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Economie du travail :
L’offre de travail
Prof. Yves Flückiger
Département d’économie politique (Université de Genève)et
Observatoire Universitaire de l’Emploi
Cours de Baccalauréat
Université de Genève
2
L’offre de travail L’offre de travail émane des personnes qui choisissent personnes qui choisissent d’offrir leurs services d’offrir leurs services sur le marché du travail aux conditions aux conditions qui y règnent, et ceci qu’elles soient employées ou non employées ou non
Elles forment ce que l’on appelle la population activepopulation active qui regroupe les personnes actives occupées ainsi que les chômeurs
La population active occupéepopulation active occupée se divise entre les personnes qui sont employées comme salariées salariées dans une entreprise et celles qui ont un statut d’indépendantd’indépendant
Les salariés choisissent le nombre d’heures qu’ils souhaitent offrir sur le marché du travail; on distingue généralement les emplois à temps partiel (90% ou moins du temps de travail normal du secteur) et les salariés à temps plein
1.1. Introduction
3
1.1. Introduction
4
Pour analyser l’offre de travail, il faut tout d’abord examiner le choix de participer au marché (décision de participationdécision de participation)
Pour les personnes qui choisissent de participer, il faut ensuite déterminer le nombre d’heures de travail offertes (taux taux d’occupationd’occupation)
Les modèles théoriques se divisent en deux groupes:
1)1) Décision instantanéeDécision instantanée: le choix est analysé en fonction des variables actuelles, en ignorant les paramètres futurs susceptibles d’influencer ce choix
2)2) Décision inter-temporelleDécision inter-temporelle: le choix est adopté en tenant compte de l’état actuel et futur (espéré) des variables influençant le choix des individus
1.1. Introduction
5
Dans les deux approches, l’analyse peut être effectuée en considérant l’individu ou le ménagel’individu ou le ménage
Dans le premier cas, on ne tient pas compte des caractéristiques du ménage (revenu du conjoint notamment) qui peuvent modifier le choix d’un individu
Dans la deuxième approche, les décisions prises par chaque membre du ménages sont examinées en tenant compte des caractéristiques de la famille et du conjoint, notamment du point de vue de ses décisions de participation au marché
Ces différentes questions peuvent être illustrées pour la Suisse à partir des données du Recensement fédéral de la populationRecensement fédéral de la population (RFP), des entreprisesdes entreprises (RFE), du panel suisse des ménagespanel suisse des ménages (PSM), de l’enquête suisse sur la population activel’enquête suisse sur la population active (ESPA) ou de l’enquête suisse sur la structure des salairesl’enquête suisse sur la structure des salaires (LSE)
1.1. Introduction
Taux d’activité :Les femmes restent de manière plus permanente sur le marché du travail
…. mais elles réduisent leur temps de travail
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Hommes, équivalent plein-temps
Femmes, équivalent plein-temps
Hommes occupés
Femmes occupées
Taux de personnes actives occupées et taux de participation en équivalent plein-temps, 2000
Le comportement d’activité de la population étrangère se rapproche de celui de la population suisse
Taux de participation de la population selon l’âge et le statut de séjour, 2000
15%
25%
35%
45%
55%
65%
75%
85%
95%
20 25 30 35 40 45 50 55 60 âge
Suisses
Permis C
Permis B
La participation des femmes est fortement influencée par l’état civil et plus encore par les charges de famille
Taux de participation de la population féminine en 2000, selon l’âge, l’état civil et les charges de familles
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
20 25 30 35 40 45 50 55 60 âge
Célibataires avec enfant(s)
Célibataires sans enfants
Mariées avec enfant(s)
Mariées sans enfants
Caractéristiques des personnes actives au-Caractéristiques des personnes actives au-delà de leur âge légal de retraite, RFP 2000delà de leur âge légal de retraite, RFP 2000
Femmes Hommes
Dirigeants 0.7 2.8
Indépendants et professions libérales
13.8 35.6
Cadres et professions intermédiaires
8.1 11.7
Employés 13.4 3.4
Ouvriers et travailleurs non qualifiés
11.4 6.7
Niveau de formation tertiaire 12.9 40.2
Célibataires 8.1 6.3
Marié(e)s 59.2 82.4
Veuf(ves) 18.8 4.3
Divorcé(e)s 18.9 7.0
12
A. Introduction Approche instantanée Analyse individuelle; on ignore la situation familiale de la
personne qui effectue son choix d’offre de travail La fonction d’utilité individuelle dépend de deux paramètres: le
nombre d’heures de loisirs dont l’individu dispose (L) et le panier de consommation totale (C) qu’il peut acheter grâce à son revenu total
Hypothèses :
1. Choix libre de l’horaire de travail;
2. Un seul bien (composite) de consommation
3. L’individu souhaite maximiser son propre bien-être et sa décision ne prend pas en compte les autres membres du ménage
1.2. Le modèle canonique de l’offre de travail
13
4. L’individu alloue tout son temps disponible (H) à deux activités: le loisir (L) et le travail (h); dès lors H = L + h où H représente le nombre total d’heures disponibles par semaine et h le nombre d’heures hebdomadaires de labeur
5. Le revenu total de l’individu se compose de son salaire (W.h) et du revenu indépendant de l’effort de travail (Y)
6. Une seule période est considérée : l’individu fait un choix définitif pour cette période et il consomme tout son revenu (pas d’épargne ou d’emprunt)
Le modèle est sans doute trop simple par rapport à la réalité, mais il permet déjà de comprendre un certain nombre de choix
Il sera affiné par la suite Nous allons distinguer ce que l’individu souhaite fairesouhaite faire (ses
préférences) et ce qu’il peut faire qu’il peut faire (sa contrainte budgétaire)
1.2. Le modèle canonique de l’offre de travail
B. Préférences individuelles: U = U(L; C)
LL
CC
UU00
UU11
UU22
Courbes d’indifférence: Courbes d’indifférence: toutes les combinaisons d’heuresde loisirs (L) et de paniers de consommation (C) qui procurent
la même utilité totale à l’individu
C
L
U
U
C
UL
U
dLL
UdC
C
U
'
'
dL
dC : Donc
0
AA
BB
En passant de A à B, dC/dL augmente envaleur absolue: il devient de plus en plus
difficile de remplacer une heure de loisir perdue
15
C. La contrainte budgétaire Le choix de l’individu s’effectue sous la contrainte suivante :
W0.H + Y0 = P0.C + W0.L
où W0 : taux de salaire horaire nominal
P0 : indice des prix à la consommation (bien
composite)
Y0 : revenu non salarial (subsides, rentes,
allocations familiales, revenu du conjoint…)
Compte tenu de W0 et de Y0, l’individu peut acheter différents
paniers de « biens », composés de plus ou moins d’heures de loisirs et de biens de consommation
1.2. Le modèle canonique de l’offre de travail
16
En d’autres termes :
W0.(H-L) + Y0 = P0.C
ou w0H + y0= c + w0L
ou w0.h + y0 = c
où w0 : taux de salaire réel
y0 : revenu réel indépendant de h
Le revenu réel total obtenu grâce à l’effort de travail (w0.h) et au
revenu indépendant de son effort (y0) doit lui permettre d’acheter
le panier de biens de consommation (C) qu’il souhaite
Le salaire horaire w représente le coût d’opportunité du loisir. Il indique la quantité du bien à laquelle l’individu renonce implicitement en prenant (« achetant ») une heure de loisir
1.2. Le modèle canonique de l’offre de travail
1.2. Le modèle canonique de l’offre de travail
LL
CC
yy00
HH
-w0
CC0 0 = w= woo.H + y.H + y00
C. La contrainte budgétaireC. La contrainte budgétaire
1.2. Le modèle canonique de l’offre de travail
D. Le choix optimal
LL
CC
UU00
UU11
UU22
EE
Choix qui permet deChoix qui permet demaximiser l’utilité totale demaximiser l’utilité totale de
l’individu l’individu
CCee
HH
AA
En restantEn restantinactif (A)inactif (A)l’individul’individu
ne maximisene maximisepas son utilitépas son utilitétotale (Utotale (U00<U<U11))
LL00 hh00
yy00
2.1. Le modèle canonique de l’offre de travail
A l’équilibre, au point E :
Le salaire horaire réel obtenu sur le marché du travailest égal à l’utilité marginale d’une heure de loisir
divisée par l’utilité marginale du revenuOU
L’utilité marginale procurée par une heure de travailest égale à l’utilité marginale d’une heure de loisirs
'L
'C00 U U OU
dL
dC ww
C
UL
U
20
E. Modification du choix optimal Si l’environnement de l’individu se modifie, on peut s’attendre à
ce qu’il adapte son choix optimal. Deux perturbations majeures méritent d’être examinées de plus près: une modification du revenu non salarial et une modification du taux de salaire
En ce qui concerne le revenu non salarial, on admet en général que le loisir est un bien normal dont la quantité demandée augmente avec le revenu
Cette hypothèse est vérifiée par les études empiriques Une hausse du revenu non salarial (augmentation des allocations
familiales par exemple) pousse dès lors l’individu à réduire ses heures de travail au profit du loisir
1.2. Le modèle canonique de l’offre de travail
1.2. Le modèle canonique de l’offre de travail
Hausse du revenu non salarial
LL
CC
UU11
UU22EECCee
HH
Suite à la hausse duSuite à la hausse durevenu non salarial,revenu non salarial,l’individu choisit l’individu choisit de travailler moinsde travailler moins(loisir est un (loisir est un bienbien
normalnormal))
LL00 hh00
yy00
E’E’
hh11
yy11
22
E. Modification du choix optimal Lorsque le taux de salaire varie, l’effet est plus difficile à
déterminer; cette analyse nous permet de dériver l’offre individuelle de travail qui met en relation le taux de salaire avec le nombre d’heures de travail offertes
En effet, un salaire plus élevé s’apparente à une hausse du prix du loisir (le travail marchand devient plus rentable); les individus sont donc incités à travailler plus
D’autre part, un salaire plus élevé accroît le pouvoir d’achat de l’individu puisqu’il peut obtenir un revenu plus élevé que précédemment en travaillant le même horaire
Ce revenu plus important peut l’inciter à accroître son temps de loisir pour autant que le loisir soit considéré comme un bien « normal »
1.2. Le modèle canonique de l’offre de travail
23
F. L’offre de travail individuelle On peut donc définir deux effets qui sont à l’œuvre lors d’une
variation du taux de salaire :
1.1. Effet de substitutionEffet de substitution : l’augmentation du prix du loisir, toutes choses égales par ailleurs, incite l’individu à substituer des heures de loisir par des heures de travail ce qui se traduit par une hausse des heures de labeur
2.2. Effet de revenuEffet de revenu : la hausse du salaire accroît la valeur potentielle totale du temps à disposition de l’individu ce qui l’incite à réduire ses heures de travail pour autant qu’il considère les loisirs comme un bien « normal »
L’effet finalL’effet final (net) dépendra de l’importance relative de ces deux forces antagonistes
1.2. Le modèle canonique de l’offre de travail
24
F. L’offre de travail individuelle Si au final, l’individu accroît ses heures de travail, l’effet de
substitution domine l’effet de revenu S’il réduit son temps de travail, cela implique que l’effet de
revenu l’emporte sur l’effet de substitution Pour décomposer ces deux effets graphiquement, on utilise un
artifice: on imagine que suite à l’augmentation du taux de salaire, on confisque à l’individu un montant de revenu non salarial tel qu’il peut tout juste atteindre le même niveau d’utilité qu’avant la hausse salariale
Pour faire réapparaître l’effet de revenu, on restitue le revenu non salarial précédemment confisqué
1.2. Le modèle canonique de l’offre de travail
1.2. Le modèle canonique de l’offre de travail
LL
CC
UU00
UU11
DD
Effet d’une variation du Effet d’une variation du taux de salaire sur l’offretaux de salaire sur l’offre
de travailde travail
00
AA
hhaa
hhdd
HH
BB
Hypothèse: y = 0Hypothèse: y = 0
F. L’offre individuelle de travail
26
F. L’offre de travail individuelle Si le taux de salaire augmente de w0 à w1 (w1 > w0), la contrainte
budgétaire « pivote » autour du point H
Au départ, l’individu choisit de travailler «ha» heures de travail par
période (semaine)
Suite à la hausse du taux de salaire, l’équilibre passe du point « A » au point « D » et le nombre d’heures de travail hebdomadaires augmente de « ha » à « hd »
Son niveau d’utilité s’accroît car le même panier de biens peut être acquis maintenant avec un effort moindre
1.2. Le modèle canonique de l’offre de travail
27
F. L’offre de travail individuelle Globalement, l’effet d’une hausse de « w » sur l’offre de travail
est indéterminé (sauf si L est un bien inférieur): L’effet de substitution tend à augmenter les heures de travail :
L’effet de revenu tend à réduire les heures de travail :
1.2. Le modèle canonique de l’offre de travail
0Udw
dh
0w
dy
dh
1.2. Le modèle canonique de l’offre de travail
F. L’offre de travail individuelle
LL
CC
hh
ww
AA
DD
EE
AADD
EE
De A à D, l’effetde substitutionl’emporte sur
l’effet de revenu.De D à E, l’effet
de revenu l’emporte et la
courbe d’offre aune pentenégative
30
G. Le taux de salaire de réserve Jusqu’à présent, nous avons admis que l’individu considéré
participait au marché du travail Il nous faut maintenant examiner le choix d’y participer en
considérant le taux de salaire minimum exigé par une personne pour qu’elle accepte d’entrer sur le marché du travail
Cette valeur seuil du taux de salaire à partir duquel l’individu choisit de travailler est appelée salaire de réserve
Cette valeur est subjective et elle varie entre individus en fonction de leurs préférences pour le loisir et la consommation ainsi qu’en fonction du revenu non salarial
1.2. Le modèle canonique de l’offre de travail
31
G. Le taux de salaire de réserve Si le salaire du marché est supérieur au salaire de réserve (w>wr),
l’individu participe au marché du travail
Si le salaire du marché est inférieur au salaire de réserve (w<wr),
l’individu ne participe pas au marché du travail et il reste « inactif »
Si le salaire de réserve est juste égal au taux du marché, alors l’individu sera indifférent entre travailler ou non.
Pour connaître cette valeur, il suffit de proposer différents taux de salaire à l’individu et de lui demander s’il accepte de travailler; si la réponse est positive, alors on lui offre un salaire plus bas et inversement, jusqu’à aboutir au taux de salaire de réserve
1.2. Le modèle canonique de l’offre de travail
G. Le taux de salaire de réserve
CC
LLHH
UU00
Si le revenu indépendant de Si le revenu indépendant de l ’effort est égal à yl ’effort est égal à y00, l’individu, l’individu
choisit de participer au marchéchoisit de participer au marchési son taux de salaire est si son taux de salaire est au moinségal à w0 qui représente le taux
de salaire de réserve
Plus le niveau derevenu indépendant(y) augmente, plusle taux de salaire de
réserve s’accroît;le taux de salaire
proposé à l’individudoit être de plus enplus élevé pour le
convaincre de participerau marché
y0
w0
33
H. Quelques résultats empiriques Les études sur le comportement de l’offre de travail distinguent
souvent les femmes des hommes Généralement, l’offre de travail des femmes est plus élastique
que celle des hommes dont l’élasticité totale au taux de salaire peut même être négative
On observe généralement que l’offre de travail est moins élastique pour les hauts revenus
Cela provient sans doute d’une augmentation de l’utilité marginale du loisir
La plus forte sensibilité de l’offre de travail féminin est surtout associée à une plus grande variation dans la participation que dans des changements des heures de travail
1.2. Le modèle canonique de l’offre de travail
Quelques résultats empiriques relatifs à l’offre de travail
35
A. Horaires contraints Beaucoup d’employeurs ne proposent qu’un horaire possible ou
alors une ou deux possibilités de temps partiel
Cette nouvelle hypothèse a des effets sur le taux de salaire de réserve et, par conséquence, sur la décision de participation
Les données de l’enquête ESPA permettent de comparer les heures de travail effectives et les heures par la population masculine et féminine
De manière générale, on constate que les femmes comme les hommes souhaiteraient travailler moins
La flexibilité horaire peut permettre d’accroître le taux de participation de la population
1.3. Quelques extensions au modèle de base
Des horaires contraints chez les hommes …..
…. comme chez les femmes
38
A. Horaires contraints Lorsque les horaires sont contraints à une ou deux possibilités, la
contrainte budgétaire se transforme en points quelques points correspondant aux horaires disponibles
Les individus peuvent être dès lors soit sous-employés (ils travaillent trop peu d’heures par rapport à leur préférence) soit sur-employés (ils travaillent trop par rapport à leur souhait)
Dans le premier cas, le TMS est inférieur au taux de salaire tandis que le TMS est supérieur au TMS dans le second cas
Les horaires contraints ont pour effet d’augmenter le taux de salaire de réserve
1.3. Quelques extensions au modèle de base
1.3. Quelques extensions au modèle de base
LL
CC
yy00
HH
CC0 0 = w= woo..hh00 + y + y00
La contrainte budgétaire avecLa contrainte budgétaire avechoraire contraint horaire contraint
h0h
1.3. Quelques extensions au modèle de base
LL
CC
yy00
HH
La contrainte budgétaire avecLa contrainte budgétaire avechoraire contrainthoraire contraint
h0h1
1.3. Quelques extensions au modèle de base
LL
CC
yy00
HH
Pour maximiser son utilité, l’individuchoisit de participer au marché
en travaillant h0 heures mais il est sur-employé puisqu’il souhaiterait
travailler que h* heures. A l’équilibre «contraint », l’utilité
marginale d’une heure de loisirest supérieure à l’utilité
marginale du taux de salaire
h0h*
Horaire
idéal
1.3. Quelques extensions au modèle de base
LL
CC
yy00
HH
Equilibre Equilibre contraintcontraint
h0h1
A
B
C
L’individu A est sur-occupé; il
souhaiterait travailler moins !
Les individus B et C sont
sous-occupés; B souhaiterait
travailler plus alors que C
souhaiterait participer au
marché mais renonce
compte tenu des horaires
de travail disponibles
1.3. Quelques extensions au modèle de base
LL
CC
yy00
HH
Le taux de salaire de réserve estplus élevé en cas d’horaire « contraint ».
Dans ce cas, comme w est supérieur àwR, l’individu choisit de
travailler
h0
SalaireSalaire de réserve en cas d’horaire contraint de réserve en cas d’horaire contraint
E
44
B. Coûts fixes d’emploi Lorsqu’une personne décide de participer au marché du travail,
elle doit également prendre en compte tous les coûts associés à sa décision
Il faut prendre en considération tous les coûts qui ne sont pas subis si l’individu ne travaille pas
Il peut s’agir d’un abonnement de transports publics, des frais de garde des enfants, des repas pris au restaurant si le domicile est loin du lieu du travail
Ces coûts peuvent être de nature monétaire ou temporelle
En cas de participation, l’individu cherchera pour le moins à couvrir par son travail ce coût fixe d’emploi
1.3. Quelques extensions au modèle de base
45
1.3. Quelques extensions
B. Les coûts fixes d’emploi
LL
CC
UU11
HH
Dans ce cas, l’individurenonce à
participer aumarché en
raison des coûtsfixes d’emploi
yy00
yy00-CF-CF
UU00
Coûts fixes monétaires (CF)
46
1.3. Quelques extensions
B. Les coûts fixes d’emploi
LL
CC
UU11
HH
Dans ce cas, l’individu
participe au marché,en dépit des coûts
fixes temporels d’emploi, mais, s’ilconsidère le loisircomme un bien
normal, il sera amenéà réduire ses heures
de loisir
yy00 UU00
UU22
CFt
Coûts fixes temporels (CFt)
47
1.3. Quelques extensions
B. Les coûts fixes d’emploi
LL
CC
UU11
HH
Le taux de salaire de réserve augmente
avec le coûtfixe d’emploi
yy00
yy00-CF-CF
UU00
Coûts fixes monétaires (CF)
48
C. Mesures de politique économique L’Etat intervient directement ou indirectement sur l’offre de
travail sous différentes formes:
1. Assurance-chômage offre un revenu de substitution aux personnes qui ont exercé une activité lucrative mais qui ont perdu leur emploi
2. Aide sociale destinée aux personnes arrivées en fin de droit aux indemnités de chômage ou dont le revenu du travail n’est pas suffisant pour permettre à leur ménage de se situer au-dessus du seuil de pauvreté
3. Réglementation quantitative des heures de travail, primes pour les heures supplémentaires
4. Fiscalité sur le travail
1.3. Quelques extensions au modèle de base
49
Assurance-chômage Pratiquement tous les pays connaissent un système d’assurance-
chômage
Les systèmes varient en fonction de la durée des indemnités, de la durée des cotisations exigées pour avoir droit à des prestations, du délai de carence, du taux de remplacement du revenu perdu, du degré de dégressivité du taux d’indemnisation et du taux de cotisation
La LACI a subi récemment une réforme entrée en vigueur en 2003; elle a réduit la durée maximum d’indemnisation de 520 à 400 jours pour les chômeurs de moins de 55 ans et la durée de cotisation a été accrue de 6 mois à 12 mois minimum au cours des 24 derniers mois
1.3. Quelques extensions au modèle de base
50
51
Assurance-chômage en Suisse
En 1974, l’assurance-chômage n’était pas obligatoire en Suisse. Moins de 20% de la population active était assurée contre les risques du chômage
L’assurance est devenue obligatoire en 1977 (AF instaurant un régime transitoire de 5 ans)
Elle est basée sur des mesures passives (indemnités)
En 1982, la loi sur l’assurance-chômage obligatoire et l’indemnité en cas d’insolvabilité est adoptée (LACI: entrée en vigueur 1984)
1.3. Quelques extensions au modèle de base
52
Assurance-chômage en Suisse
Depuis lors elle a subi de multiples révisions dont la dernière est entré en vigueur en 2003
La principale d’entre elles date de 1996
En 1996, l’assurance-chômage a introduit le principe des mesures actives qui viennent compléter les mesures passives
Parmi ces mesures actives, on trouve les gains intermédiaires, les mesures de perfectionnement, les programmes d’emploi temporaire ou les allocations de retour en emploi, etc…
1.3. Quelques extensions au modèle de base
53
Assurance-chômage en Suisse Pour mettre en œuvre ces mesures actives, la nouvelle loi
entrée en vigueur en 1996 a prévu la mise en place d’Offices régionaux de placement chargés de l’application de la loi fédérale
Pour en mesurer l’efficacité, la loi a également introduit le principe de l’évaluation des mesures actives et des ORP
L’assurance chômage est financée par des cotisations salariales plafonnées, prélevées de manière paritaire sur les employés et les employeurs
La participation de la Confédération se limite à la prise en charge partielle des déficits (5% au maximum des dépenses totales)
1.3. Quelques extensions au modèle de base
Les cotisationsANNEE TAUX DE COTISATION LIMITE DU REVENU
(EN FRANCS)
1977 0,8% 46'800.--
1980 0,5% 46'800.--
1982 0,3% 46'800.--
1984 0,6% 69'900.--
1989 0,6% 81'600.--
1990 0,4% 81'600.--
1993 2,0% 97'200.--
1995 3,0% 97'200.--
2000 3,0% 106'800.--
2003 2,0% 106'800.--
PERIODES DUREE DE COTISATIONS DUREE DES INDEMNITES
1984-1992 6 mois
12 mois 18 mois
libérés cotisations
85 jours/250 jours dès 55 ans/invalides
170 jours 250 jours
85 jours/250 jours dès 55 ans/invalides
Dès 1.1.1993 6 mois
12 mois 18 mois
libérés cotisations
170 jours/300 jours dès 55 ans/invalides
250 jours 400 jours
170 jours/400 jours dès 55 ans/invalides
Dès 1.4.1993 6 mois
12 mois 18 mois
libérés cotisations
170 jours/400 jours dès 55 ans/invalides
250 jours 400 jours
170 jours/400 jours dès 55 ans/invalides
Dès 1.1.1996 Jusqu’à 50 ans De 50 à 60 ans
Dès 60 ans Invalides
150 jours + 370 jours 250 jours + 270 jours 400 jours + 120 jours
520 jours Dès 1.9.1999 Libérés cotisations 260 jours au total Dès 1.7.2003 Jusqu’à 55 ans
Dès 55 ans 400 jours
520 jours (si 18 mois)
PRESTATIONSPRESTATIONS
Effets économiques de l’assurance-chômage
LL
CC
UU11
UU22
EECCee
HH
AA
Avec un tauxd’indemnisation de 100%, l’individun’est pas incité à
retrouver un travail;son niveau
d’utilité (A) estsupérieur
à celui qu’il atteinten travaillant
(point E)
LL00 hh00
yy00
BB
CC
Dans ce cas, un taux d’indemnisation équivalent à CB/CA est suffisant à maintenir constant son niveau d’utilité
Taux de salaire de réserve,
avec indemnité e 100%
57
Assurance-chômage
En indemnisant intégralement la perte de revenu salarial, l’individu se retrouve (sans travail) au point A qui lui procure un bien-être supérieur à celui qu’il aurait en travaillant (point E)
Par ailleurs, on constate que le taux de salaire de réserve augmente significativement si l’individu est indemnisé à 100% de son ancien revenu du travail
Cela le conduirait à limiter ses recherches de travail à des emplois mieux rémunérés que son ancien job
Pour cette raison, une indemnisation partielle est généralement préférable
1.3. Quelques extensions au modèle de base
58
Assurance-chômage
Idéalement, le taux d’indemnisation devrait être tel que l’individu se retrouve juste au point au point B, ou juste un peu au-dessous, puisqu’à partir de ce niveau, l’individu n’obtient pas un niveau de bien-être supérieur en étant au chômage
Le taux d’indemnisation « idéal » repose sur le système des courbes d’indifférence, or:
1. ces courbes ne sont pas observées;
2. Les préférences pour le loisir et la consommation varient entre individus, de sorte qu’il n’existe pas un taux d’indemnisation idéal qui soit unique pour la collectivité
1.3. Quelques extensions au modèle de base
59
Assurance-chômage
Pour cette raison, le taux d’indemnisation est choisi par les décideurs politiques de manière un peu arbitraire pour limiter les effets pervers de “trappe à l’inactivité”….
… mais pour maintenir un filet de sécurité sociale, dont l’absence créerait des problèmes non seulement d’équité mais aussi d’efficience (criminalité accrue, et autres effets secondaires liés au chômage et à la croissance des inégalités)
Une autre manière de limiter le problème lié à la trappe à l’inactivité consiste à limiter dans le temps la durée des prestations
1.3. Quelques extensions au modèle de base
60
Revenu minimum Une politique fréquemment employée pour s’attaquer au
problème de la pauvreté consiste à garantir un revenu minimum
On trouve par exemple ce type d’instrument en France avec le revenu minimum d’insertion (RMI), ou dans le canton de Genève avec le Revenu minimum cantonal d’aide sociale (RMCAS)
L’autorité décide d’un niveau minimal de ressources auquel l’individu (ou le ménage) a droit selon certains critères préétablis (âge minimum, fortune ou parcours sur le marché du travail)
Nous simplifions ici le traitement de cette mesure, en supposant initialement que l’individu a droit automatiquement à cette prestation complémentaire si son revenu se situe en dessous du revenu minimum
1.3. Quelques extensions au modèle de base
Contrainte budgétaire avec un revenu minimum
LL
CC
Seuil de Seuil de pauvretépauvreté
HH
yy00
S représente le montant que l’individu reçoit en complément si son revenu est inférieur au seuil de pauvreté
S
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Revenu minimum Le segment horizontal de la contrainte budgétaire implique que le
taux de salaire implicite (c’est-à-dire le coût d’opportunité du loisir) est nul
En d’autres termes, pour tout franc gagné sur le marché du travail, le subside est réduit du même montant
Cela revient également à admettre que le taux d’imposition effectif (ou implicite) est de 100% dans cette région
L’individu, s’il se trouve en-dessous du revenu minimum, n’a donc aucune incitation à garder ou à chercher un emploi puisqu’il obtient un revenu équivalent et un niveau d’utilité supérieur en L=H qui représente une solution de « coin »
Ce type de résultat porte le nom de “trappe à la pauvreté”
1.3. Quelques extensions au modèle de base
Revenu minimum
LL
CC
RRminmin
HH
yy00
2) Le taux de salaire de réserve de l’individu augmente puisqu’il n’acceptera un emploi que s’il peut obtenir au minimum un niveau de bien-être équivalent à celui qu’il obtient en L=H)
U(Rmin,H)
A
B
D
1) Même des individus se trouvant au-dessus du revenu minimum peuvent être attirés par une solution de coin (D) pour autant qu’une de leurs courbes d’indifférence coupe le segment horizontal de la contrainte budgétaire
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Autres politiques visant à garantir un revenu minimum
Différentes mesures ont été proposées pour limiter les effets de la trappe à la pauvreté (Cf Perspectives de l’emploi, OCDE, 2003)
Aux Etats-Unis, par exemple, on a mis en place des programmes d’aide attribuées sous condition de participation au marché du travail
L’aide sociale n’est dès lors attribuée qu’aux individus effectuant un minimum d’heures de travail
Cette mesure réduit le problème de trappe à la pauvreté sans complètement le résoudre
1.3. Quelques extensions au modèle de base
Autres mesures : aide sous condition de participation
LL
CC
RRminmin
HH
yy00
U(Rmin,H)
hmin
UA
UB
L’individu B est au-dessus du revenu minimal mais il préférera réduire son effort de travail pour travailler juste le nombre d’heures nécessaires à obtenir le revenu minimum
L’individu A reste au-dessous du seuil minimum de revenu car il ne produit pas un effort de travail suffisant
Autres mesures : réduction progressive de l’aide
LL
CC
RRminmin
HH
yy00
UB(Rmin,H)
UA
UB
SMIC, plein-temps
UA
B est encouragé à travailler alors que A réduit son effort de travail
Autres mesures : crédit d’impôt
LL
CC
HH
yy00 UA
UB
A est encouragé à participer grâce au subside accordé sur le salaire; en revanche B réduit son effort
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Effet de l’impôt sur l’offre de travail Dans pratiquement tous les pays, le revenu du travail
est soumis à l’impôt L’effet le plus direct de l’impôt est de modifier la
contrainte budgétaire en réduisant les possibilités de consommation des individus
En revanche, si l’impôt est forfaitaire, on peut l’assimiler à une diminution du revenu non salarial
Cependant la plupart des impôts progressent avec le revenu, de sorte qu’un revenu supérieur entraîne un impôt plus important
De cette manière, l’impôt rend le loisir plus attractif, car le taux de salaire net est réduit
1.3. Quelques extensions au modèle de base
69
Effet de l’impôt sur l’offre de travail Lorsque le barème de l’impôt est progressif par
tranches, on assiste à des discontinuités dans la contrainte budgétaire de l’individu
En effet, lorsque le taux (marginal) d’imposition augmente suite au passage dans une tranche de revenu supérieure, le taux de salaire net est plus bas, de sorte que la pente de la contrainte va changer
C’est le taux marginal d’imposition qui est pertinent et non le taux moyen, car c’est lui qui affecte le “prix du loisir” ou taux de salaire net
1.3. Quelques extensions au modèle de base
Effet de l’impôt sur le revenu
LL
CC
HH
yy00
L’impôt induit un effet de revenu et de substitution; si le second l’emporte sur le premier, l’effort de travail devrait baisser
Le changement de taux marginal provoque un « coin » fiscal qui « attire » l’individu vers ce choix
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Effet de l’impôt sur l’offre de travail Pour mesurer l’impact d’un impôt qui modifie le taux
de salaire net, imaginons un seul taux marginal d’imposition égal à t (en %) tout au long de la contrainte et supposons, pour simplifier que le revenu non salarial n’est pas soumis à l’impôt
Dans ce cas, le salaire net peut s’écrire wN = w(1−t) La contrainte de l’individu devient alors :
C + wNL = y + wNH C + w(1 − t)L = y + w(1 − t)H
1.3. Quelques extensions au modèle de base
72
Effet de l’impôt sur l’offre de travail Avec ce nouveau salaire net, l’individu choisit un
nombre d’heures de travail et de loisir d’équilibre: h,L L’impôt versé à l’Etat, pour ce nombre d’heures, est
égal à : twh Admettons maintenant que l’Etat ait la possibilité de
soumettre l’individu à un impôt forfaitaire F (qui ne dépend donc pas de son revenu), et qu’il choisisse un montant lui procurant un montant de recette fiscale identique: F = twh
1.3. Quelques extensions au modèle de base
73
Effet de l’impôt sur l’offre de travail L’impôt forfaitaire déplace la contrainte budgétaire de
manière parallèle et ne modifie donc pas le prix du loisir, car il agit comme une diminution du revenu non salarial
Graphiquement, on peut montrer alors que l’individu choisirait un équilibre différent avec plus d’heures de travail et un bien-être supérieur
L’impôt sur le revenu du travail implique donc une distorsion qui force l’individu à modifier son comportement vers plus de loisir
1.3. Quelques extensions au modèle de base
74
Le modèle canonique souffre de deux lacunes évidentes dès lors que l’on considère l’offre de travail d’un point de vue familial :
Il faut prendre en compte l’activité productive au sein du ménage! Le temps qui n’est pas consacré au travail marchand n’est pas nécessairement du loisir et sert souvent à des activités permettant d’obtenir des services comme l’éducation des enfants, les tâches ménagères, etc.
Le paradigme néo-classique de l’individualisme méthodologique est confronté au fait que les décisions d’offre de travail peuvent être prises de manière concertées par les conjoints
1.4. Choix entre consommation, loisirs et production domestique
75
Il s’agit ici de prendre en compte toute l’activité de production ménagère qui ne constitue pas du loisir, ni du travail marchand, car il n’est pas rémunéré par un salaire
Beaucoup de ménages s’engagent dans des activités de production ménagère dont l’ampleur varie selon les pays et les catégories sociales
Comment prendre en compte ce type de décision dans le cadre de l’offre de travail ?
1.4. Choix entre consommation, loisirs et production domestique
76
1.4. Choix entre consommation, loisirs et production domestique
77
Hypothèses de base :
1) La consommation totale de l’individu (C) se compose de biens marchands (CM) et de biens domestiques (CD): C = CM + CD. Implicitement, cette addition suppose que les deux catégories de biens sont parfaitement substituables
2) Les biens domestiques sont produits grâce à une technologie caractérisée par des rendements décroissants: CD = f(hD) où hD représente les heures
de travail domestique
1.4. Choix entre consommation, loisirs et production domestique
78
Le temps total se partage maintenant en trois « occupations » : H = L + hM + hD où hM représente les
heures marchandes le bien-être de l’individu est toujours défini sur la
consommation totale et le temps de loisir: U = U(C,L) La contrainte budgétaire marchande est la même que
précédemment : CM = y + w.hM
On peut le réécrire pour l’exprimer uniquement par rapport à la consommation totale et le temps de loisir (ainsi que les heures domestiques):
C − CD = y + w(H − hD − L)
1.4. Choix entre consommation, loisirs et production domestique
79
Notons également que les biens domestiques sont “produits” au moyen d’une fonction de production domestique : CD = f(hD) que l’on peut également
introduire dans cette contrainte :
C − f(hD) = y + w.(H − hD − L)
C + w.L = y + w.H + [f(hD) − whD]
L’individu doit donc décider du nombre d’heures qu’il va consacrer à sa production domestique, à ses loisirs et au travail marchand
1.4. Choix entre consommation, loisirs et production domestique
80
Un coup d’oeil à la contrainte nous montre que les heures domestiques ne sont prises en compte que dans la fonction de profit domestique
Par conséquent, il faut choisir ces heures de manière à obtenir le plus grand profit domestique possible
1.4. Choix entre consommation, loisirs et production domestique
Offre de travail et production domestique
LL
CC
E
- w- w00
y0
H
y0+CD
hD
Offre de travail et production domestique
LL
CC
E
y0
H
y0+CD+CM
hD
E*
L* hM
83
Toutes choses égales par ailleurs, le salaire potentiel doit être égal à la productivité du travail non marchand
Une productivité domestique élevée implique une plus grande part du temps disponible consacrée aux activités domestiques
Un salaire plus élevé implique un effet de substitution dans la production, avec moins de travail domestique, car son coût d’opportunité augmente
1.4. Choix entre consommation, loisirs et production domestique
84
Si le loisir est un bien normal et que l’effet de substitution domine l’effet de revenu, les heures de travail marchand augmentent nécessairement suite à une hausse du taux de salaire
En revanche, si l’effet de revenu domine l’effet de substitution, l’effet net est ambigu
Il est possible d’obtenir un équilibre sans travail marchand
Dans ce cas, le taux marginal de substitution est égal à la productivité marginale du travail domestique
1.4. Choix entre consommation, loisirs et production domestique
85
Il faut prendre en compte l’unité familiale plutôt que le travailleur !
En effet, les décisions de participation et de nombre d’heures de travail (ou loisir) résultent d’un choix conjoint entre les membres du ménage, qu’il soit explicite ou implicite
Les aspects à prendre en compte sont :
1) Substituabilité ou complémentarité dans le loisir et la consommation des conjoints (effets du travailleur ajouté et découragé);
1.4. Choix entre consommation, loisirs et production domestique
86
2) Revenus non salariaux respectifs (importance des transferts nominaux ou anonymes);
3) Biens et services publics dans le ménage;
4) Agrégation des préférences ou préférences individuelles ?
5) Equilibre coopératif de négociation ou non-coopératif ?
6) Environnement institutionnel et pouvoir de menace;
7) Lien avec la théorie du mariage en général: appariement à triage positif ou négatif ?
1.4. Choix entre consommation, loisirs et production domestique
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Effet du travailleur ajouté … Question: comment évolue la population active (l’offre
de travail) durant le cycle conjoncturel ? En cas de récession, des personnes tombent au
chômage et cela peut avoir des effets antagonistes sur l’offre globale de travail à travers des effets de revenu et de substitution
Lorsqu’une personne tombe au chômage, les ressources de son ménage sont amputées et le conjoint peut être incité à chercher du travail (effet dit du travailleur ajouté)
1.4. Choix entre consommation, loisirs et production domestique
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Effet du travailleur découragé … D’un autre côté, en période de récession, les
membres inactifs des ménages qui auraient, en temps normal, pris ou repris une activité se trouvent découragés
C’est un effet de substitution dû au fait que le salaire potentiel diminue ce qui accroît l’incitation à « acheter » du loisir
En effet, le salaire espéré d’un chômeur est composé du salaire dans sa profession (qui est susceptible de baisser en période de crise) et de la probabilité de trouver un emploi qui diminue elle aussi car les perspectives sont moins bonnes
1.4. Choix entre consommation, loisirs et production domestique