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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET SCIENCES DE GESTION MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE MAGISTERE EN MARKETING THEME POLITIQUE DE LANCEMENT D’UN NOUVEAU PRODUIT Enjeux des NTIC dans le secteur bancaire algérien. Etude de cas : le comportement des clients bancaires avec le multicanal PRESENTE PAR : MADJID BEKHTI Sous la direction du Professeur A. BENHABIB DEVANT LE JURY : BOUNOUA C. Professeur – Université de Tlemcen PRESIDENT BENHABIB A. Professeur – Université de Tlemcen ENCADREUR KERZABI A. Professeur – Université de Tlemcen EXAMINATEUR BENBOUZIANE M. Professeur – Université de Tlemcen EXAMINATEUR BENDIABDELLAH A. Professeur – Université de Tlemcen EXAMINATEUR ANNEE UNIVERSITAIRE 2012 - 2013

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  • REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

    MINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEURET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

    FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET SCIENCES DE GESTION

    MEMOIRE DE FIN DETUDESPOUR LOBTENTION DU DIPLOME DE

    MAGISTERE EN MARKETING

    THEME

    POLITIQUE DE LANCEMENT DUN NOUVEAU PRODUIT

    Enjeux des NTIC dans le secteur bancaire algrien.Etude de cas : le comportement des clients

    bancaires avec le multicanal

    PRESENTE PAR :

    MADJID BEKHTI

    Sous la direction du Professeur A. BENHABIB

    DEVANT LE JURY :

    BOUNOUA C. Professeur Universit de Tlemcen PRESIDENTBENHABIB A. Professeur Universit de Tlemcen ENCADREURKERZABI A. Professeur Universit de Tlemcen EXAMINATEURBENBOUZIANE M. Professeur Universit de Tlemcen EXAMINATEURBENDIABDELLAH A. Professeur Universit de Tlemcen EXAMINATEUR

    ANNEE UNIVERSITAIRE 2012 - 2013

  • Sommaire

    Introduction gnrale 1

    Chapitre un : le marketing des services bancaires face linnovation technologique 14

    Section I : Technologie et marketing : de lapproche produit lapprocheclient

    15

    Section II : Les consquences oprationnelles des usages numriques dans la dmarchemarketing

    19

    Section IV : Services bancaires et nouvelles technologies, deux secteurs qui sechevauchent

    45

    Chapitre deux : les stratgies du marketing multicanal 49

    Section I : Nouvelles formes de distribution des services bancaires, le multicanal 50

    Section II : La stratgie de lentreprise 56

    Section III : typologie de la distribution multicanal 60

    Section IV : Analyse du secteur bancaire algrien 76

    Chapitre trois : tude empirique 99

    Section I : la mthodologie de la recherche empirique 100Section II : Analyse des rsultats de recherche 106

    Conclusion gnrale 141

    Rfrences bibliographiques 146

    Annexes 153

    Table des matires 167

  • Introduction Gnrale 1

    INTRODUCTION GENERALE

  • Introduction Gnrale 20.1. Etat de la question

    Le progrs technique, qui ouvre de nouvelles perspectives conomiques, donne

    naissance de nouveaux produits, services, et mthodes de travail. Aujourdhui tant

    dans une re nouvelle de gestion des affaires, les grandes entreprises ont compris que

    la prennit et la survie de leurs activits, repose sur la maitrise et ladaptation de ces

    nouvelles technologies leurs stratgies.

    Depuis ses dbuts, le marketing n'a cess d'voluer et de s'adapter aux modes et

    aux changements socioculturels. N avec la grande consommation, des dmarches et

    des mthodes ne cessent d'tre formules pour dmocratiser et professionnaliser ce

    nouveau savoir-faire commercial, d'o l'apparition d'une vision moderne de

    l'entreprise 1. Cette dernire n'est plus au centre de son environnement comme le

    concevaient les industriels, mais elle est plutt tourne vers un march sur lequel

    agissent directement les concurrents, les clients et tout autre acteur.

    Ainsi, la notion de march va profondment modifier le fonctionnement des

    socits qui ont dsormais comme seul et unique objectif : le client et la satisfaction

    de celui-ci . La banque n'chappe donc pas ce principe.

    Ricardo GERVAIS dans : NTIC et systme bancaire2, affirme que le secteur

    bancaire a su imprimer une certaine dynamique grce une meilleure dfinition des

    procds en vigueur et une meilleure structuration du systme en gnral.

    Sa proccupation majeure est : comment l'intgration des NTIC apporte une

    rponse supplmentaire au problme de la saturation des canaux naturels de

    distribution de services bancaires ?

    1 SAVAGE Charle, cit par PISANI Francis & PIOTET Dominique. (2008) : Comment le web change lemonde . Edition Pearson ducation France, Paris (2008).2 Ricardo GERVAIS. (2009) : NTIC et systme bancaire . Edition Paris (2009).

  • Introduction Gnrale 3 La croissance acclre de la demande de services bancaires fera que les banques

    algriennes devront faire face au problme pineux de la saturation des canaux

    traditionnels de distribution de services bancaires, c'est ainsi qu'elles doivent donc se

    prparer aux nouvelles donns qui se dessinent de faon tre plus comptitive et ainsi,

    la dfinition d'un cadre financier de plus en plus technologique et innovateur leur

    permettra de rpondre aux exigences actuelles et futures du march 3.

    Le marketing relationnel connat un engouement certain dans les entreprises de

    services depuis prs de 15 ans, la banque prend aujourdhui conscience de son

    importance pour fidliser ses clients.

    Mais tous les clients doivent ils tre fidliss ?

    Et comment mieux connatre ses clients pour tre plus ractif leur

    demande?

    La gestion de la relation client permet de rpondre ces questions.

    Selon VIARDOT4, les entreprises qui ont russi survivre et grandir dans cet

    environnement conomique mouvant, ne ce sont pas celles qui ont ncessairement le

    meilleur produit ou service, mais ce sont celles qui ont la meilleure stratgie marketing,

    de par leurs capacits de commercialisation doffres innovantes, qui rpondent aux

    besoins rels des consommateurs .

    Le systme d'information marketing dans le nouveau contexte concurrentiel,

    soutient que l'environnement bancaire est devenu trs dynamique et concurrentiel5, et

    subit de nombreux bouleversements tels que la rvolution des NTIC, la diversit des

    produits et des services financiers, et la recherche de nouveaux marchs face une

    3 ZONNLINGER Monique, LAMARQUE Eric. (2004) : Marketing et Stratgie de la banque . EditionDunod. Paris (2004).4 VIARDOT Eric (2004): Successful Marketing Strategy for High-tech Firms. Edition Artech House .Boston (2004).

  • Introduction Gnrale 4clientle plus exigeante et mieux forme et informe, et dans de telles conditions,

    l'information relative au march et son environnement ainsi qu' son volution devient

    un lment essentiel voire stratgique .

    Ainsi donc, la question qui se pose : les nouvelles conditions concurrentielles du

    secteur bancaire algrien, ont-elles conduit les dirigeants de la banque mettre en

    place les moyens et les procdures ncessaires la gestion de l'information

    marketing ? .

    Depuis les annes 80, le domaine de la banque a connu de profonds

    bouleversements, sans doute plus remarquable que ceux de tout autre secteur.

    Lmergence des nouvelles technologies de linformation et de la

    communication, ouvre de nouvelles possibilits dinteraction entre les clients et les

    banques, en saffranchissant des barrires du temps, de lespace et parfois mme de la

    ralit concrte.

    Face une clientle exigeante, et de plus en plus quipe et familiarise avec

    lutilisation des nouvelles technologies pour ses besoins personnels et professionnels, le

    secteur bancaire fait face la naissance dun nouvel tat desprit et une remarquable

    rvolution des pratiques de gestion 6.

    Rsultat de lintroduction de ces nouvelles technologies ; le passage de rseaux

    traditionnels de distribution en dur (agences bancaires et points de contact

    physique), des canaux technologiques de type : site web, tlphone mobile, call

    center, guichet automatique, intgrant par ce fait les clients dans lorganisation par

    le biais de ces innovations 7.

    5 THOMKE Stefan. (2003): Lexprimentation claire (Harvard Business Review). Edition Organisation(2003).6 ZONNLINGER Monique, LAMARQUE Eric. (2004) : Marketing et Stratgie de la banque . Edition Dunod.Paris (2004).7 BENAVENT Christophe. (2011) : l e s NTIC, le Marketing Stratgique et le jeu concurrentiel . RevueFranaise de gestion. N129.

  • Introduction Gnrale 5 Cest dans ce contexte que le marketing se trouve au centre de ce dispositif

    dadaptation afin de rpondre aux nouveaux dfis. Son rle est de mettre en uvre de

    nouveaux processus et mthodes, en sappuyant sur des solutions innovantes et

    performantes, en partant du principe que si les entreprises comprenaient les besoins

    de leurs clientles, elles seraient plus comptitives 8.

    Toutefois, les concepts et anciennes mthodes du marketing ne rsisteront pas

    la rvolution de linnovation technologique, do la ncessit dun marketing nouveau,

    rpondant des proccupations nouvelles.

    Lexistence d'un SIM efficace est tributaire d'une fonction marketing dveloppe

    et que le recours aux NTIC n'exprime pas le besoin de disposer de plus d'efficacit

    dans la gestion de l'information marketing.

    Le passage vers les produits et services technologiques, ncessite des

    rseaux informatiques sophistiqus, qui permettent de collecter des donnes relatives

    au march et aux besoins des consommateurs9, pour les confronter aux mthodes de

    conception les plus modernes, en adoptant le canal adquat aux clients et aux types

    de produits, dans une optique de gnrer une rentabilit et efficacit maximalises .

    L'mergence de ces technologies numriques favorise l'apparition de nouveaux

    canaux de marketing, de vente et de services qui sont censs sduire les clients par leur

    souplesse, leur rapidit et leur cot relativement bas 10.

    8 LEVITT Theodore. (1975) : Marketing Myopia. Harvard Business Review. (1975).9 DAVIDOWWilliam H, Michael MALONE S. (1995) : lentreprise lge du virtuel . Edition Maxima. Paris(1995).10 Sylvie ROLLAND. (2005) : Evolution technologique et qualit : Impact de lutilisation des sites Websur la qualit perue en magasin . CONGRS DE LASSOCIATION FRANAISE DU MARKETING - NANCY(2005).

  • Introduction Gnrale 6Une des rsultantes de ces technologies est lapparition de puissants outils

    extrmement performant de recueil et de traitement de linformation (dataware

    houses, datamining), permettant de faire des conseils et des propositions

    personnalises, passant dune logique purement transactionnelle classique

    (marketing de masse), a une dmarche proactive, devenant une source doffres

    commerciales (marketing individualis).

    Cette nouvelle discipline, est une approche difficile et imprvisible, due au

    fait que la rsultante de ce nouveau marketing, donne lieu une relation complexe

    entre produits et services avec les marchs , qui bouleverse les rgles de la

    concurrence et perturbe les habitudes dachats et de travail des clients 11.

    Rsultat, les entreprises nont pas autre choix que de proposer leurs offres

    via cette multiplicit de canaux, o un client peut se trouver face plusieurs canaux

    lors dune seule transaction, ou demande dinformations, do lengouement des

    chercheurs pour ltude du comportement dachat multicanal des individus.

    Le concept de marketing multicanal, na pu voir le jour que grce

    lclosion des nouvelles technologies qui offrent aux entreprises des opportunits

    nouvelles et des moyens dinteractions multiples pour servir les clients, atteindre de

    nouvelles cibles, et amliorer les actions marketing.

    La banque est appele faire face aux sollicitations exponentielles du march des

    services et aux initiatives de la concurrence, raison pour laquelle elle se doit d'tre

    comptitive en matire des NTIC.

    11 BADOC Michel. (2007) : Lessentiel du marketing bancaire et de lassurance . Edition RevueBanque. Paris (2007).

  • Introduction Gnrale 7Le mtier de banquier tant devenu de plus en plus complexe, la scurit, le

    contrle et le suivi des risques sont de ces domaines de plus en plus prpondrants. Ils

    s'appuient sur les TIC qui reprsentent une vritable migration structurelle du mtier.

    Le facteur - cl de succs d'une banque doit se traduire en des termes tels que : la

    banque est un rseau de confiance, ainsi donc, l'intgration des NTIC devra prendre en

    compte cette dimension des choses.

    En Algrie, les NTIC avec notamment, Internet et Tlphone mobile, prennent de

    l'ampleur mais il n'y a pas plus de 100.000 comptes bancaires ouverts ce jour sur

    toute l'tendue du pays; et les banques dorment sur leurs lauriers en s'abstenant de

    prendre en compte cette donne du march qu'il pourrait bien exploiter dans un

    cadre de communication marketing et de conqute de march.

    0.2. Problmatique

    La rvolution des NTIC semble reprsenter un atout majeur dans l'activit bancaire

    moderne. Ds lors, nous pensons que le recours aux NTIC est un passage oblig pour les

    banques algriennes si elles veulent obtenir plus d'efficacit dans la gestion de la relation

    client (CRM) et plus de rapidit dans l'atteinte de l'audience sur le plan de la

    communication marketing.

    La problmatique de notre recherche peut tre formule de la manire

    suivante : comment lintgration de nouveaux canaux technologiques dans la stratgie

    marketing des banques en Algrie, pourrait-elle bouleverser le comportement du client

    bancaire algrien ?

    De ce fait, de nombreuses questions dcoulent de notre problmatique, savoir :

    Comment coordonner les diffrentes actions marketing des diffrents canaux ?

    Est ce quils sadressent aux mmes marchs et aux mmes clients ?

  • Introduction Gnrale 8 Y-a-t-il une diffrence entre le comportement des clients des banques

    prives et c eu x d es banques publiques ?

    Quelles sont les stratgies adoptes par les banques publiques et prives ?

    Quelle est la perception de ces canaux par les clients bancaires algriens ?

    D'o notre proccupation de savoir :

    - Si le secteur bancaire a gr le relationnel client travers les NTIC ds sa cration

    nos jours et comment s'y est-il pris ?

    - Quels sont les enjeux que prsente la rvolution des NTIC dans un contexte de la

    gestion de la relation client pour les banques en Algrie ?

    C'est donc autour de ces interrogations que sera focalis notre travail pour lequel

    nous avons adopt les hypothses suivantes.

    0.3. Hypothses de ltude

    Ltude empirique est inscrite la fois spatialement et temporellement dans un

    cadre algr ien bien dfini.

    Spatialement la recherche portera sur des banques publiques et des banques

    prives installes sur le territoire algrien.

    Temporellement, le projet de recherche, seffectuera sur une priode de fvrier Mai

    2013.

    Ltude empirique croisera la vision stratgique et oprationnelle des

    responsab le s dagences des plus grandes banques algriennes (chantillon de dix

    responsables de banque), par le biais dentretiens individuels effectus au mois de mai

  • Introduction Gnrale 92013 (recherche qualitative), celle plus comportementale des clients des banques

    (recherche quantitative), par le biais de questionnaires.

    Nous prsenterons les hypothses sur lesquelles notre recherche portera et qui vont

    nous permettre de rpondre aux nombreuses questions :

    H1 : Grce linnovation technologique, lintgration des NTIC - le multicanal dans la

    stratgie marketing des banques en Algrie est considre comme source de cration

    non seu lement de valeurs pour les clients mais aussi dun avantage concurrentiel

    pour les banques ;

    H2 : Nous considrons que la perception du risque et le degr de maitrise des

    NTIC sont des facteurs dinfluence sur les comportements des clients bancaires

    algriens ;

    H3 : Les clients de banques prives sont les plus disposs souscrire au maximum de

    services bancaires via les canaux technologiques.

    0.5. Objectif de la recherche

    Lobjectif de notre recherche est que lintgration de nouveaux canaux

    technologiques dans la stratgie marketing des banques en Algrie, va impacter

    considrablement le comportement du client bancaire algrien.

    Pour rpondre notre problmatique de recherche, nous nous appuierons

    principalement sur le modle danalyse de la stratgie marketing, et le concept du e-

    marketing comme cadre conceptuel, ainsi que sur le marketing des services bancaires.

  • Introduction Gnrale 100.6. Choix et intrt du sujet

    Le choix du secteur bancaire algrien comme objet de notre recherche nest pas

    fortuit, car il est lpicentre de ces profonds changements, dus la banalisation

    des nouvelles technologies, et la pression de nouveaux entrants, (banques franaises

    et trangres : BNP PARIBAS, Socit Gnrale, Natixis, Arab Gulf Bank, etc...).

    Linstallation en force dans le march algrien de ces banques trangres,

    apporte toute une panoplie doutils, de savoirs faire, et de moyens technologiques,

    imposant aux banques publiques, une nouvelle gymnastique quelles ne

    connaissaient pas : linnovation technologique. Celle-ci devient pour la banque

    algrienne une obligation marketing et un art apprendre.

    Comme le note DESCHAMPS12 La bataille du secteur bancaire sera gagne

    par ceux qui sauront mieux, passer du statut d'offreur de produits et services celui

    d'interprte et d'accompagnateur de besoins, dmontrant ainsi la ncessit dun

    changement radical dans la gestion de la relation client.

    Le client algrien nest plus ce quil tait, car il est plus inform, mieux considr

    par les banques trangres qui ont su instaurer un nouveau rapport client- banque,

    ouvrant la porte une nouvelle relation marketing, qui faisait dfaut dans les banques

    publiques.

    En mme temps les responsables du secteur bancaire algrien ont enclench

    un processus de modernisation par la mise en place de nouveaux rseaux ncessitant de

    gros investissements, pour lacquisition de nouveaux matriels et de nouvelles

    technologies de communication. La russite de ce processus de modernisation repose,

    12 DESCHAMPS Laure. (2003) : Banques assurance : Les quatre lois de linnovation . MarketingMagazine N82 2003.

  • Introduction Gnrale 11notent plusieurs banquiers, sur lefficacit du rseau de tlcommunication qui reprsente

    le principal support technique du nouveau rseau montique. Il contribue faciliter le

    fonctionnement des changes et traiter de bout en bout les oprations de paiement et

    les changes de donnes inter et intra bancaires.

    Il ressort de la revue de la littrature, que le concept de marketing multicanal

    apparait comme un corpus en construction13, car de nombreuses problmatiques

    sont soulever, notamment le comportement du client multicanal, et

    lintgration des canaux .

    La recherche exploratoire a dmontr lapparition ces dernires annes de

    nouveaux produits et services bancaires en Algrie, incorporant des technologies

    modernes tels que : consultation de compte bancaire via site internet, c alls

    centers, carte de paiement lectronique et guichets automatiques, do

    lintrt dtudier le comportement du consommateur bancaire algrien, face

    ces innovations, afin de dterminer sa rceptivit ou non, la stratgie mise en place

    par les banques en Algrie.

    Internet est rentr dans nos murs, les tlphones multimdia sont lgions

    aujourd'hui, le SMS dont on connaissait peine l'existence il y a 8 ans reprsente

    environ 60% du C.A des oprateurs mobiles, et il ne passe pas de jour que dans les

    journaux et revues, ou que des journalistes, ne nous clairent sur les ATM14, ou sur tel

    GPS15 de voiture cran tactile, il ne passe pas de journe sans qu'on ne nous bouche

    les oreilles avec les histoires de carte de crdit.

    13 POIREL Carole, Dominique Bonet FERNANDEZ. (2008) : La stratgie de distribution multiple . Revuefranaise de Gestion. Mars 2008.

    14 ATM : Automated Teller Machine

    15 GPS : Global Positioning System

  • Introduction Gnrale 12Le marketing des NTIC, y a-t-il un sujet qui fait plus rver ? C'est par passion pour les

    NTIC que notre choix s'est vu port sur ce sujet car, mme aprs clatement de la bulle, les

    nouvelles technologies continuent fasciner nos contemporains.

    Nous nous sommes assigns la tche de l'tudier afin d'apporter notre pierre la

    construction de l'difice marketing et ainsi clairer les uns et les autres sur ce sujet, c'est

    aussi une occasion pour nous de nous informer davantage sur le sujet et de donner des

    armes marketing lies aux nouvelles technologies, aux banques, dans la gestion de leur

    clientle.

    0.7. Mthodologie de recherche

    Pour notre travail, et dans les deux parties (thorique et empirique), nous avons

    utilis la mthode descriptive et analytique qui nous a permis de collecter et interprter

    les informations pour pouvoir tester nos hypothses.

  • Introduction Gnrale 130.8. Plan du travail

    Nous avons organis notre mmoire dune partie thorique compose de trois

    chapitres et une autre partie pratique compos dun chapitre.

    Hormis l'introduction, la conclusion et les annexes, notre travail s'articule en

    quatre chapitres :

    - le premier chapitre portera sur les concepts de base lis notre sujet d'tude,

    intitul : marketing bancaire face linnovation technologique ;

    - le deuxime chapitre dcrira lvolution du marketing des services bancaires ;

    - le troisime chapitre traitera des stratgies du marketing multicanal ;

    - enfin le quatrime et dernier chapitre prsentera ltude empirique, o nous

    allons exposer notre mthodologie de recherche pour arriver la fin la discussion des

    rsultats de recherche.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    14

    CHAPITRE UN

    LE MARKETING DES SERVICES BANCAIRESFACE A LINNOVATION TECHNOLOGIQUE

    Section I : Technologie et marketing : de lapproche produit lapproche client .. 15

    Section II : Les consquences oprationnelles des usagesnumriques dans la dmarche marketing . 19

    Section III : Spcificits du marketing des services bancaires ..34

    Section IV : Services bancaires et nouvelles technologies,

    deux secteurs qui se chevauchent ... 45

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    15

    Section I : Technologie et marketing : de lapproche

    produit lapproche client

    Le premier thoricien de linnovation est un conomiste clbre du 20e sicle;

    Joseph Schumpeter, qui avait une vision large du concept, puisque pour lui non

    seulement les nouveaux biens produits mais aussi les nouvelles mthodes de travail, les

    nouveaux marchs, les nouvelles sources de matire premires et les nouvelles

    organisations sont tous des innovations.

    Ce modle de la boite noire dans la quelle linnovation est un rsultat n de la

    demande et du march domina longtemps la pense thorique de linnovation.

    Cependant, dautres voix slvent et identifirent linnovation non seulement

    comme rsultat mais comme processus constitu de plusieurs tapes, allant du progrs

    technique au march, en passant de faon linaire et hirarchique, par la recherche, le

    dveloppement et les tudes de march.

    Il nest pas vident de retenir une dfinition prcise en raison de la complexit du

    processus dinnovation, et du fait quil intervient de diffrente manire, selon le type de la

    firme ou de la branche dactivit.

    Nous retenons la dfinition suivante, qui est issue du manuel dOslo qui considre

    quune entreprise a introduit une innovation (dans le secteur de fabrication ou le secteur

    de service), si elle a introduit sur le march un produit (ou bien un service), ou un

    procd de production nouveau ou amlior du point de vue technologique. La

    nouveaut de linnovation doit tre vidente en termes de caractristiques mesurables et

    objectives.

    Lconomie de limmatriel est une conomie en formation, une

    conomie de la connaissance, systmique et fonctionnant en rseau, une conomie qui se

    joue des espaces et du temps1.

    1 LEVY M., JOUYET J. P. (2006) : Lconomie de limmatriel : la croissance de demain, Rapport de la commissionsur lconomie de limmatriel la demande de Thierry Breton ministre de lEconomie, desFinances et de lIndustrie, 2006.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    16

    Lconomie de linformation se traduit par le dveloppement dun nouveau

    marketing qui sappuie sur une relation interactive avec le client2. Ceci se traduit par une

    croissance des services en lignes .

    I.1. L e passage dune conomie matrielle une conomie virtuelle

    Lconomie a volu, en quelques annes une nouvelle composante sest impose

    comme moteur de croissance des conomies : lImmatriel. Le succs conomique ne

    reposant plus sur la richesse des matires premires, comme ce fut le cas durant les

    trente glorieuses, mais plutt sur un capital immatriel comme source davantage

    comptitif.

    La numrisation dans lenvironnement conomique est gnratrice de rseau,

    port par des biens et services complmentaires, qui donnent lieu des innovations

    numriques, telles que les cartes bancaires, et les distributeurs automatiques 3.

    Lconomie virtuelle est caractrise par les points suivants :

    le processus de gestion de linformation remplace le produit physique et

    sapproprie certaines contraintes ;

    la comptitivit des entreprises est davantage fonde sur lexprience promise

    ou pressentie par le consommateur que sur le produit ;

    les logiques et les stratgies concurrentielles reposent de plus en plus sur

    les technologies de linformation et les systmes en rseau, devenant de plus en

    plus immatrielle.

    2 Frderic JALLAT. ( 2 0 0 3 ) : Le Marketeur : Les nouveaux fondements du Marketing. Livre coordonn parChristian Michon. Pearson Education France. 2003

    3 BOMSEL O. (2006) : Quest-ce que le numrique ?, Entreprises et histoire 2006/2, N 3, p. 5-14.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    17

    1. Nouvelles formes dintermdiations

    On assiste la disparition des intermdiaires traditionnels, o les consommateurs

    passent directement par les prestataires. Grce internet la relation entreprises/clients est

    facilite, permettant ainsi lentreprise de rcolter des informations sur les gots des

    clients actuels ou potentiels. A partir dun clic, un client peut comparer les prix de diffrents

    fournisseurs.

    2. Le prix dynamique

    Mme principe des ventes aux enchres, qui dans certains cas fonctionnent dans les

    deux sens : enchres classiques dune part, et autres propositions dautre part. Il est en

    permanence ajust en fonction de l'offre, de la demande et de la dure de vie restante du

    bien ou du service, ainsi il varie en temps rel en fonction des motivations d e s

    acheteurs comparativement celles des vendeurs.

    3. Rduction du stock

    La liaison directe avec le fournisseur, informe sur lvolution des ventes. Cette

    conomie en temps rel rduit ou supprime les stocks de nombreux secteurs ; les

    usines ne produisent quen fonction des commandes des clients.

    4. Personnalisation de loffre

    Elle peut tre sous deux formes : implicite et explicite, cest--dire :

    implicite : proposition commerciale faite linternaute, en tenant compte de ses

    centres dintrts, sans quil en ait rellement conscience.

    explicite : certains logiciels de personnalisation peuvent construire les pages dun site

    web, en fonction du profil du client, en analysant son comportement en ligne.

    Cette pratique ralise des conomies substantielles sur les frais de

    promotions (rduction des dpenses de catalogues par exemple).

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    18

    5. Dveloppement du Marketing Viral

    Technique de marketing relationnel devenue incontournable pour de nombreuses

    marques, le marketing viral ou buzz marketing, vise diffuser un message publicitaire une

    vitesse exponentielle 4. Cette stratgie, rendue possible grce Internet, place

    l'internaute au cur du processus de communication.

    Les internautes, et notamment les blogueurs, deviennent ainsi des ambassadeurs

    des marques qui cherchent les sduire. Cet outil de communication double

    tranchant ncessite de respecter certaines rgles afin de toucher la bonne cible et

    prserver sa e-rputation.

    I.2. Les contraintes spcifiques lies lconomie de linformation

    Lintroduction de cette nouvelle conomie, nest pas sans consquence sur la

    relation entreprises clients5 :

    des clients de plus en plus volatils, et le moyen de les garder consiste

    en une personnalisation des services, par des rponses adaptes leurs

    attente ;

    la scurisation des paiements, ou comment instaurer un climat de

    confiance avec le client, afin de lamener adopter ces nouveaux modes de

    consommation ;

    labsence dlment matriel, qui rend difficilement la notion de confiance

    palpable ;

    lauthentification des informations, dans des rseaux de plus en plus

    abondants .

    4 www.e-marketing.fr5 DEBOS F. (2007) : Les relations numriques individu-marque. Document numrique 2007/3-4, Volume 10, p.

    63-73.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    19

    Section II : Les consquences oprationnelles des

    usages numriques dans la dmarche marketing

    La technologie a profondment chang la pratique du marketing, un de ces

    profonds changements est le dveloppement de limpact des informations technologiques,

    suite au dveloppement de limportance des services et des relations dans le monde

    conomique.

    Les avancs technologiques amnent les personnes du marketing une

    amlioration de la communication, le stockage et le traitement de linformation client 6.

    Des concepts comme : marketing des services, personnalisation et marketing

    relationnel sont venus sajouter la littrature7 , offrant aux managers et aux chercheurs

    loccasion de faire usage de nouveaux outils pour collecter et analyser les donnes du

    march, facilites par des ordinateurs et des logiciels de plus en plus rapides et

    performants .

    II.1.Marketing des services

    Incontestablement les innovations technologiques offrent une meilleure

    connaissance des marchs, des clients, et des concurrents. Rsultat : les entreprises

    peuvent offrir de nouveaux services, avec une meilleure qualit, afin de satisfaire les

    besoins spcifiques de leurs clients.

    La spcialisation dans les services donne lieu une nouvelle philosophie du marketing

    management applicable tous les secteurs, incluant les produits tangibles qui ont une

    relation avec les prestations de services.

    Les centres dintrts du marketing se sont dplacs des produits aux consommateurs

    lapplication de la technologie au service, ainsi la qualit et la perception de celle-ci,

    6 DEBOS F. (2007) op cit.7 SMITH Robert H. (2006): How Technology Advances influence business research and marketing strategies.

    Journal of Business Research 59 (2006) 10721078 ( www.sciencedirect.com)

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    20

    devient importante pour le succs du marketing 8. Lexemple des pays de lunion

    dvelopps est loquent, o le secteur des services reprsente plus de 70% du PIB, ainsi

    quaux Etats Unis 80 % de la main duvre est employe dans les services.

    Lexpansion des nouvelles technologies transforme efficacement les entreprises en

    entreprises de services, ou en plus de leurs produits, elles proposent des

    services complmentaires, afin de mieux accompagner les clients dans la satisfaction de leurs

    besoins. Exemple : les banques dont leur cur de mtier est les services, nhsitent pas

    investir dans les hautes technologies pour amliorer la qualit de leurs prestations.

    La banalisation de lusage de la technologie internet, fait apparaitre la notion de-service

    dans des marchs lectroniques, ce qui reprsente le plus important bouleversement

    des dveloppements technologiques, offrant ainsi laccessibilit des millions de

    consommateurs, la possibilit de sinformer et de commander distance.

    Ceci est caractris notamment par linteractivit, qui est un change de communication

    entre clients et entreprises, et la participation des consommateurs llaboration de

    leurs propres choix, en devenant co-concepteur.

    Finalement, selon Robert H Smith9, la rvolution de linformation et la rvolution des

    services sont deux faces de la mme mdaille, car les applications technologiques

    gnrent de la connaissance, et linformation est utilis optimiser les prestations de

    services .

    II.2. Personnalisation

    Les nouvelles technologies contribuent une individualisation des offres de produits

    et services dans une optique de grands volumes et moindres cots. La personnalisation

    de masse signifie de donner le choix chaque client de choisir parmi un assortiment de

    produits et services qui rpondent le mieux ses attentes.

    La relation interactive a pour rsultat une meilleure connaissance du client de part

    les informations rcoltes sur lui, ce qui amne lentreprise a la capacit de personnaliser

    les services pour le client appropri.

    8 SMITH Robert H. op cit.9 SMITH Robert H. op cit.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    21

    La technologie qui servait dans les annes 1960 uniquement la production

    et la standardisation des produits, est devenue partir des annes 1970 un moyen qui

    permettait aux managers des entreprises didentifier des groupes homognes, ou on

    pouvait mesurer leurs tailles, et leurs potentiels de valeurs, ceci tant le dbut du modle de

    la segmentation.

    Lutilisation des ordinateurs dans le traitement de linformation, donnait lieu de

    vieilles informations gographiques et dmographiques, o dans les annes 1980 on

    assistait lapparition de niche, qui taient des sous groupes, encore plus homognes qui

    avaient des attentes encore plus spcifique, ensuite est venu le temps des bases de

    donnes. Varki et Rust, (1998)10 dmontrent que les impacts technologiques optimisent la

    taille des segments pour le profit maximum .

    Des outils comme scanner, data, permettent dobtenir partir des achats chez les

    dtaillants, une comprhension sur les comportements des clients (quoi, ou, comment,

    frquence dachat etc..). La communication est devenue simple via des canaux de contacts

    comme linternet et la tlphonie mobile, ce qui permet une communication individualise

    et personnalise, afin daider le consommateur dans ses prises de dcision.

    II.3. Gestion de la relation client

    La focalisation des entreprises sur la diminution des cots et sur leurs produits, font

    que ces mmes entreprises ngligent de cultiver une relation client efficace. Cest dans ce

    contexte que le marketing relationnel facilite linteraction entre les firmes et les

    consommateurs. Ainsi laccent mis sur le service et sur les clients, conduit les entreprises

    se concentrer sur le dveloppement de nouvelles actions marketing pour construire des

    liens directs avec les clients.

    La nouvelle conomie de service est compltement diffrente de lancienne

    conomie de produit. Cette dernire est concentre sur les transactions, attraction des

    consommateurs, vente des produits, o le choix des clients nest pas pris en considration,

    pour finalement reconsidrer que seul le produit est au cur du marketing management.

    10 SAJEEV Varki, RUST Roland T. (2006) : Technology and optimal segment size. Mark Lett 1998; 9(2) : 14767. Cit par Robert H Smith (2006) op cit

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    22

    Cependant lconomie de services est centre sur la relation, fidlisation et la

    rtention des clients, et la dlivrance de valeurs.

    Adopter une stratgie de marketing relationnel, pour manager la relation client,

    amne investir dans trois facteurs11 : la valeur, la marque, la relation.

    Cela a pour rsultat une meilleure attractivit et rtention des clients, laugmentation

    de la valeur du cycle de vie du client, et ventuellement le retour sur investissement des

    dpenses marketing .

    Finalement, les consquences des nouvelles technologies sur la gestion de la

    relation client, sont laccroissement du nombre de niveaux par lesquelles les entreprises

    interagissent avec ses clients en amliorant la qualit des services :

    au niveau des segments, la constitution de niches et doffre de services via la

    personnalisation ;

    au niveau de lindividualisation, la possibilit des nouveaux outils CRM12,

    contact directs, personnalisation des produits et services.

    au niveau des clients, une coproduction des produits et services et une

    dmarche de self- service, et le recours a des moyens dinformation, en

    faisant appel des machines et des systmes informatique, et ceci sans

    passer par des employs .

    II.4. Apparition du marketing one to one

    Lintgration du numrique dans la relation client, a pour consquence une

    modification du processus dachats ou de demande dinformations. La gestion

    performante des bases de donnes conduit lentreprise affiner les aspirations

    individualises des consommateurs. Ainsi lentreprise peut mettre en uvre une

    production sur mesure, et assurer une vente/distribution des services et produits, en

    crant une relation individualise.

    11 RUST Roland T. ( 2004 ) : If everything is service, why is it happening now, and what difference does itmake? In: Bolton Ruth N, et al, editor. Invited commentaries on evolving to a new dominant logic formarketing, vol. 68 (1). Mark; 2004. p. 234. Cit par Robert H SMITH (2006) op cit.12 Customer relationship management (gestion de la relation client).

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    23

    Cette nouvelle pratique, qui met en exergue, la slectivit des cibles, la

    fidlisation et lindividualisation de loffre, est appel marketing one to one , qui peut

    tre caractrise par les lments suivants13 :

    lattraction : tab l i s sement de liens interactifs par lentreprise, afin de

    mieux connaitre et satisfaire ses clients, ainsi la forte attraction est synonyme de

    fidlit et de croissance ;

    la diffrenciation : lentreprise distinguera ses clients de part leurs besoins et

    attentes, ainsi que leurs valeurs conomiques ;

    la relation dapprentissage : le client renseignera lentreprise sur ses modes de

    vies, ses attentes, ses habitudes de consommation, afin davoir une rponse

    personnalise ;

    la personnalisation de masse : expression paradoxale qui englobe production

    de masse de produits aussi personnalise que possible ;

    la valeur stratgique du client : cest le potentiel en chiffre daffaires que peut

    apporter un client une entreprise .

    II.5. Concurrence et march

    Lvolution technologique modifie la dynamique des marchs en les rajeunissant ou

    bien en les rendant obsoltes. Linternet modifie les marchs, en permettant laccs

    universel et illimit aux produits et services des entreprises. Rsultat, larrive de

    nouveaux concurrents induits par des perspectives de gains futurs offerts par les

    nouvelles technologies de linformation et lapparition de nouveaux acteurs diversifis.

    Les nouvelles technologies facilitent une meilleure connaissance des marchs : Le

    w eb prsente une source dinformation considrable, do la facilit des clients dtre

    informer. Comme lexplique la figure 1.1, la structure concurrentielle peut avoir plusieurs

    paramtres :

    13 PEPPERS Don, ROGERS Matha, Bob Dorf. (1999): Le one to one en pratique. Edition Organisation.1999

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    24

    Fig.1.1 : Environnement technologique de linnovation14

    Turbulence

    Source : MILLIER Paul 1997II.6. Le marketing mix

    La remise en cause du concept traditionnel du mix marketing15 suite la

    multiplication des possibilits dinteraction de la relation entreprise/client :

    14 MILLIER Paul. (1997) : Stratgie et Marketing de linnovation technologique. Dunod. (1997).15 BADOC Michel, LAVAYSSIERE, COPIN Bertrand. (1998 : Emmanuel. E-marketing de la banque et delAssurance. Edition Organisation (1998).

    TechnologieDirectementconcurrente

    TechnologieFournisseur

    Technologietudie

    Technologiecliente

    Technologieindirectementconcurrente

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    25

    Fig. 1.2 : Influence de la technologie sur le mix marketing16

    Source : adapt daprs Arnaud Dufour, cit par M BADOC, B LAVAYSSIERE, E COPIN, op cit.a. Le produit

    Dans le cas des services bancaires, linformation devient une vritable source de

    production, permettant une interaction de loffre en temps rel, en intgrant le client tout

    au long du processus.

    Grce linteractivit, le client labore lui-mme grce aux outils technologiques mets

    son service, comme le site web, permet aux chargs de clientles de faire des offres

    diffrencies, qui rpondent aux attentes des clients. Autre point qui contraint les

    banquiers reconsidrer mme leurs mthodes de fabrication et de distribution des

    produits et services, en collaborant avec dautres mtiers, tel que les informaticiens et les

    techniciens.

    16 Daprs Arnaud Dufour, cit par M BADOC, B LAVAYSSIERE, E COPIN, op cit.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    26

    b. Le prix

    La suppression des intermdiaires et laugmentation des marchs virtuels amne

    reconsidrer la stratgie de prix. Le pouvoir informationnel offre aux clients des

    possibilits de comparer les prix en temps rels. Lapproche one to one donne lieu une

    tarification individuelle en fonction des services et produits offerts, lie aux spcificits de

    chaque client. Le tarif se trouve corrl la valeur ajoute perue, et non aux cots de

    fabrication.

    c. La distribution

    Lmergence de canaux virtuels offre aux banques de nouvelles possibilits de

    reconqute, de fidlisation de nouveaux clients. Le canal agence bancaire, et les guichets

    automatiques ne sont plus les seuls moyens de contacts, modifiant ainsi le comportement

    des clients, en saffranchissant des barrires du temps, des lieux, pour pouvoir sinformer, ou

    effectuer une demande sans passer par les rseaux traditionnels de contacts.

    d. La communication

    Les medias classiques sont reconsidrer, partir du moment o ils nont plus un

    impact qualitatif. De nouveaux modes sont apparus, qui prennent en considration le

    changement de tendance et lvolution technologique. Une communication cible

    travers de nouveaux supports, dans une optique de personnalisation et dinteractivit.

    III.4. Segmentation

    Lanalyse des bases de donnes grce aux nouveaux outils technologiques,

    permet une gestion efficace de la relation client pour identifier les clients intressants et

    ceux qui sont prts acheter.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    27

    a. Systme dinformationmarketing

    A lge de la socit de linformation, la mise en place dun systme dinformation

    efficace constitue un vritable avantage concurrentiel17. Le concept de systme

    dinformation marketing nest pas rcent. Kotler en 1966 a dj tudi le sujet, faute doutils

    informatiques performants, le systme dinformation marketing ntait alors reli

    directement et principalement qu la recherche marketing avec les lments du marketing

    mix .

    La puissance des outils technologiques a permis une nouvelle forme du systme

    dinformation marketing, intgrant de nouvelles procdures et mthodes de traitement de

    linformation beaucoup plus performantes, travers les tats comptables et commerciaux,

    lintelligence marketing et les tudes de marchs.

    Il est dfini comme suit : une structure de personnes, de procdures et

    dquipement qui pour objet de runir, de trier, danalyser, dvaluer et de distribuer en

    temps utile, de linformation pertinente et valide, provenant de sources internes et externes

    de lentreprise et destine servir de base aux dcisions marketing 18.

    Voici quelques exemples de recueil et de diffusion dinformations induites par les

    nouveaux outils :

    Automatisation des tches :

    Envoi des commandes par fax ou par messagerie lectronique ;

    Les extranets permettent daccroitre la rapidit et la fiabilit des procdures ;

    Rception des relevs de ventes quasiment en temps rel.

    17 KOTLER Philip, KELLER Kevin, DUBOIS Bernard, MANCEAU Delphine. Marketing Management 12me Edition.Pearson Education.

    18 KOTLER Philip, KELLER Kevin. (1997) op cit.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    28

    Organisation des informations dans des bases de donnes :

    relatives aux clients, produits et vendeurs, afin de concevoir des actions marketing ;

    les regrouper en segments permet de cibler les clients fort valeur ajoute, afin

    daccroitre lefficacit et la rentabilit des oprations ralises ;

    recours des mthodes danalyse statistique sophistiques permet de rflchir

    la nature des segments de clientles utiliss, identifier les tendances les plus

    rcentes parmi les clients ou encore de reprer les segments ngligs.

    Utilisation de linternet pour remonter linformation :

    La banalisation de lutilisation du web permet aux entreprises dchanger des

    informations sur les expriences dachats des consommateurs.

    Lutilisation de forum de discussion, ou bien de manire plus formelle, lemploi de

    systmes et logiciels manant de lentreprise pour que les clients lui fassent part de leurs

    opinions et suggestions.

    III.5. Datawarehouse

    Cet outil permet de stocker une importante masse de donnes, qui nauront

    jamais pu tre faites, sans les nouvelles technologies. Cest une structure informatique

    dans laquelle est centralis un volume important de donnes consolides partir des

    diffrentes sources de renseignements d'une entreprise (notamment les bases de donnes

    internes). L'organisation des donnes est conue pour que les personnes intresses aient

    accs rapidement et sous forme synthtique l'information stratgique dont elles ont besoin

    pour la prise de dcision 19.

    19 www.journaldunet.com

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    29

    Ses objectifs :

    synthtiser de manire en extraire l'information essentielle la plus pertinente et

    ainsi favoriser la prise de dcision ;

    le datamining constitue cette analyse permettant de passer d'une masse de

    dtails une synthse exploitable.

    La valeur ajoute d'un entrept de donnes tient la qualit des donnes qu'il

    contient. Il convient donc de ne l'alimenter qu'avec des donnes suffisamment fiables et

    cohrentes20

    Ds lors, la mise en place d'un tel systme transite par tout un travail

    d'identification et de comprhension des donnes sources, de nettoyage et de mise en

    cohrence, qui trouve sa concrtisation dans un dictionnaire de donnes, vritable

    rfrentiel d'entreprise.

    III.6. Le cycle de vie du produit technologique

    Le modle traditionnel du cycle de vie dun produit est un modle de gestion

    universellement connu, pour grer les produits traditionnels, en partant du principe quon

    peut prdire la diffusion des produits partir des premires statistiques de vente.

    Seulement ce modle est mal adapt lorsquil sagit dinnovation technologique, do la

    ncessit dun modle qui prend en compte ce qui se passe avant que le produit ne

    soit mis sur le march. Pour matrialiser cette prexistence du produit avant son

    lancement, on parlera de cycle de vie du produit dinnovation 21.

    20 Jean Marc LEHU. Encyclopdie du Marketing. www.e-marketing.fr.

    21 Yann A. GOUVERNNEC. (2004) : Le marketing des nouvelles technologies de linformation et de lacommunication. (2004).

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    30

    Fig. 1.3 : le cycle de vie du produit technologique

    champs dumarketingdes produits RgimePermanant

    technologiquement innovants

    MarketingTraditionnel

    Etat transitoire

    RgimePermanant

    Source : (Paul Millier, 1997)III.7. Un nouveau marketing : le marketing des NTIC

    Les caractristiques principales du marketing des NTIC, sont quil est applicable

    principalement aux champs de linformatique et des tlcommunications, et quil requiert

    une comprhension plus que superficielle des sujets techniques 22.

    La comprhension technique, ne se rsume pas seulement dans la

    connaissance du vocabulaire, mais dans la comprhension des aspects fonctionnels, qui

    est une condition sine que non pour la projection sur de nouvelles applications

    22 Yann A. GOUVERNNEC. ( 2 0 0 4 ) : Le marketing des nouvelles technologies de linformation et dela communication. (2004).

    Cycle de vie du produit

    technologique

    Cycle de viede linnovationtechnologique

    Cycle de viedu produit

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    31

    innovantes, afin den dduire des usages et des ides nouvelles pour la pratique du

    marketing.

    Seulement, il ne faudrait pas trop senfoncer dans les dtails techniques, pour ne

    pas perdre de vue les usages et les clients 23.

    La pratique de ce nouveau marketing, ncessite de nouveaux marketeurs, qui

    doivent conjuguer un double profil : connaissances techniques, et connaissance doutils

    marketing. Ils peuvent tre, soit des marketeurs aguerris sensibiliss aux domaines

    technologiques, soit des techniciens initis au marketing.

    Les produits et les procds nouveaux du point de vue technologique peuvent aussi

    inclure des changements organisationnels ncessaires leur ralisation.

    Le manuel dOslo nous propose la distinction des diffrentes formes des innovations:

    1. Les innovations technologiques de produits et de procds (TPP)

    Elles couvrent les produits et procds technologiquement nouveaux ainsi

    que les amliorations technologiques importantes de produits et de procds qui ont t

    accomplis.

    Une innovation TPP a t accomplie ds lors qu'elle a t introduite sur le march

    (innovation de produit) ou utilise dans un procd de production (innovation de

    procd). Les innovations TPP font intervenir toutes sortes d'activits scientifiques,

    technologiques, organisationnelles, financires et commerciales.

    La firme innovante TPP est une firme qui a accompli des produits ou des procds

    technologiquement nouveaux ou sensiblement amliore au cours de la priode

    considre.

    23 Yann A. GOUVERNNEC. ( 2 0 0 4 ) o p c i t .

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    32

    a. Innovation technologique de produit :

    Le terme produit est utilis pour dsigner la fois bien et service. Il peut prendre

    deux formes :

    Produits technologiquement nouveaux : ayant des caractristiques

    technologiques ou les utilisations prvues prsentent des diffrences significatives par

    rapport aux produits antrieurs.

    Produits technologiquement amliors : sont des produits existants dont les

    performances sont sensiblement augmentes ou amliors.

    La distinction entre un produit technologiquement nouveau et un produit

    technologiquement amlior peut poser des difficults dans certaines branches

    d'activit, notamment dans le secteur des services. Le manuel dOslo cite le secteur de la

    banque pour illustrer lexemple des innovations TPP :

    l'adoption de cartes puces et de cartes plastiques usages multiples ;

    un nouveau guichet bancaire sans employer, o les clients mnent leurs

    oprations courantes laide de terminaux d'ordinateurs porte de main ;

    les services bancaires par tlphone permettant aux clients d'effectuer nombre

    de leurs oprations bancaires depuis leur domicile.

    b. Innovation technologique de procd

    Ladoption de mthodes de production technologiquement nouvelles ou

    sensiblement amliores, y compris les mthodes de livraison du produit. Ces mthodes

    peuvent impliquer des modifications portant sur l'quipement ou l'organisation de la

    production, ou une combinaison de ces modifications, et peuvent dcouler de la mise

    profit de nouvelles connaissances.

    Ces mthodes peuvent viser produire ou livrer des produits technologiquement

    nouveaux ou amliors, qu'il est impossible de produire ou de livrer l'aide de mthodes

    classiques.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    33

    2. Lamalgame entre technologie et innovation

    La grande proximit entre technologie et nouveau produit ou procd laisse

    paraitre dans le langage courant, mais aussi dans la littrature des amalgames qui peuvent

    donner confusion, do lintrt dexpliquer leurs diffrenciations24, cette confusion confond

    la nature et les enjeux de linnovation .

    En effet une entreprise ne nat pas forcment dune innovation, mais elle ne peut

    fonctionner sans technologie, soit elle est ancienne ou rcente. Romon suit les positions de

    Morin (1985) sur le concept large de la technologie qui est lart de mettre en uvre

    dans un contexte local et pour un but prcis, les sciences, mthodes, procds, savoir

    faire, technique pour la conception de produits, procds pour les mthodes de

    management et les systmes dinformations25.

    Linnovation transforme la technologie en une rponse concrte et valable un

    besoin dun utilisateur quil soit interne lentreprise (innovation de procd) ou externe

    lentreprise (innovation de produit).

    Dans le cas du lancement de nouveaux services, lentreprise mobilise toujours

    une ou plusieurs technologies pour innover. Ce qui importe cest l agencement

    organisationnel dans lequel lentreprise va dvelopper les technologies dont elle a besoin

    pour innover, qui sera fonction du niveau de lintensit technique de linnovation.

    Les marketeurs doivent comprendre la nouvelle relation client qui stend sur des

    canaux en ligne et hors ligne, pour mieux mesurer les actions et les retours sur

    investissement dun nouvel outil de gestion, appel communment marketing multicanal.

    24 Franois ROMON. (2009) : le management de linnovation ; essai de modlisation dans une perspectivesystmique. Paris. (2009).

    25 Franois ROMON. (2009) : op cit.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    34

    Section III : Spcificits du marketing des services

    bancaires

    Le marketing des services sous limpulsion des nouvelles technologies semble

    prendre une autonomie face au marketing de grande consommation.

    Au del de limportance de la relation client, les concepts et les modles standards

    ne sont plus dactualit face lhtrognit des domaines des services, qui sont

    caractriss par leurs variabilits, intangibilits, prissabilits, et leurs indivisibilits,

    i l s se dveloppent aux rythmes des avancs technologiques, do lintrt de cette

    section afin de prsenter la construction dun nouveau marketing des services.

    Pour prsenter ces mutations, nous avons choisi lapproche de Calot26, qui parle

    de mutation des ancrages et des modes qui ont modliss des gnrations de

    marketeurs sous diffrentes formes : conceptuelles, spciales et culturelles,

    technologiques et organisationnelles .

    III.1. Mutations conceptuelles

    Louverture du champ marketing aux services par ltendue des mthodes et des

    moyens mise en uvre, par exemple : le yield management qui est devenu un outil

    doptimisation du rendement des capacits fixes dans les entreprises de services telles

    que les htels et compagnies ariennes. Ainsi le y ield management devient un rfrant

    dans le domaine du marketing des services.

    Quil soit un service destin directement au client B to C ou destin aux organisations

    B to B, en voila une autre conception du marketing des services, ou les deux

    approches sont distinctes.

    Les oprateurs de tlcommunication, pratiquent une facturation dtaille qui a

    pour objet une personnalisation du service, en prenant compte les proccupations des

    consommateurs.

    26 CALLOT P. (2002) : Marketing des services : une construction sur les incertitudes de lavenir, 2002, Volume 2, p.67-78.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    35

    Autre exemple des oprateurs de tlcommunication; les forfaits de

    communications qui sont la cl dune stratgie de fidlisation afin de garder une clientle

    de plus en plus volatile. Ce souci majeur de linfidlit des clients a fait naitre des

    instruments tels que les calls center pour maintenir la relation client, donnant naissance

    une nouvelle approche de la pratique du marketing des services : approche individualise et

    personnalise.

    Le triangle du marketing des services montre ainsi ltendue du mix classique aux

    spcificits du marketing des services avec les marketings internes et interactifs27.

    Fig. 2.1 : Le triangle du marketing des services28

    Source : adapt de GRNROSS Christian, 1997 cit par Calot op cit

    27 CALOT P. (2002). op cit28 GRNROSS Christian. (1997) cit par Calot op cit.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    36

    III.2. Mutations culturelles

    Internet a boulevers les changes entre les pays, rendant la mondialisation bien

    relle grce lvidence et la puissance de cet outil virtuel. La technologie internet

    permet un traitement et un accs linformation quotidienne donc stratgique pour les

    changes conomiques entre pays, ou une petite entreprise peut avoir une vitrine dans le

    monde afin de commercialiser ses produits dans le march international.

    Lapparition du marketing one to one est venu confirmer la tendance dune

    approche non pas de niche mais dindividualisation permettant une personnalisation de

    loffre. Ceci naura pas t possible sans lassistance de la technologie qui permet le

    stockage et le traitement des donnes informatises.

    III. 3. Mutations technologiques

    Les nouvelles technologies ont favoris lmergence des nouvelles formes de

    distribution comme le e-commerce et rendent ainsi la gestion des entreprises plus

    performante et ceci par une meilleure gestion des capacits et de rendement.

    Les transactions lectroniques, la multiplication des systmes dinformations ou

    tout simplement le commerce lectronique sont alors les lments contingents du

    marketing.

    Un autre exemple du marketing des services rside dans le gomarketing qui

    se fonde principalement sur des systmes d'information gographique (SIG), permettant

    de traiter des bases de donnes en mettant en relation des informations

    habituellement utilises en marketing, tels que l'ge et le sexe pour les individus, le

    nombre d'enfants et le type d'habitation pour les mnages, l'effectif salari, le secteur

    d'activit et le chiffre d'affaires pour le march des entreprises 29

    29 GRNROSS Christian. (1997) op cit.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    37

    III.4. Mutations organisationnelles

    La prise en compte du client ne se limite pas seulement au dpartement

    marketing mais elle stend toutes les fonctions de lentreprise. La thorie de la

    contingence prend ici tout son essor, dans la mesure o la dimension sociale du client

    peut rpondre aux valeurs socitales du consommateur volutif ou de lemploy au travail.

    Dune organisation fige, elle devient une organisation apprenante donnant la

    possibilit de comprendre, et de mesurer la contribution aux efforts collectifs, en crant un

    esprit client30. Philip Calot ne mets pas en cause le principe des quatre P, mais plutt les

    trois nouveaux principes issus de la servuction qui doivent tre dvelopps au cur de

    lentreprise .

    Une nuance existe dailleurs entre la version anglo-saxonne qui indique Physico

    vidence, procs et people ces deux derniers lments se substituant la version

    franaise de la participation (active ou passive du client) et limplication du personnel. La

    notion people recouvre tous les acteurs humains qui ont un rle dans la livraison du

    service (personnel de la firme, client, les autres clients dans lenvironnement du service).

    Calot juge que lenvironnement de servuction est insuffisamment identifi comme

    une caractristique majeure. La variable place renvoie plus latmosphre et lambiance

    qu la localisation (location en anglais). Ces extensions renvoient ce quun bon nombre

    dauteurs appelle la naissance des 8 P en ajoutant la productivit.

    30 Tarondeau et al., (1995). Cit par CALOT op cit.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    38

    Fig. 2.2 : le nouveau mix marketing induit par le marketing des services31

    Source : Philip Calot op cit De part la nature de son activit verse dans la servuction, la banque a des

    spcificits qui sont 32 :

    Le marketing des achats

    Il sagit en amont de collecter les sources auprs des fournisseurs de capitaux,

    qui seront transformes et redistribues en aval apurs de la clientle bancaire.

    Le marketing industriel

    Le marketing bancaire traite avec des entreprises, cible auprs de laquelle la banque

    collecte et distribue des capitaux.

    Le marketing des produits de grande consommation

    Les banques grent une gamme de produits qui sont destins une clientle de

    particuliers donc une population trs nombreuse.

    31 CALOT P. (2002). Op cit32 LOINTIER J.C. (2010). Marketing bancaire.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    39

    Le marketing bancaire est influenc dune manire directe par des caractristiques

    intrinsques qui sont33 :

    la forte rglementation tatique et interprofessionnelle (la banque nest pas

    matresse de son offre, ni de ses prix, entre autre linfluence de la politique des

    gouvernements) ;

    la notion du risque est trs forte (manipulation de largent) ;

    la position de la banque demeure forte pour vendre (crdit) mais faible pour

    acheter (ressources) ;

    le manque de protection linnovation (pas de brevet possible entranant une

    certaine difficult pour diffrencier ses produits de faon durable) ;

    le degr de culture du client, lorsquil sagit de particuliers, demeure souvent

    faible face laspect abstrait de certains services bancaires ;

    lexistence dune relation permanente entre la banque et ses clients (contacts

    dans les agences) ;

    III.5. Le mix du marketing bancaire

    Daprs J-C LOINTIER34 on peut rsumer les outils marketing de la banque dans les 04

    P du mix marketing :

    a. La politique de produit / service

    La politique du produit est rgie par la forte rglementation tatique et interprofes-

    sionnelle laquelle sajoute :

    o la suprmatie technicienne sur le commercial dans la conception des produitset services nouveaux ;

    o limportance des pouvoirs publics dans la cration et la disparition des produits ;

    33 LOINTIER J . C op cit.34 LOINTIER J . C op cit.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    40

    o la participation des clients dans le processus de servuction ;o le rle de la politique produit consiste optimiser ladquation entre production

    bancaire et les besoins exprims par les consommateurs, en crant de nouveaux

    produits et entretenant les produits existants.

    Limpact de linnovation technologie sur la politique du produit / service a pour

    rsultat :

    distribution de produits via des canaux virtuels ;

    automatisation des taches administratives ;

    meilleure connaissance des clients et personnalisation de loffre.

    b. La politique de prix

    La politique de prix joue un rle limit en matire de marketing bancaire et ce

    pour plusieurs raisons :

    o un certain nombre de prix sont fixs par les autorits montaires ;o dautres prix sont fixs lchelon de la profession bancaire, aprs entente entre les

    principaux tablissements de crdit ainsi les taux dintrt dbiteurs ;

    o la connaissance des cots des principaux produits bancaires est relativement rcente.

    Il existe deux modalits de tarification bancaire :

    Lassiette de tarification : revient choisir qui acquittera la commission,

    linitiateur de lopration ou les deux parties concernes (initiateur et destinataire).

    Le mode de facturation : la tarification doit tre calcule forfaitairement ou tre

    fonction du nombre de services rendus.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    41

    c. La politique de distribution

    La politique de distribution tend se modifier suite aux nouvelles technologies :

    dveloppement du libre service DAB, GAB (serveurs automatiques de billets) ;

    cration dagences de conseil spcialises ;

    rduction du linaire guichet privilgie la relation assise ;

    multiplication des moyens de vente directe ;

    cration de rseau de prescription.

    Ces nouvelles technologies multiplient les points de contacts entre banques et

    clients dans une qute de proximit et de facilit dutilisation, ou finalement la

    problmatique rside non pas dans le dveloppement de ces technologies, mais dans

    lintgration vis--vis des canaux traditionnels.

    d. La politique de communication

    La politique de communication est dcline sous deux dimensions : interne et

    externe.

    Interne : oriente vers ses publics internes, elle vise communiquer sur les objectifs

    de la banque, les moyens mis en uvre pour atteindre ses objectifs. Tout le personnel de la

    banque doit tre inform de faon claire et concise sur la stratgie de dveloppement, ainsi

    que sur les valeurs pour renforcer le sentiment dappartenance et la cohsion sociale.

    Externe : oriente vers les publics externes (clients, fournisseurs, actionnaires,

    pouvoirs publics) pour renforcer son image de marque, et valoriser son savoir faire grce des

    outils comme : le mcnat et le sponsoring, la publicit, le marketing direct, les relations

    publiques.

    Toute communication externe, doit tre en parfaite cohrence avec la

    communication interne et les autres actions marketing.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    42

    III.6. Du marketing de la transaction au marketing de la

    relation

    Lindustrie financire est en constante volution due aux changements

    organisationnels du fait des fusions observes ces dernires annes et plus soumise une

    concurrence exacerbe du fait de la drglementation et lexplosion des systmes

    dinformation et du secteur de la vente en ligne.

    La banque dveloppe des produits tels que les produits dassurance, des

    services la personne, ou encore des abonnements de tlphonie mobile afin de

    surveiller le dveloppement du M-paiement en partenariat avec des oprateurs de

    tlphonie mobile.

    La prise en compte des clients par les banques a donc volu en passant dune

    vision produit une vision client .

    Le marketing relationnel connat un intrt certain par les banques depuis les

    annes 90 dans une dmarche de fidlisation. Au niveau de lindustrie bancaire, il est

    difficile dimplanter une stratgie de diffrenciation au niveau des services offerts car les

    produits sont trs similaires, la tarification est homogne et les rendements dgagent

    peu de diffrence 35.

    Ainsi dans une telle industrie, la stratgie relationnelle est capitale dans la cration

    dun avantage concurrentiel. Philip Kotler a prdit depuis les annes 90 que le

    marketing relationnel sera la nouvelle approche dominante dans le domaine des services

    (incluant les services financiers) et le qualifie de changement de paradigme ingnieux.

    La libralisation des marchs, la globalisation, les innovations technologiques ont

    conduit un choix illimit pour le consommateur un rythme de changement jamais vcu

    auparavant.

    Tous ces changements dans la stratgie des affaires tendent une nouvelle

    pratique du marketing ; parce que le service est devenu lavantage comptitif majeur et

    la cl de la diffrenciation dans la plupart des industries.

    Le rapprochement vers le client avec une relation troite souvent appel

    partenariat stratgique nest autre que le marketing relationnel.

    35 ZOLLINGER et LAMARQUE (1999). Marketing Bancaire. P.256. (1999).

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    43

    III.7. Le marketing relationnel dans les services bancaires

    Nous allons analyser la situation du marketing relationnel dans les services en

    gnral et dans le secteur bancaire en particulier36.

    Le marketing relationnel est dfini comme le fait dattirer, de maintenir et de renforcer la

    relation client37. Le marketing relationnel est oppos au marketing transactionnel sur trois

    dimensions:

    Dimension temporelle :

    Lchange relationnel est situ sur le long terme et sa dure est indtermine

    contrairement lchange transactionnel qui lui est instantan, sa dure donne une

    nouvelle perspective lchange.

    Dimension stratgique :

    Lchange transactionnel ne ncessite que peu dinvestissement, les cots de

    changement dun fournisseur sont considrs comme faibles. La dimension stratgique de

    lchange est donc peu tendue. A loppos, lchange relationnel ncessite des

    investissements importants, et changer de fournisseur un cot lev, rendant du coup

    ces changements plus difficiles (ces investissements peuvent tre constitus doutils

    technologiques).

    Dimension sociale :

    Lchange transactionnel considre essentiellement la dimension conomique. Le

    lien social est absent de cette relation, o il est considr comme un simple mcanisme

    dallocation des ressources. Lchange relationnel se place plus dans le long terme et intgre

    une dimension sociale.

    36 DES GARETS Vronique. (2008) : Management de la banque : risque, relation client, organisation. EditionPearson Paris. (2008).37 DES GARETS Vronique (2008). Op cit.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    44

    Tableau 2.1 : Le passage du marketing de la transaction au marketing de la relation

    Source : DES GARETS Vronique (2008). Op citLe dveloppement des TIC a incontestablement favoris le dveloppement de la

    relation dans les services. Une meilleure comprhension des comportements dachats et

    une personnalisation des services, tel est limpact des TIC, ou la relation entre banque et

    nouvelle technologie ne date pas dhier.

    Marketing de la transaction Marketing de la relationOrientation court terme Orientation long terme

    Intrt pour la vente isole intrt pour la rtention de la clientleContact discontinu avec la clientle Contact continu avec la clientle

    Mise en avant des caractristiques duproduit

    Mise en avant de la valeur du produit pour leclient

    Peu dimportance accorde au serviceclientle

    Beaucoup dimportance accorde au serviceclientle

    Engagement limit satisfaire la clientle Engagement fort satisfaire la clientleContacts avec la clientle modrs Contacts avec la clientle de masseLa qualit est dabord le souci de la

    productionLa qualit est le souci de tout personnel

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    45

    Section IV : Services bancaires et nouvelles technologies,

    deux secteurs qui se chevauchent

    La relation entre services bancaires et tlcommunications ne date pas dhier.

    Aux cts des secteurs militaires, le secteur bancaire a t le premier avoir utilis le

    tlgraphe, puis le tlphone. Dj en 1870 la bourse de c oton de New York

    dpensait plus du tiers de son budget pour le service tlgraphe, ce dernier se trouvait

    en plein btiment de la bourse 38.

    La relation entre les oprateurs de tlcom et les banques ne se rsume pas

    de simples rapports de fournisseurs dargent un client, mais note au moins cinq

    types de liens qui senchevtrent :

    les relations de part et dautre de ngociations concernant la

    drglementation de la tlcommunication (les banques tant des

    membres actifs de consortium lorigine du rseau valeur ajoute ou

    des rseaux cbls) ;

    les relations symtriques ventuelles dans lesquelles des

    tlcommunications autonomes chercheraient utiliser des ressources

    de la rglementation bancaire pour crer ou renforcer leurs propres

    filiales bancaires ;

    les liens historiques et organisationnels et leurs traces dans

    lorganigramme et la culture dentreprise ;

    les liens de clients fournisseurs : les banques comptent parmi les

    premiers clients des tlcoms (des factures annuelles qui avoisinent des

    millions de dollars) ;

    les liens de fournisseurs clients : les tlcommunications ayant un

    double besoin des organismes financiers pour assurer leurs trsoreries

    et leurs financements de leurs investissements.

    38 CLOT Ghislaine. ( 2 0 09 ) : Banques et tlcommunications : deux secteurs dont les ramificationss'enchevtrent. Finance et technologie de la communication. pp. 49-70.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    46

    Partant de ces constats, Clot nous propose une intressante analyse pour tudier

    les relations complexes qui lient les banques et les technologies des tlcommunications :

    IV.1. Les tlcommunications au service des banques

    Les tlcommunications bancaires se trouvent dans deux domaines

    dapplications distincts mais interdpendants.

    a. Les besoins internes

    Ce sont les premiers avoir fait lobjet damlioration spectaculaire grce

    linformatique, tlcoms et nouvelles technologies. Sinspirant de la classification de

    Godefroy, CLOT distingue deux types dinformations 39 :

    a. linformation de production : qui comprend les donnes et les messages qui

    servent autant que la consommation intermdiaire lexercice des mtiers de

    banques, vhicul par les systmes dinformations internes ;

    b. linformation de coordination : qu i comprend les changes entres les banques,

    vhicule par les rseaux nationaux de tlcommunication ou les rseaux

    interconnects des cartes bancaires.

    b. Les besoins externes

    Il sagit de linformation de transaction reliant directement les banques et ses

    clients, que ce soit via guichet automatique ou la gestion de portefeuille et de trsorerie

    sur rseaux, et les terminaux de points de vente. Les technologies tlcoms, servaient la

    vision stratgique des banques, en se diffrenciant des concurrents pour capter et

    fidliser une part plus grande de clientle.

    39 CLOT Ghislaine. ( 2 0 0 9 ) o p c i t .

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    47

    IV.2. Les tlcoms comme initiateur de linterbancarit

    Le dveloppement de rseaux interbancaires facilit par les nouvelles technologies,

    pour les banques a engendr une coopration et u n e mise en place de structure de

    coordination , permettant de garantir l'acceptabilit des moyens de paiement mis

    par l'ensemble des banques et leur change dans les meilleures conditions de rapidit,

    de scurit et de cot. Le succs de linterbancarit a model le paysage des rseaux

    bancaires en reliant terminaux et guichets automatiques.

    a. Les tlcoms au service de la rationalisation de la gestion

    bancaire :

    Depuis les annes 60, les formidables outils informatiques permettaient dj

    aux banques dinformatiser certaines tches telles que :

    la tenue de la comptabilit clientle ;

    la tenue de la comptabilit gnrale ;

    la conservation des titres ;

    le traitement des chques.

    b. La tlcommunication instrument de minimisation des

    cots :

    Cest llment primordial pour la comptitivit des banques, les innovations de

    procdes ont permis une gestion plus rigoureuse, mais surtout moins coteuse,

    travers des outils tels que les guichets automatiques et lutilisation de systme de

    tlcommunication.

    Laugmentation des informations venants de diffrents points de ventes, incomba

    aux banques, de mettre en place un rseau intgr de stratgie dun systme

    dinformation global afin de grer les flux informationnels de manire efficiente.

  • Chapitre Un : Le marketing des services bancaire face linnovationtechnologique

    48

    IV.3. Les tlcoms instruments de diffrenciation des

    banques

    Comme nous lavons dj s ignal prcdemment, le service - client est

    celui qui a connu le dveloppement le plus significatif, de part la meilleure

    connaissance des clients, suite aux changes lectroniques de donnes, qui une fois

    traits, donnent aux banques des informations stratgiques qui, servaient la

    formulation doffres et dactions marketing, et par la suite lanticipation des besoins des

    clients. Ces services lectroniques qui ont fait la diffrence de banques pionnires, sont

    comme suit :

    lutilisation du minitel pour des services bancaires domicile et

    ceci avant lavnement de linternet ;

    diffusion de guichets automatiques ;

    carte bancaire pour rgler ses achats chez les commerants.

    A la fin de ce chapitre, nous pouvons dire que le marketing sest radicalement

    transform, en abandonnant ses anciennes philosophies pour une dmarche Customer

    centric et multicanale. Nous al lons aborder notre trois ime chap itre avec lide

    de mettre le doigt sur la nouvelle cl des stratgies du marketing multicanal, o le client

    est au centre des proccupations et non le produit ou le service.

    La rvolution multicanale amne la naissance constante de nouvelles voies

    dinteractions des entreprises avec leurs clients, grce notamment aux canaux en ligne.

  • Chapitre deux : Les stratgies du marketing multicanal 49

    CHAPITRE DEUX

    LES STRATEGIES DU MARKETINGMULTICANAL

    Section I : Nouvelles formes de distribution des servicesbancaires, le multicanal 50

    Section II : La stratgie de lentreprise .. 56

    Section III : typologie de la distribution multicanal ... 60

    Section IV : Analyse du secteur bancaire algrien .. 76

  • Chapitre deux : Les stratgies du marketing multicanal 50

    Section I : Nouvelles formes de distribution des services

    bancaires, le multicanal

    En se rfrant au manuel dOslo1, nous pourrons considrer que le multicanal

    est une innovation technologique de procd, qui produit des mthodes de production et

    de livraison de services technologiquement nouveaux .

    Les entreprises et plus particulirement les banques, disposent en plus des canaux

    physiques traditionnels (agences ou points de contacts physiques), dune varit de nouveaux

    canaux lectroniques. Nous entendons par canal un point de contact, ou une organisation

    interagie avec ses clients.

    I.1. Le langage commun du marketing multicanal

    Dans un marketing ouvert o les canaux ont pris une place considrable dans la

    relation client, les marketeurs et fournisseurs de services ont du mal donner une

    dfinition commune au marketing multicanal. Le seul point qui les runis est que : le

    marketing multicanal est un monde sans barrire et sans parois, o la communication est

    oriente client.

    Quest ce que le marketing multicanal ?

    Comment le dfinir ?

    Nous allons commencer par lorthographe ; est-ce multi canal ? Ou multi-canal ? Ou

    multicanal ?

    Nous retiendrons le terme choisit par Mark Korros2 en choisissant le concept

    multicanal pour symboliser lintgration sans barrires.

    Mark Korros met laccent sur le fait de clarifier les concepts avec prcision au mme

    titre que la responsabilit de chaque dollar dpens .

    1 La principale source internationale de principes directeurs en matire de collecte et d'utilisation d'informationssur les activits d'innovation dans l'industrie.2 Mark Korros : Vice prsident marketing multicanal paradyszmatera (cest une socit d'acquisition de clientsspcialis dans la recherche et le dveloppement de nouveaux clients par publipostage direct et Insert & PrintMedia) West Palm Beach, Florida Area. Marketing et publicit.

  • Chapitre deux : Les stratgies du marketing multicanal 51

    Marketing canal unique

    Cest une organisation qui utilise un seul canal pour communiquer, distribuer et

    vendre ses produits et services. Exemple : une entreprise qui vend uniquement via son site

    web.

    Marketing multicanal

    Cest lutilisation de plus dun canal par une organisation pour communiquer,

    distribuer et vendre ses produits et services en excutant une stratgie marketing

    sappuyant sur la combinaison de canaux directs et indirects de communication

    permettant aux clients de choisir le canal qui leur convient.

    Selon lInstitut FORESTER Research3, vous pouvez aisment crer et mettre en uvre un

    marketing multicanal capable de proposer vos clients un choix, une cohrence et une

    Continuit qui sapplique tous les canaux.

    Fig. 3.1 : Les trois principes du marketing multicanal

    Source : Villattes (Banque Magazine n585)3 Bob CHATHAM, Forester. (2008) : TechStrategy Report Simplifying Cross-Channel Design, Marketingmulticanal; comment orchestrer les messages, canaux et les pays. Livre blanc 2008.

  • Chapitre deux : Les stratgies du marketing multicanal 52

    Afin de garantir une meilleure efficacit du marketing multicanal, il faudra appliquer les

    rgles suivantes :

    donner le choix au consommateur : communiquer travers plusieurs canaux et laisser

    les clients dcider du moment et du moyen daccs linformation ;

    prsenter linformation avec cohrence : sassurer de la cohrence du message sur

    lensemble des canaux utiliss ;

    penser la continuit : autoriser les clients se dplacer de manire transparente

    entre les canaux.

    Le multicanal consiste intgrer plusieurs canaux de contact dans un mme

    systme capable de grer les interactions avec le client. Des sites physiques aux sites

    virtuels en passant par les centres d'appels, par les kiosques, par les bornes et par les

    automates, le client vit une relle exprience multicanal.

    Nous retiendrons la dfinition qui a t choisie par des chercheurs universitaires sur

    le CRM et Leadership, savoir que le multicanal est : le design, dploiement,

    coordination et lvaluation dun ensemble de canaux dans le but de crer une valeur

    effective en acquisition, rtention et dveloppement de clients4 .

    Les canaux de distribution sont dcrits comme une relation dchange entre

    lorganisation et ses consommateurs en crant de la valeur en produisant des produits et

    services5.

    Tout lart du marketing multicanal consiste choisir les canaux les plus appropris

    pour une action (cot et efficacit), dgager des synergies entre ces canaux et

    centraliser et sauvegarder les donnes marketing collectes sur lensemble des canaux.

    Le canal de contact a pour objectif de gnrer des interactions avec les canaux

    humains afin de guider au mieux le client vers le contact ad hoc.

    4 NESLIN, GREWAL, LEGHORN, SHANKAR, TEERLING, THOMAS, VERHOEF. (2006).5 PELTON et AL., (2006): European Journal of Marketing Vol. 40 N 1/2, 2006 pp. 113-129.

  • Chapitre deux : Les stratgies du marketing multicanal 53

    La complmentarit entre les canaux est essentielle pour formaliser le meilleur

    mix offre canal - exprience.

    I.2. Les canaux virtuels

    a. Les automates bancaires :

    Apparus en France en 1971, les distributeurs automatiques de billets (DAB) ne

    permettaient que les retraits de billets t r a v e r s un dispositif lectromcanique. Ils

    ont t complts par les guichets automatiques bancaires (GAB) qui donne lieu une

    gamme de services beaucoup plus tendue :

    consultation de comptes ;

    relev des dernires oprations enregistres (virements, prlvements

    automatiques, chques encaisss) ;

    dpt de valeur ;

    commande de chquier ;

    information sur les produits.

    b. Le Tlphone

    Les chargs de clientles qui sont les personnes qui lui est attribu un

    portefeuille client aux caractristiques cibles par une segmentation marketing. Les

    oprations sont ralises travers des appels tlphoniques.

    Dun point de vue technique, les chargs de clientle doivent matriser

    parfaitement linformatique et le tlphone puisquils sont les outils incontournables avec

    lesquels ils travaillent, utilisant des systmes optimiss qui permettent de rpondre

    efficacement aux clients.

    Les professionnels de la relation par tlphone le savent : linteraction du tlphone

    nest pas univoque, elle nous place dans des tats intrieurs et des habitudes diffrentes

    selon que lon met ou on reoit un appel 6.

    6 FOURNEL Eric. (2003) : Orga Consultant. Distribution bancaire : Comment positionner le tlphone ? BanqueMagazine n647 /Mai 2003.

  • Chapitre deux : Les stratgies du marketing multicanal 54

    Selon FOURNEL, Un client est tout fait daccord pour avoir un interlocuteur qui

    nest pas son contact habituel, ds lors quil sagit dun besoin simple droulant un

    processus simple; cas de loctroi de crdit la consommation o la rapidit et le contenu

    prime sur la relation 7.

    c. Le canal web

    Le web n'est plus seulement un moyen de communication sens unique, il s'agit

    dsormais d'une plate-forme interactive qui invite au dialogue. Du web 1.0 au web 2.0, on est

    pass du consommateur spectateur au consommateur acteur.

    Le canal web est devenu un important outil de gnration de contacts et de profils

    bas cot via les newsletters et les dmarches dinscription et dabonnement. I l permet au

    consommateur dobtenir des informations sur les produits quils souhaitent acqurir, et

    aux entreprises davoir des informations sur les comportements et la segmentation de leurs

    clients

    En rgle gnrale, les sites web ont les objectifs suivants :

    attirer les clients ;

    leur vendre un produit ;

    les inciter raliser rgulirement des achats ;

    rduire les cots (via le libre-service) ;

    promouvoir la marque ;

    les fidliser ;

    dgager des bnfices.

    Linternet est devenu un nouveau mod l e de la distribution bancaire, car ce

    canal est devenu incontournable dans la relation avec les clients bancaires, un tel point

    que ces derniers utilisent beaucoup plus souvent les services financiers sur internet que le

    dplacement vers lagence ou tlphonent leurs banques.

    7 FOURNEL Eric. (2003), op cit.

  • Chapitre deux : Les stratgies du marketing multicanal 55

    De ce fait, le charg de clientle, qui tait au cur de la relation bancaire, au cours

    de ces dernires annes nest plus ncessairement considr comme tel.

    Llment le plus imp