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PREMIERES ASSISES NATIONALES DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR HAITIEN Les 10 et 11 avril 2014 Port-au-Prince DECLARATION DE PORT-AU-PRINCE Eléments pour une feuille de route pour la modernisation de l’Enseignement supérieur haïtien Nous, responsables des institutions haïtiennes d’enseignement supérieur et de recherche, réunis à Port-au-Prince, du 10 au 11 avril 2014, dans le prolongement (dans la continuité ?) des « Assises sur la qualité de l’éducation en Haïti » qui ont eu lieu les 8 et 9 avril 2014 : 1. Saluons unanimement l’initiative de tenir pour la première fois dans l’histoire d’Haïti des Assises consacrées à l’enseignement supérieur, à la recherche et à l’innovation ; après le séisme du 12 janvier 2010 et compte tenu des nouveaux défis de la Nation, cette initiative témoigne de notre volonté et de celle des pouvoirs publics de relever et de reconstruire l’université haïtienne sur des bases nouvelles ; 2. Réaffirmons la mission de service public de l’université dans toutes les composantes de son activité : formation initiale et continue, recherche scientifique et technologique, orientation et insertion professionnelle, diffusion de la culture scientifique et technique, services à la communauté. 3. Considérons que l’investissement dans la matière grise revêt une importance stratégique pour l’avenir de la Nation et que l’objectif fixé par le Président de la République de faire en sorte qu’Haïti puisse rejoindre l’ensemble des pays émergents à l’horizon 2030 ne saurait être atteint sans un effort massif de modernisation de l’enseignement supérieur. 4. La connaissance est un enjeu économique et politique et le développement d’un pays se mesure aujourd’hui, de plus en plus, à l’aune de la production et diffusion de connaissances nouvelles. Cette tendance de fond que l’on observe au niveau 1

217749328 Premieres Assises Haitiennes Sur l Enseignement Superieur Declaration Finale

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PREMIERES ASSISES NATIONALES DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR HAITIENLes 10 et 11 avril 2014 Port-au-Prince

DECLARATION DE PORT-AU-PRINCEElments pour une feuille de route pour la modernisation de lEnseignement suprieur hatien

Nous, responsables des institutions hatiennes denseignement suprieur et de recherche, runis Port-au-Prince, du 10 au 11 avril 2014, dans le prolongement (dans la continuit?) des Assises sur la qualit de lducation en Hatiqui ont eu lieu les 8 et 9 avril 2014 :1. Saluons unanimement linitiative de tenir pour la premire fois dans lhistoire dHati des Assises consacres lenseignement suprieur, la recherche et linnovation; aprs le sisme du 12 janvier 2010 et compte tenu des nouveaux dfis de la Nation, cette initiative tmoigne de notre volont et de celle des pouvoirs publics de relever et de reconstruire luniversit hatiennesur des bases nouvelles ; 2. Raffirmons la mission de service public de luniversit dans toutes les composantes de son activit: formation initiale et continue, recherche scientifique et technologique, orientation et insertion professionnelle, diffusion de la culture scientifique et technique, services la communaut.3. Considrons que linvestissement dans la matire grise revt une importance stratgique pour lavenir de la Nation et que lobjectif fix par le Prsident de la Rpublique de faire en sorte quHati puisse rejoindre lensemble des pays mergents lhorizon 2030 ne saurait tre atteint sans un effort massif de modernisation de lenseignement suprieur. 4. La connaissance est un enjeu conomique et politique et le dveloppement dun pays se mesure aujourdhui, de plus en plus, laune de la production et diffusion de connaissances nouvelles. Cette tendance de fond que lon observe au niveau mondial impose lEtat hatien de jouer dornavant un rle de premier plan dans lenseignement suprieur et la recherche.5. Estimons que les conditions permettant dassurer aujourdhui la qualit de lenseignement suprieur hatien ne sont pas runies. Le secteur a souffert trop longtemps dune dsaffection des pouvoirs publics, lorigine des problmes constats tout particulirement en matire de pilotage et de gestion du systme universitaire. Il est ncessaire et urgent de refonder tout le systme;6. Proposons cette fin que des mesures soient prises pour amliorer la gouvernance universitaire, par la cration dun cadre juridique dfinissant la fois la rgulation, le contrle et lvaluation de lenseignement suprieur, ainsi que les responsabilits politiques, acadmiques et administratives et le statut de chacun des acteurs du secteur, ceci en concertation avec les acteurs de la communaut acadmique;7. Prenons lengagement de remettre au Parlement et au Gouvernement, la suite de ces Assises, les lments dune feuille de route comportant, sur la base dun tat des lieux prcis et exhaustif, des recommandations destines clairer les choix des Reprsentants de la Nation, lors de lexamen des projets de loi sur lenseignement suprieur. 8. Proposons que ces Assises deviennent dornavant un rendez-vous annuel de lensemble de la communaut universitaire;9. Prconisons que lenseignement suprieur, la recherche et linnovation entrent dans le champ de comptences de lObservatoire national de la qualit de lducation dont le principe a t adopt lors des journes prcdentes ;10. Demandons que les capacits daccueil des institutions denseignement suprieur hatiennes soient augmentes de manire significative pour faire face larrive massive de nouveaux bacheliers chaque anne;11. Demandons que la constitution dun corps professoral hautement qualifi (niveau master ou doctorat) devienne une priorit nationale, par un investissement massif dans la formation initiale et par la mise en place dun dispositif contraignant de formation continue. Lobjectif est de pouvoir disposer dans un premier temps, avant la fin de la prsente dcennie, dun effectif denseignants-chercheurs de haut niveau en nombre suprieur 30 pour cent de leffectif actuel;12. Demandons quune attention spciale soit accorde la valorisation de la condition enseignante en prenant compte le bien-tre matriel, la reconnaissance sociale et les besoins de formation continue et de dveloppement professionnel des enseignants;13. Demandons que les conditions matrielles de travail des tudiants, des enseignants et des personnels administratifs soient amliores de manire significative afin de crer un environnement propice la performance et la russite;14. Demandons que lEtat consacre dornavant au moins 30 pour cent du budget de la Nation ou 4% du PIB- selon celui qui est le plus lev des deux- au financement de lducation, y compris de lenseignement suprieur et de la recherche.Nous prenons solennellement position sur les questions fondamentales suivantes : Renforcer la pertinence sociale et conomique de la formation et de la recherche, luniversit tant au service de la socit15. Les tablissements denseignement suprieur sont aujourdhui confronts de nombreux dfis. Luniversit doit rpondre aux effets de la trs forte croissance des effectifs de bacheliers. La pertinence professionnelle des formations et lemployabilit des diplms sont devenues une priorit des socits contemporaines. Pour renforcer cette pertinence nous invitons lEtat prendre en compte lexpertise existante au sein de lUniversit hatienne pour laccompagner dans ses projets de dveloppement et de modernisation;16. Pour faire face cette pousse des effectifs et favoriser l'emploi des diplms, nous nous engageons dvelopper lacquisition de comptences dans tous les champs disciplinaires ; promouvoir la participation de formateurs issus de milieux professionnels et l'immersion des apprenants dans des activits pratiques et coopratives ; accorder, dans nos projets stratgiques d'tablissement, une place plus importante aux programmes de formation vocation professionnelle, en recourant notamment aux outils numriques et la formation distance. 17. Considrons que la formation la recherche est un impratif pour le dveloppement du pays et que les capacits de recherche scientifique existantes (Collge doctoral dHati fond en dcembre 2011, rassemblant des jeunes chercheurs des deux Ecoles doctorales de lUniversit dEtat dHati et de lUniversit Quisqueya) doivent tre renforces et tendues aux autres universits reconnues par lEtat;18. Entendons donner de meilleures chances aux tudiants par une aide accrue la matrise parfaite des deux langues nationales (le crole et le franais) et par l'apprentissage des autres langues parles dans la rgion. Lobjectif tant de faire en sorte que tout diplm hatien soit quadrilingue, cette comptence linguistique reprsentant un avantage comparatif incontestable sur le march de lemploi, au niveau national, rgional et international;19. Dans le mme esprit, nous nous engageons favoriser le transfert des technologies et dvelopper la culture de lentrepreneuriat;

Promouvoir massivement le numrique ducatif20. Appuyons le recours accru au numrique ducatif comme chance historique pour luniversit hatienne de ne pas rester lcart de la modernisation de la transmission des savoirs et des savoir-faire dans le contexte de la mondialisation. Il est propos de mettre en uvre ds la prochaine rentre universitaire, comme expos lors des Assises, le projet de campus virtuel expos lors de ces Assises, tel quil a t ralis par lUniversit of West Indies en 2008;21. Dans cette perspective, luniversit peut sappuyer sur les 17 centres numriques dj en place dans le pays. Il conviendra denvisager surtout lemploi de tablettes tactiles fabriques en Hati, bien adaptes au campus numrique. Enfin, le programme de tableaux numriques interactifs dploy actuellement dans le systme ducatif, depuis lcole fondamentale jusqu luniversit, doit tre renforc, Hati tant dans ce domaine en pointe parmi les pays qui ont choisi cette technologie et cette pdagogie innovante;22. Saisis de la question de lmergence des cours libres ouverts tous (MOOCs), nous dplorons leur instrumentalisation par des entreprises guides surtout par des intrts mercantiles. Actuellement, lAgence Universitaire de la Francophonie dveloppe un modle francophone de ces formations, rpondant aux besoins de dveloppement des universits. Linitiative dun campus virtuel doit favoriser le maintien des dimensions personnelle et humaine de lenseignement et reconnatre les efforts et la motivation des enseignants qui sy consacrent;23. Souhaitons sensibiliser les pouvoirs publics au potentiel offert par les technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement (TICE) et la ncessit de reconnatre les diplmes obtenus distance, ainsi que lactivit pdagogique quils supposent;

La coopration renforce entre les institutions hatiennes denseignement suprieur24. la logique de la comptition, nous prfrons la construction dune coopration prenne entre universits au niveau national et rgional, dans la perspective dune amlioration continue de nos modes denseignement, de nos stratgies de recherche et de nos pratiques de gouvernance. La CORPUHA et la CORPUCA sont deux piliers sur lesquels le renforcement de cette coopration sera ralis;

Lengagement pour laccs des femmes lducation suprieure 25. Appelant les autorits de notre pays se saisir de cette question, nous nous engageons, au sein de nos institutions, prendre toutes les mesures ncessaires pour reconnatre aux femmes la pleine jouissance des droits humains, ainsi que laccs lenseignement suprieur et la recherche. Nous demandons que soit promue la place des femmes dans les mtiers de lenseignement suprieur et tous les niveaux de la gouvernance et de la direction des tablissements denseignement suprieur. Lobjectif est de tendre la parit entre les hommes et les femmes;

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