1
11 e congrès de Pneumologie de Langue Française Rev Mal Respir 2006 ; 24 : 1S31-1S144 1S108 343 Embolie pulmonaire septique révélant une endocardite tricuspidienne à Staphylococcus aureus et Serratia marcescens A. Gervaise 1 , E. Henninot 1 , J.M. Dot 1 , C. Godreuil 2 , D. Dorléac 2 , A. Girodeau 3 , J. Margery 1 Observation : Un toxicomane sevré depuis 3 ans, présentait une oppression thoracique aiguë et des crachats hémoptoïques. L’examen cli- nique notait des œdèmes des membres inférieurs (OMI), un gros genou, un souffle systolique tricuspidien 2/6 majoré par l’inspiration, une SpO 2 = 94 %. La biologie montrait : Hb = 9,4, CRP = 92 ; PaO 2 = 75, PaCO 2 = 27 ; protéinurie++. La TDM thoracique montrait des nodules sous-pleuraux pseudo-kystiques à paroi fine dans les 2 champs. Le tableau évoquait une embolie pulmonaire septique (EPS) à point de départ cardiaque. Le diagnostic d’endocardite tricuspidienne (ET) était affirmé par l’échographie cardiaque (végétation = 22 mm) et les hémo- cultures. La présence de CIC sériques expliquait les OMI (glomérulopa- thie), l’anémie (hémolyse), l’hydarthrose (arthrite). Après 4 semaines de cefotaxime-gentamicine, la TDM se normalisait et les hémocultures étaient stériles mais la végétation persistait et les manifestations immu- nologiques récidivaient. Une chirurgie valvulaire conservatrice était alors réalisée (ablation de la végétation). La fonction rénale se normali- sait et le patient reprenait 2 mois plus tard ses activités habituelles. Commentaires : Chez un sujet toxicomane même sevré, un tableau embolique doit faire évoquer une EPS staphylococcique et rechercher une ET négligée. Outre sa richesse séméiologique, cette observation offre des aspects originaux aux plans diagnostiques (3 ans après le sevrage), microbiologique (double infection) et thérapeutique (chirurgie inhabituelle dans les ET). 344 Hydatidose secondaire sur cavité de pneumonectomie : à propos d’un cas M. Bouchikh, Y. Ouadnouni, M. Lakranbi, Y. Msougar, M. Smahi, A. Achir, M. Caidi, S. Al Aziz, A. Benosman Les kystes hydatiques intrathoraciques extrapulmonaires sont rares et représentent moins de 4 % de l’ensemble des localisations thoraciques. Souvent, ils sont secondaires à une dissémination à partir d’un kyste pulmonaire ou hépatique. L’hydatidose secondaire sur cavité de pneu- monectomie est exceptionnelle. Nous rapportons le cas d’une patiente de 38 ans, déjà opérée en 1998 pour hydatidose multiple du poumon droit pour laquelle elle a bénéficié d’une pneumonectomie. Huit ans après, la patiente a présenté une fis- tule pleurocutanée avec issu de pus et de débris hydatiques. La TDM thoracique a montré plusieurs images kystiques dans la cavité de pneu- monectomie évoquant un pyothorax cloisonné ou des kystes hydatiques multiples. Nous avons réalisé une thoracostomie par résection des arcs latéraux de la 5 e et de la 6 e côtes, ce qui nous a permis d’aspirer le contenu de nom- breux kystes implantés sous la plèvre pariétale et sur le diaphragme. Un traitement médical complémentaire à base d’Albendazol a été instauré. 345 Tuberculose chez les hémodialyses chroniques S. Diallo 1 , B.F. Sissoko 1 , Y. Toloba 1 , A.S. Hassane 1 , O. Mbaye 1 , A. Tamara 1 , B. Keïta 1 , S. Fongoro 2 Les infections constituent toujours une cause importante de mortalité et de morbidité chez les hémodialysés chroniques (HC) dus au déficit du système immunitaire. La tuberculose (TB) est une complication fré- quente chez les HC surtout en zone d’endémie. La difficulté diagnosti- que, la fréquence des formes extrapulmonaires, la prudence au maniement des antituberculeux ont motivé le choix de cette étude. Méthodologie : Étude rétroprospective transversale, sur 40 mois (de janvier 2003 à avril 2006), qui s’est déroulée dans les services pneu- mologies et néphrologie du CHU de Point-G. Elle a porté sur l’analyse descriptive des dossiers de patients qui ont présenté une TB après leur mise en hémodialyse. Résultats : Durant cette période, dix cas de TB ont été recensés dans une population de 95 patients HC soit 10,52 %. Le sexe masculin était prédominant (sex-ratio 2,5). L’âge moyen était de 43 ans. Aucun ATCD de TB n’a été retrouvée, 40 % avec notion de contage tuberculeux. La sérologie HIV était négative dans tous les cas. Le mode de début de la TB était insidieux et de présentation clinique peu spécifique prédomi- née par : fièvre (90 %), asthénie (60 %), pleurésie et ascite (80 %). La radiographie pulmonaire de face était normale dans 60 % des cas. L’IDR était positive dans 33,33 % des cas. L’évolution sous traitement anti-TB a été marquée par une mortalité de 30 %. Conclusion : Une fièvre prolongée avec épanchement séreux chez l’HC en zone d’endémie devrait orienter le diagnostic vers une origine tuberculeuse. 346 Infections pulmonaires à Nocardia S. Couraud 1 , R. Houot 2 , M. Coudurier 1 , A.C. Ravel 1 , B. Coiffier 2 , P.J. Souquet 1 Les pneumopathies à Nocardia sont dues à des actinomycètes aérobies, filamenteux, acido résistant et habituellement Gram positif. Nous rapportons ici deux cas de pneumopathies à Nocardia. Le premier cas est celui un homme de 62 ans aux antécédents d’autogreffe hématopoïétique et de traitement par fludarabine pour une hémopathie maligne. Lors d’un bilan de fièvre, il est mis en évidence une pneumopa- thie à N. farcinica sur prélèvement endobronchique. Le second cas con- cerne un homme de 61 ans, aux antécédents de corticothérapie au long cours et de chimiothérapie cytotoxique. Le bilan d’une pleuropneumo- pathie permet de mettre en évidence sur une hémoculture et sur la ponction pleurale une infection disséminée à N. nova (cérébrale, pleu- rale, pulmonaire et splénique). La nocardiose est une cause peu fréquente de pneumopathie touchant le plus souvent l’adulte immunodéprimé (corticothérapie, infection par le virus de l’immunodéficience humaine, transplanté, tumeurs solides ou hématopoïétiques). Des symptômes pleuropulmonaires associés à une altération de l’état général, des signes cutanés et neurologiques, doivent la faire suspecter. Le laboratoire de bactériologie doit être prévenu dès que possible de cette éventualité pour optimiser la recherche du germe.

346 Infections pulmonaires à Nocardia

  • Upload
    pj

  • View
    214

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: 346 Infections pulmonaires à Nocardia

11e congrès de Pneumologie de Langue Française

Rev Mal Respir 2006 ; 24 : 1S31-1S144 1S108

343Embolie pulmonaire septique révélant une endocardite tricuspidienne à Staphylococcus aureus et Serratia marcescensA. Gervaise1, E. Henninot1, J.M. Dot1, C. Godreuil2, D. Dorléac2,A. Girodeau3, J. Margery1

Observation : Un toxicomane sevré depuis 3 ans, présentait uneoppression thoracique aiguë et des crachats hémoptoïques. L’examen cli-nique notait des œdèmes des membres inférieurs (OMI), un gros genou,un souffle systolique tricuspidien 2/6 majoré par l’inspiration, uneSpO2 = 94 %. La biologie montrait : Hb = 9,4, CRP = 92 ; PaO2 = 75,PaCO2 = 27 ; protéinurie++. La TDM thoracique montrait des nodulessous-pleuraux pseudo-kystiques à paroi fine dans les 2 champs. Letableau évoquait une embolie pulmonaire septique (EPS) à point dedépart cardiaque. Le diagnostic d’endocardite tricuspidienne (ET) étaitaffirmé par l’échographie cardiaque (végétation = 22 mm) et les hémo-cultures. La présence de CIC sériques expliquait les OMI (glomérulopa-thie), l’anémie (hémolyse), l’hydarthrose (arthrite). Après 4 semaines decefotaxime-gentamicine, la TDM se normalisait et les hémoculturesétaient stériles mais la végétation persistait et les manifestations immu-nologiques récidivaient. Une chirurgie valvulaire conservatrice étaitalors réalisée (ablation de la végétation). La fonction rénale se normali-sait et le patient reprenait 2 mois plus tard ses activités habituelles.Commentaires : Chez un sujet toxicomane même sevré, un tableauembolique doit faire évoquer une EPS staphylococcique et rechercherune ET négligée. Outre sa richesse séméiologique, cette observationoffre des aspects originaux aux plans diagnostiques (3 ans après lesevrage), microbiologique (double infection) et thérapeutique (chirurgieinhabituelle dans les ET).

344Hydatidose secondaire sur cavité de pneumonectomie : à propos d’un casM. Bouchikh, Y. Ouadnouni, M. Lakranbi, Y. Msougar, M. Smahi, A. Achir, M. Caidi, S. Al Aziz, A. Benosman

Les kystes hydatiques intrathoraciques extrapulmonaires sont rares etreprésentent moins de 4 % de l’ensemble des localisations thoraciques.Souvent, ils sont secondaires à une dissémination à partir d’un kystepulmonaire ou hépatique. L’hydatidose secondaire sur cavité de pneu-monectomie est exceptionnelle.Nous rapportons le cas d’une patiente de 38 ans, déjà opérée en 1998pour hydatidose multiple du poumon droit pour laquelle elle a bénéficiéd’une pneumonectomie. Huit ans après, la patiente a présenté une fis-tule pleurocutanée avec issu de pus et de débris hydatiques. La TDMthoracique a montré plusieurs images kystiques dans la cavité de pneu-monectomie évoquant un pyothorax cloisonné ou des kystes hydatiquesmultiples.Nous avons réalisé une thoracostomie par résection des arcs latéraux dela 5e et de la 6e côtes, ce qui nous a permis d’aspirer le contenu de nom-breux kystes implantés sous la plèvre pariétale et sur le diaphragme. Untraitement médical complémentaire à base d’Albendazol a été instauré.

345Tuberculose chez les hémodialyses chroniquesS. Diallo1, B.F. Sissoko1, Y. Toloba1, A.S. Hassane1, O. Mbaye1,A. Tamara1, B. Keïta1, S. Fongoro2

Les infections constituent toujours une cause importante de mortalité etde morbidité chez les hémodialysés chroniques (HC) dus au déficit dusystème immunitaire. La tuberculose (TB) est une complication fré-quente chez les HC surtout en zone d’endémie. La difficulté diagnosti-que, la fréquence des formes extrapulmonaires, la prudence aumaniement des antituberculeux ont motivé le choix de cette étude.Méthodologie : Étude rétroprospective transversale, sur 40 mois(de janvier 2003 à avril 2006), qui s’est déroulée dans les services pneu-mologies et néphrologie du CHU de Point-G. Elle a porté sur l’analysedescriptive des dossiers de patients qui ont présenté une TB après leurmise en hémodialyse.Résultats : Durant cette période, dix cas de TB ont été recensés dansune population de 95 patients HC soit 10,52 %. Le sexe masculin étaitprédominant (sex-ratio 2,5). L’âge moyen était de 43 ans. Aucun ATCDde TB n’a été retrouvée, 40 % avec notion de contage tuberculeux. Lasérologie HIV était négative dans tous les cas. Le mode de début de laTB était insidieux et de présentation clinique peu spécifique prédomi-née par : fièvre (90 %), asthénie (60 %), pleurésie et ascite (80 %). Laradiographie pulmonaire de face était normale dans 60 % des cas. L’IDRétait positive dans 33,33 % des cas. L’évolution sous traitement anti-TBa été marquée par une mortalité de 30 %. Conclusion : Une fièvre prolongée avec épanchement séreux chezl’HC en zone d’endémie devrait orienter le diagnostic vers une originetuberculeuse.

346Infections pulmonaires à NocardiaS. Couraud1, R. Houot2, M. Coudurier1, A.C. Ravel1, B. Coiffier2,P.J. Souquet1

Les pneumopathies à Nocardia sont dues à des actinomycètes aérobies,filamenteux, acido résistant et habituellement Gram positif.Nous rapportons ici deux cas de pneumopathies à Nocardia. Lepremier cas est celui un homme de 62 ans aux antécédents d’autogreffehématopoïétique et de traitement par fludarabine pour une hémopathiemaligne. Lors d’un bilan de fièvre, il est mis en évidence une pneumopa-thie à N. farcinica sur prélèvement endobronchique. Le second cas con-cerne un homme de 61 ans, aux antécédents de corticothérapie au longcours et de chimiothérapie cytotoxique. Le bilan d’une pleuropneumo-pathie permet de mettre en évidence sur une hémoculture et sur laponction pleurale une infection disséminée à N. nova (cérébrale, pleu-rale, pulmonaire et splénique).La nocardiose est une cause peu fréquente de pneumopathie touchant leplus souvent l’adulte immunodéprimé (corticothérapie, infection par levirus de l’immunodéficience humaine, transplanté, tumeurs solides ouhématopoïétiques). Des symptômes pleuropulmonaires associés à unealtération de l’état général, des signes cutanés et neurologiques, doiventla faire suspecter. Le laboratoire de bactériologie doit être prévenu dèsque possible de cette éventualité pour optimiser la recherche du germe.