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RÉFORME DU CA : EXAMEN RÉUSSI POUR LA FÉUO RÉFORME DU CA P. 03 BULLETIN DE L’EXÉCUTIF P. B1-B4 ÉDITORIAL P. 15

5novembre

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RÉFORME DU CA : EXAMEN RÉUSSI POUR LA FÉUO RÉFORME DU CA P. 03 BULLETIN DE L’EXÉCUTIF P. B1-B4 ÉDITORIAL P. 15

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RÉFORME DU CA : EXAMEN RÉUSSI POUR LA FÉUO

RÉFORME DU CA P. 03 BULLETIN DE L’EXÉCUTIF P. B1-B4

ÉDITORIAL P. 15

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ActualitésAndréanne BaribeauFrançois-Olivier [email protected]

le 5 novembre 2007

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Andréanne Baribeau

«Notre université n’est pas à ven-dre. » Tel était le message de la

dizaine d’étudiants rassemblés au rez-de-chaussée du pavillon Desma-rais mardi dernier, qui profi tait de l’inauguration du nouveau bâtiment pour manifester contre la multipli-cation des ententes entre l’adminis-tration de l’Université et le secteur privé.

Les invités d’honneur qui se ren-daient à l’inauguration du bâtiment ont rapidement passé outre la ma-nifestation pour se rendre au qua-trième étage du pavillon Desmarais, où les attendaient, dans une atmos-phère bien différente, les discours du recteur Gilles Patry et de Paul Desmarais père.

« L’ajout de ce prestigieux im-meuble à l’ensemble des autres bâ-timents qui forment notre campus sert à la fois de symbole et de preu-ve tangible de notre détermination à atteindre de nouveaux sommets en enseignement et en recherche », a fi èrement lancé Gilles Patry à un auditoire composé principalement de la famille Desmarais, d’hommes et de femmes d’affaires, de politi-ciens et de hauts placés diplomati-ques.

Avec ses 12 étages et ses 23 015 mètres carrés d’espace de bureau et de salles de classe, le pavillon Des-marais a été doté d’un budget de 80 millions de dollars. Il accueille pré-sentement la Faculté des sciences sociales ainsi que l’École de gestion Telfer.

L’Université vendue en pièces détachées

Les manifestants sont arrivés au pavillon Desmarais, coin Laurier et Waller, vers 10h30, soit un peu avant la cérémonie d’inauguration. Des agents de sécurité du service de protection de l’U d’O leur ont d’abord interdit l’entrée au pavillon

Desmarais. Les manifestants leur ont alors rappelé leur statut étu-diant et, conséquemment, leur droit d’accéder au bâtiment.

Une fois à l’intérieur, les protes-tataires ont mis en scène une fausse vente aux enchères où des mor-ceaux fi ctifs de l’Université d’Ottawa étaient vendus à des compagnies comme Second Cup, Coca-Cola et la Banque Nationale, ou à des parti-culiers tels Telfer et Desmarais, des rôles interprétés par les autres ma-nifestants. « De telles compagnies envahissent notre campus. Nous, les étudiants, sommes enragés par l’omniprésence grandissante des compagnies dans ce qui serait sup-posé être un climat d’éducation », a lancé Mike Fancie, un étudiant participant à la mobilisation. Cer-tains d’entre eux ont poursuivis leur chemin jusqu’au quatrième étage pour venir perturber la cé-rémonie d’inauguration. Plusieurs ont d’ailleurs dénoncé les méthodes agressives employées par les agents de sécurité.

Avec le récent don de 25 millions de dollars de l’homme d’affaires Ian Telfer à l’École de gestion ainsi que celui de 15 millions offert par Paul Desmarais pour la construction du pavillon qui porte maintenant son nom, l’Université multiplie ses re-lations avec le secteur privé. Gaétan Beaulière, étudiant en lettres fran-çaises, fi gurait parmi les manifes-tants : « Notre message s’adressse à la communauté universitaire mais surtout à l’Administration. On est avant tout soucieux de la question d’ordre éthique entourant ces par-tenariats. L’Université met en péril sa réputation en acceptant de s’as-socier avec des compagnies et des hommes d’affaires [dont les agirs] pourraient lui nuire à long terme. »

Les manifestants ont aussi déplo-ré le fait que les étudiants ne soient pas consultés lors des processus dé-cisionnels entourant ces ententes en-tre l’Administration et les donateurs, et ce alors que leurs frais de scolarité et le fi nancement du gouvernement

Le recteur Gilles Patry a remercié Paul Desmarais père, président de Power Corporation, pour son don de 15 millions de dollars à l’Université. Photo par Karine Desjardins.

comptent encore pour 94% du bud-get d’opération de l’Université. «En ce moment, la politique de commer-cialisation s’opère d’une manière dé-règlementée », affi rme Beaulière, en faisant référence à la terrasse de pa-villon Tabaret, renommée « terrasse Ottawa Citizen », et ce, malgré une directive administrative interdisant l’affi liation de l’Université à un pro-duit commercial.

Un mal nécessaire ?

Gilles Patry a commenté cet évè-nement avec diplomatie : « C’est normal que certains étudiants ma-

nifestent dans ce sens-là, on ne peut pas leur repprocher ça. D’un autre côté, il faut rappeler à ces étudiants que l’investissement fait par M. Desmarais est une somme d’argent à laquelle aucune fi celle n’est rattachée, et que ça bénéfi cie aux étudiants. »

Le don de Paul Desmarais est l’aboutissement d’une sollicitation de la part de l’Université, laquelle a mis près de cinq ans à entrer en contact avec l’homme d’affaires. Endettée par la mise en oeuvre du gigantesque projet, l’Université ne pouvait se contenter de la contribu-tion gouvernementale pour achever

la construction du pavillon. Celle-ci se chiffrait à 15 millions de dollars, une somme que Gilles Patry consi-dère insuffi sante : « C’est malheu-reusement à travers l’endettement que les universités doivent dévelop-per leurs infrastructures physiques. Le gouvernement a encore beau-coup de chemin à faire pour nous aider. »

Pour Gaétan Beaulière, cet argu-ment provoque un effet de déjà vu. « C’était la même excuse qu’avait donné l’Administration lorsque les frais de scolarité ont augmenté. L’argument de l’éternel sous-fi nan-cement est devenu trop facile. »

Échauffourée à l’inauguration du pavillon DesmaraisPendant l’inauguration offi cielle du nouvel immeuble, une dizaine de manifestants ont exprimé leur mécontentement par le biais d’une fausse vente aux enchères

DÉSMARAIS

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Actualités

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le 5 novembre 2007

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Nicolas Séguin ne chô-me pas. Élu président de l’ACFO d’Ottawa le 18 octobre dernier et coordonnateur des

services du nouveau Centre de bi-linguisme de l’Université d’Ottawa, Séguin devient un acteur clé pour la communauté francophone de l’On-tario. Philippe Gonzalez s’est en-tretenu avec lui.

Q- Comment êtes-vous devenu pré-sident de l’ACFO et coordonnateur de services du Centre du bilinguis-me à l’Université d’Ottawa? R- Je me suis impliqué au secondai-re avec la FESFO, la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne. Cet organisme m’a donné espoir quant

au bilinguisme et à la francophonie en général, dans la région.

Q- Décrivez-moi votre ascension au sein de l’ACFO.

R- C’est la FESFO qui m’a fait dé-couvrir l’ACFO. Quand je me suis présenté à cette assemblée il y a trois ans, j’ai vu ce qui se passait et j’ai vu que la francophonie d’Ottawa avait besoin d’un coup de main. J’ai com-blé le poste de trésorier. Après un an, lorsque le président a démissionné, j’ai décidé de me présenter à la vice-présidence que j’ai obtenue en plus d’assurer l’intérim à la présidence durant trois mois. Comme j’étais étudiant à temps plein à l’Université d’Ottawa, j’ai fait en sorte que Maxi-ne Hill revienne à la présidence et

j’ai gardé la vice-présidence. Je me suis préparé tranquillement à pren-dre la relève et deux ans plus tard je succède à Maxine Hill.

Q- Qu’est-ce que ça vous fait d’être président de l’ACFO?

R- On a une francophonie très dyna-mique, qui est très diversifi ée égale-ment, mais il y a plusieurs domai-nes qui demandent de l’attention particulière, comme l’immigration francophone. On doit continuer à lutter pour la mise en application de la politique des services en français de la ville d’Ottawa, mais on veut s’assurer qu’elle soit mise en place pour que les fonctionnaires et les ci-toyens puissent travailler et se faire servir en français. On a remporté

des points importants comme les services de garderie francophones. Il y a un plan de rattrapage sur trois ans, mais il faut s’assurer qu’il soit mis en place.

Q- Et « Ottawa, ville bilingue »?

R- « Ottawa, ville bilingue », c’est un autre dossier important. Il faut continuer de demander qu’Ottawa devienne offi ciellement bilingue et d’avoir d’autres services reliés à ça. Entre autres, que le gouvernement fédéral donne l’argent carrément à la ville d’Ottawa pour sa politique des services en français.

Face à face avec le président de l’ACFO OttawaL’ACFO D’OTTAWA

CONSEIL D’ADMINISTRATION > RÉFORME

Vote historique au CA de la Fédération étudianteFrançois-Olivier Dorais

Pour la cinquième fois dans l’histoire de la Fédération étudiante, ses administra-teurs optent pour un chan-

gement de la structure du conseil d’administration. Contre toute at-tente, les modifi cations proposées par le comité exécutif ont été adop-tées à l’unanimité.

C’est tout sourire que les mem-bres de l’exécutif ont accueilli la décision des administrateurs d’ac-cepter la réforme du CA proposée. La réunion des présidents d’asso-ciations du 22 octobre dernier avait toutefois révélé que la majorité d’entre eux s’opposaient à plusieurs modifi cations envisagées ; une cor-respondance plus soutenue avec ceux-ci en vue de les convaincre s’imposait. À ce sujet, Pam Hrick, présidente de la Fédération étu-diante (FÉUO), semble avoir ap-pris des erreurs commises avec la proposition d’adhésion à la Fédéra-tion Canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ) en août dernier, un projet mort-né qui fut rejeté par une majorité de quatre administra-teurs. « J’ai rencontré les différents membres du CA pour leur présen-ter le plan de réforme et répondre à leurs questions afi n qu’ils puissent prendre une décision réfl échie », précise-t-elle. « Ce n’est pas une surprise pour moi, j’avais un bon sentiment de ce que pensaient les administrateurs », rajoute-t-elle.

La nouvelle structure du Conseil d’administration, qui devrait être effective à compter du 1er mai pro-chain, regroupera 31 membres et sera composée des six membres du comité exécutif ainsi que de 25 ad-ministrateurs élus directement par les étudiants de leur faculté respec-tive. Dix facultés seront représen-tées : la Faculté des arts, la Faculté d’éducation, la Faculté de génie, la Faculté des sciences de la santé, la Faculté de médecine, la Faculté des

sciences, la Faculté des sciences sociales, la Section de droit civil, la Section de common law et l’École de gestion Telfer.

Le nombre d’administrateurs par faculté sera déterminé en mul-tipliant le nombre total de sièges (25) par le nombre de membres de la FÉUO inscrits à la faculté, puis en divisant ce nombre par le nombre total de membres de la Fédération étudiante, assurant ainsi une repré-sentation proportionnelle.

Chaque année, la FÉUO tiendra une élection générale annuelle au semestre d’hiver pour déterminer à la fois la composition du comité exé-cutif et celle du CA. Une élection ad-ditionnelle devrait également avoir lieu avant le 30 octobre de chaque année pour les administrateurs re-présentant une faculté offrant un programme d’étude d’une année et pour tous les postes libérés à la table du CA avant le 1er septembre.

Bref, les administrateurs seront désormais élus directement et se-ront complètement indépendants des associations étudiantes de leur faculté. Leur tâche se limitera à assurer la gestion de la Fédération étudiante. Cette nouvelle formule est, à peu de choses près, identique à la structure de plusieurs autres fé-dérations étudiantes canadiennes, notamment celle de l’Université Carleton, qui évolue avec ce modèle depuis près de vingt ans.

Un comité ad hoc avait été formé au mois d’août dernier afi n d’éva-luer les lacunes du CA actuel. Après avoir étudié la structure d’une ving-taine d’autres universités et avoir tenu une série de consultations pu-bliques, un plan de réforme a été établi puis présenté à la réunion du CA du 14 octobre dernier.

La formule actuelle prévoit un CA de 32 membres élus par la po-pulation étudiante, composé des six membres de l’exécutif, d’un repré-sentant de chaque corps fédéré ainsi que d’un représentant du Bureau des

gouverneurs. « Le problème avec cette formule c’est que si quelqu’un veut siéger au CA, il doit également avoir toutes les responsabilités qui viennent avec son rôle de membre de corps fédéré », déplorait Hrick en entrevue la semaine dernière.

Points litigieux

Bien que l’on respecte unani-mement l’esprit derrière la réforme, certains représen-tants étudiants ont émis des

doutes quant à ses bienfaits : « Je vois les avantages de la réforme mais moi je perds mon siège. Également, je dois dire que je suis inquiète au sujet du manque de communication qui risque d’y avoir entre le CA et les

associations de faculté », indique Nicole Iafolla, vice-présidente aux fi nances de l’Association des rési-dences de l’Université d’Ottawa.

La question des procurations fut également au cœur des discussions. La nouvelle formule prévoit qu’un administrateur peut désigner de son propre gré jusqu’à trois membres de la FÉUO issus de sa faculté pour la remplacer au CA. Cette mesure peut être employée jusqu’à concurrence de deux réunions. « C’est absurde, désigner un remplaçant par procu-ration tue l’idée derrière la réforme. On a opté pour une structure qui rend notre CA plus responsable avec des administrateurs qui sont là strictement pour gérer la FÉUO et non pas les intérêts de leur faculté.

À mon avis, on aurait tout simple-ment dû abolir cette idée de pro-curation. Tu es élu pour un travail bien précis […] tu es là ou tu n’es pas là. », déplore Fritz-Gerald Mo-risseau, président de la Association des étudiantes et étudiants de droit civil de l’Outaouais.

Du côté de l’exécutif, on défend la clause : « La principale raison pour laquelle les procurations ont été ac-ceptées, c’est parce qu’on a considé-ré le cas de l’été; plusieurs étudiants pendant l’été doivent s’absenter pour toutes sortes de raisons et ne peuvent participer aux rencontres l’été. Donc enlever complètement le processus des procurations aurait enlevé la chance à ces personnes-là de se présenter. » ajoute Picard.

Lire la suite p. 5

Nicolas Séguin occupe à la fois les rôles de président de l’Association canadien-ne-française de l’Ontario et de coor-donnateur du centre de bilinguisme de l’U d’O. Photo par Karine Desjardins

C’est tout sourire que les membres de l’exécutif ont accueilli la décision des administrateurs d’accepter la réforme du CA proposée. Photo par Meaghan Walton.

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le 5 novembre 2007

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Andréanne Baribeau

Ce lundi 5 novembre est la dernière journée qu’ont les étudiants de l’Université d’Ottawa pour abandonner des

cours sans avoir la mention «échec» sur leur relevé de notes. C’est aussi la date limite pour recevoir un rem-boursement de 50% sur les cours abandonnés.

Ceci relance donc le débat sur la question des dates limites pour le paiement des frais de scolarité, les-quelles arrivent généralement beau-coup plus tard durant le semestre dans les universités québécoises.

À l’Université d’Ottawa, la date li-mite pour s’acquitter de ses droits de scolarité est fi xée au 31 août, soit six jours avant le début des cours. Fau-te d’un paiement avant cette date, des frais de 35$ ainsi que 10.25% d’intérêts annuels seront portés au compte de l’étudiant.

Plusieurs étudiants se demandent pourquoi ne pas faire comme certai-nes autres universités canadiennes et repousser la date limite plus tard en novembre alors que les horaires de cours sont fi nalisés et que la plu-part des prêts étudiants du gouver-nement ont été versés ?

« Ces dates limites sont fi xées par chaque université selon son échéan-cier, ses prévisions budgétaires et son cycle de dépenses. C’est pure-ment administratif. Dans un cycle universitaire, le plus gros des dépen-ses se fait toujours en début d’année. On essaie donc d’appareiller le cycle de dépenses aux revenus », explique Vivianne Khayat, chef des comptes-clients au Service des fi nances de l’Université d’Ottawa.

À l’Université Laval, à Qué-bec, les étudiants ont quant à eux jusqu’au 20 novembre pour payer leurs frais de scolarité, soit bien après la date d’abandon des

cours. Khayat rappelle toutefois qu’« on ne peut pas nécessaire-ment se comparer aux universités du Québec parce qu’on ne joue pas avec les mêmes règles de jeu, les gouvernements n’appliquant pas les politiques de la même façon.» Selon elle, l’Université d’Ottawa se situe dans les standards ontariens en terme de dates limites pour les frais de scolarité.

Jongler avec un prêt étudiant

Devoir payer ses frais de scolarité avant le 31 août est évidemment pro-blématique pour les étudiants qui dé-pendent d’un prêt du Régime d’aide fi nancière aux étudiants de l’Ontario (RAFÉO). L’Université leur accorde toutefois une extension, soit jusqu’au 20 septembre, à la condition que leur demande de prêt ait été soumise avant le 30 juin au Service de l’aide fi -nancière et des bourses de l’U d’O.

Or, cette date s’est avérée problé-matique pour plusieurs, tel que l’ex-pose Mireille Gervais, coordonatrice du Centre de recours étudiant : « On a eu plusieurs recours d’étudiants qui n’étaient même pas acceptés à l’Université le 30 juin. Les gens de l’aide fi nancière leur ont toutefois dit qu’ils auraient dû appliquer pour RAFÉO avant le 30 juin en prévoyant qu’ils seraient peut être acceptés à l’Université. »

Éric Bercier, directeur du Service de l’aide fi nancière et des bourses, explique que cette extension allouée aux étudiants a toujours existé mais que la date limite du 30 juin pour soumettre sa demande est nouvelle de cette année. « La période de grâce existe pour permettre à l’étudiant de recevoir son prêt avant de payer ses frais de scolarité. Mais ça prend un peu plus de dix semaines entre la soumission de la demande et le dépôt du prêt dans le compte de l’étudiant.

Si on recule dans le temps, ceci nous amène au 30 juin. »

Interdiction d’accès aux documents offi ciels

Sean Kelly, étudiant de physique à l’Université d’Ottawa, a quant à lui vécu une bien mauvaise expérience par rapport au paiement de ses frais de scolarité cette année. Alors qu’il dépendait de son poste d’assistant à l’enseignement pour fi nancer son année scolaire, il a reçu sa première paye départementale avec un mois de retard. Pendant ce temps, les in-térêts sur ses frais de scolarité im-payés se sont accumulés.

Le comble est survenu alors qu’il préparait son application pour une demande de bourse à la maîtrise, où un relevé de notes offi ciel de l’Uni-versité était nécessaire. InfoService a refusé de le lui remettre en vertu d’un règlement administratif inter-disant aux étudiants endettés d’avoir accès aux documents offi ciels émis par l’Université d’Ottawa. InfoServi-ce a tenté de négocier avec l’étudiant pour que celui-ci rembourse une par-tie de sa dette, une pratique courante qui se fait au cas par cas. « Il m’ont demandé si je pouvais emprunter 250 $ d’un ami pour rembourser une partie de mes frais », explique Sean Kelly, ce qu’il a fait, après quoi son relevé de notes lui a été accordé.

Vivianne Khayat rappelle que le fait qu’un étudiant n’ait pas droit à un do-cument offi ciel s’il doit de l’argent est un réglement universitaire. « Ce sont des documents qui appartiennent à l’Uni-versité. Nous comprenons toutefois la réalité des étudiants qui en ont besoin pour avoir accès à certains fonds. Notre objectif n’est pas de pénaliser l’étudiant. Par contre, chaque cas est différent. Un étudiant en bonne situation fi nancière qui arrive avec un document expliquant sa situation pourra être aidé beaucoup plus facilement. »

Une course contre la montreFRAIS DE SCOLARITÉ

Dessin par Francis Chartrand

Contrairement à ce dont on pourrait s’atten-dre de l’inauguration d’un édifi ce bâti spéci-fi quement pour l’usage du corps étudiant et professoral de l’Université, celle du pavillon Desmarais, qui a eu lieu mardi dernier, n’était aucunement destinée à ces personnes.

Quand on m’a dit « inauguration du pa-villon Desmarais », j’ai tout de suite vu le recteur Gilles Patry perché sur une estrade, dehors, aux côtés du donateur Paul Desma-rais père, en train de couper un ruban rouge apposé sur la paroie du nouvel édifi ce. Je voyais une foule d’étudiants entassés sur le coin Waller et Laurier, sirotant leur café Star-bucks, observant la scène et applaudissant l’inauguration de leur édifi ce tout nouveau et tout beau, alors que des photographes captu-raient la poignée de main de Patry et Desma-rais. C’était peut être une vision un peu trop romancée, je l’admets.

Je n’ai effectivement rien vu de tout cela. L’inauguration était en fait une réception pri-

vée à laquelle on ne pouvait assister que sur invitation. C’est ainsi qu’une salle du quatriè-me étage du nouveau pavillon a accueilli, au son d’un quatuor de cordes jouant l’ « Hymne à la joie », la famille Desmarais, Ian Telfer, des membres du Bureau des gouverneurs, des juges, des ambassadeurs, des sénateurs, le président de la Chambre des communes Pe-ter Milliken ainsi que nombreux hommes et femmes d’affaires. Mais pas d’étudiants.

Sauf peut être le quatuor de cordes. Et Pam Hrick, présidente de la Fédération étudiante. Et la vice-présidente aux affaires académi-ques de l’Association étudiante Telfer, Cathe-rine Domenicucci-Gobeil, invitée pour dire quelques mots durant les deux dernières mi-nutes de la cérémonie. Cette faible présence d’étudiants, qui sont pourtant les personnes les plus affectées par la construction de Des-marais, était assez frappante, d’autant plus que le recteur n’a cessé de rappeler durant son discours que le pavillon Desmarais n’avait

pas été construit pour l’Administration, mais bien pour les étudiants. C’est à se demander qui au juste il essayait de convaincre.

« Mais pourquoi les étudiants n’étaient-ils pas invités aujourd’hui, M. Patry? », lui ai-je demandé après la réception. Une question à laquelle il a simplement répondu que la pièce choisie pour célébrer l’inauguration ne pou-vait accueillir toute la communauté univer-sitaire. Si vous me demandez mon avis, cette inauguration aurait facilement pu se passer autrement afi n de permettre aux étudiants et professeurs d’y participer.

Sans nécessairement avoir recours à la scène que je décris plus haut, une simple cé-rémonie dans le hall d’entrée du pavillon Des-marais aurait permis aux étudiants et profes-seurs passant par là de fi nalement rencontrer en personne ce mystérieux donateur qui a fourni à l’Université 15 millions de dollars afi n d’achever la construction de leur prestigieux lieu d’étude.

Mais il faut croire que l’Université a préféré parler au nom des étudiants plutôt que de les avoir en personne. Peut être avait-elle peur de ce qu’ils auraient pu dire? Et ce même si, aux dires de Gilles Patry, ces étudiants ont été amplement consultés lors de l’élaboration du projet de construction du nouveau pavillon.

L’Administration a préféré s’entourer des personnes qu’elle est habituée à côtoyer, les personnes avec qui elle se sent dans son élé-ment.

Et les étudiants, quant à eux, étaient au premier étage. Ils ne célébraient pas, mais exprimaient plutôt leurs inquiétudes face à ce partenariat qui n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de la présence grandissante du secteur privé dans le fi nancement universitaire.

Les étudiants, eux, n’ont pas entendu «l’Hymne à la joie ». Et les agents du service de protection ont vu à ce qu’ils ne viennent pas gâcher la fête pour Patry et ses amis.

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J’écris donc je pense

Où étaient donc les étudiants?Andréanne Baribeau, chef de pupitre, Actualités

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Actualitésle 5 novembre 2007

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Les journaux étudiants choquent, informent et tissent des liens entre les différents campus uni-versitaires. Voici ce qui a retenu l’attention de La Rotonde dans les

médias étudiants récemment publiés à tra-vers le Canada.

Une bourse inversement proportionnelle à l’implication ?

Les bourses d’admissions, on s’entend tous, sont là pour aider les étudiants à terminer leurs études avec le moins de dettes pos-sible. Pourtant, comme le souligne l’article de Janelle Giroux dans L’Orignal Déchaîné de l’Université Laurentienne, il semblerait que les Universités aient encore trouvé moyen d’exclure certains étudiants à ces aides fi nancières nécessaires.

Conditions d’accessibilité pour la bourse générale de l’Université Laurentienne : inscription à au moins 30 crédits pour la période septembre à avril. Qu’en est-il pour les étudiants qui suivent un ou deux cours dans les sessions d’été pour alléger leur fardeau de devoirs durant l’année ? C’était le cas de Maryse Cyr, étudiante de troisième année à Laurentienne, qui vou-lait consacrer davantage de temps pendant l’année à ses activités bénévoles, le tout étant diffi cile avec une charge de cours normale. Ce temps dédié à la communauté l’a fi nalement privée de la bourse générale, puisqu’en complétant une vingtaine de cré-dits de septembre à avril, elle ne remplis-sait pas les critères d’admissibilité. Faire plus et gagner moins, tel est le message à comprendre ici ?

L’aide fi nancière de L’Université Lauren-tienne a donc plié, pour certains cas excep-tionnels réservés aux étudiants de quatrième année et a accordé des bourses proportion-nelles aux crédits accumulés. Ainsi un étu-diant qui complète 21 crédits sur les 30 re-quis, soit 70 % de ceux-ci, se mériterait 70 % de la bourse. Comme le souligne la journalis-te, est-ce qu’une année de plus de 30 crédits

signifi erait une hausse de la bourse ?Du côté de l’Université d’Ottawa, pour

être éligible à la bourse d’admission, les critères de sélection stipulent que les étu-diants doivent être inscrits à des études à temps plein, soit un minimum de 12 cré-dits par session, total de 24 crédits de sep-tembre à avril, sans oublier une moyenne pondérée minimale de 8,5. C’est principa-lement la même histoire qui se répète, avec une charge de travail peut-être moins éle-vée côté crédits. Devons-nous nous consi-dérer comme les grands chanceux de l’his-toire, ou simplement les moins pires ?

Erreur de calcul

D’autre part, depuis cette année, à l’Uni-versité de Calgary, il est désormais interdit aux élèves de première et deuxième année de la Faculté de génie de se présenter aux examens avec une calculatrice autre que celle prévue par l’Université. En effet, les professeurs obligent désormais l’utilisation unique de la même calculatrice pour tous, vendue à l’Université.

La nouvelle calculatrice, une Casio so-laire scientifi que, petite et non-program-mable, ne plaît évidemment pas aux étu-diants qui pouvaient se permettre d’avoir des outils plus sophistiqués. Notons les fameuses calculatrices « TI-83 » avec af-fi chage graphique et mémoire interne, qui ont été les premières bannies, les profes-seurs jugeant leur utilisation comme une aide un peu trop poussée pour être permi-se dans les quizz, tests et examens fi naux.

Le journal étudiant Gauntlet News a ren-contré la directrice de l’école de génie, qui réplique que les étudiants font des erreurs de calculs avec n’importe quelle calculatri-ce et que, de toute manière, les démarches valent plus que la réponse fi nale dans tous les travaux et examens. Ah bon.

Alors pourquoi ne pas laisser aux étu-diants le libre choix de travailler avec les outils qu’ils préfèrent, s’ils commettent des fautes dans les deux cas?

Un menu éclectique

Revue de presse universitaireGlorianne Pelletier

Q- Vous êtes aussi coordonnateur de servi-ces au Centre de bilinguisme à l’Université d’Ottawa. Expliquez-moi quel est votre rôle.

R- Les étudiants ont voté l’an dernier lors d’un référendum en faveur de la création et du fi nancement du Centre de bilinguisme, soit un dollar par étudiant à temps plein et 50 cents par étudiant à temps partiel. Il y a un volet culturel pour s’assurer que la vie étudiante sur le campus soit la plus bilin-gue possible. On a aussi un volet de reven-dications linguistiques et les gens peuvent commenter de façon anonyme. Il y a aussi l’apprentissage, un volet très demandé par la communauté anglophone qui, pour la plupart francophile, veut apprendre et pra-tiquer le français.

Q- Que pensez-vous de la qualité des ser-vices offerts à l’Université d’Ottawa et que manque-t-il pour que l’Université soit entiè-rement bilingue?

R- Au niveau de la vision du bilinguisme, l’Université d’Ottawa pourrait en faire plus. Je pense que le Comité de travail sur la place du français à l’Université d’Ottawa a fait un très bon travail. Il y a 31 recommandations qui ont été présentées au Sénat de l’Univer-sité et qui sont en train de se faire adopter tranquillement. Je pense que ce sera une bonne base pour savoir ce que l’Université est prête à faire. Je pense que c’est le point de départ, puis c’est juste un plus, ça n’en-lèvera rien à la population étudiante exis-tante.

Q- Et vous Nicolas Séguin, que prévoyez-vous pour votre avenir?

R- Comme je fi nis mon bac en commu-nication en avril, je prépare ma relève au Centre de bilinguisme et je m’assure que le Centre soit une institution stable et fi xe qui va survivre à l’épreuve du temps. Je n’ai pas d’ambitions précises. Je veux voyager, voir le monde. J’aimerais visiter d’autres pays qui ont plusieurs langues offi cielles, je pense que ça ajouterait à mon bagage éga-lement.

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ACFO Ottawa

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Actualités

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Lors de la dernière campagne présidentiel-le, la question écologique avait occupé une place importante dans le débat politique, no-tamment en raison de l’intervention du très médiatique Nicolas Hulot. Les deux princi-paux candidats s’étaient d’ailleurs engagés à respecter le pacte écologique proposé par ce

dernier.À peine élu, Nicolas Sarkozy avait affi ché

l’importance qu’il entendait accorder à l’éco-logie durant son mandat en créant un super ministère de l’Écologie...

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Grenelle et la France : pour ou contre?

Le Grenelle de l’environnementGuillaume Novello

S’il faut mettre à l’actif des acteurs du Grenelle de l’environnement un premier succès, c’est d’abord d’avoir su faire preuve d’un grand esprit de synthèse pour déterminer les attributions des six groupes de travail qui ont présenté leurs pre-

mières conclusions la semaine dernière, preuve qu’il existe encore une sorte d’excellence fran-çaise, laquelle a donc trouvé dans l’écologie...

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Grenelle ou comment redonner du sens à la nation....

Roman Bernard

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Actualités

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le 5 novembre 2007

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Andréanne Baribeau

La conférence UnSchooling Oppres-sion se déroulera cette semaine à la bibliothèque publique d’Ottawa, si-tuée au 120 Metcalfe, alors que des ateliers variés auront lieu à l’Institut d’études des femmes de l’Université d’Ottawa mercredi.

La bibliothèque accueillera un conférencier différent chaque soir, à partir de 18h30, du 5 au 10 novem-bre. Abordant des thèmes variés tels que l’autorité en milieu scolaire, la violence institutionnelle et le racisme systématique, les invités effectueront une analyse critique des différentes formes d’oppression retrouvées dans les systèmes académiques et offri-ront un aperçu des alternatives qui existent dans ce domaine.

C’est le conférencier David Noble qui ouvrira le bal ce lundi avec une présentation sur les règles auxquel-les doivent se plier les étudiants et les professeurs dans le système scolaire actuel. La liste d’invité comprend également John Taylor Gatto, Cindy Milstein, Tara Guenette, Julie Lalon-de et Matt Hern. Les présentations de vendredi et samedi auront respective-ment lieu aux pavillons MacDonald, pièce 146, et Colonel By, pièce C03.

La journée d’ateliers du mercredi, qui se tiendra au 143 Séraphin-Ma-rion pièce 205, débutera à 11h30 et portera sur la militarisation et l’édu-cation, le modèle de la compétitivité et l’oppression palestinienne. La projection de deux courts métrages à la bibliothèque publique d’Ottawa à 18h30 clôturera l’activité.

Brèves Série de conférences sur l’oppression en milieu scolaire

Caterina Corazza

Alors que l’assistance juridique peut être très coûteuse et diffi -cile d’accès, la Clinique juridique communau-

taire de l’Université d’Ottawa offre gratuitement certains services à la population étudiante et aux mem-bres de la communauté dans le be-soin.

L’établissement est largement fi -nancé par Aide juridique Ontario, une société à but non lucratif, elle-même fi nancée par les fonds publics. Les services de la Clinique sont gratuits pour tous les étudiants de premier cy-cle ayant payé une cotisation à l’Uni-versité d’Ottawa ou à l’Université Car-leton. Ils vont de l’éducation juridique à la représentation des parties et, occasionnellement, à la réforme du droit. Selon Louise Toone, directrice générale de la Clinique juridique, « réformer le droit n’est pas quelque chose qu’on fait souvent, mais c’est parfois nécessaire de tenter de chan-ger les lois ».

La directrice explique que la plu-part des étudiants qui visitent la Clinique cherchent principalement à s’informer sur leurs droits. Pour répondre aux questions plus géné-rales, la Clinique organise une cin-quantaine de présentations par an-

née et pour des questions plus spé-cifi ques, elle accepte environ 1 000 petits dossiers qui n’exigent pas de règlement en cour. Quant aux cau-ses qui doivent y être amenées, en-viron 300 dossiers par année son acceptés. Toone précise toutefois qu’il y a une importante quantité de demandes, plus que ce que la Clinique peut traiter. « Les effectifs pourraient être multipliés par deux, ou même par trois, et le nombre re-latif de demandes serait encore trop élevé », affi rme-t-elle.

Un champ d’action limité

La Clinique ne pouvant donc pas in-tervenir partout, des choix s’impo-sent. Six divisions s’occupent des cas concernant les clients autochtones, les locataires, les femmes, les causes pénales, les causes civiles et d’éduca-tion juridique.

Malgré tout, l’établissent de-meure limité dans les dossiers qu’il peut accepter. Une étudiante de science politique a confié à La Rotonde avoir été déçue par l’aide reçue à la Clinique juridique com-munautaire de l’Université d’Ot-tawa. « J’ai été bien reçue, mais ils ne m’ont pas aidée. J’avais besoin d’aide immédiate pour un règle-ment sur mon logement, mais on m’a fait attendre cinq jours », dé-

plore-t-elle, en précisant que sa cause avait été refusée au bout de cette période d’attente.

Comme toute autre clinique ju-ridique ou cabinet d’avocats, la Clinique de l’U d’O peut accepter ou refuser des causes. Lorsqu’il y a un refus, elle peut cependant offrir d’autres contacts aux personnes se-lon leurs besoins.

« Il y a des cas qu’on évite par principe », explique Toone, en re-grettant également ne pas pouvoir accepter des causes relevant du droit familial, et ce, alors qu’il existe « une demande très importante pour ce service ». Les fautes profession-nelles médicales et les cas de jeunes contrevenants ne sont également pas acceptés. Enfi n, une partie du fi -nancement de ce service provenant de la Faculté de droit, la Clinique ne peut pas prendre parti contre l’Uni-versité. « S’il y a un problème avec les résidences, par exemple, on ne pourrait accepter la cause », expli-que la directrice du service.

Il importe aussi de savoir que la Clinique juridique n’accepte que des causes ayant lieu en Ontario. « Si un résident du Québec a un dif-férend en Ontario, par exemple s’il y travaille, nous pouvons interve-nir. Il faut simplement que le litige ait lieu en Ontario », précise Louise Toone.

La clinique juridique de l’Université d’Ottawa se situe au coin de Copernicus et Laurier. Photo par Francis Chartrand.

AIDE JURIDIQUE

Imputabilité

Ce sont des étudiants en Common Law qui offrent les services juridi-ques de la Clinique. Ces derniers font un travail identique à celui d’un avocat, comme se rendre devant les tribunaux pour plaider les causes, mais un juriste supervise chaque étape du processus.

« C’est une exigence du barreau :

[qu’en cas d’erreur professionnelle] c’est l’avocat qui doit rendre des comptes », explique Toone. Les étudiants ne prennent donc aucune décision sans que celle-ci ne soit d’abord approuvée par un avocat. De cette façon, les services offerts par la Clinique juridique commu-nautaire sont les mêmes qu’on peut trouver ailleurs, à la différence qu’ils sont offerts gratuitement.

Des services juridiques pour tout le monde... ou presque

Renseignements et inscription

www.telfer.uOttawa.ca

Université d’Ottawa

Programmes d’études supérieures École de gestion Telfer

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Quand : le jeudi 15 novembre 2007Heure : 14 h à 20 h

Endroit : École de gestion Telfer, Pavillon Desmarais 55, avenue Laurier est, Ottawa, ON

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Arts et culture

2 • Volume LXXV • No. 2 www.larotonde.ca • 92 • Volume LXXV • No. 28 • www.larotonde.ca

le 5 novembre 2007

[email protected]

Chanda Legroulx : Jeune garçon, vous étiez comment ?

Pierre Lebeau : Extrêmement timide. J’avais joué dans une pièce à sept ans, qui relatait la légende de Saint-Georges. J’avais juste une ligne à dire, j’avais les bras dans les airs et je jouais un arbre qui disait « et le vent souffl e, souffl e... ». Ça a été mon pre-mier rôle, le rôle d’un arbre à sept ou huit ans et je me souviens que j’avais été atteint d’un trac fou. Alors j’étais extrêmement timide; on me parlait et je rougissais. Pas toujours et pas de façon maladive, mais ça m’arrive d’être timide. Je suis timide avec des personnes qui m’impressionnent ou quelques fois avec les femmes.

Chanda Legroulx : Est-ce qu’il y avait des auditions pour l’École nationale?

Pierre Lebeau : Oui. […] J’avais prépa-ré un montage d’extraits de Molière, je ne connaissais rien au théâtre et j’avais dit : « J’ai pris les meilleurs bouts parce que franchement le restant c’est plate en mau-dit. » J’avais présenté ça et il faut croire que ça avait un certain sens et que c’était bon parce qu’habituellement la politi-que était d’envoyer des lettres deux mois après l’audition pour dire si la personne était acceptée ou non et moi, avant même de sortir de la salle, ils m’ont dit : « Tu ne vas pas ailleurs, tu es accepté immédiate-ment, ça coûte tant et on ne veut pas que tu ailles ailleurs, on te veut ici. »

Chanda Legroulx : Aidaient-ils les étu-diants pour ce qui est des frais de scola-rité?

Pierre Lebeau : Oui, il y avait des bour-ses d’étude. J’en ai bénéfi cié beaucoup, parce que je restais en chambre et que je n’avais pas un sou. Je me souviens que pendant ces années-là mon menu quoti-dien se composait de deux hot-dogs avec une boisson gazeuse à 18h. Je n’avais même pas les moyens de déjeuner et de prendre le transport en commun, je cou-rais d’un bout à l’autre de la ville pour me rendre à l’École nationale et pour ne pas arriver en retard, parce que c’était très sévère. Arriver trois secondes en retard était considéré comme une absence et après trois absences tu étais renvoyé sur-le-champs.

Chanda Legroulx : Lequel de vos for-mateurs vous a le plus marqué?

Pierre Lebeau : Gaston Miron. Il m’a apporté le goût de la découverte et l’amour des mots. Leur sonorité, leur orthogra-phe, leur sens. C’est vraiment lui qui m’a communiqué cet engouement-là.

Chanda Legroulx : Lèvres, est-ce que ça vient de cet engouement-là?

Pierre Lebeau : Lèvres, c’est un poême de Jean-Paul Daoust que j’ai rencontré

dans une soirée de poésie au Théâtre du Nouveau-Monde. On a appris à se connaî-tre et par la suite j’ai lu son poème à la télévision. Ça a connu un gros succès et ensuite on s’est fréquentés de façon spo-radique. C’est vraiment un poète majeur pour moi, autant que peut l’être Gaston Miron, mais dans un registre totalement différent.

Chanda Legroulx : Si vous n’étiez pas allé à l’École nationale, pensez-vous que votre carrière serait la même aujourd’hui ?

Pierre Lebeau : Je ne sais pas. Je ne crois pas parce que ça m’a permis de faire des rencontres et de travailler sur des spectacles importants avec des gens que je considérais aussi importants. Mais c’est très diffi cile de répondre à ces ques-tions-là parce que tu ne peux pas savoir où la vie t’aurais menée si tu avais pris telle ou telle décision. Mais si la vie est une succession de hasards, de rencontres et d’événements, je peux dire que j’ai été très privilégié. C’est certain que tu fais des rencontres. Et après ça, les rencontres ne suffi sent pas. Il faut que tu sois à la hau-teur des rencontres. J’ai été chanceux, vraiment.

Chanda Legroulx : Mais vous avez du talent aussi.

Pierre Lebeau : Oui j’ai un certain ta-lent, mais il y a des gens qui ont du talent aussi mais dont les circonstances ne se prêtent jamais à leur talent.

Chanda Legroulx : Théâtre versus ci-néma?

Pierre Lebeau : Je dirais que le cinéma me convient mieux dans ce que je suis, avec mon tempérament. Ça me convient mieux parce que c’est plus rapide. Ce que j’aime moins du théâtre – et je précise tout de suite que j’adore ça jouer sur scène une fois que le spectacle est parti – mais ce que j’aime moins c’est le temps infi ni qu’on prend à répéter. Je suis quelqu’un qui travaille rapidement et je m’ennuie souvent en répétition. Après un certain temps, j’ai tellement hâte de commencer, j’ai compris ce que je dois faire et ça va. Alors le cinéma me convient mieux, quoi-que j’éprouve un grand plaisir à jouer au théâtre aussi. J’ai été gâté et j’ai eu des rôles extraordinaires, alors c’est toujours le fun à faire.

Chanda Legroulx : Comédie ou tragé-die?

Pierre Lebeau : Ça m’importe peu, je trouve que ça demande la même énergie, le même investissement personnel, sauf que ton énergie est canalisée de façon dif-férente dépendant de si tu as à faire rire ou émouvoir. C’est sûr que faire rire c’est très satisfaisant, mais sentir que tu rejoins

les gens, ça aussi ça fait plaisir.

Chanda Legroulx : Êtes-vous une per-sonne émotive?

Pierre Lebeau : Émotive, pas vraiment. Je suis une personne inquiète, anxieuse. Pas pour mon métier, pas du tout. Pour beaucoup d’autres détails anodins de l’existence, je suis très anxieux (rires), mais pas pour mon métier.

Chanda Legroulx : Croyez-vous que la poésie possède toujours une infl uence do-minante dans la société d’aujourd’hui ?

Pierre Lebeau : Moi je pense que oui, mais que le temps avançant on est obligés d’utiliser d’autres moyens pour mettre en valeur cette poésie-là. On ne peut plus se contenter de se planter sur une petite scè-ne et de réciter un poème comme ça. C’est certain que ça pourrait rejoindre certai-nes personnes, mais je pense qu’on est obligés de mettre en oeuvre un enrobage plus grand de la poésie. Aussi paradoxal que ça puisse paraître, c’est peut-être la forme d’écriture qui est encore la plus vivante dans l’esprit des gens, même des oeuvres qui ont été écrites il y a 30 ans. La plus juste aussi, celle qui part de préoccu-pations les plus intimes même si les gens la lisent peu.

Chanda Legroulx : Denis Marleau, vous avez travaillé beaucoup avec lui?

Pierre Lebeau : Oui, environ 15 specta-cles. Il m’a apporté une façon différente de voir le métier, peut-être une façon plus épurée, plus simple, plus directe, avec moins d’artifi ces, de jouer une émotion, de jouer une scène, de mettre en relief tel ou tel sentiment. Ça m’apporte ça. On n’a pas toujours l’occasion de le faire, mais avec lui c’est plus direct, plus à l’essentiel.

Chanda Legroulx : Devez-vous vous battre pour obtenir certains projets ou laissez-vous les projets venir à vous?

Pierre Lebeau : Il y a certains projets pour lesquels je me suis battu pas mal, mais je dirais que dans l’ensemble les choses sont venues à moi. Je me méfi e aussi beaucoup des projets que tu essaies de mettre de l’avant, parce que ce ne sont pas toujours les projets les plus réussis. Tu as trop d’attentes et d’espérance par rapport à ces projets-là, justement parce qu’ils partent de toi. Tu veux trop bien faire peut-être. Ça n’a pas toujours été les projets les plus heureux dans ma vie les projets que j’avais initiés. Je dirais que rè-gle générale c’est plus simple de se fondre dans un projet que tu n’attendais pas.

Chanda Legroulx : Auriez-vous des conseils à m’offrir en tant que jeune co-médienne dans la région?

Pierre Lebeau : Essayer d’en faire le

plus possible, essayer de toucher au plus de choses possible, essayer d’en savoir le plus possible aussi, essayer de lire toutes sortes de choses. Les pages sportives des journaux, les pages politiques, essayer d’être le plus au courant possible de tout ce qui se passe parce que c’est un métier pour lequel on a besoin de références et je remarque que des comédiens qui jouent des personnages pour lesquels ils n’ont pas de références, ça marche pas. Donc il faut avoir des goûts assez éclatés, assez iconoclastes et aller dans tous les sens. Puis, comme second conseil je te dirais : « Va à Montréal! »

Chanda Legroulx : J’y ai beaucoup pensé, il y a plus de portes qui s’ouvrent là-bas.

Pierre Lebeau : Oui, plus, tellement plus. Il y a moins de productions ici, il y a moins de contacts possibles, même si c’est très effervescent ici. Comment as-tu trouvé ça d’étudier le théâtre dans une université?

Chanda Legroulx : Je voulais aller à Montréal, à l’École nationale, mais je voulais un baccalauréat universitaire et je voulais rester dans la région. Je me suis dit que je suis capable d’aller là et d’aller chercher ça et je suis certaine que ça va m’apporter à un niveau de carrière dont je serai satisfaite. Mais après avoir franchi cette étape-là, je trouve que j’ai plus à aller chercher et j’ai plus à aller donner. C’est certain qu’à l’Université d’Ottawa c’est beaucoup plus théorique, mais on a des cours de jeu, de mise en scène, de rédaction; on s’attaque à la fois aux côtés théorique et pratique. C’est le meilleur des deux mondes, mais ce n’est pas concen-tré. Donc je ne changerais pas ça et je considère mes premières années dans le milieu comme une formation aussi.

Pierre Lebeau : C’est bien, je suis content d’avoir un portrait de ce qui se passe ici.

Chanda Legroulx : Ce sont des petits pas.

Pierre Lebeau : C’est sûr que ce sont des petits pas, mais l’obstacle auquel font face les comédiens c’est de penser que le mur se construit d’un coup; c’est vraiment pierre par pierre, brique par brique. Un jour on se réveille et on se rend compte qu’on a monté un gros mur et l’important c’est de ne pas se cacher derrière.

Chanda Legroulx : Je suis d’accord. Jeune je regardais les comédiens sur les scènes où je joue présentement et je me suis dit que je voulais être là. Maintenant que j’ai franchi cette étape, il me reste jus-te à continuer à aller plus loin. Petit train va loin ... j’espère.

Marlène Bélineau Payette

t r a n s p e r c e l’audience au théâtre et émeut le public à la télévision comme au cinéma. Connu pour avoir incarné Séraphin Poudrier dans Séraphin, un homme et son péché, Méo dans Les Boys, le capitaine Lebœuf dans Bon Cop Bad Cop, Casanova dans La fi n de Casanova ainsi que plu-sieurs autres personnages de notre imaginaire collectif, la polyvalence de l’acteur en fait une fi gure de proue du théâ-tre et du cinéma québécois.

Le parcours de Pierre Le-beau consiste en un mariage de chance et d’ardeur au travail. Tout a commencé au secondaire alors que, par hasard, l’acteur est solli-cité par un professeur pour participer à une pièce de théâtre. Trop timide pour refuser, il passe en audition et est immédiatement sélec-tionné pour le rôle de « lui » dans la pièce Les violons de l’automne de Jacques Lan-guirand. Il entre ensuite à l’École nationale à l’âge de 16 ans, et n’a jamais cessé de travailler depuis. Travailler, puisque bien qu’il insiste sur le fait que le théâtre est en

lui, il le considère également comme un métier : « Quel-ques matins, on se lève, on a l’impression que ça nous manque horriblement et que c’est une très forte vocation, mais il y a de très grands moments lors desquels c’est un métier avec ses exigen-ces et ses diffi cultés », ex-plique-t-il. Portant un re-gard réaliste sur le métier, il ajoute que ces diffi cultés s’accompagnent des atten-tes du public, qui croissent en nombre avec le temps.

Malgré tout, l’acteur ne tente pas de dresser de com-bat par l’entremise de l’art. Selon Lebeau, lorsqu’on parle de théâtre, il faut par-ler de questionnement. Le théâtre représente un ouvre l’oeil et peut piquer la cu-riosité du public, mais il ne changera pas ses opinions politiques. « J’essaie en tant qu’acteur, et en tant que per-sonne, d’être le plus impli-qué possible dans différentes causes, mais je ne pense pas que le théâtre soit un moteur de changement politique. » Gardant une perspective modeste face à cet art qu’il considère infl uent au niveau

personnel, celui-ci ne porte pas non plus de jugement de valeurs sur ses personnages, qui sont extraits d’une bro-chette de contextes sociaux diversifi és : « C’est certain que des gens qui viennent ici me voir jouer du Sha-kespeare peuvent se dire, à tort, que c’est plus noble, mais moi faire rire de façon hebdomadaire 300 000 per-sonnes dans la télé-série Les Boys, je trouve ça aussi no-ble », déclare-t-il. Peut-être cela s’explique-t-il par sa fa-cilité à se distancer des per-sonnages qu’il joue lorsqu’il n’est pas sur scène. Entière-ment à l’aise et toujours bla-gueur, même moins de dix secondes avant l’ouverture des rideaux, ses personna-ges le quittent dès la fi n de la représentation, ne laissant aucune séquelle à son fonc-tionnement personnel. Ef-fectivement, Pierre Lebeau se qualifi e de « tenant du 3, 2, 1, action, c’est parti! ».

Si l’incarnation de person-nages ne laisse pas de mar-que permanente chez Pierre Lebeau, les mots pour leur part ont un impact impor-tant. Initié à l’aspect poéti-

que du langage par Gaston Miron, qui lui a enseigné à l’École nationale, il prête l’enchantement et le cha-risme de sa voix aux mots dans le spectacle Lèvres, qui a eu un grand succès au Cen-tre national des Arts en mai dernier. Alors qu’il semble avoir contribué au monde du théâtre de toutes les maniè-res possibles, Pierre Lebeau pense maintenant à l’ensei-gnement. Au profi t des géné-rations futures d’acteurs et d’actrices, l’acteur accompli désire partager en toute mo-destie son savoir : « D’ici une dizaine d’années, quand je travaillerai moins, peut-être que je vais me consacrer à l’enseignement, alors que je serai plus disponible pour communiquer le peu que je sais aux jeunes », envisage-t-il. Inutile de dire que la car-rière diaprée de Pierre Le-beau rayonne et qu’il mérite le futur qu’il désire, c’est-à-dire « à la hauteur du passé et du présent », dit Lebeau.

l’amour des motsLe théâtre,

ou

a ob-tenu un baccalauréat avec une spécialisation en théâtre à l’Université d’Ottawa, il y a de ça trois ans maintenant. Depuis, elle prend part à di-verses productions dans la région. Elle a commencé à occuper les planches lors de sa dernière année au bacca-lauréat alors que la profes-seur Claire Faubert, main-tenant retraitée du Départe-ment, lui a offert le rôle d’Al-bertine dans la pièce Passé antérieur de Michel Trem-blay, présentée au Théâtre de l’Île. Les portes ne se sont plus refermées depuis, et l’actrice a présenté trois lectures et a joué dans trois spectacles avec les théâtres de la Nouvelle Scène, de la Catapulte et du Trillium. Un tel curriculum peut en sur-prendre quelques-uns qui ne connaissent pas les activités théâtrales de la région, mais Legroulx considère qu’il est important de rester à Ot-tawa. Ce choix repose sur une volonté de rester près de sa famille et de ses amis et d’obtenir un diplôme uni-

versitaire, mais également celle de continuer à grandir à travers la scène culturelle d’Ottawa : « Il y a quelque chose ici pour moi et je veux attaquer ça », explique-t-elle. Elle se prêtera égale-ment au rôle de Billy Jean, au petit écran, dans Météo+, une comédie dramatique qui sera diffusée sur les on-des de TFO en février 2008.

Un nouveau médium donc, et une toute autre rela-tion avec le spectateur : « La télévision c’est très techni-que; tu joues pour la caméra, tandis qu’au théâtre tu joues pour aller rejoindre le dernier spectateur au fond de la salle et tous les autres qui y sont », déclare Chanda Legroulx. Elle explique également qu’il s’agit d’un rythme très diffé-rent : « Les émotions qu’un comédien peut vivre à la télé-vision sont aussi réelles, mais c’est répété sur place et ça a un rythme plus rapide, tandis qu’au théâtre tu répètes pen-dant six semaines et chaque soir il y a quelque chose de nouveau, de différent, que tu essaies de présenter de façon

authentique. » Son parcours lui a donné l’pportunité d’expérimenter différents médiums et lui permet de s’investir dans un processus d’apprentissage jour après jour. N’ayant jamais eu de formation technique dans le domaine, celle-ci considère ses activités sur la scène ot-tavienne comme un appren-tissage sur le tas : « Je suis en apprentissage constant. Que ce soit en regardant les comédiens que je côtoie, les metteurs en scène, ou en observant le travail investi dans les tournées et les re-présentations, c’est un exer-cice. » Cet exercice, elle le fait par amour du jeu, dont elle décrit l’expérience comme étant sui generis : « Ce que j’aime, c’est voir des mots et des paroles et les vivre alors qu’elles ne sont pas les mien-nes, ça c’est pas mal spécial. » Aussi, selon le projet, elle en profi te pour faire passer des messages au niveau litté-raire, poétique et rythmique.

Ces revendications poé-tiques rappellent le travail récent de Pierre Lebeau

avec le spectacle Lèvres, une lecture de poèmes de Miron, Daoust, Gauvreau et Aquin accompagnée du musicien Benoît Charest. Effectivement, le monde de la poésie habite l’actrice qui aimerait découvrir s’il s’agit d’une forme artistique qui se prête bien à elle. En-tre temps, elle donne corps et voix à ses personnages.

L’actrice a su se tracer un chemin dans le milieu grâce à ses études, sa prati-que dans la région et ses in-fl uences personnelles. « Les relations interpersonnelles, les choses simples de la vie et mon regard sur le monde m’infl uencent. J’aime pren-dre un pas de recul et obser-ver », de dire Legroulx. Es-pérant avoir, au terme de sa carrière, le sentiment d’avoir vécu le théâtre autant com-me vocation que comme mé-tier, Chanda Legroulx grave des instants d’émotion chez son public et prend plaisir à observer ce qu’il en fait.

Chanda Legroulx

Pierre Lebeau

Chanda Legroulx s’est

entretenue avec Pierre

Lebeau entre deux re-

présentations d’Othello.

La discussion permet

une compréhension

du parcours de Pierre

Lebeau et un tableau

des différents médiums

se prêtant au métier

d’acteur.

L’acteur Pierre Lebeau et Chanda Legroulx, étuidante graduée du Département de théâtre de l’Université d’Ottawa, mettent en scène la voix et la poésie du théâtre en discutant du métier d’acteur.

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Page 9: 5novembre

P A M H R I C KD E A N H A L D E N B YMAT THEW JOSEPHD A N I K A B R I S S O NS E A M U S W O L F EF R A N Ç O I S P I C A R D

Voici, en exclusivité, le Bulletin de mi-mandat des membres du comité exécutif de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO). Le dossier fi gurant en pages

2 et 3 contient six encadrés dans lesquels fi gurent les différents membres de l’exécutif de la FÉUO, tous responsables de la vision de la Fédération étudiante de même que de la représentation de ses membres sur le campus et sur les différents paliers gouvernementaux.

La publication d’un bulletin de l’exécutif de la FÉUO s’inscrit dans le mandat que s’est donné La Rotonde en début d’année soit celui d’agir à titre de levier politique sur le campus au même titre que le sont les représentants étudiants. Trop souvent, la politique étudiante s’occupe des étudiants et non l’inverse. Dans ces circonstances, le présent bulletin cherche à rendre compte de la pertinence et de la cohérence des agissements de l’exécutif de la FÉUO depuis son entrée en fonction en mai dernier. En prévision des élections étudiantes de février 2007, La Rotonde est le seul journal étudiant sur le campus à proposer cette évaluation aux étudiants.

Depuis leur entrée en fonctions en mai dernier, les membres de l’exécutif de la FÉUO ont dû composer avec plusieurs dossiers et projets d’envergure qui ne se sont pas tous avérés fructueux. À de nombreuses reprises, leurs efforts ont pris des allures de corvées désagréables. citons notamment les interminables négociations avec les représentants des corps fédérés pour l’adhésion de la FÉUO à la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ) qui se sont soldées par un échec, le manque de présence et de leadership de l’exécutif dans les changements apportés au Défi hivernal par les Services de vie communautaire.

En contrepartie, il est à noter que cet exécutif a su se démarquer par son net

virage vert qui s’est notamment traduit par de fructueuses négociations avec l’Université pour l’établissement d’un Centre de développement durable sur le campus l’an prochain, la création d’un centre de compostage près du Centre universitaire, l’octroi de tasses à café gratuites par les bureaux de la FÉUO aux étudiants désirant acheter du café à rabais au Pivik, etc. Sur ce front, le présent exécutif est manifestement beaucoup plus responsable socialement. Les mobilisations engagées telles que la journée d’action nationale pour les Autochtones de juin dernier, le recyclage des matériaux lors de la semaine 101, le vente de café équitable au Pivik et les documents administratifs imprimés recto-verso ne sont que quelques mesures qui témoignent également de cet important virage.

De plus, au moment où les critiques visant l’inertie du Conseil d’administration fusent de partout, le présent exécutif a décidé pour la première fois en 13 ans d’entreprendre une réforme majeure sur la composition et le mode d’élection des administrateurs. Ce projet dénote une certaine volonté de la part de l’exécutif de se doter d’un CA effi cace et indépendant dans l’intérêt unique des étudiants.

L’évaluation contenue dans cette édition spéciale fut réalisée par Wassim Garzouzi et François-Olivier Dorais, respectivement rédacteur en chef de La Rotonde et Adjoint à la section actualités. Pour ce faire, les évaluateurs ont également entrepris la semaine dernière une série d’entrevues avec les membres de l’exécutif afi n de connaître leur perception quant à la première moitié de leur mandat. À la lumière des commentaires recueillis et des promesses électorales proposées sur chaque plate-forme, il fut déterminé que l’évaluation se baserait en suivant trois critères clés, à savoir le respect de la plate-forme électorale, la vision de chacun et le leadership.

La Rotonde présente son

«Bulletin» des

membres de l’exécutif de la FÉUO,

édition 2007

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FÉUO Bulletin

2 • Volume LXXV • No. 2 www.larotonde.ca • B32 • Volume LXXV • No. 2B2 • www.larotonde.ca

le 5 novembre 2007

[email protected]

E lle a été en mesure de faire adopter ses idées pour plus de financement pour les clubs, ainsi que la création d’un

centre de ressources pour les clubs. Depuis qu’elle est vice-présidente aux affaires étu-diantes, elle a également participé au virage vert de la FÉUO. Sa timidité et sa crainte d’offusquer ne l’ont pas empêcher de faire passer ses idéaux. B+

D anika a fait certaines promesses irréalisables, notamment de créer un coop alimentaire gérée par des

étudiants. Elle a néanmoins eu la sagesse de le reconnaître en changeant sa position pen-dant la campagne électorale. Son audace fait tout de même changement par rapport à des promesses clichés qu’on peut entendre pendant les élections : B

Plate-forme:

L a vision de Danika se veut claire. Elle est pragmatique et efficace. Lorsqu’el-le est confrontée à un problème, elle

le voit indépendemment des autres. Elle n’a pas nécessairement une ligne directrice et elle évite à tout prix de faire des malheu-reux. Elle a tout de même des objectifs concrets pour les clubs, comme la création d’une salle de ressources et un financement accru pour ceux-ci. Malheureusement, elle n’a pas développé de grands projets pour la gestion du nombre grandissant des clubs: B

Leadership:

MOYENNE = B

On parle beaucoup en coulisses de la candidature potentielle de Haldenby à la présidence de la FÉUO aux élec-tions de février prochain. De fait, sa défaite électorale en 2005 et son élec-

tion en 2006 au poste de v-p fi nance de la FÉUO pren-nent leur source dans sa détermination et sa volonté de grimper les échelons. À la différence de sa prédéces-seure, Amy Morris, Dean refl ète toujours cette image de jeune homme ambitieux et carriériste qui colle bien avec la nature de son poste. En déposant en oc-tobre dernier un budget réaliste octroyant 55 000$ aux clubs, démontrant la rentabilité du Pivik et de l’Agora tout en projetant un surplus raisonnable de 205 000$, Haldenby démontre qu’il pave sa voie vers la réussite de ses engagements.Son tempérament sérieux et ses réactions quelque peu hautaines l’ont toutefois tou-jours maintenu un peu trop en marge d’une impor-tante frange de la population étudiante. Reste que certaines irrégularités devront être examinées de plus près, notamment en ce qui concerne les états fi nan-ciers défi citaires du bar 1848 et de l’absence toujours contestée d’un café étudiant sur le campus.

DEAN HALDENBY

En gérant un budget de 12,6 millions de dollars, Haldenby est conscient qu’il a des comptes à rendre et prend son rôle

au sérieux. Sa plate-forme prévoyait notam-ment d’améliorer les stratégies de marketing et de distribution de la FÉUO, de pousser pour des initiatives écologiques de même que de pousser pour un plus grand fi nancement des clubs à la FÉUO. À ce sujet, Dean obtient un résultat honorable. Sa contribution pour la réalisation de diverses mesures environne-mentales sur le campus et l’octroi de subven-tions supplémentaires aux clubs de la FÉUO représentent d’importants accomplissements prévus par son programme électoral : B+

Plate-forme:

D ean a une vision plutôt socialiste du rôle de la Fédération étudiante. Il ne voit pas de limite à l’engagement de

la FÉUO, autant dans le pouvoir de dépen-ser que dans sa capacité de récolter des fonds auprès des étudiants. Sa solution à tout sem-ble être que la FÉUO va s’en occuper. Malgré tout, Dean a su imposer sa vision et rallier les autres membres de l’exécutif à celle-ci.: B

Vision:

M algré un budget généreux qui aurait pu susciter la controverse, Dean a réussi à le faire passer sans heurts.

Idem pour ses engagements électoraux, com-me un fi nancement accru pour les clubs et des investissements importants pour le dévelop-pement durable:A-

Leadership:

MOYENNE = B+

FRANÇOIS PICARD

François Picard en est à son premier mandat en tant que vice-président aux communications de la FÉUO. En créant ce nouveau poste, la Fédération étudiante comptait bien redoubler ses efforts en vue de communiquer davantage

et de façon plus effi cace ses messages et sa vision aux membres.

C’est toutefois sans rival que Picard a dû mener sa cabale politique en février dernier et se faire élire en promettant notamment de faire de son syndicat étu-diant une organisation plus respectueuse de l’envi-ronnement, de diversifi er les moyens par lesquels la FÉUO s’adresse à ses membres et de rejoindre certains groupes qui ont généralement tendance à se sentir lé-sés (étudiants du pavillon Roger-Guindon et les fran-cophones). À ce sujet, il n’a toutefois pas su exploiter son plein potentiel. À noter toutefois qu’il occupe une fonction nouvelle au sein de l’exécutif et donc toujours en quête d’identité.

L a plate-forme plutôt évasive de Picard lui donnait en quelque sorte carte blanche dans ses décisions. En n’établissant pas

d’objectifs clairs et frappants, ni pour lui ni pour le poste, il a négligé de circonscrire clairement son nouveau rôle au sein de l’exécutif et par le fait même, de préparer sa succession. À noter qu’il a toutefois réussi à contribuer au virage vert de la FÉUO, notamment en agissant à titre de co-planifi cateur du projet de Centre de développe-ment durable : C

Plate-forme:

P icard a une vision nationale de la Fédéra-tion étudiante. La vigueur avec laquelle il a défendu l’adhésion de la FÉUO à la FCÉÉ

en septembre et la réforme électorale en Ontario témoigne de la force de ses convictions. Qu’on soit en accord ou non avec lui, son grand talent de communicateur fait en sorte qu’il est en mesure de transmettre effi cacement ses idées : A

Vision:

M algré la cohérence et la qualité de son discours, Picard n’a pas été capable de convaincre une majorité suffi sante

d’administrateur dans la foulée des débats entou-rant l’adhésion à la FCÉÉ et de ce fait, de per-mettre aux étudiants de se prononcer sur cette im-portante question, qui était également une partie importante de sa campagne électorale. Cet échec révèle non seulement d’un manque de leadership mais aussi d’une erreur stratégique importante de sa part en sa qualité de v-p aux communications. Il est tout de même important de souligner que la FÉUO est beaucoup plus présente dans les mé-dias depuis son entrée en fonction : B

Leadership:

MOYENNE = B

S’il y a un membre de l’exécutif qui mérite la Palme d’Or, c’est Seamus Wolfe. Responsa-ble des campagnes de la FÉUO, Wolfe a su concrétiser ses idéaux par le biais de celles-ci. À trois reprises, Wolfe s’est servi de son

poste pour mettre de l’avant une idéologie politique qui n’a pas été vue à la FÉUO depuis au moins quatre ans. Les campagnes appuyant la réforme électorale et la journée nationale d’action aborigène, ainsi qu’une qui s’opposait vivement au projet de Partenariat pour la sécurité et la prospérité pendant la rencontre à Mon-tebello.

N’ayant eu aucune opposition lors de la dernière campagne électorale, Wolfe joue avec le feu. En pre-nant des positions aussi engagées, polarisant ainsi les opinions sur le campus, il risque de nuire aux engage-ments de la FÉUO à long terme.

Reste qu’avec un programme électoral qui appuyait explicitement une adhésion à la Fédération canadienne des étudiants et étudiantes tout en s’opposant à la cor-porisation de l’Université d’Ottawa, Wolfe avait mis toutes ses cartes sur la table, et l’on ne pourrait certai-nement pas l’accuser d’être opportuniste.

L es campagnes de la FÉUO sont à l’image du vice-président aux affaires universi-taires : engagées, visibles et très peu

contestées. Il risque de marginaliser la FÉUO en adoptant des positions plus radicales, mais jusqu’à maintenant son seul échec aura été le vote sur l’adhésion à la FCÉÉ. A

W olfe tombe souvent dans les cli-chés, mais il a été le seul qui a re-connu qu’il existe un problème de

corporisation sur le campus. Il reste cohérent avec son programme mais tombe trop souvent dans des phrases vagues et imprécises ce qui nous empêche de mesurer concrètement ses résultats: C+

Il voit la FÉUO comme un syndicat étudiant en souhaitant son intégration à la FCÉÉ. Wolfe se sert des campagnes pour

« engager » le milieu étudiant et il espère en rendre quelques-unes permanentes afi n que la FÉUO prenne un virage activiste pour de bon: A

Vision:

MOYENNE = B+

SEAMUS WOLFE DANIKA BRISSON

Personne n’accusera Danika d’être vice-présidente aux affaires étudiantes pour les mauvaises raisons. Toujours très impli-quée, cette ancienne membre de GRIPO et fondatrice de la semaine 101 alternative

est arrivée à la FÉUO avec ironiquement une haine du jeu politique et une plate-forme proposant no-tamment d’augmenter la visibilité des clubs, de les consolider, de démarrer une coop étudiante d’alimen-tation et de prendre diverses mesures en matière de développement durable.

En remportant son élection contre deux candidats plus conservateurs qu’elle, Danika a la légitimité né-cessaire pour pousser la FÉUO dans une direction apolitique et socialement responsable.

Plate-forme:

Leadership:

Malgré le profi l idéal pour une poli-ticienne étudiante, Hrick a dû ar-racher la victoire de son rival pour devenir Présidente de la FÉUO, en gagnant par seulement trois votes.

Elle semble avoir tiré la leçon: ne rien prendre pour acquis et elle tente sans cesse de se démar-quer de ses prédecesseurs. Dans tous ses agisse-ments, il y a un calcul politique.

Parmi les membres de l’exécutif, c’est Pam Hrick qui a dévoilé la plateforme la plus complète. Malgré quelques clichés, elle s’est donné des ob-jectifs atteignables qui ont, pour la plupart, déjà été réalisés (!) Elle baigne dans la confi ance, en s’appropriant d’une lutte comme la réforme du CA qui fut par ailleurs remporté haut la main.

Hrick s’est limitée en admettant qu’elle voulait essentiellement consolider la Fédération étudian-te. C’est peut-être une bonne nouvelle pour les exécutifs à venir, mais l’exécutif actuel pourrait être nettement plus effi cace si Hrick investissait autant de temps à mener des grands projets à courts termes.

PAM HRICK

Ont-ils été capable de faire passer leurs idées cette année ? Ont-ils été capable

de convaincre les gens qu’ils avaient de bonnes idées ?

furent rigoureusement sé-lectionnés parmi une liste de critères préétablie. Le respect de la plate-forme est jugé ici primordial puisqu’il refl ète clairement la source du madat

Chaque février on nous promet plus de visibilité, plus de transparence, plus

de cmn, mieux représenter RGN, etc. Nous meusurons les idées intéressantes, l’originalité de celles-ci et respect de la plate-forme. Qui a proposé des choses nouvelles? Des idées innovatrices? Nous utilisons la créativité de la plate-forme et le respect de celles-ci comme critères.

La vision de chaque membre fut également jugé. C’était un critère déterminant de par

son importance: avoir une vison, c’est voir plus loin que son mandat, plus loin que les tâches spécifi ques de son poste. La vision vient jouer un rôle au moment où en poste, on se heurte à des contraintes, à des diffi cultés auxquels on avait pas pensé.

Plate-forme:

Vision:

Leadership:

Les critères d’évaluations

Vision:

À notre avis, la vision d’un prési-dent ne peut que se situer qu’au plan administratif, et il doit aller

à un niveau supérieur. À ce jour, on ne comprend toujours pas où Hrick veut mener la Fédération étudiante. Elle était notablement absente pendant le débat sur la réforme électorale, dans lequel le rôle de la FÉUO a été remis en question. Reste qu’elle réforme la FÉUO de l’intérieur, une tâche que ses prédecesseurs n’ont pu accomplir : B

Elle a fait des promesses osées qui sortent de l’ordinaire. En déve-loppant un site internet complet,

Hrick a pu élaborer une plateforme qui a manifestement contribué à sa victoi-re. Elle a déjà rempli plusieurs de ses promesses, notamment la tenue d’un symposium sur le leadership, en tenant un sommet des présidents de syndicat étudiant en juillet dernier et en rendant la FÉUO (un peu) plus transparente. A-

Plate-forme:

Le leadership de Hrick compense pour sa vision limitée. En menant une lutte surprenante pour la ré-

forme du CA, considérant que la quasi totalité des Présidents d’associations étaient contre, Hrick s’est imposée com-me la politicienne la plus influente sur le campus: A

Leadership:

Vision:

MOYENNE = A-

MATTHEW JOSEPH

Le tempérament et la personnalité de Matthew ont fait de lui un candidat idéal pour le poste de v-p aux activités sociales l’an dernier. Son ex-périence au sein des syndicats étudiants nous avait convaincu de son désir d’augmenter la

portée de son rôle, d’accroître le nombre d’évènements alternatifs, d’organiser une semaine 101 historique et de bâtir un pont entre l’Université et la ville d’Ottawa. « Je souhaite révolutionner la position de v-p social entre autres en essayant d’être plus actif dans la communauté et surtout, plus inclusif », avait-il indiqué en début d’an-née lors d’un entretien avec La Rotonde.

Toutefois, le prix du rendez-vous manqué revient à Joseph sur plusieurs aspects. La semaine 101 par exemple, de par sa valeur traditionnelle et peu innova-trice de même que par sa compétition désormais indé-niable avec la semaine alternative, n’eut pas le succès escompté.

Nous ne pouvons que féliciter Mat-thew d’avoir respecté les grandes lignes de sa plate-forme qui prônait

dans sa globalité de consolider les acquis. Bien que cette vision des choses ne révèle pas les qualités d’un grand visionnaire, elle reste du moins fi dèle à ses engagements : B+

Plate-forme:

L ’absence de projets concrets pour se joindre à la communauté et une semai-ne 101 traditionnelle et pauvre en ac-

tivités enrichissantes ont déçu plusieurs qui espéraient une «révolution» au chapitre des activités sociales. Joseph aurait sans contes-te dû s’en tenir à ses idées pour la semaine d’accueil et éviter de faire dans les activités tradionnelles de buveries et de fêtes. Voilà une occasion ratée de modifi er en profondeur l’un des évènements où la FÉUO a le plus de visibilité : D+

Leadership:

MOYENNE = C

oseph manque manifestement de vision dans son rôle de v-p aux affaires sociales de la FÉUO. En fait, ce n’est pas autant qu’il manque de vision, mais c’est le fait

qu’il est tout simplement incapable de l’assu-mer devant certaines personnes résistantes au changement : C

Vision:

J

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Université d’Ottawa

Venez nous voir au Centre universitaire Jock-Turcotwww.etudesup.uOttawa.ca

Kiosques d’information15 novembre 2007 – 11 h à 15 h

Portes ouvertes sur les études supérieures

Ça part d’ici.

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le 5 novembre 2007

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Blaise D. GuillotteClaude [email protected] Arts & Culture

Nathalie Lauzon

Au Musée canadien de la nature, petits et grands ont la chance de côtoyer dinosaures, grosses peluches de la

faune canadienne et autres espèces grandeur nature.

Dans la nouvelle «Galerie des fossiles», nous remontons dans le temps jusqu’à l’ère où les dinosau-res régnaient sur terre. Les stations tactiles sont bilingues et réellement pratiques. Dans un court fi lm, nous apprenons comment l’impact d’un astéroïde a entraîné les évènements dramatiques qui menèrent à l’ex-tinction de ces bêtes énormes et ouvra ainsi la voie à l’ère des mam-mifères.

Dans la «Galerie des mammi-fères», nous retrouvons la faune. Celle qui a précédé notre ère et celle que nous connaissons aujourd’hui, découvrant les ancêtres d’animaux connus comme le cheval, l’ours po-laire, l’ours brun, le lapin et le cas-

tor. Des mises en scène d’un grand réalisme impliquant des animaux grandeur nature présentent aussi la beauté des endroits les plus reculés du Canada. « Nous pourrions y pas-ser la journée tellement il y en a à apprendre! C’est aussi très bien fait, l’information est vulgarisée et facile à comprendre. » a déclaré un visi-teur du musée.

La «Galerie des oiseaux», pré-sente une démonstration impres-sionnante de centaine de spécimens conservés, clairement identifi és et classés par catégorie, que l’on as-siste. Plusieurs ordinateurs tactiles et jeux interactifs facilitent la visite et feront le bonheur de tout ama-teur d’oiseaux. « Cette exposition du Musée de la nature est l’une des plus grandes collections d’oiseaux canadiens en exposition au monde. Nichés dans une galerie bien éclai-rée, ces spécimens fournissent aux visiteurs l’occasion d’apprécier la diversité des oiseaux », affi rme Dan Smythe, agent principal des rela-tions avec les médias du Musée ca-

nadien de la nature. La dernière section comprend

entre autres l’exposition tempo-raire « Le GÉN!E du GÉNOME », présentée jusqu’au 6 janvier. On y assite à des démonstrations colo-rées, et à première vue incompré-hensibles, portant sur la génomi-que, une science d’avant-garde qui changerait notre vie. « Suscitant la réfl exion, l’exposition invite à mieux comprendre et décoder des sujets chauds d’actualité : l’ADN, les ali-ments génétiquement modifi és, le dépistage génétique, le clonage et de nombreux autres éléments », décrit Smythe.

Dans cette dernière galerie, il est aussi possible de visiter une exposi-tion photographique sur le Labra-dor, ainsi que d’assister à un fi lm en cinéma haute-défi nition portant sur l’Arctique et l’Antarctique dans la Zone de découverte. Ainsi, malgré qu’il soit souvent oublié, le Musée canadien de la nature offre une vue d’ensemble complète des paysages naturels d’aujourd’hui et d’hier.

Valérie Mandia

Le Vieux-Hull d’aujourd’hui, c’est en fait le Petit Chicago d’hier. Entre 1910 et 1930, des artistes de la scène jazz américaine tels que Louis

Armstrong, Ella Fitzgerald ou Duke Ellington viennent se produire dans les bars de notre Vieux-Hull. C’est à la lumière de cette atmosphère d’effervescence artistique dans un lieu d’ébullition et de tumultes nocturnes que Maxime Gauld baptisa son bar. Vous devinez ? Bar culturel, bistro, discothèque, lieu de rassemblement visant la sphère créatrice de la région, le Petit Chicago c’est tout ça et beaucoup plus. Scène pour la relève musicale québécoise, l’établissement propose une fl opée de spectacles en tous genres, accueillant également des artistes européens. Ouvert depuis avril 2004, ce petit cabaret de la promenade du Portage, autrefois nommée La Main respire l’esprit de collectivité. « Je veux que mon bar soit une communauté, un point de rassemblement pour échanger sur la politique et les arts, parce que l’Outaouais souffre de lieux communs », raconte le propriétaire.

Chaque semaine, la scène s’ouvre au public. Le lundi est réservé à l’improvisation jazz et l’entrée y est gratuite. Jusqu’au 1er décembre, c’est le Quatuor VBA Quartet qui fera vibrer les « trippeux » de jazz. Les soirées du mardi sont sans doute celles qui risquent d’intéresser le plus la population étudiante. Découvrant le DJ Alan Sparkle débarqué tout droit de Marseille, il s’agit de la soirée des rabais de toutes sortes. Pas étonnant qu’elle porte le nom de « soirée étudiante ». Les mercredis présentent divers orchestres, alors que les jeudis ouvrent le plancher de danse aux friands de musique latine. Les vendredis soirs transforment le bar en « lounge » et invitent les amateurs d’électro à se libérer des pressions de la semaine, et les fi n de semaine font place à des activités variées. Par ailleurs, on a droit à un programme intéressant à tous les derniers dimanches du mois, soit une projection de courts métrages ; la prochaine se tiendra le 25 novembre à 20h.

« Avoir un bar, ça se résume à avoir un local avec quatre murs, un plafond et un plancher. C’est pas compliqué en bout de ligne, mais ce que je veux, c’est «rapatrier» les gens de notre petite région, créer une raison de les attirer ici, et je sais que nos artistes locaux séduisent un grand public », affi rme Gauld. Le caractère sympathique et sociable du propriétaire du Petit Chicago se refl ète bien entre ses quatre murs. D’une grande

simplicité, ce café bistro encourage la relève musicale québécoise dans une aura de complicité artistique. Loin d’être un lieu hautain, le Petit Chicago se présente comme un atelier de création perpétuelle où la spontanéité et les impulsions des passionnés sont de mise. Le Petit Chicago n’a pas recours au monde publicitaire pour attirer une grande clientèle, c’est le « bouche à oreille » qui fait tout le travaille. Voilà pourquoi on y trouve une ambiance chaleureuse et collective, permettant des échanges entre la scène et l’auditoire. « Je ne crois pas à la vente de produits culturels, je vends de l’alcool et de l’ambiance et non de l’art. Ce que je veux c’est encourager les artistes de la scène », confi rme Gauld.

À ne pas manquer : La soirée Phono, mardi 2 octobre à 20h, présentant de nouvelles chansons de Luc Grand-Maison, Jean-Pierre Picard, David Keay, Maurice Boyer, Richard Daigneault et Sylvain Poitras. Le duo KIES, pour un voyage dans le monde de la nouvelle chanson française et du reggae, le mercredi 7 novembre à 21h30. Le groupe People Project amalgamant blues et musique latine, le samedi 10 novembre à 21h30.

Le Petit Chicago est situé au 50 promenade du Portage.

MUSÉE CANADIEN DE LA NATURE

Des dinosaures dans la ville!

Petits et grands apprendront sur plusieurs aspects de la faune présente et passée du pays au Musée canadien de la nature. Photo par Nathalie Lauzon.

Le Petit Chicago, vous connaissez?

Bar culturel, bistro, discothèque, lieu de rassemblement visant la sphère créatrice de la région, le Petit Chica-go c’est tout ça et beaucoup plus. Francis Chartrand.

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Arts et Culture

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The CliksQuand? Le 6 novembre à 21hOù? The Observatory Lounge, Campus du Collège AlgonquinCombien? 5$

The Perfect et GOBQuand? Le 9 novembre à 20hOù? Maverick’s, 221 rue Rideau

The Fully Down, Shotgun Rules, Lights Over Arkahm, Red October, A New Renaissance Quand? Le 11 novembre à 19hOù? Le Bop, 9 rue Aubry, Gatineau (secteur Hull)Combien? 9$

MUSIQUE

CALENDRIER DE LA SEMAINE DU 5 AU 11 NOVEMBRE 2007

Expo-vente 260 Fingers de 26 artistes-céramistes de l’Est de l’Ontario et de l’Ouest du Québec

Quand? Vernissage le 9 novembre de 18h à 21h - Exposition présentée jusqu’au 11 novembre

Où? Centre communautaire Glebe, 690 rue Lyon

Drawings and Paintings de Maria Lezon et Bill McCannQuand? Jusqu’au 8 décembreOù? Patrick Gordon Framing, 160 rue Elm

Alex LopezQuand? Vernissage le 8 novembre à 18h30Où? Helsinki Bar & Lounge, 15 rue Georges

ARTS VISUELS

The O’Conner Girls de Katie ForgetteQuand? Jusqu’au 10 novembreOù? Ottawa Little TheatreSite Web : www.o-l-t.com

THÉÂTRE

Série de conférences : UnSchooling Oppression Quand? Du 5 au 10 novembre, heures variéesOù? Campus de l’Université d’Ottawa et à la bibliothèque publique d’OttawaSite Web : http://unschoolingoppression.wordpress.com

Réunion informative de La PatenteQuand? Le 5 novembre à 19hContact : [email protected]

Série de conférences : DarfourQuand? Du 9 au 11 novembreOù? Campus de l’Université d’OttawaSite Web : http://www.genocideeducation.ca/registration.htm

Défi lé de mode de Suite 34Quand? Le 9 novembre à 20h30Où? Suite 34 Bar & Lounge, 34 rue Clarence

Conférence sur le leadership et l’implication étudiantQuand? Le 10 novembre de 9h à 17hOù? Auditorium des anciensCombien? 10$ (Billets disponibles au bureau de la FÉUO)

AUTRES

Brigitte Noël

Nombreux sont les jeunes qui montent des concerts dans les caves de leurs amis en rêvant de gloire;

rares sont ceux qui voient ce rêve se concrétiser. Cependant, quatre gars de Sorel-Tracy furent une exception à la règle en formant un des groupes francophones les plus innovateurs de leur temps. Constitué de Julien Mineau (voix, guitare), Francis Mineau (batterie), Thomas Augustin (clavier, voix) et Mathieu Cournoyer (basse), Malajube a fait ses débuts en 2002. Cinq ans et plusieurs prix Félix plus tard, leur succès fulgurant ne leur est toujours pas monté à la tête.

« Je ne sais pas encore qu’est-ce que je veux faire », répond Julien Mineau, lorsqu’on lui demande s’il croit que la vie de rock star lui était destinée. Il est évident que le groupe ne prend pas son succès pour acquis et que les gars réalisent que la réussite musicale est souvent éphémère.

Pour l’instant, les salles de concerts vibrent au son des mélodies de Malajube. Lors de la sortie de leur premier album Le Compte Complet en 2004, les critiques se sont éprises du son unique du groupe. Acclamé pour son originalité, Malajube présente des chansons envoûtantes

avec des guitares rythmées et des claviers zélés, le tout parsemé d’une dose impeccable d’humour. Bien que ce premier effort fut très bien accueilli, c’est avec l’arrivée de Trompe-l’œil que la folie Malajube prend vraiment son essor.

Ce second projet fait preuve d’encore plus de maturité musicale et représente une nouvelle étape dans l’évolution du groupe. L’ajout de Renaud Bastien au quatuor modifi e le son et la dynamique de Malajube. « Ça donne un power band, c’est sur que c’est bon pour nous, surtout live, » explique Julien. Comprenant des collaborations avec Pierre Lapointe et Loco Locass, Trompe-l’œil connaît une renommée internationale et le groupe est propulsé en tournée à travers le globe, périple souligné par le Félix pour l’Artiste s’étant le plus illustré hors Québec.

Rien de trop dépaysant, car peu importe où ils se trouvent, les gars de Malajube sont réconfortés par le fait que leurs compatriotes ne sont jamais très loin. Julien atteste une présence constante des fans francophones : « Y’en a au moins un par show, même au Japon, des francophones partout qui crient «tabarnac» entre les tounes.»

Toutefois, le globe-trotting n’est pas toujours facile. « Au point où on est rendus, il y a trop de shows pour l’énergie qu’on peut avoir. […] Je

pense qu’on est pas mal essouffl és », explique le chanteur. En effet, leur tournée américaine d’un mois fut sans répit, traversant 23 États pour livrer 25 performances. Chaque tournée se termine par une pause de dix jours, le temps de se reposer et de rafraîchir la performance. « C’est toujours le fun, le premier show d’une nouvelle tournée, un nouveau spectacle qu’on n’a pas pratiqué. C’est quand c’est moins organisé que c’est plus le fun », confi e Julien.

Leurs efforts ne passent pas inaperçus : leur portfolio compte maintenant trois nominations aux Junos 2007 ainsi que pour les Félix de Révélation de l’année, d’Album alternatif de l’année et de Pochette de l’année. Malajube fut fi naliste pour le Polaris Prize 2006 et a aussi reçu maintes accolades au Gala GAMIQ (Gala de l’Alternative Musicale Indépendante du Québec) et au Gala MIMI (Montreal Independant Music Initiative).

Cette Halloween marquait le début d’une nouvelle tournée, amorcée à Ottawa et se terminant le 9 décembre. D’après Julien, le hiatus serait l’occasion idéale pour la conception d’un nouvel album. « Notre but c’était de faire un ou deux albums par année, mais là ça va faire trois ans [que le dernier est sorti]. » De bonnes nouvelles pour les fans impatients !

>> ENTREVUE

MALAJUBE JUBE JUBE JUBE

Sur un fond mariant électro et rock de garage, The Go! Team superpose des vocales hip-hop, des sons de trompettes et des chants de meneu-ses de claques. Cette mosaïque est intitulée Proof of Youth et contient toute l’excitation musicale du pop rétro. La musique se prête sans aucun doute aux performances en direct, mais peut rapidement s’avé-rer lassante dans tout autre contex-te. L’album fait suite à un premier succès, Thunder, Lightning Strike, sorti en 2004 et est accompagné d’un disque bonus de quatre chan-sons, qui ne font que rappeler, ou reprendre dans le cas de la chanson

« Grip Like A Vice », les 11 chansons du disque principal. Ian Parton, Sam Dook, Jamie Bell, Chi Fukami Taylor, Kaori Tsuchida et Ninja sont tous originaires de Brighton en An-gleterre et cela surprend. Effective-ment, leur son semble être tiré tout droit de New York, infl uencé direc-tement par le groupe Sonic Youth, et faisant revivre un esprit similaire à celui des Beastie Boys. Leur esprit propre, pourtant, on le cherche, et la curiosité qui risque d’être piquée par cet amalgame rythmé peut de-venir, après quelques écoutes, un emmêlement presque amateur.

Claude Rochon

The Go! TeamProof of Youth

Photos par Jason Chiu

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Arts et Culture

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le 5 novembre 2007

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Chloé Rondeleux

Squelettes, corps suspendus et créatures monstrueuses ont envahi le sous-sol du pavillon Simard pendant les nuits du 30 et du 31

octobre. Cette maison hantée née de l’imagination des étudiants des arts hante leur esprit depuis un mois et a pris forme en une semaine. Une quarantaine d’étudiants bénévoles ont été mobilisés pour que cette initiative soit la plus réuissie possible, ou plutôt la plus effrayante qui soit !

Et le pari est réussi. Frissons, cris et sursauts sont au rendez-vous au cours

des dix minutes de parcours. Il faut dire que tout a été ingénieusement pensé et minutieusement préparé. Après avoir descendu les marches qui mènent au sous-sol, les amateurs de sensations se trouvent plongés dans une pénombre absolue et déambulent dans un labyrinthe semé d’embûches (des murs qui se referment, un tunnel qui nous oblige à ramper) et de surprises (des créatures sorties de l’ombre, un parcours les yeux bandés en suivant une corde).

Mais c’est surtout l’originalité des installations qui a contribué à maintenir l’intensité et a prolongé

le parcours de certains, fi gés par la crainte d’avancer. Les arts plastiques tenaient une place prépondérante avec les sculptures de monstres, les mobiles suspendus et les marionnettes. L’audiovisuel aussi était présent; une installation vidéo diffusait des fi lms d’horreur en noir et blanc. Il est peut-être à regretter que notre sens auditif n’ait pas été plus sollicité par la création d’une atmosphère sonore.

La popularité de cette initiative, coordonnée par Antonio Carito et Jen Sanchez, prouve que les bonnes idées pour fêter Halloween sont toujours appréciées.

Une petite nouvelle qui n’a pas su soulever beaucoup de vagues dans les grands médias de la région devrait portant attiré les regards et l’attention. Le 18 novembre prochain, le Réseau des arts de la scène de l’Outaouais (RASO) verra le jour. On ne peut que se réjouir et applaudir cette initiave. Je ne suis pourtant pas un partisan aveugle de la solidarité. Au contraire, j’aime bien voir des confl its et des débats éclater au sein d’une communauté, quelle soit sociale ou artistique. Le confl it peut et est souvent une source de dynamisme dans une sphère quelconque, il rehausse la qualité des propos et des oeuvres et force les individus à s’éléver plus haut qu’eux-mêmes.

Cependant, dans le cas d’une communauté (ici, celle des artistes de la région de l’Outaouais) fragilisée par un manque de ressources et d’argent, la solidarité est la seule issue possible pour ne pas sombrer dans l’abîme de l’inexistance. Le dynamisme ici, ne peut qu’émerger de la solidarité, d’une mise en commun des idées, des lieux de diffussion et du potentiel créateur des individus de la région.

Il faudra toutefois attendre avant de crier victoire. Ce n’est que le premier pas d’une marche qui promet d’être longue et périeuse. Premièrement, rien ne garantit le succès d’une telle entreprise. Attendons la réponse des admistrations publiques et politiques; voyons si

elles sauront tendre l’oreille et répondre à cette initiative, ce qui est loin d’être gagné d’avance. De plus, il faudra que le RASO ne tombe pas dans les chicanes de clochers. La solidarité et l’euphorie sont souvent présentes lors de la naissance d’un réseau ou d’un organisme, mais il arrive trop souvent que les clivages internes et les luttes intestines viennent miner la belle intention de départ.

Cela dit, donnons sa chance au coureur. La création du RASO naît d’une volonté que l’on doit encourager et soutenir et qui, si tout se déroule bien, ne fera que du bien à une région qui se cherche une identité et une vitalité.

En traversant le pont Alexandra vers Ottawa, je me suis fais servir toute une rebufade par Milan Kundera. Pas que Kundera m’ait répondu directement suite à ma chronique sur le divertissement et l’art. C’est en lisant L’art du roman que j’ai eu mon jab. Kundera y mentionne qu’il est très occidental de séparer art et divertissement alors que le vrai danger n’est pas la transformation de l’art en divertissement mais celle de l’art en art kitsch. Le kitsch, c’est un art qui n’est que « miroir » de nous-même. Pas une diversion, mais un simple refl et confortable. J’en prends acte. 1-0 Milan.

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Mot de Cambronne

Artistes de l’Outaouais, unissez-vous! Blaise D. Guillotte, chef de pupitre, Arts et culture

Une quarantaine d’étudiants bénévoles ont été mobilisés pour que cette initiative soit la plus réuissie possible. Photo par Karine Desjardins

Du 13 au 24 novembre 2007, à 20 h. La Nouvelle Scène, 333 ave. King Edward, Ottawa

Billetterie : 613.241.2727 www.theatre-trillium.com

La Nouvelle Scène

DIFFUSART

Traduction et adaptation : JOSÉE LA BOSSIÈRE | Mise en scène : SYLVIE DUFOUR | Distribution : CONSTANT BERNARD, NATHALY CHARRETTE, BENJAMIN GAILLARD, STÉPHANE GUERTIN, GENEVIÈVE LEFEBVRE, CHANDA LEGROULX, STÉPHANIE KYM TOUGAS,

VINCENT POIRIER et GILLES PROVOST | Concepteurs : JEAN BARD, MATHIEU CHARETTE, JOSIANE EMOND, ISABELLE GRATTON, GUILLAUME HOUËT, ÉLISE LEFEBVRE, MAGALI LEMÈLE, PIERRE PROVENÇAL, FRANCE ST-PIERRE, NORMAND THÉRIAULT

Silence en coulisses !de Michael Frayn

Une Maison Hantée dans le sous-sol de Simard

Débutant de manière soudaine par la chanson «Lola Who?» qui sur-prend par sa lourdeur émotive, le EP de Warren C. Spicer, Woodman et Nicolas Basque de la formation Plants and Animals garde le pu-blic sur sa faim. Leurs chansons durent toutes entre quatre et huit minutes, ce qui explique dans

doute que le groupe se permette tantôt des tentatives de gymnasti-que à la batterie, tantôt un son de piano chaotique, que l’on trouve par exemple sur le morceau « Fae-rie Dance ». Il s’agit donc de pièces facilement découpables, mais qui ne déstabilisent pas trop. Les qua-tre titres dualistes, « Lola Who? », « Trials & Tribulations », « Faerie Dance » et « Guru/Shinnerman », renferment des chansons délica-tes qui hantent par leur utilisation narrative de vocales basses, de guitares acoustique et électrique et de batterie et qui vascillent sans cesse entre subtilité et explosivité. Repéré par Secret City Records, la même maison de disques qui a révélé Patrick Watson, le groupe montréalais promet.

Claude Rochon

Plants and AnimalsWith/Avec

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Simon [email protected]

SportsRomain Guibert

Eric L’italien a complété son doublé à mi-chemin en troisième période pour mener McGill a une victoire de 3 à 2 contre Ottawa. Les Redmens ren-daient visite aux Gee-Gees à la Place Banque Scotia, samedi après-midi

Les Redmens ont bénéfi cié de dix avantages numériques et les Gee-Gees se sont donc vite fatigués à jouer du hockey de rattrapage. « On a été très indiscipliné. On a manqué d’énergie et ils reprenaient le tempo en avantage numérique », résumait Keven Gagné.

McGill a ouvert la marque en su-périorité tôt en première, par l’en-tremise d’Éric L’italien. Mais Yanick Charron a nivelé le pointage en dé-viant un tir de la pointe avant la fi n de l’engagement.

Ce n’était que partie remise pour McGill qui, encore avec l’avantage d’un homme, a trouvé le fond du fi let grâce à Shawn Shewchuk. Par la suite, Dan McDonald a trompé le gardien de McGill pour porter le pointage à 2-2.

Éric L’italien, d’un tir du poignet dans le haut du fi let, a concrétisé la victoire des siens en troisième. Cette fois-ci, les Gee-Gees n’ont pas remonté la pente.

McGill jouait pourtant un deuxiè-me match en moins de 24h. «C’était à nous de les frapper plus parce qu’ils étaient fatigués, mais on ne l’a pas fait », affi rmait Hérard.

Les joueurs ottaviens ont apprécié leur passage dans l’aréna des Séna-teurs. L’entraîneur Dave Léger a dé-voilé qu’il « voulait que les joueurs aient une expérience mémorable. »

« Ça nous motive un peu. Les gars sont contents de jouer sur la glace des Sénateurs, c’est notre ville », nous expliquait Gagné.

Au tour des pros

En soirée, c’était au tour des Séna-teurs de recevoir les Bruins de Bos-ton. Inspiré par un doublé de Mike Fisher, Ottawa a eu le dessus 3 à 2.

Les Sénateurs ont pris les de-vants tôt dans le match grâce à Mike Fisher en avantage numérique. Bien posté devant le fi let, il a pris son pro-pre retour pour battre Tim Thomas. Du reste de la période, les amateurs n’ont pas eu grand-chose à se met-tre sous la dent.

Le début de la deuxième était loin de les ranimer. Chuck Kobasew a trouvé le moyen de déjouer Martin Gerber à deux reprises pour donner l’avance aux Bruins. Il a d’abord sur-pris Martin Gerber avec un tir entre les jambières, avant de remettre ça trois minutes plus tard.

Qui d’autre que Dany Heatley pour raviver les espoirs de la foule. À cinq contre quatre, il a logé un puissant tir sur réception dans la partie supérieure du fi let des Bruins, suite à une savante passe de Wade Redden.

Dans une reprise presque parfaite de son but en première, Fisher reve-nait à la charge en fi n de troisième pour inscrire le but gagnant.

Pour se comparer aux grands

Le programme double a souligné les différences évidentes entre le Sport Interuniversitaire Canadien (SIC) et

la Ligue Nationale de Hockey (LNH).Il ne suffi sait que de regarder les

gradins pour trouver la première. Seules 230 personnes ont encou-ragé les Gee-Gees. Les joueurs s’at-tendaient pourtant à voir si peu de monde. Tard dans la soirée, ce sont près de 20000 personnes qui sont venus voir les Sens.

« Je savais que ça allait être comme ça. La game des Sénateurs allait être plus importante », expli-que Gagné. « On ne s’attendait pas à plus de monde parce qu’il y avait le match de football en même temps, continue Hérard. C’est une belle ex-périence quand même. »

La publicité est toujours fi able pour établir l’intérêt d’un marché. Si le match des Gee-Gees dure moins longtemps que celui de la LNH, c’est parce que la publicité impose des arrêts. Ce qui est étroitement lié à l’abondance des médias.

Surtout lors de la traditionnelle Soirée du Hockey, un tel événement attire tout les médias disponibles : radio, journaux et télévision. Plus tôt, ce sont le Fulcrum, La Rotonde et les responsables de McGill qui se sont disputés les nouvelles du SIC. Mais cet écart est logique.

Par contre les pauses publicitai-res sont méritées car le niveau de jeu est plus relevé. Les mises en échec font trembler toute la bande, la circulation rapide de la rondelle en étourdi plus d’un, et les bagarres soulèvent chaque spectateur de son siège. Ce sont des sensations qui ne se retrouvent pas dans un match universitaire. Pendant celui-ci, les huées contre Zdeno Chara et les ap-plaudissements assourdissants sont

absents.Du côté de la LNH, la décision de

faire jouer les Gee-Gees à la Place Banque Scotia est bien accueillie. « Je trouve ça bien. Probablement qu’ils ont aimé leur expérience, c’est

intéressant de jouer dans un amphi-théâtre comme celui-ci », avançait Vermette. « Je pense que c’est bien. C’est une belle opportunité pour eux de jouer avant nous, dans une place comme celle là, » insistait Fisher.

Geneviève Horwood

Samedi dernier, l’équipe de hockey féminin de l’université d’Ottawa af-frontait les Ravens de Carleton au Complexe sportif. À leur dernière rencontre, les Ravens l’avaient em-porté de justesse en fusillade, et ainsi, l’atmosphère était électrique en début de partie. À la quatrième minute, malgré un ef-fort tenace des défenseures adverses, la rondelle s’est frayée un chemin derrière Valérie Charbonneau, gar-dienne des Ravens. Ce n’était pas le plus élégant des buts, mais bien le résultat d’une détermination sau-vage de la part d’Amber Foster qui, après avoir reçue la passe de Joelle Charlebois, s’est débattue devant les poteaux avant de faire la touche mar-quante. La joute n’a pas perdu de son

intensité après le premier but, les Ravens n’avaient pas dit leur dernier mot. Elles ont eu plusieurs occasions offensives dangereuses, notamment parce qu’elles étaient souvent en avantage numérique, les Gee-gees ayant récoltées quatre punitions dans les dix premières minutes de jeu. Il faut dire toutefois que les lan-cers de l’équipe adverse laissaient un peu à désirer.

La deuxième période était chargée d’adrénaline. Les Ravens sont entrés dans l’arène avec l’esprit vengeur, n’étant derrière que par un point. La tension était poignante, mais loin d’être néfaste, le jeu des Gee-gees s’est raffi né de façon considérable. Si en première période, les joueu-ses avaient fait preuve d’une ardeur remarquable, la deuxième période était ponctuée de jeux de passe et

de déplacements franchement im-pressionnants, non seulement par leur exécution, mais également par leur valeur stratégique. L’excita-tion ne manquait pas et les Ravens semblaient de plus en plus paniqués alors que nos joueuses maîtrisaient le jeu. C’est dans ce climat frénéti-que que Brittany Paton a mené la rondelle au coin gauche du fi let, entraînant avec elle deux défen-seurs adverses, pour faire une passe en retrait en position dangereuse. Joelle Charlebois, démarquée, s’est précipitée à l’offensive et a tiré en mouvement, envoyant la rondelle directement dans le fond du fi let. La foule se réjouissait, à la 12e mi-nute de jeu, les Gee-gees menait par deux. En troisième période, le jeu a connu une fl uidité exceptionnelle. Nos joueuses, sans se fi er sur leur

avance, ont maintenu une pression offensive. Ceci leur a mérité leur troisième but à la 11e minute, lors-que Kim Kerr a placé la rondelle au-dessus de l’épaule gauche de la gar-dienne des Ravens après avoir reçu la passe de Joelle Charlebois.

Shelly Coolidge s’est dite très sa-tisfaite de la performance des fi lles. Elle a remarqué que l’équipe est très rapide et que les joueuses avaient profi té de cette qualité plus qu’aupa-ravant. Elle a également apprécié la constance du jeu en soulignant que les Gee-gees avaient exécutés dans les trois périodes, respectivement 11, 12 et 9 tirs cadrés.

Les Gee-Gees dans la cour des grandsHOCKEY MASCULIN

Les Redmen se sont imposés sur les Gee-Gees 3-2 dans un premier affron-tement de calendrier à la Place Banque Scotia. Photo par Karine Desjardins.

Les Ravens écraséesHOCKEY FÉMININ

Joelle Charlebois (à droite) a mar-qué à deux reprises dans la victoire de 3-0 d’Ottawa sur les Ravens de Carleton. Photo par Simon Cremer.Lire la suite p. 14

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Sports

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Sports le 5 novembre 2007

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Dan Plouffe

D’accord, elle n’est pas vraiment une grand-mère. En fait, elle n’a même pas d’enfants. Mais à 31 ans — une dizaine de plus que la plupart de ses co-équipières —Jessika Audet se mérité le sobriquet de « grandma » parmi les jeunes hockeyeuses des Gee-Gees.

Suite au départ de Megan Takeda et Julie Lalonde après la dernière saison, il semblait qu’il ne resterait que Melissa DiPetta comme gar-dienne avec de l’expérience univer-sitaire pour le Gris et Grenat. Mais Jessika Audet surveillait les pra-tiques et a redécouvert sa passion pour le hockey alors qu’elle suivait ses cours d’ergothérapie.

Un appel à l’entraîneur-chef Shel-ley Coolidge ainsi qu’un été pour se remettre en forme, et les Gee-Gees accueillaient une recrue qui a pour-tant déjà joué deux championnats universitaires, en plus de quatre an-nées d’expérience au sein de la Li-gue nationale de hockey féminin.

« J’avais un peu peur au début, car il y a une différence d’âge et je ne savais pas comment ça se passe-rait », avoue DiPetta. « Mais c’est vraiment facile de s’entendre avec elle. Elle est positive et elle jase beaucoup. Elle a été formidable et c’est une bonne gardienne avec qui travailler. »

Pour sa part, Audet n’est pas gê-née par les moqueries concernant son âge. Au contraire, elle trouve ça drôle.

« J’aime ça parce que ça démontre que je suis acceptée dans l’équipe. On dit tout le temps qu’on taquine ceux qu’on aime. S’il y avait trop un gros respect, du genre “C’est Jess, il faut faire attention.”, je ne me sen-

tirais pas comme faisant partie de l’équipe. »

Mais elle n’a pas peur de taqui-ner les autres non plus, ajoute-t-elle en notant que parfois Coolidge doit même intervenir. « Shelley m’a dit de me calmer un peu, et une des fi lles m’a dit «Yeah grandma, act your own age.» C’est drôle de même. »

Peut-être n’est-ce pas si extra-ordinaire qu’Audet soit revenue au circuit universitaire après avoir constaté que ses meilleurs souvenirs du hockey proviennent de ses cinq ans avec les Stingers de Concordia (elle a encore deux ans d’éligibilité à contribuer aux Gee-Gees car le hockey féminin n’était pas encore reconnu comme sport offi ciel en 1995-96 et 96-97).

Pendant sa carrière à Concordia, Audet a remporté les deux premiers championnats universitaires de l’histoire et a participé à des camps de sélection pour l’équipe nationale canadienne. Quand les Stingers avaient affronté l’équipe nationale américaine avant les Jeux olympi-ques de 1998, Audet avait bloqué 72 tirs lors de la défaite de 4-2 face aux troupes menées par Cammi Gra-nato, une de ses anciennes co-équi-pières à Concordia.

Elle a ensuite joué trois saisons pour le Wingstar de Montréal et une autre pour l’Avalanche du Québec, aussi à Montréal, dans la Ligue na-tionale. Mais ce n’était pas la même chose à cause du coût d’environ 1 000 $ pour jouer et des pratiques à 22h.

« Ça a été un gros changement de vie du hockey universitaire à la vraie vie où il faut travailler, puis tu essaies de jouer au hockey en même temps », dit Audet en expliquant que les gérants ne comprenaient

pas bien cette réalité. « Ce n’était plus amusant. C’était rendu une obligation d’aller à l’aréna, d’aller pratiquer. Quand tu es sur la glace et ça ne te tente pas d’être là, je pen-se que c’est le temps de prendre un break. »

Pendant une année complète, Audet — pour qui la première ques-tion à poser à son père militaire lorsqu’ils déménageaient portait sur la présence ou non d’une équipe de hockey près du nouveau domicile — n’a pas du tout joué, ni même re-gardé de hockey.

Audet s’était alors trouvé des contrats à court terme comme thé-rapeute sportive — notamment pour l’Impact de Montréal, au soccer — maiss’est lassée de cette instabilité

et du fait qu’elle n’était pas certifi ée comme physiothérapeute. Elle a donc décidé de retourner à l’école. Sa passion pour le hockey est alors re-venue grâce à un tournoi auquel elle a participé à St-Jérôme et c’est ainsi que débutait le « 1-2 punch » — ter-me qu’utilise Coolidge pour décrire le tandem d’Audet et DiPetta.

Coolidge ne sait pas s’il y aura une gardienne qui jouera plus que l’autre au cours de la saison, et c’est exacte-ment cela qui l’enthousiame : « Nous sommes dans une situation très agréable ici, car je ne peux pas vous le dire. Ce n’est pas, «Oh mon Dieu, il faut le garder secret.» Celle qui jouera aux plus grands matchs sera celle qui se poussera le plus fort sur la glace et lors des entraînements. »

En quatre matchs des Gee-Gees, Audet a enregistré la seule victoire. Elle a aussi alloué deux buts dans une perte contre Concordia (marque fi nale de 4 à 1). DiPetta a quant à elle été battue par McGill (4 à 0) et Car-leton (3 à 2 en fusillade). Mais c’est le blanchissage d’Audet au match d’ouverture à Concordia qui fut spé-cial pour elle. : « Je retournais à la même patinoire où j’avais joué pen-dant cinq ans, mais à l’autre bout. C’était un peu étrange », dit Audet. « J’ai bien aimé. Ça a donné un petit boost — peut-être pour montrer au coach de l’autre bord, «Regarde, je suis encore capable.» Les exploits que j’ai réalisé dans le temps avec Concordia, j’aimerais ça peut-être les revivre avec les Gee-Gees. »

« Grandma » de retour dans l’enclaveHOCKEY FÉMININ

Jessika Audet fait ressentir sa présence devant le fi let ottavien. La gardienne apporte une expérience préciseuse à une très jeune formation. Photo par Simon Cremer.

« Je ne parle pas français ». C’est, parait-il, une phrase (en russe dans le titre, si vous vous de-mandiez) que les médias sportifs québécois ne peuvent plus supporter. Encore cette semaine, on tombait sur le dos du capitaine du Canadien de Montréal, Saku Koivu, parce qu’il ne sait pas parler français, ou très peu, après douze ans à porter l’uniforme du tricolore.

D’un côté, les médias et le public réclame un capitaine du CH qui peut du moins se débrouiller en français. Et ils ont tout à fait raison. C’est la moindre des choses, dans une institution typiquement québécoise comme le Canadien de Montréal, d’avoir une forte iden-tité francophone.

Mais l’entraîneur-chef du Canadien, Guy Carbonneau, a été le premier à prendre la dé-fense du joueur de centre fi nlandais. « Tout ce que je demande à mes joueurs, c’est de parler anglais ». Voilà, c’est triste mais c’est comme

ça :l’important, c’est que tout le monde au sein de l’équipe puisse se comprendre.

C’est pour faciliter le travail de tout le monde que la langue parlée sur la patinoire est l’anglais, et non parce que le français n’est pas important. C’est une autre histoire pour les relations avec le public montréalais.

Tout le monde sait que dans les belles an-nées, le CH avait priorité sur les droits de tous les joueurs québécois, et était de ce fait une formation très francophone (quoique ça ne. Aujourd’hui, pour toutes sortes de raisons, Montréal n’a plus ce monopole, et n’a d’autre choix que de se bâtir une équipe multieth-nique (tchèque, française, suisse, slovaque, russe, etc.) comme tout le monde. Reste que la réalité du marché montréalais est unique en ce sens qu’ils demandent qu’une part du Canadien reste belle et bien francophone.

Andrei Markov a fait preuve d’un bel ef-

fort pour répondre à ce besoin. Lorsqu’il a annoncé la signature de son nouveau contrat le printemps dernier, le taciturne défenseur russe, qui habituellement reste loin des mi-cros, a commencé la conférence de presse en français.

Idem pour les joueurs anglophones qui font l’effort de parler en français aux journalistes francophones (la plupart du temps de Mon-tréal). Brad Richards, Todd White ou Sidney Crosby, pour ne citer que ceux-là, font preuve d’une grande classe à mes yeux.

Ce qui me rappelle drôlement la situation des équipes sportives de l’Université d’Ot-tawa. Les Gee-Gees ont un avantage unique pour le recrutement, puisqu’ils peuvent à la fois intéresser les étudiants anglophones et francophones.

Dans les universités à l’ouest d’Ottawa, la vaste majorité des athlètes universitaires parlent

anglais. C’est l’inverse au Québec, puisque tout le monde, à quelques exceptions près (Concordia, McGill…) est francophone. Reste que dans les deux cas, la langue ne pose pas de problème.

Ici, à chaque année, les athlètes se pointent en ne parlant que le français ou que l’anglais. Le phénomène de séparation, voire de clique est pour ainsi dire naturel.

Par contre, les athlètes des les équipes de l’Université sont souvent obligés, ou du moins fortement encouragés à l’apprendre, l’autre langue, eux. Les athlètes francophones font l’effort de parler anglais, et vice-versa. Pour des raisons pratiques, encore une fois, c’est l’anglais qui prédomine la plupart du temps.

Mais en bout de ligne, cet effort supplé-mentaire créé un lien spécial entre les mem-bres de ces formations, peut-être exclusif aux Gee-Gees.

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ProlongationSimon Cremer, chef de pupitre, Sports

« On aurait dit que les fi lles étaient plus motivées, plus concentrées cette semaine. Nous étions très bien pré-parées », a partagée Joelle Charle-bois, l’étoile du match. Notons aussi

la solide performance de Jessica Audet, qui en est à son deuxième blanchissage de la saison. « Ce qui impressionne chez elle, c’est son assurance, sa participation au jeu et son leadership au sein de l’équipe », a mentionnée l’entraîneure.

Suite de p. 13

La troupe de Steve Johnson a rem-porté son match de demi-fi nale 1-0 en tirs de barrage contre les Golden Hawks de Laurier, samedi dernier. Katarina Vulic a brillé dans la vic-toire des siennes, réalisant plusieurs

arrêts-clés, notamment en fusillade. Courtney Luscombe a réussi le but gagnant.

Les Gee-Gees se sont par contre inclinées en fi nale du Sports univer-sitaire ontarien, dimanche, s’incli-

nant en surtemps face aux Lions de York. Malgré avoir perdu son titre provincial, le Gris et Grenat prendra part au championnat national la se-maine prochaine, au Cap-Breton.

-Simon Cremer

Ottawa au championnat national en soccer féminin

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le 5 novembre 2007 • Vol. LXXV No.9

Éditorial

109, rue OsgoodeOttawa (Ontario)K1N 6S1613 421 4686

RÉDACTION

Rédacteur en chefWassim Garzouzi819 208 [email protected]

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ActualitésAndréanne Baribeau (Chef de pupitre)[email protected] Dorais (Adjoint)[email protected]

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SportsSimon Cremer (Chef de pupitre)[email protected]

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La Rotonde est le journal étudiant francophone

de l’Université d’Ottawa, publié chaque lundi

par la Fédération étudiante de l’Université

d’Ottawa (FÉUO), et distribué à 6000 copies

dans la région d’Ottawa-Gatineau. Il est fi nan-

cé en partie par les membres de la FÉUO et

ceux de l’Association des étudiants diplômés.

La Rotonde est membre du Carrefour inter-

national des presses universitaires franco-

phones (CIPUF) et de la Presse universitaire

canadienne (PUC).

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le 5 novembre 2007

RÉFORME DU CA : EXAMEN RÉUSSI POUR LA FÉUO

RÉFORME DU CA P. 03 BULLETIN DE L’EXÉCUTIF P. B1-B4

ÉDITORIAL P. 15

L a Rotonde publie cette semaine son bulle-tin annuel de mi-mandat des membres de l’exécutif; la seule évaluation de ce genre à laquelle nos représentants étudiants

auront à se soumettre cette année. Voilà précisé-ment le problème.

Notre bulletin se veut une évaluation du travail accompli jusqu’ici par les six membres de l’exé-cutif de la FÉUO et a pour but de tenir nos repré-sentants responsables de leurs agissements.

Il est diffi cile de dissocier les réussites d’une personne du reste de l’exécutif, puisque juste-ment, la quasi-totalité des décisions se font à l’unanimité. Lorsque Danika Brisson, vice-pré-sidente aux affaires étudiantes, annonce plus de

fonds pour les clubs, est-ce sa vision ou celle du vice-président aux fi nances? C’est une complexité à laquelle notre équipe éditoriale a eu à faire face. Nous avons décidé de donner des points pour les membres de l’exécutif qui s’appropriaient une lutte en particulier, en faisant leur propre cheval de bataille.

Aucun des six membres ne fait un travail in-satisfaisant. Toutefois, chacun pourrait faire mieux.

Il reste que les efforts collectifs de ces six mem-bres ont donné des résultats impressionnants.

La décision, renversée par le Conseil d’ad-ministration (CA) par la suite, de permettre aux étudiants de se prononcer sur l’adhésion

à la Fédération canadienne des étudiants et étudiantes, l’ouverture d’un Centre de déve-loppement durable prévue pour le mois de janvier, l’allocation de fonds supplémentaires pour les clubs, l’aménagement d’une salle de ressources pour les clubs, l’embauche d’une coordonnatrice à l’environnement, l’adoption de campagnes politiques engagées, la réforme majeure du CA, … Et nous ne sommes qu’au mois d’octobre.

Espérons que les projets majeurs, notamment les amendements constitutionnels et la diversi-fi cation des événements sociaux de la FÉUO, se concrétiseront d’ici le mois de mai, pour compen-ser la stagnation des dernières années.

L e Conseil d’administration (CA) a appuyé un amendement constitutionnel réfor-mant sa structure et permettant aux étu-diants d’élire directement les membres.

Il ne faut pas minimiser l’importance de ce vote historique.

Depuis trop longtemps, les membres du CA étaient des représentants des corps fédérés, et ce, indépendamment du nombre d’étudiants que ceux-ci représentent. Prenons les exemples les plus extrêmes; l’Association étudiante de la faculté des arts, qui représente 5000 étudiants, ne dispose que d’un seul siège, tandis que l’Asso-ciation étudiante en études des femmes, avec ses 38 membres, a également un représentant au CA. La réforme vient remédier cette incohérence en ajustant le nombre de sièges par faculté, plutôt par corps fédéré, et en le rendent proportionnel au nombre total d’étudiants.

Selon l’ancien système, si un étudiant voulait siéger sur le CA de la FÉUO, il devait se faire élire comme président de son association étudiante, avec tous les enjeux internes que cela implique, lors d’une élection où sont débattus des sujets qui ne concernent aucunement la gérance de la FÉUO. Cet étudiant aurait à organiser une semaine de bienvenue ainsi que des soirées sociales pour les étudiants et à représenter les étudiants de son as-sociation à l’administration de sa faculté.

Le plus grand problème de l’ancien système était justement cette présomption qu’un étudiant qui désire contribuer à la vie sociale de son as-sociation étudiante, s’intéresserait également à la gérance de la FÉUO, ce qui n’est justement pas le cas.

Créée il y a un peu plus de 30 ans, la FÉUO semble fi nalement atteindre la maturité d’un vrai syndicat étudiant, qui saisit la distinction entre

les questions légales, fi nancières et sociales. Rien n’empêche un étudiant qui désire s’impliquer de choisir la gérance et le social, mais contrairement aux années passées, le désir de faire les deux ne sera plus présumé.

La décision de tenir des élections directes per-mettra également aux étudiants de connaître à l’avance les intentions et la plate-forme de leurs représentants au CA.

Le CA n’est toutefois pas sans reproche. Les articles portant sur la possibilité d’accorder une procuration étaient discutables et tout simple-ment improvisés. Malheureusement, le CA a re-fusé d’amender la proposition.

Malgré tout, c’est une victoire pour tous les étudiants. Pam Hrick, présidente de la FÉUO, qui a décidé de faire sienne cette lutte, ainsi que les autres membres du Comité consultatif pour la réforme du CA méritent toutes nos félicitations.

Exécutif de la FÉUO : B+

Réforme du CA : A

C ’est ainsi qu’une saison remplie de pro-messe pour l’équipe de football prend fi n. Après une saison régulière de rêve, les Gee-Gees n’ont pas su s’imposer

face à l’Université Western Ontario, perdant 23-16 lors des demi-fi nales de l’Ontario.

Cette défaite était évidemment un très dur coup pour la formation de football comme telle, mais aussi pour tout le Service des sports de l’Université d’Ottawa. Ce n’était pas le résultat attendu d’une équipe classée deuxième au pays

toute l’année. Et certainement pas la nouvelle qu’on attendait, après celle du départ de quatre vétérans de l’équipe de basket-ball féminin.

La déception se lisait sur le visage de tous les membres de l’équipe de promotion des Gee-Gees, samedi. Le football était le fer de lance du Gris et Grenat, et on espérait une participation plus lon-gue aux séries de championnat pour attirer plus d’attention vers les équipes interuniversitaires.

Malheureusement, cette stratégie a échoué pour l’équipe de football, qui n’a pas été en me-

sure d’attirer plus de 2000 étudiants pour son match fi nal. Sans vouloir pointer du doigt qui que ce soit, il ne faut surtout pas que l’équipe de promotion des Gee-Gees prenne relâche. Toutes les personnes impliquées auprès des Gee-Gees réalisent à quel point la défaite de sa-medi est diffi cile pour la communauté sportive du campus et il faut maintenant innover pour ne pas donner l’impression que les Gee-Gees de 2007-2008, c’était l’équipe masculine de foot-ball, et rien d’autre.

Momentum des Gee-Gees :D

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Simon [email protected]

Sports

QUARTS DE FINALE DEMI-FINALES COUPE YATES

[3] QUEEN’S

[6] WESTERN

19

27VS

[4] MCMASTER

[5] GUELPH

21

25VS

VS

FOOTBALL > SÉRIES ÉLIMINATOIRES

*Laurier et Ottawa ont obtenu des laisser-passers pour les demi-fi nales en terminant au sommet du classement du calendrier régulier du SUO.

[1] OTTAWA*

[6] WESTERN

VS16

23

[2] LAURIER*

[5] GUELPH

VS31

38

[5] GUELPH

[6] WESTERN

Simon Cremer

L ’équipe de football de l’Univer-sité d’Ottawa semblait partie pour la gloire, après une saison

régulière parfaite. Les Mustangs de l’Université Western Ontario en ont décidé autrement, alors qu’ils se sont imposés 23-16 au Stade Frank-Clair, samedi dernier.

Cette victoire surprise des Mus-tangs leur permet d’accéder à la fi nale du championnat du Sport universitaire ontarien (SUO), la Coupe Yates. Ils y affronteront les Gryphons de Guelph, qui ont égale-ment joué les trouble-fêtes en bat-tant les Golden Hawks de l’Univer-sité Wilfrid Laurier. Ironie du sort, ce sont les deux équipes perdantes de cette fi n de semaine qui s’étaient affrontées au Parc Lansdowne pour la Coupe Yates en 2006, fi nale qu’Ottawa avait dûment rempor-tée.

Le match semblait pourtant bien parti pour les Gee-Gees. En début de premier quart, Mathieu St-Hilaire a failli inscrire Ottawa au pointage, mais la passe de tou-ché qui lui était destinée a été in-terceptée dans la zone des buts. C’est finalement les Mustangs qui ont marqué les premiers, grâce au placement de Derek Schiavone. Ara Tchobanian assurait la répli-que des Gee-Gees, alors qu’il réus-sissait deux placements de 13 et 24 verges pour donner l’avance aux

siens en début de deuxième quart. Un simple de Western réduisait l’avance à 6-4 à 10:11, avant que le porteur de ballon Davie Mason ne complète un premier touché pour les Gee-Gees, grâce à une course de 36 verges. La conversion de Tchobanian et un autre placement, de 38 verges cette fois, donnaient une priorité de 16-7 à Ottawa à la mi-temps.

Malgré une défensive qui s’était montrée jusque là très solide du côté des Gee-Gees, une bévue a laissé le champ libre à Dave Clayton, l’une des cibles préfé-rées du quart Michael Faulds, lui permettant d’inscrire un touché, grâce à une passe de 62 verges. La conversion de Schiavone amenait les Mustangs à un seul point d’Ot-tawa.

Le tandem Faulds-Clayton frap-pait une nouvelle fois, alors que le receveur complétait une passe de 62 verges, pour donner l’avance à Western. John Surla scellait défi -nitivement l’issue du match sur le dernier jeu, après qu’une tentative de conversion touchait l’extérieur d’un poteau pour se retrouver dans la zone des buts.

Dans la défaite, le porteur de bal-lon Davie Mason a tout de même connu un match impressionnant, totalisant 163 verges sur 17 récep-tions. N’eût été d’une blessure sur-venue au début du troisième quart, qui l’a gardé sur les lignes de côté

Ottawa 16 Western 23

Une profonde déception

FOOTBALL

Dave Clayton a réussi deux touchés pour permettre aux Mustangs de l’emporter sur Ottawa samedi, mettant fi n à une saison jusque là parfaite pour les Gee-Gees. Le noyau de jeunes joueurs retournant devra assurer le relai en 2008 . Photo par Frank Appleyard.

Basket-ball fémininÀ Carleton, 19h00

MARDI 6 NOVEMBRE

CALENDRIER

Hockey masculinContre le CMR, 14h, Complexe

sportif

Volley-ball fémininContre Lakehead, 14h, Gymnase

Montpetit

SAMEDI 10 NOVEMBRE

Hockey masculinContre Queen’s, 19h, Complexe

sportif

Volley-ball fémininContre Lakehead, 19h, Gymnase

Montpetit

VENDREDI 9 NOVEMBRE

pendant la majeure partie du reste de la rencontre, le match aurait peut-être pu se terminer autre-ment. Mais l’attaque au sol n’était pas vraiment le problème des Gee-Gees.

« Notre quart arrière n’a pas four-ni aujourd’hui », expliquait l’entraî-neur-chef Denis Piché. Josh Sacobie n’a été que l’ombre de lui-même.

Le quart de quatrième année, qui a brillé en calendrier régulier, a eu de la diffi culté à trouver son rythme, ne complétant que 18 de ses 42 passes, en plus d’être intercepté à deux re-prises.

L’heure est maintenant au bi-lan pour la troupe de Denis Piché. Malgré une saison régulière tout simplement spectaculaire, il va

sans dire que l’équipe de football se souviendra avec une certaine amer-tume de la saison qui vient d’arri-ver à terme, sans doute un peu plus tôt que prévu. Avec le départ d’éléments clés comme Naim El-Far et Kevin Kennedy, et le retour incertain de Josh Sacobie, diffi cile de dire ce qui attend les Gee-Gees en 2008.