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RéSULTATS TECHNICO-éCONOMIQUES DE FORêTS GéRéES SELON LES PRINCIPES DE PRO SILVA Étude de cas N°1 dans la région Grand Est Des contacts et des tournées sur le terrain partout en France Un réseau actif : informer, former, échanger, étudier, s’engager… Des adhérents aux profils variés : gestionnaires et propriétaires forestiers, enseignants-chercheurs, collectivités… Des formations adaptées à différents publics : gestionnaires forestiers, techniciens non forestiers, élus, écoles forestières… producteur d’un flux régulier d’information : lettres techniques, newsletters, site internet, bibliographie thématique… partenaire d’études techniques émetteur d’avis et de prises de position sur des sujets forestiers d’actualité www.prosilva.fr « La Futaie irrégulière » Brice de Turckheim et Max Bruciamacchie, 2005 « Le traitement des futaies irrégulières » Association Futaie Irrégulière, 2009 POUR EN SAVOIR PLUS Pour la période 2015- 2017, le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt (MAAF) a confié à Pro Silva France une série d’études techniques, dont la vulgarisation de données technico- économiques de forêts anciennement gérées en traitement irrégulier. Cette série de docu- ments, dont fait partie la présente fiche, présente quelques unes des forêts fran- çaises traitées selon les principes de Pro Silva depuis plusieurs décennies, pour mettre en lumière les résul- tats techniques, écono- miques et écologiques obtenus. Les 13 groupes régionaux de PRO SILVA France BRETAGNE éric BOITTIN CENTRE Marc VERDIER OUEST Jean-Michel GUILLIER Pascal YVON SUD-OUEST (SECTEUR LANDES) Jacques HAZERA éric CASTEX Thomas MODORI SUD-OUEST Gilles TIERLE AUVERGNE-LIMOUSIN David PUYRAIMOND Jean-Pierre JUILLARD MéDITERRANNéE Nicolas LUIGI Loïc MOLINES Bruno MARITON FRANCHE-COMTé BOURGOGNE EST Julien TOMASINI RHôNE-ALPES Emmanuel GUERRAZ LORRAINE ALSACE Marc-étienne WILHELM PLATEAUX CALCAIRES Jean-Jacques BOUTTEAUX ÎLE DE FRANCE CHAMPAGNE Pierrick COCHERY NORD-PICARDIE Jean-Marc PENEAU NORMANDIE Michel de VASSELOT Gaëtan de THIEULLOY PRÉSIDENT évrard de Turckheim 7, rue du Modenberg 67110 DAMBACH Mel : [email protected] SECRÉTAIRE GÉNÉRAL Marc VERDIER Comité des Forêts 46 rue Pierre Fontaine 75009 PARIS Mel : [email protected] TRÉSORIER éric LACOMBE 4, chemin du Tambour Major 88000 ÉPINAL Mel : [email protected] DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL Nicolas LUIGI Le Clos Saint-Sylvestre 1, rue des Plantiers 04100 MANOSQUE Mel : [email protected] SIÈGE SOCIAL Truttenhausen 67140 BARR Étude réalisée avec le soutien du Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt. MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE DE L'AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORÊT Étude réalisée avec le soutien du Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE DE L'AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORÊT Une multitude d’usages, d’enjeux et de demandes sociales autour du massif Malgré la prééminence des revenus issus des ventes de bois, l’importance de l’activité cynégétique amène à réfléchir finement à l’équilibre entre les populations de grands cervidés et le besoin de régénération naturelle diffuse et continue. Un équilibre délicat et une nécessaire cohabitation. Les enclos-exclos permettent d’engager un dialogue et de discuter sur la base de constatations claires et évidentes. Les enjeux environnementaux sont intégrés de fait dans la gestion courante, par l’existence de deux sites Natura 2000 le long des ruisseaux traversant le massif, et du fait de l’existence de zones de captage d’eau. Les résultats écologiques de la gestion appliquée sont partiellement liés à la présence d’une trame continue de gros bois, générant de fait plus d’habitats naturels favorables, plus de bois mort mais également plus de lumière diffuse au sol et donc une meilleure capacité d’accueil de la faune… Sur la zone, il existe également une réserve naturelle. Les enjeux sociaux sont eux représentés par la présence de nombreux sentiers de VTT et de randonnée (Club Vosgien). Sur ces deux aspects primordiaux, l’absence de coupes rases, la continuité du couvert forestier, le maintien du mélange, la gestion fine et la mise en place Deux grosses tempêtes, en 1990 et en 1999, ont fait tomber au total 70 000 m 3 , dont 50 000 lors de la première (2 à 3 % du capital total). Mais les dégâts furent bien répartis sur les massifs, n’excédant jamais plus de quelques dizaines d’ares, hormis une trouée de 2,5 ha dans une jeune futaie équienne d’épicéas. Les dynamiques naturelles « en attente » ont rapidement « cicatrisé » les dégâts, diminuant d’autant les frais de reconstitution. La dominance du pin sylvestre (environ 40 % du total), de l’épicéa (20 %) et du hêtre (30 %) n’est pas remise en question depuis 35 ans et la gestion engagée a, au contraire, permis de maintenir un mélange d’essences, en dosant celles posant des difficultés sylvicoles (risques d’envahissement par le hêtre), des difficultés sanitaires (épicéa commun) et en augmentant progressivement celles présentant de bonnes perspectives économiques (douglas). de coupes d’intensité modérée mais de fréquence régulière permettent de concilier tous ces usages, tout en permettant à la forêt de fournir son quota de bois annuel et de participer de fait à la pérennité des différentes filières de transformation des bois. De ce fait, la forêt est certifiée FSC et PEFC depuis des années. Les 20 000 à 25 000 m 3 annuellement mis en vente sur le massif permettent le développement et la préservation d’environ 40 emplois dans les filières de transformation, quasiment toutes locales (moins de 100 km de rayon autour de la forêt) : gestion, exploitation forestière, transport de bois, sciage, industries du papier et des panneaux, bois-énergie… Ce dénombrement ne tient pas compte des multiples emplois issus de la seconde transformation et de la mise en œuvre des bois d’œuvre (charpente, menuiserie…). P R O S I L V A PRO SILVA* : une association de forestiers réunis pour promouvoir une Sylviculture Irrégulière, Continue et Proche de la Nature (SICPN). Une démarche qui intègre naturellement les enjeux environnementaux P R O S I L V A P R O S I L V A * Reconnue d’Utilité Publique (Arrêté préfectoral du 18/03/2013 - Préfecture du Bas-Rhin) INTéGRER Multifonctionnalité, réversibilité, partage de l’espace…

* Reconnue d’Utilité Publique Résultats Un réseau actif ... · technico-économiques de foRêts géRées selon les pRincipes de pRo silva Étude de cas N°1 dans la région Grand

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Résultats technico-économiques de foRêts géRées selon les pRincipes de pRo silvaÉtude de cas N°1 dans la région Grand Est

Des contacts et des tournées sur le terrain partout en France

Un réseau actif : informer, former, échanger, étudier, s’engager…

❘ des adhérents aux profils variés : gestionnaires et propriétaires forestiers, enseignants-chercheurs, collectivités…❘ Des formations adaptées à différents publics : gestionnaires forestiers, techniciens non forestiers, élus, écoles forestières…

❘ producteur d’un flux régulier d’information : lettres techniques, newsletters, site internet, bibliographie thématique…

❘ partenaire d’études techniques

❘ émetteur d’avis et de prises de position sur des sujets forestiers d’actualité

www.prosilva.fr

« La Futaie irrégulière » Brice de Turckheim et Max Bruciamacchie, 2005

« Le traitement des futaies irrégulières » Association Futaie Irrégulière, 2009

pouR en savoiR plus

Pour la période 2015-2017, le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt (MAAF) a confié à Pro Silva France une série d’études techniques, dont la vulgarisation de données technico-économiques de forêts anciennement gérées en traitement irrégulier.

Cette série de docu-ments, dont fait partie la présente fiche, présente quelques unes des forêts fran-çaises traitées selon les principes de Pro Silva depuis plusieurs décennies, pour mettre en lumière les résul-tats techniques, écono-miques et écologiques obtenus.

■ Les 13 groupes régionaux de PRO SILVA France

BRetagneéric Boittin

centRemarc veRdieR

ouestJean-michel guillieR

pascal Yvon

sud-ouest (secteuR landes)

Jacques haZeRa éric casteX

thomas modoRi

sud-ouestgilles tieRle

auveRgne-limousindavid puYRaimondJean-pierre JuillaRd

méditeRRannéenicolas luigi loïc molines Bruno maRiton

fRanche-comté BouRgogne estJulien tomasini

Rhône-alpesemmanuel gueRRaZ

loRRaine alsacemarc-étienne Wilhelm

plateauX calcaiResJean-Jacques BoutteauX

Île de fRancechampagnepierrick cocheRY

noRd-picaRdieJean-marc peneaunoRmandie

michel de vasselot gaëtan de thieulloY

Flashez-moi !

Présidentévrard de turckheim7, rue du Modenberg67110 DAMBACHMel : [email protected]

secrétaire généralmarc veRdieRComité des Forêts46 rue Pierre Fontaine75009 PARISMel : [email protected]

trésorieréric lacomBe4, chemin du Tambour Major88000 ÉPINALMel : [email protected]

délégué généralnicolas luigiLe Clos Saint-Sylvestre1, rue des Plantiers04100 MANOSQUEMel : [email protected]

siÈge social

Truttenhausen 67140 BARR

Étude réalisée avec le soutien du Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt.

MINISTÈREDE L'AGRICULTURE

DE L'AGROALIMENTAIREET DE LA FORÊT

Étude réalisée avec le soutien du Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt MINISTÈRE

DE L'AGRICULTUREDE L'AGROALIMENTAIRE

ET DE LA FORÊT

Une multitude d’usages, d’enjeux et de demandes sociales autour du massif

Malgré la prééminence des revenus issus des ventes de bois, l’importance de l’activité cynégétique amène à réfléchir finement à l’équilibre entre les populations de grands cervidés et le besoin de régénération naturelle diffuse et continue. Un équilibre délicat et une nécessaire cohabitation. Les enclos-exclos permettent d’engager un dialogue et de discuter sur la base de constatations claires et évidentes.

Les enjeux environnementaux sont intégrés de fait dans la gestion courante, par l’existence de deux sites Natura 2000 le long des ruisseaux traversant le massif, et du fait de l’existence de zones de captage d’eau. Les résultats écologiques de la gestion appliquée sont partiellement liés à la présence d’une trame continue de gros bois, générant de fait plus d’habitats naturels favorables, plus de bois mort mais également plus de lumière diffuse au sol et donc une meilleure capacité d’accueil de la faune… Sur la zone, il existe également une réserve naturelle.

Les enjeux sociaux sont eux représentés par la présence de nombreux sentiers de VTT et de randonnée (Club Vosgien).

Sur ces deux aspects primordiaux, l’absence de coupes rases, la continuité du couvert forestier, le maintien du mélange, la gestion fine et la mise en place

Deux grosses tempêtes, en 1990 et en 1999, ont fait tomber au total 70 000 m3, dont 50 000 lors de la première (2 à 3 % du capital total). Mais les dégâts furent bien répartis sur les massifs, n’excédant jamais plus de quelques dizaines d’ares, hormis une trouée de 2,5 ha dans une jeune futaie équienne d’épicéas. Les dynamiques naturelles « en attente » ont rapidement « cicatrisé » les dégâts, diminuant d’autant les frais de reconstitution.

La dominance du pin sylvestre (environ 40 % du total), de l’épicéa (20 %) et du hêtre (30 %) n’est pas remise en question depuis 35 ans et la gestion engagée a, au contraire, permis de maintenir un mélange d’essences, en dosant celles posant des difficultés sylvicoles (risques d’envahissement par le hêtre), des difficultés sanitaires (épicéa commun) et en augmentant progressivement celles présentant de bonnes perspectives économiques (douglas).

de coupes d’intensité modérée mais de fréquence régulière permettent de concilier tous ces usages, tout en permettant à la forêt de fournir son quota de bois annuel et de participer de fait à la pérennité des différentes filières de transformation des bois.

De ce fait, la forêt est certifiée FSC et PEFC depuis des années.

Les 20 000 à 25 000 m3 annuellement mis en vente sur le massif permettent le développement et la préservation d’environ 40 emplois dans les filières de transformation, quasiment toutes locales (moins de 100 km de rayon autour de la forêt) : gestion, exploitation forestière, transport de bois, sciage, industries du papier et des panneaux, bois-énergie…

Ce dénombrement ne tient pas compte des multiples emplois issus de la seconde transformation et de la mise en œuvre des bois d’œuvre (charpente, menuiserie…).

PRO S I LVA

pRo silva* : une association de forestiers réunis pour promouvoir une sylviculture irrégulière, continue et proche de la nature (sicpn).

une démarche qui intègre naturellement les enjeux environnementaux

PRO S I LVAPR

O S I LVA

* Reconnue d’Utilité Publique (Arrêté préfectoral du 18/03/2013 - Préfecture du Bas-Rhin)

intégReRMultifonctionnalité, réversibilité,

partage de l’espace…

Forêt privée de grande taille scindée en deux tènements

Le massif est sous l’influence d’un climat continental, caractérisé entre autre par une pluviométrie annuelle de 850 mm, bien répartie puisque un tiers de cette lame d’eau est concentrée sur la période de végétation.

Les sols sont constitués majoritairement de grès vosgiens générant des sols sablonneux, pauvres, filtrants et acides. De ce fait, la position topographique influence fortement la profondeur du sol et donc la fertilité globale. Les crêtes sont pauvres, les fonds de vallon riches.

L’exposition a également une très forte influence : sols plus frais au Nord, plus secs au Sud.

Orientations sylvicoles générales ● Favoriser les tiges présentant le meilleur potentiel économique, qu’elles que soient les essences, la position des arbres ou leur âge. La définition même d’une « sylviculture d’arbres » qui évite de fait les sacrifices d’exploitabilité ;

● Favoriser un mélange d’essences pour assurer une plasticité économique et écologique ;

● Optimiser la dynamique naturelle (régénération naturelle, réduction naturelle de la densité aux jeunes stades par la compétition intra-spécifique, élagage naturel…) pour minimiser les interventions et les frais.

Résultats sylvicoles obtenus depuis 1984 ● Le volume sur pied est passé en moyenne de 160 m3/ha à 250 m3/ha, tout en stabilisant le nombre de tiges précomptables (diamètre 17,5 cm et plus) entre 200 et 300/ha.

● Au sein du capital existant, la proportion de gros bois (de qualité) a été améliorée. Désormais l’essentiel du volume sur pied (environ 80 %) est concentré sur des arbres commercialisables (bois moyens et gros bois), pourtant en nombre réduit (environ 30 % du total des tiges précomptables).

● La structure verticale de la forêt a été grandement améliorée, permettant aux arbres d’optimiser, quel que soit leur âge / essence / dimensions, leur proportion de houppier vert et donc leur croissance.

● L’accroissement courant (commercial) de la forêt a été mesuré aux alentours de 6 m3/ha/an depuis 30 ans (entre 5,7 et 7,7 m3/ha/an suivant les cycles d’inventaires décennaux). L’essentiel de cet accroissement est concentré dans les bois moyens, tandis que la part d’accroissement imputable aux petits bois est équivalent à celui des gros bois (mais ceux-ci sont quatre fois moins nombreux).

● Par la sylviculture d’arbres appliquée, la proportion d’arbres de qualité A et B a été augmentée dans toutes les essences. Les feuillus, qui représentent environ 40 % du volume total sur pied, concentrent à eux-seuls la moitié du volume en gros bois, dont plus de la moitié de qualité A et B. Ce sont ces bois qui assurent l’essentiel du revenu et de la création d’emplois tout au long de la chaîne de transformation.

● Les frais sylvicoles ont été divisés par 4 en 30 ans et équivalent aujourd’hui à 20 minutes de travail par an et par hectare en moyenne. La régénération naturelle est partout présente, de qualité et en forte augmentation. Malgré tout, le propriétaire et son gestionnaire ont le souci de continuer à planter et à enrichir avec des essences complémentaires, mises en place ponctuellement et de manière opportune.

● La valeur de consommation des peuplements (c’est-à-dire la valeur nominale des bois qui le constituent, en l’état actuel des marchés) a augmenté de près de 30 % en 20 ans et de plus de 40 % en 30 ans, le tout en créant par ailleurs des revenus réguliers pour le propriétaire par les coupes d’amélioration successives.

● Au-delà de la valeur de consommation (estimée à l’instant t, uniquement pour les arbres à valeur commerciale immédiate), le massif a connu une augmentation très importante de sa valeur potentielle (valeur des arbres d’avenir, actuellement non commercialisables mais qui le seront à moyen terme). Désormais celle-ci est proche de 8 500 E/ha, ce qui dénote la qualité future des tiges d’avenir et représente un gage intéressant de revenus à moyen et long terme.

Résultats du réseau de placettes permanentes Le contrôle de la gestion est des résultats technico-économiques s’opère par inventaires par placettes permanentes, via un réseau mis en place depuis 1987 et régulièrement remesurés depuis (en moyenne tous les 10 ans), permettant une analyse efficace en temps et en heure de la gestion. Ce contrôle permet également des ajustements (notions d’amélioration continue et de réversibilité des choix).

Le premier inventaire a été mis en place zones par zones entre 1987 et 1995.Le second inventaire a été réalisé entre 1997 et 2007.Le troisième inventaire est en cours depuis 2009.Chaque année, une ou deux zones (« triages ») sont ainsi remesurées, puis les résultats sont amalgamés si besoin à l’échelle du massif, ou simplement comparés sur chaque zone.

85% de la surface ont déjà été suivis et mesurés par inventaires, au moins deux fois.

Les perches et petits bois représentent à minima 65 % du nombre de tiges depuis 30 ans, ce qui signifie que le recrutement de jeunes tiges est assuré en continu, par la gestion du capital et par l’arrivée de lumière diffuse puis directe sur les semis et fourrés.

Le recouvrement des zones de régénération acquise est très satisfaisant (supérieur à 30 %) et il va en augmentant. Par ailleurs, le nombre de perches à l’hectare est proche de 200 tiges/ha, ce qui est largement suffisant pour assurer la continuité de la production et le renouvellement des générations.

Des difficultés de régénération naturelle de certaines essences sont indiquées par le suivi de la régénération acquise. Dans le dernier inventaire, la régénération acquise est largement dominée par le hêtre (42 %), l’épicéa (18 %) et le pin sylvestre (13 %). Cette perte progressive de diversité est imputée au déséquilibre avec la faune sauvage et la moindre appétence des essences citées, par comparaison aux autres essences présentes (chênes et feuillus divers, douglas…). Pour ces essences, des plantations ciblées et protégées sont réalisées, pour maintenir le mélange à terme.

Dans les années 70, les surfaces plantées annuellement étaient supérieures à 20 hectares. Elles sont inférieures à 2 hectares/an dans les années 2010, diminuant d’autant les frais (– 40 % en 30 ans).

Depuis 1984, près de 200 m3/ha ont été récoltés par éclaircies progressives - soit plus que le volume préexistant à l’époque - tout en maintenant constamment sur pied entre 160 et 200 m3/ha et en améliorant la qualité des bois restants. Dans ce laps de temps, on est passés d’une quasi absence de gros bois à une part d’environ 20 à 25 %, tout en améliorant fortement la qualité.Le tout en réduisant les frais sylvicoles. CQFD !

un peu d’histoire…

Le massif a longtemps été surexploité pour fournir du charbon de bois puis du bois de mine, pour les industries environnantes. Le traitement en futaie régulière, avec régénération par coupe rase de grande surface était alors la règle.

Les diamètres d’exploitabilité étaient faibles. L’épisode de guerre de 1944/1945 a fortement endommagé les peuplements et la mitraille, malgré des années de purge, est encore présente à ce jour.

Depuis 1984, une sylviculture à couvert continu est pratiquée par les gestionnaires successifs, pour répondre au mieux aux objectifs du propriétaire. Ceux-ci peuvent se résumer par l’atteinte d’une production continue de bois d’œuvre de qualité (donc de gros diamètres) avec un minimum de frais sylvicoles, pour optimiser la productivité à moyen terme. Les essences principales actuelles sont le hêtre, le chêne, le pin, l’épicéa, majoritairement intégrées dans des formations végétales à base de hêtre.

La chasse est également un objectif important, qu’il faut donc intégrer dans le processus sylvicole, ce qui occasionne parfois des difficultés d’équilibre.

Le mélange d’essences est une des conséquences positives de la gestion individualisée des arbres de qualité. Cette diversité participe à la plasticité économique du massif, meilleur garantie face aux aléas et fluctuations des marchés, ainsi qu’aux aléas écologiques.

La concentration du volume sur pied sur des arbres commercialisables (bois moyens et gros bois) permet tout à la fois d’optimiser l’accroissement courant de la forêt, de répondre à des besoins immédiats de trésorerie, de favoriser une régénération naturelle (par l’arrivée constante d’une lumière latérale diffuse) et de fournir en continu du bois de qualité aux différentes filières. Sans compter leurs avantages écologiques et sylvicoles (stabilisateurs).

La mise en place de cloisonnements d’exploitation est une quasi-obligation dans la sylviculture à couvert continu. En effet, ces cloisonnements garantissent tout à la fois une meilleure qualité d’exploitation et une limitation des impacts des engins sur les sols, permettant par là l’arrivée de la régénération naturelle diffuse et continue dont nous avons besoin.

Dans le cas de sols pauvres et de grandes variations stationnelles la sylviculture à couvert continu offre une multitude d’intérêts parmi lesquels la constitution progressive de sols forestiers, sans phases de mises à nu - entraînant des pertes de substrat – mais également l’optimisation économique des meilleurs arbres à l’échelle microtopographique. La « sylviculture d’arbres » prend ici tout son sens économique.

La mise en place d’enclos-exclos a permis d’identifier une problématique de déséquilibre entre les populations de grands cervidés et la régénération naturelle dont le massif a besoin.

Ces dispositifs offrent un support de discussions et de décisions avec les représentants des chasseurs. Ils offrent au gestionnaire forestier une manière de visualiser les impacts sur la régénération naturelle et d’arbitrer les décisions qui s’imposent, en cas de besoin.

La gestion de l’existant est l’une des composantes de la sylviculture à couvert continu. Dans l’exemple ci-contre, les bouleaux et pins pionniers qui ont colonisé une zone ouverte sont gérés dans une optique de qualité, tout en sachant qu’ils préparent l’arrivée progressive d’autres

essences telles que les chênes, hêtres, sapins …

Régénération, plantations, semis, travaux sylvicoles, équilibre sylvocynégétique…

Capital, équilibre, amélioration, surface terrière…

une sylviculture à couvert continu pour répondre au mieux aux objectifs du propriétaire

la pertinence économique du traitement irrégulier : récolter et renouveler rapidement tout en maintenant sur pied un capital disponible

pRésentation généRale pRoduiRe RenouveleR

PRO S I LVA