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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S87 entre 18 et 26° de flexion dorsale (moy 22,6°). Les métatarsus varus de plus de 20° se retrouvent dans les hallux valgus de pre- mière intention majoritairement (7) et lors de reprise (1). L’arthrodèse a permis de corriger le métatarsus varus sans ostéo- tomie complémentaire : M1M2m moyen 10,6° (9-12°). CONCLUSION. L’arthrodèse métatarso-phalangienne du premier rayon réalisée par avivement sphérique est une techni- que fiable et reproductible. En utilisant comme implant d’ostéo- synthèse une agrafe axiale et deux agrafes dorsales en titane pur les taux et temps de fusion sont comparables, voire meilleurs que ceux rapportés par les techniques classiques. 124 Arthrodèse de la 1 re métatarso- phalangienne comme traitement des complications après Keller- Brandes Patrick VIENNE*, Andrea BAUMER, Christian GERBER INTRODUCTION. Si la technique de Keller-Brandes dans le traitement de l’hallux valgus est connue pour donner des résultats satisfaisants à court et moyen terme, l’apparition de récidive, d’instabilité et d’une arthrose de l’articulation méta- tarso-phalangienne sont des complications fréquentes à long terme. L’arthrodèse de la 1 re métatarso-phalangienne peut res- taurer la stabilité de l’articulation, traiter la douleur et amélio- rer la fonction de l’avant-pied. L’objectif de ce travail est de présenter les résultats de cette technique utilisée chez 12 patients consécutifs. MATÉRIEL. Entre juin 2000 et février 2002, 12 patientes d’un âge moyen de 61 ans (52-73 ans) ont été traitées par cette technique pour échec après opération selon Keller-Brandes pour traitement d’un hallux valgus symptomatique. MÉTHODES. Toutes les patientes ont été traitées par arthro- dèse par vis de compression de la 1 re métatarso-phalangienne. Dans 4 cas, une interposition d’un bloc tricortico-spongieux de la crête iliaque ipsilatérale a été réalisée dans le but de compenser un raccourcissement important du premier rayon et de rétablir un alignement harmonieux des têtes métatarsiennes. Toutes les patientes ont été revues pour un examen clinique, radiologique et pédobarographique avec un recul moyen de 38 mois (25-45). RÉSULTATS. Il n’a a eu aucune complication intraopératoire. Une patiente a développé une pseudarthrose et a été réarthrodé- sée avec succès. Le score de l’AOFAS (American Orthopaedic Foot & Ankle Surgeons) a été amélioré d’une moyenne de 45 points (37 à 58) en préopératoire à une moyenne de 83 points (75 à 90) (maximum 90 points) en postopératoire. L’angle de l’hallux valgus a été corrigé de 30,5 à 16,7°. L’analyse pédobaro- graphique n’a pas démontré de corrélation significative avec les résultats cliniques. DISCUSSION. Dans notre expérience, l’arthrodèse de la 1 re métatarso-phalangienne est une méthode fiable dans le traite- ment de l’échec après opération selon Keller-Brandes pour le traitement de l’hallux valgus symptomatique. L’arthrodèse peut être réalisée en un temps, avec ou sans interposition de bloc tri- cortico-spongieux de la crête iliaque en fonction du raccourcis- sement du premier orteil. Un suivi à plus long terme encore permettra d’analyser l’évolution de ces résultats et les consé- quences de l’arthrodèse sur les articulations adjacentes. 125 Chirurgie conservatrice articulaire dans l’hallux valgus arthrosique évolué Louis-Samuel BAROUK*, Pierre BAROUK OBJECTIF DE L’ÉTUDE. L’observation clinique et radiolo- gique des hallux valgus arthrosiques, nous a conduit à proposer dans la majorité des cas une chirurgie conservatrice articulaire centrée autour de 2 éléments : raccourcissement du 1 er métatar- sien et correction de l’obliquité latérale du cartilage céphalique restant. MATÉRIEL ET MÉTHODES. Soixante-quinze cas d’hallux valgus arthrosiques sévères ont été opérés entre 1995 et 2002 (62 patients dont 90 % femmes, d’âge moyen de 72 ans, et dans 70 % des cas hallux valgus congénital évolué). La technique uti- lisée comportait : une ostéotomie scarf du 1 er métatarsien avec raccourcissement et correction de l’obliquité du cartilage cépha- lique, une ostéotomie de la 1 re phalange du gros orteil dans 92 % des cas, et des ostéotomies de Weil des rayons latéraux dans 35 % des cas. RÉSULTATS. Nous avons observé 85 % d’excellents et de bons résultats cliniques et radiologiques, amélioration de la flexion dorsale dans la 1 re métatarso-phalangienne, correction de l’hallux valgus, amélioration de l’interligne articulaire MP1. Les limites de la chirurgie articulaire conservatrice ont été précisées. Le recul moyen était de 2 ans et demi, mais même dans les cas où le recul était supérieur à 5 ans nous n’avons pas observé de dégra- dation articulaire ni de régression de l’état clinique : certes la mobilité de la MP 1 globalement diminuée par rapport à la cure d’un hallux valgus non arthrosique et elle restait tout à fait fonc- tionnelle, et l’absence de douleur était tout à fait remarquable. DISCUSSION. À l’examen préopératoire, la mobilisation de la 1 re métatarso-phalangienne est rarement douloureuse mais la flexion dorsale est diminuée. Radiologiquement, le 1 er métatar- sien est souvent plus long que le second. Dans 75 % des cas, le bon cartilage restant est situé latéralement : c’est ainsi que son recentrage par une rotation médiale est nécessaire. L’améliora- tion per opératoire de la flexion dorsale dans la MP est liée au raccourcissement du 1 er métatarsien, obtenu le plus souvent par la technique de Maestro. L’ostéotomie de la 1 re phalange est très souvent nécessaire et si besoin le raccourcissement des autres métatarsiens est obtenu avec la technique de Weil, mais qui n’est *Julien Chouteau, Service de Chirurgie Orthopédique, Traumatologique et de Médecine du Sport, Centre Hospitalier Lyon-Sud, 165, chemin du Grand-Revoyet, 69495 Pierre-Bénite. *Patrick Vienne, Clinique Universitaire d’Orthopédie Balgrist, Forchstrasse 340, 8008 Zurich, Suisse.

124 Arthrodèse de la 1re métatarso-phalangienne comme traitement des complications après Keller-Brandes

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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S87

entre 18 et 26° de flexion dorsale (moy 22,6°). Les métatarsusvarus de plus de 20° se retrouvent dans les hallux valgus de pre-mière intention majoritairement (7) et lors de reprise (1).L’arthrodèse a permis de corriger le métatarsus varus sans ostéo-tomie complémentaire : M1M2m moyen 10,6° (9-12°).

CONCLUSION. L’arthrodèse métatarso-phalangienne dupremier rayon réalisée par avivement sphérique est une techni-que fiable et reproductible. En utilisant comme implant d’ostéo-synthèse une agrafe axiale et deux agrafes dorsales en titane purles taux et temps de fusion sont comparables, voire meilleursque ceux rapportés par les techniques classiques.

124 Arthrodèse de la 1re métatarso-phalangienne comme traitementdes complications après Keller-Brandes

Patrick VIENNE*, Andrea BAUMER,Christian GERBER

INTRODUCTION. Si la technique de Keller-Brandes dansle traitement de l’hallux valgus est connue pour donner desrésultats satisfaisants à court et moyen terme, l’apparition derécidive, d’instabilité et d’une arthrose de l’articulation méta-tarso-phalangienne sont des complications fréquentes à longterme. L’arthrodèse de la 1re métatarso-phalangienne peut res-taurer la stabilité de l’articulation, traiter la douleur et amélio-rer la fonction de l’avant-pied. L’objectif de ce travail est deprésenter les résultats de cette technique utilisée chez12 patients consécutifs.

MATÉRIEL. Entre juin 2000 et février 2002, 12 patientesd’un âge moyen de 61 ans (52-73 ans) ont été traitées par cettetechnique pour échec après opération selon Keller-Brandes pourtraitement d’un hallux valgus symptomatique.

MÉTHODES. Toutes les patientes ont été traitées par arthro-dèse par vis de compression de la 1re métatarso-phalangienne.Dans 4 cas, une interposition d’un bloc tricortico-spongieux de lacrête iliaque ipsilatérale a été réalisée dans le but de compenserun raccourcissement important du premier rayon et de rétablir unalignement harmonieux des têtes métatarsiennes. Toutes lespatientes ont été revues pour un examen clinique, radiologique etpédobarographique avec un recul moyen de 38 mois (25-45).

RÉSULTATS. Il n’a a eu aucune complication intraopératoire.Une patiente a développé une pseudarthrose et a été réarthrodé-sée avec succès. Le score de l’AOFAS (American OrthopaedicFoot & Ankle Surgeons) a été amélioré d’une moyenne de45 points (37 à 58) en préopératoire à une moyenne de 83 points(75 à 90) (maximum 90 points) en postopératoire. L’angle del’hallux valgus a été corrigé de 30,5 à 16,7°. L’analyse pédobaro-graphique n’a pas démontré de corrélation significative avec lesrésultats cliniques.

DISCUSSION. Dans notre expérience, l’arthrodèse de la 1re

métatarso-phalangienne est une méthode fiable dans le traite-ment de l’échec après opération selon Keller-Brandes pour letraitement de l’hallux valgus symptomatique. L’arthrodèse peutêtre réalisée en un temps, avec ou sans interposition de bloc tri-cortico-spongieux de la crête iliaque en fonction du raccourcis-sement du premier orteil. Un suivi à plus long terme encorepermettra d’analyser l’évolution de ces résultats et les consé-quences de l’arthrodèse sur les articulations adjacentes.

125 Chirurgie conservatrice articulairedans l’hallux valgus arthrosiqueévolué

Louis-Samuel BAROUK*, Pierre BAROUK

OBJECTIF DE L’ÉTUDE. L’observation clinique et radiolo-gique des hallux valgus arthrosiques, nous a conduit à proposerdans la majorité des cas une chirurgie conservatrice articulairecentrée autour de 2 éléments : raccourcissement du 1er métatar-sien et correction de l’obliquité latérale du cartilage céphaliquerestant.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Soixante-quinze cas d’halluxvalgus arthrosiques sévères ont été opérés entre 1995 et 2002(62 patients dont 90 % femmes, d’âge moyen de 72 ans, et dans70 % des cas hallux valgus congénital évolué). La technique uti-lisée comportait : une ostéotomie scarf du 1er métatarsien avecraccourcissement et correction de l’obliquité du cartilage cépha-lique, une ostéotomie de la 1re phalange du gros orteil dans 92 %des cas, et des ostéotomies de Weil des rayons latéraux dans35 % des cas.

RÉSULTATS. Nous avons observé 85 % d’excellents et debons résultats cliniques et radiologiques, amélioration de laflexion dorsale dans la 1re métatarso-phalangienne, correction del’hallux valgus, amélioration de l’interligne articulaire MP1. Leslimites de la chirurgie articulaire conservatrice ont été précisées.Le recul moyen était de 2 ans et demi, mais même dans les cas oùle recul était supérieur à 5 ans nous n’avons pas observé de dégra-dation articulaire ni de régression de l’état clinique : certes lamobilité de la MP 1 globalement diminuée par rapport à la cured’un hallux valgus non arthrosique et elle restait tout à fait fonc-tionnelle, et l’absence de douleur était tout à fait remarquable.

DISCUSSION. À l’examen préopératoire, la mobilisation dela 1re métatarso-phalangienne est rarement douloureuse mais laflexion dorsale est diminuée. Radiologiquement, le 1er métatar-sien est souvent plus long que le second. Dans 75 % des cas, lebon cartilage restant est situé latéralement : c’est ainsi que sonrecentrage par une rotation médiale est nécessaire. L’améliora-tion per opératoire de la flexion dorsale dans la MP est liée auraccourcissement du 1er métatarsien, obtenu le plus souvent parla technique de Maestro. L’ostéotomie de la 1re phalange est trèssouvent nécessaire et si besoin le raccourcissement des autresmétatarsiens est obtenu avec la technique de Weil, mais qui n’est

*Julien Chouteau, Service de Chirurgie Orthopédique, Traumatologique et de Médecine du Sport,

Centre Hospitalier Lyon-Sud,165, chemin du Grand-Revoyet, 69495 Pierre-Bénite.

*Patrick Vienne, Clinique Universitaire d’Orthopédie Balgrist,Forchstrasse 340, 8008 Zurich, Suisse.