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Bulletin de l ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 4, numéro 3, automne 2014 Alliance canadienne de surveillance régionale des facteurs de risque - Bulletin trimestrielle Entrevue de l'ACSRFR Données de santé publique D r Robert J. Kyle Médecin hygiéniste, région de Durham, Ontario Profil de l'ACSRFR Ruth Sanderson Gestionnaire, Santé publique Ontario Article vedette de l ACSRFR SANTÉ Mentale et surveillance des facteurs de risque

ACSRFR Bulletin automne 2014

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La publication en ligne pour l'Alliance canadienne de surveillance régionale des facteurs de risque.

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Page 1: ACSRFR Bulletin automne 2014

Bulletin de l’ACSRFRwww.carrfsenews.ca Volume 4, numéro 3, automne 2014

Alliance canadienne de surveillance régionale des facteurs de risque - Bulletin trimestrielle

Entrevue de l'ACSRFRDonnées de santé publiqueDr Robert J. KyleMédecin hygiéniste, région de Durham, Ontario

Profil de l'ACSRFRRuth SandersonGestionnaire, Santé publique Ontario

Article vedette de l’ACSRFR

SANTÉ Mentale

etsurveillancedes facteurs

de risque

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Santé mentale et surveillance des facteurs de risque 7 Le Bulletin de l'ACSRFR traite de la santé mentale et de ses répercussions sur la surveillance des facteurs de risque. Par PAUL WEBSTER

Santé publique dans le Nord12 L'équipe du Bulletin de l'ACSRFR visite le Service de santé publique de Sudbury et du district afin de se renseigner sur les problèmes de santé liés aux régions nordiques. Par JOSTEIN ALGROY

Entrevue de l'ACSRFR 16 Dr Robert J. Kyle, médecin hygiéniste, région de Durham, parle à l'équipe du Bulletin de l'ACSRFR à propos de la santé publique locale et de l'importance des données locales pour la surveillance des facteurs de risque. Par JOSTEIN ALGROY

Faits relatifs à la surveillance 20 Dr Bernard Choi, Agence de la santé publique du Canada, présente la partie VII de sa série sur l'évolution de la surveillance de la santé publique. Par BERNARD CHOI

Profil de l'ACSRFR 23 Le profil d'un membre de l'ACSRFR : Ruth Sanderson, gestionnaire, Santé publique Ontario. Par JOSTEIN ALGROY

Table des matièresMessage du rédacteur en chef …………………………. page 3

Nouvelles et tendances Canada ....................................... page 4

Nouvelles et tendances International ................................. page 5

Reveiw du Bulletin de l’ACSRFR ....................................... page 6

Santé mentale et surveillance des facteurs de risque ...... page 7

Rapport de 2012 sur la Santé mentale en Ontario ............ page 11

Santé publique dans le Nord .............................................. page 12

Entrevue de l'ACSRFR : Dr Robert J. Kyle ....................... page 16

Faits relatifs à la surveillance ............................................. page 20

Message de la présidente ................................................ page 22

Profil de l’ACSRFR ........................................................... page 23

Réactualiser ……………………………………………… page 25

Salutations ………………….…………………………… page 26

COLLABORATEURS

Jostein Algroy, rédacteur en chefSteven Frei, rédacteur en chef de copiePaul Webster, rédacteur principalDr Bernard Choi, rédacteur scientifiqueMary Lou Decou, rédactrice principaleAhalya Mahendra, présidente du Groupe de travail sur les outils et les ressources de l’ACSRFRBetty Reid-White, présidente, Comité canadien de coordination (CCC)Li Rita Zhang, programme de santé de la population et de santé publique des autorités sanitaires provinciales de la Colombie-Britannique

COMITÉ CONSULTATIF DE RÉDACTION PANCANADIEN

Jostein Algroy, rédacteur en chefPaul C. Webster, rédacteur scientifique dans le domaine de la santé Anne Simard, directrice générale des affaires publiques, Santé publique OntarioMary Lou Decou, épidémiologiste, Agence de la santé publique du CanadaDr Bernard Choi, chercheur scientifique principal, Agence de la santé publique du CanadaDre Elizabeth Rael, épidémiologiste principale, ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’OntarioLarry Svenson, directeur, ministère de la Santé de l’AlbertaDr Drona Rasali, directeur, Services de santé provinciaux de la Colombie Britannique

SERVICE DE SECRÉTARIAT

Agence de la santé publique du Canada, Mary Lou Decou.

DATES DE PUBLICATION

Le Bulletin de l’ACSRFR est le bulletin trimestriel de l’Alliance canadienne de surveillance régionale des facteurs de risque (ACSRFR) publié en hiver, printemps, été, et automne.

Sources des photographies :Photo de couverture : iStock_000038901958Photo de la page 7 : iStock_000011027866

Avertissement : l’ACSRFR est un réseau pancanadien d’acteurs publics qui travaillent au renforcement des capacités de surveillance des facteurs de risque à l’échelle régionale au Canada. L’ACSRFR est appuyée par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC). Le contenu du Bulletin de l’ACSRFR ne représente pas nécessairement la position officielle de l’ASPC, de Santé Canada, du gouvernement du Canada ni de l’employeur de ses collaborateurs.

CONTENU du présent numéro...

URL pour le site internet est l’ACSRFR

www.carrfs-acsrfr.ca

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Message du rédacteur en chef Alors que le Bulletin de l'ACSRFR évolue pour offrir une meilleure compréhension et pour mieux servir la communauté canadienne de surveillance des facteurs de risque, nous mettons l'accent sur les thèmes clés en matière de santé publique. Dans le présent numéro, nous examinerons de façon plus approfondie la santé mentale et l'abus de substances.

En 2014, la santé mentale est passée au premier plan du débat canadien sur les soins de santé. Dans une année donnée, un Canadien sur cinq connaît une certaine forme de problème ou de maladie de santé mentale, selon la

Commission de la santé mentale du Canada (CSMC). Non seulement cette situation entraîne-t-elle des répercussions énormes pour les personnes, les familles et les collectivités qui sont touchées par la maladie mentale dans l'ensemble du pays, mais elle entraîne également des coûts pouvant atteindre 50 milliards de dollars par année pour l'économie canadienne, selon la Commission.

Dans le présent numéro du Bulletin de l'ACSRFR, nous étudions les problèmes et les possibilités relativement à la santé mentale et à la communauté de surveillance de la santé publique. Comme la CSMC le fait remarquer dans le cadre d'une récente étude des données de surveillance de la santé mentale, le Canada n'a pas de vision claire des renseignements en matière de santé mentale dans leur ensemble. C'est inquiétant! Mais il offre aussi à une organisation comme l'ACSRFR une excellente occasion de travailler avec la Commission et d'autres organismes fédéraux et provinciaux à l'élaboration d'un cadre de surveillance des facteurs de risque pour la santé mentale.

Dans le présent numéro, nous étudions également les répercussions de la maladie mentale sur les autorités locales en matière de santé publique. L'an dernier, le Service de santé publique de Sudbury et du district dans le nord de l'Ontario a publié un rapport intitulé Possibilités pour tous : Le chemin vers l'équité en matière de santé. En étudiant la relation entre les indicateurs de la santé et les environnements sociaux et économiques dans la ville du Grand Sudbury, le rapport a déterminé 15 indicateurs de santé qui diffèrent considérablement entre les régions les plus et les moins défavorisées de la ville. Certains résultats sont assez impressionnants : le nombre annuel de visites au service d'urgence liées à des problèmes de santé mentale par les résidents des régions les plus défavorisées du Grand Sudbury était 341 % plus élevé que celui des visites par les résidents des régions les moins défavorisées. Les hospitalisations annuelles en raison d'épisodes de santé mentale dans les régions les plus défavorisées du Grand Sudbury étaient 288 % plus élevées que celles dans les régions les moins défavorisées. Il ne fait aucun doute que les conditions économiques ont des répercussions sur la santé mentale.

Également dans le présent numéro, Dr Robert J. Kyle, médecin hygiéniste du ministère de la Santé de la région de Durham, en Ontario, montre comment les données qui mettent en lumière les conditions locales sont essentielles à l'efficacité des programmes de santé publique. Dans une entrevue accordée au Bulletin de l'ACSRFR, Dr Kyle explique de quelle façon le Health Neighbourhood Project (projet de santé des quartiers) de Durham, qui détermine 50 quartiers dotés chacun d'un profil social unique et de renseignements uniques en matière de santé, fournit des données pour guider la planification, l'élaboration et la prestation des programmes de santé dans la région de Durham.

Le Bulletin de l'ACSRFR accueillent volontiers les commentaires des lecteurs et souhaitent favoriser le dialogue sur des sujets liés à la surveillance de la santé publique. Dans le présent numéro, Li Rita Zhang, Population and Public Health Program, BC Provincial Health Services Authority (programme de santé de la population et de santé publique des autorités sanitaires provinciales de la Colombie-Britannique), nous parle du Cadre d'indicateurs des maladies chroniques de l'Agence de la santé publique du Canada.

Enfin, dans le cadre de nos efforts continus en vue d'améliorer la qualité du bulletin d'information, nous avons également engagé un réviseur professionnel, Steven Frei, qui travaille dans les deux langues officielles. Bienvenue Steven!

Jostein Algroy Rédacteur en chef

Bénévoles pour le Bulletin de l’ACSRFRLe Bulletin de l’ACSRFR cherche des collaborateurs bénévoles pour contribuer à certaines sections. Nous avons besoin de personnes qui aimeraient étudier les rapports d’épidémiologie et communiquer l’information au réseau. Nous cherchons un collaborateur qui rédigerait quelques courts textes de présentation sur les nouvelles et les tendances observées dans la communauté nationale et internationale de l’épidémiologie. Les personnes intéressées sont invitées à écrire à [email protected].

Envoyez-nous votre article Nous invitons tous nos membres à nous transmettre des articles et des idées pour les prochains numéros. Veuillez expédier votre article à [email protected].

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s et tendances Profil de la santé des collectivités de la

Colombie-Britannique La BC Provincial Health Services Authority (autorité en matière de services de santé provincial de la Colombie-Britannique), en partenariat avec le ministère de la Santé de la Colombie-Britannique, cinq autorités régionales de la santé, l’Union des municipalités de la Colombie-Britannique et la BC Healthy Communities Society (société pour l'édification de collectivités en santé en Colombie-Britannique), a élaboré des profils de santé dans les collectivités de la Colombie-Britannique. Les profils visent à appuyer la planification de la santé des collectivités par l'entremise de partenariats de collaboration entre les autorités en matière de santé, les gouvernements locaux et d'autres intervenants. À l'aide d'un format provincial normalisé, les profils présentent des données sur la santé dans les collectivités à l'échelle municipale, dans la mesure du possible. Ils ne remplaceront pas les profils de santé complets des régions locales qui sont élaborés par les autorités régionales en matière de santé. Les profils des 130 municipalités incorporées se trouvent à l'adresse suivante (en anglais seulement) : http://www.phsa.ca/HealthProfessionals/Population-Public-Health/community-health-data/community-health-profiles.htm.

S'adapter à un monde en évolution La Ontario Public Health Convention (convention de la santé publique de l'Ontario) tiendra une conférence à Toronto du 25 au 27 mars 2015. La conférence est organisée conjointement par Santé publique Ontario, l'Association pour la santé publique de l'Ontario (OPHA) et l'Association des agences locales de santé publique (alPHa). La conférence, dont le sujet est « Adapting to a changing world » (s'adapter à un monde en évolution), explore la façon dont les pratiques liées à la santé publique permettent de prévoir et de mettre en place des changements auxquels on peut donner suite, chez soi comme chez les autres, dans notre environnement et sur le plan technologique. Le sujet étudie l'intersection entre trois thèmes : les répercussions d'un milieu en constante évolution sur la pratique de la santé publique, la façon dont les changements au sein de la population et de la société touchent la santé publique ainsi que les défis et les possibilités en matière de santé publique qui découlent des progrès technologiques. De plus amples renseignements se trouvent à l'adresse suivante (en anglais seulement) : http://www.tophc.ca/Pages/home.aspx.

Mesure de votre système de santé Les données de l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS) ont permis de lancer un nouveau site Web qui permet aux hôpitaux, aux régions sanitaires, aux provinces et aux territoires du Canada de comparer leurs façons de mesurer jusqu'à 37 indicateurs. Ces données sont liées à l'accès, à la qualité des soins, à la sécurité des patients et aux nouvelles tendances en matière de santé partout au Canada. L'outil fournit des données comparables et interactives qui permettent aux hôpitaux, aux régions, aux provinces et aux territoires de se comparer avec les groupes de pairs et la moyenne pancanadienne. Les ensembles de données comprennent les déterminants sociaux, l'état de santé, la pertinence, l'efficacité, la sécurité et l'accès. Ces données devraient aider les systèmes de santé à travailler de façon plus efficace, sécuritaire et transparente. Le site Web se trouve à l'adresse suivante : http://votresystemedesante.icis.ca/hsp/?lang=fr.

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Conférence mondiale de 2015 de l'Alliance mondiale sur la surveillance des facteurs de risque (WARFS) à Antigua-et-Barbuda

La conférence mondiale de l'Alliance mondiale sur la surveillance des facteurs de risque (WARFS) aura lieu à Antigua-et-Barbuda (Caraïbes) en octobre ou en novembre 2015. Les dates n'ont pas encore été fixées. L'Alliance est le groupe de travail sur la surveillance à l'échelle mondiale qui relève de l'Union internationale pour la promotion de la santé et d'éducation pour la santé (UIPES). Elle soutient la mise en place de la surveillance des facteurs de risque comportementaux comme outil pour la santé publique fondée sur des données probantes et elle reconnaît l'importance de cette source d'information pour informer, surveiller et évaluer les politiques, les services et les interventions en matière de prévention des maladies et de promotion de la santé. Dr Bernard Choi et Dre Susan Bondy, deux membres de l'ACSRFR, ont été nommés membres du Comité scientifique international de l'Alliance pour planifier le programme de la conférence mondiale de 2015. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez visiter le site Web de la l'Alliance mondiale sur la surveillance des facteurs de risque (en anglais seulement) : http://www.warfs.info/. Le site Web de l'Alliance comporte également un lien dynamique vers le site Web de l'ACSRFR (en anglais seulement) : http://www.warfs.info/links.html.

Par Bernard Choi

Profil national des maladies non transmissibles de l'OMS

L'OMS vient tout juste de publier son deuxième ensemble de profils nationaux des maladies non transmissibles qui mettent l'accent sur l'état des maladies non transmissibles pour chaque État membre de l'OMS. Le rapport fournit des données à l'échelle nationale sur la mortalité des maladies non transmissibles, les facteurs de risque et la capacité des systèmes nationaux à prévenir et à contrôler les maladies non transmissibles. Les profils comprennent le nombre, les taux et les causes des décès imputables aux maladies non transmissibles et les tendances en matière de mortalité imputable aux maladies non transmissibles depuis l'an 2000, la prévalence de certains facteurs de risque et les renseignements décrivant les réponses nationales actuelles à la prévention et au contrôle des maladies non transmissibles. Le rapport se trouve à l'adresse suivante (en anglais seulement) :http://www.who.int/nmh/publications/ncd-profiles-2014/en/.

Cartographie de nos vies : l'importance des études sur la santé tout au long de la vie

Cet été, Google X, le bras de recherche secret de Google, a annoncé le lancement d'une étude longitudinale désignée comme « le projet scientifique le plus ambitieux et difficile jamais entrepris ». Cette étude de base recueillera les données moléculaires et génétiques de milliers de personnes au cours de leur vie dans le but de créer l'« empreinte » cellulaire d'un être humain en bonne santé. Après la réalisation d'une étude pilote cet été auprès de 175 personnes, Google X, en collaboration avec des membres du corps enseignant des universités Duke et Stanford, vise maintenant à recruter des milliers de volontaires supplémentaires.

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Reveiw du Bulletin de l'ACSRFRComme le Bulletin de l'ACSRFR évolue, nous encourageons les lecteurs à fournir une rétroaction sur les articles publiés dans le bulletin d'information ou dans d'autres rapports publiés sur la santé. Dans le présent numéro, Mme Li Rita Zhang, Population and Public Health Program, BC Provincial Health Services Authority (programme de santé de la population et de santé publique des autorités sanitaires provinciales de la Colombie-Britannique), a examiné, d'un point de vue régional, la publication « Surveillance des maladies chroniques au Canada : Cadre conceptuel d'indicateurs des maladies chroniques » (volume 34, supplément 1, printemps 2014).

L'Agence de la santé publique du Canada  (ASPC) a élaboré un cadre d'indicateurs de maladies chroniques qui met l'accent sur la surveillance systématique et intégrée des maladies chroniques et qui offre une base pour la production de rapports uniformes et fiables sur les maladies chroniques et leurs déterminants. On attendait impatiemment ce

cadre d'indicateurs pancanadien global et ciblé pour la surveillance des maladies chroniques et de leurs déterminants afin de fournir des principes directeurs pour informer, planifier, mettre en œuvre et suivre la surveillance des maladies chroniques et des stratégies de prévention à l'échelle régionale. Cet article examine brièvement le Cadre tel qu'il a été publié par l'ASPC, avec certains points de vue régionaux.

Élaborés par l'entremise d'une approche structurée, itérative et consultative, le cadre et les indicateurs pourraient contribuer à un « système d'alerte rapide » qui pourrait éclairer les tendances et devenir des ressources importantes pour la prise de décisions fondées sur des données probantes au Canada. Les indicateurs du Cadre couvrent une grande diversité de maladies chroniques, y compris leurs déterminants et leurs résultats, à différentes étapes de la vie. L'ensemble de 41  indicateurs est organisé en six  domaines principaux  : Déterminants sociaux et environnementaux (5 indicateurs), Facteurs de risque et de protection en bas âge (3  indicateurs), Facteurs de risque et de protection comportementaux (9  indicateurs), Conditions à risque (5  indicateurs), Pratiques de prévention des maladies (7  indicateurs) et État de santé global et impacts sur la santé (12 indicateurs).

Les indicateurs de poids à la naissance, d'allaitement maternel et d'exposition à la fumée secondaire sont actuellement inclus dans le domaine « Facteurs de risque et de protection en bas âge  ». De nombreuses autres expériences dans les premières années de vie, y compris celles qui se produisent à l'école, aident les enfants et les jeunes à acquérir d'importantes compétences de vie, y compris des pratiques liées à la santé qui se poursuivent à l'âge adulte. Elles peuvent avoir des répercussions substantielles sur la santé plus tard. Par conséquent, le développement au cours de la petite enfance et la santé chez les jeunes sont deux domaines qui méritent un examen plus approfondi afin d'améliorer le Cadre et la liste d'indicateurs.

Voici des exemples d'applications régionales du Cadre  : mettre en lumière des domaines nécessitant une attention et des mesures de santé publique, suivre les progrès des stratégies de prévention et d'atténuation et maintenir une certaine cohérence dans ces processus. Toutefois, même si certaines sources de données sur les indicateurs peuvent permettre la production de rapports à l'échelle locale et régionale, le fait que certaines bases de données nationales à l'origine de la mise au point d'autres indicateurs dans le Cadre ne permettent pas la désagrégation par région géographique à une échelle inférieure que l'échelle provinciale ou territoriale constitue un inconvénient. Cet inconvénient peut limiter l'utilité du Cadre en tant que «  système d'alerte rapide  », car les nouvelles tendances font souvent surface d'abord à l'échelle infraprovinciale. Par conséquent, il est reconnu que la détermination et l'établissement de mesures coordonnées et novatrices de collecte de données sont essentiels aux applications régionales du Cadre. En outre, comme la mise au point des produits connexes du Cadre, y compris les extrants de données, se poursuit, les praticiens locaux et régionaux de la santé publique et les responsables des politiques peuvent jouer des rôles de plus en plus importants, comme fournir des commentaires sur la présentation des données qui permettront d'orienter l'interprétation des résultats de façon significative à l'échelle régionale ou locale.

En conclusion, le Cadre est une étape bienvenue vers une approche intégrée et améliorée à l'échelle régionale et locale de la surveillance des maladies chroniques, si les autres améliorations et les adaptations régionales sont prises en considération. Il a le potentiel d'orienter divers projets et de contribuer, à terme, à une approche globale de surveillance et de prévention en amont des maladies chroniques au Canada. Les lacunes (y compris les lacunes en matière de données et d'indicateurs) observées durant le processus d'élaboration du Cadre et des indicateurs présentent de nombreuses occasions d'élargir la collaboration entre les services de santé publique locaux et régionaux, provinciaux, territoriaux et fédéraux, et de renforcer la capacité et l'infrastructure en matière de prévention des maladies chroniques partout au pays.

Référence : M. T. Betancourt., K. C. Roberts, T.-L. Bennett, E. R. Driscoll, G. Jayaraman et L. Pelletier, printemps 2014. Surveillance des maladies chroniques au Canada : Cadre conceptuel d'indicateurs des maladies chroniques. Maladies chroniques et blessures au Canada. Volume 34 : Supplément 1.

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SANTÉ mentale et

surveillance desfacteurs de risque

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SANTÉ mentale et surveillance desfacteurs de risque

Paul Webster explore un éventail de questions liées à la santé mentale et à ses répercussions sur la surveillance des facteurs de risque. Après des décennies dans l'ombre des soins de santé canadiens, la santé mentale est soudainement au premier plan. Pour une bonne raison : selon la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC), un Canadien sur cinq est touché par une certaine forme de maladie mentale. La Commission insiste sur le fait que les répercussions sont grandes pour les personnes, les familles et la société. Les coûts économiques le sont également, atteignant jusqu'à 50 milliards de dollars par année. La Commission, établie au moyen d'un financement fédéral en 2007, signale que pour faire face à ces défis, des mesures urgentes à l'échelle nationale sont requises afin d'accroître la sensibilisation, d'élargir le traitement et de réduire les disparités au sein des facteurs de risque et de l'accès aux services de santé mentale. Toutefois, la détermination et, à plus forte raison, l'atténuation des facteurs de risque clés qui stimulent des maladies mentales constituent des tâches difficiles et controversées. Scott Patten, spécialiste en épidémiologie de la santé mentale de l'Université de Calgary, explique qu'au-delà quelques facteurs connus, il existe peu de consensus des experts sur ce qui crée et stimule les maladies mentales. Patten affirme que cela s'explique en grande partie par le fait que la surveillance de la santé mentale accuse un retard par rapport à la surveillance des maladies chroniques, et se situe loin derrière la surveillance des maladies infectieuses. La CSMC est d'accord : dans une étude des données de surveillance de la santé mentale récemment publiée, la Commission indique qu'il n'existe aucune vision claire des renseignements en matière de santé mentale dans leur ensemble au Canada, et qu'aucune organisation à l'échelle nationale ne se consacre à la collecte de données et la production de rapports sur tous les services et les politiques en matière de santé mentale. La détermination d'un ensemble de facteurs de risque de maladie mentale est une priorité clé pour la CSMC. Dans sa Stratégie en matière de santé mentale pour le Canada de 2012, que la Commission décrit comme un important document visant à orienter les mesures nationales pour de nombreuses années à venir, la Commission a retenu une douzaine de facteurs de risque : la pauvreté, la génétique, les traumatismes subis pendant l'enfance, les sévices sexuels, l'isolement social, les problèmes d'abus d'alcool et de drogues, le racisme, l'intimidation, la stigmatisation, la violence familiale, les logements surpeuplés, et le fait d'avoir un parent atteint d'une maladie mentale. On pourrait facilement >>

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Article vedette de l’ACSRFR...l'ACSRFR présente (suite) élargir cette liste. La Commission indique que le chemin à parcourir est encore long pour obtenir les données nécessaires avant que cela ne puisse se produire.

« Afin d'élargir le consensus sur les facteurs de risque de santé mentale, des quantités colossales de données variées provenant de sources provinciales et nationales devront être compilées et examinées », affirme Elliot Goldner, épidémiologiste de l'Université Simon Fraser recruté par la CSMC pour dresser une liste complète des facteurs de risque. « Ce processus est maintenant bien lancé », affirme-t-il. Si tout se passe bien, Goldner et son équipe seront prêts à publier une liste complète des principaux facteurs de risque de maladie mentale au début de 2015.

Des efforts complémentaires sont en cours à l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC), où de vastes consultations d'experts ont récemment été effectuées sur un « cadre d'indicateurs de santé mentale positive » à venir. Dans la période précédant cet effort, au printemps dernier, l'ASPC a publié un cadre d'indicateurs de maladies chroniques dans lequel 3 des 41 principaux facteurs de risque de maladies chroniques déterminés s'inscrivent parfaitement dans le domaine de la santé mentale. Ces facteurs comprennent l'exposition au stress chronique, les obstacles à l'accès aux soins de santé primaires ainsi que les liens entre les problèmes de santé mentale et les maladies chroniques. Selon l'ASPC, des problèmes de santé mentale, en particulier la dépression et l'anxiété, précèdent souvent le développement de maladies chroniques. Les personnes atteintes de maladies chroniques à long terme présentent également un risque accru de développer des problèmes de santé mentale et de signaler des niveaux élevés de détresse.

Les efforts de la CSMC et de l'ASPC pour mettre au point des cadres d'indicateurs fondés sur des données probantes pour les maladies mentales et la santé mentale sont attendus depuis longtemps et sont bien nécessaires, affirme Alain Lesage du Département de psychiatrie de l'Université de

Montréal. Selon M. Lesage, il s'agit d'un bon début pour contribuer à accélérer les mesures. Il soutient que des mesures de prévention du suicide sont particulièrement nécessaires.

« Le suicide est une cause de décès énorme, mais elle obtient toujours beaucoup moins d'attention que de nombreuses maladies infectieuses et non infectieuses qui représentent des causes de mortalité beaucoup moins importantes. Il y a un manque de concentration et d'énergie. Nous avons besoin de

meilleurs renseignements sur les facteurs de risque, et d'une meilleure surveillance de ces facteurs de risque. » La CSMC et l'ASPC ne sont pas les seuls organismes recevant des subventions fédérales qui s'intéressent aux facteurs de risque de santé mentale. Au cours des dernières années, l'Institut canadien d'information sur la santé et Statistique Canada ont conjointement produit une série d'enquêtes sur les indicateurs de santé mentale, y compris les troubles de l'humeur, une forte consommation d'alcool, le stress ressenti et la satisfaction dans la vie. En 2013, ils ont ajouté le besoin ressenti de soins de santé mentale et le trouble anxieux généralisé à la liste des facteurs de risque dont la surveillance est judicieuse. En

septembre, une étude de Statistique Canada a ajouté les douleurs chroniques, l'âge, l'état matrimonial et la dévotion à la liste de plus en plus longue de facteurs potentiellement importants qui influencent la santé mentale.

Les organismes de santé publique provinciaux montrent également un intérêt grandissant envers la détermination des facteurs de risque liés à la santé mentale et la recherche de données probantes à leur appui.

En 2012, Santé publique Ontario et l'Institute for Clinical Evaluative Sciences (institut pour les sciences évaluatives cliniques), à Toronto, ont publié un rapport qui estime que le fardeau de la maladie mentale et de la toxicomanie en Ontario est plus de 1,5 fois plus élevé que celui de tous les cancers, et plus de 7 fois plus élevé que celui de toutes les maladies infectieuses. >>

“...cela s'explique en grande partie par le fait que la surveillance de la santé mentale accuse un retard par rapport à

la surveillance des maladies chroniques, et se situe loin derrière la

surveillance des maladies infectieuses.”

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l’ACSRFR présente (suite)Selon le rapport, alors que notre compréhension

du fardeau de la maladie mentale et de la toxicomanie se précise, les arguments pour une vaste stratégie de promotion de la santé mentale et de prévention des maladies mentales et de la toxicomanie deviennent de plus en plus forts. Dans le rapport, on conclut d'ailleurs qu'une première étape dans ce processus serait d'élaborer des indicateurs clés de santé mentale et de ses déterminants.

Heather Manson, chef de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques et des blessures de Santé publique Ontario, affirme que l'étude du fardeau de la maladie mentale a révélé le grand rôle que jouent les expériences au cours de l'enfance dans le développement de maladies mentales. « Il existe très peu de données sur la santé mentale de l'enfant, affirme Mme Manson, mais le traitement des nourrissons et des enfants joue évidemment un énorme rôle dans le développement des maladies mentales. Nous devons examiner les facteurs qui entraînent un attachement maternel plus ou moins important, et la façon dont les facteurs qui favorisent l'attachement entre la mère et l'enfant procurent une protection contre la maladie mentale. »

Gustavo Turecki, directeur du groupe d'études sur le suicide à Montréal de l'Université McGill, est d'accord. « Le mauvais traitement pendant l'enfance est un facteur de risque extrêmement important de résultats négatifs en matière de santé mentale, soutient-il. Je pense que beaucoup plus de travail est nécessaire pour la surveillance de l'adversité au cours de la vie. » Une nouvelle étude dirigée par Tracie Afifi, spécialiste en traumatisme mental de l'Université du Manitoba, signale que 32 % de la population adulte a été victime de violence physique, de violence sexuelle ou d'exposition à la violence conjugale au cours de l'enfance. Tous ces éléments étaient associés à tous les types de troubles mentaux diagnostiqués au moyen d’une entrevue, de troubles mentaux autodéclarés, d'idées

suicidaires et de tentatives de suicide dans les modèles tenant compte des variables sociales et démographiques.

Les entreprises canadiennes mettent également en place des mesures liées aux facteurs de risque

de santé mentale au moyen d'initiatives comme l'Alliance canadienne pour la maladie mentale et la santé mentale. Depuis 2010, Bell Canada a consacré à elle seule plus de 62 millions de dollars à des initiatives liées à la santé mentale au Canada, fortement axées sur la lutte contre la stigmatisation, les services de soins communautaires et l'accès à ces soins ainsi que sur la santé mentale en milieu de travail. Heather Stuart, qui détient la Chaire de recherche Bell sur la santé mentale et la lutte contre la stigmatisation à l'Université Queen's, affirme que la stigmatisation de la maladie

mentale est un facteur de risque important. « Nous avons vu de nombreux cas où des jeunes

décrits par leurs familles comme étant en bonne santé et heureux sont devenus déprimés et ont eu des idées suicidaires après avoir subi de l'intimidation et du rejet en ligne », observe Mme Stuart, tout en faisant remarquer que la surveillance de la santé publique de la stigmatisation est entièrement possible grâce à des outils tels que le module portant sur les expériences de santé mentale récemment adopté au sein de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes – Santé mentale de Statistique Canada.

« Les gens qui ont déjà été victimes de stigmatisation nous disent que cette dernière est pire que la maladie elle-même, insiste Mme Stuart. Nous savons que le stress peut déclencher des épisodes répétés d'une maladie. Nous ne disposons pas de données systématiques sur cela, mais nous pourrions en obtenir si des études sur ce problème étaient financées. » <>

“Une nouvelle étude dirigée par Tracie Afifi, spécialiste en

traumatisme mental de l'Université du Manitoba, signale que 32 % de la population adulte a été

victime de violence physique, de violence sexuelle ou

d'exposition à la violence conjugale au cours de

l'enfance.”

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Dépression majeure

Trouble bipolaire

Trouble lié à la consommation d'alcool

Phobie sociale

Schizophrénie

Trouble panique

Agoraphobie

Trouble lié à la consommation de cocaïne

Abus d'opioïdes d

'ordonnance

Rapport de 2012 sur la santé mentale en Ontario Ouvrir les yeux, Ouvrir l'espritLe rapport « OPENING EYES, OPENING MINDS: The Ontario Burden of Mental Illness and Addictions Report » (rapport sur le fardeau de la maladie mentale et de la toxicomanie en Ontario ) publié en octobre 2012 par l'Institut de recherche en services de santé (IRSS) et Santé publique Ontario établit les grandes lignes de l'incidence des maladies mentales et de la toxicomanie sur l'espérance de vie, la qualité de vie et l'utilisation des soins de santé. Les résultats sont impressionnants. Voici quelques-unes des conclusions paraphrasées du rapport :

• Le fardeau de la maladie mentale et de la toxicomanie en Ontario est plus de 1,5 fois plus élevé que celui de tous les cancers, et plus de 7 fois plus élevé que celui de toutes les maladies infectieuses.

• Les neuf troubles décrits dans ce rapport ont contribué à la perte de plus de 600 000 années de vie ajustées en fonction de la santé, une combinaison d'années vécues avec une fonction incomplète et d'années perdues en raison d'un décès précoce en Ontario.

• Cinq troubles ont la plus forte incidence sur la vie et la santé de la population ontarienne : la dépression, le trouble bipolaire, les troubles liés à la consommation d'alcool, la phobie sociale et la schizophrénie.

• La dépression est le trouble dont le fardeau est le plus important, avec deux fois plus de répercussions que le trouble bipolaire, trouble dont le fardeau est le deuxième en importance. Le fardeau de la dépression à elle seule est plus important que les fardeaux combinés du cancer colorectal et des cancers du poumon, du sein et de la prostate.

• En ce qui concerne les décès, les troubles liés à la consommation d'alcool sont responsables de 88 % du nombre total de décès liés à ces troubles et de 91 % des années de vie perdues en raison d'un décès précoce.

200,000

100,000

Années de vie ajustées en fonction de la santé (HALYs) perdues en raison de certaines maladies mentales et de la toxicomanie en Ontario, par a) années de vie perdues en raison d'un décès précoce et b) années équivalentes de fonctionnement réduit et nombre de cas incidents.

HALYs

Nombre de cas incidents

168,834

62,796

204,463

116,921

84,119

75,368

55,196

25,35119,235

12,277 10,761

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Santé publique dans le Nord Service de santé publique de Sudbury et du district

Un jour d'été spectaculaire, l'équipe du Bulletin de l'ACSRFR s'est rendue à Sudbury afin de discuter de

la surveillance de la santé publique avec certains dirigeants du Service de santé publique de Sudbury et du district. Sudbury est une ville magnifiquement située

sur le pourtour du lac Ramsey, à quatre heures de route au nord de Toronto. Le Service de santé

publique de Sudbury et du district est situé sur la rue Paris qui mène au superbe pont des Nations, où

flottent les drapeaux de toutes les nations reconnues par l'Organisation des Nations Unies.

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udbury, est une ville entourée de plus petites banlieues et localités faiblement peuplées. Cette

répartition inégale de la population présente des défis énormes pour la collecte et la mesure des données sur la santé.

Le Service de santé publique a effectué un travail exhaustif pour obtenir des données liées à la santé pour toutes les collectivités qu'il sert, en combinant les données de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de Statistique Canada, celles du Système de surveillance rapide des facteurs de risque de l'Ontario (RRFSS) ainsi que celles issues de différents suréchantillonnages effectués sur des populations particulières ciblées. Il en résulte une série de profils de santé complets pour chacune des collectivités locales au sein du district.

Dans un rapport publié en 2013, « Possibilités pour tous : Le chemin vers l'équité en matière de santé », le Service de santé publique a examiné la relation entre les indicateurs de la santé et les environnements sociaux et économiques dans la ville du Grand Sudbury. >>

Données : Service de santé publique de Sudbury et du district

Le Service de santé publique de Sudbury et du district a des bureaux à Sudbury, à Chapleau, à

Espanola, à Mindemoya et à St. Charles. Le Service de santé publique de Sudbury et du district a reçu

pour mandat d'offrir des programmes et des services de santé publique réglementés par des lois

provinciales à près de 200 000 personnes qui occupent 46 475 km2 sur la rive nord de la baie Georgienne. La région comprend la ville du Grand Sudbury, et le district de Sudbury et de Manitoulin. Environ 82 % de la population vit dans le Grand

Sudbury. Le reste de la population est répandu sur le district de Sudbury, qui représente 86 % du

territoire de la région, et sur le district de Manitoulin. La densité de la population à l'extérieur du Grand

Sudbury est assez faible, tout comme dans la plupart des régions du nord de l'Ontario. Un quart

de la population est francophone, même si le district compte également une population

autochtone relativement importante.

S

Renée St. Onge, Sandra Laclé, et Marc Lefebvre

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(suite)Dans ce rapport, le coauteur Marc Lefebvre, gestionnaire, Évaluation et surveillance de la santé de la population, « affirme que, afin de comparer le désavantage socioéconomique dans diverses collectivités, ils ont utilisé l'indice de défavorisation de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). En utilisant cette méthode qui a fait ses preuves, ils ont ainsi pu déterminer 15 indicateurs (voir le tableau) sur un total de 42 indicateurs pour lesquels on observe une différence importante entre les personnes des régions les moins et les plus défavorisées de la ville. Dans le cas des 27 autres indicateurs, ils n'ont pas observé de différences importantes entre les régions. »

Les résultats du rapport sont impressionnants, non seulement pour Sudbury, mais dans l'ensemble du pays. Voici quelques exemples de ce rapport (voir le tableau dans lequel figurent les 15 indicateurs de santé) :

• Le taux annuel de visites au service d'urgence liées à des épisodes de santé mentale dans les régions de la ville du Grand Sudbury les plus défavorisées était 341 % (ou 4,4 fois) plus élevé que celui des résidents des régions les moins défavorisées.

• Le taux de mortalité infantile annuel dans les régions les plus défavorisées de la ville du Grand Sudbury était 139 % (ou 2,4 fois) plus élevé que celui des résidents des régions les moins défavorisées de la ville.

• Le taux de prévalence de l'obésité chez les résidents des régions les plus défavorisées de la ville du Grand Sudbury était 102 % (ou 2,0 fois) plus élevé que celui des résidents des régions les moins défavorisées de la ville.

Le rapport révèle l'existence de potentiels inexploités en matière de santé à Sudbury. Si, par exemple, tout le monde dans la ville du Grand Sudbury avait les mêmes possibilités en matière de santé que les personnes des régions les moins défavorisées, chaque année, il y aurait :

• 14 077 visites de moins au service des urgences toutes causes confondues dans la ville du Grand Sudbury;

• 1 783 hospitalisations de moins toutes causes confondues dans la ville du Grand Sudbury.

Outre les bienfaits pour la santé, les économies financières seraient importantes. Si on élargissait cette observation pour représenter l'ensemble du Canada, et non une seule ville, les économies budgétaires seraient impressionnantes.

Il existe bien sûr des limites à ce que tout bureau de santé peut faire par lui-même; donc, de quelle façon le Service de santé publique de Sudbury et du district effectue-t-il le suivi de ses résultats?

« Nous partageons toujours nos connaissances et les rapports que nous produisons avec notre Conseil de santé, » indique Renée St. Onge, directrice de la Division des ressources, de la recherche, de l'évaluation et du développement.

« Le Conseil de santé se compose de représentants des 19 municipalités que nous servons. » « Nous nous assurons qu'ils ont accès à ces renseignements le plus rapidement possible, ajoute Mme St. Onge, et nous avons également tenté de créer les meilleurs liens possible avec nos partenaires communautaires locaux. En tant qu'organisation de santé publique, nous sommes liés à un certain nombre de groupes locaux, de comités et d'organismes qui ne font pas nécessairement partie uniquement du domaine de la santé, mais également d'un certain nombre d'autres domaines. Lorsque nous avons produit le rapport « Possibilités pour tous », nous avons partagé les résultats avec le conseil municipal et nous avons produit des profils de quartier de façon à ce que chaque conseiller de quartier ait accès aux renseignements sur le quartier qu'il représente. »

De quelle façon ces résultats se reflètent-ils à l'échelle du programme? >>

Tableau 1. Indicateurs de la santé dans les régions les plus défavorisées où les différences sont statistiquement significatives

Indicateur de la santéNiveau dans les régions les plus

défavorisées par rapport aux régions les moins défavorisées

1. Santé autoévaluée (excellente/très bonne) 20 % ou 0,2 fois moins élevée

2. Mortalité prématurée (mourir avant l'âge de 75 ans) 86 % ou 1,9 fois plus élevée

3. Mortalité infantile 139 % ou 2,4 fois plus élevée

4. Naissances chez les adolescentes (pourcentage de toutes les naissances vivantes nées de mères adolescentes)

205 % ou 3,1 fois plus élevées

5. Visites au service d'urgence en raison d'empoisonnements et de blessures

44 % ou 1,4 fois plus élevées

6. Visites au service d'urgence en raison d'empoisonnements et de blessures (enfants et jeunes)

25 % ou 1,3 fois plus élevées

7. Hospitalisations en raison de blessures et d'empoisonnements

24 % ou 1,2 fois plus élevées

8. Obésité 102 % ou 2,0 fois plus élevée

9. Visites au service d'urgence (toutes causes confondues) 71 % ou 1,7 fois plus élevées

10. Hospitalisations (toutes causes confondues) 20 % ou 1,2 fois plus élevées

11. Accès à un médecin régulier 11 % ou 0,1 fois moins élevé

12. Visites au service d'urgence en raison de blessure intentionnelle auto-infligée

226 % ou 3,3 fois plus élevées

13. Hospitalisations en raison de blessure intentionnelle auto-infligée

242 % ou 3,4 fois plus élevées

14. Visites au service d'urgence en raison d'épisodes de santé mentale

341 % ou 4,4 fois plus élevées

15. Plus grand nombre d'hospitalisations en raison d'épisodes de santé mentale

288 % ou 3,9 fois plus élevé

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Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 4, numéro 3, automne 2014

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(suite) « La communauté de Sudbury a créé un comité appelé Partnership for Children and Youth (partenariat pour les enfants et les jeunes) », affirme Sandra Laclé, directrice de la Division de la promotion de la santé. Il a été établi afin de coordonner la planification, la prévention et les mesures conjointes en matière d'enjeux et d’initiatives au sujet des enfants et des jeunes qui touchent les mandats propres des organismes. Le Partnership for Children and Youth coordonne tout cela en déterminant les lacunes, en harmonisant les efforts et en agissant de façon « intersectorielle » pour le bien-être des enfants et des jeunes. Une initiative du comité est l'adaptation du Programme de pratiques parentales positives, le programme de pratiques parentales Triple P. Tous les organismes, les commissions scolaires, les municipalités et les bureaux de santé ont réalisé la nécessité d'une plateforme commune sur le rôle parental pour favoriser le développement sain et la résilience de l'enfant. Le programme Triple P est un guichet unique d'accès à l'information pour les parents. Peu importe où ils se rendent, ils sont dirigés dans un système sans faille et obtiennent des services de conseils individualisés ou de groupe ou les ressources dont ils ont besoin. »

« Aujourd'hui, la plus grande priorité de la Division des ressources, de la recherche, de l'évaluation et du développement est de satisfaire à la norme de référence énoncée par le gouvernement provincial; la Division consacre la plupart de son temps à respecter cette obligation d'évaluation, de surveillance et d'évaluation de la santé de la population ainsi que de recherche et de partage des connaissances sur la santé de la population, explique Mme St. Onge. Si nous avions davantage de ressources, nous disposerions de plus de temps pour d'autres recherches afin de comprendre l'efficacité de certaines de nos interventions, ainsi que de comprendre les "causes des causes" des inégalités liées à la santé. Avec cette information, nous n'en serions que plus efficaces. » <>

Par Jostein Algroy

Source : INSPQ 2011 : Statistique Canada, Recensement de la population de 2006

Source : INSPQ 2011 : Statistique Canada, Recensement de la population de 2006

La Ville de Grand Sudbury (VGS) indice de défavorisation

Légende :Collectivités de la VGS Secteurs de recensement (voisinages)LacsAutoroutes principales

Indice de défavorisation par ADAucune donnéeLes moins défavorisésNeutre Les plus défavorisés

Légende :Secteurs de recensement (voisinages)Routes principalesLacs

Indice de défavorisation par ADAucune donnéeLes moins défavorisésNeutre Les plus défavorisés

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Entrevue de l’ACSRFR...

Collecte de données par les autorités

locales de santé publique

Dr Robert J. Kyle Médecin hygiéniste,

région de Durham

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Entrevue de l’ACSRFR...Quels sont les facteurs clés qui ont entraîné des changements en matière de santé publique au cours des 10 à 20 dernières années? Je pense que la principale cause est le virus du SRAS en 2003. Le virus du SRAS a entraîné des changements dans le mandat de l'Agence de la santé publique du Canada, conjointement avec la publication des protocoles et des Normes de santé publique de l'Ontario de 2008. Il a également mené à la création de nouvelles structures comme Santé publique Ontario, le Comité consultatif provincial des maladies infectieuses, les réseaux régionaux de contrôle des infections et la Direction générale de la gestion des urgences de la Division de la santé publique du ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l'Ontario. Des modifications législatives à la Loi sur la protection et la promotion de la santé ont augmenté et amélioré les pouvoirs du médecin hygiéniste en chef en situation d'urgence.

Quelles tâches auxquelles est confronté le système de santé publique n'existaient pas il y a 20 ans? Je travaille dans la région de Durham depuis environ 20 ans. Si j'examine le système dans son ensemble, je pense que les principaux changements sont axés sur une approche plus uniforme pour la gestion des maladies infectieuses par l'intermédiaire des protocoles et des Normes de santé publique de l'Ontario. La promotion de la santé est arrivée à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Dernièrement, les priorités de la santé publique ont été élargies pour inclure des conditions préalables plus larges de santé et les déterminants sociaux de la santé. On se concentre également davantage sur la recherche et l'échange des connaissances. De nouvelles disciplines de santé publique ont émergé, comme les libraires en matière de santé publique. Et bien entendu, une chose qu'on oublie souvent, il y a 20 ans, nous n'avions pas Internet. Les technologies de l'information ont eu d'immenses répercussions sur la santé publique.

Rétrospectivement, je pense que la santé publique est devenue plus complexe. Je pense qu'il y a de nouvelles disciplines, de nouveaux acteurs, beaucoup plus de partenaires communautaires qui sont liés beaucoup plus étroitement qu'auparavant. Même si les priorités de la santé publique sont de nature locale, il faut certainement garder une vue d'ensemble en ce qui concerne, par exemple, les éclosions dans plusieurs provinces ou territoires. Les

protocoles et les Normes de santé publique de l'Ontario en font foi. L'époque où l'on devait s'attaquer à des problèmes particulièrement complexes, tels que la prévention de l'obésité ou des blessures, en travaillant de façon isolée ou auprès d'un organisme responsable d'un problème en particulier, est révolue. Actuellement, on s'attend à combattre les problèmes de façon plus globale et à former des partenariats.

De nouvelles professions sont entrées en jeu, comme les épidémiologistes. Selon vous, quelle sera l'évolution du rôle des épidémiologistes au cours des dix prochaines années?

Pour simplifier leur rôle, ils s'occupent de la collecte et de l'analyse des données ainsi que de leur traduction en produits conviviaux. Ceux-ci peuvent comprendre, par exemple, des graphiques d'information et des cartes interactives des quartiers sanitaires locaux. En plus de traduire les données en renseignements utiles, je crois qu'il existe un besoin grandissant, de la part des collègues et de la collectivité, que les épidémiologistes (et les bureaux de santé publique en général) établissent des liens avec leurs publics afin de s'assurer que les produits de données sont le plus conviviaux et utilisés que possible. En ce qui concerne le transfert des connaissances, je crois que, du point de vue d'un ensemble de données, il faudrait établir d'emblée une stratégie de transfert des connaissances, plutôt que de faire des calculs pour ensuite réfléchir à la stratégie à adopter. Peut-être que cela s'inscrit déjà dans l'ADN des épidémiologistes. Lorsque nous planifions nos produits, nous devons répondre aux questions suivantes : quel est votre plan de transfert des connaissances – qui, quoi, où, quand et pourquoi? Je soupçonne que cette pratique est

courante dans l'ensemble du domaine de la santé publique. Avec l'essor des médias sociaux, la capacité d'attention des gens s'est réduite; ils veulent des renseignements aussi simplifiés que possible. En ce qui a trait à la communauté médicale, je sais que si notre message n'entre pas sur une page, il ne sera probablement pas entendu. Cela diffère radicalement des années antérieures, où les rapports sur l'état de santé local étaient toujours des documents volumineux, comprenant des tonnes de données et d'analyses de données, etc., que personne ne lisait jamais. Aujourd'hui, je crois qu'il faut vraiment songer à la capacité d'attention du public. Elle diminue en partie parce que de nombreux renseignements sont accessibles, et je crois que les médias sociaux et la façon dont les renseignements sont présentés ont contribué à nourrir ce type d'attente. >>

“Je crois qu'il existe un besoin grandissant, de la part des collègues et de la collectivité,

que les épidémiologistes

établissent des liens avec leurs publics afin de s'assurer que les produits de données

sont le plus conviviaux et utilisés que

possible.”

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Entrevue de l'ACSRFR (suite)Selon vous, quels sont les facteurs essentiels de la réussite dans le domaine de la santé publique en général, et pour Durham en particulier?Je pense qu'il faut être pertinent à l'échelle locale et axé sur le rendement. Il faut mettre au point des plans solides ainsi que des indicateurs et des cibles de rendement fiables, et il faut évaluer les programmes. Je crois qu'il existe une attente, dans le domaine de la santé publique comme dans la collectivité, d'être informé par des renseignements fondés sur des données probantes, en particulier à l'âge d'Internet, tout le monde a un avis et on peut obtenir une immense quantité de renseignements erronés non fondés sur de solides données probantes. Nous avons cherché à former notre personnel sur les étapes à suivre en ce qui a trait à la prise de décisions fondées sur des données probantes. En outre, il faut être passionné, parfois courir des risques et toujours garder en tête que nous sommes des gestionnaires des fonds publics. Nous travaillons dans l'intérêt du public, nous devons être fiers de ce que nous accomplissons chaque jour et aspirer à l’excellence.

Où concentrez-vous vos efforts dans le cadre de la collecte de données sur la santé publique?Des tonnes de données sont accessibles, de sorte que le défi consiste à recueillir des données pertinentes à l'échelle municipale ou sous-municipale; en d'autres termes, il faut concentrer les efforts. Nous étions l'un des partenaires initiaux de l'établissement du Système de surveillance rapide des facteurs de risque (RRFSS) au début de 1999. Les données de ce Système sont toujours pertinentes aujourd’hui. Pour nous, c'est une mine d'or, certainement en ce qui a trait à l'obtention de données locales qui peuvent être traduites en produits locaux utiles.

Depuis quelques années, nous avons un partenariat avec le Centre de toxicomanie et de santé mentale, qui nous fournit un suréchantillon de données locales sur la consommation d'alcool et de drogues chez les élèves et sur des renseignements connexes. C'est encore une fois une mine d'or en ce qui concerne la mise au point de nouveaux programmes sur de nombreux enjeux liés à la consommation d'alcool et de drogues et à d'autres comportements à risque. Nous avons mis au point un système de surveillance de l'alimentation des nourrissons qui est en vigueur depuis 2007, et nous disposons de données d'environ 5 000 clients qui ont bénéficié d'un soutien de notre part.

Plus récemment, nous avons consacré beaucoup de temps et d'efforts à la cartographie d'un éventail de données

auxquelles nous pouvons accéder dans ce que nous appelons le Health Neighbourhood Project (projet de santé des quartiers). Nous avons défini 50 quartiers dans la région de Durham. Chaque quartier a un profil social particulier et a été cartographié à l'aide de renseignements en matière de santé. Ces données ont été conservées sur notre site intranet pendant quelques années et nous comptons les rendre accessibles par Internet en novembre. Ce sont des exemples de systèmes de surveillance locaux que nous avons mis en place pour compléter les autres données accessibles sur la

région de Durham. Nous l'avons fait parce que le personnel du programme a cerné un besoin impérieux pour un plus grand nombre d'ensembles de données locales. Tous ces produits d'information peuvent être consultés dans les statistiques sur la santé présentées sous l'onglet de la région de Durham de notre site Web.

Pourquoi vous êtes-vous concentrés sur les quartiers?J'imagine que lorsqu'on planifie un programme ciblé en particulier, comme l'arrêt du tabagisme, on réalise que se concentrer sur la municipalité dans son ensemble constitue une population de taille trop grande en ce qui concerne le caractère approprié. La planification de notre programme est fonction de l'accessibilité des données, de la

technologie qui nous permet de cartographier ces données et de l'harmonisation avec une analyse qui peut se traduire par la mise en œuvre efficace de programmes et de services. Je dois dire qu'au nord de Durham, nous comptons trois municipalités assez faiblement peuplées, et le long du bord du lac [lac Ontario], nous comptons cinq municipalités assez densément peuplées. Bien entendu, on trouve plus de quartiers sanitaires dans le sud que dans le nord en raison des densités de population respectives de ces régions.

Quelles sont les difficultés éprouvées pendant la collecte et l'analyse de données de santé publique ainsi que la publication des résultats? D'un côté, on trouve vraiment une multitude de données accessibles à l'échelle des bureaux de santé publique. De plus, nous faisons partie d'un consortium municipal de données; nous avons donc accès à encore plus de données. Il n'existe probablement pas d'« ensemble de données » auquel nous n'ayons pas accès. Nous vivons dans une période d'abondance de données, et notre défi principal est, malgré leur abondance, de les synthétiser dans des produits très précis et faciles d'accès. Je pense que l'autre défi consiste à adapter les médias sociaux de manière appropriée de façon à toucher un plus grand public. >>

“En particulier à l'âge d'Internet, tout le

monde a un avis et on peut obtenir une

immense quantité de renseignements erronés

non fondés sur de solides données

probantes.”

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Entrevue de l'ACSRFR (suite) Comment envisagez-vous l'évolution des bureaux de santé publique (en général) dans l'avenir, et quel type de rôle pensez-vous qu'ils devront jouer pour améliorer la santé de la population de l'Ontario à l'avenir?Je pense que la santé publique a été bien servie par les anciens programmes de santé obligatoires, les lignes directrices en matière de services de santé ainsi que les protocoles et Normes de l'Ontario en matière de santé publique. Les Normes seront bien sûr révisées de temps à autre. Divers protocoles joints aux Normes ont été mis en place afin d'assurer des pratiques uniformes au sein des différents bureaux de santé publique de la province, particulièrement en ce qui concerne le domaine de la protection de la santé. Selon moi, cet objectif a été plus ou moins atteint. Je pense que le mandat de la santé publique continuera d'évoluer. Il existe des lacunes qui ont été cernées, selon moi, dans le Plan stratégique pour le secteur de la santé publique de l'Ontario de 2013, « Planifier des plans d'envergure ». Je pense notamment aux programmes plus ciblés en ce qui concerne le développement de la petite enfance, l'environnement bâti et les programmes de santé mentale.

En plus de préparer le plan stratégique du domaine de la santé publique, la santé publique continuera à répondre à des questions émergentes – dont Ebola, qui sévit au moment où l'on se parle – qui ont déjà engendré l'établissement de nouvelles lignes directrices en matière de gestion.

Le Canada est un pays d'immigrants, donc je pense que la diversité culturelle continuera à jouer un rôle dans les programmes de santé publique. Nous vivons à une époque d'austérité; on s'attend à ce que les augmentations d'impôts soient minimes et que les gouvernements se concentrent sur la croissance économique en réduisant les formalités pour les entreprises et en créant un climat d'affaires plus réceptif. Tous ces éléments entrent en ligne de compte en ce qui concerne les ressources disponibles pour la santé publique. Je crois que pour nous adapter à un monde en évolution, nous devrons continuer à faire ce que nous avons toujours fait. Nous devons continuer d'assurer notre pertinence à l'échelle locale, d'adopter de nouvelles technologies pour obtenir de nouveaux publics, de chercher les occasions de mettre au point de nouveaux programmes, de réduire les inégalités en matière de santé, d'élaborer de nouveaux outils et de tenter d'améliorer les compétences du personnel et de former le personnel sur les nouvelles compétences essentielles. <>

Par Jostein Algroy

Appel de candidatures Êtes vous intéressé et disponible pour contribuer à définir la stratégie de l’ACSRFR? Vous avez le temps de faire du bénévolat? Nous cherchons des membres pour nos groupes de travail (Formation, Outils et Ressources et Innovation en matière de surveillance) et pour le comité de coordination. Les mandats sont d’une durée de deux ans.  Chaque groupe a un objectif particulier. Le Groupe de travail sur la formation coordonne les activités, y compris les séances bimensuelles de formation en ligne et le Forum en ligne qui reposera sur une évaluation des besoins actuels. Le Groupe de travail sur les outils et les ressources repère les outils et les ressources qui sont actuellement disponibles et étudie comment jumeler ceux qui en « ont » à ceux qui en « ont besoin ». Il envisage des moyens créatifs qui faciliteraient les contacts, y compris une plus grande utilisation de notre compte Twitter et d’autres options de réseautage. Le Groupe de travail sur l’innovation en matière de surveillance existe depuis peu de temps et il est possible d’orienter la direction qu’il prendra. Le Comité de coordination fournit des conseils sur le fonctionnement de l’ACSRFR et prend les décisions dans des domaines précis, notamment sur la présence sur le Web et le bulletin. Plusieurs postes sont à combler, et nous vous invitions à communiquer avec nous si vous désirez des renseignements plus détaillés, proposer un collègue, ou vous porter volontaire. Les membres de l’ACSRFR sont sa force : nous vous encourageons à participer! <>

Page 20: ACSRFR Bulletin automne 2014

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 4, numéro 3, automne 2014

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Faits liés à la surveillance ...Septième partie d’une série au sujet du passé, du présent et de l’avenir de la surveillance de la santé publique. Article rédigé par le Dr Bernard Choi, chercheur scientifique principal, Surveillance des maladies chroniques, Agence de la santé publique du Canada, et journaliste scientifique pour le Bulletin de l’ACSRFR.

Passé L e s e f f o r t s d e surveillance ont été utilisés pour mettre a u p o i n t d e s changements sociaux e t l é g i s l a t i f s . Sir Edwin Chadwick, secrétaire de la Poor Law Commission (commission de la loi sur les pauvres) en Angleterre, à l'aide

d e s d o n n é e s d e surveillance, a démontré le lien entre la pauvreté et la maladie. Il a publié le rapport de 1834 qui recommandait la réforme de l'ancienne loi sur les pauvres. Le nouveau système de loi sur les pauvres a été en place jusqu'à l'émergence du système d'État providence moderne, après la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945). La nouvelle loi sur les pauvres est considérée comme l'une des lois les plus ambitieuses du XIXe siècle. William Farr (1807-1883) est reconnu comme le fondateur du concept moderne de surveillance. En 1836, le Bureau général de l'état civil a été établi en Angleterre et au Pays de Galles afin de fournir des données plus précises et exhaustives sur la mortalité. Le certif icat médical de décès et l'enregistrement universel des décès ont été introduits en 1837. M. Farr a été le premier compilateur de données abstrai tes (statisticien en médecine) du Bureau général de l'état civil. Il a commencé à recueillir et à analyser des statistiques vitales pour décrire les répercussions des maladies dans diverses populations. De 1838 à 1879, il a concentré ses efforts sur la collecte, le rassemblement et l'évaluation de statistiques vitales ainsi que sur la production de rapports sur ses résultats à l'intention des autorités responsables et du grand public, et il a mis sur pied un système de surveillance moderne.

Présent La surveillance épidémiologique par rapport à la surveillance de la santé publique. En 1965, l'Organisation mondiale de la Santé a mis en place le service de surveillance épidémiologique de la Division des maladies transmissibles. Le directeur de la Division, Karel Raska, a défini la su rve i l l ance pour inc lu re l ' é tude épidémiologique d'une maladie en tant que processus dynamique comprenant l'écologie

de l'agent infectieux, de l'hôte, des réservoirs et des vecteurs, ainsi que les mécanismes complexes qui entrent en jeu dans la propagation de l'infection et l'étendue de cette propagation. La définition de la surveillance de 1968 de l'Organisation mondiale de la Santé incluait l'utilisation de renseignements épidémiologiques. D'un autre côté, Thacker et Berkelman ont proposé en 1988 l'utilisation de l'expression « surveillance de la santé publique » pour les raisons suivantes : l'utilisation du terme épidémiologique pour modif ier la surveillance est trompeuse. L'épidémiologie est une discipline vaste qui comprend la recherche et la formation qui sont distinctes du processus de santé publique qu'on appelle la surveillance. La surveillance se terminant par la diffusion de renseignements par rapport à la surveillance se terminant par des mesures de santé publique. En 1963, Langmuir soutenait le fait de limiter l'utilisation du terme surveillance à la collecte, à l'analyse et à la diffusion des données. Sa conception de la surveillance se terminait par la diffusion des données de surveillance à ceux qui doivent être au courant et n'englobait pas la responsabilité directe des activités de contrôle. D'autres avaient également l'impression que, même si les données sont importantes pour orienter l'établissement des p o l i t i q u e s , e l l e s n e m è n e n t p a s nécessairement immédiatement à des mesures. D'un autre côté, en 1965, l'ancien directeur de l'OMS, Karel Raska, a défini la surveillance de façon beaucoup plus large que Langmuir. Dans le cas de la malaria, M. Raska concevait la surveillance comme englobant les activités de prévention et de contrôle. En effet, la définition de la surveillance du paludisme de l'OMS n'incluait pas seulement la détection des cas, mais aussi l'obtention de frottis sanguins, le traitement médicamenteux, les enquêtes épidémiologiques et le suivi. L'ancien directeur des CDC aux États-Unis, William Foege, croyait également qu'il existait une relation essentielle entre les renseignements et les mesures; selon lui, le motif de la collecte, de l'analyse et de la diffusion de renseignements sur une maladie est le contrôle de cette maladie, et la collecte et l'analyse ne devraient pas consommer de ressources si des mesures ne suivent pas.

Futur Améliorer les méthodes de diffusion des renseignements. Un certain nombre de domaines de recherche méthodologique

p o u r a m é l i o r e r l a d i f f u s i o n d e s renseignements au XXIe siècle compren-nent: des méthodologies visant à prévenir les professionnels de la santé et le grand public des risques à venir pour la santé; des méthodes novatrices et non traditionnelles pour la diffusion des renseignements; des méthodes pour mettre en perspective nos connaissances actuelles en matière d'évaluation et de gestion des risques; de façon à ce que le grand public connaisse les risques pour la santé à éviter et les activités saines à entreprendre; d'un système de d i f fus ion r ap ide e t con t inue des renseignements; d'une enquête auprès du grand public sur leurs méthodes les plus régulières et efficaces d'obtenir des renseignements en matière de santé; de l'élaboration d'indicateurs sommaires de santé, de risque et d'intervention (p. ex. pour le Canada, l'indice canadien de la santé, l ' i n d i c e c a n a d i e n d e l a s a n t é cardiovasculaire, l'indice canadien de régime alimentaire) semblables à l'indice des prix à la consommation ou aux indices boursiers; de l'élaboration de 365 indicateurs de santé, de risque et d'intervention pour la production de rapports à l'intention du grand public après les nouvelles télévisées en soirée, un indicateur par jour; de logiciels informatiques pour calculer la probabilité des risques de maladies sélectionnées ou les résultats globaux en matière de santé, en se basant sur les intrants à propos du mode de vie personnelle, des caractéristiques démographiques, du régime alimentaire et du tabagisme. Améliorer l'utilisation des données de surveillance par les décideurs. Le plus i m p o r t a n t p e u t - ê t r e e s t q u e l e s renseignements de surveillance devraient être utilisés davantage par les décideurs. Toutefois, il faut reconnaître que même si la surveillance de la santé publique est la pierre angulaire de la pratique en santé publique, elle ne représente pas la seule source de renseignements pour la santé publique fondée sur des données probantes, puisque la surveillance est l'un des éléments de la trousse de données probantes qui peuvent avoir une influence sur les politiques publiques en matière de santé. Les décideurs disposent d'au moins cinq outils ou processus en matière de mesures de santé publique : la méta-analyse, l'évaluation des risques, l'évaluation économique, la surveillance de la santé publique et les conférences de comités ou de consensus d'experts. <>

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> MESSAGE > PROFIL > RÉACTUALISER >

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Message de la présidente Betty Reid-White, présidente du Comité canadien de coordination (CCC), fait le point sur les réalisations de l'ACSRFR au cours du dernier trimestre et sur ce qui attend l'ACSRFR pour les mois à venir.

Au cours des derniers mois, le Comité canadien de coordination (CCC) de l'ACSRFR a passé en revue son plan de travail et est fier de vous informer de plusieurs initiatives centrales.

Le groupe de travail sur les outils et les ressources travaillera en vue d'élaborer une base de données consultable par les experts en la matière sur les facteurs de risque pertinents pour la surveillance des maladies chroniques au Canada. Une fois mise au point, cette base de données sera accessible à tous les membres de l'ACSRFR et appuiera le partage des renseignements et la mobilisation des connaissances afin d'améliorer la surveillance régionale des facteurs de risques dans l'ensemble du pays.

Le groupe de travail sur la surveillance et l'innovation travaille actuellement à la production d'un document de validation de concept pour compléter les activités de surveillance à propos des ressources existantes. Le document devrait déterminer des façons de tirer profit de l'innovation et des apprentissages et de les soutenir afin de dynamiser la surveillance et de créer des occasions d'améliorer la santé des Canadiens.

On poursuit les travaux liés à la mise au point d'un site Web du Bulletin de l'ACSRFR. Ce site Web sera non seulement un portail pour les membres de l'ACSRFR pour accéder aux renseignements actuels, mais il offrira également un forum pour permettre la communication par courriel, Twitter, etc.

Alors que nous continuons d'explorer les possibilités et les méthodes visant à soutenir les membres de l'ACSRFR et à améliorer la surveillance régionale des facteurs de risques, nous vous saurions gré de bien vouloir nous faire parvenir vos idées et suggestions.

Les commentaires des professionnels de la santé à l'échelle locale et régionale s'avéreront précieux pour notre travail. Nous pouvons poursuivre le travail de l'ACSRFR uniquement grâce aux bénévoles tels que vous. Si vous souhaitez faire du bénévolat pour faire partie de l'un de nos comités ou si vous souhaitez appuyer les travaux en cours, veuillez nous le laisser savoir.

À l'heure actuelle, je tiens à remercier Gail Butt et Riaz Alvi, qui ont terminé leur mandat au Comité canadien de coordination. Ces deux personnes ont passé des années à travailler au sein de l'ACSRFR et nous apprécions vivement le travail qu'ils ont accompli pour améliorer la surveillance, non seulement dans leurs régions locales, mais aussi dans l'ensemble du Canada. Merci Gail et Riaz. Nous vous souhaitons tout le succès possible dans vos projets.

Betty Reid-White Présidente, Comité canadien de coordination (CCC)

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Profil de l'ACSRFR...Afin de renforcer notre communauté, le Bulletin de l'ACSRFR présente le profil d'un de ses principaux membres dans chaque numéro. Dans ce numéro, nous présentons Ruth Sanderson, gestionnaire, Santé publique Ontario.

Quels sont vos antécédents professionnels? J'ai 20 ans d'expérience en santé publique, à travailler surtout en tant qu'épidémiologiste en santé publique en Ontario, et je détiens une maîtrise en sciences en santé communautaire et en épidémiologie de l'Université Queen's. J'ai travaillé à l'échelle locale dans de nombreux milieux variés, y compris les bureaux de santé publique régionaux, nordiques et urbains, ainsi qu'au sein du ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l'Ontario. Je travaille au sein de Santé publique Ontario depuis cinq ans et demi, d'abord en tant qu'épidémiologiste en maladies chroniques et, plus récemment, en tant que gestionnaire des services d’analyse.

Qu'est-ce qui vous inspiré à devenir épidémiologiste?

J'aimerais pouvoir dire que j'ai toujours voulu être une épidémiologiste en santé publique, mais il s'agit plutôt d'un concours de circonstances variées qui m'a amenée à connaître l'épidémiologie, et, finalement, à travailler comme épidémiologiste en santé publique. Honnêtement, je n'avais pas entendu parler de l'épidémiologie avant ma troisième année de baccalauréat à l'Université Trent. À l'époque, j'étudiais la biologie et l'anthropologie, et même si j'aimais apprendre sur la biologie et son rôle dans le domaine de la santé, je m'intéressais vivement à l'influence de la culture et de la société sur la santé d'une population. Mon professeur d'anthropologie, Joseph So, qui a reconnu mon intérêt, m'a suggéré d'explorer l'épidémiologie en tant qu'approche à la santé des populations. En 1987, j'ai terminé mon baccalauréat et j'ai été choisie pour participer au séminaire de recherche internationale au Zimbabwe de l'Entraide universitaire mondiale du Canada (EUMC). Le séminaire de l'EUMC représentait une formidable occasion pour moi d'être témoin des répercussions d'une société qui évolue rapidement, et de l'influence complexe de la culture traditionnelle et des politiques gouvernementales sur la santé d'une population. Mon premier emploi réellement axé sur la carrière comprenait la coordination des services de « pratique » locale d'une initiative précoce de politiques, de pratiques et de recherche visant à

améliorer les chances de succès dans la vie des enfants de la région de Peterborough. Dr Dan Offord, qui a mis au point l'Instrument de mesure du développement de la petite enfance, était le scientifique responsable de la branche de recherche. Vous pouvez donc imaginer la qualité des efforts. Du jour au lendemain, la principale subvention de l'organisation qui soutenait financièrement le projet a cessé en raison des compressions budgétaires du gouvernement provincial en 1995. Nous avons transféré le projet au bureau local de santé publique. À la fin du projet, j'en connaissais beaucoup plus sur le système de santé publique officiel en Ontario et il me semblait logique de passer au rôle d'épidémiologiste en santé publique. >>

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Profil de l'ACSRFR (suite) À quoi consacrez-vous le plus de temps dans le cadre de vos fonctions actuelles? En tant que gestionnaire des services d'analyse de Santé publique Ontario, je travaille avec une équipe de 11 spécialistes qui ont des compétences en analyse, en biostatistiques, en épidémiologie et en analyse géospatiale. Nous jouons un rôle clé dans le soutien des efforts stratégiques de Santé publique Ontario pour accélérer la surveillance intégrée de la santé de la population. Cela nous aide à réaliser notre mandat, soit de fournir des conseils scientifiques et techniques et un appui aux clients qui travaillent au gouvernement, en santé publique, en soins de santé et dans d'autres domaines connexes. Mon travail à Santé publique Ontario comprend la recherche de nouveaux moyens novateurs d'analyser et de communiquer les données de surveillance et l'évaluation de la santé de la population que nous possédons déjà. En avril dernier, nous avons publié un ensemble de dix histoires d'évaluation de la santé de la population sur d'importants sujets de santé publique sous forme d'infographies, et nous préparons actuellement la publication de rapports électroniques interactifs sur les mêmes sujets.

Qu'est-ce qui a vous a motivé à devenir membre de l’ACSRFR? Lorsque j'ai entendu parler de l'ACSRFR pour la première fois en 2008, il était clair dans mon esprit que je m'y joindrais. L'un des points forts de travailler comme épidémiologiste en santé publique en Ontario est l'atmosphère d'apprentissage mutuel entre des groupes tels que l'Association des épidémiologistes en santé publique de l'Ontario (APHEO) et Santé publique Ontario. l'ACSRFR offre une occasion d'apprendre à connaître ce qui fonctionne en matière d'évaluation et de surveillance régionale des facteurs de risque auprès de collègues partout au Canada, ce qui favorise vraiment un environnement d'apprentissage mutuel.

Comment concevez-vous le rôle actuel de l'ACSRFR au Canada? l'ACSRFR occupe une position unique pour relier les professionnels de la santé publique de tout le pays qui comprennent que la surveillance des facteurs de risquedes maladies chroniques constitue un outil qui peut les aider à améliorer la santé de leurs collectivités locales. Le site Web de l'ACSRFR nous permet d'avoir accès aux connaissances acquises et d'échanger d'autres renseignements.

Quelles sont les possibilités futures de l’ACSRFR? l'ACSRFR a la possibilité de faire la lumière sur les vraies réponses, c'est-à-dire à l'aide de la surveillance en amont des facteurs de risque. J'aimerais souligner trois vastes possibilités pour l'ACSRFR :

(1) Soutenir la capacité de la main-d'œuvre : l'ACSRFR occupe une position unique pour relier les personnes qui s'intéressent à la surveillance des facteurs de risque des maladies chroniques, et pour faire avancer la pratique de l'évaluation et de la surveillance en général partout au Canada. Par exemple, les enquêtes constituent un pilier de la surveillance des facteurs de risque, mais la plupart d'entre nous sont préoccupés par l'avenir des enquêtes traditionnelles. Même les approches qui utilisent plus d'un mode de collecte de données (p. ex. téléphone, téléphone cellulaire, courrier électronique et papier) ne peuvent pas maintenir la viabilité à long terme de l'approche traditionnelle des enquêtes sur la santé des populations. l'ACSRFR peut favoriser l'innovation au sein de son réseau de façon à ce que la surveillance des facteurs de risque adopte de nouvelles approches de suivi de la surveillance des facteurs de risque afin de disposer de la capacité réceptrice d'agir rapidement lorsque des idées révolutionnaires se présentent.

(2) Mettre l'accent sur l'ensemble des composants du cycle de surveillance : La collecte des données est un élément clé de la surveillance des facteurs de risque, mais d'autres éléments du cycle de surveillance, comme l'analyse et la diffusion, nécessitent notre attention collective.

3) Envisager l'expansion des facteurs de risque à l'ensemble du spectre des résultats en matière de santé publique : La surveillance des facteurs de risque des maladies chroniques accepte l'idée que le comportement humain a beaucoup de répercussions sur la santé de la population. Cette notion a réussi à entraîner la santé publique à envisager des mesures de prévention des maladies chroniques en amont. Je pense que l'ACSRFR peut utiliser cette réussite pour diriger davantage d'efforts en matière de surveillance de la santé publique vers l'exposition en amont et la surveillance des facteurs de risque. Par exemple, les données d'exposition à la santé environnementale comportent d'importantes lacunes en matière de surveillance. Même si la surveillance des maladies infectieuses dispose d'un bon système de suivi des nouveaux cas, elle pourrait tirer profit d'un accent accru sur la surveillance des facteurs de risque et de protection.<>

Par Jostein Algroy

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Réactualiser...Mises à jour de chaque président d'un groupe de travail de l'ACSRFR sur les activités récentes. Tous les groupes de travail recherchent des membres. Veuillez communiquer avec le président ou un membre d'un groupe de travail pour vous y joindre!Groupe de travail sur l'innovation en matière de surveillanceLe Groupe de travail sur l'innovation en matière de surveillance, présidé par Michelina Mancuso, travaille actuellement à l'élaboration d'un document de validation de concept qui décrira les sources de données novatrices et non traditionnelles ainsi que leur utilité pour la surveillance de la santé publique. Le Groupe de travail comprend 11 membres de l'ACSRFR des régions de l'ouest, du centre et de l'est du Canada. Les enquêtes ont constitué la principale méthode de collecte de données liées aux facteurs de risque comportementaux des maladies chroniques à l'échelle locale, provinciale et nationale. Cependant, les enquêtes représentent un fardeau supplémentaire pour les répondants, connaissent un taux de réponse décroissant et occasionnent souvent des dépenses prohibitives. Par conséquent, elles ne sont pas nécessairement efficaces pour recueillir des données en temps opportun sur les facteurs de risque de façon continue. La détermination de nouvelles sources de données de surveillance peut donner lieu à des avantages importants pour la santé d'une population ainsi que pour les décideurs aux prises avec un important fardeau économique sur le système de santé. L'objectif de ce document est de décrire plusieurs idées novatrices sur de nouvelles sources de données émergentes non traditionnelles aux fins d'utilisation dans la surveillance de la santé publique. Le Groupe de travail a déterminé un certain nombre de nouvelles sources de données, y compris les données provenant de nouvelles technologies de l'information, de technologies de télédétection, de la pharmacosurveillance et d'enquêtes sur la santé en milieu scolaire ainsi que les données communautaires peu coûteuses. La première ébauche est terminée et le document fera l'objet de plusieurs révisions au cours des prochains mois jusqu'à ce qu'il soit prêt.

Comités l’ACSRFRComité de coordination

canadien (CCC)Group de travail sur les outils et les ressources

Group de travail sur la formation

Groupe de travail sur l’innovation en matière de

surveillancePrésidente: Betty Reid-White Présidente: Ahalya Mahendra Présidente: M. Nawal Lutfiyya Présidente: Michelina Mancuso

Co-Président: Ali Artaman Co-Président:: Vacant Co-Présidente:: Audrey Layes Co-Présidente: Vacant

Groupe de travail sur les outils et les ressourcesLe prochain projet du Groupe de travail sur les outils et les ressources est de mettre à jour l'analyse du contexte environnemental qui a été effectuée initialement il y a plusieurs années. Ce projet mettra à jour les renseignements actuellement disponibles à l'échelle du Canada en matière de surveillance des facteurs de risque régionaux des maladies chroniques ainsi que les principales personnes-ressources de l'organisation qui peuvent fournir de l'expertise et des conseils sur leur utilisation. Pour obtenir des renseignements à jour, veuillez communiquer avec Ahalya Mahendra à l'adresse suivante : [email protected]. En octobre, nous avons organisé une séance d'apprentissage en ligne sur le lancement de l'outil en ligne sur Le fardeau économique de la maladie au Canada (FEMC). L'outil permet aux utilisateurs d'accéder aux estimations du coût canadien de la maladie lié à toutes les principales maladies et blessures. L'outil en ligne sur le FEMC fournit les estimations des coûts de 2005-2008 des éléments suivants : soins hospitaliers, drogues, soins par un médecin et perte de production en raison de mortalité prématurée. Les estimations des coûts des soins hospitaliers et de la mortalité sont également disponibles pour l'année 2004. Pour obtenir de plus amples renseignements et les coûts totaux d'autres éléments du FEMC (p. ex. la morbidité), les utilisateurs peuvent consulter le rapport de méthodologie 2005-2008 du FEMC. Vous pouvez accéder à l'outil en ligne et au rapport de méthodologie du FEMC à l'adresse suivante : http://ebic-femc.phac-aspc.gc.ca/index.php?lang=fra

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Salutation...Voici l'endroit pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux membres du Comité directeur de l'ACSRFR, le Comité canadien sur la coordination (CCC), et pour rendre hommage à ceux qui doivent quitter le Comité pour prendre ou respecter d'autres engagements.

Envoyez-nous votre articleNous invitons tous les membres à nous envoyer des articles pour les numéros à venir. Nous favorisons un bulletin bilingue, et les articles seront publiés dans la langue dans laquelle ils sont transmis (l’anglais ou le français). Veuillez transmettre votre article au rédacteur en chef du Bulletin de l’ACSRFR à [email protected].

Gail Butt Notre dernière présidente, Gail Butt, a pris sa retraite. Il est triste de la voir quitter le Comité canadien de coordination (CCC) auquel elle a activement participé depuis 2010. Gail est devenue la deuxième présidente de l'ACSRFR en 2011. En tant que présidente, Gail était également pleinement engagée comme directrice adjointe des services liés à l'hépatite du Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique et comme professeure adjointe de clinique de la faculté des sciences infirmières de l'Université de la Colombie-Britannique. D'une voix douce, Gail a résolument guidé l'ACSRFR dans des moments difficiles. Elle a toujours eu une vision à long terme et la capacité unique de trouver des façons de créer un consensus que tout le monde pouvait appuyer. Ayant assuré la coprésidence de l'ACSRFR au cours des deux années où Gail a occupé le poste de présidente, j'ai toujours apprécié nos discussions ainsi que le soutien et les conseils qu'elle m'a offerts. Gail s'est dévouée corps et âme aux tâches qu'elle s'est confiées, que ce soit de créer le mandat de l'organisation, d'élaborer l'orientation stratégique ou de négocier les modalités de l'épanouissement de l'ACSRFR. Gail comprenait et n'a jamais cessé de constater la nécessité de l'ACSRFR de représenter et de servir les communautés de surveillance locales à l'échelle du Canada. Gail a apporté d'importantes contributions à l'ACSRFR. Au nom du Comité canadien de coordination, je souhaite à Gail une excellente retraite.

Par Jostein Algroy

MANDAT VISION MISSION

Riaz Alvi Le Comité canadien de coordination tient à remercier Riaz Alvi pour la contribution éclairée et l'orientation qu'il a fournies au cours des dernières années. Riaz est le chef de file provincial de l'épidémiologie et de la mesure du rendement au sein de la Saskatchewan Cancer Agency (agence du cancer de la Saskatchewan), et il a fourni des points de vue précieux pour l'ACSRFR. Riaz a commencé son mandat au Comité canadien de coordination en avril 2010, et au cours des quatre dernières années, ses contributions ont été importantes. Encore une fois, Riaz, le réseau de l'ACSRFR apprécie votre engagement à l'égard du Comité canadien de coordination et nous savons que votre engagement envers l'ACSRFR se poursuivra à l'avenir.

Par Mary Lou Decou

l’ACSRFR est un réseau de partenaires du secteur public qui

souhaitent collaborer pour renforcer les capacités en

matière de surveillance des facteurs de risque de maladies chroniques à l’échelle régionale

et locale au Canada afin de contrôler et de prévenir les

maladies chroniques.

Des mesures durables et efficaces de collecte, d’analyse,

d’interprétation et d’utilisation de données sur les facteurs de

risque à l’échelle régionale et locale pour pouvoir prendre de meilleures décisions en matière de programmes et de politiques

au Canada.

Mettre sur pied et renforcer les capacités de surveillance des facteurs de risque à l’échelle

régionale et locale au Canada.