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-- Bulletin environnemental du CREE — AUTOMNE 2013 Automne 2013 Volume 6, numéro 3 Bulletin de l actualité environnementale en Estrie Dans ce numéro : Mot de la directrice 2 Gala des Prix dExcellence en environnement 3 Propriétaires agricoles et tortue des bois Des résultats 4 Sherbrooke sadapte aux changements climaques 6 Essais et mémoires du CUFEDD 2013 9 Le CREE sinvite dans la campagne électoral 11 Entrée asphaltée : et si on faisait autrement 14 Municipalités – Écohabitaon Incitez à lhabitaon durable sur votre territoire 15 La permaculture et l'agroécologie Des soluons sensées aux problèmes modernes 16 Pourquoi devenir membre du CREE 17 Estrie zone verte Parc naonal du Mont-Méganc © S. Giguère

Bulletin automne 2013

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Page 1: Bulletin automne 2013

- - Bulletin environnemental du CREE — AUTOMNE 2013

Automne 2013

Volume 6, numéro 3

Bulletin de l’actualité environnementale en Estrie

Dans ce numéro :

Mot de la directrice 2

Gala des Prix d’Excellence en environnement 3

Propriétaires agricoles et tortue des bois Des résultats

4

Sherbrooke s’adapte aux changements climatiques 6

Essais et mémoires du CUFEDD 2013 9

Le CREE s’invite dans la campagne électoral 11

Entrée asphaltée : et si on faisait autrement 14

Municipalités – Écohabitation Incitez à l’habitation durable sur votre territoire

15

La permaculture et l'agroécologie Des solutions sensées aux problèmes modernes

16

Pourquoi devenir membre du CREE 17

Estrie zone verte

Parc national du Mont-Mégantic © S. Giguère

Page 2: Bulletin automne 2013

-2- Bulletin environnemental du CREE — AUTOMNE 2013

Par Chantal Bouchard, directrice générale Conseil régional de l’environnement de l’Estrie Comme à chaque année, l’automne est une période parti-culièrement effervescente au CREE. Voici un échantillon des événements organisés ou auxquels participe le CREE tout au long de cet automne 2013, et cela sans parler des divers projets en cours.

Nous avions tout d’abord à organiser notre conseil d’ad-ministration hors Sherbrooke. Ce dernier a eu lieu le 5 septembre dernier à Lac-Mégantic, en présence de la mai-resse Colette Roy-Laroche, de M. Robert Mercier, Direc-teur du service de l’Environnement de la ville, de M. Mau-rice Bernier préfet de la MRC du Granit, puis de la Mai-resse de St-Ludger, Mme Diane Roy. Cette rencontre s’est révélée très intéressante et le CREE a eu l’occasion de réi-térer son appui à la Ville de Lac-Mégantic suite à la catas-trophe du 6 juillet dernier.

Également depuis l’hiver dernier, nous participions à pré-parer l’organisation de la semaine de la mobilité durable avec plusieurs partenaires sherbrookois, tels la Société de Transport de Sherbrooke, le CHUS-IUGS, le Cégep de Sher-brooke, Transdev Limocar et le ministère des Transports. Dans le cadre de cette semaine, nous avons coordonné, pour une première édition, l’organisation de la 1ere édi-tion journée du PARK(ing) Day à Sherbrooke. Cet événe-ment a eu lieu le 20 septembre dernier. Le concept déve-loppé par Rebar, est un événement annuel qui se déroule dans 162 villes réparties dans 35 pays à travers le monde. Il rassemble artistes, citoyens, élus et organisations afin de transformer temporairement des cases de stationne-ment en lieux publics conviviaux. L’objectif principal de la réappropriation de ces cases est d’animer, de manière ludique et festive, un débat à propos du potentiel que pourraient offrir ces espaces de stationnement si nous en faisions une gestion optimale. Cet événement est donc l’occasion, une fois dans l’année, de mener une réflexion citoyenne sur le rôle de l’automobile dans sa monopolisa-tion de l’espace public pour un usage privé (CRE de Mon-tréal). À Sherbrooke cette année, 10 cases de stationne-ments ont été aménagées sur la rue Wellington Nord. Les participants, comme les citoyens, ont été charmés par

l’événement. La majorité des participants ont d’ores et déjà mentionné leur intérêt à participer à une édition 2014 et d’autres partenaires se sont dits prêts à se joindre à la prochaine édition.

Par ailleurs, le Créneau ACCORD Bio-industries environne-mentales et le CREE ont organisé la 2e édition de l’avant-midi conférence sur la gestion des matières résiduelles, qui était cette année sous le thème : Peut-on créer de la richesse avec les matières résiduelles! Cet avant-midi a eu lieu le 15 octobre dernier à l'Hôtellerie Jardins de ville à Sherbrooke. Suite aux conférences, une visite de l’entre-prise Sherbrooke OEM a eu lieu. Cette dernière s’est révé-lée fort intéressante et instructive. 44 personnes ont eu l’opportunité de participer à cette rencontre.

Soulignons également le Mois du piéton (octobre) qui tire déjà à sa fin, de même que la Semaine de réduction des déchets (du 21 au 25 octobre). Enfin, une formation visant à informer les municipalités sur les façons d’inciter l’habi-tation écologique sur leur territoire est en préparation. Cette formation sera d’abord offerte à faible coût dans un premier temps aux 15 premières municipalités intéres-sées. Cette formation, proposée par ÉcoHabitation et co-organisée par le CREE, aura lieu le 22 novembre prochain au centre d’interprétation du Marais de la rivière aux ce-rises de Magog. Une des municipalités participantes aura la chance de gagner un accompagnement en ce sens offert par Écohabitation.

En terminant, puisque ce bulletin constitue mon dernier avant le retour de Jacinthe Caron à la direction du CREE, je profite de l’occasion pour remercier Pierre Morency, président du Conseil d’administration (CA), les membres du CA, les membres du RNCREQ, les partenaires et tout particulièrement l’équipe du CREE (Antoni Daigle, adjoints aux communications et partenariats, Nicolas Balasi et Alexandre Demers, chargés de projets et responsables de bien d’autres tâches connexes J, Caroline Blain, commis-comptable, Jacinthe Caron, Justine Daniel, Nancy Squires, Geneviève Pomerleau, Nadya Chartier et Myriam Cam-peau) qui ont été d’une aide précieuse et m’ont épaulée tout au long de cette année qui s’est révélée fort enrichis-sante. Je garderai un excellent souvenir de mon passage au CREE. Merci à tout le monde et bonne continuité!

Automne bien occupé et au revoir!

Mot de la directrice

Page 3: Bulletin automne 2013

-3- Bulletin environnemental du CREE — AUTOMNE 2013

Gala des Prix d’excellence en environnement

Des réalisations environnementales de premier plan pour la région de l’Estrie ont été soulignées à l’Hôtel Delta le 22 octobre dernier dans le cadre des 20 ans du Gala des Prix d’excellence en environnement des Cantons-de-l’Est. C’est en présence de près de 400 invités, sous la présidence d’honneur d’Éric Ashby, directeur général de l’usine Dom-tar de Windsor, et sous le regard attentif de M. Sylvain Roy, adjoint parlementaire au ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, de M. Guy Fouquet, président de la Fondation estrienne en environnement, de M. Luc Larochelle, fidèle animateur de la soirée, et de nombreux dignitaires que 24 finalistes ainsi que 8 gagnants se sont faits chaudement applaudir pour leur contribution. Voici la liste des gagnants du Gala cette année. Contribution personnelle Gisèle Lacasse Benoît Petite et moyenne entreprise Terraquavie Grande entreprise IBM Canada, usine de Bromont

Innovation Énerconcept Technologies Jeunesse École secondaire de Rich-mond Secteur agricole et forestier Club Agroenvironnemental de l'Estrie Groupe environnemental RAPPEL Secteur municipal Municipalité d’Eastman De plus, cette année le jury a décidé de mettre en évi-dence l’apport de deux candidatures non finalistes. Une première mention spéciale a été décernée dans la catégo-rie Innovation en développement durable à la Coopérative funéraire de l’Estrie. Une seconde mention, Coup de cœur, décernée par le jury est allée à la société hôtesse des jeux du Canada – Sherbrooke 2013.

Une nouvelle vague de gagnants pour les 20 ans

des Prix d’Excellence

Un Gala écoresponsable Pour la 20e édition du Gala des Prix d’excellence en envi-ronnement des Cantons-de-l’Est, les organisateurs avaient mis la barre haute afin que l’évènement réponde à des standards élevés du développement durable et qu’il serve de modèle pour les autres évènements de la région. En plus de viser l’obtention de la certification niveau 3 de la norme du BNQ 9700-253 pour les évènements écores-ponsables le Gala s’est vu remettre l’attestation carbo-responsable. Cette attestation reconnaît les efforts d’une organisation pour sa gestion responsable de ses émissions de gaz à effet de serre. Les organisateurs ont décidé non pas simplement de compenser une fois pour les émissions émises, mais en triple . Une triple compensation a été dé-cidé et sera compensé à la fois localement mais aussi à l’internationale dans des projets de plantations d’arbres. Évidemment, le but des organisateurs n’étaient pas seule-ment de compenser financièrement leurs émissions, ils souhaitaient aussi mettre des actions concrètes en place dans le but de réduire leurs émissions de GES . Pour inciter à réduire les émissions de GES, un concours avait été orga-

nisé afin d’inciter les participants à venir en covoiturage plutôt qu’en voiture solo. D’autres mesures ont été prévues pour diminuer les im-pacts négatifs et optimiser les impacts positifs . Le choix des fournisseurs, le choix du menu, la gestion des matières résiduelles ont été pris en compte. Comme rien n’est par-fait et comme le développement durable est un processus d’amélioration continue les organisateurs veilleront sans relâche à améliorer les pratiques de leur évènement. D’ailleurs, dans les prochains jours les participants du gala recevront un sondage afin de nous faire part de leurs commentaires et suggestions pour les prochaines éditions.

Page 4: Bulletin automne 2013

-4- Bulletin environnemental du CREE — AUTOMNE 2013

La Région en Action

Par Stéphanie Beaudoin,

Coordonnatrice- relations avec le milieu

Corridor appalachien / Appalachian Corridor

Depuis ses touts débuts en 2002, Corridor appalachien

veille au maintien des populations de tortue des bois, une

espèce rare et menacée. Le sud des Cantons-de-l’Est, où

œuvre l’organisme de conservation, offre des habitats de

grande qualité pour l’espèce. Pour en assurer la protec-

tion, Corridor appalachien a réalisé, au cours de la der-

nière décennie, divers projets et suivis auprès de diffé-

rents secteurs de la population (villégiateurs, forestiers,

propriétaires fonciers). C’est en 2009 que l’organisme lan-

çait une initiative ciblant tout particulièrement les pro-

priétaires de terres agricoles le long des rivières Missis-

quoi, Missisquoi Nord, Sutton et Tomifobia.

Pourquoi les agriculteurs?

Les résultats d’une étude réalisée en 1998 dans la région

de Brome-Missisquoi (Saumure et Bider) suggèrent que

l’on retrouve moins de jeunes tortues chez les tortues des

bois vivant en milieu agricole que dans les populations

vivant en milieu forestier. De plus, dans un contexte agri-

cole, les tortues présentent un taux de blessure à la cara-

pace deux fois plus élevé qu’en milieu forestier. Plusieurs

cas de collisions mortelles avec des lames de faucheuses à

disque sont observés de même que des cas d’ensevelisse-

ment à la suite de travaux effectués en bordure de rivière.

La tortue des bois est la plus terrestre de toutes les tor-

tues d’eau douce au Québec : elle peut s’aventurer jus-

qu’à 300 m des cours d’eau. Comme seulement 1 % des

bébés tortues atteignent la maturité sexuelle (l’âge véné-

rable de 13 ans), les effets de la mortalité d’une seule tor-

tue mature peuvent comporter de graves conséquences

sur la population entière. En effet, l’espèce comptant sur

la viabilité des adultes pour se maintenir, un taux de mor-

talité de plus de 5 % de ceux-ci conduirait à son déclin.

Les agriculteurs peuvent faire une différence majeure

dans la survie des populations de tortues des bois. Pour

leur fournir les outils appropriés, des mesures ont été

proposées en 2010 par un panel de spécialistes de l’es-

pèce provenant du milieu agricole et de celui de la conser-

vation.

Le projet

En 2011, Corridor appalachien contactait plusieurs pro-

priétaires et exploitants agricoles riverains pour les inviter

à modifier leurs pratiques au bénéfice des populations

menacées de tortues des bois, en augmentant la hauteur

de fauche du foin et des prairies à un minimum de 10 cm

(4 pouces), sur des bandes de 200 m de profondeur de

chaque côté des rivières ciblées. À la suite des rencontres,

23 d’entre eux (sur 58 ciblés) se sont engagés à respecter

cette mesure, couvrant ainsi près de 300 ha d’habitat

pour les tortues.

Propriétaires agricoles riverains et tortue des bois : des résultats

Une histoire probable…

Une tortue des bois vit 30 ans, elle commence

à pondre à 15 ans à raison de 10 œufs par an-

née et à peine 1% de ses rejetons se rendent

à l’âge adulte ; elle aura donc en moyenne

mis au monde seulement 1,5 tortue qui de-

viendra adulte !

Page 5: Bulletin automne 2013

-5- Bulletin environnemental du CREE — AUTOMNE 2013

La Région en Action

Les agriculteurs qui ne se sont pas engagés à respecter

cette mesure ont cité deux principaux facteurs influençant

leur décision : la perte de rendement ou de revenus ainsi

que le leur scepticisme par rapport à la présence de la

tortue des bois sur leurs terres.

En 2012, notre équipe réalisait le suivi auprès des agricul-

teurs engagés et obtenait les résultats suivants : 12 des 23

propriétaires engagés avaient fauché leurs champs (plus

de 52 %). De ces 12 propriétaires, 8 avaient respecté la

hauteur de coupe suggérée (plus de 66 %). Ceux qui

n’avaient pas respecté la nouvelle mesure avaient eu re-

cours, en majorité, à un contractant externe pour effec-

tuer la fauche. Dans ces cas, il peut être difficile pour cer-

tains propriétaires de faire appliquer la mesure d’atténua-

tion car les sous-traitants l’oublient parfois ou sont réfrac-

taires à son application. Le changement de pratique est

d’autant plus difficile à effectuer, tenant compte que le

respect de la hauteur de coupe n’est pas contraignant

dans les ententes de fauche avec un tiers et que les opé-

rations de coupe ont souvent lieu sans que le propriétaire

n’en connaisse la date exacte. La validation sur le terrain

entreprise en 2012 a donc permis d’identifier les endroits

où la hauteur de fauche n’a pas été augmentée, et d’en

informer les propriétaires afin de corriger la situation lors

de la prochaine coupe.

Des recommandations

Afin de contrer les facteurs limitant la hausse de la hau-

teur de fauche, il serait d’abord important de trouver un

incitatif financier pouvant être octroyé aux producteurs

agricoles qui désirent s’engager à appliquer cette mesure.

De plus, la réalisation d’un inventaire de l’espèce sur les

terres agricoles des zones ciblées permettrait de démon-

trer sa présence, et donc l’utilité de mettre en œuvre la

mesure d’atténuation. Il est également suggéré d’ac-

croître la participation des agriculteurs, dans une perspec-

tive plus globale, aux différentes initiatives de protection

de la tortue des bois, afin d’obtenir commentaires et opi-

nions, de les inclure dans le processus de décisions et de

favoriser une plus grande volonté de participation.

Puisque plusieurs propriétaires engagés ont eu du mal à

convaincre leur contractant de respecter la mesure de

protection, il est essentiel de cibler cette clientèle au

cours des années à venir. Il faudra donc établir un contact

avec les contractants engagés à forfait pour la coupe des

foins afin de les informer du projet en cours, de les sensi-

biliser à la protection de la tortue des bois et les inciter à

respecter la mesure d’atténuation proposée.

Finalement, la méthode d’ensilage en un jour pourrait

faire l’objet d’une campagne de promotion. Cette mé-

thode requiert de hausser la coupe du foin à 10 cm du sol

pour accroître l’aération de l’andin et ainsi assécher plus

rapidement la matière végétale. Ce faisant, la valeur nutri-

tive du foin est plus élevée par la perte réduite de sucres

et d’amidon dans le fourrage due à la respiration de la

plante pendant la nuit. La concentration dans le temps

des opérations au champ réduit le risque de contacts

entre la machinerie et les tortues.

Les prochaines étapes

Cette année, en 2013, une autre phase de suivi auprès des

propriétaires agricoles engagés est assurée. De plus, Cor-

ridor appalachien est présentement à définir un volet

« exportation » au projet, afin d’en faire bénéficier une

autre population de tortues des bois qui subirait les

mêmes menaces ailleurs au Québec.

En terminant, Corridor appalachien tient à souligner la

réponse positive des propriétaires au projet et leur sensi-

bilité au bon maintien des populations de l’espèce. Leur

engagement saura sans doute améliorer la situation des

populations de tortues des bois dans les secteurs visés.

Rappelons que les exploitants agricoles jouent un rôle

important dans le maintien d’une diversité biologique

suffisante, nécessaire à l’équilibre des écosystèmes. Ces

derniers sont au cœur du développement physique et

économique de nos communautés.

Page 6: Bulletin automne 2013

-6- Bulletin environnemental du CREE — AUTOMNE 2013

Par Jonathan Drouin Agent de projets en environnement Ville de Sherbrooke

En septembre dernier, la Ville de Sher-

brooke est devenue une des premières

villes au Québec à se doter d’un plan

d’adaptation aux changements clima-

tiques approuvé par le ministère du

Développement durable, de l’Environ-

nement, de la Faune et des Parcs.

Avec les pluies torrentielles ayant cau-

sé de nombreux dégâts au début sep-

tembre et les inondations vécues au

centre-ville de Sherbrooke ces der-

nières années, ce plan d’adaptation

arrive à point. En effet, ce dernier repose essentiellement

sur le principe de gestion des risques et il a été précisé-

ment élaboré pour prévenir et pour limiter ces risques ain-

si que les impacts des boule-

versements météorologiques

causés par les changements

climatiques.

En quoi consiste ce plan?

Couvrant la période 2013-

2023, celui-ci cible trois axes

d’intervention prioritaires

ayant été établis en fonction

de la réalité sherbrookoise :

Les épisodes de précipita-

tions intenses plus fré-

quents.

Les épisodes de sécheresse

et de canicules plus fréquents et étendus.

Les épisodes de tempête de pluie, de neige ou de ver-

glas plus fréquents.

De ces trois axes découlent 92 actions concrètes qui visent

à adapter notre milieu de vie aux impacts potentiels des

aléas météorologiques (inondations, canicules, tempêtes)

et à leurs conséquences environnementales (glissement de

terrain, refoulement d’égouts, bris de ponceaux, érosion

des berges, etc.).

Comme montré sur le

graphique, plus de la

moitié de ces actions

concernent les épi-

sodes de précipita-

tions intenses,

comme, notamment,

inventorier et caracté-

riser tous les pon-

ceaux et cartographier

les secteurs touchés

par des refoulements

d’égouts lors de fortes

pluies.

La mise en œuvre des actions va bon train : déjà, plus de

41 % d’entre elles sont amorcées ou complétées, comme

cartographier les îlots de chaleur et les îlots de fraîcheur

sur le territoire. La majorité des actions restantes seront

La Région en Action

Sherbrooke s’adapte aux changements climatiques

Inondation à Sherbrooke @ Ville de Sherbrooke

Variations climatiques @Ville de Sherbrooke

Page 7: Bulletin automne 2013

-7- Bulletin environnemental du CREE — AUTOMNE 2013

instaurées à court terme, soit d’ici cinq ans. Évaluer la

vulnérabilité des infrastructures essentielles et redéfi-

nir la superficie des zones inondables en sont deux

exemples.

Un travail concerté

Mentionnons que le plan d’adaptation aux change-

ments climatiques a été conçu en étroite collaboration

avec les différents services municipaux, ceci afin

d’assurer sa cohérence, sa faisabilité et l’optimisation

des ressources disponibles. Par ce plan, la Ville de Sher-

brooke contribue pleinement à assurer le bien-être et

la sécurité de la population, et ce, en toutes circons-

tances.

Pour consulter le plan d’adaptation aux changements cli-

matiques, visitez le sherbrooke.ca/environnement.

La Région en Action

Sherbrooke s’adapte aux changements climatiques (suite…)

Inondation à Sherbrooke @ Ville de Sherbrooke

Page 8: Bulletin automne 2013

-8- Bulletin environnemental du CREE — AUTOMNE 2013

Par Antoni Daigle

Adjoint aux communications et partenariats

Conseil régional de l’environnement de l’Estrie Le 9 octobre dernier la Commission sur les enjeux énergé-tiques du Québec, pilotée par le gouvernement du Québec s’est arrêté à Sherbrooke pour y entendre ce que la région avait dire par rapport aux enjeux énergétiques. Voilà main-tenant presque 3 ans que le CREE informe et mobilise la région spécifiquement sur la question de notre dépen-dance au pétrole. Durant ces années, nous avons recueilli les préoccupations et recommandations d’une diversité d’intervenants régionaux. Souvent cloisonnés dans notre Sherbrooke, nous sommes allés sonder les acteurs de toute l’Estrie afin d’avoir un portrait juste de la situation. Nous avons entre autres tenus des consultations à Sher-brooke, Lac-Mégantic et à Magog. Le CREE a donc profité du passage de cette importante commission pour y déposer un mémoire. Ce mémoire est inspiré des travaux réalisés tels que le portrait énergétique de la région et du plan d’action régional pour diminuer notre dépendance au pétrole. Nous souhaitons que ce mé-moire et nos travaux puissent soutenir l’élaboration de la prochaine politique énergétique et positionner les conseils régionaux de l’environnement du Québec comme des ac-teurs crédibles pour cette importante transition énergé-tique. La politique énergétique proposée ne repose pas que sur le développement de nouvelles technologies. Les change-ments proposés dans le document de consultation sont d’une ampleur inégalée. Rien à voir avec ce qu’a entraîné la nationalisation de l’électricité, ou encore la réalisation des grands chantiers hydroélectriques québécois. Cette fois-ci, toute la population québécoise est directement interpellée par de nécessaires changements d’habitudes et de comportements : se déplacer autrement, modifier les pratiques d’urbanisme, concevoir des bâtiments moins énergivores, produire plus efficacement, faire des choix de consommation responsables, etc. C’est là que les groupes environnementaux comme les CRE peuvent intervenir. Les CRE et son regroupement sont habiletés pour outiller nos décideurs et les acteurs socio-économiques pour faire face aux défis des enjeux énergétiques. Nous vous rappelons ici la vision du CREE et nos principales recommandations issues des travaux mobilisateurs accom-plis en Estrie au cours des dernières années. La promotion de l'efficacité énergétique.

Notre vision Faire de l’Estrie une vitrine technologique en matière de

développement rural et urbain durable en s’appuyant sur le développement de compétences locales et l’adop-tion de pratiques innovantes.

Favoriser le développement d'une politique qui promeut le transport durable et l’achat local / circuits courts.

S’appuyer sur un réseau d’institutions d’enseignement et de recherche, complet et intégré.

Nos recommandations L’amélioration du bilan carbone et de l’efficacité énergé-

tique des industries, commerces et institutions (ICI). L’état et la mise à niveau des infrastructures de production,

transformation et transport d’énergie qui présentent une certaine usure fassent l’objet d’études et d’une mise à ni-veau afin de limiter les impacts sociaux et environnemen-taux.

La promotion des transports collectif, actif et alternatif en améliorant l'offre, en développant les infrastructures et en facilitant les choix durables.

La réduction de la consommation de pétrole des parcs d’autobus publics.

Le développement de campagnes de sensibilisation pour appuyer les initiatives en lien avec la promotion des trans-ports actif et collectif.

La promotion des circuits courts et de l'agriculture soute-nue par la communauté.

Le soutien à la recherche, au développement et à la dé-monstration.

Le développement de nouveaux outils fiscaux pour diminuer la dépendance des municipalités aux revenus tirés des taxes foncières.

Nous vous rappelons que les conditions de succès pour élargir l’adhésion commune à notre vision de la future stratégie énergétique québécoise consistent dans un pre-mier temps à reconnaître l’ampleur des défis et les oppor-tunités. Toute la population québécoise sera directement interpellée par de nécessaires changements d’habitudes et de comportements. C’est pourquoi en second lieu il faudra prendre les moyens pour susciter l’adhésion de la popula-tion à cette nouvelle politique. Enfin, nous rappelons qu’il est important de déterminer dès maintenant qui sera res-ponsable de mettre en œuvre ces réformes, quelles struc-tures de gouvernance devront être modifiées ou mise en place pour y arriver, de voir à ce que les orientations et les décisions qui seront prises par l’ensemble des institutions concernées le soient dans le sens souhaité. Consultez notre mémoire complet sur notre site internet à l’adresse suivante : www.environnementestrie.ca

Le CREE en action

Commission sur les enjeux énergétiques du Québec de passage à Sherbrooke

Page 9: Bulletin automne 2013

-9- Bulletin environnemental du CREE — AUTOMNE 2013

Par Ihsen Ben Salah

Les eaux usées contiennent des quantités élevées de pol-luants, nécessitant ainsi une attention adéquate avant leur élimination, vu leurs effets néfastes sur la santé hu-maine et sur l'environnement. Il existe plusieurs mé-thodes de traitement de ces eaux et généralement plu-sieurs technologies sont requises dans une chaîne de trai-tement. Parmi ces technologies, on distingue des solu-tions physico--chimiques, telles que la coagulation conventionnelle et l’élec-trocoagulation. La coagula-tion conventionnelle con-siste essentiellement à neutraliser ou à diminuer la charge électrique des colloïdes et à favoriser le rappro-chement de ces derniers en vue de les agglomérer, et ce, par injection de produits chimiques toxiques appelés coa-gulants. Telle que conçue par E2Metrix, l’électrocoagula-tion avec ANO2M permet de réduire très significative-ment certains polluants présents dans les eaux usées, sans usage de produits toxiques.

L’objectif général de l’essai est de prouver que l’électro-coagulation avec ANO2M est une technologie propre qui rejoint bien les orientations de la politique québécoise de gestion des matières résiduelles 2010--2015 (PQGMR). Pour atteindre cet objectif, la technologie développée par E2Metrix est comparée à la coagulation conventionnelle par rapport aux critères suivants : usage de produits chi-miques toxiques, émission de gaz à effet de serre (GES), qualité de la boue produite et volume de la boue pro-

duite. L’analyse compara-tive des deux technologies étudiées est inspirée de la méthode de Delphi. L’électrocoagulation avec

ANO2M permet d’épargner l’usage de produits chi-miques, ce qui favorise la réduction de la gestion de ces matières dangereuses. De plus, les boues produites sont désinfectées et exemptes de produits chimiques, ce qui les rend conformes à être valorisables en fertilisants pour le sol, et permet de diminuer l’élimination des déchets. Par conséquent, c’est une technologie jugée propre qui rejoint bien l’orientation de la PQGMR.

Essais et mémoires du CUFEDD 2013

L’électrocoagulation avec ANO2M, une technologie propre au service de l’environnement

L’électrocoagulation avec ANO2M permet d’épargner

l’usage de produits chimiques, ce qui favorise la ré-

duction de la gestion de ces matières dangereuses.

Étude portant sur la recherche d'une procédure alternative pour la détection des cyanobactéries et des cyanotoxines

Comparaison coûts-bénéfices de la forestation urbaine comme stratégie d'atténuation des îlots de chaleur

La responsabilité sociétale des organisations : Proposition d'un modèle pour l'intégration de ISO 26000

Évaluation de la pertinence de l'utilisation des herbicides en lien avec le développement du-rable

La valorisation des sols peu contaminés du Qué-bec

Acceptabilité sociale des projets de biométhani-sation dans une perspective de développement durable

Stratégies et mécanismes d'appui municipal pour une gestion responsable des matières rési-duelles par les ICI

L'application des stationnements verts au Qué-bec

Optimisation de la production du biodiesel à par-tir d'huiles de microalgues et d'huiles usées

Essais et mémoires d’intérêt!

Afin de favoriser le partage d'information avec ceux qui

recherchent des informations de pointe et des études en

environnement, le CREE vous invite à visiter le site web du

centre universitaire de formation en environnement. http://www.usherbrooke.ca/environnement/publications-et-

nouvelles/essais-et-memoires/#c74501

Page 10: Bulletin automne 2013

-10- Bulletin environnemental du CREE — AUTOMNE 2013

Par Sarah-Claude Bergeron Lafontaine

Action Saint-François

Cet automne, Action Saint-François est de retour avec

ses activités de nettoyage de berges. Pour une seconde

année, la banque Royale RBC continue son financement

pour la bonne poursuite de cette activité. Depuis le dé-

but, il y a 21 ans, nous avons retiré 483 tonnes de rebuts

diverses. C’est assez surprenant tout ce que nous pou-

vons retrouver sur les sites: des carcasses de voitures,

des baignoires, des laveuses, des pneus, des bouteilles,

des jouets, etc. Ces objets peuvent être restés là plu-

sieurs dizaines d’années, jusqu’à ce que nous arrivions.

Les matériaux ramassés dont le métal, le plastique, le

verre, les pneus et les rebuts ont été triés et nous en

avons recyclé 73%.

Nous avons parcouru 34 municipalités entre Magog,

Drummondville, Stanstead, Sherbrooke, Coaticook, North

Hatley pour visiter 78 cours d’eau dont la rivière St-

François, le lac des Nations, le marais de la Rivière aux

Cerises, la rivière Coaticook, la rivière Magog, la rivière

Massawippi et plusieurs autres.

Les activités de nettoyage sont possibles grâce à la pré-

sence de nombreux bénévoles. Depuis le début, nous

avons eu 3755 présences bénévoles de tous les âges et

de divers milieux dont des écoles, des organismes, des

entreprises et des citoyens. Cette aide précieuse nous

permet de sensibiliser les citoyens à la protection de l’en-

vironnement en réalisant une action concrète.

Cet automne, nous poursuivons les activités dans plu-

sieurs sites à Sherbrooke et à Magog. Les séances de

nettoyage seront à tous les dimanches matins jusqu’à la

mi-novembre et nous invitons toute la population à venir

participer. Il vous faut un habillement adéquat pour le

terrain et votre motivation. Nous fournissons le matériel

et la bonne humeur. Il est conseillé de s’informer auprès

de notre organisme pour s’inscrire et pour les détails des

activités à l’adresse courriel : [email protected] ou par

téléphone au 819-563-5362.

La Région en Action

Activités de nettoyage 2013

Activité de nettoyage à Magog en 2012. © Action Saint-François

Page 11: Bulletin automne 2013

-11- Bulletin environnemental du CREE — AUTOMNE 2013

Élections Municipales 2013

Le CREE s’invite dans la campagne électorale

Par Alexandre Demers, Chargé de projet Conseil régional de l’environnement de l’Es-trie Après avoir organisé avec succès un débat en 2009 entre les différents candidats au poste de maire pour la Ville de Sherbrooke, voilà maintenant que le Conseil régional de l’envi-ronnement de l’Estrie (CREE) souhaite en-tendre les positions et les engagements élec-toraux en matière d’environnement des can-didats aux postes de maires des différentes municipalités de l’Estrie. Selon les sondages, l’environnement n’est jamais bien loin dans les priorités citoyennes, mais pourtant les gens qui s’en préoccupent n’ont pas toujours accès aux différentes positions des candidats qui se présentent à eux. Donc, pour que les électeurs puissent être au courant des posi-tions de leurs candidats aux postes de maires sur les enjeux environnementaux, le CREE a élaboré un ques-tionnaire à leur intention. Six thèmes ont été abordés dans le questionnaire. Chan-gements climatiques , qualité de l’eau, gestion des ma-tières résiduelles, mobilité durable, espaces verts – mi-lieux humides et développement durable.

Accompagnées d’une mise en contexte les questions ont été envoyées aux candidats aux postes de maires. Mal-heureusement, pour des raisons logistiques et de res-sources, le questionnaire n’a pas été envoyé dans l’en-semble des municipalités de l’Estrie. Seule quelques mu-nicipalités ont été visées. En voici le contenu : 1. Qu’entendez-vous faire pour diminuer les émis-

sions de gaz à effet de serre de votre ville/municipalité ?

2. Quelle est votre vision des stratégies à privilégier dans votre municipalité pour densifier le cœur de votre ville ou village, et pour ralentir l'étalement urbain ?

3. Êtes-vous pour la fluoration de l’eau potable de votre ville/municipalité ?

4. Que prévoyez-vous faire pour améliorer la qualité de l’eau de votre ville/municipalité?

5. Quelles mesures entendez-vous prendre pour mettre fin d’ici 2020 à l’enfouissement des ma-tières putrescibles/compostables des citoyens, mais aussi des industries, commerces et institu-tions présents sur votre territoire.

6. Quelles mesures entendez-vous prendre pour favo-riser la mobilité durable de votre ville/municipalité?

7. Considérant qu’il est primordial de conserver les milieux humides, qu’entendez-vous faire pour votre municipalité/ville?

8. Quelles mesures entendez-vous mettre sur pied une fois élu afin de faire de votre municipalité une ville durable ?

Les réponses reçues seront communiquées aux médias locaux et dans les différents réseaux du CREE et de ses partenaires. Nous espérons pouvoir éclairer et informer les citoyens sur un enjeu pour lequel les municipalités ont d’importantes compétences.

@ Directeur général des élections du Québec (DGEQ)

Page 12: Bulletin automne 2013

-12- Bulletin environnemental du CREE — AUTOMNE 2013

La Région en Action

Par Claire Garon, M. Env.Membre du comité de consulta-tion, Coop Santé Eastman et les environs.

Une coopérative, c’est essentiellement une entreprise qui répond aux besoins de ses membres et leur appar-tient. Dans le cas de la Coop Santé Eastman et les envi-rons, il s’agit d’une association de personnes, volontaire-ment et solidairement réunies pour répondre à un be-soin commun : offrir de l’information et des services de santé de première ligne dans leur communauté.

Depuis le début de l’année, la Coop Santé Eastman et les environs prend réelle-ment son envol. Forte des appuis financiers de la Caisse Desjardins du Lac-Memphrémagog, du CLD de la MRC de Mem-phrémagog, des municipa-lités d’Austin, d’Eastman, de St-Étienne-de-Bolton et de Stukely-Sud, la Coop accueille, jusqu’à présent quelque 470 membres et est confiante d’être en mesure d’ouvrir ses portes d’ici la fin de l’au-tomne 2013 avec 600 membres. L’objectif pour l’an 1 est d’atteindre 700 membres. L’objectif pour l’an-née 1 est d’atteindre 700 membres.

Dans ce projet, le conseil d’administration, supporté par le comité de consultation, a accepté le principe d’inté-grer une approche environnementale comme partie pre-nante de la fonctionnalité de la Coop.

Prendre le virage vert et en santé

À la Coop Santé Eastman et les environs, on est cons-cient que prodiguer des soins de santé génère des im-pacts sur notre environnement. Ce que nous voulons instaurer, ce sont des bonnes pratiques environnemen-tales qui permettront de diminuer l’empreinte écolo-gique des activités de la Coop.

D’ailleurs, la réduction de l’empreinte écologique a déjà débuté. À preuve, les locaux qui accueillent la Coop sont installés dans une maison déjà existante, située au cœur du village d’Eastman. Le propriétaire de l’immeuble a redonné vie à la maison en effectuant les mises à niveau pour permettre l’aménagement de trois salles d’exa-men, un secrétariat, une salle d’attente et une salle pour le personnel. Autre mesure pour réduire l’impact envi-ronnemental : la Coop a acquis, à très bon prix, des équipements en parfait état d’une clinique de la Rive-Sud de Montréal qui fermait ses portes.

La mobilisation des membres de la Coop, de l’équipe de soins, de même que celle des autres déten-teurs d’intérêts, comme par exemple les fournisseurs, constituera une étape im-portante à franchir et à maintenir.

La Coop Santé Eastman ver-ra à effectuer des choix éco-logiques et durables pour ses approvisionnements. On élaborera des stratégies pour éviter le suremballage des fournitures; l’utilisation

de produits de nettoyage écologiques de niveau sani-taire sera préconisée pour diminuer les rejets nocifs dans l’eau. Enfin, on portera une attention soutenue à la gestion des matières résiduelles.

Pour la Coop Santé Eastman, la saine gestion environne-mentale de son organisation passe par une approche intégrée, bien sûr, mais également par des choix réa-listes et une perspective d’amélioration continue.

Pour information, pour obtenir un formulaire d’adhé-sion ou pour nous rejoindre :

Adresse : 15, rue Lapointe, Case Postale 165, Eastman, J0E 1P0 www.coopsanteeastman.com

Courriel : [email protected]

La Coop Santé Eastman et les environs vers une approche intégrant les bonnes pratiques environnementales

Coop Santé Eastman © ClaIre Garon

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-13- Bulletin environnemental du CREE — AUTOMNE 2013

La Région en Action

Par Stéphane Yelle, président-directeur général

Laserpro

Laserpro qui célèbre sa vingtième année est une entre-

prise sherbrookoise qui se spécialise dans le recyclage de

cartouches d’encres. Notre équipe est très heureuse d’an-

noncer qu’elle a récupéré plus d’un million de cartouches

d’encre vides au cours de son histoire.

Lorsqu’elle fut fondée en 1994, Laserpro recyclait et fabri-

quait quelques 360 cartouches recyclées par année. Au-

jourd'hui, la gestion de cartouches vides s’élève à plus de

100 000 annuellement pour alimenter la fabrication et la

vente d’environ 10 000 cartouches Laserpro qui se re-

trouvent un peu partout au Québec. Au cours des 20 der-

nières années, l’entreprise a également vu le nombre de

modèles fabriqués passer de 3 à plus de 100 modèles

différents.

Pour continuellement élargir sa gamme de produits et

s’assurer de livrer un produit de qualité équivalente à la

cartouche d’origine, Laserpro doit sans cesse faire de la

recherche et développement. Grâce à sa recherche et dé-

veloppement, Laserpro a lancé au cours des 5 dernières

années, la production de plusieurs cartouches pour les

imprimantes à laser couleur au soulagement d’un bon

nombre de ses clients qui peuvent économiser jusqu’à

300 $ pour un ensemble de cartouches.

Une solution environnementale

La qualité et le respect environnemental de ses car-

touches ont d’ailleurs permis à l’entreprise de décrocher

des contrats d’envergure avec des entreprises et institu-

tions fortement axées sur le développement durable. Sa

clientèle dépasse largement le territoire des Cantons-de-

l'Est, des clients de la région torontoise démontrent bien

la croissance continue de Laserpro. Par l’utilisation de car-

touches recyclées, certains de ses clients importants réali-

sent des économies qui vont au-delà de 50 000 $ par an-

née.

Avec ses 16 employés, Laserpro compte doubler sa pro-

duction annuelle au cours des prochaines années afin de

répondre aux besoins des organisations soucieuses de

l’environnement.

Pour en savoir davantage, nous vous invitons à consulter

leur site web www.laserpro.ca et visualiser leur vidéo cor-

poratif qui explique le processus de recyclage.

Stéphane Yelle, président-directeur général de Laserpro,

est fière de sa réussite en matière de recyclage et de créa-

tion d’emplois.

20 ans plus tard et 1 million de cartouches vides récupérées

Par l’utilisation de cartouches recyclées,

certains de ses clients importants réalisent

des économies qui vont au-delà de

50 000 $ par année.

Page 14: Bulletin automne 2013

-14- Bulletin environnemental du CREE — AUTOMNE 2013

Le CREE en action

Par Alexandre Demers, Chargé de projet

Conseil régional de l’environnement de l’Estrie

Nouvellement propriétaires, ma conjointe et moi avons discuté un moment au sujet de l'entrée en gravier de notre demeure. Ni l'un ni l'autre n'étions accoutumés à ce type de recouvrement en ville. Notre réflexe était d'éva-luer l'option d'asphalter la cour, puisqu'elle nécessitait un peu d'amour pour la remettre en état. Je me suis surpris à me demander « pourquoi l'asphalte? » Par habitude? Certes, ce recouvrement est populaire, mais cela n'en jus-tifie en rien le choix. Pour faire comme le voisinage? Plu-sieurs entrées du quartier, j'estime à près de 15 %, sont comme la nôtre. Aucun risque de ce sentir exclus. Par ré-glementation? Bien que certaines municipalités se soient dotées de règlement prohibant les entrées de gravier, ici, ce n'est pas le cas. S'il faut rendre à César ce qui lui revient, reconnaissons d'abord l'asphalte pour ce qu'elle est. Elle offre un certain esthétisme aux yeux d'une majorité, elle nécessite relati-vement peu d'entretien jusqu'à son remplacement et, lorsqu'une entrée n'existe pas encore, elle est relative-ment abordable. En hiver, il faut reconnaître qu'il est plus facile d'enlever la neige. De là à payer entre 5 000$ et

10 000$ alors que nous avons des toiles pour couvrir l'entrée l'hiver... En contre partie, l'asphalte est imper-méable et contribue au ruissellement, tout en appauvrissant les nappes souter-raines : pour plusieurs municipalités, cela se traduit par une explosion du volume d'eau arrivant à l'usine d'épuration, en-gendrant des coûts de traitement supplé-mentaires. Pas surprenant que Sher-brooke se soit attaquée aux gouttières reliées au système d'aqueduc. C'est d'ail-leurs l'une des actions identifiées dans son Plan d'adaptation aux changements climatiques. Parfois, ce ruissellement se transforme en inondations lors de fortes

pluies. Il suffit de penser à certains stationnements, ou à tout un centre-ville, qui se transforme en baignoire par moment. De plus, l'asphalte participe à l'augmentation localisée de la température, ces fameux îlots de chaleur. En somme, la transformation du pétrole entrant dans la composition de l'asphalte produit des gaz à effet de serre, tout en se présentant comme une utilisation peu judi-cieuse d'une ressource non-renouvelable alors que des alternatives existent. D'ailleurs, nous nous sommes demandés quelles étaient ces alternatives,. D'abord, les entrepreneurs consultés étaient tous du même avis : peu importe la solution rete-nue, il faudra absolument avoir un excellent fond qui sera stable tout en permettant l'évacuation de l'eau. Il en va de la stabilité et de la durabilité de l'entrée. Et pour le recouvrement? Prenons un exemple concret : mon voisin devait refaire sa cour, car l'asphalte s'était dé-chirée avec les années. C'est suite à un épisode de « La vie en vert » qu'il a été inspiré. Il a opté pour une transforma-tion radicale de son entrée : l'asphalte a complètement été retirée, puis une surface de gravier a été aménagée sous le porche. Deux bandes de roulement en gravier font le pond à la rue. Entre les bandes, il a semé du trèfle. Ré-sultat : une surface perméable, claire, fraîche. Il existe également d'autres alternatives. Certaines s'appa-

Entrée asphaltée : et si on faisait autrement

Entrée de grilles alvéolées avec bandes de roulement @ Blog ZéroCO2 (http://www.zeroco2.com/)

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-15- Bulletin environnemental du CREE — AUTOMNE 2013

(Suite...) Entrée asphaltée : et si on faisait autrement

Le CREE en action Municipalités — écohabitation Incitez à l’habitation durable sur votre territoire

rentent à l'asphalte, mais elles sont plus perméables à l'eau (asphalte poreux), ce qui diminue partiellement le problème de ruissellement. Dans la même veine, il existe des pavés perméables, cousins du pavé uni, tout en lais-sant l'eau s'infiltrer dans le sol. Il faudra une sous-couche perméable plutôt que l'habituel mélange étanche et les pavés utilisés seront espacés pour permettre à l'eau de s'y infiltrer.

Les grilles alvéolées peuvent aussi être la solution pour vos besoins. En béton ou en plastic recyclé, il s'agit d'une structure qui permet de résister au passage de votre voi-ture, tout en offrant des ouvertures laissant l'eau infiltrer le sol et où l'on peut semer un peu de verdure. Évitez le gazon, assoiffé d'eau et qui nécessite d'être coupé régu-lièrement, en optant pour le trèfle ou certaines variétés de thym. Cette solution a été installée sur le campus prin-cipal de l'Université de Sherbrooke, près de la faculté des sciences.

En bref, j'en conclue que c'est principalement parce que nous sommes habitués à l'asphalte qu'elle est omnipré-sente dans presque toutes les cours. Et nous là dedans? Au final, nous conservons notre entrée en gravier pour l'instant. La seule option qui nous tente est celle que notre voisin a adoptée : encore moins de gravier et plus de verdure.

Écohabitation, en partenariat avec le Conseil régional de

l’environnement de l’Estrie et le Centre d’interprétation

du Marais de la Rivière-aux-cerises, propose une forma-

tion portant sur les incitatifs à l’habitation durable. Cette

formation s’adresse principalement aux urbanistes et di-

recteurs des services de la planification et du développe-

ment urbain, mais également aux élus municipaux qui se

veulent figure de proue sur leur territoire.

Au programme :

Les 5 axes d’action

Les intérêts et avantages pour les municipalités

Les moyens d’action à votre disposition

Des exemples concrets desquels s’inspirer

Le 22 novembre prochain, de 8h30 à 16h30, soyez des

nôtres. Inscrivez-vous dès maintenant. Plus de détails à

venir sous peu sur le site du CREE.

Pavés perméables @ Blog ZéroCO2 (http://www.zeroco2.com/)

Page 16: Bulletin automne 2013

-16- Bulletin environnemental du CREE — AUTOMNE 2013

La Région en action

La permaculture et l'agroécologie sont des approches ap-

parues dans les années 70 face à la destruction massive

des sols et de la biodiversité par l'agriculture industrielle

et chimique.

La permaculture a été fondée en Australie, vers la fin des

années soixante par Bill Mollison et David Holmgren. C'est

une approche au design des systèmes humains basées sur

l'observation. Elle peut s'appliquer autant à votre jardin

potager, qu'à un nouveau développement résidentiel ou à

une ferme laitière. Trois principes fondateurs composent

l'éthique centrale : obtenir une récolte, soigner la terre et

redistribuer les surplus. Le non-travail du sol est préconisé

pour bâtir la fertilité naturelle. La conception des sys-

tèmes agronomiques sous cette approche tente d'incor-

porer toutes les strates végétatives pour la production de

nourriture : les arbres à noix, les arbres et arbustes frui-

tiers, les annuelles et vivaces comestibles, les racines, les

vignes et les champignons. Toutes ces récoltes sont orga-

nisées pour augmenter les interrelations bénéfiques tou-

jours en diminuant la compétition entre les espèces. De

plus, les systèmes sont organisés en zones d'utilisation :

les éléments qui doivent être fréquemment récoltés ou

entretenus sont aménagés près de l'entrée de la maison,

tandis que ceux qui sont récoltés une fois l'an sont éloi-

gnés du bâtiment principal.

L'agroécologie est plus connue chez nos cousins français.

Pierre Rabis en est un digne représentant, militant depuis

plus de 40 ans pour changer les pratiques culturales et

aller au-delà du simple biologique. L'agroécologie vise à

remplacer une tâche humaine (fertilisation, contrôle des

ravageurs) par un service de l'écosystème. Ainsi, dans un

champ de céréales, en plantant des haies diversifiées,

nous pourrons obtenir en même temps des insectes polli-

nisateurs, des insectes prédateurs, des oiseaux insecti-

vores, une haie brise-vent et même une récolte de noix!

Les techniques proposées sont très largement à la portée

des paysans et des fermes mécanisées. Il s'agit d'allier la

science moderne à la reconstruction de la biosphère

(écologie) et à la production de nourriture (agronomie).

Ainsi, la fabrication de compost de haute qualité est à la

portée de tous, et ce, sous tout climat.

Plutôt que de régler les problèmes un à un au moyen de

technologies coûteuses qui causent d'autres problèmes

(serres hydroponiques sophistiquées, produits chimiques

et OGM), plusieurs sont solutionnés par l'adoption de

l'agroécologie et de la permaculture. Ces deux approches

contribuent à reconstruire les sols, stocker l'eau, enrayer

l'érosion, réaménager des habitats pour la faune tout en

produisant de la nourriture, en ville comme en campagne.

Le Québec à connu sa révolution verte comme ailleurs en

adoptant l'agriculture chimique et mécanisée. Le scénario

alarmant est classique : destruction des habitats naturels,

extinction des espèces (le monarque est le prochain sur la

liste), érosion des sols, etc.

Tous les palliés gouvernementaux doivent adopter large-

ment l'agroécologie et la permaculture pour relocaliser la

production de nourriture : parcs publics avec jardins fo-

restiers fruitiers, fermes sans labour, haies brise-vent, ver-

gers diversifiés, etc. La ville de Seatle aux États-Unis inau-

gure sa première forêt nourricière publique et le gouver-

nement français a annoncé une recherche extensive sur

l'agroécologie.

De notre côté, nous avons commencé notre premier pro-

jet d'agroécologie cette année, ainsi que nos premiers

jardins forestiers résidentiels : visitez notre page Face-

book pour visualiser nos projets au www.facebook.com/

ecomestible.

La permaculture et l'agroécologie — Des solutions sensées aux problèmes modernes

Par Jonathan Pineault, permaculteur

Écomestible

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-17- Bulletin environnemental du CREE — AUTOMNE 2013

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-18- Bulletin environnemental du CREE — AUTOMNE 2013

Parc national du Mont-Mégantic © S. Giguère

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