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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S55 51 Évaluation du risque fracturaire de vertèbres métastatiques par modé- lisation éléments finis Fredson RAZANABOLA*, Christophe PÉRINEAU, Virginie LAFAGE, Pointillart VINCENT, Wafa SKALLI, François LAVASTE, Alain DURANDEAU, Jean-Marc VITAL INTRODUCTION. La prise en charge thérapeutique multi- disciplinaire permet actuellement la rémission de la plupart des tumeurs malignes primitives ostéophiles, et prolonge la survie des patients. La qualité de cette survie est en partie conditionnée par la prise en charge des métastases osseuses et en particulier rachidienne, avec ses risques de grabatisation. Le but de ce tra- vail était d’identifier ce risque fracturaire de vertèbres métastati- ques par modélisation éléments finis (MEF) des segments vertébraux concernés à l’aide d’un modèle validé expérimentale- ment. MATÉRIELS ET MÉTHODES. Sept spécimens vertébraux T11-L4 ont été prélevés et préparés. On réalisait un défect simu- lant une métastase sur L3, puis une stéréoradiographie par le sys- tème EOS avec prise simultanée d’images de face et de profil. Ensuite, chaque spécimen était scindé en deux segments : T11- T12-L1 « sain » et L2-L3-L4 « pathologique ». Une compres- sion déviée jusqu’à rupture de chaque segment a été effectuée à l’aide d’une machine de traction-compression à 5 mm/min. Les données biomécaniques ont été relevées dans la littérature. En parallèle, nous avons réalisé une MEF de ces segments à partir des images EOS reconstruite en 3D. Un modèle standard pré- existant était utilisé comme outil de base pour obtenir le modèle personnalisé. RÉSULTATS. Deux types de modèle à maillage affiné ont été obtenus : un modèle sain comportant 17525 éléments et 19 546 noeuds et un modèle pathologique à 19 172 éléments et 20 830 noeuds. Les différentes composantes de chaque segment étaient modélisées par des éléments volumétriques 3D à 8 noeuds et des éléments câbles 3D à 2 noeuds. Pour la valida- tion, en confrontant les contraintes de Von Mises ainsi que les courbes charges/déplacements de chaque modèle à celles du seg- ment correspondant, nous avons obtenu des résultats cohérents pour le modèle sain. L’analyse du modèle pathologique nous révèle à la fois l’importance de l’épaisseur de l’os cortical et l’existence d’un « effet caisson » sur le corps vertébral. DISCUSSION. Un seul auteur a rapporté des travaux sur une MEF validée concernant ce sujet. CONCLUSION. Cette étude nous a permis de mettre au point les bases d’une MEF personnalisée. Il nous paraît envisageable dans un avenir proche de pouvoir identifier le risque fracturaire des vertèbres métastatiques à partir du couplage d’une imagerie courante (TDM, IRM, stéréoradiographie) et d’un modèle per- sonnalisé du patient. Dès lors, une stratégie thérapeutique pré- ventive peut être adoptée. Séance du 9 novembre matin INFANTILE 53 Reconstruction du membre infé- rieur par transfert de péroné vascu- larisé en chirurgie tumorale de l’enfant Geoffroy NOURISSAT*, Eric MASCARD, Raphaël SERINGE, Michel GERMAIN, Jean DUBOUSSET INTRODUCTION. La prise en charge des tumeurs osseuses de l’enfant associe la chimiothérapie à la chirurgie. Nous présen- tons les résultats de reconstructions diaphysaires par la technique du péroné vascularisé dans les lésions tumorales du membre inférieur sur squelette immature. MATÉRIEL ET MÉTHODE. Nous avons revu les dossiers de 35 patients (21 garçons, 14 filles, âge moyen 12 ans (4 à 23)) qui présentaient initialement une tumeur d’Ewing dans dix cas, un ostéosarcome dans vingt et un cas et une autre lésion tumorale dans 4 cas (la longueur moyenne était de 19 cm). La lésion affec- tait 27 fémurs et 8 tibias. Dix enfants ont été opérés à distance de la résection tumorale, dans les suites d’échec d’arthroplasties (n = 4), lorsque la reconstruction ne pouvait se faire en même temps que l’excision (n = 5) ou pour pseudarthrodèse de genou (n = 1). RÉSULTATS. Au recul le plus long (de 2 à 17 ans, recul moyen 5,5 ans), six patients sont décédés, 29 sont toujours en vie, dont 25 avec le péroné transféré. Les complications propres à cette technique sont essentiellement liées au prélèvement du gref- fon (7 parésies du SPE ( 5 transitoires), 5 valgus de cheville). Les troubles d’axes (n = 14) touchaient majoritairement les recons- tructions fémorales. La prise en charge de ces désaxations, les in- fections (n = 3), les fractures de fatigue (n = 4), les greffes itératives (n = 20) ont imposé 2,14 interventions par patient en moyenne. La consolidation a été plus longue dans les ostéosarco- mes que dans les Ewing. Les bons résultats fonctionnels globaux (score MTS = 26,8) sont meilleurs pour le tibia (28,4) que pour le fémur (26,2) et moins bons lors des chirurgies de reprise (22,1). DISCUSSION. La procédure chirurgicale n’a pas compromis la survie des patients et autorise, par l’absence de scellement, de *Fredson Razanabola, Service de Chirurgie Orthopédique, CHU Pellegrin, 8e étage Tripode, place Amélie-Raba-Léon, 33076 Bordeaux Cedex.

51 Évaluation du risque fracturaire de vertèbres métastatiques par modélisation éléments finis

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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S55

51 Évaluation du risque fracturaire devertèbres métastatiques par modé-lisation éléments finis

Fredson RAZANABOLA*, Christophe PÉRINEAU,Virginie LAFAGE, Pointillart VINCENT,Wafa SKALLI, François LAVASTE,Alain DURANDEAU, Jean-Marc VITAL

INTRODUCTION. La prise en charge thérapeutique multi-disciplinaire permet actuellement la rémission de la plupart destumeurs malignes primitives ostéophiles, et prolonge la surviedes patients. La qualité de cette survie est en partie conditionnéepar la prise en charge des métastases osseuses et en particulierrachidienne, avec ses risques de grabatisation. Le but de ce tra-vail était d’identifier ce risque fracturaire de vertèbres métastati-ques par modélisation éléments finis (MEF) des segmentsvertébraux concernés à l’aide d’un modèle validé expérimentale-ment.

MATÉRIELS ET MÉTHODES. Sept spécimens vertébrauxT11-L4 ont été prélevés et préparés. On réalisait un défect simu-lant une métastase sur L3, puis une stéréoradiographie par le sys-tème EOS avec prise simultanée d’images de face et de profil.Ensuite, chaque spécimen était scindé en deux segments : T11-T12-L1 « sain » et L2-L3-L4 « pathologique ». Une compres-sion déviée jusqu’à rupture de chaque segment a été effectuée àl’aide d’une machine de traction-compression à 5 mm/min. Lesdonnées biomécaniques ont été relevées dans la littérature. En

parallèle, nous avons réalisé une MEF de ces segments à partirdes images EOS reconstruite en 3D. Un modèle standard pré-existant était utilisé comme outil de base pour obtenir le modèlepersonnalisé.

RÉSULTATS. Deux types de modèle à maillage affiné ont étéobtenus : un modèle sain comportant 17525 éléments et19 546 noeuds et un modèle pathologique à 19 172 éléments et20 830 noeuds. Les différentes composantes de chaque segmentétaient modélisées par des éléments volumétriques 3D à8 noeuds et des éléments câbles 3D à 2 noeuds. Pour la valida-tion, en confrontant les contraintes de Von Mises ainsi que lescourbes charges/déplacements de chaque modèle à celles du seg-ment correspondant, nous avons obtenu des résultats cohérentspour le modèle sain. L’analyse du modèle pathologique nousrévèle à la fois l’importance de l’épaisseur de l’os cortical etl’existence d’un « effet caisson » sur le corps vertébral.

DISCUSSION. Un seul auteur a rapporté des travaux sur uneMEF validée concernant ce sujet.

CONCLUSION. Cette étude nous a permis de mettre au pointles bases d’une MEF personnalisée. Il nous paraît envisageabledans un avenir proche de pouvoir identifier le risque fracturairedes vertèbres métastatiques à partir du couplage d’une imageriecourante (TDM, IRM, stéréoradiographie) et d’un modèle per-sonnalisé du patient. Dès lors, une stratégie thérapeutique pré-ventive peut être adoptée.

Séance du 9 novembre matin

INFANTILE

53 Reconstruction du membre infé-rieur par transfert de péroné vascu-larisé en chirurgie tumorale del’enfant

Geoffroy NOURISSAT*, Eric MASCARD,Raphaël SERINGE, Michel GERMAIN,Jean DUBOUSSET

INTRODUCTION. La prise en charge des tumeurs osseusesde l’enfant associe la chimiothérapie à la chirurgie. Nous présen-tons les résultats de reconstructions diaphysaires par la techniquedu péroné vascularisé dans les lésions tumorales du membreinférieur sur squelette immature.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Nous avons revu les dossiers de35 patients (21 garçons, 14 filles, âge moyen 12 ans (4 à 23)) quiprésentaient initialement une tumeur d’Ewing dans dix cas, unostéosarcome dans vingt et un cas et une autre lésion tumorale

dans 4 cas (la longueur moyenne était de 19 cm). La lésion affec-tait 27 fémurs et 8 tibias. Dix enfants ont été opérés à distance dela résection tumorale, dans les suites d’échec d’arthroplasties(n = 4), lorsque la reconstruction ne pouvait se faire en mêmetemps que l’excision (n = 5) ou pour pseudarthrodèse de genou(n = 1).

RÉSULTATS. Au recul le plus long (de 2 à 17 ans, reculmoyen 5,5 ans), six patients sont décédés, 29 sont toujours envie, dont 25 avec le péroné transféré. Les complications propres àcette technique sont essentiellement liées au prélèvement du gref-fon (7 parésies du SPE ( 5 transitoires), 5 valgus de cheville). Lestroubles d’axes (n = 14) touchaient majoritairement les recons-tructions fémorales. La prise en charge de ces désaxations, les in-fections (n = 3), les fractures de fatigue (n = 4), les greffesitératives (n = 20) ont imposé 2,14 interventions par patient enmoyenne. La consolidation a été plus longue dans les ostéosarco-mes que dans les Ewing. Les bons résultats fonctionnels globaux(score MTS = 26,8) sont meilleurs pour le tibia (28,4) que pour lefémur (26,2) et moins bons lors des chirurgies de reprise (22,1).

DISCUSSION. La procédure chirurgicale n’a pas compromisla survie des patients et autorise, par l’absence de scellement, de

*Fredson Razanabola, Service de Chirurgie Orthopédique,CHU Pellegrin, 8e étage Tripode, place Amélie-Raba-Léon,

33076 Bordeaux Cedex.