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2S84 79 e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T. 118 Évaluation fonctionnelle et écho- graphique de l’épaule après enclouage de Seidel : étude rétros- pective de 29 cas Séverin ROCHET*, Laurent OBERT, Philippe SARLIEVE, Pascal CLAPPAZ, Daniel LEPAGE, Yves T ROPET, Patrick GARBUIO INTRODUCTION. L’enclouage centro-médullaire par clou de Seidel peut être un traitement validé des fractures diaphysai- res humérales mais la traversée de la coiffe des rotateurs l’a fait abandonner par certain. Le but de cette étude était d évaluer la fonction de l’épaule des patients après enclouage par 2 scores (Constant, DASH) et de vérifier l’étanchéité de la coiffe des rota- teurs par échographie. MATÉRIEL ET MÉTHODE. Vingt-neuf patients opérés dans le service, entre 1996 et 2002, d’un enclouage de Seidel, ont été revus par un opérateur indépendant avec un recul de 36 mois (11-84 mois). Le sexe ratio était de 1,64. L’âge moyen lors de l’intervention était de 41,5 ans (17-81 ans). Le côté dominant était fracturé dans 17 cas. Le mécanisme de la fracture était un AVP dans 13 cas, une chute dans 12 cas, et un choc direct dans 4 cas. Le niveau lésionnel correspondait au tiers moyen dans 19 cas, au tiers supérieur dans 3 cas, au tiers moyen et inférieur dans 3 cas, au tiers moyen et supérieur dans 3 cas. Le délai opératoire moyen était de 2,4 jours. Les complications initiales étaient : une paraly- sie medio cubitale, un plexus brachial complet et un partiel. Il existait une seule fracture ouverte Cauchoix I. RÉSULTATS. 27/29 patients ont consolidé avec un délai moyen de 3,5 mois. Quatre patients n’ont pas été verrouillé en distal. Neuf patients ont nécessité une réintervention. Douze patients présentaient à la révision un cal vicieux entre 8 et 16°. On retrouvait 47 % de complications si le diamètre médullaire était inférieur ou égal à 9 mm. Le score de Constant était de 69,1 points (86,9 % controlatéral), le constant pondéré était de 81,7 et le DASH était de 25. Le score de Constant était significa- tivement meilleur chez les patients de moins de 50 ans, dans les fractures transversales. Six patients présentaient à la révision des signes de conflit sous acromial, mais sur les 28 échographies réalisées seules 9 étaient normales. DISCUSSION. Notre série est comparable aux autres séries quant à la satisfaction du patient, la consolidation et aux complica- tions, mais moins bon quant au score de Constant et au délai de consolidation. Comme Gaullier nous pensons qu’après cicatrisation de la coiffe, l’enclouage antérograde ne compromet pas la fonction de l’épaule malgré le grand nombre d’atteinte échographique. 119 Enclouage verrouillé antérograde des fractures diaphysaires de l’humérus : à propos de 70 cas M’Barek IRRAZI*, Nicolas IONESCU, Patrick BEAU, Aboubekr BERRICHI, Christian CUNY INTRODUCTION. Les auteurs rapportent leur expérience d’un nouveau type d’enclouage d’humérus issu de l’utilisation précédente d’un clou léger antérograde à vis autostables. L’origi- nalité est liée au caractère antérograde exclusif, non béquillé du clou et surtout au verrouillage distal mécaniquement assisté. MATÉRIEL ET MÉTHODE. Il s’agissait d’un clou décliné en trois diamètres 7, 8 et 9 mm. Les longueurs allaient de 210 à 290 mm chaque 20 mm. Le verrouillage proximal était réalisé dans la zone épiphysaire par trois vis autostables. Le verrouillage distal, statique ou dynamique, était assuré par des vis clavettes posées au moyen d’un système de visée spécifique. La série comportait 70 patients avec des fractures non pathologiques opé- rées sur une période de 4 ans. RÉSULTATS. La moyenne d’âge était de 60 ans avec une pré- dominance féminine (70 %). Le temps opératoire était en moyenne de 35 minutes avec une exposition aux rayons de 10 secondes. Le délai moyen de consolidation était de 3,5 mois. Nous avons noté 6 échecs de la consolidation. Quatre cas présen- taient une paralysie radiale inaugurale qui ont récupéré sponta- nément dans trois cas et après libération dans un autre cas. Parmi les complications, on notait une algodystrophie, 8 ruptures de vis du verrouillage supérieur, deux bris de clou. DISCUSSION. Nos résultats qui incluent courbe d’appren- tissage et mise au point du matériel se situent dans la moyenne de la littérature. Pendant cette période de 4 ans, des modifica- tions ont été apportées à la forme initiale du clou. Il n’y a plus de bris de clou (survenus sur des clous fragilisés par un orifice intermédiaire de mise un place d’un positionneur) et beaucoup moins de ruptures de vis proximales (par utilisation systémati- que de trois vis supérieures et montage bipolaire dynamique). La population âgée, ostéoporotique (où le plâtre et la plaque sont loins d’être de bonnes solutions) représente une indication idéale. CONCLUSION. La pose en percutané, l’autostabilité des vis proximales, la facilité du verrouillage distal, l’étendue des indi- cations opératoires (pratiquement tout l’humérus en dehors de la palette) constituent l’apport au traitement des fractures huméra- les. *Séverin Rochet, Service d’Orthopédie, CHU Jean Minjoz, boulevard Flemming, 25000 Besançon. *M’Barek Irrazi, Service de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique, CHR de Metz, Hôpital Bon-Secours, 1, place de Vigneulles, 57038 Metz Cedex.

119 Enclouage verrouillé antérograde des fractures diaphysaires de l’humérus : à propos de 70 cas

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Page 1: 119 Enclouage verrouillé antérograde des fractures diaphysaires de l’humérus : à propos de 70 cas

2S84 79e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

118 Évaluation fonctionnelle et écho-graphique de l’épaule aprèsenclouage de Seidel : étude rétros-pective de 29 cas

Séverin ROCHET*, Laurent OBERT,Philippe SARLIEVE, Pascal CLAPPAZ,Daniel LEPAGE, Yves TROPET, Patrick GARBUIO

INTRODUCTION. L’enclouage centro-médullaire par cloude Seidel peut être un traitement validé des fractures diaphysai-res humérales mais la traversée de la coiffe des rotateurs l’a faitabandonner par certain. Le but de cette étude était d évaluer lafonction de l’épaule des patients après enclouage par 2 scores(Constant, DASH) et de vérifier l’étanchéité de la coiffe des rota-teurs par échographie.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Vingt-neuf patients opérés dansle service, entre 1996 et 2002, d’un enclouage de Seidel, ont étérevus par un opérateur indépendant avec un recul de 36 mois(11-84 mois). Le sexe ratio était de 1,64. L’âge moyen lors del’intervention était de 41,5 ans (17-81 ans). Le côté dominant étaitfracturé dans 17 cas. Le mécanisme de la fracture était un AVPdans 13 cas, une chute dans 12 cas, et un choc direct dans 4 cas.Le niveau lésionnel correspondait au tiers moyen dans 19 cas, autiers supérieur dans 3 cas, au tiers moyen et inférieur dans 3 cas,au tiers moyen et supérieur dans 3 cas. Le délai opératoire moyenétait de 2,4 jours. Les complications initiales étaient : une paraly-sie medio cubitale, un plexus brachial complet et un partiel. Ilexistait une seule fracture ouverte Cauchoix I.

RÉSULTATS. 27/29 patients ont consolidé avec un délaimoyen de 3,5 mois. Quatre patients n’ont pas été verrouillé endistal. Neuf patients ont nécessité une réintervention. Douzepatients présentaient à la révision un cal vicieux entre 8 et 16°.On retrouvait 47 % de complications si le diamètre médullaireétait inférieur ou égal à 9 mm. Le score de Constant était de69,1 points (86,9 % controlatéral), le constant pondéré était de81,7 et le DASH était de 25. Le score de Constant était significa-tivement meilleur chez les patients de moins de 50 ans, dans lesfractures transversales. Six patients présentaient à la révision dessignes de conflit sous acromial, mais sur les 28 échographiesréalisées seules 9 étaient normales.

DISCUSSION. Notre série est comparable aux autres sériesquant à la satisfaction du patient, la consolidation et aux complica-tions, mais moins bon quant au score de Constant et au délai deconsolidation. Comme Gaullier nous pensons qu’après cicatrisationde la coiffe, l’enclouage antérograde ne compromet pas la fonctionde l’épaule malgré le grand nombre d’atteinte échographique.

119 Enclouage verrouillé antérogradedes fractures diaphysaires del’humérus : à propos de 70 cas

M’Barek IRRAZI*, Nicolas IONESCU,Patrick BEAU, Aboubekr BERRICHI,Christian CUNY

INTRODUCTION. Les auteurs rapportent leur expérienced’un nouveau type d’enclouage d’humérus issu de l’utilisationprécédente d’un clou léger antérograde à vis autostables. L’origi-nalité est liée au caractère antérograde exclusif, non béquillé duclou et surtout au verrouillage distal mécaniquement assisté.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Il s’agissait d’un clou déclinéen trois diamètres 7, 8 et 9 mm. Les longueurs allaient de 210 à290 mm chaque 20 mm. Le verrouillage proximal était réalisédans la zone épiphysaire par trois vis autostables. Le verrouillagedistal, statique ou dynamique, était assuré par des vis clavettesposées au moyen d’un système de visée spécifique. La sériecomportait 70 patients avec des fractures non pathologiques opé-rées sur une période de 4 ans.

RÉSULTATS. La moyenne d’âge était de 60 ans avec une pré-dominance féminine (70 %). Le temps opératoire était enmoyenne de 35 minutes avec une exposition aux rayons de10 secondes. Le délai moyen de consolidation était de 3,5 mois.Nous avons noté 6 échecs de la consolidation. Quatre cas présen-taient une paralysie radiale inaugurale qui ont récupéré sponta-nément dans trois cas et après libération dans un autre cas. Parmiles complications, on notait une algodystrophie, 8 ruptures de visdu verrouillage supérieur, deux bris de clou.

DISCUSSION. Nos résultats qui incluent courbe d’appren-tissage et mise au point du matériel se situent dans la moyennede la littérature. Pendant cette période de 4 ans, des modifica-tions ont été apportées à la forme initiale du clou. Il n’y a plusde bris de clou (survenus sur des clous fragilisés par un orificeintermédiaire de mise un place d’un positionneur) et beaucoupmoins de ruptures de vis proximales (par utilisation systémati-que de trois vis supérieures et montage bipolaire dynamique).La population âgée, ostéoporotique (où le plâtre et la plaquesont loins d’être de bonnes solutions) représente une indicationidéale.

CONCLUSION. La pose en percutané, l’autostabilité des visproximales, la facilité du verrouillage distal, l’étendue des indi-cations opératoires (pratiquement tout l’humérus en dehors de lapalette) constituent l’apport au traitement des fractures huméra-les.

*Séverin Rochet, Service d’Orthopédie,CHU Jean Minjoz, boulevard Flemming, 25000 Besançon.

*M’Barek Irrazi, Service de Chirurgie Orthopédiqueet Traumatologique, CHR de Metz, Hôpital Bon-Secours,

1, place de Vigneulles, 57038 Metz Cedex.