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Institut français de recherche scientifique pour le developpement en cooperation ACTION INCITATIVE COMPORTEMENT AGRÉGATIF (AICA) COMPTE RENDU DE RÉUNION (25-26 JUIN 1992) '------------- Jean-Michel STRETTA Rapporteur .......................... Unités de Recherche, Il et 1 K, Département TOA .

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Institut français de recherche scientifiquepour le developpement en cooperation

ACTION INCITATIVE

COMPORTEMENT AGRÉGATIF

(AICA)

COMPTE RENDU DE RÉUNION (25-26 JUIN 1992)

'------------- Jean-Michel STRETTARapporteur

.......................... Unités de Recherche, Il et 1K, Département TOA .

Document ORSTOM Montpellier, 1992, n° 9

ACTION INCITATIVE

COMPORTEMENT AGRÉGATIF

(AICA)

Jean-Michel STRETIARapporteur

Centre ORSTOM BP 504534032 MONTPELLIER-CEDEX l FRANCE

e-mail (EARN-BITNET):[email protected]

Montpellier ORSTOM 1992

Les opinions exprimées dans ce documentn'engagent que la responsabilité de leurs auteurs

SOMMAIRE

- Présentation- Compte rendu des débats- Ordre du jour- Liste des participants- Exposés introductifs- Recherche bibliographique sur ASFA (1982-1991)

© Centre ORSTOM de Montpellier, 1992

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992

ACTION INCITATIVE COMPORTEMENT AGREGATIF (AICA)

Compte rendu des débats

1. PRESENTATION

ill

A l'initiative des responsables des UR 11 et 1K du département TOA del'ORSTOM, une Action Incitative a été entreprise sur le thème "ComportementAgrégatif des poissons pélagiques" (AICA).

L'objectif de cette Action Incitative était d'organiser une réunion rassemblantle maximum de compétences ORSTOM et extérieures sur le sujet pour:

- faire le point des connaissances actuelles;- aboutir à des propositions concrètes de recherches à mettre en oeuvre

dans les programmes que l'ORSTOM entreprend notamment en Indonésie et enPolynésie.

Le souci d'aboutir à des actions concrètes sur le terrain nous a amené àcentrer les débats sur 1"'Attraction des poissons pélagiques par des objets flottants(fixes ou dérivants)".

Cette réunion a regroupé 31 participants au Centre ORSTOM de Montpellierles 25 et 26 juin 1992.

La première journée a été consacrée au bilan des connaissances (5 sous­thèmes), la seconde aux perspectives de recherches (3 sous-thèmes). Chaque sous­thème etait introduit par un bref exposé initiant le débat; le texte de ces exposés estreproduit en Annexe III. Par ailleurs, MM. Martin HALL (lATTC-USA), Will TESLER(VNIRO-Russie) et Jacques SACCHI (Ifremer-France) ont informé les participants surles recherches en cours dans leurs organismes respectifs.

Ce compte-rendu de réunion est divisé en deux parties. Après uncourt préambule d'ordre sémantique, les discussions faisant suite aux exposés sontprésentées, par mesure d'homogenéité, par grand thème ou par grande question etnon pas par rapport à chaque exposé. Une deuxième partie résumera le débat desynthèse qui a eu lieu au cours de l'ultime scéance.

2. RESUME DES DISCUSSIONS

2.1. Préambule

Précision sémantique préalable aux discussions: il a été décidé d'utiliser leterme "objet agrégatif 'flottant" ou OAF, pour les épaves non mises à l'eauintentionnellement et dérivant au gré des vents et des courants (ces objets peuventêtre d'origine naturelle comme par exemple les billes de bois ou artificielle comme parexemple les bidons ou caisses). En revanche, le terme "dispositif concentrateur depoissons" ou DCP, est réservé pour les engins mis en place par les pêcheurs qu'ilssoient fixes ou dérivants. Certains de ces dispositifs peuvent être équipésd'instruments de télémesure et d'un émetteur radio, on parle alors d'un "dispositifconcentrateur de poissons instrumenté" ou DCPi. Le terme générique "épave"sera utilisé pour désigner sans distinction, aussi bien les OAF que les DCP.

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.,

2.2. Thèmes évoqués

2.2.1 Où rencontre-t-on des pêches sous épaves?

Il apparait que les pêches sous épaves se rencontrent essentiellement enzone tropicale et ces pêches ne sont positives que dans les zones où il y a desépaves naturelles. La seule exception signalée sont des pêches de dorades sousDCP en Sicile et Malte.

2.2.2 Quels sont les poissons attirés par les épaves?

Ce sont essentiellement les thonidés tropicaux, les coryphènes, les requins,les carangues, etc. Le thon rouge méditerranéen ne se rencontre jamais sous ou prèsd'une épave. Dans le l'océan Pacifique oriental, il existe une espèce de dauphin (nonspéci'fiée) qui peut s'associer avec une épave.

Il n'y a pas d'observation de petits pélagiques sous des OAF. Toutefois, ilexiste, en mer de Java, des pêches de petits pélagiques sous des DCP. Ce type depêche se rencontre également aux Comores, en Martinique (sous des radeaux, maisfaible quantité pêchée) et à la Réunion. Dans le golfe de Guinee, près des plateformespétrolières, on note la présence de petits pélagiques; il semblerait qu'ils soient attiréspar la lumière des torchères.

Par ailleurs, les petits pélagiques seraient attirés par des DCP inverses c'està dire des structures en forme de cône flottant entre 20 et SOm de profondeur etancrées au fond: les petits pélagiques se positionneraient au-dessus de cesstructures.

2.2.3 Origine des épaves

Dans le Pacifique oriental, les épaves sont constituées à 47% par des boisnaturels (OAF), à 18% par des bois manufacturés (OAF) et 12% sur DCPi.

Dans l'océan Indien, les DCP représentent plus de 40% des épaves.Dans l'océan Atlantique oriental, il y a une stabilité des zones à épaves. S'il y

a une relation entre épaves et/ou tornades ou crues, il n'y a pas de relation entreépaves et débit des fleuves.

2.2.4 Structuration des bancs de thonidés sous une épave

Comment sont structurés les bancs mixtes sous épaves? Il semblerait queles listaos nagent au-dessus des albacores.

Taille des thons:Dans l'Atlantique oriental, les listaos et les patudos, sont de même taille aussi

bien au sein d'un banc libre que dans un banc pêché sous une épave; pourl'albacore, les gros individus prédominent dans les bancs libres alors que ce sont lespetits qui prédominent sous les épaves. En revanche, dans l'Atlantique occidental, lesalbacores en banc libre ou associés à une épave, sont de même taille.

Dans le Pacifique est, les bancs libres regroupent des gros et des petitsalbacores alors que sous les épaves il y a une prédominance de petits albacoresavec quelques gros. Enfin l'association entre dauphins et albacores fait apparaitreune prédominance de gros albacores.

Prises de thonidés :Dans l'Atlantique oriental, on constate, dans le cas de pêches successives

sous épave, une diminution des prises de Iistaos, en revanche il y a une stabilité desprises concernant les autres especes.

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Heure des prises de thonidés :Dans l'océan Indien, pour les bancs libres, il y a une équiprobabilité pour les

prises, en revanche pour les prises sous épaves, le maximum des calées a lieu entre4 et 6 heures de matin. La somme des prises à l'aube est supérieure à la somme desprises dans la journée.

Dans le Pacifique la somme des prises à l'aube est inférieure à la somme desprises dans la journée.

2.2.5 Problèmes posés par les pêches sous épaves

Prises de juvéniles et d'espèces accessoiresDans le Pacifique oriental, les DCP attirent des juvéniles et des espèces

accessoires (requin, tortue, etc.). Dans l'océan Indien, lors d'une pêche sous uneépave, pour 38 t de thons pêchés, il y a 10 t de rejet constitué par des juvéniles et desespèces accessoires.

Cependant à Tahiti les DCP servent à la pêche artisanale pour capturer à laligne des albacores de plus grande taille que ceux capturés en surface.

Notion de Prise par Unité d'EffortLa notion de Prise par Unité d'Effort perd son sens avec la pêche sous épave.

Comment définir l'effort de pêche d'un senneur qui par exemple reste près de "son"épave avec une forte probabilité de capture pendant plusieurs jours? Ce points'avère capital en matière de dynamique des populations. Toutefois, il a été décidé dene pas l'aborder car il justifie à lui seul la création d'un groupe de travail particulier.

Pêche sous épave comme alternative à la pêche avec dauphins dans lePacifique oriental

Dans le Pacifique oriental, la pêche des thonidés sous DCP pourrait être unpalliatif pour diminuer la pêche des thonidés associés à des dauphins et doncdiminuer la mortalité de ces derniers. Si les thons associés aux dauphins sont desthons adultes et de grandes tailles, en revanche comme nous l'avons vu plus haut,les thons associés à des DCP sont des thons de petites tailles auxquels viennent sejoindre d'autres espèces d'animaux pélagiques. Sur la côte ouest des USA, l'effort derecherche porte sur la réalisation de DCP qui n'attireraient que les thons adultes.

2.2.6 Pourquoi la pêche sous épaves

Si l'on assiste, dans l'océan Indien, à un développement très rapide despêches de thonidés sous DCP, c'est que le pêcheur a l'assurance de "remplir" lescales de son thonier mais le corrolaire de cette technique de pêche est uneaUQmentation de la capture des poissons de petites tailles. C'est ainsi que dans cetocean, les prises de thonidés sous épaves représentent 48% des prises totales(moyenne sur cinq années).

Dans l'Atlantique, la stratégie du pêcheur semble différente: il recherchepréferentiellement des bancs de gros albacores et ce n'est qu'en cas d'échec qu'ilrecherche des épaves où il y a une prédominance de petits albacores.

Un aspect inattendu et nouveau de la pêche sous épave: dans la pêcherie dethonidés, dans la région équatoriale de l'Atlantique oriental, les OAF permettent lapêche de Iistaos alors que dans le passé cette espèce n'était pas capturée dans cettezone (fraction du stock cryptique de Iistao ?).

Les DCP semblent permettre l'accés à une biomasse profonde nonaccessible, comme mentionné ci-dessus à Tahiti.

2.2.7 Comportement

Le comportement des thons est-il différent sous un DCP et sous un OAF?Pour rester sous un DCP ancré, le poisson doit avoir un comportement actif c'est-à­dire qu'il doit nager en permanence pour rester dessous; alors que sous un OAF le

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poisson dérive comme l'épave. De plus si l'épave est située dans une zone où lesressources nutritives sont acceptables, il est sûr en restant près de l'OAF de resterdans la même masse d'eau.

En marge de la notion du comportement des poissons en liaison avec uneépave, une question originale a été évoquée à savoir: est-ce qu'une épave pourraitêtre considerée comme un réactivateur de banc? Des poissons isolés neprofiteraient-ils pas de la présence d'une épave pour former un nouveau banc?

En marge de ces problèmes, il en est un, à savoir le fait que les petitspélagiques ne réagissent pas aux OAF et qu'en revanche, ils sont attirés par desDCP. Cette particularité ne se rencontrerait qu'en Indonésie. Mais pour les petitspélagiques y-a-il un effet a9régatif par le haut ou par le bas? Cette question a étésoulevee quand un participant a présenté des systèmes agrégatifs pour petitspélagiques en forme de cône ancrés et se situant en pleine eau.

2.2.8 Nature de la relation poissons pélagiques et système associé.

y a t-i1 un apprentissage de la relation entre les poissons pélagiques et lesystème associé formé par l'épave ou peut-on parler de comportement inné? A cesujet, l'hypothèse de l'imprégnation comportementale des juveniles au contact d'uneépave a été émise. Ce concept est lié à l'ontogenèse. C'est-à-dire qu'une épave peutêtre un refuge pour un juvénile qui garderait en mémoire ce comportement.

2.2.9 Identification du stimulus (ou des stimuli) agrégatif(s) et son (leur)fonctionnement

La notion de hiérarchisation des stimuli et du déclencheur a été évoquée.C'est ainsi que si une partie du banc réagit à un "déclencheur", le reste du banc réagitnon pas au déclencheur mais à la fraction du banc qui elle aura réagit au déclencheur(notion d'auto-allumage). Mais des observations sur des bancs de petits pélagiques,montrent qu'il y a une atténuation très rapide des réactions.

2.3. Conclusions.

Tous les participants s'accordent à dire que les mécanismes à l'origine duphénomène d'agrégation sous une épave sont mal connus et qu'actuellement on enest encore à dresser le tableau d'hypothèses pour expliquer ce phenomène. A cesujet, la réunion de La Jalla en février 1992 a dressé le tableau de ces hypothèses(IATTC, 1992). Notre réunion a permis de dresser les thèmes de recherchesprioritaires et de bâtir des plans d'action pour l'avenir.

3. RESUME DU DEBAT DE SYNTHESE

Parmi les questions soulevées au cours de ces débats, il ressort que le thème"caractérisation et dynamique de l'agrégation", celui de l'''identification dustimulus (ou des stimuli) agrégatif(s) et son (leur) fonctionnement" et celui de la"simulation du phénomène agrégatif" seraient des thèmes de recherchesprioritaires. Le débat de synthèse, qui a eu lieu au cours de l'ultime séance a permisde batir différents plans d'actions de recherche. Par souci d'homogénéité, nousavons adopté un plan commun pour chaque action de recherche à savoir,l'Identification de la problématique, la ou les Solution(s) proposée(s), la ou lesAction(s) de recherche et enfin les Moyens à mettre en oeuvre pour y parvenir.

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Après discussions, le deuxième protocole expérimental serait plus "facile" àmettre en oeuvre que le premier.

2. L'identification du stimulus pourrait se faire de façon plus empirique endéplacant un bon DCP pour vérifier jusqu'à quelle distance il ne serait plus capabled'attirer les poissons.

3. Pour identifier le fonctionnement de l'agrégation il serait souhaitable deplacer un réseau de DCP (ou une matrice de DCP) pour, à partir d'une méthodologierigoureuse (carré latin), étudier différents facteurs à savoir, la distance à la côte,l'espacement entre DCP, etc..

3.1. Caractérisation et dynamique de l'agrégation

Identification de la problématique:Qu'elles sont les espèces associées avec des objets agrégatif flottants ou lesdispositifs concentrateurs de poissons ainsi que leurs structures de tailles?

Solutions proposées:- necessité d'augmenter les informations fines sur les DCP (espèces, tailles,

heures d'arrivée sous ou près du DCP, heures de départ du DCP) ;- utilisation d'un DCP instrumenté (DCPi) avec un sondeur acoustique

interrogeable à distance ;- étude de la faune associée au DCP et de la chaîne alimentaire.

Actions de recherche:Quantification intantanée sous un DCP ou un OAF :

élaboration de fichiers observateur;observateur, patron, super observateur travaillant la nuit avec un sonar;composition spécifique, échantillonnage de tailles ;récolte de données sur l'environnement, la faune associée;marquage de thons pour suivre les mouvements entre DCP ;imagerie vidéo pour l'étude d'une éventuelle stratification des espèces, des

tailles, du comportement animal.

Moyens à mettre en oeuvre:- Embarquement à bord de thoniers senneurs, de bateaux ravitailleurs

(supplies) et de bonitiers tahitiens.- Systèmes d'analyse automatique de l'image (ces systèmes existent pour

l'étude du comportement d'animaux en laboratoire).

3.2. Identification du stimulus (ou des stimuli) agrégatif(s) et son (leur) fonctionnement

Identification de la problématique: 1/ y a t-i1 un stimulus (ou des stimuli)susceptible(s) de déclencher la venue de poissons sous un OAF ou un DCP ?

Solutions proposées :1. L'identification du stimulus est difficile à faire sur des OAF en dérive aussi

conviendrait-il de travailler sur des DCP. Pour cela, deux protocoles expérimentauxs'opposent:

- soit de débuter l'expérimentation avec un morceau de bois et d'attendrequ'il devienne un bon DCP tout en mesurant au fur et à mesure tous les paramètresocéanographiques classiques (température, oxygène, turbidité, substanceschimiques -non définies-, chlorophylle, zooplancton, etc.) ;

- soit de débuter l'expérimentation avec Lin bon DCP et le "châtrer" jusqu'à cequ'il perde ses qualités agrégatives. Ce protocole prevoit le grattage ou un nettoyagede l'epave Ousqu'à employer des méthodes fortes, comme un nettoyage à l'eau dejavel).

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Actions de recherche:- Suivre les poissons marqués avec une marque acoustique;- "Ecouter" les sons (clapotis, choc des vagues, etc.) qu'un DCP serait

suceptible d'émettre (infra-sons, ultra-sons) ;- Utiliser un DCP instrumenté (DCPi) avec un sondeur acoustique

interrogeable à distance pour suivre l'''arrivée'' des poissons ;- Suivre à l'aide d'une caméra vidéo le comportement des poissons dessous

et autour du DCP.

Moyens à mettre en oeuvre:- Navire de recherche;- DCP instrumenté avec microphone passif, sondeur, etc. ;- Ballon équipé d'instruments et fixé au-dessus du DCP pour suivre à l'aide

d'une caméra vidéo le comportement des poissons autour du DCP ;- En aval de cette technique, il faut prévoir les systèmes d'analyse

automatique de l'image (ces systèmes existent pour l'étude du comportementd'animaux en laboratoire) ;

-Matrice de DCP ancrés.

3.3. Simulations

Identification de la problématique:Les techniques actuelles en matière de simulation du comportement animal

peuvent-elles apporter des solutions au problème des mécanismes d'agrégationautour d'une épave?

Solution proposée:Utiliser les techniques actuelles en matière de simulation du comportement

animal pour tester différentes hypothèses. Ce type de simulation reste le seul outildont on dispose pour une approche globale. D'où son importance dans les étudesécologiques où une vision synthétique est souvent très difficile.

Action de recherche:- Simulation du comportement animal;- Simulation de l'environnement (courants, zones d'enrichissement, dérive

d'OAF) ;- Test de différentes hypotèses d'agrégation.

Moyens à mettre en oeuvre:- Moyens de calcul ;- Données d'environnement à faible maillage spatial et temporel Gour/mile) ;- Réunir des compétences dans les domaines du comportement, de la

physiologie et de l'environnement des poissons associés à des compétences dansles domaines de l'intelligence artificielle et de la simulation du comportement animal.

3.4. Conséquence de l'agrégation en matière de dynamique des populations.

Nous avons vu plus haut que ce sujet n'a pas été abordé. Il est suggéré lacréation d'un groupe de travail particulier.

3.5. Conclusions

Pour réaliser ces types d'actions de recherche, il est évident aux yeux detous, qu'il faudra élargir le cercle des compétences en la matière. La création d'unréseau de laboratoires travaillant sur ces thèmes de recherche a été évoquée.

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992

4. DOCUMENT CITE

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IATTC 1992.- International workshop on the ecology and fisheries for tunasassociated with floating objets and on assement issues arising from the association oftuna with floating objets. Scripps Institution of Oceanography 1 february 11-14, 1992.Preliminary agenda Version 2.0.

REUNION AICA

ATIRACTION DES POISSONS PELAGIQUES PAR DES OBJETSFLOTIANTS

(FIXES OU DERIVANTS)

CENTRE ORSTOM DE MONTPELLIER

25/26JUIN 1992

ORDRE DU JOUR

JEUDI 25 : Etat des connaissances actuelles.

08h30-09h30: Rappels sur le comportement grégaire * (M. SORIA et L. DAGORN)

09h30-11 hOO : La pêche à la senne en mer de java: les dispositifs agregatifs etl'attraction lumineuse *. M. POTIER, T. BOELY, D. PETIT, SUBHAT NURHAKIM

11 hOO-12hOO : Informations apportées par les pêches commerciales sur l'associationthons-objets flottants * (A. FONTENEAU)

14h00-16h00: Méthodologies expérimentales et d'observations directes utilisablespour l'étude du comportement des poissons pélagiques *. (P. FREON, F. GERLOTTOet M. SORIA)

16h00-18h00: Pêche thonière et objets flottants: situation mondiale et perspectives.Bilan des connaissances et lacunes * (A. FONTENEAU)

VENDREDI 26 : Propositions de recherches.

08h30-10h00: Recherches liées à la pêche commerciale (J.P. HALLIER)

10h00-12h00: Recherches expérimentales et les dispositifs de concentrations depoissons * (P. BACH)

14h00-15h30: Modèles et simulations: pourquoi? *(L. DAGORN)

15h30-18h00: Propositions concrètes de recherches.

* Textes des exposés introductifs reproduits en Annexe III

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LISTE des PARTICIPANTS

François-Xavier BARD / ORSTOM AbidjanPascal BACH / ORSTOM MontpellierChristophe BENE / IFREMERPatrice CAYRE / ORSTOM MauriceJacques CHABANNE! ORSTOM ParisChristian CHABOUD ORSTOM MontpellierFrançois CONAND / ORSTOM BrestLaurent DAGORN / ORSTOM MontpellierPatrice DEWALS / ORSTOM SeychellesPierre-Yves DREMIERE / IFREMERAlain FONTENEAU / ORSTOM DakarPierre FREON / ORSTOM MontpellierJean-Claude GAERTNER / IFREMERFrançois GERLOTTO / ORSTOM MontpellierMartin HALL / lATTC USAJean-Pierre HALLIER / ORSTOM SeychellesAlain HERVE / ORSTÙM AbidjanErwan JOSSE / ORSTOM TahitiDidier JOUFFRE / ORSTOM MontpellierMarc LEGENDRE / ORSTOM MontpellierFrédéric LEPROUX / EVAAM TahitiEmile MARCHAL / ÙRSTOM ParisOle MISUND / NorvègeSubhat NURHAKIM / IndonésieDidier PETIT / ORSTOM IndonésieRenaud PlANET / ORSTOM NouméaMichel POTIER / ORSTOM IndonésieClaude ROGER / ORSTOM MontpellierJacques SACCHI / IFREMERJean-Michel STRETTA / ORSTOM MontpellierWill TESLER / Russie VNIRO

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Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSrOM Montpellier juin 1992

EXPOSES INTRODUCTIFS

Rappels sur le comportement grégaire. Marc SORIA et Laurent DAGORN

La pêche à la senne en mer de java: les dispositifs agregatifs et l'attractionlumineuse. Michel POTIER, Thierry BOELY, Didier PETIT, SUBHAT NURHAKIM

Informations obtenues à partir des pêches commerciales sur l'association thons­objets flottants. Alain FONTENEAU

Méthodologies expérimentales et d'observations directes utilisables pour l'étude ducomportement des poissons pélagiques. Pierre FREON, François GERLOTTO etMarc SORIA

Pêche thonière et objets flottants: situation mondiale et perspectives. Bilan desconnaissances et lacunes. (Rapport de synthèse sur le Groupe de Travail lATTC :Objets flottants et thons présenté à la 12ème semaine des pêches Açores, mars1992). Alain FONTENEAU

Recherches liées à la pêche commerciale Jean-Pierre HALLIER

La recherche expérimentale et les dispositifs de concentrations de poissons. PascalBACH

Modèles et simulations: pourquoi? Laurent DAGORN

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Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992

RAPPELS SUR LE COMPORTEMENT GREGAIRE

Marc SORIA et Laurent DAGORN

1. DEFINITIONS

Comportement grégaireLe grégarisme est la tendance des animaux à former des groupes sociaux

comme les troupeaux de mammifères, les bandes d'oiseaux ou les bancs depoissons. L'attraction mutuelle des congénères d'un groupe social sous-entend uncertain degré de coordination dans leur comportement.

AgrégationLes agrégations sont des rassemblements d'animaux d'une ou plusieurs

espèces. Une agrégation est le résultat de l'attraction individuelle des animaux versune caractéristique précise de l'environnement. On parle d'agrégation lorsqu'iln'existe aucune attraction sociale (Eibl-eibesfeldt, 1984).

Il faut impérativement différencier le groupe social de l'agrégation. Le groupesocial se caractérise par l'attirance individuelle des animaux entre eux alors quel'agrégation résulte de l'attraction de chaque individu par des facteurs précis del'environnement.

2. EXEMPLES D'AGREGATION

Dans le règne animal, les phénomènes d'orientation faisant intervenirl'humidité, la température, l'intensité lumineuse ou les ondes acoustiques sont variés.

. Par exemple, le cloporte a un comportement de recherche active des zones humides.Ce comportement de recherche cesse dès que les conditions favorables sonttrouvées. C'est pourquoi les animaux sont agrégés autour des régions les plushumides.

Certaines taxies positives, notamment chez les insectes, entraînent des« agglutinations» parfois spectaculaires autour de la source de stimulation. Nouspouvons citer aussi le cas d'un point d'eau en savane. A une certaine heure de lajournée, des animaux de diverses espèces se regroupent autour de la mare pours'abreuver. Chaque animal individuellement se dirige vers le point d'eau et l'ensemblede tous les animaux concentrés en ce lieu forme une agrégation.

3. CARACTERISTIQUES DES COMPORTEMENTS GREGAIRES

A partir de la seule nature des sources de stimulation, il est parfois difficile dedistinguer celles qui sont des agents capables de provoquer une modification ou uneexcitation de l'organisme de celles qui régissent des comportements particuliers telque le comportement grégaire. Le rôle d'un facteur environnemental pour uneagrégation d'individus n'exclut pas que ce facteur puisse provoquer la formationprovisoire de groupes sociaux. Par exemple, c'est le cas des langoustes quimarchent les unes derrière les autres en longues files lors de leur migration alorsqu'en temps normal elles vivent séparément dans les infractuosités du substrat. C'estaussi le cas des criquets qui se déplacent en nuage à travers le désert en suivant descourants d'air favorables alors qu'en dehors des périodes de migration, ils viventisolément.

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Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992

Le contrôle social du comportement d'un individu et les indicesenvironnementaux utilisés par un animal pour contrôler son comportement ont étémis en évidence par les travaux de Tinbergen sur les mécanismes de contrôle et lesfonctions du comportement animal ainsi que par ceux de Lorenz sur les mécanismesinnés du déclenchement. Ces travaux ont montré qu'il existait dans l'ensemble durègne animal des caractères morphologiques et des manifestationscomportementales qui ont pour fonction de susciter une réponse chez un autreanimal. En éthologie, ces stimuli-signaux sont désignés sous le terme dedéclencheurs. Lorenz a montré que le stimulus-signal et la réponse spécifique qu'ildéclenche s'étaient adaptés l'un à l'autre au cours de l'évolution. Les reponsescomportementales dépendent d'un stimulus adéquat mais également du contexte etde la motivation du sujet.

Prenons l'exemple du comportement de fuite. Chez les animaux grégaires, cecomportement implique des interactions entre individus plus complexes qu'unesimple réaction à un stimulus du milieu. La fuite est provoquée par un ensemble defacteurs externes, tels que la forme de la source de stimulation, son intensité ou ledegré de motivation de l'animal. Pour illustrer cette idée, il n'est pas rare d'observerdes animaux s'approcher de prédateurs de l'espèce et les maintenir dans leur champde perception tant que le comportement de ces prédateurs ne présente pas tous lessignaux de danger reconnus. Ainsi, on a pu observer des petits poissons pélagiquescôtiers s'approcher de prédateurs tels que les barracudas sans pour autant êtreeffrayés. Le comportement de fuite dépend également de l'état de motivation desindividus. L'approche vers un prédateur est donc fonction du niveau de peur et decuriosité propre à l'individu voire à l'espèce.

Il existe des comportements particuliers qui, en suscitant une réponse chezdes con,9énères, les amènent à modifier leur comportement initial vers une conduiteprivilégiee. Les mouvements intentionnels entrent dans cette catégorie. Cesmouvements donnent aux autres animaux une information. Par exemple, les pigeonsdans une bande sont attentifs à tous les mouvements d'intention de vol des autresoiseaux. Un pigeon qui quitte la bande n'apporte aucune perturbation chez les autressi les mouvements d'intention normaux ont été effectués. Si au contraire un membrede la bande s'envole soudainement sans avoir montré des mouvements d'intentionde vols normaux, tous les oiseaux s'envolent. Ainsi, l'absence des mouvementsd'intention de vol normaux est un type de signal d'alarme.

Le terme de déclencheur ou stimulus-signal est utilisé pour toutcomportement ou structure par lequel une communication s'établit. La recherche etl'analyse de ces stimuli-signaux sont donc essentielles pour distinguer lesagrégations issues de l'attraction d'individus vers une zone donnée, des groupessociaux issus de comportements grégaires.

4. LE COMPORTEMENT GREGAIRE CHEZ LES POISSONS PELAGIQUES

4.1. Dé'finition du banc

A partir des analyses effectuées par Breder (1959), Radakov (1972) et Shaw(1978), nous définirons un banc de poissons comme un groupe provisoired'individus, généralement de la même espèce, de la même taille et dans la mêmepériode du cycle biologique. Les poissons sont unis par une attraction mutuelle etprésentent différents degrés de coordination qui leur permettent de nager en groupepolarisé. Ils maintiennent constamment des contacts, visuels le plus souvent, maiségalement acoustiques ou olfactifs. Les individus peuvent à n'importe quel momentmanifester des actions organisées qui sont autant de conduites biologiquement utilespour tous les membres du groupe. On observe une synchronisation des mouvementsindividuels à l'intérieur du banc.

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Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992

4.2. Distinctions entre agrégation et banc

Les études sur la stabilité spatio-temporelle des bancs de poissonspélagiques (taille des bancs, dispersion et déplacements verticaux au cours dunycthémère) ont montré l'importance de l'intensité lumineuse sur le contrôle et"ajustement de l'organisation sociale. Ce facteur régit souvent la présence oul'absence d'organisation: les poissons pélagiques tropicaux forment des bancsdenses pendant la journée et se dispersent au cours de la nuit. Ils passent en 24heures d'une phase grégaire à une phase agrégative.

Cependant, précisons que des animaux avec un comportement grégairepeuvent former des agrégations. Les thons, animaux grégaires, ont une fortetendance à vivre en bancs. Pendant un temps donné, ce banc représentera uneunité. Si un facteur de l'environnement attire les bancs (front thermique, mont sous­marin, épave, DCP, ...), ils se retrouveront tous pour former une agrépation de bancs.Lors de cette agrégation, une restructuration des bancs pourra entralner par exemplela formation d'un banc plus gros ou une désorganisation de ces bancs.

De même, une concentration suivie pendant 24 heures lors d'une prospectionacoustique en région tropicale montrait une répartition très hétérogène de jourcomme de nuit. Des bancs compacts côtoyaient des structures plus ou moinsdispersées. Ainsi, cette concentration pourrait être une agrégation de poissons issued'une attraction vers une zone favorable du point de vue écologique dans laquelle,sous l'effet de divers déclencheurs, des comportements grégaires s'exprimeraient.Cette concentration pourrait aussi bien résulter de l'éclatement d'un super-banc enplusieurs petits bancs.

4.3. Analyse succincte des mécanismes comportementaux qui entrent en jeudans le grégarisme chez les petits poissons pélagiques

A partir des observations effectuées dans le cadre du programme EICHOANTen régions tropicales, plusieurs mécanismes comportementaux 9ui· rendent comptedu comportement gregaire ont pu être observés et analyses. Afin de mieuxappréhender la complexité et "hétérogénéité de ces mécanismes, nous citerons deuxexemples de fonctionnement distincts.

4.3.1. Exemple d'un mécanisme de déclenchement acquis

L'influence de stimuli visuels et auditifs provenant d'un bateau deprospection, de prédateurs ou de leurres de prédateurs, a été observée in situ de joursur des bancs de Clupéidés tropicaux. La structure interne, la forme extérieure ou levolume d'un banc ont des variations d'intensité suivant que le banc se trouve dansdes conditions stables ou en présence de perturbations. Les déclencheurs émisdéterminent les changements d'état du banc. A partir de ces résultats, que nous nedétaillerons pas ici, il semble que les comportements d'évitement d'un banc sontdéclenchés par la perception apprise d'une forme complexe et non par unmécanisme inné de déclenchement. Les mécanismes qui entrent en jeucorrespondraient à des modifications adaptatives des comportements sociaux desanimaux grégaires.

4.3.2. Exemple d'un mouvement instinctif

La réaction de plongée des bancs de poissons pélagiques est uncomportement qui semble se retrouver systématiquement à l'approche d'une formequelconque se déplaçant en surface. Le nombre et la force des stimuli concernésdans ce comportement détermineraient l'intensité de la réaction mais ne modifieraientpas son pattern. Ainsi, et contrairement aux phénomènes d'évitement cités

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précédemment, ce comportement de groupe aurait les caractéristiques d'unmouvement instinctif dont le commandement est issu d'une production intense etendogène d'excitation.

5. LES POISSONS PELAGIQUES ET LES OBJETS FLOTTANTS

On remarque la présence de poissons sous des objets flottants. A partir deces observations et des remarques précédentes, deux hypothèses en terme decomportement apparaissent.

5.1. Hypothèse 1 : le DCP est un facteur attractif causant une agrégation

Le regroupement s'effectue par accumulation progressive d'individus quipeuvent s'orienter vers ces objets par des mécanismes à courte ou à longue distanceet sont attirés par taxie sans élaborer de stratégie de recherche particulière.L'attraction connue des thonidés vers des discontinuités de l'environnement marin(front thermique, mont sous-marin, ...) et le fait que la réaction d'attraction estgénéralement indépendante des propriétés spatiales du stimulus représentent desarguments en faveur de cette hypothese. La plupart des observations réalisées sousces objets flottants indiquent que les thonidés seraient attirés en bancs. Bien que ladynamique de cette attraction ne soit pas encore bien connue, ceci pourrait indiquerque les objets flottants seraient des facteurs environnementaux qui orienteraient uneagrégation de plusieurs bancs. Quelle est la cause de cette agrégation? Noussavons que les objets flottants ne sont pas des zones nécessairement favorablesd'un point de vue trophique ou écologique. Le comportement de recherche denourriture ne serait donc pas le comportement impliqué.

5.2. Hypothèse 2: le DCP est un facteur de cohésion du banc

Le regroupement sous les objets flottants permettrait de maintenir, deprolonger et de stabiliser Lin comportement de banc vital pour l'espèce. Leregroupement serait alors éminemment social et correspondrait à un grégarisme. Ladiminution diurne de la biomasse autour des objets flottants indique qu'une fractionimportante de la biomasse quitte l'objet flottant pour y revenir la nuit (Fonteneau,1992). A l'inverse, des observations (Cayré et Chabanne, 1986; Hol/and, 1990) ontmontré que les poissons effectuaient des excursions nocturnes loin du DCP pour yrevenir au lever du jour. Bien que ces deux exemples s'opposent, ils plaident tousdeux en faveur de l'hypothèse suivante: les objets flottants seraient des déclencheurspour la cohésion des bancs.

6. CONCLUSION

En guise de conclusion, nous présenterons la troisième hypothèse: le DCPest à la fois Lin facteur attractif, responsable d'une agrégation, et un facteur decohésion des bancs favorisant le comportement grégaire des poissons. Est-il attractif(facteur d'agrégation) ou/et cohésif (facteur de grégarisme) ?

7. OUVRAGES CONSULTES

BREDER CM. Jr. (1951).- Studies on the structure of the fish school. Bull. Amer. Mus.Hist., vol. 98, 27pp.

CAYRE P. et J. CHABANNE. (1986).- Marquage acoustique et comportement dethons tropicaux (albacore et Iistao) au voisinage d'un dispositif concentrateur depoissons. Cah. ORSTOM, sér. Océanogr., vol. XXI, n02:167-183.

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EIBL-EIBESFELDT 1. (1984).- Biologie du comportement. Eds Naturalia et biologia. pp748.

HINDE, R. A. (1975).- Le comportement animal. Une synthèse d'éthologie et depsychologie comparative. P.U.F., Paris.

HOLLAND, K.N. (1990).- Horizontal and vertical movements of yellowfin and bigeyetuna associated with fish aggregating devices. Fish. Bull. US 88:397-402.

LORENZ, K. (1974).- Evolution et modification du comportement. Payot, Paris.

RADAKOV, D.V. (1973).- Schooling in the ecology of fish. Wiley and Sons, New York.

SHAW E. (1978).- Schooling fishes. American scientist, vol. 66 p166-175.

TINBERGEN, N. (1980).- L'étude de l'instinct. Payot. Paris.

WILSON, E.O. (1975).- Sociobiology. The new synthesis. Bekkrap. Preso,Cambridge, Mass.

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LA PECHE A LA SENNE EN MER DE JAVALES DISPOSITIFS AGREGATIFS ET L'ATrRACTION LUMINEUSE

Michel POTIER, Thierry BOELY, Didier PETIT, SUBHAT NURHAKIM.

En Indonésie l'utilisation des dispositifs agrégatifs pour la pêche est trèsancienne. Dés le début du siècle et dés l'apparition de la senne à poche (payang), lesradeaux sont employés pour concentrer le poisson. A partir de 1950, l'emploi de lalumière se généralise. Ces dispositifs se retrouvent dans l'ensemble des pêcheriespélagiques de l'archipel utilisant des sennes, des filets encerclants ou des lignes, ainsiqu'aux Philippines.

Dans la pêcherie à la senne tournante et coulissante de la mer de Java,l'emploi des radeaux et celui de la lumière sont associés. Les filets soulevés n'utilisentque la lumière pour concentrer le poisson.

1. LA PECHE A LA SENNE COULISSANTE.

1.1. Le radeau ou "rumpon".

Si la forme des radeaux varie beaucoup, le schéma général de constructionest toujours identique. Le radeau est constitué de quatre parties: un flotteur, uneligne, un attracteur et un lest. Ces différentes parties sont confectionnées à terreavant le départ du navire. Embarquées à bord, elles sont réunies lors du mouillagedes radeaux.

le flotteur est formé d'un assemblage de 4 à 5 perches de bambou de 6 à7,5 mètres de longueur et d'un diamètre de 8 à 10 cm Iiees entre elles. Une marqueportant le nom du senneur est fichée dessus et permet le repérage du radeau par lenavire.

La ligne tressée dans du chemisage de pneu ou bien en fibre synthétiqued'un diamètre de 9 à 11 mm, est d'une longueur égale à une fois et demie laprofondeur.

Divers objets servent d'attracteur. Dans le cas de cette pêcherie, ce sont desfrondes de palmier toutes insérées du même côté de la ligne. En général, les frondessont proches les unes des autres dans la partie supérieure de la ligne et espacées de25-30 cm. Cette section de la ligne est littéralement appelée "rumpon house". Ensuite,la distance entre les frondes est de 1,50 mètre. Enfin le dernier tiers de la ligne estdépourvu d'attracteur.

Le lest diffère selon la technique de pêche utilisée. C'est cette partie quipermet de différencier les divers types de radeaux. Ceux utilisés par les senneurs sontfaiblement lestés par une pierre de 20 à 25 kilos, reliée à une ancre en bambou.

La durée de vie de ces radeaux est d'environ un mois, ce qui correspond àune ou deux marées selon le type de senneur et la qualité frais, ou en saumure, dupoisson recherché. Diverses figures de radeaux utilisés en mer de Java sont donnéesen fin de texte.

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1.2. La lumière.

Cette pêcherie emploie deux types de lumière: des lampes "petromax" et deslampes électriques.

1.2.1. Les lampes petromax.

Ce sont des lampes à pétrole de type tempête. Utilisées depuis le début de lapêcherie vers 1975, elles font partie du système traditionnel de pêche. Maintenantelles sont placées par groupes de six sur un cadre rigide surélevé de 30 cm au­dessus du niveau de l'eau largué juste avant la pêche. Cette unité s'appelle un"bangkrak".

La fonction de ces lampes est de garder le poisson concentré en banc aumoment de la calée, de marquer l'emplacement de la concentration lorsque lesenneur file la senne et de maintenir le poisson dans la senne lors du virage de lacoulisse.

1.2.2. Les lampes électriques.

Leur introduction est récente (1987). Les lampes sont disposées sur des bâtismétalliques rabattables, fixés de chaque ce>té de la chambre de roue et sur l'arrière.Deux gros spots sont fixés sur le mât avant (Cf. figure), parfois un autre directementsur la proue.

L'équipement électrique est mixte avec des lampes Mercury de 250 watts surles bâtis et des spots Galaxy de 450 à 500 watts. Depuis peu, des lampes halogènesde 500 watts et même de 1 000 watts ont fait leur apparition. Les navires les plusrécents sont entièrement équipés de lampes halogènes.

La puissance électrique développée varie selon les navires de 5 000 et20 0000 watts, la puissance moyenne de la flottille étant de 8 240 watts par navire. Surles navires de construction récente, on note une nette tendance à l'augmentation dela puissance des lampes. La fonction de cet équipement est d'attirer le poisson etd'aider à sa concentration autour du navire et du radeau pendant la nuit.

1.3. Description de la technique de pêche.

La pêche se fait de nuit après concentration du poisson. En général, deuxcalées sont exécutées par nuit.

1.3.1. La technique traditionnelle.

1.3.1.1. La mise à l'eau des radeaux.

Le choix de l'emplacement des radeaux sur un lieu de pêche se fait enobservant la couleur et la transparence de l'eau. Si celle-ci est turbide, les radeaux nesont pas immergés. Une zone favorable possède typiquement des eauxtransparentes de couleur bleu-noir. La capture de poissons avec des lignes autourd'anciens radeaux est aussi un bon indicateur. Il en est de même avec l'observationde poissons en surface en fin d'après-midi. Jusqu'en 1988, les navires plaçaientjusqu'à une douzaine de radeaux dans la même zone.

Maintenant, lorsqu'une zone favorable est trouvée, quatre à cinq radeauxsont mis à l'eau à 500 mètres de distance les uns des autres. Les radeaux ne peuventêtre utilisés avant 3 ou 4 jours, temps nécessaire à leur peuplement. Toutefois, onpeut parfois observer des calées dés la première nuit suivant la mise à l'eau duradeau, sans que l'on puisse encore trouver une explication à ceci.

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1.3.1.2. Les opérations de pêche.

Choix du radeau. Cette opération débute en fin d'après-midi avecl'inspection par le senneur de tous les radeaux. A chacun d'entre eux, des lignes sontmises à l'eau. Celui où la capture est la meilleure est alors retenu.

Avant que le navire ne s'ancre à côté du radeau, le senneur manoeuvre demanière à trouver la meilleure position par rapport au courant et au vent. Le radeauest placé à environ 10 à 20 m de distance du navire, vers son arrière. Les lampes sontallumées dés que la manoeuvre est terminée, en général avant la tombée de la nuit.

Relevage du radeau. Les opérations de pêche débutent par la mise à borddu radeau. Celui-ci est relevé lentement sur le pont du navire avec le lest. La partiesupérieure de la ligne, environ 12 brasses, est remise à l'eau et placée contre le borddu navire. Les lampes Petromax sont ensuite installées sur leur cadre qui est mis àl'eau et gardé le long du navire. Durant toute cette préparation qui dure environ 30minutes, les lampes du navire sont progressivement éteintes de deux en deuxminutes.

La calée. Trois hommes se mettent à l'eau. Le "jurus arus", littéralementspécialiste du courant, indique au patron de pêche la direction du courant, la positiondu poisson et son sens de déplacement. Le "juru lampu", spécialiste lampe, estchargé de garder le cadre avec les lampes Petromax dans le fond de la senne jusqu'àce que celle-ci soit fermée. Le "juru rumpon", spécialiste radeau, effectue un travailidentique avec la partie restante du radeau.

L'ancre est relevée et le navire s'éloigne du radeau. Le senneur se déplacealors parallèlement à celui-ci et le patron de pêche reçoit des indications sur ladirection du courant et sur la position du poisson en provenance du jurus arus. Lasenne est alors filée en mettant à l'eau la coulisse-avant tenue par un membre del'équipage, équipé d'une lampe torche. Le navire effectue un cercle à pleine vitesse.Après fermeture, la senne est relevée par l'équipage. La poche est formée, puis lepoisson hissé à bord avec une salabarde.

Le coup de senne est rapide: trois minutes pour le filage, quinze pour lecoulissage et trente-cinq pour la formation de la poche.

1.3.2. Les évolutions.

Depuis 1987, l'attraction à la lumière prend de plus en plus d'importance. Il ya maintenant inversion des rôles, la lumière initiant la concentration et le radeaun'étant plus qu'un élément d'aide à la concentration et à la pêche. Cette évolution estsensible surtout chez les plus grands senneurs et chez les plus récents. Enconséquence le nombre de radeaux mouillés a beaucoup diminué et est passé à 3 ou5 par senneur.

La recherche du poisson s'effectue toujours en fin d'après-midi par repéragedes bancs en surface. Lorsque le patron de pêche estime la zone potentiellementintéressante, le navire est stoppé et les lampes allumées dès 17h15, avant la tombéede la nuit. Deux radeaux, appelés ''Tendah'', de conception traditionnelle sont mis àl'eau à l'avant et à l'arrière du senneur. Les flotteurs sont maintenant formés de blocsde polystyrène de 50 cm de côté.

En fin de phase de concentration du poisson, les deux radeaux sont relevés,La partie supérieure de celui placé à l'arrière est à nouveau immergée. A partir de cemoment, le reste des opérations ne change pas.

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1.4. Observations réalisées.

Nombre de radeaux. Celui-ci dépend de la saison de pêche. Lorsque lepoisson est moins abondant, décembre à juin, le nombre des radeaux est importantcomme si les pêcheurs voulaient multiplier les sources agrégatives. Lors~ue lescaptures sont elevées, le phénomène inverse s'observe (BOELY et al., 1988). Maisces observations ne tiennent pas compte de l'évolution récente de la pêcherie.

Influence de la lune. Celle-ci est importante. Pendant la nouvelle lune, lessenneurs effectuent deux calées par nuit, la première vers 21 hOO - 22h00, la secondeen fin de nuit autour de 03h30. En pleine lune, il n'y a qu'une calée en fin de nuit.

Les rendements paraissent plus élevés en nouvelle lune que pendant lapleine lune (WIJO PRIONO et al., 1991). Les résultats observés sur une marée enseptembre-octobre 1988 et en pleine saison de pêche, montrent que lors de lanouvelle lune les rendements sont élevés (1,9 tjnuit) et réguliers (1,6 à 2,5 tonnes).En pleine lune, les rendements fluctuent beaucoup plus, entre 2,4 et 0,5 tonnes parnuit, avec des calées nulles.

Les espèces. Les prises sont toujours plurispécitiques, avec uneprédominance de chinchards (Decapterus ssp.) (BOELY et al., POTIER et al.,SLlBHAT NURHAKIM et al.).

2. L'ATTRACTION LUMINEUSE SENSU STRICTO.

Des expériences d'attraction lumineuse ont été réalisées en Indonésie dansl'est indonésien et en mer de Java avec le NIO CORIOLIS. Le but de ces opérationsétait soit de vérifier les quantités présentes d'appât vivant, soit de collecter du poissonpour des opérations de calibration. La méthodologie appliquée était celle utilisée enNouvelle Calédonie: phase d'attraction, phase de concentration, pêche au boke-ami.

L'attraction lumineuse était faite avec des lampes de 1.000 watts,immergées et émergées. Le poisson répond facilement à cette attraction lorsqu'il estprésent sur la zone de pêche et en l'absence de clarté lunaire.

Pendant la phase d'attraction, il semble y avoir une sélection selon la taille,les plus petits poissons et les juvéniles apparaissant rapidement et se tenant au plusprès de la source lumineuse. Les poissons plus grands restent en profondeur ou bientournent régulièrement autour de la source lumineuse en se maintenant à unecertaine distance de celle-ci. Bien évidemment tout prédateur dérange ce schéma,ainsi que la houle et l'évitement du navire. La concentration peut tenir plusieursheures, mais la marée semblerait avoir une influence dans sa dispersion.

L'attraction du poisson peut être très rapide dans certains cas et la pêchepeut se faire sans attendre. Toutefois la réponse du poisson est le plus souventgraduelle sans qu'il soit possible de faire un rapprochement avec une espèceparticulière. Dans ce cas, il faut attendre plusieurs heures avant la pêche.

La phase de concentration. est la plus délicate. Il s'agit d'amener le poissonet de le stabiliser à l'intérieur de la zone d'action du filet employé, senne tournante ouboke ami. Les lampes sont graduellement éteintes et une seule, immergée, estconservée. Cette dernière est relevée doucement vers la surface pendant que sonintensité est diminuée petit à petit. Le poisson suit vers la surface et reste dans le halolumineux. Ici aussi, on assiste à une sélection par la taille, les plus grands poissonrestant vers l'extérieur du halo.

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La phase de concentration assure le tonnage. Actuellement elle paraît malmaîtrisée par les pêcheurs javanais qui hésitent à utiliser des lampes sous-marines.Des expériences vont être conduites a bord du N/O BAWAL PUTIH 1et de senneursjavanais pour améliorer cette technique.

Les senneurs restant fréquemment groupés, jusqu'à 20 navires sur quelquesmilles carrés, il n'est pas certain que la course a la puissance électrique entraîne demeilleures prises à partir d'un certain seuil, à déterminer. En effet il faut compter avecl'effet de dispersion et d'absorption des rayons lumineux qui est très important etaussi avec la gêne apportée aux navires voisins si ceux-là ne sont pas suffisammentéloignés les uns des autres.

3. PROBLEMES DE RECHERCHE.

3.1. Dynamique des populations.

Effort. Dans cette pêcherie, les senneurs ont jusqu'ici un rôle passif, la phasede recherche du poisson étant très courte. Le jour de mer comme indice d'effort serévèle donc peu précis et reflète mal la pression exercée sur les stocks. Un nouvelindice est donc à définir. Ce pourrait être le nombre de calées, le nombre de radeauxmis dans un secteur ou la puissance électrique développée sur une zone de pêche.Cependant, étant donné que le navires ne disposent pas de carnets de bord - laplupart des patrons de pêche ne sachant pas ecrire - et compte tenu de la nouvelleévolution notée dans cette pêcherie depuis 1987, la puissance électrique semblerelativement aisée à évaluer et pourrait servir d'indice.

Accessibilité. L'utilisation de dispositifs agrégatifs dans une pêcherie pose laquestion de leur présence et de leur utilité. Dans le cas de la pêcherie à la senne enmer de Java, plusieurs réponses existent. Soit les senneurs n'ont pas la possibilité depêcher à la "volée" sur des bancs en surface ou détectés autrement car lescaractéristiques techniques des navires ne permettent pas cet exercice, soit les bancssont peu importants et peu nombreux et le poisson est surtout dispersé. Dans lesdeux cas, il faut le concentrer et le 'fixer pour pouvoir le pêcher. C'est un problèmed'accessibilité à la ressource.

Disponibilité. La fluctuation du nombre de sources agrégatives dans unezone peut aussi re'fléter la disponibilité du poisson sur la zone. La multiplication de cessources serait liée à une disponibilité faible, leur réduction à une disponibilité forte.

L'évolution des techniques constatée depuis 1987 pose les deux aspects dela question. Dans un premier temps l'utilisation croissante des lampes électriquesrépond certainement à un souci d'augmenter l'accessibilité à la ressource, lespoissons s'agrégeant mieux autour des navires. En effet le radeau a une phase deconcentration de plusieurs jours alors que celle des lampes est quasi immédiate.Dans un second temps, l'abandon des radeaux au profit de l'attraction lumineusecorrespondrait aussi a un changement dans la disponibilité du poisson à partir de1990-1991.

Ce sont les points importants que l'étude actuelle se propose d'aborder.

3.2. Attraction lumineuse et comportement du poisson

La méthodologie suivante va être appliquée à partir de l'année prochaine surquelques senneurs et avec le Bawal Putih :

- Meilleure maîtrise de la phase de concentration, emploi de lampesimmergées et de rhéostats.

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- Etude avec l'échosondeur portable BIOSONICS de la phase d'attraction etde la situation du poisson par rapport aux sources lumineuses.

- Mesure et évaluation de la propagation de la lumière en surface, sous lasurface et en profondeur.

- Evaluation de l'efficacité des différents types de lampes, normales ethalogènes, essais de lampes de couleurs différentes, certains pêcheurs commençantà employer des lampes à dominante bleue.

- Identification des différentes espèces et de leur répartition par strates.

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bnmboos flonl

sea surface~

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rope

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RADEAU "RUMPON" UTILISE PAR LES SENNEUnS DE LA MERDE JAVA.

Lampes MERCURY (200 W)

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Rack

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Lampes GALAXY

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Lampes GALAXY (400-500 W)

Dis?osition générale àe l'équipement lu~ineux

à'un senneUT javanais.

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STADE 1

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Relevage du mouillage du DC? • bord du "RumpOn WiJaya".

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STADE 11

Filage de la senne. bord du "Rumpon W:l.Jaya".

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STADE 111

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STADE IVFin de virage de coulisse. bord du "Rumpon Wijaya".

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Daily catches for big purse seinerSeptember - October 1988.

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Source: Wijopriono et al, 1991.

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INFORMATIONS OBTENUES A PARTIR DES PECHES COMMERCIALES SURL'ASSOCIATION THONS-OBJETS FLOTTANTS

Alain FONTENEAU

1. INTRODUCTION - GENERALITES

Les présentes considérations ne portent que sur la pêche thonière, ce thèmebien identifie pouvant ensuite aisément servir de base aux discussions ultérieuresconcernant les autres pêcheries.

Les pêcheries constituent une énorme source potentielle d'informations surles associations entre objets flottants et poissons. Les recherches menées à partir denavires océanographiques ou de plate-formes spécialisées sont indispensables pourréaliser des observations fines et compréhensives sur le phénomène. Toutefois, lesobservations sur les navires de pêche sont, si elles sont bien conduites,irremplaçables pour apporter des informations de base sur les associations objetsflottant/thons :

- sur les potentiels réels de captures par espèce et par taille;- sur les espèces associées ;- sur les captures potentiellement réalisables sur un même objet plusieurs

jours successifs ;- etc.

En conclusion, disposer d'un accès aux navires de pêche est indispensablepour bien évaluer la nature de l'association thons-objets flottants, ces flottillescommerciales fournissant à bon compte la meilleure plate-forme d'observationsintensives.

Les objectifs potentiels des données provenant des pêches commercialespeuvent être classés en deux groupes:

(1) les informations biologiques et écologiques sur le phénomène de l'association.Ces observations peuvent être réalisées soit à partir de N.O., soit à partir de flottillescommerciales (les deux formules ayant des intérêts et objectifs distincts).

(2) les informations de base de la dynamique des populations indispensables pourprendre en compte les pêches sur objets flottants dans les évaluations des stocks etla modélisation de l'impact et du potentiel de ce mode de pêche. Les observationscommerciales sont dans ce domaine irremplaçables.

Le potentiel des résultats dépend en fait largement des modalités mises enoeuvre pour collecter les informations ainsi que de la fréquence et proportions despêches commerciales pratiquées sur objets flottants (Plus de pêche = plusd'informations, cas de l'Océan Indien avec 50% de prises sous épaves....).

2. LIVRES DE BORD + ECHANTILLONNAGES AU PORT DES TAILLES (ET DESESPECES)

Dans ce cas de base général, on dispose des informations suivantes (si leslivres de bord sont bien remplis ce qui est généralement le cas pour les thonierssenneurs français (12/20) et espagnols (18/20» :

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(1) des prises des espèces cibles (albacore, Iistao, patudo) par coups de senne surles objets flottants (par calée individuelle), avec une bonne connaissance de laposition exacte (degrés et mn) et de la date Gour); ce résultat peur être comparé àcelui observé sur bancs libres. On note toutefois que les thons capturés sous objetsflottants sont le plus souvent de petite taille; de ce fait ils ont tendance a êtreenregistrés comme "listaos" dans les livres de bord, alors que la prise est le plussouvent constituée par un mélange plurispécifique de listaos (dominants), mais aussid'albacore et de patudos. Seul un échantillonnage au débarquement (bien conduit..)de la composition spécifique peut permettre de reconstituer cette composition exacte.

(2) de la fréquence des calées nulles sur épaves.

(3) des tailles capturées (tailles et espèces débarquées sont en général déterminéespar échantillonnages au port).

(4) les données disponibles peuvent servir de base tant à des analyses bioeconomiques (rentabilité de la pêche sous objets), qu'en vue des évaluations destocks (GLM bancs libres épaves, Analyses Séquentielles de Populations en vue dedéterminer les fishing patterns sous objets flottants et en bancs libres).

Ces informations sont structurellement d'un intérêt capital; elles ont toutefoisle plus souvent de multiples limitations et biais potentiels :

(1) Certaines épaves ne sont pas notées dans les livres de bord par négligence ducapitaine; la calée est alors interprétée à tort comme ayant porté sur un banc libre.

(2) Les calées successives sur un même objet, intéressantes biologiquement, sont leplus souvent mal identifiées dans les livres de bord.

(3) Les captures enregistrées ne sont pas les captures réelles faites sur les objetsflottants, parce que les espèces jugées peu rentables (variables selon les flottes et lespériodes) sont rejetées a la mer sans jamais être enregistrées (thons et autresespèces).

(4) Les senneurs qui ont des cuves de grande capacité conduisent souvent àmélanger les prises de plusieurs calées dans une même cuve, avec des mélangespotentiels avec des bancs libres: difficile à bien échantillonnerl!!

(5) La nature exacte des objets flottants demeure le plus souvent inconnue (taille,nature, age, forme, etc...)

(6) la distinction entre objets naturels et artificiels est souvent mal notée : "épave" peutsignifier une épave naturelle ou artificielle.

(7) les objets flottants avec pas ou peu de thons (I.e.. ne justifiant pas une calée) nesont jamais notés, ce qui limitera les analyses de prises par calée.

3. OBSERVATEURS

Les programmes d'observateurs embarqués sur les thoniers apportent uneénorme masse d'informations très précieuses et plus fiables (si tout va bien...) quecelles des livres de bord. De fait les informations collectées par les observateurs sontstructurellement identiques a celles des livres de bord, mais plus détaillées et sans lesdivers biais structurels des livres de bord. Diverses conditions simultanées doiventtoutefois être réunies pour obtenir des résultats très significativement meilleurs queles livres de bord :

- taux d'observateurs significatif (Pacifique est, Indien, Atlantique) ;

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- format des observations adapté aux objets flottants (Pac.Est) et création defichiers informatiques détaillés ;

- observateurs entraînés à ce type d'observations et motivés;- échantillonnage des tailles et des espèces capturées sous épaves, y

compris des espèces rejetées;- bonne classification et analyse descriptive des épaves rencontrées et

pêchées;- etc.

Un cas presque idéal des observations qu'on peut ainsi obtenir est bienmontré par les travaux soumis par l'IATTC a la dernière réunion de La Jolla en Février1992 (Hall et al., 1992). La présence sur les senneurs des observateurs "dauphins" abien entendu aidé a la réalisation de ce programme aux résultats excellents.

Une limitation notable toutefois aux observations commerciales: elles neportent que sur les captures ramenées par le thonier à bord :

-les multiples espèces de petite taille présentes sous l'épave qui ne sont pascapturées restent "invisibles" ;

- celles situées trop en profondeur ou à trop grande distance de l'objet aussi.

4. QUELQUES AUTRES CAS POTENTIELS et INTERESSANTS d'OBSERVATEURSEMBARQUES SUR DES THONIERS:

A mi chemin d'un projet de recherches potentielles et du bon emploi desflottilles commerciales pour observer et mieux comprendre l'associationthons/épaves, des types particuliers d'observations pourraient apporter desinformations très intéressantes sur le com,P,0rtement agregatif des thons sous lesobjets flottants: les radeaux avec sondeurs/émetteurs.

L'embarquement d'observateurs sur des senneurs (Rospico) équipés deradeaux artificiels pourvus de sondeurs + bouées émettrices. Ce dispositif d'un coûtabordable semble fournir une masse d'informations considérables et du plus grandintérêt scientifique sur la dynamique de l'agrégation des poissons et des thons autourdes DCP. Leur emploi sur un senneur qui finit par capturer les poissons quand il lejuge pertinent serait très stratégique (plus que sur un N.O. incapable de pêcher...).

4.1. Navires auxiliaires espagnols

Les senneurs espagnols sont assistés depuis plusieurs années de naviresauxiliaires qui déploient des FAD et les visitent régulièrement. Ils pratiquent aussi demultiples essais de pèches expérimentales avec différents types de FAD, équipésd'appendices variés, de sources sonores ou lumineuses, placés dans diversesconditions hydrologiques. Une observation scientifique (par l'IEO) de cette plateforme halieutique serait clairement très instructive..

4.2. Objets entièrement immergés

On connaît par la publicité les radeaux immergés (cerf volants...) de Mr MacIntosh. Leur efficacité est probable, mais demeure mysterieuse. Des observationsréalisées à bord de thoniers utilisant ces dispositifs seraient intéressantes.

4.3. Objets remorqués

La littérature nipponne a fait état de l'emploi par certains thoniers d'objetsagrégatifs remorqués à petite vitesse, telle que le tapis géant présenté à la Jolla, ou lefaux requin-baleine en vente dans le commerce japonais. Ce type d'agrégation"active" mériterait plus amples observations, du fait de son type original.

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4.4. FAD = Thonier (en mouvement)

Ce cas est observé ponctuellement chez les senneurs qui fixent parfois desmattes, mais il est d'un intéret spécial chez les canneurs dakarois dont c'est le modede pêche presque exclusif. En effet les canneurs de cette flottille travaillent depuis unedouzaine d'années par paires, en se relayant pour exploiter des mattes de thons"géantes" que le canneur génère puis promene véritablement pendant plusieurs mois,en les exploitant activement. (Cf. Conférence de pèches des Acores en Mars 1992).Aucune observation scientifique n'a été réalisée sur cette pêche qui devrait rentrerlogiquement dans les présentes études. Ces observations devraient être conduites auplus vite avant que cette pêche ne disparaisse.

5. CONCLUSION

Les llottilles commerciales offrent donc à la science une plate-formed'observations structurellement unique et irremplaçable de l'association thons/objetsflottants.

Il apparait toutefois que, pour être pleinement utiles et fiables, cesobservations doivent être pratiquées par des observateurs scientifiques qualifiés etdans des conditions bonnes (taux de couverture suffisant, protocole d'observationsprécis, etc.) et variées (observations de différents types d'associations).

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METHODOLOGIES EXPERIMENTALES ET D'OBSERVATIONS DIRECTESUTILISABLES POUR L'ETUDE DU COMPORTEMENT DES POISSONS

PELAGIQUES

Pierre FREON, François GERLOTfO et Marc SORIA

1. INTRODUCTION

L'étude du comportement des poissons pélagiques peut être réalisée, soitindirectement à partir d'informations sur les pêches commerciales ou à partir desimulations, soit directement grâce à diverses méthodologies d'observation oud'expérimentation. Nous traiterons ici des outils et techniques d'observation directe(acoustiques, visuelles) et des expériences réalisables pour l'étude du comportementdes poissons pélagiques en général. Du fait de l'inexpérience de notre equipe surl'attraction des poissons par des objets flottants, nous n'approfondirons pas cetaspect particulier du comportement.

L'éthologie animale fonde la plupart de ses travaux sur des observations enmilieu confiné pour des raisons faciles à comprendre (facilité d'observation, contrôlede l'environnement). Cela est tout particulièrement vrai dans le cas des travaux sur lesorganismes aquatiques, difficiles à observer in situ. Toutefois, en ce qui concerne lespoissons pélagiques, les observations en milieu confiné trouvent rapidement leurlimite, même lorsqu'il s'agit de grands bassins. La taille des bancs et le volume d'eauhabituellement fréquentés par ces espèces sont en effet sans commune mesure avecles possibilité pratiques d'expérimentation. Nous avons tenté quelques observationsen milieu "semi-confiné" (grand enclos en filet installé en mer) sur des poissonspélagiques côtiers, mais nous avons là encore perçu les limites de tellesobservations. Aussi nous ne traiterons ici que des methodologies d'observation insitu, sans nier l'intérêt que peuvent présenter certaines observations in vitro, enparticulier d'étho-physiologie.

2. OBSERVATIONS VISUELLES

2.1. Observations visuelles sous-marines

Lorsque l'éclairement est suffisant, l'oeil humain reste encore le meilleurinstrument d'observation du fait de ses performances au niveau de la discriminationdes objets, de l'appréciation de la profondeur de champ, de l'angle de vision et del'efficience dans le suivi d'objets en mouvements. En contrepartie les observations nesont pas mémorisées de façon objective et pérenne et le traitement de l'informationest limité. L'observation visuelle directe reste un préalable souvent indispensable à lamise en oeuvre efficace d'observations enregistrées. L'expérience de notre équipesur les poissons pélagiques côtier indique que le poissons est peu perturbé par unobservateur immobile.

Les observations par photographie ou film sont désormais courantes.L'apport de la vidéo a été déterminant du fait du faible coût d'opération, de la grandeautonomie et surtout en raison des progrès réalisés ces dernières années au niveaude la sensibilité des capteurs. En effet, il était autrefois nécessaire de disposer d'unéclairage d'appoint dès que l'on dépassait quelques dizaines de mètres, et cetéclairage perturbait fortement les poissons. Grâce au système SIT (Silicone IntensifierTube) on a rapidement atteint la sensibilité de 10-4 lux, soit la possibilité de voir dansun milieu totalement obscur pour l'oeil humain. Les derniers modèles de camérasatteignent 10-6 lux, ce qui devrait permettre par exemple d'observer de nuit des

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atteignent 10-6 lux, ce qui devrait permettre par exemple d'observer de nuit despoissons par 100 m de fond, en milieu océanique. La prise de photographie surpapier connaît toujours les mêmes limitations de lumière (bien que la technologie dephoto-vidéo soit disponible, elle n'est pas à notre connaissance, appliquée pour desappareils de haute sensibilité) et l'emploi du flash est souvent indispensable. Celan'est gênant que si l'on cherche à obtenir des images rapprochées dans le temps.

A noter l'existence d'appareil combinant la photographie sur papier et la vidéodans un même boîtier et en utilisant une optique commune. Leur intérêt est depermettre un cadraQe parfait de la photographie, laquelle présente une qualitéd'image supérieure a la vidéo lorsque l'éclairement est suffisant (supériorité pourl'identification des espèces par exemple). En revanche si l'on ne recherche que desinformations sur la position des individus dans l'espace, les techniques dedigitalisation de l'image et d'analyse automatique présentent une large supériorité.Cependant l'analyse d'image en milieu ouvert sur des poissons présentant un faiblecontraste avec le milieu reste très délicate. Les problèmes majeurs sont:

- la reconnaissance des formes et la télémétrie dans un milieu à troisdimensions ;

- la superposition d'individus dans le cas des bancs denses;- les entrees et sorties d'individus dans le champ de vision.

Les caméras stéréoscopiques permettent de résoudre en partie les deuxpremiers problèmes. Toutefois l'exploitation des résultats est extrêmement lourde etpas encore automatisée à notre connaissance. Leur champs de vision est en généralétroit et leur intérêt pour les études ici envisagées reste discutable. Le couplage d'unecaméra et d'un sondeur permet de résoudre le problème d'échelle dans le cas d'unpoissons isolé. L'apparition d'objectifs montés dans un "dôme optique" et motoriséspermet, dans une certaine mesure, un suivi manuel (manette de commande).

2.2. Observations visuelles de surface

Il semble indispensable de disposer d'informations sur la distribution dupoisson dans un grand rayon autour des objets flottants.

Les bancs de surface peuvent être observés de jour par un observateurembarqué dans un avion ou un hélicoptère, tel que cela se réalise couramment danscertaines pêcheries commerciales (thons, menhadens). Afin de dépasser les limitesde telles observations (couverture nuageuse, vision nocturne impossible en l'absencede bioluminescence) des techniques complémentaires ont été développées ou sonten cours d'étude. L'observation de nuit par caméra à haute sensibilité a été mise aupoint en Afrique du Sud et aux USA pour les petits péla~iques côtiers. L'utilisation duSAR (Synthetic Aperture Radar) a été récemment experimenté avec succès sur lesbancs de thons en France et au Canada. L'utilisation du L1DAR aéroporté (laser) esten cours d'expérimentation et les dernières informations font état d'une réduction dupoids du matériel permettant son embarquement sur de petites unités, et d'unepénétration accrue du faisceau Ousqu'à 50 mètres en milieu transparent). Ce dernieravantage parait déterminant, tout particulièrement pour les petits pélagiques qui sesituent souvent en sub-surface ou qui, lorsqu'ils sont en surface, provoquent desdéformations faibles de cette dernière.

3. ACOUSTIQUE

Les méthodes acoustiques sont de deux types essentiels :- méthodes "actives", où l'information est extraite des échos renvoyés par les

cibles à partir d'un signal généré par l'équipement;- méthodes "passives" où il s'agit d'analyser les bruits émis spontanément par

les organismes ou le milieu.

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Néanmoins pour des raisons méthodologiques nous suivrons un autre plan,en distinguant les méthodes d'observations acoustiques de la "bioacoustique",laquelle rassemble les méthodes passives et les émissions de bruits imitant les bruitsnaturels

3.1. Méthodes d'observations acoustiques

Le sondeur verticalIl en existe plusieurs types et les méthodes et les informations qu'ils

fournissent sont différentes :- le sondeur à faisceau simple. Il émet un signal ultrasonore dans une gamme

étroite durant un instant très bref puis reçoit les échos qui sont analysés. Ce sondeurest utilisé essentiellement pour les observations en routine, et en particulier lesprospections sur des grandes surfaces. Il est simple d'emploi et les informationsfournies sont nombreuses. En contrepartie son utilisation est limitée par lecomportement du poisson (évitement), la portée (suivant les cas, de quelquesdizaines à quelques centaines de mètres), la précision des informations souhaitées(plus elles sont précises, plus la portée est limitée), les conditions du milieu (sensibleau mauvais temps). Enfin les informations ont surtout une valeur statistique, et l'on nepeut que difficilement individualiser les échos. Il est donc surtout utilisé pour desévaluations (écho-intégration) et pour observer les structures spatiales desdistributions de poissons. En ce qui concerne les thons, peu de campagnes ont étéfaites avec ce matériel, car en principe il suppose que les poissons soient répartis defaçon "homogène" sur une zone relativement circonscrite, pour d'évidentes raisonsde coût de campagnes. Son intérêt comme matériel de suivi sur un point fixe est plusnet: il peut être mouillé en un point et enregistrer durant des jours les mouvementsdes organismes à sa verticale (observation vers le bas aussi bien que vers le haut) ;

- les sondeurs à faisceau partagé (dual-beam ou split-beam). Son utilisationest la même que le sondeur à faisceau simple, mais les informations reçuespermettent une étude individuelle des échos (taille du poisson, vitesse dedéplacement vertical, voire horizontal). Ses avantages et limitations sont les mêmesque dans le cas précédent. Il est plus cher, plus délicat d'utilisation, et les donnéessont plus complexes à analyser. On l'utilise comme un sondeur à simple faisceau,dans une prospection en radiales, où les données sont les mêmes queprécédemment (écho-intégration), mais il fournit en outre des histogrammes destailles de poissons rencontrés. On peut donc mieux obtenir une évaluation des stockset des connaissances sur les structures démographiques des populations. Sonutilisation en point fixe de routine sur une longue durée est moins envisageable car laquantité de données est considérable (mais possibilité d'enregistrer les échos sursupport magnétique en routine, à conditions de pouvoir réalimenter l'enregistreur ­magnétophone- en bandes magnétiques toutes les 2 heures...) ;

- le sondeur à faisceau multiple. Il s'agit d'un sondeur émettant sur plusieursfaisceaux contigus simultanément. Il fournit donc une vision en trois dimensions desdistributions sous le navire (déplacement des 2 dimensions d'un plan vertical le longde la 3ème dimension, horizontale, qui est la route du navire), au lieu des deuxdimensions obtenues par les sondeurs précédents (la verticale et la route du navire).Ce type de sondeur est encore très peu utilisé (voir sonar).

Il pourrait donner sans problèmes une image en deux dimensions (le planvertical) des distributions sous un DCP dans le cas d'une utilisation en pOint fixe.Problème: les données doivent être enregistrées sur support vidéo;

- le sondeur à large bande. Au lieu d'émettre sur une bande de fréquenceétroite, ce sondeur émet sur une gamme de plusieurs fréquences. Les échos fontl'objet d'une analyse spectrale, et les différences des réponses dans les gammes defréquences permettent (en principe) de pouvoir reconnaître des espèces (spectresdes échos différents suivant les espèces). Ce matériel est pour le moment strictementexpérimental et aucun travail de routine n'a été réalisé à ce jour. On a pu toutefoisréaliser des observations proches de cela par l'emploi simultané de plusieurs

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sondeurs monofréquence, dont les différences de réponse ont pu aider à ladifférentiation entre plancton et poisson, par exemple. Ceci pourrait aussi êtreappliqué pour différencier des groupes de poissons anatomiquement très différents.Pratiquement sans grand intérêt dans le cas des DCP (sauf pour les études sur lescouches diffusantes ?) ;

- le sondeur paramétrique. 1/ s'agit d'une classe tout à fait différente desondeurs, de par leur conception. I/s ont deux intérêts principaux: leur faisceau esttrès fin, ce qui permet leur utilisation dans des conditions interdites aux autreséquipements (en prospection horizontale dans de très faibles profondeurs, parexemple), et on peut facilement faire varier leur fréquence d'utilisation (application enfaisceau large bande). En contrepartie ils ont, de par leur principe même, une portéefaible (quelques dizaines de m au maximum). Peu de travaux ont été réalisés avecces équipements, mais des développements sont en cours.

Le sonarQu'il soit à simple faisceau ou multi-faisceaux, son utilisation est la même: il

émet dans une direction variable en site et gisement (mais habituellement il esthorizontal), ou dans toutes les directions à la fois, et fournit des informations sur lesbancs. On l'utilise de deux façons:

- en suivi de bancs. Une fois un banc reconnu par le sonar, il peut être suividans ses évolutions aussi longtemps qu'il reste à sa portée (suivant les équipements,la portée est un rayon de quelques centaines à plusieurs milliers de mètres). le sonarest capable de suivre le banc dans ses plongées. On peut dans certains cas mesurerles dimensions du banc et en déduire le poids. Il s'agit d'un équipement volumineuxqu'on ne peut envisager de laisser sur une bouée instrumentée: l'intervention actived'un opérateur est indispensable. Certains équipements nouveaux sont de petite tailleet particulièrement bien adaptés à des études de comportement (SIMRAD FS 3300),mais leur portée est réduite à environ 100-200 m (mais ils peuvent être immergés àplusieurs dizaines de m de profondeur) ;

- en cartographie. Le sonar émet sur un seul faisceau, il est placéhorizontalement et dirigé perpendiculairement à la route du navire. " est utilisé pourcompter les bancs pélagiques. Cette utilisation permet de corriger une éventuellesous-estimation de la biomasse par sondeur verticale due à l'évitement latéral despoissons en bancs. Cette méthode est de peu d'intérêt dans le cas des DCP.

Suivi par marquage acoustiqueIl s'aQit d'une technique relativement ancienne dans son principe, mais qui

n'a été que recemment appliquée au milieu marin en raison des dernières avancéestechnologiques sur la miniaturisation des marques, leur puissance d'émission et leurautonomie. Toutefois la limite physique liée a la taille minimale de l'antenne d'émissionempêche encore son utilisation chez les espèces pélagiques côtières fragiles(clupéidés) et/ou de petite taille. Seuls les chinchards et les maquereaux sontsusceptibles de bénéficier de ce type de marquage à l'heure actuelle (nous netraiterons pas ici des marques passives dont le faible rayons d'action limite l'emploi insitu). Le comportement des thonidés autour des DCP a pu être étudié à l'aide de cesmarques. Des capteurs de profondeur et de température sont couramment intégrésdans ces marques relativement volumineuses (internes ou externes). Dernièrementun capteur d'angle d'inclinaison du poisson a éte intégré.

La bioacoustique.1/ s'agit de l'étude des sons émis par les organismes vivants, généralement

dans le spectre audible (mais pas obligatoire). Les instruments sont ceux del'acoustique à terre: microphones, enregistreurs, etc.. , mais leur coût est plus élevédu fait d'une utilisation dans le milieu aquatique. La bioacoustique a deux utilisationsessentielles: écoute passive et émission de stimuli sonores.

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Ecoute passive.Elle présente deux types de recherches :- reconnaissance des espèces et de leur comportement (spectres sonores

fonction de caractéristiques specifiques et physiologiques). la connaissance desspectres sonores permet (ou devrait permettre) de définir l'état des espècesprésentes dans un lieu donne et le type d'activités accomplies dans cet endroit;

- étude de l'environnement sonore des espèces et de leurs réactions face àcet environnement (par exemple: impact des bruits émis par les prédateurs, lesbateaux de pêche, etc.). Les signaux acoustiques sont ceux qui se propagent le plusloin dans l'eau, et ils prennent la place des informations visuelles dans le milieuterrestre. Les réactions et les mouvements des poissons sont donc étroitement liés àde tels stimuli. L'étude des DCP ne devrait pas faire l'économie de ce genre d'étude.

La simulation sonore.Elle consiste à reconnaître un bruit naturel, à le synthétiser et à l'émettre pour

un objectif particulier. Dans la plupart des cas on utilise ces bruits artificiels soit pourattirer les animaux dans un lieu donné (leurre), soit pour leur faire fuir une région. Sil'utilisation comme répulsif ne semble pas donner des résultats fabuleux(accoutumance), l'attraction semble plus prometteuse (crabes du Kamtchatka).L'émission de bruits de synthèse dans le cas d'études sur les DCP pourrait êtreenvisagée pour permettre de mieux comprendre les mécanismes du comportementd'agrégation.

4. LES SUPPORTS D'OBSERVATION

4.1. Bateau de recherche

Nous avons vu que les sonars conventionnels multi-faisceaux ne peuvent êtreinstallés à poste fixe que sur la coque de gros navires de recherche. Les autreséquipements, acoustiques ou visuels, peuvent en revanche être embarqués sur depetites unités, voire non pontées lorsqu'il s'agit de travailler dans des zones côtièresabritées. la portabilité de certains équipements, alimentés par batterie, permet danscertains cas d'opérer à partir d'un Zodiac (vidéo, sondeur vertical). Dans le cas dumilieu océanique on sera confronté au problème de la perturbation engendrée par unmoyen naviguant nécessairement volumineux et bruyant.

4.2. Bouée instrumentée

Ces bouées permettent de s'affranchir, dans une certaine mesure, desproblèmes posés par la perturbation du bateau et la durée de l'observation. Uncertain nombre de projets existent, mais peut ont été réalisées. On peut en principeassocier sur ces bouées du matériel d'observation optique et acoustique (active etpassive), des capteurs de paramètres de l'environnement (température, salinité,turbidite, courants, oxygène dissout, ...), ainsi que des leurres acoustiques. Cematériel étant extrêmement coûteux, se pose le problème des malveillances.

4.3. Véhicules sous-marins

On distingue trois grandes catégories de véhicules sous-marins:- les véhicules habités, qui sont coûteux, volumineux et bruyants et dont

l'utilité pour les observations de poissons pélagiques reste à démontrer;- les véhicules remorqués, qui sont surtout utiles pour les observations

d'engins de pêche traînants en activité, ou pour les observations de poissonsdémersaux;

- les véhicules autonomes, ou ROV (remote observation vehicules), quiprésentent un large éventail de modèles en fonction du type d'utilisation. Ces enginssont généralement auto-propulsés et relativement mobiles. Leur difficulté d'utilisation

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réside dans leur ombilic qui limite leur rayon d'action, en particulier en cas de fortcourant. Les dernières générations sont télécommandées par ultrasons. Dans tousles cas leur déplacement dans le milieu et le bruit généré par leurs hélices peuventprovoquer des réactions de fuite des poissons. Toutefois il serait intéressant de lesessayer autour des DCP où l'on peut espérer une habituation du poissons à desmouvements lents de l'engin.

5. CONCLUSION

L'observation des poissons in situ reste très difficile même si les dernièresavancées technologiques permettent quelques espoirs d'amélioration. Le casparticulier des observations près des objets 'flottants est probablement le plusfavorable à ces techniques du fait que le poisson est plus facilement localisable et,dans une certaine, mesure "fixé". Concernant l'observation visuelle des thons, ondispose de plus de l'avantage de travailler dans un milieu relativement transparent, etavec des animaux de grande taille. L'absence de contraste des poissons pélagiquesavec leur milieu reste un problème qui peut être en partie résolu par des observationsà contre-jour.

L'association de diverses techniques d'observation (visuelles, acoustique)pourrait permettre de résoudre certains problèmes, mais en contrepartie le coût deséquipements risque de devenir rapidement prohibitif. Il est indispensable, d'une partd'effectuer des essais préalable in situ avant d'investir dans ce type d'équipement(location, emprunt à d'autres équipes de recherche), d'autre part de définirprécisément le cahier des charges en fonction de protocoles expérimentaux précis.

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Rapport de synthèse sur le Groupe de Travail lATTC : Objets flottants et thonsprésenté à la 12ème semaine des pêches

Açores, mars 1992.

PECHE THONIERE ET OBJETS FLOTTANTS:

SITUATION MONDIALE ET PERSPECTIVES

Alain FONTENEAU

1. INTRODUCTION

Cette note fait un bilan de la situation actuelle dans le monde des pêcheriesthonières qui capturent des thons associés à des objets flottants. Ce travail fait unrésumé synthétique des travaux du premier groupe de travail organisé en février 1992par l'IATTC (Commission Interaméricaine du Thon tropical). Ce groupe de travail aréuni une cinquantaine d'experts de toutes les régions du monde. Ces expertsappartenaient à diverses disciplines scientifiques susceptibles de mieux comprendrepourquoi les thons se concentrent très souvent sous les objets flottants à la surfacede la mer.

La liste des communications faites lors du groupe de travail est donnée enannexe; celles ayant fait l'objet d'un document sont notées par un astérisque. Toutesles données, conclusions et hypothèses du présent rapport sont reprises de cestravaux. L'étrange comportement des thons de se concentrer sous les objets flottantsfacilite largement leur capture, et ceci tant pour les canneurs que pour les senneurs.

Le groupe de travail organisé par l'IATTC avait donc entre autres objectifs:

(1) De réaliser un bilan mondial des pêcheries sous objets flottants: importancerelative, zones et saisons de pêche, especes et tailles capturées, etc.

(2) De bien décrire les objets flottants naturels: origine (soit naturels en fonction desforêts et des rivières, soit d'origine humaine), déplacements en fonction des courantsde surface et des vents, etc.

(3) De réaliser un bilan de l'emploi croissant des objets flottants artificiels: ceux cioffrent un potentiel important de capturer des thons, mais leur mise en oeuvreefficace demande des expérimentations diverses intéressantes à analyser.

(4) De mieux comprendre le phénomène de l'agrégation: Bien comprendre lescauses et la dynamique de cette agrégation, en fonction des espèces et des zones depêche, constitue de toute évidence un objectif prioritaire de recherche du groupe detravail.

(5) Gestion rationnelle des stocks: Un autre objectif important du groupe de travailetait d'évaluer l'impact des pêches sous objets flottants sur les stocks et de leuréventuel développement, dans l'optique d'une exploitation rationnelle des thonidés.Dans le Pacifique est où les pêches de thons associés aux dauphins sont importanteset sources de sérieux problèmes écologiques, les objets flottants offrent despotentiels de pêcheries alternatives spécialement intéressants a évaluer (l'associationthons-dauphins n'était pas a l'ordre du jour du groupe de travail).

(6) D'établir des recommandations en matière de recherches visant a mieuxcomprendre et à développer rationnellement la pêche thonière sous les objetsflottants naturels et artificiels.

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comprendre et à développer rationnellement la pêche thonière sous les objetsflottants naturels et artificiels.

2. BILAN DES PECHERIES

La comparaison des caractéristiques des différentes pêcheries qui capturentdes thons associés à des objets flottants s'avère très intéressante et révèle qu'il existedans ce mode de pêche divers points communs et quelques différencessignificatives, tous deux très intéressants à analyser et à expliquer. Les multiplestravaux présentés au groupe de travail ont permis, pour la premiere fois de faire unbilan mondial exhaustif et détaillé de ces pêcheries.

2.1. Quantités capturées sous objets flottants

Les principales captures sous objets flottants sont réalisées par les senneurs,bien que les canneurs, par exemple dans l'Atlantique les canneurs de Téma,capturent aussi souvent des quantites importantes de thons sous objets flottants. Lapêche des canneurs dakarois s'assimile aussi parfaitement à une peche sous objetflottant, mobile dans ce cas, mais n'a pas été étudiée par le groupe de travail.

Le tableau 1 et la figure 1 donnent par Océan les captures totales de thonstropicaux par Océan {prises des senneurs et prises totales), ainsi que celles estiméescomme étant capturees sous objets flottants. Ces captures sont parfois difficiles àestimer ; ceci est le cas par exemple dans le Paci'fique est ou les estimations sontfaites à partir des données des observateurs "dauphins" et ne portent doncactuellement que sur 1/3 environ des captures des senneurs, et exclusivement desgrands senneurs, alors que les petits senneurs qui n'ont pas d'observateurs pêchentsemble-t-i1 plus sur objets flottant et moins sur bancs libres. On constate à l'examende ces données que les captures sous objets flottants sont significatives dans tousles océans, mais qu'elles sont d'une importance particulière dans l'Océan Indien etdans le Pacifique Ouest où elles atteignent ou dépassent 50 % des captures. Lapêcherie des Philippines qui capture l'essentiel de ses prises sous des radeauxflottants ancrés ou "payés" est aussi notable.

La composition spécifique des thons capturés sous objets flottants apparait leplus souvent comme étant très caractéristique de ce mode de pêche et assez voisined'un Océan à l'autre (figure 1): mélange des trois espèces de thons tropicaux,dominé par le Iistao avec une proportion significative d'albacore et de patudo. Lesprises sous requins baleine et baleine ont elles des caractéristiques spécifiques trèsdifférentes, au moins dans l'Atlantique ouest où cette pêche est très importante: danscette pêche l'albacore est de loin la principale espèce (près de 80%). Des quantitésimportantes de petits thonidés (auxis, thonine, etc.) sont aussi presque toujourscapturées sous les objets flottants (Elles sont le plus souvent rejetées a la mer etdemeurent donc très mal connues).

2.2. Zones et saisons de pêche:

Les principales zones de pêche des thons associés a des objets flottantsnaturels sont données aux figure 1 (bilan synthétique) et 2 (détails par ocean).

Il apparait que les zones et saisons de pêche sous objets flottants naturelssont très caractéristiques et stables d'une année a l'autre dans tous les océans.

2.3. Tailles des thons captures sous épaves:

Les tailles des thons capturés sous épaves apparaissent comme étantpratiquement identiques dans tous les océans: les Iistaos et les patudos ont engénéral la même taille dans les bancs libres ou sous épaves (figure 3), alors que les

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albacores sont en moyenne de plus petite taille (figure 4) ; on note toutefois le plussouvent la présence d'une certaine proportion, variable selon les pêcheries,d'albacores de taille moyenne ou grande: On constate globalement que partout lesalbacores sous objets flottants ont une dominance de petits individus, avec toutefoisune proportion non négligeable de gros albacores (1 m à 1 m 40 en général).

Les tailles des thons capturés sous animaux, requins baleine ou baleine dansl'Atlantique ouest, sont strictement les mêmes que celles capturées dans les bancslibres (figure 5). Il apparait aussi que dans l'Atlantique est les albacores capturés sousces animaux sont aussi en moyenne de plus grande taille que sous les objetsflottants.

2.4. Tailles des bancs sous objets flottants:

Une caractéristique fréquente à divers secteurs de pêche est la forte taillerelative des bancs de thons associés aux objets flottants. Il en résulte une prisemoyenne par calée souvent plus importante sur les bancs associés à des objetsflottants (tableau 2). On a noté aussi certaines calées sous épaves avec des prisesrecords de plusieurs centaines de tonnes ; ainsi les captures de 100 tonnes de thonsou plus sous un objet flottant de taille quelconque ne sont pas rares. En complément,on observe dans tous les océans que des captures importantes peuvent êtreobservées pendant plusieurs jours successifs sur un même objet flottant, permettantaussi parfois la capture de plusieurs centaines de tonnes en quelques jours. Cescoups de senne successifs ont fait l'objet de diverses études: on constate partoutque la prise totale par calée diminue régulièrement (et logiquement) d'un jour à l'autre(figure 6) durant cette exploitation. La baisse des prises de listao est partout la causede cette diminution, alors que les prises d'albacore par calée restent en généralstables.

2.5. Fréquence des calées nulles sur objets flottants :

Une caractéristique commune à toutes les pêcheries à la senne qui opèrentsur des objets flottants est la rareté des calées nulles dans ce type d'opérations. Letableau 3 donne le pourcentage de calées nulles pour les bancs libres et pour lesbancs associés à des objets flottants; il montre bien que si les calées nulles sontpartout fréquentes sur les bancs libres, elles sont très rares sur les objets flottants.Il apparait donc clairement que les thons associés aux objets flottants sont partoutpeu mobiles et faciles à encercler par les sennes.

2.6. Horaire des calées sur objets flottants :

Une proportion importante des coups de senne réalisés sur objets flottantsest, dans tous les océans, réalisée a l'aube (figure 7), heure où la biomasse de thonssous les objets flottants est en général la plus forte. Cet horaire est toutefois variableselon les océans: particulièrement net dans l'Océan Indien et moins net dans lePacifique est. Durant la journée, toutes les observations faites visuellement ou parsondeur montrent que la biomasse de thons sous les objets flottants est faible, ce quicorrespond probablement à une dispersion trophique diurne des thons dans la zonede l'objet flottant.

3. NATURE, ORIGINE ET MOUVEMENTS DES OS...IETS FLOTTANTS NATURELS:

3.1. Nature

Les associations entre thons et objets flottants non artificiels peuvent êtreclassés en diverses catégories (figure 8) :

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Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992

(1) les arbres et branchages issus des forêts côtières et transportés à la mer par lesfleuves.(2) les résidus de la civilisation : planches, filets, flotteurs, emballages, coffres, etc.(3) les animaux vivants (requins baleine, baleine) ou morts (cadavre de baleine).

La première catégorie, arbres et autres branchages, semble contribuer à unefraction importante des objets flottants naturels (47 % des objets dans le Pacifiqueest). Il apparait que ces arbres sont souvent issus des grandes forêts côtières. Cesapports semblent être plus dus (paradoxalement) à certaines petites rivières à fortepente, et pas nécessairement aux grands fleuves (type Zaïre ou Amazone). Lescatastrophes écologiques de type typhons ou tornades jouent aussi sernble-t-il unrôle ponctuel mais important dans la libération à la mer de ces débris forestiers. Leszones de mangroves côtières ne semblent par contre apporter que très peu d'ob/·etsflottants, la plupart des arbres de la mangrove ayant une flottabilité négative et cou antdans la zone côtière.

Les résidus de la civilisation sont aussi fréquemment rencontrés (35 % desobjets dans le Pacifique est) et associés aux thons (filets, flotteurs, etc.).

La dernière catégorie "animale", est d'une importance variable selon leszones de pêche: très importante dans l'Atlantique ouest où les seules captures sousobjets flottants sont exclusivement de ce type et contribuent à plus de 50 % descaptures moyennes (31.6 % des prises totales sous requins-baleine et 21.9 % sousbaleines) ; elles sont aussi significatives dans l'Atlantique est (5 % des prises totales)et dans l'Océan Indien ~ %). Ces pêches sont par contre rares dans le Pacifique estou ouest (2.7 % des calees sur objets flottants).

3.2. Mouvements des objets flottants:

Les mouvements des objets flottants ont fait l'objet de diverses études:- soit à partir du marquages et du suivi d'épaves (Pacifique est et Océan

Indien) ;- soit à partir de la connaissance des courants et des vents de surface,

estimés en particulier à partir des dérives des navires marchands ou celle des bouéesocéanographiques suivies par satellite ;- soit à partir des résultats des modèles circulatoires mis au point depuis quelquesannées dans divers océans par les océanographes physiciens.

Ces mouvements probables des objets flottants apparaissent par exemplesur la 'fiQure 9 (Atlantique). On note par ailleurs que les objets flottants tendentsouvent a s'accumuler dans des zones dites "de rétention" où les objets flottantssont piégés par les courants et/ou les vents. Ces zones de rétention des objetsflottants naturels sont souvent des zones de pêche importantes. Ceci est le cas parexemple dans la convergence nord équatoriale de l'Atlantique est ou dans la baie dePanama (Pacifique est).

Il demeure toutefois difficile, faute de données précises sur la dérive réelle desobjets naturels, de déterminer les rôles respectifs du vent, des vagues et du courantde surface dans leurs mouvements. Cette incertitude demande à être clarifiée pourpermettre une modélisation compréhensive 'fiable des mouvements des objetsflottants.

La distance parcourue par les objets flottants demeure aussi problématique:elle dépend bien sur de leur longévité, facteur qui demeure mal connu. Cette duréede vie des bois dépend en effet de divers facteurs: de leur résistance, de leurflottabilité, de la faune qui envahit le bois (mollusques, tarets, etc.) et le désagrège. Lafaune auxiliaire qui envahit un vieux tronc d'arbre en accélèrera la disparition, maiselle semble aussi jouer un rôle positif en rendant certaines de ces épavesvieillissantes particulièrement attractives pour les thons (bien que de grandesquantités de thons puissent aussi être associées à des épaves en plastique et sans

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Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier Juin 1992

faune auxiliaire, Cf des objets récemment immergés ou les cerfs volants "MacIntosh"). Les objets en plastique, en particulier ceux employés dans la pêche, sontprobablement d'une grande longévité et en grand nombre: 11 % des calées réaliséessur objet dans le Pacifique est.

4. LES OBJETS FLOTTANTS ARTIFICIELS:

Les objets flottants artificiels sont utilisés depuis longtemps par les pêcheursde thons, japonais en particulier, dans l'Océan Indien par exemple. Dans l'Atlantique,ce mode de pêche se développe aussi beaucoup depuis fin 1990, près de la moitiédes captures espagnoles réalisées en 1991 ayant semble-t-il été réalisées sous objetsflottants, en grande majorité artificiels. Ces objets flottants artificiels sont aussi bienemployés par les senneurs (Espagne, japon) que par les canneurs (Ghanéens avecdes radeaux classiques ou français avec une agrégation active sous le canneur).

La très importante pêcherie des Philippines à la senne opère aussiessentiellement grâce à ce type de radeaux ancrés ("payaos").

Ces objets flottants artificiels sont le plus souvent de simples radeaux enbambous auxquels sont suspendus des filets destinés à accroître l'aQrégation desthons, et équipés d'une radio-balise permettant aux senneurs propnétaires de labouée de la localiser.

On note dans ces captures divers points intéressants:- Les zones de pêche sous objets artificiels sont souvent largement

différentes de celles des radeaux naturels (cas de "Atlantique, ou de l'Océan Indien,figure 10). Ces zones résultent de multiples essais positifs et négatifs réalisés par lespêcheurs, mais on ignore les zones où l'emploi des radeaux est inefficace pourconcentrer les thons. On note, et c'est un point très intéressant, que dans l'Atlantiqueest la mise en oeuvre de radeaux artificiels a permis la capture de quantitésimportantes de Iistaos au sud de l'Equateur dans des zones du large où on savaitque cette espèce existait, mais où elle n'était pas capturable par les senneurs du faitde sa trop grande dispersion. La mise en oeuvre de radeaux dans ces zones accroitdonc clairement le potentiel de production du listao en permettant l'exploitation d'unefraction "cryptique" de la biomasse.

- La pêcherie sous radeaux artificiels est moins saisonnière, car moins liée àla saisonnalité des rejets à la mer des épaves naturelles (qui est globalement liée à lasaisonnalité des pluies).

- Les tailles capturées sous épaves artificielles semblent être identiques pourle Iistao et le patudo à celles capturées sous épaves naturelles. On note par contreque pour l'albacore que dans l'Atlantique est la proportion de gros individus est aumoins en 1991 légèrement plus élevée pour les captures sous les radeaux artificiels.Ceci est probablement du aux importantes captures réalisées dans la zone du largeoù ces gros albacores sont abondants.

5. LE PHENOMENE DE L'AGREGATION:

5.1. le biotope objet flottant:

Un certain nombre d'observations très intéressantes réalisées lors dediverses campagnes océanographiques ad hoc (Parin et Fedaryake, Leontiev) ontété présentées par les chercheurs soviétiques.

Quelques espèces caractéristiques du biotope objet flottant et leurstructuration ecologique sont schématisées à la figure 11.

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(12b).

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Un objet flottant à la surface de la mer crée dans l'objet même (dans le cas detroncs d'arbre) et dans son environnement immédiat (quelques mètres de distance)un micro biotope caractéristique. Ce biotope est peuplé par un certain nombred'espèces associées étroitement à l'objet flottant, et qui sont pour la plupartcommunes à tous les océans. Ces especes sont souvent originaires de la zonecôtière et transférées en haute mer par la dérive de l'objet (par exemple des gobies).

Les chercheurs soviétiques ont distingué d'une manière pertinente deuxgroupements écologiques liés directement aux objets flottants:

(1) celui des IINTRANATANTS" directement liés à l'objet flottants où à quelquesdizaines de centimètres de lui.(2) celui des EXTRANATANTS situés dans une zone entre 50 cm et 2 mètres del'objet flottant, mais venant fréquemment y chercher refuge.

La faune caractéristique de ces deux groupes est très caractéristique; elle estsouvent d'origine côtière (plateau continental) ou juvéniles d'espèces pélagiques.

L'espace géographique et vertical situé à une plus grande distance de l'objetflottant (quelques centaines de mètres) est lui peuplé d'une forte biomasse, deprédateurs essentiellement, qui sont aussi associés à l'objet flottant, mais d'unemanière lâche et variable. Ces poissons constituent selon la terminologie proposéepar les chercheurs soviétiques le groupe des CIRCLlMNATANTS.

Une constatation qui s'impose clairement autour d'un objet flottant est laprédominance quantitative des prédateurs : thons, coryphènes, requins, Elagatis, etc.et la faible biomasse de proies disponibles pour ces prédateurs....

La faune variée d'invertébrés et de petits poissons pélagiques toujoursobservée autour des objets flottants est toujours en biomasse très faible (quelquescentaines de kilos au maximum) en comparaison des énormes biomasses deprédateurs très souvent observées (quelques dizaines ou centaines de tonnes). Unintéressant exposé sur le comportement des petits pélagiques sous les objetsflottants a éte fait par J. PARRISH. (Cet exposé n'est malheureusement pasdisponible).

5.2. Le pouvoir attractif des objets flottants

Les études menées par les observateurs de l'IAnC et présentées par HALLet al (1992) permettent de mettre en évidence un certain nombre de faits importants,observés dans le Pacifique est, mais sans doute extrapolables à l'Océan mondial.Dans cette étude de Hall et al. (1992) sont analysées les prises par calées en fonctiondes caractéristiques des objets flottants (figure 12).

• Taille des objets:Les très petits objets sont moins attractifs, mais pour des objets d'une

certaine taille (> 1 m) les thons sont présents en quantités voisines quelque soit lataille de l'objet (12a).

• Forme de l'objet:Sans influence notable sur l'attraction des thons et sur la taille des bancs

• Présence de faune et de flore fixées à l'objet:Paradoxalement sans influence notable sur l'attraction des thons (12c).• Type de l'objet:Sans influence notable sur l'attraction des thons (12d).

Les seuls critères relatifs à la nature de l'objet jouant semble-t-i1 un certainrôle dans leur pouvoir attractif serait leur volume immergé (mais ce n'est pas trèsneL.) et surtout la zone et saison de pêche (ce qui est un autre problème...).

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5.3. pourquoi les thons s'accumulent-t-i1s sous les objets flottants?

Il semble clair désormais que cette association est liée au comportementdes thons et pas directement liée à leur alimentation.

Cette hypothèse logique est basée sur diverses constatations convergentes :- l'absence de nourriture en quantité suffisante sous les objets flottants: les thonsrencontrés sous les objets flottants doivent en moyenne manger chaque Jourenviron 5 % de leur poids. Une biomasse de 50 tonnes de thons, très souventprésente sous un objet flottant, consommera donc en moyenne journellement 2.5tonnes de nourriture, biomasse de nourriture jamais observée (semble-t-i1) sous unobjet flottant.- les contenus stomacaux des thons capturés sous objets flottants révèlent, soit queles thons n'ont pas mangé depuis un certain temps (estomac vide), soit qu'ils ontmangé un certain nombre d'espèces océaniques ou profondes qui ne sont pasobservées à proximité des objets flottants.

On peut donc conclure que pour initier l'agrégation des thons autour desobjets flottants deux facteurs jouent un rôle important:

-l'ombre de l'objet flottant, à la surface ou dans la colonne d'eau, quidétermine pour les thons un point de repère dans l'univers uniforme de l'Océan.

- la nourriture présente autour des objets flottants peut jouer un rôle marginalpour fixer les premiers thons qui s'associent à l'objet.

Ensuite ce serait le comportement naturel des thons à s'agréger en bancs quiconduirait (temporairement) à l'effet "boule de neige", d'accumulation des thonsobservé sous les objets flottants.

Toutefois il est clair que très rapidement ces thons doivent rechercher dansles environs leur nourriture, en faisant des déplacements trophiques en profondeur etautour de l'objet flottant, en particulier durant la journée. Ceci est bien montré:

- par les marquages soniques qui montrent que les thons effectuent desdéplacements aux environs des objets flottants et sont capables d'y revenir.

- par la diminution diurne de la biomasse autour des objets flottants, quiindique qu'en moyenne durant la journée, une fraction importante de la biomasse dethons quitte l'objet flottant, très probablement dans un but alimentaire, pour y revenirensuite régulièrement durant la nuit.

6. OBJETS FLOTTANTS ET GESTION RATIONNELLE DES RESSOURCESTHONIERES : PERSPECTIVES DES PECHERIES

Deux questions principales se posent au sujet des pêches sous objetsflottants:

(1) celle du calcul d'indices de prises par unité d'effort représentatifs de l'abondancedes stocks dans une pêcherie mixte bancs libres/bancs sous épaves. Ces indicesd'abondance sont indispensables aux scientifiques pour analyser l'état d'exploitationdes stocks. Une excellente méthode, employée en particulier par l'IATTC depuisquelques années, est le modèle linéaire généralisé (GLM) où sont identifiés tous lestemps de recherche calée par calée, en fonction du type de calée (stratifiés par zoneset périodes). Un tel modèle est d'un emploi logique, mais ne résout gue mal diversproblèmes: en particulier le temps de recherche pour trouver une epave n'a pasconceptuellement de rapport logique avec l'abondance du stock. Au contraire. laprise par coup de senne sous épave pourrait plus logiquement traduire la biomasseprésente dans un secteur, indépendamment du temps mis pour la détecter. Il résulte

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de ces deux considérations que l'emploi du modèle GLM pourrait utilement êtrestratifié en deux sous modèles:

- un indice GLM "bancs libres" prenant en compte tous les temps derecherche ayant conduit à des captures de bancs libres et les capturescorrespondantes.

- un indice GLM "bancs sous épaves" prenant en compte la prise par calée (etpas le temps de recherche) en fonction de divers facteurs à déterminer (effort local,densité des épaves, type d'épave, facteurs de l'environnement tel que transparencede l'eau, etc.).

(2) celle du danger potentiel que ces pêcheries peuvent faire courir aux stocks dethons: il apparait en effet que les objets flottants naturels et surtout artificiels (dont lenombre est illimité..) permettent de capturer très facilement des grandes quantités dethons de petite taille. On peut donc logiquement craindre que cette méthode depêche accroisse les risques de surexploitation des stocks, d'albacore en particulier.Les analyses de production par recrue réalisées pour l'Atlantique est permettenttoutefois un certain nombre de conclusions "logiques" en matière d'exploitationrationnelle des stocks (figure 13) :

- les importantes captures de listaos sont positives (au moins en terme deproduction biologique), et ceci probablement dans tous les océans, car ellespermettent de capturer efficacement une espèce qui demeure le plus souvent sousexploitée. La petite taille des listaos capturés sous épave n'est pas à priori unproblème biologique pour cette espèce.

- la petite taille des albacores capturés sous objets flottants (le plus souventjuvéniles) pose elle un problème différent:

- dans le cas d'un stock d'albacore qui n'est pas pleinement exploité et oùplus de la moitié des captures pondérales sous épaves est de grande taille (> 10 kg)(cas actuel de l'Atlantique), les captures sous objets flottants ne posent pasactuellement de problèmes et accroissent légèrement la production de la pêcherie.

- dans le cas d'un stock fortement exploité ou si les gros albacores sontrares, la pêche sous objets flottants pourra avoir un effet négatif pour l'albacore. Eneffet pour un stock qui serait déjà surexploité, l'accroissement de mortalité sur lesjuvéniles qui résulte des pêches accrues sous épaves ne peut qu'avoir un effet négatifsur la productivité biologique des stocks. Ainsi dans le Pacifique est, la productivitébiologique de la pêche sous objets flottants apparait comme étant très inférieure àcelle de la pêche associée aux dauphins (qui capture des albacores moyens et gros)." apparait que pour maintenir la productivité actuelle de cette pêcherie dansl'hypothèse d'une pêcherie sous objets flottants gui se substituerait à celle avec lesdauphins, il serait nécessaire que les tailles capturees sous objets flottants soient biensupérieures à celles capturées actuellement. Cela est peut être réalisable par ledéploiement d'objets agré~atifs artificiels dans des zones de pêche des grosalbacores (comme observe dans l'Océan Atlantique) ou par la mise au point dedispositifs agrégatifs qui concentreraient plus efficacement les gros albacores (parexemple des dispositifs mobiles ou profonds ?).

7. PERSPECTIVES DE RECHERCHES

Le groupe de travail IAITC n'a pas formulé ni hiérarchisé explicitement despriorités de recherches. Ces recherches devraient de toute évidence êtrecoordonnées à un niveau mondial du fait de l'extraordinaire homogénéité descaractéristiques majeures du phénomène de l'association entre thons et objetsflottants.

Un certain nombre de recommandations apparaissent assez clairement au vudes connaissances actuelles et des lacunes scientifiques dans le domaine del'association thons/épaves à l'issue des travaux du groupe de travail de l'IAITC.

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Parmi les principales recommandations on pourrait retenir les suivantes :

(1) Développer les études sur l'origine, sur les déplacements et la disparition desepaves naturelles de toutes origines et artificielles, réalisées par des observations insitu des dérives d'épaves (par exemple équipées de bouées Argos) et par des étudesthéoriques sur les déplacements prévisibles des épaves à partir des données etmodèles de vents et courants de surface. Une attention particulière devrait être portéeà l'analyse des phénomènes physiques conduisant au piégeage et à la rétention danscertaines zones des objets flottants (convergences par exemple).

(2) Développer les expérimentations scientifiques à la mer visant à évaluer ladynamique des concentrations de thons autour des objets flottants (à toutes leséchelles de temps) : vitesse de l'agrégation, mouvements verticaux et géographiquesdes thons autour des objets flottants (en fonction de l'espèce), effets attractifs desobjets flottants en fonction de leur densité, etc. Ces expérimentations devraientlargement utiliser l'acoustique sous marine pour le suivi des variations de biomasseverticale et horizontale (par espèce si possible ?). La réalisation de marquages,classiques et avec marques émettrices, serait aussi très souhaitable. Elles devraientêtre conduites dans des zones de pêche avec embarquement de techniciens sur lessenneurs (commerciaux ou affrétés?) opérant dans le secteur, ceci afin de faire unéchantillonnage fin (en espèces et en tailles) des captures réalisées sous ces objetsflottants suivis préalablement par les scientifiques. A cet effet, le groupe de travail aenvisagé avec intérêt la possibilité de mettre au point et de tester un petit navire derecherche "laboratoire-objets flottants" (dénomme "Kentiki") qui serait equipé de tousles moyens d'observations (dispositifs d'observations visuelles, caméras photomultiplicatrices, sonar, etc.) et d'echantillonnages. Il pourrait permettre d'assurer unsuivi fin et compréhensif de l'agrégation de la faune et des thons sous les objetsflottants en fonction des paramètres de l'environnement. Ce navire ori~inal (quipourrait être un catamaran) pourrait aussi gérer (avec un suivi moins detaillé) uncertain nombre de radeaux agrégatifs dotés d'une instrumentation scientifique légère.

(3) Accroissement des captures dans un cadre scientifiqueL'emploi de dispositifs agrégatifs est un domaine riche de captures

potentielles. De multiples expérimentations sont toutefois nécessaires pour biencerner ces potentiels. Parmi les domaines d'expérimentation en cours ousouhaitables, on pourra entre autres citer:

- le suivi de multiples radeaux par des bateaux auxiliaires déployant ceux cidans diverses zones et à diverses saisons;

-les expérimentations d'attractions par la lumière (couleur, intensité,profondeur variables) ou par le son (bruits de proies par exemple) ;

-les expérimentations de divers types de radeaux et autres objets flottantsayant des appendices immergés variés et a des profondeurs variables;

-les expérimentations d'objets dérivants actifs, en général remorqués par unnavire auxiliaire, du type des requins baleine flottants ou des tapis de plastiqueremorqués en surface par certains thoniers japonais;

-l'emploi de radeaux avec sondeurs qui assurent un suivi permanent desbiomasses présentes et une transmission de cette information.

La plupart de ces expérimentations sont logiquement entreprises par lesprofessionnels. Il serait toutefois extrêmement profitable que la recherche participelargement à celles ci, en aidant à définir des plans d'expérience rationnels et enanalysant statistiquement les résultats, positifs ou négatifs, de ces expérimentations.Ces résultats devraient ainsi être analysés ensuite en fonction des paramètres del'environnement (courants, vent, transparence, productivité, thermocline, etc.), ceux­ci jouent très probablement un rôle important dans les phénomènes de l'agrégationdes thons.

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8. CONCLUSION

Le développement des pêches thonières sous objets flottants offre clairementdes possibilités nouvelles pour capturer les thons plus efficacement et à moindrecoût.

Comme tous les progrès technologiques, le développement de cetteméthode pose un certain nombre de questions et de problèmes:

- de recherche biologique pure: pourquoi et comment les thons seconcentrent ils sous les objets flottants ?

- de recherche technologique: comment pêcher plus de thons avec desmeilleurs objets artificiels?

- de recherche appliquée à l'exploitation des ressources: n'est il pasnéfaste et dangereux d'accroître excessivement les captures de thons juvéniles sousles objets flottants ,

- de recherche socio-économique: n'est il pas dangereux pour les marchésthoniers d'accroître très rapidement les débarquements de thons de petites tailles?Une recherche accrue dans ces divers domaines est donc nécessaire pour favoriseret rationaliser le développement des pêches thonières sous objets flottants.

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TABLEAU 1 : Prises moyennes sous objets flottants par les senneurs autres prises du mêmeengin et prises totales sur stock

Atl.Est Atl.W Pac.Est Pac.W Indien88-90 Vénéz. 88-90 CPS 84-90

Prises senneurs sous objets 6.3 15.9 30.0 80 16.0ALBACORE Prises senneurs autres 703 16.9 259.0 68 62.0

Total stock 118.7 - - - 122.0

Senneurs objets 23.8 3.7 44.7 198 61.0L1STAO Senneurs autres 43.5 1.9 35.6 183 23.0

Total stock 93.0 - - - 153.0

Senneurs objets 2.0 - 2.3 9.0 4.7PATUDO Senneurs autres 4.4 - 1.4 1.0 2.1

Total stock 62.8 - 82.0 73.0 38.9

Senneurs objets 30.0 19.6 74.7 288.0 81.7TOTAL Senneurs autres 170.0 18.8 296.0 290.0 87.1

Total stock 274.5 - - - 314.8

TABLEAU 2 : Prises moyennes par calée

Atl. est Atl.Ouest Pac. Est Pac.Ouest Indien88-90 Vénéz. 85-90 PS 84-90

Objets 41.0 46.0 23 36Animaux 19.0Bancs libres 19.0 40.0 21 31

TABLEAU 3 : Pourcentages de calées positives

Atl. Est Pac.E& Pac.Oue& Indien

ObjetsAnimauxUbres

94.0

68.0

89

66

90.050.050.0

91.8

47.2

\/

(15% )162'.1

(51%)(O~)-

BaleineRequin-baleine

"(390%1

Océanest

(20%),J."'''' .

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Payaos[8....., . ",... ' ~ 0••••

(50%)(31\)

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Pacifique~. /

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Objetsflottants

Albacore

•( 4~%)Patudo

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15

105o

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-10

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Figure l Panorama synoptique des pêcheries sous objetsflottants : principales zones de pêche, volumedes captures et composition spécifique, capturespar pêcherie.

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992 45

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2(c)Océan Atlantique ouest Tous bancs et bancs sous animaux

Figure(bancs

2: Zones de pêche des grandes pêcheries à la sennelibres et total ou autres pêcheries selon les zones).

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. OR5rOM Montpellier juin 1992 46

Effort~ de peche (tous senneurs, données SPC)

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17DE160E1SDE14DEODE

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Prises sous objets (senneurs Japon)

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2 (d)Océan Pacifique ouest

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992 47

bancs libres

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Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992 48

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Figure 3(a) Exemples de tailles de listaos capturés a la sennesous épave et en bancs libres.

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. OR5TOM Montpellier juin 1992 49

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Figure 3(b) Exemples de tailles de patudos capturés a la sennesous épave et en bancs libres.

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992 50

3.5 objets flottants197,9-1888

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Figure 4 : Exemples de tailles d'albacores capturés a la senne sousépave et en bancs libres dans diverses zones de pêche.

•Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992

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Océan Pacifique est

Figure 7 : Horaire des calées sur objets flottants dans le Pacifique

est et dans l'Océan Indien.

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992

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9(b) modèle OPERA

Figure 9 : Exemples de dérives probables des objets flottants estiméesdans l'Atlantique à partir des dérives des bouées océanographiques et desrésultats du modèle de circulation OPERA.

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSrOM Montpellier juin 1992 55

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Figure 10 : Zones de pêche sous objets flottants naturels et artificielsdans l'Atlantique est et dans l'Océan Indien.

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992 56

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Figure 11 . La structuration écologique du biotope "objet flottant"selon les concepts écologiques proposés par N,f'ARiN.

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. OR5rOM Montpellier juin 1992

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Figure 12 : Prises par calées moyennes observées dans le Pacifiqueest en fonction de divers critères de classification des objets: (a)la tailledes objets, (b)le type des objets, (c)leur forme et (d)leur taux decouverture par de la faune et flore associées (facteur proportionnel à ladurée d'immersion de l'objet).

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Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992

ANNEXE

Liste des conférenciers et des conférences.

1. REVIEW OF REGIONAL FISHERIES ON FLOATING OB..IECTSMartin HALL* Eastern PacifieE. JOSSE* Central PacifieZiro SUZUKI* Western PacifieJohn HAMPTON* Western PacifieAlain FONTENEAU* Eastern AtlanticDaniel GAERTNER* Western AtlanticjCaribbeanJean P. HALLlER* Indian

2. REVIEW OF LOG CONNUNITIESNikolai PARIN* The pelagie communities associated

with floating objects.

59

David AU*

Pablo ARENAS*

Usa BALLANCE

Tuna avifauna and tuna other speciesassociations

The association of epipelagic faunawith floating objects in the easternPacifie

Associations between seabirds and aspecial type of floating object, thesea turtle.

3. REVIEW OF PRIMARY PRODUCTION AND LOGS :Paul FIEDLER Biological productivity in the

eastern tropical Pacifie

4. SOURCES AND FATE OF LOGS, CONTINENT-OCEAN INTERACTIONS;Ariel LUGO* Utter production and coarse woody

debris turnover in tropical forests.

James SEDELL Sources of natural floating objects.Mangroves and coastal vegetationdynamics

John WALSH Use of dissolved organic carbon as asatellite-sensed tracer of riverplumes.

Jeffrey RICHEY Organic matter sources and riverinetransport to the tropical oceans.

Ruth TURNER Fate of wood at sea ChurchillGRIMES Tropical river plumes and theecology of scombrid larvae.

5. CIRCULATION OF LOGSLaurence SOMBARDIER Surface circulation patterns in the

log fishing areas as inferred fromdrifting buoys.

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992 60

Alejandro PARES-SIERRA A simulation approach to study the driftof floating objects

Marco GARCIA Drift simulation results : easternPacific.Recent developments intropical Atlantic rench oceanographyin relation to floating objects.

6. SCHOOLING AND OTHER FISH BEHAVIORJohn HUNTER Fisheries on floating objects and

schooling behavior.

Martin HALL

Noel BARUT*

Julia PARRISH

Robert OLSON

Michael scon

Kenneth NORRIS Sensory integrated System (SIS) ofschools. Fish behavior and floatingobjects : radiotracking experiments.

Ecology and behavior of tunas aroundpayaos.

Behavior inferred from repeated setson the same object.

Diel changes in group size : tunasand dolphins.

Schooling behavior and floatingobjects : congregation or aggregation

Food and feeding behavior of fishassociated with aggregation devicesand floating objects.

7. WORKSHOP ON ASSESSMENT AND MANAGEMENT ISSUES ARISING FROMTHE ASSOCIATION OF TUNAS WITH FLOATING OBJECTS

Short presentations and discussions

a) Estimation of fish density when fish are caught in association with logs, with other"living attractors" (dolphin, whales, whale sharks), with seabirds, and in unassociatedschools : the generalized linear model (GLM) method.

b) Fleet dynamics : development of models for estimation and prediction purposes.

c) Effect of fishing on 'floating objects on yield-per-recruit analysis.

d) Effect of fishing on floating objects and other modes of fishing on ourunderstanding of the population dynamics of tunas, and especially in relation toconcepts of stock structure and spatial patterns.

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992

RECHERCHES LIEES A LA PECHE COMMERCIALE

Jean-Pierre HALLIER

1. INTRODUCTION

La pêcherie à la senne de l'Océan Indien occidental est prise ici commeexemple pour illustrer les recherches et les perspectives de recherche liées à la pêchecommerciale. Cette pêcherie est récente - elle n'a même pas dix ans - mais elleprésente, pour l'objet qui nous réunit, deux caractéristiques intéressantes:

- la moitié des prises est réalisée sur objets flottants (encore appelés"épaves") ;

- la pêcherie, dès ses débuts en 1983, est très bien décrite et connue, leparamètre "type de banc" y a été pris en considération aussi bien pour les captures etl'effort de pêche que pour les tailles des poissons.

Deux éléments récents accentuent l'importance des pêches sur objetsflottants:

- l'accroissement de l'effort de pêche des senneurs japonais depuis 1991, carces senneurs ne pêchent que sur épaves artificielles dérivantes ;

-l'utilisation croissante des épaves artificielles par la flottille européenne,surtout espagnole.

Enfin, il convient de remarquer (fiQure 1) que si certaines zones sont plusspécifiquement des zone de pêche sur epaves et d'autres sur bancs libres (oumattes), on pêche un peu partout sur les deux types de bancs.

2. RAPPEL DES CARACTERISTIQUES MA..IEURES DES PECHES A LA SENNESELON LE TYPE DE BANC

Les pêches sur objets flottants se caractérisent par:- des prises constituées de 2/3 de listao pour 1/3 d'albacore et une

proportion non négligeable de patudo ;-la plupart des bancs sont formés d'un mélange d'espèces (thons et faux

poissons), les thons y sont généralement de petite taille, d'où l'importance des rejets(figures 2 à 7) ;

- les coups de filet sur épaves rapportent en moyenne un tonnage supérieuraux coups de senne sur banc libre (difference peu marquée pour l'Océan Indienoccidental) ;

- la fréquence des coups nuls sur épaves est faible, 10 % en moyenne, contreenviron 50 % pour les coups sur bancs libres;

- les pêches sur épaves ont habituellement lieu tôt le matin;- les zones et les saisons de pêche sur épaves sont relativement stables

d'une année à l'autre;- une même épave peut être pêchée plusieurs fois, on remarque alors que les

tonnages pêchés décroissent, essentiellement pour le listao, alors que les tonnagesd'albacore demeurent plutôt stables.

Il est remarquable de noter que ces caractéristiques se retrouvent danspratiquement toutes les pêcheries thonières à la senne sur objets flottants quelquesoit l'océan.

61

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSrOM Montpellier juin 1992

Ces caractéristiques entraînent plusieurs conséquences remarquables :- en augmentant son effort de pêche sur épave naturelle ou artificielle, un

senneur réalisera un tonnage plus élevé;- parce que la taille des thons y est faible, la tonne pêchée sur épave se vend

moins chere que celle pêchée sur banc libre;- une large majorité de petits poissons non matures (notamment pour

l'albacore et le patudo) et l'importance des rejets peuvent poser des problèmes auniveau de la gestion des pêcheries et des stocks.

3. LES PECHES SUR OBJETS FLOTTANTS NATURELS ET ARTIFICIELS

Dès le début de la pêcherie, les senneurs ont largement tiré profit de laprésence de nombreuses épaves naturelles pour assurer environ la moitié de leursprises.

Les senneurs mauriciens et japonais se sont presque toujours limités à laseule pêche sur épaves. Les épaves naturelles ne suffisant pas, ils ont pris l'habitudede construire et de mettre à "eau des épaves artificielles. A partir de 1989/90, lessenneurs espagnols puis les senneurs français en 1991, ont commencé à les imiter.

En 1991, les senneurs espagnols ont réalisé 15 % de leurs prises totales surépaves artificielles contre 3 % pour les français et 100 % pour les japonais.

La composition spécifique sur épaves naturelles et artificielles est similairequoique les senneurs japonais déclarent une plus forte proportion de patudo que lessenneurs français: 9 % contre 5 %.

Les fourchettes sont presque identiques (figures 8 à 10) ; on note néanmoinsla présence pour l'albacore et le Iistao d'un groupe de poissons plus petits surépaves artificielles, peut être l'effet d'une maille de filet légèrement plus petite sur lessenneurs japonais dont les prises représentent plus de la moitié des prises surépaves artificielles de l'Océan Indien occidental.

4. LES VARIATIONS SPATIO-TEMPORELLES DES PECHES SUR EPAVES

Dans la pêcherie de l'Océan Indien, on peut distinguer 5 zones relativementhomogènes (figures 11 et 12) :

- Zone 1 : Bassin de Somalie ou zone Nord-Equatoriale, 1ère zone de pêchesur épaves (80 % des prises totales sont des épaves)

- Zone 2 : Ouest Seychelles, pêches à la fois sur épaves (40 %) et sur matteslibres (60 %) ;

- Zone 3: Est Seychelles, 1ère zone de pêche sur mattes (75 % des prisestotales) ;

- Zone 4: Sud Seychelles, zone de transit de la flottille vers le Canal duMozambique ou la zone ouest Seychelles (25 % sur épaves, 75 % sur mattes) ;

- Zone 5: Canal de Mozambique où les pêches sont très variables d'uneannée à l'autre (2/3 sur épaves, 1/3 sur mattes).

Les senneurs japonais ont pêché jusqu'en 1991 dans une zone s'étendant de100 N à 50 S et de 500 E à 700 E c'est-à-dire dans la zone 1 et une partie des zones 2 et3. Les japonais pêchent dans des zones qui sont pour les senneurs européens à lafois des zones de pêche sur épaves et sur mattes. Il semble donc que l'agrégationdes thons sous objets flottants peut être provoquée dans toute zone où les thons depetites tailles existent.

62

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992

4.1. Composition spécifique

Pour toute les zones, sauf la zone sud Seychelles, peu pêchée (figure 12 et16), on note une remarquable stabilité de la composition spécifique à la fois d'unezone à l'autre et d'une année à l'autre (figures 13 à 16).

4.2. Taille des espèces

4.2.1. Albacore

On retrouve régulièrement d'une année sur l'autre et pour chaque zone, uneprépondérance de petits albacores (40-80 cm) une quasi-absence de taillesmoyennes (80-110 cm) et la présence de quelques gros individus (110-140 cm). Deuxexemples sont fournis pour les années 88 et 89 pour la zone nord-équatoriale (figures17 et 18). Il est très rare d'observer, comme sur la figure 18, une progression desmodes qui pourrait illustrer la croissance des jeunes albacores.

4.2.2. Les autres espèces

Le patudo est trop peu représenté dans les captures pour qu'on puisseobtenir des mensurations nombreuses lors de l'échantillonnage au port. Le Iistao parcontre est mesuré en grand nombre, mais là encore, comme pour l'albacore, aucunélément remarquable n'est apparu lors de cette première analyse.

Cette absence de traits particuliers peut traduire:- soit un biais ou une insuffisance de l'échantillonnage;- soit encore un renouvellement constant de la population pêchée; la seule

exception pourrait être l'année 1989 dans la zone 1 pour les petits albacores (figure18) où le même groupe serait resté dans cette zone du mois de juillet au moisd'octobre;

- on peut aussi se demander si le banc présent sous un objet flottant est uneentité bien individualisée, un système clos ou au contraire un système très ouvert oùles thons de passage viennent s'agréger temporairement.

Le suivi par un échantillonnage fin des variations de la composition spécifiqueet des tailles des poissons sous épaves est donc à recommander.

Mais cela ne peut s'obtenir que par des embarquements d'observateurs.

4.3. Cas particulier des pêches sur monts sous-marins

Certains monts sous-marins sont bien connus des pêcheurs pour les pêchesimportantes qu'on peut réaliser à leur proximité. L'un d'eux situé à l'équateur dansl'océan Indien occidental assure chaque année la capture de plusieurs milliers detonnes.

L'examen des prises réalisées sur ou à proximité immédiate de ce mont sous­marin par rapport aux prises des zones adjacentes montre que :

- la composition spécifique n'est comparable ni à celle sur épave ni à celle surbancs libres, elle est intermédiaire entre ces deux types avec 53 % d'albacore, 42 %de Iistao et 5 % de patudo ;

- les albacores capturés en association avec le mont sous-marin neprésentent pas la même structure de taille que ceux capturés dans les zonesadjacentes (figures 19 et 20). Pour ce qui est de la composition spécifique, les thonsne réagissent pas vis-à-vis de ce mont sous-marin comme s'il s'agissait d'uneénorme épave, par contre la structure de tailles des albacores qui y sont pêchés esttrès semblable a celle des albacores pêchés sur épaves. L'étude du pouvoir attractifdes monts sous-marins ne relève donc pas directement de l'étude du phénomène

63

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992

agrégatif sous les épaves même si les déterminismes de cette agrégation sont en soiintéressantes à connaître.

4.4. La taille des bancs

Etant donné que les thons lorsqu'ils sont pêchés sous épaves (tôt le matin)forment des bancs relativement stables (déplacements limités et lents près del'épave), on peut faire l'hypothèse que les tonnages par coup de filet ont une relationdirecte avec la taille des bancs.

Cette taille des bancs en association avec le nombre d'épaves "possédant"des bancs peut constituer un indice d'abondance pour ce type de pêche. En effet,dans le cas d'une pêche importante sous épaves, comme dans l'Océan Indienoccidental, la prise par unité de temps Gours de pêche ou même jour de recherche)ne peut constituer un indice révélateur de l'abondance des thons.

4.4.1. Taille moyenne des bancs

A l'échelle de l'ensemble de la pêcherie, la taille moyenne des bancs surépaves est relativement stable: 36,0 t. de 1984 à 1991 avec une fourchette de 32,S t.à 42,8 t. contre une moyenne de 32,2 t. sur banc libre avec une fourchette de 23,4 à39,S t.

64

4.4.2. Variations spatio-temporelles de la taille des bancs

Les tableaux 1 et 2 donnent le tonnage moyen par coup de filet et par an pour·chacune des cinq zones et pour les deux types de banc (épaves et mattes libres).

Les données de ce tableau montrent que:- les tonnages moyens par coup de filet sur épaves et sur matte libres ne sont

pas identiques d'une zone à l'autre;- la zone 1 a le tonnage moyen de loin le plus élevé quelque soit l'année, c'est

aussi dans cette zone que la majorité des prises sur épaves est realisée ;- la zone ouest Seychelles vient toujours en deuxième position, le canal du

Mozambique en troisième position pour 63 % des années, la zone est Seychelles enquatrième position pour 75 % des années et la zone sud Seychelles en cinquièmeposition pour 63 % des années ;

- on n'observe pas cette régularité pour les tonnages moyens sur mattes et laprincipale zone de pêche sur mattes (est Seychelles) ne vient qu'en cinquièmeposition pour le tonnage moyen par coup de met.

4.4.3. La distribution des tonnages moyens par classes de tailles

Les figures 21 à 24 montrent une plus grande régularité dans la distributiondes tonnages moyens par classes de tailles pour les pêches sur épaves (figures 21 et22) que pour les pêches sur mattes (figures 23 et 24). Seules deux zones (nord­équatoriale et ouest Seychelles) sont illustrées, mais cette plus grande stabilité pourles pêches sur épaves se retrouve pour toutes les zones.

La fréquence des coups inférieurs à 20 t. et des coups supérieurs à 100 t.montre également une plus grande stabilité pour les pêches sur épaves (figures 25 et26) que pour celles sur mattes (figures 27 et 28). On note aussi une tendance à labaisse de la fréquence des coups de moins de 20 t. sur mattes, c'est peut êtrel'expression de l'amélioration des sennes et de leur utilisation notamment ladiminution du temps de coulissage.

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992

4.4.4. Les variations mensuelles dans une même zone

Aucune tendance particulière n'est décelable.

4.4.5. Remarque

Il apparaît que la taille des bancs sous épaves est une caractéristique de lazone et qu'elle demeure remarquablement stable dans le temps. Certes cette étudeporte sur les huit premières années de cette nouvelle pêcherie, elle demande à êtrepoursuivie pour éventuellement confirmer et développer ces premiers résultats.

Il faut notamment rechercher les raisons de cette stabilité dans la taille desbancs sous épaves et éclairer les causes de la spécificité de chaque zone induisantune taille particulière de banc; une relation éventuelle avec les facteurs del'environnement est à étudier.

5 - LES PERSPECTIVES DE RECHERCHE

Le phénomène agrégatif des thons sous les objets flottants présentecertaines constantes remarquables qu'on retrouve dans tous les océans. Dans unemême pêcherie, on observe également la stabilité de certains paramètres pour toutela zone couverte par la pêcherie ainsi que des paramètres caractéristiques de zonesplus limitées.

On ne retrouve pas ou peu ces éléments remarquables pOLir les pêches surbancs libres.

A ce jour, la plupart des caractéristiques de l'agrégation des thons sousobjets flottants ont pu être décrites à partir des données des livres de bord et desdonnées collectées dans les ports lors des transbordements ou débarquements dethons, c'est-à-dire en relation directe avec la pêche commerciale.

Mais l'analyse des livres de bord demeurera toujours un moyend'investigation assez limité même avec des livres de bord plus complets et mieuxremplies.

L'embarquement d'observateurs est une nécessité mais elle présente deuxécueils majeurs :

- il faut des observateurs qualifiés donc chers;- si on veut couvrir une fraction importante de la pêcherie, on atteint vite des

coups prohibitifs que la seule étude du comportement agrégatif ne peut justifier.

Il existe une autre voie passant toujours par la pêche commerciale et quisemble très prometteuse: c'est le recueil des données des multiples appareilsélectroniques qui envahissent les passerelles.

Il s'agit:- du positionnement par satellite ;- de la température de l'eau de mer, du courant donné par les GPS ;- de la détection des bancs d'oiseaux au radar, et des bancs de thons, au

sonar et au sondeur;- de la profondeur de travail de la senne;- etc.

On peut envisager soit Lin enregistrement de ces données sur supportinformatique à bord et un décodage au laboratoire mais l'interprétation de cesdonnées brutes à terre risque de poser des problèmes sans parler du volume

65

66Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992

important de données: les navires laissent souvent leurs appareils d'enregistrement(radars, sonars, etc.) allumés en permanence.

Là encore il s'avère nécessaire d'embarquer des observateurs qui puissentsélectionner les passages à enregistrer en y insérant des observationscomplémentaires afin de favoriser le dépouillement.

Si l'utilisation avec les épaves naturelles ou artificielles de bouées équipéesde sondeurs qu'on puisse interroger à distance se répand, on peut aussi envisagerde collecter ces données.

Si on veut étudier de façon approfondie le phénomène de l'agrégation desthons sous objets 'flottants naturels ou arti'ficiels, il faut prévoir de mettre à l'eau à ceteffet des bouées instrumentées de capteurs divers:

- capteurs de paramètres de l'environnement;- capteurs de biomasse (caméra, sondeur, sonar)

Cela figure parmi les recommandations du Groupe de Travail de l'IATTCqu'on peut rassembler en trois domaines de recherches:

(1) Développer les études sur l'origine, les déplacements et la disparition des épavesnaturelles et artificielles.

(2) Développer les expérimentation scientifiques à la mer visant à évaluer ladynamique de concentration de thons autour des objets flottants: vitesse del'agrégation, mouvements verticaux et géographiques etc. par utilisation del'acoustique sous-marine, la réalisation de marquages classiques et l'utilisation demarques émettrices. Certaines de ces opérations nécessitent l'affrètement de navires,d'autres peuvent être réalisées par l'embarquement de scientifiques et techniciens àbord des navires commerciaux.

(3) Etudier scientifiquement l'accroissement des captures: beaucoup d'efforts ontdejà été déployés par les pêcheurs pour accroître de façon empirique le pouvoirattractif des épaves; des expérimentation scientifiques dans ce domaine seraientextrêmement profitables à la recherche et aux professionnels. Ces expérimentationsdevraient prendre place pour la plupart à bord des navires commerciaux.

C'est de toute évidence le recours combiné à la pêche commerciale (livres debord, échantillonnage au port, enregistrement des mesures à bord, embarquementd'observateurs, etc.) et à l'expérimentation scientifique en mer (bouées ou radeauxinstrumentés, navires de recherche, marquages classiques et acoustiques, etc.) quiconstitue la voie naturelle des recherches à entreprendre pour mieux connaître lephénomène de l'agrégation des thons dans les mers chaudes.

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992

Tableau 1 : taille moyenne des coups de filet sur Epaves en tonnes (flottilles françaiseet espagnole - 1984/91).

Zones de pêche Moyennes1 2 3 4 5 annuelles

Années0".7"N/45°-œ'E 0"-S°S/42"·52"E 2"S-8°S/58°·72"E S°8-12"S/5O"-œ'E 12"8-2O"S/ 40"-4S°E

84 46,6 37,8 25,3 33,2 18,4 36,585 51,2 37,8 21,2 16,7 24,8 37,986 56,1 42,3 25,8 24,6 30,9 35,787 50,5 34,9 22,9 17,8 32,0 32,488 52,7 41,1 25,8 25,3 26,1 42,889 39,5 33,8 23,5 28,6 28,2 34,690 40,2 36,0 25,1 23,8 34,1 35,391 38,3 37,7 30,1 24,8 23,3 34,8Moy. 45,4 36,8 24,9 23,6 30,3 36,0

Prisestotales 247503 82804 80765 12791 55828

Nb. totalde coups 5 456 2251 3240 543 1840positifs

Tableau 2 : taille moyenne des coups de filet sur bancs libres en tonnes (flottillesfrançaise et espagnole - 1984/91).

Zones de pêche Moyennes1 2 3 4 5 annuelles

Années0"·7"N/45°-œ'E 0"-SOS/ 42"-52"E 2"S-8°S/58°-72"E ao8-12"S/5O"-œ'E 12"8-2O"S/4O"-4S°E

84 27,5 31,0 28,1 23,8 16,6 27,485 24,2 31,6 18,9 30,0 15,2 23,486 25,0 50,5 36,7 32,7 21,8 31,087 39,9 34,7 25,6 27,6 24,8 29,088 32,9 42,4 30,2 37,3 16,0 33,189 28,8 52,3 28,6 42,0 27,9 38,190 29,2 38,5 28,7 40,9 29,4 31,391 41,6 32,8 50,0 40,4 15,0 39,5Moy 31,8 40,0 30,2 36,2 23,3 32,2

Prisestotales 61068 111 782 203410 38983 28621

Nb. totalde coups 1 920 2796 6738 1077 1 230positifs

67

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier Juin 1992 68

o 500 t EPAVES DERIVANTES - LOG SCHOOL CATCH

LOG

10 N

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10 S

20 S

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40 E 50 E 60 E 70 E

o 500 t BANCS LIBRES - FREE SCHOOL CATCH

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10 S

20 S

FREE

40 E 50 E 60 E 70 E

Figure 1 Average catch per l°xl° square (1984-89) per type of school.French purse seine fleet, Western Indian Ocean.

•Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992 69

FIGURE 2 : SIZE FREQUENCY DISTRIBUTIONOF SKIPJACK FROM LOG AND FREE SCHOOLS

FIGURE 3 : WEIGHT OF SKIPJACK BY SIZECLASSES OF 2CM ON LOG AND FREE SCHOOLS

85

\

f\1000)

35 45 55 65 75

FORK LENGHT (in cm)

WEIGHT (MT X

O"-.e~I!'IiH~=;:..-t-__.__r__,_,+rr,,_+_r...,.,....::;::J~IHl'"

25

5

10

20

15

FREQUENCY (%)

5

0-$-fj~ll'l!i'''iY-"r+-,,-+-r--rt-r--rl--,--r+-...r''''''''"ll-!~"

25 31 37 43 49 55 61 67 73 79 85

FORK LENGTH (in cm)

10

15

- LOG SKJ --s FREE SKJ - LOG SKJ --s FREE SKJ

French purse seiners.Weslern Indien Ocean. 1984-90.

French purse seiners.Weslern Indien Ocean. 1984-90.

FIGURE 4 : SIZE FREQUENCY DISTRIBUTIONOF YELLOWFlN FROM LOG AND FREE SCHOOLS

FIGURE 5 : WEIGHT OF YELLOWFIN BY SIZECLASSES OF 4CM ON LOG AND FREE SCHOOLS

FREQUENCY (%)20 -,------=----------'.----'-----------_

WEIGHT (Ml X 1000)25,---------------l;j------------,

15

1

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28 48 68 88 lOB 128 148 168 188

FORK LENGHT (in cm)

15 ............... i ... \~

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10

20

68 B8 lOB 128 148 168

FORK LENGTH (in cm)48

O_~+rTTT+rTTT+rTTT+rTTT-h=;::r,,~r4!lilljltjHi~

28

5

10

- LOG YIT --s FREE YFT - LOG YIT --s FREE YFT

Fr..nch purse seiners.Weslern Indian Ocean. 1984-90

French purse seiners.Vieslern Indien Ocean. 1984-90.

23

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992 70

FIGURE 6: SIZE FREQUENCY DISTRIBUTIONOF BIGEYE FROM LOG AND FREE SCHOOLS

FIGURE 7 : WEIGHT OF BIGEYE BY SIZECLASSES OF 4CM ON LOG AND FREE SCHOOLS

FREQUENCY (%)16 -,--------=------'-------'----------------,

. . . .. . . 1

68 88 Hl! 128 148 168

FORK LENGHT (in cm)

48

WEIGHT (Mt x 1000)

oflHllWf!-r-r-rrt"T""T""T--rl-rr-rr-+,--;:;,=t'T"~M'Jjl"lliiHl;flJ

28

0.5

15272 92 112 132

FORK LENGTH (in cm)

52

2

6

4

12

10

14

- LOG BET --El FREE BET - LOG YFf --El FREE YFr

French purse seÙIQ&,Western Indian Ocean, 1984-90.

French pune seiner5,Western Indian Ocean, 1984-90.

FIGURE 8 : SIZE FREQUENCY DISTRIBUTIONOF SKIPJACK CAUGHT ON LOG SCHOOLS BY

JAPAN & FRENCH PURSE SEINERS

FREQUENCY (%)

14

12

10

8

6

4

2

34 40 46 52 58 64FORK LENGHT (in cm)

70

- JAPAN -- FRANCE

Western Indian Ocean, 1988-91

•Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. OR5TOM Montpellier juin 1992 71

FIGURE 9 : SIZE FREQUENCY DISTRIBUTIONOF YELLOWFIN CAUGHT ON LOG SCHOOLS

BY JAPAN & FRENCH PURSE SEINERS

FREQUENCY (%)30 -,----------------------------,

22 42 62 82 102 122

FORK LENGHT (in cm)142

~ JAPAN -- FRANCE

Western Indian Ocean, 1988-91

FIGURE 10: SIZE FREQUENCY DISTRIBUTIONOF BIGEYE CAUGHT ON LOG SCHOOLS BY

JAPAN & FRENCH PURSE SEINERS

FREQUENCY (%)25 -,---------------------------,

10

15

20 ... ... ..... . .\ ....

j \.._-;/- \ .-

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12666 86 106

FORK LENGHT (in cm)46

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26

~ JAPAN -- FRANCE

Weslern Indian Ocean, 1988-91

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSrOM Montpellier juin 1992 72

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1

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Figure Il : Les cinq grandes zones d'activité des senneurs(1) Nord Equatoriale(2) Ouest Seychelles(3) Est Seychelles(4) Sud Seychelles(5) Canal du Mozambique

FIGURE 12

PRISES EPAVES/MATTES ET EFFORTSDANS LES PRINCIPALES ZONES DE PECHE

300l250

200

150

100

50

o

M. de tonnes

/

/,

M. d'heures

B.Som. O.Sey. E.Sey.

Zones de peche

S.Sey. C.Moz.

_ Prises sur epaves l22J Prises !;ur mattes ~ Effort (H.rech.l

T()\1tp~ flottilles. 1!lR·I-90

•Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992 73

FIGURE 13

VARIATION DE LA COMPOSITION SPECIFIQUESUR EPAVES DANS LE BASSIN DE SOMALIE

FIGURE 14

VARIATION DE LA COMPOSITIO]'\ SPECIFIQUESUR EPAVES DANS L'OUEST SEYCHELLES

90 9188 8985 86 87840%

50%

25%

75%

Frequence100% "..,.....,.,.--,,,~,,-,,-TT,,---.-r---.-r--,,,--,----,-rT-,---"';-n

89 90 9187 88868584

_ Albacore [Z2J lialso bIll Paludo _ Albacore cz:a lialao bIll Paludo

F10tUlle Francaise. 0 -7 N/4~ -60 E F10tUlle Frsnoalse. 0 -8 S/42 -~2 E

FIGURE 15VARIATION DE LA COMPOSITION SPECIFIQUE

SUR EPAVES DANS L'EST SEYCHELLES

FIGURE 16VARIATION DE LA COMPOSITION SPECIFIQUE

SUR EPAVES DANS LE SUD SEYCHELLES

84 85 86 87 88 89 90 91 84 85 86 87 88 89 90 91

_ Albacore 0 Iislao g:;;g Paludo _ Albacore [Z2J lislso g:;;g Paludo

F10tUlle Frsncslsc. 2 S-6 S/58 -72 E Flottille Frsnosls•. 8 S-12 S/M -60 E

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. OR5TOM Montpellier Juin 1992

FIGURE 17 : Evolution des distributions d'albacorepar classes de tailles et par quinzainepour la zone nord-équatoriale (1988)

74

Ir:HANTlLLONS SUR EPAVE

6/2

7/1

1 ALBACORE 1988 1

700N

4500 6000

o

7/2

8/J

Mo 8/2

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1215

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9/1

9/2

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10/2

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1219

1468

1616

593

215

32

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Taille (en cm)

F.fferlifs nrnnnriionnels BU fB"on

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992

FIGURE 18 : Evolution des distributions d'albacorepar classes de tailles et par quinzainepour la zone nord-équatoriale (1989)

75

E(;HANTILLONS SUR EPAVE

6/2

1 ALBACORE 1989 1700

4500 5000

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7/1

7/2

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603

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124

12/2 \r-.........,...........,.........~...........,............,...........,.........~.............,.............,.............,...............,..............,...............,~.......,... .........""'T"""..........T""""'l'~

30 40 50

Effectifs rroporlionn~ls au ra"on

60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180 190 200

Taille (en cm)

Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992

FIGURE 19

TAILLES DES ALBACORES CAPTURES SUR LEMONT SOUSMARIN A L'EQUATEUR(Nb.albacores mesures = 2 051)

76

14%

12%

10%

8%

6%

4%

2%

0%

20 40 60 80 100 120LF (CM)

140 160 180 200

o 35N-0 15N/55 50-56 10EDonnees F&E. 1964-91

- ALB. DE MATTES

FIGURE 20

TAILLES DES ALBACORES CAPTURES A L'ESTDU PIC SOUSMARIN

(Nb. d'albacores mesures = B17)

14% -,-----------------------------~

12%

10%

8%

6%

4%

2%

0%

20 40 60 80 100 120LF (CM)

140 160 180 200

3 N-2 8/56 30-60 OOEDonnees F&E. 1964-g1

- ALB.DE MATTES

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FIGURE 21

FREQUENCE DES TAILLES DES COUPS SUREPAVES DANS LA ZONE 0-7 N/45-60 E

BO

70

FR 60 ... _ ... ....... -

EQ 50UE 40NC 30 .. _._ ...

E20

%10 .. . . . . . . . - . . ...

084 B5 86 B7 B8 89 90 91

- de 20 tonnes

~ de 101 a 200 t

~ de 21 a 50 t

--*- + de 200 t

--;r- de 51 a 100 t

Flottilles Francaise & Espagnole1984-1991

FIGURE 22

FREQUENCE DES TAILLES DES COUPS SUREPAVES DANS LA ZONE O-B S/42-52 E

BO ,--------------------------

70

FR 60EQ 50 .

UE 40NC 30E

10 ..>~..-;::-:-:- .

919089BB878685O+--------lf----lrt----"'F======lIl===~...,...--_--___4

B4

- de 20 tonnes

~ de lOI a 200 t

~ de 21 a 50 t

--*- + de 200 t

---Jio'-- de 51 a 100 t

Flottilles Francaise & Espagnole1984-1991

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FIGURE 23

FREQUENCE DES TAILLES DES COUPS SURMATTES DANS LA ZONE 0-7 N/45-60 E

" ~~~"'-'--'.-

919089888786

80

70

F60R

EQ 50UE 40NC 30E

20%

10

084 85

- de 20 tonnes

-e- de 101 a 200 t

-t-- de 21 a 50 t

~ + de 200 t

~ de 51 a 100 t

Flottilles Francaise Ile Espainole1984-1991

FIGURE 24

FREQUENCE DES TAILLES DES COUPS SURMATIES DANS LA ZONE 0-8 S/42-52 E

80

70

F60R

...........

EQ 50UE 40NC 30E

20%

10

084 85 86 87 88 89 90 91

- de 20 tonnes

-e- de 101 a 200 t

-t-- de 21 a 50 t

~ + de 200 t

~ de 51 a 100 t

Flottilles Francaise Ile Espagnole1984-1991

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FIGURE 25

FREQUENCE DES COUPS DE FILET SUREPAVES < 20 TONNES, SELON LA ZONE

CONSIDEREE

1

91908988878685

.A

/.'~.Jk~------'----":::::"",-".....,..~/ '.-.":--_.._- .---- ....---

80

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20'"'0 10

084

0-7 N/45-60 E

~ 8 S-12 S/50-60 E

-+- 0-8 8/42-52 E --+- 2 S-8 Sj58-72 E

~ 12 S-20 S/40-48 E

Flottilles Francaise & Espagnole1984-1991

FIGURE 26FREQUENCE DES COUPS DE FILET SUR

EPAVES> 100 TONNES, SELON LA ZONECONSIDEREE

20 ,--------------------------------,

919089

. ..... '<

888786

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..........~.

85

8

16

12

Of'0

FREQUENCE

0-7 N/45-60 E

~ 8 S-12 S/50-60 E

-+- 0-8 S/42-52 E --4<- 2 S-8 Sj58-72 E

~ 12 S-20 S/40-48 E

Flottilles Francaise & Espagnole1984-1991

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FIGURE 27FREQUENCE DES COUPS DE FILET SURMATTES < 20 TONNES, SELON LA ZONE

CONSIDEREE

919089888785 86

100 ...,------------------------------,

90

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70

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FREQUENCE

0-7 N/45-60 E -+- 0-8 8/42-52 E ~ 2 8-8 8/58-72 E

--B- 8 S-12 S/50-60 E --- 128-20 S/40-48 E

Flottilles Francaise & Espagnole1984-1991

FIGURE 28

FREQUENCE DES COUPS DE FILET SURMATTES> 100 TONNES. SELON LA ZONE

CONSIDEREE

20...,----------------------------,

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91908988878685oilJé----*~====+_-----=:~----=~~--...,__--____r--~

84

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0-7 N/45-60 E

8 8-12 8/50-60 E

-+- 0-8 8/42-52 E

12 8-20 8/40-48 E

2 8-8 8/58-72 E

Flottilles Francaise & Espagnole1984-1991

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LA RECHERCHE EXPERIMENTALE ET LES DISPOSITIFS DECONCENTRATIONS DE POISSONS

Pascal BACH

1. AVANT PROPOS

La présente note a été rédigée sans connaissances théoriques et pratiquesdes objets de recherche et des techniques utilisées pour les étudier. Elle fait part aulecteur de points de vue et de réflexions personnelles qui ont mûri au fur et à mesurede l'acquisition d'une connaissance bibliographique qui m'a permis de brièvementvous parler de "/a recherche expérimentale et les dispositifs de concentrations depoissons".

Elle doit seNir de point de départ d'une discussion sur cette recherche dontl'objectif consiste à apporter des éléments de réponse à la question "qu'est ce quiattire les thons sous les DCP ".

2. LA LITTERATURE DCPiste

Le comportement d'agrégation des petits et grands pélagiques sous desobjets flottants ancrés de diverses nature a fait l'objet de nombreuses observationsces vingts dernières années. Ce comportement est en fait depuis un grand nombred'années mis à profit par de nombreuses flottilles artisanales de l'Asie de Sud Estpour la capture de petits pélagiques.

L'usage de dispositifs flottants ancrés (dispositifs de concentration depoisson = DCP, "Fish Aggregating Device = FAD", Il anchored surface floating raft")comme outil d'aide à la pêche des grands pélagiques est plus récent.

Le terrain expérimental du mouillage de DCP dans les années 1970 a été lePacifique Sud, il s'est étendu à l'ensemble de l'indo-Pacifique, zone qui abriteaujourd'hui le plus grand nombre de ces dispositifs.

Une recherche bibliographique à partir de la base Aquatic Sciences andFisheries Abstracts (ASFA) intégrant les documents saisis entre janvier 1982 etdécembre 1991 (c'est à dire essentiellement des documents publiés entre les années1981 et 1989) pour le mot clé "Fish Aggregating Device" a permis d'extraire 103références.

Parmi ces références, 36 concernent des rapports de mission ou desdocuments publiés par des instituts nationaux, 32 sont des publications dans desrevues dont la moitie concerne des revues à faible diffusion (locale ou régionale), 27sont des documents présentés à des symposiums, colloques ou workshop et 8concernent des documents de synthèse type "document technique FAO".

Leur publication débutent en 1981 (historique de la base oblige) avec 3références puis varie entre 7 et 13 documents entre 1982 et 1985, atteind un pic en1986 et 1987 (respectivement 18 et 16 références) et diminue respectivement à 10 et13 documents en 1988 et 1989. La connaissance de documents publiés en 1990 et1991 montre gue les effectifs déterminés pour ces deux années (5 et 3 références) nesont pas representatif de la production scientifique relative à cet objet de recherche.

L'examen des résumés conduit à identifier 5 grands thèmes:

(a) technologie des engins de pêche et dispositifs d'aide à la pêche;

(b) développement des pêches et législation;

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(c) biologie et socio-économie des pêches;

(d) écologie (description de l'ichtyofaune associée au dispositif) ;

(e) écophysiologie et éthologie.

L'effectif des publications par thème montre que le DCP, après les mises aupoint technologiques nécessaires pour l'ancrage en zone p'rofonde (15 documents),a été traité comme un "efficient fuel saving method" (definition de BERGSTROM,1982) conduisant à la publication (1) d'un grand nombre de projet d'ancrage pour lespêches récréatives et le développement des pêches artisanales (47 documents),(2) es résultats de la pêche autour des dispositifs en terme de prise par unité d'effort,des distributions spécifiques des tailles des captures, des retombées socio­économiques de l'exploitation sur la petite pêche (augmentation des revenus despêcheurs, développement des flottilles, apparition de conflits entre pêcheries,etc.),(26 documents).

Ces trois thèmes a, b, c ont alimenté la majeure partie de la publicationDCPiste jusqu'en 1987. Après avoir concentré son attention sur les aspectstechniques du mouillage des DCP et sur l'exploitation des agrégations, la recherches'est intéressée à l'ichtyofaune agrégée (6 documents concernent la description desfaunes associées aux DCP) et au comportement des individus associés aux DCP, enparticulier le suivi grâce au marquage acoustique des migrations horizontales etverticales des organismes agrégés en relation avec l'environnement (9 documents).

Ce rapide examen de la bibliographie DCPiste (qui n'est cependant pasexhaustive) amène au constat de la faible production de travaux sur la rechercheexpérimentale autour des DCP, recherche que l'on se propose de développer.

3. DCP ET RECHERCHE EXPERIMENTALE.

La recherche expérimentale sur les DCP peut s'envisager au niveau de deuxobjets d'étude: le DCP et la concentration de poissons associée au dispositif.

3.1. Le DCP comme objet d'étude

/1 ne s'agit pas à ce niveau de focaliser nos actions de recherche surl'architecture du radeau et de sa ligne de mouillage. De nombreuses études de cetype ont été réalisées, elles concernent en particulier la conception de la plate formeflottante (BEN YAMI, 1989; BERGSTROM, 1983). La plupart de ces observations sontconvergentes en ce qui concerne l'indépendance entre le design du dispositif etcertaines caractéristiques qualitatives et quantitatives de l'agrégation.

En revanche, les études considérant le dispositif en tant que "habitat­alteration technologies" (BUCKLEY, 1989) sont plus rares.

Deux types d'altérations de l'environnement physique à proximité d'un DCPpeuvent être suggérés :

- altération de l'hydrodynamique provoqué par le radeau et la ligne demouillage. Le dispositif engendrerait des turbulences horizontales et/ou verticales?stimulant des organes mécanorécepteurs qui conduiraient à une fixation despoissons sous le dispositif. Par apprentissage, les animaux développeraient uneréponse comportementale à ce stimuli. Par exemple, les travaux d'IWASA (1981),DEPOUTOT (1987) montrent que la concentration est principalement localisée sous levent par rapport au DCP, zone dans laquelle ces turbulences auraient la plus forteintensité.

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- altération de l'environnement acoustique. Le choc des vagues sur le radeauflottant et les vibrations de la ligne de mouillage sont des sources d'un son riche enbasses fréquences (0,15 à 1 kHz) et agiraient comme un stimuli acoustique perçu auniveau de l'oreille interne, récepteur sonore sensible à la composante onde depression d'un son. La réponse comportementale des poissons à une émissionsonore telle que le bruit des bateaux (riche en basse fréquence) a par exemple faitl'objet de nombreux travaux.

3.2. La concentration comme objet d'étude

Les dispositifs de concentration de poissons sous lesquels s'agrégent lesthonidés constituent une plate-forme idéale pour l'observation du comportement desthonidés. Deux niveaux de perception peuvent être envisagés:

- la concentration,- l'individu.

Grâce au marquage acoustique (niveau individuel), l'écophysiologie desthonidés a pu être mieux comprise. La sensibilité des thons à la teneur en oxygènedissous et a la température a conduit à la détermination de zones à forte probabilitéde fréquentation.

Cette même technique a permis de décrire les migrations verticales ethorizontales de thons agréges sous les DCP et montrer qu'un même individu peuts'éloigner du DCP de plusieurs milles durant la nuit et y retourner au lever du soleil.Les mécanismes qui regissent ce comportement sont encore mal élucidés. Bien quel'on ait montré que ces migrations journalières concernent non pas des individusisolés mais la majeure partie de la concentration, on ne sait toujours pas de quoirésulte la colonisation d'un DCP :

- immigration d'un et/ou de bancs de plusieurs espèces de même taille? ;- immigration d'un et/ou de bancs specifiques composés d'individus de tailles

différentes d'une même espèce? ;- y a t'il une réorganisation des groupes sous le dispositif? ;- comment s'effectue l'émigration du dispositif?

3.3. L'histoire de l'agrégation et le DCP instrumenté

Les études qualitatives et/ou quantitatives des agrégations ont le plussouvent réalisé à partir de l'analyse des captures. Ces informations ne constituequ'une aide infime à la compréhension de l'histoire de l'agrégation. En revanche, lamise en oeuvre de l'outil acoustique peut permettre en partie de répondre à cesquestions. Cependant, la mise en oeuvre d'une telle technique coûte cher enparticulier lorsqu'elle nécessite l'utilisation de moyens navigants, charge budgétaireincompressible d'un programme de recherche. De plus, elle interdit la réalisationd'autres manipulations en mer (marquage acoustique par exemple). Il s'avère doncindispensable de se tourner vers des systèmes conduisant à une automatisation de lacollecte de l'information acoustique.

Animaux marins, animaux terrestres, bateaux, véhicules terrestres, bouéesdérivantes, etc., on évalue malle nombre de plates-formes sur notre planète. Il fautentendre par plate-forme toute station de mesure équipée pour la transmission parsatellite des informations collectées en un point donné déterminé à partir d'unsystème de localisation (ARGOS par exemple). En océanographie physique, desbouées dérivantes instrumentées utilisent le système ARGOS pour la transmission dedonnées collectées automatiquement à partir de capteurs (pression atmosphérique,température de l'air, température de l'eau, vitesse et direction du vent, etc.). Enrevanche, il n'existe pas encore à notre connaissance de bouées équipées decapteur acoustique (écho-sondeur) dont les données seraient transmises par

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satellite. En conséquence, des contacts ont été pris avec une société qui devrait sepencher sur les problèmes d'interface sondeur-ARGOS.

Le projet DCP instrumenté malgré son coût à court terme présente desavantages qui doivent nous mener à sa concrétisation:(a) localisation permanente du dispositif (plus de perte liée à des ruptures de la lignede mouillage) ;(b) acquisition à terre, en temps légèrement différé, d'informations simultanéesreratives à l'environnement et à l'agrégation;(c) les informations recueillies, en regard de leur qualité, peuvent être utilisées à desfins de recherche et d'aide à la pêche. Au niveau recherche, on se propose de décrireles mécanismes de colonisation des dispositifs (dynamique à moyen et long terme),et la structure de la concentration (statique à court terme) en terme de cohésionbidimensionnelle des individus et/ou des bancs aQréQés. En ce qui concerne l'aide àla pêche, des résultats d'échointégration regroupes a divers pas de temps pourrontêtre transmis régulièrement aux services des pêches nationaux;(d) l'acquisition et le transfert automatique des informations acoustiques au niveau duDCP instrumenté permettra la mise en oeuvre d'autres manipulations en mer, enparticulier les émissions de stimuli (sonore, thermique, etc.) pour lesquels la réponsede la concentration sera automatiquement enregistrée et transférée.

3.4. Ecophysiologie des individus

Le marquage acoustique constitue une opération clé si l'on désire biencomprendre l'écophysiologie des thonidés. En sus de l'étude des relations entre lesdéplacements et le taux d'oxygène dissous ou la température, il apparait intéressantd'intégrer dans ces analyses une variable supplémentaire qui est l'activitémétabolique. L'étude in situ du métabolisme des organismes aquatiques à partir demesures du rythme cardiaque obtenues par télémétrie ultrasonique s'est développéeces dernières années (3 documents publiés en 1991 extraits de la base ASFA). Cettedonnée devrait permettre de mieux comprendre les conséquences au niveau dumétabolisme des variations de facteurs de l'environnement tels que la température etl'oxygène dissous qui régissent la répartition des thons dans les océans.

4. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

BEN YAMI M., (1989).- How to make and set FADs (fish aggregating devices). FAOTrain. Ser., no 15, 68p.

BERGSTROM M, (1982).- Fish aggregating devices. Bay of Bengal News, 8: 16-18.

BERGSTROM M., (1983).- Review of experiences with and present knowledge aboutfish aggregating devices. FAO/SIDA, Madras (India), 57p.

BUCKLEY R.M., (1989).- Habitat alterations as a basis for enhancing marine fisheries.Rep. Ccofi. 30 : 40-45.

DEPOUTOT C., (1987).- Contribution a l'etude des dispositifs de concentration depoissons a partir de l'experience polynesienne. These Doct. Ing. Sci. Agron., ENSARennes, 160p.

IWASA K., (1981).- The effectiveness of artificial fish aggregating devices (payos) onthe hight sea (a progress report). Japan Marine Fishery Ressource Research Center,21: 33-39 (en japonais, traduction en anglais, US Dep. of Commerce, Honolulu,Hawaii, no 68, 13p).

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MODELES ET SIMULATIONS: POURQUOI?

Laurent DAGORN

Notre vision du réel est partielle et souvent confuse. Pour mieux cerner ceque nous percevons, nous créons sans cesse des modèles, sans forcément s'enrendre compte. Nous simplifions pour mieux saisir la globalité du réel. Un modèle estune vision simplifiée de la realité. Cependant, nous poussons rarement leraisonnement jusqu'à son terme. En effet, après avoir symbolisé le monde, il faut lefaire vivre. C'est alors le domaine de la simulation.

Dans un premier temps, nous présenterons le lien qui réunie modélisation etsimulation. Puis, nous tenterons de montrer la cohérence qui existe entre le réel etl'artificiel. Nous expliquerons ensuite comment et pourquoi des faits nouveauxpeuvent émerger des simulations.

1. MODELISER ET SIMULER: CREER ET REVER

De nombreux outils d'observations ont été développés pour croquer le réel,cherchant à affiner la précision du tracé, la finesse de l'observation. Mais nous necaptons qu'une partie du réel. Comment appréhender la face cachée de la réalité?

Modéliser, c'est renoncer volontairement à la totalité du réel. La modélisationreste le seul outil dont on dispose pour une approche globale. D'où son importancedans les études écologiques où une vision synthétique est souvent très difficile. Lamodélisation est ainsi une aide à la conceptualisation. C'est un acte de création,nécessitant connaissances du sujet, symbolisation et synthèse. On crée un mondeartificiel, simplifié par rapport au monde réel. Cette opération d'abstraction consiste icià proposer une simplification systématique du comportement pour ne garder que cequi est fondamental pour le fonctionnement du système écologique.

Après l'étape théorique et statique de la modélisation, vient l'étapedynamique de la simulation. La simulation consiste en la mise en oeuvre dumodèle; elle lui est donc étroitement liée. La simulation donne vie au modèle.L'artificiel s'anime et on peut le maltraiter pour étudier ses possibilités, sesdéfaillances et éventuellement découvrir de nouvelles trajectoires comportementales.L'ensemble des états atteignables par le modèle est appelé « espace des phases».La simulation étudie les propriétés de cet espace pour modifier le modèle jusqu'à savalidation. La simulation est une navigation dans l'imaginaire.

2. MODELISATION, SIMULATION ET VALIDATION: LIAISON ENTRE LE REEL ETL'ARTIFICIEL

La cohérence interne d'un modèle s'étudie par la simulation. En évoluantlibrement au cours de simulations, un modèle fait circuler les concepts. Dansl'ensemble des concepts issus de l'imaginaire des simulations, seuls certains aurontune réalité. Cet ensemble « fou » est nécessaire. Cependant, le modélisateur doit fixerla distance autorisée entre le réel et "artificiel. La validation externe d'un modèle sefera en rapport avec cette distance. Confronté aux données expérimentalesnaturelles, le modèle sera jugé. La simulation est un outil expérimental. Elle existepour poser des questions plus que pour en résoudre. Il s'agit par exemple de réaliserdes expériences irréalisables pratiquement, ou de modifier l'évolution temporelle pour

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Réunion Action Incitative Comportement Agrégatif. ORSTOM Montpellier juin 1992 86

ne plus dépendre de la variable temps. Dans notre domaine, celui des océans, onconnaît la difficulté des expérimentations sur des pas de temps et d'espace trèsgrands, dans des milieux souvent difficiles d'accès. Avoir une vision synthétique d'unphénomène océanologique est ardu. Les satellites nous permettent dejà de créer desImages à grande échelle. Ils représentent un des outils développé par l'homme pourcapter le réel. Il nous reste à observer les fameuses zones d'ombre de la réalite, cequi est possible grâce aux simulations. La validation peut se résumer comme unrapprochement entre l'imaginaire et le concret, pour mieux rêver. On maîtriserarement l'évolution d'une simulation. Dans le cas de certains modèles stochastiques,on ne peut décrire leur évolution que statistiquement, sur la base d'un grand nombred'expériences simulées. Ce grand nombre n'est possible que par la simulation.Certaines expériences sont trop difficiles ou trop coûteuses pour les recommencerplusieurs fois.

Ce rapprochement réel/artificiel est en réalité constant, puisque nousconstruisons sans cesse des modèles. Une validation au sens propre du terme nesera jamais sûre à 100 %, sinon cela veut dire gue nous n'avons pas créé un modèle,mais simplement reproduit entièrement la réalite. Or, le but du modèle est de simplifierpour avoir une nouvelle vision du monde. L'intérêt est de construire un mondeartificiel, issu de la pensée de l'homme, pour observer la réalité avec un nouveauregard. Alors où trouvons-nous la liaison entre le réel et l'artificiel? Tout d'abord,l'artificiel existe grâce au réel. Les bases d'un modèle ne sont jamais entièrementissues de l'imaginaire; elles naissent dans les connaissances du modélisateur. Leretour de l'artificiel vers le réel est bien sûr moins évident. Il l'est si le modélisateuraccepte qu'un modèle doit avant tout poser des questions plutôt qu'apporter desréponses. Si un modélisateur se pose des questions, il simule son probleme à l'aided'un modèle. Il peut ainsi observer le fonctionnement global de son système soumisaux hypothèses qu'il se donne. En étudiant les réponses du modèle, il met en formeles questions qu'il doit se poser pour observer son milieu naturel. Rappelons que lemodèle est une aide à la conceptualisation, mais seuls les fameuses « vérité terrain »fourniront les vérifications nécessaires à telle ou telle hypothèse. Les simulations sontlà pour créer des images de la réalité. A l'homme de terrain de savoir commentobserver.

Revenons un instant à la distance que doit se fixer le modélisateur. Jugerl'écart qui existe entre le réel et l'artificiel restera toujours subjectif. L'adéquation 1:1usitée auparavant ne peut plus avoir lieu. On sait qu'il ne faut pas chercher a retrouverquantitativement les résultats des expériences ou observations réelles. Ce n'estabsolument pas le but des modèles et des simulations. Par contre, on sait maintenantqu'il faut trouver dans les données réelles des trajectoires comportementales,qualitatives, qui caractérisent le phénomène étudié. On définit ainsi des ensembles dephases aux caractéristiques générales communes.

3. EMERGENCE DE FAITS NOUVEAUX

Quelle originalité peuvent apporter les simulations? Tout repose surl'hypothèse que de nombreux chercheurs n'hésitent plus à affirmer: la répétition(l'iteration) du simple et de l'élémentaire engendre la surprise et la différence. Desinteractions entre de nombreux acteurs au comportement simple et élémentairepermettent d'engendrer des fonctions émergentes de groupes complexes et nonprévisibles. Argumentons cette idée par les travaux de Niels JERNE sur le systèmeimmunitaire. Ce système naturel apparaît si complexe dans ses phénomènes qu'il estimpossible de le résoudre par une approche analytique classique. Seuls desalgorithmes itératifs, où les comportements simples principaux sont utilisés, autorisentune étude de ces systèmes. Beaucoup de phenomenes naturels résultent del'application indéfiniment répétée de lois pouvant être simples sans préjuger de lacomplexité des résultats.

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La simulation trouve dans ce concept toute sa puissance. Bien sûr, sans lesprogrès des sciences de l'informatique, ces simulations n'auraient pas été possibles.Il faut savoir que cette idée d'émergence envahit peu à peu beaucoup de disciplines.Ainsi, les chercheurs en vie artificielle (éthologues + informaticiens) ont redécouvertce phénomène, d'un point de vue naturel et d'un point de vue artificiel. Leséthologues ont fourni des preuves issues du monde animal que de nombreuxindividus au comportement très simple formaient des sociétés exhibant descomportements de groupes complexes, surprenants et qualifiés d'intelli~ents. Lesinformaticiens ont exploité ces resultats pour créer des robots pour realiser destâches compliquées. Plutôt que de fabriquer un seul robot capable de toutes lesactions nécessaires, au fonctionnement très compliqué, ils peuvent fabriquerplusieurs robots simples qui réaliseront le même travail. Ce sont les fameusesfonctions émergentes qui le permettent. Les robots sont des simulateurs de la réalité,efficaces grâce à cette faculté de travailler ensemble et de répéter plusieurs fois unemême action.

La simulation contient une forme de validation spéciale. En effet, unsimulateur prouvera le mouvement en marchant, pas forcement en étudiant lesmoindres details mécaniques qui autorisent la marche. Le mécanisme de mouvementcréé par le simulateur devient une hypothèse du mécanisme de la marche qu'ilconvient d'aller vérifier. Mais l'approche est alors globale, elle n'est pas analytique.

Pour conclure, l'émergence de faits nouveaux peut créer des idées nouvellesqui sont destinées à :

- périr;- renforcer des idées précédentes en tombant dans un bassin d'attraction

existant;- créer de nouveaux bassins d'attraction.

4. CONCLUSION

Avec ce type de modélisation et les simulations, on ne cherche J?lus lareproduction exacte du réel, mais plutôt les conditions de sa production. Modeliser etsimuler, c'est définir un ensemble de lois simples nécessaires à l'établissement et aufonctionnement d'un micro-univers qui jouira après sa conception d'une sorted'autonomie et de liberté de comportement. On assiste à une évolution auto­organisée dont on ne contrÔle plus le déroulement; on autorise alors l'émergence denouveaux concepts.

5. OUVRAGES CONSULTES

ANONYME, (1990).- Compte rendu de comité directeur du Laboratoire d'InformatiqueAppliquée. ORSTOM, 32 p.

QUEAU P., (1986).- Eloge de la simulation. De la vie des langages à la synthèse desimages. Coll. Milieux. Eds Champ Vallon. 257 p.

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RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE SUR ASFA (1982-1991)

Thème: Agrégation et thonidésMots clés utilisés pour la recherche (AGGREGAT* AND TUNA*)

Power JH; May LN Jr..- Satellite obselVed sea-surface temperatures and yellowfin tuna catch and effortin the Gulf of Mexico. FISH. BULL.; vol. 89, no. 3, pp. 429-439; 1991

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DISPOSITIFS DE CONCENTRATION DE POISSONS

Résumé des actions entreprises par l'IFREMER.

l'IFREMER a entrepris au cours de ces la dernières années 2 types d'actions dans cedomaine d'une part en favorisant l'implantation de dispositifs fixes de concentration depoissons à proximité des côtes au bénéfice des pêcheries artisanales de surface de nosdépartements d'outremer des régions tropicales, d'autre part en réalisant la conceptionde systèmes instrumentés pour le compte d'organisme de recherche ou de compagnieprivée.

1· MER DES ANTILLES

- La Martinique

C'est en Martinique en 1982 que l'IFREMER a réalisé sa première expérimentationd'implantation de DCP, au large de la façade atlantique de l'île sur des fonds de 500 m.Devant l'intérêt "manifesté par les professionnels pour ces systèmes attracteurs,l'expérience fut renouvelée en 1985, puis fm 1989, interrompue à chaque fois par ladisparition ou la destruction du matériel.Depuis, 4 autres DCP d'un modèle identique à celui employé à la Réunion ont étémouillés fm 1991 sur des fond de 500 mètres.Le suivi des captures réalisées par les professionnels montre que les prises de poissonspélagiques autour de DCP évoluent entre 8 et 49 kg en moyenne par visite d'unetrentaine de minutes et comprennent une proportion importante de doradesCCoryphaena hippurus) et de saumons (Elagatis bippinulatus).

- La Guadeloupe

A l'instar de leurs voisins martiniquais, les pêcheurs guadeloupéens ont pris l'initiativede réaliser eux mêmes l'implantation de radeaux attracteurs légers dont l'exploitationfait l'objet d'un suivi régulier depuis 1992. 1Les professionnels ont également ici développer une technique de pêche adaptéepermettant de capturer de poissons porte épées en quantité relativement intéressante.

- Sainte Lucie et La Dominique

Dans le cadre de coopération avec les services des pêches respectifs de ces îles, unedouzaine de DCP devront être également implantés dès le second semestre 1992.

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II· OCEAN INDIEN

- La Réunion

La délégation IFREMER de la Réunion a implanté ses premiers DCP autour de l'île en1988 dans le cadre d'une convention avec le Conseil régional.

J

Entre 1988 et1990, avec le support de l'Ecole d'apprentissage maritime de la Réunion,une quinzaine de radeaux attracteurs dit semi lourds du même type que ceuxprécédemment posés à l'île Maurice (projet PNUDIFAO) ont été mouillés sur des fondscompris entre 500 et 1000 mètres de sonde et pour la plupart à moins de 5 milles descôtes.La production annuelle au voisinage d'un de ces DCP représente en moyenne unetrentaine de tonnes avec une proportion importante de coryphènes (Coryphaenahippurus) et de gros thonidés (Thunnus albacares et Thunnus obesus). Les bonites(Katsuwonus pelamis) et les thons bananes (Acanthocybium solandri) sont égalementprésents à longueur d'année dans les captures mais en proportion moindre.

- Mayotte

Enfin, dans le cadre d'une convention avec le Service des pêches de Mayotte la délégationde la Réunion travaille actuellement sur un projet d'implantation de DCP autour de cetteîle.

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III· DISPOSITIFS INSTRUMENTES

Outre ces actions de simple transfert et d'assistance technique à la profession,l'IFREMER avec les compétences de son service de Technologie des Pêches a participé àla conception de systèmes instrumentés, destinés au recueil d'informations acoustiquessur les concentrations présentes, dont:.- un DCP fIxe instrumenté pour le compte du Service des pêches polynésien et del'ORSTOM à Tahiti.- un DCP dérivant instrumenté pour le compte de la société ORCA (Brest) et destiné à lapêche thonière industrielle.

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perche de signalisation

réflecteur radar rtube galva 0 34 mm 1

22 bouées 0 200 mm

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2 filières de 40 bouées 0 200 mm

montées sur du cordage polyamide 0 18 mm

matérielattractifstrap bands5 m x 12 mm

chaine14 mm

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cordagepolypropylèneo 18 mm

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cordagepolyamideo 18 mm

Fi gure l : schéma du DCP semi lourd

implanté à La Réunion en 1989

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l chaine 14 mm lest 1100 kg

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