1. Introduction 2. Un abattoir urbain, opportunité pour réassumer collectivement la mort ? 3. L’abattoir rituel, penser autrement l’abattage 4. Le retour de l’animal

4.1 Un nouveau marché aux bestiaux 5. L’abattoir va à l’animal

5.1 Pour les petits élevages, les camions abattoirs 5.2 L’un n’empêche pas l’autre

6. L’abattoir connecté, « transparent »; éviter le scandale 7. Le transport des animaux

7.1 Visibilité du transport, transport plus confortable 7.2 Le transport par péniche 7.3 Eleveurs locaux

8. Notre proposition : un abattoir présent, rassembleur ; réassumer collectivement l’abattoir ? 9. Qualité de vie des uns, qualité de mort des autres 10.Conclusions

1. Introduction Un abattoir en ville, plus que sa simple présence, était, pour nous, une occasion de nous re-questionner sur les mœurs de nos sociétés actuelles, sur des questions plus larges : de la présence de la mort, ou du contact à l’animal … Nous verrons dans le carnet des normes comment l’abattoir, l’animal, la mort ont disparu du paysage… A cet égard, des lectures intéressantes comme « Etre bête » de Jocelyne Porcher ainsi que d’autres lectures, nous ont permis de nous pencher sur d’autres questions : le bonheur animal, la responsabilité collective qu’endosse l’abatteur, l’éleveur, le bonheur animal… Une des conclusions que nous avions tirées de ces lectures fut la relation intime des qualités de vie, de mort, des animaux, des hommes… Ce point fut pour nous la base d’une grosse partie de nos questionnements du projet remis en janvier… Comment redonner à l’abattoir sa dimension symbolique de responsabilité collective ? Le chapitre « les normes morales » dans le carnet « les normes », essaye, de façon certes non-exhaustive, de communiquer nos impressions, nos points de vue sur ces questions. Ce carnet essayera quant à lui d’aller plus loin pour réexaminer ces mêmes thématiques dans un cadre urbain.

2. Un abattoir urbain, opportunité pour

réassumer collectivement la mort ? Ce point est développé plus en détail, dans le chapitre « L’abattoir

d’Anderlecht, un atout pour un avenir différent ? » Dans le « carnet # 1 : Pourquoi conserver l’abattoir d’Anderlecht ? »

La présence d'un abattoir, en fonction, dans une ville est aujourd'hui quelque chose d'inédit. En France notamment, il n'en existe plus. C'est pourquoi un abattoir au centre-ville est un lieu d'expérimentation incroyable. Sachant que l'abattoir industriel n'a pas vraiment sa place dans la ville, voici la question qui, selon Jocelyne Porcher, pourrait être posée: « Que serait un abattoir pris en charge collectivement? C'est-à-dire, soucieux de la qualité du travail, du respect de l'animal, où la mort serait assumée collectivement (et pas seulement par les travailleurs des abattoirs), où pourrait être réintroduit du rituel. Il est clair que cela demande de revenir, jusqu'à un certain point, sur l'organisation Tayloriste du travail ...1 ». Par son caractère unique, un des derniers abattoirs urbains en Europe, le site des abattoirs d’Anderlecht offre une opportunité de projet de développement (local-régional) différencié. A côté du simple dilemme du maintien ou de la disparition de la chaîne d’abattage, se profile un troisième scénario : une « chaîne » alternative et un programme de fonctions lui étant associé ; selon nous, plus qu’un scénario : une opportunité !

3. L’abattoir rituel, penser autrement

l’abattage

La question de l’abattage rituel sera développée plus spécifiquement dans le carnet des normes. Notons juste ici quelques points importants qui, dans un cadre urbain et surtout à Bruxelles où est fortement présente une

1 Extrait du Compte-rendu d’une rencontre de l’atelier Unité 21de l’ISACF La

Cambre avec Jocelyne Porcher le Vendredi 20 février 2010 disponible sur http://ouezab.wordpress.com/

communauté musulmane, se présentent comme une particularité à ne pas négliger… Dans la culture musulmane, par le rituel instauré lors de la mise à mort des animaux, se développe un autre rapport symbolique vis-à-vis de la mort, ainsi que de notre rapport aux animaux. D’autre part, l’Aïd el kebir2 garde cet acte de mise à mort présent dans l’espace public, cet événement étant célébré généralement, en famille, mais à l’échelle de la communauté. Ce qui est intéressant à conclure de cette célébration, c’est qu’elle permet de refaire assumer communautairement la mise à mort des animaux. Néanmoins, il faut se poser la question de la présence ambigüe, voire même un non-sens selon Jocelyne Porcher, de l’abattage rituel dans un abattoir industriel. « En abattoirs industriels, un rituel,

quel qu'il soit, est impossible à respecter du fait des contraintes de

temps, des cadences qui accablent les travailleurs, du nombre

d'animaux dont ils ont la charge et du sens même du travail. Il est,

au contraire, le plus souvent vécu par les travailleurs comme une

violence supplémentaire, envers les animaux et envers eux-mêmes,

dépourvue de toute intelligence collective. »3.

Enfin ce rituel constitue une piste sûre de remise en question de notre rapport à la mise à mort…Selon Jocelyne Porcher : « … Au-delà

des aspects techniques, il s'agit donc ici de convoquer et de

reconnaître, individuellement et collectivement, un ensemble de

règles morales, voire de rituels de mise à mort. En effet, le caractère

rituel de l'abattage des animaux, c'est-à-dire la prise en compte de

sa dimension symbolique, renvoie aujourd'hui essentiellement à la

production de viandes halal et casher.

2 Grande fête musulmane, qui rappelle l’égorgement d’un bélier par Abraham, en

substitution du sacrifice de son fils ordonné par Dieu 3 http://www.inra.fr/sad/publications/fasade.html

Or, les discours des éleveurs et des abatteurs témoignent, en dehors

de toute contrainte religieuse, d'un désir de ritualisation du travail

d'abattage et d'une quête de sens dépassant le geste productif. »

4. Le retour de l’animal

4.1 Un nouveau marché aux bestiaux

Certains projets de l’atelier remettaient un marché aux bestiaux sur le site d’Anderlecht : certains (l’abattoir s’affirme, l’abattoir se greffe à la halle) remettaient un marché-étable sous la halle ; d’autres, re-questionnaient la présence animale en ville en réimplantant un marché au bétail, côté canal. Sors de notre première exposition, nous avons pu en parler avec différents acteurs du site sur la question. Mr Blancke nous dit que le marché sous la halle occasionnait des infiltrations dans les caves ; d’autre part, pour les normes en matière d’hygiène, le marché aux bestiaux pour les normes d’hygiène ne pouvait normalement acheminer que des animaux destinés à être abattus à Anderlecht, parce que les animaux destinés à être abattus ne peuvent être mis en contact avec d’autres animaux ; enfin, le marché aux bêtes avec ce qu’il en restait ne permettait pas l’investissement dans un nouvel édifice pour la fonction. Mr Geeroms, interviewé sur la question, nous disait que « la

disparition du marché au bestiaux, c’est le début de la fin ! »4.Selon

lui, cette disparition présage en quelque sorte un manque de

4 Actionnaire d’ABATAN, Gérant de Geeroms SPRL qui s’occupe du traitement des

peaux sur le site des Abattoirs d’Anderlecht.

volonté de conserver la richesse de la filière quasi complète de production de viande, présente à Anderlecht.

Fête du Bœuf Gras à Anderlecht

Selon certains grossistes interviewés sur la question, la disparition du marché dans l’état dans lequel il était n’a pas beaucoup affecté leurs activités. Amar5, interviewé sur la question, répond : « De toute façon, une grosse partie de nos animaux ne venaient déjà pas des marchés d’Anderlecht ». D’autres par contre, souligneront des problèmes : « Aujourd’hui les animaux font des transports inutiles pour rien. Il n’y a actuellement que deux marchés principaux : Ciney et Bruges, et Bruxelles avait l’avantage d’être situé au centre. Aujourd’hui un animal peut être transporté par exemple d’une région proche de Bruxelles à Bruges pour être vendu puis revenir ici pour être abattu ! »6. Par rapport à la fermeture des marchés aux bestiaux, Jocelyne Porcher7 considère que cette fermeture ne s'explique pas vraiment

5 Grossiste situé au local 1.09

6 Koen, travailleur chez Abaco et éleveur

7 Extrait du Compte-rendu d’une rencontre de l’atelier Unité 21de l’ISACF La

Cambre avec Jocelyne Porcher le Vendredi 20 février 2010 disponible sur http://ouezab.wordpress.com/

par de nouvelles normes d'hygiène, plus strictes, européennes, etc... Elle serait plutôt l'effet du travail des « protecteurs des animaux » qui ont été très critiques quant à ces marchés et qui ont rendu ce qui s'y passait publiquement visible (images). Elle attire également l’attention sur le fait que la fin de ces marchés ne signifie pas la fin de la chaîne d’abattage, celle-ci peut continuer, « nourrie » par des animaux venant d’ailleurs. Et d’autant moins visibles !

5. L’abattoir va à l’animal

5.1 Pour les petits élevages, les camions abattoirs

Une des conclusions à laquelle était arrivé l’atelier les premières années en s’interrogeant sur la problématique avait retirées les premières années en se questionnant, sur la problématique du stress des animaux avant l’abattage, était que l’abattoir devait se rendre à l’animal et non l’inverse. Mais il est clair que, avoir un abattoir à côté de chaque élevage n’est pas pensable…Des camions abattoirs existeraient en Autriche ; Jocelyne Porcher 8 de INRASAD s’est penchée sur un modèle de camion abattoir avec un designer, Eric Daru9 : « Que les animaux soient issus d'un système de

production ou d'un autre, ils seront, à quelques accommodements

près, abattus dans les mêmes abattoirs et transportés dans les

mêmes conditions et en fonction d'une même organisation du

travail. Ce constat met au jour une faille importante dans la

8 Les recherches de Jocelyne Porcher portent notamment sur la relation de travail entre

êtres humains et animaux en élevage UMR INRA-SAD Activités, Produits, Territoires / CNAM Laboratoire de psychologie du Travail et de l’Action 9 Eric Daru est designer, diplômé du State College (mémoire encadré par Jocelyne

Porcher 2004)

cohérence des systèmes qui revendiquent de faire des produits de

qualité tout en respectant le bien-être des animaux. Le concept de

camion à double fonctionnalité que nous proposons ici vise à

combler partiellement cette faille. Il revisite la notion de "bétaillère"

et propose un outil d'abattage des animaux sur l'exploitation… … Ce

camion (modèle et marque déposés par l'INRA), qui associe un

module de transport d'animaux à un module d'abattage des

animaux à la ferme, pourrait offrir aux éleveurs et aux transporteurs

un outil innovant du point de vue des représentations et de la

conception technique ; l'objectif étant de finaliser le processus

inabouti des systèmes d'élevage respectueux des animaux… »10

.

10

Concevoir des alternatives à l'organisation industrielle du travail en élevage. Un camion pour le transport et l'abattage des animaux, Jocelyne Porcher, Eric Daru, INRASAD. http://www.inra.fr/sad/publications/fasade.html

5.2 L’un n’empêche pas l’autre

Lors des rencontres au Curo-hall du 18 juin 2011, la question de ces camions abattoirs a été amenée au débat. Jocelyne Porcher, entre-autres, a bien précisé que ce genre de dispositif ne serait possible que pour les petites productions de quelques vaches et non les grandes productions.

6. L’abattoir connecté, « transparent »;

éviter le scandale « Des animaux qui s’échappent? ça arrive, des fois les policiers s’y

connaissent, des fois, c’est des cons ! »11

.

« La seule relation qu’ont les gens actuellement avec les abattoirs

ce sont les côtés négatifs…c’est quand Gaïa fait un scandale sur la

maltraitance, ou c’est quand un animal s’échappe, c’est ça que les

gens voient ! ».

«Vous savez, c’est nous qui appelons Gaïa ! »12

.

Ces trois interviews réalisées avec des ouvriers13 à notre arrivée dans les abattoirs nous ont bel et bien confirmé nos questions sur la publicité de l’abattoir actuel… Mais à côté de la question de la visibilité de l’abattoir, des propositions plus pratiques permettraient, selon les ouvriers et grossistes rencontrés, « d’éviter le scandale », comme ils le disent. D’une part, il faudrait une meilleure connexion de l’abattoir avec les autorités locales, concernant des problèmes occasionnels, les animaux qui s’échappent… : « parfois on est vraiment bien servis, les

11

Première interview réalisée lors de notre venue aux abattoirs, avec R…, travailleur chez Delafresh. 12

Interview de M… le même jour 13

Ouvriers de la chaîne d’abattage et des salles de découpe

policiers viennent avec un sniper : un coup et tac ! Et il vise où tu le

veux en plus, en plein dans le crâne si tu le veux ! ». Mais ce qu’ils ne comprennent pas, c’est pourquoi, alors que l’abattoir est là depuis des années, ils n’appliquent pas la même procédure à chaque fois, « parfois j’ai l’impression qu’ils ne savent pas c’est quoi un taureau

de 1 tonne qui te fonce dessus! ». D’autre part, sur les maltraitances animales, les ouvriers avouent que ce sont eux qui appellent Gaïa, anonymement ! De ce point de vue là, ils nous font une parenthèse sur la transparence qu’il y avait dans les dernières années du marché aux bestiaux, par la caméra installée par ABATAN. Concernant le travail dans les étables avant l’abattage, ils sont conscients que ce genre de dispositif exercerait une pression sur les ouvriers, et n’est pas envisageable, mais selon leurs dires, ce n’est pas là que se situe le problème, c’est quand un animal souffrant doit attendre une nuit de plus, à cause de problèmes organisationnels, « et pour ça, on pourrait changer quelque chose, au lieu de nous

mettre, nous, dans l’illégalité…14

».

7. Le transport des animaux «

15L'activité des transporteurs a pour objet de conduire des animaux

d'un point à un autre du territoire. Il peut s'agir d'une vente

d'animaux, d'un échange, d'un déplacement pour saillie... Il peut

s'agir également de conduire les animaux à l'abattoir. »

14

En effet, ils nous ont raconté qu’ils ont, à l’occasion, dû abattre un cheval soufrant, de façon “illégale”, et le déclarer mort, car sinon l’animal souffrant auraient dû attendre l’autorisation du vétérinaire… 15

Extrait de http://www.inra.fr/sad/publications/fasade.html

7.1 Visibilité du transport, transport plus

confortable

Dans le cas des abattoirs d’Anderlecht, nous avions vu l’occasion de ces transports animaliers comme une occasion de pouvoir rendre visible « l’animal »… dans la ville. Selon nous, même si ce sont sans doute les instants qui précèdent le tragique, c’est justement cet instants qui doivent être le mieux pensé…Nous n’avions aucune expérience concernant cette question du transport animalier… si ce ne sont les plaintes de riverains concernant les odeurs… Nous avions pensé dans le cadre de notre projet que la visibilité permettrait à ces chauffeurs de se réapproprier leur métier et de l’assumer. Mais permettrait aussi, nous l’espérions, des conditions meilleures de transport ! Leur passage possible dans la placette centrale voulait ainsi reconnecter, cet acteur (le transporteur) dans le processus de l’abattage et lui redonner l’importance de son rôle ; mais aussi redonner la visibilité à l’animal, dans l’espace public. Concernant les abattoirs d’Anderlecht, nous n’avons pas pu rencontrer beaucoup de transporteurs, mais les différentes interviews des abatteurs et des transporteurs ont pu nous donner une idée des points qui posent problèmes. Le transport des cochons semblerait problématique, concernant leur concentration dans les camions ; celui des bovins moindre. Mais ce qui pose surtout problème c’est le parcours dans la ville qui occasionne un stress élevé et qui causerait la mort même de certains porcs par crise cardiaque…

7.2 Le transport par péniche

Un des groupes de l’Unité 21(D. Kummert, M. Calderone, M. Vargues,…) de cette année s’est vraiment penché sur la question. Dans nos discussions avec Mr van Assche, nous avons pu nous évoquer brièvement cette possibilité. Selon lui, ce serait une solution moyennant donc un dock de chargement commun à

l’extérieur de la ville où seraient acheminés tous les animaux : cela permettrait d’éviter le stress de la ville… Mais les questions sur le canal d’Anderlecht sont le centre d’une multitude d’acteurs et de processus beaucoup plus compliqués. Comme l’a mentionné O.Bastin, Bouwmeester de la région Bruxelles-capitale, une « marina » de péniches d’animaux aurait quelle singularité, quels arguments, face aux autres marinas tant ambitionnées actuellement sur le canal ? « Serait-elle plus « acceptable » ?»16.

7.3 Eleveurs locaux

Notre projet de janvier visait à une diminution de la capacité de l’abattoir d’Anderlecht et proposait en contrepartie de miser sur une augmentation de la qualité et de la traçabilité de la viande, sous la forme d’un label « anderlechtois » de la viande. (Éleveurs locaux de la périphérie bruxelloise sélectionnés, produisant d’une certaine manière, etc…) Actuellement, il n’y a pas de logique de géo-proximité concernant le lieu d’abattage des animaux. Beaucoup de facteurs causent des trajets très longs. Ce ne sont pas nécessairement les élevages les plus proches qui viennent faire abattre à Anderlecht. La disparition du marché aux bestiaux n’a pas arrangé la tendance. Quand on questionne Mr Van Assche, il remet en avant que la diminution de la capacité de l’abattoir futur devrait obligatoirement s’intéresser à d’autres filières (bio, etc…).

16

O.Bastin Bauwmeester de la région de Bruxelles capitale.

8. Notre proposition : un abattoir présent,

rassembleur ; réassumer collectivement

l’abattoir ? Notre projet, d’une part, par son architecture proposant un abattoir « présent » (voir carnet la présence de l’abattoir) dans l’espace public, ( mettant l’accent sur sa visibilité, sa « visitabilité », son rapport à l’espace public, au marché, au quartier, etc…) (voir carnet

#5 la présence de l’abattoir) dans l’espace public, et d’autre part, une architecture tentant de regrouper, abatteurs, éleveurs, citoyens ; ayant ainsi l’ambition de proposer un début pour un abattage réassumé collectivement.

9. Qualité de vie des uns, qualité de mort

des autres Nous avons pu voir à quel point l’acte de mise à mort des animaux nécessite de retrouver sa symbolique en redonnant sens au moment de la mort. Le moment de la mise à mort n’est vraiment pas un moment facile. Dans notre projet, même si ce genre de dispositif n’est sans doute pas pensé à la base pour de abattoirs de la taille de celui d’Anderlecht, nous proposions un dispositif facilitant l’acheminement des animaux à l’acte de mise à mort.

10. Conclusions Après confrontation de nos idées avec les acteurs locaux, mais surtout se basant sur nos convictions personnelles, nous concluons

que cet abattoir urbain, en fonction, constitue une opportunité inédite. En réponse à une tendance naïve qui voudrait progressivement faire disparaître les abattoirs de la scène urbaine publique. Il est important de repenser l’abattoir dans l’entièreté des questions philosophiques qu’il soulève, sur nos rapports à l’animal, à la mort dans nos sociétés contemporaines. Comme expliqué dans le carnet des normes, la tendance générale de la production globale visant à déconnecter totalement l’éleveur(ou l’animal), l’abatteur(ou la mort), et le consommateur(ou l’homme) ont fait entrer chacun des ces acteurs dans des logiques de rentabilité qui ne font, en fin de compte, le bonheur d’aucun d’eux… Penser un abattoir autre, c’est aussi l’occasion de re-questionner cette chaîne, à une échelle, certes, mais en espérant qu’elle engrange des changements à tous les niveaux.

DERNIERE VERSION 15/07/2011

NOTES