stendhal, 45, 46, 54, 61, 72, 73, 74, 76, 84, 87, 101, 106. Tasse (Le), 26, 27. Théocrite, 45. Théroux (Paul), 61. Vadim (Roger), 78. Valéry, 51, 82. Vandéric, 81.

  • Vauvenargues, 14, 15, 106. Verlaine, 50, 62, 63. Villiers (François), 78. Villon, 62.

    Vinci (Léonard de), 32. Virgile, 72. Voltaire, 8, 46, 49, 54, 61, 62, 63, 83. Volterrano (cf. Franceschini), 33.

    Sources iconographiques

    Page 2 : Pauline Eléonore Beyle ; p. 21 : Portrait de Stendhal par Dedreux- Dorcy ; p. 31 : Portrait de Stendhal par Wicar ; p. 56 : Portrait d'André Gide, ph. M. Allégret ; p. 112 : Lettre de Jean Giono à André Isoard ; p. 114 : Portrait de Jean Giono par André Marchand.

  • I N D E X D E S M A T I È R E S

    Les mots en gras correspondent à une figure de style.

    Afrique, 46-47, 58, 62. Altitude (sentiment de l'), 24. Amour, 18-23, 28, 103. Anticonformisme, 55. Antithèse, 28. Argent, 11, 72, 105. Art, 32-37. Authenticité, 3, 39. Autobiographie, 4, 5, 42, 45, 51, 52. Bourgeois, 4. Champ lexical, 50, 55, 56, 61. Champ sémantique, 56. Christianisme, 65, 66, 68. Classicisme, 47. Colonialisme, 3, 47, 60-61. Communication, 49, 94-95. Communisme, 46, 47, 64. Communion des âmes, 48, 49. Connaissance de soi, 6, 65, 66, 69. Culpabilité, 18-25. Culture, 14-17, 38. Eau, 54, 57, 90-95. Écriture, 11. Égotisme, 13, 42, 54, 56. Élévation d'âme, 3. Engagement, 46, 67, 84-85. Émotion artistique, 32-37. Genre littéraire, 51. Gidisme, 47. Grenoble, 4-5, 8. Homosexualité, 41, 45-47, 53. Indicible, 103. Illusion, 65, 69. Image, 50. Indignation, 47, 58, 59, 61, 62, 63, 64.

    Ironie, 63. Italie, 10-11. Jalousie, 23. Lecture, 7, 38. Malheur, 14. Mariage, 20. Mère, 5, 6. Métaphore, 40, 92, 101, 107. Moments de bonheur, 3, 6, 7, 19, 29, 69. Mondanités, 52. Monologue intérieur, 19. Morale (refus des contraintes), 55. Musique, 10, 51. Mythe, 92. Nature, cf. Paysage, 3, 26, 30, 38, 73, 79-82, 93-95. Pacifisme, 72. Paradoxe, 112. Paysage, 7, 26, 30, 49, 52. Père, 5, 72. Prison, 61, 62, 63, 76. Prose poétique, 28. Réalisme, 66. Solidarité, 58-64. Solitude, 7, 24, 38, 115. Suicide, 98. Symbolisme, 42, 48, 49, 50, 51, 54. Terre (chapitre Giono), 71-119. Théâtre, 10, 98. Tiers Monde, 46. Timidité, 22. Voyage, 46, 52, 58, 59, 61, 63. Vertu, 14. Vitesse d'écriture, 31.

    Nous remercions Monsieur Raymond Jacquenod qui a lu le manuscrit de cet ouvrage et nous a permis de bénéficier de ses conseils comme il l'a fait pour les autres titres de la collection Littérature vivante.

    CouverturePage de titreCopyright d'origineLe bonheur d’être1 - Stendhal ou l’art du bonheurFlorilègeSUJETS D’ÉCRIT POUR LE BACCALAURÉATPour aller plus loin

    INDEX DES NOMS D’AUTEURS OU DE PERSONNES CITÉS.

    INDEX DES MATIÈRES.

    Remerciements