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juin 2017 N° 158 www.sfmesotherapie.com LA LETTRE DU PRESIDENT DE LA SFM p. 3 Dr Denis Laurens CERVICALGIES MÉCANIQUES COMMUNES CHRONIQUES MUSCULO-LIGA- MENTAIRES ET MÉSOTHÉRAPIE p. 4 Dr Céline Vient APPORT DE LA MÉSOTHÉRAPIE DANS LA PRISE EN CHARGE DU SYN- DROME DU TRACTUS ILIO-TIBIAL p. 9 Dr Marion Robey PLACE DE LA MESOTHERAPIE DANS LE SYNDROME MYOFASCIAL DOULOU- REUX APRES TRAITEMENT DU CANCER DU SEIN. ETUDE A PARTIR DE 2 CAS Dr Thomas Guichebaron p. 14 PRISE EN CHARGE DES CICATRICES PATHOLOGIQUES EN MESOTHERAPIE. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE p. 20 Ludovic Cardon-Fréville. UTILISATION CONTROVERSÉE DE LA VITAMINE E INJECTABLE, EN MÉSO- THÉRAPIE p.27 Flavien Gerdolle NOTES DE LECTURE p. 30 DIPLOME INTERUNIVERSITAIRE DE MESOTHERAPIE ANNEE UNIVERSITAIRE 2016-2017 p. 31 FORMATIONS DANS VOS REGIONS p. 32 PETITES ANNONCES p. 33

› bib › 17.pdfapport de la mÉsothÉrapie dans la prise en charge du syn-drome du tractus ilio-tibial p. 9 dr marion robey place de la mesotherapie dans le syndrome myofascial

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juin 2017N° 158

www.sfmesotherapie.com

LA LETTRE DU PRESIDENT DE LA SFM p. 3 Dr Denis Laurens

CERVICALGIES MÉCANIQUES COMMUNES CHRONIQUES MUSCULO-LIGA-MENTAIRES ET MÉSOTHÉRAPIE p. 4 Dr Céline Vient

APPORT DE LA MÉSOTHÉRAPIE DANS LA PRISE EN CHARGE DU SYN-DROME DU TRACTUS ILIO-TIBIAL p. 9 Dr Marion Robey

PLACE DE LA MESOTHERAPIE DANS LE SYNDROME MYOFASCIAL DOULOU-REUX APRES TRAITEMENT DU CANCER DU SEIN. ETUDE A PARTIR DE 2 CAS Dr Thomas Guichebaron p. 14

PRISE EN CHARGE DES CICATRICES PATHOLOGIQUES EN MESOTHERAPIE. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE p. 20 Ludovic Cardon-Fréville.

UTILISATION CONTROVERSÉE DE LA VITAMINE E INJECTABLE, EN MÉSO-THÉRAPIE p.27 Flavien Gerdolle

NOTES DE LECTURE p. 30

DIPLOME INTERUNIVERSITAIRE DE MESOTHERAPIEANNEE UNIVERSITAIRE 2016-2017 p. 31

FORMATIONS DANS VOS REGIONS p. 32

PETITES ANNONCES p. 33

LA LETTRE DU PRÉSIDENT

Denis Laurens

Le deuxième semestre de l’année 2017 sera principalement consacré à l’organisation de notre 13ème Congrès National qui aura lieu les 18 et 19 novembre 2017 à la Faculté Pitié Salpêtrière.La table ronde du samedi matin aura pour thème les pathologies chroniques du pied: hallux valgus, syndrome de Morton, aponévrosite plantaire et sésamoïdite.La physiopathologie et le traitement classique seront traités par le Professeur Jacques Rodi-neau, les indications chirurgicales seront présentées par le Docteur Olivier Laffenetre, et nous aborderons le traitement par mésothérapie associé à la rééducation et aux traitements podo posturologiques.Le dimanche sera consacré aux ateliers pratiques qui concerneront toutes les indications de mé-sothérapie ainsi que les traitements complémentaires permettant d’obtenir une guérison com-plète.Nous avons eu l’heureuse surprise ce trimestre de lire dans la revue de l’ARS des Hauts de France, la présentation de notre diplôme inter universitaire mais surtout sa validation par le Conseil National de l’Ordre, comme quoi tout arrive.Les CERM Nord Pas de Calais, Champagne, Alsace Lorraine et Ile de France organisent en par-tenariat avec le GEMA, une FMC validée par l’ANDPC, du 24 au 31 mars 2018 à la Réunion.Le thème sera: Actualités des traitements des pathologies articulaires douloureuses micro-trau-matiques, soit un enseignement de 14 heures indemnisées 540€. Le voyage et le séjour sont totalement défiscalisables.Elle se déroulera à l’hôtel Lux à Saint Gilles. Le nombre de places est limité à 48 par l’ANDPC. Vous pouvez vous pré inscrire dès à présent auprès d’un des 4 présidents de CERM:

- Olivier Stien (Cerm Nord Pas de Calais) [email protected] Christophe Danhiez (Cerm Champagne) [email protected] Jean-Marc Piumi (Cerm Alsace Lorraine) dr.jm.piumi@gmailcom- Philippe Salato (Cerm Ile de France) [email protected]

Le 15ème Congrès International de Mésothérapie aura lieu à Tunis en 2018, les dates seront précisées d’ici l’automne. La Société Française de Mésothérapie participera activement à ce congrès auprès de nos amis tunisiens.

Bon été et bonnes vacances à toutes et à tous et rendez-vous en novembre à la Pitié Salpêtrière.

Denis laurens

La revue de Mésothérapie

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La revue de Mésothérapie

CERVICALGIES MÉCANIQUES COMMUNES CHRONIQUES MUSCULO-LIGAMENTAIRES ET

MÉSOTHÉRAPIEDocteur Cécile VIENT

INTRODUCTIONLa cervicalgie affecte 30 à 50% de la population et 15% connaitra un épisode chronique au cours de sa vie. 24% des patients douloureux chroniques sous antalgiques palier II ou III sont insuffisamment soulagés par leur prise en charge16.L'adulte actif est particulièrement exposé aux activités professionnelles et de loisirs impliquant des postures cervicales délétères, leurs répétitions favorisent les cer-vicalgies chroniques.L'objectif de l'étude est d’évaluer l'efficacité de la mé-sothérapie chez les patients atteints de cervicalgies mé-caniques communes chroniques à composante muscu-lo-ligamentaire en les plaçant au cœur de leur prise en charge.

DEFINITIONS ET PHYSIOPATHOLOGIE«La douleur est (…) ce que la personne qui en est at-teinte dit qu’elle est». La douleur chronique est une «expérience sensorielle et émotionnelle désagréable» évoluant depuis plus de 3 mois, persistante ou récur-rente, s’accompagnant d’une détérioration significative et progressive des capacités fonctionnelles et relation-nelles du patient18.Les cervicalgies résultent d’un déséquilibre entre les capacités physiques du corps et les sollicitations et contraintes auxquelles il est exposé. Tout dysfonction-nement aigu d'un segment vertébral (muscle, ligament, système articulaire) peut être responsable de contrac-tures musculaires réflexes douloureuses locales puis loco-régionales22. L'élévateur de la scapula, le splénius du cou, les trapèzes et les muscles profonds de la nuque à vocation principalement dynamique, donc fatigables, sont fréquemment en cause. Ces muscles sont moins puissants chez la femme12.Les cervicalgies communes chroniques à composante musculo-ligamentaire sont caractérisées par une dou-leur mécanique persistante de la région cervicale, pou-vant irradier vers les membres supérieurs, en intersca-pulaire, ou en occipito-pariétal22. Elles peuvent être se-condaires aux microtraumatismes du rachis cervical ou aux troubles posturaux par contractions statiques pro-longées ou répétées. Les facteurs favorisant sont cer-taines activités professionnelles ou sportives, les condi-tions climatiques, certains facteurs psychologiques, le stress5,7,11,13,22. Les femmes sont plus exposées aux

contraintes cervicales professionnelles que les hommes (13% contre 8%)11.L'examen clinique peut révéler une attitude antalgique, une raideur, une fatigabilité, des douleurs des segments rachidiens, des contractures et cordons musculaires, des cellulopathies, et des douleurs à l'étirement, à la contraction et à la palpation musculaire7,13,22. Le bilan radiographique peut être normal, présenter des troubles statiques favorisant ou des lésions mineures d’arthrose non responsables de la symptomatologie clinique22.

SELECTION DES PATIENTSCritères d’inclusion:· Cervicalgies mécaniques communes chroniques mus-culo-ligamentaires,· Patients âgés de 20 à 50 ans,· Patient capable de remplir seul et sans aide un auto-questionnaire,· Acceptant le traitement par mésothérapie.Critères d’exclusion:· Femmes enceintes ou allaitantes,· Allergie aux sulfites ou au groupe des « para »3,20,· Cervicalgies sur séquelles de traumatisme cervical grave, cervicarthrosiques, psychogènes.Sélection des patients:La sélection s'est déroulée dans mon cabinet de méde-cine générale de ville de décembre 2015 à février 2016.L'enquête étiologique du patient cervicalgique chro-nique est menée rigoureusement, permettant de poser un diagnostic précis et d'éliminer une cervicalgie symp-tomatique ou une complication.· A l'interrogatoire, je consigne les antécédents, les allergies, le parcours thérapeutique, l’histoire de la cervicalgie, sa topographie et douleurs associées, ses facteurs aggravant, son retentissement psychosocial.· A l'examen, j'inspecte la statique générale et les limi-tations douloureuses à la mobilité active du rachis cer-vical12,22.· A la palpation, sur un patient assis, je recherche les zones de cellulopathies, les points douloureux des muscles du rachis cervico-dorsal et de la ceinture sca-pulaire et, sur un patient en décubitus ventral, les points de la souffrance intervertébrale dégénérative et les points plexiques cervicaux.· L'examen clinique est complété par un examen rhu-matologique du rachis et des membres supérieurs, neu-

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rologique, vasculaire et général.· Les examens radiologiques et biologiques sont exa-minés.La nature des lésions responsables des douleurs ressen-ties par le patient est expliquée de façon rassurante, une information claire lui est délivrée sur la pratique de la mésothérapie en expliquant le principe de la microdose de substances allopathiques et sans cortisone, d'injec-tions peu douloureuses et ciblées sur les sites en souf-france qui participe à la bonne tolérance du traitement 16.A l'issue de la période de recrutement 6 patients ont été inclus dans l’étude, aucun patient n'est en arrêt de tra-vail ou en accident du travail.

OUTILS D’EVALUATIONLe Neck Pain and Disability Scale (NPDS) est un au-to-questionnaire adapté aux patients cervicalgiques. Je l’ai retenu comme critère d’évaluation principal car il permet une auto-évaluation par le patient de sa douleur et de son retentissement fonctionnel en adéquation avec les recommandations9,18. C’est aussi un bon indicateur du suivi des patients8.Chaque patient coche seul et sans aide les réponses à 20 questions sur une Echelle Visuelle Analogique. Le score maximum est de 20009. Trois sous-scores thé-matiques peuvent être exploités, la «douleur cervicale en statique» (400/2000), la «douleur cervicale lors des mouvements» (800/2000), et le «handicap et fonction» (800/2000)9.L’évaluation est complétée par:· La palpation de la région cervico-dorsale et scapulaire au cours de laquelle le patient évalue sa douleur de 0 à 3, les cotations sont reportées sur un croquis anato-mique.· la recherche des limitations douloureuses du rachis cervical lors de l’examen actif dans les trois axes de mobilité sont cotées et représentées sur le schéma en étoile de Maigne12,22 .

PROTOCOLE THERAPEUTIQUE DE MESOTHERAPIEA chaque consultation:· Le patient rempli le questionnaire NPDS en autono-mie,· L’examen clinique est pratiqué,· J’évalue la tolérance de la séance de mésothérapie pré-cédente et la satisfaction du patient,· La décision de pratiquer une séance de mésothérapie est prise conjointement avec le patient.Le protocole thérapeutique est identique pour tous les patients mais il n'est pas exclu a priori de l'adapter en fonction de la tolérance et de l’évolution des patients en cours du traitement.La séance de mésothérapie peut alors être pratiquée en respectant:· Le rappel au patient des informations relatives à l’hy-giène et aux bonnes pratiques1,

· Le lavage soigné des mains du praticien puis leur dé-sinfection,·La désinfection de la peau du patient à la Biseptine en 2 temps,· Le port de gants1,16,19.Le mélange thérapeutique3,10,20 unique est préparé ex-temporané2 avec du matériel stérile à usage unique16:· Procaïne injectable 10mg/ml, 1cc, pour son effet anes-thésique, vasodilatateur, potentialisateur de la myore-laxation et stimulant neuropsychique,· Thiocolchicoside injectable 4mg/ml, 2cc, pour son ef-fet décontractant non sédatif,· Pidolate de magnésium injectable 0,8 %, 1cc, pour son effet myorelaxant et notamment sur le système neuro-végétatif.Les séances de mésothérapie sont planifiées à J1, J8, J15 et J30. Une à deux consultations d'évaluation et de suivi sont prévues.J'utilise une technique manuelle mixte16:· En IED dans un premier temps avec une aiguille de 0,3x13mm sur les cellulopathies puis de façon bilaté-rale et symétrique sur la région cervico-dorso-scapu-laire et les douleurs projetées. L'absence de douleur rassure le patient et participe à l'amener vers un schéma comportemental adapté6,16,18.· En DHD dans un deuxième temps avec une aiguille de 0,3x13mm en variant la profondeur et l’inclinaison de l’aiguille par rapport à la peau aux points de la SID segmentaire recherchés à chaque étage et plexiques in-férieurs et supérieurs.· En point par point pour terminer au niveau des points douloureux musculaires retrouvés à l’examen et décrits par le patient13,15,16.

PRESENTATION DES RESULTATSEn moyenne, le score NPDS diminue de 86 %, l’item «douleur cervicale en statique» diminue de 86 %, l’item «douleur cervicale en mouvement» diminue de 83 % et l'item «handicap et fonction» diminue en moyenne de 89 %.Les points douloureux ont totalement disparu pour 5 patients sur 6 et un point peu douloureux persiste chez un patient. Les limitations douloureuses ont cédé pour 4 patients sur 6, et une limitation douloureuse modérée dans une seule direction persiste chez 2 patients. Les cellulopathies et les douleurs projetées ont toutes dis-paru.Les traitements de fond n'ont pas été modifié au cours de l’étude mais les traitements symptomatiques ont été fortement réduits; 3 patients n'en prennent plus, 2 n'en prennent plus qu'exceptionnellement et le 6ème n'en prend toujours pas.5 patients sont très satisfaits et 1 patient est satisfait.

DISCUSSION1. Echantillon

7 patients étaient susceptibles d'intégrer l’étude; 1 homme a refusé, 6 femmes ont accepté. La courte du-rée de recrutement des patients et par un seul médecin

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La revue de Mésothérapieexplique cet échantillon restreint. La sur-représentation des femmes se rapproche des données de la littérature, elles sont plus exposées aux contraintes cervicales pro-fessionnelles que les hommes11 et leur musculature cer-vicale est moins puissante12.L'âge moyen des patients est de 40 ans, leurs situations familiales sont diverses. Les patients ont des activi-tés professionnelles variées, ils sont tous exposés aux «contraintes cervicales», seul un se dit non exposé au stress professionnel.L'ancienneté de l'épisode est de 4,5 ans en moyenne. 2 patients sur 6 ont des cervicalgies persistantes depuis plus de 6 ans, ce qui est comparable aux données de l’HAS18 rapportant que dans plus de 40% des cas la douleur persiste au-delà de 3 ans.Cette étude ne cherche pas à être statistiquement re-présentative toutefois l'échantillon, hormis le sexe, est varié et assez bien corrélé aux données de la littéra-ture4,11,18,22.

2. ProtocoleToutes les données recueillies sont exploitables. Aucun protocole n'a été interrompu mais l'un d'entre eux a été adapté suite à un effet indésirable.L’absence d’effet secondaire grave et la fréquence faible des effets secondaires mineurs que j’ai consta-tée sont comparables aux études ENATOME 1 et 21,4. Quelques hématomes faibles aux points d’injections ont été constatés. Une sensation d'échauffement tran-sitoire de la peau après l’IED, lié à l'utilisation du ma-gnésium3,20, a été perçue par un patient comme une sensation agréable. Des douleurs transitoires aux points d'injection profonds, attribuées à la synergie potenti-alisatrice de la vasodilatation de l'association magné-sium-procaïne10, ont été rapportées par un patient. Ces douleurs ont également été retrouvées chez 18% des patients traités par mésothérapie pour syndrome dou-loureux myofascial cervical au cours de l’étude pluri-centrique de Bordeaux5. Pour ce patient le protocole d'injection a été modifié en supprimant la technique profonde.Les patients ont bénéficié en moyenne de 3,2 séances de mésothérapie, cette moyenne est identique aux consta-tations de l'étude sur les consultations de mésothérapie des Drs Bonnet et Perrin4. L’intervalle moyen est de 7,4 jours entre les 3 premières séances, et de 15,5 jours entre les 3 et 4ème séance. Le rythme des séances est proche du rythme prévu compte tenu des contraintes professionnelles des patients et du médecin.

3. Le score NPDS et les signes cliniques3 patientes sur 6 terminent l’étude avec un NPDS à 0, aucun point douloureux ni limitation douloureuse ne persiste. 2 patients terminent l’étude avec un NPDS en baisse de 76% et 82%; pour le premier aucun point dou-loureux ni limitation douloureuse ne persiste, pour le second aucun point douloureux mais une limitation peu douloureuse persiste. Pour un patient le score NPDS di-minue de 57% à cause de l'item «douleur cervicale en mouvement» qui ne diminue que de 40 %, en cohérence

avec la persistance d’un point peu douloureux et d’une limitation résiduelle modérée en extension. En raison des points douloureux ressentis aux points d’injection par ce patient, pour la 3ème séance seule la technique superficielle a été pratiquée. La modification du proto-cole peut expliquer un résultat inférieur et confirmer l’intérêt de la technique mixte16,15. La poursuite du pro-tocole de mésothérapie a été favorisée par la relation de confiance créée par l’écoute du patient et son implica-tion dans les décisions thérapeutiques. Après 2 séances en technique mixte, un contexte professionnel stressant et la survenue des douleurs aux points d’injection le score NPDS n’avait pas diminué mais la patiente expri-mait un bénéfice à l’interrogatoire. Deux mois après la dernière séance en IED seule, la diminution du NPDS atteint 57 %. Le patient est très satisfait, et n'exclut pas la possibilité d'un nouveau traitement par mésothérapie.La baisse des scores NPDS est cohérente avec la dimi-nution des signes cliniques. Cette cohérence est retrou-vée dans les résultats de l’étude sur le syndrome dou-loureux myofascial cervical de Bordeaux5. La baisse du score n’est pas corrélée à la valeur du score initial.Chez 3 patients le stress professionnel a été un facteur aggravant18 marqué par un rebond transitoire du NPDS et/ou des points douloureux.Chez un patient un rebond de l’intensité des points dou-loureux sans lien avec notre étude a été constaté suite aux effets indésirables d’une séance d’acupuncture.Plusieurs études tendent à montrer qu’une prise en charge active par le patient lui-même serait gage de meilleurs résultats sur la douleur et son retentissement18. Ici le patient a été placé au centre de sa prise en charge en privilégiant la mise en confiance, l’auto-évaluation, l’implication dans les choix thérapeutiques et dans la prévention6,22 et les résultats obtenus sont très positifs.

4. La satisfaction du patientLe taux de satisfaction est élevé (5 patients sont très satisfaits, 1 patient est satisfait) et confirmé par la de-mande de mésothérapie pour d'autres douleurs par 3 patients. Ce résultat est en parfaite cohérence avec l'amélioration de la vie quotidienne verbalisée par tous les patients et avec la diminution moyenne de 89% du score «handicap et fonction». Le taux de satisfaction est comparable à l’étude des Drs Bonnet et Perrin4.

CONCLUSIONLe choix du mélange procaïne-thiocolchicoside-ma-gnésium, de la technique mixte et d’impliquer le patient au cœur de sa prise en charge a permis d’obtenir un ex-cellent bénéfice du traitement par mésothérapie et avec un recul de 13 à 16 mois sa persistance et même son accentuation à distance des séances d’injection.Les outils d'évaluations ont mis en avant une améliora-tion très importante de la qualité de vie des patients et leur taux de satisfaction est élevé.La survenue d'un effet indésirable mineur ayant entrai-né la poursuite du protocole en technique superficielle seule a permis de confirmer l’importance de la relation

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de confiance patient/médecin et l'intérêt de la technique mixte qui majore les bénéfices du traitement.Cette étude montre l'intérêt de ce protocole de méso-thérapie dans le traitement des cervicalgies mécaniques communes chroniques chez les patients actifs mais elle porte sur petit échantillon statistiquement non significa-tif et pourrait mériter une étude à plus grande échelle.

BIBLIOGRAPHIE(1) Biron, F. Hygiène – Asepsie - Effets secondaires: dans le cadre d'un traitement par Mésothérapie. Premier Séminaire du DIU de mésothérapie: généralités. Paris, septembre 2015.(2) Blondel, C., Ceysson, C., Guittard, F., et al. Stabilité phy-sicochimique de trois produits régulièrement utilisés seuls ou en association en mésothérapie traumatologique. Journal de Traumatologie du Sport, 2011, n°28, p. 37-40.(3) Bonnet, C., Laurens, D., Perrin, J.J. Guide pratique de mé-sothérapie. Issy-les-Moulineaux, Elsevier Masson, 2012, 471 p. 9782294712203.(4) Bonnet, C., Perrin, J.J. Un an de consultations mésothé-rapiques exclusives. La revue de Mésothérapie, février 2004, n°119, p. 26-30.(5) Bram, E., Aurillac-Lavignolle, V., George, F., et al. étude pluricentrique randomisée comparative du traitement de Tra-vell intramusculaire versus la mésothérapie dans le syndrome douloureux myofascial cervical. A propos de 104 cas. La re-vue de Mésothérapie, juin 2007, n°128, p. 4-10.(6) Couteaux, A. La douleur chronique: diagnostic et trai-tement. In troisième Séminaire du DIU de mésothérapie: la douleur. Paris, novembre 2015.(7)De Lecluse, J. Cervicalgies et sports. In Sixième Séminaire du DIU de mésothérapie: pathologie rachidienne. Paris, fé-vrier 2016.(8)Demaille, S., Poireaudeau, J.F., Catanzariti, F., et al. Sen-sibilité aux changements de trois questionnaires d'évaluation des cervicalgies. Revue de Rhumatisme, july 2004, vol. 71, n°7, p. 603-612.

(9) Demaille, S., Poireaudeau, J.F., Catanzariti, F., et al. Tra-duction et validation d'une échelle algofonctionnelle adaptée aux cervicalgies. Annales de réadaptation et de médecine phy-sique, mars 2001, vol. 44, n° 3, p. 132-134.(10) George, F. Le magnésium en mésothérapie (2ème partie) : magnésium et système locomoteur (os, muscles, articula-tions). La revue de Mésothérapie, octobre 2009, n°135, p. 4-6.(11) INRS. Les contraintes posturales et articulaires au tra-vail. Documents pour le Médecin du Travail, 3ème trimestre 2006, n°107, p 329-336.(12) Maigne, R. Diagnostic et traitement des douleurs com-munes d'origine rachidienne. Paris, Expansion Scientifique Française, 1989.(13) Miljkovic, D. Cervicalgies et NCB. In Sixième Sémi-naire du DIU de mésothérapie: pathologie rachidienne. Paris, février 2016.(14) Mrejen, D. Mésothérapie ponctuelle systématisée: bases fondamentales. Deuxième séminaire du DIU de mésothérapie : pharmacologie, modes d'action de la mésothérapie. Paris, octobre 2015.(15) Perrin, J-J. Les différentes techniques en Mésothérapie. Labenne, B. Matériels: Mésothérapie manuelle et électro-nique - Profondeurs d’injection - rythme des séances. Premier Séminaire du DIU de mésothérapie: généralités. Paris, sep-tembre 2015.(16) Service des bonnes pratiques professionnelles. Douleur chronique: reconnaître le syndrome douloureux chronique, l'évaluer et orienter le patient: Consensus formalisé. HAS Haute Autorité de Santé [en ligne]. Décembre 2008. Dispo-nible sur <http://www.has-sante.fr>(17) Taffin, H.P. Pharmacopée en mésothérapie: aspects par-ticuliers. In deuxième Séminaire du DIU de mésothérapie: pharmacologie, modes d'action de la mésothérapie. Paris, oc-tobre 2015.(18) Vital, J.M., Lavignolle, B., Pointillart, V., et al. Cervicalgie commune et névralgies cervicobrachiales. Ency-clopédie médico-chirurgicale - Traité d'appareil locomoteur. Paris, Elsevier Masson, 2004, 15 p. 15831A10.

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APPORT DE LA MÉSOTHÉRAPIE DANS LA PRISE EN CHARGE DU SYNDROME DU TRACTUS ILIO-

TIBIALDr Marion ROBEY

INTRODUCTIONLe syndrome du tractus ilio-tibial, appelé plus commu-nément syndrome de l’essuie-glace, est une pathologie tendineuse très répandue dans le milieu sportif. C’est la cause la plus fréquente de douleur latérale du genou. Elle est caractéristique du coureur de fond, chez qui elle représente 12 % des tendinopathies et toucherait 1,6 % à 12% des coureurs (1), ainsi que du cycliste. Cepen-dant, il n’est pas rare d’en rencontrer chez les footbal-leurs ou dans d’autres sports collectifs. Cette pathologie est redoutée du sportif qui craint la récidive à la reprise du sport. L’objectif de la prise en charge médicale est donc le retour à l’activité dans les meilleurs délais et au meilleur niveau. Notre travail a contribué à montrer que, comme pour toutes les tendinopathies, la méso-thérapie trouve sa place dans la panoplie thérapeutique de cette pathologie. Cette étude rapporte les résultats obtenus sur sept cas de syndrome du tractus ilio-tibial suivis dans un cabinet de médecine du sport, leur prise en charge mésothérapique et globale. Les résultats du traitement mésothérapique sont très positifs, puisque les douleurs ont diminué après chaque séance et que les patients étaient asymptomatiques à la troisième ou quatrième visite. Ces bons résultats ont été durables car, associé à une prise en charge globale, le traitement a permis une reprise de la course dans de bonnes condi-tions, au plus tard à 6 semaines.

PHYSIOPATHOLOGIERappel anatomique

Le Tractus Ilio-Tibial (TIT) est une bande solide et épaisse de tissus conjonctif fibreux qui recouvre la face latérale de la cuisse.Dans sa partie supérieure, il est fixé sur la crête iliaque (2), l’épine iliaque antéro-supérieure (3) et la capsule articulaire de la hanche (4). Il y est lié à deux tenseurs, le Tenseur du Fascia Lata (TFL) en avant qui se conti-nu vers le haut dans le même axe jusqu’à l’épine il-iaque antéro-supérieure, et les fibres superficielles des muscles grand glutéal et du moyen glutéal en arrière. Les ¾ des fibres du tendon du grand glutéal le mélan-gent à celles du TIT avant de se fixer sur la tubérosité glutéale du fémur (3) (4).Le TIT recouvre le grand trochanter et sa bourse. Ainsi, il participe avec le TFL et le grand glutéal au maintien de la tête fémorale dans l’acétabulum. Ensuite, le TIT

descend en suivant la face latérale de la cuisse avec une obliquité en bas et légèrement en dedans, il se rétrécit en descendant. Il est solidement fixé à la ligne âpre du fémur par l’intermédiaire de son intrication avec le sep-tum intermusculaire.Le premier site de fixation distale du TIT se situe sur le bord supérieur de l’épicondyle latéral du fémur par un ensemble de fibres orientées obliquement (2) (4). A ce niveau, le TIT ressemble à un tendon, recouvrant une couche de tissu adipeux. Ce tissu adipeux est très vascularisé et richement innervé, contenant des corpus-cules de Pacini et des fibres nerveuses myélinisées et amyéliniques, suggérant qu’il pourrait être le site de l’inflammation du syndrome du TIT (2) (5).Entre ce premier site de fixation et le deuxième site sur le tubercule infra condylaire du condyle latéral du tibia (tubercule de Gerdy) le TIT semble être ligamentaire en structure et fonction. Il est tendu lorsque le genou est en flexion et rotation interne du tibial pendant la phase d’acceptation du poids (2) (5).En outre, le TIT envoie deux expansions, l’une anté-rieure vers le rétinaculum de la patella et qui passe en avant de celle-ci rejoindre les fibres du Sartorius, et une postérieure vers le biceps fémoral et la tête de la fibula (2) (3) (6).

Rôle du TITLes deux rôles majeurs du TIT et de ses muscles ten-seurs sont de maintenir la tête du fémur dans la cavité acétabulaire, et de contribuer à la tenue de la station debout (7). En station monopodale, le poids du corps exerce une force dans le sens de la chute controlatérale du bassin. La stabilité latérale est assurée par le moyen fessier et le TIT.Le TIT a également un rôle de stabilisateur latéral du genou en flexion et rotation interne (2) (5). En outre, la contraction du TFL permet la rotation interne et l’ab-duction et dans une moindre mesure la flexion de la hanche (8). Le grand glutéal est un rotateur externe et extenseur de hanche.

PhysiopathologieLe syndrome du TIT est classé dans les pathologies mi-crotraumatiques et les syndromes de surmenage. Il est la conséquence de la répétition d’un conflit mécanique entre le condyle latéral du fémur et la face médiale du TIT. Le conflit par frottement de la bandelette sur le condyle latéral (9) (10) (11) (12) a d’abord été incrimi-

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La revue de Mésothérapiené. En 2007, Fairclough a remis en cause cette physio-pathologie (6). De nombreux auteurs ont montré depuis que le TIT est fixe au niveau du genou et que c’est la compression des tissus adipeux situés sous la bandelette qui est à l’origine des lésions (2) (5) (6). Que ce soit la théorie initiale du «frottement» ou à celle plus récente de la «compression» qui prévale, les deux reposent sur une augmentation excessive des forces de compression entre le TIT et le condyle fémoral latéral provoquant l’irritation et l’inflammation des tissus (13). Une bursite est retrouvée dans environ 30 % des cas à l’IRM (6). Cependant, l’hypothèse retenue est que cette collection est secondaire à l’inflammation chronique sous le TIT, plutôt que la lésion primitive (14).Les études sur l’étiologie du syndrome du TIT chez les coureurs fournissent des preuves limitées ou contradic-toires (15). De nombreux facteurs anatomiques sont mis en cause comme contribuant à son occurrence, en tête desquels la statique du genou, de la cheville et du pied, l’angle Q, la tension du TIT et la morphologie de l’épicondyle fémoral latéral. Lorsque la puissance augmente, associée à un genu valgum, un pied prona-teur et une inégalité des membres inférieurs, la pres-sion sur le TIT serait plus importante (5) (16) (11). De nombreux facteurs extrinsèques ont également été mis en cause comme l’augmentation brutale du kilométrage hebdomadaire d’entrainement, la course sur piste dans le même sens, et la course en descente (12). Sont éga-lement incriminés le type de chaussure de course et le cycle de la foulée (5).

DIAGNOSTICLe diagnostic du syndrome du TIT est clinique. Il s’agit d’un sportif, en général un coureur, se plaignant de go-nalgies mécaniques latérales. Typiquement, la douleur survient à la course pour un même périmètre de course, après un certain temps d’effort pour une même intensi-té, elle augmente constamment imposant parfois l’arrêt, et cède rapidement au repos, récidivant de plus en plus précocement à la reprise. Le lendemain, des douleurs à la descente des escaliers sont possibles. Les douleurs peuvent être nocturnes en cas de bursite.Les tests de Renne (test de douleur en appui unipodal et flexion du genou) ou de Noble (en décubitus laté-ral, douleur à la pression du condyle externe le genou à 30° de flexion) sont souvent positifs, et peuvent être sensibilisés par un jogging réalisé avant la consultation. Les tests cliniques d’Ober et d’Ober modifié mettent en évidence la tension du tractus ilio-tibial.Il peut être utile en cas de doute persistant de réaliser une échographie. Le signe échographique le plus évo-cateur est représenté par la distension et l’aspect inflam-matoire de la bourse d’interposition localisée entre la bandelette est le condyle latéral. Un épaississement fo-cal ainsi que la perte de la netteté des bords du TIT sont également identifiés. Si la lésion est plus chronique, il peut s’y associer un aspect épaissi du tiers inférieur du tractus et des zones hypoéchogènes en regard du condyle fémoral le latéral (17).

Une IRM, si elle est réalisée, montrera une réaction œdémateuse du contingent graisseux autour du tractus et, en cas d’atteinte chronique, un épaississement de celui-ci. Le recours à l’IRM doit cependant rester ex-ceptionnel et servir au diagnostic différentiel: lésion du ménisque latéral, lésion ostéo-articulaire de l’articula-tion tibio-fémorale proximale, tendinopathie du muscle poplité ou du muscle biceps fémoral par exemple. (17)

Traitement du syndrome du TIT, En phase aigüeL’objectif immédiat du traitement est de réduire l’in-flammation locale. Le glaçage biquotidien et des an-talgiques sont utilisés, voir le recourt à des AINS (18). Comme l’a montré le Dr Peters dans son mémoire, la prise en charge par mésothérapie a toute sa place dans cette prise en charge grâce à son action locale directe sur l’inflammation (19). Le repos sportif sera néces-saire durant la phase douloureuse. Dans certains cas, la diminution de l’entrainement, l’arrêt de la course en descente et sur piste dans le même sens suffiront. Seule la natation exclusivement avec les bras, en utilisant une bouée entre les jambes est généralement autorisée au cours de la phase aiguë.

En phase subaigüeLes étirements et le renforcement musculaire sont en-tamés après la phase aigüe sur la base de renforcement des fessiers et étirements du TFL et du TIT. Plusieurs techniques de stretching sont décrites (20). Les points de déclenchement myofasciaux devront être traités le cas échéant. Les massages transverses profond (MTP) s’ils n’ont pas montré leur efficacité ne sont pas non plus délétères (21)

Phase de récupération musculaireLe travail des adducteurs de hanche, principalement moyen et grand glutéal, sera réalisé de manière progres-sive, en concentrique et en excentrique, et de manière bilatérale (18). Plusieurs études proposent de débuter par un travail concentrique en position couchée sur le côté, puis de continuer par des exercices de balanciers en équilibre sur une seule jambe (22) (18) (23).

Traitement chirurgicalEnvisagé uniquement en cas d’échec d’un traitement conservateur bien conduit, son objectif est de diminuer la tension du TIT et sa pression sur le condyle fémoral latéral. Plusieurs techniques sont utilisées, qui donnent de bons résultats (10) (24).

Reprise du sportIl est nécessaire de prendre en charge les facteurs fa-vorisants, intrinsèques et extrinsèques, avant d’entre-prendre la reprise de l’activité sportive. L’ensemble des auteurs s’accordent pour dire que l’activité sera reprise lorsque tous les exercices d’étirement seront indolores, et que les tests diagnostiques de Noble, de Renne et de Ober seront négatifs (10) (18). Cependant, peu d’articles précisent le mode de retour au sport. Dans l’étude rap-

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portée par Shamus (25), le sportif commence par courir 3 miles, 3 fois par semaine, puis augmente d’1/2 mile à chaque course en l’absence de douleur. Karageanes & al (26) conseillent de reprendre la course par des frac-tionnés sur terrain plat, puisque l’angle de flexion du genou est inférieur à l’angle de friction de 30°.

DÉROULEMENT DE L’ÉTUDE

ContexteIl s’agit d’une étude descriptive réalisée au cabinet de médecine du sport à Boulogne-Billancourt (92). Les patients se présentant avec un syndrome du TIT étaient susceptibles de participer. Sept sujets ont été inclus dans l’étude et traités par mésothérapie. Les critères d’inclu-sion étaient un syndrome du TIT diagnostiqué clinique-ment chez un sportif et d’accord pour bénéficier du trai-tement par mésothérapie. Lors de la première consulta-tion, l’examen initial a permis d’établir le diagnostic, de collecter les informations caractérisant le syndrome du patient et de rechercher un facteur favorisant.

Protocole de mésothérapieLe traitement par mésothérapie était réalisé après double désinfection cutanée à la Chlorhexidine (Biseptine®). Le matériel utilisé, fourni dans le kit de mésothérapie à usage unique, comprenait des aiguilles stériles de 4mm et 13mm, des seringues de 10ml stériles et des stabili-sateurs. L’opérateur portait des gants à usage unique.Les injections ont été réalisées par technique mixte afin d’assurer un effet antalgique à la fois rapide et retardé:- En intradermique profond (IDP) avec un pistolet élec-trique Pistor Eliance et une aiguille de 4mm: au niveau des points douloureux retrouvés à l’examen clinique le long du trajet du TIT au niveau de la face externe du genou et des points de déclenchement myofasciaux.- En nappage intradermique superficiel (IDS) manuelle-ment avec une aiguille de 13mm sur l’ensemble du TIT.Le mélange utilisé comprenait les trois produits:- 1 cc de Calcitonine de saumon 100U pour ses effets antalgique, anti-inflammatoire, vasomoteur et microcir-culatoire,- 1 cc de Piroxicam à effet anti-inflammatoire et antal-gique,- 2 cc d’Etamsylate pour son effet drainant et décon-gestionnant.La fréquence des séances a été J0, J8, J15 et J30.

Traitements associésL’objectif de la prise en charge des patients atteints du syndrome du TIT est triple: soulager le patient, obtenir la cicatrisation de la lésion et permettre la reprise du sport au niveau antérieur. Le traitement mésothérapique adressait ces deux premiers objectifs. Ont été systéma-tiquement associés plusieurs mesures pour éviter la ré-cidive lors de la reprise de l’activité:- La rééducation basée sur des étirements du TIT et du TFL, et du renforcement musculaire.- Un bilan podologique avec confection d’orthèses

adaptéesConcernant la réadaptation à la course, j’ai choisi la mé-thode des fractionnés, car elle permet au coureur une re-prise rapide, sans douleur et en confiance. Elle favorise la diversification des entrainements et l’amélioration des performances. Un protocole sur 3 semaines a été communiqué aux patients, avec des séances rapides et brèves au début, puis de plus en plus longues et moins rapides.

Evaluation des résultatsA chaque séance, la douleur est évaluée suivant l’échelle EVA au cours de l’examen clinique et la réalisation des différents tests: test de Noble, test de Renne et tension du TIT.A l’issue du traitement, les critères d’évaluation cli-nique ont été la disparition de la douleur et la reprise du sport au niveau antérieur.Résultats3 hommes et 4 femmes ont participé à l’étude, d’âge moyen 36 ans, entre 26 et 48 ans. Tous pratiquent la course à pied, un patient était également douloureux à la nage de la brasse. Il s’agit de patients sportifs de loi-sir, pratiquant du sport au minimum 3 fois par semaine.Le délai d’apparition des symptômes était très variable: 1 mois à 3 ans. Tous les patients ont tenté le repos sans succès, aucun autre traitement n’avait été entrepris. Un patient avait totalement arrêté le sport depuis 2 mois, les autres patients avaient pratiqué la course à pied dans la semaine précédant leur première visite.Le diagnostic a été posé cliniquement sur les éléments de l’interrogatoire. Deux patients ont consulté avec une échographie normale pour l’un, et une IRM montrant une inflammation du TIT pour l’autre. Une échographie a été prescrite devant l’ancienneté et l’intensité du syn-drome à la recherche d’une bursite, mais n’a rien révélé. Un patient, qui avait arrêté le sport depuis 2 mois, était asymptomatique lors de sa première visite. Les 6 autres patients étaient douloureux, les tests ont été positifs, avec une EVA moyenne de 5,6 (entre 2 et 8). Seuls deux patients avaient un test de Ober positif, avec un TIT très tendu au niveau de la face latérale de la cuisse.Tous sont de corpulence normale, l’IMC moyen étant de 21,5, entre 20 à 23,4. On retrouve des facteurs sus-ceptibles d’être favorisant pour six des sept patients: 4 avaient des orthèses plantaires depuis récemment, un portait des chaussures très usagées, un avait augmenté son intensité d’entrainement. On ne retrouve pas d’élé-ment déclenchant pour un patient, mais sa pathologie remonte à 3 ans et une circonstance a pu être oubliée. L’examen morphologique réalisé au cabinet a montré deux patients présentant un genu varum bilatéral.Les sept patients ont bénéficié d’orthèses plantaires spécifiques. Ils ont tous eu une prescription de rééduca-tion et ont fait 5 à 10 séances, sauf un patient qui a fait de l’auto-rééducation basée sur des étirements du TIT.Les sept patients ont bénéficié du même traitement mé-sothérapique comprenant de l’Etamsylate, du Piroxicam et de la Calcitonine en technique mixte. Cinq patients

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La revue de Mésothérapieont eu 4 séances à J0, J8, J15 et J30. Deux patients n’ont pas recouru à la séance de J30. Les sept patients ont bien réagi au traitement puisque les douleurs ont toujours diminué d’une consultation à la suivante. Tous étaient asymptomatiques lors de leur dernière séance avant de reprendre la course.Cinq patients ont repris la course à J30, deux à J42. Tous ont utilisé le protocole à base de fractionnés proposé avant de reprendre leur rythme sportif habituel, cepen-dant deux patients n’ont suivi que la première semaine de fractionnés. Les patients ont tous repris le sport nor-malement à l’issue du traitement, mais deux devaient réaliser des étirements du TIT à l’échauffement pour éviter la réapparition d’une légère douleur au bout de 45 minutes de course.

DISCUSSIONConcernant les facteurs favorisants, j’ai supposé que les orthèses plantaires faites récemment pour quatre pa-tients étaient une cause déclenchante de la survenue du syndrome du TIT. Certes il n’est pas illogique de penser que la modification des appuis qu’elles entrainent peut augmenter la traction et les frottements du TIT, cepen-dant cette hypothèse doit être vérifiée.Les résultats du traitement mésothérapique sur les sept patients de l’étude sont très positifs, puisque les dou-leurs ont diminué après chaque séance et que les pa-tients étaient asymptomatiques à la troisième ou qua-trième visite. Ces bons résultats ont été durables car, associé aux étirements spécifiques, aux orthèses et au protocole par fractionnés, le traitement a permis une re-prise de la course dans de bonnes conditions, au plus tard à 6 semaines.Mais le seul mélange Calcitonine Etamsylate Piroxicam a été utilisé pour le traitement mésothérapique. Un autre mélange plus assouplissant pourrait être testé chez les patients présentant une tension importante du TIT et comprenant, en plus de la Calcitonine, de la Vitamine C pour ses propriétés antioxydante, antiradicalaire et défi-brosante et du Silicium comme cicatrisant.Plus généralement, la mésothérapie apporte un véritable bénéfice à la consultation de médecine du sport. La ré-pétition des consultations pour les séances de mésothé-rapie est très appréciable; outre de soulager et soigner efficacement le patient, elle permet au médecin de bien expliquer la pathologie et le traitement, de s’assurer de sa bonne observance (repos, rééducation et podologie), de programmer précisément le mode de reprise de l’ac-tivité sportive tout en donnant des informations de pré-vention pour éviter la récidive et finalement d’instaurer une relation de confiance entre le patient et le médecin.

CONCLUSIONLa mésothérapie est une technique thérapeutique ef-ficace, simple et sans effets secondaires qui trouve de nombreuses applications en médecine du sport. Notre étude a montré l’utilité de son emploi sur sept cas de syndrome du TIT, où il a constitué une alternative moins invasive que l’infiltration, mieux tolérée que les

AINS par voie générale, et a montré des résultats béné-fiques et durables.L’interrogatoire et l’examen du patient doivent être pré-cis et approfondis pour identifier le facteur déclenchant afin de le traiter pour éviter la récidive à la reprise de la course.

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PLACE DE LA MESOTHERAPIE DANS LE SYNDROME MYOFASCIAL DOULOUREUX APRES

TRAITEMENT DU CANCER DU SEINETUDE A PARTIR DE 2 CAS

Dr Thomas GUICHEBARON

INTRODUCTIONChez la femme, le cancer du sein reste de loin le plus fréquent, avec environ 54 062 nouveaux cas estimés en 2015 en France métropolitaine, soit 31% des nouveaux cas de cancers diagnostiqués annuellement.Leur prise en charge implique souvent une chirurgie ablative comme la mastectomie et le curage ganglion-naire, ainsi que des séances de radiothérapie qui peu-vent entraîner des douleurs chroniques.Le syndrome myofascial est le syndrome douloureux le plus fréquemment retrouvé après mastectomie. Une étude prospective rennaise réalisée pendant 1 an après une chirurgie du sein, nous révèle que les médecins ont recensé 44.7% de syndromes douloureux myofasciaux. Ce syndrome douloureux, fréquemment retrouvé, est diagnostiqué dans environ 85% des consultations d’al-gologie. Pourtant ce syndrome est méconnu des prati-ciens.Le syndrome douloureux myofascial est souvent dia-gnostiqué avec retard et sa prise en charge globale est difficile. De plus, ces douleurs chroniques entraînent une diminution de la qualité de vie des femmes concer-nées.Les traitements de référence du syndrome myofascial incluant les thérapies manuelles comme la compres-sion ischémique des points douloureux, les techniques d’étirement-vaporisation, les thérapies laser et les thérapies invasives comme les injections intra mus-culaire de Lidocaïne ou plus récemment de toxine bo-tulique, n’ont pas prouvé leur efficacité et impliquent de nombreux effets indésirables. Devant l’absence de publication sur l’utilisation de la mésothérapie dans le syndrome myofascial douloureux après cancer du sein, nous avons souhaité réaliser une étude dans notre pa-tientèle afin de déterminer les effets de cette technique dans le cadre de ce syndrome douloureux. Nous avons comparé dans un second temps les effets indésirables de la mésothérapie par rapport aux autres traitements utilisés pour nos patientes.Cette technique entraine t’elle autant d’effets indési-rables

ETUDEHypothèses: La mésothérapie peut-elle participer aux prises en charge thérapeutiques antalgiques dans le cadre d’un syndrome myofascial douloureux après trai-

tement d’un cancer du sein? que les traitements conven-tionnels?

PATIENTS ET METHODESRecrutement

Pour cette étude, la période de recrutement s’est dérou-lée de manière prospective d’octobre 2015 à mars 2016, dans notre cabinet de médecine générale de Chavagne en Ile et Vilaine.Nous avons renseigné systématiquement les patientes qui avaient eu un cancer du sein traité par au moins une chirurgie ablative et qui présentaient des douleurs post mastectomie dont un syndrome myofascial douloureux évoluant depuis plus de 3 mois.Nous avons exclu de l’étude les patientes qui n’étaient pas en rémission ou en cours de traitement antinéopla-sique.La confirmation diagnostic du syndrome myofascial s’appuie uniquement sur l’anamnèse et l’examen cli-nique minutieux. Le bilan paraclinique est normal.

MésothérapieNous avons examiné chaque patiente et répertorié sur un schéma anatomique les différents points trigger re-trouvés ainsi que les douleurs référées.Puis nous avons réalisé systématiquement des séances de mésothérapie à J0, J7, J15, J30 avec le même proto-cole de techniques d’injection et de mélanges.Nous avons pratiqué pour chaque séance, avec un maté-riel à usage unique et une asepsie rigoureuse, des tech-niques mixtes associant :Pour l’IDP:- Lidocaïne sans conservateur (MESOCAÏNE 50 mg/ml 1%): action de stabilisateur de membrane, d’atté-nuation de la douleur d’injection et de potentialisation des molécules associées ; faible action vasodilatatrice et vasomodulatrice.- Calcitonine synthétique de saumon (CALCITONINE 100 UI PHARMY II): action antalgique puissante agissant en synergie avec la Lidocaïne dans la douleur nociceptive. Antalgique central dans les douleurs neu-rogènes; utilisée aussi pour ses propriétés vasomotrices comme anti-œdémateux et utile dans les dermo neuro dystrophies.- Terbutaline (BRICANYL): action anti-allodynique, vasomotrice; similaire aux antidépresseurs tricycliques utilisés dans les douleurs neuropathiques.En IDP nous avons donc injecté chaque point trigger

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avec 0.1 ml du mélange suivant:Lidocaïne 2 cc + Calcitonine 1 cc + Terbutaline 1 ccPour l’IED:- Lidocaïne- Thiocolchicoside (MIOREL): action décontracturante non sédative possédant des propriétés anti-inflamma-toires et permettant un apport non négligeable en radi-caux soufrés.- Pidolate de magnésium (MAG 2): action «dépolari-sant de membrane», effet décontractant, antispasmo-dique, anxiolytique, immunostimulant.Tous les muscles douloureux concernés et les zones de douleur référée ont bénéficié de cette technique et du mélange suivant:Lidocaïne 2 cc + Thiocolchicoside 1 cc + Magnésium 2 cc

Critères de jugementPour chaque patiente, nous avons effectué un question-naire standardisé au début de chaque séance de méso-thérapie et à la fin du protocole, évaluant les critères suivants:- L’intensité des douleurs de fond permanente et des pics douloureux suivant l’Echelle visuelle analogique (EVA).- L’intensité de la douleur est donnée en mesurant la distance entre l’extrémité gauche de la ligne (absence de douleur) et le trait du patient.- L’EVA entre 10 et 30 mm correspond à une douleur de faible intensité;- L’EVA entre 40 et 70 mm correspond à une douleur de moyen intensité;- L’EVA supérieure à 70 mm correspond à une douleur de forte intensité.- Les réveils nocturnes et les gênes occasionnées par les douleurs sur le quotidien des patientes.- L’échelle Hospital Anxiety and Depression scale (HAD), utilisée pour diagnostiquer une anxiété et/ou une dépression chez un patient. Nous avons ainsi évalué le retentissement psychique de la douleur (Cf. annexes B).Nous avons recensé ces critères objectifs pour quanti-fier notre action antalgique sur les douleurs et évaluer au fil du temps son retentissement psychique.

RESULTATSDONNÉES CLINIQUES

Lors de notre recueil prospectif de 6 mois, nous avons recruté 2 patientes qui avaient un syndrome myofas-cial douloureux chronique depuis plus de 6 mois après chirurgie d’un cancer du sein.Nous avons détaillé le parcours de soin de ces 2 pa-tientes ainsi que les différentes thérapeutiques utilisées pour traiter leur syndrome myofascial. Nous avons éga-lement détaillé leurs effets indésirables (Cf. tableau 1).

Les points trigger et les douleurs référées retrouvés à l’examen clinique sont représentés dans les schémas anatomiques suivants:

SCHEMA 2: REPRESENTATIONS DES POINTS TRIGGER ET DOULEURS REFEREES

MUSCLE GRAND DENTELE

Les résultats sur l’évaluation de la douleur globale avant chaque séance et à la fin du protocole sont repré-sentés dans le tableau 2.

SYNTHÈSELes douleurs présentes dans le syndrome myofascial entraînaient des douleurs de moyenne à forte intensité avec un retentissement important sur la qualité de vie des patientes.Au cours de notre étude, nous avons constaté que nos séances de mésothérapie ont eu un effet antalgique sa-tisfaisant pour Me A. avec une diminution de 50% des douleurs de fond.Quant à Me G. nos séances ont eu un effet antalgique très satisfaisant sur les douleurs chroniques de fond et des pics douloureux. Effectivement, pour Me G. nous avons obtenu une sédation totale des douleurs à la fin du protocole avec une disparition rapide des réveils nocturnes.Pour les 2 patientes, nous avons obtenu une améliora-tion de leur qualité de vie avec un effet bénéfique de la mésothérapie sur la composante anxiogène de la dou-leur et une diminution du syndrome dépressif.Enfin, les effets indésirables du protocole sont inexis-tants. Me G a présenté des nausées suite à l’injection de Calcitonine, cédant au bout de quelques heures.

DISCUSSIONDans notre échantillon de faible puissance, nous consta-tons qu’après 4 séances de mésothérapie la douleur

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La revue de Mésothérapiecotée par l’EVA diminue et que la qualité de vie des patientes semble améliorée, représentée par la baisse des scores sur l’échelle HAD. Les mélanges utilisés en IDP et IED paraissent adaptés pour traiter ce type de syndrome douloureux avec une absence d’effets secon-daires.Cependant, les séances ont eu un effet antalgique plus modéré pour la patiente qui présentait un SMD depuis plus longtemps et qui avait bénéficié d’un traitement chirurgical plus lourd. Nous pourrions réaliser d’autres séances avec différents mélanges afin d’analyser les ef-fets de cette technique sur le long terme.Cette étude préliminaire nécessitera d’autres études de plus grande ampleur pour conforter ces résultats. Ef-fectivement, nous pourrions comparer l’efficacité de différents mélanges et évaluer la meilleure rythmicité des séances.Enfin, le suivi prolongé des patientes nous permettrait de suivre l’action de la mésothérapie sur des périodes plus longues.Dans la littérature, le SMD est de plus en plus étudié mais nous n’avons pas retrouvé d’étude qui s’intéresse au traitement par mésothérapie du SMD après mastec-tomie.Différentes douleurs ont été décrites après traitement du cancer du sein regroupées sous le terme de syndrome douloureux post mastectomie9. Ce syndrome est défini par exemple par la douleur du sein fantôme, la douleur cicatricielle, les douleurs neuropathiques, le syndrome douloureux régional complexe, etc…Dans l’ensemble les thérapeutiques classiques concer-nent essentiellement le traitement des douleurs neu-rogènes post mastectomie ou post curage axillaire qui entraine souvent des lésions nerveuses.Nous avons recensé l’étude du Dr LELOUP qui s’in-téresse à l’action de la mésothérapie sur les douleurs neuropathiques après chirurgie du cancer du sein. Cette étude décrit les mélanges suivants: - Douleurs à fond permanent, douleurs référées: Ma-gnésium + Amitriptyline- Douleurs discontinues, ectopiques, démyélinisation: Magnésium + Clonazépam- Anesthésie douloureuse: Magnésium + TiaprideCes mélanges sont essentiellement utilisés pour les douleurs neurogènes alors que le SMD est une douleur par excès de nociception.Pour traiter le SMD, nous utilisons dans notre étude un mélange Lidocaïne + Calcitonine + Terbutaline en IDP pour son action antalgique sur les points trigger et pour son action vasomotrice utilisée contre l’hypoxie mus-culaire. Nous avons préféré manipuler la Terbutaline pour son action vasomotrice et pour agir sur la compo-sante neurogène de la douleur.Pourtant, plusieurs études emploient des mélanges contenant de l’Amitriptyline, du Clonazépam, du Tia-pride ou du Piroxicam dans le syndrome myofascial d’origine lombaire ou cervical.Effectivement, plusieurs protocoles de mésothérapie

dans le traitement du SMD chronique utilisent plus sou-vent des mélanges en IDP avec de la Lidocaïne et du Piroxicam pour son effet anti-inflammatoire non stéroï-dien intra et péri articulaires et son effet antalgique sur la douleur d’origine inflammatoire localisée.Le protocole du Dr ROCH injecte un mélange de Lidocaïne + Kétoprofène en IDP et en IDS (intra épider-mique superficiel) un mélange contenant du Pidolate de magnésium +/- Calcitonine +/- Etamsylate, vasocons-tricteur et veinotonique, utilisé dans les œdèmes locali-sés post opératoires et inflammatoires. Ce protocole est utilisé pour traiter le SMD lombaire ou cervical.Nous avons préféré un protocole sans anti-inflamma-toires non stéroïdiens (AINS) en faisant référence au cours du Dr SALATO.D’autres médecins comme le Dr JEANMAIRE1 ou le Dr SLAMANI ne préconisent pas non plus les AINS pour cette pathologie qui est essentiellement muscu-laire.Enfin d’autres protocoles utilisent la Lidocaïne + Piroxicam en IDP et Lidocaïne + Buflomédil qui pos-sède une action vasodilatatrice en nappage. Ce dernier médicament n’est plus commercialisé.Le Pentoxifylline également employé dans le SMD pour son action vasodilatatrice n’est plus remboursé.Nous pourrions réaliser une autre étude pour comparer l’efficacité antalgique de ces différents mélanges.

CONCLUSIONL’évolution des protocoles de soins du cancer du sein a permis une régression de la morbimortalité des pa-tientes. L’augmentation des traitements conservateurs et la technique du ganglion sentinelle ont permis de diminuer les séquelles post opératoire. Cependant, presque la moitié des patientes présentent au décours de leur traitement des syndromes myofasciaux douloureux qui se chronicisent. Le syndrome myofascial douloureux est une entité cli-nique à part entière depuis les années 1990. Encore mé-connu des praticiens et sous diagnostiqué, leur prise en charge thérapeutique est souvent inefficace et implique de lourds effets secondaires. La mésothérapie est une option thérapeutique peu cou-teuse, facilement réalisable en cabinet de ville et dénué d’effets secondaires. De plus, l’existence d’un point douloureux musculaire bien précis permet un accès thé-rapeutique aisé à la mésothérapie, car peu profond, et ce pour la majorité des muscles incriminés.Cette étude préliminaire nous indique une probable action bénéfique de la mésothérapie sur les douleurs physiques et psychiques dans le cadre du SMD post mastectomie.D’autres études comparatives, de plus grande ampleur, doivent être réalisées afin de déterminer le protocole de mésothérapie le plus efficient concernant les mélanges et la rythmicité des séances ainsi que leurs effets sur le plus long terme.Dans l’avenir rennais, le mésothérapeute pourra t’il

La revue de Mésothérapie La revue de Mésothérapie

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participer à l’accompagnement des patientes dans les centres antidouleur?

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La revue de MésothérapieTABLEAU 1: CARACTERISTIQUES DES PATIENTES

Me A. Me G.

Âge 68 67

Antécédents néoplasiques Carcinome lobulaire infiltrant QSE sein gauche en 2007

Carcinome lobulaire infiltrant QSI sein gauche en 2012

Traitements néoplasiquesMastectomie totale

Radiothérapie Chimiothérapie

TumorectomieRadiothérapie

Curage ganglionnaire + -

Autres HormonothérapieChirurgie de reconstruction Hormonothérapie

Syndrome myofascial douloureux (SMD) Grand dentelé gauche, grand pectoral gauche Grand dentelé gauche, grand pectoral gauche

Délai d’apparition du SMD 6 mois après chirurgie Post opératoire immédiat

EVAfond 5 5

pics 6 8

HADanxiété 11 13dépres-

sion 10 13

Retentissement sur les actes quotidiens + -

Réveils nocturnes - +

Prise en charge centre antidouleur Clinique mutualiste LA SAGESSE Centre antidouleur du CHU PONTCHAILLOU

Traitement antalgiques VERSATIS, MORPHINE, LYRICA, LA-ROXYL, RIVOTRIL, TOXINE BOTULIQUE

VERSATIS, LYRICA, CYMBALTA, RIVOTRIL, EFFEXOR

Autres traitements

TENSTHERAPIE,FASCIATHERAPIE,

KINE, ACUPUNCTURE

KINE

Effets secondairesAllergie au VERSATIS

Nausées au LYRICASomnolence au LAROXYL

Nausées, vomissements au LYRICA Vomissements au CYMBALTA

Somnolence au RIVOTRIL

Effets antalgiques Efficacité au début mais aucune action sur le long terme Inefficacité de chaque thérapeutique

Comorbidités - Syndrome anxiodépressif

La revue de Mésothérapie La revue de Mésothérapie

n° 158 - juin 2017 page 19

TABLEAU 2: PROTOCOLE DE MESOTHERAPIEEVA HAD

Retentissementactes quotidiens

Réveils noc-turnes

Effets secon-daires

Durée des effets bénéfiques ressentis

par la patientefond pics anxiété dépres-

sion

Me A.

J0 5 6 11 10 + - -

J7 5 6 10 10 + - - Efficacité 2 j

J15 4 6 9 8 + - - Efficacité 7 j

J30 2 4 5 6 + - - Efficacité 10 j

Fin du proto-cole

2 4 5 5 + - - Efficacité relative durable

Me G.

J0 5 8 13 13 - + Nausées Efficacité 4 j

J7 3 7 11 13 - + - Efficacité 7 j

J15 2 4 8 13 - - - Efficacité constante

J30 1 1 6 10 - - - Efficacité constanteFin du

protocole 1 1 6 9 - - - Efficacité constante

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La revue de Mésothérapie

PRISE EN CHARGE DES CICATRICES PATHOLOGIQUES EN MESOTHERAPIE. REVUE

BIBLIOGRAPHIQUE.Ludovic Cardon-Fréville

INTRODUCTION:La peau isole et protège l’organisme du milieu exté-rieur. Après une altération cutanée, une cascade de réactions biologiques en vue d’une réparation des tis-sus endommagés entre en jeu. La cicatrisation cutanée se déroule en plusieurs étapes se succédant tout en se chevauchant. Mais de nombreux facteurs peuvent l’in-fluencer et favoriser certaines complications parfois difficiles à traiter. En effet, la survenue d’un dysfonc-tionnement au cours de la cicatrisation cutanée abou-tit soit à un retard de cicatrisation et à l’évolution vers une plaie chronique, soit à une cicatrice pathologique. Ainsi, pour certains patients dont la réparation cutanée devient pathologique, le tissu cicatriciel évoluera vers l’hypotrophie ou la rétraction. Pour d’autres, il devien-dra trop volumineux.La prise en charge des cicatrices pathologiques n’est pas aisée même s’il existe un certain nombre de traitements adaptés ou de retouches chirurgicales pour les atténuer. Quels sont les apports de la mésothérapie dans la prise en charge des cicatrices pathologiques? Une revue bi-bliographique apporte quelques résultats intéressants.

LA CICATRISATION CUTANÉE: [16] [5]La cicatrisation est un processus très incomplètement connu composé d’une suite de phénomènes complexes auxquels participent les cellules du tissu conjonctif du derme, des cellules sanguines, immunitaires, des enzymes tissulaires, des protéines plasmatiques et de nombreux médiateurs chimiques. Il s’agit d’une suc-cession de phénomènes de détersion, prolifération, migration et différenciation cellulaire aboutissant à la reconstitution (non ad integrum) d’un tissu lésé par une agression exogène ou endogène, orchestré et guidé par des médiateurs inflammatoires, des petits peptides (facteurs de croissance tels que FGF, KGF, IL-1, IL-6, IL-8,TNF-α, TGF-β…), et les macromolécules de la matrice extracellulaire. La cicatrisation comprend des mécanismes en «cascade» avec inductions successives et réciproques, chaque phase induisant la suivante avec apoptose massive de ses acteurs. Elle est à la fois la source et la cible de facteurs de croissance. Ces deux buts essentiels sont la lutte anti-infectieuse et la répa-ration tissulaire.On distingue 3 phases dans le processus de cicatrisa-tion:- Phase 1: phase vasculo-détersivo-inflammatoire (de J0 à J4)- Phase 2: phase proliférative ou de bourgeonnement et

d’épithélialisation (J4 à J21)- Phase 3: Phase de remodelage et de maturation (de J21 à 2 ans)La cicatrice devient pathologique lorsqu’une anomalie survient lors de l’une des phases de la cicatrisation.Une infection au cours de la phase inflammatoire (phase 1) entretiendra la plaie.Au cours de la phase proliférative (phase 2), une ano-malie de formation du tissu de granulation engendrera une plaie atone et une anomalie de la fermeture cutanée sera à l’origine d’une plaie chronique.Une anomalie de la phase de remodelage (phase 3) pourra générer une cicatrice rétractile, hypertrophique ou une chéloïde.Les patients à risques [9,16] sont ceux souffrant d’une anomalie de la synthèse du collagène (dénutrition, trai-tement immunosuppresseur, maladie génétique à l’ori-gine de collagénopathies) ou d’un déficit vasculaire (diabète, obésité, tabac, irradiation).Certaines localisations cutanées telles que le lobe de l’oreille, la partie antérieure du thorax ou le menton sont des sites préférentiels pour les cicatrices hypertro-phiques ou chéloïdes.Il faut ajouter que des facteurs liés à la plaie sont sources de chronicité:- Ancienneté / récidive- Localisation (point d’appui)- Profondeur / surface- Infection- Débris tissulaires (fibrine)- Macération

LES TYPES DE CICATRICES PATHOLO-GIQUES:

Cicatrices avec anomalies évolutives banales:• Cicatrice déhiscente: bande plus ou moins large due à une traction• Cicatrice adhérente et déprimée résultant d’un manque de tissu conjonctif dû à une épidermisation trop rapide. La cicatrice peut se fixer aux plans profonds (muscles, tendons) et entraver leur fonction.• Cicatrice douloureuse englobant un tronc nerveux ou une extrémité nerveuse sectionnée.• Cicatrice «tatouée» par inclusion de corps étrangers.

Cicatrice hypotrophique ou cicatrice rétractile:Elle survient par un excès de rétraction au cours de la phase de remodelage dû à une contraction excessive des myofibroblastes. Son aspect est celui d’une cicatrice in-flammatoire rétractée avec attraction des tissus sains

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voisins. La rétraction peut-être immédiate (principale-ment autour d’un orifice), lente autour d’un pli voire retardée sur une brûlure. Elle peut être superficielle ou profonde jusqu’aux plans osseux et articulaire et n’a au-cune tendance à l’amélioration.Les facteurs de risque sont:• Cicatrice perpendiculaire à un pli• Cicatrice péri-orificielle• Cicatrice de brûlure• Enfant (croissance du squelette plus rapide que la croissance de la cicatrice)

Cicatrices hypertrophiques:De survenue précoce (1 mois), la cicatrice hypertro-phique est due à une prolifération fibroblastique ordon-née. Les facteurs de risque sont:• Localisation (cuisse, thorax, épaule …)• Age (enfant, adolescent)Il s’agit d’une cicatrice qui reste longtemps active avec production de phénomènes inflammatoires incontrôlés. Elle présente un aspect d’augmentation de volume mais restant dans les limites de la cicatrice initiale avec des nodules fibreux saillants, une inflammation locale et un prurit.La régression habituelle du 2ème mois est retardée au 6ème mois et la cicatrisation définitive peut attendre 2 ans, tolérable mais toujours inesthétique, large et dyschro-mique.

Chéloïdes:De survenue retardée (3 à 6 mois), son implantation ini-tiale s’effectue sur la cicatrice puis par envahissement de la peau saine voisine. Les facteurs de risque sont:• Localisation (cuisse, thorax, épaule …)• Age (enfant, adolescent)• Peau pigmentéeLa cicatrice chéloïde est due à une prolifération fi-broblastique anarchique. Elle évolue normalement jusqu’au 50ème jour mais ne régresse pas au 6ème mois. Elle évolue encore jusqu’au 9ème -10ème mois avec une tendance continue à l’aggravation puis se stabilise sans régresser.La chéloïde forme un bourrelet saillant, coloré en rose ou en rouge vif. Elle est formée de masses végétantes, multilobées, de consistance fibreuse, lisse et élastique au toucher, donnant un aspect tumoral fibreux exubé-rant avec extensions en «pattes de crabes». Elle est sou-vent douloureuse et prurigineuse. Elle se caractérise par des particularités histologiques et biochimiques: épi-derme fin, jonction dermo-épidermique aplatie, colla-gène désorganisé de type embryonnaire, substance fon-damentale riche en chondroïtine sulfate à fort pouvoir hygroscopique, mastocytes à sécrétion d’histamine. La cicatrice chéloïde est la cicatrice inesthétique par ex-cellence et est l’objet de soins dermatologiques visant à la réduction sans prétendre à la disparition de celle-ci.

Cicatrices d’acné:Il existe différents types de cicatrices d’acné, plus ou moins régulières, plus ou moins profondes. Les cica-trices dépendent de l’importance des crises d’acné et du

traitement qui leur a été réservé.Les cicatrices planes, dites en «cratère» sont de forme ronde plus ou moins nette, elles forment de petites dé-pressions à la surface de la peau lui donnant ainsi par-fois un aspect grêlé. Peu profondes, elles possèdent une surface plane qui les fait ressembler à de petits cratères.Les cicatrices dites «en pic à glace» sont beaucoup plus profondes, elles sont aussi beaucoup plus étroites et rappellent les marques laissées par une piqûre d’ai-guille par exemple. Les cicatrices «boursouflées» ont un aspect en relief. L’inflammation des tissus va provo-quer comme une mini-fibrose à la surface de la peau et engendrer la formation de ce qui ressemble à des mini-kystes.

PRINCIPES DE TRAITEMENT DES CICA-TRICES PATHOLOGIQUES EN MÉSOTHÉ-RAPIE:Les protocoles actuels de mésothérapie dans le traite-ment des cicatrices pathologiques associent micro-nee-dling (réalisation de multiples ponctures de 0,25 à 2mm de profondeur permettant le passage de composés de haut poids moléculaire au travers de la couche cornée) et méso-injection.La pénétration des aiguilles dans le derme crée une lé-sion tissulaire à l’origine du déclenchement de la réac-tion de cicatrisation décrite plus haut et entrainant no-tamment la libération de facteurs de croissance (FGF, TGF, PDGF) ainsi que la production de collagène et d’élastine.Schwartz a en effet montré une augmentation de +206% de nouvelles fibres de collagène et d’élastine après un micro-needling [7]. Cette étude a aussi mon-tré sur l’analyse des biopsies que les nouvelles fibres de collagène n’était trouvé uniquement dans le derme, pas au-delà de 0,5 à 0,6 mm de profondeur, même en cas de pénétration plus profonde des aiguilles illustrant l’absence de bénéfice à l’utilisation de techniques plus invasives.D’autre part le micro-needling crée des micro-canaux permettant une pénétration optimale des éléments actifs administrés dans divers buts tels que l’amélioration de la microcirculation, la reconstitution d’un environne-ment favorable aux échanges et interactions entre les cellules et la matrice extracellulaire, la favorisation de l’apport de nutriments utiles à l’amélioration du méta-bolisme cellulaire.Le protocole de mésothérapie actuel reconnu par la SFM est celui du Dr. J.P. Martin [13]:- Asepsie à la Biseptine® ou alcool 70°- Anesthésie locale en champ fermé- Dilacération de la cicatrice au trocart 18G 1½- En IDS et quelques points en IDP

1er Temps: mésothérapie mouillée au Derma Pen ou au Derma Roller et Silicium

Faire des passages croisés et multiples avec création de pertuis de 1 à 2 mm de profondeur sur le tissu cicatri-

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La revue de Mésothérapieciel. Le silicium (Conjonctyl®) est répandu directement à l’ampoule sur la cicatrice et autour en peau saine.

2ème temps: mésothérapie injectée (Vitamine C) et pansement compressif

Mésothérapie injectée (Vitamine C), d’abord en injec-tion point par point (4 injections par cm²) puis en rafale rapides 250 à 450 coups/min au pistolet. Compresse Ialuset® et pansement URGOTUL-Ag® en compressif avec bande Elastoplast® à garder 48h, puis pansement siliconé URGOTUL Border® ou Cerederm® dès cica-trisation des lésions de dilacération.

Rythme des séances: J1, J15, J30, J60…- Soins complémentaires:

Renouveler les pansements compressifs tous les 2 à 3 jours entre les séances car la compression continue est un des piliers du traitement médical. Une pression de 30 mm de mercure semble suffire. Pansement siliconé type Cerederm® pendant 3 à 6 mois.

REVUE BIBLIOGRAPHIQUE:

Méthodologie:1) Base de donnée PubMedL’interrogation de la base de données MEDLINE sur les 5 dernières années a été effectuée avec les requêtes suivantes:- Mesotherapy + scars:Les articles retrouvés ne traitent uniquement des cica-trices que comme complications des traitements par mésothérapie.- Mesotherapy + skin:Aucun article ne traite de la prise en charge des cica-trices pathologiques. La quasi-totalité des résultats trai-tent de la réjuvénation de la peau par la mésothérapie. Cependant 2 articles récents (postérieurs à 2010) sont intéressants quant à leurs résultats sur la prolifération des fibroblastes:

Polycomponent mesotherapy formulations for the treatment of skin aging and improvement of skin quality. Prikhnenko S. [15]

Bioactive reagents used in mesotherapy for skin rejuvenation in vivo induce diverse physiologi-cal processes in human skin fibroblasts in vitro – a pilot study. C. Jäger, C. Brenner, J. Habicht and R. Wallich. [11]

- Microneedles [all fields]:Le micro-needling est une poncture multiple de 0,25 à 2mm de profondeur permettant le passage de composés de haut poids moléculaire au travers de la couche cor-née. Il s’agit donc bien de mésothérapie. La recherche retrouve un grand nombre d’articles concernant de nombreux domaines et nécessitant donc d’affiner la re-cherche avec la requête: Microneedles+scars, permet-tant de retenir 2 articles:

Microneedles: an emerging transdermal drug delive-ry system. Shital H. Bariya, Mukesh C. Gohel, Tejal

A. Mehta and Om Prakash Sharma. [1]

Skin Cell Proliferation Stimulated by Microneedles. Horst Liebl, Luther C. Kloth, PT, MS, FAPTA, CWS, FACCWS. [12]

2) Rapport de l’INSERML’Institut National de la Santé Et de la Recherche Mé-dicale a publié en 2010 une «Evaluation de l’efficacité de la pratique de la mésothérapie à visée esthétique» par Caroline Barry et Bruno Falissard. [2]

3) RevuesLa Société Française de Mésothérapie publie une revue dans laquelle 2 articles retrouvés traitent de la prise en charge des cicatrices pathologiques en mésothérapie.

Cicatrices et vergetures: Physiopathologie et traite-ment. Dr Henri-Philippe Taffin. [16]

Les cicatrices pathologiques: physiopathologie et proposition de traitement par mésothérapie. Françoise George. [9]

La revue médicale professionnelle mensuelle britan-nique Aesthetics, a publié en octobre 2015 un article détaillant les propriétés des éléments (vitamines, miné-raux, acides aminés, nucléosides, coenzymes et acide hyaluronique) présent dans les composés revitalisant comme le NCTF® de Filorga.

The science behind mesotherapy, Dr. P. Hamida-Pisal. [10]

4) Communications fournies par les laboratoiresLe laboratoire FILORGA m’a fourni diverses com-munications concernant leurs composés New Cellular Treatment Factor (NCTF® et NCTF®135HA) utilisés en mésothérapie pour la réjuvénation cutanée. Bien que ces communications ne traitent pas directement des ci-catrices, il en ressort 3 études intéressantes retrouvant un effet sur la multiplication cellulaire et la néo-colla-génèse.

Etude in vitro du NCTF®: Bioalternative, 2007. [8]

Evaluation clinique et instrumentale de l’efficacité d’un protocole de mésothérapie avec NCTF®135HA. Dr Sylvie Boisnic. [3]

Meso-needling: a new effective skin quality treat-ment: Etude Fermeté [7]

Le laboratoire TEOXANE a présenté une communica-tion sur son Dermo-Restructuring Complex® présent dans sa gamme de produits.- Actions of the redensity range Dermo-Restructuring Complex® on the dermis. E. Charton, F. Bourdon, L. Peno-Mazzarino, E. Lati, S. Meunier. [6]

5) Livre du 12ème congrès national de la Société

La revue de Mésothérapie La revue de Mésothérapie

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Française de MésothérapieLe Dr Jean-Pierre Martin a présenté une communica-tion sur le méso-shooting, concept combinant au cours d’une même séance une mésothérapie mouillée (mi-cro-needling) suivie d’une mésothérapie injectée à une profondeur de 0,5 à 1mm, d’abord en coup par coup suivie de rafales à cadence rapide (>60/min). Sa com-munication reprend les travaux sur les mécano-stimula-tions répétées de Blandine Du Pont de Romemont, ceux d’Humbert P et Coll. et celui de S. de Boisnic.- L’esthétique: du micro-needling au méso-shooting. Dr. J-P. Martin. [14]

Description de la littérature identifiée, résultats:

Polycomponent mesotherapy formulations for the treatment of skin aging and improvement of skin quality. Prikhnenko S. [15]

Cet article reprend diverses petites études sur l’utili-sation d’acide hyaluronique et composés polyvitami-niques en mésothérapie sur la qualité de la peau. Elle reprend aussi les résultats de données précliniques in vitro et in vivo de l’effet du NCTF® du laboratoire Filorga sur la multiplication des fibroblastes (au mi-nimum +147%) et la synthèse intra (mini: +165%) et extra cellulaire (mini: +200%) du collagène par la créa-tion d’un microenvironnement favorable à une activité biosynthétique optimale.

Bioactive reagents used in mesotherapy for skin rejuvenation in vivo induce diverse physiologi-cal processes in human skin fibroblasts in vitro – a pilot study. C. Jäger, C. Brenner, J. Habicht and R. Wallich. [11]

Cet article est une étude in vitro de l’effet de 5 formules utilisées en médecine esthétique (3 comprenant de l’acide hyaluronique, et 2 ne comprenant que des vi-tamines) sur plusieurs paramètres tels que la proliféra-tion fibroblastique. Les résultats montrent que l’apport d’acide hyaluronique induit la production de collagène I et la prolifération des fibroblastes alors que les solutés vitaminiques tels que le Soluvit® est à l’origine de pro-cessus pro-apoptotiques et/ou de nécrose fibroblastique et indirectement d’une reconstruction tissulaire obser-vée dans une cicatrisation normale.

Microneedles: an emerging transdermal drug delive-ry system. Shital H. Bariya, Mukesh C. Gohel, Tejal A. Mehta and Om Prakash Sharma. [1]

Cet article reprend entre autre au travers de divers ar-ticles les différentes applications de micro-needling et en particulier en médecine esthétique. Alors qu’en général une fraction minime d’une substance active (maximum 0,3%) présente dans une crème, un gel ou une lotion peut pénétrer profondément dans la peau (et donc que 99,7% de la substance active est perdue), le micro-needling (dans cet article: par l’utilisation du MTS Dermaroller de Clinical Resolution Laboratory)

accroît d’au moins mille fois la fraction absorbée d’un sérum thérapeutique par la création de micro-canaux au travers de l’épiderme. De même qu’il facilite la péné-tration de substances actives, le micro-needling stimule aussi la réparation naturelle de la peau sans créer de dommages épidermiques permanents.

Skin Cell Proliferation Stimulated by Microneedles. Horst Liebl, Luther C. Kloth, PT, MS, FAPTA, CWS, FACCWS. [12]

Cet article du Journal of the American College of Clini-cal Wound Specialists reprend différents travaux sur les effets du micro-needling. Celui-ci semble induire par l’intermédiaire de signaux électriques une néoangiogé-nèse capillaire et une migration fibroblastique dans la zone de micro-needling à l’origine d’une production de fibres de collagène III intégrées à la matrice extracel-lulaire de la peau permettant un raffermissement des cicatrices hypotrophiques. Le micro-needling semble aussi induire grâce à l’activation des métallo-protéases de la matrice la dégradation des tissus fibrotiques ex-cessifs dans les cicatrices hypertrophiques et chéloïdes, bien que ces dernières semblent moins répondre que les cicatrices hypotrophiques. De même l’effet de réé-quilibrage de la prolifération cellulaire par les métallo-protéases de la matrice donne de bons résultats dans le traitement de l’acné.

Evaluation de l’efficacité de la pratique de la méso-thérapie à visée esthétique. Caroline Barry et Bruno Falissard. INSERM U669 [2]

Le rapport regrette l’absence à ce jour d’études métho-dologiquement correctes évaluant la mésothérapie à visée esthétique bien qu’il reconnait que plusieurs tra-vaux sont potentiellement intéressants mais ne condui-sant qu’à formuler des hypothèses restant encore à ex-plorer. Il note également que le choix des composants et de leurs proportions semble le plus souvent basé sur l’expérience du médecin plutôt que sur des données ex-périmentales.

Cicatrices et vergetures: Physiopathologie et traite-ment. Dr Henri-Philippe Taffin. [16]

Cette communication du Dr Taffin expose en particulier sa pratique personnelle associant une action mécanique d’effraction-dilacération à l’aiguille à l’aide de l’injec-teur U225 de Needle Concept et d’une action chimique du fait des médicaments injectés. Sa technique est basée sur la réflexion induite par le travail du Dr. Boisnic du GREDECO [4].

Les cicatrices pathologiques: physiopathologie et proposition de traitement par mésothérapie. Françoise George. [9]

Cet article plus ancien établi un raisonnement basé sur la physiopathologie des cicatrices pathologiques et leurs conséquences algo-dysfonctionnelles pour propo-ser des protocoles de mésothérapie.

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La revue de Mésothérapie

The science behind mesotherapy, Dr. P. Hamida-Pisal. [10]

L’article paru en octobre 2015 dans la revue britan-nique Aesthetics recense l’action pharmacologique de composants variés tels que vitamines, minéraux, acides aminés, nucléotides, coenzymes, antioxydants et acide hyaluronique communément retrouvés dans les solu-tions poly-vitaminiques utilisées en mésothérapie à visée esthétique et permettant aux fibroblastes d’avoir une activité plus efficace au sein d’un environnement consolidé.

Etude in vitro du NCTF®: Etude Bioalternative, Laboratoire Filorga, 2007. [8]

Cette étude in vitro du laboratoire Filorga compare en particulier la stimulation de la multiplication cellulaire et de la néocollagénèse en 72h sur un échantillon de peau exposée aux UV et en présence de leur composé NCTF® versus une culture témoin. Elle retrouve en présence de NCTF® une augmentation de +147% de fibroblastes humains, de +166% de collagène en intra-cellulaire et de +256% de collagène en extracellulaire.

Evaluation clinique et instrumentale de l’efficacité d’un protocole de mésothérapie avec NCTF®135HA. Dr Sylvie Boisnic, GREDECO. [3]

Cette étude réalisée sur un échantillon de 18 sujets mesure la densité du derme par voie échographique au niveau de la joue après un protocole 5 séances (3 bimensuelles puis 2 mensuelles) de mésothérapie avec NCTF®135HA du laboratoire Filorga. Cette densité du derme, reflet de la densité en collagène, augmente de 24,19% (p=0,000011) à J120.

Meso-needling: a new effective skin quality treat-ment: Etude Fermeté, Laboratoire Filorga [7]

Cette étude clinique reprend divers résultats dont ceux de Schwartz qui, en 2006 sur de multiples biopsies de peau sur 10 sujets, a montré une augmentation de +206% de formation de fibres de collagène et d’élastine après un micro-needling “sec” et propose un protocole associant micro-needling «mouillé» au NCTF 135HA® et une photothérapie. Les résultats montrent une aug-mentation de l’épaisseur de la peau de +19% et de la densité du derme de +25% à 45 jours après 8 sessions.

Actions of the redensity range Dermo-Restructuring Complex® on the dermis. E. Charton, F. Bourdon, L. Peno-Mazzarino, E. Lati, S. Meunier. [6]

Cette étude du laboratoire Teoxane montre l’efficacité de leur complexe poly-vitaminique et d’acide hyaluro-nique sur l’amélioration de l’élasticité et de la fermeté de la peau par une augmentation de +98% de l’expres-sion de collagène IV après 9 jours.

L’esthétique: du micro-needling au méso-shooting. Dr. J-P. Martin. [14]

Cette communication présentée lors du 12ème congrès national de la Société Française de Mésothérapie re-

prend les résultats de différents travaux effectués sur des fibroblastes humains mis en culture et en particulier l’action bénéfique de la vitamine C sur les fibroblastes: - Augmentation de la sécrétion de collagène I de 158% et de collagène III de 83%- Augmentation de la synthèse de la décorine de 16%, essentielle à l’organisation de la matrice extracellulaire- Augmentation de la carboxypeptidase de 13%, per-mettant la transformation du pro-collagène en collagène- Augmentation du pouvoir contractile des fibroblastes de 47%Elle rappelle aussi les travaux de Blandine Du Pont de Romemont, d’Humbert P. et coll. du CERT de Be-sançon et de S. Boisnic du GREDECO sur l’effet de mécano-stimulations cutanées à fréquence élevée qui favorise la réorganisation de la matrice extracellulaire, l’augmentation de sécrétion de collagène I, d’élastine et des capacités migratoires du fibroblaste ainsi que l’aug-mentation de l’index mitotique de l’épithélium (témoi-gnant du renouvellement cellulaire) et de la quantité de collagène (témoignant de la restructuration de derme) surtout lorsqu’elles sont associées à un mélange d’acide hyaluronique et de multivitamines.

DISCUSSION:Il ressort de ce travail de rassemblement de documents peu nombreux et de qualité scientifique très disparate un manque évident d’études à grande échelle et un be-soin de meilleur contrôle de l’efficacité clinique.Aucune étude traitant directement de la prise en charge des cicatrices pathologiques en mésothérapie n’a été retrouvée. Pourtant divers articles cités permettent indi-rectement de supputer un effet intéressant sur les cica-trices pathologiques.En effet les études sur la réjuvénation cutanée en mé-sothérapie montrent une amélioration de la qualité de la peau, de la densité du derme. On peut donc suppo-ser que les protocoles proposés dans le rajeunissement cutané peuvent être efficaces sur les cicatrices patholo-giques et en particulier hypotrophiques.Les cicatrices pathologiques sont essentiellement le ré-sultat de 2 types d’anomalies:- Anomalie du tissu conjonctif reconstitué: cicatrices d’acné, cicatrices adhérentes et déprimées.- Anomalie d’origine fibroblastique: rétraction exagé-rée des myofibroblastes (cicatrices rétractées, cicatrices déhiscentes) ou excès de prolifération des myofibro-blastes (cicatrices hypertrophiques, chéloïdes).En tenant compte de ces différences physiopatholo-giques, les résultats de l’étude de Jäger [11] présentent des aspects intéressants: effet pro-apoptotique du Solu-vit® sur les fibroblastes alors que l’adjonction d’acide hyaluronique a plutôt un impact sur le maintien de leur prolifération. D’autre part l’acide hyaluronique module l’activité des cellules inflammatoires. Il faut cepen-dant noter que cette étude a été réalisée in vitro sur des échantillons de fibroblastes issus d’un unique donneur. Mais bien que ces résultats nécessitent d’être approfon-

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dis, ceux-ci m’ont semblé séduisants quant à l’élabora-tion de mon propre protocole de prise en charge que je détaille plus loin.De même les résultats de l’étude Bioalternative de Fi-lorga [8] traitant de leur composé NCTF® ne sont issus que d’une phase préclinique in-vitro. Le laboratoire a ensuite réalisé une phase clinique sur 40 patients après 5 séances de nappage de NCTF® à 15 jours d’intervalle (Etude Prospective, 2009) mais dont le but est d’éva-luer l’effet sur la réjuvénation cutanée (éclat de la peau, hydratation, rides et fermeté) et en aucun cas sur les cicatrices. Idem pour leur étude Fermeté [7] ou pour le travail de Sylvie Boisnic [3]. Quoiqu’il en soit, l’amé-lioration visible globale et progressive de la qualité de la peau laisse penser à un effet sur certaines cicatrices non inflammatoires (cicatrices déhiscentes, cicatrices déprimées, cicatrices d’acné en cratère…).Le micro-needling peut tout à fait être assimilé à une technique de mésothérapie, et est encore assez peu connu mais en pleine expansion. La technique dispose de plus de travaux directement en rapport avec la prise en charge des cicatrices. La supériorité de l’absorption des éléments actifs adjoints à un micro-needling par rapport à un topique seul ainsi que l’ensemble des évé-nements vasculaires, matriciels et cellulaires produits au niveau cutané après multiples ponctures sont des ré-sultats tout à fait remarquables malgré encore une fois le manque évident d’études cliniques suffisantes.L’étude proposée par le laboratoire Teoxane [6] ne sti-pule pas si elle a été réalisée in vivo ou in vitro, ni la taille de l’échantillon. D’autre part il est tout à fait sur-prenant que les résultats comparatifs obtenus en termes d’amélioration de l’élasticité et de la fermeté de la peau soient mis en relation avec l’augmentation de l’expres-sion de collagène de type IV, collagène spécifique des membranes basales et absent du reste du derme.Mais la réalisation d’essais comparatifs, randomisés, dans la mesure du possible en double aveugle, incon-tournables aujourd’hui et permettant de dégager des conclusions tranchées, susceptibles de résister au flot de louanges ou de critiques inévitables entourant la sor-tie de toute nouvelle technique ou produit de santé, est difficile à mettre en œuvre. Ils sont aussi parfois criti-qués pour leur caractère trop académique. De plus, le coût engendré, la difficulté de comparaison en double aveugle à un traitement de référence et parce que la mé-sothérapie ne permet pas un retour sur investissement suffisant à des laboratoires privés qui sont souvent seuls à posséder les moyens financiers nécessaires, sont des éléments expliquant le manque tant regretté de faits scientifiques bien établis pour la mésothérapie à visée esthétique.Il est en effet reproché aux travaux présentés des critères de jugement subjectifs et entachés d’une grande varia-bilité. La plupart de ceux-ci sont des études descrip-tives de type «avant-après» sans valeur inférentielle, les études comparatives ne répondent pas aux standards de qualité et les effectifs très faibles ne permettent pas

d’éliminer un défaut majeur de puissance.Mais la nécessité d’essai de méthodologie plus rigou-reuse et l’absence de preuves scientifiques par manque d’étude valable ne signifie pas inefficacité. Il serait donc déraisonnable de rejeter les résultats obtenus du fait du manque d’expérimentation valide ou de leur faible ni-veau de preuve.La plupart des protocoles proposés sont avant tout em-piriques. En effet, le choix des composants et de leurs proportions semble le plus souvent basé sur l’expé-rience du médecin plutôt que sur des données expéri-mentales.C’est dans cette optique que je propose d’établir un protocole de traitement en mésothérapie des cicatrices pathologiques à partir des éléments retenus de ce tra-vail. Je propose de reprendre les méthodes du Dr Mar-tin [14] et du Dr Taffin [16] associant au cours d’une même séance un micro-needling puis une mésothérapie injectée et suggère de raisonner pour le mélange injecté en fonction des 2 types d’anomalies principales décrites plus haut dont résultent les différents types de cicatrices pathologiques.Le premier temps effectué à l’aide d’un pistolet en mode rafale (de 300 à 450 ponctures/min) sera réalisé sur la lésion et son pourtour sain à 1 mm de profondeur afin de procéder à une dilacération du tissu pathologique.Le deuxième temps associera classiquement une tech-nique profonde en IDP en point par point intra lésion-nel (4 points/cm² [13]) à une technique superficielle en nappage IDS débordant de la lésion, en lignes parallèles espacées de 2 à 3 mm.Un pansement compressif à garder 48h terminera chaque séance, puis pansement siliconé dès cicatrisa-tion des lésions de dilacération.- Rythme des séances:3 séances bimensuelles J1, J15, J30,- puis 2 à 3 séances mensuelles J60, J90, J120- Mélanges:Cicatrices prolifératives et inflammatoires 1er temps:- Lidocaïne® 1cc - Conjonctyl® 2cc (pour son effet trophique) - Etamsylate 2cc (pour son action drainante sur l’in-flammation)2ème temps:- Soluvit® 1 flacon à J1, J15, J30 (pour son effet pro-apoptotique)- Puis NCTF135 HA® 1 flacon à J60, J90 et J120 (pour son action anti-inflammatoire et sur la néo-collagénèse)

Cicatrices par anomalie du tissu conjonctif:1er temps:- Lidocaïne® 1cc- Conjonctyl® 2cc- Pidolate de Mg 2cc (pour son effet sur l’équilibre io-nique de la MEC)2ème temps: - NCTF135 HA® 1 flacon

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CONCLUSION:L’approche mésothérapeutique de la prise en charge des cicatrices pathologiques apporte des éléments in-téressants. En effet, les traitements médicaux conven-tionnels ne proposent pas à l’heure actuelle de solutions thérapeutiques satisfaisantes de par leurs effets indési-rables ou la lourdeur d’une retouche chirurgicale avec tout au plus pour résultat une atténuation de la gravité des lésions.Les réactions engendrées par le micro-needling sur la néoangiogénèse capillaire, la capacité migratoire fibro-blastique, l’induction de la dégradation des tissus fibro-tiques excessifs et le rééquilibrage de la prolifération cellulaire, combinées aux différents effets des subs-tances injectées en intradermique permettent de propo-ser une démarche simple et facilement réalisable.Il ressort effectivement de la revue bibliographique pro-posée ci-dessus des réactions intéressantes des produits utilisés en mésothérapie, principalement sur les fibro-blastes:- effet pro-apoptotique du Soluvit®, maintien de leur prolifération avec de l’acide hyaluronique.- action bénéfique de la vitamine C sur l’augmentation de leur pouvoir contractile et sur la sécrétion de colla-gène de type I et III.Et plus généralement réorganisation de la matrice ex-tracellulaire, augmentation de sécrétion de collagène et d’élastine témoignant de la restructuration du derme ainsi qu’augmentation de l’index mitotique de l’épithé-lium témoignant du renouvellement cellulaire lorsque mécano-stimulations cutanées à fréquence élevée et mélange d’acide hyaluronique et de multivitamines sont associés.Bien que les résultats obtenus soient critiquables du fait d’expérimentations insuffisamment rigoureuses et du faible niveau de preuve obtenu, ils apportent malgré tout des éléments tout à fait remarquables.

BIBLIOGRAPHIE :[1] Shital H. BARIYA, Mukesh C. GOHEL, Tejal A. ME-HTA, Om Prakash SHARMA : Microneedles : an emerging transdermal drug delivery system. Journal of Pharmacy and Pharmacology. 2012 ; 64 : 11-29.

[2] Caroline BARRY, Bruno FALISSARD: Evaluation de l’efficacité de la pratique de la mésothérapie à visée esthé-tique. Inserm U669. 20/07/2010.[3] Sylvie BOISNIC: Evaluation clinique et instrumen-tale de l’efficacité d’un protocole de mésothérapie avec NCTF®135HA. GREDECO.[4] Sylvie BOISNIC: Evaluation de l’effet anti âge sur la peau maintenue en survie après injection d’un mélange d’acide hyaluronique et multivitamines à l’aide du méso injecteur U225 Needle Concept. GREDECO, Hôpital Pitié-Salpêtrière Paris. 2006.[5] Christian BONNET, Denis LAURENS, Jean-Jacques PERRIN: Guide pratique de mésothérapie. Elsevier Masson, 2ème édition. 2012; 52-53.[6] Emeline CHARTON, François BOURDON, Laurent PENO-MAZZARINO, Elian LATI, Stéphane MEUNIER : Actions of the redensity range Dermo-Restructuring Complex on the dermis. Laboratoire Teoxane.[7] Laboratoire FILORGA: Meso-needling: a new effective skin quality treatment, Etude Fermeté.[8] Laboratoire FILORGA: Etude Bioalternative. 2007.[9] Françoise GEORGES: Les cicatrices pathologiques: phy-siopathologie et propositions de traitement par mésothérapie. La revue de Mésothérapie. Janvier 2007 ; 128 : 33-35.[10] Philippe HAMIDA-PISAL: The science behind meso-therapy. Aesthetics. 10/2015 : 2/11.[11] Claudia JÄGER, Christiane BRENNER, Jüri HABICHT, Reinhard WALLICH: Bioactive reagents used in mesothera-py for skin rejuvenation in vivo induce diverse physiological processes in human skin fibroblasts in vitro – a pilot study. John Wiley & Sons A/S, Experimental Dermatology. 2011 ; 21 : 72-74.[12] Horst LIEBL, Luther C. KLOTH, PT, MS, FAPTA, CWS, FACCWS: Skin cell proliferation stimulated by micro-needles. Journal of the American college of clinical wound specialists. 2013 ; 4 : 2-6.[13] Jean-Pierre MARTIN: Cicatrisations pathologiques, trai-tement par mésothérapie. CERM Rhône-Alpes.[14] Jean-Pierre MARTIN: L’esthétique: du micro-needling au méso-shooting. Recueil du 12ème congrès national de la So-ciété Française de Mésothérapie. 2015; 126-132.[15] Sergey PRIKHNENKO: Polycomponent mesotherapy formulations for the treatment of skin aging and improvement of skin quality. Clinical, Cosmetic and Investigational Derma-tology. 2015; 8 : 151-157.[16] Henri-Philippe TAFFIN: Cicatrices et vergetures: phy-siopathologie et traitement. La revue de Mésothérapie. Avril 2014; 149: 25-28.

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UTILISATION CONTROVERSÉE DE LA VITAMINE E INJECTABLE, EN

MÉSOTHÉRAPIEFlavien GERDOLLE

INTRODUCTIONCe mémoire s’inscrit dans une réflexion globale autour de l’utilisation de la vitamine E en mésothérapie. C’est un produit pharmaceutique utilisé par de nombreux mé-sothérapeutes, mais qui a connu l’émission d’un avis d’utilisation défavorable par la Société Française de Mésothérapie, suite à un seul cas d’effet indésirable constaté par le docteur J-P MARTIN, président du CERM de la région Rhône-Alpes, avec un cas unique et isolé d’hypotension sévère. Nous nous retrouvons donc dans une situation où l’utilisation de la vitamine E Nepalm est controversée, sans aucun argument scienti-fique se basant sur les preuves. Le but de ce travail est de réaliser une revue de la littérature sur ce sujet.L’utilisation de Pubmed a mis en évidence qu’il n’existe aucune référence pour l’association vitamine E ou toco-phérol et mésothérapie ou ses variantes usuelles.

LA VITAMINE E:La vitamine E a été découverte en 1924 par Herbert Evans et Katherine Bishop Kilian, ils ont donné le nom de vitamine E ou tocophérol; du grec tokos signifiant progéniture et pherein se traduisant par porter, car en 1922 l’embryologiste Herbert Evans avait découvert un facteur X indispensable au développement du fœtus.La vitamine E est une vitamine liposoluble. La forme la plus active biologiquement est l’alpha tocophérol, la plus abondante dans l’alimentation est le gamma toco-phérol. Une fois dans la circulation, la vitamine E est transportée par les low density lipoprotéines (LDL), pour cheminer jusqu’à la cellule où elle est présente en forte concentration dans les membranes et les mi-tochondries.La vitamine E de marque Nepalm est à une concen-tration de 100 mg pour une ampoule de 2 ml, en so-lution injectable. La date de mise sur le marché est le 28 octobre 1997. La composition exacte d’une ampoule comprend 100 mg d’acétate d’alpha tocophérol (E307), puis des excipients à effet notoire comme l’huile de ri-cin hydrogène polyoxyethylénée, et des excipients sans effet notoire comme le glycérol (E422), phénol, et de l’eau pour préparation injectable ou eau PPI.Les effets indésirables retenus par le Vidal sont une chute brutale de la tension et une réaction de type ana-phylactoïde, attribué à l’huile de ricin.Le dernier rapport de la commission de transparence

concernant la vitamine E a été édité le 4 juillet 2012 pour une durée de cinq ans. Le service médical rendu de la vitamine E est important dans les carences avérées en vitamines lorsque l’administration orale est impos-sible ou insuffisante. Dans ces conditions d’injection, le rapport efficacité/effets indésirables de la spécia-lité de vitamine E Nepalm injectable est importante.(2) L’amélioration du service médical rendu quant a elle est inexistante vis-à-vis des autres molécules ou associa-tion de molécules et galéniques existantes.(3).

L'HUILE DE RICINL’huile de Ricin est une huile végétale produite à partir des graines de ricin, issue du Ricinus Communis, ob-tenu par pression à froid.Elle est utilisée dans l’industrie alimentaire, pharma-ceutique, chimique et automobile. Dans l’alimentation, on la retrouve comme additif alimentaire sous le code E1503. Elle est utilisée également comme émulsifiant, le E476 (le polyricinoléate de polyglycérol), pour flui-difier le chocolat, et parfois mélangé aux autres huiles végétales comestibles. On retrouve l’huile de ricin comme lubrifiant des moteurs et des turbines, car elle a une excellente tenue à haute température. Dans l’indus-trie pharmaceutique, l’huile de ricin a plusieurs proprié-tés. Tout d’abord, elle a une action laxative et purgative par irritation de la muqueuse intestinale entrainant une grande perte d’eau et d’électrolytes. Ensuite on la re-trouve dans plusieurs médicaments en tant qu’excipient ou solubilisant. Et pour finir, il existerait une propriété non démontrée scientifiquement sur le plan nutritif des phanères.

LES DIFFERENTS EFFETS SECONDAIRESOn distingue 3 types d’effets indésirables, ceux direc-tement liés à l’effet pharmacologique principal recher-ché mais en raison d’une posologie excessive l’effet est dépassé, par exemple une hémorragie sous anticoa-gulant. Puis les effets indésirables liés à une propriété pharmacologique parallèle de la molécule, une action principale et des actions accessoires, qui peuvent être la source d’effets indésirables. C’est deux premiers types d’effets indésirables sont prévisibles et connues avant la mise sur le marché.Et enfin Les effets indésirable non lié à une propriété pharmacologique connue du médicament. Ils sont sou-

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La revue de Mésothérapievent de mécanisme mal connu, mais peuvent être de type immuno-allergique ou toxique chez un nombre très limité de malade, car non mis en évidence lors de la phase III de la recherche.

LES PROPRIETES DE LA VITAMINE EL’action principale de la vitamine E est une propriété antioxydante, elle protège contre le rancissement en présence d’oxygène.La vitamine E prévient de l’athérosclérose, car de nom-breuses études retrouvent un effet bénéfique dans la prévention des accidents cardio-vasculaires.Il a été constaté que chez les patients atteints d’un néo-plasie, la concentration de vitamine E plasmatique été plus basse, cette constatation a entraînée une supplé-mentation en tocophérol. C’est donné sont encore dis-cuter comme dans le cancer de la prostate où le bénéfice de la vitamine E n’a pas été démontré et au contraire révélerait un sur risque.Cette molécule est également utilisée dans les malab-sorptions intestinales pour favoriser le passage entéro-cytaire.Par un mécanisme encore mal élucidé la vitamine E re-tarderait la progression de certaines maladies neurolo-giques comme la maladie de Parkinson et la neuropathie diabétique.(5)(6)(7)

LES PROPRIÉTÉS DE L'HUILE DE RICINLes propriétés de l’huile de ricin sont multiples, sur l’animal, on retrouve dans la littérature les propriétés suivantes:

- Perte d’eau cutanée (déshydratation)- Irritation cutanée (hyperplasie cutanée)- Toxicité sous cutanée (passe en systémique)- Activité anti-nociceptive- Effet sur muscle lisse intestinal et les entérocytes- Réaction allergique non spécifique- Toxicité orale à court et moyen terme- Toxicité oculaire- Activité enzymatique- Effet sur le métabolisme lipidique- Cytotoxicité- Activité antimicrobienne- Activité anticancéreuse

Une étude à été réalisée consistant en l’injection sous cutanée d’huile de ricin chez la souris à la dose de 0,1 ml par jour pendant 4 semaines, puis des autopsies ont été réalisées pour étudier les surrénales. Des modifica-tions ont été observées mais dans un groupe qui avait utilisé de l’huile de ricin et du benzyle benzoate avec une modification des membranes mitochondriale.Pour l’injection IV, à la dose de 0,1 ml/kg, il a été ob-servé chez le chien un seul érythème avec augmentation de l’histamine de façon globale.Chez l’homme, l’application cutanée répétée d’huile de ricin est légèrement irritante pour la peau avec une aug-

mentation du nombre de cellules de la couche basale et un élargissement de la couche des cellules granulaires.Les patchs et pricks test avec des huiles de ricins hy-drogénées ont été réalisés, il a été retrouvé 3 sujets pré-sentant une réaction allergique avec des anticorps anti huile de ricin. Dans le cas de l’acide ricinoléique, une étude réalisée avec des patchs test a mis en évidence 29 réactions positives.Pour l’exposition professionnelle, 1 RAST positif sur 25 à la graine du Ricinus Communis.L’administration orale d’huile de ricin permet d’accé-lérer le travail lors de l’accouchement, sans relation de dose à effet.Une application oculaire d’huile de ricin entraine une lésion de la cornée et de la conjonctive.L’utilisation de l’huile de ricin comme solubilisant en-traine une diminution du volume plasmatique et de la clairance plasmatique, et très peu d’effets sur la demi vie du produit actif. Donc l’huile de ricin utilisé en tant qu’excipient influence la pharmacocinétique du prin-cipe actif.(13)(14)

Un article majeur de cette revue de la littérature a été transmis par le service de pharmacovigilance de Lor-raine qui rapporte un décès suite à l’injection de la vita-mine E à de nombreuses reprises en grande quantité au niveau de la région fessière afin d’augmenter le volume de celle-ci. La patiente de 24 ans a été hospitalisé 30 minutes après les dernières injections. Elle présentait des signes respiratoires, une insuffisance rénale aigue et des troubles neurologiques. Après un arrêt cardiaque ré-cupéré, elle a été hospitalisée pendant 10 jours jusqu’au décès de la patiente, une autopsie a été réalisée et re-trouve de nombreuses embolies graisseuses avec une étude spectrophotométrique qui met en évidence le tocophérol dans la région glutéale. Les auteurs ne pré-cise pas le mélange utilisé, les quantités injectées, la technique d’injections, les excipients; on retrouve donc une imputabilité temporelle de la vitamine E avec du tocophérol retrouvé lors de l’autopsie au niveau de la zone traitée mais les autres conséquences restent hypo-thétiques dans cette analyse.(9)Les conséquences et l’imputabilité de cette molécule ont été démontrées vis à vis de la temporalité de la défaillance multiviscérale qui s’en est suivi. Le même genre de réaction multiple a été identifiée à la suite d’une anesthésie générale chez une enfant ayant eu une première sanction chirurgicale puis une seconde, avec une réaction de type choc. On retrouve le même type de complication avec le Paclitaxel dans le traitement des néoplasies (10)(11)(12).

L’exemple type d’incrimination de la mésothérapie dans les effets secondaires contestables; il est rapporté une dermite de Nicolau après 30 jours d’une séance de mésothérapie pour une tendinopathie du genou, avec un mélange procaïne piroxicam. La première aberration est une absence de description de la technique utilisée

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IDP ou IDS. La localisation ne correspond pas: l'injec-tion est en antéro latérale et la lésion livédal est en an-téro interne. On note une profondeur de 4 à 6 mm avec une aiguille bisoté de 4 mm, que ce syndrome apparaît lors des injections intramusculaires et pour terminer on retrouve un composé amorphe.Il me semble que devant ces éléments l’imputabilité de la mésothérapie est difficile à mettre en évidence.(16)

CONCLUSIONles apports recommandés en vitamine E est de 10 à 30 mg par jour et la concentration plasmatique de vita-mines E est comprise entre 8 et 16 milligrammes par litre.Néanmoins cette revue de la littérature de 2007 sur l’huile de ricin, où le groupe d’expert conclut à l’uti-lisation en toute sécurité de l’huile de ricin au propor-tion comprise entre 0 et 0,7 mg/kg/jr dans les produits cosmétiques qui sont représentés à 81% par les rouges à lèvres.(8)

La réalisation de ce travail de revue de la littérature sur l’utilisation de la vitamine E Nepalm en mésothérapie, avec analyse et recueil d’information sur les plate-formes indexées de type Pubmed, ne retrouve pas de contre indication à l’utilisation de la vitamine E et de l’huile de ricin aux doses conformes à la réglementa-tion en vigueur. Il en est de même pour les techniques de mésothérapie répondant à l’adage «Peu rarement et au bon endroit». Il existe néanmoins une possibi-lité de réaction allergique, comme pour tout produits médicamenteux, qui peut aller du simple érythème au choc anaphylactique, situation qui peut se présenter pour tous les produits de mésothérapie et pour lesquels la prise en charge est standardisée et enseignée lors du DIU de mésothérapie.A la vue de ces résultats, il semble utile de réaliser un travail de recherche clinique permettant d’évaluer de façon adéquate, l’utilisation de la vitamine E Nepalm en mésothérapie.

La revue de Mésothérapie

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La revue de Mésothérapie

NOTES DE LECTUREOlivier Stien - Philippe Salato

Chose n'est pas coutume, dans ce numéro nous vous présentons une publication officielle de l' URPS des Médecins libéraux des Hauts de France, qui cite la mé-sothérapie, avec une communication parfaitement ob-jective et précise.

"URPS ML-INFO: AVRIL 2017.Le journal des Unions Régionales des Médecins Libéraux des Hauts de FranceLES MÉDECINES ALTERNATIVES ET COMPLÉ-MENTAIRES"Citant les résultats de l'étude EPI 3(Etude pharmaco-épidémiologique), montrant l'efficacité de l'homéo-pathie dans la prise en charge des douleurs musculo-squelettiques, l'auteur nous dit "que cette étude permet d'amorcer l'intégration des médecines complémentaires dans le parcours de soin du patient".Sont alors présentées, l'homéopathie, la phytothérapie, l'ostéopathie et la mésothérapie.Pour la mésothérapie, il est dit: "En mésothérapie, les substances contenues en très faible quantité dans les seringues, sont des produites utilisés en médecine gé-nérale (décontracturants, antioedémateux, anti-inflam-matoires, vasodilatateurs, calcitonines, etc). Grâce à son action localisée, la mésothérapie peut être utilisée dans le traitement:- de traumatismes articulaires ou musculaires (tendi-nites, rhumatismes, etc).- de douleurs chroniques (migraines, etc).- EtcEnsuite vient un chapitre traitant du conseil au patient, avec deux solutions proposées selon la formation du

médecin traitant:Soit il ne pratique pas la technique et alors "Il oriente son patient vers un médecin formé"Soit "il est formé sur une/des médecines douces et alors il peut conseiller ou pratiquer lui-même le soin adé-quat"Puis est abordé le problème du remboursement de l'acte et il est écrit que: "Les consultations en homéopathie, ostéopathie, acupuncture et mésothérapie sont prises en charge dans le cadre d'un traitement de douleur ou d'affection. Ils sont donc remboursés à hauteur de 70% par la sécurité sociale et 30% pour les mutuelles (sauf certaines souches homéopathiques).Il est également précisé que: "l'acte de mésothérapie n'est pas remboursé par la sécurité sociale s'il est pra-tiqué dans un but esthétique (exemple contre la cellu-lite)" et que "toutes les médecines alternatives et com-plémentaires non remboursées par la sécurité sociale sont soumises à la TVA".Enfin la question des formations des praticiens est dé-taillée. Parmi la liste des DU et DIU, un chapitre cite les "DU et DIU reconnus par le Conseil National de l'Ordre des médecins" et parmi eux est cité "Le DIU de Mésothérapie (à Bordeaux,Paris, Dijon, Clermont-Ferrand, Rennes)".Il s'agit là de la seule erreur concernant la mésothérapie puisque malheureusement malgré plusieurs tentatives, le DIU n'a jamais pu s'implanter à Rennes et que par contre Marseille et Lyon sont passé sous silence.Il s'agit néanmoins d'un article tout à fait satisfaisant pour la défense et le développement de la mésothérapie en France.

La revue de Mésothérapie La revue de Mésothérapie

n° 158 - juin 2017 page 31

DIPLOME INTERUNIVERSITAIRE DE MESOTHERAPIE

ANNEE UNIVERSITAIRE 2017-2018

Diplôme validé par le Conseil National de l’Ordre des Médecins en décembre 2003 avec Droit au titre:Seuls les titulaires du DIU peuvent mentionner la pratique de la mésothérapie sur leurs plaque et ordon-nances.Le programme porte sur l’ensemble des indications de la mésothérapie.

Université de Bordeaux, Faculté de Médecine Paul BrocaDirecteur universitaire: Pr Vincent Casoli (Service de chirurgie plastique et réparatrice)Responsable technique: Dr Françoise George, Email: [email protected]: 5 séminaires d’un jour et demi (vendredi après-midi et samedi sauf janvier): 24 et 25 novembre 2017, 15 et 16 décembre, 18,19 et 20 janvier, 16 et 17 mars, 1er et 2 juin, examen le 15 juin 2018.

Université Paris VI, Faculté de Médecine Pitié Salpêtrière Directrice universitaire: Pr Pascale Pradat Diehl (Service de Médecine Physique et de Réadaptation)Responsable technique: Dr Denis Laurens, Email: [email protected]: Mlle Bardon: tél: 01 42 16 11 49, Email: [email protected]: 27/09/2017, 18/10, 15/11, 13/12, 10/01, 07/02, 14/03, 04/04, 16/05/2018, examen écrit et oral: 06/06/2018

Université de Bourgogne, Faculté de Médecine de DijonDirecteur universitaire: Pr Emmanuel Baulot (Service de Chirurgie Orthopédique)Responsable technique: Dr Serge Server, Tél: 03 80 78 83 48, Email: [email protected]: 3 séminaires de 3 jours en novembre 2017, janvier et mai 2018

Université d’Auvergne, Faculté de Médecine de Clermont FerrandDirecteur universitaire: Pr Stéphane Boisgard (Service de Chirurgie Orthopédique)Responsables techniques: Dr Jean-Pierre Martin, Tél: 04 75 51 95 45, Email: [email protected] et Dr André Walter, Tél: 04 73 27 75 59 Email: [email protected]: Mme Elodie Guillaume, tél: 04 73 17 79 36, Email: [email protected] Dates: 7, 8 et 9/12/2017; 8,9 et 10/03; 14,15 et 16/06/2018

Université Claude Bernard Lyon 1, Faculté de Médecine de Lyon Hôpital Edouard HerriotDirecteur universitaire: Pr Michel Fessy (Service de Chirurgie Orthopédique)Responsable technique: Dr Philippe Lafuma tel: 04 72 11 04 44, Email: [email protected] des dossiers d’inscriptions sur internet: www.univ-lyon1.fr (services Spécialités Médicales)Dates: 01 et 02/12/2017, 12 et 13/01, 09 et 10/02, 16 et 17/03, 6 et 7/04, 20/05, 26/05/2018 Examen le 23/06/2018 + présentation du mémoire

La revue de Mésothérapie

n° 158 - juin 2017page 32

La revue de Mésothérapie

SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MÉSOTHÉRAPIERÉUNIONS FMC AGRÉÉES ANDPC

REUNIONS DE CERM

Samedi 23 septembre 2017 à Strasbourg, CERM Alsace LorraineHôtel Sofitel Strasbourg Grande Ile, 4 Place Saint Pierre le Jeune; 67000 Strasbourg

Thème: "Alternatives thérapeutiques dans le syndrome fibromyalgique de l'adulte"

Organisateur : Dr Luc Siffermann 0645203004Intervenants : Drs Olivier Stien et J-Michel Coulon

Réf. programme ANDPC :10421700112 Session n°: 1

Pour bénéficier de l'indemnisation, vous devez parallèlement à votre inscription auprès de notre organisateur, vous inscrire sur le site de l'ANDPC. Les inscriptions sur place ne pourront pas bénéficier de l'indemnisation par l'ANDPC

La revue française de MésothérapieNuméro 158 - Juin 2017Société Française de Mésothérapie15 rue des Suisses - 75014 ParisSite Internet : www.sfmesotherapie.comResponsables de publication: Denis Laurens - Philippe SalatoMaquette - mise en page: Philippe SalatoImprimé à 800 exemplaires par Imprimerie Dridé: 49, Rue des Frères Lumière, 93330 Neuilly-sur-Marne

La revue de Mésothérapie La revue de Mésothérapie

n° 158 - juin 2017 page 33

PETITES ANNONCESPour toute annonce, merci d'adresser le texte aux responsables de publication: Denis Laurens - Philippe Salato([email protected], [email protected]), qui se réservent le droit de ne pas publier une annonce qui ne

serait pas conforme à la mission de notre revue

RECHERCHE REMPLACANT ET SUCCESSEURMédecin généraliste à Arcachon, DIU Mésothérapie et Homéopathie cherche remplaçant et successeur cause re-traite.tél: 06 77 61 16 01mail:[email protected]

ANNEE UNIVERSITAIRE 2017 - 2018

DIPLOME INTER UNIVERSITAIRE Faculté de médecine de LYON

avec la collaboration des facultés de BORDEAUX , CLERMONT-FERRAND, DIJON , MARSEILLE et PARIS

MESOTHERAPIE Responsable universitaire : Pr Michel FESSY Responsable de l’enseignement : Dr Philippe LAFUMA Lieu : Faculté de Médecine Rockefeller LYON

Pavillon T, Hôpital Edouard HERRIOT, LYON

La mésothérapie est une allopathie injectable par voie intradermique et sous-cutanée superficielle, locorégionale, polyvalente et microdosée. La mésothérapie est reconnue par l’Académie de Médecine depuis 1987 comme faisant partie intégrante de la médecine classique. Elle est officialisée au sein des traitements de la douleur depuis 2001 dans le cadre de la C.C.A.M.

Ce diplôme donne une qualification de titre sur plaque et ordonnance

Enseignement : 5 séminaires d’une journée ½ , vendredi après-midi et le samedi journée entière : 1 et 2 décembre 2017 , 12 et 13 janvier 2018 , 9 et 10 février 2018 , 16 et 17 mars 2018 , 6 et 7 avril 2018 Stages pratiques : 6 demi-journées Validation examen 23 juin 2018 + mémoire Module optionnel : Mésothérapie , dermatologie et médecine vasculaire ,

ouvert dans le cadre de la formation continue non diplômante, pré-requis nécessaire :titulaire DIU de Mésothérapie ou en cours de cursus

Samedi 26 mai 2018

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS

Public : docteurs en médecine Durée : 1 an Retrait des dossiers d’inscription sur internet www.univ-lyon1.fr ( Service Spécialités Médicales ) Joindre obligatoirement l’accord écrit du responsable de l’enseignement lors de l’envoi du dossier d’inscription

Contacter le secrétariat du Dr LAFUMA 04 72 11 04 44 Service de Chirurgie Orthopédique , Pavillon T , Hôpital Edouard HERRIOT

Place d’Arsonval 69437 LYON CEDEX 03 ou par courriel : [email protected]

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