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    2/24Manuel pratique du semis direct Madagascar. Volume II. Chapitre 1.

    1. ObjectifsPour tre en mesure de raliser un vritable conseil lexploitation, dans une approche in-tgre au niveau de terroirs villageois, il est ncessaire de matriser une gamme de systmesde culture adapts aux conditions locales. Il faut pour cela identifier la nature des cultures les

    plus appropries et lordre de leurs successions et/ou associations, ainsi que les itinrairestechniques appliquer ces diffrentes cultures ou associations de cultures.

    Cette gamme de systmes de culture doit permettre de proposer des systmes adapts auxsituations des diverses exploitations, et pour cela doit :

    . couvrir les principales conditions de sol x rgime hydrique rencontres au niveau dela zone;. tre suffisamment diversifie pour offrir un large choix en matire de cultures princi-pales dans les systmes, niveaux dintensification, moyens ncessaires, prise de risque,intgration avec llevage, etc. Cette large gamme dveloppe au niveau dune zonepermet par la suite de slectionner au niveau dune parcelle les systmes les plus adaptsaux conditions locales des terroirs, et aux caractristiques des exploitations;

    . ne pas tre trop vaste pour tre grable et facilement assimilable par les cadres,techniciens et paysans. Pour cela, les systmes sont bass en priorit sur les culturesprincipales de la zone, et offrent des solutions diversifies aux grandes contraintes agro-nomiques et socio-conomiques locales.

    Cette gamme de systmes dvelopper est donc fonction des contraintes principales au ni-veau dune zone dintervention et se dcline suivant les diffrents types de milieux rencon-trs. Un diagnostic initial et en particulier la dfinition dunits agronomiques est doncindispensable pour intgrer ces paramtres dans la conception des systmes.

    2. Lidentification dunits agronomiques

    Pour permettre de concevoir (et de prsenter aux paysans)des systmes SCV adapts aux conditions locales (jusquauniveau parcellaire), il est indispensable de distinguer, sur labase de critres facilement identifiables, les diffrentes uni-ts agronomiques rencontres au niveau dune zone et deles reconnatre rapidement sur le terrain. Ces units se d-finissent par lhomognit de leurs caractristiques agro-nomiques : position sur la toposquence, fertilit et niveaude compaction du sol, rgime hydrique. Le potentiel et lescontraintes agronomiques au sein dune unit expliquenten grande partie les systmes existants, et dterminent lessystmes SCV quil est possible dy proposer. Il est donc in-dispensable pour dfinir ces units de bien prendre encompte les critres qui vont faire quun systme SCV estpossible ou non.

    Une premire grande distinction fondamentale faire est celle entre:. tanety(et colluvions de bas de pente); et. plaines, valles ou bas-fonds.

    Le rgime hydrique y est fondamentalement diffrent et a donc un impact fort sur les possi-bilits de systmes (possibilits dinstaller des plantes en contre-saison en particulier).

    2.1. Les critres discriminants sur tanetySur tanety, on peut alors distinguer (le cas chant) les tanetyen culture pluviale pure, decelles amnages en terrasses (qui peuvent disposer ou non dirrigation, plus ou moinscontrle).

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    La mise en place de systmes de culture en semis direct

    Le choix des cultures, associations et successions

    Savoir reconnatre les diffrentes units de paysageset connatre les rgimes hydriques

    Tanety: colline(terme malgache)

    Objectifs

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    3/24Manuel pratique du semis direct Madagascar. Volume II. Chapitre 1. 3

    La mise en place de systmes de culture en semis direct

    Le choix des cultures, associations et successions

    Les critres principaux prendre en compte sont alors la compaction du sol et sa fertilit ini-tiale, qui dterminent les cultures possibles en saison et les niveaux dintrants ncessaires. Onpeut valuer ce niveau de fertilit et la compaction en se basant sur la flore naturelle et ltatdes cultures en place.

    On sintresse ensuite aux possibilits de culture en contre-saison. Par cela, on entend la pos-sibilit dobtenir une production de biomasse importanteen dehors de la priode de culture principale. Il ne sagitdonc pas forcment de la possibilit de faire une deuximeculture, mais aussi de la possibilit dinstaller une plantede couverture qui peut tre mise en place dans la culture,pour quelle simplante bien avant larrive de la saisonsche et/ou froide.

    Sur tanety, ces possibilits sont trs faibles dans les milieuxavec longue saison sche (Sud-Ouest, Moyen-Ouest, LacAlaotra). Elles sont beaucoup plus nombreuses sur leshautes terres (sur sols non compacts) et surtout dans unclimat tropical humide toute lanne (Sud-Est).

    Enfin, le cas chant, on doit sintresser une contrainteagronomique particulire mais trs forte (souvent la plus li-mitante), comme la pression exerce par le striga sur lescrales dans le Moyen-Ouest malgache.

    2.2. Les critres discriminants dans les plaines, valles et bas-fondsDans ces milieux qui sont tous moyennement riches riches, le niveau de fertilit du sol estpeu discriminant. Le principal facteur prendre en compte est le rgime hydrique, avec 3 pa-ramtres :

    .les risques de submersion, qui dterminent si lon peut cultiver une culture autre quele riz en saison des pluies. On distingue donc les sols exonds ou drainables, sur lesquels

    linondation est rare ou trs temporaire et o on peut donc faire une culture comme lemas, des sols inonds plus de 5 jours conscutifs sans drainage possible, o seul le rizest possible en saison;. laccs lirrigation. On considre ici laccs lirrigation en saison principale (et pasforcment en contre-saison) qui permet de scuriser une culture de riz. On distingueradonc les parcelles sans irrigation, celles avec irrigation alatoire (rizires mauvaise ma-trise de leau, dans laquelle leau peut tre apporte un moment du cycle, mais de ma-nire incertaine) et celles avec irrigation contrle dans lesquelles on peut apporter deleau quand on le souhaite durant la saison des pluies;

    . les possibilits de culture en contre-saison. L encore, on entend par contre-saison lapossibilit de produire une forte biomasse en dehors de la saison de culture principale.Ces possibilits sont lies au climat dune part, mais aussi :

    - au type de sol : des sols trs argileux ou, au contraire, la prsence dun horizonsableux (qui cre une rupture capillaire) empchent les remontes deau;

    - la position sur la toposquence : profondeur de la nappe en saison sche, possi-bilit de drainage au moment o il faudrait implanter la plante de couverture, etc. ;

    - aux possibilits dirrigation en contre-saison (rares Madagascar).

    Ces diffrents critres permettent de discriminer des units agronomiques pour lesquelles onpeut alors concevoir une gamme de systmes SCV diffrencis.

    Un dernier facteur concernant le rgime hydrique est la dure pendant laquelle une rizire

    peut tre maintenue en eau, qui dtermine la possibilit de faire de la monoculture de riz (onpeut estimer quavec plus de 45 jours/an de submersion, la monoculture de riz chaqueanne, sans culture de contre-saison est possible).

    Forte infestation et dgts deStriga asiatica sur riz pluvial

    Moyen Ouest

    Les unitsagronomiques

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    3. Le diagnostic initial rapideLa conception et la mise en place de dmonstrations de systmes SCV adapts localementau niveau des terroirs prsupposent une connaissance suffisante du milieu et des pratiquespaysannes dans les villages concerns. Un diagnostic initial (cf. Volume VI : " l'approche ter-

    roir") est donc indispensable avant toute intervention. Ce diagnostic rapide doit permettre :. de se situer aisment dans le paysage, en identifiant lesprincipales units agronomiques prsentes au niveau duterroir;. de connatre les pratiques paysannes sur le terroir, enfonction des diffrentes units de paysage/agronomiques.Cela est indispensable pour proposer aux paysans des sys-tmes construits en priorit partir de leurs systmes, avecleurs cultures privilgies;. d'identifier les principaux facteurs limitant la productionagricole, dans les diffrentes situations;

    . d'identifier les besoins et les contraintes des paysans ainsique les opportunits d'amlioration des systmes et/oud'utilisation de terres l'abandon;. de comprendre les interactions entre agriculture, levageet activits extra-agricoles, en particulier la rpartition de la

    main d'uvre et des moyens de production (intrants, quipements) entre les diffrentesactivits, lchelle des units de paysage, et les priorits accordes par les paysans encas de pnurie.

    Ralis au niveau dune zone dintervention, ce diagnostic permet de prendre en compte lesconditions de milieu et les principales contraintes (agronomiques et socio-conomiques)

    pour dvelopper une large gamme de systmes aptes lever les contraintes majeures, amliorer durablement les productions, et s'intgrer facilement aux exploitations et terroirsvillageois.

    En affinant ce diagnostic au niveau dun terroir villageois, on peut alors construire les sys-tmes les plus adapts aux conditions locales et choisir un nombre rduit de systmes, quelon peut ventuellement mettre en dmonstration au niveau du terroir.

    Le conseil lexploitation demande de complter le diagnostic cette chelle, ce qui permet,sur la base des systmes techniquement ralisables et intressants au niveau du terroir, dechoisir quelques systmes bien adapts individuellement chaque agriculteur.

    4. Lidentification des systmes possibles dans une situation donne

    Pour une parcelle donne et donc une unitagronomique donne (zone agro-cologique,unit de paysage, type de sol, rgime hy-drique), les systmes techniquement possiblesdpendent dun certain nombre de facteursagronomiques. Il est indispensable de les iden-tifier et de les caractriser lors du diagnosticrapide, avant toute intervention.

    4.1. Les facteurs prendre en compte

    Lidentification des cultures et des plantes de

    couverture possibles en anne zro de pr-paration du semis direct se fait sur la base dehuit grands facteurs quil est ncessaire deprendre en compte:

    La mise en place de systmes de culture en semis direct

    Le choix des cultures, associations et successions

    Manuel pratique du semis direct Madagascar. Volume II. Chapitre 1.4

    Systmes de culture diversifissur les Hautes terres malgaches

    Discussions sur lutilisation du terroirLac Alaotra

    Le diagnostic

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    5/24Manuel pratique du semis direct Madagascar. Volume II. Chapitre 1.

    Le climat

    Le climat est le premier facteur prendre en compte pour identifier les cultures possibles (ceque les agriculteurs ont naturellement fait) et les plantes de couverture utilisables. Ce facteur,difficilement contrlable (uniquement par irrigation ou culture sous serre, trs coteuses),

    influence fortement le choix des espces et des varits, ainsique le calage des cycles de culture et les possibilits dassocia-tions ou de successions de cultures. Les deux critres principauxsont bien videmment les prcipitations (quantit totale, rpar-tition, occurrence dune saison sche, etc.) et les tempratures(en particulier les priodes froides et le risque de gel) qui influen-cent fortement le potentiel de production de biomasse et la vi-tesse de minralisation.

    Le rgime hydrique : hydromorphie, engorgement, submersion et possibilits de contre-saison

    Lhydromorphie et les risques dengorgement et/ou de submersion

    Lhydromorphie et lengorge-

    ment tant mal supports parde nombreuses plantes culti-ves (les lgumineuses en par-ticulier), il est importantdidentifier le risque encouruau niveau dune parcelle, enparticulier dans les positionsbasses et dans les climats hu-mides. Les risques dengorge-ment ou de submersion despriodes donnes vont dter-

    miner les cultures possibles(espces et varits), maisaussi les priodes de culture(et donc le calage des cycles)et les itinraires techniques(comme la ralisation dundrain). Quand il existe unrisque de submersion sup-rieur 5 jours conscutifs,sans drainage possible, seul leriz peut tre cultiv en saison.

    Lirrigation

    A linverse, lirrigation rendpossibles certaines cultures etdonne de la souplesse pour lecalage des cycles.

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    La mise en place de systmes de culture en semis direct

    Le choix des cultures, associations et successions

    La plupart des plantes, et en particulier les lgumineuses, supportent mallhydromorphie ou lengorgement, et encore moins la submersion. Parmiles lgumineuses graines, le nib est celle qui supporte le moins mallexcs deau. Pour une couverture vgtale, les lgumineuses des genresSesbania etAeschynomene sont trs bien adaptes lhydromorphie. Les-pce Stylosanthes guianensis la tolre bien et mme la submersion (saufsur des plants trs jeunes).

    Parmi les crales, le riz supporte trs bien lexcs deau, linverse du masou encore de lavoine ou du bl. Les gramine fourragres trs bien adap-

    tes aux milieux hydromorphes sont le Brachiaria humidicola et B. mutica.

    Exemples sur lhydromorphie

    Sur les Hautes-terres malgaches, les tem-pratures relativement basses font que lescycles des cultures sont allongs, et quonne peut pas cultiver des plantes exi-geantes en chaleur (qui narrivent pas boucler leur cycle avant larrive de la sai-son froide). Ainsi, dolique et Vigna umbel-lata se dveloppent trs mal en altitude etseules des varits de nib cycle court

    (comme le David) peuvent tre culti-ves, condition dtre semes tt.

    Dans le Sud-Ouest semi-aride, la courtesaison des pluies fait que la culture demas ne peut se faire quavec des vari-ts cycle court (comme CIRAD 412),installes ds les premires pluies.

    Exemples sur linfluence du climat

    Les facteurs prendre en

    compte

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    Nappe phratique et possibilits de contre-saison

    Les possibilits daccs rapide par les racines la nappe phratique dterminent largementles possibilits de culture en contre-saison. La profondeur de la nappe et sa vitesse de des-cente permettent ou non la connexion du systme racinaire avec cette nappe, et donc la

    croissance de plantes en saison sche. Toutes les plantesnont pas la mme aptitude accompagner la nappe danssa descente et produire en contre-saison. Des plantescomme la dolique ou le sorgho ont un systme racinairecapable de se dvelopper rapidement (jusqu 3 cm parjour pour le sorgho) pour suivre la descente de la nappe,et qui peut descendre en profondeur (jusqu 3 m). Ellespermettent dobtenir une forte production de biomasseen utilisant leau rsiduelle, et sont donc dexcellentesplantes de couverture pour la production en SCV dans desmilieux avec longue saison sche.

    A linverse, dans les zones basses, les plantes peuventsouffrir dun excs deau en fin de saison des pluies, quandil faudrait installer les cultures de contre-saison. Celaconduit un raccourcissement de la priode de produc-tion de biomasse (ce qui baisse les performances des sys-tmes) et peut rendre trs difficile la mise en place decertains systmes, en particulier en altitude o la saisonfroide ralentit la croissance des plantes, et o le gel peuttuer des jeunes plantes encore peu rsistantes.

    Les systmes SCV proposer dans les diffrents milieuxLa mise en place de systmes de culture en semis direct

    Le choix des cultures, associations et successions

    Les facteurs prendre en

    compte

    Avoine sur tanety en contre-saisonHautes terres

    Dolique connecte la nappephratique dans la plaine. Lac ALaotra

    Vesce en contre-saison dans les riziresHautes terres

    Manuel pratique du semis direct Madagascar. Volume II. Chapitre 1.6

    Sur les baiboho (dpts alluviaux) du Lac Alao-tra, la nappe phratique descend lentement ensaison sche, et reste suffisamment prochepour que le systme racinaire de plantes culti-ves en contre-saison puisse sy connecter faci-lement. Les cultures de contre-saison y sontrelativement aises. Il existe cependant des bai-boho avec des lentilles de sable qui crent unerupture des remontes capillaires et qui ne per-

    mettent pas, ou trs difficilement de conduireune culture de contre-saison.

    Dans les rizires des hautes terres, la nappephratique est en gnral peu profonde et per-met une culture de contre-saison. Cependant,linstallation dune plante comme la vesce, quine supporte pas lengorgement et qui doit treseme suffisamment tt pour simplanter avantlarrive des jours froids, peut tre problmatiquedans les parcelles qui ne sont pas drainables.

    Exemples sur la contre-saison

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    7/24Manuel pratique du semis direct Madagascar. Volume II. Chapitre 1.

    La compaction du sol en profondeur et la battance

    Ltat de compaction ou dinduration du sol a des consquences sur les cultures possiblesavec deux principales situations limitantes :

    Existence dune semelle de labour ou dun horizon compact en profondeur

    Avant toute intervention, il est indispensable de sassurerque des horizons compacts ne soient pas prsents enprofondeur. En particulier, sur des parcelles laboures r-gulirement, une semelle de labour se dveloppe fr-quemment 10-20 cm, profondeur rpte du travail dusol. Cet horizon, parce quil est un obstacle la pntra-tion des racines en profondeur doit tre identifi, surtoutpour les cultures pluviales sur tanetypour lesquelles la pro-fondeur denracinement dtermine la rserve en eau utile.

    Dans le cas dune semelle de labour ou dhorizons com-pacts en profondeur, qui ne peuvent pas tre liminspar un travail du sol (ou qui pourraient tre leves par unsous-solage, mais un cot prohibitif et inaccessible Ma-dagascar), seules des plantes avec un systme racinairepuissant ou au contraire se satisfaisant dun enracinementsuperficiel sont proposer aux agriculteurs. Des culturescomme le riz pluvial, qui ont besoin dune forte macropo-rosit du sol et ont un systme racinaire peu puissant, nedoivent pas tre installes avant que lhorizon compactait t restructur.

    Lvaluation du degr de compaction dun sol est doncune tape fondamentale dans le processus de dcision surle choix des cultures.

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    La mise en place de systmes de culture en semis direct

    Le choix des cultures, associations et successions

    Le niveau de compaction du sol influence trsfortement les cultures et les systmes possibleslorsque lon veut installer des systmes en SCV.Il est donc indispensable de lvaluer avanttoute intervention. On dispose pour cela dindi-cateurs simples comme la flore naturelle. Lessidas, Urena lobata, Cassia tora, ou lAristidapars, sont rvlateurs dun fort risque que lesol soit compact, alors qu linverse Cynodon

    dactylon ou Hypparhenia sp., bien dvelopps,sont des indicateurs de bonne porosit.

    Toutefois, la ralisation de profils de sols est for-tement recommande car elle apporte des in-formations intressantes sur les niveaux decompaction et sur la descente des racines (quece soit de la vgtation naturelle ou des plantescultives).

    La ralisation de profils permet dvaluer lacompaction par le son produit par les diffrentshorizons lorsquils sont frapps (avec un

    manche de couteau par exemple) : plus le sonmis est aigu, plus lhorizon en question estcompact. Ainsi, tapoter les diffrents horizonset couter les variations de sons permet de serendre compte des niveaux de compaction re-latifs des diffrents horizons, et didentifier descouches compactes.

    La difficult creuser un profil au niveau decertains horizons renseigne galement sur leniveau de compaction. Il faut cependant faireattention valuer la compaction en tenantcompte de lhumidit du profil de sol (le sol se

    durcissant en schant).

    La compaction du sol

    Sol compact et mauvaisenracinement du mas

    Le riz pluvial est une culture qui a besoin dun sol bienstructur. Il ne doit pas tre install sur un sol compact.Le mas et le sorgho ont un systme racinaire plus puis-sant, qui leur permet de se dvelopper sur des sols relati-vement compacts.

    Larachide ou le pois de terre ont un systme racinaire peupuissant, mais se contentent dun enracinement superficiel.

    Des gramines (comme les brachiarias) sont de vritablesmachines dcompacter les sols grce leur systmeracinaire trs puissant et leur capacit relancer lactivitbiologique. Cette capacit de dcompaction saccrot en-core lorsque des lgumineuses puissant pivot apparte-nant au genre Crotalaria et Cajanus sont associes auxgramines du genre Brachiaria.

    Exemples sur la compaction

    Les facteurs prendre en

    compte

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    8/24Manuel pratique du semis direct Madagascar. Volume II. Chapitre 1.

    Sols battants ou indurs en surface

    Les phnomnes de battance (formation dune fine crote de battance, lie laction dela pluie sur des sols riches en particules trs fines, mais non collodales) ou dinduration en

    surface (prise en masse des premiers centimtres dun sol trs destructur,

    souvent aprs de fortes pluies) ont aussi des consquences sur les culturespossibles, mais dans une moindre mesure que la compaction en profondeur.Certaines cultures supportent en effet trs mal les conditions asphyxiantescres par une crute en surface.

    Ces phnomnes ont de plus une forte influence sur litinraire techniqueen anne zro (la battance tant limine par le paillage en semis direct),en particulier pour ce qui concerne les besoins en travail du sol et en paillage.

    Le niveau de fertilit initiale du sol et les possibilits de lamliorer et de corriger les carencesLe niveau de fertilit initiale du sol a des consquences sur les cultures possibles et leur niveaude production, les niveaux de fertilisation ncessaires apporter (en fonction des cultures) et

    la gestion de lenherbement.

    Les possibilits de corriger les ca-rences du sol, de remonter la fer-tilit (apport de fumier et/oudengrais, cobuage, etc.) et decorriger lacidit (amendements)permettent ou non la mise enplace de cultures exigeantes/sen-sibles. Elles constituent un facteurprimordial pour laugmentation

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    La mise en place de systmes de culture en semis direct

    Le choix des cultures, associations et successions

    Les facteurs prendre en

    compte

    Avant toute intervention, il est indispensable destimer le niveau de fer-tilit des sols, ce qui peut se faire trs simplement par des observations:. de la flore naturelle : des plantes comme Aristida sp. , Heteropogonsp, Chrysopogon ou Imperata cylindrica par exemple sont indicatrices desols dgrads et rvlatrices dune faible fertilit, voire trs faible quandces plantes sont peu dveloppes et parses. Le striga est quant lui li une forte dgradation du statut organique du sol. A linverse, Hyppa-rhenia sp., Stenotaphrum sp., Eleusine indica, Cynodon sp. (bien dve-lopp) et de nombreuses dicotyldones comme Acanthospermum

    hispidum, Galingsoga parviflora ou Tridax procumbens sont indicatricesde sols relativement fertiles. La prsence en abondance dadventicesde type Conyza sp.,Ageratum sp., etc. est galement rvlatrice dunebonne fertilit du sol ;. du type de cultures mises en place par les paysans et de leur dvelop-pement (sans engrais): un mas bien dvelopp indique une bonne fer-tilit. Le riz galement (mais ce dernier supporte mieux lacidit que lemas), et dans une moindre mesure le soja. Si leur dveloppement estassez faible (production autour de 500-800kg/ha), le sol est de fertilitmoyenne. Labsence de ces cultures laisse supposer une fertilit faible,en particulier quand seuls le manioc, larachide ou le pois de terre sontpossibles selon les dires des paysans;

    . de ltat des cultures, en particulier des cultures exigeantes comme leriz ou le mas. On portera une attention particulire aux symptmes decarences, en lments majeurs (N, P, K, S) mais aussi en oligo-lments(B, Zn, Cu, Mn, etc.).

    La fertilit du sol

    Culture de mas sur sol trs pauvre aprsremonte de la fertilit par cobuage

    Hautes terres

    Le Vigna umbellata supportetrs mal la battance et nedoit pas tre cultiv sur solsbattants (comme les sols fer-rugineux tropicaux), nus(sans couverture vgtale).

    Exemple sur la battance

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    herbicides et/ou leur matrise technique) et que la pressiondes adventices est forte (en particulier en cas dapportdengrais, car sil favorise la croissance des plantes culti-ves, un apport de fertilisation favorise aussi celles des ad-ventices), on choisira de prfrence de mettre en placedes cultures et des associations faciles dsherber manuel-lement ou chimiquement (si disponible), et desespces/varits au dmarrage rapide afin de couvrir le sol(et les adventices) au plus vite.

    Certains systmes sont particulirement intressants pourcontrler des adventices spcifiques comme le striga (cf.Volume I. Chapitre 3.). Il est important didentifier ces ad-ventices particulirement nuisibles lors du diagnostic et deproposer alors des systmes visant les contrler.

    La pression des bioagresseurs et les moyens de lutte disponiblesLa pression des bioagresseurs est galement fonction de nombreux facteurs : climat, prsenceou non des insectes auxilliaires qui contrlent les ravageurs, position sur la toposquence (r-gime hydrique), niveau de fertilit du sol et apports de fertilisation (type de nutrition azoteen particulier pour les maladies fongiques), varits rsistantes ou sensibles, prcdents cul-

    turaux et itinraires techniquessur les cultures prcdentes, etc.

    En consquence, la pression desbioagresseurs varie fortement enfonction des situations.

    Elle doit tre identifie durant le

    diagnostic prliminaire, afin desassurer de ne pas proposer, lespremires annes, des culturessensibles aux pestes locales (choixdes espces et varits) si on nedispose pas de traitements effi-caces (insecticides, fongicides) etpeu nuisibles.

    Le choix des cultures, associations et successions

    La mise en place de systmes de culture en semis direct

    Manuel pratique du semis direct Madagascar. Volume II. Chapitre 1.10

    Au lac Alaotra, les parcelles en bordure des plaines sont soumises unetrs forte pression des Heteronychus sp. et des vers blancs qui fuient lamise en eau ou linondation des rizires. La pression est telle quil est dif-ficile de les contrler, mme avec lemploi de produits chimiques, etquil est prfrable de mettre en place cette priode des lgumineuses,moins sensibles que les crales. On peut galement utiliser autour desparcelles de cultures, la fois des couvertures rpulsives (plantes odo-rantes : vesce, radis, desmodium) et/ou des couvertures qui au contrairesont trs attractives et servent de piges et dtournent les insectes descultures (Pennisetum sp. pour les borers, et le genreArachis pour les pu-naises. Systme Push-pull des anglo-saxons).

    Exemples sur les bioagresseurs

    Les facteurs prendre en

    compte

    Cyperus rotundus,peste vgtale difficile matriser

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    Les risques de divagation des animaux et/ou de feux et les moyens de conserver la biomasseLa biomasse produite et restitue au sol tant un facteur primordial de l'efficacit des SCV,il est indispensable de sassurer quelle pourra tre maintenue sur la parcelle en quantit suf-fisante. En cas de risques forts de divagation des animaux et/ou de feux quil ne serait pas pos-

    sible de contrler au niveau du terroir (par larrt dela vaine pture, lembocagement, etc.), seuls les sys-tmes produisant une trs forte biomasse (y comprisracinaire) et surtout les systmes utilisant des plantesde couverture non apptes par les animaux et/oursistantes au feu (restant vertes en saison sche, re-dmarrant rapidement aprs passage ventuel dufeu) peuvent tre proposs.

    Sur les hautes terres, dans les zones o llevage lai-tier est une des principales sources de revenus desagriculteurs et o la demande en fourrage est trs

    importante, les systmes proposer doivent permet-tre une forte production de biomasse, en particulier racinaire. Lhabillage des cultures pay-sannes avec des plantes de couverture (et/ou fourragres) tempres, comme lavoine, estune possibilit condition de prendre garde maintenir une biomasse suffisante sur le sol(condition de russite des SCV). Il est galement possible de proposer des systmes axs surla production de biomasse avec des plantes prennes vocation fourragre (en prenantgarde grer la fertilit en restituant au sols les lments minraux exports), les pturagestant rgnrs aprs quelques annes, par une implantation en SCV en association avecune culture (qui paye le cot de la rgnration).

    Enfin, dans certains milieux forte densit de population, o les arbres ont pratiquement dis-paru, les rsidus de rcolte sont parfois utiliss comme combustible. Il est alors indispensablede travailler au niveau de lamnagement du terroir et dactions de reboisement.

    Les risques et le niveau de scurisationTout investissement est une prise derisque. Le niveau de scurisation du retourde linvestissement joue un rle dtermi-nant dans les processus de dcision. Lessystmes et les itinraires techniques sontsouvent adapts par les paysans pour mini-miser ces risques.

    Les systmes SCV permettent de rduire

    certains risques (scheresse, feu, insectes,etc.) mais ne peuvent scuriser tous les fac-teurs de production et en particulier lesrisques non agronomiques (vols, etc.).

    Le choix des cultures, associations et successions

    La mise en place de systmes de culture en semis direct

    Manuel pratique du semis direct Madagascar. Volume II. Chapitre 1. 11

    Sur les hautes terres et dans le moyen-ouest, certainsvillages ayant constat lintrt des pratiques SCV ontmodifi les rgles locales (Dina) dutilisation des rsi-dus de culture qui peuvent tre conservs par ceuxqui le dsirent.

    Dans le Sud-Est, les paysans utilisent le Stylosanthesguianensis comme pare-feu, ayant constat quil res-tait vert toute lanne et brlait difficilement.

    Exemples sur la conservation de la biomasse

    Un paysan qui nest pas assur de conserver sa parcelle (ins-curit foncire) est, de manire gnrale, peu enclin investirdans lamlioration des conditions de culture. Il prfre souventdes systmes peu intensifs et retour conomique trs rapide.

    Le fermage (location de terre un prix fix) augmente lesrisques du fermier en cas dchec, et ses profits en cas de bonne

    production. A linverse, le mtayage (partage de la rcolte) r-duit les pertes du mtayer en cas de mauvaise production, maisaussi ses gains en cas de russite, ce qui limite fortement son in-trt conduire des cultures intensives, risque.

    Exemples sur les risques

    Les facteurs prendre en

    compte

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    Ainsi, labsence de scurisation foncire est un handicap pour le dveloppement de systmesqui ne permettent pas un retour rapide (investissement dans la fertilit des sols par exemple).Les risques levs de perte de production sur pied, comme la grle (frquente sur les hautesterres) ou les vols (rpandus dans toute lle), limitent fortement lintrt dinvestir pour inten-sifier les cultures. Les systmes SCV proposs dans ces situations haut risque sont en cons-quence des systmes peu intensifs.

    Synthse des facteurs dterminants des systmes de cultures techniquement possibles

    Les systmes de culture et les itinraires qui sont techniquement ralisables sont donc fonc-tion de paramtres propres :

    . au terroir : climat (directement, mais aussi indirecte-ment travers son influence sur les caractristiquesde la parcelle) et pression sur la terre et la biomasse;. lexploitation : possibilits de remonter la fertilitdes sols et moyens de contrle des adventices;. la parcelle : niveau de fertilit initial du sol, com-paction et battance, hydromorphie et risque dengor-gement, pression des adventices, etc.

    Systmes de cultures et itinraires techniques sont lis : liti-nraire technique est fonction du systme et des condi-tions particulires (caractristiques de la parcelle, moyensdisponibles). Certains systmes, dans certaines conditions,ne sont possibles que si un itinraire technique prcis peuttre conduit (apport dengrais sur un sol pauvre pour uneculture exigeante par exemple).

    La mise en place de systmes de culture en semis direct

    Le choix des cultures, associations et successions

    Manuel pratique du semis direct Madagascar. Volume II. Chapitre 1.12

    Les facteurs prendre en

    compte

    Terroir villageoisLac Alaotra

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    4.2. Lidentification des cultures, associations et successions possibles pour installerrapidement des systmes en semis direct sur couverture vgtale permanenteSur le plan agronomique, lentre dans le semis direct (qui consiste amorcer la pompe enproduisant une forte biomasse) se fait plus ou moins rapidement, en fonction des conditions

    initiales et des moyens disponibles. Un compromis doit tre recherch pour trouver des sys-tmes rpondant aux besoins, tout en optimisant la production et les revenus, avec lesmoyens disponibles et en prenant un minimum de risques.

    Etape 1. Lidentification des cultures possibles en anne zro

    Pour la (ou les) premire(s) anne(s), le temps que les amliorations par les systmes SCV sefassent ressentir, les systmes de culture doivent permettre la mise en place de plantes decouverture (qui vont contribuer lever les principalescontraintes), mais aussi la production de cultures (la culturepure des plantes de couverture est coteuse et immobilisela parcelle sans procurer de revenus).

    En pratique, pour dcider des systmes de culture et des

    itinraires techniques qui y sont associs, la premirechose faire est de prendre connaissance du niveau decompaction des sols en profondeur et de la battance surles parcelles concernes, des risques dengorgement, dela fertilit initiale et de la disponibilit des moyens pour re-monter la fertilit de ces sols.

    En se basant sur le tableau de synthse (Tableau 1. Adap-tation des principales plantes cultives en SCV Madagas-car. Page 14), on peut procder par limination pourtablir une liste des cultures quil est possible de cultiverdans la situation concerne (sol, climat), avec les moyens

    disponibles. On limine tout dabord les plantes qui ne sont pas adaptes au climat, puiscelles sensibles la compaction (si les sols sont compacts), la battance (le cas chant),et lengorgement/hydromorphie (sur des parcelles risque). Enfin, parmi les plantes res-tantes, on peut identifier les cultures quil est possible de cultiver et les moyens ncessaires(apports dengrais, contrle des adventices, etc.) :

    . sur sol compact, on met en place des cultures tolrant la com-paction (systme racinaire puissant comme le sorgho ou plantesse satisfaisant dun enracinement superficiel comme le pois deterre);. sur sol pauvre on utilise des plantes peu exigeantes (manioc,etc.), ou on apporte de la fertilisation (engrais, cobuage) sur des

    plantes plus exigeantes (en sassurant dtre dans des conditionspermettant une bonne valorisation de lengrais : risque climatiquelimit, matrise de lenherbement, etc.);. en cas de forte pression des adventices on utilise des culturespeu sensibles et faciles dsherber, ou on sassure dun boncontrle par sarclage, arrachage et/ou utilisation dherbicide;. en cas de forte pression des insectes, on met en place des cul-tures peu sensibles (espces ou varits rsistantes) ou on a re-cours des traitements (insecticide sur semences ou envgtation), de mme que pour dventuelles maladies.

    On identifie de la mme manire les plantes de couverture utilisables dans ces milieux, avecles moyens disponibles (Tableau 2. Adaptation des principales plantes de couverture utilisesen SCV Madagascar. Page 15).

    La mise en place de systmes de culture en semis direct

    Le choix des cultures, associations et successions

    Manuel pratique du semis direct Madagascar. Volume II. Chapitre 1. 13

    Association Sorgho + Vigna umbellata faible densitsur sol pauvre en milieu semi-aride

    Riz aprs cobuage

    Lac Alaotra

    Le choix dessystmes

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    La mise en place de systmes de culture en semis direct

    Le choix des cultures, associations et successions

    Manuel pratique du semis direct Madagascar. Volume II. Chapitre 1.14

    Mas

    Riz

    Sorgh

    o,Mil

    Soja

    Bl,O

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    Haric

    ot

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    Doliqu

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    umbe

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    Manio

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    Tab

    leau1.

    Adaptationd

    es

    principalesplantescultiv

    es

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    nSCVMadagascar

    Climatetcaractristiques

    desparcelles

    Cultur

    esma

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    Adap

    tationauc

    lima

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    >1500m

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    tationauc

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    .1200

    -1500m

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    -1100m

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    ica

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    .

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    La mise en place de systmes de culture en semis direct

    Le choix des cultures, associations et successions

    Manuel pratique du semis direct Madagascar. Volume II. Chapitre 1. 15

    Mucun

    a Vesc

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    >1500m

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    m)

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    (Alt

    . 1500 m)

    Dans les zones glives, la contrainte dufroid est encore accentue, ce qui li-

    mite les possibilits de cultures. Les trsfaibles productions du pois de terre, delarachide, du nib ou du manioc ren-dent ces cultures peu intressantes. Dela mme manire, la production de bio-masse par des plantes de couvertureprennes (stylosanthes, brachiaria) ins-talles en association dans une cultureest trop faible pour alimenter correcte-ment des systmes en SCV, dautantplus que ces plantes prennes peuventsuccomber au gel.

    Associations et successions de cultures en climat tropicalhumide (Cte Est)

    En climat chaud et humide, les principales contraintes auxassociations ou successions de cultures sont souvent: i)lex-cs deau (engorgement, submersion), qui rduit les possi-bilits de cultures, en particulier dans les zones basses et,ii) les sols hydromorphes, et la fertilit chimique trs bassesdes sols, lacidit trs leve de leur matire organique.

    La forte disponibilit en eau et les tempratures permettentdassocier ou de se faire succder facilement les culturessur une parcelle. Cependant, si la production de biomasse

    Le choix des cultures, associations et successions

    La mise en place de systmes de culture en semis direct

    22

    Avoin

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    Soja,

    Harico

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    Cultu

    resm

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    Pommede

    terre

    Tableau 7: Possibilits dassociations et de successions intra-annuelles des principales plantescultives en altitude, zone glive (Hautes terres, altitude >1500 m)

    Radisfourrager,

    Lupin

    Riz + +Mas + + + + + + + + + + + + +Avoine + + +Bl, Orge +

    Soja, Haricot + + +

    Patate douce

    Dans les rizires mauvaise matrise de leau deshautes terres, les conditions hydriques peuventpermettre la culture de contre-saison, conditionde choisir des espces peu exigeantes en temp-rature et rsistantes au gel. On peut ainsi faire suc-cder au riz une culture de crale dhiver (bl,orge, avoine) qui peut aussi tre associe unelgumineuse comme la vesce (intressante pourla fixation dazote). Outre la production suppl-mentaire de grains, la contre-saison permet deproduire une forte biomasse qui prpare le semisdirect de la saison suivante.

    Exemple de choix sur les hautes terres

    + + Association trs intressante et facile raliser+ Association assez intressante, mais demandant le respect dun itinraire technique prcis

    Succession trs intressante (possible dans tous les milieux) Succession intressante (possible uniquement dans les zones basses)Vide : Association ou succession ayant peu dintrt et/ou difficile conduire

    Association ou succession trs difficile grer ou impossible (plantes non compatibles)

    Bas-fonds et tanety sur la cte Est

    Le choix dessystmes

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    23/24Manuel pratique du semis direct Madagascar. Volume II. Chapitre 1.

    est aise, la minralisation de lamatire organique sous ces cli-mats est extrmement rapide et ilest indispensable de produireune trs forte biomasse tout aulong de lanne, pour permettreun bon fonctionnement des sys-tmes sous SCV.

    Associations et successions de cultures en climatsemi-aride avec saison sche de 7 8 mois (Sud-

    Ouest) ou avec trs longue saison sche et pluies trsalatoires (Grand Sud)

    Dans ce type de climat saison des pluies trs courte,les successions de cultures ne sont pas possibles (saufavec irrigation). La production de biomasse est limitepar la faible disponibilit de leau, mais peut tre aug-mente par des associations de cultures. Celles-ci doi-vent cependant tre conduites selon un itinrairetechnique prcis afin de limiter les risques de compti-tion pour leau par la plante de couverture, au dtri-ment de la culture. De plus, ces zones sches sont

    souvent victimes de fortes attaques d'insectes (criquets,chenilles, foreurs de tiges, etc.) qui peuvent dtruire lescultures principales, mais aussi parfois les plantes decouverture.

    Le choix des cultures, associations et successions

    La mise en place de systmes de culture en semis direct

    23

    Stylo

    santhe

    s

    Arachid

    eprenne

    Brachia

    ria

    Harico

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    Pois

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    Mucuna

    Nib

    + + Association trs intressante et facile raliser+ Association assez intressante, mais demandant le respect dun itinraire technique prcis

    Succession intressante (possible uniquement dans les zones basses)Vide : Association ou succession ayant peu dintrt et/ou difficile conduire

    Association ou succession trs difficile grer ou impossible (plantes non compatibles)

    Riz + + +Mas, Sorgho + + + + + + + + + +

    Arbres fruitiers, caf + +

    Manioc + + + +

    Patate douce

    Tableau 8: Possibilits dassociations et de successions intra-annuelles des principales plantes culti-ves en zone tropicale humide (Cte Est)

    Sur les tanetyhydromorphes de la cte Est, le riz est la seuleculture possible. Afin de rompre la monoculture, il est n-

    cessaire dintroduire une lgumineuse dans le systme. SeulStylosanthes guianensis supporte ces conditions dhydro-morphie. Le riz peut tre associ au stylosanthes qui se d-veloppera durant toute lanne. Du riz pourra tre ressemdans la couverture de stylosanthes, soit lanne suivante sila biomasse est suffisante, soit aprs deux ans de stylo-santhes qui aura enrichi le sol et contrl les adventices.

    Exemple de choix en climat tropical humide

    Sur les sols sableux du Sud-Ouest, mas et sorgho

    sont les crales dominantes. Toutes deux peu-vent tre associes des lgumineuses alimen-taires, volubiles (ce qui permet daugmenterfortement la production de biomasse) ou non, quiproduisent un revenu supplmentaire. Leur bio-masse se dcomposant lentement dans ces mi-lieux, le semis direct est possible ds lannesuivante, que ce soit avec les mmes plantes ouavec du cotonnier (qui est une culture de rente in-tressante).

    Dans le cas o les risques de divagation dani-maux sont importants, on peut associer les c-

    rales avec de la crotalaire, qui nest pasconsomme et dont la biomasse peut ainsi tremaintenue sur la parcelle.

    Exemple de choix en climat semi-aride

    Le choix dessystmes

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    24/24

    Si la production de biomasse dans ces milieux est limite, la minralisation y est galementfaible durant toute la saison sche. Les systmes SCV peuvent tre performants avec unebiomasse beaucoup plus faible quen climat tropical humide. La dcomposition tant faible,il est mme possible de construire des systmes avec une forte production de biomasse uneanne sur deux seulement, la deuxime anne pouvant tre consacre une production fort intrt conomique (comme le coton), mais faible intrt agronomique du fait de la pro-duction de biomasse limite.

    Ainsi, pour chaque zone agro-cologique de Madagascar,les tableaux prsentant les possibilits dassociation ou desuccession des principales cultures avec les principalesplantes de couverture permettent didentifier les systmes

    les plus intressants pour lever rapidement les principalescontraintes agronomiques. Les successions interannuellespermettent de faire entrer dans les systmes des plantesdintrts agronomiques et/ou conomiques varis, per-mettant de faire voluer favorablement les sols et les gainsdes agriculteurs.

    Les successions intra-annuelles, faciles grer, ne sont pos-sibles que quand la disponibilit en eau et les tempraturesle permettent.

    Certaines associations sont faciles grer, alors que dau-tres ncessitent un itinraire technique prcis (dates, den-

    sit, profondeur et espacements de semis, fertilisationventuellement localise, choix des varits, applicationdherbicide, etc.), adapt aux conditions de climat, au ni-veau de fertilit du sol et aux plantes associes.

    Le choix des cultures, associations et successions

    La mise en place de systmes de culture en semis direct

    Brachi

    aria

    Eleusin

    e

    Crotal

    aire,Cajan

    us

    Stylosa

    nthe

    s

    Tableau 9: Possibilits dassociations et de successions intra-annuelles des principales plantes

    cultives en zone semi-aride (Grand Sud et Sud-Ouest)

    + + Association trs intressante et facile raliser+ Association assez intressante, mais demandant le respect dun itinraire technique prcis

    Succession intressante (possible uniquement dans les zones basses)Vide : Association ou succession ayant peu dintrt et/ou difficile conduire

    Association ou succession trs difficile grer ou impossible (plantes non compatibles)

    Doliqu

    e,Ni

    b,

    Vigna

    umbe

    llata

    Arach

    ide,Pois

    de

    terre,

    Pois

    ducap

    Riz Mas + ++ + + + +

    Sorgho, Mil + ++ + + + +

    Arachide, Pois de terre + + + +

    Manioc + +

    Cotonnier

    ition:GSDM

    /CIRAD

    Photosetmiseenpage:OlivierH

    USSON

    Graphisme:OlivierHUSSON,E

    loseGRAND

    Dessins:RAMAFA

    Impression:NIAG

    Plante de couverture (stylosanthes)permettant une amlioration du sol

    Le choix dessystmes

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