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SAISON 14 15 2R REYNALDO HAHN I FRANCIS POULENC I GABRIEL FAURÉ I MANUEL ROSENTHAL ERIK SATIE I HENRI COLLET I FERNANDO OBRADORS I MANUEL DE FALLA I JOAQUÍN TURINA HAROLD ARLEN I LEONARD BERNSTEIN I GEORGE GERSHWIN I AGUSTÍN LARA RÉCITAL SOPRANO PIANO SUSAN MANOFF La Belle Excentrique

1415 - Programme récital - Patricia Petibon - 12/14

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Grand Théâtre de Genève Programme de salle récital n°2 Patricia Petibon Piano Susan Manoff

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SA ISON141 5

2R

R E Y N A L D O H A H N I F R A N C I S P O U L E N C I G A B R I E L FA U R É I M A N U E L R O S E N T H A LE R I K S AT I E I H E N R I C O L L E T I F E R N A N D O O B R A D O R S I M A N U E L D E FA L L A I J O A Q U Í N T U R I N A

H A R O L D A R L E N I L E O N A R D B E R N S T E I N I G E O R G E G E R S H W I N I A G U S T Í N L A R A

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PatriciaPetibon

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S U B V E N T I O N N É PA R L A V I L L E D E G E N È V E

PARTENAIRE FONDATEUR DE LA TROUPE DES JEUNES SOLISTES EN RÉSIDENCE

PARTENAIRE DU PROGRAMME PÉDAGOGIQUE

PARTENAIRE DES RÉCITALS

PARTENAIRE DU BALLET DU GRAND THÉÂTRE

PARTENAIRE DE PRODUCTIONPARTENAIRE DE SAISON PARTENAIRE DE PRODUCTION

PARTENAIRES DE PROJET

EXERSUISSE FLEURIOT FLEURS GENERALI ASSURANCE TAITTINGER UNIRESO

FONDATION VALERIA ROSSI DI MONTELERA THESPINA & TRIFON NATSISSABINE & ALAN HOWARD

PARTENAIRE DE SAISON

PARTENAIRE DE SAISON

ASSOCIATION DES COMMUNES GENEVOISES ÉTAT DE GENÈVE CERCLE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

PA R T E N A I R E S D U G R A N D T H É Â T R E D E G E N È V E

BANQUE PICTET &CIE SA BANQUE VONTOBEL SA CARGILL INTERNATIONAL SAHYPOSWISS PRIVATE BANK GENÈVE SA TOTSA TOTAL OIL TRADING SA UNION BANCAIRE PRIVÉE, UBP SA

PA R T E N A I R E S D U G E N E VA O P E R A P O O L

PA R T E N A I R E S D ’ É C H A N G E

PA R T E N A I R E S M É D I A

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Samedi 20 décembre 2014 à 19 h 30Au Grand Théâtre de Genève

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Samedi 20 décembre 2014 à 19 h 30Au Grand Théâtre de Genève

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4 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • RÉCITAL | PATRICIA PETIBON

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5RÉCITAL | PATRICIA PETIBON • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

REYNALDO HAHNPholoé

FRANCIS POULENCÀ sa guitare

Chanson d’Orkenise

GABRIEL FAURÉSpleen

MANUEL ROSENTHALRêverie

Pêcheur de lune

GABRIEL FAURÉLes Berceaux

FRANCIS POULENC Ba, Be, Bi, Bo, Bu

MANUEL ROSENTHAL L’Éléphant du Jardin des Plantes

Le Bengali

ERIK SATIE Air du poète

FRANCIS POULENC Voyage à Paris

Hier

ERIK SATIE Je te veux

FRANCIS POULENC Les gars qui vont à la fête

Entracte

HENRI COLLET En los jardines del amor

FERNANDO OBRADORS Con amores, la mi madre

El Vito

MANUEL DE FALLA Asturiana

JOAQUÍN TURINA Cantares

ERIK SATIE Sur un vaisseau (piano solo)

La Statue de bronzeDaphénéo

HAROLD ARLEN Somewhere Over the Rainbow

LEONARD BERNSTEINLa Bonne Cuisine

Plum PuddingQueues de bœuf

Tavouk GueunksisCivet à toute vitesse

GEORGE GERSHWIN Prélude N° 2 (piano solo)

AGUSTÍN LARA Granada

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6 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • RÉCITAL | PATRICIA PETIBON

Loin de l’excentricité mathématique, ou de celle des orbites des planètes, Patricia Petibon et sa complice Susan Manoff nous accueillent dans un uni-vers qui peut paraître s’éloigner des

« normes » sociales, ou du commun, dans celui où l’excentricité règne en maître. Mais n’est-elle pas indispensable dans une époque orpheline de personnages porteurs de nouvelles façons de voir la vie ? Dans un Impérieux besoin d’excentricité, Jaime Serra, journaliste et directeur artistique du quoti-dien barcelonais La Vanguardia, écrit : « Une société sans excentriques n’évolue pas, elle est condam-née à graviter autour de l’autosatisfaction jusqu’à mourir d’ennui. »Mais laissons là ces considérations philosophiques pour nous laisser porter par un récital à nul autre pareil, de celle qui a déjà si souvent foulé la scène du Grand Théâtre. À l’occasion de la sortie récente de son nouvel album « La Belle Excentrique », Patricia Petibon nous offre une soirée dont elle seule a le secret, et où la mélancolie jouxte la gouaille. Le titre de son nouveau disque lui va comme un gant, il reste cependant le pâle reflet d’une artiste où le comique côtoie le tragique avec

La gouaille parigote...

la même intensité, pour notre plus grand ravis-sement. Même si elle n’a jamais voulu être chan-teuse – quel dommage cela eut été pour nous ! –, elle est à présent une personnalité marquante du monde lyrique, pour elle l’imaginaire dans l’inter-prétation semble ne pas avoir de limite. Ne serait-elle pas l’enfant terrible du lyrique, en qui Olivier Py a deviné la tragédienne et qui, avec beaucoup de finesse, fait sauter les verrous de certains concepts classiques restés trop rigides ?On ne présente plus Patricia Petibon, la soprano qui arpente un large répertoire avec naturel, intel-ligence et malice. Née fin février, comme Régine Crespin, elle n’a pu être que fascinée par la grande diva française et par son indépendance. Ce qui séduit celle qui fut une Lulu remarquée à Genève, Barcelone et au Festival de Salzbourg, c’est la prise de risques. Inlassable chercheuse de perfection et de nouvelles voies à explorer, ses interprétations, y compris celles de rôles plus légers, puisent au fond de son intimité la plus profonde. Pour Patricia, la voix n’est pas qu’un artifice, mais reste l’expres-sion des profondeurs du corps.Elle a plus d’un point commun avec Erik Satie et son humour décalé et provocateur. Le com-

par Daniel Dollé

Aux gens du monde, M. Ingres s’imposait par un emphatique amourde l’Antiquité et de la tradition. Aux excentriques, aux blasés,

à mille esprits délicats toujours en quête de nouveautés,même de nouveautés amères, il plaisait par la bizarrerie.

CHARLES BAUDELAIRE

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7RÉCITAL | PATRICIA PETIBON • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

La gouaille parigote...

positeur de La Belle Excentrique savait être grave, mélancolique et facétieux. En parlant de lui, Paul Landormy dit : « L’un des types les plus curieux que l’on pût rencontrer. Quand je le connus, il ne fréquentait que les divettes de music halls et ses éditeurs de musique, Bellon et Ponscarine, dans l’arrière-boutique desquels, boulevard Haussmann, je le rencontrais. Il écrivait des valses à chanter pour Paulette Darty et les café-concerts. Il nous les jouait au piano avec un sourire, satis-fait et nous déclarait que tout ce qu’il avait com-posé jusque-là ne signifiait rien et que la musique sérieuse “ c’était de la blague ”. » Nous ne serons alors pas étonnés qu’il ait composé un corpus de chansons de cabaret. En 1920, Élise Jouhandeau, née Toulemon, passe une commande à Erik Satie d’une œuvre qui doit lui permettre de se propul-ser sur les planches, en tant que danseuse excen-trique, sous le nom de Caryathis. En 1900, elle est admise à l’opéra de Moscou pour devenir dan-seuse. Elle revient en France et est admise avec sa sœur au pensionnat des sœurs de Châteldon. En 1910, elle s’inscrit au cours de Léo Staats, un maître de ballet des meilleurs sujets de l’Opéra, qu’elle fréquentera jusqu’en 1925. Elle prend part à la création de nombreux spectacles-ballets vers les années 20, sous le nom de Caryathis, et notam-ment des œuvres de Poulenc, Auric, Ravel et Satie. Pendant ce temps, Élise connaît des amours diverses et passe même pour une danseuse entre-tenue, une demi-mondaine, au caractère excessif et entier, extravagante dans ses choix, coiffures changeantes, avec un penchant pour l’accoutre-ment, souvent drapée dans une robe aux coloris criards. Élise est une excentrique. L’ouvrage, écrit par Satie, est créé le 16 juin 1921 au Théâtre du Colisée, sous le titre de La Belle Excentrique. L’œuvre est connue sous différentes versions, notamment pour piano à quatre mains. Elle se présente sous forme de triptyque, trois danses séparées par un intermède, « La Grande Ritournelle », qui permet à la danseuse de quitter la scène pour changer de costume. À la création, les costumes et les masques étaient signés par Jean Cocteau. Les trois danses sont : « La Marche franco-lunaire »,

« La Valse du mystérieux baiser dans l’œil », et « Le Cancan grand-mondain ».Écoutons le chagrin de la grenouille condamnée à l’immobilité au pied de « La Statue de bronze », le Ba, be, bi, bo, bu, une comptine de fraîche inno-cence de Francis Poulenc qui trouve également une place de choix dans ce programme, un com-positeur qui ponctue sa vie et qui fait partie de sa vie. Que de fois elle a interprété Dialogues des carmélites, d’abord Sœur Constance, puis Blanche. Poulenc un musicien à la fois savant et « populo », qui, comme elle sait mettre de la légèreté dans les choses graves et qui sait manier l’humour à la française.Et que dire de Manuel Rosenthal qui aurait pu être le héros d’un roman dans lequel la musique jouait le rôle de la belle étoile et de fidèle compa-gnon ? Unique élève de Maurice Ravel et défenseur de la musique de son temps, il est, entre autres, le compositeur de la musique pour le ballet La Gaieté parisienne, et des Chansons du monsieur Bleu, qui forment un cycle de mélodies composées en 1932. « Car les petits garçons ont beaucoup de génie. Ils font ce que les grandes personnes ne font pas ; ils regardent, ils écoutent et ils ont leur opinion à propos de ce qu’ils ont vu et entendu. J’ai donc mis en musique, sérieusement, les paroles d’un petit garçon qui se moquait des grandes personnes et de bien des choses. », dit Manuel Rosenthal.Fido, un chien vraiment ridicule car on sait jamais s’il avance ou s’il recule, l’éléphant du jardin des plantes qui a fait pipi dans sa culotte, le vieux chameau du zoo tout bossu, tout bancal. C’est de ce cycle que sont extraits « L’Eléphant du Jardin des Plantes » et « Le Bengali ». Composés sur des poèmes de Marie Roustan, nous entendrons éga-lement « Rêverie » et « Pêcheur de lune ».C’est l’Espagne qui s’invite en seconde partie de récital avec notamment El Vito d’Obradors, petit concentré de zarzuela, et l’aérien Asturiana de Manuel de Falla. On y retrouve un subtil mélange de concentration et de naturel de la part de Patricia Petibon qui nous offrira encore un bouleversant Somewhere Over the Rainbow, composé par Harold Arlen en une nuit, en 1930, pour Judy Garland

par Daniel Dollé

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8 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • RÉCITAL | PATRICIA PETIBON

qui l’interpréta dans le film Le Magicien d’Oz. La chanson raconte le désir d’une adolescente de s’échapper du « désordre sans espoir » (hopeless jumble) de ce monde, de la tristesse des gouttes de pluie, vers un nouveau monde plein de couleurs « par-delà l’arc-en-ciel » (over the rainbow). En 2004, la chanson arrive en tête du classement des 100 plus grandes chansons de films du cinéma améri-cain. Le concert s’achève avec un ardent Granada : la preuve, s’il le fallait encore, que le registre aigu de la cantatrice est toujours aussi éclatant.Pour celles et ceux qui manqueraient d’imagina-tion culinaire, à la veille des fêtes, l’artiste nous offre quatre recettes pour piano et voix de Leonard Bernstein, où l’art du chant se mêle à la gastrono-mie. L’humour est plus que jamais au rendez-vous. La Bonne Cuisine, composée par Leonard Bernstein en français comme il se doit, se prête parfaite-ment à quelques surprises. Nul doute, nous serons à la fête le samedi 20 décembre.L’éclectisme de Patricia est devenu légendaire, elle aime les choses contrastées et éclatées. Elle aime à croiser les cultures, à voyager dans les cultures pour y découvrir la passion de la musique. L’artiste n’appartient à aucune chapelle, si ce n’est à celle de l’amour de la passion et du chant. Chacun de ses spectacles dégage une intense poésie. Elle des-sine sa carrière avec raffinement et intelligence, abandonnant certains rôles au moment qui lui semble opportun, afin d’en aborder d’autres. Ce qui sûr, jamais elle ne stagnera, toujours elle ira vers de nouveaux horizons en explorant les fron-tières de ses possibilités. Elle admire Maria Callas, une immense artiste toujours controversée, et

probablement a-t-elle quelques points communs avec elle. Et que serait devenu le théâtre lyrique sans elle ?Patricia pourrait certainement tout se permettre et bien qu’elle n’en fasse qu’à sa tête, ses choix restent judicieux et réfléchis. Lorsqu’elle s’empare de la mélodie française, au sens le plus large du terme, les puristes et les grincheux n’ont qu’à bien se tenir. L’artiste est une reine et pas seulement dans le registre comique. Ce soir la pudeur et la délicatesse alternent avec la bouffonnerie, jamais grotesque.Une rencontre avec Patricia Petibon ne laisse jamais indifférent et ne s’oublie pas. Rapidement on devient addict et on veut la réentendre explo-rer de nouveaux répertoires. Peut-être, est-elle la bonne élève qui sait faire bouger les choses, les faire avancer ? Ce soir, un récital qui sollicite de multiples facettes de la voix pour exprimer des émotions contrastées. Mais n’est-il pas vrai que la palette des nuances vocales de l’artiste semble illimitée ? Jamais, elle n’ouvre la voie à l’ennui, ses interprétations sont et resteront personnelles, sans oublier que musique, texte et théâtre ne font qu’un. Patricia est une artiste vraie qui ne triche jamais, ni avec elle-même, ni avec son public.Irrésistible, Patricia Petibon charme et séduit les publics du monde entier grâce à son espiègle-rie et sa vivacité. Grâce à un talent indicible, ses récitals galvanisent et conduisent à une énergie enthousiasmante. Le combat entre la tragédie et le comique, Patricia en a fait son affaire et l’a résolu depuis fort longtemps. Si la tragédie reste le chant du destin et la comédie celui de l’espoir, l’artiste, comme Shakespeare et Molière, se soucie peu du genre et va là où la passion et l’émotion l’emportent pour dessiner un monde de poésie, de fantaisie, nous interroger et nous écarter des chemins routiniers où guettent les ornières. Lorsqu’au cours d’un récital au Wigmore Hall, Patricia fit mine de passer la poussière sur le claveciniste, en chantant un extrait d’Alcina, n’était-ce pas là un clin d’œil à son excentricité et une invitation à revoir les stéréotypes et certains clichés trop académiques ? Ah, Patricia, lorsque tu nous tiens… ! DD

DANIEL DOLLÉ LA GOUAILLE PARIGOTE...

Il ne suff it pas de fuir, il faut fuir dans le bon sens ;il ne faut pas fuir excentriquement,

il faut fuir concentriquement; fuir le monde,en ce sens-là, c’est le retrouver,

et plus grand, plus vrai, plus essentiel.CHARLES FERDINAND RAMUZ

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9RÉCITAL | PATRICIA PETIBON • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

Extrait des Études latines (1900)

PholoéTiré des Poèmes antiques (1852)de Leconte de Lisle (1818-1894)

Oublie, ô Pholoé, la lyre et les festins,Les Dieux heureux, les nuits si brèves, les bons vinsEt les jeunes désirs volant aux lèvres roses.L’âge vient : il t’effleure en son vol diligent,Et mêle en tes cheveux semés de fils d’argentLa pâle asphodèle à tes roses !

Reynaldo Hahn (1874-1947) Francis Poulenc (1899-1963)

Extrait de La Reine Margot, musique de scènede la pièce d'Édouard Bourdet (1935)

À sa guitare FP. 79Pierre de Ronsard (1524-1585)

Ma guitare, je te chante,Par qui seule je déçois,Je déçois, je romps, j’enchanteLes amours que je reçois.

Au son de ton harmonieJe rafraîchis ma chaleur,Ma chaleur, flamme infinie,Naissante d’un beau malheur.

Extrait des Banalités FP. 107 (1940)

Chanson d’Orkenise Guillaume Apollinaire (1880-1918)Tiré des Banalités (1914)

Par les portes d’OrkeniseVeut entrer un charretier.Par les portes d’OrkeniseVeut sortir un va-nu-pieds.

Et les gardes de la villeCourant sus au va-nu-pieds:« Qu’emportes-tu de la ville ? »« J'y laisse mon cœur entier. »

Et les gardes de la villeCourant sus au charretier :« Qu’apportes-tu dans la ville ? »« Mon cœur pour me marier. »

Que de cœurs dans Orkenise !Les gardes riaient, riaient,Va-nu-pieds, la route est grise,L’amour grise, ô charretier.

Les beaux gardes de la villeTricotaient superbement ;Puis les portes de la villeSe fermèrent lentement.

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10 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • RÉCITAL | PATRICIA PETIBON

Extrait des Quatre Mélodies op.51 (1888)

SpleenPaul Verlaine (1844-1896)Tiré des Romances sans paroles (1874)

Il pleure dans mon cœurComme il pleut sur la ville ;Quelle est cette langueurQui pénètre mon cœur ?

Ô bruit doux de la pluie,Par terre et sur les toits !Pour un cœur qui s’ennuie,Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raisonDans mon cœur qui s’écœure.Quoi ! Nulle trahison ? ...Mon deuil est sans raison.

C’est bien la pire peine,De ne savoir pourquoiSans amour et sans haineMon cœur a tant de peine !

Gabriel Fauré (1845-1924)

Extrait des Trois Poèmes de Marie Roustan (1933)

Rêverie Pour calmer ma détresseSous les charmes divinsDu flot qui caresseSur la grève je vins.

Je laissai ma pauvre âmeS’envoler au lointainLà-bas où s’enflammeL’astre d’or au déclin.

La mer était sereineLa vague miroitaitOuataitD’une écume sa traîne

Et venait languissanteÀ mes pieds se roulerHouler Puis mourir palpitante.

Pêcheur de lune Je suis Jean, le pêcheur de luneJe ne cours qu’après les refletsJe ne cherche pas la fortuneCar j’ai rempli d’or mes filets.

J’aime la nuit, le long des dunesJ’aime l’amour, j’aime le vinJ’aime la vie – et mes rancunesNe vont qu’à ceux qui n’aiment rien.

La vie est, paraît-il, amère,L’amour, dit-on, est décevant,Je n’ai que de l’eau dans mon verre,La nuit : c’est du rêve et du vent !

Mais j’ai des chants plein la cervelle,Cela suffit pour être heureux ;La lune ce soir est si belle,Elle me fait de si doux yeux.

Tentant sa millième chance, Jean partit jeter ses filets.Et chaque soir, il recommence.Court-il seul après des reflets ?

Manuel Rosenthal (1904-2003)

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11RÉCITAL | PATRICIA PETIBON • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

Gabriel Fauré (1845-1924)

Extrait des Trois Mélodies op. 23 (1879)

Les BerceauxSully Prudhomme (1839-1907)Tiré des Stances et Poèmes (1865)

Le long du Quai, les grands vaisseaux,Que la houle incline en silence,Ne prennent pas garde aux berceaux,Que la main des femmes balance.

Mais viendra le jour des adieux,Car il faut que les femmes pleurent,Et que les hommes curieuxTentent les horizons qui leurrent !

Et ce jour-là les grands vaisseaux,Fuyant le port qui diminue,Sentent leur masse retenuePar l’âme des lointains berceaux.

Manuel Rosenthal (1904-2003)

Extrait de La Courte Paille FP. 178 (1960)

Ba, Be, Bi, Bo, Bu Maurice Carême (1899-1978)Tiré de La Cage aux grillons (1959)

Ba, be, bi, bo, bu, bé !Le chat a mis ses bottes,Il va de porte en porteJouer, danser, chanter –

Pou, chou, genou, hibou.« Tu dois apprendre à lire,À compter, à écrire »,Lui crie-t-on de partout.

Mais rikketikketau,Le chat de s’esclafferEn rentrant au château :Il est le Chat botté !

Francis Poulenc (1899-1963)

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12 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • RÉCITAL | PATRICIA PETIBON

Erik Satie (1866-1925)

Extrait des Chansons du Monsieur Bleu (1932)Michel Veber, dit Nino (1896-1965)

L’Éléphant du Jardin des Plantes

Ah ! Savez-vous pourquoi, ma tante,L’éléphant du Jardin des PlantesTraîne son nez d’un air gêné,Comme s’il était pris en faute ?

Cela ne se dit pas, ma tante,Dans le monde à voix haute.L’éléphant du Jardin des PlantesA fait pipi dans sa culote.

Le Bengali

J’avais le plus joli de tous les bengalis ; Il chantait tout le jour Mille chansons d’amour, Cui, cui, cui, cui, cui, cui. Quand il n’était pas sage, Je mettais dans sa cage Un morceau de pain sec Pour qu’il y fit son bec. Mais quand il était mignon Je lui donnais du bon mouron, Du millet, du chènevis, Et même un morceau de biscuit, Cuit, cuit, cuit, cuit, cuit, cuit. Mais tout passe, tout lasse, tout casse. Bengali tomba dans la casserole où cuisait la soupe aux choux Et nous l’avons mangé tout cuit, Cuit, cuit, cuit, cuit, cuit, cuit.

Extrait des Ludions (1923)

Air du poète Léon-Paul Fargue (1876-1947)

Au pays de PapouasieJ’ai caressé la Pouasie...La grâce que je vous souhaiteC’est de n’être pas Papouète.

Manuel Rosenthal (1904-2003)

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13RÉCITAL | PATRICIA PETIBON • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

Erik Satie (1866-1925) Erik Satie (1866-1925)

Extrait des Banalités FP. 107 (1940)

Voyage à Paris Guillaume Apollinaire (1880-1918)Tiré des Banalités (1914)

Ah ! La charmante choseQuitter un pays morosePour ParisParis joliQu’un jour dût créer l’Amour.

Extrait des Trois Poèmes de Louise Lalanne FP. 57 (1931)

HierMarie Laurencin (1883-1956)

Hier, c’est ce chapeau fanéQue j’ai longtemps traîné.Hier, c’est une pauvre robeQui n’est plus à la mode.Hier, c’était le beau couventSi vide maintenantEt la rose mélancolieDes cours de jeunes filles.Hier, c’est mon cœur mal donné.Une autre, une autre année !Hier n’est plus ce soir qu’une ombrePrès de moi dans ma chambre.

Francis Poulenc (1899-1963)

Je te veux (1901)Henry Pacory

J’ai compris ta détresse,Cher amoureux,Et je cède à tes vœux :Fais de moi ta maîtresse.Loin de nous la sagesse,Plus de détresse,J’aspire à l’instant précieuxOù nous serons heureux :Je te veux.

Je n’ai pas de regrets,Et je n’ai qu’une envie :Près de toi, là, tout près,Vivre toute ma vie.Que mon cœur soit le tienEt ta lèvre la mienne,Que ton corps soit le mien,Et que toute ma chair soit tienne.

J’ai compris ta détresse, etc.

Oui, je vois dans tes yeuxLa divine promesseQue ton cœur amoureuxVient chercher ma caresse.Enlacés pour toujours,Brûlés des mêmes flammes,Dans des rêves d’amours,Nous échangerons nos deux âmes.

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14 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • RÉCITAL | PATRICIA PETIBON

Extrait des Chansons villageoises FP. 117 (1942)

Les gars qui vont à la fête Maurice Fombeure (1906-1981)

Les gars qui vont à la fêteOnt mis la fleur au chapeauPour y boire chopinetteY goûter le vin nouveauY tirer la carabineY sucer le berlingotLes gars qui vont à la fêteOnt mis la fleur au chapeau

Sont rasés à la cuillerSont raclés dessous la peauOnt passé la blouse neuveLe faux-col en celluloLes gars qui vont à la fêteOnt mis la fleur au chapeau

Y fair’ danser les fillesChez Julien le violoneurDes polkas et des quadrillesEt le pas des patineursLe piston la clarinetteAttendrissent les costauds,Les gars qui vont à la fêteOnt mis la fleur au chapeau

Quand ils ont bu, se disputentEt se cognent sur la peauPuis vont culbuter les fillesAu fossé sous les ormeauxLes gars qui vont à la fêteOnt mis la fleur au chapeau

Reboivent puis se rebattentJusqu’au chant du premier jourLe lendemain on en trouve :Sont couchés dans le ruisseauLes gars qui vont à la fêteOnt mis la fleur au chapeau

Francis Poulenc (1899-1963)

Entracte

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15RÉCITAL | PATRICIA PETIBON • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

Henri Collet (1885-1951)

Extrait du Poema de un dÍa op. 48 (1921)

En los jardines del amor

En los jardines del amor,Amigo, ten por sabido,La flor que más abunda,¡Es la flor del suspiro!Un imposible me mata,Por un imposible muero,Yo no puedo alcanzarEl imposible que quiero,Niña, que quiero,¡Ardiendo en llama de amor sin premio!

Dans les jardins de l’amour,

Dans les jardins de l’amour,Mon ami, que tu le saches,La fleur la plus abondante,C’est la fleur du soupir !Un impossible me tue,Pour un impossible je meurs,Je ne peux atteindreL’impossibilité que j’aime,Ma petite, que j’aime,Brûlant de la flamme d’un amour sans fortune !

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16 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • RÉCITAL | PATRICIA PETIBON

Extrait de Dos Cantos populares

Con amores, la mi madreJuan de Anchieta (1462-1523)

Con amores, la mi madre,Con amores me dormí;Así dormida soñabaLo que el corazón velaba,Que el amor me consolabaCon más bien que merecí.Adormecióme el favorQue amor me dió con amor;Dió descanso a mi dolorLa fe con que le serví;Con amores, la mi madre,¡Con amores me dormí!

Extrait des Canciones clásicas españolas

El VitoChanson populaire madrilène (XIXème siècle)

Una vieja vale un realy una muchacha dos cuartos,pero como soy tan pobreme voy a lo más barato.

Con el vito, vito, vito,con el vito, vito, va.No me jaga ‘usté’ cosquillas,que me pongo ‘colorá’.

Avec amour, ma mère,

Avec les amours, ma mère,Avec les amours je me suis endormie ;Ainsi endormie je rêvaisCe que le cœur veillait,Que l’amour me consolaitBien plus que je méritais.La faveur que l’amourm’a donné avec amour m’a assoupie ;Ma douleur a eu sa trêveGrâce à la foi avec laquelle je l’ai servi ;Avec les amours, ma mère,Avec les amours je me suis endormie !

Le Vito

Une vieille vaut un réalEt une jeune fille deux cuartos,Mais comme je suis si pauvreJe vais au moins cher.

Avec le vito, vito, vito,Avec le vito, vito, tout va.Ne me chatouillez pas m’sieur,Ou je deviens rouge.

Fernando Obradors (1897-1945)

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17RÉCITAL | PATRICIA PETIBON • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

Manuel de Falla (1876-1946)

Joaquín Turina (1882-1949)

Extrait des Siete canciones populares españolas (1914)

AsturianaChanson populaire

Por ver si me consolaba,Arrime a un pino verde,Por ver si me consolaba.

Por verme llorar, lloraba.Y el pino como era verde,Por verme llorar, lloraba.

Extrait du Poema en forma de canciones op. 19 (1917)

Cantares Ramón de Campoamor y Campoosorio (1817-1901)

Màs cerca de mí te sientoCuando más huyo de tíPues tu imagen es en míSombra de mi pensamiento.

Vuélvemelo a decirPues embelesado ayerTe escuchaba sin oírY te miraba sin ver.

Asturienne

Pour voir si ça me consolait,Je m’approchai d’un pin vert,Pour voir si ça me consolait.

De me voir pleurer, il a pleuré.Et le pin comme il était vert,De me voir pleurer, il a pleuré.

Cantares

Plus je m’enfuis de toiPlus je te sens proche de moiTon image est en moiOmbre de ma pensée.

Redis-le moiCar j’étais si charmé hierQue je t’écoutais sans entendreEt te regardais sans voir.

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18 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • RÉCITAL | PATRICIA PETIBON

Daphénéo Misia Sert (1876-1947)

Dis-moi, Daphénéo, quel est donc cet arbreDont les fruits sont des oiseaux qui pleurent ?

Cet arbre, Chrysaline, est un oisetier.

Ah ! Je croyais que les noisetiersDonnaient des noisettes, Daphénéo.

Oui, Chrysaline, les noisetiers donnent des noisettes,Mais les oisetiers donnent des oiseaux qui pleurent.

Ah !...

Erik Satie (1866-1925)

Extrait des Descriptions automatiques (1913)

Sur un vaisseau (piano solo)

Extraits des Trois Mélodies de 1916 (1916)

La Statue de bronze Léon-Paul Fargue (1876-1947)

La grenouilleDu jeu de tonneauS’ennuie, le soir, sous la tonnelle…Elle en a assez !D’être la statueQui va prononcer un grand mot : Le Mot !

Elle aimerait mieux être avec les autresQui font des bulles de musiqueAvec le savon de la luneAu bord du lavoir mordoréQu’on voit, là-bas, luire entre les branches…

On lui lance à cœur de journéeUne pâture de pistolesQui la traversent sans lui profiter

Et s’en vont sonnerDans les cabinetsDe son piédestal numéroté !

Et le soir, les insectes couchentDans sa bouche...

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19RÉCITAL | PATRICIA PETIBON • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

Somewhere Over the RainbowParoles de Yip Harburg (1896–1981)

When all the world is a hopeless jumbleAnd the raindrops tumble all around,Heaven opens a magic lane.

When all the clouds darken up the skywayThere’s a rainbow highway to be found,Leading from your windowpane

To a place behind the sunJust a step beyond the rain...

Somewhere, over the rainbow,Way up high,There’s a land that I heard ofOnce in a lullaby...

Somewhere, over the rainbow,Skies are blueAnd the dreams that you dare to dreamReally do come true.

Someday I’ll wish upon a star and wake up where the clouds are far behind me,]Where troubles melt like lemon drops away above the chimney tops,]That’s where you’ll find me...

Somewhere, over the rainbow,Bluebirds fly.Birds fly over the rainbow,Why then, oh, why can’t I?If happy little bluebirds flyBeyond the rainbow,Why, oh, why can’t I?

Harold Arlen (1905-1986)

Quelque part au-delà de l’arc-en-ciel

Lorsque le monde entier est un fouillis sans espoirEt les gouttes de pluie tombent tout autour,Le ciel ouvre un chemin magique.

Lorsque les nuages obscurcissent la voie céleste On peut trouver une grande route en arc-en-ciel,Qui part de la vitre de votre fenêtre

Vers un endroit derrière le soleilJuste un peu après la pluie...

Quelque part, au-delà de l’arc-en-ciel,Tout là-haut,Est une contrée que j’ai connue Jadis dans une berceuse...

Quelque part, au-delà de l’arc-en-ciel,Le ciel est bleuEt les rêves qu’on ose faireDeviennent bel et bien réalité.

Un jour, je ferai un vœu à la première étoile et me réveillerai avec les nuages loin derrière moi,]Là où les soucis fondent comme des sorbets citron,loin au-dessus des cheminées,]C’est là-bas que vous me trouverez...

Quelque part, au-delà de l’arc-en-ciel,Volent des merles bleus.Des oiseaux volent par-delà cet arc-en-ciel,Oh alors, pourquoi, pourquoi ne le puis-je pas ?Si de joyeux petits merles bleus volentAu-delà de l’arc-en ciel,Oh alors, pourquoi, pourquoi ne le puis-je pas ?

Extrait de la musique du film de The Wizard of Oz (1939)

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20 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • RÉCITAL | PATRICIA PETIBON

Civet à toute vitesse

Lorsque on sera très pressé, Voici un’ manière de confectionner Un civet de lièvre que je recommande !Dépecez le lièvre comme pour le civet ordinaire :Mettez-le dans une casserole ou chaudron Avec son sang et son foie écrasé !]Un’ demi-livre de poitrine de porc(Coupée en morceaux) ;Une vingtaine de petits oignons(Un peu de sel et poivr’) ;Un litre et demi de vin rouge. Fait’ bouillir à tout’ vitesse.Au bout de quinze minutes environ,Lorsque la sauce est réduite de moitié, Approchez un papier enflammé,De manière à mettre le feu au ragoût.Lorsqu’il sera éteint, liez la sauce Avec un’ demi-livre de beurre manié de farine.Servez.

La Bonne Cuisine (1948)Émile Dumont (1829-1887)

Plum Pudding

Deux cents cinquante grammes de raisins de Malaga,]Deux cents cinquante grammes de raisins de Corinthe,]Deux cents cinquante grammes de graisse de rognon de bœuf,]Et cent vingt-cinq grammes de mie de pain émiettée,]Soixante grammes de sucre en poudre ou de cassonade,]Un verre de lait ; un demi verre de rhum ou d’eau-de-vie ;]Trois œufs ; un citron !]Muscade, gingembre, cannelle en poudre, mélangés](En tout la moitié d’une cuillère à café) Sel fin la moitié d’une cuillère à café.

Queues de bœuf

La queue de bœuf n’est pas un mets à dédaigner.D’abord avec assez de queues de bœuf on peut fair’ un pot-au-feu passable.Les queues qui ont servi à faire le pot-au-feu peuv’nt être mangées,panées, et grillées, et servies avec une sauce piquante ou tomate.La queues de bœuf n’est pas un mets à dédaigner.

Tavouk

Tavouk gueunksis, poitrine de poule ;Fait’ bouillir une poul’,Dont vous prendrez les blancs ;Vous les pilerez de façon à ce qu’ils se mett’ en charpie.]Puis mêlez-les, mêlez-les avec une bouillie,Comme celle ci-dessus, comme celle ci-dessus du Mahallebi.]Tavouk gueunksis, poitrine de poule.

Leonard Bernstein (1918-1990)

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21RÉCITAL | PATRICIA PETIBON • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

Agustín Lara (1900-1969)

George Gershwin (1898-1937)

1 Femme en costume traditionnel qui se distingue par sa désinvolture.

Prélude N° 2 (piano solo, 1926)

Granada, fantasía española (1932)Texte du compositeur

Granada, tierra soñada por mími cantar se vuelve gitano cuando es para timi cantar hecho de fantasíami cantar flor de melancolíaque yo te vengo a dar.

Granada,tierra ensangrentadaen tardes de toros.

Mujer que conserva el embrujode los ojos moros;te sueño rebelde y gitanacubierta de floresy beso tu boca de granajugosa manzanaque me habla de amores.

Granada manola,cantada en coplas preciosasno tengo otra cosa que darteque un ramo de rosas,de rosas de suave fraganciaque le dieran marco a la Virgen morena.

Granada,tu tierra está llenade lindas mujeresde sangre y de sol.

Grenade, fantaisie espagnole

Grenade, terre de mes rêvesMon chant, il devient gitan quand il t’est destinéMon chant, fait de fantaisieMon chant, fleur de mélancolieQue je viens te donner.

Grenade,Terre ensanglantéePar les soirées de corrida.

Femme qui conserve l’ensorcellementDes yeux maures ;Je te rêve gitane et rebelleCouverte de fleursEt j’embrasse ta bouche de grenatPomme juteuseQui me parle d’amours.

Grenade manola1,Chantée en précieux coupletsJe n’ai rien d’autre à te donner Qu’un bouquet de roses,De roses au parfum suaveQui encadraient la Vierge noire.

Grenade Ta terre est pleineDe belles femmesDe sang et de soleil.

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22 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • RÉCITAL | PATRICIA PETIBON

à l’Opéra national de Paris, Amour (Orphée et Eurydice de Gluck) sous la baguette de John Eliot Gardiner au Théâtre des Champs-Élysées ainsi que Morgana (Alcina) au Teatro alla Scala de Milan. Elle remporte un succès particulier en Giunia (Lucio Silla) à Vienne sous la direction de Nikolaus Harnoncourt, avec qui elle travaille régulièrement. En outre, les temps forts des dernières années comprennent Despina (Così fan tutte) au Festival de Salzbourg, son début dans le rôle-titre de Lulu de Berg à Genève, à Barcelone (enregistrement sur DVD pour Deutsche Grammophon) et à Salzbourg ainsi qu’Aspasia (Mitridate, re di Ponto) à Vienne et à Munich. Elle se produit également en Susanna (Le Nozze di Figaro) à Aix-en-Provence et remporte une grande réussite initiale en Donna Anna (Don

Soprano colorature, élève de Rachel Yakar au Conservatoire national supérieur de musique de Paris et découverte par William Christie, Patricia Petibon maîtrise aujourd’hui un répertoire qui s’étend du baroque français à la musique moderne, qu’elle aborde avec Francis Poulenc et Alban Berg. Depuis ses débuts à l’Opéra national de Paris en 1996 dans Hippolyte et Aricie de Rameau, elle est apparue dans des opéras très variés, de Mozart à Offenbach, en passant par Donizetti et Verdi, qu’elle interprète sur toutes les grandes scènes de la planète. Elle continue à interpréter les grands rôles du répertoire baroque : Phani et Zima (Les Indes galantes sous la direction de William Christie) et Dalinda (Ariodante) dirigé par Marc Minkowski

Patricia PetibonSoprano

BIOGRAPHIES

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R

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23RÉCITAL | PATRICIA PETIBON • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

Giovanni) à l’Opéra Bastille et en Gilda (Rigoletto) à Munich. En 2013 elle se produit en Giunia de Mozart au Gran Teatre del Liceu de Barcelone et en Blanche (Dialogues des Carmélites) au Théâtre des Champs-Élysées, un rôle dans lequel elle a déjà triomphé à Vienne. La première mondiale de l’opéra Au monde de Philippe Boesmans à Bruxelles au mois d’avril dernier a remporté un grand succès. Lors de la dernière édition du Festival d’Aix-en-Provence, elle participe à la première d’Ariodante.Patricia Petibon collabore étroitement avec l’Orchestre symphonique de la radio de Vienne sous la direction d’Alain Altinoglu, le Münchner Kammerorchester sous la baguette d’Ivor Bolton, la Staatskapelle de Berlin avec Michael Gielen, l’Orchestre symphonique de la radio bavaroise avec Daniel Harding, les Münchner Philharmoniker et le MDR Sinfonieorchester dirigé par Kristjan Järvi, l’Orchestre symphonique national du Danemark avec Andrea Marcon, l’Orchestre national de Lyon dirigé par Josep Pons, Les Talens Lyriques sous la direction de Christophe Rousset, le Cercle de l’Harmonie sous la baguette de Jérémie Rhorer, l’Orchestre de Paris avec Paavo Järvi, ainsi qu’avec La Cetra, le Venice Baroque Orchestra, Il Giardino Armonico et le Freiburger Barockorchester.Patricia Petibon se produit également en récital et se présente régulièrement à Paris, au Musikverein et au Konzerthaus de Vienne, au Festival de Salzbourg, à Graz, Genève, Aix-en-Provence, Luxembourg, Barcelone, Madrid, Bilbao, Lille, Amsterdam et Valence. La sortie de son nouveau disque « La Belle Excentrique » en septembre der-nier est l’occasion d’une tournée internationale qui l’emmène à Quimper, Montargis, Rennes, Nice, Arras, Aarhus, Copenhague, Lyon, Innsbruck, Genève, Luxembourg ainsi qu’à la Salle Pleyel de Paris.Ses engagements pour la saison 14-15 com-prennent Manon au Staatsoper de Vienne, S h é h é r a z a d e d e R ave l ave c l a D re s d n e r Philharmonie, sous la direction de Bertrand de Billy, le Stabat Mater de Poulenc dirigé par Alain Altinoglu au Musikverein de Vienne, la reprise

d’Au monde à l’Opéra Comique de Paris et une nou-velle production de Benvenuto Cellini de Berlioz à l’Opéra national d’Amsterdam. La discographie de l’artiste englobe des titres comme « Les Fantaisies de Patricia Petibon » qui comprend une grande panoplie de son réper-toire, « French Touch » avec des airs d’opéra baroques français, Orlando Paladino et Armida avec Nikolaus Harnoncourt ainsi que La Passione di Gesù Cristo signor nostro avec Fabio Biondi. En outre elle a enregistré des duos d’Haendel avec Emmanuelle Haïm, Werther et Die Entführung aus dem Serail. Dès le début de la saison 07-08, Patricia Petibon a signé un contrat exclusif avec Deutsche Grammophon. La parution de son premier album comprenant des airs de Gluck, Mozart et Haydn avec le Concerto Köln et Daniel Harding en 2008 a été saluée par le public et la presse. « Rosso » (2010) est une compilation d’airs baroques. Enregistré avec l’Orquesta Nacional de España sous la direc-tion de Josep Pons, « Melancolía » (2011) explore le répertoire espagnol. Recueils d’airs et de pièces baroques, « Nouveau Monde » ( 2012) a été enre-gistré avec le Barockorchester La Cetra de Bale et Andrea Marcon. Enfin, elle participé en 2013 à l’enregistrement du Stabat Mater et du Gloria de Poulenc avec l’Orchestre de Paris sous la direction de Paavo Järvi.

Au Grand Théâtre de Genève : Les Contes d’Hoffmann (Olympia) 01-02, Ariodante (Ginevra) 07-08, Les Contes d’Hoffmann (Olympia) 08-09, Lulu (Lulu) 09-10, récital 09-10.

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24 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • RÉCITAL | PATRICIA PETIBON

a également été mise en scène par Hans Jürgen Syberberg et Joël Jouanneau. Susan Manoff a enregistré pour les labels Naïve, Decca, Virgin, Arion, Valois et Aparte. Elle a enre-gistré en 2007 son premier disque avec Sandrine Piau, intitulé « Évocation », et un deuxième CD, « Après un rêve », est sorti en 2011 (Naïve). C’est avec un autre partenaire qui lui est cher, Nemanja Radulovic, que Susan Manoff a enregistré un album dédié aux sonates de Beethoven (Decca, 2010). Son tout dernier album, «  La Belle Excentrique » avec Patricia Petibon, l’une de ses partenaires de prédilection, est sorti en septembre (Deutsche Grammophon).Susan Manoff a été chef de chœur adjoint à l’Opé-ra national de Paris. Actuellement professeur au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, elle a été nommée Chevalier des Arts et des Lettres en 2011.

Au Grand Théâtre de Genève : récital avec Patricia Petibon 09-10.

Née à New York et d’origine lettone et allemande, Susan Manoff étudie le piano à la Manhattan School of Music et à l’université de l'Oregon. Des études intensives avec Gwendoline Koldowsky la conduisent à approfondir le répertoire du lied et de la mélodie, et à devenir l’une des pianistes les plus recherchées de sa génération. Parallèlement à son activité dans le domaine de la musique vocale, elle se consacre aux autres réper-toires du piano. Passionnée par la musique de chambre, Susan Manoff joue régulièrement dans les grands festivals et est invitée dans toutes les grandes salles de concert : Théâtre des Champs-Élysées, Théâtre du Châtelet et Salle Gaveau de Paris, Wigmore Hall de Londres, Concertgebouw d’Amsterdam, Carnegie Hall de New York, Konzerthaus et Musikverein de Vienne.Elle est invitée régulièrement par France Musique. Pianiste curieuse et amoureuse du théâtre, elle a créé de nombreux spectacles mélangeant musique et texte. Ses partenaires ont été Jean Rochefort, Fabrice Luchini et Marie-Christine Barrault. Elle

Susan ManoffPiano

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PROCHAINEMENT

Iphigénie en TaurideTragédie en 4 actes de Christoph Willibald Gluck

Nouvelle production Au Grand Théâtre25, 27, 29, 31 janvier 2015 à 19 h 302, 4 février 2015 à 19 h 30Direction musicale Hartmut HaenchenMise en scène Lukas HemlebDécors Alexander PolzinCostumes Andrea Schmidt-Futterer Lumières Marion HewlettAvec Anna Caterina Antonacci, Mireille Delunsch, Bruno Taddia, Steve Davislim, Alexey Tikhomirov, Julienne Walker, Mi-Young Kim, Marianne Dellacasagrande, Cristiana Presutti, Michel de SouzaOrchestre de la Suisse RomandeChœur du Grand ThéâtreDirection Alan Woodbridge

Conférence de présentation*par Alain Perroux Jeudi 22 janvier 2015 à 18 h 15

Natalie Dessay Soprano Laurent NaouriBaryton-basse

Au Grand Théâtre28 janvier 2015 à 19 h 30Piano Maciej PikulskiFauré, Duparc, Poulenc, Delibes, Widor

OPÉRA

RÉCITAL

OPÉRA JEUNE PUBLIC

Directeur de la publication Tobias Richter

Responsable de la rédaction Daniel Dollé

Responsable de l’édition Aimery Chaigne

Révision Christopher Park

ont collaboré à ce programme Sandra Gonzalez, Benoît Payn

ImpressionSRO-Kundig Genève

ACHEVÉ D’IMPRIMER EN NOVEMBRE 2014

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Le Petit PrinceOpéra de Michaël Levinas

Coproduction entre l’Opéra de Lausanne, l’Opéra de Lille,le Grand Théâtre de Genève et l’Opéra royal de Wallonieavec la collaboration du Théâtre du Châtelet.Au Bâtiment des Forces Motrices6, 7, 8, 9, 10 janvier 2015 à 19 h 30Direction musicale Arie van BeekMise en scène Lilo BaurDécors & costumes Julian CrouchLumières Fabrice KebourDesign vidéo Arthur Touchais & Grégory Casares Réalisation informatique musicale Augustin Muller Avec Jeanne Crousaud, Vincent Lièvre-Picard, Catherine Trottmann, Rodrigo Ferreira, Céline Soudain, Alexandre Diakoff, Benoît Capt, Patrick LappL'Orchestre de Chambre de Genève

Conférence de présentation*par Yaël HêcheLundi 5 janvier 2015 à 18 h 15

* Les conférences de présentation ont lieu dans la grande salle

ou au Foyer du Grand Théâtre en collaboration avec l’Association

genevoise des amis de l’opéra et du ballet.

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